Notes du mont Royal ← les arbitres par tes prélens 8c obtins une part plus forte que la mienne ;...

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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

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ŒUVRESD’HÉSIO’DIE.

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, I .4mD3 L’IMannkn-z DE FIL-D. P I r: a R E s ,. Imprimeur Ordinaire dILRoi .855.

(-

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L E. s a; U V R E sD’HÉSIODE;

DÉDIÉEAU’ROL

Enrichie de Notes 6’ DU Counn’ D’Hoxn:ET n’HÉuont, Opufiule Grec qui n’avait:pas encore été traduit en notre langue.

Par M. GIN, Confciller au Grand-Confcil.

En: titi du: calma! , en un): , Mule,Afrmo que: Anufcni ; Quitus un falun:(annula rigidu dette": "mutin ornas.

VXnGILI. E3. 6.

A PARIL ’G v a r r 1 a a , Imprimeur-Libraire , me de la

Harpe , vis-à-vis la me S. chcrin; rChez Mo u 1- Al D , Imprimeur de la Reine, me des

Mathurins, Hôtel de Cluny;E: S: Av 1 En. a , Libraire , me S. Jean-de-

Beauvais.

M. DCC. LXXXV.Avec Approbation. 5’ Privilëge du Rai.

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,AÇU R o I.

SIRE,

’LA’ grâce que VOTRE

MA J Es T É m’afaitc, l’armée

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V) ÉPITRE.dernière , de permettre que ma

traduâ’iorz des Œuvres complet-

tes d’Homère lui fût gdéa’iée ,

m’enlzaralit à la fitpplier d’ac-

corder la même faveur à la Col-

leâ’ion de Travaux , entrepris

par un ïèle par, jbutenus ,alepuis

dix armées, par le defir de confit.

crer à l’utilité puàlâque , ce que

la nature m’a donné de forces ,

ce qu’une étude afflue de toute

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É p x T n z. vijma vie m’a acquis de cannai];

jantes.

SIRE, l’Hzfloire tranfmettra

aux races futures la gloire de

VOTRE MAJESTÉ ; mais il en

Il efl une plus flatteufe pour [ou

cœur Paternel, la certitude que

fitjuflice , fa bienfaifimce, [on

amour pour les peuples jbumis à

fin empire, fimt gravés en carac-

tères plus ineflaçaôles dans le

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viij É r 1 T K E.

cœur de fis Sujets , qu’ils ne

pourront jamais l’êtrefiir le mar-

bre ou fur l’airain.

Jefizis avec le plus profond

(effet?)

DE VOTRE MAJESTÉ,

’LSIRE,

Le très-humble 8c très-obéilïàn’:

» ferviteur 8c fujet,

r A G 1 N ,Confiiller en votre Grand-Confiil.

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aài INTRODUCTION

pas TRAVAUX ET pas Jours.

UN Savant digne de la répu-tation qu’il s’eft acquife, pu-

blia, il y a quelques années ,la feule traduâion des Poèmesd’Héfiode que nous ayons dans

notre Langue; mais il fembles’être moins propofé de faire

connoître le génie du Poète

Grec , que de recueillir lespreuves d’un fyfiême ingé-nieux fur l’origine des Dieuxdu Paganifme.

A

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A2 INTRODUCTIONEnhardi par l’accueil que le

public a fait à ma traduâiondes Œuvres complettes d’Ho-mère, j’ofe effayer de rendre,

avec cette majefiueufe lim-plicité qui caraâérife les An-

ciens, les dolâtes fiâions, 8cles fages préceptes d’un Poète

qu’Ovide a pris pour modèledans l’es Métamorphofes , Vir-

gile dans fes Géorgiques ,l’émule d’Homère, fi l’bn en

croit la tradition , qui faitjouter Héfiode contre le Pèrede la Poéfie épique, aux funé-

railles d’Amphidamas.

J’ai inféré, à la fin de ce

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DES TRAVAUX, ôte. 3volume, la tràdhétion du récit

de ce Combat, Opufcule Grec,enrichi par Banner , d’une Pré-

face 6c de Notes très-[vantasQue cette lutte foit véritable ,ou que , fuivant l’apinion com-mune, Héfiode fait poflérieurà Homère d’environ un fièclc ,

c’efi une dikuffion à laquellene crois pas devoir me livrer t( 1).a Quelqu’opinion qu’on emb-

u braire , il efi certain (dit le

(l) Nos nihil hic difiautumus utrumopus [me fit genuinum un non. iMoneo tamehopus :1]? prudentie plenum 6’ Ennui fin».

à nomini defiinatum, lice: illum exhibentviflum; mon id une non fine judicum ini-quimtz. Préïzce de Rames.

A2

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4 INTRODUCTIONa: l’avant Barnès) que cet Opufï

» cule cf: plein d’utiles leçons,

» 8: contribue a la gloire» d’Homère , quoiqu’il y pa-

s) raille vaincu; car ce ne futn pas fans injufiice n.

Les anecdotes de la vied’Héfiode ô: de celle d’Ho-

mère, rapportées dans cetOpufcule , me difpenfent d’au-tres détails.

j Le &er des deux Poëtes aune telle analogie, qu’on trouvedans l’un ô: dans l’autre, non-

feulement le même air, lemême ton de poéfie; mais des

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bus TRAVAUX, BEC;vers entiers qui leurs fontcommuns.

Il me relie à dire un mot’du fuie: du Poème des T ra-vaux Ô des Jours , que j’aiplacé à la tête des feuls ou-vrages , d’Héfiode que la révo-

lution des fiècles ait épargnés.

Le père d’Héfiode, réduit

à l’indigence , avoit quitté

Cumes fa Patrie. Ayant faitquelques profits dans le com-merce maritime, il s’étoit fixé

à Afcrée , bourgade de la Béc-tie, où il ei’c décédé , laifl’ant

deux fils, Héfiode 8c Perfée.

A a

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6 INTRODUCTIONLejeune Periëe ayant gagné

les arbitres par des. préfens,obtint une part plus forte quecelle de (on frère, dans lepartage de la filCCCan’ com-e

mime. ; mais il diffipa unegrande. partie de fon- parti,moine; forcé. d’avoir recoursà. fan frère. Héfiodc devenu

Prêtre des Mufes fur le MontHélicon, il en fut foulage.

Ces faits font prouvés par. le texte même du Poème des

Travaux à des Jours, admirépar Héliode- à Perféc l’on frère;

Ce Poème oit divifé; en deux

parties. -

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pas Travaux, aie. 1,f Les travaux contiennent:

1°. Un Prologue, terminépar la fable de la Boëte de ’

Pandore, par celle des cinqAges du monde , a: par l’Apo-logue de l’Épervier a: du Roi-

fignoL

2°. Des préceptes de Mo-rale d’une grande fageer.

3°. Des leçons d’Agricul-

turc ô: de Commerce mari-time; après lefquels le Poèterevient à des préceptes géné-taux de Morale 8c d’Économie

domefiique.A a

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a INTRODUCTION."Les Jours ne [ont qu’une!

table des jours favorables auxdifl’érens genres de travaux de

la campagne, fuivant la fuper-fiition de ces tcms reculés.

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,.ŒŒŒÊËE’HÇL- e En: ÛlËîâl

LES ŒUVRESD’HÈSIODE.

LES TRAVAUXver LES JOURS.

Muses , quîhabitez le Mont-Piérie,

de qui les chantres divins tirent leurgloire , venez a mon aide; célébrez

votre père le dieu dont la foudre éclate

au haut des nues , qui habite des

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To Las TRAVAUXpalais élevés , Jupiter qui illuûre les

mortels , ou les fait oublier ; ils tien-nent de favolonté fuprême &leur gloire

de leur honte ; il élève l’un , abaille l’au-

tre , plonge dans l’oubli les noms cé«

lèbres, comble de gloire celui qui étoit

demeuré inconnu, redrefl’e le boiteux ,

afoiblit l’homme qui le confie dans l’es

forces : ô toi qui vois tout, qui entends

tout , exauce nos vœux , dirige les fungramens des mortels! O Perfée, prêtel’oreille à la vérité que je vais tu dé-

voiler!Il eli deux fortes d’émulation, l’une

louable , l’autre blamable 5 l’une fu-

nefte auxmortels, fourre de guettas,- dequerelles , haïe de tous , a: cependantles hommes contraints par la nécefvlité , par les févères décrets des immor-

tels , lui rendent un culte religieux;

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3T LES Jonas. ufille de la nuit obfcure , le Dieu quihabite dans les airs , la bannit du ciel,la relégua dans les enfers 8: fur la terre

pour être le tourment des mortels ;l’autre aiguillonne le parefleux, anime

(et travaux ; il voit le riche qui lerepofe fut l’on abondance , fe hâte

de labourer , de planter , d’établir fa

maifon. Émus d’une. noble jaloulie, les

voifins font effort pour le furpaller l’un

l’autre 3 ils courent à la richelle. Une

telle émulation efl utile aux hommes ;ainfi ratifie le difpufte à l’ai-tille (a),

l’indigent à l’indigent , le chanteur au

chanteur.

Q Perfée i grave mes paroles danston efprir; qu’une pernicieufe envie

foutce de querelles 8: de procès nete détourne pas de ton ouvrage, pourêtre fpeétateur des combats des plais

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il: Les TRAVAUXfleurs , pour entendre dans la placepublique leurs vaines clameurs. Quelintérêt peut prendre à leurs-querelles

celui dont les dons de Cérès , lesfruits de la terre n’ont pas rempli lesgreniers pendant l’été? Rafraliés de

ces dons précieux une avidité, in-fenfée nous porte à difputer la fortuned’autrui ( b ). Tu ne feras plus expofé à

de tels délits. Terminons nos procèspar un arrangement équitable ; car la

paix elt le plus précieux des dons de

Jupiter. Nous partageâmes autrefoisl’héritage qui nous étoit échu; tu cor-

rompis les arbitres par tes prélens 8c

obtins une part plus forte que lamienne ; inlenfés ! ils ne l’avent’pas que

la moitié eli louvent préférable au tout;

ils ignorent les biens que les dieux Ontcaché dans la terrine d’une génilfè ,

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ET LES Jonas. 1;dans les herbes fauvages qui font lanourriture du pauvre. Si le travaild’un

jour fuli-ifoit pour nourrir un hommependant une année entiere , oifif il luf-

pendroit â fou foyer le gouvernail defou vailfeau , il ne fatigueroit nifesbœufs nifes mules laborieufes ; maisJupiter irrité de la rufe de Prométhée v

a verfé les maux fur la terre.Ell’ayant d’induire une féconde fois

en erreur le maître des dieux (c) , lefils de Japhet dérobe le feu a l’infçu ,

contre la volonté du dieu qui fe plaît

â lancer la foudre , l’enferme dans une

urne , l’apporte aux mortels. Jupiter

irrité lui. adrell’e ces terribles me-

naces :n Fils de Japhet , le plus rufé des

n mortels, cachant le feu pour l’ap-

v porter aux hommes , tu t’applaudis

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14 Les Tnnvauxsa de m’avoir trompé g tu en feras

n toi 8c les races filaires. Ils jouironta; du feu; mais je leur envenaiunmala qui fe fera aimer , qui les fédaira» par des charmes paillons , 8: les en-» traînera dans l’abîrne (d q

Il dit: le pere des Dieux 8c deshommes applaudit, par un foudremacquent , à la rufe qu’il a profanée.

Il ordonne à Vulcain de mêlanger dela terre 8c de l’eau , d’en former une

liatue , de lui donner une voix humai-’-

ne , d’allouplir les membres , de la rené

dre femblable aux déclics : cc qu’elle

sa ait , dit-il , la beauté des nymaa: phes , que fou regard infpire l’a-» mont n. Il ordonne âMinerVe de la

former dans les arts de fon fexe , delui apprendre ànuancer un agréable

ilfu , àanimer la toile fous les doigts

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ET LIS Jovns. 15indultrieux 5 il ordonne à Vénus derépandre les grâces fur fa tête , de lui

infpirer les ardens défirs, de l’inflruire

dans l’art d’une élégante parure, à l’a-

droit meurtrier d’Argus , de faufiler

dans [on une l’impatience 8: les per-

fides arnorces de la volupté. .Il dit : tous les immortels obéirent.

Par les confeils du fils de Saturne , leboiteux Vulcain fabrique avec de laterre 8: de l’eau une jeune nymphe 3 la

décile aux yeux bleus , Minerve ceintfes reins, la couvre d’un voile éclatant;

les Grâces 8c la dédié de la perfualion,

la patent d’agralfes , d’anneaux d’or;

les Heures ornent fou firent detoutesles fleurs du printems. Minerve luidonne la majeflzé. Par l’ordre de Ju-

, piter, dont le tonnerre effraie les mor-tels , le moirage: des dieux , Mercure ,

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16 Les TRAVAUXlui infpire les artifices , les féduifants

difcours , les charmes trompeurs. Illa nomme Pandore , parce qu’elle areçu les dons de tous les Dieux , fléau

terrible des humains.Ce piège ainfi tiffu , le père des

dieux 8: des hommes envoie à Épimé-

thée l’adroit meurtrier d’Argus , con-

duifant le fatal préfent. Épiméthée ou-

blie les ordres que lui donna Promé-thée [on père : n Renvoie , lui dit-il ,

a tous les dons qui te viendront dua, dieu qui règne fur l’Olimpe ; n’en

a, accepte aucun ; crains que ces dons

n perfides ne [oient une fource dea) maux pour les mortels n. L’impru-

dent Épiméthée oublie les ordres de

ion père , reçoit Pandore des mainsde Mercure 3 les maux fe répandentfur la terre. Exempts de douleurs , de

durs

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Br L15 Janus. I7durs travaux, des infirmités qui hâtent

la vieillell’e, les races d’hommes vi-

voient heureufes; maintenant àpeinefontàils nés que le. poids de l’affieufe

vieillelTe les accable. Pandore tenantdans les mains un vafe immenfe , enfoulève le fatal couvercle 5 les maux ,les foucis cuifans s’en exhalent, fe dif-

perfent fur la terre (a); un feul bienefl: renfermé au fond de cette urne ,l’efpérance -, elle s’arrête fur les bords

du vafe que Pandore s’emprefle de re-

fermer, par les confeils du dieu quiportel’égide, de Jupiter qui allèmble

les nuées ; l’efpétance demeure feule

aux malheureux mortels qu’une foule

de maux accable 5 la terre en cil: cou-

verte , la mer en efl remplie; pendanttout le jour , pendant toute la nuit ,les maladies parcourent la tette, fon-

B

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:8 Lus Tnavavxdent en filence fur les mortels; car ledieu dont les confeils [ont éternels ,a étouflé leur voix. Ainfi l’homme

fait de vains efibtts pour induire enerreur le Maître des dieux.

Si tu le délires , ô Perfée , j’enta-

merai un autre fujet ; je ne dévoilerai’autres myfières. Prêtes une oreille arc

tentive à mes paroles,

Quand les hommes 8: les dieux fu-rent nés , du terns que gamme régnoit

lin- la voûte éthérée , les immortels

donnèrent aux hommes l’âge d’or. Sans

chagrins , fans inquiétudes, exempts

de travaux , de douleurs , ils vivoientcomme des dieux ; les infirmités, com-pagnes de la vieilleflë , leur étoient in;

connues ; partageant , même dans l’âge

le plus avancé , les plaifirs de la feueneIÏ’e ( f) , leur mort n’était qu’un

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r r Lïsf louas. :19flou! [Weil’g’me terre féconde leur

Maillon d’elle-même des :fi-uits dé-

mieux; l’abondance ne lailfoit aucun

Prétexœ à l’envie g les foins paifi-files , volontaires ,’ par lel’quels ils pour-

voyoient a lotus [refonte , écartoientl’ennui de l’oifiv’e Mante (g). Den-

pûis que la terre enferma la dépouille

mortelle de cette première race in).mes jarres, couvertsd’un épais nuage ,

leurs ombres voltigent fur la furfacedola terre 3 auteurs de tous biens,génies tutélaires des mortels , ils ju-gémies hommes par l’ordre de Jupi-

ter , diflingnent lejuite de l’injufiae;

tel en lepartage royal leur fin:aligné. ’ a s a

Après cette ipremiete génération ,

les habitans de el’Olyrnpe en produifi-

rem: une feeonde de beaucoup infé-

’ B a

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10 - L r s T kava u xtieute a l’âge d’argent, dont . ni la

force du corps , ni le génie n’égalèrent

l’âge d’or ’, l’enfant demeura cent. ans

auprès de fa refpesîtable mere ; elle’éleva dans fa mail’on,,’:prit foin de

lui pendant un fièrle entier ïrmais laviedes hommes efl: abrégée 5 à peine

un léger duvet couvre leur menton ;à peine ils ont atteint la moitiékde leur

âge , que les maux que leur impru-dence leur fufcite , fondent fur eux ;impuilfants pour’écarter loin d’eux la

cruelle injure (à) 3 ils ne s’alÎemblent

plusrpat familles pour tendre auxrim-monels un culte légitime , pour fairecouler , fuivantla coutume ,’ le,fangdes vié’times fur les faims autels ,

comme la jufiice l’exige ; le filsdeSaturne , irrité de leur négligence à

rendre aux heureux habitans de 1’0-

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zr’ t’rseJouns’. nlyinpel’honneur qui’leur cil dû ’, les

enferme dans la tombe , de cependantdepuis que la terre cbuvre leurs dé-pouilles mortelles la gloire les envi-ronne , ils [ont nommés les plus heuà

reux des hommes.Jupiter produit un troifième âge qui

ne relÎemble en rien à l’âge d’argent.

Les javelots font les infinimens deleurs jeux fangIans 5 l’injure vole ; ils

fe plail’ent dans les pénibles travaux de

’Mars : on n’entend de toutes parts que

gémillemens 85 foupirs 5 ils fe nour-rifÎent de fang ( i); intraitables , inac-ceflibles , leur ame a la dureté de l’ai-

mant, leur force cil extrême ,’ leurs

bras invincibles ; leurs armes [ontd’airain -, ils habitent des maifonsd’airain ; car le feu n’exiftoit pas alors;

ils le détruifent l’un l’autre 5 leurs ter-

B a

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a: Las ÏRAVatux,ribles combats les précipitent dans le;

[ombres demeures de Pluton 5 leurnom ne fubfifie plus fur la terre 5 lacruelle mort triomphe de ces formi-dables géans 5 la lumière du foleil. né

v brille plus à leurs yeux. ;Cette race étant éteinte , le fils de

Saturne en fufcita une plus 8;meilleure, la génération divine deshéros du vieux teins. , demi-dieux épars

fiat la furface du globe. Le terriblefléau de la guerre ,, les combats fan;glans entraînèrent leur ruine 5 grand

nombre périrent dans le royaume deCadmus , près de Thèbes aux fept

portes , le difputant les immenfestroupeaux d’Œdipe 5 les autres ayant

fendu les flots écumeux de la plaineliquide pour rendre Hélène à [on époux,

tombèrent fous les murs de Troye,

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H us Jouets. a;au furent engloutis dans les profondsabîmes de lamer àleur retour. Jupiterneleur permet pas d’habiter les célefles

demeures I5 il les exile aux confins dela terre; Saturne elt leur roi. Délivrezde tous foins , ils habitent les îles for-muées, furies rives del’Océan, féjour

enchanteur , la récompenfe des homo’ mes jufies 5 la terre y fleurit trois fois ,

trois fois elle le couvre de fruits déli-

cieux.Plut aux Dieux , que je ne faire né

qu’après les ternsque je vais décrire,

un que je faire parvenu dans le royau-

me de Pluton avant de me voirConfondu parmi la cinquième géné-

ration , âge de fer , pendant lequell’homme cil: condamné nuit 8c jour

à de durs travaux! Les peines , lesdouleurs l’accablent 5’ 85 cependant

B 4

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a), Les TRAVAUXfa vie el’t mêlée de bien 8c de mal.

Jupiter détruira cette race impie. A.peine l’homme ell-il né que [estempes blanchill’ent , fa vie ell: decourte durée 5 les enfans ne tellem-blent pluszi leurs peres 5 la difcorde

arme les freres contre les freres ,les hôtes contres les hôtes , les amiscontre les amis 5 les enfans infultentà ceux dequi ils tiennent l’exilien-

ce 5 impies envers les dieux , impiesenvers les auteurs de leurs jours ,qu’ils ne récompenfent point desfoins qu’ils prirent d’eux dans unâge tendre 5 les cités s’élèvent con-

tre les cités 85 les dévallent 5 niles fermens, ni la jullice, ni l’hu-manité ne font refpeélzés 5 le cri-

me ell en honneur , la jullice , la pu-deur font’bannies de delfus la terre 5

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tr rias lovas; 2.5"le méchant pourfuit le julle 85 l’acca-

ble5 la religion du ferment ell: mépri-fée 5 l’envie le réjouit du mal d’au-

trui , la calomnie empoifonne la viedes malheureux mortels 5 couverts devoiles d’une éclatante blancheur , la

honte , le remords ont abandonné laterre 5 ils n’habiteront plus parmi les

mortels, qu’ils lailfent en proie à de

vives douleurs , à des maux irremé-diables.

C’ell: aux Rois que j’adtelfe l’apo-

logue que je vais raconter : quoiquefages , il fera pour eux une leçonutile.

Un épervier perçoit la voûte éthé-

rée emportant le chantre des forêts.

Sous les ferres crochues , la trille Philo-mène poull’oit de longs gémilfemens; I

fou cmël’7tjiran lui tint ce langage :

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sa Les Tnxva v:a Infotumée , à quoi fervent tes vains

se murmures P tes forces ne peuventa: entrer en compataifon aveclesmien-

n ries; tes chants harmonieux ne te -w foultrairont pas à ma puilI’ance 5 je

a» te porterai ou je voudrai; tuferasa: ma pâture , fi le délitm’yconvie,’

a» ou je te rendrai la liberté. Infenfé

a» celui qui ofefe mefiirer contre plus

a: fort que lui; la honte , les douleursn [ont les fuites de fa. défaite n. Ainliparla l’oifeau aux larges ai les, dont la

force égale la légèreté.

0 Perfée , refpedze la juliice , nefais tort à performe 5 car l’injure cil:

une fourre de maux pour les malheu-’ reux mortels 5 le linge qu’elle accable

8: dépouille , la fupporte avec peine 5

mais fort triomphe cil momentané. La

voie de-la juliice eût planure 5 elle

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in, rasioens. :7l’emporte àla longue. Celui-la cil: in-

fenfé u’eli ramenéà la vérité, que

par les maux qu’il s’ell attiré par fa

faute Ut je » .Le l’entier de la jufbice e11 âpre, dif-

ficile-5 mais un. Dieu vengeur de-la1digital! du ferment , fe hâte deceux api, gagnés par les préfens , ren-

dent. des juger-riens infirmes. Couvert:

d’un nuage , la juilice parcourtles-cirés , verfimt des larmes amères ,

implorant la vengeance des dieux coranne marquai l’ont chaulée, qui fe font

détournés de fa voie. Heureux celuiqui rend une jaillira exaâe à l’étran-

ger 8mn citoyen , ne s’écarte jan

maisdela voie droite; fa ville fleu-rit , les peuples qui l’habitant fontheureux 5 la paix, fourre d’une popu-

lation nombœulïe , règne dans cette

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2.8 Le s VTnav’aurxcité 5 Jupiter , dont la foudreï eEraie

les mortels ,’ ne permet pas que les

guerres la dévallent, que la famineou l’injure attaquent ces hommes jaf-

tes 5 leurs fellins font joyeux5 la terreleur prodigue fes biens :une’abon-àdante glandée couvre les’fommets de

leurs montagnes , dont la croupe cil:peuplée de laborieufes abeilles5 leurstroupeaux font chargés d’une épailfe

toifon5 leurs époufes leurs donnentdes enfans femblables à leurs peres 5’

leurs maifons fleurilfent , les richell’es

y affluent 5 ils ne fendent point lefein des mers avec des vailfeaux légers;

mais la terre féconde les nourrit defruits délicieux. Le fils de Saturne ,dont l’œil perçant embtalfe l’univers ,

punit les crimes , l’injullice des mor-tels. Souvent une cité entière porte’la

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et Lrs J’ouns. 2.9peine des forfaits d’un feul 5 du haut

des nues , Jupiter fait pleuvoit fur cettecité la famine 8c la. contagion 5 les peu-

ples pétillent par les .confeils du dieuquijrègne fut l’Olympe 5 leurs fem-

mes, font liériles , leurs maifons défer-

res ,- leurs armées font vaincues 8cdétruites , leurs murailles tombent ,leurs vaill’eauxx font engloutis.

. - O Rois , que cette jullice rigou-reufe qu’exerce le Maître des diettx

demeure gravée dans votre efprit5 carles dieux inlpeélent’ les mortels 5 ils

font près d’eux 5 ceux qui accablent.les’autres par d’injullzes’jugemens n’é-

chapent point à. leur œil perçant. Par

l’ordre de Jupiter , trois mille immor-

tels , couverts de nuages qui les déro-

bent à la vue des hommes parcou-rent la terre, veillant fur leurs aérions,

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se Les Taavauxdiûinguant le jolie de l’injuûe. La

une en une vierge augulle,’fille deJupiter ; tefpeétéevdes dieux habi-tent l’Olympe. Si quelqu’un le lierre ,

lui fait injure, elle s’allied aux pieds

du trône de Jupiter , lui porte lesplaintes de l’injuflice des hommes ,

follicite fa vengeance; le peuple eltpuni des crimes des Rois qui pronon-cent des jugemens injuûes , qui in--dînent la balance de la jufiice.

0 Rois , qui. vous ramifiiez de pré-

feus, que la Crainte des dieux vousv engage. à redrefi’err vos jugemens;

oubliez la voie dangereufe de Fini;-quité. Celui qui fait du mal à autruis’en attire à lui-même 5, le confeilperâ-

fide retombe avec un poids énormefut celui qui l’a donné. L’œil de Jupi4

ter voit tout , [on oreille entend tout ,

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1er LES Jonas. 3:rien n’échappe à [a vue perçante. En-

vaîn vous efpérez renfermer voueinjuftice dans les murs de vos cités;elle ne fera Point ignorée du Pere des

dieux 8: des hommes. Il vaut mieuxêtre méchant que jul’ce , difent-ils ,

puifque l’homme injultea un fort plus

heureux. Non , je ne croirai jamaisque le Dieu qui le plaît à lancer lafoudre faillie que l’injulfice obtienne

de tels fuccès ( I).

0 Perfée , retiens ce que je vaisdire, grave-le dans ton efprit 3 écoute

la inflice , oublie la violence , car telleel’t la loi que le fils de Saturne adonnée aux mortels. Les poiflbns , les

monflres des forêts , les oifeaux duciel fe dévorent; la juûice n’ell: pas

pour eux. Jupiter l’a donnée aux hom-

mes comme1 le plus grand des biens.

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32. Les TRAVAUXCelui-là clic heureux qui , connoilrantce qui eft jufle, s’y conforme dans (es

jugemens 3 le Dieu dont l’œil perçant

embralTe la nature entière fait affluer

les biens dansfa maifon. Celui quiconnoilÎant la vérité la trahit dans la

dépofition , qui fe parjure , qui effiled’en impofer par des menfonges, qui

blelre la juliice dans fes jugemens , fefait à lui-même des Plaiesiinguériflla-

k bles. Sa poliérité tombera dans l’ou-

bli, tandis que la race de l’hommejufie, fidèle àfon ferment fera en hon--

neur. ImPrudent Perfe’e ! écoute les

confeils d’un frere qui te chérit (m). Il

efl facile d’accumuler les crimes. Près

d’eux ell’.’ un [entier étroit ; les dieux

ont voulu que le chemin de la vertufût baigné de fueurs , la route en citlongue, âpre , pénible; mais parvenu

. au

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11 -LES JOURS. 3;"au femme: , elle devient aufli aiféequ’elle fut difficile à fon entrée. Celui-

là en: fage qui fait tout par lui-même ,

qui confidère la fin dans tout ce qu’il

entreprend, qui obéit aux Prudents con-

’ feils. Cet homme cil infenfé 8c inutile

qui, ne connoilfant rien par lui-même,n’écoute pas les confeils d’autrui.

Souviens-toi des miens , ô Perfe’e ,

race des dieux ; travaille afin que lafamine fuie loin de toi , que la tellpeflzable Cérès te chérilÎe , que d’abon-

dantes maillons «amplifient tes grecniers ; car la famine en compagne duparefl’eux; les dieux 8: les hommeshaïtien: celui qui vit oifif , femblableaux guêpes avides , fans aiguillon , qui

inutiles , dévorent le miel que les la-borieufes abeilles fe font fatigué àrimaillât. Mers ta félicité à te livrer à

C

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’34 Les TRAVAUXd’utiles travaux qui emplifl’ent tes gre-

niers pendant l’été. Le travail féconde

les troupeaux , enrichit les mortels; ,celui qui travaille eli chéri 8c des dieux

85 des hommes 3 le parelÎeux leur e13:en horreur ; l’aétivité en: honorable,

l’oifiveté honteufe. L’homme oifif euh

vie l’opulence de l’homme laborieux;

mais la gloire en: la récompenfe dela vertu (n); ainli tu deviendras lem-blable aux dieux; Ne regarde pointd’un œil envieuxles poll’efiions d’au-’-

trui; penfes à affurer «ta fubfillancepar ton travail; c’el’t le confeil que je

te donne. * « ’Il efi une faune honte qui accouv-

pagne l’indigent ; il oit une faune pu-

deur qui bleITe 5 il en cit une qui fou-tient le courage 6c anime le travail ; lacrainte de tomber dans l’indigence

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ET LES Jonas. 3s85 une fuite confiance amènent les

richelieuNe te charges pas de biens ufurpés;

ceux que les dieux nous donnent fontmeilleurs.

Les richelres que la violence ou lafraude accumulent ( telles qu’il en et!

beaucoup , car l’amour du gain féduit

les mortels , l’impudence fuccède à la

honte ) [ont aifément par l’or-(ire des dieux ; la maifon de cethommefa détruit , fou éclat cil de peu de du-

rée ; celui qui repoulïè le fupplianr 8:maltraite ion; hôte , cil à l’égal de l’a-

dultère qui féduit 86 fouille l’époufe

de fou flore , à l’égal de l’homme

injuûe qui dépouille par fraude l’or-

phelinl, de l’impie qui injurie [on pore

fur le bord du tombeau , accablé fous le

poids des ans 5 de tels hommes attirentC 2.

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36 Las Tnavxuxfur eux le courroux de Jupiter ;leurfin elt malheureufe 3 le Maître desdieux leur envoie les maux en échange

des aétions injultes auxquelles ils fefont livrés. Gardes-toi d’être airez in-

fenfé pour commettre de tels forfaits.

Souviens-toi d’offrir aux dieux des

viétimes , felon tes facultés , avec un

cœur chafie 85 des mains pures , debrûler dans leurs temples les cuill’es

brillantes de graille des animaux quetu auras immolés , de leur faire deslibations , de parer leurs autels, de teles rendre propices , 8c lorfque tu esprêt à monter dans le lit , pour goû-

ter les douceur du fommeil, 8c lorfquela fainte lumière de l’aftre du jours’élève fur l’horifon; fouviens-toi de

leur demander un cœur pur &-un e11-prit joyeux , de te mettre en état d’ac-

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tr LES Jonas. 37quérir le’champ d’autrui , &de n’être

point forcé de vendre le tien.

Appelle au feftin ton ami , lailfeton ennemi , appelle fpécialement ce-

lui qui demeure près de toi. Quand ilte furviendra une affaire dans laquelletu auras befoin du fecours de tes voi-lins, ils accoureront demi-vêtus , tesparens fe ceindront pour te fecourir.Un mauvais voifm cil: un fléau , un bonfecoure’ puifl’amment : c’elt un don

des dieux qu’un bon voifm 3 les bœufs

ne pétillent qu’à caufe des mauvais

voilins.

Emprunte de ton voifin oc rendlui avec fidélité , â la même mefure 8c

plus li tu peux, afin de le retrouverdans ton befoin.’

Ablliens-tois des gains injul’tes ; de

tels profits font des pertes.

C 3

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.38 L15 TnavauxAime celui qui t’aime 5 regarde

avec mépris celui. qui te regarde avecmépris; donne â celui qui t’a donné;

fois parcimonieux envers celui que tuas trouvé parcimonieux envers toi (a):

on donne à celui qui nous donne : onrefiife à celui qui nous refufe.

La libéralité eli: bonne , la rapine

pernicieufe 5 elle conduit à la mort.

Celui qui donne volontairement,quelque grand que foi: fou t préfent ,s’y Complaît 5fon ame en reçoit de la

joie 5 le remords déchire le cœur decelui dont l’impudence s’eli emparée

du bien d’autrui, quelque modiquequ’en foit l’objet.

Peu ajouté à peu , mais fréquem-

ment , forme une maire énorme; ce-lui qui accumule le fiiperfiu évite latrille famine.

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n LES Jonas: ,59l Ce qui efi renfermé dans la maifon

ne donne pas de fouci 5 ce qui cil: a laporte ou facilement gâté ou enlevé.

- Il cit bon d’ufer de ce qu’on a 5 il

cil: dur de manquer du nécelfaire. Mé-

dite cette vérité , ô Perfée l bois le vin

Contenu dans l’ume nouvellemententamée 5 ufe largement de celle quifinit 5 ménage le milieu; il ell honteuxd’épargner le fond du vafe 5 fois géné-

reux avec ton ami. tAppelle un témoin dans tes jeux ,

-même avec un fiere. Trop de con-fiance 85 trop de défiance perdent les

hommes.Garde-toi de te lailfer féduire par

une femme adroite 5 ferme l’oreille à

Ion babil 5 fois infenfible â fes trom-peufes carafes ( p) 5 celui qui fe fie ala femme le fie aux voleurs.

C 4

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’4o Les TnavxvxQu’un feul fils garde la maifon

paternelle, la préferve des dangers ,

prenne foin de tes troupeaux; ainlites richelfes s’accroîtront. Pailles-tu

ne mourir qu’accablé fous le poids

des ans, lailfant un autre fils quipartage avec fon frère? Jupiter feplaît a verfer fes tréfors fur les fa-milles nombreufes 5 le grand nombred’enfans enrichit le cultivateur; maisil accroît l’es foins. Si ton cœur dé-

fire la richelfe , fuis mes Confeils, queles travaux fe fuccèdent, dans les fai-

fons convenables

(r) COMMENCES la moilfon quandles Pléiades , filles d’Atlas, s’élèvent

fur l’horifon , laboure quand elles dif-

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:I-r LES Jonas. 4rparement; car elles demeurent cachées

pendant quarante nuits 8: quarantejours , 86 fe montrent de nouveauquand l’année en: prête à finir ’efl

alors qu’il Convient d’aiguifer le fer

fous lequel doivent tomber les épis.La loi des campagnes , loi généralepour rousles habitans des vallées qui

bordent la plaine liquide , pour tous ,ceux qui , loin des rives de la merécumeufe, cultivent des champs fer-tiles, cil: de dépouiller les vêtemenspour répandre la femence , de les dé-

pouiller pour hâter le pas tardif desbœufs , de les dépouiller pour moif-

fonner. .Aies foin de recueillir les donsde Cérès dans la faifon convenable ,quand ils font parvenus à la maturité,

fi tu ne veux être contraint de man-

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4:. Les Tnavxnxdier dans les maifons d’autrui fans

rien obtenir, comme tu fais mainte»nant dans la mienne. N’efpère de moi

par la fuite, ni dons , ni prêt : travaille,infenfé Perfée! c’eli la tâche que les

dieux ont impofée aux mortels; net’expofes plus à être forcé de courir

les maifons de tes voiiins avec tafemme 85 ces enfans , leur faifant letableau renchant de ta misère , fansen être écouté. Ils te donneront deux

8c trois fois 5 devenu à charge , tules fatiguerois envain par d’inutilesharangues. Les longs difcours ne fer-vent de rien 5 fouges à payer tes det-tes , à éviter la famine.

Mets-toi en état d’acquérir une mai-

fon , une femme efclave qui veillefur ton ménage , un bœuf de travail ,

une jeune fille non mariée , qui prenne

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tr LBS Jonas. 43foin de tes bœufs , tous les ufienfilesdu labourage. Fais effort pour n’être

contraint de demander ces choies àperforme , au rifque d’être refufé , au

rifque d’être forcé , manquant des uf-

tenfiles nécelfaires , de lailfer palier

la faifon convenable , 8c de voir tesefpérances s’évanouit (t).

Ne differe au lendemain , ni aufur-lendemain; le parelfeux , celuiqui differe , n’emplit point fes gre-niers; l’aôzivité double l’ouvrage;

celui qui différé ePt puni de fa négli-

gence.Quand les chaleurs de l’été font

pali’ées , que le foleil ne darde plus

que des rayons affoiblis, que les lueursn’épuifent plus le corps de l’homme ,

que les pluies de l’automne , préfent

de Jupiter, rafliaîchilfent l’air, la

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2.4. LES’TRAVAuxgaieté renaît dans le cœur 5 l’homme

eli plus léger, plus alerte.

Alors le Sirius (a) efi moins de temspendant le jour , fur la tête des mor-tels 5 les nuits font plus longues 5 lafève celle de monter aux arbres , leurs

feuilles tombent; frappés de la coi-gnée , ils font moins fujets à la carie;

c’eft le tems de les abattre , de pré-

parer les inflrumens du labourage.Creufe un tronc de trois pieds; il fera

ton mortier; que le pilon ait troiscoudées , qu’une planche de fept pieds

fervant de levier s’y emboîte (x); c’efi

la mefure la plus convenable 5 fi tu lacoupe de huit tu pourras en détacher

un maillet 5 que ton chariot ait dixpalmes; choifis des bois courbes pourformer les jantes de tes roues 5 par-cours la montagne 8: la plaine, cher-

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n-r LES Jonas. 4.5ichant un chêne dentelé pour former

le manche de ta charrue. Quand tul’auras trouvé, emprelfe-toi de l’em-

porter dans ta demeure; il te ferviraà affermir le pas de tes bœufs. Élève

de Pallas , infére le timon dans ladentelure; attache-le avec de forteschevilles. Prépare dans ta maifondeux charrues, l’une d’une feule piè-

ce , l’autre de bois d’alfemblage 5 car

il ef’t de beaucoup plus fort : li l’une

le call’e , tu feras traîner l’autre par tes

bœufs. Les timons de laurier 8: d’or-

me ne font pas fujets aux vers 5 que ledentale foit de chêne , l’extrémité du

manche d’hieul.

Achète deux bœufs de neuf ans;c’ell le moyen âge 5 ils font dans leur

force , plus propres aux travaux 5 tune craindras point que leurs combats

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46 Les Tnavanxbrifent la charrue , qu’ils fuient lail:

leur le labour imparfait. Qu’un valet

de quarante ans les fuive, muni d’un

quartier de pain de quatre livres 5qu’il prenne foin de l’ouvrage , 8c

dirige les lillons , qu’attentif à fon

travail, il ne détourne les yeux nià droite ni à gauche , cherchant l’es,

compagnons 5 un efclave plus jeunene feroit pas aufli sûr , pour répan-dre la femence avec égalité 5 les jeu--

nes gens font facilement détournés

par l’impatience de rejoindre leurs

camarades.« Sois attentif au pall’age de la grue ,

à fes cris , fignal de l’hiver , fignal des

pluies , de la faifon du labour. Leémut de celui qui manque de bœufs

en cette faifon ell déchiré. Prendsfoin de tes bœufs dans l’étable; il

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rr LBS Jonas. 47èfi facile de dire à fan voifm : priâtes-

moi ter hxfiâ ton chariot. a Meséteufs fiant au mail , répond le voi-

lin , avec la même liberté. L’homme

qui le croit riche fouge alors à fa-briquer un chariot. Inferifé l il ne fait

pas que cent pièces doivenrle com-pofer. Prépareële d’avance ; garde-le

avec foin dans ta maifon.Quand la faifon du labour eli arri-

vée , foisrdiligent’toi 8c les riens 5 la-

boure’la terre sèche 8c celle qui a été

humeétée par les eaux. Hâte-toi de 1a-

bourer au lever de l’aurore, afin quetes greniers l’oient pleins. Retourne la

terre dans le" primeurs 5 retourne-la enété pour n’être pas trompé dans tes

efpéranées 5 répands la fomente fur la

glèbe legère , nouvellement défrichée,

8c attends avec confiance uhe abon-

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48 Les TRAVAUXdame moill’on 5 elle n’échappera ni

a ton efpoir ni a celui de tes en-vfans ( y). Adrell’e tes vœux à Plu-

ton (ï) 5 adrell’e tes vœux à la chalte

Cérès 5 demande-lui que l’es dons par-

viennent à la maturité:

Quand tu commences ton labour ,au moment auquel tu faifis le manchede la charrue , quand les traits font ten-dus , que l’aiguillon atteint le dos de

tes bœufs , qu’un jeune enfant te fuive

armé d’un hoïau , pour écarter les oi-

(eaux 8:. recouvrir la femence que turépands.’

L’ordre eli le plus grand des biens

pour les mortels 5 le défordre le plus

grandsdes maux. Si le dieu qui ha-bite le femme: de l’Olympe bénit tes

travaux , ta moill’on fera abondante,

tes épis flotteront au gré des vents.

Prends

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.11 Les Jonas. ’49Prends foin alors de préparer tes gre-niers , d’en chalfer les araignées 5 j’ai

cette confiance que , joyeux à la vuedes richelfes qui y feront enfermées,

pourvu de vivres abondans , tu at-tendras en paix le retour du printems,a: ne porteras plus un œil envieux fur

l’opulence d’autrui 5 l’indigent implo-

rera ton alliliance 8c fera l’ecouru. Mais

li tu attends le folliice d’hiver pour

commencer ton labour , ta récoltefera lis foible , qu’allis fur les bords de

ton champ , à peine fufiira-t-elle pouremplir ta main 5 tu feras forcé de tetraîner dans la pouffiere pour réunir

quelques épis épars , que tu empor-

-teras dans un panier; ton ame feraaffligée , 84 tu n’exciteras ni l’en-

vie ni la pitié.

(au) N os vainesconjeétures ne s’ac-

D

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go Les Tnavanxcordent pas toujours avec les décretsdu dieu qui porte l’égide 5 il eli dif-

ficile aux mortels de prévoir les deizfeins. Quoique ton labour ait été tar-

dif , il elt des événemens qui peuvent

te garantir des fuites funeftes de tanégligence (Hz). Quand le chant ducoucou , perché fur la cime des chênes,

réjouit les hommes par le retour duprintems , li Jupiter fait pleuvoir fansinterruption pendanttrois jours , qued’eau ne furpaffe point la corne desïbœufs’, .8: que cependant elle en fait

couverte , le laboureur pareffeux ferafavorifé à l’égal du diligent. Conferve

ces préceptes dans ta mémoire , ô

Perfée , obferve le retour du printems

qui rajeunit la nature , obl’erve les

pluies falutaires. . -’ Dans l’hiver quand le froid. tee

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ET LBS Jonas. Sttient l’homme auprès de fes foyers,

palle fans t’arrêter devant les chaufl’

faits publics , devant les lieux dedébauche; l’homme aé’tif, infatiga-

ble , accroît l’es poll’ellions, même

dans cette faifon 5 que les fri-mats de l’hiver ne t’engagent pas

à languir dans une molle oifiveté,mère de l’indigence; le pareilèuxmanque du nécell’aire 5 nourrilfant

dans fou amei de vaines efpéran-ces , il forme aifément des pro-jets criminels -: l’efpoir elle inutile

â l’indigent attend la fortunedans un lieu de débauche. Tu par-leras ainli à tes efclaves: cc l’été ne

sa durera pas toujours , faites-vous desn afyles contre la rigueur du froid;a: redoutez le mois .Lénayon (ce);e redoutez ces jours limettes aux

Da

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’52. Las anAVAuxg» bœufs, les glaces, les frimas n’.’

Quand le fouille impétueux de Borée

s’élevant des montagnes de Thrace,

foulève les flots de la plaine liquide,la terre gémir, des fiElemens affreux

fe font entendre dans les forêts ,les chênes à la. cime élevée, les épais

hyeules déracinés au fommet desé montagnes, tombent dans les vallées;

l’horrible fracas de leur chiite eft ré-

pété par les échos qui retmtiEent dans A

les antres obfcurs des bois; les bêtesfauvages frilronnentz, leurs queuesn’ont plus ce mouvement, figne del’allégreffe (dal); leur poil bêtifié

épaiflît fans les réchauffer; le froid pé-

nètre lehcuir épais des bœufs, les longs

poils des chèvres voltigent au grédes évents; la récolte annuelle del’épailfe toifon des moutons, faillît

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n rias Jonas. 5;à) peine pour les prémunir contre lefouille impétueux de Borée (ce); le

froid courbe le vieillard; la peaudélicate de la jeune nymphe qui n’a

point encore refend les feux de la.blonde Vénus, en feroit pénétrée ,

fans le foin qu’elle prend de garderfa maifon, près d’une mère qu’elle

chérit (f) , fans le foin qu’elle prend

de le purifier par un bain falutaire,de répandre fur fon corps une huileparfumée, de dormir en paix, pen«dant la nuit entière , dans l’intérieur

de fa demeure, évitant les rigueursde l’hiver. Le polype manquant de

nourriture dans fes trilles retraites,dans les froids afyles , fe’dévore lui-

mème. Le foleil vivifiant fe plaîtdans cette faifon à parcourir les de-meures, âvifiter les cités des nègres;

D 3

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54.1425 TRAVAÜXfes rayons émouffés ne s’élèvent que

lentement fur l’horifon de la Grèce.

Alors les cerfs, les bœufs fauvages,les loups, les ours qui habitent lesforêts fuient dans les antres obfcurs,dans les retraites les plus cachées. des

rocs fourcilleux (gg); femblables àdes trépieds, les hommes marchentcourbés vers la terre, leur dos fem-ble brifé, leurs yeux évitent l’éclat

trop vif de la neige répandue dansl’air. Applique fut ton corps unlourd 8: ’mo’e’lleux manteau, revêts

une longue tunique dont la trameferrée foit couverte d’une lainepour éviter de trembler, pour te ga.

tantir de la rigueur du froid (hit);que tes pieds foient couverts d’uncuir de bœufs épais, étroitement ferré,

garni de poils en dedans; aies foin,

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par Les JOURS; gyquand le tems de la gelée approche,de lier enfemble, à l’aide de nerfs-

de bœufs, les peaux des boucs nou-veaux nés , de les jette: fur tes épau-

les, de te prémunir contre la pluie;que ta tête fait couverte d’un bon-net d’un tiH’u ferré qui s’étende jaf-

ques fur tes oreilles. Quand Dorée a.

foufllé pendant la nuit, une vapeurfroide s’élève de la terre avec l’au-

tore , un air humide s’étend fut [es

travaux des mortels pour les féconder;

les vents, les tempêtes, le thracienDotée élevant les vapeurs de defl’us la

furface des fleuves , furchatge lesnuées g elles retombent en pluie; Pré-

viens leur chûte; ton ouvrage achevé,

reviens à la maifon , crains qu’unenuée noire ne pénètre tes vêtemens

d’une humidité dangereufe. Ce mois

D 4

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56 L a s T a av A U xcit difficile âpalfer, pénible pour le béa

rail, pénible pour les hommes. Ne don-r

ne a tes bœufs, en cette faifon, qu’une

demi-ration; accorde aux hommesune nourriture plus abondante ,- quoi-ï

que frugale; la longueur des nuitsy fupplée. Obfetve cette règle pen--dant toute l’année, de proportionner

la nourriture à la durée du jdur 85de la nuit, attendant que la terre ,’mère de tousles animaux, t’apporte

une nouvelle récolte de toutes efpè-

ces de fruits.Quand le .foleil aura parcouru foi-

xante fois fa carrière journalière ,que l’hiver fera écoulé, que l’Orion

brillera à l’entrée de la nuit fur lavoûte éthérée, quand la fille’ de Pan-

dion (l’hirondelle) gémira aulever de l’aurore , c’efi le Commence-

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ET LES JOURS, 57’ment du printems qui répand fur laterre [on éclatante lumière ; taillealors ta vigne , c’eft la faifon la plus

favorable; il efi: trop tard de creu-fer les foires , d’y coucher les provins ,i

lorfque l’efcargot fortant de terre,fuyant les Pléiades , marche déja fur

les plantes.Aiguife alors ta faulx, éveille tes

efclaves , qu’ils quittent les antres obf-

curs dans lefquels ils goûtoient les dou-

ceurs du fommeil, qu’ils préviennent

le lever de l’aurore 3 c’efl: le tems

de la maillon; crains que le foleiln’énerve tes forces; lève-toi avec le

jour; hâte-toi d’affembler les gerbes ,

de les tranfporter dans tes greniers,ménage un tems précieux (kit); li tu

attends, pour te mettre au travail, quele foleil foit levé , tu auras perdu le

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"58 Les TRAVAUXtiers de la journée; l’aurore nous in-

vite a nous mettre en matche , à nous.

livrer au travail; le lever de l’au-rore ouvre le chemin au voyageur,impofe le joug pefant fur le col desbœufs. Quand le chardon fleurit,que les nombreufes cigales agitantleurs ailes, font retentir de leurschants aigus les arbres fur lefquelselles font perchées, c’elt l’été, la ’

faifon des travaux; les chèvres fontplus graffes, le vin meilleur, lesfemmes plus tendres, les hommesplus foibles; le Sirius dardant l’esrayons fur les têtes des mortels,appefantit leurs genoux , delféCheleurs corps par l’es feux ardem. Aix

foin en cette faifon de placer dansun antre frais, creufé dans le roc!par la nature , un vin exquis (il),

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zi- Les Jouns. s9une urne pleine d’un lait de chèvres,

dont les petits aient été fevtés, lachair d’une génifl’e nourrie des ten-

dres rejets d’arbres odorants , la chair

des premiers-nés de ton troupeau;ailis a l’ombre , le vifage tourné vers les

douces haleines du Zéphir, près d’une

fontaine limpide , bois le vin fraisqui pétille dans le vafe, goûte lesdouceurs d’un repas délicieux; aies

foin de verfer trois parties d’eau fur

une de vin.Lorfque l’Orion déploira fa

fance , ordonne a tes efclaves debroyer les dons de Cérès, fur uneaire applanie, expofée aux vents;mefure ta récolte, enferme-la dansles vafes qui lui font defiinés. Ayantrenfermé avec foin tes richelfes dans

sa demeure, loue un efclave, cher-g

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Ëo Les TRAVAvxche une jeune captive qui n’aitpoint d’enfans; car celles. qui enont font plus ’difiiciles à gouver-ner; prens foin de te pourvoit d’un

dogue vigoureux; nourris-le lar-gement, qu’il veilleîfur ta récolte

contre l’homme avide qui cher-cheroit. a profiter des momens defommeil que tu’goûtes pendant, la

chaleur du jour, pour te ravir lefruit de tes travaux. Conferve avecfoin 8: ton fourage, de les’ paillesque le vent n’a point enlevées. Ces

provifions ferviront, pendant toutel’année , à la nourriture de tes bœufs

8c de tes mules; donne du reposatesefclaves, affranchis tes bœufs dujoug pefant qu’ils ont porté. i

Quand l’Orion & le Sirius au;tout parcouru la moinerie? leur Car-

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u Les lovas. 61;rière, que l’aurore aux doigts derofe infpeétera la grande Outre , ôPerfée, coupe les raifins, emporte-les dans ta demeure, expofe-les aufoleil pendant dix jours 85 dix nuits ,conferve-les a l’ombre, dans. un lieu

frais, pendant cinq; le fixième jour ’

enferme dans les vafes qui leur fontdeltinés, les dons du joyeux Bacchus.

. Lorfque les Pléiades, les Hyades8C l’impétueux Orion ne paroîtront

plus fur la voûte éthérée, fouviens-

’ toi que le temsdu labour elt arrivé.

Ainli tes travaux rufiiques ferontdillzribués dans les quatre faifons.

Si le defir d’afficnter les périls

de la mer s’empare de toi, prendsgarde d’expofer ton vaill’eau fut l’élé-

ment liquide, quand les Pléiades8c l’impétueux Orion auront plongé

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62. Les TRA’VAU!dans l’Océan; alors tous les ventsdéchaînés excitent des tempêtes. Suis

mes confeils; travaille la terre encette faifon; mets ton vaill’eau afec fur le continent, appuie-le detous côtés par de fortespierres, pour

arrêter l’effort des vents humides

qui faufilent en ce tems ; aiesloin de vuider la fentine, dans lacrainte que. la pluie ne la pourrifTe,renferme les agrêts dans ta nmaifon ,

ploie les voiles, car ce font les ailes pa l’aide defquelles les vaifl’eaux feue

dent le fein de la plaine liquide;expofe a la fumée le gouvernail;attends que la faifon favorablefoitarrivée. Alors lance a la mer tonvaiffeau léger, lefteole convenable-ment d’utiles marchandifes dont-l’échange t’enrichifl’e. iC’elt ahifi. ô

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1T LBS Jonas. a;mon cher Perfée (mm), que ton père,85 le mien fuyant l’indigence dont

Jupiter accable qui il lui plaît, mal-

heureux, manquant de tout (un),abandonna l’Éolienne Cumes, qu’il

ofa fendre avec un vaiIl’eau léger le

fein de la plaine liquide, fit de grands

profits, le fixa, a fou retour, dansAfcrée, près de l’Hélicon , incom-

mode demeure, où l’hiver cil dur,l’été brûlant 85 pénible.

0 Perfée , fouviens-toi de te livrer

aux travaux dans la faifon conve-nable; mais fur-tout ne te bazardefur la mer que par un tems propice.Si ta fortune ne te permet d’équiper

qu’un petit navire , fois content de ton

fort,les rifques feront moindres; unI grand te mettra â.portée de faire un

commerce plus étendu (ou), Pourvu

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64 Les TRAVAUXque les vents te favotifent, qu’ils re-

tiennent leurs impétueufes haleines.Si tournant ta penfée vers le com-

merce , malgré les dangers qu’il pré-

fente (pp), tu fais efforts pour payertes dettes , 8: fuir l’indigence, jet’indiquerai les faifons convenables,

quoique peu infiruit dans l’art de lanavigation par ma propre expérience;

taf je ne me fuis bazardé fur la merque dans un feul voyage, palfant en’Eubée, de l’Aulide, où jadis les

Grecs ayant alfemblé leur armée,pour cette guerre fameufe. qu’ils.déclarèrent à la ville facré’e de Troye

aux belles femmes, vattendirentlilong-

Items les vents favorables. Pendantîle cours de ce voyage je difputai leprix dans une’lice que les enfans du ’

fage Amphidamas ouvrirent dans laCalcide,

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51”33 s 310 uns; 65.Calcide. Les. magnanimes enfans de-ce Roi proposèrent plulieurs genres decourbera J e remportai. la viétoire par

mes doétes. chardons, j’obtins un tré-

pied, a deux; que je confieraiaux Mufes habitent les bordsde l’I-lélicon ; en ce lieu mes chants-

harmonieux fluent; couronnés pourla première fois. C’efl le feul voyage

dans. lequel j’aie ofé aflionter, dansl’all’emblage fragile d’un vaill’eau lé-

ger, les fureurs "de l’humide élé-.

ment; mais-je te dévoilerai les con-Ifeilsdu Dieu quiîpotte l’égide; je

t’apprendrai les chants divins que lesMufes m’ont enfeignés. *

Pendant les cinquante jours quifuivent le folilice de l’été brûlant 8:

pénible, la navigation eft sûre pour

les mortels; vaifl’eau ne fe iE. ,.

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ce Les Titania:brife , la mer n’englbutit aucun voyar

gent, andin matelot, liNeptune quiébranle la terre, ou Jupiter, le" Roides immortels, ne les ora dévoués

a la mon dans, leur; éternels’ Ms; car ces deux

huent aux hommes 86 les biens deles maux. Les; fouilles des vents:(ont paifiühs - cette l’ailier: ,la une: peu calais 3 «me à me:fidèle élément, ton rameau margé

dans, maremmes; mais . me;

toi de revenir tu”n’attends pas le nouveau; crainsres 171’st de l’automne; «une

l’hiver qui te pouffât, crains les

’du’ vent d’orteil,

par que Jupitersans en abondance, bbüleverfe laplaineliquideJ-Afiàetefidüilealor’si

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n": Les Jonas. .67;l Il effane-autre pour laquand, femblables au:traces que la corneille imprime en

in la une. les feuillesrameutent à pointerait fommet .du La me: 6R navigable dansles jours du printems; 8cje n’approuve point qu’ona: bazarde alois au la plaine me;

«islamisation sa peu mellah;il faut faifir le amurent avec uneprécifion dangereufe,.autrement vous

échappa avec peine au trépas. Les

monels tentent fouirent detels voyages; il efl: amende périrdansles ; mais l’avidité l’em-

porte ,Ïl’ardpur du feule

les hommes. .4 gantant-ô Perfée,gravedun

let-confis que je seE 2.

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68 Lrsk’l’uavauxdonne. Gardétoi de confier a lamer toute ta femme , toutes, tesefpérances ’; lailfe dans ta maifonres effets les plus précieux; n’em-,

porte avec. toi que la moindre pat- Iltic; il efl dur de trouver l’indigencedans les flots quand le char ’ell:trop chargé. ,l’eflieurompt , les effets I.

qu’il portoit font Garde de la .modération en tout; choifis le Items. 4

le plus favorable. i ’ ’Ne te hâtes pas de choifir’ une .

époufe;’t’rente ans en l’âge conve- l

nable pour le mariage, peu devaiit,peu. après. La femme eIï nubile a .quatorze; choifis-la éprouvée cinqans ’l de; virginité , afin’ d’une affuré

de. fes mœurs. Que ta refpeétablè gépoufe fait: formées-partes foins-auxlouables Coutumes de nés pères. Prés.

v

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trins lovas. Ê,fère celle qui demeure près de toi;regarde de tous côtés; apporte à ce

choix toute l’attention dont tu escapable, crains de devenir un fujet

de. rifée poutres voifins. Il n’ell: ’

aucun bien préférable à une bonnefemme, il n’en: rien de plus funeltequ’un "mauvais Choix. Gardes-toi de

ces femmes infatiables, qui ufentl’homme le plus vigoureux, 8: hâ-

tent la vieilleffe de leurs époux.Rends un culte religieux aux Dieux

immortels.N’aies point dans ton compagnon

la. même confiance que dans tonfrère. Si tu lui as accordé. une telle

confiance , prends garde de lui man-

quer le premier. . .en , horreur le menfonge a

même dans les jeux.E a

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7o Lits Tnavauxï’Si ton» ami t’a provoqué par quel:

(pie. parole dure ,- s’il a commis quel-

que faute enVCrs roi, pariade deuxfois. S’il- reviem â toi , qu’iLœ faille

fifisfaééion , reçois-la. Mahatma

a: l’homme change louvent

i d’amis. ’ i JQue l’air de» ton filage ne démente

jamais ta: pestiféré; ne: cherche. pas a

multiplier. ses hâtes; &ïcepmdantqu’on ne puiflle ne reprocher que

performe ne drainai des droitsde l’hofpitalité. " A .

Ne fois- ni le. .cœnpagnon’ desméchans’, air le calomniateur des

’ Majeure pas à: limonés par»

’vre, en lui reprochantfimdes mais. en! emoyé parles heureux lmmortiels.’ - a. i.

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11’ LBS Jonas. 7xUne [age difpenfation des paroles ’

cl! le plus grand des tréfors. Lagrata des difcours confine à diretout , 8c a ne dire que ce qu’il faut.Si tu dis du mal d’autrui, tu ne tar-deras pas a apprendre qu’on en dit

davantage de toi.Porte la gaieté 8: l’aifance dans

les feltins auxquels tu invites teshôtes; elle en ell: l’ornement , ladépenfe en en: petite. Au lever del’aurore, gardes-toi d’offrir, avec des

mains impures, des libations à Ju-piter ou aux autres Dieux; ils rejet-tent de tels facrilices, 8c n’exaucentpoint les vœux de ceux qui les leur

font. .Garde une exa&e modeltie danstoutes tes aérions, se de jour se de

nuit; car les nuits appartiennent auxE 4

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72. Le s TulavxuxDieux; refpeâe-toi. jufques dans tamaifon , près de . tes foyers.

De retour d’un repas funèbre ,

abfliens-toi de ton époufe, attendsque tu refais purifié pardes facrifices

offerts aux Dieux immortels qq).N’entreprends pas de .ltraverfer un

fleuve avant d’avoir dirigé tes regards

vers le Dieu qui commande a lesflots, avant d’avoir baigné tes; mains

dans Ion onde limpide , de lui avoirladrelfé tes vœux ;’ les Dieux s’indi-

gnent contre ceux’qui-ofent traverfer

.les fleuves avec des mains fouillées;un; les punill’ent de leur impiété.

Invité aux fellins facrés, ne fépare

4 pas avec le fer l’ongle neuf du vieux.’Ne place pas l’urne qui renferme

le «vin fur la coupe du buveur; carcela ell de mauvais augure.

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tr sans Jeu-us. 73’’ ’Ne laillè pas imparfaite la maifon

’que’tu bâtis, de peut que la babil-

larde corneille ne vienne s’y placet,"qu’elle n’y faire entendre des icroaf- v

femensd’un funefie préfage.

’ ’ Ne .manges ni ne te baignes dans

des uafes’non encore confacrés.Ne t’allis point fur des pierres, car

cela eli dangereux. iA N’y fais alfeoir ni un enfant nou-

’veau né (rr) , ni l’enfant d’un au.

de peut de les énerver.Ne te baignes point dans la même

eau dans’ laquelle ta femme s’ell:u purifiée; cette impureté feroit l’évé-

remenr punie par les Dieux.Si tu arrives à un facrifice com-

mencé, n’en tourne pas les myflères

en ridicule; car les Dieux s’en it-rirent.

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74 Les Tanne:Gardes-toi de feuiller l’onde des

leuves qui le jettent dans la mer;gardes-toi de profaner les fourceslimpides (a); il n’ell: pas (alunite

d’enRefpeéte l’opinion des hommes.

La mauvaife réputation en: un péfant

fardeau; elle vole de bouche enbouche; les peuples la répandent;l’opinion publique ne fe diliipe jamais

emiérement’; la Renommée ell une

Déelle, elle ne meurt point.

Fin des Travaux.

à?

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1T us Joan?» 7;

Ph.mW .rg: ;mLES JOURS.

Quant: les fours mouflée(divan: l’ordrewdn’ defiîrf, 85,fàisèlés

canonne à ceux habitât: a

m. .I - ’Le trentième de; chaque mais et.leÏ meilleur par: vifitèr les ouvrages;

. 8E Muet la tâche-â tes efclaves ,pendant parian! éfl: Memblédans la plus, quelle Juge fur fo’nminuta! termine les procès pat æÉquir

tables jugemens (a); Tels font les jours. fawdrzbles

un: le: éternels décrets de Jupiièr. ’

Lepremier’dèlænôuvellelùxie(aw)

le quatrième, le neuvième, finit dû

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17-6 .Lz-s Jonasjours (actés; c’eli le neuvième d’un

mois. que Latone mir au mondeApollon au glaive d’or. Le huitième

8: le neuvième de la Lune parve-nue a fan feconcl quartier, font clef-

’zinés au foin des affaires domelii-gues’; le onzième 8c le douzième le

font à la tonte des moutons , 8c àla récolte; mais le douzième en: debeaucoup préférable au onzième.

C’en en ce jour que, pendant leschaleurs de l’été, l’araignée fuîpexi- I

due dans l’air filefa toile ,. que lafourmi enrafTe le grain qu’elle a re«

cueilli; une femme foigneufe monteen ce jour fon métier, ourdit lespremiers fils de l’a-trame.

. Gardes-roi de Commencer à répan-

ldre la femence le treizième du mois;il’.eft*favorable aux plantations; le

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.L’zs-Iouns. 7j-feizième cil pernicieux aux planta; irions , favorable à la naifi’ahce desmâles , nuifible aux femelles 8: pour

leur nailÎance 8: pour leur hymen.N’efpère de filles ni le premiernile

lixième de chaque mois 3 mais vifiœton établie , châtre tes boucs 8:. tes bé-’

fiers, ce [ont les jours des pâtres ; tafemme te donnera des mâles en cesjours. Les paroles piquantes, les adroits.menfonges, les. tdifcourso fédué’teurs, r

les entretiens fecrets leur conviennent.’ Lehuiti’èmeiefl: defiiné à châtrer les.

èhevreaux ,8: les. taureaux mugilrans ;’

le douzième les mulets laborieux 3 levingtième, dans la pleine lune’,ttel

donnera un fils induftrieux , plein defageffe grcar-il cil propre, ainfi que ledixième , à la génération des mâles;

le quatorzième à celle destines :; ac-

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.78 Les Jonas.çounune en ce jour tes mourons den-

tendre ta voix , fouinas au joug tesbœufs, (belle avec douceur tes chiens,

de tes mules laborienfes , les flattant(lamie main légère. Le quatrième, le

maièmeôcleyingt-quatflème, fou-d’écarter de ton dixit les fou-cuifams ; rajouts fiant faims. Lequatrième; conduis à sa mai-fin ta.

W, après avoir les au-gures parle vol des oignant; canetteprécaution dl dans un telengagemem. Évite ,1!» jours tu) lemm-

bu: cinq f: rencontre 5 Huron: dallât:

: malique Jesfiuies Wargamesdes parjures patentent les cités 8C les

grimpagnes en ces-jours; ellespunife

les mortels . viplatfiuts de leur

(mens- I; Le me les a:

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LIS JOURS." 7’’ Cérès , agitantes bleds dansante aire

bien’applanie, coupe tes boisde char-

pente, 8c mdefhnés’ à la mm

me, me: Mesdem-blernl confinant. contravis: 5 18net?vième efl plus favorable quand le fo-leil a parcouru la moitié de" [a car-rière; Ispœtmorscle neuvièmefoàt

fans dangerpour les mortels. .Le neu-vième jour, plantes, accrois Œfimiilepar leslioies de l’hyman l; ce jour cl!favorable à l’homme k à la femme ,

n’y crains mua 11mm. A

Peu faveur que ledeclmque mais cit excellant pour tulier le: cuves , pour l’emmena jougles bœufs, les mulets, leslooufiierslé-

gers , pour lancer les vüfeaux à lamer ; peu auront confiance dans me:paroles. 1

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80- L 8751"] o v a SaLequatrième , ouvre les urnes qui?

renferment ton vin ;’ le milieu de ce

jour cil lacté par-demis tous les au- htres ;.quselques-uns eliiment fur-tout levingrvquatrième au lever de l’aurore 5 .

carl’après-midieli moins favorable. * ’

Tels [ont les jours utiles aux mot-Ïtels , les autres font indiférens , aucunfort n’yeft attaché ; ils n’apportent

rien ; celui-cirait cas. de l’un , celui--là de l’autre.ePeu connement ces myf-

tètes*;rzla marâtre prife un jour, la.mere en prife- un autre -: heureux celuiquidiltribue fagement les travaux l Unitel homme ne I fe rend coupable d’au-

cunejfauteetwers les Dieux s il ohferve8: juge levoltdes oifeaux, 86 évite de

fe rendre criminel. . - --.,l s[in Ï A A .

NOTES

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a: us Jonas. a:

N T E 3’

Des . Travaux ê des Jours.

(a) La Grec porte:Rail napel»: nargues? torii , lui-141mm riants ,

L’ouvrier en terre port: envie à l’ouvrier

en terre, [unifia à l’artifice. i

(5) Le Grec porte:T; tu upmrn’tpawe, fil’ztù tu; N01 Millet:

luffa": iv’ imagine.

Dont tirant rafifi’l tu imams de: pro.

à: aux gaffions autrui.(c) C’eli ce qu’exprime le mot «mais.

Prométhée ell’aya d’en wiinpofer à Jupiter

dans le fcfiin des dieux. 8: des hommes ,’à Sicyone 5 ce fut flan premier crime: en-fuite il déroba le feu qu’il apporta auxmortels.

F

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823 LËSiTRAVAUx(d) Le Grec porte:

N a I ilTous et i131 «ni info; hics! unir, en au!

garum: . .Tipnrrm nus-ln 31min, il" qui! nipperion-«5,78..

Je leur donnerai, au lieu du fait, unmal dans lequel tour fa r jouiront, aimantleur mal.

’ (c) Le Grec porte:Min] unifiât E’Mrl; à alimente: NyuCzEn?" laça: «(du info mincir , Il» filetât i1:54:71. «6:91! 7è; hianÀcsrÜpm «(Suc ,

Alytlxufiuzfiû Axis nÇtMytpÉ-mo. ’

La fiulc cfpc’rancc demeura dans les mai.

Ions rompues, fur le: lord: du vafi, à tus’envola par au dehors ; car Pandore rami;auparavant le couvercle , par le confiil duDieu qui porte l’égide de Jupiter qui afi

finzble les nuées. iÎ (f) Le Grec porter

.. V I l 1.! I u a a Nce... a a tu p «un J "fiât; i3 zêta; 0,40101Tipnyr’ à S’uAt’pO , and" ’e’x’loo9’tv êrârrvfl

A."

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n LES Jonas. 8;Leur: plait à leur: main: [tout rou-

jours fimllalles, il: fi rejouiflènt, commedans la fleur du l’âge, fans aucuns maux.

(g) Le Grec porte:

chaconne-eue...poncer-00:4. istÂqfuiHua-taxer ’t’g-ya ripailla, rit ÊÔMÎC" trahira-n.

Volontairement en rtpos , il: partageoientleur: travaux avec grand nantir: de Ions.

(h) Voyez dans le neuvième 8: dansle vingt-quatrième Chant de l’Iliade, leportrait de la furie Athe’, l’injure.

( i) Le Grec porte :

..........n.......n...eÎCnÂ’pqesEn; liparis: fouitfla :5; fichu. nid": 7l tînt

VH6"! lIl: prenoient foin de: travaux de Mrs ,à ne mangeoient point de pain.

’-

(It) Le Grec porte , lippu l 1’!th ,-mais ce mot en: pris ici, dans un [eusgénérique qui s’applique à tous les outra-

ges, à toutes les pertes que l’homme in-F 1. ’

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84. Las. TRAVAUXjufle fait eEuyer à celui quril dépouille.Ce feus en: déterminé par ces mots synépus

flua-u (courte par les injures.

. (l) Le Grec porte:N?! à i7): fifi!” de): tv «1197575117: .Nuuç

37m, purifias au! in) Math 5’13): Hum"Emma: , si pagaye 31’"! flué-repu kirA335 réf 31-0 ïaàme 7M; du: n’a-mâpwnr.

Maintenant jeu lirois pas jufie parmile: hommes, ni mon fil: , puzfiu’il n’efipn:utile à l’homme de l’être , puzfiue l’injufle

obtient un partage plus avantageux; maisje ne penfe pas que Jupiter qui fi plaît àlancer la foudre, donne à I’injujle untelfilmés.

(pt) Le Grec porte:ïà E731 ËÆAÈ ne»! 3p,» (n’y: "lm: n54"...

Je te parlerai, penfant du bien pour toi ,.grand infinfé Perfie.’

z

(n) Le Grec porte:.4 c . . o . - .irM’nI; 4’ à"); a) 14’530; 311337.

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nazes longs. 8;» Mai: la vertu & lagloire acccmpqgnent

l’homme riche.

(a) Le Grec parte:

onuoecea-oooeo’g (à ’6’! un’ Et ne pas donner à celui ne donne

v pas.

(p) Le Grec porte :

140*me r: Il" raya-4M: antan-410 ,A514»: www" , "in 310574: ulula

Neque mulier une: agitas ne decipite,Natale gan-iens, mm quant

( .q ) Le Grec porte :

Zoi (2’ il rains 90(4): ËÉÀJÏTŒI à Oeuf): fan,

97 Ëng. 32!on Mr, 31’ ’r’g’ygl igya’l tu.

Si tu a: dans le cœur le defir de la richefle ,fiais ceci, travaille un ouvrage après l’autre.

i (r) Ce (ont les .7ch fuivans , qui.au. jugement de Paonidês, affurèrent lePrix à" Héfiode fur Homère, s’il en vrai

que ces deux Poëzes aient luté l’un contre

Fa

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86 Lus Tnavauxl’autre , aux funérailles d’Amphidamas.

Voyez ce combat ci-après. ’( s) L’année des Grecs commençoit à

la première lune après le follÏice d’été.

C’efl l’époque déterminée ici par Héfiode;

car les Pléiades qui fe montrent, fur notrehorifon , dans le col de la confiellation’ du

Taureau ( c’efl-à-dire, dans le mois dlA-vrîl) difparoiflent, fuîvant Héfiode, peu;

dam quarante jours, pour reparaître en-fuite , dans les premiers jours de Juin,

(r) Le Grec porte:Bill, il" «digamma-w: , famiây N tu Ëgfu.

Que la 1211761: ne je pafle, à que l’ou-

vrage ne diminue pour toi.

(u) Le Sirius, la canicule.

(x) Les anciens fe fer-voient de pilon,au lieu de meule, pour réduire lebled enfarine; ils aimoient au pilon une planchede fept pieds qui fervoît de levier, pouraugmenter la force du coup.

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ET LES Jovas. 87(y) Le Grec porte:

I Nais 15421491 , and)?» EÜZIÂUITJG-’ ,-

Le terre nouvellement deffi’iclrée écarte

les imprécations; elle appaife les cris des«enfans.

( z ) C’efl: le feus de ecsmots, Air 7591ng

Jupiter infernal. Les trois frères portoientle nom de. très, Jupiter, comme je l’aiobfervé dans mes notes fur l’Iliade. Plu-.

ton cf! le Dieu des rîchelTes , parce quefes feux fouterrains, image du feu centralde la terre , (ont les principes de fa fécon-dite.

(un) Le Grec porte : il..." cou-on... quipos Æ: ou Sentant;

È: un petit nombre t’admireranr.

(56) Le Grec porte: h(Coton-na... tao-1’433 rein-u pipérine! gy.

Il y aura remède paur toi.

( cc ) Le mais Le’nayon correfpond ànotre mois de Janvier. Il étoit aiufi nommé

F4

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v8! La: .TRAVA’UXpar les Athéniens, (clou Hefychius, dumot glue, la cuve, parce qu’ils célé-broient, dans ce mois , la fête des prcflbirs ,dans laquelle ils’offroient aux Dieux le vin

nouveau. C’elt le ruer-ne ruois. que lesautres peuples de la Grèce nommoientfifrelin», , parce qu’il eü pernicieux aubétail -. comme Héfiod: le dit ici; Ï

(du!) Le Grec porte : Inonce; nummuliaisd’ inti FÉCs’A’s’Sein-a,

E: «des [146» pudenda panant.

(ee) Le Grec porte :

on. neoçcooncooonoouofi’filîfl A. ëTl,05’105. iraflnmi 794’245; 15751 , é Jugé" A

1’.- iviflu finit.

Il n’en e]! pas ainfi de la wifi»: desmoutons que la firme de Bode ne peutpénétrer.

(f) Le Grec, porte :c[si hie rqâvmîs houligans si Mincir ,

livra «NM! 379031 919m fait parla (allai.

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u a": LES louas. 89Il ne pénètre pas la rendre peau de la

i jeune Nymphe qui demeure dans [à mafia ,pre: d’une mère qu’elle chérir.

(gg).Le Grec porte:

Lui 70,11 N nasale visu": hennira]

lies bites cornues à non; cornues qui lm).

bisent les forets. 1eme fuis permis d’a-jouter ce détail qui m’a paru avoir plus

de grue, dans notre langue.

V. ( Le Grec porte :u o o . . . o . . in ru raz-ces àfltfllüCl;[Mudf 5:01): Çgioa-ch, èupo’ugpiu ana-rie ripez...

De peur que tes poils ne tremllent, jedrefliznt fur ton corps.

( ii) L’hirondelle , Progné, que les Po’e’res

fuppofent fille de Pandion, cinquième roid’Athènes.

( Hz) Le Grec porte:

si I V Ilcocon-occancuouxfufilfiî meulera»,Afin que sa vie y fifille.

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’90 L a s T a AVA u x( Il j Le Grec porte que»... 450e, du

vin de Billo, ville de Syrie, dont les vinsétoient renommés.

(mm) Le Grec porte 2

0060-son.cocoonooefld’yuyvfrltn(PC, ’

Grand infinfi’ Perfie.

(nu) Le Grec porte:015x limitas privai, à): maërl": a9 3A5" ,

Ne fuyant ni richefi, ni argent , nibonheur. A

(ou) Le Grec porte:11;; ôzlyhu «un, maïa, 4’ à) (papi. 96.9.".

Applaudis-toi d’un petit carreau; ungrand porteroit plus de marchandijës.

C’efi ainfi que Virgile dit: I 4Landau; ingentia rura, exiguum salira.

(pp) me ce qu’expriment ces mots.élfllçpfilü 56,491, ton ejpoir imprudent.

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tr ms Jours. 9x(qq) Le Grec porte t

Mm? in, indou "7054454;- âÇB’ae âplxân

A1373; ira]; au Nt] («faquins il; 7’ êtloi7a’

Malr- du 5d? MIT. (râtelas 5d; rocaille: épiage

Mal, ércyufewfieis’ mépris 7M mitât; iota-n.

E’Ça’lâpog in]: 3170s ahi; TIWWFÉIG aldins,

H. 3m très 107x" «chicane turquin aôÀîis.

Mari” aidois qui? «transfilâtes lidos" GYM!3’91”; ipreMÊàt ragaæaçm’pgp, «En! chinât".

Mati. in): dominera 74.08 d’îlnïfl’fl’dfld

Eregpaivdt parti", sinh. ÆSJHGITÜI niai-Ë Écurie.

Neque converfus ad filent reflux mingere ,

fid cum cuidait, memor, ujque ad [urgen-lem. Neque in vizî, neque extra viam pra-

jel’t’im mingas , neque nudatus ,’ beatorum

noôles fient. Jerlens vir divins, prudentia[tiens , fivè mura applicatus lenè fiptadomus , nequepudenda femine pollutus , in"):

domum faro applicatus dengue, [2d vite: ,tuque à ferialihus epulis reverfus feminetprogeniem, fini immortalium à convivio.

( rr) Le Grec porte:;. o - o e, . canardasse-ai" ,

De douze , jours.

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92. Les TRAVAU!,&C.(ss) Le Grec porte t

Mardi me. à arpexo’fi rougît huit rpoptlyÎQy,

En? à.) «bien épi! , plus: JL’ ËEÜÀÊÇÔ’N.

Mur àaroxlaixdv.

Neque in alveo fluviorwn in mare flamen-tiurn, neque in fondâtes mingere, fid valdë

evitare , neque tatare.

(et) Voyez fur cette manière de daterdes anciens, le douzième Chant de l’OdilTee.

(au) C’en: le feus de ces mots, 5951.,»

in], la fin du mais lunaire à le commen-cement du fizivant, fe rencontrant dans’lamême révolution filaire. Voyeula noterelative a cette expreflion , vingtièmeChant de l’OdyKëe.

FIN.

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93

INTRODUCTIONDE in THÉOGÔNIE.

L A LECTURE des Poëmesd’Homère fui-lit pour prouver

que, malgré cette multitude deDivinités que le pète de laPoéfic épique met en amen,il ne reconnoît qu’un feul Dieu

fuprême , ce Zeus, ce Jupiter,père des dieux à des hommes , àla pmfince duquel rien ne re’jifle.

Cependant , dans Homèremême , Jupiter n’efi pas éternel.

Il cf: fils de Saturne (le Tems ),-qu’il a relégué avec les Titans .

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94. INTRODUCTIONdans les profonds abymes pla-cés au-dclfous dola Terre 6c del’Onde.

Selon Héfiode , le Tems cit

fils du Ciel ô: de la Terre,unis par l’Amour qui débrouilla

le chaos.Ainfi , s’élevant par degrés:

à la connoillance d’un Êtreéternel, micellaire, auteur detout ce qui exiliez, les anciensPoètes admirent plufieurs dy-nafiies dans le règne de leursDieux, comme ils les voyoientfc fuccéder dans le gouverne-ment des nations , 8c cependantchacune de ces dynaf’ties fcreporte à un centre unique,

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DE LA THÉOGONIE. 9;

un Roi fuprème qui domineV fur tous les immortels , quileur difiribue leurs emplois,leurs honneurs.

Le fentiment intime de notreexifience 8c de nos facultés nenous fait; connaître d’autre ame

que la nôtre. Nous ne jugeonsdes êtres que par analogie avec anous mêmes. Telle efi la foute:de ce penchant naturel deshommes à perfonifier les êtres ,même inanimés, à leur prêterune manière d’exifier femblables

à celle que l’homme fent enlui. Le langage ordinaire, nosmœurs , nos infiitutions , fur-tout la religion des peuples

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96 INTRODUCTIONfauvages , nous offrent des Vpreuves fans nombre de cette

vérité. - - 1 - - -Ce font ces allégories des

effets phyfiques, 6c des êtresmoraux , qu’Héfiode nous pré-

fente, fous l’image de. ces gé-

nies, de ces divinités du fe-cond ordre, qui peuplent leciel, la terre, la mer, les

enfers. i iPour me borner à quelquesexemples, ce Jupiter qui ha-bite le fommet de. l’Olympe ,quel cit-il, fuiva’nt l’exprefl-ionde’Cicéron (1), que l’Éther,

É 1) DE natimî Dcorum. i ’CC

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ne LA THfocomE.9-;ce fizôlime candelas qui brillefur nos têtes?

Junon eft l’air humide qui

nous environne. I. Les phénomènes opérés par

le mélange de l’éter dans

toutes les parties de la mantière , nous font repréfentéspar les fréquens adultères duMaître des Dieux.

Enfin cette Vénus que ledifcipïle d’Epicure, Lucrèce,

invoque dès les premiers versde fon poème , n’eft autreque l’efprit de vie qui agitfur toute la matière; car leshommes fe font preffés danstous les tems , autour de

’ G

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98 INTRODUCTIONla barrière" infurmontablc del’infini.

J’ai expofé , dans mon Intro-

duétion de l’OdyiTée , la con-

folante morale qu’Homère met

en aâion dans ce poème.

a Que les mortels font in-jufles (s’écrie Jupiter) , lorr-

» qu’ils - nous imputent: des» calamités qu’ils s’attirent

I a) à eux - mêmes par leurscrimes L 3)Héfiode admet deux fortes

’ de génies, les uns auteurs de

tous les biens, les autres au-teurs de tous les maux.

De-là ce combat des Titanscontre le Maître des: Dieux,

8

U

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DE LA THËO’GONIE.’9

ce feu que Prométhée dérobe

à la voûte célefie , cette Pan-

dore qui verfe les maux furla terre, ne laifl’ant aux mor-tels que l’efpérance fouvent

trompée , ces cinq âges dumonde où l’on voit les hom-mes fe dégrader par leur fré-quentation mutuelle; enfin cesSages de l’âge d’or élevés au

rang des Dieux , qui protègenta: infpeâent les aâions deshommes.

Je ne me livrerai point àl’explication de toutes ces al-légories. L’application de quel-

ques-unes le préfente d’elle-même , d’autres l’ont été avant

G 2

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’ioo INTRODUCTION, Bic.

moi par des Savans illuftres.Il me fuflit d’avoir fait con-noître la clef des fierions ré-pandues dans les poèmes d’Hé-

fiode, 8c fpécialement danscelui de la Théogonie, oude la génération des Dieux.

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’lOlÎ

THEOGONIE

COMMENçO N s par célébrer les

Mufes. Nées fur la haute montagned’He’licon confacrée aux Dieux , leurs

pieds délicats s’agitent en cadence au-

tour d’une fontaine dont la profondeurnoircit l’onde limpide, autour de l’au«

tel du fils de Saturne dont la puif-fance en: infinie. Lave’es dans l’onde

pure de la fontaine du PermelI’e. oud’Hippocrêne , ou du divin Olmius ,

leurs danfes légères , voluptueufes cou-

. tonnentlefommet del’He’licon.Quand

la .nuit couvre la terre de (es ombres ,

t G 5

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-’xoa THÉOGONIE.enveloppées d’un nuage épais , elles

s’élancent’de la Montagne -Sainte ;

leurs voix harmonieufes retendirentau loin 5 elles chantent le dieu quiporte l’égide, Jupiter , la refpeétable

Junon â la chaulïure d’or, divinité

tutélaire d’Argos , Minerve la décile

aux yeux bleus , fille du dieu qui lancele tonnerre , Apollon 8: fa fœur lachall’erefl’e Artémife , Neptune qui

ébranle la terre 8: l’environne de fes

ondes , la vénérable Thémis , Aphro-

dite anx yeux tendres , Hébé dont lefront en: ceint d’une couronne d’or, la

belle Dioné , l’Aurore , le Soleil qui

vivifie la nature, la lumiere argentinede la Lune , Latone , Japhet , Saturne(le Tems) aux prudens confeils , laTerre , le vafte Océan , la Nuit obfcure,

8c toute la race augufie des immot-

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Tnéoeourr. 10;tels. Les Mufes qui habitent l’Olympe,

filles de Jupiter, apprirent ces divineschanfons à Héfiode qui gardoit fes

’ moutons dans les fertiles vallées de

l’Hélicon. Elles m’abordent les pre-

mieres , me tiennent ce lagage za Patients dignes de toutes fortes

’ a: de reproches , qui , pour fatisfaire

a: votre infatiable avidité , palTez votre

si vie dans des parcs expofés à la fraî-

n cheur des nuits , à l’intempétie des

» n faifons, nous l’avons parer le men-

a: fouge de l’attrait de la vraifem-

: n blance , nous lavons aufii, quanda, il nous plaît, dévoiler la vérité aux

a, mortels. a!Ainfi parlèrent les éloquentes filles

du grand Jupiter , 8: plaçant dans mes

mains,un feptre brillant ,une admirable’ branche delaurier toujours verd , elles

G 4

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104 THÉOGONIE.m’ordonnent de la dépouiller de [on

écorce 85 m’infpirent la douce mélo-

die de leurs chants , pour célébrer ce

qui fut , ce qui fera , commençant par

elles, terminant par elles mes hymnesconfacrées à chanter l’origine augufle

des Dieux immortels.Mais pourquoi m’égaret en de vains

propos , comme’on fait fur le chêne ou

fur la pierre ( a)? Chantons les Mulesdont les doux accents, dont la voixharmonieufe , 8c les chœurs infatiga-Â

bles , placés devant le trône du grandJupiter , le plaifent à célébrer la gloire

du Pere des Dieux 8c des Hommes,intelligence fuprême qui habite le fom-

met de l’Olympe; les Mures dont lavoix éclatante enfeigne ce qui efi, cequi fut, ce qui fera. La cime de l’O-

lyrnpe couvert de neige, la demeure

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THÉOGONIE. 105des immortels retentit de leurs chantsharmonieux , la joie fe répand dans le

valte palais du Dieu qui lance le ton-nerre. Elles chantent l’origine desêtres, la tige augufle des Dieux auteurs

, de tous biens , enfans de la terre 86 duciel. Acquittées de ce devoir , ellesadmirent leurs hymnes à Jupiter, pete

des Dieux 8: des Hommes , le plusgrand , le plus puilrant des immot-tels 5 par lui commencent , par luifiniffent les chants céleflzes , par lef-

quels célebtant les races des immor-tels & celles des fiers géans, elles por-

, tent la joie dans l’ame du Dieu quihabite le fommet de l’Olympe. Les

Mufes, habitantes de la Montagne-Sainte , que le fils de Saturne eut futle Mont Piétie, de Mnémofine , Di-

- vinité puilrante qui règne dans les fer-

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306 ,THÉOGONI’E.tiles vallées d’Éleuthère, qui dillipe

le fentiment des maux les plus cui-fants, qui foulage les plus cruels en-nuis. Jupiter , dont les confeils fontéternels , eut, pendant neuf nuits , uncommerce fecret avec cette Divinité, à

l’infçu des autres immortels (à).Quand

une année le fut écoulée , que les heu-

res , les jours , les mois eurent roulé ,l pendant une année entière, fur la voûte

éthérée , Mnémofine donna au monde

neuf vierges unies par les nœuds dela concorde , qui chalTant loin d’elles

les pénibles foucis , s’occupent d’a-

gréables chanfons. Les brillants palais,théâtres de leurs danfes légères font

afiis non loin de la cime élevée de l’O-

lympe que couvre une neige éternelle.

Près d’elles , dans des bois toujours

’verds, habitent les Grâces , le Délit 8:

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.Tnfioeouxn. 101r l’Amour. u, au fein d’éternelles vo-

luptés , les Mufes chantent les loi:des Nations , les mœurs , les refpeéta-

bles ufages des immortels. Abandon-nant ce féjour enchanté , elles mon-

- tent fur l’Olympeà la terre retentitfous leurs pas cadencés; elles abor-

dent en chantant le Dieu qui leurdonna l’être , Jupiter, fils de Saturne,

qui conquit fur fun pere l’empire dela voûte éthérée. Les éclairs l’envi-

ronnent , la foudre efi dans fa main ;il ailigna aux immortels les honneursdont ils jouilfent , leurs emplois , lestrônes qu’ils occupent dans le facré

palais. Tel cil: le fujet éternel deschants harmonieux des neufs Mufeshabitantes de l’Olympe, filles du grand

Jupiter , Clio , Euterpe, Thalie , Mel-pomène , Terpficore , Érato , Polym-

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108 Tnéoconr-r.nie, Uranie , 8c Callioppe qui l’erfio

porte fur fes fœurs par les noblesfonétions qui lui furent confiées; car

elle protège les Rois refpeétés des

I nations. Les filles du Dieu qui lancele tonnerre , répandent une agréable

rofée furies lèvres de celui d’entre ces

Rois nourrifions de Jupiter fur lequel,a l’infiant de fa naiifance , elles jettent

un regard favorable g des paroles plusl douces que le miel coulent de fa bou-che; les peuples ont les yeux fixés fur

ce Monarque 5 fes équitables juge--mens terminent les querelles; il parleavec fermeté , 8: les efprits font cal-,me’s. Un Roi lège efl: le réparateur des

torts ; fa voix , comme un baumebienfaifant , s’infinue dans les cœurs

ulcérés ;’ il appaife , par de douces

paroles ,les plus violentes tempêtes;

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TH’ËOGO’NIE. 109

les peuples refpeétent un tel Roi ;honoré comme un Dieu quand il mar-

che dans la ville , il domine danst l’affemblée de la nation; tels font les

céleltes préfens des Mufes.

Les Poëtes , les divins chanteurs (ont

enfans des Mufes 8: d’Apollon quilance au loin d’invincibles traits 5 les

Rois font enfans de Jupiter. Heureuxcelui que les Mures chérifient! Unevoix plus douce que le miel découle de

les lèvres. L’ame de l’homme elt-elle

affaill’ée fous le poids de la douleur;

Ion cœur elt-il déchiré par l’afiliétion ;

qu’un ferviteur des Mules chante lesaétions mémorables des premiers hom-

mes; qu’il célèbre, dans fes hymnes, la

gloire des heureux habitans de l’OÀ-lympe, auliitôt l’infortuné perd le foua

venir de fes maux; les célefies préfens

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no THéOcoN’rr.des Mufes détournent de fa penfée les *

foins cruels , les chagrins cuifans.Je vous invoque , filles de Jupiter l

Donnez-moi des chants harmonieux;célébrez la’ tige augulie des immor-

tels, enfans de la terre 8: du ciel par-femé d’étoiles , enfans de la nuit

obfcure, divinités premieres que nour-rit le vafie fein de l’onde fale’e.

Remontant à la nailÎance des im-

mortels , apprenez-moi comment laterre commença d’exilier , commentles fleuves l’abreuvèrent , à quelle épo-

que les flots écumeux foulevèrent la.

vafle étendue des mers , quand lesalites brillèrent dans le ciel , quand lavoûte éthérée le montra dans" toute fa

fplendeur , auxquels d’entre les im-

mortels auteurs de tous biens, ces pre.rniers Dieux dOnnètent ’ètre, quel fut

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THÉOGONIE. inle partage de leurs communs tréfors,quels honneurs les diliinguèrent, lef-quels d’entre eux s’allirent les pre-

miers fur l’Olympe âplufieurs fom-

mets P .Mufes , qui habitez le facre’ palais,

rappellant l’origine des êtres, dites-

moi quel fut le plus ancien des im-mortels ?

Le chaos nâquit le premier ;. en-fuite la terre qui s’étend au loin , la

demeure primitive des Dieux qui habi-tent les fommets fourcilleux de l’O-

lympe couvert de neige. Au centre dela terre ell: placé le Tartare ténébreux.

L’Amour naquit , l’Amour le plus

beau des Dieux , l’Amour qui chaire

les noirs fourcils , qui triomphe desfages confeils , qui dompte le cœurdes Dieux 8: des Hommes. Le chaos

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in. Tnéoeonrr.a: l’érèbe donnèrent naill’ance a la

nuit , qui, s’alliant à l’érèbe , enfanta

le jour 86 l’éther ; de la terre naquit

le ciel parfemé d’étoiles , dont la

gloire égala celle de la terre qui luiailoit donné l’être ; voûte immenfe qui

enveloppe tout ce qui exifie , de-meure tranquille 85 sûre des heureuximmortels. LaTerre engendra les han-Ï

tes montagnes, la demeure des Nym-phes qui habitent leurs antres pro-fonds ; elle engendra, fans l’aide del’Amour ,. les flots tumultueux de la

mer fiérile (c). De laTerre &du Ciel,unis par les nœuds d’Hyménée, naqui-

rent le profond Océan , Coon , Créi-

tus , Hypérion, Japhet , Théa , Rhée ,

Thémis , Mnemofine , Phœbe’ à la

couronne d’or , enfin l’aimable Thétis

8c le plus terrible des enfans de laTerre

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Tuiooouu. tr;frette , le rufé Saturne qui déclara la

guerre aux auteurs de lès jours. LeCiel produifit enfuite les fiers Cy-clopes, Brontès (d) , Stéropès , 8: le

terrible Argès ., qui armèrent de lafoudre le bras de Jupiter; femblablesaux Dieux , hors qu’ils n’ont qu’un

œil, d’où leur vient le nom de Cyclo-

pes , â caufe de cet œil arrondi qui,deliine un cercle au milieu de leur.front -, leur force elt invincible; ils ex-

cellent tous les arts. .La Terre 8c le Ciel eurent trois au-

tres enfansé’normes , terribles , qu’on

ne peut nommer fans frémir, Cottus,l g,Btiarée, de .Gygès, orgueilleufe progé-

niture l cent bras invincibles font fullpendus âvleurs larges épaules , cin-

quante tètes appuyées fur un bufieénorme , s’élèvent de leurs membres

H

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[I4 THÉOG’O’N’ÎE.

nerveux leur taille efiimmenfe ,leur force exrrème. V p - i 1

-Dès le commencement, le Cielqui leur donna l’être , redouta leurpuill’ance ; il en conçut une hainejufie. Anima: que l’un d’eux étoit

né, il le cachoit dans les profondsabîmes que la terre renferme dansl’on fein , le dérobantâ la lumière du

foleil , fe ’Plaifant dans; ces forfaits.

La Terre en gémit; une douleur pro-fonde s’empare de fon cœur maternel.

’ Pour fatisfaire l’a-vengeance , elle mé-

dite une rufe adroite ; produit le fer,fabrique une. grande’faulx, la montrea fes enfans 3 l’ame pénétrée d’une

deul’éur profonde , pelle s’efforce de

ifoufiler’da’ns leurs cœurs le courroux

:dont elle cil: animée: -«(une infortunée d’une mère tenn

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Tnéoconrr. usD) dre 85 d’un père dénaturé , fi vous

a» vouliez fuivre mes confeils, vous me

a: vengeriez de l’injure que me fait

à: verre père ; le premier il m’as5 provoquée par fes a&ions crimi-

3’ nelles u.

Elle dit : la terreur s’empare deleurs ames; tous gardent un morne.lilence; Saturne feul , porteur de fa-.ges confeils, prend confiance: .

a Arme mon bras de cette faulx ,-» ’ô ma mère, dit-il , j’accomplirai ce

n grand œuvre , 8c ne craindrai pointa: d’exciter le courroux d’un père in-

» jufie 8: cruel , qui le premier nous» a provoqué à la vengeance a.

, Il dit : la joie renaît dans l’amematernelle de la Terre immenfe. Mé-

ditanr fes rufes , elle place en embuf-cade fou fils Saturne , arme fou bras

H a

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1x6 Tnéoeonrr.d’une grande faulx furmontée d’un

fer tranchant. Le Ciel arrive , amenantaprès lui la nuit obfcure. Prell’é d’un

violent défit de jouir des droitsde l’hyménée , il s’étend fur la

furface du globe ; Saturne fort de laretraite obfcure où fa mère l’a caché.

Appuyant contre la terre la main’gati-

che , de la droite il foutient la faulximmenfe , aiguë , déchirante, moif-fonne les parties de la génération de

fou père , les jette loin de lui. Ellesn’échappent pas envain denfes mains;

toutes les gouttes de fang qui s’écou-

lent de la plaie’fécondent le fein de la

terre.»Les tems fixés par les deltinsétant révolus , les années s’étant écou-

lées , elles produifent- les redouta-bles Furies, &les énormesGéans cou--

ïverts de leurs éclatantes annates, agi.

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THÉoeonxr.’ 117tans dans leurs mains leurs longs jave-

lots, 8c les Nymphes éparfes fur lafurface de la terre qui animent la na-

ture. Poull’ées’ au loin , les parties

de la génération que la faulx tran-chante a détachées, tombent dans la

mer bruyante. Ballotées par les flotstumultueux , elles fertilifent la plaineliquide ; une blanche écume qui s’é-

lève fur fia furface, donne l’être à une

.jeune Nymphe. Les flots l’approchent

mollement des rives de la divineCythère. Parvenue dans l’île de Cy-pre , elle s’élance de defl’us l’onde écu-

meufe. Déelfe d’une éclatante beauté,

l’herbe tendre naît fous l’es pas. Les

Dieux 8c les Hommes la nommentAphrodite , parce que l’écume de la

mer fut fou premier aliment , Cythé-rée, du lieu où elle fe montra pourla

H s

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118 THÉOGONtr.première fois , Cypris , de l’île ou

elle prit nailI’ance, au fein des flots

tumultueux qui bordent les rives ef-carpées de cette île , la Déclic de la

volupté , à calife de. fa voluptueufeorigine (e). L’amour. l’accompagne;

le défit marche a fa faire. A peineelle ellnée, &déja elle apris place dans

l’augulte allèmblée des immortels;

elle jouit des honneurs divins , exercefou empire fur les Hommes 8: fur lesDieux. Les féduifans entretiens , les

ris, les adroites tromperies , les douxcharmes de la volupté, l’amour , les

tendres carellËas font le partage de cette

Divinité. IPuillâmment’irrité de l’injure qu’il

a reçue ,. le Ciel exprime ,7, par le nomde Titans qu’il donne à l’es enfans ,

I le courroux dont l’on cœur en en»

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THÉOGO’NIE’. Il,

flammé , la vengeance dont il les mer

nace ( a ’La Nuit engendre le defiin , la ter-rible faraliré , la mort , le fommeil ,la troupe nombreufe des fouges. Telsfurent les premiers enfans que la Nuit,fille de l’Érèbe, produifit feule, fans

le fecours d’aucune autre Divinité.

Enfiiite Momus , la cruellelnfor-tune, lesHefpérides, gardiennes despommes d’or croill’ent dans unjardin délicieux , fitué aux confins de

l’Océan , - 84: les Parques inexorables,

urinifères de la defiiné’e ,7 Clotho ,

Lachéfis , Atropos , qui préfident a la

naillance des mortels , qui leur dif-ttibuent les biens 86 les maux. Ellespourfuivent celui qui s’ell rendu cou-i

pable envers les Hommes , envers lesDieux; infatigables , elles ne le quit-

H 4

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ne THÉOGO’NIEitent peint qu’il n’ait fubi la peine du:

à fes crimes. La dételtable Nuit en.gendra encore Néméfis (g), monitrele plus redenté des malheureux mor-

tels ,n la fraude , * l’amour impur ,l’affreufe vieillelfe , 8: la difpute aufront téméraire , mère des durs tra-.

vaux , mère de l’oubli des bienfaits,-

de la famine , des douleurs Tourtesde larmes amères , des meurtres, ducarnage, des combats defiruéteurs dela race humaine, des querelles enveni-

mées , du menionge, de la perfideéquivoque , du mépris des loix , del’injure, tous ilfus du même fang ,

unis par une ligue fatale , enfin duparjure le plus redoutable fléau desmortels (I: ).

La Mer donna nailfance au véridi-que Nétée , ’aîné de fes enfans. Il

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Tnéoconrr. mieut pour furnom le Vieillard, à caufede a douceur , 8c de la vérité dont

il fait profeflion ; il rend aux hommesune exaé’te jultice ; fes jugemens’ font

diétés par l’équité 8c par la clémence.

Du commerce fecret de la Terre 8:de l’Océan naquirent le grand Than-

mas ( i),!le valeureux Phocrys, la belleCéto 8: Eurybie (Il) fignalée par fon inv

trépide courage; de Nérée 8c de Doris

à la brillante chevelure ,- fille de l’O-

céan, fleuve immenfe qui environnela terre, naquirent, au fein de la plainemidéîd’aimables enfans, Proto , Eu-

cratée , Sac , Ainphitrite , Eudorée ,Thétis, Galénée, Glaucée, Cymothoé,

Speio , Thoé , l’agréable Thalie , Mé-

lite qu’embellifl’ent les Grâces , Eua

limèné , Agaué , Prafithée ,- Érato , Eu-

nicée aux bras de rofe , Loto , Proto ,-

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tzz THÉOGONIE;Phétoufe , Dunamée , Nefée , Aétée ,

Protomedée, Doris ,Panope, la belleGalatée , l’agréable Hypothoé , Hyppo-

née fur les bras de laquelle les rofes com

traitent avec l’ivoire ( l )- , Cymodocée,

8: Cymatholée qui calment avec faci-.

lité les faufiles impétueux des vents 86

appaifent les flots irrités , Amphitrite

aux pieds légers , Cymo, Heioné ,

Alimede difiinguée par fa brillantecouronne , Glauconomée au douxfouë

rire , Pentoperée , Leiagorée , Evago-

rée , Laomedi-e , Poulynomée, Au-’

tancé, Lyfianaffe, Euamé ; (fiat levifage de cette nymphe , d’une beauté

parfaite , l’œil fe plaît a reconnoître

fun illul’tre origine ; (m) Planta-thêta

dont la taille femble deliînée par les

Grâces , la divine Menipe, Nelfo ,Eupompe,’ Themilto, Pronoé 8: Ne-

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THÉOGONIE’. la;mertès qu’anime l’efprit de fo’n père

immortel. Telles furent les cinquantefilles de l’irréptochable Nerée , iniî

truites dans tous les arts de leur fexe.Thaumas fi1t uni par les nœuds d’hy-

menée à Heleétre , dont il eut la lé-

gère Iris , les Harpies à la belle che-velure, Ællo, Ocuperée, que leurs ailes

élèvent â- la voûte éthérée , dont la

légéreté égale la rapidité des oilèaux ,

le fouille impétueux des vents. Phocriseut de Ceto les Grai’ées d’une écla-

tante beauté. LesDieux 8c les Hommes

qui habitent fut la terre leur donnè-rent ce nom à caufe des cheveux blancs

dont leurs tètes furent couvertes , dès

l’infiant de leur nailfance (n) , Pre-phrédo au voile éclatant , Enyo à la

mante bleue , 8c les Gorgonnes voi-fines des rives de l’Oc-éan , à, l’extré-

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114 Tnéocourr.mité de la Terre, vers la Nuit , prèsdu jardin des ’Hefpérides , Stenio -,

Euryalée 8c Médufe qui fouffrit d’af-

freux tourmens. Cette nymphe étoitmortelle , fes deux fœurs immoràtelles , a l’abri des atteintes de lavieillelfe. Neptuneâ la verte cheve-lure l’aima , en jouit fur une molle

prairie parfemée des fleurs que leprintems fait éclore. Perfée fépara la

tète de Médufe du tronc qui la por-toit. Auflitôt s’élance de ce tronc le

grand Chryfaor 8: le cheval Pégafe,intrépide courfier , ainfi nommé du

lieu de fa nailfance , près des fourcesde l’Océan (a) ; Chryfaor dont lenom indique l’épée d’or qu’il agitoit

dans fes mains nerveufes (p). Monté

fur Pégafe, il abandonne la terre ,s’envole aux célel’tes demeures. Re-

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THÉOGONit. ta;qu dans le palais de Jupiter, ilapporte au Dieu dont les confeilsfont éternels , la foudre 86 les éclairs

fabriqués par la main des Cyclopes.De Calleroé, fille de l’Océan,

Chryfaor eut Geryon aux trois tètes.Hercule purgea la terre de ce menine,8c s’empara de fes bœufs, les chai;

faut devant lui. Le fils de Jupitertraverfe les flots de l’Océan, conduit

ces bœufs dans la ville fainte de Téryn-

thé, fur la rive Oppofée du bruyant

Océan. Le chien Otrus 86 le pafleurEurytion s’efforcent envain de lui ré-

fil’ter; Hercule les perce de fon javelot,

dans l’antre obfcur qu’ils habitent.

De, Chryfaor naquit un monlireplus formidable , qui ne reflèmbloitni aux Dieux ni aux Hommes , l’in-

domptable Echidna (q), d’une taille

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12.6 Tnfioconrn.gigantefque, moitié nymphe , aure-.gard tendre, au teint vermeil, moi-tié (arpent terrible , immenfe, d’une

infatiable avidité; des écailles de di-

verfes couleurs brillent fur fa croupe ;elle habite des antres profonds, desroches affieulès , au centre de la terre ,

loin des Dieux , loin des Mortels..C’efl-là que, dans Arima, (r), l’ordre

du defiin arrête , dans fies palais fou-

terrains , la cruelle Eahidna , nympheimmortelle , à l’abri des atteintes de

la vieilleKe. Typhon 4, le plus im-pétueux des vents, Typhon qui nereconnaît l’empire d’aucune loi (s) ,

eut de cette nymphe aux yeux noirs,de terribles enfans, le chien Othrusqu’il donna à Geryon, l’infatiable.

Cerbère à la voix d’airain, le gardien

des enfers 3 (cinquante têtes s’élèvent

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Tanàloconxr. 117de fa varie encolure, fan regard enaffreux , fa force indomptable); I’Hya

dre de Lame, monflre deftruébeur,que Junon aux bras d’albâtre nourrirdans fa fureur, enhaine de l’invincible’

Hercule; mais aidé des confeils de,Minerve qui préfide aux aŒemblées

des nations, le fils de Jupiter à:d’Amphitrion, 86 le belliqueux leslaits précipitèrent ce monfire dans les

(ombres demeures 5::an l’immenfe,la terrible ,. la "’ légère, l’invincibh

Chimère, de laquelle ts’exale un feu

que rien ne peureteindre; moulineà trois têtes, de lion , de chèvrefauvage, de dragon; fa velte enco-Âlute efl: cellelduliOn, fa croupe celledu dragon , chèvre fauvage dans tout

le relie de fon corps hideux (r). Laridement-Bellérophon , monté fut

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i x512.8 THÉOGONIE.l’intrépide Pégafe , en purgea la terre.

Du commerce fecret d’Échidna 86d’Othrus n’acquit le Sphinx fatal aux

Cadméens, 8c le lion Néméen qu’é-

leva la refpeâable époufe de Jupiter ,

à qui elle afiigna pour demeure,l’étroit défilé du mont Néméen , d’où

il s’élançoit fur les habitans de Trètes,

de Némus, d’Apfas, dominant furces trois contrées, les dévaftant pard’horribles carnages. La force d’Her-

cule en triompha. Enfin. le dernierdes enfans de Cétov &.de.Phocrys ,fin le ferpent commis à la garde des Ipommes d’or, dans le des Hof-pérides, au centre de. valies déferréfitués aux extrémités’deila-"terre. Telle

fut foute la progéniture de Ceto 8c

dePhocrys. » . V, . p ,De Thétis 8C! de FOcéan

tent

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Iuéocourr. 11.9rent les fieuVes dom les circuits nom-

breux abreuvent, la Terre , le Nil, ,l’Alphée, l’Eridan (u) aux gouffres

profonds, tortueux, le Strymon, leMéandre,’ l’IlÎer (x) aux ondes lym-

pides, le Phafe, le Rhéfus, l’Arché-

loüs à l’onde, argentée , le NeH’us,

le Rodius,’rl’Haliacmon, l’Eptapore,

le Granique, l’Éfœpus , le Simoi’s,

le Penée , l’Hermus, le Caïcus , dont

l’onde pute coule agréablement, le

vafie Sagnard’, le Ladon, le Parthé-

nius, l’Evénus , vl’Atdefque, 8c le

divin Scamandre, 8c toute la racelactée des Nymphes auxquelles , ainfi

qu’à Appollon 8c aux fleuves, les

jeunes hommes-confinent leurs che-velures; car cette offrande’leur futdelfinée par Jupiter, Peirhp , Admete,Ianthe’e , Héleétre , Doris I, Ptyrnno a

’ I

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r30 THÉOGONIE.Uranie ’, dont, la beauté égale celle

. des immortels , Hyppo, Clymènel,Rhodia, Calliroé, Zeuxo, Clytie,ldye , Pafithoé , Plexauré , Galaxaure ,

- l’aimable DiOné, Mélobofis, Thoé ,

l’agréable Polydore-, Circé, ornée

de tous les dons de la nature , Ploutoaux grands yeux, ’Perl’eis, Janire ,

Acafte , Xanrhé,Pétrée.- qui A entraîne

tous les cœurs, Meneflho, Europe,Métis, Eurynome , Thelefio au man-teau’ d’azur, Crifie , me, 8: la ten-

dre Calypfp, Eudoré, Tyché, Am-

phiro, Ocyroé , 8c la Nymphe duStixïqui l’emporte fur toutes l’es com;-

pagnes. Telles furent leseaînées desfilles de’Thétis 86 de l’Océan, 8:

aptèsæ’elles- une troupe immenfe;car les Nymphes aurpied léger , ifl’ues

de. l’.Océàn,:tace brillante d’immota

L

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TnÉoconrr. 13:telles, font au nombre de troismilleéparfes fur la terre, éparfes dans les

lacs profonds; autant d’autres fleuves,

de torrens dont les ondes rapides feprécipitent fur la terre, avec un hor-rible fracas, connus des peuples quihabitent près! de leurs rives , dont ilferoit difficile â un -mortel de fairel’énumération, font Mus de l’Océan

8: de la, refpeétable Thétis;De’Théia a: d’Hypérion naquirent

le Soleil, dont les rayons s’étendent

au loin, la brillanteLune 86 l’Aurore,

dont la (plaideur éclaire les-hommes

8: les Dieux rhabitans de la voûteéthérée. ’ - - I l’ DemCrioi ’86 d’Eurybie, la plus

puifl’ante des, Nymphes, nâquit legrand Miréus’, Pallas 85 l’indufi

trieuxPerfc’e. i - II 2.

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1;: Tnéoconrr.’Du comitierce fecret de l’Aurore ,

fille de l’Air 8c d’Al’tréus, naquirent

les fouilles impétueux des Vents , l’Ar-

geflès (ï), le Zéphir , le rapide Bo- .

rée, le Vent du Midi, 8C cet Altrebrillant qui précède le lever du Soleil,

8: toutes les Étoiles qui r’couro’nnent

la voûte éthérée. . 4, Liée à Pallas par les nœuds d’hy-

ménée, la-nymphe du Stix, fille de

l’Océan en eut quatre valeureux

enfuis, le Zèle, la Viétoire , laForce , la Puifl’ance, qui. environnent

fans celle; le trône de;Jupirer-, quil’accompagnent en tous lieux , quand

il marche â la tète des immortels.Les fages ;confeils , tl’incprruptiblefidélité de la nymphe Wiu Styx, leur

mère, [fille de l’Océan, méri-

tèrent cet honneur, le. jorwauquel ’

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T’HÉ’OG’Ofltl. 1;;

le fils de Saturne, dont la foudreéclate fur la voûte éthérée, allèmbla

tous les immortels dans le vafle palaisde l’Olympe : ce Ceux d’entre vous ,

a: dit-il , qui oferont fe joindre à moia: "pour combattre les Titans, joui-» Iront, Tous mon empire, des mê-u mes honneurs dont ils fouilloienta fous le règne de Saturne; celuia, quitnv’avoit obtenu, fous Saturne,

sa ni grace, ni faveur, fera récom-n penfé comme la jufiice l’exige n.- z ’Obéill’ante aux ordres de Ion père ,

l’incorrupt’ible nymphe du’Styx ar-

rive la’ première avec les enfans.Jupiter l’accueille , la comble d’hon-

neurs, ordonne que le ferment parles ondes du Styx fera le grand fer-ment des’ Dieux, afligne aux enfans

de cette Nymphe une éternelle de-I 3

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r34 Tnfioeonrr.meure dans le facré Palais. Il dit8c accomplit l’es promefl’es. envers

tous les immortels; car fa puill’ance

elt grande; il commandeaux’Dieux

8: aux Hommes. . LPhœbé conçut un violent Lamour

pour Cœus. Elle en eut Latone aumanteau bleu, le charme des,Dieuxsa des Hommes, quiivporte la joiedans le [acté Palais-"(41). Phébé eut

de Car-us l’illultre ’Aftrée , que Per-

fée emmena autrefois-dans ("on Pa-.

lais, dont il fit légitime époufe.D’eux nâquir Hécate que. le filsde Saturne, Jupiter, honora par-dell’us

toutes les autres Divinités,.qu’il com-

bla de dons 8: d’honneurs, foumetqtant à, fa puill’ance-lav moitié, de la

terre, la moitié de la plaine liquide,Hécate avoit obtenu un .femblable

. ra’- .; .

w 3.:

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Tnioconrn. 13spartage fous le règne du Ciel. Depuisce tems , quand l’un des mortels habi-

tans de la terre fe rend cette Divi-nité propice , fuivant le rit accoutumé ,

qu’il appelle Hécate à [on aide, la

Déell’e reçoit favorablement les

res , accumule fur l’a tète les hon-neurs, les richell’es, car elle en a lapuifl’ance; elle réunit tous les pou-

voirs partagés entre les Dieux de laTerre 85 du Ciel; Jupiter ne lui ravitaucune portion de fon partage, au;cun des droits qu’elle obtint fous lerègne de Saturne 8c des Titans. Héo

cate brille feule fur la terre , dansle ciel, fur la mer (bé). Sa gloires’el’c accrue fous le règne du. fils de

de Saturne. Jupiter l’honOre f elle[écourte puill’amment ceux à elle

veut du bien, les fait briller dansI4

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136 Tnéoe’oinr.l’afl’emblée de la nation. Sarment-ils

pour une guerre delirué’tive de la

race humaine, elle les affilie, affure.leur triomphe, les comble de gloire.Quand" les Rois rendent la juûice aupeuple, Hécate’ prend place. avec

eux fur leur trône. Dans les licesfameufes’ qui illufizrentïles Héros,

elle vole au feCOurs de celui qu’elle

aime,luii donne la viétoire- fur unpaillant rival , ceint. fou? front delauriers. Dans les courfesrdes charselle accroît la légéreté a: l’aria-elfe de

ceux. qu’elle favorife. Le-pilote, les

matelots qui fendent avec peine lesflots de l’onde "écumeufe , invoquent

13?» Hérate 8c le Dieu qui frappe

de, [on trident la plaine liquide.Hécate. leur accorde un riche butin,l’etflèvèïê-zceux qui ’ ont endenta [a

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THÉOGON’IE. 157haine. Aidée de l’indulhieux Mer-

cure, elle pénètre dans les étables,accroît, en faveur du pafleur qu’elle

.chérit, les troupeaux de bœufs , dechèvres, de moutons à l’épaill’e toifon,

deH’éche, dilIipe ceux du Pâtre qui

i a attiré [on couroux. Quoique fansappui ,’ fans ’foutien, feul fruit des

amours de fa mère , elle en: honorée

de tous les’ immortels. Le fils deSaturne lui’confia l’empire fur la jeu-

nelI’e. A peine les. hommes refpirent , a

peine. leurs, yeux s’ouvrent à la lu-

mière de la brillante aurore , 8: déja

Hécate leur prodigue l’es tendresfoins. Tels font l’es honneurs, telle

font fes fonctions. . lRhée eut de Saturne d’illufires

enfans, Vefia, Cérès, Junon à lachaufl’ure d’or , l’infle’xible Pluton ,

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158 Tnéoconrz.dont le palais elt alïis anodefl’ous de la

terre, Neptune aux flots tumultueux ,8: Jupiter dont les confeils fontéter-nels , le père des Dieux 8c des Hom»

mes, dont la foudre ébranle le globe.

A peine les fils de Saturne nou-veaux-nés font-ils placés fur les ge

’ noux de leur refpeétable.mère, que

leur. père, le Tems , les enferme dans

les valies contours de fes entrailles ;car il’cra’int que l’un des illultres

defcendans du Ciel ne lui Lravill’el’empire. Les auteurs de [on exil;

tence,le Ciel sa la Terre, lui ontdévoilé l’ordre. du deflin , qu’un

jour viendra que les fages confeilsdu grand Jupiter l’emporteront furfa puifl’ance, qu’il fera. vaincu par

l’un de les fils. Ce. n’efi pas une

vaine menace; mais un oracle cer-

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Tnéocourr. 139’tain qui aura l’on exécution. Saturne

le fait 8c dévore l’es enfans. Ses at-

tentats amigent la tendre Rhée. En- ’

ceinte de Jupiter, elle adrell’e l’es

vœux aux ’-illulires auteurs de les

jours, à la Terre, au Ciel parfeméd’étoiles , implore leurs confeils pour

dérober l’on fils a la fureur de l’on

époux, pour le venger d’un pèrecruel, le rul’é Saturne qui engloutit

l’es enfans. .Senfibles à la douleurd’une fille chérie, l’objet de leurs

tendres affeélzions, la Terre 8: leCiel lui dévoilent la delünée’ du

roi. Saturne 8: de l’on valeureux fils.

g: A l’infiant, que tu auras mis aua: monde le dernier de tes fils, lui:5 dilate-ils, des que Ie’grand Jupicn ter jouira de la lumière du l’oleil,n hâte-toi de l’envoyer au ,Lyétos ,

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T140 l’alto-court.a dans l’île fertile de Crète n. Ainli

la Terre reçoit Jupiter des bras deRhée, quand la nuit la- couvre del’es ombres, 8c l’emporte avec ra-

pidité fur les rives du Lyôtos, dansla valte Crète, l’y ,nomrit, prend

foin doles jeunes ans , le cache dansun antre d’une immenl’e profondeur ,

fous le m’ont Ægée qu’ombragent

d’épaules forêts. Rhée enveloppant

de langes un roc énorme, l’oll’re à

Saturne fils du Ciel, qui le premierrégna fur les Dieux. Saturne engloutitce roc dans l’es entrailles; infenl’é!

il ignore qu’au lieu de cette pierre,un fils invincible lui ell confervé;qu’il vit à l’abri de les limeurs, que

triomphant de l’a puill’ancev,’ il étendra ,

l’on l’ceptre fur tous les immortels. v

. La taille du nouveau roi des Cieux

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Tnioconrr. 141s’élève, fa’f’orce s’accroîr,.l’on cour-4

roux s’enflamme. Les années le (ontécoulées; la Terre l’aide de l’es (ages

oonl’eils, le foutient de l’es rul’es.

Vaincu par la force ,vpar les con-feils de l’on fils, le vieux Saturneelt forcé de rendre à la lumière lesDieux ,. ill’us de l’on l’ang qu’il a en-

gloutis. Le roc immenl’e qu’il a dé-

voté , au lieu du" dernier de les fils,’

fort le premier de l’es entrailles.» Ju-"

piter s’en l’ailit, raffermit dans la divine

Pitho, prèsdu. défilé étroit du Par-ï

nafl’e, monument éternel delliné à;

tranl’mettre ces merveilles aux races

futures. Ses oncles’(les Cyclopesl),Eenfans du Ciel, l’ont délivrés des

chaînes dont leur père les avoit ac- Îcablés dans, l’a- Ifitreur. Reconnoill’a’nts

de ce bienfait, ils lui donnent la Enn-

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14.). ’Tnéoeonrt.dre, le tonnerre, les éclairs que laTerre avoit tenu jul’qn’alors enfermés

dans l’onl’ein. Se confiant dans ces

armes invincibles , Jupiter règne fur

les Dieux 8: fur les Hommes.Japhet époul’ala belle Clyméné ,

fille de l’Océan. Il en eut le fortAtlas, l’orgueilleux Ménétius, l’inr

dultrieux Prométhée ,. 8c: l’infenl’é.

Épiméthée, qui, épc’ml’ant une Nym-

phe fabriquée par Jupiter pour ’leimalheur’de l’humanité (cc) , fut le

premier auteur des .mauxqui acca-ërblent les mortels.

, Jupiter, dont l’œil perçant ont».

braire la nature entière, frappa dela foudre. l’orgueilleux Ménétius, le

précipita, dans l’Érèbe.; ainfi il pu-

an-Î’ÆÏSL fQâfaiÇS, la révolte , l’on ’ or-

gueilinfenl’é. F2

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THÉOGONIE. l4;Relégué aux extrémités de la terre,

près des Hel’pérides à la voix harmo-

nieul’e , Atlas ell: contraint de l’ou-

tenir de l’a tête, de l’es mains infa-

tigables, la voûte immenl’e du ciel;

telle elle la loi que lui .irnpol’e leDieu dont les confeils l’ont éternels.

Saifil’l’ant le rufe’ Prométhée, Jupié

ter l’applique contre une immenl’e

colonne, l’y refl’erre par des chaînes

indellruétibles , envoie une aigle auxlarges ailes pour dévorer l’on foieimmortel.’ Autant cette aigle enlève

de chair pendant le.jour, autantilen renaît pendant la nuit. Le va-leureux fils de la belle Alcmène,Hercule, précipita’ce [monlt’re dans

les l’ombres- demeures; ainli Promé-

thée fut délivré de l’horrible torture

à laquelle il étoit condamné, non

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r44 THÉoconrr.. fans l’ordre exprès du Dieu qui règne

fur l’Olympe, qui commande à lavoûte éthérée, jaloux d’accroître ,

par cet exploit, la gloire du ThébainHercule. Jupiter calma , en faveur del’on fils , la haine. qu’il conçut contre

Prométhée, le jour auquel delcendu

dans Mécone pour juger 8: les Dieux8:» les Hommes , cet infenl’é Titan

ufa de rufes avec le filsde Saturne,dont les confeils. l’ont éternels (dd).

Un bœuf monllrueuxdoit être par-tagé entre les .Dieux 8c les Hom-mes. Arrangeant les os avec art, lescachant fous une graille immenl’e , le

fils de J aphet enferme dans la peau, les

chairs , les entrailles, les parties les.plus délicates: a fils de Japhet , le plus

si .illullre des Rois, (s’écrie le Père ;

n des Dieux 8: des Hommes,) avecquelle

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Tnéooonrr. t4;Il quelle inégalité tu as fait les parts u .

- iIl parle ainfi affaîtant une faull’e

douceur; car la rul’e du Titan ne lui

cil pas inconnue : c: grand Jupiter ,3’ le plus puill’ant des Dieux, (lui

répond Prométhée avec un V malin

foudre), a choifis de ces portionssa celle qui .t’agréera le plus si. ’

 Ainfi il s’efforce d’induire en er-

reur le -Maître des Dieux, qui pré-

l’age les maux dont, en punition decette rufe, il doit accabler les mal-heureux mortels. Étendant l’es mains

divines, Jupiter enlève la graille ;’l’on ame s’irrite, l’on courroux s’en-

flâme a la’ vue des os décharnés

qu’elle recouvre. Depuis ce teins teu-

res les races d’hommes brûlent, au

pied des autels, les os des viélimesqu’elles offrent aux Dieux.

K

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146 THÉoeourr.’, Poull’ant un profond l’oupir: «Fils:

n de Japhet, le plus tufé des mor-a) tels u, s’écrie Jupiter, «a cesa? traits ’jeÎ reconnois les artifices dont

au tu es capable n. .Il. dit, 8c confervant dans l’on

cœur le: l’ouvenir de la perfidie qu’il

a éprouvée, il médite en l’ecret les

éternels confeils; lefeu ne del’cend

plus de la voûte» azurée; la terreglacée n’ell plus animée de ce feu

artille qui la pénètre 8c la vivifie (ce) 5,

mais l’induflrieux fils de Japhet, en-’

fermant dans une urne les rayons dul’oleil, les dérobe aux regards du

Maître des Dieux: A la vue du feuqui brille 8C échauffe les hommes,l’ame du Dieu qui manie la foudreell déchirée; l’on courroux augmente:

o les mortels jouiront du feu, dit-

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l’anneau. :47sa il; mais les maux Couvriront lasa terre m

Il dit, 8: par l’es ordres le boiteux

Vulcain façonne de terre délayée

une figure femblable à. une refpecètable vierge; Minerve la revêt d’une I,

tunique d’argent, fur laquelle reluitune brillante ceinture; un voile d’uneéclatante blancheur , d’une finell’e ex-

trême, ell placé fur l’a tête par les

mains de la déell’e’de la Sagell’e;

Minerve parsème l’es cheveux defleurs nouvellement éclofes , ceintl’on front d’une couronne d’or, chef-

d’œuvre de l’art de l’indullrieux Vul-

cain emprell’é de complaire à Jupi-

ter; l’culprés par la main du divin

Artille, tous les animaux que laterre 8: la mer nourrill’ent dans leurrein, femblent vivans fur cette mer-

K 1.

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:48 THn’ocoNuLveilleufe couronne; on croit les en-tendre; tel efi l’éclat dont elle brille.

Ainfi. parée la nouvelle Nymphe efl:cbnduite par Minerve , dans l’alTem-

blée des Dieux 8C des. Hommes. Les

immortels, admirent le piège adroitque Jupiter a tendu aux mortels, lesbiens qu”il ’femble leur promettre,

les maux qu’il leur prépare Decette raceïfont mues Ces femmes har-dies ,-oifiv’es ,- fléau le plus terrible

des mortels. Incapables de foulage:l’indigent par d’utiles travaux, elles

chnïunïent la fubflance de leursépoux ,- pour fatisfaire un luxe " effrénë.

Ainli les aétives abeilles maillent,fous leurs toits ruilâmes; d’oifives

guêpes auteurs de tous leur; maux.vîCellesu-cî travaillant depuis le lever

jufqu’au couche; du Soleil ,1 recueil-

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THÉOGONIE. 149lent, enferment dans les cellules decire qui lui font deltine’es ,il’aliment

délicieux qu’elles fabriquent; celles-lâ éparfes dans l’intérieur des ruches ,

dévorent la fubllance de leurs ac-tives compagnes. Le Dieu dont letonnerre éclate fur nos têtes, créa

la femme pour foulager nos peines,pour partager nos travaux, 85 louvent,

nousdonnant le mal pour le bien,la femme devient une fource dedouleurs pour-les malheureux mor-tels. Celui-ci rejette le joug d’hymé-

née, pour s’épargner les foins qu’il

entraîne après lui; les cheveux blan-

chiËent; il vit privé de confolations

85 de fecours dans fa vieilleIÎe;d’avides héritiers partagent les tré-

fors qu’il aamallè’s Le bien 8:le mal fe fuccèdent, rel- combattent

K s

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:50 Tnfioconrr.fans celle, pendant la vie de l’homme.

qui a uni fa deltinée a une épouferefpeétable que la. fagelTe infpire ,

infimite dans les arts de fou -fexe.Malheur au mortel dont le fort cil:lié à cette race dételtable que Jupiter

créa dans fa fureur; les foucis dé-vorants déchirent [on cœur; fes maux

ne reçoivent aucun foulagement;car nul n’échappe aux févères dé-

crets, à la vue perçante du Maître

des Dieux. Ainli le fils de Japhet,l’indulirieux Prométhée digne d’un

meilleur fort, en but au courrouxde Jupiter , fin retenu long-temsen des chaînes, que nifes efforts,ni fa fagelfe ne purent brife’r.

Irrité contre les Cyclopes Briarée,

Cottus ’ 8: Gygès , enviant leur force ,

leur taille énorme (12h), le Pèreides

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.THÉOGONIE. ’15:

Dieux. 8: des Hommes les tenoit en-chaînés dans les profonds abymesfitués au-delYous de la terre; ils ha- ’

bitoient la plage la plus élOignée de

la voûte éthérée , les confins du

globe , foufirant depuis longues an-nées des maux inexprimables. Parles confeilside la Terre,lJupiter 8:les autres Dieux, enfans de Saturne8c de Rhée, les rappellent a la lu-mière; la Terre dévoile aux yeuxdu fils de Saturne , 8: la force invin-cible, 8c les toutmens qu’endureutfes enfans (ü); elle lui promet, avec leur

fecours, la vi&oire fur les ennemis,8c une .gloire immortelle; car uneguerre affreufe s’ell: élevée entre les

Tyrans (H) 8: les fils de Saturne;des combats terribles , journaliers ,les épuifent; affermis fur la. haute

a K 4.

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’15: THÉOG’ONIE.

montagne d’Otrys (Il) , depuis dixans, les fiers Tvtans combattent fansrelâche contre les Dieux, auteurs detous biens, enfans de Saturne .8: deRhée a la belle chevelure; la vic-toire flotte incertaine; cette guerrefemble interminable. Mais quandJupiter eut armé les. Cyclopes, quandil les eut rallàfiés .d’ambroifieyl’ali-

ment .des Dieux, quand le divinneétar eut coulé dans leurs veines,

que leurs forces furent, accrues ,voyant leur courage s’enflammer, le

Père des Dieux 8: des Hommes leur

, parle ainfi : : .c: Illufizres enfans de laTerre ,8: du

sa Ciel , écoutez ce que mon. efpritn me fuggère de vous dire. Depuis ia trop-long-tems une guerre fanglante

a! s’elt’ élevée entre les divins

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3’

9’

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9’

S,

,3

THÉ’ooonrt. 15;Tyrans 8: les fils de Saturne , nous

engage tous les jours en de nou-veaux combats. Reconnoilrants dema bonté, de mes [ages confeilsqui vous ont rendus âla lumière,paroilreè, montrez aux Tyrans laforce immenfe de vos bras invin-cibles. Rappellez en votre fouve-nir les maux que vous foufïritespar mes ordres, quand des liensindellruétibles vous retenoient end’épaules ténèbres».

Il dit: cc Souverain des Dieux,lui répond-.l’irréprochable Cottus,

ces horribles combats nous font, connus. I Ton. invincible valeur ,

ton intelligence fuprême, fufliroient

pour Iecourir les immortels dans.cette guerre afiieufe; mais ta faegelïe , fils de Saturne, Raides

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r54. THÉOGONIE.n Dieux 8: des Hommes,abrife’ nosa! chaînes, nous a tiré de ces ténè

a: bres, où nous avons fouffert desw maux inexprimables , fans efpoirw d’être délivrés. C’en: ta clémence

n qui nous a rendu à la lumière.w Nous employer-eus, 8c notre in-» telligence a: nos forces, pour ten défendre, pour te venger; nousa combattrons les Tyrans; ils nousa connoîtront dans la mêlée n. *

Il dit; les immortels auteurs detous biens applaudilrent; leur ardeurs’accroît; ils attendent avec impa-

tience le fignal du combat. Touss’arment, 8c les divins Tyrans 6: lesDieux 8:: les Déefl’es, enfans de Sa-

turne & de Rhée, 85 les Cyclopesque Jupiter a forcé l’Etèbe de relâ-

cher, pour les oppofer aux Tyran;

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THÉooonu. 1;;tous attendent, aVec impatience, lelignai du combat. Cent bras fontfufpendus aux Ivaftes épaules des Cy-

clopes, cinquante têtes dirigent leursmembres nerveux, leurs mains fou-tiennent des rocs immenfes.’ D’autre

part les Tytans s’emprelI’ent d’aEem-

blet leurs phalanges ; une ardeurégale les tranl’porte. Montrer leurs

forces, le livrer à de durs travaux,efi l’objet des vœux ardens des deux

armées. Un bruit horrible retentitfur la valle étendue des mers; laTerre pouffe des cris perçants; leCiel ébranlé gémit; le vafie Olympe

tremble fous les pas des immortels;l’horrible fecoulle de la marche des

Dieux , du choc des combattais, dulieurt des rocs qu’ils lancent, pénè-

tre jufque dans le Tartare; les Dieux,

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156 THÉOGONII.’

les Cyclopes, les Tyrans s’appellent

l’un l’autre ;- leurs cris percent lavoûte éthérée; le courroux de Jupiter

s’enflamme; il vit au fond de f6!)cuir. Le Maître des Dieux développe

fa puilrance; la foudre éclate, letonnerre gronde, les éclairs brillentfur l’Olympe; environnés d’une écla-

tante lumière,. les traits lancés parle Maître des Dieux .fe précipitentfur la terre 8: l’enflamment; l’hor-

rible fracas ell: répété par les antres

profonds; les forêts embrafées cra-quent avec un bruit affreux; le globecil confume’ par le feu; le valieOcéan ,la mer immenfe bouillonnent;

une noire vapeur qu’interrompt lalumière des éclairs environne lesTyrans; une Hamme immenfe s’é-lève jufqu’â la voûte éthérée;’.leurs

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.THÉOGONIE. .157yeux font éblouis par l’éclat de lafoudre 5 l’Érèbe en en feu; l’œil

voit , l’oreille entend les myflèresrenfermés jufqu’â ce jour dans le

fein de la terre immenfe qui écroulefous les coups du ciel; les élémens

font confondus , tant eft grand lefracas de ce combat des Dieux! Lesvents [e mêlent, avec des ’fifilemens

afiieux, aux traits du Dieu qui lancele tonnerre ,- à la foudre, aux éclairs;ils élèvent ’d’immenfes tourbillons de

poulîiète qui noircifi’enr le centre

de l’horrible mêlée; un bruit terrible

fe fait entendre; les exploits retourpenfent; la balance de la viâoireincline enfin. Placés au premier rangCottus , Briarée, Gygès, infatiables de

combats, terminent cette lutte formi-dable. Trois’cents rochers lancés â’la

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:58 Tnéooonra.fois, COup fut coup, parles bras ner-veux des Cyclopes, engloutiffent lesTyrans, abailfent leur orgueil, lesprécipitent dans le Tartare ténébreux ,

vaille prifon enfoncée aufli profondé-

ment au-delTous de la terre, qu’il y

a de dillance de la terre. à la voûteéthérée. Tombant du ciel une en-

dame d’airain employeroit neuf nuits6: neuf jours, à parcourir l’efp’aco.

immenfe qui (épate le ciel de laterre , certe enclume n’atteindroit

la terre que dans la dixième joutenée; & lancée de delfus la furfacedu globe dans le Tartare, elle n’yparviendroit qu’au dixième jour; un

mur d’airain environne cet affreuxféjour; des ténèbres éternelles, trois

fois plus épaillès que la nuit, [ontrépandues dans fa velte . enceinte;

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THÉOGONIE. 159aurdell’ous font les baies folides qui

foutiennent, à: la terre, 8: la mer.C’en: dans ce lieu ténébreux, d’une

odeur infeéte , aux limites du monde,

que, les divins Tytans font engloutispar les confeils du Dieu qui alfembleles nuées. Une barrière infurmon-

table les y renferme; Neptune yappliqua des portes d’airain; un murd’airain l’environne; une garde fidèle

pofée par le Dieu qui porte l’égide ,

Gygès, Cottus, le terrible Briaréehabitent autour de cette enceinte,limite de la nuit obfcure, du ratatare ténébreux, de la mer flérile, de

la voûte azurée, de toutes les four-g

ces qui abreuvent la terre, prifianaflireufe, infeôlzc , redoutée des Dieux

mêmes. Au-delâ font les tourbillons,’ 8: un vuide immenfe , qu’aucun mot-

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I160 Tnéocontr.tel balloté par les tempêtes , ne pour»

mit parcourir dans l’efpace d’une

année, féjour de la nuit redouté des

immortels - mêmes; d’épais nuages

,l’environnent. La le fils de Japhet,Atlas foutient le ciel fur fa tète, fin:fes mains infatigables. En ace lieu lejour 85 la nuit ont-de mutuels en-tretiens; l’un entre, l’autre Ion; car

la même demeure rie-les renfermejamais en même teins; le jour s’é-

lance du feuil de cette porte, pouréclairer la terre; la nuit attend’fonretour pour parcourir la même .’ car;

rière; le jour porte la lumière auxmortels, dévoile leurs aé’tions , leurs

travaux; la détellable nuit tenantdans fes mains le fommeil , frère dela mort, marche enveloppée d’une

nuée ténébreufe; en ce lieu habitent

les

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THÉoepNIE. 161.les enfans de la nuit? folitaire, leSommeil 8: la Mort, Dieux terribles’que jamais, le Soleil n’éclaite de fes

rayons, ni lorfqu’il I s’élève fur la

voûte azurée , ni loriqu’il plonge.

dans l’océan. L’un paifible ,vifite

les mortels, verfe les parfums furleurs yeux. Le cœur de l’autre ell-d’acier; [on ante elli cruelle; il retientcelui dont il s’ell’ emparé, haï des

Dieux. immortels eux-mêmes. A l’en-r

trée de ce féjour d’hOrreut efl le

fombre palais de Pluton 8c de l’im-pi-toyable’Proferpine, que garde un-

chien cruel, perfide. Il flatte ceuxqui entrent, exprime fa joie par lesmouvemens de fa queue 85 ., de fesoreilles; mais il ne leur permet pasde forcir. Sans celle occupé â obfer-

ver leurs mouvemens, à peine ont-

V i I.

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:62. TRÉQGONIE.ils mis le pied hors des portes dupalais de Pluton &nde l’impitoyableProferpine, qu’il s’élance fur eux,

s’en faifit , les dévore. Làhabite , loin

des autres immortels, une Divinité re-doutée des Dieux mêmes; l’inflexible

Nymphe du Styx,fille aînée du rétro-

gradeOcéan,occupe, dans ces contrées,

un fuperbe’ palais, dont la voûte formée

de me; pierres de marbre , eli fou-tenue par des colonnes d’argent quis’élèvent jufqu’au ciel. La fille de

Thaumas (mm) ,- la légère Iris parcourt

rarement la vafie étendue des mers,portant dans ce trifie féjour les or-dres de Jupiter ; mais furvient-il uneviolente difputeieutre les immortelshabitans de l’Olympe , l’un d’eux

elfeie-t-il d’en impofer au Maître des

Dieux, Jupiter charge Iris d’appora

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Tusoconrr. 16;ter l’onde fainte - par laquelle les

Dieux tremblent de jurer. Un vafed’or plein de cette onde froide, endans les mains de la Déell’e; elle la

Verfe goutte a goutte du fommetd’un roc efcarpé; un fleuve lacté

s’écoule fous la terre, pendant la nuit

obfcure, travetfe les de l’O-céan (un), le partage en dix ra-meaux argentés; neuf promènentleurs contours tortueux fur la terre,fur les bords de la plaine liquide,6; tombent dans la mer, le di-xième cil le fléau des immortels.Celui des Dieux, habitant le fom-met de l’Qlympe couvert de neiges ,

qui a juré par cette onde fainte, 8:donne la moindre atteinte à Ionferment (oc), privé, pendant un anentier, du fortifie vivifiant, n’approche

La

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r64 Tn’i’zoconrr."de [es lèvres, ni le neétar , ni l’an?

broifie; enveloppé des ombres de lamort, fans refpirationï 85 fans. vie ,il demeure, pendant un. an rentier,étendu fur lfon lit.’ Quand l’année

fatale allignée- à Cette affreufe ma-ladie"’s’ell: écoulée ,- un: fripplic’e plus

dur lui el’tréfervé. Exilé de l’Olympe,’

pendant neuf ans , de? neuf annéesil n’allilie, aux ’confeils, aux vfellins

des Dieux; la’dixième le voit ren-’

trer’ dans «fe’s’ droits; il eli admis

dans l’affemblée desimmOrtels qui ha-

bitent le palais de l’Olympe. Ainfi eft

redouté des Dieux mêmes le terriblefer-ment par l’onde antique; incorrup-

rible que” la’ Nymphe du Styx-pro-

mène: fur des roches «arides (pp),(limite’de la Inuit obfcure, du tar-tare ténébreux, de la mer ’flérile,’ de

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.Tnéloconrx. .16;31a voûte. azurée, de toutes les four-

’ces qui abreuvent la tente, prifonaffreufe, infeéte, redoutée des imo

mortels mêmes); des portes de mar-’bre la ferment, roulant fur un feuild’airain inébranlable; mine profonde

dont les racines s’étendent au loin.

-Lâ fant renfermés les Titans, dans le

filaos ténébreux, loin de tous les im-’mortels. Sur les bords de ce féjour for-

-. midable , à la bafe de l’Océan , les il-

rlullres’alliés du Dieu qui’lance la

îfoudre , Cottus &Gygès occupent de

-fuperbes palais; car Neptune aux flotspretentifl’ans , honorant la vertu de

I rBria’rée , l’unit par les nœuds de

-l’Hymen à fa fille Cymopolée; Bria- p

rée en le gendre du Dieu de la

mer. i .Quand Jupiter eut ichafl’é les Ti-

L s

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166 THÉOGONIE.tans de la voûte éthérée, éprife d’un

violent amour pour le Tartare, parles foins de la blonde Vénus , laTerre immenfe enfanta Typhon; ledernier de fesfils. Rien ne réfille à laforce invincible de ce moulue (qq) 5 l’es

pieds font infatigables; de delfus l’esépaules s’élèvent cent têtes de fer--

pont; dragon énorme; de l’es cent

gueules teintes de taches noires, ildarde cent langues enflammées; lefeu brille dans fes yeux, fous l’esnoirs fourcils; il marche, 8c [es centtêtes femblent’ardentes’; des Ions ten-

ribles, - inexprimables, d’une éton-J

nante variété (rr) fartent de-fes’ cent

gueules. Quelquefois une voix hu-maine ou entendue des Dieux mêmes ;

quelquefois des fifilemens affreux .,des cris femblables aux mu’gill’emens

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Tnéioconrr. 167d’un taureau fauvage , aux rugilfemens

d’un lion en fureur, ou aux aboie-mens .de jeunes chiens, retendirentdans les gorges des montagnes. Ileût ufurpé l’empire fur les Dieux 8c

fur les hommes , fi Jupiter n’eûtprévenu une guerre inévitable. Le

tonnerre gronde avec un horriblefracas, la terre , le ciel [ont ébranlés,

la mer, les courrans de l’Océan font

troublés, l’horrible fecouffe parvient

au profond Tartare ,’ l’Olympe trem-

ble fous les pas du Maître des Dieux.

il s’élance de fou trône; la terre

gémit , les vents portent la foudre,le feu pénètre l’onde falée, .l’é-

clair brille,.la terre 85 le ciel fontembrâfés, la mer bout p, les flotss’ambncèlent 8: le brifaut contre fes-rives , l’ébranlement s’étend jufqu’aux

L 4

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168 .THr’soconrr.enfers, le roi des ombres, Plutontremble,.les Titans ,. dont les palais,environnent le trône de Saturne, auxconfins du Tartare ,r frémilfent duchoc des élémens, de l’embrâfement

univerfelï; le Pèrerdes Dieux 8: desHommes développe. fa. puili’ance ,

prend fes armes, les tonnerres, leséclairs, la foudre inextinguible s’é:

. lancent de e l’Olympe , elle éclate ,

«brûle les cent têtes du menine. Mue

.tilé par lesbcoups. redoublés du plus

puill’ant des Dieux ,Typhton tombe ,’

la. terre gémit , la flamme percéles antres obfcurs des montagnes, lefouille enflammé difl’out les rochers.

Tel l’étain enfermé dans un.creufet

s’écoule fous la main de l’artilie ; tel

le fer, le plus dur des métaux, dompté

par laviolence du feu, fe fond dans

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THÉO’G’O’NIE. 169

iles. entrailles de la terre, fous les’foufllets de Vulcain; ainfi le globe

liquéfié par la flamme qui le con-

fume, découle dans le valle Tar-

tare. ’De Typhon nâquirent les faufileshumides des vents, excepté le ventd’Ouell, Borée, l’Argelle de le Zé-

phir; car ceux-ci dellinés à foulaget

les mortels font de race divine; lesautres font inutiles , leurs foufflesimpétueux tombant fur la plaine li-quide,-excitent les tempêtes; terriible fléau des mortels! leurs direc-tions incertaines difperfenr les vaif-feaux , engloutilfent le navigateur.

.Malheur à l’homme qui fe’hafarde si

fendre le fein des mers, quand cesvents bouleverfent les flots écumeux!

ce mal eli fans remède; les fin

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r70 Tnfioeovrr.nettes haleines des vents détruifentles travaux du laboureur , fouillentles Heurs de la pouffière qu’elles élé-

vent , renverfent les épis avec desfifiIemens affreux.

Les heureux immortels ayant vaincu

lesTira-ns, 6: terminé leurs travaux;déférent, par les cônfeils de la Terre,

l’empire à Jupiter Olympien , dontla vue perçante embraEe tous ies êtres.

Jupiter leur difltibue leurs emplois. Ilépeura d’abord Métis (la Sageiïè) dont

les connoiiTances furpaKenr celles detous les Dieux, celles de tous les hom-mes. Quand cette Divinité, fin furlepoint de domer l’être à Minerve 5

la DéeHë aux yeux bleus, Jupiter ,

par les confeilsedeï la Terre 88 duCiel, flattant fan époufe par de don,-ces paroles, l’enferma dans 11m fein.

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Tnéoconua. r71Ainfi la Terreôc le Ciel affermirentfon empire : car il étoit, dans l’ordre

des Deflins, que des enfans pleins deprudence, naquirent du’Maître des

Dieux ; premièrement Trirogène,Minerve , la Déelfe aux yeux bleus,dont la puifÎance, dont l’intelligence

fuprême égale celle de fan père;enfaîte un fils d’un courage invinci-

ble, qui eût régné fur les Dieux 8:

fur les Hommes , fi Jupiter n’eûtcaché Métis dans fonfein, pour être

fou confeil, pour lui découvrir lebien 8: le mal (a). Jupiter pana âunfeeond hymen avec Thémis , donr’il

eut les Heures , Eunômie (les bonnes

loix), Dicai (la jufiice), 8c la flo-rifl’ante Irène (la qui infpec- ’tent les œuvres des mortels habitaisde la terre; enfaîte les Parques,

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17: TnfiocoÏNIÈ.Cloto, :Laclïe’fis, Atropos, à. qui le

Dieu dont les confeils font éternels ’,

donna d’importantes fondrions; elles’diltribuent aux mortels le bien &Ï lemal. Eurynome, fille de l’ Océan ,

,Eurynome, dont. la beauté enflamele defir, donna au Maître des Dieux,

les trois Grâces-aux joues brillan-tes.’ (ri) , Aglaé, Euphrofme’, 8c

l’agréable. Thalie, au regard (éduc-

’teur; les traits. de l’amour s’élancent

de viellons leurs paupièresf Les noeuds i’d’Hyménée unirent la fertile’Cérès

au fils de saturne. Il en eut Profer;pine aux bras d’albâtre, que Pluton

ravit à la mère; car Jupiter la luidonna. Épris d’un violent amourpour Mnémofine(12u), Jupiter eut de

"ïcetteDivinité les neuf Mules aux trefæ

.d’ot , dont les chants harmonieux

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Tnsoeontr.’ x7;verfent la joie dans tous les émirs.De Latone 8c du Dieu qui portel’Egide (me) , nâquirent Apdllon a:

la challerefl’e Arthémilïe , race illnfire

que les :habitans de: l’Olympe chérif-

fent par-deKus toutes les. autres Divi-nités. Enfin la. brillante Junon devintla Chafie époufefdu’Père des Dieux

86 des Hommes. Junon lui donnaBébé, Mars 8c Lucine , (la décile

des accouchement )’. Trittogène, aux

yeux bleus, s’élance du front angarie

du Maître des Dieux;. tefpeétable, l

invincible, elle. commande ries at-mées; le tumulte, les guerres, lescombats, [ont les jeux. blottie dela gloire de [on époux, l’époufe de.

Jupiterdonna l’êtrefans lui, au Dieu

des arts, Vulcain, , le plus indu?. cieux des humortels. q I ’

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174 Tuéécerur.D’Amphitrite 8c du bruyant Nept-

tune, nâquit le grand Triton, Dievinité redoutable, qui habite despalais d’or au fond des’abymes de

la plaine liquide, près d’un père 86d’une mère , l’objet de les tendres-

afièâions. Du confinerez: fecret deMats 8: de Cythe’re’e’ , naquirent la

terreurôtl’eflioi qui accompagnent ,

dans les combats, le Dieu de laguerre , le del’truflieut des Cités. Ces

Divinités diflipent les phalanges en-tières. Leur lieur Harmonie époufa

le magnanime Cadmus. De Jupiter ’de de Maïa, fille-.d’Atlns, naquitMercure, ’le manager des Dieux.-Les Amours du Dieu qui porte l’éni

gicle, 8c de Semelé, fille de Cati;mus, Ïdonnèrentl’être à un fils il-

lultre, le ’joyeuxï’Ba’ctHus,’ enfant

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Tniaoaonrr. t7;immortel né d’une nymphe mor-telle; mais l’un 8: l’autre habitent

maintenant les facrés palais. D’Alc-

mène 8c du Dieu qui aimable les.nuées , nâquit le vaillant Hercule.

Le Dieu des arts, le boiteux Vul-cain, époufaoly) Aglaé, la plusjeune, la plus brillante des Grâces.Bacchus fut uni par les nœuds d’Hy-

menée, à Ariane à la blonde che-velure , fille de Minos, que le fils de

Saturne exempta des rides de lavieillell’e, à qui il donna l’immor-

talité. Le vaillant fils d’Alcmène,

obtint ,pourprix de les longs travaux,la jeune Hébé , fille de Junon a: dugrand Jupiter. Leurs nôces furent cé-lébrées au fommet de l’Olympe cou-

vert de neiges; heureux d’avoir mé-’

tiré, par les grandes choies qu’il

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r76 THÉOGONI-É.’

exécuta , d’être élevé au rang des

immortels! A l’abri des atteintes dela vieille-Ire, Hercule jouit fur l’O-zlympe d’une éternelle félicité. De

Perféïs , fille de l’Océan, le Soleil in-

fatigable eut Circé ô: le toi A’e’tès..

Aëtès, fils du Soleil qui éclaire tous

les mortels, époufa, par l’ordre des

Dieux, Idye aux belles joues, fillede l’Oce’an’, le dernier des fleuves.

La blondeVénus protégea ecthymen ;-

Médée aux, belles jambes fut le fruit

de leurs amours (a).’ y Divinités qui habitez lespàlais de

l’olympe, qui peuplez les îles 8: les,

continensp réparés par la vaille étendue,

des liners, recevez mon hommage., Maintenant, ô Mules, habitantes,

de l’Olympe , filles du Dieu qui. portel’égide , chantez l’augufte progéniture

des

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.T néo-corna 177des ’déell’e’s qui, bien-qu’immortelles,

eurent commerce avec des héros mor-tels, d’où naquirent d’illufires en-

fans femblables aux Dieux. lCérès. aima Julien; elle lui donna

l des preuves de l’on amour dans une

terre nouvellement défrichée , au fein

de la fertile Crète; Plutus en naquit,Plutus qui parcourt 8: la terre, 8: lavalte étendue des mers. Heureux celui

que ce Dieu rentontre dans fes courfes

vagabondes 5 les richellès alfluentdans la maifon , affurent fon bonheur.

Harmonie , - fille de v la blondeAphrodite, eut de Cadmus, dans-lavafle enceinte ,de Thèbes v que cou- qtonnent de pompeux édifices , .Ino,Semelé, Agaué aux belles I joues ,Anthonoé qu’époufa Ariliée à l’épaifl’e

chevelure 8c Polidore. rM

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r78 Tuéooonrr.Du commerce feu-et du vaillant

Chryfaor avec Calliroé, fille de l’O-

céan, naquit Geryon, le plus fortdes hommes. Ses nombreux trou-peaux de bœufs fixent la caufe de(armon. Hercule le vainquit dansEurythée , le’précipita dans les fom- l

bres demeures.L’Aurore eut de Tithon, Memnon,

roi d’Éthiopie, au calque d’airain ,

a: le roi Hémathion. De Céphale ,l’aurore eut le vaillant Pha’e’ton , héros

égal aux. Dieux (ana). A peine unléger duvet couvroit fon menton;les fleurs de la jeunelle brilloient fur(on front, quand la Déeile des Jeux8c des Ris , Vénus le ravit, l’établit

gardien noéturne de les temples ,l’éleva "au rang des efprit5 ’célefl’es.

Après de durs travaux que lui

A

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Tnéoeonrr. :79impofa l’orgueilleux , l’impie , le’

cruel Pélias , (Jafon) fils d’Aifon,

ravit, par le fecours des Dieux;Médée, fille d’Aétès, roi puill’ant,

nourrillon de Jupiter. Ayant beau-coup foufFert, après de durs com-lbats, Jafon traverfe la plaine liquide ,dans un vailleau léger , conduifantâ Iolcos la brillante conquête; lesnoces furent célébrées avec magni-

ficence. Médée lui donna un fils qui

porta le nom de fa mère ; le Cen-taure Chiron, fils de Philyre , l’éleva

au fommet des montagnes. Ainfis’accomplit la volonté du grand Ju-

piter. Parmi les filles du vieux Nérée ,

Pfamathé, la reine des Nymphes,aima Eacus; elle en eut Phocuspar le fecouts de la blonde Vé-nus; Thétis au pied d’argent, don-

M 2.

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1’80 THÉoconrr;na à Pelée , Achille au cœur delion,- dont le javelot brifoit des pha-langes entières. Des amours d’An-chyle 8c de Cythérée à la couronne

d’or, naquit Énée , dans les hautes

’forêts de l’Ida, fur la cime la plus

élevée de ce mont fourcilleux. Circé

fille du foleil, fils d’Hypérion, eut ’

du patient Ulyll’e, Agrius, 86 l’irré-

prochable, le valeureux Latinus. Ilsrégnèrent l’un ç: l’autre loin de I la

Grèce, fur des. îles. facrées , habitées

par les vaillans Thyrréniens; de Ca-

lypfo, la reine des déciles, Ulylleeut deux enfans, Naufithoüs 8: Nau-

finoiis (Vbbb). V’ Telles furent les ,races illufires ,femblables aux Dieux qui naquirent ducommerce des héros avec les déciles.

Maintenant , ô Mules , filles du Dieu

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Tnéoeou-xr. i81qui porte l’égide , dont la douceharmonie répand la joie dans tousles cœurs, chantez celles des mor-telles , que leur vertu, que leurbeauté égalèrent aux Divinités qui

habitent l’Olympe..

Fin de la .Tlie’ogoniè. i

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181. InrocoNtr.

N O T E SDe la T he’ogonie.

(a) S o n’r 1-: de proverbe; ainfi, dans levingt-deuxième Chant de l’Iliade , Achilledit à Hcétor : qu’il n’efl pas rem: de parler

de paix, de s’entretenir fins le chêne oufur la pierre, comme un jeune berger 6’ fit

timide compagne.

(b) le Gtee porte :E’vvia ya’rg A sélam guinde pillé-ru 246.-,

Néron in” 88.19511" , itp’n AéxnücamiCm’mr r

Neveu: noé’r’iôu; mixais rfl conciliatiu:

Jupiter, firman leüum confondent.

(c) C’eli: ce qu’exprime le premier chapitre

de la Genèfe : a: La terre étoit nue 8c flé-ao rile, 8c l’efprit de Dieu étoit porté fur

a les eaux a. Telle fut l’opinion de tout:

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Tnfioeonrr.’ la;l’antiquité. Voyez le premier Livre desMétamorphofes d’Ovide.

(d) Ces noms expriment" les effets dutonnerre. .Brantès, le bruit , fleropè: 8c

rugir, la brillante lumière de l’éclair.

(e) Le Grec porte:

H’d”: Çerppqd’Éu , du fendit" 32:94:69,].

Et amatrix refiiculorum , quia ex. uflicuolis apparaît.

(f) Le nom des Titans vient de du: ,

engin" , punir. I(g) Colere, vengeance.

( I: ) Le Grec porte:

H N î Ddg") 9’, à; dis «Aura! (7045171345 merdas:

Humilié , in xi! 7:; ixia bringuer épia-5’ -

Et le firman qui bleflê, fur-mut, leshommes qui habitent la terre, Iorfgue l’un

d’eux feLParjure volontairement. ’

M -4

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184 THfioconrr.(i) Le merveilleux.

(le) Valle puillance.

(Y) Le .Gtec porte z palan-mye, aux bras"

de raft. i ’ I h(m) Le Grec porte: Ï i

b. . a ce. Quint r. 2591i; i9 ride; étoupai

Agréable’pa’r’ [on origine, d’une beauté

finis reproche. ’ h(n) Dormir, vieux.

(a) De envi), flamine.

(p) De xpllfi’df, l’or, 8C gap, épée.

(q) D’Eehidna dérive inti", vipere , [En

peut. I

(r) Jrz’ma, ville de PAfie mineure ,placée parzles uns en Lydie, parles au;tres en Cilicie. Virgile 8c Lucrèce la con.

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Tnéoeoinr. 18;fondent avec l’Icamie ou lezecufia , dans

le Royaumerde Naples. -

(s) Le Grec porte tiflplrriw muât, ventimpérieux , quelques manufcrits rang.f’dnfliw, impérieux 6’ finis Ioi;’j’ai réuni

ces deux idées; Thyphon vient de répara,s’enfler, s’enorgueillir; il en: le pet: des

vents impétueux produits par les volcans ,comme il fera dit par la fuite.-

(t) Voyez farce monllre lcspnotes’du.fixièmc Chant de l’Iliade.

(u) Le Pô-

( x) Le Danube.

(y) Cc l Pallas paroit être ce Roi deMégamédie, dont il cil: parlé dans legrand hymne à Mercure , attribué à Ho-

mère, qui yiefl: dit perd de la Lunea’H’d’s Il» mon? «grignois-n à"; 2:9.qu

Hainaut-os Soyer-up Ftyupndètlno lémur-4s,

La fille de Pallar,-Roi de Mégame’dic ,-’

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x86 Tnfiocoun-z.la divine Lune , quittant le: antres pmfimùla!" lefiucl: elle fi «(Irak à la vue de:mortels, s’élevait fur l’horifim. Voyez la.

note fur cette Hymne, dans ma traduc-tipn d’Homère.

(ï) Argeflës , le vent (TER. Héfiodcraconte ici l’origine des quatre vents car-dînant , différente de celle des autres vents

enflas de Typhon. Ceux qui font And."une épithète de 2690p" , Humide Zéphire ,

traduifent put-être plus littéralement ; mais

ils omettent un des quatre vents car-(finaux.

(au) Le Grec porte z

Ou’Cq’ 4’ ce; Ku’v 10040701 3131i Ë: 49:13.

liron-afin; 4’ grill-I 9:33 913; à 4,110,117!

Avr; nuktràn Ëyu’mn Infime! de) ,H’mog épanchai) a9 àSun’rmCl .9507" ,

Mu’qu æ 4955;: , «5705747» 0,0130; huant»

P013: autan Coîi 114140 exaptatum ivît

in hâta): , à gaudi Lucile»: carabe ptpln ,

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TnÉoconxr. i87melliwn finzper, dulccm homînüur, 6’ im-

mortaliâu Bais, mellite»: ab initia, Ili-larzm 1’an Olympi.

(bé) Le Grec porte: L

0&3, il" festoyait: , bien! 91E ’t’ppupt qui; ,

1(4) vigu- e’v lysa” n a; livrer fifi Salées-gr

Net: quia unîgmita minorent honorentfinira a]! 6’ manas, in «de, in terra:à in mari. Le feras de ces vers qui nem’ont pas paru fufceptibles d’être rendus

littéralement dans notre langue, en: que la.Lune , quoiquele feul Satellite de la Terre,fuŒt pour éclairer le ciel, la terre a: lamer.

N. B. Que les Poëtes font ordinairement

Echare, la Lune, Proferpine, fille deCérès, 6c qu’Héfiode lui donne ici pour

mere Allrée, a: pour pere Perfée.

(cc) C’efi le feus tin mot «Ami».

n (nid) Mycône ou Sycome, la plus au-citrine ville du Péloponèfe, féjqur des

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188 Tnn’ocoznz.anciens Rois. de la Grèce. Il sert parléde cette dilpute, dans aucun autre Pol-Ire.Les Dieux a: les Hommes, enfans du DieuSuprême étoient freres. L’homme ofaluter contre l’Etre infini. C’en: aiuli que

les Grecs appliquèrent à leur nation lestraditions qu’ils tenoient des Égyptiens ,

qui lesiteuoient des Juifs.

( ce) Le Grec porte:

En tu": 4’ 3min: , Jim: Frpmju’n; ah)

05x Huis [aminci en»); pins clayonna0m76"; 109741 et; , a? à): x5") punaisa).

Depuis ce tenu, f: [auvernat toujoursde la rufi, il ne donnoit plus la force in-vincible du fiu aux. malheureux monel:qui habitent fur la terre.

Ce que quelques-uns expliquent d’unedéfenfefaite aux-habitus du Poloponèfe8c des autres contrées de la. ,Grêce, de (e

fervit du feu, même pour les ufages do-meliiques, dans la crainte qu’ils n’aba-

faflent de cet élément pour fabriquer des

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Tnfioeoun-z. 189armes, a: fe révolter contre Jupiter, qu’on

fuppofe, dans ce fyllcême, un Roi de Crêtedivinifé.

Nleflz-il pas plus vraifemblable de tapiporter cette allégorie, à ce feu divin,cette lumiere fumaturelle, par laquelle,fuivant les Livres des Juifs, Dieu guidoitla tige commune du genre humain? Danscette hypothèfe, ce feu dérobé par Pro-méthée, n’cfl: autre que ce flambeau (le

la raifon qui nous égare fi louvent: «Voilà,a: dit l’Eternel, Adam devenu comme l’un

:- de nous. fachant le bien 8: le mal a.Ctnèfi, cit. 3, v. n. La fuite de l’allé-gorie fortifie. cette explication.

(f) Le Grec porte :

En ê 7h yin; ici 70mm?» SnAv’ltejm.

[a I )Tir 72:? un" a! 754;, a9 0&1 youpinEnfin: pif-u 91n707w lut-Ë brida-4 munirai.

Canaris enim efi mulîerum fiminarum ;Itujur mine pernitiofiim e15 geints à [pucier

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-190 THÉocoNIEamulierum, clade: magné mortalüur tu»! ’

virir ltaéitanriôus. i ’

(gg) Le Grec porte:a e e e . àsroÇSvyivsj à); res-tic" dardai)»;

lupus-al.

Et quand il efl moi-t, des tuteurs pana-ægent fi: biens. Voyez fur ces tuteurs,’lanote du cinquième Chant de ma. traductionde l’Iliade.

(hit) Le Grec porte :

au) aldine, 8: la beauté, exprefiion quine m’a pas paru convenable dans notrelangue, pour des Cyclopes.

(il) C’en: le feus de ce vers;

’Av’rix 72:9 a?" Ëvruflu chartrain»- xdTéÀrEî.

Elle leur explique le tout en détail.

(kit) Le Grec porte: vrlruvîïfl 72’", 6’ les Dieux Titans.

( Il) Otrys, montagne qui [épate laPhiotide de la Thcllalie.

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Tnéoconxt. 1,1’(mm) Iris, l’arc-eu-ciel, cit dite fille

Thaumas, le Merveilleux, par la variétéde [et couleurs, dont les anciens ignoroientla caufe phyiique.

(un) Le Grechporte :

o . . a e 7023313 inti x9»): fipuedn’qcE’â lipii r07quoî’0 fia à). 04x74 (GÉÂMIJI ,

D’ammïe dans. ’ IIl coule, finis la terre, pendant la nuit ab];

cure, parla corne de l’Oce’an, ce qui a rapport

au Tittarêze, fleuve qui prend fa foute: dans

le marais du Styx, 8: felon l’opinion desanciens, ne mêle pas [es eaux avec lePénée qu’il traverfe. yqu le fez-74mlChantide l’Iliade, dans le dlnornlmnenr,

a: la note y relative. ’( 00) Le Grec porte z

O": ne rifle imbues imMu’xlæs impala-g.

urf ui: ’uramentum deliôan: e ra-

i 1 P Ëverit.

(P!) Le: quatre vers «un traduâion

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ma THÉOGDNILcil placée ici entre deux parenthèfes, fontrépétés mot à mot du commencement

de cette defcription. Je n’airpas cru quece fût un motif (affilant pour les fuppri-mer, comme quelques-uns ont penfé qu’on

devoit le faire, d’autant qu’ils fervent de

tranfition à ce qui fait. I(in) C’en: le feus de ce vers; en écrie

vaut a fans accent, non, au Ilieu de Ë,cujus, Ce qui ne change point le turc,comme Leclerc l’obferve; car les anciens

ne connoiiloieut ni les efprit5, ni les

accents. ’ If") Le Grec .porte:

a

’oeoeeeeee-nceooac 345m7, axçû’ül

Merveilleux à entendre.

(.93) Nous verronsplus bas Minerve,la Déclic de la Sageile, s’élancer du cer-

veau de Jupiter. Ici le pere des Dieux 8:des Hommes enferme dans fou fein Mil-n; ,le. confiil, Inflige-fie, qui produit T rimo-

gêne,

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. Tatoueur-u: r9;gêne," égale en force, égale enintelligence

à Jupiter, ce 2m" dont les Latins ont faitle mot Beur; ne pourroit-on pas décoursvrir, dans cette Mythologie, la tradition desanciens peuples fur la NatureDivine? ;

’ 2:5 Héfiode réduit le nombre desGrâces arrois, "ce-que ne fait pas Ho-mère.’ Voyez 1181 quatorzième Chantîde

Filiale. Leurs noms (ont exprellifs , l’éclat ,

la gaité, les fleurs naturelles.

(un) La Défile-de la Mémoire.

(me) La Déefle du fecret; voyez lesnotes fur le premier Chant de l’OdyKée.

(yy ) Après avoir répudié Vénus. Voyez

le huitième Chant de l’Odyilée. Dans le

dix-huitième Chant de l’Iliade, Homèreappelle la nouvelle épeure de Vulcain.Circuit, dont le nom lignifie Grau.

(a) Le Grec porte:H’ N ci Müller lie-(pupes à Çlào’rlflt

relues: ôroôqâ-tïru dût xguriï! A’Çgedlm.

N

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194 radoucit-st:En dieu-Meilleur parlera: cela: mais

tent grenait-5 in mandarin: p0 mVendeur.i (tu) Autre que Pharaon. a: du Saki

a: de Clymtné. i u ,r TON) Deux nous qui expriment le defird’Ulylfel, faut retourner dans fa patrie,défi: qtfHomère nous peint avec tant d’ég

nazie dam le cinquième Chant de l’OdyEée.

FIN.-

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495

inrnobucrrou’ DU BOUCLIER D’HERCULE’..’

CETTE Pièce paroir. erreur!

fragment du Poëme annoncé à

la fin de la Théogonîe, dans

lequel Héfiode célébroit la

gloire des Femmes que leurp vertu avoit élevées au rang de:

Déelles ô: de leur illuilre poiz

térité.. - ’ I

’ N 2

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apis INTRODUCTION

. Elle cil intitulée le Bouclier

d’Hercule ,I parce que la der-

é’ription ’ de ce Bouclier en

occupe la plus grande partie;mais le Poëte remonte aux nôces

d’Alcmène , à la guerre d’Am-

.phitryon contre les Taphiens ,

au commerce’fecret de Jupiter

ô: d’Alcmène, ô: à la naillancc

d’Herculc dont il raconte l’ex-

ploie le plus. Célèbre, lavie-

.toire remportée [par ce Héros

fur Cygnus protégé par fou

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ou BOUCLIER, 6re. 191

’ père le Dieu Mars qu’Hercule

bleue dans la mêlée-Ç

On voit par cet expofé que

ce fragment a une relation di-J

refile au combat de Diomède

contre Mars , dans le cinquième

Chant de l’Iliade , a: à la. def-

cription du Bouclier d’Achille

au dix-huitième.

Hercule y cil nommé , tantôt

fils de Jupiter, 8: tantôt filsd’Amphitryon, ce qui cit com-

mun à tous les Héros que la

N3.

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le! Irfi’nobucrron’, 8re.

Faute fiIPpOibit ilTus du fang ’

des Dieux. Tous avoient un!père putatif fut la terre. ,

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496

x r v:LE BOUCLIERD’HERCULI.

a ...... ’Atusr abandonnantla maifon 8e la terre natale , Alc-

amène, la fille d’Eleôtrion , le fan-

fveur des peuples,’arriva (1mmïbes avec le vaillant Amphitryon;l Alcmène qui furpall’oit tout fan me’en beauté, en majeflé, a laquelle

(angine des femmes nîquirent’ du commerce des hommes avec des

’ beautés mortelles, ne put erreront-

Deslyeux anllîvifi, anili un-N 4

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aco L2 Bavettes.dres, aufii touchans que ceux de lablonde Vénus , brilloient fous lesnoirs fourcils. Telle que je viens dela. décrire, aucune femme ne l’é-

gale dans l’amour, dans le refpeél:qu’elle portoit à [on époux. Vain-

queur du vaillant Héleârion, dansune querelle qui s’étoit élevée au

fuiet de leurs nombreux troupeaux (a) ,H ’époux d’Alcmène, Amphitryon ,Ifut

contraint - de fuir , d’abandonner fa

terre. natale. Il arrive dans Thèbes,.fuppliant les valeureux Cadméens de

lui jacc’order un afyle dans leurs.mutsu Amphitryon habitoit dans-.Thèbes avec fa ireipeélzable époufe;

v mais enflammé d’un violent amour,

vil ne goûtoit pas les douceurs. del’hymen. Le lit de la fille d’Hélec-

Anion lui, étoit interdit ,.. .jdqu’âl ce

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n’Hrncurn. au.qu’il eût vengé la mort des frètes

magnanimes de Ion époufe, qu’ileût réduit en cendres les bourgs épars

des Taphiens 85 des Télébiens, vain-

queurs de les beaux-frères. Ainfi ille promit aux Dieux, témoins defes fermens. Craignant le courrouxdes immortels , Amphitryon s’em-prefToit d’accomplir. le grand œuvre

qu’ils lui avoient prefcrit. Les Béa-7

tiens, favans dans l’art de foumet-ne au frein des courfiers vigoureux ,terribles dans la mêlée, impatiensde combattre , refpirans le carnagefous leurs vailles boucliers, les Lo-criens aux longs javelots, les "magna-nimes Phocéens marchoient à fa fuite.

Fier de commander à de tels héros,le fils d’Alcée les guidoit au combat;

mais le pète des Dieuxxôt des Hom-

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la: L: Boucirntmes avoit d’autres penfées. Jupiter

avoit réfolu, dans les éternels décrets

de donner naifl’ance à un filspunît les impies , qui protégeât l’op-

primé (a). -v .Enflammé d’un violent defir de

gaffer une nuit entière avec la BelleAlônène , méditant dans Ion ame une

rufe adroite, le Dieu dont les con-vfeils (ont éternels, s’élance du fom-

met de l’OIympe , parvient fur lemont Typhaon , s’élève au plus haut

tomme: du Phicius, s’y allied, oc. vcupé de (es grands delfèins. Cette

nuit même il fatisfait [on defir,jouit des embralïèmens de la fille’tl’Éleârion , accomplit (es divinsmiers.

Dans la même nuit le fauveurdes peuples , le vaillant Amphitryon ,

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n’Hrncurz. to;ayant achevé le grand œuvre qui luifut impolë, revient dans l’on palais.

L’amour impatient qui vit dans l’on

ame, ne lui permet de vifiter , nifesdomaines , niles gardiens de l’es trou-peaux , qu’il n’ait partagé le lit de Ion

époufe, volupté égale à celle que goûte

un malade rendu à fa première vi-gueur, après un mal affreux qui l’a

conduit aux bords du tombeau, joieauffi pure que celle d’un prifonnierdont les chaînes font brifées. TelAmphitryon rentrant dans Ion palais,comblé des dons de la blonde Vé-

nus, palle en joie une nuit entièreauprès de fa vertueufe compagne.’Succefiîvement époufe d’un Dieu 8:

d’un Héros (c), Alcmène met au

monde, dans Thèbes aux fept por-’tes , deux gémeaux , divers de

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204 La. Boucrunmœurs , divers de cara6tères, l’un

mortel vulgaire, l’autre le plus grand

des hommes; le terrible, le vaillantHercule, dont la force el’c invincible ,

fils du Dieu qui alfemble les nuées,8: Iphiclès, fils d’Amphitryon , l’avant

dans l’art de manier le javelot; racediverfe, l’un fils d’un mortel, l’autre

fils du grand Jupiter, qui eut Sa-turne pour pere , de Jupiter qui règne ’

fur tous les Dieux.Sous les coups d’Hercule tomba

le vaillant Cygnus, fils de Mars. Lefils de Jupiter rencontre dans le bois ifacré d’Apollon, qui lance au loinles traits invincibles , Cygnus 8c Mats

(on père , infatiables de combats.Leurs armures répandent au loin unelumière éclatante , auflî vive que

celle de la flamme. Debout fur un ’

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n’Hrncurr. nos:même char, leurs courfiers volentfrappant la terre à coups redoublés.Une immenl’e pouliière excitée par

la rapidité des toues, par la courl’e

légère des courfiers, environne leur

char; le bruit des roues armées defer , les pas l’onores des courliers re-

tentillènt dans ces bois. Le vaillantCygnus el’t dans la joie. Il le flatte

de voir tomber fous les coups de.fon javelot, l’invincible Hercule 8c

l’on écuyer; il a conçu l’el’poir d’en-

doll’er la brillante armure du fils de

Jupiter; mais l’ourd à l’es vœux,

Apollon enflamme l’intrépide couraged’Hercule. Le bois l’acré , l’autel d’A-

pollon Pélagien .paroill’ent enflam-

més de l’éclat des armes du terrible

Dieu de la guerre 86 de l’on fils;des. traits de feu s’élancent de leur:

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zoë La Boucritnyeux. Quel autre entre les mortelseût ol’é les combattre, que l’intré-

pide Hercule 8.: l’illullre Iolaüs, l’on

écuyer, dont la force ell immenl’e ,

dont les mains l’ont invincibles! Des

bras nerveux naill’ent de leurs larges

épaules. I

asa

,3

a:

sa,

a,

a)

a:

pas

33

Adrell’ant la parole à lolalis .:Héros, le plus cher à mon cœur,lui dit Hercule! Sans doute Arnphi-tryon le rendit coupable d’un grand

crime envers les heureux immor-tels qui habitent l’Olympe, quand

il arriva dans Thèbes aux l’eptportes, abandonnant la puil’l’ante

cité de Tyrinthe l’a patrie, ayantdonné la mort à Héleétryon, dans

la querelle qui s’éleva entr’eux au

l’ujer de leurs troupeaux de bœufs

aux ’ cornes menaçantes (41),, Am-

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vn’fir acurx.’ 3,07n phitryon arrive au palais de Créa:sa a: d’HéniOché ,l’avertueul’e éperde.

a Il en reçoit un accueil favorable;v Créon 8: Hénioché rel’peétent un

o» fuppliant malheureux , fournill’enr

a a tous l’es befoins , l’honorenr

u Comme un Dieu. Fier de la beautén de la fille. d’Héleâryon, Amphi.-

tryon vivoit heureux avec l’a thalleépaule. L’année révolue, Alcmène

a: met au monde deux enfans, iné-a: gain: en force , en majellé, en cou-

»- rage, ton père 8c moi. Jupiterà égara l’efprit de ton père. ’Il aban-

w donne l’on palais, il abandonneIn les illullzres auteurs de l’es jours,a pour tendre à l’infâme Euryltée

a de ferviles honneurs. Maniement! ’

a: il ne tarde pas a le repentir; maisa l’a fauteeltirréparable. Cependant

8

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xme La Benelux.ha:

n’?

sa

a)

a:

3’

.3,

à)

v”

J!

mon ’dellzin m’impol’e de durs tra-

vaux. O mon Ami! l’outiens lesguides; conçois une julie con--fiance; dirige mon char, 8: mesrapides courliers contre ce héros;ne t’efi’raie point du fracas, de

l’homicide Mars , qui parcourt,avec des cris affreux, le bois l’acré

d’Apollon dont les traits l’ont

invincibles. Malgré toute l’a pull:

l’ance, le Dieu de laguerre ferabientôt ramifié de combats.

, n :4 Divin Hercule (répondit l’irré-

3’

2’

S,

9’

2’

a:J,

prochable Iolaüs).Le pèredes Dieux

8C des Hommes , 8c; Neptune ,quiprotège les remparts 18: la cité de

Thèbes , veillent l’ur tes jours. Ces

. Divinités livrent entes, mains ceredoutable guerrier, pour t’acqué-

tir une gloire imr’nortelle. Revêts

a: ton

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N

I),î,

9’

sa

3’

î,

3’

D"

,3

3’

0’

3’

9,

n’Hancurr. :09ton armure divine (e) ’emprell’onse

nous.d’approcher du char de Mars ,

d’engager un l’anglant combat. Ni

le Dieu de la guerre , ni pCignus,ne porteront l’effroi dans l’ame , du

fils de Jupiter, du fils d’Iphiclès. J’ai

cette confiance que le fils 8c lepetit-fils de l’irréprochable Amphi:

tryon, les contraindront l’un 8cl’autre de’f’uir d’une courl’e pré-

cipitée. Je les vois s’avancer vers

nous. Déja ils nous atteignent.Le l’ang, le carnage, les terribles

combats, leur plail’ent plus que

les feliins a. vIl dit, 8: l’es paroles portent lajoie dans l’ame du grand Hercule.Iolaus a parlé conformément à l’es

defirs.

si Vaillant Iolaus, nourrill’on de

0 .

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ne Le BOUCLIERa: Jupiter, un grand Combat. s’ap-à prête; il n’ell pas éloigné. Tu es .

n tel que je te connus dans tous lessa tems, (age, prudent, intrépideà: fais voler fur l’arène le léger» Arionâ la crinière noire (f); viens

à: à mon aide; tiens mon char prèsà de moi ’3’.

’ Il dit, 8: enferme les jambes 8cl’es cuil’l’es dans l’es brodequins, dans

l’es brillants cuill’ards , d’un mélange

d’or 8c d’airain , préfenr de l’indul-

trieux Vulcain; il endoll’e cette cui-talle d’or, d’un travail admirable

que lui donna la fille de Jupiter,Minerve , le jour auquelil s’engagea ,

pour la première fois, en ces com-bats l’anglans; l’a redoutable épée ell’ .

l’ul’pendue à l’on baudrier; terrible,

furieux. il rejette lut l’esépaulesrl’on

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n’Hrncurr. aubrillant carquois; des flécher homi-cides y l’ont renfermées; la mort,les larmes, les gémill’emens ont fixé

leur l’éjour l’ur la pointe d’airain dont

elles l’ont armées; le milieu en: d’tm

bois poli, d’une grande longueur ;’

elles volent avec la rapidité de l’aigle

noire dont elles portent les plumesà leur l’ommet. Hercule agite dansles mains l’on lourd javelot armé

de l’airain étincelant; un calqued’aCier artiûement ajuliéà l’es tempes,

défend l’a tête des coups de l’en-

nemi. Il l’ailit ce bouclier de diverl’es

couleurs, prodige de l’art , qu’au-

cune force humaine ne peut rompreni percer. L’éclat de l’or 8: de l’é-

tain, la blancheur de l’ivoire, Unmélange précieux d’or. 8: d’airain

étendus fur ce bouclier, répandent

O a

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au La ’Bouctrnnau loin une éclatante lumière;’des’

lames d’azur l’environnent. Au centre

tell un dragon terrible ,’ dont la pal

role ne peut exprimer la fureur (gr);Ses yeux hagards brillenteco’rnme des

lampes ardentes; l’a gueule cruelle,fanglante,’ eli remplie de dents dont

la blancheur contralle avec le l’ende l’es mâchoires. Au-edell’us du front

ide "ce motilité, la Dil’corde l’ouf-’

fiant dans les Cœurs l’ardeur ducarnage, égare "ceux qui ol’ent af-

fronter le fils de Jupiter, précipiteleurs "amas dans le l’ombre royaumede Pluton; leurs os l’ont delléchés,

leurs corps étendus litt la poulfière

font la pâture des" vers (Il). Onvoiries guerriers le provoquer au«combat , de fuir; d’une courl’e ra-

«pide. Le vainqueur les "pourlhit;

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n’H’r nourr.’ au

île trouble, la terreur, le meurtre,Je tumulte, la Parque fatale exer-cent -leurs fureurs. L’un blell’é, cil:

étendu fur le champ de bataille; unautre fuit fans blell’ures; le cadavre *de celui-ci cit entraîné hors de la.mêlée. La tunique de la Dilcordecit teinte du l’ang’ des mortels; l’on

Zregard cit adieux, l’es cris portentl’effroi dans les aines. Près de cettefurie ,1 douze têtes de l’erpents hideux A

,dillipent les phalanges armées quiofent affronter le fils de Jupiter; lebruit de leurs dents, le fracas deleurs horribles mâchoires le répandau loin, tandis que le fils d’Amphi-tryon combat. Nulle iconfulion n’al-.tète l’efi’et de Ces figures. On diliinç

gue les taches bleues qui brillent furle corps des l’erpens , le l’ang noir qui

. o 3. .

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au La BOUCLIERteint leurs gueules hideul’es. Près d’eux

une troupe nombreul’e de l’angliers,

8: des lions cruels, jettent l’un furl’autre de terribles regards. La l’u-

reur en dans leurs yeux; ils mat-chent en troupe, le provoquent auCombat; la terreur n’a point accès

dans leurs cœurs; les foies des la!»gliers, les crinières des lions l’ont

*hérill’ées. Un grand lionA l’es côtés deux l’angliers (ont éten-

dus l’ans’ vie fut la pouliière; un

fang noir découle de leurs plaies;la terre en. cil: imbibée; leur têtestombent appelanties tous le coupmortel de la dent meurtrière deslions aux yeuxhagards. La fixent desleurs en accroît; la troupe des l’an-

gliers, la troupe des lions le firent» d’engager un nouveau combat. Un

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un’Hrncunn.’ auautre cadre ofli’e à l’œil étonné la

fanglante mêlée des Lapites armés

de longs javelots. Cénée commande

les Lapites. Autour de lui.combat-tent Dryas, Pitithous, Hoplée, En:dius , Phalerus, Prolochus, Map-fus, fils d’Ampichus, Tirtaxéfius ,rejetton de Mars , Théfée, fils d’Êgée

femblable aux immortels, tous d’ar- .

gent , aux armures d’or. Les Cen-.taures marchent contre ces héros,’

guidés par le grand Pétrayus, 8: parl’augure .Asbolus , fuivi d’Aré’tus,

.d’Ourius, de Mimas à la chevelurenoire, des deux fils de Peucée,’de

Périmède , de Drialus ; tous d’argent

armés de maffues d’or; ils femblent via

vans. Les deux troupes. s’élancentl’une fur l’autre; les uns armés de

longs laveloœ, les autres de lourdes

0 4

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:13 L! Boucmxnnidifies. Au centre des deur: armées ,s

les légers Icourfiers de Mars, d’or

maflif, attendent les ordres de leur.maître. Monté fur fon char, le ter-

rible .AMars dépouille les vaincus,foutient l’ardeur des.vainqueurs. Sa

tunique-dt teinte de fang; il agitedans les mains un long javelot ;«la terreur, l’effroi l’accompagnent.

D’autre par; la fille de Jupiter, laidéelle qui préfide â l’allèmblée des

nations, Trittogêne, couverte de [onéclatante armure ,r agite dans (esmains le pelant javelot. Un cafqued’or à trois pans,ebrille fur l’arête;

la;.terrible égide eft fufpendue à font

épaule; Minerve marche à grandspas , fouillant dans l’amedes Lapites-l’ardeur quil’anime.

Ï Plus loin on allilleiau fellin lacté,

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»n’Hrncur.n. zr7aux danfes légères des immortels. Le

fils de Jupiter . 8: de Latone , aumilieu d’eux , pince cette cithared’or dont les fous éclatans percent

la voûte du palais de l’Olympe; la

joie le répand dans tous les cœurs.

Les Mufes , habitantes du mon:Piérie ouvrent une lice célèbre de,

concerts harmonieux. Au delÎous , ledivin, Arrilte a tracé fur l’airain le.

valle contour d’un port inaccellibleaux fureurs [de el’indomptable élé-l

ment; un grand cercle d’étain, pu-

rifiégpar le feu ,I repréfente la mer

fans. bornes; des Dauphins la par-.courent, nageant, donnant la chaflie:aux poilions. Deux Dauphins d’arê.

gent refpirent au-delrus de lalfur-façe de l’onde falée, dévorant en

pain la proie qu’ils ont faifie; une

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2.18 La BOUCLIERfoule de poilions d’airain fuientépouvantés. Allis fur le rivage, un

pêcheur obferve leurs mouvemens.Son filet el’t tendu; il fe difpofe à

le jetter. Plus loin le fils de la belleDanaé, Perfée, l’avant dans l’art de

l’oumettre au frein un courtier in-dompté vole aulli vite âne la pen-fée. Prodige de l’art, fufpendu fur

la furface de ce bouclier, il ne letouche par aucun point. Ainfi l’or-

donna le Dieu des Arts, Vulcain.Des talonières ailées le portent; uneépée d’un noir acier-cit foutenue fur

’fon épaule par un vaille baudrier.

Soulevée par fes fer-peurs, la tête

de Gorgone , monfite horrible ,épouvantable , efi: dans fes mains (i).Un merveilleux rézeau l’enveloppe;

des franges d’or y font attachées. Le

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o’H a n c U’I. a.

. caïque de Pluton couvreme nue obfcure l’enviromde Danaé , l’intrépide P1

épouvanté à la vue des

Gorgones le pourfuifont. eŒort pour l’atteind:

retentit du fracas de leurapide, de leurs fifilemcDeux dragons pendent de

une de chaque Gorgoncourbent , fe reploient ,leurs langues aiguës; la aleurs dents plus aâives,gards plus adieux ;la terrervante, exercent leur empitête des Gorgones. Dansplus élevé, deux "armées

un fanglant combat. Ceu:dent leurs pères, leurs cmeE’ort pour repoull’er l’en

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ne LI Bovctrrnleurs murailles, ceux-là pour livrerau pillage cette cité puill’anre. Grand

nombre de «guerriers font étendus

fans vie fur le champ de bataille;d’autres plus nombreux combattent

avec fiireur. Au fommet des toursde cette grande ciré, des femmesdéchirent leurs joues, jettent descris perçans. Quoiqu’infenfibles, ces

figures femblenr refpirer , tant en:vive l’expreflion que l’adroit Vulcainl

a fçu leur donner. Accablés fousle poids des ans, des vieillards for-tent en foule des portes de la villealliégée, tremblans pour leurs en-fans, élevant vers le ciel leurs mains

fuppliantes. Cependant les guerrierscombattent. Les Parques au regardlouche, au teint livide, grinçant lesdents, farouches, fanglantes, mac-.- ,

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n’HencULzcombles, Clorho, Laché

pos la plus petite des t1l’aînée, 8: la plus cruel];

purent le fang des guel’airain homicide a moifli

voit ces furies étendre furleurs ongles crochus", préc:

"aines dans le froid royauxton, le rafÎafier du fang deferrer leurs corps loin d’elle

’ de rentrer dans la mêlée

aucun blefl’é qui ne foir

leur rivalité. Se. regardantyeux hagards, elles s’embr

ferrent , le difputent leur ptante. La tril’tell’e livide,

confumée par la faim, efl p

Ses joues fontrerreufes;l’ . découle jufqu’â terre(k);fes

queur; la poufière couvre [a

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au Le Bocauxles yeux font mouillés de larmes. Non

loin s’élève une vafte cité. Sept

portes d’or y font adaptées fut des

fenils folides; fes peuples font dans,la joie, dans les danfes, dans lesfeftins. Ceux-ci fur un char brillantconduifent une jeune Nympheâ fortépoux; Une troupe d’efclaves portent

les flambeaux d’Hyménée, dont la

fplendeur le difpute à la clarté du

jour, De jeunes femmes , dans lafleur de l’âge, dans tout l’éclat de

leur beauté , les précèdent; deschairs nombreux de jeunes hommesles fuivent en danfanr. Les uns fontretentir l’air des doux fous de leursflûtes, répétés par les échos; les au-

tres guident, à l’aide de l’harmo-

nieufe Cyrhare, les pas cadencés dela troupe brillante. Ici au l’on des

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n ’ H a a c U]

flûtes de jeunes hem’ les douceurs du feltin;

chaulons, des voix forles danfes légères; la

tous les cœurs. Chanprécédée d’un chantre di

les chants harmoniemcharmes d’une volupté

dent fur cette valle citnles murs, montés fur

courfiers, des. cavalierslégéreré; des Laboureu

leurs runiques, pour lde la glèbe féconde; d

tombent fous la faulxrieurs. Les uns emportemaifons les dons de Client les gerbes, les jettArmés de la fetpe du

ceux-ci coupent les raifii

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1.2.4 La Boucrrnaleur maturité; ceux-là affemblent, dans

des corbeilles , les grappes blanches 85noires , chargées de feuilles d’argentque l’ardeur. du foleil a flétries; d’au;

tres les emportent dans leurs maifons.Une vigne d’or cit près d’eux, oud

vrage de l’indultrieux Vulcain. Sa’tig’e’el’i foutenue par des palis d’ar-

gent; l’es feuilles femblent agitées;

fes grappes la furchargent. Ici onfoule le raifin dans la cuve; la onemplit les outres. Chaque troupedanfe fous un flûteur qui la guide.Des Athlètes s’exercent aux durscombats du ’ Celle de. de la Lutte.Des’ chall’eurs , une meute nom-

breufe , pourfuivent le lièvre ti-’mide aux pieds légers, qui fuit de-van: eux. De hardis cavaliers le dif-putent la. viétoire. La fatigue e11

’ peinte

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« n’Hxxcurrr n;peinte dans leurs yeux. D’autres mon-

tés fur des chars ont rendu les gui-des; lessfauts rapides de leurs cour-fiers enlèvent’les chars , les moyeux

des roues retendirent. Debout furleurs chars, ils prelfent, de du fouetde de lavvoix leursfagiles icourfiers ,la vié’toire flotte incertaine ; un grand,

népied d’or , l’ouvrage de Vulcain , et!

placé dans l’arène , prix du vainqueur.

Semblableà un fleuve qui arompu fesdigues, l’Océan environne ce bou-

,clier. Des cygnes y nagent à fleurd’eau; d’autres font entendre leur

voix harmqnieufe ;vdes poilions jouentdans fes ondes. Ce valle &impénétra-

ble bouclier , digne de l’admiration de

Jupiter même dont le tonnerre effraieles mortels , par l’ordre duquequlcain

le confiraifit’, cil ajullé avec tant

P

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Q

2.1.6 Le noueurs.d’art à la main d’Hercule, qu’il le

manie avec facilité, malgré fon poids

énorme. Ainli armé il marche àgrands pas. Son valeureux écuyerIolaiis dirige fan chat 8: l’es cour-fiers. La décile aux yeux bleus ,Mi-nerve, s’approche, accroît fa con-

fiance, enflamme fon courage:a Illuflrres defcendans de Lyn-

si gée (l)! LeDieu qui commanden à tous les immortels accroît vosa: forces. Cygnus tombera fous vosn coups; vous vous emparerez dea! l’es armes; mais, ô Hercule! leun .plus fort des mortels! écoute cea que je vais dire. Lorfqu’e tu aurassa privé Cygnus de la douce lanière

a» du foleil , laide-le étendu "furn l’arène , couvert de les armes;op épie les démarches de l’impétueux

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’n’HnncurJ. ’ 2.27.

si Mars. Quand tu le verras fe dé-» couvrir fous fon bouclier, enfonce,

a ton javelot dans (on flanc. Redsi cule militât; car le deltin nea t’accorde, (en ce jour) (m) ni les,

divins courfiers, ni les armes bril-lantes du Dieu de la guerre».

’ Ainfi parle-la décile de la San

gefl’e, a: elle mante fur le chatd’Hercule, tenant dans (es mains le

fymbole de la vidtoire. Le divinlolaüs prell’e fes courfiers. Soulevanr

une immenfe poufiière , ils enlèvent

le char avec rapidité; Minervetanr la terrible .égyde, accroît leur

ardeur; la terre tremble Tous leurspas. Semblable: à» la flamme, fem-

blables à la tempête, Cygnus 8: leDieu de la guerre , infatiables decombats! marchent contre eux. Les

P a.

a

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2.13 Le Rouet-riaitcourfiers de Mars , . les courfiers

’ d’Hercule font retentir l’air de leurs

shennilfer’nens répétés par les échos.

Adreffant le premier la parole d(lignas: .»t a” 0 mon ami, s’écrie le fils de Ju-

n piter; pourquoi précipites-tu tes-» courfiers fur des homines éprouvés

à: les travaux, par les douleurs?si Détourne ton char, [aille-nous un

i libre pall’age. levais à Traichyne,

à. près du roi Ceyx, qui commandedans vTraichyne, chéri , refpeété

de fes l’ujers. Tu le fais par toi--même, puifque l’hymen t’u’nit à

[a fille Thémifiône aux yeux noirs.

n O mon ami! Si tu rengages contresi moi’en un périlleux .c’or’nbat, le

sa Dieu Mars lui-même ne te garait:in tira pas de mes coups; Déjà j’ai

:4 a? z et,

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3!

I)3’

2)

I,3’

’n’H’rncurrN au

éprouvé mes forces contre le Dieu

Ïdela guerre, lorfqu’enflammé de

cette A fureur qui l’égare, il me

provoqua au combat,’ près de la

l’abloneufe Pilos. Trois fois frap-pant l’on bouclier je l’étendis fur

la terre; la quatrième. je me pré-

cipite fur lui, je perce fou. bou-clier, j’enfonce mon javelot dans

fa mille; il tombe le vifage collédans la poufière. La terre amortit

le coup de mon javelot. Marsremonte dans le facré Palais, laif-

fant dans mes mains les armesfanglantes, couvert de honte auxyeux de tous les immortels n.Il dit; mais l’es paroles ne peu-

vent perfuader le belliqueux Cyg-nus ;il ne détourne point lbn char. Le

fils du grand Jupiter , le fils deMars, A

Pa

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«age La Douceur’ le précipitent l’un fur l’autre. Leurs

écuyers agitant avec le fouet leurscourliers à la val’te crinière, rangent

les chars près des combattais. La«erre tremble fous les pas des deuxhéros. Tels des rocs détachés du

laminer d’une haute montagne, leheurtent dans leur chiite rapide , rou-lant dans la vallée, renverfant leschênes dia tige élevée, les lapins,

les peupliers auxvallies racines. TelsHercule a: .Cygnus fondent l’un furl’autre avec de grands cris. La grande

cité des Thelfaliens (a), la célèbre.lolcos, Amé, Hélicé retendirent dece’bruit horrible. Hercule a: Cygnus

-’-s’attaquent avec fureur; le tonnerre

gronde, la foudre éclate dans lamain de Jupiter; le pere des Dieux

[de des hommes, donne à [on lib,

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n’Hrncutr. auque rien n’efiiaie, le lignai du corna

bat par une pluie de fang qu’il vetfe

fur la terre. Tel, dans une fombrevallée, un affreux fanglier à la dentcruelle , ayant aiguifé l’es formidables

défenfes, s’élance d’un faut oblique,

fur une troupe de chall’eurs; l’écume

découle de fes énormes machoires;

fes yeux brillent comme des lampesardentes; les foies le drelfent futfou échine, fur fa velte encolure.Tel le fils de Jupiter, le précipitantde fou char, s’élance fur Cygnus.A l’heure à laquelle une abondante

rofée humeéte 8: nourrir la terre;dans cette faifon pendant laquelle la.cigale aux ailes d’un verd foncé , par

ehée furies branches des arbres, an-nonce aux hommes le retour de l’été,

tandis que le Siriusdell’éche lescapipa-

. p 4

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aga La Boucrrrngrues, que le millet nouvellement femé

s’élève en épis, que les dons de Bac

chus , fource de joie 85 de travaux pour

les, mortels, commencent à noircir;pendant les chaleurs d’un été brûlant,

les deux héros combattent avec unbruit affreux , femblables à deux lions ,qui l’e difputent la dépouille d’un

cerf qu’ils ont tué. Les deux monf- 1

tres fe provoquent au combat; l’airretentit de leurs rugill’emens, du fra-

cas de leurs horribles mâchoires.Tels deux- vautours aux ferres cm;chues , au bec, recourbé, fondentavec des cris aigus, d’une roche éloi-

vée, fur la dépouille d’une chèvre

fauvage ’ou d’un grand cerf qu’un

chall’eur a percé de la. fléche meut-

trière. Ignorant les routes de la forêt ’,ce jeune chall’eur s’el’t égaré. . Les

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n’lHrncurr. 2.3;vautours ont vu tomber leur proie;ils le hâtent de s’en l’ailit; elle fera .

le prix du vainqueur. Tels Hercule85 Cygnus le ’précipitent l’un fut

l’autre avec de grands cris. Impa-

tient de percer le fils de Jupiter,Cygnus lance le premier fon javelot;il atteint le bouclier d’Hercule, 8c ,n’en peut percer l’airain folide; les

préfens de Vulcain le garantilTent -du trépas. Saifill’ant un foible vuide I

entre le cafque 8c le bouclier quilaillè à découvert le col de Cygnus,

Hercule enfonce fou javelot; la pointe vaiguë, homicide, brife les deux ten-dons qui lient le col à l’échine; le

vaillant" Cygnus tombe, comme unchêne qui a cru fur une roche élevée

quela foudre a frappée. Tel Cygnustombe; le bruit de les armes retentit

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2.54. LI Booetuuau loin. L’infidga Hercule l’aban- A

donne , cherchant V ’un œilavide de

combats l’homicide Dieu de la guerre

qui fuit devant lui. Ainfi un lionqui a déchiré fa proie avec fes onqu

crochus, l’a précipitée dans les

(ombres demeures, porte fur uneautre d’avides regards ; [a queue.agitée bat fes flancs 8: l’es épaules;

il creufe la terre avec fes ongles , s’é-

lance avec rapidité; aucun n’ofe ni le

combattre , ni le trouver fur fou palla-ge ; tel le fils d’Amphitryon, infatiable

de combats, marche à granzk pascontre Mars; la préfence du Dieuaccroît fou ardeur. L’ame pénétrée.

de la douleur profonde que luicaufela mort de l’on fils, le Dieu de laguerre marche à fa rencontre. Ilsfondent l’un litt l’autre avec de

4

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n’Hnncurz. si;grands cris. Ainfi une pierre déta-chée d’une roche élevée roule par

bonds dans la plaine, avec un bruitfieux; une colline l’arrête; fou im-pétuolité ePt contenue. Tel monté fur

Ion char, l’impétueux Mars s’élance

fur Hercule avec un horrible fracas.Le fils de Jupiter l’attend fans (atroubler. La fille du Dieu qui lance .le tonnerre, Minerve, marche à farencontre, lui préfente l’égyde téné-

breufe. Irritée, ferrant fur Mars desregards enflammés , la Déelre lui

«belle ces paroles : a O Mars ,a contiens ta fureur; fufpends tesne coups. Le defiin ne livre pas ena tes mains le magnanime fils dea Jupiter; il ne t’en pas permis desa t’empater de fa divine armure.a Mets En à ce combat; n’entre-

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:36 La Boucrunsa prends pas de mefurer ces forces

a: contre les miennes à. - aElle dit : mais [es paroles ne perfua-

dent point l’impémeux Mars. Irrité de

la mort de [on fils , il fe précipitefur Hercule avec de grands cris.Impatient de le percer, il agite l’amie

meurtrière avec la rapidité de lafoudre. Le. javelot d’airain vole,frappe le bouclier d’Hercule. Mi-nerve s’élanc’e hors du char, amor-

tit l’impétuofiré du coup; une dou-

leur profonde’s’empar’e de l’ame du

Dieu de la guerre. Tirant fa recloua ’table épée, Mars fait effort pour Ipercer l’on: ennemi. ’Le fils d’Am-

phitryon obferve fes mouvemens,apperçoit, fous le bouclier de diverfes

couleurs, une partie de la caille ,que la firent qui agite le Dieu

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n’Hrucunr. 2.57de la guerre lailTe découverte; illance fan javelot. L’arme meurtrière

ayant percé le valle bouclier, tra-verfe les chairs , s’enfonce dans la

terre. Les écuyers de ms, la ter-reur 8c. l’effroi, fe hâtent d’approcher

[on char, de le foulever de la pouf-fière fur laquelle il demeure étendu,

Ils animent [es courliers, le repor-tent fur l’Olympe.

Cependant le fils d’Alcmène 8C

le vaillant Iolaüs s’emparent des

belles armes de Cygnus, les portentà Traicliyne , trophée de leur viétoire.

La DéefÎe aux yeux bleus , Minerve ,

remonte fur l’Olympe , dans lePalais de [on pere. Le Roi Ceyx,un peuple immenfe font à Cygnusde fuperbes obféques. Les habitans

de la ville royale, les habitans de

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2.38; La. Bo ver. r auIaolcus , d’Ànthée, ’d’Élicé , accou-’

tent en foule pour honorer Cygnus,l’ami des heureux immortels. Maisle fleuve Anaurus le déborde, couvre

de fables lemperbe monument queles peuples ont élevé à leur Roi. Ainfi

l’ordonna le fils de Latone,Apollon ,

en punition de ce que Cygnus s’em-

paroit , par force , 2des immenfestroupeaux que les peuples condui-foient à Pitho, damnés à Être im-

raclés dans [on temple.

Fin du Bouclier d’HcrcuIc.

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n’Hrneutr. 2;,

N 0 T E SDu Bouclier d’Hercult.

(ail-.1: Grec porte:

11’931 si fictif insair aïkidos. 70: damées-u,

Il avait tu! fan par: mahatma, l’ayantvaincu par la fine.

(b) Le Grec porte :v[hâbla-r r’ éMquâCn 8,17: alan-35» (pst-«6C3; ,

D’argendrer aux Dieux 5’ aux hommes

un défenfeur, un parfin: vengeur; le metn’aura, renferme ces deux idées.

(c) Le Grec porte:H’ 91:5 M007" s9 airées mais âgés-g ,

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2.40 La .BovcrrrnHa: à Dm denim 6’ ab hombre me

uîum pnflnntwimo.

i (d ) Le Grec répéte les même: exprefrfions obfervées ci-deHus.

(a) Le Grec porte épn’w. de Mars. i

(f) Le Courfier Arion étoit, [bienla Fable , fils de Neptune et d’uneFurie. Voyez le ving-rroîfième Chant d

l’Iliade. ’’ (g) Le Grec porte:

l’y [ria-ç)” d’allumer,» 45:05, il?! Ça’rd’oe,

.Au milieu étoit la terreur inrnprintuéle

d’un dragon; II (à) Le Grec porte: l

e . a . o iriez N vos rugi émît 975:9,th , 1

idole aiguë". "Anus 95-40mm «la.

La une noir: pourrit leur; as, li ou:

par

un

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D’Hrncv-L r. i 14!’

par le Sirius dejè’chanr, autour de leurpeau.

( i) C’efl le. feus du mor primas»,par derriere.

Une épée noire d’airain , [tait filÊGndllC

à je: épauler, parlant de fin baudrier; ilvoloit, tenant , par le deniere, le ure-brêle;

’un’ terrible monflre.

( k) Le Grec porte :

Tif; à: En finît («lion filer , «qui!

De [es narines, delà: joue:,.de’couleune morve hideufi.

(I) Lyngée fur pere d’Abbas, Abbasd’Acrifius, Acrifius de Danaé; Danaé fut

mere de Perfée, pere d’Alcée, Païen!

d’Hercule, par Amphytrion (on pere puna- tif, le bifaïeul d’Iolaus.

(m) J’ai ajouté ces mots, en ce jour,-car nous verrons plus bas , dans une

* Q

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a4: La Bouctxru, 8re.autre occafion , Hercule s’emparer desarmes fanglantes du Dieu de la guerre.

p (n) Pluie, la patrie d’Achille.

FIN.

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un

rINTRODUCTION.

DU Conrar D’HOMEIE

ET n’HËsloor.

Extrait de la Préface de Bamès.

[CETTE pièce cit poflérieureà l’Empire d’Adrien, puifqu’il

y cil fait mention de l’Oracle

rendu à cet Empereur;

Il Elle contient, nonèfeule-ment le combat d’Homère i8:

Q 2.

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24.4 INTRODUCTION;d’Héfiode ; mais les principales

traditions relatives à la vie de

ces. deux Poètes , un peu adifférentes de celles qu’Héro- A

dote nous a tranÏî’nifes.

Varron , dans Aulugelle ,’

liv; 3 , chap. il, ne doutepas qu’Homère on, Héfiode

n’aient été contemporains.

Plutarque , Philofirate , Erafme

ô: plufieurs autres ont fuivicette opinion. Elleiferoit prou-vée, fi l’infcription du trépied

confacré aux Mufes par Hé-

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INTRODUÇ’rrON. 24;;

fiode , rapportée dans Hcetécrit, étoit confiante.

On cite une autre infcrip-tiou, dans laquelle il. ei’t faitmention d’un défi. entre ’Ho-

mère a: Héfiode; mais le lieude la foène ’efi l’île de Délos,

n’on’la’ CalcideI,-comrne dans I

la première. ’

a: Dans Délos , unifiant nos ,

» accords, nous chantions al-» tcrnativement des hymnesa» nouvelles , en ’ l’honneur

Q3

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24,6 IN Tu onucrrou;in d’Apollon , fils de Latone , à.

D) l’épée d’or; je commençai,

si Homère fuivit ».

On oppofe quelques versdu Poème d’Héfiode, intitulé

degTrav’aux’êt des Jours, dans

lefquels; parlant de la viaoire.qu’il a remportée aux funé-

railles d’Amphidamasï, a: du

’ trépied qu’il confacra aux

p Mures, le Poète ne dit pointqu’il eut Homère pour , con-

current, circonfiance qui ten-doit tr0p à relever l’a gloire,

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INTRODUCTION. enpour qu’il fût vrail’einblable ’

qu’il l’eût omife.

x Je difputai le prix danssa la lice que les enfans du .a) fage Amphidamas ouvrirent

a) dans la Calcide. Les ma-» gnanimes enfans de ce Roia) proposèrent plufieurs genres.

s de combats. J’emportai la» viâoire , ’par mes doâes

chanfons, ô: obtins un tré-

confacrai aux Mules qui ha-bitent les bords de l’Hélicon.

Q4.

a pied à deux anfes que jefi

D

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I248 INTRODUCTION.» Ce fut en ce lieu que mes» Chants harmonieux lurent» couronnés pour la première

a) fois a).

’ Poilue des TraVaux 6’ des Jours. t

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:49

COMBAT

D’HOMME ET D’HÉSIODE.

.hu

I tell: peu de villes de la Grèce (a)qui ne le vantent de compter Homère8c Héfiod’e, Poëtes divins , au nombre

de leurs Concitoyens; mais Héfiode ’

met fin aux difputes en nommant fapatrie: a Mon père, dit-il, aban-n donnant l’ÉOlienne Cames, vintsa. fixer fou féjour dansila Béotie, àa, Afcrée près de l’He’licon, incom-

a mode demeure , où l’hiver cil; dur ,. sa l’été brûlant 8c pénible a. a

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l

1.50 Coma-r n’HOMrnr

Quant à Homère, le nombre des

Cités qui le glorifient de lui avoirdonné naifl’ance, cil: fi grand, qu’à

peine en peut-bu excepter quelqu’une 3

85 d’abord les habitans de Smyrne

. le difent fils du Fleuve Mélès quiabreuve leur ville, 8: de la NympheCriféïs, d’où lui vint le nom; de

Mélégisène qu’il porta dans fa jeu-

nelre. Ayant perdu la vue, on l’apl-

pella Homère, fuivant l’ufage du

pays, de donner ce nom. aux aveu-i gles (à). Ceux de Chic citent à.

l’appui de leur prétention, une fa-

mille qui conferve parmi eux lenom d’Homérides (c).ÏCeux de CO-

lophonte montrent le lieu dans lequelil donna des leçons publiques dePoétique: «c’en: en ce lieu, difent-

.» ils, qu’il compofa le premier de

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l rr’D’HÉsronr. agesa fes poëmes, fou Margitès (d) n;

De fréquentes difputes le [ont éle-

vées parmi les Savans , fur ceux quiont donné l’exillzence à ce Pol-te.

Ellanique .8: Cléante nomment Ionpère Bien; Euméon l’appelle Mélès,

Calliclès Damafagore , DémocriteTroisène, Daimon Emporus (ou leMarchand ) ; quelques-uns lui donnentle nom de Tamoras; les Égyptienscelui de Ménémaque le fcribe. Ilen cil qui le font naître de Télée-

. maque, fils d’UlyfÎe. Les uns nom-ment fa mere Métis , d’autres Chri-

teïs , d’autres. Thémillo, l ’autres

Eugnatho , d’autres le difent filsd’une Ittacienne enlevée de vendue;

comme efclave, par des Phéniciens;d’autres de la Mule Calliope; quel-sques-uns de Polycalb, fille de N’en-or;

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152. Connu n’Hox’rrne

Son premier Inom ’fut Mélès, Tui-

vaut quelques-uns; faivant d’autresMélégisène; felon d’autres, Aule’tès,

(le. joueur de flûte). Quelques-unsprétendent qu’il fi1t appellé Homère(e),

parce que fon père fut donné enôtage. aux Perles par les habitans del’île de Chypre; d’autres à caufe de

fou aveuglement, car les Étoliensnomment ainfiv les aveugles.

Quant à nous, nous nous borne-tons à rapporter ce qu’Adrien appritde l’Oracle d’Apollon. Cet Empe- .

tent interrogeoit la Prètrelfe fur le- lieu de la naill’ance d’Homère 8: fur

l’on origine. L’antre de la Pythie re-

tentit de ces vers homériques (f) :a: Tu m’interroges fur l’origine

se inconnue 8: fut la terre nataleu de ce Chante divin, dont, les

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tr D’HAÉSXODE. 2.33

n accens harmonieux égalèrent les

n chants de la Syrène. Sa patriea fiitl’île d’Ithaque; [on père Télé-

a, maque; fa mère Épicafte, fille de v

n Nellor (g), qui donnaile jour aua: plus fage des mortels a. I -

* Grade digne de toute notre con-fiance, 8c par l’autorité du Dieu qui

le rendit, 8c par la majefié du Princequi, interrogeoit la Prètrell’e, 8: par

le mérite perfonnel du Po’e’te qui ne

dégénéra point de cette illufire ori-.

gine, célébrant en vers harmonieux

la gloire d’Ulyfl’e fon aïeuls .

Plufieurs le difent plus ancienqn’Héfiode, quelques-uns le préteur,

-denr poltérieut 8: de la même fa-

mille. , a - - e * .Selon eux, Linus fut fils d’A-pollon 8: de la Nymphe ThOofa,

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154 Coma-r n’HoMrnr

fille de Neptune; de. Linus naquitPiérus; de Piérus 8c: de la NympheMéthone Oéagrius; d’Oéagrius 8:

. de Calliope Orphée ; d’Orphe’e

Ortès; d’Ortès Harmonidès; d’Har-

monidès Philoterpès; de PhiIOterpèsEuphémus; d’Euphémus Euphradès ,

père de-Mélanopus , qui fut père de

Dion 8: d’Appelle; de Dion 8c dePyrhimède, fille d’Apollon , naqui-

rent Héfiode a: Perfée; de Perfée,

Mayon; de Mayon Chritidès; deChritidès 8: du fleuve Mélès ,Homère.

, -D’autres fondement que ces deux

grands Poëtes fleurirent dans le même i

tems, 8: même entrèrent en lice l’un-

contre l’autre dans la Béotie. Pendant,

difent-ils , qu’Homère travailloit à

[on Margitès ,. il parcouroit les villes

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ET n’HÉsronz. 2.5;de la Grèce, chantant des morceauxdétachés de les Poëmes. Parvenu à

Delphes, il confulra le Dieu qu’ony révères, fur le lieu dans lequel il

V devoit fixer [on féjour. La Prètrell’e

qui rend l’es oracles dans Pytho,lui répondit: a Il cit une île nome

sa mée Io, la patrie de ta mère.n Elle te recevra mourant. Gardes-» toi des énigmes des jeunesu gens a».

Homère ayant reçucette réponfe,

abandonna le projet qu’il avoitformé d’aller à Io , parcourut toute la

contrée. Ganiaor préparoitalors defuperbes obféques à Amphidamas fou

père, Roi d’Eubée. Ce Prince y in-

vite tous les hommes célèbres, non-

feulement par leur force 8c leur lé-géreté ,’ mais plus encore par leur

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a 5 6 Coma-r n’Honrnrfagellè; il ouvre une lice entr’eux,

promettant au vainqueur des hon:-neurs 8: des dons magnifiques. Ho-mère de: .Héfiode le rencontrèrent

fortuitement dans la Calcide, 8c jou-tèrent l’un contre l’autre. Des hom-

mes choifis parmi leshabitans de laCalcide, du nombre defquels étoit -Panoi’dès, frère. du défunt Roi, fu- .

tent établis Juges du combat. Ayantlutté l’un contre l’autre avec l’ad-j

miration de toute l’alI’emblée, Hé-

fiode emporta le prix de cette ma-nière. S’avançant au ,milieu du Cir-

que, il propofa à Homère diverfesqueliions:

s: Fils de Mélès , ô Homère, dont

a) le-génie fublime pénètre dans le

n Confeil: des Dieux , apprends-n mon

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,3

D

à!

D3

9’

nà,

3)

,3

fi

ET D’Hizsronr. 257moi ce qui cil: le plus utile auxhommes n. w

a Homme. Ne pas exilter feroitle plus avantageux aux malheu- itoux mortels; étant nés, parvenir

le plus promptement polIible, auxportes du Palais de Pluton n.

Hrsronr. a Homère égal auxDieux! apprends-moi ce que turegardes enfuite comme le plusutile aux mortels».

Horreur. Contenir un peuple im-menfe dans le devoir par la con-corde 8c la joie, le raflèmbler dansle Cirque, pour des fellins mêlés

de chants , où l’ordre 8c la dé- I

cente règnent , où les tables foient

a couvertes de mâts abondans, ou

R.

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155& (30mn o’H’ournr-L

a. des efclaves [oigne-11x pudeur-lei.a vin, le préparent, le dillribu’enn

r aux convives; c’efl-lâ ce qui me

paroit le meilleur». ’

a sa

.3.ç" cette répgnfe excita une telle ad-

miration , parmi les Grecs, qu’ilsnommoient ce peu de. vers, des Panroles d’or; 8c qu’encore aujourd’hui .

(in-"les récite dans les feliins , 85 lesfacrifice’s publics.

I Jaloux de la gloire qu’Homères’étoit acquife, Héfiode lui propofa

des queliions plus embarralfantes ;- ilrécita. d’abord ce diflique:

. a: Mufe,dis,-moi’,ce quiell, ce qui

a fera ,"ce qui fur ; ou plutôt nome dis

sa. rien de, ces" choies; fouviensvtoi

u-dÎune autre chanfom:...;. , a...

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3.1- u DÊ’HÉ nous: 2159

:..Pdur:réfoudre là diŒcultÉpropoi

fée, Homère continue leÏPoëme. F

’ a Jamais , v dit-il ,- de vigoureux

n, com-fieri, aux ineds fonores, nea, hâlèrent, fur le tombeau 1ma. piter ,P lus chars auxquels ils femnt

, attelés jaunis ils ne fe difputer

n tout la viâoire». . IA

vv

u v

Homère s’étant tiré aveq gloiœ dg

de ces défis , Héfiode lé" Éfôvoque

puldèsuverâ énucçouPés, donc le

feus fufPendu-u», r devoir: être louait

. Fierté. veçs par, vçrs.(lz).*. Je com-wenceriaigdièailsrù ruivéa’sï

Hésroms. Les chairs des- bœufsÊçoicnç prrc’ngtéesvî; ils: gqûçpient les

douceurs fig-[6138 du mâtin . Î 7’ ..

Honneur-z. RaŒafiés de la guerre;

R z

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160 Connu n’Hoimuzils avoient délié les crinières pleines

de fueur de leurs courfiers.

Hésroms. Les Phrygiens, ceux detous les Pirates qui ont plus d’expé-

rience de la mer. .Homme. Prenoienruleur repas fur

la rive.

HÉSIODE. Hercule détache [on car-

quois de les épaules. . . .

Homme. Il prend fes flèches ô:détruit les races des ,géans.

HÉSIODÉ. Cet homme efi fils ’e

d’un père courageux 8: d’une mèrefoible. . . .’

" Hourra. Car les femmes fou-tiennent difficilement les travauxguerriers.

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ET D’Hisronn. :61.

flânons. Ton pète, ta. tefpeaablemère ne fougèrent point à toi quandvils te donnèrent l’être. . . .

Horreur. L’amour, les foins dela blonde Vénus occupoient feulsleurs penfées (î).

Hésxonr. Quand la l chafl’erefiË

Artémife eut été foumife au joug

d’hyménée. . . . -

Homme. Bandera fou arc d’arcgent elle gerça. de fez flèches laNymphe Callifiio.

Hésronr. Ainfi, fans orovifionsapportées de leurs maifons, ils feunifioient pendant tout le jour.....î

- Homme. Car le Roi des hommes .R 3.

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psz. Emma à bÏHoMnuAgamemnon , leur fournit des eviyres

ahofiëasièàd- i ’ i.. 1.1 7-2.) iHÉSIODB.« . Allie; centime

brûlantes des chairs confumées Parfeü;i3 ils" pœnülé. ” ntlrêlevtepas du

matin.l«.f.ïnwl. . :132". : ou. V.,’ËÏ:-H-Ï’lr.l., L

Horreur. Et allembloient les osimmqïéê: 21’13th pu la

En. J. h - Il KHÉsronr. Jupiter filt’ Éditidhhg

terreaute à sieslareeæmuleâemF ÉNSfiu’ë-fr-ai» ., . a

Homme. A la. MïdelïÈflÏËl;magnanime , divin êarpc’don, ,

,vrxrqzw îar*r1.::.’cîrr ("f-i l, Hum. .

.73. Pli-2519085: Ms dais 15bOquzvldp dive: fleuribsdyl Sinioîsln n

. zHPHEREA;N°ufl vrillionêzmdant

5*-

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r T" sur s’x- a si a;toute la nuit, à là gardé du camp;regardant la ville. des Troyèus...: »

. Hésroma. Sortis de’nos vantaux,

nous partons, ayant nos glaives fief-1Pendus à nos épaules.

Homme. Nos glaives aux 1370i?guées artifiement ajufiêes , agitant

nos longs juniors.

Hésrobiz. Les jeunes hommes lesPlus courageux vfe’ faififlent d’un

vaiffeau léger. . . . Ï "”

le, un. Joyeux, I ils s’iiemrarellgenrde le lancer à la mer. ’

. .Hâsroms. Ils Parvieunent,,dansj laColchide près dunRoiAetès... ..

Homme. Et fuient à la. vue dé

s R4

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m, Cousu n’Homuuace tyran iniulle, violateur des’droits

. de l’hofpitalité.

Hfisronr. Ayant goûté les dou-ceurs du fefiin, 8c fait des libations

aux Dieux.. .. ’Horreur. Ils s’emprelrent de fen-

dre, avec leurs vaillëaux légers, le-fein de la. mer écumeufe.

flânons; Le fils d’Atrée élevant"

la voix invoque leleieux; il leurdemande:

Horreur. Qu’aucun ne pétille fur

la met orageufe. AdrelÎant la paroleaux Grecs... . .

rimas... 0 meshôtes! leur dit-ril, mangez 8: buvez ,l qu’aucun de

VOÜSv I tu ’ -

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ET n’HÉsronz. 165

h Horreur. Ne revienne dans faterre natale couvert de Pâcheufes vblefrures ; [mimez-vous rentrer enfamé dans vos maifons!

.Homère ayant répondu avec jur-tefTe, Héfiode reprit :

a Combien d’enfans de la Grèce

sa marchèrent contre Troye, fous les .n ordres du fils d’Atrée n?

Homère fatisfit ainfi à ce pro-

blème: l * aa Il y avoit , dit-il , cinquante

A . .n huchets , fur chacun Cinquantea» broches , à chaque broche cin.

n quante portions, 8c neuf censa» Grecs à chaque table. ’

Î. Ce qui forme. un nombre hui-oyan-

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166 COMBAT. D’HOMEM’;

ble; car les cinquante bûchers m’ul-

tiplie’s par les cinquante broches g

donnent deux mille-cinq cens, qui ,multipliés par cinquante portions à

chaque broche, donnent cent vingt-un; mille portions pour chaque table ,

’ qu’il faudroit zr’ntrltiplier’hpar neuf

cens. . f -- ’ - .» A [La victoire remisertéelpar Homère.

dans tous ces .combats ;, excitantl’émulation d’Héfiode, il i reprit :

Oi’Homère , fils "du sème Mélès!

4 On dit que les Mules, filles du.grand Jupiter , t’honorent Par-delTus

tous les mortels; enfreigne-moi, envers harmonieux, ce gui-plait davanÂ

rage aux hommes, Scequui leur cil-leplus odieux; je defire lei-lavoir... l) il

a: Héfiode , fils de Jupiter! Je

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rrzsnîflié si: obi; 167répondrais Volontiers a a ’quel’cion:

Le plus’gfahd je; biens; ée [quiFlair . davantage Faux hommes , efl:cette fagellie. boruewfes. delîrs;le Plus grand des maux; ce quisfl . lardas 94.5511? à eût » casésrïf-

æs-.-nquiz’s’9cc.upmz fans sur: fie

lui- même, ne. cherche qu’à. fatis-Fairèf- fesr - pallions;- Demandeemoi

remangeas que. tu voudras; jàrépondrai. * ””””” a ’

’L Hésrènrf queue chofe augmentelalpoiaülation des" Cités? quelle and:

tale, quelle’ifiâlit’i’que "en la m’éill

,a.. ’ Il l 1-3 7....r... YÏX? ÎJl ....Îi.l .i .., I . .. ln.Honda i.S’ahllenir desî gains hon3

ceux ," honorer. les «bobs , remmenai;tice à ceux-qitiforil oppiim’égïadlief)

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2.68 Cousu n’Honrnrfer aux Dieux de ferventes prières;voilà ce qui cl! le plus utile.

HÊSIODE. Quelle chofe excellentenaît de la moindre? .

Horreur. Selon mon opinion, lebon efptit dans le corps de l’homme.

HÉSIODE. Fais-nous connaître l’ef-

fort le plus lignalé de la jufiice 6:. -

du courage. ’ nHousse. Procurer le bonheur

.eon-imun par fes travaux, par le la;crifice de " fou bienaêtte. - 1 ’

Hésronr. Quel et! le figue le plusévident de la fagelfe humaine?

Homme. Voir avec judelle cequi eft, 8c faifir l’occafion. *

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n D’Hisxenr. 2.69Hfisronr. Quelle expérience et!

plus propre à porter la perfuafiondans. l’efprit des humains?

I Homme. Le péril qui fuit I lesBures commifes.

Hésronr. Quand les hommes peu-

vent-ils dire avoir atteint le bonheurdont ils font capables?

Homme. Quand ils meurent fansregrets, fans douleur , ayant pafl’e’

leur vie dans la joie , dans les.

feltins. i ASaifis d’admiration de la fagell’e

des réponfes Ad’Homère, tous les

Grecs lui décernoient la couronne;mais le Roi Panoïdès ordonna quechacun desdeux Poètes récitât le mor-

ceau de l’es Poèmes qui lui parsi-

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- :79 Contrat, gD’HQMEgF.»

oit le meilleur. Héfiode s’exprima

.amfi:l Ê3’

la (k) Commence la mouron, quandles Pléiades, filles d’ Atlas, s’élèvent

fur l’horifon , laboure quand elles

a cüfparoilïefit; ces quadrimoteura camées pendantquarante nuits 8Ga)

’ 9’

rv?

si.3

sa

,2

Jo

sa

aà)

v

quarante jours, 136 f6 incurvent denouveau, quand l’année et? prête

de finir. C’ell alors qu’il convientd’aiguifer le Fer l’Ous’" lequel doi;

’Vent tomber les épié” La loi des

campagnes, loi générale pour tousles’habitans des, profondes vallées

qui - borëent la plaine liquidespour tous calmais site rivescle-la mer «naumacultiv’emdes champs fertiles, «si? de clé-s

pouiller les .vêtemens ; pour . rée.

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«U

ET .n’HÉsroDrs enpandre la .femence, de .les ’de’a,

pouiller pour hâter le pas tardiEn des bçufs, de les dépouiller pour» .

S) moilTonner, quand les fruits font;parvenus à leur maturité. ’ I

I Horreur.- Les intrépides phalanges (le.

a,a?

9,

S,

a

à,

3’-

3?

sa

sa

O,

enfans de la ’Grèce le forment.

autour. des deux Ajax; Mars lui-xmême , à: Minerve, ’prioteétrice

des Nations, ne pourroient les.voir fans les admirer. Les piquesappuyées contre les piques, lesboucliers contre les boucliers, les.’cafques coutre les carguer. leshommes contre les hommes; ainfil’élite des enfans de la Grèce,

attend. .le divin Hector 8c les ’Troyens; les panaches de crin de

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:72. Connu D’Hourur’

l) cheVal quiv’l’lottent fur leurs tètes

s’entremêlent, les cafques d’airain

n répandent au loin une éclatante

a lumière, 86 femblent ne formera» qu’un bloc folide, tant ils font3’

3’

3’

D

ferrés! Agitc’es par leursnerveufes, les pointes aiguës desjavelots impriment la terreur; ilsmarchent enfemble; un mêmeefprit les anime; ils attendentavec impatience le moment ducombat».

Les Grecs étonnés prodiguent àHomère les acclamations , les éloges;

il a furpalré, difent-ils, ce que nous

attendions de lui. Les-Grecs le pro-clament vainqueur; mais le Roi cou«ronna-Héfiode , ajoutant qu’il étoit

jufie d’honorer celui dont les accens

harmonieux

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’n 1- -n’Hi-:’s r o tu. a7;

«harmonieux animoient le Cultiva-tent, célébroient les paifibles travaux

de la paix , par-defrus celui. quichantoit les guerres 8: le carnage.

Ainfi ils racontent qu’Héfiode fortit

vainqueur de ce combat, 8: qu’avantreçu le trépied d’airain ,’ il le con-

’facra aux Mules avec cette infcrip-mon.

a Héfiode , vainqueur, dans. lasa Calcide, du divin Homère ,’ con-

» ’facre aux Mufes qui habitent lesa, bords de l’Hélicon, ce prix de fes

a: chaulons». d. .Ce’combatîterminé , Héfiode s’em-

barque dans lendemain "de palier a:Delphes , pour w y . confulter l’Oracle

rd’Apollon -, du rendre graces au Dieu

de la première vifioire. Parvenu âlaS

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:74 Cousu filoutasporte du rmple, la pattern purifiéepar le Dieu qui l’infpire, s’avance I

vers lui. -la Cet homme cit heureux, (dit-se elle), Héfiode quix vifite monu temple , Héfiode que les Mufes’3’ immortelles chérifien: a: hono-

u tent. Sa gloire s’étendra autant

n que les rayons de l’aurore; maisa qu’il le garde du bois renomméa de Jupiter Néméen; car c’en en

n ce lieu que les ricains ont fixé lea terme de fa vie sa.

Héfiode ayant reçu cet Oracle ,s’éloigne du Péloponèfe, appliquant

l’ordre d’Apollon, au: temple fameux

confacré dans cette contréeâ Jupiter .

Néméen. Parvenn dansOionée, ville

. delelmride, il y

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4 a: D’Hisronn. 2.75.chez Amphionée 8c Ganyétor, fils

de Phégus, ne comprenant pas lefeus de l’Oracle 3 car ce lieu 8: tout

le pays fut confacré autrefois à Ju-piter Néméen. Ayant palle beaucoup

de teins parmi les Cinéens, dejeunes hommes le foupçonnant d’a-

voir fait violence a leur lueur, leruèrent entre l’Eubée 85 la Loaide,

8C jettèrent fou corps dans la mer.Le troifième jour, tandis qu’on céc

lébre, dans cette contrée, la fêted’Arianne, des Dauphins rapportent

ce corps; le peuple accourt en foule fil!la rive, reconnaît Héfiode, l’entente

verlan: des larmes amères, .poutfuit les

affamas. Effrayés, redoutant la. 7:09gemme de leur: concitoyens, ils s’élan-

cent dans une banque de pêcheursdans le defi’einde pure: en Crète;

Sa:

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176 COMBAT D’HOMrIàa

mais à peine l’ont-ils à égale diltancïe

des deux bords, que le Dieu quimanie la foudre, Jupiter les abîmedans leskflots 3’ ainfi le raconte Alci-

damas dans [on Muaée. IÉratollène, dans fou hifioire des

hommes célèbres , dit que Ctiménus ,

85 Antiphon, fils deGanyélor, pour-fuivis â caufe de la mort d’Héfiode,

revinrent dans leur patrie, quedé-’noncés parle divin Euryclès , comme

violateurs de l’hol’pitàlite’, ils furent

mis là .rnort, que leur l’œurirritée de

la viOlence qui lui: avoit été faire,le pendit, l’auteur de cette I’vio-lente éreintait étranger, compagnon de

voyage Héliode, nommé Daimodus,’qu’iis’dil’ent avoit a’uHi’été’n’iis â mort

par les frères de cette-fille; ils ajou-rent que: contraintïpar Oracle de

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ET D’Hi-zsronm 1.77faire âHéliode de .fuperbesoblj’éques ,

les habitans d’Orcomènes’, placèrent

cette infcription fur [on tombeau:

a Le fertile pays Id’Afcrée fut lapatrie d’He’liode célèbre parmi ceux

. qui jugent les. hommes à la pierrea de touche de la fagelre. La terre des j’ Miniens renommée par les haras,

polïéde les os n. " ’ ’ -

o a a..-v vvS

. Telle au la En d’Héfiode.l,

, Quand a Homère , vaincuÏparHéfiode, parCOurut la Grèce chan-tant feslfpoëmes. dD’abotd la Thé-

baïdel en fept Chants, qui commence

ainfizïlvA”» a Mule, chante lande Argos ,

sa d’où les. Rois" .;. n. Enfilite Epi-

goneveeïafenghams. * -S s

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278 Contrat n’HoMns’

u Maintenant, ôMufe, célèbre la

n gloire des hommes du moyenA

a! age.... ”o

Car plulieurs attribuent ces deuxpoëmes à Homère.

Xantus de Gorgus, enfans du Roi’Midas, ayant entendu quelques-unsdes vers d’Homère , lui demandè-

rent une infcription pour placer furle tombeau de leur pere , au-dell’usduquel on voyoit une liante d’airain

’reptél’entant une Nymphe qui pleu-

roit la mort du Roi; ce que le.Poëte exécuta de cette manière a ’

a Nymphe d’airain , j’habite la

n tombe de Midas, au-dell’us d’une

sa fontaine de laquelle s’écoule une

si onde pure. Des chênes à la tigen élevée l’ombragent; les fleuves [e

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3;"9’H1’z nous. 27ggonflent, la mer franchit fes limio

tes, le foleil me voit quand ilmonte fur l’horil’on, la lune m’éc

a claire pendant le filence de la.nuit. Immobile fur ce monument,j’annonce à tous que Midas repolie

en ce lieu v.

a 3

Ayant reçu, pour récompenfe, un

vafe d’argent , il le confacra, dansDelphes, a Apollon, avec cette inf-cription : v

a Puill’ant Apollon! Homère te

confacre ce magnifique préfent ,en reconnoifi’ance de tes (ages inf-pirations; car c’el’t de toi qu’il-rire

fa gloire a». a l833

Dans le même terns il compofa

fou Odyl’fée en vingt-quatre Chants;

S 4 ’

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e89 Conan-r t n’Hoflrv’

car fon Iliade, aufli enîvingt-quatreChants,.efl: antérieure. Arrivé à Athè-

nes, ils racontent que Médon, Roi qdes -Athc’niens , lui- donna l’hofpiu

ralité. Qu’un jour fe trouvant dans -le lieu. d’affemblée, .Pl’èS’h’d’tIn feu.-

ardent, par un grand froid", il coma-pofa fur le champ ces vers, 8: lesiëcita publiquement! -* ’ A. -

. a Les enfans (ont la couronne des.o pères , les tours la fureté des cités, r

a les courliers légers l’ornement des

, a les vailÎeaux-«voguent.,fura; la; mer, les richell’es font la forcea des maïeur a une Commutbreufea sa; 14.31913: des R058... alorfqu’il

a: paroilfent dans l’altenibléezrde la

a: nation. Quand le fils de Saturne,u. fait rember’ la neigerfurî’ lare’rte,

a dansila- .faifon- des rfriinats, un Vl

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ET n’-H«:É s l o n E. 2,813

a: humble toit, (fous lequel habitenta.» des amis)», brille d’une lumière

a: plus purequ’un feu ardente». - .."

’ Ayant pallié à Corinthe , il y chan-

toit des morceaux détachés de, lespoèmes fublimes. Honoré de tous ,’

il vint à Argos, où il récita ce m’ai

csau de fou" Iuliadea ..

u Ceux-ci.habit6iene Argos, T’a.na: rinthet’, -fa’meufe par les hautes"

un murailles ,rHermione , Atlinée qui

9* domine fur: un .golphe profond;a Trézêne, Heioné , Baie-riche

vignoble d’Épidaure, Nefi’us 5’-Ai-"

a: gine’e , Mafette nous. enfans de la’

n Grèce, commandés par le vaillant

o Diomède, 8C par Stelenus; fils dea l’illul’cre .Capm’ée. -Euryale, fila

n de Méchiflès, qui fut fils;.du«’R,oi

Ë

-Aæ-s.-..-i---fi

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l8: r Cousu n’Homun Talaîon, (e joignitâéux. L’imam.

pmble-Diomède commande à tous

ces peuples; vaifl’eap:: les .fuivent , remplis de fières En

n vans dans l’art de la guerre, (VA?

u giens aux cuiralres de lin, l’aigqu

n Ion des combats a. .

Pleins d’un fait): refped: pour le

l plus grand des Poëtes , joyeux desV louanges qu’il donnoirâ leur nation, .

les Argiens le comblèrent de préfens ,

la? élevèrent une’ftatue, établirent

en En honneur, par un décret public ,

un fzcrifice de tous les jougs, de tousles mais, de tous les ans. ordonpnèrenr- qu’une hécatombe feroit en.

voyée, tous les cinq ans,â «Chio, 8:

placèrent cette au-defl’ouc,de fa Parue :

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n n’HÉsronr. ’18;

u Le divin Homère, dont la voix

a harmonieufe , dont les chantsu pleins de fageITe, ’font la gloire

u de tous les Grecs, 8; fur-cour de.n habitans d’Argos, qui, vengeantn le rapt d’Hélene à la blonde du.

a, velure, détruifitent les mursa Troye élevés par la main desn Dieux. Récompenfant les traVaux,a le peuple de cette grande Cité a ’

: a ordonné. qu’il jouiroit ici des» honneurs divins u.

Ayant demeuré quelque rems àArgosQil .s’embarqua, pour l’affini-

blée générale des Grecs indiquée à

Délos. Debout , près de l’autel conf-

truit de cornes de bœufs, il chantaun hymne à Apollon, déni voici

le commencement z . J

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284 COMBAT ’IS’HOMIml

a Je ne, t’oublierai pas; je mesa’tfouviendrai de toi,7puillànt Apol-

ea Ion ,v’qui. lances’au loin tes fléches

as;*invinCibleS..... a; i: :15 I-v’* L’hymne, achevé ’; me les peu:

.Ples idëîl’loiiie: accorcièrenr ledroit (le Cité daiisli’leiiris’ villes. Les

hautain de. Délos-,1: grivelaient pet

laymne. fur un marbre blanc qu’ils.placièrentl flans V le terrible ile" Diane.

L’affemblée finie, Homère. s’em-

barqua de nouveau pour ra rendreà Io, Près de Cléophile, oùwil .de«meura n long-terris , étanitiiiéjii iviieux.

Ùiiiijouri qu’il étoit un; fur le bord

de larmer, il crut entendre des en»

fans qui pêchoient, i i. I Ace Pêcheurs Arcafliens , leur dit-

» il, avez-vous quelques-poilions P15

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f1- n’HÉsz’onn. 1.85-

.: "Ce que nous avons pris nousn le lailrons , lui, répondirent cesa jeunes hommes; ce que nous

A? n’avons pu Prendre , nous l’em-

n portons».

Homère n’entendanr pas ce lan-

gage, reprit: «NQue dires-vous le? :.-.-.

a Que notre, pêche-a été infruc-

n tueufe; mais que nous nous fom-u mes baignés. Les rouillures quea: l’onde a détachées, nous les laif-

a! Ions , ce que nous n’avons Puu Purifier , nous l’emportons dans

» nos vêtemens n ([2).- ICes paroles rappellanr à Homère

l’Oracle d’Apollon qui lui annon-

çoit qu’il mourroit , (quand dejeunes gens lui propoferoient uneénigme qu’il ne Pourroit comprendre)

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386 Coma-r raflons:I il travailla à l’inflant à l’infcription

de fon tombeau. Comme il s’éloi-

À gnoit du rivage , fes pieds enfon-cèrent dans une boue profonde,qui le fit tomber fut le côté. Ilmourut le troifième jour, 8: fut en-terré à Io. Sur fa tombe fur placéel’épitaphe qu’il avoir comparée , ainfi

conçue: -et La terre cache en ce lieu une

a) tète facrée,’le Chantre des Héros , .

u le divin Homère a.

Fin du Combat d’Homèrc 6’ d’Hefiode.

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a! n’Htsxonn. :87

NOTESDu Canada: d’Homère ë d’Hefibde.’

(a) La Grec forte: rap-m lupins,tous les hommes.

Je me fuis permis d’adoucir cette en.pretfion, qui m’a pana trop générale,queJ’Auteu: a ultrafin: lui-même par lafaire.

(b) hmm. pris en ce feus, cl! formede trois mots, à m qui , qui ne voit pas.

(c) Ces Homm’du étoient-ils paronsd’Homere, ou, comme le prétend Madame

Dada, les defcendans de ces Rnpjàdes

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e88 Commu- : afflouentqui parcouroient les villes de la. Grèce,chantant des morceau détachés des Poëmesd’Homerc 2

(d) Poëme que nous n’avons plus.

(a) Le mot àpapas, lignifie aulli otage.

il Le Grec porte, ’âllgiîœpsrps , enver: hixamètres.

a i (g) O’Autrement Polycafle.

- a(à) Ceci reflemble à ce que nous apcpellons le: bouts rimés, dans nos languesmodernes qui admettent la rime, 8c plusexaâcment encore, enjeu da.Secréreire.J’ai été forcé de changer quelque scholie,

dans l’ordre des mots , pour éviter desrranfpofitious que notre langue n’admettroit

pas. i ’ I( î ) Le Grec porte :V

tOM. 25m réf Èrrsc’gœflo M mana-é!" la"-

N751. Z. u . 1Héfiode.

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sur n’Hi’z sronz. 2.89

Héfiode. Non riéi pater mima: a]! 6’

vmeranda mater. lHome Corpus hotte femînaverun: propur

aunant venerem.

(le) .Voyez fur ces vers le Poëme des.Travaux 8c des Jours d’Héfiode, 8: fur

ceux qui les fuivent, le treizieme Chantde Plliade.

(1) Le Grec porte:Oi pli par" , il pilules En n’ypsîinq "Mr

ioâupi’r9-aq 3°: , ni tu?" 05sieïn , Ê; harper,xnrœMmÎf ais 3°: à» flafla! , (in) Ë! 1’07:Élu-n’aie pige".

aIlli autan: nfionderunt , in pifiationequidam nihil CæpW , fed prdiculos pur-gaflè; que: «parant relinquen , que: noncaptant (d’un: in wflimentis fine. Ceque la délicatclïe de notre langue ne fouf-friroit pas,

FIN.

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TABLEDes Pie’ces contenues dans ce Volume.

IL: s Travaux 8c les Jours, page r

La Théogonie ou génération des

Dieux, 93 ê fidv.Le Bouclier d’Hercule , 199 êfia’v.

Combat d’Homère 8c d’Héfiode,

2.43.6’fuiv.

T2.

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’ 1-93

5

T A ’ B L E

ALPHABÉTIQUE.

Indication des Marques.

I Les Travaux 6’ les Jours, T.

Théogonie , Th.Bouclier d’Hzrcule, B.C embat d’Homère 5’ d’Htffiode, C.

A.

ACHILLl,Tl1. il .179Aetès Circé , Th. I J76Agriculture , T. se à fuiv.Ages du monde, T. ’ i i 18 Ôfiliva

Alcmène , B. , 192Amour , Th. ’ 1 x rT3

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s94 TABLEAnchife, Vénus, Enée, Th. 180Amphitrite, époufc de Neptune, Th. 174

Amphytrion, B. 199 à fuiv.Apologue , T. a a; 8c 1.6Aflréus , Th. l 3 rAtlas, Th. . . 143474.Aurore, Th. i3!xTiton 5 Céphale; leurs enfans, Th. 178

B.

BaCChus , Th. 174.-] 7 5Darnès,T. .. »- V 3-4.Bellérophon, Th, . 137418.Bouclier d’Hercule, B. 19; èfuiv.

1 au êfia’v.C.

Cadmus 8c Hamonie ; leur; k enfans, Th.

a q 177Cairns, vTh. A tu 6’ faimCalypfo," Ulyflè; leurs;enfuns , Th. ne

Centaures, B. zig-7.16[Cerbète, Th. "126-137

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ALPHABÉTIQUE. 29,

Cérès , J’afon, Th. 177

Cétho , Th. 4 inCéphale a: l’Aurore, Th. 178Chimère, Th. 127-128Chryfaor, Th. (124-178Ciel; fes enfans, Th. r11. à filin.Circé, Aétès, Ulyfle; leurs enfans, Th. I

x76, ibid. 180

Cæus 8: Phæbé, Th. 134.Combat d’Homère 8c d’Héfiode, T. 1-5.

V A a 2.4; à fidv.Cric 8c Eurybie, Th, 13:Cyclopes , Th. il;Vaincu par Hercule , B. 2.1.6 6’ fizîv.

Cygnus, B . m4 6’ fidv.Ses funérailles, B. 237 - à: 238

D.

Dieux, violation du ferment , Th.. 16;.E? fidv.

Difcorde , B. 111.-: 12Doris, fille de l’Océan , Th. ’ V 12.!

T4

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1,5 TABLEE.

Echidna, Moulin , Th. i x 2.4- i z y

Enée , Th. 1 80Émulation , de deux fortes , i T. I 0-1 1

Epervier, Apologue, T. I ais-2.6Epiméthée , T. . ’ 1 6

Th.. 14aEurybie , Th. - 111-131Euryfiée ,i B. 1.04. 6’ fin’v.

Eurythion , Th. la;F.

Fatalité , Th. A r t,Fleuves , Th. ras-l z9Furies , T h. x x 6

G.

Géatis , Th. t 1 6Géryon, Th. 115.473Gorgones , Th. 1 2.3- 1 14.

B. a l 8-2. t 9Graïées , Th. l x a 3

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ALPHABÉTIQUE. 2,7

H.

Harmonie , Cadmus , Th. 1.74Leurs enfans , ibid. r77

Harpîes, Th. n;Hébé, Hercule, Th. 175-176Hécate, Th. :34 à fiiv.Héleâre, Th. la;Héleéttion , pere d’Alcmène, B, zoo 6’ filÏV.

Hémathion , Th. r78Hercule , T h. r 2.4. à fiziv.

r43 à fiu’v.

é V , - 1783.1956’fi1iv.Combat entre Cygnus , B. 27.6 6’ fidv.

Vainqueur de Mars, B. 7.3; êfiziv.Héfiodc , T. 5-6-12-13.-6;-64

Th. 98 ê fiiv.C. 24.9 6’ fidv.

Hefpérides.f1’h. 119-118

Heures, Th. l7!Homère, T. - 4.-;. Th., 98C. 2.49 5’ filiv.

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193- TABLEI.

îles fortunées , T. ilIolaus , Th. x 17B. 2.06 G’fiziv.

I. .Jafion , Cérès , Th. 177Jafon, Médée , Th. . J79Jours, T. L75 6’ fuiv.Junon , Th. . a 97-137Jupiter, T. IoTh. 96-97470 &fùiv.

Alcmêne , B. zen-2.03.ï L.

Lapites , B. air-216Lion Néméen , Th. la:Lune, Th. 1 3 rM.

Mal phyfique 8C4 mal moral, Th. - ,8Mars, Vénus; leurs enfans, Th. r74

Vaincu par Hercule, R. , :35 &fiziv.

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ALPHABÉTIQUE. :9, .

Maux, Pandore, T. 16 &fuiv.Médée, Iafon, Th.. 179Médufe, Th. tu.

B. 2.18Memnon , Th. r78Menetius, Th. 142.. r4;Mer, commerce maritime, T. 6x Effia’v.

Mercure , Th. 1’74.Minerve, fa nailTance, Th. Ï 17!Mnémofine , Th. les à filiv.

Momus, Th. l 19Morale , Th. 2.6 à fitiv.. 68 6’ fiiv.Mort, Th. "9-16!Mufes, T. 9 &fiù’v.Th. rot à fuiv.le; à fidv.

Mythologie, T, u ,3 &fitiv.N.

Néméfis 8c les (ceurs, Th. 1:0

Neptune , Th. 138Nérée, Th. tao-utNymphes, Th. 117-121-174ng430

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.3oo.’ TABLE

0.Océan , Th. 116 à fait

176

Ottus, chien, Th. , rag-11.6P.

Pallas, Th. 1;! à fitiv.Pandore, T. r4 à fuiv.

Th. 147 à fiât).Parques, Th. u,- B. 1.1.0- z a rPégafe , Th. 11.4. &fuiv.Pelée, Thétis, Achiles , Th. 17,Perfée, frère d’Héfiode , T. 1 r à fiu’v.

Petfée , Th. 114-131 à fuiv.

- B. iris-2. 1’Phaéron , T h. w 178Phœbé 8: Cæus, Th. . 134.

Phocris , Th. inPlutus, Th. r77Pluton , Th. 137Prométhée , T. il; 6’ filiv,Th. r I r43 élida.

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ALPHABÉTIQUE. 3°;

R.

Rhée , Th.

Rolfignol , .Apologue, T.

A S.

Saifous, T.Saturne , Th.

Sémelé, Jupiter, Th.

Soleil, Th.Sommeil, Th.Sphinx, Th.Styx, Th.

T.Tartare; Th. -Thétis , Pelée , Achiles, Th.

Terre; l’es enfans, Th.

Thaumas , Th.Titans . Th.

Igg-xts .25-16

se à fitiv.H4. &fuiv.

137 138r74

131-176

119-16:ras

13a à lido.161

US 6’ fuiv.

x79tu &fuiv.

11.3

Il; &fiu’v.

141. &fitiv.x50 à fuiv.

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301 TA B LE,&C.’Travaux 8c Jours, T. 6, 7, 9 &fia’v.

Triton Th. ’ 174.Typhon , Th. 116-1 66 6’ fiziv.

v..

Vents, Th. . 131-168Vefla , Th. I 37Vénus, Th. l . 97-:17-118x

Anchife , Énée , 174

. ’ 180U.

U1ny a; Circé; leurs enflas, Th. 180.Calypfo, lculs enfans , ù Ibid.

Fin de la T aâle Agralzaôâique.

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3°3

mERRATA.P401 14,ligne ùmùn;iKu,üfiï titra.

Page a: , ; le feu, 11721 lefcr.Page 2.; , ügncplnultizme; Philomenc,h]2( Philomde.

Page 83 . ligne 6; ’anu, lifqïnxku1’43: no4.lignc 9 g fur le chêne, fifi; foushchlnm

Page 168, x; 5 Tyghton , lift; Typhon.Page 2.88 , eau-delà: du vers grec qui termine 14qu

m’aurez Celui-ci : ’

m."0w.:pad70wnrïfW:ûI5nœpÊI-ç.

APPROBATION,J’AI lu , par ordre de Monfcigneur le Gardedes Sceaux, le Manufcüt de la. T ramie):d’Héfiodc , fait: par M. G m , Confeillu auGrand-Confcil 5 je l’ai jugé rrèsLdignc del’imptcflîon. A Paris , ce x3 Septembre. 1784.»

BOSQUILLON. ’

Le Privilég: a]! à la fin de: Milan:-

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v

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3.03

APPROBATION.

J’AI lu , par ordre de Monfeigneu:

le Garde des Sceaux, le Manufcritde la. Traduêïion d’Hg’fibdc , faire par

M. G1 N, Confeiller au Grand-Confeil 5 je l’ai jugé très-digne de

l’imprefiion. A Paris ce la Septembre

1784. BOSQUILLO N.

Le Privilc’ge ejl à la fin de: Mélanges.