Note Sur l'Ésotérisme

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NOTE SUR L’IDEE D’ESOTERISME AU SEIN DE LA MYSTIQUE ISLAMIQUE Si pour Henri Corbin, il ne peut y avoir de dissociation entre l’herméneutique et l’ésotérisme, pour notre part nous pensons qu’il faudrait jeter plus de lumière sur l’usage fi des termes yb et btin qui sont des concepts-clés dans l’approche fie en général et dans celle des mystiques particulières comme celle de Rzbehn Baqli par exemple. Ces catégories appartiennent-elles au monde de la mystique ou à celui de l’ésotérisme ? Y a-t-il synonymie, antinomie ou équivalence factuelle ? Il est facile de relever des ambiguités regrettables qui se glissent entre des rapports linguistiques tels que ésotérisme/btiniyyah et occultisme/ghyb. D’après les catégories d’al-Bni (m. 622/1225) le ˁilm al-Bin, la science ésotérique ne consiste pas uniquement dans la spiritualité tournée vers l’intérieur, mais elle regroupe des pratiques diverses rattachée à la magie, aux augures et à la divination, bref toutes choses qui sont éloignées, voire opposées à la voie commune des fis qui s’occupent d’ascétique et de mystique. Pour se convaincre de l’ambiguité qui existe entre btin/ésotérique et btin/intérieur il faudrait considérer l’épilogue de son opus magna sur la magie 1 où il dit se rattacher à plusieurs silsila, d’abord celle de la tarqa 2 pour s’arrêter ensuite particulièrement à la transmission du ˁilm al-Btin – la science de l’ésotérisme – de la part de aˁafar al-deq 3 à Qassem b. Muhammad b. Abi Bakr al-iddq (m.106/728) qui l’aurait reçue du Prophète 4 . Puis il évoque une autre slsila qui, elle, est 1 Al-Bni, S ̆ ams al-Maˁref al-Kbrah wa laef al-ˁawref, édition fac-similée en ligne. 2 Il rattache dix sept maîtres au Prophète à travers ˁAli ibn Abi leb et six Imms duodécimains : Msa al-Kem, le 7 ème , qui l’a reçu de aˁafar al-deq, le 6 ème , qui l’a reçu de son père Mummad ˁAli al-Bqer, le 5 ème , qui l’a reçu de de son père Zeïn al-ˁbidn, le 4 ème , qui l’a reçu de son père al- Hussyn, le 3 ème , qui l’a reçu de son père ˁAli ibn Abi leb, le 1 er , qui l’a reçu du Prophète. 3 Dans Minh al-Snnah al-Nabawyyah Ibn Taymyya évoque des adt̠ s faussement attribués à l’Imm al-deq et qui portent sur les sciences occultes. Il s’emporte contre Slami et ses aqeq al-Tafsr assurant que les adt̠ s qu’il rapporte ont aussi une veine occulte. Il étend sa suspicion à tous les ouvrages attribués à l’Imm deq et les considèrent tous comme des contrefaçons créés à des époques tardives (vol. 8, p.11 et vol. 2, p.465). Le Kitab al-afr ou Kitb al-Muayyib est cependant attribué à ˁAl Ibn Abi-leb et gardé par les Imms Shiˁites dans ses versions blanche et rouge. C’est un dépôt hermétique transmis par le Prophète à sa maisonnée et comportant des révélations eschatologiques. Voir Oxford Dictionary of Islam. 4 Al-Bni se rattache ici à la chaîne d’or des Naqs̆ abndi qui croient que leur lignée vient du Prophète à travers Abu Bakr iddq qui aurait transmis le secret à Salmn al- Faris qui l’aurait transmis à al-Qssem qui l’aurait transmis à l’Imm aˁafar al-deq

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le mot bâtin veut dire à la fois "intérieur" et "ésotérique". Quelle difference entre ces deux voies dans la pensée des maîtres soufis ?

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NOTE SUR LIDEE DESOTERISME AU SEIN DE LA MYSTIQUE ISLAMIQUE

Si pour Henri Corbin, il ne peut y avoir de dissociation entre lhermneutique et lsotrisme, pour notre part nous pensons quil faudrait jeter plus de lumire sur lusage sufi des termes gayb et batin qui sont des concepts-cls dans lapproche sufie en gnral et dans celle des mystiques particulires comme celle de Ruzbehan Baqli par exemple. Ces catgories appartiennent-elles au monde de la mystique ou celui de lsotrisme? Y a-t-il synonymie, antinomie ou quivalence factuelle? Il est facile de relever des ambiguits regrettables qui se glissent entre des rapports linguistiques tels que sotrisme/batiniyyah et occultisme/ghayb.

Daprs les catgories dal-Buni (m. 622/1225) le ilm al-Batin, la science sotrique ne consiste pas uniquement dans la spiritualit tourne vers lintrieur, mais elle regroupe des pratiques diverses rattache la magie, aux augures et la divination, bref toutes choses qui sont loignes, voire opposes la voie commune des sufis qui soccupent dasctique et de mystique. Pour se convaincre de lambiguit qui existe entre batin/sotrique et batin/intrieur il faudrait considrer lpilogue de son opus magna sur la magie [footnoteRef:2] o il dit se rattacher plusieurs silsila, dabord celle de la tariqa[footnoteRef:3] pour sarrter ensuite particulirement la transmission du ilm al-Batin la science de lsotrisme de la part de Gaafar al-Sadeq[footnoteRef:4] Qassem b. Muhammad b. Abi Bakr al-Siddiq (m.106/728) qui laurait reue du Prophte[footnoteRef:5]. Puis il voque une autre silsila qui, elle, est rsolument sufie [footnoteRef:6]Enfin il se rattache une autre silsila qui commence par al-Safii et se termine par un loge redondant dal-Gazali[footnoteRef:7]. La confusion qui transparat dans ce texte montre bien la volont de al-Buni de se rattacher des silsilas autorises mais montre par l mme lambiguit de son appartenance affiche au courant sufi. En fait la magie tale dans son ouvrage a difficilement quelque chose voir avec la spiritualit toute intrieure mais point occulte des matres du tasawwuf. [2: Al-Buni, Sams al-Maaref al-Kubrah wa lataef al-awaref, dition fac-simile en ligne. ] [3: Il rattache dix sept matres au Prophte travers Ali ibn Abi Taleb et six Imams duodcimains:Musa al-Kadem, le 7me, qui la reu de Gaafar al-Sadeq, le 6me, qui la reu de son pre Muhammad Ali al-Baqer, le 5me, qui la reu de de son pre Zen al-Abidin, le 4me, qui la reu de son pre al-Hussayn, le 3me , qui la reu de son pre Ali ibn Abi Taleb, le 1er, qui la reu du Prophte.] [4: Dans Minhag al-Sunnah al-Nabawiyyah Ibn Taymiyya voque des hadits faussement attribus lImam al-Sadeq et qui portent sur les sciences occultes. Il semporte contre Sulami et ses Haqaeq al-Tafsir assurant que les hadits quil rapporte ont aussi une veine occulte. Il tend sa suspicion tous les ouvrages attribus lImam Sadeq et les considrent tous comme des contrefaons crs des poques tardives (vol. 8, p.11 et vol. 2, p.465). Le Kitab al-Gafr ou Kitab al-Mugayyibat est cependant attribu Ali Ibn Abi-Taleb et gard par les Imams Shiites dans ses versions blanche et rouge. Cest un dpt hermtique transmis par le Prophte sa maisonne et comportant des rvlations eschatologiques. Voir Oxford Dictionary of Islam.] [5: Al-Buni se rattache ici la chane dor des Naqsabandi qui croient que leur ligne vient du Prophte travers Abu Bakr Siddiq qui aurait transmis le secret Salman al-Farisi qui laurait transmis al-Qassem qui laurait transmis lImam Gaafar al-Sadeq de qui elle se serait transmise aux adeptes travers le temps et lespace. Voir Sheikh Muhammad Hisam Kabbani in Classical Islam and the Naqshbandi Sufi Tradition, Islamic Supreme Council of America (Juin 2004). ISBN 1-930409-23-0. ] [6: Elle commence par Hassan al-Basri, et passe parmi dautres- par Bistami, Maruf al-Karhi, Gunayd, Daynuri, Sohrawardi, Muhiddin ibn Arabi etc ] [7: Luvre est en 4 volumes fac-simils. Une dition moderne du premier volume avec quatre ptres la fin est parue dans la Maktaba Sabiyyah, Nablus, 1985]

Nous distinguons donc entre sufisme et sotrisme qui, daprs les catgories dal-Buni regroupe des disciplines diverses dont la magie, la divination, les augures, les talismans et autres formes doccultisme. Dautre part, pour donner une ide de la frontire tnue qui existait au moyen-ge entre la classification des sciences empiriques, des sciences exactes et des sciences sotriques-occultes nous pouvons nous rfrer louvrage encyclopdique de Ali ibn Yusuf al-Qifti (m.645/1248) Tarih al-Hukama o il expose la vie et luvre de 424 sages ou Hakim des gens de la science. Il passe en revue mdecins, philosophes, mathmaticiens, ingnieurs, alchimistes, gographes, astronomes, astrologues, astrolabiers, englobant dans une entreprise oecumnique musulmans, chrtiens, juifs et zoroastriens magus-, grecs, romains, arabes, persans, syriaques, nestoriens. Mais chose significative il commence par voquer la vie dIdris, ou Herms Trismgiste quil fait suivre dAmmon et dAsclepius[footnoteRef:8] puis dans le cours de sa revue des ples de la science de son temps, il sarrte des devins ou des astrologues qui pratiquent la magie comme sils taient des savants. [8: Il est vrai que leurs noms commencent par un aleph et quen tous les cas ils ont la priorit dans une liste alphabtique. ]

Mentionnant Du al-Nun al-Masri il le prsente comme appartenant au cercle de Gaber b. Hayyan dans lindustrie de lalchimie et la pratique de la science occulte - Ilm al-Batin et il note que Du al-Nun - aimait rsider Barba, village de Ahmim qui tait une des maisons antiques de la Sagesse qui portaient des peintures merveilleuses avec dtranges figures qui accroissent la foi du croyant et la brutalit de limpie et on dit que lui fut ouvert l un chemin de connaissance par voie dintronisation comme wali et quil jouissait de prodigalits divines karamat. [footnoteRef:9] [9: op.cit. p. 185. ]

Dans un autre endroit il parle de Sakh qui tait un astrologue aveugle qui traitait du cours des toiles et leur interprtation, qui se faisait lire par un jouvenceau lascendant (ou le culminant) le Tale - pour rpondre aux questions quon lui posait (sur le destin). Ou encore il mentionne Maraya le Babylonien dont Abu Maasar, lastrologue, disait quil tait un astrologue (diseur) de bonne aventure et quil possde des livres sur les confessions, les nations, les pousailles et les mtamorphoses[footnoteRef:10]. Al-Qifti sarrte aussi pour parler de Muhreg al-Damir, le dvoileur des consciences, qui avait le don occulte de rvler les penses et les secrets des curs. [10: o.p.cit. p. 322]

Malgr tout le bon sens reste l, dans un dialogue entre un magicien astrologue et un sufi, les choses sont remises leur place. Cest le cas de MashaAllh, lastrologue juif quiavait une grande chance dans les arcs de locculte - ashum al-Gayb [footnoteRef:11]- et on raconte que Sufian al-Tawri (m. 161/778) [footnoteRef:12] trouva MashaAllh et lui dit tu crains Saturne et moi je crains le Seigneur de Saturne, toi tu espre en Jupiter et moi jespre en le Seigneur de Jupiter, toi tu es motiv par les augures istisarat- et moi je suis motiv par les consultations saintes de Dieu istiharat.[footnoteRef:13] [11: Littralement la flche de locculte quon pourrait traduire par arc de locculte, terme de lastrologie arabe signifiant les distances entre les astres qui dlimitent le thme astral. Larc de locculte est calcul par les astrologues en soustrayant la distance du soleil de celle de la lune et en y additionnant la valeur de lascendant de jour. Si cest de nuit on calcule en soustrayant la distance de la lune de celle du soleil et en rajoutant la valeur de lascendant de nuit. Un ouvrage de magie et de divination existe sous ce titre Sahm al-Gayb dans la Bibliothque des manuscrits de lUniversit de Princeton crit par Saraf al-Din b. Salah Kawkabani, un inconnu, dont lditeur suppute quil serait du 17me ou 18me sicle. Pour une description du contenu voir W. Ahlwardt: Verzeichnis der arabischen Handschriften, n 4237. Voir aussi Hitti, P. Garrett coll., 943; Brockelmann, C. GAL, SII, 567 (10/2). ] [12: Un tabi, juriste et crivain. ] [13: o.p. p.315]

De son ct Ruzbehan soppose aux pratiques alchimiques et magiques. En expliquant les premiers versets de la sourate 31, Luqman, il dit:Le dit du Trs-Haut:Il y a des gens qui achtent le divertissement du hadith est une allusion la qute de la science de la philosophie[footnoteRef:14] que ce soit la science de llixir ou de la magie ou des potions magiques narangiyyat- et les vanits des hrtiques zanadiqat - et leurs insanits car tout cela est cause dgarement[footnoteRef:15]. [14: Baqli classe sous le nom de philosophie la magie et ses pratiques. Cela nest pas sans rappeler ] [15: Arayess, vol. II, p. 805]

Mais il introduit une nuance quant au rejet de la magie en commentant la sourate 26 Al-Suara - 50-51Ils disent: Il n'y a pas de mal ! Car c'est vers notre Seigneur que nous retournerons. Nous convoitons que notre Seigneur nous pardonne nos pchs pour avoir t les premiers croire. ...Ils disent cela parceque, lorsquils purent regarder la contemplation du Vrai, lpreuve leur devint facile surtout quils avaient lambition darriver Lui grce sa satisfaction et son pardon, suivant ses paroles: nous convoitons que notre Seigneur nous pardonne nos pchs. Leurs pchs sont leur voilement par la magie de la vision de Ses subtilits qui sont le miroir du mystre de la proto ternit et sils avaient trouv en vrit la magie il ny aurait pas de faute mais la faute vient du fait de se fermer au Vrai. Ibn Ata a dit celui qui lie sa contemplation au vrai accepte de supporter avec elle tout ce qui lui survient quil soit aimable ou hassable. Ne vois-tu pas comment les magiciens lorsque leur contemplation fut ralise dirent il ny a pas de mal?[footnoteRef:16] [16: Arayess vol.II, p.765 Il entend par l les magiciens de Pharaon lesquels, voyant les prodiges de Mose, crurent, tous magiciens quils taient.]

Par ailleurs, nous ne pouvons pas clore cette digression sans prendre en considration la position de limam Fakhreddine al-Razi (m.605/1209), dans son al-Tafir al-Kabir, ou Mafatihh al-Gayb - les cls de lArcane - lorsquil commente la sourate 72 Al Gin, 26, toujours au sujet de la magie [footnoteRef:17]: [17: Al-Tafsir al-Kabir, Ed. Al Azhar, Presses Al Bahiyya al-Misriyya, Le Caire 1938 (en dix volumes)]

C'est Lui] qui connat le mystre. Il ne dvoile Son mystre personne, sauf celui qu'Il agre comme Messager() Cela veut dire quil ninforme du mystre sauf celui quil agre comme messager et qui est un Messager. Lauteur du Kashaf [footnoteRef:18] a dit:il y a en ceci une rvocation des prodigalits (divines)-karamat - car ceux qui sont ajoutes les prodigalits, mme sils sont des lus agrs, ils ne sont pas des Messagers et Dieu a rserv les Messagers parmi ceux qui sont agrs pour quils soient informs propos du mystre. Il y a en cela une rvocation de la divination, de la magie et de lastrologie car ceux qui sy adonnent sont le plus loigns dtre agrs et ils sont du nombre des rprouvs. Wahidi [footnoteRef:19] a dit et cest une preuve que celui qui prtend que les astres lui indiquent ce quil en sera de la vie ou de la mort ou autre chose il a apostasi ce quil y a dans le Coran. Et sache qual-Wahidi admet les prodigalits et que Dieu puisse inspirer ses lus sur des vnements qui vont arriver dans le futur. [18: Il sagit de Abu al-Qasem Mahmud ibn Umar al-Zamahsari (m. 538/1144), un des grands Mutazilites] [19: Il sagit de Ali b. Ahmad b. Muhammad Ibn Ali al-Wahidi al-Nisaburi (m. 468/1075), un Safiite, auteur du tafsir Asbab al-Nuzul ]

Mais al-Razi va plus loin. Il admet que des devins et des diseuses de bonne aventure arrivent prdire avec exactitude lavenir et il conclue: Nous voyons cela dans ceux qui ont obtenu des inspirations vridiques et le cas nest pas rserv aux lus mais on peut trouver chez les magiciens eux-mmes quelquun qui soit ainsi. Nous voyons la personne dont larc de locculte sahm al-gayb[footnoteRef:20] - est au mme degr que son ascendant al-Tale [footnoteRef:21]- qui russit dans beaucoup de ses prdictions mme sil ment dans la plupart dentre elles. Et nous avons vrifi que les pronostics astrologiques sont conformes aux vnements et les rejoignent malgr quils disent des mensonges dans beaucoup de cas. Et mme si cela est (le fruit) dune contemplation sensible musahed hissiy dire que le Coran se contredit cest rvoquer le Coran et cela est vanit et nous savons que ce que nous venons de mentionner est linterprtation authentique, et Dieu est le plus connaisseur[footnoteRef:22]. [20: Ici lexpression est au singulier. ] [21: Le Taleest le signe astrologique qui prside au firmament lheure de la naissance et cest en consquence de ses donnes quest compos le thme astral. Le ponant lui est oppos.] [22: Ibid. ]

Ainsi, daprs ce commentaire, les pronostics divinatoires et les thmes astraux sont mentionns et accepts par le Coran au mme rang que les prodigalits divines[footnoteRef:23]. Il est clair que tant les acadmiciens que les exgtes frlent souvent lambiguit dans la manipulation des termes affrents la spiritualit et la vie intrieure des Sufis. Il est donc important de ne pas utiliser sotrisme dans son acception ambige. [23: Ibn al-Qayyim soppose qant lui la pratique de la divination astrologique et de la transmutation alchimique. Voir Livingston, John W. Ibn Qayyim al Jawziyyah: A Fourteenth Century Refutation of Occult Science in Islam. Journal of the American Oriental Society, vol. 91, January/March, 1971]

Cest ce que relve Kristin Sands lorsquelle note que malgr le fait que les Sufis de la priode classique utilisaient le terme dexotristes pour signifier les gens de lextriorit Ahl al-Zaher ou encore Ahl al-Rusum , ils ne sont pas appels sotristes (batiniyyun) car ctait un terme drogatoire appliqus ceux-l qui rejetaient le sens littral du Coran et les pratiques exotriques de lIslam, surtout les Ismailites. Aucun des Sufis quelle tudie, dit-elle, na rejet les aspects externes de la pratique et de la connaissance mais ils les ont considrs comme des conditions requises pour pntrer dans les domaines plus intrieurs[footnoteRef:24] . En gnral, par souci de clart, nous prfrerons utiliser les termes intrieur, mystique, anagogique, plutt qusotrique par fidlit la pense orthodoxe sufie et pour distinguer le Sufisme de la magie, de lalchimie et de lastrologie et de toute pratique occulte prsupposant une industrie sotrique[footnoteRef:25]. [24: SANDS Kristina Zahra, Sufi Commentaries on the Quran in Classical Islam. Routledge, London and New York 2006, pp.13 et ss. ] [25: Voir ELIAS Jamal J. qui partage ce point de vue dans Sufi tafsir Reconsidered: Exploring the Development of a Genre, University of Pennsylvania, p.41, consult en ligne: https://www.academia.edu/887650/Sufi_tafsir_reconsidered_Exploring_the_development_of_a_genre]