Niger - Région de Diffa

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292 139 Personnes dans le besoin 292 139 Personnes ciblées 1 29 263 Personnes atteintes au 31 mars 2021 126 838 901$ USD Requis 2 CONTEXTE La région de Diffa est située à l’extrême Est du Niger. Elle est limitée à l’Est par le Tchad, à l’Ouest par la région de Zinder, au Nord par la région d’Agadez et au sud par la Republique Federale du Nigéria. Elle couvre une superficie de 156 906 Km2 avec une population estimée à 763 000 3 habitants. Depuis 2015, la région subit les conséquences d’une crise sécuritaire sans précèdent née des attaques répétées des groupes armés non étatiques (GANE) principalement dans sa partie sud frontalière avec le Nigéria. Ces attaques ont créé des déplacements forcés de milliers de personnes et une perturbation du tissu social et la destruction des moyens de subsistance des populations. Aujourd’hui la situation sécuritaire est relativement calme mais très précaire. Cependant, le premier trimestre de l’année 2021 a connu un regain d’activités des GANE qui ont conduit trois attaques ayant ciblé des positions militaires dans la région. Cela montre une tendance à la dégradation de la situation sécuritaire déjà très fragile. Dynamiques des conflits Evolution du nombre d'incidents ayant un impact sur les activités humanitaires [1] Toutes les personnes dans le besoin dans la région de Diffa sont ciblées pour l'assistance. [2] A travers le Plan de Réponse Humanitaire 2021 [3] Source : INS 157 incidents ayant un impact sur les activités humanitaires en 2020 Niger - Région de Diffa Analyse situationnelle trimestrielle Au 31 mars 2021 CHIFFRES CLÉS ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Liwa Mondo Nokou Baga-Sola Abadam Bosso Bosso Gashua Geidam Kukawa Machina Damasak Monguno Yusufari Gudumbali Kablewa Toumour Gueskerou Chetimari Foulatari N'Guel-Beyli Goure Tesker ss ZINDER AGADEZ KANEM LAC YOBE BORKOU BORNO TIBESTI BARH-EL-GAZEL JIGAWA Komadugu Yobe N'Gourti N'Gourti N'Guigmi Goudoumaria Goudoumaria Maine Maine Saroa Soroa Mao Bol Diffa Diffa CHAD NIGERIA www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Décembre Novembre Octobre Septembre Août Juillet Juin Mai Avril Mars Février Janvier 16 8 17 12 2 16 12 14 19 11 15 15 Carte référentielle de Diffa. Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies.

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292 139 Personnes dans le besoin

292 139 Personnes ciblées1

29 263 Personnes atteintes au 31 mars 2021

126 838 901$ USD Requis2

CONTEXTE La région de Diffa est située à l’extrême Est du Niger. Elle est limitée à l’Est par le Tchad, à l’Ouest par la région de Zinder, au Nord par la région d’Agadez et au sud par la Republique Federale du Nigéria. Elle couvre une superficie de 156 906 Km2 avec une population estimée à 763 0003 habitants.

Depuis 2015, la région subit les conséquences d’une crise sécuritaire sans précèdent née des attaques répétées des groupes armés non étatiques (GANE) principalement dans sa partie sud frontalière avec le Nigéria. Ces attaques ont créé des déplacements forcés de milliers de personnes et une perturbation du tissu social et la destruction des moyens de subsistance des populations.

Aujourd’hui la situation sécuritaire est relativement calme mais très précaire. Cependant, le premier trimestre de l’année 2021 a connu un regain d’activités des GANE qui ont conduit trois attaques ayant ciblé des positions militaires dans la région. Cela montre une tendance à la dégradation de la situation sécuritaire déjà très fragile.

Dynamiques des conflits

Evolution du nombre d'incidents ayant un impact sur les activités humanitaires

[1] Toutes les personnes dans le besoin dans la région de Diffa sont ciblées pour l'assistance.[2] A travers le Plan de Réponse Humanitaire 2021[3] Source : INS

157 incidents ayant un impact sur les activités humanitaires en 2020

Niger - Région de DiffaAnalyse situationnelle trimestrielleAu 31 mars 2021

CHIFFRES CLÉS

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N'Gourti

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Goudoumaria

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Soroa

Mao

BolDiffa

Diffa Moussoro

Massakory

CHAD

NIGERIA

Niger: Reference map of Diffa

Creation date:

Data soures:

Paper size:

Disclaimers

OCHA, ESRI, UNCS, DCW, IGNN

A4

The boundaries and names shown and the designations used on these maps do not imply official endorsement or acceptance by the United Nations.

02/05/2018

0 50 100km

!̂ National capital!!! Admin1 capital! Main town

INTERNATIONAL BOUNDARIES

ADMIN1 BOUNDARIES

Main road

Secondary road

Local road

River

Admin2 boundaries

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sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux.

DécembreNovembreOctobreSeptembreAoûtJuilletJuinMaiAvrilMarsFévrierJanvier

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2

16

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Tillabéri

Tahoua

Dosso

N I G E R I A

M A L I

B U R K I N A F A S O

B E N I N

ABALA

TERA

KOLLO

OUALLAM

SAY

FILINGUE

TORODI

TILLABERI

BANIBANGOU

GOTHEYE

AYEROU

BANKILARE

BALLEYARA

Niamey

Fleuve N

iger

Carte référentielle de Diffa. Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies.

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Région de Diffa-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 02

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sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux.

En 2020, la région de Diffa a connu 201 incidents sécuritaires dont plus de 70% ont affecté les civils4. Au premier trimestre 2021, déjà 15 incidents affectant des civils ont été enregistrés sur un total de 355. Beaucoup d’autres types d’incidents ont été rapportés dont des attaques sur des actifs humanitaires (vol d’ambulance et le pillage du CSI de Chétimari), l’attaque sur un véhicule de la CENI, le sabotage de l’alimentation en électricité de la ville de Mainé Soroa, l’explosion d’un engin explosif improvisé (EEI) à Garin Dogo (Gueskérou) suite à sa manipulation par des femmes.

Néanmoins, depuis l’attaque de Toumour à la mi-décembre 2020, la région n’a pas connu d’importants chocs sécuritaires susceptibles d’entrainer des mouvements des populations jusqu’aux récentes attaques dans les nord-est du Nigeria. En effet, la région subit des effets négatifs de la dégradation de la situation sécuritaire au Nigéria avec les attaques des GANE sur Marte6, et Dikwa7 avec des incursions des GANE. Celles-ci se soldent généralement par de graves violations des droits humains : attaques, enlèvements pour demande de rançon, et déplacements forcés des populations à travers la Région.

Conflits et mouvements de populations

Des mouvements résultants de l’attaque de Toumour à la mi-décembre ont continué jusqu’aux mois de janvier et février 2021, où l’on a enregistré environ 1 794 personnes arrivées sur différents sites de la région. Cela a eu une incidence en partie en termes d’augmentation légère du nombre global des déplacés en situation de déplacement forcé dans la région Diffa. On dénombre environ 270 000 personnes en situation de déplacement forcés (74 621 ménages) dans la région. Les réfugiés nigérians représentent 47% (127 233 personnes), les déplacés internes environ 39% (104 588), les autres catégories représentant 24%8.

La région enregistre depuis le début de l’année de nouveaux flux en provenance du Nigeria où la situation sécuri-taire connait une nouvelle dégradation. Ainsi, de janvier à Mars 2021 environ 2 040 personnes en provenance du Nigéria se sont installées sur les sites de N’Guel Lamido et Chénal dans le département de Mainé Soroa. Pour la

[4] UNDSS[5] Ibid[6] https://www.reuters.com/article/uk-nigeria-security-idUSKBN29M04T[7] https://www.voaafrique.com/a/s%C3%A9rie-d-attaques-de-boko-haram-contre-l-arm%C3%A9e-dans-le-nort-est/4943757.html[8] Direction de l’état civil et des réfugiés (DREC), MAH/GC

N'Gourti

Diffa

N'Guigmi

Maïné Soroa

Goudoumaria

ZINDER

NIGERIA

Bosso

34K

6K100

697

8K

56K99K

6K

13K216

Nombre de PDI(au 28 février 2021)

Nombre de réfugiés(au 28 février 2021)xx

xx

Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. Source : MAH/GC, données en attente de vaildation.

Evolution du nombre de PDI par mois en 2020 - 2021

PDI et réfugiés de 2019 à 2021

PDI Réfugiés

100K

120K

Fév.Janv2021

Déc.Nov.Oct.Sept.AoûtJuil.JuinMaiAvr.MarsFév.Jan.2020

202120202019

105K103K111K

127K127K121K

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Région de Diffa-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 02 03

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toute première fois, la perception de taxes forcées par les GANES a été évoquée, entre autres, comme motif de déplacements pour personnes arrivant des iles du Lac Tchad.

Avec ces déplacements forcés, la vulnérabilité des population déjà fragiles, s’exacerbe notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, la protection, les abris et biens non-alimentaires. A cela, s’ajoutent également les incendies à répétition ; principalement dans les sites des déplacés à Gagamari, Diffa, Lada, Toumour, N’Guigmi, et Blabrine.

Déficits et contraintes structurels préexistants

La population de la région de Diffa est très jeune (52,81% ont moins de 15 ans) et est caractérisée par une forte croissance démographique avec un taux d’accroissement de 4,8%9, largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 3,9% à cause d’un indice de fécondité de la région estimé à 6,4 enfants par femme10. En outre, la pauvreté touche 58,11% des habitants de la région.

L’élevage et l'agriculture occupent une place de choix dans l’économie régionale avec respectivement 95%11 et 57% de la population12 représentent les activités principales dans la région de Diffa. Malgré le régime industriel qui s'est installé depuis un certain nombre d'années avec l’avènement de l’exploitation pétrolière l'accès aux services de base (santé et éducation), à l'eau potable et à l'électricité reste encore faible. Le conflit et les incursions des GANE ont créé une situation d'urgence avec des taux élevés de malnutrition et une insécurité résiduelle perma-nente. D’où un défi de développement social marqué dans un contexte extrêmement défavorable.

Malgré leurs places prépondérantes dans l’économie de la région, l’élevage et l’agriculture sont confrontés à des contraintes et déficits suivants : manque chronique de fourrager (10 années sur 12 sont déficitaires), une mauvaise distribution des points d’eau qui affecte les pâturages; la non-matérialisation de certains couloirs de passage des animaux surtout le long de la Komadougou, un déficit alimentaire chronique dû principalement à la faible pluviosité et la pauvreté des sols dunaires et leurs lessivages13.

À cela s’ajoute également un déficit du niveau d’instruction scolaire au sein de la population de la région de Diffa qui s’élève a 62,7% de la population et un niveau de handicap de 2,5% avec un croit annuel du nombre de personnes en situation de handicap est de 7,8%14 . En outre, la région de Diffa est aussi confrontée à la crise de vulnérabilité de la femme et de l’enfant. Environ 1/3 des enfants de 5 à 14 ans participent à l'activité économique même si cela est contraire à la législation en vigueur. Les cas de violences faites aux femmes et aux enfants se manifestant à travers les mariages précoces ou forcés, les violences physiques et sexuelles. Plus d’un tiers (35 %) ont été des victimes d’actes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles représentent plus d’un tiers des femmes de 15 à 49 ans non célibataires avec le déni de ressources et d’opportunités15.

Perturbation des marchés et de la productivité

Dans région de Diffa, le conflit armé et les opérations militaires contre les GANE suscitent des tensions locales et exacerbent les violences intercommunautaires autour de l’accès aux ressources. La région est confrontée des incursions des GANE et des mesures comme la prolongation de l’état d’urgence mis en place en février 2015 et

[9] https://www.stat-niger.org/wp-content/uploads/2020/05/Monographie_Regionale_Diffa.pdf[10] http://www.plan.gouv.ne/uploads/documents/PDES-2017-2021.pdf[11] http://www.initiative3n.ne/uploads/documents/Niger-CPRPPROLAC.pdf[12] https://www.stat-niger.org/wp-content/uploads/2020/05/Monographie_Regionale_Diffa.pdf[13] Ibid[14] Ibid[15] http://www.initiative3n.ne/uploads/documents/Niger-CPRPPROLAC.pdf

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qui introduit des interdictions sur certaines activités commerciales. De plus, les restrictions d’accès aux îles du Lac Tchad et des abords de la Komadougou Yobé ont entrainé une baisse de la productivité.

La production et la commercialisation du poivron ont été impactées par la situation sécuritaire et d’autres aléas tels que les inondations des cultures par les eaux de la Komadougou et la pression parasitaire des cultures qui empêchent cette chaine de valeur prioritaire de prospérer16. En outre, plusieurs aménagements hydroagricoles restent non exploités du fait de l’insécurité. La pêche se pratique à petite échelle et permet à peine à certains ménages de se procurer des revenus pour satisfaire leurs besoins vitaux.

Selon les constats des acteurs de la sécurité alimentaire, depuis janvier 2021, les marchés sont bien approvisionnés en denrées suite à l’ouverture de la frontière avec le Nigéria. On y constate également la présence des produits maraichers produits localement dans les zones à potentialités maraichères de la région. Les restrictions liées aux mesures de lutte contre la pandémie du COVID-19 ont également pesé sur les transactions commerciales avec le Nigéria.

Perturbation des services sociaux essentiels de base

La situation sécuritaire continue d’être une source majeure de perturbations des services sociaux dans les zones affectées de la région. Plusieurs centres de santé restent encore non fonctionnels tandis que de nombreuses écoles ont fermé du fait de l’insécurité. A titre d’exemple, 10 écoles ont fermé dans le département de N’Guigmi depuis le début de l’année. En outre les actes de sabotage des pylones électriques notamment dans le département de Mainé Soroa pourraient priver les populations de l’électricité avec des dommages pour l’économie régionale.

Plusieurs sites d’infrastructures hydrauliques ont connu des vols des pompes immergées ou de panneaux solaires privant ainsi de centaines de ménages de l’accès à l’eau potable. Le pillage des cantines scolaires, des Centres de santé intégrés (CSI) ainsi que le vol d’ambulance sont autant d’actes qui ont impacté l’accès des populations aux services sociaux de base au cours de ce trimestre.

Insécurité alimentaire et perte des moyens de subsistance

[16] https://reca-niger.org/IMG/pdf/note1_marches_poivron_diffa_avril_2020.pdf

Situation projetée - Juin/Août 2021 Situation courante - Octobre/Décembre 2020

N'Gourti

Diffa

N'Guigmi

GoudoumariaMaïné Soroa Bosso

Diffa

N'Guigmi

GoudoumariaMaïné Soroa Bosso

N'Gourti

Source: Gouvernement, Cadre Harmonisé (CILSS) Date de création: 8/4/2021

Phase 1 (Aucune/Minimale)

Phase 2 (Sous pression)

Phase 3 (Crise)

Phases de Sévérité(Population en situation difficile)

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Région de Diffa-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 04 05

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La crise sécuritaire limite l’accès aux ménages pour les actions humanitaires surtout dans la région de Diffa où prévaut une insécurité alimentaire de crise qui va persister jusqu’en mai 202117. Les résultats du dernier Cadre Harmo-nisé janvier-mars 2021, indiquent que 148 628 personnes dans la région de Diffa sont en crise d’insécurité alimentaire, une augmentation de 77% par rapport à la période précédente d’octobre-décembre 2020. Tous les départements de la région ont une partie de leurs populations en situation de crise et d’urgence alimentaires (CH phase 3+). Dans tous les départements de la partie sud de Diffa, la situation alimentaire qui y prévaut est une insécurité alimentaire de crise.

Néanmoins, on observe une forte concentration dans les départements de Diffa où les proportions des personnes en insécurité alimentaire sévère atteignaient au moins 20% de leurs populations. Ce département a plus de 43% (16 695 / 184,436 personnes) de l’ensemble des populations en situation d’insécurité alimentaire. Ce sont des hommes et des femmes ayant un déficit alimentaire caractérisé par une consommation alimentaire pauvre et faible-ment diversifiée, et d’enfants de moins de 5 ans marqués par des déséquilibres entre le poids et la taille.

Les ménages se trouvant dans cette situation alimentaire préoccupante se caractérisent aussi par l’adoption de stratégies de survie ayant des conséquences négatives sur leur situation alimentaire et leurs moyens d’existence. Ils ont été affectés par d’importants déficits de productions agropastorales, des chocs comme les inondations survenues en 2020 et les effets de l’insécurité, avec le dysfonctionnement des marchés et les restrictions des mouve-ments des personnes et leurs biens.

La situation alimentaire projetée en juin-août 2021, qui coïncide avec la période de soudure, la prévalence de l’insécu-rité alimentaire pourrait persister au niveau sévère ou crise et urgence avec une augmentation du nombre de départe-ments et de la proportion des personnes touchées. Le nombre projeté de personnes en situation de crise alimentaire durant cette période est de 368,873, soit près de 100% d’augmentation18.

Les facteurs qui concourent à cette situation sont surtout une persistance de l’insécurité et ses impacts négatifs sur la disponibilité et les prix des produits alimentaires sur les marchés, une insuffisance de la réponse aux effets des inondations en 2020, la persistance des effets négatifs de la pandémie de la COVID-19.

Malnutrition et épidémie

[17] https://fews.net/fr/west-africa/niger/key-message-update/march-2021[18] Ibid

N'Gourti

Diffa

N'Guigmi

GoudoumariaMaïné Soroa Bosso

Diffa

N'Guigmi

GoudoumariaMaïné Soroa Bosso

N'Gourti

Admissions cumulées en malnutrition aigue modérée Admissions cumluées en malnutrition aigue sévere

8 182 cas de MAM 4 703 cas de MAS

Source: DRSE (MDO) Date de création: 9/4/2021

100 - 300

> - 600

301 - 600

# cas cumulés

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N'Gourti

Diffa

N'Guigmi

Goudoumaria Maïné Soroa Bosso

XX

XX

# cas de rougeole

# cas de meningite

35 5

5

3

2

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12

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Source: DSRE (MDO) Date de création: 8/4/2021

Région de Diffa – Situation épidémiologique – Semaine 12 (au 28 mars 2021)

Les résultats de l’enquête SMART conduite en août-septembre 2020 ont révélé que la région de Diffa a une préva-lence de la Malnutrition Aigüe Globale de 19,3%, ce qui est supérieur à la moyenne nationale, soit 12.7% selon sur l’indice poids-pour-taille. Cette prévalence est la plus élevée du pays. En ce qui concerne la prévalence de la MAS, la région de Diffa a enregistré 5,3%, deuxième plus élevé âpres Tillaberi et est également supérieure à la moyenne nationale (2.6%). Pour ce qui est de la prévalence de la malnutrition chronique, la région a enregistré 33,4%, dépas-sant le seuil défini par l’OMS (30%), mais est inférieur à la moyenne nationale (45,1%).

En ce qui concerne l’anémie globale, Diffa a enregistré un taux de 50,3 % chez les enfants de 6 à 59 mois, alors que la moyenne nationale est de 63,3% et le seuil élevé de l’OMS, 40%.

Pour les autres maladies à potentiel épidémiologique, les chiffres des maladies à déclaration obligatoire de la douzième semaine de l’année 202119 font état d’un cumul de 26 cas de rougeole pour un décès, 43 cas de ménin-gite sans décès. Pour ce qui est de la malnutrition, la région a enregistré un cumul de 8 182 cas de MAM sans décès et 4 703 cas de MAS sans décès.

[19] Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP), MDO

26 cas de rougeole 43 cas de méningite

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Accès humanitaire

Les contraintes liées à l’accès persistent toujours dans la région. Les incidents liés aux EEI continuent de constituer un défi majeur pour l’accès humanitaire dans un contexte marqué par la seconde vague de la pandémie de COVID-19. En outre, les attaques sur les infrastructures privent les populations dans le besoin de l’accès aux services sociaux de base. Face à ces défis et malgré les contraintes sécuritaires, les acteurs humanitaires continuent d’assister les populations dans le besoin. Enfin, la note verbale obligeant les organisations à utiliser les escortes armées continue d’impacter les programmes humanitaires et plus particulièrement ceux implémentés par les Nations unies.

Tendances des facteurs

L’évolution de la situation humanitaire dans la région de Diffa dépendra de celle de la situation sécuritaire qui, pour le moment affiche un calme précaire. Jusqu’en janvier 2021, ce calme se justifiait entre autres par la présence des eaux de la Komadougou mais également aux opérations militaires. Le retrait de la Komadougou favorisera des incursions des GANE et avec des impacts négatifs sur les moyens de subsistance des populations et de possi-bles graves violations des droits humains.

La multiplication de ces incursions et les enlèvements qui s’en suivent pourraient dissuader les personnes en situ-ation de déplacements forcés à retourner dans leurs milieux d’origine et cela entrainera le maintien du statu quo. Dans le pire des cas, on assistera à d’autres mouvements de populations qui viendraient accroitre les besoins humanitaires. Les nouveaux flux observés en provenance du Nigéria confortent cette hypothèse.

La région n’est pas à l’abri d’une autre inondation consécutive à la crue de la Komadougou Yobé. Cela aura pour conséquence d’accentuer la vulnérabilité des ménages aussi bien les populations hôtes que déplacés dans un contexte sécuritaire très volatile.

La région pourrait connaitre des investissements à moyen et long terme dans le cadre des initiatives de stabili-sation (PAT et autres projets). Toutefois, il faut reconnaitre que la volatilité de la situation sécuritaire constituera

Tesker

Gouré

Diffa

N'Guigmi

Maïné Soroa Bosso

Bosso

Goure

Tesker

Termit Kaobou

Ngourti

Ngourti

N'Guigmi

Goudoumaria

Goudoumaria

Zinder

Agadez

Tchad

NigeriaDate de création: 13 Avril 2021 Sources: UNOCHA, UNDSS, Gouvernement

Chef-lieu de département

Départements en etat d’urgence

Axe accessible sous condition de sécurisation (Patrouille/ escorte en cas de dernier recours)

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Région de Diffa-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 08

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un défi à la mise en œuvre de ces initiatives. En effet, certaines zones de la région n’offriront pas de garantie sécuritaire suffisante pour la mise en œuvre d’actions autres que l’assistance d’urgence.

COORDINATION HUMANITAIRE

Dans l’ensemble, les groupes sectoriels fonctionnent normalement malgré quelques irrégularités dans les réunions. Ces irrégularités sont souvent la conséquence du télétravail et de la faible connexion de l’Internet qui rendent difficiles les réunions en ligne.

Au niveau de la coordination intersectorielle, aucune évaluation conjointe n’a été conduite au cours du premier trimestre 2021. Toutefois, faisant suite à la dernière mission de ECHO, les acteurs RRM réfléchissent à la possi-bilité de conduire des évaluations conjointes. Une évaluation conjointe des réponses sur les sites des déplacés sera également discutée au sein de l’inter secteur avec l’amélioration des analyses sectorielles pour permettre une meilleure maitrise des gaps dans les prochains mois.

ANALYSE INTERSECTORIELLE ET MULTISECTORIELLE

Personnes dans le besoin et sévérité des besoins intersectoriels

292K Personnes dans le besoin20

[20] Méthodologie de calcul du PIN sectoriel propre aux secteurs. Estimation du PIN intersectoriel global selon la méthodologie JIAF (Joint Intersectoral Analysis Framework)

N’Gourti

N’Guigmi

BossoDiffa

Mainé SoroaGoudoumaria

Date de création: 8/4/2021

Sévérité des besoins (situation globale)

Sévérité des besoins: PDI

Sévérité des besoins: Communautés hotes

Sévérité des besoins: réfugiés

Sévérité des besoins: rétournés

Non Concerné par l’exercice

Echelle/classe 1 2 3 4 5

SeveritéAucune/

MinimaleStress Severe Extreme Catastrophique

EDUCATION

PROTECTION

SANTE

NUTRITIONSEC. ALIMENTAIRE

EHA

ABRIS

148K

369K

118K

88K

256K

506K

311K

EDUCATION

PROTECTION

SANTE

NUTRITIONSEC. ALIMENTAIRE

EHA

ABRIS

29K

1K

x

10K

20K

21K

x

86K

322K

95K

74K

221K

256K

190K

PERSONNES DANS LE BESOIN

PERSONNES ASSISTÉES PERSONNES CIBLÉES x = DONNÉES NON DISPONIBLES

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Région de Diffa-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 08 09

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée

sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux.

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sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux.

En 2021, le nombre de personnes dans le besoin dans la région de Diffa représente 8% du nombre total des personnes dans le besoin au Niger, soit 39% de la population de la région. Au total, 98% des ménages dans le besoin présentent des besoins multisectoriels dont 5% ayant des besoins extrêmes. La présence prolongée des acteurs humanitaires dans la région de Diffa pourrait contribuer à expliquer cette faible proportion des besoins multisectoriels extrêmes.

La proportion des ménages présentant des besoins varie selon les secteurs. Par exemple, pour les besoins en sécurité alimentaire, la proportion des ménages présentant des besoins dans ce secteur est de 35%, en deça de la moyenne nationale qui est de 41%. Par contre, pour ce qui est des besoins en abris et biens non alimentaires (ABNA), la proportion de la région (67%) dépasse de loin la moyenne nationale (31%) ; de même pour le secteur de l’éducation où l’on constate que 82% des ménages présentent des besoins dans ce secteur contre une moyenne nationale de 64%. Il est important de noter que les populations en déplacement dans la région (PDI, réfugiés, retournés) constituent près de 50% de toutes les personnes en déplacement à l’intérieur du pays.

Réponse et gaps intersectoriels

La réponse en 2021 priorise et cible des groupes de personnes vulnérables que la communauté humanitaire peut atteindre de manière réaliste et en toute sécurité. Il s’agit d’apporter de l'assistance et répondre aux besoins spéci-fiques des femmes, filles, hommes et garçons, et des groupes vulnérables spécifiques tels que les personnes âgées, les enfants de moins de cinq ans et les personnes handicapées qui ont été déplacées ou qui vivent dans des communautés d'accueil avec des vulnérabilités accrues. La réponse intersectorielle est fournie selon les modalités les plus appropriées. L'ensemble des personnes ciblées par l'aide humanitaire cette année représente une augmentation de 6% par rapport à l'objectif de 2020 avant l’apparition de la COVID-19. Le montant financier de 149.6 millions de dollars américains est nécessaire pour apporter la réponse à 0,4 million de personnes et atteindre les objectifs stratégiques tels que définis dans le HRP 2021 pour ce qui concerne la région de Tillabéri.

Personnes ciblées et assistées au 31 mars 2021

29 263 Personnes assistées

Au cours du 1er trimestre 2021, 29 263 personnes dans la région de Diffa ont pu bénéficier d’une assistance humanitaire dans au moins un secteur, ce qui représente 9% des populations ciblées. Les secteurs qui ont fourni le plus d’assistance à ces populations sont les secteurs de l’éducation, l’Eau hygiène et assainissement et la sécurité alimentaire.

Les nouveaux déplacements enregistrés au cours du trimestre ont sans aucun doute augmenté le nombre de personnes dans le besoin. A titre d’exemple, les évaluations RRM réalisées à Mainé Soroa en février et mars, consécutives au mouvement des populations venues du Nigéria et installées dans la commune de Mainé ont révélé des besoins urgents en abris et EHA (latrines).

EDUCATION

PROTECTION

SANTE

NUTRITIONSEC. ALIMENTAIRE

EHA

ABRIS

148K

369K

118K

88K

256K

506K

311K

EDUCATION

PROTECTION

SANTE

NUTRITIONSEC. ALIMENTAIRE

EHA

ABRIS

29K

1K

x

10K

20K

21K

x

86K

322K

95K

74K

221K

256K

190K

PERSONNES DANS LE BESOIN

PERSONNES ASSISTÉES PERSONNES CIBLÉES x = DONNÉES NON DISPONIBLES

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PRÉVISIONS

• Le retrait des eaux de la rivière Komadougou Yobé constitue un facteur de vulnérabilité de la région en ce sens qu’il offre plus de mobilité aux GANEs qui pourraient multiplier les incursions. Cette hypothèse se confirme dans une certaine mesure au regard des incidents enregistrés au cours du trimestre. En effet de janvier à mars 2021, trois (3) attaques des GANEs ont eu lieu à Diffa, Mainé, et Bosso.

• Les mouvements des populations pourraient continuer au gré de l’évolution de la situation sécuritaire notam-ment dans les pays voisins où des flux ont été observés au cours du premier trimestre.

• Les incursions répétées des GANEs dans la bande sud de la région pourraient s’intensifier du fait du retrait des eaux de la Komadougou Yobé.

• Une bonne dynamique de recherche de solutions durables au profit des populations vulnérables s’installe et se renforcera dans la région avec de nouveaux projets et initiatives de développement (PROLAC, PAT, PAM/UNICEF/BMZ, NEXUS, Programme de réinsertion, partenariat stratégique entre le PAM et l’Université pour la régénération naturelle assistée, etc.).

• L’accès aux services sociaux de base se verra améliorer dans certaines zones fortement affectées par l’in-sécurité grâce entre autres à des initiatives à moyen terme (Projet de stabilisation du PNUD et autres).

• Les conséquences de la pandémie COVID-19 continueront à peser sur la conduite des activités sur le terrain et probablement sur le financement.

• La reprise des activités pétrolières dans la région contribuera à la réduction du chômage des jeunes et procurera de revenus à de nombreux ménages.

RECOMMANDATIONS

• Suivre l’évolution de la situation sécuritaire dans les pays voisins afin d’anticiper son impact sur la région ;• Prévoir une communication avec les nouvelles autorités sur les questions de Nexus, de ciblage, du RRM pour

une compréhension commune et partagée de ces questions ;• Renforcer la stratégie de sortie RRM et le lien avec les groupes sectoriels ;• Renforcer la coordination intersectorielle ;• Conduire une auto-évaluation des groupes sectoriels afin de tirer les meilleures leçons qui pourraient

contribuer à améliorer le travail au sein des groupes ;• Conduire des évaluations RRM conjointes conformément aux nouveaux indicateurs ECHO ;• Répertorier les mécanismes de redevabilité existants et évaluer le niveau de leur fonctionnement ;• S’engager davantage dans l’opérationnalisation du NEXUS ;• Élaborer à temps un plan de contingence inondation pour anticiper les conséquences de la montée des eaux

de la Komadougou Yobé et des eaux de pluie qui font chaque année de nombreux sinistrés dans la région.