"Ni Sainte... Ni Folle...". Le monde en crise vu d'en haut

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Réflexion philosophique et spirituelle. La plus belle histoire d'amour de tous les temps.

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-I-

Le 30 Janvier 1959

endredi, jour de Vénus, planète de

l’amour ! Le temps est clément, la

météo annonce des températures qui

oscillent entre trois et quatre degrés. Le soleil

brille dans les petits villages du Cher.

Une petite fille arrive en ce monde après avoir

passé un peu plus de neuf mois dans le ventre

de sa maman, qui souffrira beaucoup pour

enfanter.

Selon certains professionnels de la santé,

généralistes ou psychiatres, ces grossesses un

peu longues sont révélatrices. L’enfant a du mal

à quitter la chaleur dans laquelle il évolue dans

le ventre de sa maman. Peur de la séparation,

appréhension du manque d’amour, découverte

d’un monde inconnu… ?

Ces enfants sont très sensibles.

V

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En grandissant, ils ont bien du mal à trouver

leur place, là où règnent injustice, mensonge et

froideur humaine.

Ils ont un ressenti très fort et surprennent leur

entourage par leurs réflexions, questions ou

attitudes qui font penser qu’ils sont… un « peu

particuliers ». Ce sont des autodidactes qui

vivent leur vérité intérieure profonde sans que

l’on puisse les influencer dans leurs pensées. Ils

ont besoin d’être eux-mêmes et montrent à la

fois, un tempérament déterminé et une écoute

attentive à la souffrance qu’ils rencontrent sur

leur chemin, que celle-ci les concerne ou non.

Ils ne se contentent pas de parler du besoin de

« panser le monde », ils sont aussi agissants

pour la cause qu’ils défendent. Être en

mouvement constamment, se sentir utile,

donner leur temps et leur amour, voilà ce

qu’est leur priorité sur terre. Ils défendent les

enfants et les personnes âgées car ils

s’identifient à eux très simplement et

revendiquent le droit à la parole de l’âme, à

laquelle ils font souvent référence. Ils n’aiment

pas se sentir démunis de leur liberté de pensée

et d’action. Ils ont le souci de la vérité et font

face à l’adversité avec courage. Là où ils se

trouvent, ils procurent la paix ou fuient les

tensions. Ils ont de l’humour et savent rire

d’eux-mêmes. Ils se sentent parfois isolés de

leur famille car ils ont conscience de ne pas

raisonner comme elle.

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Ils s’attristent des séparations amicales ou

affectives car pour eux tout doit être compris.

Les malentendus affectent profondément leur

sensibilité. Ils ont du courage au travail et sont

inventifs.

Ils possèdent divers talents qui les rendent

autonomes et responsables de leurs

engagements, qu’ils ne réfutent jamais. Quand

une mission leur est confiée, ils l’assument avec

souci de perfection et ne relâchent jamais leurs

efforts. Ils savent comment retrouver leur

énergie pour continuer leur chemin. Ils ne

comptent pas sur les autres, même s’ils savent

demander de l’aide en cas de grosses

difficultés, mais les autres peuvent compter sur

eux. Ils ont besoin d’apprendre en permanence.

Ils ne se sentent ni homme, ni femme et

pratiquent des activités tant masculines que

féminines. En amour, ils sont entiers. Ils

aiment, ne s’imposent pas et se contentent

facilement car leur priorité est de donner, pas

de recevoir. Ils souffrent quand ils ne peuvent

aimer librement. Ils n’hésitent pas à témoigner

pour les causes de la justice, car accepter

l’injustice pour eux est synonyme de mort

spirituelle intérieure. Ils dérangent par leur

gentillesse déterminée et sont adulés ou

critiqués. Ils se ressourcent auprès de la nature

et de la solitude. Ils sont toujours à la recherche

de ce qu’ils peuvent faire pour le mieux-être du

monde et investissent beaucoup en ce sens.

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Ce bébé fille, attendu garçon, est le troisième

d’une fratrie de cinq enfants. Deux filles ont

déjà vu le jour, on attend un garçon de pied

ferme. Son prénom est tout trouvé, tout est prêt

pour l’accueillir. La maman accouche à la

maison entourée de deux belles sœurs, du papa

et du Docteur Girard, un homme dont le

charisme est reconnu de tout le village. Il aura

bien du mal à faire comprendre à ce bébé de

presque cinq kilos qu’il est temps pour lui de

montrer son anatomie. Epuisée par les efforts

et déçue d’entendre pleurer une fille, la maman

laissa le docteur lui trouver un prénom. Il

consulta le calendrier catholique et décida :

― Elle s’appellera Martine!

Cette petite fille a l’apparence d’un enfant d’un

mois et ses yeux sont déjà grands ouverts. Très

vite, elle montre une hypersensibilité qui lui

vaudra d’être baptisée « larme à l’œil », dès son

entrée à la petite école, surnom qui la suivit

très longtemps. Obéissante, d’une grande

douceur, sa maman lui dira bien souvent à l’âge

adulte, qu’elle a su se faire pardonner d’être

une fille par toutes ses qualités. Son

tempérament déterminé mais chaleureux, son

intelligence particulière et sa gentillesse en

feront une petite fille très facile à élever, dont

on dira souvent : « cette gamine là, elle n’est

vraiment pas comme les autres !» Vers l’âge de

sept ans, elle couvre sa tête d’une serviette de

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toilette et dit qu’ « avant, elle était religieuse ».

On décèle d’ailleurs chez elle une attirance

pour la foi qui lui valut d’entrer dans une école

religieuse qui ne lui laissera que de mauvais

souvenirs. Ses parents, ses frères et sœurs

comptent beaucoup pour elle, même si à

plusieurs périodes de sa vie, elle s’est sentie

incomprise par eux.

Sa clairvoyance se développe et elle surprend

de plus en plus les siens, particulièrement dans

les situations de dangers. Lorsqu’elle entend la

sirène des pompiers de son village natal, elle

est souvent capable de décrire avec précision,

l’endroit, les causes et les dégâts de l’accident

qui vient de se produire.

Elle a une douzaine d’années, lorsqu’elle est sur

le chemin de retour de l’école. Elle est

accompagnée de sa petite sœur. Le soleil brille

en ce jour de fin juin et des avions s’entraînent

à voltiger pour la représentation du quatorze

juillet, qui aura lieu dans quelques jours.

Regardant les avions dans le ciel, elle

s’empresse de dire que l’un des deux va

s’écraser ! Et c’est en effet ce qui se produisit…

Devenue femme, sa clairvoyance n’a cessé de

s’accomplir et, à dix-neuf ans, elle choisit de la

mettre à la disposition des autres. Elle

rencontre une grande dame de la numérologie,

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Madame Catherine Jan, demeurant sur Paris

qui est alors âgée de quatre vingt quatre ans.

Cette dame la prend en sympathie et lui

transmet son savoir. Elle détecte chez Martine

des aptitudes et lui déclare :

― « Ce n’est pas de la numérologie que tu dois

faire dans ta vie. Tu as la clairvoyance en toi.

Tu n’as besoin d’aucun support pour voir et

comprendre les situations qui se présenteront à

toi. »

Peu de temps après cette grande rencontre, le

décès d’un proche avec lequel la

communication verbale était rendue impossible

compte tenu de son handicap mental et

physique fût déterminant. Cette présence qui

n’était plus physiquement, allait transformer

son existence.

Quelques jours après sa disparition, alors

qu’elle était seule, elle l’entendit lui murmurer

à l’oreille :

― « Je suis heureux maintenant, je ne souffre

plus, je suis bien ! Ne sois plus triste, va et dis à

tous que la vie existe après la mort et que nous

sommes libérés. »

C’est alors que la vie et la mort sont devenues

pour elle un programme familier et naturel où

se confondent réalité et espérance. Elle

comprend qu’elle tient sa clairvoyance de la foi

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qui l’anime depuis toujours et décide de s’en

accommoder avec détermination.

Du jour au lendemain, elle organise des

réunions publiques au cours desquelles elle

parle de l’au-delà sans folklore, avec une

simplicité que les journalistes sauront lui

reconnaître dans chacun de leur article. « Déjà

vécu, paranormal, surnaturel ? » Elle parcourt

les rues de ville en ville. Des messages d’amour,

d’espérance et de paix rapportés par des

personnes ayant rejoint l’au-delà sont remis

aux participants qu’elle rencontre pour la

première fois.

Certains représentants de la presse télévisée lui

offrent l’occasion de faire parler d’elle en

participant à des émissions très prisées

relevant du domaine de la parapsychologie.

Elle refusera à chaque fois car, en contrepartie

de paraître à une heure où l’audimat est au

maximum, il lui est demandé de « faire

semblant d’entrer en contact avec des esprits

très connus, pour exemple avec Napoléon

Bonaparte ! Il lui aurait suffit d’un brun

d’audace et d’une couche de malhonnêteté pour

faire tourner une table qui aurait été mise

spécialement à sa disposition pour l’occasion.

Les journalistes de la presse télévisée

n’hésiteront pas, en effet, à lui déclarer :

« Il ne faut pas vous offusquer de cela, Madame

Menneteau, les gens ont besoin de

spectaculaire et de sensationnel ! »

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Les émissions à sensations surnaturelles sont

plus que jamais d’actualité. Mais Martine

regrette que l’on adresse au monde, des images

qui le leurrent, l’impressionnent, l’éloignent du

beau, du vrai et surtout de toutes les talents

« naturels » qui sont mis à sa disposition

depuis toujours.

Elle donne aussi des consultations privées au

cours desquelles elle s’efforce de redonner

espoir et confiance aux personnes cherchant

leur chemin. Elle milite contre ceux et celles

qu’elle appelle : « les charognards du

désespoir », qui promettent la chance au tiercé,

le travail rêvé, le retour de l’être aimé…

moyennant quelque argent en échange de

rituels artificiels ! Chez elle, pas d’odeur

d’encens, de chouette sur l’épaule ou de gri-gri,

juste une paix qui donne envie de se remettre

au volant de sa vie dans un élan de confiance.

Son papa et sa tante, la sœur de celui-ci, sont

ses confidents ! Ils sont croyants. Son papa ne

pratique pas, mais il fait chaque soir une prière

avant de s’endormir. En mille neuf cent quatre

vingt un et en hiver mille neuf cent quatre vingt

quatre, elle reçoit ses premiers messages

prophétiques. Prémices d’une longue série…

Ses confidents lui conseillent de ne pas les

divulguer, car ils connaissent sa sincérité et

veulent lui éviter de souffrir d’erreurs de

jugement. Ensemble, ils parlent beaucoup du

mystère de la vie, de la mort, évoquent Dieu,

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les prophètes et échangent sur les messages

qu’elle reçoit.

Son papa et sa tante la mettent en garde :

― « Ma petite fille, quoi qu’il arrive dans ta vie,

prends du recul avec l’église, s’il le faut, mais ne

te détourne jamais de Dieu ! »

Ils avaient tous les deux raison. Les années ont

passé mais son écoute et sa disponibilité pour

les autres sont restées intactes.

Après la mort de ses confidents, les messages

spirituels continueront de peupler l’univers de

Martine, plus ou moins régulièrement.

Vingt ans plus tard, elle eut envie de partager

cette foi qu’elle ne pratiquait pas avec son

église. Elle répondit donc à une de ces

annonces qui recherchaient des bénévoles pour

œuvrer au sein de la liturgie et de la catéchèse.

Organiste de surcroît, c’est avec bonheur

qu’elle animait musicalement les offices

dominicaux. Le Père Mario, qui était là depuis

peu et pour une courte durée, était heureux de

voir son église se remplir chaque dimanche un

peu plus. Entourée de quelques amis, une

chorale se créa qui fit le bonheur des

paroissiens. Les homélies du Père Mario

étaient conformes à ce qu’il recherchait :

amener les âmes à l’amour de Dieu, qu’il

appelait si gentiment « papa ». Tout était donc

dans l’entendement, jusqu’au jour où il dût

retrouver son pays natal. Un autre prêtre fût

nommé ! Celui-ci n’envisageait pas l’avenir

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spirituel aux côtés d’une « visionnaire. » Très

maladroit, il commença par la chasser de la

liturgie, puis la remplaça à l’orgue et, pour

finir, après une mise en quarantaine, il lui

interdit la catéchèse. Il échappait aux

explications, arguant sans cesse qu’il y avait

incompatibilité d’entente avec elle, due à sa

clairvoyance ! Il mit une année pour la

renvoyer, après avoir utilisé des stratagèmes

peu « chrétiens » pour la soumettre à partir.

L’évêché, informé de cette situation délicate,

trancha en faveur du prêtre superstitieux.

Martine fut autorisée à œuvrer au sein d’une

autre paroisse, ce qu’elle refusa, considérant

que cette bénédiction flirtait avec l’hypocrisie et

ne « tombait » pas du ciel.

Les mises en garde de son papa et de sa tante

devenaient réalité… L’intelligence de l’amour

ne se trompe jamais !

En cette fin d’année deux mille deux, elle

assista à un office religieux au cours duquel une

dame d’origine étrangère distribuait

gracieusement des petits fascicules à la sortie

de l’église. Il s’agissait des « révélations de

Notre seigneur à Ste Brigitte », les quinze

oraisons. Elle remettait ces petits recueils en

précisant que celui ou celle qui faisait

scrupuleusement les oraisons obtiendrait la

grâce de voir Jésus, peut-être même celle de lui

parler. Elle l’avait déjà rencontré dans le passé,

il était temps qu’ils se revoient. Rejetée par son

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église, elle était déterminée à comprendre

l’épreuve qu’elle subissait. Elle décida

d’entreprendre ce petit rituel le soir même et de

le continuer, à raison de deux heures par jour

environ, pendant un an. Le but de cette

démarche était que sa clairvoyance disparaisse

si celle-ci ne venait pas de la divinité. Elle

savait que Jésus lui apporterait un éclairage sur

ce sujet en temps et en heure. Les accusations

portées contre elles se faisaient de plus en plus

pesantes : « vous êtes le diable déguisé en ange

de lumière », « vous allez payer très cher le

pacte que vous avez passé avec le mal. » Les

mois passèrent sans qu’elle ne pût s’endormir

sans cette intimité de prière.

Non seulement sa clairvoyance ne disparut pas,

mais elle se renforça. Les messages

prophétiques se succédèrent régulièrement dès

le commencement de ces oraisons et n’ont

jamais cessés depuis. Ils abordent le sujet des

guerres, du désordre humanitaire et spirituel

actuel, de l’avenir du monde et de la nature.

Aujourd’hui, grâce à cette épreuve spirituelle

difficile, elle se sent encore plus forte. Elle

défend la cause des religieux dont les

sentiments de justice et d’obéissance à l’église

sont paralysés par le pouvoir d’une hiérarchie

pontificale trop rigoureuse. Ils sont, pour la

plupart, soumis à une obéissance mécanique

qui fait d’eux des âmes souffrant de ne pouvoir

être vraies.

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Elle met en garde les personnes à la recherche

de réconfort de ne pas tomber sous cette

emprise et appelle au renouveau spirituel.

L’homme a besoin de croire et de partager sa

croyance.

Ses expériences de la foi en l’intelligence de

Dieu et des religions lui permettent aujourd’hui

de témoigner. Défendant l’intérêt des plus

vulnérables et des plus naïfs, elle remet avec

simplicité à l’ordre du jour la place de l’amour

de Dieu dans la vie de l’homme.

*

Sur sa route elle a l’occasion de rencontrer des

personnes qui lui ressemblent intérieurement.

Quand il s’agit de quelqu’un de jeune, elle l’aide

à évoluer plus sereinement dans ce monde si

déroutant. Mickaël fait partie de ceux-là. Il est

marié à une très jolie et agréable jeune femme.

Ils ont un adorable petit garçon. Il a connu la

pension et chantait au sein « des petits

chanteurs à la croix de bois », tout un

programme. Depuis toujours, il se sent

différent des autres mais ne peut l’expliquer. Il

souffre de la rigueur de la foi catholique qui lui

semble décalée par rapport à ses ressentis

personnels. La sensation du « déjà vécu »

l’isole souvent des siens qui ne comprennent

pas toujours son fonctionnement même s’il se

sent aimé d’eux. Sa priorité : la justice et la

défense des plus humbles et des plus faibles.

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De ceux qui « valent le coup », comme il dit.

Regarder les étoiles et chercher à retrouver son

monde, voilà quels sont ses repères. Il a bien du

mal à trouver sa place même au milieu de ce

monde si différent. Dans le cadre de sa

scolarité, son esprit est « ailleurs », ses

résultats sont médiocres, mais ses questions

sont très pertinentes. Il se sent plus à l’aise

dans les cours qui réclament une analyse

logique même s’il ne recherche pas à faire des

performances. Sa clairvoyance est très

développée et le met parfois dans l’embarras. Il

dit avoir une mission à accomplir et ne

« décolle » pas du sol pour autant. Il est simple,

ouvert et généreux. Il n’aime pas le mensonge

et l’hypocrisie. Il a le sens de l’écoute et a

besoin d’aider et de se sentir utile. Il est hérissé

par la misère médiatisée qu’il rejette

systématiquement. Son souhait, voir le monde

rassemblé pour lutter ensemble contre

l’adversité et faire la chasse à l’injustice. Tout

au long de cet ouvrage, vous aussi, vous aurez

le sentiment de reconnaître une personne de

votre entourage ou peut-être même de vous

reconnaître. Prenez soin de cette personne et

prenez soin de vous.

*

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-II-

Messages du ciel !

Juin 1981 :

« Marie !»

Je suis seule à la maison. Il est cinq heures de

l’après-midi. Nous sommes en juin mille neuf

cent quatre vingt un ! Je suis bouleversée par

ce que je viens de vivre. Je me réfugie chez

papa pour lui raconter :

― « Papa, j’ai vu la Sainte Vierge !

Elle était toute de blanc vêtue, comme une

mariée. Ses mains étaient jointes et elle priait.

Des larmes coulaient de ses yeux. Elle me

demande de prier avec elle pour le monde. »

Papa ne douta pas un seul instant de ce que je

lui dis et me conseilla de n’en parler à

personne. Conseil que je suivis. Le soir, nous

sommes restés dîner ensemble. Nous

regardions les informations nationales. Les

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journalistes annonçaient l’apparition de la Ste

Vierge à des enfants dans un petit village à des

milliers de kilomètres de chez nous, à

Medjugorje en Ex-Yougoslavie plus

exactement. Elle leur était apparue dans les

mêmes circonstances et à la même heure.

Nous nous sommes regardés papa et moi, et

nous nous sommes compris.

Nous avons compris ce jour-là qu’elle

invitait le monde à prier. Le monde a besoin de

prières… Depuis toutes ces années, les hommes

et les religions souffrent davantage, les êtres

humains ne cessent de se battre aux quatre

coins du monde, la pauvreté prospère et la foi

disparait peu à peu…

*

Hiver 1984-1985 :

« N’aie pas peur… !»

Cette année là, la neige et la glace ont envahi

notre pays et trop de personnes meurent

chaque jour du froid et de l’indifférence.

Les bulletins météorologiques annoncent des

températures oscillant entre moins dix-sept et

moins vingt-cinq degrés selon certaines régions

de France. Le sud n’échappe pas à cette vague

de froid et l’acheminement du bois de

chauffage dans les maisons n’est pas toujours

facile compte tenu de l’état des routes. Et puis,

il y a des hommes et des femmes dont le froid a

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paralysé non seulement les membres mais

aussi et surtout le cœur. Ils se cachent dans des

murs qui abritent parfois une température

descendant jusqu’à moins dix degrés assis

devant une cheminée qui restera vide, faute de

moyens financiers pour l’alimenter. Ils

partagent leur chaleur humaine, recouverts de

couvertures plus ou moins chaudes avec, dans

leurs bras, un enfant ou un animal. Tout près

d’eux, sur une table très ordinaire, une rose

rouge, dressée vers le ciel montre la droiture de

sa beauté intérieure. L’eau du vase est gelée

mais c’est la rose qu’ils regardent. Les yeux

dans le vague, ils se souviennent et espèrent

encore…

La nuit tombe très vite sur toutes les maisons et

le sommeil tarde à arriver tant il fait froid.

L’ambiance est au recueillement, mon petit

garçon s’est endormi et voici ce que je vois :

Je suis dans une chambre très spacieuse. Tout

est d’une blancheur éclatante : les voilages, les

murs, les sols... Je suis endormie dans le lit qui

se trouve au milieu de cette pièce. Des draps

blancs recouvrent mes jambes.

Soudain, un vent très doux et tournoyant

ouvre mes yeux. Une grande clarté inonde la

pièce. C’est alors que devant moi, au pied de

mon lit, apparait notre ami, Jésus le Christ.

Lui aussi est tout de blanc vêtu. Je suis très

impressionnée et tire le drap sur moi comme

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pour me cacher. Me souriant, il ouvre ses bras

et se met à me parler d’une voix très douce :

― N’aie pas peur, viens… ! Chez moi il ne fait

jamais froid. »

Puis il disparut ! J’ai compris que le message

qu’il m’adressait concernait chaque personne

qui souffrait du froid de l’âme. Qu’il ne faut pas

avoir peur et garder confiance. Que ceux et

celles qui vivent selon l’enseignement qu’il

nous a transmis ne seront plus jamais seuls et

n’auront plus jamais froid.

Ce vent que j’ai ressenti n’était autre que le

vent de l’esprit. Peu importe d’où il vient ni où

il va, l’important est que ce vent souffle pour

tous et qu’il est en mesure de chasser ce qui

nous empêche de vivre libres.

Être ensemble, ne pas nous replier sur nous-

mêmes, demander de l’aide et exprimer sa

volonté et son désir d’exister. Ne pas avoir

honte des épreuves que nous traversons, nous

rassembler sans cesse.

Il nous faut méditer sur la misère des hommes

qui transparait à travers les images que reflète

la presse télévisée, écrite et parlée de notre

temps.

La solidarité dont la nature humaine fait

preuve dans les moments de grande souffrance,

doit nous faire penser que l’homme est rempli

de cette bonté nécessaire à son épanouissement

mais qu’il épuise dans le doute, l’angoisse, la

peur…

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Tous ces sentiments nous font prendre

conscience que, tels des enfants, nous sommes

infiniment petits et que nous avons besoin de

l’infiniment grand pour nous prendre par la

main et nous montrer notre chemin. Nous

serons beaucoup plus nombreux à partager nos

peines que nos richesses, hâtons-nous donc de

nous rassembler en toute humilité.

*

13 Décembre 2001 :

« La salle d’attente ! »

Le vendredi quatorze au soir, je dois donner

une conférence au cours de laquelle nous

devons parler du destin. Qu’en est-il

exactement ? Est-il tout tracé ? Est-il possible

que tout soit inscrit dans un livre d’or qui

concernerait chacun d’entre nous ?

Toutes ces années d’observation m’ont amené à

dire non !

― « Non, le destin n’est pas une fatalité.

Ensemble construisons-le ! » Nous devons

nous sentir un tant soit peu responsables les

uns des autres afin d’éviter à autrui d’avoir à

rendre comptes de ses agissements.

Le loup et l’agneau dormiront-ils ensemble ?

Lorsqu’une dame âgée vient d’être violentée

pour quelques centimes d’euros, ou que des

enfants sont exploités dans leur corps par des

hommes ayant une maladie psychiatrique,

peut-on imaginer un sort équitable entre eux et

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ceux qui s’efforcent de vivre dans la justice de

Dieu ?

Il était important pour moi d’apporter des

réponses cohérentes à toutes ces questions

auxquelles, je le savais, je n’échapperais pas !

Alors, avant de m’endormir, je me suis

adressée à la source d’intelligence et lui ai

demandé de m’expliquer ce qu’il advenait des

justes et des injustes de la terre quand ils

arrivent dans l’au-delà. Et, au beau milieu de la

nuit, voici ce que j’ai vu :

Une grande échelle est dressée vers le ciel. Des

personnes y montent doucement mais d’un pas

assez sûr. Nul ne peut y échapper ! J’ai le

sentiment qu’aucune d’entre elles ne sait ce

qu’il va advenir d’elle mais qu’elles vont en

toute confiance… Je reste là à les regarder

disparaître en haut de cette échelle, quand je

me décide à aller les retrouver.

Lorsque j’arrive au sommet, un couloir très

étroit sépare deux pièces. La première, sur ma

gauche, est fermée par une très large porte en

arc de cercle à petits carreaux de verre

cathédrale. Je ne distingue rien au travers et

n’entends aucun bruit. Je suis intriguée par le

silence et l’ambiance qui règnent. Un homme

qui vient de décéder arrive. Il ne me voit pas et

entre directement dans la salle sur ma gauche.

Je réalise que je suis invisible, qu’il s’agit pour

moi de comprendre ce qu’il advient de chaque

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être dans l’au-delà et d’en témoigner sur terre

! Lorsqu’il ouvre la porte immense, j’en profite

pour voir un grand nombre de personnes qui

sont assises. Certaines ont leur tête entre les

mains comme si elles attendaient depuis

longtemps. D’autres ont le regard dans le vide

mais ne semblent pas marquées par

l’inquiétude. Je remarque que cette pièce n’a

pas de mur. Et pour cause, le nombre de

personnes qui doivent l’occuper est trop

important. À ma droite, une petite porte en

bois plein. Elle aussi a une ouverture orientale.

Il y a une petite serrure qui laisse passer une

lumière couleur soleil.

Tout à coup, elle s’ouvre. L’homme qui venait

d’arriver passe devant moi et entre dans la

pièce. J’ouvre grand les yeux tant je suis

éblouie par toute cette splendeur qui s’offre à

moi. Devant lui, Jésus est là, les bras ouverts.

Une chaleur et une lumière indéfinissables se

dégagent de lui.

L’homme s’en approche et baisse sa tête. Jésus

le serre dans ses bras, prend son visage entre

ses mains et lui sourit.

― « Quel bonheur! »

Je comprends mieux maintenant !

Comme ce doit être difficile d’attendre son tour

pour approcher cette chaleur. Je la compare à

la santé que l’on souhaite tant lorsque l’on

craint de mourir de maladie, à la nourriture

lorsque l’on a faim et qu’une corbeille de fruits

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se trouve à proximité… Combien de temps ces

personnes qui ont intentionnellement cherché

à nuire à autrui devront-elles attendre?

Combien de temps passeront-elles dans cette

salle d’attente, quand on sait que le temps ne

s’égraine pas dans l’au-delà ?

Cela risque t-il d’être long. Très long ?

Est-ce le temps qui passe qui nous met en

souffrance, ou bien est-ce la frustration de ne

pouvoir être accueillis dans cette chaleur

« particulièrement »rassurante, réconfortante ?

Karl Marx (1818-1883), créateur du marxisme

et des mouvements athées les plus influents

disait face à la mort : « Ainsi donc, j’ai manqué

mon ciel, je le sais avec certitude. Mon âme qui

appartenait à Dieu est destinée à l’enfer. Ah,

l’Éternité, ce sera notre souffrance

éternelle… » L’éternité dont il parlait ressemble

à cette salle d’attente par laquelle devront

passer les casse-cous que nous pouvons tous

être… Mon Dieu, fait pour eux que le temps

passe vite ! Amen !

*

20 Décembre 2001 :

« Le pommier d’amour ! »

Nous sommes le cinq avril mille neuf cent

soixante huit, je suis en cours moyen première

année. Il fait beau, le printemps est installé.

Nous entrons en classe ! Le maître a un air

grave sur le visage. Il commence son cours et

nous transmet une information qui va me

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bouleverser pour le reste de ma vie. Un

homme, prix Nobel de la paix et apôtre de la

non-violence et de l’amour vient d’être

assassiné. Défenseur de l’égalité raciale, le rêve

de Martin Luther King¹, « I have a dream² »,

s’effondre, abattu par balle le quatre avril mille

neuf cent soixante huit à dix-huit heure zéro

une minute.

Nous sommes au lendemain de ce drame, le

soleil brille dehors, pourtant, mon cœur est en

deuil. Je ne comprends pas grand-chose à cette

mort, mais du haut de mes neuf ans, je ressens

une profonde injustice vis-à-vis de cet homme,

dont notre maître d’école dresse un portrait

touchant. Ce weekend sera, pour moi, rempli

d’une grande tristesse et d’interrogations qui

resteront sans réponse. Je n’aurais jamais cru

que trente cinq ans plus tard, j’allais moi aussi

faire un rêve et me trouver en présence de Mr

Martin Luther King. Il venait me transmettre

un message essentiel… Je n’ai pu révéler ce

songe que bien plus tard à mon ami Henri de

confession protestante.

― Je me trouve dans une pièce très sombre,

un homme s’approche de moi à pas de velours,

comme pour ne pas m’effrayer. Je ne l’ai

jamais vu, mais j’entends clairement son nom,

il s’agit de Monsieur Martin Luther King !

__________________ Martin Luther King¹- Pasteur Baptiste, c’est un militant

non violent contre la discrimination raciale. Il défend la paix

et lutte contre la pauvreté- I have a dream² - J’ai un rêve.

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Je n’ai aucune crainte, je suis plutôt très

sereine. Il fait très noir dans cette pièce, mais

quelque chose de lumineux va se produire, je le

sais, je le sens, je suis en attente. Le temps est

interminable, tant je suis impatiente de le

rencontrer. Le voilà près de moi. Entre ses

mains, j’aperçois une très belle plante chargée

de grappes de petites boules d’un rouge très

vif. C’est un pommier d’amour ! Ces grappes

pèsent lourdement sur cette plante. Ce qui

m’interpelle, c’est qu’il n’y a aucune feuille. Il

me remet ce pommier d’amour entre les mains

et me tend deux branches qui se transforment

au contact de mes mains en une croix

recouverte d’épines, semblables à celles que

Jésus portait sur sa tête.

Je suis très flattée de ce cadeau et m’approche

de son oreille pour lui dire tout bas :

― Vous verrez… attendez ! Un jour

vous serez surpris ! »

Lorsque je me suis réveillée, j’étais

encore empreinte de cette visite et je souhaitais

comprendre ce qu’elle signifiait. Je me souvins

alors de mon enfance, et de la souffrance que

j’avais ressentie lors de l’annonce par mon

maitre d’école de la disparition de cet homme.

Tout me revint en mémoire. J’avais la

sensation qu’il me connaissait depuis toujours

et qu’il attendait le bon moment pour venir

vers moi. Mais qu’attendait-il de moi ? Après

une grande période de silence, de réflexion et

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