New Extrait de la publication… · 2013. 10. 29. · Avec tous les muscles quÕon lui d couvre sur...

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Extrait de la publication

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  • Extrait de la publication

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  • Fred Paronuzzi

    ans ¾¾

    l e d i l e t t a n t e-, rue du Champ-de-l’Alouette

    Paris e

    le dilettante, rue Racine

    Paris e

    Extrait de la publication

  • © le dilettante, .ISBN ---

    Couverture : Claude Fraysse

    978-2-84263-398-1

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  • pour la m’manà la mémoire du p’pa

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  • NOUS, LES FALCOZZI, on va jamais à la messe ledimanche : on court à la place.

    Ça nous vient de Pépé Brolino, notre ancêtre.On sort tous du même tonneau, et c’est lui.

    Pépé Brolino, il a une histoire, tiens,c’est quelquechose. Dans les années folles, il est venu d’Italie,le pays de l’autre côté des montagnes où ils dis-cutent le français avec un accent pas croyable – iln’y a qu’à écouter la mère de Jojo Bacci, c’est àpeine humain – et où ils ont inventé les raviolis etle fascisme.

    L’inventeur italien du fascisme a un nom dedessert à la vanille, Mussolini, et un prénom depetit gâteau au chocolat, Benito, chauve et drô-lement crâneur sur les documentaires avec sesgrands gestes pas esthétiques. À croire que c’estune si remarquable invention, le fascisme, que çavous accorde le droit de péter au-dessus de votrecul, ah, je vous jure…

    Pour une raison mal connue, le fascisme appré-ciait peu Pépé Brolino et il a dû traverser ventre à

  • terre cette sympathique botte de cow-boy surla mappemonde avant qu’elle l’aplatisse commeune pizza. On raconte aussi qu’à l’origine dudépart de Pépé, il y aurait un conflit entre sesidées rouges et des chemises noires. C’est pareilchez les fourmis, sauf que ce sont les rouges quiremportent les batailles. Bref, ça me paraît biencompliqué, ces questions de goûts et de cou-leurs vestimentaires, et même un peu con, jem’excuse…

    Pépé, donc, a démarré de Venise en gondole,mais en plus véloce parce que ça urgeait : pas letemps de pousser Tutti Frutti à la mandoline.Avec tous les muscles qu’on lui découvre sur lesdocuments d’époque, il devait envoyer le mal demer – et des vagues à les faire chavirer – auxamoureux qui se gondolaient aussi, mais pour leromantisme, eux. À l’unanimité, je lui décerne lamédaille d’or des mètres de la lagune…

    Bien sûr, il n’est pas arrivé chez nous en gon-dole, il aurait eu des tracas à la frontière avec sonvéhicule. Non, après la navigation, Pépé Brolinoa enchaîné avec le jogging, pas trop encombrépar ses bagages touristiques vu qu’il avait détalésans les préparatifs d’usage. Le fascisme, ça vousdonne même pas le temps de changer de slip.

    Le jogging, au départ, c’était pas une passionchez Pépé, ça lui est apparu lors du voyage. Ilavait des dispositions évidentes et Benito l’a bien

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  • aidé. Les chemises noires aux fesses, mon aïeulsprintait vers sa terre d’accueil qui le voyait veniren ricanant : l’Italien – pour un nez gaulois – çapuait très fort l’Italie, le minestrone et le sous-développé…

    Dans le cas de Pépé Brolino, remarquez, il nedevait pas fleurer la savonnette Peau Douce en seprésentant aux douaniers après ses kilomètresde jogging. Je l’imagine torse nu à côté du montBlanc – son chandail plié dans un mouchoir enbaluchon, pour l’hygiène et le confort sportif –enveloppé d’un nuage noir de mouches italiennesqui le filaient à la trace comme des supportrices :Pépé, c’était un croisement entre Charlot et AlainMimoun.

    Les Alpes, où j’habite, sont encombrées demontagnes très commodes pour s’adonner auxsports d’hiver, mais pas du tout conçues pour ça àl’origine. Aujourd’hui, on ne s’en rend pas biencompte, mais il y avait un gros besoin en coura-geux pour produire des tunnels ou des routes. EtPépé – tout bien pesé – tombait à point.

    En effet, si l’on se montre peu délicat sur sonorientation professionnelle (et même moins parcequ’on a sauté les trois derniers repas), on croisetoujours de braves personnes disposées à vousoffrir un emploi à but quasiment non lucratif, et jeparie mon agate tigrée – plus un coup d’œil à laculotte poilue de la maîtresse – que mon ancêtre a

  • creusé davantage de trous dans la montagne quel’ensemble des marmottes de la Vanoise…

    Un peu plus tard (et sans vouloir me vanter), ilest devenu le Frison-Roche de la littérature fami-liale en trimballant tout un tas de fourbis vers lesrefuges en altitude, ces très petites maisons quiabritent les alpinistes venus danser sur du vertical.

    Le transporteur de marchandises est moinsrenommé que l’alpiniste, vu qu’il n’est pas aussijoli à observer avec ses quatre-vingts kilos de bazarsur le dos qui le ralentissent drôlement pourétablir de nouveaux records du monde. En réalité,il descend la poubelle et remonte les commissionspour son camarade, le gardien du refuge, une per-sonne pas très photogénique non plus : celui-là,il touille la fondue et secoue le paillasson, commeune maman au foyer.

    Pépé racontait au p’pa qu’il n’oublierait jamaisle carrousel de ces glaciers gémissants secoués decolères bleues et blanches, au milieu d’aiguillesqui semblaient poignarder le ciel. Il vous tourbil-lonnait dans la tête, ce péplum savoyard, même lanuit…

    Le monde entier pourrait l’attester : les Italiensont un don pour la truelle. C’est sanguin. AlorsPépé Brolino s’est engagé dans la maçonnerie eton l’a chargé sur-le-champ dans la camionnette,direction le plateau d’Assy, afin d’y bétonner lessanatoriums, le mot cultivé des endroits à soigner

  • les poitrinaires qui ne sont pas de ravissantes demoi-selles avec leurs gros nichons – Marilyn Monroe,par exemple, c’était pas une poitrinaire – mais desgens qui toussent toute la sainte journée pour le re-cracher ensuite là où c’est prévu. Moi, si j’essayaisla même chose, je me ferais salement engueuler…

    Dans les sanatoriums,parfois, il se noue des his-toires amoureuses et c’est dans une chaise longueavec son crachoir de chambre qui scintillait surla commode, près de la fiole d’huile de foie demorue, que Pépé a vu Mémé pour la premièrefois. Elle était poitrinaire débutante, Mémé, et ellemériterait bien un chapitre complet.

    Pépé ravalait les façades et Mémé glaviotaitsans souci dans son magazine, les orteils sur labouillotte. Le maçon italien, c’est connu partout,il ne peut pas faire autrement que fredonner encoulant son plâtre, c’est comme qui dirait unequestion de survie. Et tandis que Pépé bricolaitsous son balcon, Mémé trouvait ça bien char-mant, ce chant exotique qui s’envolait vers lesnuages. Et puis il est parvenu à son niveau et là onmanque de vocabulaire, on bloque dans la des-cription parce que ça ne s’explique plus : c’estdevenu de l’amour.

    Mémé était comme un oisillon muet qui avaitcroisé sa chanson. Moi, je vois ça de cette façonet Dieu pourrait confirmer que j’y connais pasgrand-chose…

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  • Après, on n’a plus pu les séparer jusqu’à ce quemort s’ensuive, ce qui n’a pas été bien long.

    Pépé vivait là où grimpaient les échafaudages etMémé – qu’était pas poitrinaire à plein temps –tricotait à Ugine, la Cité des Aciers Inoxydables. Ilsse sont ligotés par les liens serrés du mariage,Mémé est tombée enceinte du p’pa et nos tourte-reaux ont posé leur nid derrière la voie de cheminde fer, à la lisière des forêts où nous autres, lajeunesse d’Ugine, on élève des cabanes dans lesarbres, on ficelle des pétards aux pattes poilues deshannetons et on organise le tournoi du zizi le plusgros qui pisse le plus loin. C’est un lieu très animé.

    Le futur des jeunes mariés semblait donc pleind’avenir, jusqu’au jour où – manque de bol – leschemises noires et leurs petites copines de bruta-lité, les chemises brunes, ont rejoint Pépé qui estentré en résistance pour sauter sur une grenade,trois ans plus tard, dans un guet-apens germa-nique. C’était l’hiver .

    Le p’pa, encore tout marmot à l’époque, s’ensouvient bien : son papa à lui dans un chandailensanglanté, sa maman à lui qui pleurait sonprochainement disparu et le curé du village, enfin,qui débitait les consignes de sécurité avant ledécollage vers l’au-delà.

    La religion, ça passionnait pas Pépé (commed’habitude), alors il a adressé un signe sans force àson fils pour qu’il vienne plus près et lui a fait jurer

  • cracher dans son linceul que le jogging – quil’avait naguère secouru du fascisme et pourraitpeut-être resservir à l’occasion – ne tomberaitjamais victime de l’amnésie familiale.

    C’était un moment de rareté et le p’pa a frottéson nez qui gouttait de tristesse, puis – avec del’émotion dans la voix – a dit oui au jogging et nonau fascisme.Alors Pépé a pu rendre son âme dansun profond soulagement.

    Et c’est pour ça que nous autres, les Falcozzi,on va jamais à la messe le dimanche : on court à laplace…

    Le chandail de Pépé, qui a été savonné au Persilanti-redéposition, pend sur le mur des cabinets –entre le ramoneur baromètre et le calendrier desP.T.T. – pour qu’on s’en souvienne malgré le tempsqui va et tout qui fout le camp avec. Il a dépassé sadate limite de consommation, bien sûr, et c’estmême encore pire que vous l’imaginez. Sansblague, on dirait le torchon du torero après que lebœuf s’est vidé dessus sous les olé !

    Le chandail de Pépé, on appelle ça une relique,comme le pyjama de Jésus-Christ. Et c’est sacré.Le p’pa est un gentleman sans histoire, maisfaudrait pas espérer s’échapper du jogging pourautant. C’est lui qu’a promis et c’est toute lafamille qui galope, sauf la m’man qui va chercherle journal à bicyclette. Elle est blonde aux yeuxbleus, la m’man…

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  • Nane, ma grande sœur – son vrai nom c’estFrançoise, mais on préfère dire Nane –, elle resteà la maison si elle se trouve indisposée par sescoquelicots mensuels (une espèce d’indigestionféminine à crampes d’estomac) et mitonne desîles flottantes pour le réconfort des athlètes. Lesfilles, c’est fragile.

    Gérard – mon grand frère –, le p’pa et moi, onse poursuit chaque semaine à la queue leu leudans le petit bois où l’on croise parfois des lapins,des écureuils et même des chevreuils quand on ade la chance. On monte et on dévale. On slalomeentre les lichens. On s’éclabousse sur les berges duruisseau et on dérape dans la gadoue.

    Et pour le sprint de l’arrivée, je triomphe àtous les coups parce que je serre très fort lescanines sur mon effort olympique. Les perdantssont condamnés à un second parcours, tandisque le champion vadrouille en ramassant des noi-settes, des châtaignes, des fraises, des mûres, despommes, des champignons, des cerises, des fram-boises ou rien du tout selon la saison.

    Après, on retourne à la maison et le p’pa nousentonne un succès du hit-parade italien de sa bellegrosse voix :

    Una mattina mi son’ svegliatoO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao

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  • Una mattina mi son’ svegliatoE ho trovato l’invasor’(…)

    Mi sepellirai lassù’n montagnaO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciaoMi sepellirai lassu’n montagnaSotto l’ombra d’un bel fior (…)

    Quest’ è il fiore della RosinaO bella ciao bella ciao bella ciao ciao ciao Quest’ è il fiore della RosinaMorta per la libertà

    C’est la chanson de Rosina, une demoiselleamoureuse de la liberté. Et c’est drôlement joli…

    Lorsqu’il pleut, Gérard organise le concours dubras en fer et essaie de soulever des pompes avecmon excès de poids sur son dos – pour devenirséduisant et bien bâti.

    En hiver, on va glisser dans le champ duBoubioz que l’on dégringole comme les cyclistesle col de la Madeleine. Le p’pa a fabriqué une lugespéciale à cinq places et il serait nécessaire de nousvoir pour le croire, les Falcozzi, quand on décolleen famille du tremplin en se criant dans lesoreilles, avec les bonnets qui giclent dans tous lessens à l’atterrissage : c’est encore plus du cirqueque chez Barnum!

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  • À l’école, il y a des envieux qui racontent qu’onest malades sous nos scalps. Et puis il y a mescopains.

    Aziz Boudoudou, par exemple, il croit en Dieuautrement, alors il ne se mêle pas non plus du cultede Jésus-Christ. Cavaler contre le fascisme, parcontre, lui semble une bonne idée, mais comme ila des tissus graisseux à coltiner, il emprunte lesraccourcis. Et pour le sprint de la lutte finale, c’estencore moi le roi du palmarès, même depuis qu’ily a Noël avec nous.

    Ça va peut-être vous surprendre, mais c’est pasparce qu’on est noir qu’on est obligé de courirplus vite que les autres…

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  • NOËL, C’EST LA PREMIÈRE PERSONNE colorée quej’ai vue en vrai.

    Je me rappelle très bien du moment. Il se tenaitdebout sur l’estrade, à côté de la maîtresse. Et ilétait tout noir.

    – Les enfants, qu’elle a dit, mademoiselle Pétaz,je vous présente votre petit camarade qui nousvient de l’Afrique… C’est comment déjà tonnom, mon garçon?

    – C’est Noël, qu’il a répondu.Là, j’ai eu envie de rigoler parce qu’on appro-

    chait de la Toussaint et qu’il était en avance dansle calendrier. Mais j’ai choisi de ne pas trop fairede l’humour.

    – On va pousser l’aquarium et tu vas t’asseoir àcôté de Frédéric, elle a ajouté notre institutrice,sans s’intéresser à mon avis.

    Aaah… mais c’est que j’appréciais pas folle-ment sa décision, moi ! Parce qu’enfin, bordel,qu’est-ce que ça voulait dire ce programme? Je netenais pas à me montrer désagréable – et devant

  • un étranger, en plus – mais j’avais pas envie nonplus d’abandonner Idéfix et Jolly Jumper, les deuxpoissons rouges que je nourrissais après l’école.Car s’ils bénéficiaient d’une santé si exemplaire,ces bestiaux, c’était quand même un peu grâce àmon bénévolat, merde!

    Mais je n’ai rien exprimé de mes opinions et lamaîtresse a placé l’aquarium près de la biblio-thèque et un pupitre à côté du mien. Pour Noël.J’ai tiré une sale gueule – vous imaginez – en raisondu manque de respect pour mes libertés fonda-mentales.

    Après ça, on a vérifié les tables de multiplica-tion jusqu’à sept et mon voisin les connaissait parcœur. Il levait le doigt très vite pour répondre, cequi a encore intensifié mon antipathie à causeque je risquais de voir filer ma place de deuxièmede la classe – derrière Aziz – s’il était plus intelli-gent que moi, celui-là, en plus de gâcher monexistence.

    Je m’inquiétais aussi pour Idéfix et Jolly Jumperqui s’imaginaient sans doute que j’étais décédé etque, sûrement, la perte d’un proche les faisaitsangloter de chagrin dans leur bocal – c’est dur àvoir, avec toute cette eau déjà – et ça risquait dedéborder. J’ai expédié des messages télépathiquesvers l’aquarium et je me suis fait disputer parmademoiselle Pétaz qui m’interrogeait sur septfois huit depuis deux minutes trente.

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  • Ce jour-là, je vous promets, c’était pas monjour de gloire…

    À la récréation, toute la classe s’est réunieautour de Noël pour savoir d’où qu’il était issu.Sauf moi. J’ai joué aux billes sous les marronniers,en boudant. Et le monde entier s’en foutait…

    Pendant quatre jours, j’ai vécu ma vie commes’il n’existait pas, malgré qu’il habitait au rez-de-chaussée de mon immeuble et qu’on empruntaitle même chemin vers l’enseignement, mais pasensemble.

    Le vendredi soir, j’ai descendu notre chien –qu’on appelle comme ça, Notchien, avec lamajuscule – qui pétait des gaz asphyxiants dansl’escalier. J’étais chargé de remonter du mazoutpour le poêle et j’aimais pas ça à cause du sous-solbien trop sombre pour être honnête. On n’a pasidée de ce qui peut vous tomber sur le trognon,dans ces moments où l’on ne contrôle plus lasituation et que l’univers du mal est debout der-rière la porte, prêt à vous balancer un bon coup degenou dans vos attributs de la masculinité. Maisc’était mon tour pour le mazout, alors…

    J’ai conduit Notchien sur les morceaux depelouse, en bordure des fils de l’étendage, pourqu’il y expulse ses besoins. Il est tellement vieuxqu’il ne se souvient plus de quoi il a vraimentenvie, alors il lève une patte et évacue un pipi oubien des rejets plus fournis. Mais des fois, c’est

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  • laborieux. Ça vrombit. Et ça glougloute. Et çasort pas. Et je vais avoir des difficultés à séduireles filles qui se promènent à bicyclette. Mais bon.C’est pas sa faute s’il est usagé.

    Et donc, ce vendredi-là, Noël est apparu àl’angle de notre immeuble, accompagné d’unchien lui aussi. Et il était encore moins présentableque le nôtre, son animal, vu qu’il traînait sonarrière-train dans une caisse à roulettes – commes’il partait en vacances avec sa caravane.

    – Salut, il a dit, Noël.– Salut, que j’ai répondu, parce que faut bien

    être poli.Il a regardé Notchien qui expulsait des gaz sans

    se décider à produire quelque chose de solide oude liquide.

    – Les gens, en Afrique, ils disent que si tu aimesle chien, tu aimes aussi ses puces, il a remarqué.

    – Ici, en Savoie, on dit pas trop ça, mais je croiscomprendre pourquoi on le dit en Afrique, quej’ai répondu, pour bien montrer que je suis pasun imbécile. Et toi, qu’est-ce qu’il a qui cloche,ton animal?

    – Il est paralysé du cul, qu’il a dit, alors monpère a fabriqué un chariot pour le transport de samoitié. Il s’appelle Kili.

    – Ouah! que j’ai fait, comme Jean-Claude Killyqu’a vaincu les trois médailles d’or du ski aux Jeuxolympiques?

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