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énergies Le Mag Février - Mai 2018 — N°9 Le reportage Dalkia à Avoriaz L’interview Le dossier Yves Coppens : « Le changement climatique actuel est le seul de l’histoire à être dû à l’intervention humaine. » Le futur MY BIOCITECH UN SITE, UNE COMMUNAUTé, UNE APP’ ! Isséane, centrale discrète

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Février - Mai 2018 — N°9

Le reportage

dalkia à Avoriaz

L’interview

Le dossier

Yves Coppens : « Le changement climatique actuel est le seul de l’histoire à être dû à l’intervention humaine. »

Le futurMY BioCiteCh

Un site, Une CoMMUnaUté,

Une app’ !

Isséane, centrale discrète

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n° 9 — Février - Mai 2018 énergies le Magn° 9 — Février - Mai 2018énergies le Mag

8— édito —

Garantir des économies d’énergie pour un nouveau centre hospitalier

Optimiser la gestion énergétique d’un quartier durable et innovant

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+ 2 % Près de 60 %3eAlors que les émissions humaines de CO2 stagnaient depuis 2014, elles sont reparties à la hausse en 2017, avec + 2 % par rapport aux niveaux de 2016, selon le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.

des foyers français sont équipés de systèmes de chauffage thermiques (fioul, gaz ou bois) mais 45 % d’entre eux se disent prêts à changer pour un réseau de chaleur plus durable, selon un baromètre de l’Ipsos pour le compte de Via Sèva et de l’Ademe.

2017 est l’une des trois années les plus chaudes observées depuis le début des relevés à la fin du xixe siècle, selon l’Organisation météorologique mondiale.

La proximité avec nos clients est, en quelque sorte, l’âme de Dalkia. C’est cette force qui anime les femmes et les hommes de notre entreprise depuis quatre-vingts ans. Ils mettent à votre disposition leurs compétences et nos expertises. nous sommes fidèles à nos clients et nos métiers puisque, depuis toutes ces années, nous n’avons cessé de les aider à développer les énergies renouvelables et à faire des économies d’énergie.Tout cela ne va pas de soi. D’abord, nous devons, en permanence, nous transformer. Aux évolutions technologiques s’est ajoutée une révolution numérique qui nous permet de progresser davantage, voire de nous démultiplier. Rien de cela ne serait possible sans les collaborateurs de Dalkia. Ces hommes et ces femmes, qui travaillent chez nos clients, les aident à faire face aux défis de la transition énergétique. C’est le cœur du métier de Dalkia, et la raison pour laquelle nous innovons chaque jour. Innover, c’est dépasser les attentes de nos clients pour leur permettre de consommer moins et mieux. C’est un beau challenge. nous le vivons avec la même passion depuis la création de l’entreprise, en 1937.Vous vous en rendrez compte dans ce numéro, qu’il s’agisse de valoriser des déchets en toute discrétion à Issy-les-Moulineaux, de chauffer les logements de la prestigieuse station de ski d’Avoriaz ou de réaliser, à nanterre, à la fois un smart grid électrique et un smart grid thermique.

notre énergie, c’est vous !Je vous souhaite une bonne lecture.

Sylvie JéhannoPrésidente-directrice générale de Dalkia—

— Sommaire —

Repères

Une première mondiale en géothermie Un nouveau réseau de chaleur vert Patinoire écolo à Angers Coopération avec un géant du BTP britannique

Dalkia à AvoriazLe reportage

My Biocitech. Un site, une communauté, une app’ !

Bertrand Goutte

Le futur

L’interview sms

L’interview

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Le dossier

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25La voiture sans chauffeur est déjà parmi nous

Votre transition énergétique

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L’actu Yves Coppens« Le changement climatique actuel est le seul de l’histoire à être dû à l’intervention humaine. »

Notre énergie, c’est vous !

énergies le mag n° 9 – Février–mai 2018 est une publication de Dalkia - Quartier Valmy - 33, place Ronde - 92981 Paris-La Défense Cedex 81. Directeur de la communication et de la publication : Renaud Czarnes – Rédactrice en chef : Anne Mosoni – Comité éditorial : Pascal Bonne, Pascale Ceccaldi-Grelier, Jérôme Ladrière, Laure Saman, François Vasse – Ont notamment collaboré à ce numéro : Fernanda Batista, Charlotte Bonneau, Philippe Buchel, Jean Dhaussy, Franck Egidio, natacha Grzeskowiak, Bertrand Guillemot, Lydie Jacq, Galia Kombeny, Renaud Lefebvre, Pierre Michaud, Sonia Teullé, Sandra Vassilion – Correction : Jeanne François – Conception / réalisation : Addict design – Impression : Stipa, labellisé Imprim’Vert. Imprimé avec des encres et vernis végétaux sur un papier 100 % recyclé. Imprimé en France.

L’énergie est notre avenir, économisons-la !100 %

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n° 9 — Février - Mai 2018 énergies le MagFévrier - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

Wereldhave, société d’investissement néerlandaise spécialisée dans l’immobilier commercial en Europe, a choisi Dalkia pour la maintenance multitechnique de ses galeries marchandes situées en France. Déjà prestataire de Côté Seine à Argenteuil depuis 2012, Dalkia va assurer la performance énergétique des centres commerciaux de Mériadeck à Bordeaux, des Docks Vauban au Havre, de Saint-Sever et des Docks 76 à Rouen, ainsi que de Rivetoile à Strasbourg. D’ici à 2020, 30 % d’économies d’énergie seront réalisées dans ces bâtiments, sur une surface totale de 225 000 m², grâce à des solutions innovantes et au passage à des éclairages LED. •

30 % d’économies garanties pour six centres commerciaux

Gironde, Seine-Maritime, Bas-Rhin

Val-de-Marne, Val-d’Oise

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Nord

Quelque 600 véhicules sortent chaque jour des ateliers de l’usine PSA d’Hordain, qui produit aussi désormais de l’électricité. Une centrale de cogénération à moteur gaz a été financée et installée par Dalkia pour augmenter la performance énergétique du site. Elle génère simultanément de l’électricité et de la chaleur afin d’alimenter localement le site en énergie. La chaleur du refroidissement du moteur est valorisée à la fois pour le chauffage des bâtiments et pour le process peinture. Par rapport à des productions séparées d’électricité et de chaleur, cette solution augmente le rendement global de l’installation. Elle s’inscrit dans une démarche globale de maîtrise des coûts énergétiques et de réduction des impacts environnementaux.•

Consommations d’énergie maîtrisées chez PSA

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Une première mondiale en géothermieDalkia renouvelle les puits de géothermie du réseau de chaleur de la ville de Cachan grâce à un forage subhorizontal, une première mondiale dans la géothermie ! Cette innovation technologique, qui consiste à capter l’eau chaude du bassin parisien en forant horizontalement dans la nappe phréatique, à un angle de 90° au lieu de 40° pour un forage traditionnel, augmentera la production de chaleur géothermale. Le débit minimum attendu est de 400 m3 par heure avec les deux nouveaux puits contre 300 m3 par heure avec l’ensemble de la production des quatre anciens puits. Le réseau de chaleur géothermique alimentera plus de 7 000 équivalents-logements. Le rejet de 12 000 tonnes de CO2 sera évité chaque année. •

Dalkia renforce encore son expertise dans le domaine de la performance énergétique durable des bâtiments grâce à deux acquisitions récentes. En France, le groupe a pris une participation de 51 % dans la société AsterIoT. Celle-ci propose des solutions dédiées à la gestion des fluides et à l’optimisation de l’énergie dans les bâtiments collectifs et industriels en s’appuyant sur la collecte d’informations à partir d’objets connectés. En Pologne, le groupe a acquis 100 % de Matex Controls qui conçoit, réalise et entretient des installations techniques (ventilation, chauffage, climatisation, protection incendie, etc.) pour les bâtiments commerciaux et les industries. La société propose des solutions innovantes pour le pilotage de la performance énergétique dont le système VEMS© (Virtual Energy Management System). •

Toujours plus de savoir-faire

développement en France et en Pologne

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n° 9 — Février - Mai 2018 énergies le MagFévrier - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

La ville de Sarreguemines a opté pour les énergies renouvelables ! Un nouveau réseau de chaleur biomasse sera créé et exploité par Dalkia. D’ici à fin 2019, ses 18,5 kilomètres de canalisations permettront de chauffer des bâtiments publics, scolaires, hôpitaux, logements collectifs… : plus de cent points de livraison au total, desservis par une énergie bas carbone à un prix stable et compétitif. Un projet « environnemental, économique et social », résume la ville. Avec un taux d’EnR de plus de 60 % – de la biomasse provenant d’un rayon de 60 km –, ce réseau évitera le rejet dans l’atmosphère de 8 100 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 6 328 véhicules retirés de la circulation. •

À Angers, une nouvelle patinoire verra le jour en 2019. C’est Cesbron qui a été choisi pour l’équiper. La filiale de Dalkia est en charge de la production de froid pour les pistes ainsi que de la réalisation de dalles froides. Le recours à l’ammoniac, fluide frigorigène qui n’émet aucun gaz à effet de serre, limitera l’impact environnemental du projet. Afin de restreindre au maximum les consommations d’énergie, des équipements de haute performance seront utilisés, tels que des variateurs de vitesse sur compresseurs et pompes, et la chaleur sera récupérée pour l’eau chaude sanitaire, la fosse à neige, etc. •

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Maine-et-Loire

Moselle

Le ministère des Armées a souhaité réduire les consommations d’énergie et augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la base aéronavale de Lann-Bihoué, l’une des plus grandes de France métropolitaine avec plus de 800 hectares. Le groupement constitué par Optimal Solutions (conception-réalisation des solutions énergétiques), Legendre Construction (réalisation des travaux sur le bâti) et Dalkia (exploitation-maintenance des installations) a remporté le dialogue compétitif lancé par l’établissement du service d’infrastructure de la Défense de Brest avec une offre bas carbone qui établit des garanties de performance. Pour la zone dite de performance globale, qui réunit 49 bâtiments à rénover, 41 % d’économies d’énergie et 67 % de réduction des émissions de CO2 sont garantis. Tous les leviers d’optimisation de la performance énergétique seront adoptés : isolation des façades et des combles, installations techniques performantes, pilotage intelligent, etc. La mise en service des bâtiments rénovés et des nouvelles installations est prévue en septembre 2020.•

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Morbihan

Moins d’énergie consommée à la base aéronavale de Lann-Bihoué

Patinoire écoloà Angers

Coopération avec un géant du BTP britannique

Un nouveau réseau de chaleur vert

Imtech, filiale de Dalkia au Royaume-Uni, a signé un contrat avec le groupe britannique de BTP Balfour Beatty et débute les travaux d’installations mécaniques et électriques d’une nouvelle tour de Londres, « The Madison », dont la livraison est attendue en octobre 2020. Grâce à son expertise en ingénierie, Imtech va optimiser la préfabrication de divers composants hors site. Avec ses 53 étages comprenant plus de 400 appartements, des bureaux, une piscine et une salle de sport, « The Madison » est appelé à devenir un bâtiment emblématique de Londres. Ce projet avec Balfour Beatty intervient après une première collaboration concluante : la livraison du nouveau stade de West Ham United, stade olympique de Londres. •

Royaume-Uni

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n° 9 — Février - Mai 2018 énergies le MagFévrier - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— Le reportage — — Le reportage —

photos : phiLippe QUaisse

Ce fleuron des stations de sports d’hiver françaises est né de la rencontre entre le champion olympique de ski Jean Vuarnet, le promoteur Gérard Brémond, plus tard fondateur et président du groupe pierre & Vacances, et l’architecte Jacques Labro. Une seule idée les guide alors : concevoir une architecture adaptée au contexte de la montagne.

dalkia à Avoriaz

Avoriaz a eu cinquante ans l’hiver dernier. Bâtie de toutes pièces à 1 800 mètres d’altitude, la station demeure avant-gardiste, avec son concept zéro voiture et son souci, dès l’origine, de préserver l’environnement.

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n° 9 — Février - Mai 2018 énergies le MagFévrier - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— Le reportage — — Le reportage —

trois cuves de stockage d’eau chaude à 100 °C, de 52 m3 chacune, permettent de gérer les pics de demande de chaleur. La chaufferie dispose ainsi de 11 jours d’autonomie.

Une station sans voiture. La station a été conçue pour que l’on puisse évoluer à ski. on s’y déplace aussi à pied, en chenillette ou en traîneau à cheval.

Un chauffage non polluant. La chaufferie bois, mise en service par Dalkia en 2011 à la demande de pierre & Vacances, est alimentée à plus de 85 % par de la biomasse provenant des forêts environnantes. 2,16 km de réseau ont été construits pour chauffer 478 logements et un centre nautique. L’émission de 1 000 tonnes de Co2 est ainsi évitée chaque année.

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Février - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— Le reportage — — Le dossier —

énergies le Mag

Au cœur d’un quartier d’affaires en bord de Seine, le Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers, a conçu la centrale urbaine de demain qui traite jusqu’à 510 000 tonnes de déchets franciliens chaque année. Sans bruit, sans odeurs et sans nuisances pour le voisinage.

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Isséane, centrale discrète

C’est une énorme installation industrielle dissimulée au cœur du quartier high-tech d’Issy-les-Moulineaux, en bord de Seine. En face, la tour TF1, à gauche, le siège de Microsoft, à droite, le futur siège d’Orange. Au milieu de ce prestigieux voisinage, un élégant immeuble contemporain à la façade de bois recouverte de végétaux abrite Isséane, qui n’est ni une start-up, ni un géant des médias, mais l’un des trois centres de valorisation de déchets de la région parisienne. Exploitée depuis 2007 par TIRU,

Issy-les-Moulineaux

L’Aquariaz, centre aqualudique

de 2 400 mètres carrés, abrite des plantes

tropicales et représente 24 % des besoins

totaux en chaleur.

Performance énergétique garantie. Gestionnaire de 28 résidences (2 243 logements), nexity a également confié la gestion énergétique de son parc à Dalkia, qui s’est engagée sur 10 % d’économies d’énergie en trois ans grâce à la connexion au Desc, son centre de pilotage énergétique. avec eDF et la start-up Roquetude, Dalkia expérimente sur trois résidences des automates connectés afin de suivre de très près leur consommation électrique.

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énergies le Magénergies le Mag

— Le dossier — — Le dossier —

plus bruyante que la centrale dont ne sort aucun son. Idem pour les odeurs, absolument indétectables, même à l’intérieur du bâtiment : l’air de la fosse à déchets est capté pour alimenter la combustion des fours, ce qui maintient une légère dépression empêchant toute nuisance olfactive. « Isséane, comme nos autres unités, a été pensée de manière à s’inscrire parfaitement dans son environnement urbain pour favoriser son acceptabilité par les riverains. Des démarches analogues sont d’ailleurs en cours sur nos installations de Saint-Ouen et Ivry », explique Martial Lorenzo, directeur général des services du Syctom.Chaque jour, près de 300 camions bennes empruntent la rampe qui mène au quai de déchargement, à l’intérieur du bâtiment. Là, un autre décor s’offre au visiteur qui pénètre dans l’énorme installation, insoupçonnable de l’extérieur.

filiale de Dalkia, pour le compte du Syctom, le plus important syndicat de gestion des déchets en Europe, elle traite sans nuisances les ordures ménagères de près de un million d’habitants répartis sur 27 collectivités, dont trois arrondissements parisiens. En sus d’une centrale de cogénération, qui a valorisé 501 000 tonnes de déchets l’an dernier pour produire chaleur et électricité, l’installation comprend aussi une plate-forme de tri sélectif, exploitée par Suez, qui a traité 22 000 tonnes de déchets recyclables (principalement issus des poubelles jaunes).

as d’odeurs, pas de bruitAux deux tiers enterrée, l’usine atteint une profondeur de 31 mètres sous la surface du sol. Ce qui lui permet d’être

très discrète, tant visuellement qu’au niveau sonore : dehors, la voie rapide est nettement

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lectriquement autonome Incinérés à plus de 1 000 °C au rythme de 61 tonnes à l’heure, les déchets vont produire une vapeur à plus de 200 °C qui va

alimenter le réseau de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU). En 2016, l’usine a produit 670 000 MWh de vapeur, soit l’équivalent du chauffage de près de 85 000 logements. C’est d’ailleurs grâce aux trois installations parisiennes du Syctom, que le réseau de chaleur de CPCU est reconnu comme particulièrement vertueux. Une turbine

Les déchets destinés à l’incinération sont déversés dans une impressionnante fosse d’une capacité de 9 300 tonnes. Au sommet de la fosse, derrière la vitre de la salle de commande bardée d’écrans où s’affichent en permanence courbes et indicateurs permettant de piloter l’installation, un opérateur manipule du bout des doigts, grâce à une sorte de joystick, les énormes pinces qui fouillent, mélangent et saisissent les déchets par poignées de 5 tonnes pour les introduire dans les deux chaudières d’une capacité de 85 MW thermiques chacune.

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85 000

— Quels défis représente le

fonctionnement d’une telle installation industrielle en zone urbaine ?De par sa conception, isséane est une centrale discrète : elle est enterrée aux deux tiers et sa façade ressemble à un immeuble tertiaire moderne. elle fonctionne sans bruits (notamment parce qu’elle descend à 31 mètres sous le sol) et sans odeurs -- la fosse de stockage d’ordures ménagères est en légère dépression. Les cheminées, discrètes (moins de cinq mètres), rejettent très peu de fumées dites « sèches », grâce à un procédé d’électro-filtres et de filtres à manches qui retiennent les poussières, les cendres et les polluants. nous respectons une charte environnementale, et rencontrons régulièrement les élus locaux et des « sentinelles » représentant le voisinage.

pourquoi vos performances environnementales sont-elles supérieures aux contraintes réglementaires ? isséane est une installation jeune, qui fonctionne depuis dix ans, et a pu intégrer des technologies de dépollution récentes. Lors

« Améliorer sans cesse les performances environnementales »

albert Yzern directeur régional tiRU Île-de-Francedirecteur isséane

de sa conception, le syctom (l’agence métropolitaine des déchets ménagers) a fait le choix de surdimensionner les équipements de dépollution et de protection de l’environnement. parce que de telles installations ont une durée de vie longue (quarante ans et plus) et qu’il faut anticiper les évolutions réglementaires, mais aussi par conviction environnementale et pour faciliter son acceptation par le voisinage.

Quels sont vos objectifs d’amélioration ? L’amélioration continue des performances environ-nementales est un objectif important. selon les types de polluants, nous faisons jusqu’à cent fois mieux que ce que nous impose la préfecture ! Mais nous aimerions aller plus loin et diminuer encore notre empreinte écologique : le syctom nous challenge en permanence pour améliorer la performance énergétique de l’usine, et nous travaillons quotidiennement en lien avec leurs ingénieurs pour développer encore le rendement de l’installation afin de produire plus d’énergie avec moins d’ordures ménagères.—

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de déchets valorisées énergétiquement en 2017

foyers chauffés grâce à isséane

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énergies le Mag énergies le Mag

— Le dossier — — L’interview —

Le paléontologue Yves Coppens, découvreur de la célèbre australopithèque Lucy, publie son autobiographie. À 83 ans, cet éternel optimiste fourmille encore de projets. Il nous livre quelques leçons de vie.

Yves Coppens exploitée par tIrU

depuis 2007, isséane est l’un des trois centres de valorisation des déchets de la région parisienne (tiRU exploite aussi celui de saint-ouen).

enterrée aux deux tiers, l’usine traite près de 510 000 tonnes de déchets par an pour produire chaleur et électricité en cogénération, sans nuisances pour le voisinage.

Ses performances environnementales sont très supérieures aux réglementations en vigueur.

à retenir

photos - phiLippe QUaisse

« Le changement climatique actuel est le seul de l’histoire à être dû à l’intervention humaine »

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de 52 MW lui permet également de produire sa propre énergie : l’usine est électriquement autonome et ses surplus de production sont revendus à EDF (35 000 MWh revendus en 2016, soit la consommation électrique de 4 500 habitants).Les déchets traités sont ainsi valorisés pour produire chaleur et électricité. À la sortie des fours, restent 17 % de mâchefers et de ferrailles non incinérables (soit 87 000 tonnes en 2016). Chargés à bord de péniches sur la Seine toute proche, les mâchefers sont valorisés en remblais routiers ; quant à la ferraille, elle est recyclée pour réutilisation par les sidérurgistes.

erformance environnementale hors du communEn sortant des fours, les fumées passent par une impressionnante série d’équipements de dépollution

et de traitement dit « sec », qui occupent

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Plus de 3 millions d’années après qu’elle a vécu, que nous raconte Lucy ?Yves Coppens : elle nous a beaucoup appris sur l’origine de l’homme.

À cette époque, en 1974, dans le désert éthiopien, c’est la première fois que nous découvrions un préhumain aussi ancien – 3,2 millions d’années – et aussi complet – 40 % du squelette ! C’est une des découvertes qui nous ont permis de déterminer l’existence de préhumains intermédiaires entre ceux qui grimpaient et ceux qui marchaient. Lucy est un bipède qui reste grimpeur. elle n’appartient plus au monde des singes mais pas encore au genre homo, le nôtre, exclusivement bipède. Depuis, des squelettes bien plus anciens ont été découverts, comme toumaï au tchad, qui aurait 7 millions d’années, mais Lucy a marqué les esprits. sans doute parce que nous lui avons donné ce prénom plutôt qu’un numéro mais aussi parce que c’est une femme, de petite taille et d’environ 25 kilos. C’est devenu un petit personnage familier et attachant.

près des deux tiers de la surface de l’usine : des électrofiltres capturent 99 % des poussières. Des filtres à manches chargés en charbon actif et en bicarbonate de sodium piègent les polluants qui seront recyclés pour produire du bicarbonate de soude. D’autres équipements traitent les oxydes d’azote… Résultat : les performances environnementales de l’installation sont très supérieures aux exigences de la réglementation. Et, sur le toit végétalisé de l’installation, les cheminées, très basses et comparables à celles des immeubles voisins, ne rejettent aucun panache, les quelques minces volutes visibles sont essentiellement composées de vapeur d’eau. Surprenant, pour des fours traitant plus de 500 000 tonnes de déchets par an. Sans bruit, sans odeurs et (presque) sans fumées…—

« Les fumées passent par une série d’équipements de dépollution,

qui occupent près des deux tiers de la surface de l’usine. »

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d’équivalent pétrole économisées chaque année

salariés, en rondes, exploitent 24h/24 l’unité

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Février - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— L’interview —

Yves Coppens en 4 dates

— Le futur —Dès aujourd’hui

My BiocitechUn site, une communauté, une app’ !

Renforcer les liens de proximité avec les utilisateurs d’une pépinière d’entreprises grâce à une application de conciergerie numérique pour smartphone : une idée lancée et testée par Dalkia en Île-de-France. explications.

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Que savons-nous aujourd’hui de l’origine de l’homme ?Y.C. : nous savons que les grands singes et les hommes

partagent des ancêtres communs. Les deux branches commencent à diverger il y a 10 millions d’années en Afrique centrale et de l’Est. L’Antarctique s’installe, et une importante sécheresse aboutit à la transformation de zones boisées en prairies. Les primates s’y adaptent en se mettant debout : ce sont les australopithèques, dont fait partie Lucy. Puis, il y a 3 millions d’années, l’Arctique se forme et la sécheresse consécutive s’aggrave sous les tropiques. Pour s’adapter, certains australopithèques deviennent exclusivement bipèdes. Le passage des préhumains aux humains se fait alors par trois transformations : la tête s’agrandit, le système respiratoire se modifie et les dents s’adaptent à une alimentation qui n’est plus seulement végétarienne. Effets « pirates » de ces évolutions anatomiques : descente du larynx et libération de la langue permettent le langage articulé, le cerveau se complexifie. On passe d’Homo habilis à erectus, puis sapiens, c’est-à-dire nous.

Au vu de cette histoire, vous dites que parler de races aujourd’hui parmi les hommes est une absurdité. Pouvez-vous vous expliquer ?

Y.C. : L’Homo sapiens est d’autant plus homogène qu’il s’est très vite répandu à travers la Terre entière : de l’Afrique tropicale à l’ensemble du continent africain puis dans le reste du monde. Les interfécondités permanentes ont évité les divisions génétiques, ce qui fait que tous les Homos sapiens sont du même genre, de la même espèce et de la même sous-espèce – sapiens sapiens. Quand on essaie de diviser les hommes en races, c’est impossible du point de vue génétique. Il y a des populations – c’est pourquoi un Congolais ne ressemble pas à un Européen physiquement – mais parler de race est tout à fait illusoire.

Qu’est-ce que l’étude du climat apprend à un paléontologue comme vous ?

Y.C. : Les successions climatiques font partie de l’histoire de la Terre, et elles sont si fréquentes que les géologues ne s’en émeuvent pas. La particularité du changement climatique actuel cependant

« n’ayez pas peur de l’avenir. Demain sera formidable ! »

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mplantée à Romainville, en Seine-Saint-Denis, Biocitech est une pépinière d’entreprises créée au début des années 2000 par la Caisse des dépôts et dédiée à la santé, aux biotechnologies et à l’environnement. Au-delà de son rôle de gestionnaire immobilier, la Caisse des dépôts a souhaité

en faire un écosystème propice au développement de start-up,

est qu’il est dû (en partie) à une intervention humaine. Il a fallu 3 millions d’années pour passer de quelques milliers d’individus sur Terre à un milliard en 1815, puis deux cents ans pour arriver à 8 milliards ! C’est une rupture : cela a provoqué l’exploitation des ressources de la Terre au-delà des limites permises. Sans s’en apercevoir, nous sommes passés de la durabilité à la non-durabilité. Chapeau aux écologistes qui ont tiré le signal d’alarme ! Ce changement climatique qui paraît désormais inévitable ne va pas impliquer grand-chose sur le plan de l’homme, qui désormais répond aux agressions du milieu par la culture plutôt que par des évolutions biologiques. Mais cela va modifier ses habitudes, avec des migrations importantes provoquées par la montée du niveau de la mer. Sans parler de l’alimentation.

On ne vous sent pas pessimiste pour autant…Y.C. : Je crois beaucoup en l’humanité. Je compte sur elle

pour trouver des énergies nouvelles et le moyen de faire une alimentation synthétique de qualité. Je pense aussi qu’à terme – mais je ne sais pas quel terme –, on pourra aller coloniser d’autres planètes. Et je suis volontaire pour partir ! Ce qui sera intéressant alors c’est de voir comment va évoluer l’espèce dans un autre environnement. Là, on aurait une possibilité de dérive génétique et d’apparition de nouvelles races d’hommes.

Avez-vous un message pour les jeunes générations et celles à venir ?

Y.C. : Je leur dirais : « n’ayez pas peur de l’avenir. Demain sera formidable ! Vivez vos passions. Soyez raisonnés, mais surtout pas raisonnables. Et si vous voulez faire de la recherche, si vous voulez une vie heureuse, allez-y, cela vous comblera. »—

qui accèdent notamment à toute une variété d’équipements mutualisés.Une équipe Dalkia d’une vingtaine de personnes est présente sur le site depuis 2004 pour délivrer diverses prestations techniques -- chaudières vapeur, production d’eau glacée, d’air comprimé,

I À lire :

Origines de l’homme, origines d’un homme. Mémoires éditions odile Jacob, janvier 2018, 464 pages, 24,90 €.

1974 : Découverte de restes importants d’un hominidé de 3 200 000 ans : Lucy.

1983 : professeur au Collège de France.

1985 : Membre de l’académie des sciences.

2005 : entrée dans la Constitution française de la Charte de l’environnement, loi constitutionnelle rédigée sous sa direction.

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OK, c’est plus clair. et tout ça pour quoi ?

et l’IA pourrait m’aider dans mon boulot de journaliste ?

Le mag

Le mag

Ouh là, ça se complique ! Avatar ? Le mag

Le magC’est super ! On en est où ?

Bertrand Goutte Il est responsable efficacité énergétique au siège de Dalkia, en charge du développement du Desc sur l’intelligence artificielle. Conversation geekesque.

Hello bertrand, c’est quoi l’intelligence artificielle ? ça ressemble à ça ?

Le mag

Le mag

Ah bon ! ça veut dire qu’on faisait comment avant ?

Le mag

Le mag

OK mais je n’ai toujours pas compris ce qu’était l’IA !

B.G.

Pas du tout ! C’est une méthode qui nous permet de traiter plus rapidement les performances de nos sites.

B.G.

On passait beaucoup de temps à traiter nos données pour repérer les dérives, c’est-à-dire les écarts par rapport à des consommations normales. L’IA (intelligence artificielle) nous permet d’aller plus vite.

B.G.

Ce sont des algorithmes informatiques qui aident à prendre les décisions. Ils créent des avatars pour scruter toutes les données des sites de nos clients.

Le mag

2120

— Le futur — L’interview SMS

énergies le Magénergies le Mag

distribution électrique, ventilation, etc. -- et logistiques. « Cette équipe, qui joue de facto un rôle important pour le fonctionnement du site au quotidien, entretient déjà de bonnes relations avec les bénéficiaires finaux, précise Didier Roustan, directeur marketing et développement durable de Dalkia en Île-de-France. D’où l’idée de pousser cette dynamique jusqu’au bout, en mettant en place un outil communautaire sous la forme d’une application de conciergerie numérique pour smartphone. »

Didier Roustan rappelle qu’il n’est pas toujours simple, sur les grands sites, de sensibiliser les utilisateurs finaux aux enjeux d’économies d’énergie et de développement durable. « En revanche, poursuit-il, si l’on parvient à tisser un lien et à générer des flux d’information réguliers sur ce qui intéresse vraiment les utilisateurs dans leur vie quotidienne, il devient plus facile d’être écouté lorsqu’on parle écogestes et optimisation énergétique. »

Une start-up a été choisie par Dalkia pour développer l’outil, que quelques utilisateurs finaux ont testé en avant-première. « C’est une bonne idée, estime Marie-Laure Dailly, collaboratrice de Galapagos. Reste à voir si les gens vont prendre le réflexe de l’utiliser au quotidien mais, en tout cas, c’est dans l’air du temps. »« En dehors de ce qui est strictement technique, il n’y a pas vraiment

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— Le futur —Dès aujourd’hui

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B.G.

C’est un double numérique qui aide l’analyste en lui proposant une liste de sites à analyser en priorité. Il apprend des méthodes des analystes et se perfectionne au fur et à mesure de l’expérience qu’il accumule.

B.G.

ça permet aux analystes de se concentrer sur leur métier d’énergéticiens : ils passent moins de temps à traiter les données et + à trouver des axes d’amélioration de la performance des sites clients, pour la satisfaction de ces derniers.

B.G.

Le projet est en cours de déploiement au niveau national. entre nous on l’appelle le « new Desc ». Ce n’est que le début de l’utilisation de l’IA dans nos métiers !

B.G.

Ce n’est pas encore à l’étude chez Dalkia !

d’échanges entre les 400 occupants du campus, note de son côté Cherifa Mendaci, membre de l’équipe Dalkia. Pourtant, ne serait-ce que pour les petites annonces, l’utilisation du jardin partagé, les propositions de covoiturage et les événements prévus sur le site, il y a matière à communiquer. Biocitech, c’est une communauté qui ne demande qu’à se retrouver ! »

Clarisse Landau, manager opérationnelle de l’équipe, a prévu d’organiser différentes animations – yoga, secourisme, etc. – qui seront annoncées via l’application. La première aura pour thème le coaching énergétique. « Il est essentiel que notre équipe sur place nourrisse un programme d’animations et joue ainsi un rôle de community manager, car l’application ne sera qu’un reflet de ce qui se passera sur le site, note Didier Roustan. Évidemment, tout cela est assez nouveau et très éloigné du cœur du métier d’un technicien Dalkia, mais cela vaut la peine d’opérer une petite révolution culturelle. Car une telle démarche participe au confort des utilisateurs, à leur qualité de vie au travail, à la prise en compte de leurs problèmes quotidiens, et donc à leur satisfaction générale. Du reste, cette initiative s’inscrit tout à fait dans la stratégie générale du groupe EDF, qui est de plus en plus orientée vers le B to C. » Fin 2017, l’initiative a été récompensée au niveau national par une Victoire Dalkia.—

« Biocitech, c’est une communauté qui ne demande qu’à se retrouver ! »

Clarisse Landau, manager opérationnelle de Dalkia,

a prévu d’organiser diverses animations – yoga, secourisme, etc.

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n° 9 — Février - Mai 2018 énergies le Mag

« La solution proposée nous permet à la fois de diminuer

les consommations et d’atteindre notre objectif de baisser la quittance pour les habitants de ce quartier de

20 % par rapport à un coût normal dans

un appartement de même surface. C’est vraiment la

ville de demain. »

le besoindu client

autour de la future gare de nanterre, la ville développe un quartier privilégiant la nature (31 ha d’espaces verts), les déplacements doux, les logements et les bureaux « verts ». elle souhaitait la solution énergétique la plus vertueuse possible.

optimiser la gestion énergétique d’un quartier durable et innovant

emmanuel Desmaizières, directeur général de Bouygues Immobilier

Le témoignage du client

— Comprendre —

Un réseau doublement smart

— Le client —

énergies le Mag

—iLLUstRation - khUan + ktRon

on connaissait le smart grid électrique. Dalkia et sa filiale optimal solutions y ajoutent le smart grid thermique et créent un réseau doublement

« intelligent » pour mieux mettre en relation l’offre et la demande de chaleur, de climatisation et d’électricité. exemple à nanterre Cœur Université.

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Le pilotage numérique : permet d’adapter en temps réel la production à la consommation.

Stockage

Géothermie

Aérothermie et cogénération

Le smart grid électrique : la production électrique est assurée par des panneaux photovoltaïques et une cogénération. elle est autoconsommée à 100 % sur place par les équipements électriques du réseau.

Le smart grid thermique : la production thermique est d’origine renouvelable à 60 % (géothermie, biomasse, aérothermie, récupération sur eaux usées). Les besoins des immeubles sont mutualisés. Deux ballons stockent l’eau chaude et l’eau glacée pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et la climatisation.

Nanterre Cœur Université (Hauts-de-Seine)

Comment ça marche ? • La partie thermique utilise un mix innovant : géothermie de surface (90 sondes sèches à 150 m reliées à un stoc-kage d’eau chaude / eau glacée), aérothermie, micro-cogénération biomasse, récupération de calories sur eaux grises. Le réseau connecte les

n partenariat avec bouygues Immobilier, Optimal Solutions conçoit et réalise le premier double smart grid de France. À la fois

thermique et électrique, il permet de couvrir les besoins de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de climatisation du quartier à partir de 60 % d’énergies renouvelables et de récupération.

La solution dalkia

écologique : 60 % d’énergies renouve-lables et de récupération.

économique : des charges maîtrisées pour les usagers. Des résultats garantis sur 27 ans.

Les bénéfices

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immeubles dont les besoins sont mutualisés (échange de calories).

• La partie électrique utilise des panneaux photo-voltaïques et la micro-cogénération pour alimenter les équipements électriques du réseau en auto-consommation.

• Le double smart grid est piloté numérique-ment pour adapter en temps réel la production à la consommation.

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— Votre transition énergétique —

La voiture sans chauffeur est déjà parmi nous

chappée d’un scénario de science-fiction, la voiture autonome roulera bientôt sur nos routes. Bardée de capteurs, ultraconnectée, elle changera radicalement notre façon de nous déplacer mais aussi bien d’autres choses encore difficiles à imaginer. À bord, nous pourrons lire,

regarder un film, travailler… sans nous occuper de la conduite. Peut-être amènera-t-elle seule les enfants à l’école et ira-t-elle chercher les courses que nous aurons commandées en ligne. Bus et taxis sans chauffeur fonctionneront 24 heures sur 24. Cette voiture pourrait faire disparaître le permis de conduire, les feux rouges, les radars... Les bouleversements à venir sur le travail, la consommation, l’urbanisme, les services publics, les loisirs

Les automobiles sans pilote ne sont déjà plus un rêve futuriste. équipées de technologies militaires, elles arrivent par étapes sur nos routes et seront bientôt capables de se débrouiller en toute autonomie.

CHez VOUS

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Le centre hospitalier de Carcassonne – 496 lits sur 53 000 m2 – a lancé un appel d’offres public pour la maintenance et l’exploita-tion de ses installations thermiques, climatiques et de plomberie. il a choisi Dalkia pour des économies garanties grâce à une offre toutes énergies intégrant la transformation du réseau de chaleur existant.

sont innombrables. Qui pouvait imaginer il y a quinze ans que le téléphone portable servirait bientôt à tout sauf à téléphoner ? Qu’il concurrencerait les cartes routières, les appareils photo, les cartes bancaires, le courrier, la presse, la télévision ?

Lâcher le volantOn prédit qu’en 2030 le véhicule autonome représentera 50 % des véhicules vendus dans le monde et que la Chine sera son premier marché. Délire futuriste ? Peut-être. Mais les voitures autonomes sont déjà là. Tous les grands constructeurs automobiles proposent sur leurs véhicules haut de gamme des fonctions « d’assistance à la conduite » de plus en plus avancées. Depuis plusieurs années, des automobiles savent faire un créneau toutes seules. Le conducteur peut non seulement lâcher le volant, mais même sortir de la voiture et la regarder manœuvrer. Mieux encore, certaines peuvent entrer seules dans un parking, rechercher une place libre et s’y garer. Pour la récupérer, il suffit de l’appeler avec son smartphone et elle vous rejoint à l’entrée du parking. Techniquement, elle sait le faire seule, mais légalement elle doit être sous votre contrôle : elle se débrouille tant que vous touchez l’écran mais s’arrête si vous relâchez la pression car la réglementation impose au « conducteur » de rester en permanence « maître de son véhicule ».

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— Le client —

le besoindu client

Garantir des économies d’énergie pour un nouveau centre hospitalier

Le centre hospitalier de Carcassonne

Philippe Casieringénieur énergies et développement

durable du centre hospitalier

«Le choix de Dalkia a permis d’avoir une

approche globale main-tenance - optimisation

technique - confort thermique - économies

d’énergie. Ce sont ainsi des économies

supérieures aux engage-ments, de 7,64 % sur l’électricité et 15,80 % sur le gaz-bois, qui ont été réalisées en 2017 par rapport à 2016. »

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Comment ça marche ? C’est une offre qui englobe l’ensemble des leviers d’optimisation de la performance énergétique : la gestion des approvisionnements d’éner-gie, la conduite et le suivi optimisé des installations pour un fonctionnement 24 h/24 des process médicaux, les maintenances préventives et correctives, la mise à dispo-sition du centre de relation client avec astreinte 24 h/24 et un délai garanti d’intervention très rapide (inférieur à

Une offre multiénergie

La solution dalkia

écologique : les économies d’énergie engendrées sont synonymes de baisse d’émissions de CO2.

économique : 10 % d’économies garanties sur la chaleur consommée et 5,5 % d’économies sur l’électricité.

Les bénéfices

1 heure). De plus, l’accès à un outil de reporting et à une plate-forme extranet sera prochainement mis en place (Declic et Desc) pour un suivi en direct des consomma-tions du centre hospitalier.

Le témoignage du client

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Février - Mai 2018 — n° 9énergies le Mag

— Votre transition énergétique —

UN LIVRe, UN SIte

L’EnerGEEKUn site d’information consacré à l’actualité du secteur énergétique. en s’inscrivant, il est possible de recevoir chaque semaine une revue des articles les plus lus. Grâce au « Fil de l’energeek », dans la barre de navigation, on accède aussi aux parutions, tous médias confondus, en lien avec le nucléaire, les renouvelables, le thermique et les réseaux. en cliquant sur l’article de son choix, on est redirigé vers le site à l’origine de l’information.www.lenergeek.com

DR

DRMieux encore, certains véhicules haut de

gamme peuvent aujourd’hui rouler seuls à vitesse modérée (60 ou 80 km/h) sur des voies à terre plein central type périphérique ou autoroute. Dans un bouchon par exemple, il est possible de laisser la voiture se débrouiller : elle freine, accélère, ralentit seule en se calant sur les véhicules alentour. À une condition : le conducteur doit montrer qu’il est vigilant et prêt à reprendre le contrôle en touchant régulièrement le volant, sinon le véhicule se met à biper, puis s’arrête. Partout, on réfléchit à adapter la réglementation aux évolutions technologiques.

taxis autonomes en testCette formidable accélération a été rendue possible par l’adaptation de technologies militaires développées depuis le début des années 2000 pour les drones. Un véhicule

autonome utilise une caméra ultraperformante pour suivre le marquage au sol, lire les informations (panneaux de signalisation, feux rouges, etc.), repérer les croisements, détecter les autres véhicules et les obstacles imprévus. Des radars déterminent la vitesse de déplacement des autres véhicules, à l’avant comme à l’arrière. Des lidars (radars laser) scannent l’environnement proche et tous les objets en déplacement pour établir une carte 3D dynamique autour du véhicule. Des capteurs ultrasons détectent les objets et obstacles proches du véhicule…

Aux états-Unis, en Asie, en Europe, tous les constructeurs obtiennent des dérogations pour mener à bien leurs essais sur voies ouvertes et engranger de l’expérience pour nourrir l’intelligence artificielle de leurs véhicules. Les véhicules expérimentaux de Tesla, Google, mais aussi des constructeurs traditionnels (Mercedes, Audi, Toyota, nissan, PSA, etc.) ont accumulé des dizaines de millions de kilomètres. Le nevada a été le premier état à permettre aux simples usagers de rouler sans tenir le volant. Uber, qui teste des taxis autonomes aux états-Unis depuis 2016 (il y a toujours cependant un « technicien » prêt à reprendre le contrôle derrière le volant), prévoit leur apparition à Paris dès l’an prochain. —

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Le véhicule sans conducteur par étapes

niveau 1 : Des fonctions automatisées assistent la conduite (aBs, antipatinage, etc.).—

niveau 2 : Certaines fonctions peuvent être automatisées simultanément, comme le régulateur de vitesse et le centrage sur la voie ou l’assistance au stationnement. —

niveau 3 : La conduite peut être autonome dans certaines situations (autoroutes, voies séparées, etc.) mais le conducteur doit pouvoir reprendre la main à tout moment. en 2018, l’audi a8 devrait être le premier véhicule de ce type commercialisé en France. —

niveau 4 : Le véhicule assure toutes les fonctions (freinage, dépassement, itinéraire, etc.). Le passager fournit des consignes (destination, vitesse maximale, etc.) mais il doit être capable de reprendre la main dans certaines situations.—

niveau 5 : Le véhicule est autonome d’un bout à l’autre du trajet. il est même capable de circuler seul, sans aucun passager. —

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Pour éviter le chaos climatique et financier,de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou. il ne reste que trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et éviter aux jeunes d’aujourd’hui un climat auquel il leur serait difficile de s’adapter. Dans le même temps, l’endettement mondial atteint un niveau inédit, et tout annonce une crise pire que celle de 2008. et si préserver notre climat était l’un des meilleurs moyens d’endiguer la prochaine crise financière ? Le climatologue Jean Jouzel et l’économiste pierre Larrouturou proposent un pacte finance-climat européen, pour diviser par quatre les émissions de Co2, dégonfler la bulle financière et créer plus de 5 millions d’emplois. Éditions Odile Jacob, novembre 2017, 432 pages, 22 €.—

n° 9 — Février - Mai 2018

L’industrie automobile a défini cinq niveaux de « conduite assistée » avant d’arriver à l’autonomie complète.

avec la participation de l’association Bilan Carbone, Centrale supélec, elles bougent, école d’ingénieur-e-s, Femmes 3000, Les echos events / Le parisien / team Media

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masao YAmAmOtOCette photo fait partie de la série « kawa », qui explore les mouvements, tantôt rapides, ou au contraire imperceptibles, de la nature. Ces images sont issues d’une méditation sur le caractère passager de notre présence dans ce monde.

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