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LE FOYER : 60 ANS D’ACCOMPAGNEMENT HISTORIQUE : DE 1950 A 1964 ENTRETIEN AVEC FRANCIS VUIBERT L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL N°226 FÉVRIER 2010 REVUE TRIMESTRIELLE EDITEE PAR LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI 2,5LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI /3, RUE PERE CHEVRIER / 69361 LYON CEDEX 07 / TEL. 04 72 76 73 53 / FAX 04 72 76 73 71 ASSOCIATION LOI 1901 RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE / CCP 282629 D LYON / www.fndsa.org 1954 : BIDONVILLE DE TRAMWAYS À GERLAND 1957 : LA CITÉ BALLON À MIONS 2010 : PROJET À VILLEFRANCHE SUR SAÔNE

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LE FOYER : 60 ANS D’ACCOMPAGNEMENTHISTORIQUE : DE 1950 A 1964

ENTRETIEN AVEC FRANCIS VUIBERT

L’ARCHESOUS L’ARC EN CIEL

N°226F É V R I E R 2 010

REVUE TRIMESTRIELLE EDITEE PARLE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI 2,5€

LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI / 3, RUE PERE CHEVRIER / 69361 LYON CEDEX 07 / TEL. 04 72 76 73 53 / FAX 04 72 76 73 71ASSOCIATION LOI 1901 RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE / CCP 282629 D LYON / www.fndsa.org

1954 : BIDONVILLE DE TRAMWAYS À GERLAND

1957 : LA CITÉ BALLON À MIONS

2010 : PROJET ÀVILLEFRANCHE SUR SAÔNE

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EDITORIAL

LE FOYER VIENT D’ENTRER DANS SA 60ème ANNÉE.Ses premiers passagers, 11 hommes isolés, ont été accueillis à la même

adresse qu’aujourd’hui, (3 rue Père Chevrier à Lyon 7e) le soir de Noël 1950.Il est noté pour ce jour-là sur le « carnet de bord » des 3 amis fondateursGeorges BELLEVILLE, Gabriel ROSSET et Henri TOURNISSOU : « Nos hôtessont d’âges et d’origines divers : malades guéris sortis de l’hôpital, déte-nus libérés, chômeurs, Nord-africains sans emploi ni ressources, petits sala-riés sans chambre, clochards professionnels… ».

Depuis ce premier soir LE FOYER a connu un développement extra-ordinaire afin de mieux répondre aux besoins et attentes toujours gran-dissants des personnes isolées, des couples, et des familles sans abri.

Ce développement a été rendu possible grâce au dévouement des pre-miers « serviteurs » puis des salariés, œuvrant dans la complémentarité avecles bénévoles. Il faut ajouter la générosité des donateurs, « petits et grands »et le soutien des collectivités et de l’Etat, sans lesquels n’auraient pas étéconstruits et animés nos centres d’hébergement ou d’insertion, nos ateliers,nos accueils de jour… et les 1.500 logements de la S.A. d’HLM GabrielROSSET. Notre fondateur, lui-même, sera émerveillé par l’ampleur de cesréalisations qui ont « poussé comme un arbre, branche par branche, bour-geon par bourgeon… ».

UNE ANNÉE DE MANIFESTATIONSTout au long de cette année nous allons fêter les 60 ans du FOYER,

60 ans d’accompagnement des personnes sans abri. A cette occasion unesérie d’événements sera organisée par des Passagers, des bénévoles et dessalariés, des amis et anciens de l’association. Ceci permettra de montrernos actions concernant l’hébergement, l’insertion, le logement, la santé…des plus démunis.

Ce devrait être aussi le moment privilégié pour interpeller la Société, l’Etat,les collectivités, le monde économique pour leur montrer le chemin déjàparcouru et surtout ce qu’il reste à faire, devant tout ce qui conduit à l’ex-clusion : solitudes, fragilités psychiques, manque de logements, chômage,difficultés familiales, «situations irrégulières»…

2010 a été proclamée par le Parlement Européen et les Vingt-Sept « Annéeeuropéenne de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ». Ce devraitêtre pour chacun l’occasion de tendre la main au pauvre, de lui donnertoute sa place et la parole pour s’exprimer.

ET DEMAIN ?Fêter un anniversaire, c’est aussi l’occasion de penser à l’avenir

et, comme le faisait Gabriel ROSSET il y a 40 ans, de se poser la ques-tion : « Que sera LE FOYER dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans ? Sic’est l’œuvre de Dieu, il résistera aux épreuves du temps, aux départs deses dirigeants, il essaimera et fera beaucoup de bien. Si c’est uniquementl’œuvre des hommes, de l’amour propre, du savoir faire, il tombera dansl’oubli comme un corps sans âme ».

A nous d’écrire la suite…

LE FOYER :60 ANS D’ACCOMPAGNEMENT

➔ Benoît VIANNAYPrésident

4 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

REDACTION

Directeur de rédaction :Benoît VIANNAYRédacteur en chef :Benoît VIANNAYComité de rédaction :Michel CATHELAND / Alexandre FREDERICQ /Sébastien GUTH / Michel LÉVY /Annie PAPILLON / Robert PIERRON /Jean-Louis ROCHER / Paul VEYRIRAS.Ont participé à la rédaction de ce numéro :Martine BUHRIG / Juliette DEWAVRIN /Michel PAILLARD / Marie-Claude PEZANT /Catherine POUTEAUX / Pierre REVERCHON.

Dépôt légal :1er trimestre 2010Directeur de la publication :Benoît ViannayN° d’inscription paritaire :0609 H 85296Imprimerie:IML - 69850 St-Martin-en-HautTirage : 25.200 exemplaires

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BREVES

AGENDA

➔ 27 FÉVRIER :Dans le cadre des 60 ans, L’HÉBERGE-MENT D’INSERTION est à la fête lesamedi 27 février à partir de 14h00. LACHARDONNIERE / 65, GRANDE RUE /69340 FRANCHEVILLE

➔ 6 ET 7 MARS :Quête sur la voie publique

➔ 18 MARS :Soirée de clôture de l’opération LesArbres de la Solidarité 2009 au CasinoLE LYON VERT.Voir ci-contre

➔ 24 AVRIL :Messe à la Basilique de Fourvière à 17h.Voir ci-contre

➔ 29 AVRIL :Assemblée Générale – Hôtel de Ville deLyon à 16h30.Voir ci-contre

SOMMAIRE

Missions du FOYER 2/3Editorial 4

BREVES 5

VIE DU FOYERCréation d’une halte de nuit 6Carnet 7Psychiatrie et citoyenneté 8Un projet un peu fou 8Echange avec le Cardinal BARBARIN 9Journée d’entraide 2009 10Un grand merci ! 10

DOSSIER 60 ANS60 ans d’accompagnement 11Historique de l’association (1re partie) 11Hébergement d’Urgence 16Hébergement d’Insertion 17L’identité du FOYER (4e partie) 18

CAHIER SOCIALQuestion à Francis VUIBERT 19La DDAS devient la DDCS 20

CAHIER ECONOMIQUEBrèves 21

SPIRITUALITE ET CULTUREArt et compassion 22

INSTITUTIONNELDons 23

60ème QUÊTE DU FOYERLa soixantième quête annuelle sur la voie publique dans le département

du Rhône aura lieu les 6 et 7 mars 2010. Dans le même temps, nousentrons dans le 60e anniversaire de la création du FOYER.

Gabriel ROSSET, dès les débuts de l’association, souhaitait qu’il y aitune complémentarité entre les ressources publiques et la générosité desparticuliers, ce qui permit à l’association de conserver sa capacité d’in-novation et d’indignation.

Aussi, pour cette 60ème quête nousaurons à cœur de rappeler à chacun quenous devons tous nous sentir concernés parla condition des personnes sans abri, et leurapporter un soutien, par une présence, unregard ou une aide financière.

A l’image de Gabriel ROSSET (il quêtait tous les ans à l’entrée de laBrasserie Georges) nous lançons un appel à tous les volontaires, jeuneset moins jeunes, qui voudraient, durant ce week-end, donner un peu deleur temps, pour quêter dans leur quartier, leur paroisse … et, ainsi, sen-sibiliser les concitoyens à l’action menée par LE FOYER auprès des plusdémunis de la Région. ■

VOUS AUSSI, REJOIGNEZ NOTRE ÉQUIPE DE BÉNÉVOLES !Pour cela contactez le Pôle bénévoles : Tel. 04 72 76 73 85 ou le standard de l’association : Tel. 04 72 76 73 53. Mail : [email protected]

LES ARBRES : SOIRÉE DE CLÔTUREDans le cadre de l’opération « Les Arbres de la Solidarité 2009 »,

Monsieur Thierry de LA TOUR D’ARTAISE et le Comité des Amis orga-nisent leur traditionnel dîner de clôture de l’opération au Casino LE LYONVERT le jeudi 18 mars 2010 à 19h30.

Le prix des places est fixé à 120 euros par personne. ■

Si vous souhaitez participer à ce dîner, vous pouvez contacter le ServiceCommunication au 04 72 76 73 53.

MESSELe Président et les membres du Conseil d’administration, le Directeur et

les membres du personnel, bénévoles et salariés, vous invitent à une célé-bration eucharistique le samedi 24 avril 2010 à 17 heures à la Basi-lique de Fourvière. ■

Un pot de l’amitié clôturera cette célébration.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Comme chaque année, sont conviés les administrateurs, bénévoles, dona-

teurs et salariés de l’Association.

L’Assemblée générale se tiendra dans les salons de l’Hôtel de Villede Lyon le 29 avril 2010 à 16h30. ■

HÔTEL DE VILLE / 1 PLACE DE LA COMÉDIE 69001 LYON. MÉTRO A ARRÊT HÔTEL DE VILLE / LOUIS PRADEL.

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L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 20106

VIE DU FOYER

C’est pourquoi LE FOYERa proposé comme nou-velle approche de cepublic fuyant les lieux

classiques de prise en charge, unehalte dans son errance, tout en luigarantissant de ne pas se sentir"enfermé" dans un cadre pré-établi trop rigide. Cette expérimen-tation s’est notamment appuyée surl’expérience menée par l’Ordre deMalte en région parisienne. Nousavons donc retenu le principe d’undispositif innovant d’accueil incon-ditionnel de nuit, sans héberge-ment.

Ainsi, depuis le 1er décembre,grâce au soutien de l’Etat, cette haltede nuit peut accueillir chaque nuit 30usagers, isolés ou en couples.Ouvert de 23h à 6h, l’accueil estbasé sur une simple relationd’écoute, animé par des salariés etdes bénévoles, sans attendre despersonnes accueillies un quelconqueprojet, mais en souhaitant pouvoirle faire émerger et organiser son

orientation dès sa formulation. Situédans les locaux du 68 rue SébastienGryphe à quelques mètres du Cen-tre Gabriel ROSSET, les usagerspeuvent bénéficier également d’unecollation, de prestations d’hy-giène (douche, lavage du linge...),d’un vestiaire, d’une bagagerie…

Deux salariés sont chargés del’accueil, l’écoute et la sécurité despersonnes. Nous recherchons actuel-lement des bénévoles supplémen-taires, souhaitant s’investir dans cetaccueil original mais contraignant entermes d’horaires.

Depuis son ouverture, la Halte denuit n’a cessé de voir sa fréquentationaugmenter. D’une dizaine de per-sonnes accueillies seulement débutdécembre, la fréquentation du moisde janvier atteint la trentaine commeimaginée lors de la conception du dis-positif. Un public méconnu de notreassociation semble y trouver un récon-fort et une écoute qui permet même,pour certains, d’accepter doréna-vant d’être finalement hébergés.

DISPOSITIF EXCEPTIONNEL

Depuis le printemps 2009, prèsde 150 personnes en moyenne setrouvent dépourvues de solutiond’hébergement, et notamment denombreuses familles. Le 115 duRhône, le Samu Social et toutes lesassociations impliquées dans le sec-teur de l’hébergement éprouvent devives difficultés à supporter ce sur-croît d’activité, la tension qu’ilgénère, et l’absence de solutions àapporter. LE FOYER participe déjàactivement à l’hébergement d’ur-gence sur le Rhône puisqu’il est lepourvoyeur principal de places d’ac-cueil d’urgence au 115, qu’il areconduit le dispositif d’hébergementhivernal à Villefranche-sur-Saôneet a ouvert pour la première fois uneHalte de nuit le 1er décembre. Deson côté, l’Etat, par l’intermédiairedes services de la DDASS et de laPréfecture, partage ce constat depénurie actuelle et ont pris la déci-sion, au mois de décembre, delouer temporairement une centainede chambres d’hôtel.

C’est pourquoi le Conseil d’Ad-ministration du FOYER, comme l’avoulu son fondateur GabrielROSSET, a décidé de trouver dessolutions de mise à l’abri pour lesménages à la rue et particulièrementles jeunes enfants. Ainsi, LE FOYERa activé le 15 décembre un héber-gement immédiat d’une quaran-taine de personnes en familles setrouvant sans solution, par la loca-tion de chambres d’hôtel supplé-mentaires jusqu’au 1er avril.

Les ménages hébergés à l’hôtelsont prioritairement choisis par le115 et le Samu Social au sein desstructures d’hébergement d’urgence.Le coût total de cette action, d’en-viron 80 000 €, est supporté par LEFOYER sans demande de subven-tions à l’Etat ou aux collectivitéslocales. ■

DISPOSITIF HIVERNAL

CRÉATION D’UNE HALTE DE NUIT

Les grandes métropoles, tellesque Lyon, sont de plus en plusconfrontées à la multiplicationdes lieux de "squat" et de cam-pement. Par ailleurs, une cin-quantaine d’hommes ou defemmes isolés ne souhaitent pasrejoindre les structures d’héber-gement, mais représentent unepart importante du public desaccueils de jour. Pourtant lamétropole lyonnaise ne disposepas d’une structure permettant deproposer la nuit un panel de ser-vices proches de ceux de l’ac-cueil de jour sans la contrainted’accepter un hébergement.

L’ACCUEIL À LA PORTE DU CENTRE GABRIEL ROSSET

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VIE DU FOYER

CARNET

LES MATTHIEU

Meurtris par la mort accidentelle deleur fils aîné, Lucien et YvonneMATTHIEU ne pouvaient plus vivredans les lieux « où tout leur rappelait lesouvenir de ce fils ». Ils quittèrentl’Alsace pour Lyon avec le désir de vivreauprès des sans-abri.

Ils arrivent au FOYER en 1969, acceptent de loger dans une cham-bre inconfortable et se mettent à la disposition de Gabriel ROSSET -ils s’étaient connus à Paris lorsqu’ils étaient étudiants.

M. et Mme MATTHIEU, professeurs tous deux, ont eu des débuts dif-ficiles au FOYER, surtout pour Yvonne affectée d’office à la cuisine.Elle nous le dira plus tard : elle n’avait ni goût, ni compétence pourla cuisine ! Lucien, lui, aidait à l’accueil des sans-abri tout en gérantles dossiers des « Employés au pair ». Puis ils se sont installés à Caluireà La Rochette acquise peu de temps avant leur arrivée. La cité com-prenait 90 logements pour familles avec enfants. Là, ils ont trouvé leurplace selon leurs compétences : ils ont ouvert une étude du soir, quo-tidienne, où les enfants venaient faire leurs devoirs, demander des expli-cations sur ce qu’ils n’avaient pas compris à l’école. Yvonne entretenaitdes contacts réguliers avec les enseignants des écoles publiques du quar-tier pour aider au mieux les enfants. Combien d’entre eux, logeant dansla cité de La Rochette dans les années 1970-80 – ils sont aujourd’huides adultes – nous ont dit avoir réussi leurs études grâce à l’aide denos amis MATTHIEU.

Yvonne, 97 ans, vient de décéder, elle est inhumée au cimetière deStrasbourg Nord auprès de son époux et de son fils. Nous disons àOdile, à Pierre, notre sympathie et notre reconnaissance pour avoir,un jour, accepté le départ de leurs parents pour servir dans la « famille »du FOYER. ■

Annie PAPILLON

MICHELLE, TU NOUS MANQUES !

Michelle MARTINEZ née le 19juillet 1945 nous a quittés le 24novembre 2009. Après une vieprofessionnelle bien remplie, elleest entrée en mars 2005 commebénévole à l’association. Cela fait5 ans et pourtant nous avons

l’impression de l’avoir toujours connue.

Son rayonnement, son dévouement, sa gentil-lesse, son assiduité lui ont permis d’être connueet appréciée de tous et plus particulièrement desbénévoles des activités marchandes. Elle savaitcommuniquer, demander l’avis des autres, gérerles problèmes, dire les choses avec un grand soucide transparence. Elle avait sans cesse le souci detrouver des solutions pour que chacun ait plaisirà venir, à partager un moment avec les autres etse sentir bien à leur poste.

Michelle nous donnerait ce dernier conseil enrappelant que : « L’amitié double les joies et réduitles peines de moitié » (citation de Francis BACON)

Michelle, nous ne t’avons peut-être jamais ditcombien on t’appréciait et combien on t’aimait. Cene sont pas de vains mots, nous sommes si heureuxde t’avoir connue que nous pouvons t’assurer quetu as laissé un grand vide après ton départ.

Comme nous l’a dit un ami du FOYER à l’an-nonce de son décès : « Michelle a fait partie deces bénévoles à la générosité contagieuse qui fontla marque du FOYER… » ■

Marie-Claude PEZANT

PASSAGERS

■ Monsieur Gilles ALIAS, passager

du Centre Gabriel ROSSET, accom-

pagné par le Pôle d’Accompagne-

ment Renforcé est décédé le 23

décembre 2009 à l’âge de 60 ans,

■ Monsieur Abdembi BEN TAHEUR,

Passager de l’accueil de jour La Ren-

contre est décédé le 31 décembre

2009,

■ Monsieur Michaël BLAISE, ancien

passager du CHRS Eugène Pons, est

décédé le 29 décembre 2009 à

l’âge de 25 ans,

■ Monsieur Bernard DAVID, Pas-sager du Relais SOS, est décédé le 22septembre 2009 à l’âge de 60 ans,

■ Monsieur Jean-Pierre RICHARD,passager du Centre Gabriel ROSSETest décédé le 23 décembre 2009 àl’âge de 53 ans,

■ Monsieur Abderahmane SALMI,ancien Passager du Centre GabrielROSSET, est décédé le 10 novembre2009 à l’âge de 23 ans,

■ Monsieur Fabrice MAGAT, passa-ger du centre Gabriel ROSSET accom-pagné par le Pôle d’AccompagnementRenforcé est décédé le vendredi 25décembre, à l’âge de 41 ans.

BÉNÉVOLES

■ Monsieur Raymond ROCHE,bénévole à la Main Tendue, estdécédé le 9 octobre. Raymond, bran-cardier de Lourdes de longue dateétait quêteur sur Villefranche pour LEFOYER depuis longtemps ; en 2001,il n’hésita pas une seconde pourrejoindre La Main Tendue. Fidèleserviteur, ayant le souci des autres(malgré des ennuis de santé), il étaittoujours présent lorsque l’on avaitbesoin de lui,

■ Monsieur André CHADIER, béné-vole à l’accueil du soir le samedi aucentre Gabriel ROSSET, est décédé le27 octobre 2009, à l’âge de 74 ans.

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UN PROJET UN PEU FOU ?UNE SOIRÉE CGPME AU CENTRE DE TRI TEXTILE, POURQUOI PAS !

La CGPME (Confédération Générale des Petites etMoyennes Entreprises), regroupant divers chefs d’en-treprises de la Région, présidée par François TURCAS,soutient de longue date notre association. Elle aaccepté d’organiser sa traditionnelle rencontre« Anciens et Nouveaux adhérents » au FOYER.

A l’origine de cette rencontre originale, Marie-PierreCaille, membre du Comité des Amis du FOYER et qui,face à l’étendue des besoins de l’association, a ima-giné ce rapprochement particulier.

Le lieu a été trouvé tout naturellement : Quel meil-leur endroit qu’un Atelier d’Insertion pour accueillir deschefs d’entreprises ? Ainsi, le Centre de Tri Textile, vidéde ses espaces de travail, a pu, le temps d’une soi-rée, accueillir 400 membres de la Confédération.

Bravo et merci à toute l’équipe de la CGPME et àMarie-Pierre, pour l’organisation, avec LE FOYER, decette grande rencontre le 3 décembre dernier Rue deToulon. Elle aura permis de nouer des liens encore plusétroits avec le tissu économique, tout en faisant la pro-motion des différentes possibilités de soutien à notreaction (dons au titre de l’ISF, dons en nature, Arbresde la Solidarité, mission Emploi Formation …) ■

210 personnes ont participé aucolloque du FOYER sur « Psychatrieet Citoyenneté » le 13 octobre 2009à Lyon. Celui-ci se déroulait enmême temps que le forum de la Villede Lyon sur psychiatrie et logement.Le « succès » de ces colloquessimultanés révèle la question pré-gnante des troubles psychiatriques etde la prise en charge des personnesqui en sont affectées dans notresociété.

Martine BUHRIG a ouvert le col-loque en développant des regardsmultiples sur la complexité des soinsà partir d’une recherche anthropo-logique effectuée auprès d’une tren-taine de passagers des Accueils deJour de Lyon.

Au bout d'un dédale de pièces, àl'extrémité sud du bâtiment, les qua-tre hommes retrouvent avec plaisirleur lieu de travail. Une cuisineattenante leur permet de se retrou-ver le midi pour déjeuner. LE FOYERleur sert le repas sur place.

Avec leur équipe d’usagers, Jeanet Marie-Noëlle BESANÇON nousont fait part de l’expérience inno-vante de LA MAISON DESSOURCES et de l’association LESINVITES AU FESTIN à Besançon. En

réaffirmant l’impact de la vie com-munautaire avec un « vivre ensem-ble » dans le respect et laresponsabilisation, ils posent laquestion de nouvelles prises encharge des personnes en souffrancepsychique sans que celles-ci nesoient réduites à une stigmatisationou à un rôle passif de malades.

Après avoir parcouru l’histoirede la psychiatrie depuis le début duvingtième siècle, Bernard JOLIVET,psychiatre et psychanalyste, a misl’accent sur l’indispensable évolutiondes hôpitaux et structures de soinpsychiatriques, ainsi que sur lanécessaire mobilisation des citoyens.

Avec Franck BIASINI, la troupethéâtrale des accueils de jour dufoyer a donné la première partie deleur spectacle sur « Cessez l’achar-nement, écoutez-nous », faisant res-sentir, avec beaucoup d’humour etd’émotion, les angoisses et les aspi-rations des personnes en souffrancequi ont participé à la création decette pièce.

Les débats, animés par NadineMICHEL, coordinatrice de la Com-mission inter-associative, et MichelBON, psychiatre, se sont poursuivisautour d’un repas convivial. Puis

deux tables rondes ont présentéquelques points-clé et réflexions ;d’une part sur les approchescitoyennes en santé mentale - avecle point de vue des psychiatres JeanFURTOS et Jean-ChristopheVIGNOLLES et celui du social avecPatrick CHASSIGNET; d’autre partsur l’impact des participationscitoyennes sur les politiquespubliques en santé mentale dans laville, avec François AUGUSTE, Vice-Président du Conseil RégionalRhône-Alpes et Dominique BOLLIET,Maire du 4e arrondissement de laVille de Lyon comme acteurs poli-tiques et Aleth HENRY comme coor-dinatrice de l’UNAFAM.

Ce colloque a été très appréciépar la plupart des participants,notamment à travers l’approchenovatrice des INVITES AU FESTIN, enparticulier pour les travailleurssociaux, à qui étaient offertes d’au-tres pratiques intégrant la partici-pation des usagers. Les regardscroisés entre psychiatres, politiques,associations et usagers ont, égale-ment nourri bien des réflexions ! ■

Martine BUHRIG

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VIE DU FOYER

PSYCHIATRIE ET CITOYENNETÉ

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Apartir d’un film réalisé parFranck BIASINI et MartineBUHRIG sur « Paroles d’hu-manité et de foi » avec les

personnes sans abri, cinq petitsgroupes se sont constitués, de façonà ce que chacun puisse s’exprimer :Solange a crié son dégoût d’unesociété qui laisse des femmes à larue ; Yves a expliqué comment ilavait pu obtenir une maison à lacampagne et la foi qui lui donnaitla force de vivre dans une pauvretéradicale « comme Mère Térésa » ;Paul a partagé ses interrogations surles valeurs humanistes pour les-quelles il se bat comme athée ;Florette a réaffirmé que « l’Islam,c’est l’amour de Dieu et l’amour desautres, et que ceux qui se revendi-

quent de l’Islam pour tuer, ce ne sontpas des musulmans mais des terro-ristes », Jean-Philippe a expliqué qu’ilservait les personnes sans abri « pourqu’elles se sentent mieux dans lesAccueils de Jour », etc.

Les participants se sont étonnés,comme le Père Bruno MILLEVOYE,responsable du service interdiocésainde la solidarité, « de la force de ceséchanges et de la simplicité aveclaquelle les uns et les autres se sontexprimés ». Chacun s’est senti tou-ché par leur profonde humanité.

Puis Philippe LANSAC a animé larencontre avec le Cardinal, retrans-mise intégralement par RCF. Dans leséchanges qui ont suivi, BenoîtVIANNAY et Martine BUHRIG onttout d’abord présenté l’œuvre duFOYER et le contexte de cette ren-contre. Monseigneur BARBARIN a ditcombien il était touché par le témoi-gnage de solidarité développé parLE FOYER, ainsi que par la figure deGabriel ROSSET. Puis une dizaine defemmes et d’hommes, vivant dans larue ou dans le dispositif d’urgence

sociale, ont été délégués pour expri-mer leurs vécus et leurs interroga-tions. Monseigneur BARBARIN arépondu en entrant en résonanceavec chacun d’eux, « très touché parleur vérité et leur simplicité ».

La plupart des participants sontallés prier à la cathédrale avec leCardinal. C’est avec beaucoupd’émotion que les personnes sansabri ont porté en procession cer-taines grandes figures de témoinsengagés auprès des pauvres : MèreTérésa, Jeanne GARNIER, AdélaïdePERRIN, Gabriel ROSSET, etc.

Fruit d’un dialogue interreligieuxqui se développe avec les per-sonnes sans abri depuis 1996, dansun contexte douloureux au momentoù le volet hivernal du dispositif d’ur-gence sociale se mettait en place, cemoment fort a été marqué par l’es-pérance et la foi, source d’une soli-darité qui s’est faite tangible ce jour-là jusque sur les ondes. ■

Martine BUHRIG

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VIE DU FOYER

UN TEMPS D’ÉCHANGEAVEC LE CARDINAL BARBARIN

Un temps d’échange, organisépar LE FOYER et le diocèse deLyon, entre des personnes sansabri et le Cardinal PhilippeBARBARIN s’est déroulé le ven-dredi 13 novembre 2009 àl’Accueil Saint Vincent. Cemoment était largement ouvertaux partenaires de la commis-sion Inter-associative et auxparoisses lyonnaises.

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LE CARDINAL, LE PRÉSIDENT ET UN PASSAGER

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10 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

VIE DU FOYER

Il n’était pas encore 9 heures cesamedi 14 novembre 2009,qu’une foule immense se pressaiten rang par quatre devant laporte du Palais des Sports deGerland à l’occasion des Journéesd’Entraide, la Grande Brocante duFOYER. Puis, les portes sontouvertes : c’est la course, unevraie déferlante, un tsunami !

Dans le hall d’entrée on trouvegravures et tableaux, et on pénè-tre dans le hall central : le premierstand est celui des jouets large-ment fréquenté par des parents enquête de cadeaux pour Noël. Ilvoisine avec le comptoir des livresoffrant un vaste assortiment d’ou-vrages, et de l’autre côté ungrand comptoir avec des piles delinge de maison, joliment ceintesde rubans de couleur.

Plus loin le stand brocante dontle succès est toujours assuré, etcelui des bijoux. Enfin, à l’extrémitéopposée à l’entrée, les meubles :fauteuils, canapés et guéridonsvoisinent avec berceaux, tabouretsde pied, tables de toutes époqueset tous styles.

Le plus grand stand est celui del’habillement où, dans un défiléincessant, les acheteurs ont puchoisir, sur une bonne cinquan-taine de portants, manteaux,robes, vestes et pantalons, ano-raks et parkas et même quelquesbeaux manteaux de fourrure. Il yrègne une frénésie d’achats pourdes articles de qualité à prix

modique satisfaisant un largeéventail de clientèle.

Mais sait-on l’immense déploie-ment d’énergie qu’il a fallu met-tre en œuvre pour organiser cesdeux journées ?

Six mois à l’avance les objets lesplus intéressants sont sélectionnéspour assurer un certain standingà cette vente ; cela représente,entre autres, une centaine deportants de vêtements, presque500 cartons de jouets vérifiés etreconditionnés, et plus de 60malles d’objets de brocante.Ensuite il a fallu emballer tout cela,puis une noria de camions l’aacheminé à Gerland où une tren-taine de bénévoles et une ving-taine de personnes en insertionont, à partir du jeudi, manuten-tionné, déballé, disposé tous lesobjets, tandis que le lundi suivantétait consacré aux opérationsinverses.

En définitive, cette grande venteété une réussite : 9.500 entréesestimées (fréquentation en légèrebaisse) et une recette de260.000 €.

LE FOYER, peut témoigner sagratitude aux 300 bénévoles qui,dans la bonne humeur, ont assuréle succès de ces journées, commeaux visiteurs qui sont venus asso-cier bonnes affaires et bonneaction, sans oublier la Municipa-lité qui a mis gracieusement ànotre disposition le Palais desSports.

Et puis comment ne pas évo-quer le souvenir de GabrielROSSET représenté par cetteimmense photo qui dominait lesgradins ? Les yeux abrités par sonlégendaire béret noir, il semblaitcontempler avec le regard bien-veillant qui le caractérisait, ungenre de compétition inhabituelleen ces lieux : celle de la généro-sité contre la précarité. ■

Pierre REVERCHON

LES JOURNÉES D’ENTRAIDE 2009 :UNE REUSSITE !

UN GRAND MERCI !Un grand merci au nom des Passagers

et Résidents, pour les bons momentspassés ensemble lors des Fêtes de Noëlet du Jour de l’An 2010.

Pour la veillée de Noël, Monsei-gneur BATUT, évêque coadjuteur de Lyon,et le Père LETOURNEL du Prado, onttransformé notre réfectoire en véritable« Cathédrale ». Ils ont concélébré cettemesse, première étape de la période oùnous fêtons les 60 ans de la fondation duFOYER. Nous étions accompagnés enmusique par André BONHOMME, son filsArnaud et Florent JOUFFROY. Plus modes-tement à la Chardonnière, la messe étaitconcélébrée par le Père Georges COTTIN,Lionel BARBE et François ASENSIO, diacres.

Pendant le repas du jour de Noël,au Centre Gabriel ROSSET et à la Char-donnière, les cuisiniers et les bénévolesont servi plus de 350 convives, qui ontreçu chacun un présent. Au FOYER la dis-tribution de sacs à dos et de gants fut trèsappréciée. A la Chardonnière, les enfantset les parents venus des différentes struc-tures de l’association ont pu assister à unconcert donné par Steve WARING, lecélèbre chanteur pour enfants, accom-pagné pour l’occasion par sa femme, sesfils et Patrice KALLA.

Citons parmi ceux qui ont apporté leursoutien à ces fêtes de fin d’année : LeCollège et Lycée Saint Charles de Rillieux,le Collège Gabriel Rosset, le Collège etLycée Saint Just - Saint Irénée, le CollègeSaint Charles de Champagne, l’Aumô-nerie de Champagne au Mont d’Or,l’Ecole Saint Charles de Charly, LaXavière, Chevreul, l’Aumônerie de laBièvre à la Côte Saint André, la Fonda-tion d’Auteuil à la Côte, Saint Thomasd’Aquin, le Collège et Lycée Bellevue, l’Ex-ternat Sainte Marie, l’Ecole de La Salle,l’Ecole Jeanne d’Arc, l’Auditorium de Lyon,la société April, l’Aumônerie Saint Pierreet Saint Paul en Val d’Azergues, l’Institu-tion Saint Charles à Vienne, leCollège Fénelon, les restaurants Le CAFFEMILANO et la Buvette Grandclément… ettous ceux que nous aurions pu oublier !

UN GRAND MERCI à tous les béné-voles, groupes de jeunes, écoles, collèges,lycées, aumôneries, et aux entreprises quiont permis que ces journées difficiles pournos passagers et résidents soient pleinesde Sérénité, de Joie et d’Espérance ! ■

Michel PAILLARD

Responsable du Pôle bénévoles

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11L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI60 ANS D’ACCOMPAGNEMENT

La veille de Noël 1950, s’ouvraitle premier centre d’accueil de l’as-sociation LE FOYER NOTRE-DAMEDES SANS-ABRI. 60 ans après,l’association a développé son offred’accueil, d’hébergement, d’ac-compagnement et d’insertion,s’adaptant, au fil des ans, auxdivers visages de la précarité.

Tout au long de l’année 2010,LE FOYER fêtera son soixantièmeanniversaire et rappellera toutesles actions menées pour accompa-gner les sans abri vers une viemeilleure.

Autour de ses missions fondatriceset de ses 7 métiers, des tempsd’échanges, des colloques, des ani-

mations, des articles, des exposi-tions… marqueront l’année 2010.

Citons dans le désordre : uneexposition sur l’Hébergement d’Ur-gence est visible au Centre G. ROS-SET, une après-midi festive seraorganisée à la Chardonnière, laplantation du 2.000e Arbre de laSolidarité Place Bellecour, unefresque est prévue sur le mur du cen-tre 3 rue Père Chevrier, un colloquesur l’accompagnement devrait sedérouler en octobre, une rue devraitporter le nom du fondateur, unvoyage pour les employés en inser-tion va être organisé, etc…

L’Arche sous l’Arc en Ciel témoi-gnera de l’action menée depuis 60

ans, retracera au fil des pages la viede l’association, détaillera par desarticles les missions qui l’animent,mettant en valeur, acteurs, amis etbénéficiaires de ces différentes struc-tures.

Vous retrouverez dans ce premiernuméro du soixantenaire, un dossierconsacré à ces 60 ans d’accom-pagnement des personnes sans abriavec, en premier lieu, les 15 pre-mières années de l’Association, estles 3 premières thématiques abor-dées à savoir :

■ L’Hébergement d’Urgence

■ L’Hébergement d’Insertion,

■ La Charité et les Ressources

HISTORIQUEPREMIÈRE PARTIE : 1950 – 1964

■ 24 MAI 1950 : Déclaration à laPréfecture du Rhône d’une associa-tion Loi 1901 : « FOYER DESSANS ABRI ». Les membres du bureau sont :Jean ESCOFFIER président, JacquesMEYER et Jean-Marie ARNION vice-présidents, Charles CABASSON tré-sorier, Georges BELLEVILLEsecrétaire. Les Membres : MessieursBELLEMAIN et Gabriel ROSSET.Conscients des difficultés rencontréespar les personnes sans logis, ils cher-chent un lieu pour les accueillir.

■ 23 décembre 1950 : C’est l’ou-verture du premier asile de nuit duFOYER. Dans un café à comptoir« Au Monde Nouveau », 3 rueDumoulin dans le 7e arrondissementde Lyon (l’actuelle rue Père Chevrier),les premiers bénévoles (les Serviteurs)

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DOSSIER 60 ANSaccueilleront ce soir-là 11 malheu-reux.

Georges BELLEVILLE, l’un destrois fondateurs de l’association,note sur son « Carnet de bord » ladescription des premières heures duFOYER :

« La population accueillie est rapi-dement nombreuse. Plus de 40 lits ! Nos hôtes sont d’âge et d’originedivers : malades guéris sortis de l’hô-pital, détenus libérés, chômeurs,Nord-africains sans emploi ni res-sources, petits salariés sans chambre,clochards professionnels.

Nous nous heurtons à des difficultésd’organisation matérielle : hygiène(il n’y a pas de douches), désinfec-tion, organisation de la surveillancepar les bénévoles, mise en ordred’un vestiaire et raccommodagedes vêtements…

Les difficultés pour créer l’esprit dela maison sont plus importantes :beaucoup de nos hôtes sont décou-ragés, quelques-uns boivent… Nousexigeons un instant de silence tousles soirs pendant lequel prient ceuxqui le veulent.

Des appuis sont venus : le FrèreBENOIST nous a obtenu un don de25 kilos de pain chaque semaine.

Une permanence est assurée deuxfois par semaine par un interne deSaint Joseph. Un jeune permanent,Bernard BONNET, étudiant en comp-tabilité, a, malgré sa jeunesse, lesqualités requises pour s’imposerparmi ces hommes. Une personne,Octavie, s’est engagée par dévoue-ment au FOYER, sa surdité la confineau raccommodage (…) »

■ Janvier 1951 : Gabriel ROSSET,bien que très occupé par son métierde professeur, passant ses vacancesà aider ses élèves, écrit : « J’accep-tais, au nom de la Paroisse univer-sitaire, et avec l’appui de deuxcollègues et amis avec qui je vivaisfraternellement (NDLR : GeorgesBELLEVILLE et Henri TOURNISSOU),la responsabilité de ce nouvel asilede nuit ».

■ 30 avril 1951 : Premier compterendu de l’activité de l’association.

« Depuis l’ouverture, 420 hommesont été accueillis. La durée moyenne de séjour est deun mois mais certains ne restent quequelques nuits. Nous disposons de49 lits et paillasses de secours (…).La priorité est donnée à ceux qui sor-tent d’hôpital ou de prison. C’est un

crève-cœur de refuser l’entrée à desmalheureux (…)

Nous avons distribué des vêtementsà 200 hommes. Des lavabos et desdouches sont installés. Nous don-nons une soupe chaude le matin etle soir ou un casse-croûte. Nousdemandons, après 3 jours de gra-tuité, une participation financièrepour la nuit. La population que nous accueillonsest exclusivement constituéed’hommes seuls. Ils ont dans l’en-semble du travail. Il y a des mutilésde guerre et des grands pensionnésqui ont eu l’imprudence de dépen-ser leur trimestre et attendent leprochain.

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L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010 13

Il y a aussi des hommes âgés sansressources, des concierges expulsésde leur loge, des malades en ins-tance d’être reçus à l’hôpital. Desgrands tuberculeux qui couchaientdehors ont été reconnus chez nouset ont été orientés à l’hôpital SaintLuc (…)

Demeure un fléau redoutable :l’ivrognerie. »

■ 7 décembre 1951 : l’associationest placée sous la protection deMarie. Elle se nomme désormais« LE FOYER NOTRE-DAME DESSANS-ABRI ».

■ ÉTÉ 1953 : Grâce à des dons,l’association construit un nouvelimmeuble rue Sébastien Gryphe,accolé au café comptoir, permettantl’accueil de 140 hommes sans abri,avec un réfectoire et des douches.« Ici nous sommes en plein évan-gile ! » Tels seront les mots du Car-dinal GERLIER lors de l’inaugurationdes nouveaux locaux à Noël.

■ 13 mars 1954 : A la suite de l’in-vitation par LE FOYER, l’Abbé Pierrevient à Lyon et lance un appel à laBourse du Travail. Il visite ensuitel’association, et, reconnaissant le tra-vail accompli auprès des hommessans abri, incite les fondateurs duFOYER à créer des logements d’ur-gence pour accueillir des familles.

■ 15 avril 1954 : Parution dupremier numéro du journal duFOYER « l’ARCHE sous L’Arc enCiel ». Il remplace les comptes ren-dus envoyés chaque trimestre aux

donateurs et amis del’association. « L’Archeest un pont qui relie deshommes qui s’ignorent, d’une rive àl’autre – elle est celle d’un pont souslequel on peut s’abriter – elle veutaussi rappeler l’Arche de la NouvelleAlliance ». Depuis l’ouverture de l’Asile de nuitjusqu’à cette date, l’association ahébergé 4.800 hommes.

LE FOYER crée un « Service Loge-ment » qui a pour mission d’enre-gistrer les demandes de la part desfamilles sans logis, mal logées ouhabitant des bidonvilles.

■ Juillet 1954 : Grâce à l’achatd’une propriété « Le Rosaire » à LaMulatière, LE FOYER aménage etcrée sa première cité pour desfamilles : « Le Bocage ». 34familles y seront accueillies.

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14 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

DOSSIER 60 ANS

■ Novembre 1954 : LE FOYERpropose à des Passagers de l’asilede nuit d’être « Employés auPair », en travaillant sur les chan-tiers de construction de logementsd’urgence. Pour ceux qui ne peuventse rendre sur les chantiers, des Ate-liers sont créés (bûchettes d’allu-mage, reliure, mise en presse…)

■ 1954 : Première Vente de Cha-rité de l’association. La Quêtesur la voie publique est organiséedès 1951.

■ 1956 : Gabriel ROSSET est éluPrésident du FOYER NOTRE-DAMEDES SANS-ABRI.

■ 5 mars 1957 : L’association estreconnue d’utilité publique.

■ 15 mars 1957 : En 3 ans, LEFOYER a construit 280 logementsd’urgence sous forme de chalets,de maisonnettes, d’appartementset de maisons coupoles, pour desfamilles sans logis ou mal logéesnotamment celles des bidonvilles de

Gerland, Villeurbanne ou SaintPriest. Il gère aussi un centre d’ac-cueil pour hommes isolés et unfoyer pour femmes.

■ De 1955 à 1958 : LE FOYERachète et aménage maisons demaîtres, anciens couvents, usinesdésaffectées, anciennes écoles pri-vées, etc. Rue Père Chevrier, le caféest démoli pour laisser place à laconstruction d’un immeuble qui

permettra de recevoir égalementdes familles.

■ Décembre 1960 : Outre leCentre d’Hébergement pour 210hommes, la Maison d’Accueilpour 18 familles au 3 rue Père Che-vrier dans le 7ème arrondissementde Lyon, Le Foyer Féminin 79 rueEugène Pons dans le 4e arrondisse-ment de Lyon, LE FOYER a créé530 logements d’urgence dansla région Rhône-Alpes au seinde 28 cités.

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15L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

■ 29 Juin 1964 : Le Préfet duRhône écrit au Président du FOYER :« Je viens de constater qu’au coursdu deuxième trimestre de cetteannée, les trois derniers bidonvillesde l’agglomération lyonnaise – ruede la Boulangère et rue des Poilus àVilleurbanne ainsi qu’aux abordsde l’ancienne route nationale àBron – ont été résorbés.Cette tâche délicate et de longuehaleine n’a pu être menée à termesans heurt qu’avec le concours effi-cace d’associations spécialisées, etnotamment celui du FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI que vous pré-sidez… »

■ Mars 1964 : Gabriel ROSSETécrit « Il y a juste 10 ans, après 4 ansd’existence consacrée à l’accueildes isolés […] notre œuvre a pris unnouveau tournant en s’occupantdes familles. Tous les augures pré-voient que la crise du logementdurera encore au moins 10 ans etque, pendant ce temps, il faudra queles pouvoirs publics s’intéressent aurelogement d’urgence. Ce qui les enempêche c’est l’expérience manquéedes cités de la région parisienne quisont redevenues des bidonvilles.Rien ne serait plus utile à la causedes sans logis que de réussir l’ex-périence contraire. Il nous faut donctravailler de toutes nos forces àl’entretien de nos cités et à une pro-motion sociale. »

■ 31 décembre 1964 : L’associa-tion, en 14 années d’existence, aréalisé :- 35 cités d’urgence offrant 591

logements d’urgence pour desfamilles

- un asile de nuit pour 210 hommesseuls

- un Foyer pour 100 jeunes travail-leurs

- un Foyer pour 32 femmes.

DÉCEMBRE 2009 LANCEMENT DES 60 ANS DU FOYER

JANVIER 2010 HÉBERGEMENT D’URGENCE

FÉVRIER 2010 HÉBERGEMENT D’INSERTION

MARS 2010 CHARITÉ ET RESSOURCES

AVRIL 2010 GABRIEL ROSSET

MAI 2010 ACCUEILS DE JOUR

JUIN 2010 BÉNÉVOLAT

JUILLET 2010 ATELIERS D’INSERTION

SEPTEMBRE 2010 SANTÉ

OCTOBRE 2010 ACCOMPAGNEMENT

NOVEMBRE 2010 BRIC A BRAC

DÉCEMBRE 2010 CLÔTURE DES 60 ANS DU FOYER

PROGRAMME DES 60 ANS

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L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 201016

DOSSIER 60 ANS

Des sept activités qui sontcelles du FOYERaujourd'hui, il est probableque c'est à l'Hébergement

d'Urgence que ces définitions s'ap-pliquent de la façon la plus adé-quate. Les centaines de Passagersaccueillies désormais chaque soir aucentre Gabriel ROSSET, à l'Aubergedes Familles ou au FOYER de Ville-franche ne sont pas si différents desonze premiers qui se présentèrent ausoir du 24 décembre 1950 au3, Rue Dumoulin. Leurs souffrancessont les mêmes, leurs attentes iden-tiques, leurs rêves et leurs espoirssimilaires. Comme il y a 60 ans, ilssont à la recherche d'un repaschaud, d'une douche vivifiante, d'unlit et d'un toit pour oublier quelquesheures durant leur difficile exis-tence... et, en prime, sans douteespèrent-ils le sourire ou le geste decompassion du salarié ou du béné-vole qui va les accueillir.

Aujourd'hui, il n'est pas rare quel'image des structures d'hébergementd'urgence, véhiculée par certainsmédias, soit négative et que d'au-cuns préconisent la recherche d'au-tres formes d'accueil des sans-abri.Loin de pratiquer la politique de l'au-truche et de s'opposer aux évolutionsnécessaires LE FOYER se refuse àconsidérer pourtant l'hébergementd'urgence comme « un modèlepérimé »*. Pour nombre de per-

sonnes, notamment les groupesfamiliaux en situation de détresse,qui ne disposent d'aucun abri, le n°national de veille téléphonique le« 115 », les Accueils de Jour, et lescentres d’hébergement d'urgenceconstituent les premiers dispositifsauxquels ils peuvent avoir recours.

Bien sûr, ce premier accueil nesaurait se suffire à lui seul. Il convientbien de le voir comme la premièreétape d'un processus d’accompa-gnement qui doit ensuite conduire le« Passager » vers une forme d'hé-bergement d’insertion, et, enfin,vers l'accession à un logement auto-nome ou une structure adaptée.

C'est sans jamais perdre de vuecette perspective-là, que, quoti-diennement, LE FOYER accueille190 personnes au Centre GabrielROSSET, 3, rue Père CHEVRIERtandis que l'Auberge des Famillesreçoit au 122, Rue de Gerland, unepetite quarantaine de couples avecou sans enfants tandis que, RueRobert Schumann, à Villefranche-sur-Saône, une vingtaine de Passa-gers peuvent trouver un toit pour lanuit... « voire une niche pour leurchien, ce fidèle compagnon d'in-fortune », comme nous le préciseSylvestre NAHOUNOU, responsablede cette structure.

Durant les cinq mois de la périodehivernale 2008-2009, ce sont 383

places qui furent ainsi mobilisées parle FOYER, dont 194 furent mises àla disposition des personnes orien-tées par la veille sociale télépho-nique, le 115. Tout au long de l'hiver,1.915 personnes, de toutes ori-gines, de toutes nationalités furenthébergées dans les trois centres.2009, du fait de la crise qui secouenotre société, a vu croître lademande d'hébergement d'urgencede manière exponentielle (+28 %sur l'année). Certains jours, le 115a pu recevoir jusqu'à 800 appels.

Conscient de la nécessité de met-tre en place constamment desformes nouvelles d'hébergementd'urgence, le FOYER a pris, auseuil de cet hiver 2009-2010, deuxinitiatives susceptibles de venir com-pléter le dispositif décrit ci-dessus(voir l'article « Création d'une Haltede Nuit »).

Mais au-delà de la statistique, dufonctionnement des structures, de lagestion quotidienne des centresd'hébergement d'urgence qui sedoit d'être de plus en plus rigoureuseet efficace, reste l'impérieux devoirpour tous ceux qui s'y impliquent dene jamais oublier la genèse duFoyer et les généreuses intuitions despionniers. In fine, ce sont toutes cesfemmes et tous ces hommes, défaitspar la vie et que submerge parfoisla souffrance qui, seuls, importent.

En juillet 1958, dans le n°17 del'Arche, Gabriel ROSSET écrivait :« Je remarque seulement que ledéracinement social est souvent undéracinement de l'amour ». L'ob-servation est intemporelle, elledemeure pleinement d'actualité. Elleimplique perpétuellement de releverde nouveaux défis. ■

Michel CATHELAND

* VOIR L’ÉTUDE MENÉE PAR LE COE :« HÉBERGEMENT D’URGENCE : MODÈLEPÉRIMÉ » ?

Historiquement, l'Hébergementd'Urgence fut la première missionde l’association. « LE FOYER, c'estune porte qui s'ouvre, une maintendue, un refuge », écrivaitGabriel ROSSET dans « L'Archesous l'Arc-en-Ciel », en mai1967. Et, dans la même revue,en 1973, il définissait encore LEFOYER comme « une oasis dechaleur humaine dans la villeanonyme de la nuit ».

L'HEBERGEMENT D'URGENCELE PREMIER ACCUEIL

LE CENTRE GABRIEL ROSSET

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Au FOYER, il nous est viteapparu que l'Hébergementd'Insertion devait permettreaux personnes de « se poser »

et de sortir véritablement de leur situa-tion de détresse sociale, pour enta-mer sereinement un parcoursd’insertion. Sans cet outil qu’est l’Hé-bergement d’Insertion et l’accom-pagnement qui y est prodigué,l'accueil d'urgence serait dépourvu desens : on ne saurait offrir aux « Pas-sagers » la seule perspective d’unerésidence permanente dans un cen-tre d’hébergement d’urgence ou unretour à la rue.

Fort de ces convictions, LE FOYERa donc mis en place un ensemble destructures dans l'agglomération lyon-naise pour permettre la réinsertiondes sans abri, prenant en compteleurs différentes problématiques :personnes jeunes ou âgées, en souf-frances psychiques voire psychia-triques, malades, seules, en couples,ou en familles…

UNE TRAJECTOIRERÉSIDENTIELLEPOUR LES FAMILLES

A Lyon Perrache, la Résidence LeBordeaux peut recevoir jusqu'à 140personnes. Trois publics s'y côtoient :des familles, des jeunes et desemployés en insertion.

Les familles en errance préparent icidans un contexte semi-collectif les pré-mices de leurs parcours d’insertion etd’intégration au cœur du tissu social.Durant leur séjour dans cette structureelles bénéficient d’un accompagne-

ment social permettant d’identifierles freins à leur autonomie et de lesrésoudre par la mise en place d’un« projet familial » : démarches admi-nistratives, recherches d’emplois, for-mations spécifiques (alphabétisation,instruction civique, appropriation dulogement, soutien à la parentalité)...

Au terme de leur séjour dans cettepremière étape, certaines famillespeuvent intégrer les « AntennesFamilles » de Caluire ou de Villetted'Anthon, groupements d’apparte-ments autour d’un local commun rési-dentiel animé par un Chargé de site.Ces antennes permettent de réaliserle projet d’insertion défini préala-blement. Les familles peuvent ainsi sepréparer graduellement à l’entréedans un logement autonome. Ellesapprennent, en lien avec leur référentsocial, à s'inscrire dans un environ-nement donné, à s'approprier unlogement et à le gérer.

HÉBERGEMENT DES JEUNESSont accueillis au Bordeaux 25

jeunes hommes âgés de 18 à 28 ans.Souvent, ces jeunes n'ont ni qualifi-cation professionnelle, ni logement nisoutien familial à leur arrivée. Les tra-vailleurs sociaux du FOYER lesaccompagnent dans leur réinsertionsociale au travers de formationsqualifiantes, recherches d’emploiset de logement, démarches admi-nistratives.

UN CADRE DE VIE APAISANT

A Francheville, 68 personnes sontaccueillies depuis septembre 2008 àla Chardonnière. Il s'agit là d’offrir unmieux-être à des hommes dits « vieil-lissants » peu autonomes, à deshommes en parcours d'insertion etd'intégration et à des personnes en« lits de repos ». Les conditions de vieoptimales sont réunies pour préparersereinement leur avenir.

Pour Frédéric ASENSIO, respon-sable de La Chardonnière, et sonéquipe, les temps d’animations variésparticipent activement au travaild’accompagnement : « tous les anni-versaires sont fêtés. Ponctuellement,le cadre magnifique de la maison per-

met des manifestationsimportantes et d'uneextrême diversité, du repasfestif à l'accueil d’anciens de l'Olym-pique Lyonnais ou du champion dumonde de boxe Hacine Cherifi ouencore la venue de la Lumière deBethléem. Tout ce qui peut sortir lesPassagers d’un quotidien difficile,les valoriser, et les dynamiser est unbien précieux ! … »

LES EMPLOYÉSEN INSERTION

Les Employés en Insertion, hommesisolés issus des Centres d’Héberge-ment d’Urgence, travaillent tous dansl’un des sept ateliers de l’association.Ils sont accueillis les premiers moisdans une chambre individuelle, puisl’obtention dans un second tempsd’un appartement en sous-locationleur permet de se préparer à l’auto-nomie avant de s’orienter vers unlogement individuel.

UN PROJET ÀVILLEFRANCHE SUR SAÔNE

Enfin, au terme d'un appel à pro-jet lancé par la communauté d'ag-glomération, c'est LE FOYER qui a étéretenu pour établir un CHRS (Centred'Hébergement et de RéinsertionSociale) qui intègrera cette année unbâtiment rue Schumann. Vingt-huitplaces permanentes y sont prévuespour accueillir, toute l'année, des gensen grande détresse. Thomas RAVIER,adjoint au Maire de Villefranche,confiait au Progrès : « Il y a un réelbesoin sur le secteur. De plus en plusde gens sont décrochés de la société,parmi lesquels des jeunes ou desfamilles. On ne peut accepter de voirdes mères de familles avec desenfants à la rue. C'est pourtant uneréalité, y compris à Villefranche. LEFOYER a une forte expérience en lamatière et travaille avec plusieursassociations locales. C'est ce qui aconvaincu les élus de le choisir parmiles autres candidats. »

Ainsi, de la rue au logement auto-nome, beaucoup de chemins s'offrentau « Passager » et aux familles. Il n'estpas de parcours identiques. L'ac-compagnement de la personne en dif-ficulté, c'est forcément du sur mesure :« Nous sommes des couturiers dusocial ». ■

Michel CATHELAND

L'Hébergement d'Urgence, dis-positif reconnu depuis 1984, viseà répondre, en lien étroit avec le115 et le SAMU social, à dessituations de grande urgence.Aux personnes « en situation dedanger », il convient d'offrir « ungîte, immédiat, inconditionnelet de courte durée ». Mais cetype d'accueil, pour nécessairequ'il soit, ne saurait être consi-déré comme suffisant.

L'HEBERGEMENT D'INSERTIONUN DISPOSITIF « SUR MESURE »

L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010 17

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L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 201018

Al’instar de la complémen-

tarité salarié-bénévole, lacomplémentarité dons-sub-ventions participe à la per-

pétuation de ce qu’avait vouluGabriel ROSSET ; Un FOYER sou-tenu par les pouvoirs publics parcequ’il agit, là où l’Etat et les collec-tivités ne savent agir. Un FOYER quifait appel au soutien financier desparticuliers parce que lorsque unPassager demande de l’aide c’est laresponsabilité de chacun qui estengagée, et qu’en sa qualité« d’école de la vie », la générositéfait forcément figure de matière àenseigner.

LE FOYER vit depuis ses pre-mières heures de la générosité deces Lyonnais touchés par l’ardeur quianimait les quelques premiers béné-voles rassemblés autour de MonsieurROSSET. Il faut relire les carnets oùcelui-ci consignait chaque jour la viequotidienne du premier accueil denuit situé dans le café-comptoirdésaffecté et les élans de générositédes simples particuliers. Nous conti-nuons à recevoir chaque mois desdons très modestes, parfois « seule-

ment » de 10 €, mais qui sont prissur de faibles pensions, de petitesallocations de quelques centainesd’euros seulement et rendent cesmaigres oboles aussi précieusesque beaucoup de largesses que lafortune rend possible.

A côté de cette générosité indivi-duelle, la puissance publique s’esttrès rapidement, elle aussi, mobiliséepour consolider ledéveloppement d’uneœuvre que les éluslocaux considérèrenttrès vite comme relevantde l’intérêt général, sice n’est de servicepublic. Pour cela LouisPRADEL, le Maire deLyon, fit voter les pre-mières subventions. Onraconte aujourd’huiencore commentGabriel ROSSET, pourobtenir les fonds indispensable à lasurvie d’une association alors très fra-gile faisait pendant des heures lesiège du bureau de l’édile, et l’obli-geait à verser « cash » les sommesvotées qu’il trouvait trop lentes à êtreversées.

Aujourd’hui le Président du FOYERn’a pas à « faire les poches » desreprésentants des collectivités et leConseil Général du Rhône parexemple n’a pas failli à l’engage-ment de son PrésidentM. CARTERON quand il accompa-

gnait au propre comme au figurél’édification des premiers immeublespour les familles. Des conventionspluri-annuelles et des agrémentsavec dotations de financement assu-rent la pérennité de l’association.

Rien de très original pensera le lec-teur. Sans doute aura-t-il raison deconsidérer que la charité n’est pasantinomique des subsides publics.

Mais combien d’asso-ciations ont-elles réussi àconserver à parité cesdeux modes de finance-ment ? Combien ontconservé la confiancede leurs donateurs et enont convaincu plusencore ? Combien d’as-sociations ont-elles déve-loppées avec leurstutelles financières desrelations non pas de

subordination mais de partenariat ?Le lecteur apprendra alors qu’ellessont très rares et que LE FOYER enfait heureusement partie.

En 2010, LE FOYER conserve sacapacité d’innovation, financée leplus souvent par la charité, et agitdans la durée et la sérénité grâceaux contributions des pouvoirspublics. En cela, il demeure tel quela voulu son fondateur. Pour 60années encore ?. ■

Alexandre FREDERICQ

L’IDENTITÉ DU FOYER 4e PARTIE

CHARITÉ ET RESSOURCES

DOSSIER 60 ANS

« Y a-t-il plusgrande générosité

que celle despauvres gens qui

donnent pourcelles et ceux

qu’ils considèrentencore plus

démunis qu’eux ? »

Tout au long de l’année 2010LE FOYER va se remémorer ses60 années d’actions et d’ac-compagnement. Pour ce faire,il a été décidé que chaque moisde l’année serait porteur d’unthème pouvant symboliser cettedéjà riche histoire. Mars étantdédié aux ressources duFOYER, l’actuel numéro del’Arche s’attache à tenter d’ex-pliquer en quoi les finance-ments de l’association sontnon seulement les moyens demener à bien son projet maisaussi constitutifs de son identité.

QUETE DU FOYER DANS LES RUES DE LYON 1956

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L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010 19

CAHIER SOCIAL

■ En préambule, pourriez-vousnous présenter ce nouveau ser-vice public de l'hébergement etde l'accès au logement ?

Cette notion vise à la mise enplace d'un service intégré de l'ac-cueil, de l'évaluation et de l'orien-tation des personnes sans abri avectrois objectifs majeurs :

- veiller à la continuité de la prise encharge de l'hébergement vers lelogement

- égalité de traitement de lademande

- adaptabilité des prestations auxbesoins.

La synergie mise en place au seinde la nouvelle Direction Départe-mentale de la Cohésion Sociale quiregroupe les services de l'Etatœuvrant dans le domaine de l'hé-bergement et du logement est de

nature à faciliter la continuité de laprise en charge de l'hébergementvers le logement. L'Etat reste garantde l'égalité de traitement de cettedemande.

■ Comment le département duRhône va-t-il, localement, appli-quer les dispositions prévuespar ce nouveau service public ?

Il s'agit d'organiser sur le terrainl'action des différents opérateurs dela Veille Sociale et de l'hébergementet de mobiliser les différents leviersexistants pour faciliter et accélérerl'accès au logement social.

D'un point de vue plus opéra-tionnel, la mise en place de la Mai-son de la Veille Sociale (MVS)correspond à la nécessité de répon-dre de façon concertée et coor-donnée à toute demanded'hébergement, hors urgence celle-ci restant de la compétence du115. Elle recense toutes lesdemandes d'hébergement ou delogement adapté, et enregistre toutel'offre d'hébergement disponiblepour apporter, en lien avec lesstructures gestionnaires et via uneinstance dite de régulation, laréponse la plus adaptée à chaquedemandeur. Il est demandé à toutesles structures gestionnaires de pour-suivre l'effort entrepris et de contri-buer activement à la consolidationde cette instance de régulation. LaMVS a également pour mission defavoriser la sortie d'hébergementvers le logement, objectif priori-taire réaffirmé et quantifié (200sorties CHRS dans l'accord collectifdépartemental 2010).

■ Quels sont les enjeux pour lesusagers, et le rôle dévolu auxacteurs institutionnels de l’hé-bergement et du logement ?

L'enjeu est d'abord une meilleurearticulation entre les dispositifs d'hé-bergement et d'accès au logement,en particulier dans l'identification desménages hébergés considéréscomme prêts à sortir vers le loge-ment et à présenter aux bailleurs.

L'enjeu c'est aussi une meilleureorganisation et coordinationdes procédures d'accès au logementqui passe par :

- un pilotage plus cohérent dans unmême service des dispositifs pré-cédemment suivis par des ser-vices distincts, évitant doubleinstruction des demandes ouconcurrence entre dispositifs etpublics.

- une articulation à mettre en placede façon plus régulière et systé-matique avec les autres acteursintervenant dans l'accès au loge-ment, en particulier les collectivi-tés locales, qui pilotent desinstances partenariales qui visentau relogement des personnes défa-vorisées. Un des chantiers en courspour contribuer à cette meilleurearticulation des dispositifs d'accèsest la mise en place d'un fichiercommun de la demande de loge-ment HLM : ce dispositif départe-mental doit simplifier lesdémarches des demandeurs (unedemande déposée dans un seulguichet, portée à la connaissancede tous les acteurs), de mieuxidentifier les besoins des deman-deurs, et de les prioriser.

L'enjeu c'est, enfin, l'augmentationde l'offre de logements, hors contin-gent préfectoral identifié, négociéavec les bailleurs et en cours denégociation avec les collecteurs quidoit profiter à l'ensemble desménages inscrits dans le fichier dela demande prioritaire de la DDCS(soit plus de 10 000 ménages).

INTERVIEW : QUESTIONS à Francis VUIBERT

Francis VUIBERT, Préfet déléguépour l’égalité des chancesauprès du Préfet de la RégionRhône-Alpes a accepté àrépondre à des questions duFOYER relatives à la mise enplace du nouveau « servicepublic de l’hébergement et del’accès au logement » :

SUITE AU VERSO ➔

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20 L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

CAHIER SOCIAL

EN PRATIQUE, QU’EST-CE QUE CELA CHANGE ?

Tout d’abord, la DDCS regroupe en plus des services de feu la DDASS, ceuxde la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports. Il s’agit bien làd’une concentration des moyens entérinée dans le cadre de la Réforme Géné-rale des Politiques Publiques (RGPP) dont l’objectif est une optimisation desmoyens en vue d’un accroissement de leur efficacité et une baisse des coûts.

Les interlocuteurs, au niveau de l’Etat, dépendent donc dorénavant de cettenouvelle direction départementale dont les missions demeurent, en résumé,le pilotage, la coordination et la mise en œuvre des politiques sociales, spor-tives, de jeunesse, de vie associative et d'éducation populaire.

UN NOUVEAU VISAGE

Gilles MAY-CARLE, l’ex Directeur de la DDASS de la Loire,devient le premier Directeur Départemental de la CohésionSociale du Rhône. LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRIlui souhaite un bon succès dans la réalisation de ses mis-sions auprès des plus démunis et l’assure de son entière col-laboration.

LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI tient à saluer,au moment de son changement d’affectation, Joël MAY, der-nier directeur de la DDASS, en poste depuis 2003. Notreassociation s’est toujours félicitée de son contact chaleureux,et reconnaît en lui un grand serviteur de l’Etat toujours tournévers l’efficience des dispositifs en faveur des personnes en

situation de grande exclusion. Nous lui souhaitons un nouveau départ dansune mission où il pourra mettre en œuvre ses qualités et ses compétences.

LA DDASS DEVIENTLA DDCS

Derrière ces sigles obscurs qui ne disent rien au commun des mor-tels, se trouvent les services de l’Etat en charge de mener à bien,au niveau départemental, les politiques sociales. Depuis le 1er jan-vier la Direction Départementale des Affaires Sanitaires etSociales est devenue la Direction Départementale de la Cohé-sion Sociale. Cette réforme s’inscrit dans un cadre plus large, àl’échelon régional et national où la Direction Générale de AffairesSanitaires et Sociales devient la Direction Générale de la Cohé-sion Sociale. Et où les DRASS (l’échelon régional) se transformenten Agences Régionales de Santé. A noter que la région RhôneAlpes fait partie, en raison de son importance démographique,des quelques régions qui bénéficient du maintien à l’échelondépartemental de ces compétences et des moyens affectés.

➔Sur ce dernier point, on peutd'ores et déjà souligner que :

- les objectifs quantitatifs de relo-gements par les bailleurs HLMau titre de l'accord collectifdépartemental signé en 2009ont été augmentés pour 2010 :les bailleurs se sont engagés àreloger 700 ménages priori-taires (contre 500 les annéesprécédentes, et 600 en 2009),dont 400 sortant des dispositifsd'hébergement (CHRS + ALT) et200 sortant de CADA, afin decontribuer à la fluidité des par-cours résidentiels.

- un nouveau règlement ducontingent préfectoral a étéarrêté en décembre 2009 defaçon à renforcer le droit àréservation du préfet au béné-fice des publics prioritaires,tant en "stock", sur les loge-ments qui seront financés,qu'en "flux", c'est-à-dire sur larotation des logements exis-tants non physiquement iden-tifiés comme réservés.

- un protocole est en cours d'éla-boration avec Action Logement(les associés collecteurs du 1%Logement) pour que son droità réservation bénéficie égale-ment, au-delà des ménagesreconnus prioritaires au titre dudroit au logement opposable,aux ménages salariés dépour-vus de logement (en particulierdans les structures d'héberge-ment) ou mal logés. ■

* Note : vous pouvez télécharger sur le site internet duFOYER le dossier « PROJET DE REFONDATION DUDISPOSITIF D’HEBERGEMENT D’URGENCE : DESPRECISIONS »

QUESTIONSà Francis VUIBERT(Suite)

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21L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 2010

CAHIER ECONOMIQUE

LES RECYCLERIES TEXTILES,

UN PROJET DANS L’AIR DU TEMPS LARGEMENTSOUTENU PAR LA BANQUE POPULAIREET LA RÉGION RHÔNE-ALPES

Le développement durable est telle-ment bien compris qu’il devient unréflexe. La population lyonnaise ne jetteplus, elle donne. LE FOYER récupèreainsi en moyenne 5 tonnes/jour de vête-ments et textiles en tout genre*. Les salariés de Bouygues Telecom, Ernst& Young…, se mobilisent également en organisant des collectes au seinde leurs entreprises.

C’est pour compléter et faciliter ces gestes que l’association instal-lera, sur proposition du Grand Lyon, des containers de récupérationdes textiles sur 14 déchetteries de Lyon et agglomération, créant ainsiplusieurs emplois grâce au développement de l’activité « collecte ».

C’est dans le prolongement de cet élan de solidarité et d’esprit éco-logique que la Banque Populaire Loire et Lyonnais ainsi que laRégion Rhône-Alpes (pour les projets Rhônalpins Ecocitoyens) ontélu notre projet, en le soutenant respectivement à hauteur de 5 000 €et 16 730 €. Merci à tous et plus particulièrement aux personnesfortement impliquées que nous avons rencontrées dans le cadrede cette action.

La Banque Populaire organisera une grande soirée de remise deses Prix Initiatives Région, en faveur de 9 Associations lauréates, le11 février 2010 au Centre des Congrès de Lyon, avec diffusion d’unfilm sur chaque projet soutenu. ■* Ces dons sont réservés aux usagers du FOYER en priorité, le reliquat est revendu dans l’un de nos sixBRIC A BRAC.

C.P.

UN PARTENARIAT POURUN PROJET D’ENVERGURE

LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI va ouvrir en 2010 une nou-velle structure à Villefranche-sur-Saône. C’est sur ce projet, et plus pré-cisément pour participer à l’achat du mobilier nécessaire à la partiehébergement d’insertion, que nous avons sollicité la Fondation SFR. LaFondation SFR subventionne des actions sociales et culturelles. Les pro-jets qu’elle soutient doivent être présentés par un de leurs salariés. Or,Anne-Sophie D., « collaborateur citoyen SFR », avait contacté LE FOYERpour y œuvrer en tant que bénévole.

Touchée par les missions du FOYER et souhaitant y participer, Anne-Sophie a proposé notre projet au jury du Fonds de soutien citoyen SFRqui l’a « retenu ». Le mobilier neuf pour la partie hébergement du futurC.H.R.S. sera donc financé par la Fondation SFR.

Nos remerciements sincères vont vers elle en premier lieu, ilss’adressent aussi à tous les collaborateurs SFR s’engageant, au traversde leur Fondation, dans des démarches de solidarité telles que lasienne. ■

C.P.

LE COUP DE CŒUR

A été attribué cette année, parmid’autres projets de solidarité, auFOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI pour son action auprès desfamilles et enfants accueillis dans les« Antennes familles ». De multiplesactivités s’y déroulent régulièrement,au sein de Locaux Communs Rési-dentiels, allant du soutien scolaireaux ateliers cuisine, lecture, jeux,échanges multiculturels et citoyens…Des meubles et éléments néces-saires à l’existence de ces ateliers ontpu être acquis grâce aux 3 000 €

généreusement offerts par laFondation Solidarité SNCF.

Le sens du service public desagents de la SNCF se retrouveaussi dans ses actions de solidaritéet nous les en remercions très cha-leureusement. ■

C.P.

LA BOÎTE A JOUJOUXA l’occasion du spectacle de Noël

« La Boîte à Joujoux » de ClaudeDebussy, Jun Märkl, Directeur musicalde l’Orchestre national de Lyon, asouhaité que les spectateurs mais aussicollaborateurs, acteurs et musiciensadhérents à son idée originale, dépo-sent au pied du sapin de l’Auditoriumun jouet destiné aux enfants que l’As-sociation connaît bien.

Vous avez été très nombreux à répon-dre à ce souhait, permettant ainsi deréunir une montagne de jouets,peluches, poupées, livres, jeux desociété, puzzles… comme vous pouvezle voir sur la photo. Bravo à tous pourvotre générosité. ■

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L’ARCHE SOUS L’ARC EN CIEL - FÉVRIER 201022

SPIRITUALITE / CULTURE

En France, le nombre desartistes célèbres en raisonde leur engagement social estrelativement limité. L’univers

du roman est dominé par lesMisérables de Victor HUGO. Parmiles peintres, on se souvient, à desdegrés divers, de DAUMIER, deMILLET, de COURBET ou deGustave DORÉ. En Angleterre, parcontre, la conscience sociale est aler-tée par de multiples rapports,enquêtes et récits (depuis MAYHEWjusqu’à BOOTH, le fondateur del’Armée du Salut) et inspire de nom-breuses œuvres d’art.

Il n’est guère de romancier victo-rien qui n’ait à son actif au moins un« roman social », qu’il s’agisse deDISRAELI, de Mrs GASKELL, deCharles KINGSLEY ou de DICKENS :songeons à Oliver TWIST et auxTemps Difficiles (Hard Times, 1854).Il n’est guère de peintre, non plus,qui n’ait évoqué la détresse des bas-fonds londoniens, l’exploitation desouvriers, le désespoir de la femmeabandonnée, voire prostituée.

REDGRAVE, WATTS, WALLIS, vonHERKOMER, FILDES sont parmi lesplus représentatifs.

UNE EXPÉRIENCETRAUMATISANTE

Luke FILDES, encore jeune artisteprovincial, avait été choqué, lorsd’une visite hivernale à Londres, parles files d’attente en fin d’après-mididevant les postes de police et les lieuxd’accueil. En 1864, en effet, une loi(Houseless Poor Act) avait autorisé lesrefuges permanents (les tristementcélèbres workhouses des romans deDICKENS) à ouvrir des accueils tem-poraires (casual wards) assurant lerepas et la nuitée aux démunis quiavaient obtenu un bulletin d’admis-sion d’un poste de police.

FILDES, après avoir traduit sonexpérience, en 1869, dans unegravure, décida d’en développer leséléments dans un tableau qu’il pré-senta à la Royal Academy en 1874 :Applicants for Admission to a CasualWard.

UN PANORAMADE LA SOUFFRANCE

Ce tableau se déroule comme unpanorama de la société victoriennesouffrante. A gauche, on devine laporte du poste de police où sontdélivrés les bons d’admission : unejeune femme accompagnée d’une

fillette portant un bébé, serre danssa main le précieux bon ; elle sedirige vers la droite, vraisemblable-ment pour prendre sa place à l’ex-trémité de cette file qui, se repliantsur elle-même, va de nouveauaboutir à la porte du poste depolice en un sinistre va-et-vient.

A l’extrême gauche, un agent ren-seigne un vieux monsieur digne ettransi : il s’agit d’un provincial venuvoir à Londres son fils emprisonné.La leçon est claire : la métropole,avec ses tentations, nourrit la délin-quance. Parmi ces tentations la pireest la boisson, à laquelle a suc-combé le personnage prostré aucentre du tableau, dont les vêtementssignalent une aisance perdue. A côtéde l’ivrogne se serre une familleouvrière, avec trois fillettes ; unjeune mendiant en haillons laisseprévoir le sort des familles sans tra-vail. A l’extrême droite, enfin, uninvalide de guerre dans l’uniformerouge des « Greenwich Pensio-ners », témoigne de l’ingratitude dela nation envers ses combattants.

Ce tableau connut un immensesuccès, mélange d’admiration, decompassion et d’indignation. Entout état de cause, rendons hom-mage à cet engagement social enun temps où les artistes étaient deplus en plus sollicités par les théo-ries de l’Art pour l’Art. ■

Paul VEYRIRAS

Le développement industriel duXIXe siècle eut pour consé-quence une paupérisationurbaine dans la plupart despays occidentaux. La législations’accompagna alors d’uneprise de conscience sociale, àlaquelle participait le mondedes lettres et des arts.

ART ET COMPASSION

LUKE FILDES : ATTENTE DEVANT UN ACCUEIL D’URGENCE. LONDRES, 1874

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➔ EN OFFRANTVOTRE TEMPS

Devenir bénévole, c’est être acteur de lalutte contre l’exclusion tout en rejoignantune équipe dynamique et engagée pour :

■ L’accueil de jour

■ L’accueil du soir

■ Le soutien scolaire

■ La santé

■ Les BRIC A BRAC

■ L’animation

■ Le transport et la collecte des dons

■ Le vestiaire

■ L’administration

■ La communication

■ La participation aux manifestations

■ Etc…

Vous pouvez soutenir LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI par : ■ Un chèque, un prélèvement automatique, ■ Un don au titre de l’ISF,■ Un contrat d’assurance vie en souscrivant une assurance vie dont le béné-

ficiaire est LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI,■ Un legs, une donation, pour aider LE FOYER à construire des projets à long

terme. Association reconnue d’utilité publique LE FOYER peut recevoir tous leslegs et donations (actions, bijoux, immobiliers, mobiliers, etc) en bénéficiantd’une exonération totale des droits de succession. Demandez la documenta-tion du Foyer ou renseignez-vous auprès de votre notaire.

Votre réduction fiscale :

■ Particuliers, votre réduction fiscale : Si vous êtes imposable, défiscalisation jusqu’à 75 % de votre don dans la limite de510 euros. Au-delà, réduction d’impôt de 66 % dans la limite de 20 % de votre revenuimposable, avec la possibilité de report de l’excédent sur 5 ans.Un reçu fiscal vous sera adressé au début de l’année suivante.Exemple : un don de 100 euros, ne vous coûtera, après déduction fiscale, que 25 euros.

■ Sociétés, votre réduction fiscale :Les dons au FOYER NOTRE-DAME DE SANS-ABRI donnent droit à une réduction del’impôt sur les sociétés à hauteur de 60 % du montant du don dans la limite de 5 pour1000 du chiffre d’affaires, avec la possibilité de report de l’excédent sur 5 ans.

Besoin d’information ? Contactez le Service don :Tél. 04 72 76 73 53 ou 04 72 76 73 56Mail : [email protected] internet : www.fndsa.org

LE SAVIEZ-VOUS ?

■ Accueillir en journéeune personne :15 € / jour

■ Hébergerune personne :30 € / jour

■ Insérer un jeune :45 € / jour

■ Offrir 30 repas :60 €

Le Pôle Bénévoles vous feradécouvrir toutes les possibilités debénévolat au FOYER et vous guideradans le choix de votre engagement enfonction des besoins du FOYER, de vosdisponibilités et de vos envies.

➔ Contact mail :

[email protected]

Tél. 04 72 76 73 53

ou 04 72 76 73 85

Site internet : www.fndsa.org

Auberge des Familles – Photo Fabrice JANNIER

AGIR POUR LE BIEN-ÊTRE DES PERSONNES SANS ABRI ➔ GRÂCE À VOS DONS

Nouveau : Réduction d’ISF (Loi TEPA)Tout don versé au profit des Ateliers et Chantiers d’Insertion du FOYER est déduc-tible de votre ISF à hauteur de 75 % du montant du don, dans la limite d’une réduc-tion d’impôt de 50.000 euros (prochaine échéance à mi-juin).Note : cette réduction ne se cumule pas pour les mêmes versements avec la réduction d’impôt sur le revenu.Mais il est possible d’utiliser chacun de ces dispositifs pour des dons différents.

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Page 24: ND SANS-ABRIS arche226:Mise en page 1

Coupon à retourner au FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI / 3, RUE PÈRE CHEVRIER / 69361 LYON CEDEX 07

Mme, Mlle, M,___________________________________

Prénom :________________________________________

Année de naissance :______________________________

Adresse :________________________________________

________________________________________________

Code Postal :___________Ville :________________________

Tél. Bureau :_____________________________________

Tél. domicile :____________________________________

E-mail :_________________________________________

Je souhaite aider financièrement LE FOYER :

– ci-joint chèque de ____________________ euros

Je suis intéressé par une activité bénévole dans l’acti-vité suivante :

_______________________________________________

Je souhaite m’abonner ou me réabonner(10 € pour 4 numéros).

LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI est une association reconnue d’utilité publique. TOUT DON AU FOYER bénéficie d’une réduction d’impôtsur le revenu égale à 75 % du montant du don, dans la limite de 510 euros. Au-delà, réduction d’impôt de 66 %, dans la limite de 20 %du revenu imposable. L’excédent est reportable sur les cinq années suivantes. Voir au dos pour toute information complémentaire.

Prélèvement mensuel

Mensualité à prélever

Ma banque

Date Signature

Joindre un RIB N° national d’émetteur : 227 072J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever

sur ce dernier, si sa situation le permet, tous les prélèvementsordonnés par LE FOYER NOTRE-DAME DES SANS-ABRI /3, RUE PÈRE CHEVRIER / 69361 LYON CEDEX 07. En cas delitige sur ce prélèvement, je pourrai faire suspendre l’exécutionsur simple demande à l’établissement teneur de mon compte.Je règlerai le différend directement avec LE FOYER.

20 € 40 € 60 € Autre ...............................€

Nom de ma Banque : .................................................

N°..............Rue .........................................................

Code Postal....................Ville .....................................Etablissement Guichet N° du compte Clef RIB

IL EST DESORMAIS POSSIBLE DE FAIRE UN DON EN LIGNE, SUR LE SITE INTERNET DU FOYER : WWW.FNDSA.ORG

60 ANS D’ACCOMPAGNEMENT

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