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CM – AF Garçon Licence Histoire – S6 Nature et technique Histoire de la notion de progrès XVI e – XVIII e siècle

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    Nature et technique

    Histoire de la notion de progrèsXVIe – XVIIIe siècle

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    Leçon 4. La nature mathématisée 1630-1680Leçon 4. La nature mathématisée 1630-1680

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    Introduction

    Fin de la philosphie naturelle“partie de la philosophie dont la tâche était de fournir une interprétation d’ensemble du monde et des phénomènes physiques”Caractéristique : associer philosophie de la nature et explication raisonnée des phénomènes : expliquer une phénomène, c’est en rendre compte à la lumière des formes ou des essences (“ontologie”).Construction intellectuelle en accord avec l’expérience commune.

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    Introduction

    Avancée essentielle : CopernicianismeCopernic, 1543, De revolutionibus orbium coelestium

    Propose une astronomie héliocentristeLa présente plus vraie physiquement que le géocentrisme, “et pas seulement préférable géométriquement.” (M. Clavelin)Garde la notion de cosmos (représentation du monde comme corsp fini dont les corps sont harmonieusement disposés), et la machinerie des orbes, grâce auxquelles les astres errants effectuent leurs révolutions autour du soleil

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    Introduction

    Avancée essentielle : CopernicianismeAstronome s’impose comme interprète du monde.

    Travaux sur les comètes de Tycho Brahe, en 1580 et 1585Etude du mouvement de la planète Mars par Kepler en 1600 : loi des aires et formes elliptiques de l’orbite

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    Introduction

    “Le corps du ciel, parfaitement fluide et simple, est ouvert de toutes parts et ne présente absolument aucun obstacle aux libres circulations des planètes qui s’accomplissent sans l’aide ou l’entraînement d’aucune sphère réelle, mais sont gouvernées par une science d’origine divine”,

    Tycho Brahé

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    Plan du cours

    I. Le moment GaliléeII. La mécanique cartésienneIII. Isaac Newton, les principes mathématiques de la philosophie naturelle

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    BibliographieBlay Michel, Halleux Robert, La science classique, XVIe – XVIIIe siècle. Dictionnaire critique, Paris, Flammarion, 1998Brunet Pierre, L'introduction des théories de Newton en France au XVIIIe siècle, 2 vol., Paris: Albert Blanchard, 1931Clavelin Maurice, La philosophie naturelle de Galilée (1968), 1996; Galilée copernicien, Albin Michel, 2004Chareix Fabien, La philosophie naturelle de Christiaan Huygens, Vrin, Paris, 2006Dagognet, François, and Georges Canguilhem. Considérations sur l'idée de nature. Pour demain. Paris: J. Vrin, 2000. Daumas Maurice, Les instruments scientifiques aux XVIIe et XVIIIe siècles (1953, Reprint, 2004),Drake S. , Discoveries and Opinions of Galileo, Doubleday, New York, 1957 ; Galileo Studies : Personality, Tradition, and Revolution, Univ. of Michigan Press, Ann Arbor, 1970 ; Galileo at Work, Univ. of Chicago Press, Chicago, 1978 A. KOYRÉ, Études galiléennes, rééd., Paris, 1966Galilei Galileo, Martin Mersenne, Bernard Rodot. Les mécaniques de Galilée [.] : avec plusieurs additions rares et nouvelles, utiles aux architectes, ingénieurs, fonteniers, philosophes et artisans. Paris : PUF, 1966. 87 p. : ill. Lenoble Robert, Essai sur la notion d’expérience, Paris, Vrin, 1943Séris Jean-Pierre. Machine et communication : du théâtre des machines à la mécanique industrielle. Paris : J.Vrin, 1987. 494

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    Plan du cours

    I. Le moment GaliléeII. La mécanique cartésienneIII. Isaac Newton, les principes mathématiques de la philosophie naturelle

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    Moment : «produit d'un bras de levier par la force qui lui est appliquée perpendiculairement»,

    1634, Mersenne

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    Portrait de Galileo Galilei par Giusto Sustermans en 1636.

    Galileo Galiléi, (1564-1642)

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    A/ L’œuvre 1610 Galilée écrit le Sidereus nuncius (Le Messager céleste). 1623. Il Saggiatore (L'Essayeur) est publié à Rome. L'ouvrage est dédiéau pape Urbain VIII.1632 Le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde (Dialogo di Galileo Galilei [...] sopra i due massimi sistemi del mondo, tolemaico, e copernicano) est imprimé à Florence.

    1638 Louis Elsevier, imprimeur à Leyde, publie Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles sciences touchant la mécanique et les mouvements locaux (Discorsi e dimostrazioni matematiche, intorno à due nuove scienze attenenti alla mecanica i movimenti locali).

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    A/ L’œuvre Double patronage :

    Archimède : faire pour le mouvement ce qu’Archimède avait fait pour l’équilibreCopernic (1473-1543)

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    Dans le mouvement issu de la Renaissance, le XVIe siècle occidental redécouvre l'œuvre théorique la plus élaborée de la science hellène, celle d'Archimède, et cette œuvre, centrée sur la statique, présente la règle d'équilibre du levier droit à partir de considérations logiques indépendantes de la nature de la pesanteur. Les présupposés subtils que recouvrent ces considérations et qui concernent l'existence, en chaque corps, d'un centre de gravité, demeurent voilés et la règle du levier d'Archimède exerce sur tous les esprits un attrait considérable. Elle suscite l'espoir d'organiser les « méchaniques » sur un fondement unique. Et jusqu'à la fin du XVIIe siècle on verra se poursuivre la tentative parfaitement vaine de réduire le plan incliné au levier droit.

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    A/ L’œuvre 1) Le Meccaniche, 1597-15982) Sidereus Nuncius, 16103) Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 16324) Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles, 1638

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    Les Méchaniques de Galilée, études des machines simples en usage au XVIe siècle (ms, 1597-1598). But : rapprocher la réflexion sur l'équilibre et celle concernant le mouvement. L'ouvrage est essentiellement une statique.Les Méchaniques de Galilée témoignent d'une prise de conscience : l'entreprise consistant à rendre raison des machines issues de l'expérience rencontre devant elle une dualité, celle du levier et du plan incliné, qui résiste aux efforts de réduction à un principe commun.

    Le Meccaniche, 1597-1598

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    En adoptant la règle d'Archimède, Les Méchaniques de Galiléene s'engagent pas dans cette tentative extrême et elles laissenten définitive au plan incliné son caractère particulier et irréductible. Mais elles organisent d'une manière remarquable l'explication de tout ce qui relève du levier droit ou coudé dans les machines simples, en introduisant la notion de moment. Cette notion, qui prolonge Archimède en reconnaissant à la force une direction et en faisant du bras de levier la distance du point d'appui à cette direction, a évidemment sa source dans la pratique des machines où intervient la roue et dans l'usage de la manivelle. Elle constitue une pierre d'attente dont la nouveautépar rapport à la tradition du Moyen Âge est considérable.

    Le Meccaniche, 1597-1598

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    A/ L’œuvre 1) Le Meccaniche, 1597-15982) Sidereus Nuncius, 16103) Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 16324) Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles, 1638

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    A/ L’œuvre 1) Le Meccaniche, 1597-15982) Sidereus Nuncius, 16103) Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 16324) Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles, 1638

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    Istituto Geografico De Agostini

    La lunette du haut, est constituée d'un tube en bois recouvert de papier. Elle est munie d'un oculaire plan-convexe et d'un objectif biconvexe de 26 millimètres d'ouverture et de 1,33 mètre de distance focale; son grossissement est de 14. La lunette du bas est formée d'un tube en bois recouvert de cuir rouge

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    Les longues-vues constituées de deux lentilles - objectif et oculaire - ont, selon toute probabilité, été inventées avant 1604 ; elles se répandent en Europe vers 1608. Galilée va en construire plusieurs à partir de 1609 et utiliser ces premières lunettes astronomiques pour observer le ciel : d'abord la Lune, puis les étoiles, enfin les planètes. Il s'ensuit une moisson de découvertes qu'il communique d'abord à ses amis puis expose dans le Sidereus nuncius (Le Messager céleste), publié à Venise au début de mars 1610 : montagnes et cratères de la Lune, étoiles faibles formant la Voie lactée, satellites de Jupiter, phases de Vénus. Les deux dernières découvertes, qui constituent des indices très solides en faveur du système héliocentrique de Copernic, suscitent des réserves dans les milieux catholiques conservateurs, d'autant plus que les observations sont difficiles àreproduire avec des instruments aussi primitifs.

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    L'ouvrage se termine sur le rapport d'une découverte sensationnelle. Le 7 janvier 1610, une heure après minuit, Galilée a vu près de Jupiter trois étoiles nouvelles, et, après deux mois d'observations précises, il peut livrer une démonstration incontestable : dans son mouvement à travers les cieux, la grande planète entraîne avec elle quatre satellites qui ne cessent de tourner autour d'elle.

    Dès lors, la difficulté que la Lune présentait à ceux qui, en suivant Copernic, avaient transféré au Soleil le privilège exclusif d'être centre de mouvement, est résolue. Que la Lune tourne autour de la Terre n'empêche pas qu'elle soit entraînée par elle dans sa translation annuelle et l'exemple de Jupiter révèle que, sans préjudice pour le rôle du Soleil dans le système planétaire, chaque planète peut être elle-même centre de mouvement relatif.

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    Istituto Geografico De Agostini

    Convaincu de la position centrale du Soleil, Galilée publiera en février 1632 à Florence le Dialogo [...] sopra i due massimi sistemi del mondo, tolemaico, e copernicano(Dialogue sur les deux grands systèmes du monde), un excellent ouvrage de vulgarisation qui met à mal les doctrines d'Aristote sur le mouvement et la physique.

    Galilée sera cependant obligé d'abjurer la doctrine héliocentrique : le 22 juin 1633, le Dialogo sera condamné par le Saint-Office. Plus de cent ans après, cette doctrine n'était pas encore totalement acceptée par l'Église. Galilée ne sera réhabilité, par le pape Jean-Paul II, que le 31 octobre 1992.

    James LEQUEUX

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    A/ L’œuvre 1) Le Meccaniche, 1597-15982) Sidereus Nuncius, 16103) Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, 16324) Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles, 1638

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    Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles

    Dans l'histoire de la mécanique, le grand ouvrage de Galilée, Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles (Discorsi e dimostrazioni matematiche intorno a due nuove scienze attenanti alla meccanica ed i movimenti locali, Leyde, 1638), inaugure une ère nouvelle.

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    C'est la deuxième des sciences nouvelles qui fait le véritable succès de l'ouvrage. Elle concerne le mouvement des corps pesants et l'organise en un corps de doctrine de manière admirable.Pour la première fois, le matériel mental nécessaire à l'étude du mouvement est l'objet d'un examen préalable et des définitions précises permettent de savoir ce qu'il faut entendre par mouvement uniforme et par mouvement uniformément accéléré. Il ne s'agit encore que de mouvements rectilignes, mais la notion de vitesse émerge de l'informe qualitatif où elle était jusque-là enfermée et c'est une grande nouveautéque cette démarche qui consiste à n'aborder le problème physique du mouvement des corps pesants qu'après avoir ébauché un outil mathématique adéquat.

    Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles

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    “Tous les corps ont le même mouvement de chute et les différences observées ne tiennent qu'à la résistance de l'air. Ce mouvement commun à tous les corps est uniformément accéléré et quelle que soit la nature de la pesanteur son action se manifeste par une accélération constante. La chute oblique sur un plan incliné possède les mêmes propriétés mais son accélération diminue avec l'inclinaison. Sur un plan horizontal, le mouvement est uniforme. Lorsque le mobile arrive au bord de ce plan horizontal, son mouvement uniforme se compose avec celui de la chute et donne une trajectoire parabolique. L'accélération sur le plan incliné se relie à celle de la chute verticale par la condition que la vitesse acquise à partir du repos est la même dans l'un et l'autre cas pour une même hauteur de chute.”

    Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles

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    ”Cette dernière acquisition règle de manière satisfaisante le problème de la loi d'équilibre sur le plan incliné et permet d'autre part, grâce à une ingéniosité mathématique étonnante, de parvenir à l'étude de l'oscillation du pendule. C'est le perfectionnement de cette étude qui conduira, trente ans plus tard, Huygens (1629-1695) à construire la première horloge fidèle et àdonner parallèlement la première évaluation de l'accélération de la pesanteur, manifestant ainsi que la spéculation théorique a cessé d'être àla remorque de la pratique”.

    Pierre Costabel

    Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles

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    La première des sciences nouvelles que Galilée veut aborder est bien, radicalement, nouvelle ; c'est la résistance des matériaux.Loin de s'identifier avec la statique, elle part de l'ensemble des « méchaniques » unifié autour du levier par la notion de moment, domaine déjà vaste, et elle vise son perfectionnement en fonction d'une observation que l'auteur fait remonter à sa fréquentation des arsenaux de Venise : la similitude géométrique entre deux constructions ou deux machines n'entraîne nullement leur similitude mécanique.

    Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles

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    Pascal de La Rose. Chantier de construction navale.1708.

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    Pascal de La Rose. Chantier de construction navale.1708.

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    http://www.chantierduguip.com/historique.php

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    “À cette prise de conscience remarquable qui rend a priori suspecte la méthode des modèles réduits il s'agit cependant d'adjoindre les moyens que la réflexion sur la structure de la matière et sur sa résistance permet de mathématiser. La problématique dépasse tellement son temps qu'elle ne sera pas perçue et les résultats sont trop schématiques pour être satisfaisants.”

    Pierre Costabel

    Discours et démonstrations sur deux sciences nouvelles

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    B/ L’apport de GaliléeIl a fait confiance aux suggestions de l'observation pour conjuguer l'analyse et les contrôles expérimentaux Il a lancé l'idée que la langue mathématique permet de lire le grand livre de la nature

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    " l'action des machines n'est pas une action contre la Nature et que leur création doit être tolérée par les Lois divines ".

    Le Meccaniche

    B/ L’apport de Galilée

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    Dans son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, il plaide pour le droit àintégrer dans la théorie, ce qu’apportaient à la compréhension du monde les nouveaux moyens techniques

    B/ L’apport de Galilée

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    « En notre siècle, je l’affirme, nous disposons de faits nouveaux et d’observations nouvelles, telles que si Aristote avait été de notre temps, je ne doute point qu’il aurait changé d’opinion. C’est ce qui résulte àl’évidence de son propre mode de philosopher [...]. Il aurait donné, comme il convient, la préséance à l’expérience sensible sur le raisonnement physique [naturale] ». [...] Ajoutons que nous pouvons, bien mieux qu’Aristote, raisonner des choses du ciel [...] ; grâce au télescope [...] »,

    (première journée, 94 et 112)

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    Galilée était à la recherche d’une théorie des matériaux qui relevât du calcul

    B/ L’apport de Galilée

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    «… Lorsqu’on connaît la résistance d’un petit clou ou d’une petite cheville de bois, ou de n’importe quelle autre matière, on puisse connaître démonstrativement les résistances de tous les clous, de tous les poteaux, de toutes les chaînes de fer, de toutes les poutres, antennes, arbres, et, en somme de tous les solides, de quelque matière qu’ils soient, à condition cependant d’éliminer tous les empêchements accidentels, comme les nœuds, les vermoulures, etc. »

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    Echec, mais passage de la mécanique mathématique à la physique mathématique

    B/ L’apport de Galilée

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    Plan du cours

    I. Le moment GaliléeII. La mécanique cartésienneIII. Isaac Newton, les principes mathématiques de la philosophie naturelle

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    II. La mécanique cartésienne

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    A/ René Descartes (1596-1650)

    Descartes reçoit de Beeckman en 1634 le livre de Galilée qui lui valut cette condamnation. Il décide alors de donner une autre orientation à son œuvre : ce sera le Discours de la méthode (en 1637) et les essais qui le suivent, en particulier les Méditations métaphysiques (1641) et les Principes de la philosophie (1644).

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    Il n’existe « aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que seule la nature compose »,

    Descartes, Principia philosophiae , 1644, Ive partie, article 203

    B/ La mécanique humaine

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    « A quoi l’exemple de plusieurs corps composés par l’artifice des hommes m’a beaucoup servi, car je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la machine seule compose, sinon que les effets des machines ne dépendant que de l’agencement de certains tuyaux ou ressorts ou autres instruments qui, devant avoir quelque proportion avec les mains de ceux qui les font, sont toujours si grands que leurs figures ou mouvements se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts qui causent les effets des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de nos sens. » Ibidem

    B/ La mécanique humaine

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    « Et il est certain que toutes les règles des mécaniques appartiennent à la physique, en sorte que toutes les choses qui sont artificielles sont avec cela naturelles, car, par exemple, lorsqu’une montre marque les heures par le moyen des seules roues dont elle est faite, cela ne lui est pas moins qu’il est à un arbre de produire des fruits. »Ibidem

    B/ La mécanique humaine

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    «Je sais bien que les bêtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne m’en étonne pas, car cela même sert à prouver qu’elles agissent naturellement et par ressorts, ainsi qu’une horloge, laquelle montre bien mieux l’heure qu’il est, que notre jugement nous l’enseigne. Et sans doute que, lorsque les hirondelles viennent au printemps, elles agissent en cela comme les horloges. »

    Descartes, Lettre au marquis de Newcastle, 23 novembre 1646

    La « montre paradigme »

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    « Nous jugeons que le corps d’un homme vivant diffère autant de celui d’un homme mort que fait une montre ou autre automate –c’est-à-dire autre machine qui se meut de soi-même) lorsqu’elle est montée et qu’elle a en soi le principe corporel des mouvements pour lesquels elle est instituée avec tout ce qui est requis pour son action – et la même montre ou autre machine, lorsqu’elle est rompue et que le principe de son mouvement cesse d’agir. » , Descartes, art. 6, Les passions de l'âme, 1649

    La « montre paradigme »

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    Horloge : dispositif entièrement mécanique où l'écoulement continu du fluide est remplacé par le mouvement discontinu d'un rouage à roues et pignons dentés ; l'énergie est fournie par un poids et restituée par petites impulsions discrètes à un organe, l'échappement, agissant lui-même sur un régulateur, le pendule. Dans les montres et les horloges transportables, le poids moteur est remplacé par un ressort enroulé en spirale et le pendule par le système balancier-spiral.

    La « montre paradigme »

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    Wihelm Shickard en 1623 : " horloge àcalcul "

    Blaise Pascal en 1642 : la Pascaline

    La « montre paradigme »

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    «Q. Je vois qu’on remonte tous les jours une horloge et ne vois point qu’on remonte la machine d’un chien….

    R. Mais les bêtes ont leurs aliments, de sorte que nous pouvons dire qu’on remonte leurs machines toutes les fois qu’on leur donne à boire ou à manger…

    Toutes les machines ne se remontent pas de la même façon et n’ont pas toute des contrepoids pour principe de leurs mouvements. Les montres de pochette ont leurs ressorts, certains tournebroches ont la fumée de la cheminée, les moulins ont l’eau ou le vent, les thermomètres la chaleur ou la froideur de l’air »

    Rohault, disciple de Descartes, Entretiens sur la philosophie, 1681

    «Q. Je vois qu’on remonte tous les jours une horloge et ne vois point qu’on remonte la machine d’un chien….

    R. Mais les bêtes ont leurs aliments, de sorte que nous pouvons dire qu’on remonte leurs machines toutes les fois qu’on leur donne à boire ou à manger…

    Toutes les machines ne se remontent pas de la même façon et n’ont pas toute des contrepoids pour principe de leurs mouvements. Les montres de pochette ont leurs ressorts, certains tournebroches ont la fumée de la cheminée, les moulins ont l’eau ou le vent, les thermomètres la chaleur ou la froideur de l’air »

    Rohault, disciple de Descartes, Entretiens sur la philosophie, 1681

    Les avatars…

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    « L’homme est au singe et aux animaux les plus spirituels ce que le pendule planétaire de Huygens est à une montre de Julien Le Roy. »

    La Mettrie, L’homme machine, 1746

    « L’homme est au singe et aux animaux les plus spirituels ce que le pendule planétaire de Huygens est à une montre de Julien Le Roy. »

    La Mettrie, L’homme machine, 1746

    Les avatars…

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    C/ Une physique sans calcul

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    La physique cartésienne, si elle dispose d'un concept métrique, ne mesure pas nécessairement.

    Descartes trace une ligne de démarcation entre :

    - la mathesis universalis : « science générale qui explique tout ce que l'on peut chercher concernant l'ordre et la mesure, sans les appliquer à une matière spéciale",

    - la mathesis pura : « théorie des proportions, qui constitue l'art d'enchainer les raisons. »..

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    En d’autres termes, l'application de la mesure à la détermination d'une figuration mécanique des phénomènes n'est pas consubstantielle à la connaissance des phénomènes.

    La philosophie de Descartes est plus appréciée pour ce qu'elle fait valoir de droit - l'explication mécanique élevée au rang de norme pour le savoir - , que pour ce qu'elle fait connaître dans les faits...

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    « Conserver et mécaniser le corps, c’est d’abord faire en sorte que le discours rationnel ait une prise sur lui. C’est par suite admettre que les mêmes principes d’explication valent dans l’analyse des corps animés tout autant que dans celle de ceux qui ne le sont pas. [...]

    « Conserver et mécaniser le corps, c’est d’abord faire en sorte que le discours rationnel ait une prise sur lui. C’est par suite admettre que les mêmes principes d’explication valent dans l’analyse des corps animés tout autant que dans celle de ceux qui ne le sont pas. [...]

    Un référent d’intelligibilité

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    Le mécanisme propose une réduction qui fait entrer le vivant dans la voie sûre d’une constitution d’objet scientifique. Conserver le même savoir, c’est-à-dire postuler que les corps inertes et les corps vivants ne sont pas différents en nature, voilà le projet cartésien. »

    Fabien Chareix

    Le mécanisme propose une réduction qui fait entrer le vivant dans la voie sûre d’une constitution d’objet scientifique. Conserver le même savoir, c’est-à-dire postuler que les corps inertes et les corps vivants ne sont pas différents en nature, voilà le projet cartésien. »

    Fabien Chareix

    Un référent d’intelligibilité

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    Plan du cours

    I. Le moment GaliléeII. La mécanique cartésienneIII. Newton, Principia mathematica

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    Isaac Newton,

    1643-1727

    Portrait d'Isaac Newton par Godfrey Kneller (1689)

    1687 : Philosophiae naturalis principiamathematica

    Sur Gallica : http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-29037

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    III. Les principes mathématiques…

    A/ Contexte : Les progrès de l’instrumentation scientifiqueB/ Gravitation : un système en équilibre

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    A/ Les progrès de l’instrumentation scientifique

    Maurice Daumas, dans son ouvrage Les instruments scientifiques aux XVIIe et XVIIIe siècles montre que la multiplication des découvertes scientifiques , entre XVIIe et XVIIIe siècle, eurent lieu grâce à l’amélioration des instruments scientifiques : qualité des matériaux et savoir-faire des artisans.

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    A l’inverse, quelques savants participèrent àl’amélioration de l’instrumentation scientifique et de l’instrumentation de précision ;

    A partir de la théorie du pendule oscillant (contrôle de la régularité de l’horloge à partir du mouvement isochrone du pendule), Christaan Huygens propose dans HHorologium(1658), puis dans Horologium Oscillatorium (1673), un modèle innovant d’horloge par sa régulation (et son système d'échappement).Newton, en mettant au point un télescope à miroir sphérique dépourvu d’aberration chromatique.

    A/ Les progrès de l’instrumentation scientifique

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    Le physicien, mathématicien et astronome hollandais Christiaan Huygens (1629-1695).

    Pastel de Bernard Vaillant (1632-1698). Huygensmuseum Hofwijck, Voorburg ,Pays-

    Bas)

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    De sa collaboration avec Adrien Auzout naît d'abord le perfectionnement des instruments d'observation et l'invention des dispositifs micrométriques nécessaires à l'astronomie de précision.

    Le Traité des horloges paraît en 1673 sous la devise Experientia ac ratio et, en contact avec les techniciens, Huygens ne cesse de perfectionner les mécanismes d'échappement transférant aux ressorts spiraux les propriétés d'isochronisme du pendule cycloïdal.

    Il a créé en 1657 la première horloge àpendule pesant et, en 1675, la

    première montre à résonateur balancier-spiral.

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    Astronome, physicien et mathématicien, Adrien Auzout apparaît comme un homme de transition. Par sa compétence scientifique, par sa connaissance approfondie des langues orientales et par son amour de l'Antiquité, il représente l'homme de la Renaissance, tandis que par son œuvre scientifique et par sa méthode de recherche il illustre vraiment l'homme moderne. Sa démarche consiste à étudier la nature plutôt avec des instruments qu'avec des équations. Au moment des controverses de 1647 sur l'existence du vide, par exemple, il propose l'expérience du vide dans le vide en vue de démontrer que le poids de l'atmosphère produit le phénomène barométrique. Cette expérience est d'ailleurs décisive pour son ami Pascal, puisqu'elle force ce dernier à abandonner l'explication scolastique selon laquelle la nature abhorre le vide.

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    Philosophiae naturalis principiamathematica

    Détermination mathématique de la NatureDistinction entre temps absolu et temps relatifDistinction entre espace absolu et espace relatif…

    B/ L’apport des Principia

  • CM – AF GarçonLicence Histoire – S6

    «Le temps absolu, vrai et mathématique, sans relation à rien d'extérieur, coule uniformément; on l'appelle aussi durée.

    Le temps relatif, apparent et vulgaire, est cette mesure sensible et externe d'une partie de durée quelconque dont on se sert ordinairement à la place du temps vrai. Tels sont l'heure, le jour, le mois, l'année . »

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    « L'espace absolu, sans relation aux choses externes, de par sa nature demeure toujours semblable et immobile.

    L'espace relatif est toute mesure ou dimension mobile de cet espace, qui est définie d'une manière sensible par sa situation à l'égard des corps et que l'on prend couramment pour l'espace immobile.»

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    Traduction en 1720 par Coste de l’Optique de Newton1718 : Publication par Keill de son Introductio ad veramastronomiam : apport considérable à la diffusion du newtonianisme. Publication par 'sGravesande des Physices elementa siveIntroductio ad philosphiam newtonianam , Leyde, 1720-1721. Soulève un tollé chez les cartésiens, qui entrent en campagne comme l'attraction terrestre.En 1723, paraît un Nouveau cours de chimie suivant les principes de Newton et de Stahl, attribué par le Journal des Savants à Sénac (1724). La même année, Pierre van Musschenbroek inaugure son enseignement à l'Université d'Utrecht par un discours imprégné de l'influence newtonienne.

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    Attention néanmoins : introduction très difficile des idées de Newton en France

    B/ L’apport des Principia

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    Résistance des Cartésiens, attachés à la théorie des « tourbillons ».

    Tournant avec Voltaire, Eléments de philosophie de Newton, 1738Maupertuis, Discours sur la figure des astres., 1742

    Traduction de l’œuvre de Newton : Madame du Châtelet (Émilie le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet ,1706-1749).

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    "Il est certain que les planètes ne sont point transportées par des tourbillons de matière. Car les planètes qui tournent autour du soleil, selon l'hypothèse de Copernic, font leur révolutions dans des ellipses qui ont le soleil dans un de leur foyers, et elles parcourent des aires proportionnelles au temps… Ainsi, l'hypothèse des tourbillons répugne àtous les phénomènes astronomiques, et paraît plus propre à les troubler qu'à les expliquer." »

    Principia, I, 423-424,trad. M. du Châtelet, Paris, 1759, I, 416. 4

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    Diffusion des idées : Attraction => Affinités en chimieSystème des mondes en équilibre => impact profond sur la pensée européenne.

    « Les forces opposées d’où naît l’équilibre des Mondes », Vicq d’Azyr, 1788, Eloge de Buffon. Forte influence sur la pensée politique et la conception de l’équilibre des pouvoirs

    B/ L’apport des Principia