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8 nARBOnne AUgUSTÉenne corinne Sánchez (Cnrs, uMr 5607, ausonius, Bordeaux 3) la période augustéenne à narbonne, essentielle pour cette Cité avec les réformes du pouvoir impérial, est restée paradoxalement connue de manière ponctuelle. l’épigraphie apporte seulement trois attestations des monuments érigés à cette époque (gayraud 1981, 244) : le forum où fut élevé l’autel au numen auguste (C.I.L. Xii, 4333), un marché (C.I.L. Xii, 4428 et 4430) et un petit sanctuaire à vulcain (C.I.L. Xii, 4338). pourtant, la période augustéenne marque le moment le plus important de l’extension de la ville avec ses quartiers résidentiels et les nécropoles (fig. 1). au nord-ouest, dans l’actuel quartier razimbaud, s’étend une zone de vaste dépotoir, souvent interprétée comme une zone artisanale à cause des surcuits et de séparateurs de cuisson, mais aucune structure en place n’est parfaitement attestée. archéologiquement, on assiste à un fort déséquilibre entre les données. exceptées les fouilles du Clos de la lombarde et de la Médiathèque, la plupart des interventions ont été réalisées dans des conditions de sauvetage urgent et sur une surface réduite. Cependant, pour réaliser une synthèse sur le mobilier augustéen à narbonne, il était nécessaire de faire le point sur la documentation existante même si les conditions de fouilles ou de préservation du mobilier limitaient parfois l’exploitation des résultats. pour cette présentation, nous avons donc privilégié un bilan par contextes en considérant des ensembles inédits 1 , permettant une étude selon les protocoles généralement usités (classification et caractérisation typologique, nMi, archéométrie), mais également la documentation ancienne. Le qUARTieR MOnUMenTAL : forum, horrEumhorreum les interventions dans les secteurs monumentaux sont généralement anciennes. l’horreum, découvert en 1838, fit l’objet de derniers sondages en 1968 (solier 1970). Cet édifice possède un couloir central, flanqué de cellules, avec des constructions en opus incertum et opus reticulanum. dans la galerie et les cellules au nord, ont été découverts des fragments d’amphores italiques dr.1a et dr.1B et un fond de plat en campanienne B. dans les cellules sont signalées des lampes à volutes ponsich ii, 1 et une poterie arétine avec la marque P. Messenus Menupilus. dans la cellule 4, onze monnaies dont huit as à la proue frappés à narbonne en 40 av. J.-C. donnent un premier terminus. pour M. gayraud, « la construction du monument a donc suivi de peu la déduction de 45 av. » (gayraud 1981, 354). les céramiques prélevées ne forment pas des lots conséquents, mais les ensembles portant la mention « sous le sol », correspondant à la première phase d’activité de ce monument, ont pu être observés (tableau 1 et fig. 2). le mobilier montre une grande richesse en céramiques fines, avec de nombreuses parois fines (83 fragments soit 23,4% du total) et notamment des formes Mayet 17 (fig. 2, n°1 et 2), des et quelques gobelets à pâte grise, fine, engobée et à décor d’onde (fig. 2, n°8). un fragment de gobelet découvert lors des fouilles de l’horreum porte un début de marque HIL[ARVS ACO] (fig. 2, n°5). l’importance numérique des lampes, cinquante-cinq fragments, n’a rien de surprenant si elles font partie du mobilier en usage dans les galeries où aucun soupirail ne permet à la lumière d’entrer. parmi ces lampes, sont toujours présentes des formes de tradition ancienne (bec en enclume, tête d’oiseau) tandis que se développe une grande variété de lampes à volutes décorées de motifs divers comme des végétaux, un bateau, un lion ou encore un squelette dansant (fig. 2, n°17). les amphores de

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nARBOnne AUgUSTÉenne

corinne Sánchez

(Cnrs, uMr 5607, ausonius, Bordeaux 3)

la période augustéenne à narbonne, essentielle pour cette Cité avec les réformes du pouvoir impérial, est restée paradoxalement connue de manière ponctuelle. l’épigraphie apporte seulement trois attestations des monuments érigés à cette époque (gayraud 1981, 244) : le forum où fut élevé l’autel au numen auguste (C.I.L. Xii, 4333), un marché (C.I.L. Xii, 4428 et 4430) et un petit sanctuaire à vulcain (C.I.L. Xii, 4338). pourtant, la période augustéenne marque le moment le plus important de l’extension de la ville avec ses quartiers résidentiels et les nécropoles (fig. 1). au nord-ouest, dans l’actuel quartier razimbaud, s’étend une zone de vaste dépotoir, souvent interprétée comme une zone artisanale à cause des surcuits et de séparateurs de cuisson, mais aucune structure en place n’est parfaitement attestée. archéologiquement, on assiste à un fort déséquilibre entre les données. exceptées les fouilles du Clos de la lombarde et de la Médiathèque, la plupart des interventions ont été réalisées dans des conditions de sauvetage urgent et sur une surface réduite. Cependant, pour réaliser une synthèse sur le mobilier augustéen à narbonne, il était nécessaire de faire le point sur la documentation existante même si les conditions de fouilles ou de préservation du mobilier limitaient parfois l’exploitation des résultats.

pour cette présentation, nous avons donc privilégié un bilan par contextes en considérant des ensembles inédits1, permettant une étude selon les protocoles généralement usités (classification et caractérisation typologique, nMi, archéométrie), mais également la documentation ancienne.

Le qUARTieR MOnUMenTAL : forum, horrEum…

horreum

les interventions dans les secteurs monumentaux sont généralement anciennes. l’horreum, découvert en 1838, fit l’objet de derniers sondages en 1968 (solier 1970). Cet édifice possède un couloir central, flanqué de cellules, avec des constructions en opus incertum et opus reticulanum. dans la galerie et les cellules au nord, ont été découverts des fragments d’amphores italiques dr.1a et dr.1B et un fond de plat en campanienne B. dans les cellules sont signalées des lampes à volutes ponsich ii, 1 et une poterie arétine avec la marque P. Messenus Menupilus. dans la cellule 4, onze monnaies dont huit as à la proue frappés à narbonne en 40 av. J.-C. donnent un premier terminus. pour M. gayraud, « la construction du monument a donc suivi de peu la déduction de 45 av. » (gayraud 1981, 354).

les céramiques prélevées ne forment pas des lots conséquents, mais les ensembles portant la mention « sous le sol », correspondant à la première phase d’activité de ce monument, ont pu être observés (tableau 1 et fig. 2). le mobilier montre une grande richesse en céramiques fines, avec de nombreuses parois fines (83 fragments soit 23,4% du total) et notamment des formes Mayet 17 (fig. 2, n°1 et 2), des et quelques gobelets à pâte grise, fine, engobée et à décor d’onde (fig. 2, n°8). un fragment de gobelet découvert lors des fouilles de l’horreum porte un début de marque HIL[ARVS ACO] (fig. 2, n°5). l’importance numérique des lampes, cinquante-cinq fragments, n’a rien de surprenant si elles font partie du mobilier en usage dans les galeries où aucun soupirail ne permet à la lumière d’entrer. parmi ces lampes, sont toujours présentes des formes de tradition ancienne (bec en enclume, tête d’oiseau) tandis que se développe une grande variété de lampes à volutes décorées de motifs divers comme des végétaux, un bateau, un lion ou encore un squelette dansant (fig. 2, n°17). les amphores de

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Bétique dr.20a valident une datation précoce de cet ensemble (fig. 2, n°18), dans les premières années du règne d’auguste. d’autre part, la rareté des céramiques de cuisine et des amphores détermine un ensemble mobilier essentiellement dédié à la boisson et l’éclairage, ce qui pourrait caractériser un espace public.

Fouille de sauvetage dans le secteur du forum (école Bistan)

les sondages réalisés à la limite sud-est du forum pour retrouver le portique ont permis d’observer, entre autres, les trois premières strates d’occupation correspondant à des sols en argile battue et s’échelonnant de la fin du iie s. av. J.-C. à l’époque augustéenne (Gallia, tome 37, 1979, Fasc2, p. 524 ; solier 1978). dans le sondage 3, entre 3 et 3,30 m est signalée une couche de terre rubéfiée, mêlée de charbons et de cendres, appliquée contre les fondations du mur en petit appareil. il en est issu un fragment arétin, des fragments de vases à parois fines et cinq fragments campaniens (3a, 2B) qui appartiennent à la forme 5/7. entre 3,30 et 3,55 m de profondeur, une couche d’argile jaune compacte marque un sol foulé. les niveaux inférieurs jusqu’au substrat de gravier à 4,50 m contiennent du mobilier des iie /ier s. av. J.-C.

Voie domitienne

les sondages réalisés en ville sous la voie domitienne, sont pauvres en matériel. Cependant, les différentes interventions réalisées par r. sabrié à narbonne, ont montré que les principaux aménagements appartiennent certainement à seconde moitié du ier s. av. J.-C. pour la partie urbaine. dans le quartier razimbaud, au nord de la ville, « de la sigillée italique trouvée près de la base des remblais indique que ce tracé remonte au moins à l’époque augustéenne » (sabrié 2006, 34). place de l’Hôtel de ville, sous la voie pavée, la coupe stratigraphique a livré à sa base des tessons de campaniennes B et des amphores dr.1B qui pourraient confirmer la datation autour de 45 av. J.-C. de ce nouveau tracé (sabrié, ginouvez 1997a).

les monuments et aménagements publics de narbonne restent finalement peu abordés dans le cadre de fouilles archéologiques et livrent une quantité de mobilier restreinte.

Tableau 1 : Comptage du mobilier « sous le sol »de l’horreum

narbonne augustéenne

c. Sánchez

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LeS domus

Zone nord/cité

la plupart des domus fouillées à narbonne ont une origine augustéenne. le quartier du clos de la Lombarde illustre la mise en place de ces demeures dans des zones où, durant l’époque tardo-républicaine, seuls quelques fossés sans doute liés à un réseau agraire sont connus. sous les sols des domus, les sigillées italiques appartiennent au service iB et les présigillées sont assez nombreuses (tableau 2 et fig. 3). une tasse Halt.14 (fig. 3, n°2) est un rare exemple de cette forme également répertoriée à lyon (genin 1994). Ces éléments situent la fondation de ces maisons vers les années 20 av. J.-C. pourtant, à quelques mètres, contre la voie domitienne, un dépotoir (« tassigny ») a livré une série homogène de sigillées italiques précoces datées des années 40/20 av. J.-C. le mobilier augustéen pour le Clos de la lombarde à narbonne se caractérise par un nombre important de céramiques à parois fines (23% du total des fragments) de provenances très diverses (tableau 2). un exemplaire, décoré d’un graffiti avant cuisson, représente une scène de gladiature (fig. 3, n°6). les importations italiques et ibériques côtoient un grand nombre de gobelets d’origine indéterminée. parmi les céramiques communes, les importations italiques sont finalement assez peu nombreuses et les céramiques sableuses oxydantes ainsi que les céramiques à pâte claire sont essentiellement locales. les céramiques de cuisine produites dans la région sont essentiellement des pots à bord triangulaire et ressaut interne et des marmites à bord allongé et fond bombé. les vernis rouge pompéien sont toujours importés et aucune imitation n’est pour l’instant connue. les présigillées sont en bonne proportion à la lombarde (10% de la vaisselle en nombre de bords), car proches du supposé centre de production (sanchez 2001). Cette production, limitée à l’époque augustéenne, représente la transition entre la diffusion massive des produits italiques et la mise en place des grands ateliers gaulois. une série de céramique grise fine engobée lissée témoigne des relations avec l’ouest. en effet, ces céramiques, dites « celtiques » sont produites dans la région de limoux (rancoule 1970). elles associent des formes du répertoire « celtique » (urne balustres, coupe à bord ourlé) et des imitations de céramiques importées (sombrero de copa, campaniennes puis sigillées italiques). elles ne sont pas sans rappeler les céramiques ampuritaines tardives. un exemple remarquable est illustré au Clos de la lombarde par l’imitation en céramique grise fine lissée de calice italique Conspectus r. 3.3.1 (fig. 3, n°7). l’us 26011 est représentative des niveaux augustéens du Clos de la lombarde (tableau 3). les formes de sigillées italiques

Tableau 2 : Comptage du mobilier augustéendu Clos de la Lombarde

narbonne augustéenne

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placent cette us autour de -15/+10. on remarque l’équilibre au sein des céramiques fines entre présigillées et sigillées et pour les céramiques communes entre les pâtes calcaires et les sableuses. les lampes sont représentées par dix-huit fragments comprenant un exemplaire à grenetis et ailerons, six becs à volutes et une grande richesse de décor : des rinceaux de vignes, une tête de silène, dionysos, un soldat casqué, des armes et un personnage avec la tête d’anubis. les amphores sont en nombre restreint mais sont originaires de tarraconaise ou de Bétique.

le puits du Tassigny fouillé en 1994 par l’équipe anteas (association narbonnaise de travaux et d’Étude d’archéologie subaquatique), avenue de lattre-de-tassigny, se situe le long de la voie domitienne à la sortie nord-est de la ville, en face du site archéologique du Clos de la lombarde. d’une profondeur de 16 mètres et d’un diamètre compris entre 0,60 et 0,90 m, ce puits est vraisemblablement abandonné dans la seconde moitié du ier s. av. J.-C. l’usage collectif du puits est attesté par une grande quantité de céramiques communes utilisées pour le puisage. le nombre d’individus s’élève d’après l’inventaire effectué par anteas (Falguéra 1997) à 284 (fonds), dont 272 cruches, et 12 urnes à deux anses. la plupart sont intactes et portent des graffiti indiquant vraisemblablement des marques de propriété. Cet ensemble permet de mettre en évidence six modules correspondant à un boisseau, une demi urne, un demi boisseau, une conge, neuf hémines et neuf setiers. parmi les formes de cruches, le type de Cl-reC2a (bord déversé triangulaire) semble largement majoritaire alors qu’il n’y a que quelques exemplaires de Cl-reC3n (bord arrondi épaissi). l’état de conservation du mobilier en milieu humide a permis de constater que toutes les céramiques à pâte claire étaient

Tableau 3 : Comptage de l’US26011 (-15/+10) du Clos de la Lombarde

narbonne augustéenne

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poissées. sont également inventoriés : un bord de mortier Cl-reC22b, un bord de mortier Cl-reC17 et un bord de couvercle CoM-it7b.

dans le groupe considéré comme présigillées, il faut seulement prendre en compte une grande coupe, deux bols (fig. 4, n°2 et 3) et un plat de petit module (fig. 4, n°1), car les gobelets gris sont proches des formes ampuritaines : le n°283 correspond à une grande cruche, alors que les n°31 et 33 sont des gobelets miniatures (fig. 4, n°6). il est possible que ces formes ampuritaines soient des imitations locales. Ce mobilier témoigne d’une période de transition, en particulier le n°287, de type présigillée et dont la forme est connue en campanienne (cf. lamb.19). de même, le n°282 (del94-282 : fig. 4, n°4) est une forme typique (CaMp-gr 2683) de la catégorie des céramiques campaniennes à pâte grise du type de l’épave de la Madrague de giens (py 1993, 155). la présence d’une présigillée 120, imitant les formes sig-it14.1, descend la datation vers 15 av. J.-C. les gobelets ovoïdes en parois fines sont les éléments les plus récents (fig. 4, n°8 et 9). ils nous rapprochent de la fin du troisième quart du ier s. av. J.-C. l’absence de ce type de gobelets dans les camps du limes (vegas 1973, 65) indiquerait une fin de la production vers 15/10 av. J.-C.

les 395 tessons d’amphores correspondent à des dr.1a, dr.1B, dr.2/4, lamb.2, dr. Halt.70 et pasc.1.l’association entre les amphores italiques dr.1B, les tarraconaises et les présigillées, qui sont plutôt des dérivées de

campanienne, confirme que la plupart du matériel appartient certainement au troisième quart du ier s. av. J.-C.d’autres objets ont été découverts : petit autel votif, tirelire en bois, boîte à sceau… ils ont pu être précipités

intentionnellement dans le puits. les éléments en pierre dits « crapaudine » ont été interprétés comme des supports de tour de potier. si cette hypothèse est avérée, il pourrait s’agir d’un nouvel élément venant confirmer l’installation de potiers dans ce secteur.

les niveaux postérieurs à l’abandon du puits ont livré 24 sigillées italiques (1 fr. Conspectus 17.1, 1 fr. Conspectus 22.2, 2 fr. Conspectus 22.3, 1 fr. Conspectus 12.4) et, pour les parois fines, les formes Mayet 33a, Mayet 14, Mayet 2B et Mayet 10.

dans le même secteur, correspondant au cimetière de cité, la plupart des découvertes correspondent à des mentions anciennes (rouzaud 1917). les estampilles sur sigillées italiques avaient fait l’objet d’une attention particulière avec les publications sur les marques arétines d’H. rouzaud (poncin, guy 1968 et 1970) et les fragments décorés (Fiches 1971). les sigillées italiques des sondages de th. et ph. Héléna (Boulevard 1848 et au Cimetière de cité) ont également été étudiés (peyron, roberts 1978). Ces recherches ont montré l’importance des potiers arétins et en particulier M. Perennius, Rasinius, Annii, P. Cornelius et Cn. Ateius (Fiches 1971, 47).

Rue Beaumarchais, un « dépôt d’amphores » (solier 1968, Barruol 1971) a été dégagé à une profondeur d’1,70 m et sur 30 m2. plusieurs amphores furent mises au jour, sectionnées lors des travaux mais visibles côte à côte. il s’agit en particulier de trois amphores dont la partie supérieure de la panse se trouvait à 1,80 m du sol, col vers le nord-est. d’autres amphores, orientées vers le nord-ouest, sont allongées horizontalement, le col en position supérieure par rapport au fond. vers l’est et le nord-est, d’autres amphores seraient posées parallèlement aux premières. elles reposent sur un lit de cailloux de 5 à 10 cm de diamètre. intactes au moment de la découverte, les fouilleurs ont pu observer que la plupart des amphores étaient mutilées « au col et au bout de la pointe ». le gisement serait évalué à environ 60 à 80 amphores. la photographie publiée par y. solier présente une amphore dr.20, une pascual 1, une dressel 7/11 laissant supposer une datation autour du changement d’ère et contemporaine du site de Malard (voir infra). Ce type d’aménagement est bien connu en tant que vide sanitaire (voir les différents articles dans laubenheimer 1998 et Martin-Kilcher 2003), notamment à lyon où une douzaine de sites de ce type ont été recensés.

rue chanzy Béranger, la fouille sous un sol en opus signinum avec emblema en opus tesselatum noir et blanc représentant une étoile à huit losanges (solier 1970, 106-107) a livré des « fragments de vases arétins, de tasses de type campanien B (lamb.1), de plats campanien C, analogues aux modèles fabriqués à ampurias » (solier 1970, 108). Cette dernière mention fait certainement référence aux présigillées à pâte grise produites à narbonne qui n’étaient pas encore identifiées à cette date.

Le quartier ouest

la zone ouest se situe à proximité du tracé primitif de la voie domitienne. les découvertes anciennes réalisées dans le secteur de la gare témoignent de la présence de domus luxueuses et d’habitats modestes livrant du mobilier du ier s. av. J.-C. sans précisions (Cairou 1977, 34). la fouille du Boulevard F.-Mistral sous l’emplacement de l’ancienne église Saint-Félix, par la découverte de graffitis sur enduits peints, atteste très certainement une auberge.

narbonne augustéenne

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pour la phase 2, datée du ier s. av. J.-C., le mobilier est peu conséquent : les auteurs signalent la présence de campaniennes, de beaucoup de céramiques communes importées mais aussi l’absence d’amphores de tarraconaise ou de Bétique (sabrié, ginouvez 1997b, 226). si on continue toujours plus à l’ouest, les vestiges sont moins connus. Cependant l’intervention du quai d’alsace (Hervé et al. 2000) laisse supposer une occupation encore forte.

la fouille rue des colonnes sur le projet « villa roma » (gardel et al. 2007) a été limitée en surface et ne livre pas de grandes séries pour l’époque augustéenne. Cependant, un fond de plat en présigillée noire estampillée a été découvert (fig. 5, n°1) alors que les estampilles sur présigillées à narbonne sont extrêmement rares ou très abîmés. il s’agit d’une marque quadrangulaire qui se développe sur deux lignes, mais seule la première ligne peut être lu : PHIL (identification M. passelac). il s’agit de la seconde attestation de cette estampille à narbonne, le premier exemplaire ayant été trouvé, comme la majorité de ces marques, au cours des fouilles du quartier de razimbaud (passelac, sabrié 1986). l’us 1276, pourtant datée par les sigillées du ier s. ap. J.-C. contient un abondant mobilier du ier s. av. J.-C. dont deux éléments remarquables. tout d’abord, une lampe à vernis noir en forme de pied dont le bec a été cassé (fig. 5, n°2). la pâte fine, grise, contenant de nombreuses et fines paillettes de mica, est assez proche de celle des présigillées de narbonne. Cette lampe est d’une grande finesse dans le traitement des détails de la sandale et de l’anatomie du pied. Ce type de « lampe en pied chaussé » à vernis noir est attesté dans la nécropole punique de Collo dans un contexte du ier s. av. J.-C. (Bussière 2000, 405 et pl.150, n°7220). l’exemplaire de « villa roma » constitue donc une attestation rare de lampes plastiques à vernis noir. elle soulève la question d’une production dans un atelier local (augustéen ?) qui aurait alors imité les modèles de bronze. une estampille sur sigillée italique est également signalée dans la même us 1276 (fig. 5, n°3). il s’agit du potier MAHETIS dans une tabella ansata connu à pise dans les années 5 av. et 20 ap. J.-C. : sous le nom du potier est représentée une amphore ou une cruche à deux anses posée sur un pulvinarium entre deux édicules (OCK 1087). une comparaison est possible également avec une estampille sur amphore trouvée à Bram représentant une oenochoé (passelac 1970, 84, fig. 7, n°1). sur les sigillées italiques seuls les potiers C. Anteius Xanthus et Sex. Avillius ont une estampille décorée d’un vase. dans les deux cas, il s’agit d’une oenochoé. les marques pisanes restent peu fréquentes à narbonne et celle du potier

Tableau 4 : Comptage du mobilier augustéende la Médiathèque

narbonne augustéenne

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MAHETIS est attestée en onze exemplaires dans la collection rouzaud (poncin, guy 1968). notons également qu’un bord d’assiette Eastern Sigilatta A a été trouvé dans l’us 12 en position résiduelle, du fait de la datation tardive de cette us (fig. 5, n°4). Ces importations de sigillées orientales sont exceptionnelles puisqu’un seul autre exemplaire est connu à narbonne sur les fouilles du tassigny dans un contexte des années 40/20 av. J.-C.

avec le site de La Médiathèque (Mellinand, léal 2002), la période augustéenne est représentée par 1342 fragments de céramiques (tableau 4 et fig. 6), soit un minimum de 86 individus (rascalou, sanchez 2002). les céramiques fines se répartissent entre sigillées italiques (2,33%), présigillées (4 ,65%), parois fines (11,6%) et une série de céramiques grises fines engobées appelée couramment « celtique » (10,5%). les céramiques à pâte claire, largement dominantes, sont essentiellement des cruches de grands formats. les productions italiques (patinae, couvercles, vernis rouge) représentent 8,1% des fragments de communes. les céramiques de cuisine sont majoritairement à cuisson oxydante (16,3% pour 1,2% de cuisson réductrice) et correspondent surtout à des urnes à bords triangulaires, à lèvre déversée simple et méplat supérieur. le n°13 illustre la morphologie de ces urnes à l’époque augustéenne avec un méplat supérieur bien horizontal (fig. 6, n°13). enfin, pour ce qui est des céramiques communes, on notera l’absence des céramiques non tournées. les importations de la péninsule hispanique prennent une position dominante avec, en nombre de fragments, 19% d’amphores de Bétique et un peu moins de 59% de tarraconaise. le site de la Médiathèque a montré nettement le remplacement des amphores italiques par les tarraconaises vers 40 av. J.-C. les productions de la sphère punique sont marquées par un tassement de leur taux avec moins de 2 % des fragments.

les observations faites dans les déblais des fondations de la résidence saint-Just en 1978, boulevard M. Sembat, ont livré du matériel du ier av. J.-C. (Cairou 1978, pv BCan, liii). les analyses restent succinctes puisqu’elles ont été faites au moment de la destruction des vestiges et qu’aucun matériel n’a pu être récupéré.

dans tout ce secteur, les premiers niveaux d’occupation apparaissent au cours du ier s. av. J.-C., sans doute vers les années 70 av. n. è. comme le montre le résultat des fouilles qui ont atteint le substrat que ce soit à la Médiathèque, au boulevard F.-Mistral ou rue des Colonnes. l’époque augustéenne reste cependant connue de manière ponctuelle.

centre ville

plusieurs interventions au cœur de la ville antique ont mis au jour des vestiges de domus qui s’étendent chronologiquement du ier s. av. J.-C. à l’antiquité tardive comme rue Cuvier (sabrié 1989). lors de la publication, le mobilier céramique n’a pas fait l’objet de comptage, mais a été considéré pour ses indications chronologiques. dans le sondage nord-est, la couche 4 datée du ier s. av. J.-C. est comprise entre 5,80 et 6,60 m. (sabrié 1989, fig. 10, n°85-97).

Ces interventions dans le cœur de la ville antique sont souvent limitées en surface notamment lorsqu’elles atteignent les niveaux profonds. parfois, la fouille est trop ancienne pour retrouver le matériel (Cours de la Madeleine). les ensembles augustéens sont donc très restreints comme l’illustrent les fouilles de l’îlot saint-eutrope (alessandri 1995, sanchez 2003).

Les quartiers résidentiels à l’est de l’agglomération

Comme pour le centre ville, les fouilles dans les quartiers est ont permis de découvrir des domus où le mobilier « augustéen » est mentionné (campaniennes et sigillées italiques rue Félix-aldy, rue suffren et route de gruissan). le nombre d’éléments est cependant trop réduit pour permettre une approche détaillée de ces niveaux. Ce mobilier augustéen est souvent en position secondaire et peu d’interventions ont réellement atteint ces niveaux.

les fouilles de la rouquette ont livré une grande quantité d’estampilles sur sigillées italiques (poncin, guy 1968).un diagnostic récent apporte des données nouvelles : le mobilier céramique prélevé boulevard général-de-gaulle

(guillaume et al. 2006) présente un intérêt particulier malgré un nombre de tessons réduit (moins d’une centaine). en effet, quatre phases ont été mises en évidence. la plus ancienne a livré un ensemble exceptionnel de peintures murales du deuxième style pompéien associé à des tubulures circulaires en terre cuite (fig. 7, n°10) et à du mobilier céramique daté de la seconde moitié du ier s. av. J.-C. (proche des années 30 av. J.-C.). le mobilier provenant de cette phase est constitué par un bord de gobelet à parois fines (fig. 7, n°1) qui est daté du troisième quart du ier s. av. J.-C., un fond de gobelet par-Fin ind. et deux bords. parmi les céramiques communes se trouvent un bord de cruche en claire récente Cl-reC1, un bord de mortier calcaire Cl-reC21, un bord de commune italique : CoM-it7, cinq bords de sableuse oxydante saBl-o(n)a1, deux bords de pots à bord déversé et avec des sillons sur la partie supérieure de

narbonne augustéenne

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la panse saBl-o(n)2a (2b) et un bord indéterminé en sableuse réductrice. Ces deux formes de pots (saBl-o(n)a1 et a2) présentent nettement deux modules, l’un autour de 13 cm de diamètre à l’ouverture, le second autour de 20 cm. Ces céramiques communes à cuisson oxydante, caractéristiques des productions narbonnaises, sont produites dans la région après 50 av. J.-C. il s’agit essentiellement d’urnes à bord triangulaire ou à ressaut interne. tous les exemplaires de la forme saBl-o(n)a1 ont un méplat supérieur parfaitement plat (fig. 7, n°6 et 7) alors que vers le changement d’ère des variantes au méplat plus incliné apparaissent. Cet ensemble permet donc d’aborder la genèse de ces productions de céramiques communes de la capitale de la narbonnaise. il s’agit d’un point important sur les relations entre la cité et son arrière-pays puisque les analyses pétrographiques réalisées par F. Convertini ont montré l’origine minervoise de ces séries pour l’époque augustéenne. la date exacte de l’apparition dans le narbonnais de cette céramique commune tournée à cuisson oxydante n’est pas encore fixée, mais elle se situe dans le troisième quart du ier s. av. J.-C. la fouille des ateliers serait essentielle pour analyser l’apparition de cette catégorie qui n’a aucune comparaison technique ou formelle avec les séries gauloises. pour l’instant, seuls les ensembles comme les niveaux anciens du boulevard général-de-gaulle apportent des indications typo-chronologiques. C’est vraisemblablement vers 50/30 av. J.-C. que les productions de céramiques fines et communes locales se développent et témoignent de l’intégration précoce des modèles italiques. les autres céramiques communes de cet ensemble montrent un commerce de vaisselle italique encore bien présent avec un bord de couvercle en commune italique (fig. 7, n°4) et un profil complet de mortier à bord pendant de grande dimension (fig. 7, n°9) également attesté pour la même période au Clos de la lombarde. Ce mobilier se distingue aussi par la présence de céramiques de grande qualité technique et formelle avec, par exemple, une cruche à pâte claire à bec pincé et anse torsadée (fig. 7, n°3). Cette forme est produite par l’atelier de sallèles d’aude au début du ier s. ap. J.-C. (laubenheimer 1990, 119, forme a4, fig.84). les amphores italiques et tarraconaises sont présentes en proportion équivalente. or, le changement commercial qui privilégie les amphores de tarraconaise se situe à narbonne autour de 40 av. J.-C. les fouilles qui devront se poursuivre sur ce site permettront d’affiner ces observations.

LeS gRAndS dÉPOTOiRS : MARAUSSAn, TASSigny

les grands dépotoirs de Maraussan et du tassigny semblent correspondre à un début d’une d’organisation des rejets liée au développement de la Cité. le premier a fait l’objet d’une publication (sabrié 1979), le second a été étudié dans le cadre d’un doctorat prochainement publié (sanchez 2009). Ce sont des données particulièrement importantes pour comprendre l’organisation de la ville antique et la gestion des déchets.

Tableau 5 : Comptage des sigillées italiques du Tassigny

Le Tassigny

pour le tassigny, les 135 bords de sigillés italiques appartiennent majoritairement au service 1B et 1a (tableau 5 et fig. 8). de nombreuses comparaisons peuvent être effectuées avec le dépôt de la Montée de loyasse (genin 1994) ou des niveaux augustéens du Magdalensberg (schindler, scheffenegger 1997) et de pollentia (ettlinger 1983). la rareté voire l’absence du service 1C, les quelques formes archaïques et précoces et l’absence de service 2 indiquent une chronologie haute, autour de 40/20 av. J.-C., datation confirmée par un as d’octave à la proue, frappé à narbonne en 40 av. J.-C. (amandry et al. 1986). une sigillée orientale a, assimilable à la forme Hayes 9 (fig. 8, n°12 ; Hayes 2001, 154), est une rare attestation en gaule tout comme un gobelet de type Sarius produit en italie du nord (fig. 8, n°10). les importations italiques sont encore bien présentes avec quelques plats et couvercles en commune italique (fig. 8, n°15 et 16), des vernis rouge-pompéien et des urnes à bord en amande (fig. 8, n°17). les urnes locales deviennent très nombreuses (fig. 8, n°14), avec des bords triangulaires à méplat horizontal et une gorge interne bien marquée pour recevoir le couvercle.

narbonne augustéenne

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les modules sont assez différents et quelques exemplaires portent des anses collées horizontales. les céramiques à pâte claire sont très homogènes avec de fines particules de mica et des formes répétitives comme la cruche à bord déversé triangulaire (fig. 8, n°13). les amphores de tarraconaise pascual 1 (n°18 et 19) sont dorénavant majoritaires et quelques amphores italiques dr.1B sont présentes (n°20). les importations de Bétique deviennent également plus nombreuses.

Maraussan

le dépotoir de Maraussan, rue Jules-verne, publié en 1979 (sabrié 1979) constitue un lot homogène de la période augustéenne plus récent que le tassigny, avec essentiellement des formes du service 2. plusieurs exemplaires sont décorés et notamment un calice drag.11. une estampille confirme une datation à partir des années 15 av. J.-C. avec le potier MEMMI HILARUS (OCK1160). Ces sigillées sont accompagnées par quelques présigillées imitant le service 2 et des parois fines de type Mayet 10 avec les anses à poucier et des gobelets Mayet 12. les céramiques communes correspondent toujours à des urnes, soit à bord déversé triangulaire, peu nombreux, soit à bord évasé. les amphores de tarraconaise deviennent exclusives.

ainsi, pour ces ensembles, même si les tableaux de comptage ne peuvent être fournis, plusieurs observations typologiques permettent de bien illustrer l’époque augustéenne à narbonne.

nécropole et dépotoirs augustéens semblent proches de la voie domitienne. au ier s. ap. J.-C., des tombes sont creusées dans ces dépotoirs augustéens et les nouveaux dépotoirs s’étendent vers l’est (sand 1981). pour r. sabrié, au « développement urbain correspond l’implantation, en marge de la cité et aux abords de la voie domitienne, d’entreprises à caractère artisanal et commercial » (sabrié 1974, 6).

À PROPOS deS nÉcROPOLeS de nARBOnne

l’emplacement des nécropoles de narbonne est aujourd’hui assez bien connu avec les découvertes de razimbaud/Boulevard 1848, av. anatole-France, Hôtel-dieu, Jules-verne (Maraussan) et le Bois rolland (cf. fig. 1). Cependant, très peu d’éléments sont publiés sur l’organisation de ces nécropoles et le contenu même des tombes.

Boulevard 1848

à partir de la seconde guerre Mondiale, des travaux Boulevard 1848 mirent au jour les vestiges de la nécropole qui bordait la voie domitienne à la sortie nord de narbonne. le compte-rendu des fouilles de ph. Héléna nous est parvenu sous forme de « journal » rédigé sur des cahiers d’écoliers. Malheureusement, des tris par catégories ont chamboulé les associations par tombe, dont certaines possédaient l’inscription funéraire. les petits objets, ainsi que les vases sigillés ont été mis à part. seuls les cahiers rédigés par ph. Héléna nous permettront peut-être de retrouver la provenance de ces vases. Ce travail ne peut être effectué sans une centralisation de toute la collection. la plupart des urnes cinéraires correspondent à la forme habituellement présente dans l’habitat. les offrandes sont constituées de gobelets à parois fines. les seules formes qui caractérisent les sépultures sont les olpés à pâte claire.

Razimbaud

les fouilles réalisées dans les années 1970 lors de la construction des HlM du nouveau quartier nommé « razimbaud » ont permis de connaître l’extension de la nécropole observée au Boulevard 1848. Ces tombes seraient creusées dans un dépotoir augustéen et datées à partir du début du ier s. ap. J.-C. une intervention de sauvetage a été effectuée en 1974 à la suite de découvertes fortuites dans un terrain vague du quartier de razimbaud, à l’emplacement de l’actuelle rue d’auvergne. Cette zone, à la périphérie de la ville antique, longeait la voie domitienne et formait un vaste dépotoir où se mêlaient les rejets d’activités domestiques et artisanales et dans lequel furent creusées des tombes modestes. selon M. et r. sabrié, il s’agit pour la plupart de tombes à incinération secondaires (une seule incinération primaire). un fond d’amphore retournée peut servir de stèle. la présence d’une urne encastrée dans un mur maçonné permet de penser

narbonne augustéenne

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que certaines tombes étaient regroupées dans un colombarium. les fouilles d’une partie de cette nécropole ont livré de nombreuses tombes encore inédites (sabrié 1974).

Résidence « Roca », Boulevard 1848

lors d’un diagnostic réalisé par t. Wibaut, inrap, en 2007, plusieurs tombes pouvant être datées de l’époque augustéenne ont été fouillées sous la future résidence « roca », Boulevard 1848. nous présenterons ici les ensembles correspondant aux sépultures 16, 17 et 20.

dans la tranchée où a été mis au jour la sépulture 16 (fig. 10) ont été découverts : – 2 fragments de campanienne dont 1 brûlé, – 2 fragments de lampe à huile, – 2 fragments, 1 fond et 3 unguentaria unguent d0 complets, – 24 fragments de pâte claire dont 1 fond annulaire, 3 anses, 1 cruche en pâte claire Cl-reC2g complète, – 10 fragments de céramique sableuse oxydante, – 3 fragments d’amphores italiques, – 1 fragment d’amphore de Bétique dr.7/11, – 1 fragment a-Bet Halt.70 et 1 fragment amphore indéterminé. la datation de cette sépulture pourrait se situer dès les premières décennies du ier s. ap. J.-C.

pour la sépulture 17 (fig. 9), le calage du vase à incinération (vase n°7 : urne saBl-o(n)a1b en 14 fr.) est réalisé avec un fragment de tegula. Cette incinération (fig. 9) est composée par :

– 1 unguentarium unguent d0 complet, – 1 gobelet complet et 2 bords à parois fines par-Fin10 (-50/+10), – 1 bord et 1 fond de gobelet à parois fines, – 1 fond de pâte claire, 5 fragments dont 2 fonds d’une même cruche à pâte claire, – 1 fond d’un même vase en pâte claire dont le bord manque, – 5 fragments de pâte claire, – 1 vase complet en pâte claire Cl-reC2g surbaissé (vase 6) et 1 vase en pâte claire Cl-reC2a complet (vase 4). – 1 couvercle complet à pâte claire jaune et engobe orangé extérieur (vase 8), – 1 fond de pot cinéraire saBl-o(n)a1 et 1 couvercle simple en place à l’intérieur de l’urne (vase 2), 1 fragment de

sableuse oxydante,– 1 même vase en céramique sableuse oxydante saBl-o(n)a2 en 12 bord et 5 fragments qui collent (vase 5), 1 fond

d’urne en sableuse oxydante, – 1 fond d’amphore indéterminée, – 1 fragment d’amphore italique, – environ 7 fragments d’amphores de tarraconaise correspondent peut être à une utilisation comme couvercle.– 3 fragments d’amphore de tarraconaise, – 1 fragment d’amphore de Bétique a-Bet Halt 70, – 1 éclat d’amphore indéterminé, – 1 fragment d’amphore indéterminé.

dans la sépulture 20 (fig. 10) sont déposés :– 1 grand pot en sableuse oxydante a1a en 57 fragments dont 4 fonds et 6 bords,– 1 unguentarium unguent do complet en 1 bord, 1 fond et 7 fragments de panse, – 14 fragments de pâte claire dont 1 bord Cl-reC1g,– 1 bord de gobelet à parois fines, – 16 fragments même couvercle en sableuse oxydante en 6 bords, 3 fonds et 7 fragments de panse, – 1 fond d’amphore de tarraconaise. l’ensemble paraît datable de la fin du ier s. av. J.-C. ou du début du ier s. ap. J.-C.

Ces tombes augustéennes semblent modestes et un fragment d’amphore sert souvent de couvercle. l’urne cinéraire est un pot en céramique sableuse à cuisson oxydante : les formes saBl-o(n)a1a (fig. 10, n°8) et a2 (fig. 9, n°4) que

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l’on retrouve en grande quantité dans les habitats sont usitées. parmi les cruches à pâte claire qui sont déposées dans les tombes, outre les formes habituelles au répertoire narbonnais, on remarque la présence de petites cruches à carène marquée et panse surbaissée à col étroit (fig. 9, n°11). les autres vases d’accompagnement correspondent aux unguentaria et aux bols à parois fines.

Maraussan

des travaux en 1977 ont permis de dégager une partie de la nécropole de Maraussan, rue Jules-verne, dont l’intérêt réside dans l’observation de certaines tombes qui conservent du mobilier « traditionnel ». en effet, on constate la présence des céramiques communes à pâte indigène dans les tombes 8, 9, 10, datées du ier s. ap. J.-C. r. sabrié signale à ce sujet, qu’« une certaine tradition indigène s’est maintenue jusqu’au ier s. ap. J.-C. soit dans le mobilier des tombes, soit dans la forme du loculus ». il s’agit donc d’attestation de tombes à caractère « ancien » (sabrié 1979). Ces nécropoles sont situées à la limite de la ville antique dont elles marquent l’extension maximum. Maraussan est pour l’instant la seule fouille de nécropole du Haut empire publiée pour narbonne.

ZOneS PORTUAiReS OU AMÉnAgeMenTSde BeRgeS

Port-la-nautique

le seul débarcadère attesté de manière certaine à narbonne se situe à port-la-nautique, à 4 km au sud de la ville. Ce site est occupé sur une durée courte entre 40 av. J.-C. et 70 ap. J.-C. mais avec une période d’intense activité sur Claude/néron dû au commerce de sigillées de Millau et au trafic d’amphores tarraconaises. l’étude des estampilles sur amphores de tarraconaise (Bergé 1990) a montré un commerce privilégié avec certains ateliers. les recherches épigraphiques de M. Christol et r. plana ont également mis en évidence les liens entre narbonne et ces ateliers (Christol, plana-Mallart 1997). l’époque augustéenne, occultée par la présence massive de mobilier du ier ap. J.-C., est attestée lors de sondages stratigraphiques en 1998 (Miéjac et al. 1998). Cependant, on remarque la rareté des formes augustéennes de sigillées italiques alors que les sigillées italiques tardives sont nombreuses. Ces niveaux augustéens avec les phases 3 et 4 datées entre 30 av. J.-C. et 30 ap. J.-C. restent très mal représentées avec moins de 200 tessons (tableau 6 et fig. 11). un profil complet de présigillée (fig. 11, n°1) fait partie des premières

Tableau 6 : Exemples d’US augustéennes provenantde sondages à Port-la-Nautique

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imitations. lors des recherches menées par anteas en 2000, un plat complet à décor de guillochis en présigillée rouge a été prélevé. Cette forme pre-sigga 90 porte une estampille sur deux lignes : Quartus Ocatus, certainement Ocatus, esclave de Quartus. les sigillés italiques tardives et les sigillées sud-gauloises associant uniquement les formes drag.15a, 18, 24/25, 33 et ritt.5a appartiennent au début du ier s. ap. J.-C. les proportions entre catégories sont proches de celles des habitats. ainsi, la part de la vaisselle et des amphores est équilibrée. les céramiques à pâte claire sont à égalité avec les céramiques sableuses alors qu’à partir de 20 ap. J.-C., elles constituent à la nautique une part importante des vases de stockage servant très certainement pour les transports de sauces. les vases à parois fines et les céramiques celtiques sont nombreuses comme pour d’autres ensembles contemporains qui ne sont pas des dépotoirs portuaires. on peut donc se demander si, pour cette phase et au moins dans ce secteur du port, le rôle portuaire n’est pas minime. Cette céramique « celtique » (fine, grise, lissée à engobe noir, de bonne qualité) est caractéristique de cette phase. le décor d’ondes se retrouve fréquemment pour cette série ainsi que les tores. parfois, les deux décors sont associés (cf. Celt1g). le décor de points en relief attesté dans la phase précédente est en revanche exceptionnel. les parois fines présentes sont les formes Mayet 11, 33a (fig. 11 n°4) et un gobelet à dépression (fig. 11, n°5).

peu d’éléments nouveaux différencient cette période de la phase césarienne, exceptée l’apparition de l’urne à bord triangulaire et des urnes à bord épaissi. toutes les autres céramiques communes sont attestées. ainsi, les céramiques non tournées sont représentées par des urnes peignées et décorées de chevrons à la jonction du col et de la panse (fig. 11, n°8) et les communes réductrices reprennent cette tradition décorative. sont également attestées les céramiques communes à cuisson oxydante dont l’exemplaire de la fig. 11, n°7 qui porte un graffiti et les communes italiques (fig. 11, n°6). le développement de l’urne à bord triangulaire de différents modules marquent la fin du ier s. av. J.-C. quelques urnes en céramique commune oxydante sont représentées par les vases de petite taille. une urne de grande dimension sort des modules habituels. les traces de suie sur la partie inférieure laissent supposer qu’elle appartient à l’équipement de bord. notons la présence d’une cruche à pâte claire portant le graffiti NAR.

les amphores sont représentées par une série de dr.2/4 à pâte beige, peut-être d’origine italique au vu des exemplaires similaires avec des marques peintes étudiées par B. liou (liou 1998, 92-93). il ne nous paraît pas exclu que ces amphores pourraient également être régionales et servir au reconditionnement des vins italiques exportés en vrac. parmi les amphores de tarraconaise, les formes dr.2/4 et pascual 1 sont présentes : quatre bords de pascual 1 (fig. 11, n°9) pour un bord dr.2/4 et une amphore complète dr.2/4 portant une marque peinte sur le col figurant quatre traits parallèles (non fig.). la diversification des catégories d’amphores est soulignée par la présence conjointe des amphores tarraconaises pascual 1, des amphores de Bétique dr.7/11, des amphores massaliètes impériales (1 fond Bertucchi 6a) et des amphores dr.2/4 à pâte claire. le groupe anteas a également découvert des amphores augustéennes :

– deux bords d’amphore gauloise de Marseille (fig. 11, n°10 et 12), de forme a-M-i 6a, à lèvre à bandeau (Bertucchi 1982 et 1983).

– un bord d’amphore gauloise sableuse. Ces amphores, extrêmement nombreuses dans la région nîmoise dont elles sont originaires, restent peu diffusées en narbonnais. la découverte d’un seul exemplaire sur l’ensemble du mobilier le confirme. il s’agit d’une forme a-gaul 1 (fig. 11, n°11). le séjour dans l’eau a rendu la pâte marron.

les niveaux augustéens mis au jour dans le débarcadère de port-la-nautique semblent assez proches de dépotoirs d’habitats dans leur composition. en effet, aucune concentration remarquable d’une même série de mobilier n’est attestée comme c’est le cas pour le ier s. ap. J.-C. où les proportions de sigillées sud-gauloises, les pâtes claires et les amphores de tarraconaise dominent largement l’ensemble.

Malard

le site de Malard se situe au nord-ouest de la ville, près d’un bras oriental de l’aude, en bordure d’une plaine basse. une première intervention avait été réalisée en 1990 par le groupe de recherches anteas (Falguéra 1993) et a été suivie en 2005 et 2006 d’un diagnostic (Canut 2005) et d’une fouille (Chapon et al. 2006) (fig. 12). Ce gisement est constitué par plusieurs centaines d’amphores servant à drainer une zone humide peut-être en relation avec une zone portuaire. en 1990, 250 amphores furent prélevées. les dernières interventions ont livré 107 amphores bien conservées qui sont essentiellement originaires de tarraconaise. les deux intactes mesurent respectivement 108 et 110 cm pour un poids de 22/24 kg. la partie la plus étroite dans le col est de 5,2 cm ce qui correspond au bouchon taillé découvert dans ce même gisement. à la nautique, les bouchons en liège ont été conservés dans la vase, parfois en place et ont la particularité

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d’être percés. Cette caractéristique indique qu’une partie du vin de tarraconaise était importée encore en fermentation. l’intervention de 2006 a confirmé l’importance des amphores pascual 1 couplée avec les formes de dr. 20 précoce qui permettent de dater ce site de l’époque augustéenne (-30/+10). Cette datation est appuyée par la quasi-absence de formes lt.1 et de dr.1 (sanchez 2006). les amphores appartiennent majoritairement au type pascual 1 (77%). les analyses réalisées sur plusieurs échantillons d’amphores de tarraconaise par v. Martinez ont montré la multiplicité des centres d’approvisionnement. sont également présentes les Haltern 70 (17%), dressel 1B (2%), dressel 20 (2%) et dressel 7/11 (1%). parmi les formes rares, a été trouvée une amphore orientale dr.2/4 (identification s. lemaître). une amphore de Chios complète avait également été découverte sur ce même gisement par anteas (Falguéra 1993). les importations orientales sont attestées au même moment que les dr.1B et les premières amphores de tarraconaise comme l’ont confirmé les fouilles de la Médiathèque (Mellinand, léal 2002).

des aménagements similaires à Malard sont connus à narbonne rue Beaumarchais (solier 1968) et avenue de la Mer (sabrié, solier 1992). ils présentent les mêmes associations d’amphores, comme si un vaste programme de drainage avait été nécessaire à une période donnée. une telle concentration d’amphores nécessite une récupération systématique en vue d’un aménagement public. la contemporanéité avec le site de port-la-nautique, qui a également livré le même faciès amphorique, est à considérer. le site de Malard présente un ensemble exceptionnel qui illustre la suprématie du commerce avec la région tarraconaise sous auguste.

LeS PROdUcTiOnS

le développement des productions locales marque l’époque augustéenne en général2. à narbonne même, la zone du Boulevard 1848 est considérée comme le lieu de production des présigillées, même si les témoignages sont indirects (passelac, sabrié 1986 ; sanchez 2001). en effet, les fours ne sont pas réellement attestés, mais dans les dépotoirs la présence de pernettes et de déchets de cuisson apportent des arguments pour proposer l’existence d’une zone artisanale. la production de ces présigillées, qui se caractérise par un abondant mica visible à l’œil nu, est confectionnée à partir d’une marne plus ou moins décarbonatée lors de la cuisson. pour deux individus analysés par F. Convertini, des organismes fossiles ont été identifiés et posent le problème de l’origine de la matière première puisqu’il s’agit d’une marne marine miocène à globigérines.

Cet atelier pourrait également produire des céramiques à pâte claire. en effet, une grande partie de ces céramiques narbonnaises ont des formes standardisées et une pâte proche des présigillées, avec la même abondance de mica. Cette hypothèse devra être étayée par des analyses. des ateliers ruraux comme sallèles d’aude ont pu également approvisionner l’agglomération.

pour les céramiques culinaires, lors de l’étude de mobilier céramique de la Maison au grand triclinium (sanchez, sabrié, sabrié 2008 ), nous avons soulevé la question de l’origine de l’approvisionnement dès l’époque augustéenne voire césarienne. l’atelier du tinal d’abrens à laure-Minervois était alors le seul atelier connu de céramiques sableuses à cuisson oxydante (Journet 1959), mais sa datation l’éliminait comme « fournisseur » de la capitale pour les ier s. av. et ier s. ap. J.-C. (Journet 1959). les analyses pétrographiques réalisées par F. Convertini sur les séries de narbonne ont montré que les argiles utilisées pour les céramiques culinaires provenaient des terrains tertiaires continentaux du Minervois qui correspondent aux argiles utilisées dans ces ateliers. les prospections récentes menées par g. sachot ont mis en évidence un centre de production à seulement 4 km du tinal d’abrens qui apporte de nouveaux arguments pour l’origine mivervoise des séries narbonnaises. le mobilier associé trouvé sur les fours et notamment les sigillées italiques permettent de proposer une date assez précoce pour ces productions. le mobilier produit à laure-Minervois correspond parfaitement aux séries découvertes à narbonne : urnes à bord triangulaires, marmites à marli et imitations de plats italiques. les découvertes anciennes et récentes à laure-Minervois d’ateliers de production illustrent ces relations entre la ville et son arrière-pays pour son approvisionnement.

l’ancienneté des productions céramiques a été abordée lors des fouilles d’un atelier augustéen à Boutenac (aude) dont le four possédait une chambre de chauffe de 5,20 m de diamètre ayant produit des tegulae avec la marque ORFI, des briquettes, des antéfixes à palmette et des terres cuites architectoniques au mufle de lion (sabrié 1992). on peut se demander, vu l’importance du mobilier ancien et notamment des amphores italiques et des campaniennes B, si la datation ne pourrait pas être plus ancienne.

narbonne augustéenne

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cOncLUSiOn

Malgré l’importance des transformations de narbonne à l’époque augustéenne, les données matérielles ont très souvent fait l’objet de simples observations. pourtant, les niveaux augustéens de narbonne antique nous amènent à aborder la question de l’approvisionnement de la Cité, de sa dynamique d’urbanisation et de ses relations avec les cités proches. ainsi, on peut constater que la seule fabrication connue à narbonne (les présigillées) est peu diffusée vers l’ouest. elle est cependant bien attestée à ampurias, marquant ainsi les relations particulièrement fortes non seulement au point de vue économique mais également culturel par un faciès assez similaire. le modèle italique est bien illustré par le répertoire des céramiques communes dont les grands ateliers se situe entre narbonne et Carcassonne.

l’impression de l’extension massive de la ville à l’époque augustéenne est à préciser. en effet, on peut distinguer une période que l’on peut qualifier d’augustéenne précoce de la pleine période augustéenne. les niveaux sous les sols de la domus du Clos de la lombarde contiennent peu de sigillées italiques précoces alors qu’à quelques mètres, un dépotoir des années 40/20 av. J.-C. livre une des plus importantes séries connues. ainsi, on peut proposer l’hypothèse, bien entendu à étayer avec des données nouvelles, d’une première phase d’extension vers l’est préaugustéenne ou augustéenne précoce, puis une seconde phase avec les créations des domus au nord de la ville vers 20/10 av. J.-C. si un forum primitif de la colonie a pu exister au-dessus des horrea (gayraud 1981, 257), se pose la question du développement de la Cité au ier s. av. J.-C., dont le cœur serait à situer plus vers le sud-ouest de l’agglomération.

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nOTeS

1. Je tiens à remercier les responsables d’opération qui m’ont confié le matériel et permis de présenter des ensembles inédits : v. Canut, ph. Chapon, J.-M. Falguéra, M.-e. gardel, M. guillaume, ph. Mellinand, r. sabrié, y. solier, t. Wibaut.

2. l’étude des productions de céramiques communes augustéennes ne sera pas développée ici puisqu’une synthèse a été proposée dans les actes du colloque de naples en 2007 coordonnées par M. pasqualini et e. pellegrino. d’autre part, la synthèse de M. passelac fait le point sur les ateliers de présigillées comme la villa de l’oustalet à Fleury d’aude (passelac 1992).

narbonne augustéenne

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24

0 400 m

ancien co

urs de l'

Aude

zone funéraire (présence de sépultures vérifiée)

tracé proposé de l'enceinte de la fin du IIIe siècle de n. è.

voie d'Aquitaine

voie Domitienne

O. Ginouvez et C. Sanchez del.

limites approximatives de l'agglomération sous Auguste

N

Razimbaud Bd de 1848

Jules Verne Maraussan

Saint-Félix

Tassigny

Place Bistan

Gare

quai d’Alsace Médiathèque

“villa roma”

De Gaulle

Malard

La Rouquette/Eglassiéral

horrea

Clos de la Lombarde

Gué d

e la p

rem

ière c

olon

ie

rue Beaumarchais Cimetière de Cité

Hôtel de ville vers av. de la Mer

rue Chanzy

Saint-Eutrope

Anatole-France

Cuvier

Rue

rue P. Semard

bd Sembat

bd F.

Mist

ral

rue Felix Aldy

rue Suffren

av. de Gruissan rue J

acqu

ard

Bois

Rolla

nd

Fig. 1. Carte de Narbonne à l’époque d’Auguste.

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25

1/1

1/1

1

2

3

6 7

4

5

8 9

10

11

14

15

12

13

16

18 17

par-fin

par-fin

unguent unguent

celt cl-rec

cl-rec

cl-rec

cl-rec

sabl-o

sabl-o

a-bet

cnt

par-fin

par-fin

N

cm

0

10

0 10 20 m

Fig. 2. Mobilier céramique augustéen trouvé dans l’horreum.

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26

sig-ita

celt

celt

sabl-o

sabl-o

sabl-o

par-fin

cl-rec

pre-sigga n

sabl-o

r-pomp

par-fin

cl-rec

cl-rec

sig-ita

sig-it

0 10 cm

1

2 3

4

56

78

9

10

12

11

13

14

15

16

17

18

a-bet

a-bet

Fig. 3. Mobilier céramique augustéen du Clos de la Lombarde.

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27

cl-rec 11 cl-rec 12

341

284

286

287

285

282

pre-sigga

pre-sigga

pre-sigga

pre-sigga

grise fine

grise fine

1

2

3

4

293

294

par-finpar-fin

par-fin

unguent

10

290

2918 9

5

6

cm

0

10

7

Fig. 4. Mobilier céramique du puits de l’av. de Lattre-de-Tassigny (d’après Falguéra 1997).

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Fig. 5. Mobilier céramique augustéen de la rue des Colonnes. 1 : présigillée ; 2 : lampe à vernis noir (photographie A. Bardot) ; 3 : sigillée italique (photographie M.-E. Gardel) ; 4 : ESA.

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29

7050 celt

celt

mort-cal

7050 cl-rec

7050

cl-rec

7050 pre-sigga

7103

7063 sabl-o

com-it 7063

com-it

7063

sabl-o 7063

8002

sig-it

sig-it

8002

8002

8002 a-tar

8002 a-tar 16 17

9075 sig-it

9077 claire

1 2

3

4

5

0 10 cm

6

7

8

9

10

11

12

13 14

15

Fig. 6. Mobilier céramique augustéen de la Médiathèque.

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30

1 2

3

4

5

6

7

8

9

10

par-fin par-fin

com-it

sabl-o

sabl-o

sabl-o

sabl-o

cl-rec

mort-cal

H=30,9 cm

cm

0

10

0 10 cm

Fig. 7. Mobilier céramique du boulevard Général-de-Gaulle.

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31

208

14

15

16

13cl-recsabl-o

sig-ita

sig-ita

sig-ita

sig-ita

sig-ita

sig-ita

sig-ita

sig-ita sig-ita

sig-ita

sig-ita

ESA

17com-it

com-it

com-it

20a-ita18a-tar 19a-tar

0 10 cm

1

2

3

4

5

6

7

8 9

10

11

12

Fig. 8. Mobilier céramique du dépotoir du Tassigny.

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vase 8

vase 7

vase 2

cl-rec

sabl-o

sabl-o

sabl-ovase 5

vase 4

vase 2

NV 5

vase 6

cl-rec

cl-rec

par-fin

unguentunguent

présig

0 10 cm

1

2 3 4

5

6

7 8

9

10

11

Sépulture n°17

Fig. 9. Nécropole du boulevard 1848 : tombe 17.

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TR3, berme N

sabl-o

cnt

présig PF

a-tar

sabl-o

unguent

sabl-o

cl-rec

unguent unguent

0 10 cm

Sépulture n°16

Sépulture n°20

1

2

3 4

5

67

8

9

10

11

Fig. 10. Nécropole du boulevard 1848 : tombe 20.

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34

6

cnt

1

5

3

4

7

8

9

cm

0

10

11

12 10

anteas 2000, n°24

1/1

2

pre-sigga

pre-sigga par-fin

par-fin

par-fin

com-it

sabl-o

a-tar

a-m-i a-m-i

a-gas

Fig. 11. Mobilier augustéen de Port-la-Nautique.

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106105

103

104

102 101

100

96

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87

86

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82

81

8077 76 75

7274

73

8485

71

70 69

89

90

91

92

93

9798

99

68

67

66 6564

62

63

109

61

59

58

57

56

5554

5352

51

50

49 48

60

47

46

44

43

42 41

3938

36

35

34

33 32 31 30

29

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28

27

1725

24 23

22

20

17

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19

16

15

14

13

22

10

1112

8

7

6

5

43

2

45

0 50 cm

Répartition des amphores de la couche 1009 (DAO : P. Chapon)

110

107

108

78

79

40

FS 1013

FS 1071

1008

1008

N

Fig. 12. Malard : la couche d’amphore fouillée en 2006 (cliché Ph. Chapon, INRAP).

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