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Les PME françaises rencontrent d’importantes difficultés à s’implanter sur les marchés étrangers, alors que ces derniers constituent un important gisement de croissance et d’emplois. Pour palier ces difficultés, de grandes entreprises se mobilisent en proposant conseils, accompagnement et soutien logistique à celles qui souhaitent exporter leur savoir-faire. ÉDITO Soutenir l’optimisme des entrepreneurs Selon le 20 e baromètre du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, les dirigeants des PME et TPE envisagent l’avenir de façon optimiste en dépit d’un contexte économique difficile : les PME sont aujourd’hui plus satisfaites de leur situation qu’auparavant ; les TPE, elles aussi, voient leur situation s’améliorer, même si elles restent prudentes concernant leurs perspectives. De son côté, l’Observatoire de la performance des PME-ETI* (Opinionway mai 2011) fait état de perspectives d’activité pour le 1 er semestre 2011 en croissance par rapport à 2010 pour 61 % des dirigeants de PME et d’ETI. Pour autant, la situation reste fragile et les aides nécessaires. Ce numéro détaille en particulier un certain nombre de mesures mises en œuvre ou encouragées par les pouvoirs publics pour soutenir la croissance et la compétitivité des entreprises françaises. * Entreprises de taille intermédiaire ZOOM ZOOM suite pages 2 et 3 80 mesures pour simplifier la vie des PME Les pouvoirs publics lancent un important plan de mesures destiné à simplifier la vie des entreprises. Objectif : rationaliser les procédures administratives. n° 3/ 2011 suite page 4 Ce support n’est pas un document contractuel. www.credit-agricole.fr Développer le portage des PME à l’international

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Les PME françaises rencontrent d’importantes difficultés à s’implanter sur les marchés étrangers, alors que ces derniers constituent un important gisement de croissance et d’emplois. Pour palier ces difficultés, de grandes entreprises se mobilisent en proposant conseils, accompagnement et soutien logistique à celles qui souhaitent exporter leur savoir-faire.

ÉDITOSoutenir l’optimisme des entrepreneursSelon le 20e baromètre du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, les dirigeants des PME et TPE envisagent l’avenir de façon optimiste en dépit d’un contexte économique difficile : les PME sont aujourd’hui plus satisfaites de leur situation qu’auparavant ; les TPE, elles aussi, voient leur situation s’améliorer, même si elles restent prudentes concernant leurs perspectives. De son côté, l’Observatoire de la performance des PME-ETI* (Opinionway mai 2011) fait état de perspectives d’activité pour le 1er semestre 2011 en croissance par rapport à 2010 pour 61 % des dirigeants de PME et d’ETI. Pour autant, la situation reste fragile et les aides nécessaires. Ce numéro détaille en particulier un certain nombre de mesures mises en œuvre ou encouragées par les pouvoirs publics pour soutenir la croissance et la compétitivité des entreprises françaises.

* Entreprises de taille intermédiaire

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80 mesures pour simplifier la vie des PMELes pouvoirs publics lancent un important plan de mesures destiné à simplifier la vie des entreprises. Objectif : rationaliser les procédures administratives.

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Développer le portage des PME à l’international

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PME : un accompagnement opérationnel à l’export

la lettredu Crédit Agricole n° 3 / 20112

Prestations de conseil, hébergement, soutien logistique, accompagnement stratégique… Soutenus par les pouvoirs publics, les grands comptes engagés dans le portage des PME à l’international proposent un large éventail de services aux entreprises candidates.

S i les grandes puissances économiques mondiales organisaient un cham-

pionnat du monde de l’export, les entreprises françaises se-raient bien en peine de monter sur le podium. En particulier les PME hexagonales qui, contrai-rement aux grands groupes, connaissent des difficultés chroniques à s’implanter sur les marchés étrangers. En dix ans, le nombre de celles qui initient une démarche export a chuté de 32 %, selon la Direc-tion générale des douanes. De 25 000 entreprises primo-expor-

tatrices en 1999, on est passé à 17 000 en 2009. Comparé à la situation d’un pays comme l’Allemagne, réputé pour son fort dynamisme à l’internatio-nal, l’écart atteint désormais des proportions inquiétantes. Alors qu’outre-Rhin, une PME sur huit exporte, la proportion est de une pour 40 chez nous.

Analyse des faillesLes causes de cette situation sont multiples : peur de l’in-connu, aversion au risque, mé-connaissance des mécanismes douaniers, manque de moyens financiers, humains… La taille des entreprises hexagonales, en particulier, constitue un gros facteur de handicap. Contrairement à l’Allemagne, qui compte de nombreuses ETI (entreprises de taille intermé-diaire, entre 250 et 5 000 sa-lariés), beaucoup d’acteurs économiques n’atteignent pas

en France la taille critique qui permet de mobiliser les forces vives sur un projet ambitieux, sans risquer de fragiliser l’édi-fice. Une situation d’autant plus dommageable que les marchés étrangers représen-tent un important gisement de croissance et d’emplois. En particulier les BRIC – Brésil, Russie, Inde, Chine – ces pays qui bénéficient d’un marché intérieur dynamique et d’une forte demande.Préoccupés par la situation et conscients du fait que la bataille économique se joue de plus en plus à l’échelle in-ternationale, les pouvoirs pu-blics tentent, depuis quelque temps déjà, d’inverser la va-peur. Ils souhaitent notam-ment promouvoir une piste prometteuse, et pourtant peu exploitée : celle du portage à l’international, « une stratégie qui consiste pour de grands groupes à épauler des PME

ZOOM

Le conseil du

Pacte PME International n’est pas la seule structure impliquée dans l’accompagnement des PME à l’export. Les cellules export des chambres de commerce et d’industrie, les CCI françaises implantées à l’étranger, l’agence Ubifrance, mais également les banques (exemple du partenariat exclusif du Crédit Agricole avec Eurochallenge) proposent du soutien dans ce domaine. Ce sont d’ailleurs ces interlocuteurs à contacter en priorité, lorsque l’entreprise se situe au stade initial de la démarche export.

dans leur démarche export », détaille Nicolas Renaut, res-ponsable Banque commerciale internationale au Crédit Agri-cole. En 2009, l’état a soutenu, par l’intermédiaire d’Anne-Ma-rie Idrac, alors secrétaire d’état chargée du Commerce exté-rieur, la création de Pacte PME International, une association regroupant de grandes entre-prises fortement implantées à l’étranger, prêtes à conseiller, soutenir et accompagner des PME sur les marchés extérieurs.

Actions de Pacte PME Cette structure, qui fédère 24 grands comptes, dont Air France, Alstom, EADS, Renault, Saint-Gobain, Total et le Crédit Agricole, propose aux petites et moyennes entreprises une palette de services très opé-rationnels : des prestations de conseil bien sûr, mais aussi de l’hébergement (notamment de

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volontariat international en entreprise ou VIE), du soutien logistique, ainsi que de l’ac-compagnement stratégique.Depuis la création de Pacte PME International, il y a deux ans, les membres de l’asso-ciation ne chôment pas. Ils comptent à leur actif plus de 260 opérations de portage in-ternational (pour un total de 360 demandes enregistrées). L’Europe constitue leur premier terrain d’intervention (plus de 40 % du total), devant l’Asie et l’Afrique, avec une forte proportion de missions menées dans les secteurs des techno-logies de l’information, de la distribution et des services. Visiblement, tout le monde y trouve son compte. Les PME “portées” bien sûr, qui béné-ficient d’un soutien précieux et peu onéreux, voire gracieux,

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mais aussi leurs partenaires grands comptes. « Leurs in-térêts sont liés, explique éric Jourdain, directeur général délégué de Pacte PME Inter-national. Si une PME dispose d’une technologie ou d’un pro-duit susceptible de faire la dif-férence sur un marché donné, elle constitue un partenaire po-tentiellement intéressant pour nos membres. »

Nouveau coup de pouce

Au vu de ces premiers résul-tats, encourageants mais en-core insuffisants, les pouvoirs publics ont voulu donner une nouvelle impulsion au portage international. En mai dernier, Pierre Lellouche, secrétaire d’état chargé du commerce

extérieur, a réuni les membres de Pacte PME International, plusieurs autres groupes du CAC 40, ainsi que des en-treprises publiques exporta-trices, pour signer une Charte du portage international, qui pousse la logique en cours plus avant. à cette occasion,

les entreprises signataires ont notamment pris l’engagement de systématiser la consultation de leurs sous-traitants français dans le cadre de leurs ventes à l’étranger. Un coup de pouce bienvenu pour espérer un jour voir monter les PME françaises sur le podium. n

Éric Jourdain,

directeur général délégué de Pacte PME International

I N T E R V I E W« Les PME qui nous contactent pour bénéficier d’un accompa-gnement à l’international ont des besoins très variés. En fonc-tion du degré de maturité de leur projet et de leur activité, nos membres leur proposent différentes formules d’accompa-gnement, qui ne sont pas exclu-sives l’une de l’autre. L’objectif du portage conseil est d’élabo-rer une stratégie export perfor-mante. Pour cela, le partenaire grand compte mobilise des ex-perts du pays visé, qui informent l’entreprise sur les spécificités du marché local et l’accompa-gnent dans la rédaction de son

business plan. Dans le cadre du portage abri, nos membres pro-posent des solutions d’héberge-ment aux PME candidates, en particulier pour leurs VIE (1). Ils peuvent également fournir un soutien logistique et aider à la recherche de locaux sur place. Enfin, le portage stratégique crée un rapprochement, géné-rateur de synergies, entre nos membres et leurs sous-traitants et fournisseurs. Il peut se tra-duire, par exemple, par une offre commune, mutualisant les forces commerciales de chacune des entreprises concernées. »

(1) Volontaire international en entreprise

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Autre mesure bienvenue : la déclaration sociale nominative. Cette nouvelle formalité vise à dématérialiser et à fusionner près de 30 déclarations diffé-rentes (embauche, versement des cotisations, attestations de salaires…) en une seule. Cette dernière sera automatique-ment transmise à l’administra-tion lors de l’édition du bulletin de paie. Ce qui mettra fin aux multiples sollicitations dont sont l’objet les employeurs.Les pouvoirs publics vont éga-lement mettre en place une “ armoire sécurisée numé-

L e formalisme administra-tif coûte trop de temps et d’argent aux entreprises.

C’est en substance le constat dressé par Frédéric Lefebvre, le secrétaire d’état au Commerce, à l’Artisanat et aux PME. Un avis partagé par la Commission européenne, dont les services estiment que cette charge ad-ministrative pourrait être ré-duite de 25 %, si l’état prenait des mesures adéquates.

Mesures pharesC’est justement ce que vien-nent de faire les pouvoirs pu-blics, en annonçant, fin avril 2011, un plan de simplifica-tion en faveur des entreprises. Celui-ci comprend 80 mesures élaborées en concertation avec le monde patronal, à l’occasion des Assises de la simplification, organisées en début d’année. Une partie de ces nouvelles dispositions sera opérationnelle dès cet été. L’autre entrera en vigueur de manière échelon-née dans le temps. Par voie législative, réglementaire, ainsi qu’à l’occasion des prochaines échéances budgétaires.Impossible, bien sûr, d’être ex-haustif et de lister toutes ces mesures. Parmi les plus impor-tantes, citons celle qui concerne la simplification des bulletins de paie. à compter de janvier 2012, le nombre de lignes qui les composent sera divisé par deux. Un “ lifting ” qui devrait, selon les calculs du cabinet Ernst & Young, générer une éco-nomie de près de 100 millions d’euros en frais de gestion.

rique ”. Ce dispositif permettra à l’entre-prise de stocker l’en-semble des données la concernant destinées à l’administration. Il ne sera donc plus né-cessaire de produire, à chaque demande éma-nant d’une adminis-tration différente, les mêmes pièces. Dans le même ordre d’idées, les enquêtes de statis-tique publique, aux-quelles les entreprises

sont tenues de répondre, seront rationalisées, afin de limiter la gêne occasionnée.Ce plan de simplification de-vrait offrir une bouffée d’oxy-gène aux PME, de plus en plus absorbées par les tâches admi-nistratives, en leur permettant de libérer du temps pour se consacrer à leur développe-ment commercial et également de réduire le poste des frais de gestion administrative. Le cabinet Ernst & Young estime que ces mesures devraient per-mettre aux PME d’économiser un milliard d’euros. n

80 mesures pour alléger le formalisme administratif

EN BREFLa prime sur les dividendes est finalement votéeAprès avoir provoqué un vif débat au printemps, la prime sur les dividendes, baptisée “prime 1 000 e”, a finalement été votée par le Parlement. Elle concerne les entreprises de 50 salariés et plus qui augmentent leur dividende. Lorsque celui-ci est supérieur à la moyenne de ceux versés sur les deux exercices précédents, la direction est tenue d’octroyer une prime à l’ensemble du personnel. Son montant est négocié, dans chaque entreprise, entre la direction et les représentants du personnel. En cas d’échec, c’est l’employeur qui fixe unilatéralement la somme. D’après le gouvernement, cette prime, qui est applicable à compter de cette année, devrait avoisiner les 700 e

en moyenne. Exonérée d’impôt à hauteur de 1 200 e, elle pourra être versée en numéraire ou intégrée à un accord de participation ou d’intéressement. Quatre millions de salariés seraient concernés, selon les pouvoirs publics, soit près d’un quart des effectifs du secteur privé.

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Éditeur :Uni-éditions, 22, rue Letellier,

75739 Paris Cedex 15Réalisation :

Directrice de la publication :Véronique Faujour

Comité éditorial :Laetitia Salmon-Denizanne

Rédactrice en chef :Pascale Barlet

Rédaction :Thibault Bertrand

Secrétaires de rédaction :Véronique Péron

Assistante de la rédaction :Céline Minot

Dépôt légal : août 2011Créd

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Refonte des bulletins de salaire, simplification des démarches réglementaires, dématérialisation des formalités… L’état repense ses procédures afin d’alléger la charge qui pèse sur les entreprises.

D’autres mesures sont attenduesFrédéric Lefebvre, le secrétaire d’état aux PME, n’est pas le seul à plan-cher sur le chantier de la simplification des procédures. Le président de la République a également demandé à Jean-Luc Warsmann, le prési-dent de la Commission des lois de l’Assemblée, de rédiger un rapport sur ce thème. Remis début juillet au chef de l’état, il compte 280 pro-positions, dont certaines rejoignent les mesures présentées par Frédéric Lefebvre, tandis que d’autres viennent s’ajouter à l’éventail. Une partie de celles-ci sera reprise, après arbitrage gouvernemental, dans une pro-position de loi qui sera rendue publique cet été.

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