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Les Hippocampes de l’imaginaire à la réalité : biologie et statut de conservation d’un genre particulier Marina QUIÑE, doctorante, LabEx “CORAIL”-CRIOBE 1 Les Hippocampes, des poissons ? Des invertébrés ? Ou des êtres mythiques ? Ce sont des questions que se posent depuis toujours les personnes qui rencontrent pour la première fois un hippocampe ou qui, plus simplement, se demandent ce qu’est un hippocampe ! Toute cette atmosphère de mystère et de symbolisme, dans laquelle on trouve l’hippocampe, a contribué à développer l’imaginaire de peuples entiers, qui voient en eux des êtres protecteurs ou des talismans, ou bien de puissants remèdes quand il s’agit de médecines traditionnelles, ou encore des êtres mythiques, compagnons des dieux, ou simplement de très fragiles animaux, dont la « réputation » les rend d’autant plus vulnérables, en dehors des problèmes qui touchent toute la biodiversité marine. Généralités Le genre Hippocampus et ses trente-huit espèces (IUCN red list 2013) est le seul à être entièrement protégé par CITES – Annexe II. L’état de vulnérabilité, dans lequel se trouvent les hippocampes et qui a conduit à leur inclusion dans l’annexe II CITES, est dû à la surexploitation et à la commercialisation dont ils font l’objet pour maintenir la demande, principalement celle des Chinois, qui les utilisent toujours dans leurs pratiques de médecine traditionnelle. Les hippocampes sont des poissons téléostes qui appartiennent au genre Hippocampus de la famille des Syngnathidae, ordre des Gasterosteiformes (Nelson, 1994). La famille des Syngnathidae est composée d’environ cinquante-deux genres (entre poissons aiguilles, hippocampes et dragons de mer). (Kuiter, 2000 cité par Foster et Vincent, 2004 ; Carpenter et Niem, 1999 ; fishbase, 2013). 262 Publication trimestrielle JUIN 2015 © Fred Jacq Les Amis du Muséum National d’Histoire Naturelle sommaire 19 Marina QUIÑE, Les Hippocampes de l’imaginaire à la réalité : biologie et statut de conservation d’un genre particulier 23 Assemblée générale ordinaire de la Société des Amis du Muséum et du Jardin des Plantes 25 L’Illustration 26 Nécrologie 26 Echos 30 Nous avons lu 32 Conférences et manifestations ———— 1 Laboratoire d'Excellence « CORAIL ». Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement (CRIOBE), USR 3278 CNRS EPHE UPVD. - Université de Perpignan, 66860 Perpignan Cedex, France. e-mail : [email protected]

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Les Hippocampes

de l’imaginaire à la réalité :

biologie et statut de

conservation d’un genre particulier

Marina QUIÑE, doctorante, LabEx “CORAIL”-CRIOBE1

Les Hippocampes, des poissons ? Des invertébrés ? Ou des êtres

mythiques ? Ce sont des questions que se posent depuis toujours les

personnes qui rencontrent pour la première fois un hippocampe ou qui,

plus simplement, se demandent ce qu’est un hippocampe !

Toute cette atmosphère de mystère et de symbolisme, dans laquelle on

trouve l’hippocampe, a contribué à développer l’imaginaire de peuples

entiers, qui voient en eux des êtres protecteurs ou des talismans, ou

bien de puissants remèdes quand il s’agit de médecines traditionnelles,

ou encore des êtres mythiques, compagnons des dieux, ou

simplement de très fragiles animaux, dont la « réputation » les rend

d’autant plus vulnérables, en dehors des problèmes qui touchent

toute la biodiversité marine.

Général i tés

Le genre Hippocampus et ses trente-huit espèces (IUCN red list 2013) est le seul à être

entièrement protégé par CITES – Annexe II. L’état de vulnérabilité, dans lequel se trouvent

les hippocampes et qui a conduit à leur inclusion dans l’annexe II CITES, est dû à la

surexploitation et à la commercialisation dont ils font l’objet pour maintenir la demande,

principalement celle des Chinois, qui les utilisent toujours dans leurs pratiques de

médecine traditionnelle. Les hippocampes sont des poissons téléostes qui appartiennent

au genre Hippocampus de la famille des Syngnathidae, ordre des Gasterosteiformes

(Nelson, 1994).

La famille des Syngnathidae est composée d’environ cinquante-deux genres (entre

poissons aiguilles, hippocampes et dragons de mer). (Kuiter, 2000 cité par Foster et

Vincent, 2004 ; Carpenter et Niem, 1999 ; fishbase, 2013).

N°262Publication trimestrielle

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cq

Les Amis

du Muséum National

d’Histoire Naturelle

sommaire19 Marina QUIÑE,

Les Hippocampes del’imaginaire à la réalité :biologie et statut deconservation d’un genreparticulier

23 Assemblée générale ordinaire dela Société des Amis du Muséumet du Jardin des Plantes

25 L’Illustration26 Nécrologie26 Echos30 Nous avons lu32 Conférences et manifestations

————

1 Laboratoire d'Excellence « CORAIL ». Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l'Environnement

(CRIOBE), USR 3278 CNRS EPHE UPVD. - Université de Perpignan, 66860 Perpignan Cedex, France.

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L’origine des hippocampes date d’environ 20 millions d’années, dans la période pré-Tethyan (Fritzsche, 1980 cité par Casey et al. 2004)qui a pu permettre la dispersion du genre d’une façon circumglobal. L’aire considérée comme le centre pour l’apparition du genre esttrès probablement l’Indopacifique (l’océan Indien) et plus spécifiquement le sud-ouest de l’Asie, zone où la diversité, en terme denombre d’espèces en général et pour les hippocampes en particulier, est la plus importante du monde (Hughes et al. 2002, cité parLourie et al. 2005 ; Lourie et Vincent 2004, cité par Lourie et al. 2005).

Dans l’actualité, les hippocampes ont une distribution mondiale exclusivement marine entre les 54º LN – 50º LS. En général, ils setrouvent à moins de 30 m de profondeur, mais ils peuvent être observés à des profondeurs plus importantes (entre 40 et 100 m). Ils setrouvent communément associés aux écosystèmes de récifs de coraux, prairies de macroalgues ou plantes aquatiques, mangroves etestuaires (Vincent, 1998 ; Lourie et al. 2004 ; Foster et Vincent, 2004 ; Pinnegar et al. 2008).

Dans le genre Hippocampus,l’identification des espèces estencore un domaine de recherchepeu clair, dans lequel le nombreexact des espèces reste inconnu.C’est ainsi que selon Lourie et al.2004, il y a trente-trois espècesd’hippocampes dans le monde,nombre au-dessous de ce quenous donne Kuiter, 2000 (cité parKuiter, 2001), qui annoncesoixante espèces d’hippocampes.Eschmeyer, 1998 (cité par Kuiter,2001), a publié une listenominative de cent douzeespèces (dans laquelle lesproblèmes de synonymie sontévidents). En Australie, Whitley etAllan, 1958 (cité par Kuiter,2001), ont cependant suggérél’existence de cent espèces dansle monde, après une rechercheau cours de laquelle ils ontidentifié huit espèces pour

l’Australie. La principale difficulté pour travailler sur les hippocampes réside dans leur morphologie particulière, dans laquelle sontabsents plusieurs caractères traditionnellement utilisés par les taxonomistes pour identifier des poissons (Kuiter, 2001). La forme d’unhippocampe est peu usuelle, par comparaison avec celle des autres poissons : tête ressemblant à celle d’un cheval et formant un anglede 90° avec le corps qui a une position verticale ; absence de nageoires caudales et pelviennes ; présence d’une queue préhensile ;absence d’écailles et de ligne latérale ; yeux bougeant de façon indépendante ; museau fusionné formant un tube terminé par unebouche dépourvue de dents (Lourie, 2003 ; Foster et Vincent, 2004). Le corps, composé d’un squelette externe de plaques osseuses, setrouve divisé en tête, tronc et queue (Ginsburg, 1937 cité par Lourie, 2003). La queue préhensile est une adaptation des hippocampesqui leur permet de s’accrocher aux divers types de substrats, naturels ou artificiels (Foster et Vincent, 2004) et également de se protégerdes forts courants, en s’accrochant (Curtis et Vincent, 2005). Enfin, les hippocampes présentent un dimorphisme sexuel, le mâle possèdeune poche ventrale, où la femelle dépose les œufs (fig. 1). De plus, il y a des différences par rapport à certaines proportions du corps,comme la taille de la queue et du tronc (Vincent, 1990a ; Vincent, 1990b cités par Foster et Vincent, 2004 ; Foster et Vincent, 2004)

En terme de reproduction, les hippocampes sont en grande partie monogames, c'est-à-dire que le mâle accepte des œufs d’une seulefemelle et qu’ils restent ensemble pendant toute la saison reproductive (Vincent, 1990 ; Vincent, 1998 ; Foster et Vincent, 2004). Lamonogamie est une stratégie reproductive qui augmente probablement le succès reproductif chez les poissons qui appartiennent à desgroupes présentant une densité faible, une mobilité réduite et qui dépendent du camouflage comme défense contre la prédation(Barlow, 1984, 1988 ;Vincent et Sadler, 1995 cités par Foster et Vincent, 2004).

La maturation sexuelle chez les hippocampes peut s’observer entre trois mois et un an de vie, selon l’espèce et la taille (Strawn, 1953cité par Foster et Vincent, 2004). La taille est un des meilleurs indicateurs de la maturité sexuelle (Cai et al. 1984 cité par Foster et Vincent,2004), mais le plus utilisé est la présence de la poche incubatrice pleine (Baum et al. 2003 ; Wilson et Vincent, 1998 cité par Foster etVincent, 2004). La durée de la saison reproductive varie selon l’influence de l’environnement en termes de lumière, de température etde disponibilité de nourriture (Bye, 1984 cité par Foster et Vincent, 2004).

L’attention parentale prodiguée par le mâle, pour la poche incubatrice et sa progéniture, est très semblable à la protection donnée parl’utérus chez les mammifères. Les embryons sont pourvus en oxygène au travers d’un réseau capillaire, la poche incubatrice permetégalement le contrôle des échanges osmotiques des fluides internes, c'est-à-dire de la salinité, par un échange des fluides entre soncorps et l’eau de mer pendant la gestation (Linton et Soloff, 1964 cité par Foster et Vincent, 2004) ; durant les premiers jours le mâleproduit de la prolactine (C-type lectine), cette hormone déclenche une conversion enzymatique de protéines dans la membrane vitellinedes embryons, créant un fluide placentaire qui permet de nourrir les embryons (Boisseau, 1967 cité par Foster et Vincent, 2004 ; Vincent,1990 ; Melamed et al. 2005).

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Figure 1. Femelle et mâle d'Hippocampus ingens “Hippocampe du Pacific”

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Représentat ions dans l ’ imaginai re des peuplesEn Orient, spécifiquement en Chine, il est d’abord considéré à partir du Ve siècle comme un poisson avec une tête chevaline, de lacatégorie des crevettes ; au XVIe siècle il est classifié dans le groupe des « animaux avec écailles » (pas d’invertébrés) (Li Shizhen, 1596,cité dans Read, 1939). Le changement définitif de statut taxonomique est apparu après l'arrivée et la diffusion de la biologie en Chinedans le premier tiers du XXe siècle (Yaquan et al. 1932).

Grâce à sa forme et à sa façon de nager, on lui accordedans les pays du Proche-Orient tout d’abord, la puissancemédicale dont on l’a cru doué, génie de la médecine etde la thérapeutique. Dans les plus anciennes traditionsorientales, il serait issu du mouvement spiroïdal des eauxmarines d’où, d’après les Sumériens, serait aussi sorti leprincipe de la vie ? (Charbonneau-Lassay, 2006).

En japonais, le terme courant pour désigner leshippocampes est tatsu no otoshigo, ce qui signifielittéralement « bâtard de dragon ». Il y a également leterme umi-uma qui est la prononciation japonaise desdeux caractères chinois haima (ce qui signifielittéralement « cheval de mer »). Il faut noter qu'en chinoishaima désigne bien l'hippocampe (G. Métailié,communication personnelle).

Les Phéniciens, marchands reconnus dans toute laMéditerranée, qui faisaient du commerce depuis1 000 ans avant Jésus-Christ, avaient des croyances trèsfortes pour se protéger et réussir dans leurs affairesmaritimes ; ils dessinaient, entre autres, des serpents, desbaleines et des hippocampes ailés sur leurs bateaux ou bien ils construisaient leurs bateaux avec l’un de leurs protecteurs, et c’est ainsiqu’on peut voir des bateaux phéniciens avec des proues en forme d’hippocampes (fig. 2).

En Europe, l’hippocampe est reconnu comme poisson depuis le XVIe siècle (Clébert, 1971). Ainsi l’hippocampe, dans l’ancien mondegrec et latin et dans les pays soumis à leur influence, fut l’un des emblèmes de l’élément marin en même temps qu’un génie tutélaireet guérisseur, le guide des morts aussi, la monture des dieux marins ou l’entraîneur des chars des divinités de la mer Méditerranée(Poséidon / Neptune) (Clébert 1971 ; Charbonneau-Lassay, 2006).

Comme les dauphins, l’hippocampe était aussi, dans la pensée des Anciens, un sauveteur charitable. Il apparaît donc chez ces peuplesavec une signification allégorique semblable à celles que les Anciens attribuaient au Dauphin-Christ, qui est un pilote, un guide et unsauveteur (Société Royale des Antiquaires de France, 1846 ; Héron de Villefosse et Thédenat, 1882 ; Charbonneau-Lassay, 2006).

Les artistes grecs et romains (païens et chrétiens) ont représenté l’hippocampe dans sa forme si curieuse et l’ont stylisé en accusantdavantage la ressemblance avec le cheval, faisant de lui un demi-cheval marin, dont l’equus bipes de Pompéi est une des plus bellesimages (Charbonneau-Lassay, 2006) (fig. 3).

Une autre représentation symbolique remarquable de l’hippocampe est celle qu’on trouve en Britannia, protectrice de la marine et icônenationale pour l’Angleterre, une sorte d’équivalent de Marianne pour la France. C’est ainsi que Britannia, comme personnage allégorique,est toujours représentée dans un contexte maritime ou accompagnée de symboles nautiques (trident, hippocampes), comme on peutl’observer dans la sculpture qui se trouve au Musée National de Liverpool, où elle porte un hippocampe de chaque côté du casque quila fait ressembler à la déesse Athéna. L’influence romaine (ou grecque) est évidente aussi dans le développement et le raffinement del’image de Britannia. Parfois son char est tiré à travers la mer et mené par des hippocampes (Scott, 2005).

De nos jours, on voit encore des représentations symboliques deshippocampes, comme celle d’Air France, appelée familièrement « la Crevetted’Air France ». Cette image qui nous montre un hippocampe ailé, dessiné etenregistré comme symbole d’Air Orient le 21 janvier 1932, a été prisecomme symbole d’Air France au moment de sa création en 1933. Ledessinateur Maurice Nogués a choisi les hippocampes, parce qu’il a penséà eux comme des protecteurs, après la chute de son avion à Naples, aucours de laquelle il affirme avoir vu des hippocampes sous l’eau. De plus,« la crevette ailée » réunissait les trois caractéristiques les plus importantesde cette flotte d’hydravions qui composait Air Orient : la puissance, lavitesse et la capacité à être dans l’eau.

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Figure 2 : Bateau phénicien à tête d'hippocampe (source : Marina Quiñe [Musée du Louvre])

Figure 3 : Equus bipes de Pompéi (source : Charbonneau-Lassay, 2006)

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Propr iétés ou vertus données aux h ippocampes En Méditerranée

Quoi qu’il en soit, c’est un fait que dans tous les pays d’influencegrecque puis dans le monde latin, on eut foi dans ses vertus curativeset, divers naturalistes comme Dioscoride, Galien, Pline ont conseillél’emploi avec succès de la poudre d’hippocampe dans la pharmacopéede leur temps. Par ailleurs, la cendre d’hippocampe porte aussi desvertus curatives. Il est possible que les hippocampes comme lesdauphins ont été en relation avec l’idée de la lumière comme peuventle laisser supposer les deux formules du collyre Thalasseros, forméd’éléments marins, qui ont été transmises par Galien et Aetius.L’hippocampe, même, portait en lui le don d’éloigner ou de guérir lesmaladies des hommes ; ainsi s’explique la présence d’une imaged’hippocampe dans le cabinet de l’oculiste romain S. Martinius Ablaptus(Charbonneau-Lassay, 2006) (fig. 4).

Les anciens portaient des hippocampes desséchés ou sous forme defigurines. Les cendres de l’animal, qui passaient pour avoir diversesvertus curatives, avaient, entre autres, le pouvoir, au dire de Discoride(Ier siècle), de faire repousser les cheveux sur un cuir chevelu atteint de pelade (Mozzani, 1996).

Dans les pays méditerranéens (dans tout le bassin de l'Adriatique et dans l'archipel grec), sa rareté ainsi que sa nature hybride ont faitdu cheval marin desséché un puissant talisman, pour protéger principalement des maladies (Mozzani, 1996 ; Charbonneau-Lassay, 2006).Selon une croyance des pêcheurs de Nice, porter dans son bonnet un hippocampe séché protégeait des migraines (Mozzani, 1996).

En Italie, à Venise, on mettait un hippocampe sur le sein ou la chemise d’une femme pour augmenter ses secrétions de lait (Mozzani,1996). On les suspend encore en groupes de trois dans les maisons, comme protection, une pratique d’origine très ancienne. Les Anciensles stylisaient aussi sous forme de figurines-amulettes de métal (Charbonneau-Lassay, 2006). Aujourd’hui encore, sur les côtesméridionales, des hippocampes séchés (attachés à une cordelette), ou en faïence ou en émail sont vendus comme porte-bonheur(Andrade, 1987 cité par Mozzani, 1996).

Dans les usages, au début de pratiques médicales européennes, ils étaient utilisés pour soigner la pleurodynie et l’incontinence urinaire(Tierbuch, 1669, cité par Read, 1939).

En Orient

En Chine, l’usage des hippocampes (haima) dans les pratiques de médecine traditionnelle est daté depuis le Ve siècle. Les qualitésattribuées aux hippocampes sont douceur (du goût), attiédissant, neutre et non toxique (Li Shizhen, 1596 dans Read, 1939). Dans lapratique de la médecine chinoise, les hippocampes stimulent deux méridiens, le méridien du foie et celui des reins. Il faut noter quepour les Chinois, l’anatomie humaine de même que les interactions et relations entre les différents organes ne sont pas les mêmes quedans le cadre de la médecine moderne. En général, quand on parle d’un organe on entend l’organe proprement dit ainsi que des partiesde la périphérie du corps et des fonctions qui lui sont associées systématiquement. Ainsi quand on parle de « reins », il faut entendrefonction uro-génitale plutôt que seulement fonction urinaire, et correspondance implicite avec les yeux. Les usages principaux dans lapratique médicale chinoise sont la tonification des « reins », le renforcement du Yang, l’harmonisation du qi et la vivification du sang(Anonyme, 1977).

La première utilisation observée et publiée est liée aux accouchements difficiles. Si la parturiente prenait dans sa main un hippocampe,ou en prenait réduit en poudre, l’accouchement deviendrait « aussi facile que celui d’une brebis » (Read, 1939 citant Chen Cangqi,médecin du VIIe siècle). Li Shizhen rapporte aussi un usage magique tiré du Baopuzi, un traité du IIIe siècle : l’absorptiond’hippocampes, avec des araignées tachetées de rouge et des pilules des génies des eaux « Bing Yi », donnait le pouvoir de vivre sousl’eau. Il précise cependant qu’à son époque ces pilules n’avaient plus d’effet (Li Shizhen, 1596, cité dans Read, 1939). Li Shizhen signaleencore d’après Su Song, médecin du XIe siècle (Unschuld, 1986), les usages pour faciliter les accouchements difficiles et guérir lesdouleurs utérines. Il indique à titre personnel d’autres propriétés, réchauffement des « reins », augmentation de l’érection masculine,résorption de tumeurs, abcès et gonflements infectés. Dans un commentaire, Li Shizhen note que comme les hippocampes forment descouples et que leur nature chaude les incline à la copulation, ils sont aussi très utilisés comme un aphrodisiaque magique contrel’impuissance et la dystocie (Li Shizhen, 1596, cité dans Read, 1939 ; Anonyme, 1977). Il y a différentes façons de le prendre, l’une d’ellesconsiste à brosser l’hyppocampe avec de l’eau, le couper en morceaux, le piler et l’humidifier avec du vin jaune chinois (qui titre 15– 16° d’alcool), puis à le torréfier un tout petit peu jusqu’à le faire devenir tendre (Anonyme, 1977).

Les pratiques d’usage des hippocampes en médecine traditionnelle en Asie, principalement en Chine, continuent jusqu’à nos jours,représentant la principale cause de déclin des populations des hippocampes dans le monde.

Exploitation et Commerce

Tout le genre Hippocampus a été inclus depuis le 15 mai 2004 dans l’annexe II CITES (La Convention sur le commerce internationaldes espèces de faune et de flore sauvages), décision qui a été prise pendant la douzième conférence des parties en novembre 2002 etqui a déterminé une situation toute à fait particulière, qui place les hippocampes comme le premier genre de poissons commercialementimportant et totalement inclus en CITES (Bruckner et al. 2005). L’état de vulnérabilité dans lequel ils se trouvent, et qui a conduit à leur

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Figure 4 : Cachet en pierre d'un oculiste romain (source : Charbonneau-Lassay, 2006)

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inclusion dans l’annexe II CITES, est dû à la surexploitation et à la commercialisation dont ils font l’objet pour subvenir principalementà la demande des Chinois, qui les utilisent dans leurs pratiques de médecine traditionnelle jusqu’à maintenant. Ils sont aussi vendusvivants pour les aquariums et comme souvenirs (Vincent, 1995 ; Vincent, 1996 ; Foster et Vincent, 2004).

En 1995, environ trente-deux pays étaient concernés par le commerce des hippocampes et autres syngnathidés, et le seul commercevers l’Asie représentait 45 tonnes d’individus secs. Dans l’année 2000, le nombre de pays est passé à 82 et la quantité d’individus secsexportés a été de 70 tonnes seulement en Asie, ce qui représenterait 24,5 millions d’hippocampes (350 spécimens par kilo). Les quantitésd’individus vendus vivants se comptent par centaines de milliers de spécimens (Anonyme, 2002 ; Lourie et al. 2004).

Entre 1988 et 2000, les principaux pays exportateurs sont l’Inde, le Mexique, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam. Lasurexploitation en Asie du Sud-Est et l’augmentation de la demande ont été la cause pour laquelle d’autres pays sont devenusexportateurs, comme c’est le cas de certains pays d’Afrique et d’Amérique latine. Les principaux importateurs sont la Chine continentale,Hong Kong, Singapour et Taiwan (Vincent, 1995 ; Anonyme, 2002).

En Amérique latine, le commerce a commencé dans les années 1980, principalement pour satisfaire la demande asiatique. Dans l’année2000, il s’était déjà largementdéveloppé mais pas complètementrévélé. Dans la dernière décade laplus grande quantité exportée a étépar le Pérou, y compris en 2004(Hippocampes – inclusion CITES), oùil a exporté 761 kg d’hippocampessecs vers la Chine et Hong Kong. Lemarché chinois apprécie beaucouples spécimens d’Hippocampus ingens(océan Pacifique Est) etHippocampus erectus (océanAtlantique Ouest) venus d’Amériquelatine, pour leur taille et leur texture(Baum et Vincent, 2005).

Au début de toute cette activitécommerciale, les hippocampesdemandés par le marché étaientd’une taille supérieure à 10 cm,actuellement, le marché accepte desindividus petits supérieurs à 5 cm.Ceci est une indication de l’impactsur les juvéniles et de l’état danslequel on peut trouver les popula-tions d’hippocampes (Anonyme, 2002).

La pêche des espèces non ciblées, non sélective ou de prise parallèle, est la principale source d’approvisionnement du marchéinternational ; on calcule, par exemple, qu’environ 72 000 hippocampes sont capturés annuellement dans la baie de Floride. Leshippocampes se trouvent parmi les espèces les plus affectées par le type de pêche non sélective adoptée pour les crevettes, type depêche très étendu dans toute l’Amérique latine, et qui communément se développe sur l’habitat des hippocampes, en les rendant trèsvulnérables à la surexploitation (Vincent, 1996 ; Baum et Vincent, 2005). De plus, leur distribution fragmentée et leur faible mobilitéralentissent le processus de recolonisation d’aires épuisées (Perante et al. 2002 cité par Baum et Vincent, 2005). La pêche directe estprincipalement destinée au marché d’individus vivants pour l’aquariophilie (Anonyme, 2002).

En raison de l’événement El Niño de 1997-1998 au Pérou, Hippocampus ingens (seule espèce d’hippocampe habitant sur les côtes duPacifique Est) est arrivé jusqu’aux côtes chiliennes, ce qui a représenté une opportunité pour les populations de pêcheurs côtiers dedévelopper de petits marchés locaux, de commercialiser des spécimens d’H. ingens séchés comme souvenirs, ou vivants pour lesaquariums (fig. 5). Selon les pêcheurs, avant El Niño 1997-1998, l’extraction d’H. ingens était du type accessoire (bycatch). A partir desannées 2000, ils ont commencé à découvrir l'intérêt commercial de l'espèce en raison des demandes d'achat par kilos de spécimensséchés pour l'exportation et en raison des fausses promesses des entreprises qui présentaient la culture des hippocampes comme lebusiness du siècle, en mettant en scène la reproduction et la cueillette d'hippocampes d'élevage alors que c'était en fait des individusprélevés dans le milieu naturel (Quiñe, thèse en cours).

Conservat ionL’inclusion des hippocampes dans l’annexe II CITES constitue un pas important pour réussir dans les objectifs de conservation de cegenre. Grâce à ce dispositif légal, certains pays comme le Pérou ont pu promulguer des législations spécifiques qui empêchent etcontrôlent d’une certaine manière l’exploitation et ensuite l’exportation (Résolution Ministérielle 306 – 2004 PRODUCE).

Le développement des outils de gestion est important pour la régulation du commerce. La détermination d’une taille minimum pourl’exportation de chaque espèce d’hippocampe peut constituer un des points les plus importants pour faire devenir soutenable lecommerce international de ce genre (Foster et Vincent, 2005).

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Figure 5 : Spécimens d'Hippocampus ingens vendus comme souvenirs au Pérou

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En dépit de la diminution des populationsnaturelles, à cause de la surexploitation,l’aquaculture constitue une nouvelle et attirantealternative pour diminuer la pression de pêchequi pèse sur les populations naturelles. C’estainsi qu’on peut observer la réussite defermeture du cycle de vie, c'est-à-dire naître,grandir et se reproduire en captivité pourcertaines espèces comme H. kuda, espèce decroissance rapide et haute survivance, qui seplace comme une des idéales pour lesaquaculteurs (Wilson et Vincent, 2000 ; Job et al.2002). Le bilan entre les espèces élevées, leurvaleur (vente par unité ou pièce) et lacomparaison avec la forme d’achat dans lecommerce de la médecine traditionnelle, où lavente se fait au poids, doit être faite avecbeaucoup de soin. Aux Philippines, parexemple, un individu mort se vend plus cherqu’un individu vivant ($0.36 contre $0.24)(Pajaro et Vincent, data non publiée cité parWilson et Vincent, 2000).

De même, on développe des programmes detravail de conservation conjointement avec lescommunautés de pêcheurs afin de leur faired’abord connaître l’état de vulnérabilité desespèces du genre Hippocampus, sans oublier lesbesoins propres de chaque communauté, puisde mettre en œuvre des stratégies de gestion deressources pour arriver à la soutenabilité dans letemps, sans les épuiser. C’est l’exemple de lacommunauté de pêcheurs de Handumon dans lecentre des Philippines, qui a constitué une airesanctuaire dans laquelle les hippocampes sontprotégés et exploités d’une façon soutenable(Pajaro et al. 1997).

Enfin, une dernière alternative pour réussir laconservation des hippocampes : mise en placeet/ou implémentation de projets de conservationavec un travail conjoint entre scientifiques etpêcheurs, dans un échange d’informationconstant pour permettre un apprentissagemutuel (Pajaro et al. 1997 ; Meewing et al. 2001 ;Rosa et al. 2005). C’est dans ce cadred’évaluation biologique et d’échange avec lespêcheurs que je développe mon projet de thèsequi porte sur l’étude d’Hippocampus ingens auPérou, ayant pour but leur conservation (Quiñe,thèse en cours).

Résumé de la conférenceprésentée le 12 octobre 2013

à la Société des Amis du Muséum nationald’histoire naturelle et du Jardin des Plantes

Anonyme, 1977. - Zhongyao da cidian (Grand dictionnaire de la matière médicale chinoise), Shangai.

Anonyme, 2002. - “Duodécima reunión de la Conferencia de las Partes Santiago (Chile)”, Propuestapara enmendar los Apéndices I y II de CITES, 3-15 de Nov. Cop. 12, prop.37.

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La parole est donnée au Secrétaire général.

Bernard François qui revient sur les prin-cipales activités et les principaux événe-ments de l’année écoulée, illustrés parallè-lement par une projection sur écran. Il faitpart de sa satisfaction d’avoir réussi à faireinscrire la société auprès des services de laVille de Paris en tant qu’association régiepar la loi de 1901. Cette inscription per-mettra à la Société des Amis d’être mieuxconnue et reconnue. Grâce au dévoue-ment d’administrateurs et d’adhérents, lasociété prend une part active aux fêtes dela nature et de la science organisées par leMuséum au sein du Jardin des Plantes.

Il rappelle la nécessité d’avoir un conseild’administration dynamique, c’est pour-quoi sont proposés au vote des adhérentsles nouveaux candidats et les membres sor-tants qui se représentent pour un nouveaumandat. Il informe que Julie Nice a retiré sacandidature qui était mentionnée dans lebulletin de mars et demande aux nouveauxcandidats de se présenter rapidementdevant l’assemblée.

Il aborde la question de l’augmentation destarifs des cotisations couples etindividuels : 72 et 44 €, soit respective-ment une augmentation de 2 € justifiéepar l’ensemble des prestations offertes(auxquelles s’ajoute cette année l’accès à lanouvelle galerie de Minéralogie).

Il invite Christine Sobesky, trésorière, àcommenter le compte de résultat 2014 quiest projeté sur l’écran.

Christine Sobesky passe en revue les pos-tes significatifs et répond aux différentesquestions posées par l’assistance.L’importance des réserves interpelle plu-sieurs sociétaires. Le Secrétaire généralévoque la possibilité d’utiliser une partiedes réserves pour une opération d’impor-tance comme celle engagée pour le bassin.Elles s’élèvent à 161 611 € en 2014 auxquels il faudra ajouter le résultat de cetexercice, soit 19 971 €. Les réserves à l’issue de notre Assemblée Générale de ce11 avril 2015 seront ainsi portées à181 582 €.

Le résultat net de l’exercice 2014 est de19 971 € contre 77 700 € pour l’exerciceprécédent.

Les charges d’exploitation ont augmentéde 6 %. La principale hausse concerne lessalaires, en effet le secrétariat est ouvertplus souvent en raison de la charge de tra-vail plus importante liée au développementdes activités (dessin, préparation de voya-ges, gestion administrative des nouveauxadhérents et collecte des données pour leconseil d’administration).

Le coût du bulletin trimestriel est en netteaugmentation, plus 4 %, il représentecependant 18 % des frais de fonctionne-ment comme l’an passé.

L’étude d’avant-projet, deuxième phase del’étude de restitution du bassin de l’espla-nade Milne Edwards (12 322 €) et les coursde dessin organisés par le Muséum à notreinitiative (3 480 €) représentent plus de lamoitié du poste « aides au Muséum ».

La nouvelle souscription « Bassin » àlaquelle les adhérents ont répondu s’estélevée à 2 915 € et les dons à 3 462 €.

Le résultat net d’exploitation peut serésumer en deux points :

RECETTES DEPENSES RESULTAT€ € €

1 Exploitation courante 113 763 115 822 -2 059Cotisations et participation voyages /Coût de gestion 107 386 89 620 17 766Dons/Aide au Muséum et doctorants 6 377 26 202 -19 825

2 Gestion du portefeuille 63 581 41 551 22 030Produits financiers/frais financiers +impôts 21 272 6 573 14 699Reprise de provision/moins-values de cession actions 42 309 34 978 7 331

Total 177 344 157 373 19 971

Cette analyse montre que le résultat cou-rant de la Société des Amis est proche del’équilibre. Le bénéfice réalisé avec la ges-tion du portefeuille permet d’entreprendredes nouvelles actions pour le Muséum

Le budget prévisionnel ne présente quepeu d’écart par rapport aux réalisations del’exercice 2014 (cf. p. 10 du bulletin demars 2015), excepté en ce qui concerne leséléments financiers qui sont variables parnature.

Deux charges par ailleurs ont été provision-nées, une location de salle pour les confé-rences du samedi d’un montant de5 000 € et les rémunérations pour10 000 € (temps complet de la secrétaireau siège de la société).

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Le Président Jean-Pierre Gasc ouvre à 14h30 la séance de l’assembléegénérale ordinaire des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et duJardin des Plantes, dont 166 membres sont présents ou représentés. Il remercieles membres présents de l’intérêt qu’ils portent à la vie de l’association et insistesur l’importance de cette réunion annuelle. Les rapports concernant cetteassemblée (moral, d’activités, financier et les conclusions du commissaire aucompte) ayant été publiés, conformément aux dispositions prises par le conseild’administration, dans le numéro de mars 2015 (n° 261) du bulletin de lasociété que tous les membres ont reçu et peuvent encore consulter.

Le Président rappelle l’ordre du jour sur lequel les membres présents oureprésentés seront amenés à délibérer conformément aux statuts. Il émet levœu que la question des salles de réunion trouve enfin un dénouementfavorable en 2015.

Assemblée générale ordinaire de la Société des Amis du Muséum et du Jardin des Plantes, samedi 11 avril 2015amphithéâtre d’Entomologie

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Paul Varotsis, trésorier adjoint, chargé duportefeuille, ainsi que le Président répon-dent aux questions de certains adhérents,qui remettent en cause la politique de laSociété dans ce domaine, en particulier lesquestions suivantes ont été notées :

La Société devrait-elle investir dans l’immo-bilier plutôt qu’en bourse ? L’immobilier est moins liquide et ne nouspermettrait pas d’intervenir avec la vitessenécessaire à notre organisation.

La Société devrait-elle utiliser ses fondspour investir dans les énergies nouvellesplutôt que dans un portefeuille diversifié? Un portefeuille investissant uniquementdans les énergies nouvelles serait par natu-re plus risqué et de ce fait détournerait del’objectif principal d’aide au MNHN.

La Société devrait-elle investir en bourse ? C’est une question d’éthique et depratique. Le conseil d’administration consi-dère que le portefeuille est la manière laplus adaptée à nos besoins actuels.

A quoi sert le portefeuille boursier ? Il nous permet d’intervenir rapidementpour des actions nécessaires aux objectifsde la Société.Paul Varotsis explique ensuite comment il aengagé une restructuration du portefeuilleen clôturant deux des comptes bancairesde la Société et en réduisant le nombre delignes du portefeuille afin de réduire lescoûts et de simplifier la gestion.

Les sociétaires sont appelés à voterà main levée les différentes motions• Première motion : adoption du rap-

port moral L’assemblée approuve le rapport moral àl’unanimité et donne quitus au PrésidentJean-Pierre Gasc.

• Deuxième motion : adoption du rap-port d’activité L’assemblée approuve le rapport d’activi-té à l’unanimité et donne quitus auSecrétaire général Bernard François.

• Troisième motion : adoption du rap-port financier L’assemblée approuve le rapport finan-cier à l’unanimité moins deux absten-tions.

• Quatrième motion : adoption dubudget prévisionnel 2015L’assemblée approuve le budget prévi-sionnel à l’unanimité.

• Cinquième motion : proposition derévision des tarifs en 2016Individuel : 44 €Couple : 72 €Enfants : 20 € inchangéJunior/étudiant : 25 € inchangé

L’assemblée approuve le principe de cetterévision moins une abstention et deuxvotes contre.

Élection au conseil d’administration

166 votants, 7 votes blancs, 159 votesexprimés, dont 85 par procuration.

Sont élus : Anne-Marie Slezec (112 voix),Danielle Tran Van Nhieu (142 voix), Philippe Bireau (144 voix), Bruno Cabanis,(150 voix), François Ketelers (116 voix).

Sont réélus : Jacqueline Collot (154 voix),Laurent Decuypère (153 voix), GérardFaure (156 voix), Bernard François(155 voix), Bernard Gatinot (103 voix),Jacques Huignard (151 voix), ChristineSobesky (99 voix), Paul Varotsis (153 voix).

Le Bassin de l’esplanade Milne Edwards

Pendant le dépouillement du vote, YvesCauzinille suivi de Bernard Dupin exposentla situation présente et les démarches encours. En résumé, l'étude d'avant-projet del'Architecte en chef des Monuments histo-riques sera remise en mai 2015 et compor-tera une estimation détaillée des travauxpermettant d'engager la recherche definancements auprès de la Fondation duPatrimoine et des divers partenaires aux-quels sera soumis un dossier élaboré enconcertation avec le service du mécénat duMuséum.

En l’absence de questions diverses, l’assemblée générale est levée vers 17h30.

24 N° 262 / JUIN 201524 N° 262 / JUIN 2015

Liste des membres du conseil

d’administration de la société

en date du 4 juin 2015

Jean-Pierre GASC, Président

Raymond PUJOL, Vice-président

Bernard FRANÇOIS, Secrétaire général(réélu)

Christine SOBESKY, Trésorière (réélue)

Paul VAROTSIS, Trésorier adjoint (réélu)

Yves LAISSUS, Président d’honneur

Jean-Claude MONNET, Membre d’honneur

Membres : Aïcha BADOU Marie-Hélène BARZIC Philippe BIREAU (élu)Bruno CABANIS (élu)Yves CAUZINILLE Jacqueline COLLOT (réélue)Laurent DECUYPERE (réélu)Gérard FAURE (réélu)Anne-Marie FELIX-CATTEZ Bernard L. GATINOT (réélu)Denis GROENÉJacques HUIGNARD (réélu)Jean-Claude JUPPY François KETELERS (élu) Jean-Patrick LEDUCMichelle LENOIRAnne-Marie SLEZEC (élue)Danielle TRAN VAN NHIEU (élue)Sophie-Eve VALENTIN-JOLY

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Un familier du Jardin de l’école de Botanique

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U n numéro de décembre 1933 de L’Illustration estconsacré à la présentation de la collection de 70 000papillons de Hans Frühstorfer, entomologiste

allemand, maître de la lépidoptérologie. Le célèbre magazine degrand format (29 cm x 38 cm) reproduit magnifiquement lesgrandes planches d’images colorées de soixante-huit papillons.Le rédacteur, M. Le Cerf, assistant au Muséum, écrit joliment :“Dans un de ces défis dont elle est coutumière, la nature s’est pluà associer toutes les splendeurs de l’émail et de la pierre précieusepour créer ces bijoux aériens si fragiles, ces chefs d’œuvre vivantssi éphémères”. La collection de Frühstorfer, mort en 1922, setrouve aujourd’hui en partie au Muséum de Paris, mais aussi auMuséum de Berlin et au Natural History Museum de Londres.

Bernard François, secrétaire général de la Société des Amis duMuséum et lui-même fin lépidoptériste amateur, fait don à laBibliothèque centrale du Muséum, au nom de la Société desAmis, de ce numéro d’archive de L’Illustration offert par SabineDurègne de Lauraguet. Mme Lenoir, directrice de laBibliothèque centrale, remercie les généreux donateurs et laSociété des Amis.

En parcourant les archives de la Société, Bernard François a enoutre découvert que la Société des Amis avait largementcontribué à l’achat de cette collection. Un rapport d’assembléegénérale de 1933 indique que “les Amis du Muséum ont aidé leMuséum à recueillir de nouvelles sommes qui, ajoutées à leurdonation et à celle du Muséum, ont contribué à l'acquisitioncomplète du premier lot de la collection, évalué à160 000 francs”. La Société a également édité un tiré à part del'article paru dans ce numéro de Noël de L’Illustration, sur lacollection de papillons de Frühstorfer. Le Bulletin de la sociétédu 7 octobre 1933 signale que : “La collection de papillonsFrühstorfer est installée, depuis la fin du mois d'août, dans lagrande galerie de Zoologie du Jardin des Plantes. Cette collectionadmirable, qui comprend près de 100 000 papillons, dont 6 000à 7 000 types, sera visible au public jusqu'au 31 janvier 1943.”La valeur de la collection Frühstorfer a été évaluée à l’époqueà 900 000 francs et, pour réunir cette somme, le Muséum aouvert, à l'occasion de cette exposition, une souscriptionpublique. “Nous ne saurions trop – précisait le Bulletin –engager les personnes qui s'intéressent aux Papillons et lespersonnes sensibles aux belles choses à visiter cette exposition età contribuer le plus possible à l'acquisition de la collection.” Lessouscriptions pouvaient être adressées au Secrétariat de laSociété des Amis du Muséum et un registre était tenu à ladisposition du public dans le local même de l'exposition, auxheures d'ouverture.

L’évocation de ce numéro de L’Illustration nous donne ainsil’occasion de rappeler à nos quelque trois mille sociétaires de2015 qu’ils ne cessent pas de participer activement depuis…cent huit ans à l’enrichissement des collections du Muséum,l’une des vocations premières et permanentes de la Société desAmis.

y. C.

L’Illustration, décembre 1933(Sur la collection de papillons de Hans Frühstorfer)

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L'intégralité de ce numéro de L'Illustration de décembre 1933 est accessible sur notre site internet www.mmnhn.fr/amismuseum

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échos

LA REDACTION VOUS PROPOSE

Au Jardin des Plantes

Expositions• Des crabes au Jardin desplantes, jusqu’au 9 novembre 2015Tlj sauf mardi de 10h à 17h,18h sam, dim et jours fériés.3/1 €.Au Cabinet d’HistoireAccès par le jardin

• Sur la piste des grands singes, jusqu’au 21 mars 2016Grande galerie de l’évolution38, rue Geoffroy St-Hilaire75005 ParisTlj sauf mardi de 10h à 18h. www.mnhn.fr

Evénements• XIXe nuit internationale de la chauve-souris, le 29 août 2015Le Muséum invite à rencontrer des chiroptéro-logues, chercheurs qui étudient les chauves-souris, pour mieux faire connaître cet animalmystérieux et menacé et à observer les spéci-

mens qui vivent auJardin des Plantes.La soirée s’organiseen deux parties : - 19h à 21h30 : pro-

jections et explica-tions pour appren-dre à reconnaître etrepérer les chau-ves-souris.

- à partir de 21h30 : visite de nuit dans leJardin à la recherche de ces animaux sous laconduite d’un scientifique. 40 mn environpar petits groupes.

Inscription obligatoire au 01 40 79 56 01 àpartir du 24 août. RDV à 19h devant l’audito-rium de la Grande galerie de l’évolution.Gratuit, dès huit ans. www.nuitdelachauvesouris.com

Rendez-vousCet été, ne manquez pas tous les rendez-vousau Jardin, les visites des Grandes serres, descollections permanentes dans les différentesgaleries, les animations à la Ménagerie… Se renseigner : Tél. 01 40 79 56 01 / 54 79.www.mnhn.fr, [email protected]

Considérant que le programme quadri-mestriel des activités du Jardin desPlantes est largement diffusé aux diffé-rents points d’accueil et au secrétariatdes Amis du Muséum, qu’il est possiblede le consulter sur le site du Muséumhttp://www.jardindesplantes.net/venir-au-jardin/programme-du-jardin, qu’onpeut demander à le recevoir par Emailà [email protected] ou gratuitementpar courrier à Accueil des publicsMNHN, 57, rue Cuvier 75005 Paris, nousne signalerons plus dans cette rubriqueque les événements les plus marquants.

Félix Depledt (1922-2015)Demeurant près du Muséum, Félix Depledt al’habitude de visiter le Jardin des plantes dèsl’âge de sept ans. A quatorze ans, il prend desvues photographiques du Jardin et du zoo deVincennes. Après ses études en 1945, trèsattaché au Muséum, il rencontre M. Bonneville,secrétaire général du Muséum, qui l’adresse àM. Duvau, secrétaire général de la Société desAmis du Muséum qui l’accueille au sein del’association.

En 1958, Suzanne Zaborowska et Félix Depledtsont élus au conseil d’administration de notre

société. Dès lors, il assiste à nos conférences du samedi et organise des visites,surtout celle du zoo de Vincennes, le dernier samedi de juin.

Sous la présidence de Maurice Genevoix en 1970, il est élu Vice-président etremplace plusieurs fois le Président absent aux conseils d’administration ; ildonne des conférences comme celle, illustre, « 1789, le traité de chimie deLavoisier et le traité sur les usages des pommes de terre de Parmentier » (feuilled’information n° 163, septembre 1990).

Après son baccalauréat, il obtient le diplôme de l’Institut technique de pratiqueagricole puis il est stagiaire à l’Ecole nationale d’agriculture de Grignon.Ingénieur chimiste diplômé de l’ENSIC de Caen, il prépare des spécialisations àl’Institut du froid industriel, en chimie agricole et en biologie au CNAM, puis enmicrobiologie à la Faculté des Sciences de Caen ; ensuite en gammagraphie, enphotomicrographie de fluorescence à l’Institut Pasteur…

Il a été le premier à mettre en place en France un laboratoire d’analysesensorielle et à organiser l’enseignement de la métrologie sensorielle à la Sociétéscientifique d’hygiène alimentaire (SSHA). C’est en 1966, avec le ProfesseurJacques le Magnen du Collège de France, qu’il organise un enseignement avectravaux pratiques de l’analyse et de la métrologie sensorielles. Ils créent,ensemble, la commission de normalisation AFNOR. En 1968, il préside cettecommission d’analyse sensorielle et en 1970 il est nommé expert chimistejudiciaire près de la Cour d’appel de Paris.

Félix Depledt est élu en 1976 président permanent du Comité d’analysesensorielle de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), Genève. Ace titre, il voyage dans toutes les villes d’Europe, aux Etats-Unis, au Canada…Parmi ses très nombreuses responsabilités, citons en 1979, celle d’expert de lacommission « Ecotoxicité des substances chimiques » du ministère del’Environnement. En 1985, il est expert à la section « Environnement-Santé » duComité économique et social des Communautés européennes à Bruxelles. Apartir de 1987 il est délégué représentant de l’Institut international du froid auCodex alimentarius.

En 1991, il est élu à l’Académie d’agriculture comme spécialiste du contrôle dela filière alimentaire, de l’évaluation des qualités sanitaires et sensorielles desaliments, etc.

Félix Depledt est coauteur et coordonnateur de l’ouvrage « Evaluationsensorielle, manuel méthodologique », dont la 3e édition de 524 pages, revue etaugmentée, parue aux éditions Lavoisier en 2009, est actuellement disponible (1re édition, 1990 ; 2e édition, 2003).

Homme simple, érudit, exigeant quant à la connaissance des statuts de notreSociété et de leur application, Félix Depledt était discret sur son métier, que jedécouvre après son départ, sur ses responsabilités au sein de très nombreuxorganismes.

A son épouse, à ses enfants, à sa famille, à ses amis, la Société des Amis duMuséum présente ses condoléances les plus sincères et exprime sa plus vivereconnaissance.

Nous n’oublierons pas ces soixante-dix années passées à la Société des Amis, unrecord, et les quarante-cinq ans au titre de Vice-président.

Raymond Pujol

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Autres rendez-vous

Expositions• « Jardin d’été », au Quai BranlyComme chaque été, le musée du quai Branlypropose dans le cadre de « Jardin d’été », du3 juillet au 30 août 2015, un programme esti-val de manifestations, en accès libre et gratuit.Les sons et les parfums sont à l’honneur cetteannée : ateliers, contes, « siestes électro-niques », lectures, etc. Ces activités éclec-tiques concernent tant les petits que lesgrands et se déroulent dans le jardin conçupar Gilles Clément.Programme sur www.quaibranly.fr

• L’inca et le conquistador, jusqu’au 20 septembre 2015Mise en scène de la conquête du Pérou à tra-vers l’épopée des deux principaux antagonis-tes : le souverain inca Atahualpa et le conquis-tador Francisco Pizarro. Cette rencontre mar-qua le destin du plus grand empire desAmériques (Le Tahuantinsuyo inca, 1450-1532)et celui de l’empire espagnol (Charles Quint).Présentation d’objets incas et hispaniques (arm-ures, cartes géographiques du XVIe siècle, chro-niques espagnoles, témoignages espagnols etamérindiens).Musée du Quai Branly (Mezzanine Est), 37, quaiBranly, 75007 Paris. Tél. : 01 56 61 70 00.Mar, mer, dim, de 11h à 19h ; jeu, ven, sam de11h à 21h. www.quaibranly.fr

• Invention/Design-Regards croisés, jusqu’au 6 mars 2016Exploration des liensentre Design contem-porain et histoire desinventions à travers lasélect ion de centobjets répartis enquatre thèmes : l’es-sentiel, l’audace, lecontexte et la curio-sité.Musée des Arts etMétiers, 60, rue Réaumur, 75003 Paris. Tél. : 01 53 01 82 00. www.arts-et-metiers.net

Du mar au dim de 10h à 18h, jeu de 10h à21h30. 5,50 € ; TR, 3,50 € ; gratuit –5 ans.Ateliers 7/12 ans, 6,50 € sur réservation au 01 53 01 82 65/75 ou [email protected]

• Solar Impluse 1, jusqu’au 31 décembre2016Le premier prototype du mythique avion SolarImpulse, HB-SIA, premier modèle d’avion solai-re à avoir été capable d’effectuer plusieurs volsinternationaux depuis 2010, est accueilli à laCité des Sciences et de l’Industrie. Avec unevitesse moyenne de 70 km/h, il vole unique-ment par beau temps et sans vent. D’un poidsde 1,5 t il ne transporte qu’une seule personne,le pilote ; il ne consomme pas de carburant fos-sile et ne produit pas de CO2. Cité des Sciences et de l’Industrie, 30 av. Corentin Cariou, 75019 Paris. Tél. : 01 40 05 80 00.Tlj sauf lun de 10h à 18h, 19h le dim. 9 € ; TR, 6 €. Gratuit –6 ans. www.cite-sciences.fr

Rappel : • Chiens & chats, l’EXPO, vous en ressortirezmoins bête, jusqu’au 30 janvier 2016

• Thé, café ou chocolat ? L’essor des bois-sons exotiques au XVIIIe siècle, jusqu’au27 septembre 2015Reconnues pour leurs vertus thérapeutiques,les boissons dites exotiques, introduites auXVIIe siècle en Europe, ont été associées au plai-sir et aux « sociabilités » au XVIIIe.Dès leur introduction auprès des coursd’Europe, les boissons issues des cerises ducaféier, des cabosses du cacaoyer et des feuillesdu théier ont fait partie intégrante des usagesde l’aristocratie et de la bourgeoisie. Ceci s’esttraduit par l’apparition de meubles, de « néces-saires », de « services » fabriqués dans lesmanufactures, ainsi que de lieux publics deconsommation, les cafés, et de nouvelles habi-tudes (petit déjeuner, goûter).Organisée suivant trois axes : vertus et dangersdes boissons exotiques, cercles de consomma-tion, nouveaux services, présentation d’œuvresd’artistes tels que Boucher, Chardin, mais aussiplus de cent vingt objets.Musée Cognacq-Jay, 8, rue Elzévir, 75003 Paris.Tél. : 01 40 27 07 21.Tlj sauf lun et fériés, de 10h à 18h. 7 €. TR, 5 €www.museecognacjay.paris.fr

• Déboutonner la mode ! jusqu’au 19 juillet2015Une collection de plus de 3 000 boutons.• Le coffre à jouer, jusqu’au 30 août 2015Les jouets du musée des Arts décoratifs.• Trésors de sable et de feu, jusqu’au15 novembre 2015Verre et cristal aux Arts décoratifs : XIVe-XXIe siècle.Les Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 Paris. Tél. : 01 44 55 57 50.Tlj sauf lun, de 11h à 18h, 21h le jeudi. 11 € ;TR, 8,50 €.

• Jouer avec la lumière. XYZT, les paysagesabstraits, jusqu’au 3 janvier 2016Entre mathématiques et art contemporain, lesdix installa-tions présen-tées donnentune interpré-tation origina-le des algorith-mes. Lesconcepteursproposent auxvisiteurs unep ro m e n a d edans la lumiè-re, une traver-sée dans ununivers numé-rique abstraitcomposé delignes, de points, de lettres. Le corps du visiteurest le déclencheur de ces installations.Accessible à tous.Palais de la Découverte, avenue FranklinRoosevelt, 75008 Paris. Tél. : 01 56 43 20 21.Tlj sauf lun de 9h30 à 18h ; dim et fériés de10h à 19h. 9 € ; TR, 7 €. www.palais-decouverte.fr

• O ! L’expo, jusqu’au 30 décembre 2015L’eau, une ressource aux multiples facettes.

• Le monde secret du plancton, jusqu’au 5 septembre 2015En amont de la 21ème conférence internationa-le du climat (COP 21) qui se tiendra à Paris enfin d’année, présentation d’une vingtaine decréations artistiques variées réalisées par les élè-ves de l’Ecole nationale des Arts décoratifs àl’occasion des expéditions Tara Océans.Pavillon de l’Eau, 77, av de Versailles, 75016 Paris. Tél. : 01 42 24 54 02.Tlj sauf dim et fériés de 10h à 18h, sam de 11hà 19h. Entrée libre.

• Le musée imaginaire de Tintin, jusqu’au31 août 2015Le monde de Tintin autour d’un parcours éclec-tique.Musée en herbe, 21, rue Hérold, 75001 Paris.Tél. : 01 40 67 97 66.Tlj de 10h à 19h ; jeu jusqu’à 21h. 6 € ; TR, 5 €.

• Le Pressionisme (1970-1990) : les chefsd’œuvre du graffiti sur toile, de Basquiat àBando, jusqu’au 27 septembre 2015Pinacothèque 1, 28, place de la Madeleine,75008 Paris. Tél. : 01 42 68 02 01. Tlj sauf mar de 10h30 à 18h30 ; le 14 juil, de14h à 18h30 ; jusqu’à 20h30 les mer et ven.13 € ; TR, 11 €.

• L’épopée des rois thraces, jusqu’au 20 juillet 2015Découvertes archéologiques faites en Bulgarie.Musée du Louvre, entrée principale. Tél. : 01 40 20 53 17.Tlj sauf mar de 9h à 17h30 ; mer et ven jusqu’à21h30. 12 € ; grat. –18 ans et –26 ans UE.

• Sculptures souabes de la fin du Moyen-Age, jusqu’au 27 juillet 2015Musée de Cluny, 6, place Paul-Painlevé, 75005 Paris. Tél. : 01 53 73 78 00.Tlj sauf mar, de 9h15 à 17h45. 9 € ; TR, 7 €.

• Lascaux à Paris, L’exposition, jusqu’au30 août 2015Paris Expo, Porte de Versailles, 75015 Paris.Tlj sauf mardi de 10h à 18h. 15,10 € ; –12 ans,12,90 € ; lun, 12,90 €.

• Mésopotamie, carrefour des cultures, jusqu’au 24 août 2015« Grandes heures » des manuscrits irakiens(XIIIe-XIXe siècle).Archives nationales, Hôtel de Soubise, 60, rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris. Tél. : 01 40 27 60 96.Tlj sauf mar et fériés de 10h à 17h30 ; sam etdim de 14h à 17h30. 6 € ; Tr, 4 €.

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• Anosmie, vivre sans odorat, jusqu’au31 juillet 2015Espace Pierre-Gilles de Gennes, 10, rueVauquelin, 75005 Paris. Tél. : 01 40 79 58 15.Du mar au sam de 14h à 17h. Entrée libre.

• Bécassine dévoile les trésors de Loulotte,jusqu’au 26 septembre 2015Musée de la poupée, imp Berthaud, 75003Paris. Tél. : 01 42 72 73 11. Du mar au samsauf fériés de 13h à 18h. 8 € ; TR, 6 et 4 €.

• Théodore Monod et José-Marie Bel :20 ans après…, jusqu’au 26 juillet 2015Yémen-Arabie : désert, paix, religion, respectet exploration, bilan et espoir.Espace Reine de Saba, 30, rue Pradier, 75019 Paris. Tél. : 01 43 57 93 92.Tlj sauf lun, 14 juil, de 14h30 à 18h30. 5 € ;TR, 4,50 et 4 €.

• Armures, hennins et crinolines, jusqu’au18 octobre 2015

Organisée parle Centre desm o n u m e n t sn a t i o n a u x ,présentationde costumesd e s c è n e ,é c h o d ’ u nM o y e n - A g eidéalisé, dansla célèbre salledes Preuses duc h â t e a u d eP i e r r e f o n d sé d i f i é p a rViollet-le-Ducet dans deux

grandes salles restaurées du donjon.Château de Pierrefonds, rue Viollet-le-Duc,60350 Pierrefonds. www.pierrefonds.monuments-nationaux.frJusqu’au 4 sept, tlj de 9h30 à 18h. Du 5 sept au18 oct, tlj sauf lun de 10h à 13h et de 14h à17h30. 7,50 € ; TR, 6 €, grat –18 ans (enfamille) et 18-25 ans UE.

• Troisième vie. Quand les acquisitionss’exposent, jusqu’au 15 novembre 2015Les collections acquises dès le XVIIIe siècle ontfait la notoriété du Muséum de Grenoble. Apartir de 1980, les acquisitions s’orientent versle monde alpin et font une part plus large auxsciences de la vie et de la terre.Découverte des collections d’exception, desmétiers (taxidermie) et des missions duMuséum. Présentation du projet « Animals »du photographe Patrick Leclerc.Muséum de Grenoble, 1, rue Dolomieu, 38000 Grenoble. Tél. : 04 76 44 05 35.www.museum-grenoble.frDu mar au ven de 9h15 à 12h et de 13h30 à18h ; sam, dim et fériés, de 14h à 18h, entréegratuite de l’exposition temporaire.

• Chrysalides de dentelle, jusqu’au 20 septembre 2015Le musée d’art et d’histoire Baron-Gérard deBayeux (MAHB) présente dans le cadre de sescollections permanentes les œuvres deMarjolaine Salvador-Morel : interprétationmoderne de la tradition dentellière de Bayeux(qui possède un conservatoire de la dentelle).MAHB, 37 rue du Bienvenu, Bayeux (14400).Tél. : 02 31 92 14 21.

Autres informations• Heureux événementsLe zoo d’Amnéville(entre Metz etThionville) abritede nouveaux pen-sionnaires.Cinq lionceaux blancs y sont nés le 12 avril2015. La mère, Malindi, a porté ses petits pen-dant cent-dix jours, veillée par le père, Bouba,qui pèse 240 kg.Le public pouvait déjà les voir fin avril ces lion-ceaux en bonne santé. Cette naissance laisseespérer la survie de cette espèce rare.Le 1er décembre 2014 était né Shango, rhino-céros blanc, espèce menacée. Ses parents,Hekaw, 10 ans, et Bennie, 12 ans, sont arrivésà Amnéville en 2012, rachetés à une fermed’élevage sud-africaine, qui les destinait à lapharmacopée chinoise.Le 3 mai 2015, une fête devait être organiséepar le zoo d’Amnéville en l’honneur de Shango,premier rhinocéros blanc né au zoo. Les fondsrecueillis étaient destinés à l’association « Savethe Rhino ».Le zoo d’Amnéville est très impliqué dans lasauvegarde des espèces.(D’après Communiqué de presse des 21 et29 avril 2015)

• La Caverne du Pont d’ArcNos lecteurs ont pu suivre le classement aupatrimoine mondial de l’UNESCO de la Grotteornée du Pont d’Arc, dite Grotte Chauvet, en2014, la réalisation de la caverne du Pont d’Arc,réplique de la grotte, et dont les travaux se sontéchelonnés sur trente mois.La réalisation de cette réplique a fait appel àdes techniques scénographiques jamais encoremises en œuvre à cette échelle, et c’est laréplique d’une grotte ornée la plus importanteau monde.L’objectif était de restituer les émotions susci-tées par la grotte originale et de révéler l’invisi-ble.Ouverte au public le samedi 25 avril 2015, laCaverne a reçu 5 500 visiteurs au cours de cepremier week-end et 80 000 billets auraient étédéjà vendus à cette date. Sur un espace de3 000 m2, ces visiteurs privilégiés ont puadmirer 8 000 m2 de décor reconstitué àl’échelle 1, à partir des originaux datant de36 000 ans, numérisés. Ils auront circulé surune passerelle, comme dans la grotte originale.La galerie de l’Aurignacien donne à découvrirl’environnement, la faune et la flore connuspar les chasseurs-cueilleurs vivant en Ardècheà l’époque aurignacienne.Cinquante-cinq millions d’euros ont été inves-tis dans ce projet, répartis entre le Conseilrégional Rhône-Alpes, le département del’Ardèche, l’Etat, l’Union européenne et lasociété Kléber Roussillon chargée de l’exploi-tation et de la gestion de la Caverne où sontattendus 300 000 visiteurs par an. Le « GrandProjet » est pour tous les acteurs une occasionunique de créer une véritable dynamique dedéveloppement territorial.Fin mars 2015, quelques semaines avant sonouverture, avait été lancé le site Internet offi-ciel de la Caverne du Pont d’Arc et dévoilé unlogo.Le site www.cavernedupontdarc.fr, bilin-gue, permet de découvrir les lieux et de réser-ver les billets d’entrée.(D’après Communiqué de presse Pierre Laportecommunication, mars-avril 2015)

• Prévision des séismesLe professeur Teruyuki Kato, président de laSociété sismologique du Japon, centre derecherche pour la prédiction des tremblementsde terre, s’exprime : « Peut-être qu’un journous cernerons mieux les régions où les grandstremblements de terre risquent de survenir…mais la question du « quand » restera toujourssans réponse. Nous ne pourrons jamais prévoirles séismes ». D’après Le Monde, 14 janvier 2015 in Sagainformation, n° 346, mai-juin 2015)

• Une saisie par les douaniers de l’aéroportRoissy-Charles-de-Gaulle19 000 hippocampes ont été saisis le 5 février2015. Transportés depuis Madagascar en envoicommercial sous forme déshydratée, ces pois-sons étaient destinés à la Chine. L’hippocampeest une espèce protégée par la Convention surle commerce international des espèces defaune et de flore sauvages menacées d’extinc-tion (CITES).(D’après L’Oiseau Magazine, printemps 2015)

• Le Mont-Saint-Michel, une île !Après 20 ans d’études et de travaux, le carac-tère maritime du Mont-Saint-Michel est rétabli.Inscrit sur la liste du Patrimoine mondial del’Unesco en 1979, le Mont-Saint-Michel et sabaie sont l’un des sites touristiques les plus visi-tés en France. Une autre inscription a eu lieu en1998 avec rappel de l’appartenance du Montaux grands itinéraires de pèlerinage.Le Mont-Saint-Michel était menacé par la sédi-mentation et dénaturé par les parkings. Grâceà la destruction de l’ancienne digue-route, de la

mise en œuvre du barrage sur le Couesnon etde l’ouverture de la passerelle qui le relie auContinent, le Mont-Saint-Michel renoue avecl’environnement.A partir du coefficient 110, deux fois par jour,la marée isole le Mont du Continent (la merpeut se retirer jusqu’à 15 km au fond de la baieau moment des grandes marées d’équinoxe).L’ampleur de la marée est déterminée par uncoefficient qui évolue entre 20 et 120. Le21 mars 2015, la marée a atteint un coefficientexceptionnel de 119 au Mont, se traduisantautour des remparts par des hauteurs d’eauvariant de 12 à 13,5 m. Les prochaines aurontlieu le 3 mars 2033 et le 14 mars 2051. La« marée du siècle » en réalité se reproduit tousles 18 ans. Cette année, plus de 40 joursconnaîtront des coefficients supérieurs à 100,dont 18 supérieurs à 110. Site unique en Europe, la baie du Mont-Saint-Michel occupe entre Grandville et Cancale unesuperficie d’environ 500 km2. Elle bénéficie dela double inscription au patrimoine de l’Unesco.

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Espace de transition entre terre et mer, entreeau douce et salée, elle abrite des écosystèmesprécieux et variés. Faune, flore et lumières luivalent de nombreuses protections : zone humi-de d’importance internationale (Convention deRamsar), site Natura 2000 (directives habitats etoiseaux), zones nationales d’intérêt faunistiqueet floristique… Elle abrite également 100 espè-ces de poissons, deux importants sites récifauxsans oublier une petite colonie de phoquesveau-marin qui s’y reproduit chaque année.www.decouvrirlemontsaintmichel.com(D’après Dossier de presse, Alambret communi-cation, mars 2015)

• Mammifères et oiseaux ont un tympandifférentD’études menées par les paléontologues, il res-sort que chez les ancêtres des mammifères, desreptiles et des oiseaux, la formation du tympans’était faite indépendamment. Cette théorien’a jamais pu être prouvée, le tympan n’étantjamais fossilisé.Pour vérifier cette théorie, une équipe interna-tionale de chercheurs a centré ses travaux surl’origine embryonnaire du tympan chez des ani-maux vivant actuellement.Chez les mammifères, le tympan s’attache àl’anneau tympanique, un os de la mâchoireinférieure, tandis que chez les oiseaux et lesreptiles, il est attaché au carré, un composantde la mâchoire supérieure.Pour vérifier le lien entre tympan et mâchoire, aété réalisée une série d’expériences au coursdesquelles était manipulée la mise en place dela mâchoire inférieure chez les souris et les pou-lets pendant le développement embryonnaire.Les chercheurs ont ainsi eu une approche com-binée de génétique chez la souris et de phar-macologie in ovo chez le poulet pour provo-quer la transformation de la mâchoire inférieu-re des animaux sous expérimentation enmâchoire supérieure (duplication de la mâchoi-re supérieure, absence de mâchoire inférieure).Chez les animaux aux mâchoires transformées,les oreilles sont modifiées, mais de façon diffé-rente suivant les espèces. Les embryons de pou-let traités ont généré deux tympans de chaquecôté de la tête, tandis que les souris transgé-niques n’en ont développé aucun. Ceci validel’hypothèse selon laquelle le développement dutympan est, chez les oiseaux, associé à lamâchoire supérieure et chez les mammifères,associé à la mâchoire inférieure.Pour comprendre comment le tympan a pu appa-raître indépendamment à deux reprises au coursde l’évolution et pourquoi il est associé à différen-tes composantes de la mâchoire, le déroulementdu développement embryonnaire chez les deuxespèces étudiées a donné lieu à une expérimen-tation : chez les embryons de poulet, le gène mar-quant la formation de la mâchoire est exprimédans une position nettement inférieure à cellequ’il occupe chez la souris.Cette différence induit la formation du tympandans le secteur de la mâchoire inférieure chezles mammifères et dans celui de la mâchoiresupérieure chez les oiseaux.Cette étude montre que l’apparition du tympana pu se produire indépendamment chez lesmammifères et les oiseaux après qu’ils ontdivergé de leur ancêtre commun.L’équipe de chercheurs était constituée deJaponais, de l’université de Tokyo, et deFrançais du laboratoire Evolution des régula-tions endocriniennes (MNHN/CNRS).(D’après Communiqué de presse MNHN-CNRS,6 mai 2015)

• « 65 millions d’observateurs »Les programmes de sciences participatives por-tés par le Muséum national d’histoire naturelleévoluent et s’inscrivent dans le cadre d’un nou-veau projet collaboratif « 65 millions d’observa-teurs », qui a reçu le soutien du Programme« Investissements d’Avenir » pour les années2015-2018. Programme (Pia) formalisé par uneconvention entre le MNHN et l’Agence natio-nale pour la rénovation urbaine (ANRU). Ce projet sera effectif dès 2016 et les premièresétapes de sa construction ont été lancées le27 mars 2015 au cours d’une réunion à laquel-le étaient présents plus de cent partenaires,structures ayant une activité dans le domainede l’environnement (associations, collectivités,entreprises, muséum de province…).« 65 millions d’observateurs » comprend quatre dispositifs nationaux de sciences partici-patives, dont deux existent déjà : - Vigie-Nature, qui réunit actuellement une

quinzaine d’observatoires consacrés à l’étudedu devenir de la biodiversité.

- Vigie-Nature Ecole, dont le but est de fairedécouvrir aux élèves ce qu’est une démarchescientifique, grâce à des protocoles scienti-fiques conçus pour illustrer les programmesscolaires.

Les deux nouveaux dispositifs sont : - Vigie-Mer, qui structurera en réseau différen-

tes initiatives de sciences participatives quiexistent en milieu marin.

- Vigie-Ciel, destiné à former un réseau devolontaires pour la recherche de météorites,dont le point d’impact aura été repéré à l’aidede caméras.

Les organisateurs souhaitent élargir le cercledes participants à ces dispositifs, notammenttoucher les professionnels en relation avec lanature (agriculture, foresterie, petite pêche,tourisme…). En outre, ils mettront en placetrois catégories d’outils informatiques qui struc-tureront et pérenniseront les dispositifs.(D’après Communiqué de presse MNHN, 27 mars 2015)

• L’invincible frelon asiatiqueDepuis dix ans en Europe, le frelon asiatique,Vespa velutina, espèce envahissante qui mena-ce l’apiculture, ne subit pas les attaques de sesennemis naturels présents de son pays d’origi-ne, ce qui favorise en Europe sa multiplication.Il faudrait que des parasites européens pren-nent le relai, mais les espoirs ont été déçus.Une équipe de chercheurs de l’Institut de systé-matique, évolution, biodiversité (MNHN/CNRS/EPHE/UPMC) a découvert un ver parasite dufrelon asiatique, un nématode du genrePheromermis, sans doute de l’espèce vesparum.De la famille des Mermithidés, ces nématodesont un cycle de vie très complexe : « L’œuf duparasite est d’abord ingéré par une larve d’in-secte aquatique et le ver qui en éclot demeuredans son hôte jusqu’à ce que celui-ci devienne

adulte et aérien. Pour que le développement duver se poursuive, l’insecte infecté doit être cap-turé par un frelon qui en nourrit ses larves. Leparasite atteint sa maturité dans ce nouvelhôte ; il mesure alors 8 cm de long et occupetout l’abdomen du frelon adulte. Lorsque le fre-lon parasité s’approche d’un point d’eau, le verle tue en s’échappant dans l’eau pour s’accou-pler et pondre ».Depuis dix ans, seuls trois frelons asiatiquesinfectés par Pheromermis ont été trouvés ; cenématode est donc incapable d’arrêter l’inva-sion du frelon asiatique qu’il attaque de façonindividuelle. En effet, les colonies de frelonspeuvent survivre et se développer malgré laperte d’un grand nombre de ses membres. Ces conclusions s’appliquent à un autre parasi-te recensé antérieurement en France, une mou-che de la famille des Conopidés, dont les larvessont des parasites internes des guêpes socialeset des bourdons.Ces deux parasites ne peuvent donc pas entrerdans un programme de lutte biologique contrele frelon asiatique.Etude publiée dans Peer J., 21 mai 2015.(D’après Communiqué de presse MNHN, 21 mai 2015)

• Premiers résultats scientifiques de l’expé-dition Tara OcéansPlancton : la nouvelle frontièreTara Océans étudie l’impact des changementsclimatiques et de la crise écologique dans lesocéans.A bord de la goélette « Tara », les chercheursont effectué dix expéditions à partir d’un projetélaboré en 2003.Durant la période 2009-2013, l’expédition aété consacrée au climat, à la biodiversité et à lapollution marine. De 2016 à 2018, Tara sillon-nera les mers parmi les récifs coralliens : uneexpédition en collaboration avec des laboratoi-res asiatiques. En 2019, une mission enArctique sera un retour dans le monde polaire.Le plancton des océans produit la moitié denotre oxygène et agit comme un « puits de car-bone », il influence le climat, et le climat l’in-fluence. De plus, il est la base des chaînes ali-mentaires. 35 000 échantillonsplanctoniques ontété collectés pen-dant l’expédition de2009-2013. Lesrésultats des analy-ses viennent d’êtrepubliés. La biodiver-sité planctonique adévoilé les interactions, les agissements, la sen-sibilité des organismes à la température. Lesanalyses ont révélé plusieurs millions de nou-veaux gènes et mis au jour des virus, des micro-bes, des eucaryotes (ensemble des organismes,uni ou multicellulaires avec noyau où siège lematériel génétique).De septembre 2009 à décembre 2013, Tara aparcouru 140 000 km durant 1 140 jours d’ex-péditions, embarqué au fil des temps 250 per-sonnes de quarante nationalités différentes(160 scientifiques, 90 marins, artistes ou jour-nalistes). 23 laboratoires et instituts de dix pays,200 stations de prélèvements d’échantillons,23 appareils scientifiques ont été impliquésdans l’étude.Retrouvez Tara sur www.taraexpedition.org(D’après Dossier de presse, 21 mai 2015)

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ment occis par des insecticides (sauf si, commeles abeilles, ils sont utiles à nous ou à nos fleursqui doivent être pollinisées) tels que le DDT oud’autres plus récents, dont la cible est trop largepour la petitesse de l’insecte. Cette petitesse estl’objet de la réflexion de Jean-Marc Drouin. Unauditeur de la présentation s’est alors souvenude l’indignation de ses voisins, un jour qu’auJapon il avait écrasé un moustique qui « l’im-portunait ». Dans d’autres cultures que la nôtre, l’insectebénéficie d’un regard plus qu‘attentif. Les visi-teurs de l’Harmas apprendront que le visiteurdes lieux, s’il est japonais, révèlera une connais-sance des écrits de Fabre bien plus nourrie quecelle du français moyen. Le livre de Jean-Marc Drouin nous fait réfléchirà la place de l’insecte dans notre monde, dansnotre société, dans notre culture et en particu-lier dans notre littérature : nous croiseronsoutre les auteurs scientifiques, des écrivains telsProust, Cocteau ou Diderot et bien d’autres… Il nous signale la singularité de ces insectes,êtres pour lesquels la tension superficielle estaussi importante que la gravité, ce qui permetà la mouche de marcher au plafond et au Gerrisde se déplacer sur la surface de l’eau.

d. G.

RICE (T.). –Voyages. Troissiècles d’explora-tion naturaliste.delachaux et niestlé(Paris), sept. 2014,336 p. 27 x 31,5,nombreuses illus-trations encouleur, réf.,index, créditsphotographiques.45 €.

Cet ouvrage, sous une nouvelle jaquette, estune réédition de celui publié en français en1999, préfacé par Jean Dorst et édité par delachaux et niestlé.Ce très beau document, initialement publié enanglais, est dû à Tony Rice, docteur enbiologie marine de l’Université de Liverpool,qui après avoir occupé différents postes, seconsacre maintenant à la rédaction d’ou-vrages et à des consultations en environne-ment marin. L’Angleterre a joué un grand rôle dans lesvoyages au long cours qui, du XVIIe auXIXe siècle, contribuèrent à la découverte denouvelles contrées, de nouvelles richessesnaturelles. Des botanistes, des zoologistes,des géographes étaient de ces voyages ainsique des artistes (peintres, dessinateurs).Le livre de Tony Rice est un témoignage destravaux de ces scientifiques, mais aussi deceux des artistes qui croquaient sur le vifplantes, fleurs, oiseaux, mammifères, animauxmarins, œuvres qui ne sont pas suffisammentconnues. C’est pour cette dernière raison quesont présentées dans « Voyages » des pein-tures, des gravures et des illustrations choisiesparmi les plus belles, les plus rares et les plusimportantes scientifiquement exécutées aucours de dix expéditions qui s’échelonnèrentde 1687 à 1872.Des aventures, mais surtout, dans cet impo-sant ouvrage, de somptueuses illustrationsqui, au fil du temps, présentèrent une préci-sion se rapprochant de la photographie.

j. C.

CHANSIGAUD (V.). –Une histoire desfleurs. Entre natureet culture. delachaux et niestlé(Paris), octobre2014, 240 p. 26 x 26, trèsnombreuses illus-

trations en couleur, bibliographie, index,crédits photographiques. 34,90 €.Valérie Chansigaud part d’un constat, les fleursnous accompagnent dans toutes les étapes denotre vie. Elles sont, comme le remarque l’au-teur, tellement présentes que nous oublionsqu’elles ont une histoire. L’amour dévorant quenous leur portons fait que les fleurs sont égale-ment victimes, car cet amour est égoïste. Ensubstance, les fleurs font partie de la nature etpourtant, celles qui nous entourent sont « arti-ficielles ».Les fleurs sont périssables, elles laissent doncpeu de traces dans les sites archéologiques. Lapreuve de leur utilisation se trouve en Israëldans des tombes sur le Mont-Carmel datéesentre 13 700 et 11 700 avant notre ère.Les fleurs sont, dans les sociétés antiques, l’ex-tension de la maison, mais au Moyen-Âgeeuropéen, la culture florale est en régression(interdits religieux, disparition de la culture deluxe). Enfin, une renaissance apparaît àl’époque de la « Renaissance ». Au XVIIe siècle,une nouvelle pensée émerge avec le conceptde jardin paysager. C’est en fin du XIXe siècleque naît le premier mouvement pour la protec-tion des fleurs sauvages, mais ce n’est qu’en1960-1970 qu’elle est véritablement prise encompte. Cependant, l’intérêt demeure dans lamesure où la fleur sauvage quitte son milieu etentre dans celui de la culture.Valérie Chansigaud en sa qualité d’historienne,et à l’instar de ses ouvrages traitant d’autressujets comme celui consacré à l’ornithologie,expose de façon exemplaire l’épopée floraledans laquelle se côtoient histoire, littérature,poésie, réalité écologique. La présentation du livre est remarquable dansson format, par la qualité des nombreuses illus-trations et évidemment par celle du texte.

j.-c. J.

HERON (J-B.). –Ces bateaux qui ontdécouvert le monde.Editions Glénat(Grenoble), collectionHistoire maritime, avril 2015, 128 p. 19,5 x 25,8, grandformat, dessins àl’aquarelle, lexique

illustré, frise chronologique. 18 €.A travers une vingtaine de portraits de bateauxmythiques, l’auteur raconte l’histoire des explo-rations maritimes. Il embarque le lecteur et luifait partager la vie des aventuriers des mersqu’étaient les grands explorateurs, dontfaisaient partie, entre autres, ChristopheColomb et La Santa Maria (1492), La Pérouseet La Boussole (1785), Charles Darwin et LeBeagle (1825) et plus près de nous, Jean-LouisEtienne et sa goélette L’Antartica avec sesmissions en 1991 et 1996, elle-même devenueTara, pour l’expédition scientifique « TaraOcéans » depuis 2003.

nousavons lu

DE WEVER (P.). – LeBeau Livre de laTerre. De la formationdu système solaire ànos jours. Avec lacollaboration de J.-F. Buoncristiani.MNHN/ Dunod(Paris), novembre2014, 414 p. 18 x 21,5, photos en

couleur, réf., index, crédits photographiques.25,90 €.Quand vous ouvrez ce lourd recueil, vous êtesaussitôt immergé dans les temps géologiques,thème de l’ouvrage et trame de la table desmatières dans laquelle chaque temps estgratifié d’une petite phrase plus ou moinsrassurante : –4,5 milliards d’années. Et la lunefut ; –3,5 milliards d’années. Le paradoxe dusoleil froid, par exemple.L’histoire de la terre se reconstitue à partir deséléments qui ont subsisté : fossiles, indicateurschimiques, structures ; l’interprétation de ceux-ci peut varier au cours du temps en fonc-tion des connaissances acquises et des outilsdisponibles. L’accumulation des indices quelivrent les roches permet de reconstituer desenvironnements passés en des lieux précis.Après avoir bien mémorisé l’ « Echelle destemps géologiques », vous pourrez vousimmerger dans l’ouvrage. Deux cents grandesétapes y sont retracées avec clarté, introduiteschacune par un titre et un sous-titre explicites,chaque page de texte, concise et documentée,ayant en vis-en-vis une superbe photo, trèsévocatrice.Vous voyagerez a ins i de l ’Adéen,– 4,57 milliards d’années, au Phanérozoïque,de –541 millions d’années à aujourd’hui, etrevivrez aussi des événements récents, tels quele séisme de 2011 au nord-est du Japon, quis’est traduit par la catastrophe de Fukushima.Les perspectives qu’ouvre le dernier chapitresont inquiétantes : « Après avoir brûlé tout sonhydrogène (dans 5 milliards d’années) le soleilse dilatera et se transformera en géante rougequi calcinera notre planète, faisant s’évaporerles océans et fondre ses roches ».

j. C.

DROUIN (J.-M.). - Philo-sophie de l’Insecte.Science ouverte,éditions du Seuil (Paris),janvier 2014, 254 p.13,5 x 20,5, dont23 p. de notes ; réf.,index. 19,50 €. Lors d’une présenta-tion de son livre, l’au-teur s’est demandé silorsque l’on évoque la protection des

animaux sauvages, domestiquesou d’élevage, on ne devrait pas préciser le sujeten parlant de la protection des animaux« vertébrés à sang chaud », tant notre civilisa-tion est indifférente au sort des insectes inutile-

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Dans ce livre, d’un grand format, les dessins deJean-Benoît Héron, réalisés à l’aquarelle avecprécision et un réalisme absolument remar-quable, les textes assez courts et bien écritspoussent le lecteur à imaginer ou à chercher enquoi ces bateaux phéniciens, drakkars et autrescaravelles, galions et goélettes peuvent encorecharmer et faire rêver.Ingénieur de formation, Jean-Benoît Hérons’est lancé dans l’illustration en 1995. Il travaillepour divers grands éditeurs ainsi que pour diffé-rentes institutions comme le musée national dela Marine et le Centre des monuments histo-riques. Les dessins originaux de ce livre ont faitl’objet d’une exposition au musée de la Marineà Paris en décembre 2014.

m.-h. B.

MEUNIER (C.),RAYNAUD (J.-M.),MEUNIER (F.-J.). – Del’histoire naturelleaux sciences de lavie et de la terre.Editions ADAPT-SNES(Paris), 4e trimestre2014, 223 p. 15 x 21, préfacesGuillaume Lecointre,Annette Krakowski,annexes, bibliogra-

phie, publications. 11 €.Dans l’introduction de l’ouvrage, GuillaumeLecointre, chercheur systématicien, professeurau Muséum national d’histoire naturelle,Annette Krakowski, professeure agrégée ensciences de la vie et de la terre (SVT), informentle lecteur sur le parcours des « SVT » confron-tées à la pensée unique et conservatrice, d’oùun enseignement souvent bâclé, fait debatailles, d’échecs du passé, mais aussi d’avan-cées scientifiques. L’émergence du savoir estnaturaliste, les sens et l’affect forment l’appré-hension naturelle de la vie, mais l’appréhensionrationnelle de la vie est construite par l’ensei-gnement des sciences naturelles. ClaudineMeunier, Jeanne-Marie Raynaud, FrançoisJ. Meunier annoncent en ces termes leurdémarche naturaliste.Un premier chapitre donne un aperçu histo-rique des savoirs scientifiques et de leurs trans-missions dans le pourtour méditerranéen :savoirs polythéistes (Egypte pharaonique, Grèceet Rome antiques), savoirs monothéistes(origine, organisation, histoire du monderacontée dans la bible). Un deuxième chapitreest consacré à l’histoire de l’éducation scolaire :organisation du système scolaire, évolution descontenus avec la naissance de l’histoire natu-relle (1789-1802), le passage de l’histoire auxsciences naturelles (1848-1902), et les réformesde 1902 à 2000 (normalisation, embellie,déstabilisation). Le troisième chapitre est consacré à la placealéatoire de la discipline Sciences (physique,chimie, sciences naturelles) et aux résistancesau bien-fondé de la valeur éducatrice de cettediscipline.Au cours des deux siècles passés, l’enseigne-ment des sciences naturelles a été soumis à unealternance de progrès et de régressions.Aujourd’hui, les sciences naturelles fonttoujours l’objet d’un enseignement d’appoint.Abreuvé d’informations scientifiques etd’images catastrophiques, le citoyen n’a jamaisété aussi éloigné de la science en marche.Claudine Meunier et Jeanne-Marie Raynaud

sont professeures certifiées de sciences natu-relles, François-J. Meunier est zoologiste,agrégé de sciences naturelles, professeurémérite au Département des milieux et peuple-ments aquatiques au MNHN.Plusieurs réflexions des auteurs figurent notam-ment dans les annexes ou dans l’introductiondu livre et concernent la grippe A (H1N1), lamaladie de la vache folle, le créationnisme, laplace primordiale du Muséum national d’his-toire naturelle dans les recherches sur la biodi-versité, sur l’enseignement des sciences natu-relles et de la culture de l’histoire naturelle.C’est un ouvrage qui livre des écrits engagés ets’adresse à tous, aux naturalistes, aux ensei-gnants, aux étudiants, aux jeunes et auxparents.

j.-c. J.

RAJCAK (H.), LAVER-DUNT (D.). - PucesCircus. Actes SudJunior, octobre 2014,32 p. 26 x 35, dès5 ans. 16,50 €.Nous ne présentonsplus Hélène RAJCAKet Damien LAVER-DUNT. Les jeunesenfants et leursparents connaissent

déjà le Cahier de chimères ou les Petites etgrandes histoires des animaux disparus. LaSociété des Amis accompagne et recommandedepuis plusieurs années les publications de cesauteurs qui se renouvellent sans cesse et nousravissent, à chaque fois, dans un registre inédit.Ils récidivent dans la fantaisie et le délire imagi-natif avec Puces Circus. Un album très grand format pour observerle plus petit cirque du monde !Bienvenue au PLUS GRAND PETIT CIRQUE dumonde ! Seize artistes exceptionnels pour dixnuméros à couper le souffle, parmi lesquels :Béatrix la puce-canon, Céleste la funambule surfil à couper le beurre, Lili la dompteuse d’arai-gnées, Shakunti la puce fakir ensorceleuse delacets ou encore les soeurs Siphonoff, trapé-zistes de poche qui défient les lois de la gravité.Mini-artistes pour un album très très grandformat dans lequel chaque numéro est unescène avec une foule de personnages àobserver et de détails étonnants à découvrir. Enfin d’ouvrage, une double page “documen-taire” sur l’histoire des cirques à puces.

y. C.

RAFFAËLLI (J.). – Lesurodèles du monde.2e édition, préfaced’Alain Dubois,Penclen édition, 2013,480 p. 18,5 x 28,1 500 photos encouleur, 138 cartes,glossaire, bibliogra-phie, index. 80 €.Des dizaines d’espè-ces d’amphibiensdisparaissent chaque

année du fait de l’ex-pansion des activités humaines. Le bouleverse-ment de l’habitat est le problème majeur, lesparasites, les pratiques de la médecine tradi-tionnelle contribuent à leur disparition ainsi quela consommation et le commerce terrariophile.

Jean Raffaëlli, un passionné parti d’uneconnaissance pratique des urodèles et de leurbiologie sur le terrain et en captivité, a écrit unevraie et riche encyclopédie où figurent quelque850 formes de tritons et de salamandres.Plus d’un quart de ces espèces et sous-espècesd’urodèles connues dans le monde sont main-tenues en captivité par Jean Raffaëlli et peuventfaire l’objet d’une réintroduction dans le milieunaturel, éventuellement restauré, pour ce quiconcerne les tritons et salamandres menacésd’extinctions.Dans l’ouvrage, chaque animal est scrupuleuse-ment décrit comme l’est son lieu d’existence.Les constats de reproduction en captivité sontrépertoriés et quelques généralités sur le main-tien captif des urodèles sont dispensées. Deséléments d’information scientifique (taxo-nomie, biologie, écologie) sont exposés.La valeur scientifique et morale de l’auteur estmise en exergue par Robert Thorn, membre del’Institut Grand-ducal du Luxembourg,correspondant du Muséum national d’histoirenaturelle de Paris, décédé en décembre 2012,auteur de la préface de la première édition etpar Alain Dubois, professeur au laboratoire desReptiles et Amphibiens au MNHN.

j.-c. J.

ANGLADE (J.-Ph), LE DRIANT (F.). –Orchidéessauvages. EditionsGlénat (Grenoble),collection lesmosaïques nature,avril 2015, 128 p.12 x 15, photosen couleur deFranck Le Driant,carnet de terrain,

glossaire, index des noms communs et scienti-fiques. 10,50 €.Les orchidées aujourd’hui populaires et accessi-bles s’affichent dans nos intérieurs, mais restentbien souvent synonyme de plante exotique.Pourtant, pas moins de cent soixante espècesd’orchidées sauvages s’épanouissent aussi enFrance et restent méconnues du grand public.Qu’il s’agisse de l’orchis grenouille, l’ophrysjaune ou la spiranthe d’automne, chacune ason charme propre et vaut la peine d’êtredécouverte pour ensuite contribuer à sa protec-tion.Ce guide présente quarante espèces d’orchi-dées sauvages de France avec présentation del’espèce, description, espèces voisines, confu-sions possibles et écologie. Une fiche tech-nique, avec le nom scientifique, la période defloraison, les habitats, l’altitude, la fréquence etla répartition, le statut de protection ainsiqu’une photographie rapprochée des fleurs etun dessin en couleur de la plante entière,permet de reconnaître plus aisément l’orchidéedans la nature. En fin d’ouvrage, trois petits chapitres détaillentles façons d’observer et de reconnaître lesorchidées sauvages, comment les photogra-phier et à quelle période. Puis, un carnet deterrain permet de consigner toutes ses observa-tions. De format pratique, avec une couverturesouple et plastifiée ce guide, à n’en pas douter,sera dans les poches ou dans le sac des randon-neurs.

m.-h. B.

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Adhésion / renouvellement à la Société des Amis du Muséum M., Mme : ........................................................................................ Prénom : ...................................................

Date de naissance (12-25 ans seulement) : ............................ Type d’études (étudiants) : ...................................

Adresse : .................................................................................................Tél. : ...................................................

Courriel : .............................................................................................. Date : ...................................................

Cotisations* : Enfants, 3-12 ans, 20 € - Jeunes et étudiants, 12-25 ans, 25 € (sur justificatif pour les étudiants)Titulaires 42 € - Couples 70 € - Donateurs à partir de 80 €

Mode de paiement : Chèque postal CCP Paris 990-04 U.en espèces Chèque bancaire

* Tarifs applicables à partir de septembre 2014

Société des Amis du Muséum national d’histoire naturelle et du Jardin des plantes57 rue Cuvier,75231 Paris Cedex 05

Fondée en 1907, reconnue d’utilité publique en1926, la Société a pour but de donner sonappui moral et financier au Muséum, d’enrichirses collections et de favoriser les travauxscientifiques et l’enseignement qui s’yrattachent.

Président : Jean-Pierre GascSecrétaire général : Bernard FrançoisTrésoriers : Christine Sobesky et Paul VarotsisSecrétaire : Ghalia Nabi

Secrétariat ouvert de 14h à 17h30sauf dimanche, lundi et jours fériésTél. /fax : 01 43 31 77 42Courriel : [email protected] : www.mnhn.fr/amismuseum

Directeur de la publication : J. Collot

Rédaction : Marie-Hélène Barzic,Jacqueline Collot, Jean-Claude Juppy,Gérard Faure (Espace Jeunes)

Bulletin : abonnement annuel hors adhésion : 18 € - Numéro : 5 €

La société vous propose :– des conférences présentées par desspécialistes le samedi à 14h30,– la publication trimestrielle « Les Amis duMuséum National d’Histoire Naturelle » et sonsupplément “L’Espace Jeunes”,– la gratuité des entrées à la ménagerie, auxgaleries permanentes et aux expositionstemporaires du Muséum national d’histoirenaturelle (site du Jardin des Plantes),– un tarif réduit dans les autres dépendancesdu Muséum, à l’exception du Parc zoologiquede Paris.

En outre, les sociétaires bénéficient d’une remise de 5% à la librairie Bedi Thomas,28, rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005 Paris -Tél. : 01 47 00 62 63.

Les Amis du Muséum bénéficient désormaisd’une remise de 35% sur les ouvragesédités par les « Publications scientifiquesdu Muséum ». Consultez la liste des ouvragesparus sur le site internet du Muséum.Choisir « collection » et en haut à droite « titresparus ». http://www.mnhn.fr/pubsciTél. : 01 40 79 48 05.

La Société des Amis sur Internet :Société des amis du Muséum National d'HistoireNaturelle

https://fr-fr.facebook.com/amisdumuseum

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Societe_des_Amis_du_Museum_national_dHistoire_naturelle_et_du_Jardin_des_Plantes

Les opinions émises dans cette publication n’engagent queleur auteur

ISSN 1161-9104

Programme des conférences et manifestations de la rentrée 2015* Amphithéâtre d’Entomologie, 43/45, rue Buffon, 75005 Paris / ** Lieu à préciser

OCTOBRESamedi 3 à 14h30 * Les rescapés du Gondwana : premier bilan, par Christophe DAUGERON, Eric GUIBERT et Cyrille D'HAESE, enseignants-chercheurs et chercheur, UMR 7205, MNHN/CNRS/UPMC/EPHESamedi 10 Fête de la science.Samedi 17 à 14h30 ** Bâtons percés et fabrication des cordes au Paléolithique supérieur,par Eric GONTHIER, maître de conférences au MNHN.

Le legs à la Société des Amis du Muséum

Pour toute question ou information,vous pouvez contacter le Président, le

Secrétaire général ou le Trésorier

Tél./Fax 01 43 31 77 42 Courriel : [email protected]

Une journée à Chaumont-sur-Loire

La Société des Amis vous propose de passer unejournée au Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire, le samedi 26 septembre 2015.

Le voyage s'effectuera par autocar au départ du Jardin des Plantes (200 km, soit environ 2h30 àl'aller et au retour). Cette annonce a déjà été faite parcourriel le 20 mai dernier et une trentaine d'adhérentsa déjà exprimé son intention de participer.

Avec 40 inscrits, le coût par personne serait de l'ordrede 35 à 40 € (tout compris sauf le repas).

ou www.mnhn.fr/fr/enseignement-formation/formation-continueou le secrétariat des Amis du Muséum : 01 43 31 77 42 / [email protected]

Cours de dessin au Muséum

Pour la deuxième année, le Muséumpropose, avec le soutien des Amis, un

cours de dessin animalier pour les jeunes àpartir de 11 ans et jusqu'à 15 ans.

Les cours se déroulent le samedi ou ledimanche matin à la Ménagerie et

plusieurs techniques sont abordées :crayon, encre, couleur…

Pour toutes informations et inscriptions,veuillez contacter dès maintenant

le 01 40 79 56 87 /[email protected] Des

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