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Ministère de la culture et de la communication 3, rue de Valois 75033 Paris Cedex 01 www.culture.fr LA LETTRE D’INFORMATION Ministère de la culture et de la communication N° 120 - mensuel - novembre 2004 ISSN 1255 - 6270 Dossier : Le budget 2005 de la culture et de la communication en hausse de 5,9 % Le cirque de l’Académie Fratellini a accueilli le 18 octobre les Entretiens du spectacle vivant © François Tomasi/MCC. LES ENTRETIENS DU SPECTACLE VIVANT DONNENT LA PAROLE AUX ARTISTES ET TECHNICIENS

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Ministère de la culture et de la communication

3, rue de Valois75033 Paris Cedex 01

www.culture.fr

LA LET TRED’INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

N° 120 - mensuel - novembre 2004

ISSN 1255 - 6270

Dossier :Le budget 2005 de la culture et de lacommunication enhausse de 5,9 %

Le cirque de l ’Académie Fratellini a accueilli le 18 octobre les Entretiens du spectacle vivant © François Tomasi/MCC.

LES ENTRETIENS DU SPECTACLEVIVANT DONNENT LA PAROLE AUX ARTISTES ET TECHNICIENS

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2/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION30 janvier 2001

Directeur de la publication : Henri Paul Rédacteur en chef : Paul-Henri DoroComité de rédaction : Jacques Bordet, Em-manuel Boutier, Marc-Antoine Chaumien,Robert Fohr, Xavier Froment, Nicole Gasser,Anne Laborde, Martine Lehmans, Vincent Lo-renzini, Bertrand Maillols, Héléna DosSantos.Conception graphique : Jeanne VerdouxMaquettiste : Emmanuel Boutier Impression : PLB CommunicationN° de commission paritaire : 1290 AD, nouvelle sérieTirage : 31 000 exemplaires 0,30 s le numéro Pour recevoir la lettre d’information :Adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication3, rue de Valois, 75033 Paris Cedex 01 Fax : 01 40 15 81 72 internet : http://www. culture. gouv. fr

Dossier

SOMMAIRE

Dossier Page 7Le budget 2005 du ministère de laculture et de la communication enhausse de 5,9 %

ActualitésPage 4Grenoble tourne une nouvelle pagede son histoire culturelle

Page 5Renaud Donnedieu de Vabres donnele coup d'envoi de l’Année de laFrance en Chine

Page 6Le crédit d’impôt et l’exportationdes programmes audiovisuels sontau centre du MIPCOM

Page 15Port-Royal reconstitué grâce à unedonation

Page 16Les PME inaugurent un nouveautype de mécénat

PortraitPage 20Eric Lapierre : « La Chine, la qualitéarchitecturale, la ville »

En prélude à ladiscussionparlementaire surl’avenir du spectaclevivant et dans leprolongement desdébats organisés lorsdes festivals d’été,Renaud Donnedieu deVabres a organisé le 18octobre à l’AcadémieFratellini à Saint-Denis, les Entretiens duspectacle vivant. Aveccette journée, RenaudDonnedieu de Vabres asouhaité « donner laparole aux artistes ettechniciens afin de pré-parer ensemble les évo-lutions nécessaires àleurs métiers ».

Afin de « bâtir un système défi-nitif pour l ’emploi », RenaudDonnedieu de Vabres a ouvertles Entretiens du spectacle vivantà toutes les personnes con-cernées : artistes, professionnelset élus de la culture, parlemen-taires, élus des collectivités territoriales, organisations pro-

LES ENTRETIENS DU SPECTACLEVIVANT DONNENT LA PAROLE AUX ARTISTES ET TECHNICIENS Lors des débats, Renaud Donnedieu de Vabres a voulu préparer les évolutions de ces métiers

fessionnelles et syndicales, chefsd’entreprises, responsables po-litiques et administratifs et journalistes. Ils ont aussi reçu lavisite de deux ministres en finde journée : Gérard Larcher,ministre délégué aux relationsdu travail, et Laurent Hénard,

secrétaire d’État à l’insertionprofessionnelle sont venus écou-ter les débats. Tous ont trouvél’occasion d’évoquer les diffé-rents aspects des métiers duspectacle, depuis les artistes jus-qu’aux techniciens. « Cette jour-née, a souligné Renaud Donne-

Renaud Donnedieu de Vabres lors des Entretiens du spectacle vivant © François Tomasi/MCC.

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3/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Les « Entretiens » : prises de parole

10h00 De la formation et de la transmission Avec Brigitte Asselineau (danse),Jacques Benyeta (technique), Mathurin Bolze (cirque), Odile Duboc(danse), Jean-François Heisser (mu-sique), François Jeanneau (musique),François Leroux (musique), CatherineMarnas (théâtre), Pauline Sales(théâtre), Clothilde Vayer (danse).Modérateur : Arnaud Laporte, journaliste à France Culture

14h30 De la création et des publics Avec Philippe Albaric (technique),Charles Cré-ange (danse), EmmaDrouin (rue), Emmanuelle Haïm (musique), Philippe Hurel (musique),Béatrice Massin (danse), StéphaneOlry (théâtre), le Quartet buccal(chanson), Christiane Véricel (théâtre).Modérateur : Bruno Frappat, directeurde la rédaction de La Croix

17h30 De l’institution et des réseaux Avec Stéphanie Aubin (danse), BernardKudlak (cirque), Patrick Le Mauff(théâtre), Michel Maurer (technique),Mourad Merzouki (danse), PhilippeNahon (musique), Charlotte Nessy(musique), Bruno Schnebelin (arts dela rue).

PROPOSITIONS POUR PRÉPARER L’AVENIR DU SPECTACLE VIVANTLa crise générée par la réforme du régime d’indemnisation du chômage pour les intermittents du spectacle a été le révélateur dedifficultés pour l’ensemble du secteur du spectacle vivant. Celles-ci,paradoxalement, concernent un univers riche et d’une vitalité exceptionnelle, et relèvent plutôt d’une forme de crise de croissanceou d’une étape difficile mais dynamique de son devenir. Dans cecontexte, la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et desspectacles (DMDTS) du ministère de la culture et de la communica-tion a élaboré, pour le soumettre à la discussion de tous lespartenaires et acteurs concernés, un document de travail qui trace,pour les années à venir, une feuille de route en forme de constat partagé et de préconisations opérationnelles. C’est l’esprit de ce document, intitulé Propositions pour préparer l ’avenir du spectaclevivant qu’il faut lire comme une contribution pour susciter le débaten vue d’une refondation concertée des politiques publiques de soutien à ce secteur décisif pour la vitalité culturelle de notre pays.

Pour consulter ce document : www.culture.gouv.fr

dieu de Vabres à l’issue des en-tretiens, correspond à ce que je souhaitais : un moment d ’écoute,d’échange libre, qui dépasse la seulequestion de l’assurance chômage ».

Formation, création, diffusionTrois grands thèmes ont été eneffet abordés par les artistes etles techniciens sur la base durapport élaboré par la Directionde la musique, de la danse, duthéâtre et des spectacles(DMDTS) du ministère de laculture et de la communicationintitulé Propositions pour prépa-rer l ’avenir du spectacle vivant etqui se situe dans le prolonge-ment du rapport de Bernard Latarjet qui dressait un état deslieux du spectacle vivant (voirL.I. n° 112).Concernant la formation pro-fessionnelle, plusieurs interve-nants ont accueilli avec réservele principe d’un diplôme natio-nal pour les métiers de la danse,de la musique et du théâtrecontenu dans le rapport de laDMDTS. Mais tous ont insistésur l’importance de l’enseigne-ment artistique à l’école, essen-tiel notamment pour renouve-ler les publics. Certains artisteset techniciens ont expliqué queles heures de formation qu’ilsdonnent ne sont pas comptabi-lisées dans le décompte de leurs heures de travail pour les ASSEDIC. Dans son rapport,la DMDTS « invite les parte-naires sociaux » à les prendre encompte. Après les débats sur lacréation et les publics et sur lesinstitutions et les réseaux de diffusion des œuvres, RenaudDonnedieu de Vabres a réponduaux craintes concernant le main-tien du régime de l’intermit-tence : « il n’est pas question desupprimer ce système car il est né-cessaire à la création ».

CalendrierLe ministre a également an-noncé les deux prochaines étapesde son calendrier : le 3 no-vembre, le rapport de Jean-PaulGuillot sur un nouveau systèmed’assurance chômage doit luiêtre remis et le 7 décembre auralieu à l’Assemblée nationale ledébat d’orientation sur la cul-ture. En tout état de cause, « cene sera pas la jungle ou le néantau 1er janvier 2005 [échéance dufonds provisoire spécifique misen place par le gouvernement],a-t-il ajouté. Il y aura soit unsystème définitif, si nous y sommesprêts, soit un système provisoire. Iln’y aura pas de no man’s land ».

La parole est donnée aux artistes et techniciens lors de ces rencontres © François Tomasi/MCC.

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4/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Après six ans detravaux, Grenobleretrouve un « établis-sement phare pour lacréation, la productionet la diffusion cultu-relles » a indiquéRenaud Donnedieu deVabres le 17 septembreen inaugurant lanouvelle formule de laMaison de la Culture,rebaptisée MC2.

En donnant le coup d’envoi dela Maison de la Culture de Gre-noble, le 13 février 1968, AndréMalraux indiquait que « la pre-mière raison d’être de cette Mai-

son est que ce qui se passe d’essen-tiel à Paris doit se passer en mêmetemps à Grenoble ». Aujourd’hui,près de quarante ans après,ce lieu « emblématique », selon Renaud Donnedieu de Vabres,tourne une nouvelle page de sonhistoire. « Exemplaire de l’enga-gement conjoint de l ’État et descollectivités territoriales de propo-ser, dans un même élan, le plushaut niveau d’exigence artistiqueà la portée de tous », fait de Gre-noble l’égal des grandes capi-tales européennes culturelles etdevient un « véritable symbole dela vitalité de la décentralisationculturelle ». Le coût global pourla réhabilitation du bâtiment,due à l’architecte AntoineStinco, s’est élevé à 38 Ms, dont40 %, soit 15,63 Ms, sont dusau ministère de la culture et de

la communication et le reste auxcollectivités locales.Un lieu pluridisciplinaireSeul lieu en France à réunir enson sein un Centre chorégra-phique national (dirigé par Jean-Claude Gallotta), un Centredramatique national (dirigéLaurent Pelly) et un ensemblemusical (les Musiciens duLouvre-Grenoble dirigés parMarc Minkowski), la MC2 estun véritable lieu pluridiscipli-naire dirigé par Michel Orier oùtous les arts du spectacle vivantpeuvent dialoguer entre eux etavec le public. Les équipementsnécessaires à ce dialogue ont étécréés : un auditorium de 1 000places, une grande salle de 1 050places, une petite salle qui gardeun rapport convivial, une sallede création de 700 m2, un stu-dio de répétition pour le théâtreet un studio d’enregistrement.Ce renouveau de l’outil culturels’accompagne aussi de la volontéde mieux intégrer la MC2 dansla ville en l’ouvrant sur les quar-tiers voisins. Afin que les gre-noblois s’approprient ce lieu, laMC2 a procédé, lors de sa réou-verture, à trois jours d’accès libreoù les spectateurs ont pu dé-couvrir entre autres animations,aussi bien un opéra baroque, IlTrionfo del Disingno de Haen-del qu’un concert à deux voixd’Alain Bashung et Christophe,filmé en direct par la vidéasteDominique Gonzalez-Foerster.

MC2Maison de la culture de Grenoble4, rue Paul Claudel - BP 244838034 Grenoble Cedex 02. Renseignements et réservations : Tél. : 04 76 00 79 00

LE THÉÂTRE DE LA CITÉINTERNATIONALE ROUVRE SES PORTESAfin de mieux répondre à samission d’origine qui est de« vivre ensemble la diversité cul-turelle », le Théâtre de la Citéinternationale, dirigé avec dy-namisme par Nicole Gautier, arouvert ses portes le 17septembre après trois ans detravaux. Inauguré en 1936, il aété réalisé par l’architecte J.F.Larson qui avait fait de sonauditorium une véritable sallepolyvalente. Pour sa réhabilita-tion, ses équipements ont étémodernisés et l’accent a étémis sur une différenciation desespaces, grâçe à une meilleurearticulation entre les troissalles historiques qui en fontun lieu unique à Paris. Le coûtglobal des travaux s’élève à8,6 Ms dont une participationfinancière du ministère de laculture et de la communicationde 3,4 Ms.

Théâtre de la Cité internationale,17, boulevard Jourdan, 75014 ParisRéservations : 01 43 13 50 50

GRENOBLE TOURNE UNE NOUVELLEPAGE DE SON HISTOIRE CULTURELLELa Maison de la Culture de Grenobleest rebaptisée « MC2 »

LA MC2 EN CHIFFRESBudget annuel : 6,5 MsNombre de représentations en 2004-2005 : 247Nombre de créations en 2004-2005 : 9(pour 52 représentations)Nombre de spectacles coproduits en 2004-2005 : 2(pour 15 représentations)

La MC2 de Grenoble © Guy Delahaye

© D.R.

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5/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

« Un pont entre nos deux peupleset entre nos deux cultures » : c’estainsi que Renaud Donnedieu deVabres a salué, le 14 octobre, lelancement de l’Année de laFrance en Chine. Il s’est notam-ment rendu à Pékin, à Hong-Kong et à Shanghaï où s’esttenue le 15 octobre la 7e réuniondu Réseau international despolitiques culturelles (RIPC)sur la diversité culturelle.

En se rendant en Chine du 9 au15 octobre, avec le président dela République, Jacques Chirac,Renaud Donnedieu de Vabres adonné les trois coups de l’Annéede la France en Chine. Il a aussirelancé les discussions surl’adoption d’une convention in-ternationale placée sous l’égidede l’UNESCO portant sur la diversité culturelle.

Manifestations en tous genresAssociant créations et traditions,le ministre de la culture et de lacommunication a présenté leprogramme de l’Année de laFrance en Chine témoignant dela diversité de la culturefrançaise. Plus d’une cinquan-taine d’événements seront eneffet proposés au public chinoisdepuis « le fameux Groupe F, quivient de faire l ’ouverture de JeuxOlympiques d ’Athènes jusqu’auBallet de l ’Opéra de Paris en sep-tembre 2005, en passant par unspectacle lyrique extraordinaire,Les Paladins de Jean-PhilippeRameau et la grande expositionsur les Trésors des Impression-nistes » a souligné Renaud Don-nedieu de Vabres le 14 octobre.Du concert de Jean-Michel Jarre

au cœur de la Cité interdite àPékin au prêt par le CentrePompidou du rideau de scèneréalisé par Picasso en 1917 pourle ballet Parade de Cocteau etSatie à l’International FinanceCentre de Hong Kong, les ma-nifestations se succèderont jus-qu’à fin 2005.Côté création contemporaine etnumérique, lors de son étape àShanghai, Renaud Donnedieude Vabres a inauguré le Festivalf2004@shanghai et l’ouverturede « La Fabrique », une rési-dence artistique. « En ce lieu, a-t-il souligné, les artistes réunis in-carnent l ’un des projets les plusoriginaux de cette Année : un véritable festival du XXIe siècle ».

Vers une convention sur ladiversité culturelleSecond volet de son déplace-ment en Chine, le ministre de laculture et de la communicationa rencontré les différentes auto-rités chinoises, notamment SunJiazheng, son homologue chi-nois. Lors de la réunion RIPC,qui s’est tenue à Shanghaï le15 octobre, il a constaté que laChine était favorable à l’élabo-ration d’une convention in-ternationale sur la diversité culturelle dans la cadre del’UNESCO. Véritable instru-ment juridique au service despays qui voudraient préserverleur identité culturelle, ce pro-jet pourrait être adopté en 2005.Il faut que « cette convention sesitue au minimum sur le mêmepied d’égalité que les autres traités,a souligné Renaud Donnedieude Vabres. Il faut lui donner unechance de dire le droit si une

atteinte est portée à la diversitéculturelle ».

Un « effort exceptionnel » pourle cinéma françaisPar ailleurs, le ministre a signéle 10 octobre à Pékin avec XuGuang Chun, ministre d’État àl’administration de la radio, ducinéma et de la télévision(SARFT), un accord de coopé-ration cinématographique entrela Chine et la France. Destiné àrenforcer les liens cinématogra-phiques entre les deux pays, tantau niveau des institutions quedes professionnels dans les do-maines de la production et de ladistribution, de la formation etdu patrimoine, l’accord prévoitégalement qu’ils unissent leursefforts en matière de lutte contrela piraterie audiovisuelle. Il re-présente « un effort exceptionnelen faveur de la promotion ducinéma français » a rappelé Re-naud Donnedieu de Vabres, sou-lignant que sur les « vingt filmsétrangers autorisés de diffusion parla Chine », la France « est passée

à quatre, augmentant ainsi notrequota ». Après l’Afrique du Sud,la Corée du Sud et Cuba, c’estle quatrième accord de coopé-ration signé par la France.

Pour tous renseignements : www.culture.fr www.f2004.com

LE CENTRE POMPIDOU CANDI-DAT POUR OUVRIR UN MUSÉEA HONG KONGAlors que le Centre Pompidouprésente pour l’Année de laFrance en Chine pas moins de quatre expositions dontNouvelles Vagues, un panoramade l’art contemporain français,il a annoncé le 11 octobre sacandidature pour la conception du musée d’art moderne quiouvrira d’ici 2012 sur WestKowloon Cultural District(WKDC), un espace de 40hectares face à l’île de HongKong. Renaud Donnedieu de Vabres a apporté son « sou-tien » à cette candidature, assu-rant que ce musée serait unlieu « d’accueil et de réceptionpour les jeunes talents chinois ».

InternationalRENAUD DONNEDIEU DE VABRESDONNE LE COUP D’ENVOI DE L’ANNÉEDE LA FRANCE EN CHINE

© D.R.

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6/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Après le Rendez-Vousde Saint-Tropez quis’est tenu du 6 au 10septembre et a indiquéune amorce de reprisedes exportations deprogrammes télévisuelsfrançais, le Marchéinternational descontenus audiovisuels,le MIPCOM, s’est tenu à Cannes du 4 au 8octobre. RenaudDonnedieu de Vabres y a présenté troismesures « en faveur de l’audiovisuel ».

Pour sa vingtième édition, leMarché international des pro-grammes audiovisuels (MIP-COM) a été l’occasion d’in-tenses échanges de produits etde services mais aussi d’idées etde réflexions, notamment sur lesévolutions technologiques, lavidéo, le câble et les satellites.En matière de programmes, « ily a un « label France », label dequalité et de diversité » a soulignéRenaud Donnedieu de Vabresdans son discours de clôture enprésentant le « premier train demesures en faveur de l ’audiovi-suel » qu’il compte mettre enplace dès 2005. Au programme :le crédit d’impôt, le soutien à lacréation de fonds régionauxd’aide à la production, la miseen place d’un fonds pour la créa-tion audiovisuelle innovante.

34 Ms de crédit d’impôt« Le crédit d ’impôt, comme les

aides régionales, sont destinés à re-donner du dynamisme à la locali-sation sur le territoire français desproductions » a précisé le mi-nistre. Nous sommes riches denotre expertise technique danstous les métiers de la produc-tion. « Nos industries techniques,nos auditoriums, nos studios, nosentreprises de location de matérielset de prestations techniques offrentdes compétences de très haute qua-lité », notamment dans « la post-production et les effets spéciauxnumériques ». Face au coût im-portant de ces industries tech-niques, « 34 Ms de crédit d’impôtseront consacrés en 2005 à la pro-duction audiovisuelle ». « L’aideà la création innovante que je met-trai en place dès 2005 favoriserale développement de cet esprit créa-tif, a poursuivi Renaud Donne-dieu de Vabres. Ainsi, le fondspour la création audiovisuelle in-novante sera doté dès 2005, de4 Ms, et contribuera au finance-ment des œuvres les plus ambi-tieuses ».

Exportation des programmesConcernant l’exportation de cesprogrammes, il a ajouté qu’ilsoutenait les « atouts » de la pro-duction audiovisuelle françaiseen Europe et dans le monde. « Jesuis résolu à lutter contre les délo-calisations et je veux aussi à fairede la France une terre d ’accueil.Je me réjouis que des fictions télé-visées étrangères soient tournées enFrance. La Commission nationaledu film France et son réseau decommissions régionales ont un rôletrès important à jouer dans cetteperspective. Elle est un véritableoutil au service de tous ceux quiveulent tourner en France », a-t-il poursuivi.

LA REPRISE DES EXPORTATIONS AUDIOVISUELLES RASSURENT LE 10e RENDEZ-VOUS DE TV FRANCE INTERNATIONALOrganisé par « TV France International » (TVFI), le Rendez-Vouss’est tenu à Saint-Tropez du 6 au 10 septembre. En dix ans, la mani-festation s’est imposée comme l’événement phare de l’exportationfrançaise dans le calendrier des grands marchés de programmes audiovisuels. Lors du Rendez-Vous de Saint-Tropez, les résultats desexportations françaises de programmes de télévision pour l’année2003 ont été présentés. Ils ont indiqué une amorce de reprise. Aprèsune année 2002 difficile, les apports étrangers à la production audio-visuelle (ventes, préventes et coproductions) ont effet augmenté defaçon significative (+3,8 % en 2003). Tel est le principalenseignement de l’étude Les composantes internationales de la produc-tion française, le rapport annuel préparé par TVFI et l’Institut natio-nal de l’audiovisuel (INA) en collaboration avec le Centre nationalde la cinématographie (CNC) et la Direction du développement desmédias (DDM). Le rapport complet sera disponible en décembre.L’animation confirme une fois encore sa première place dans les apports étrangers, avec 36 % des ventes, malgré un recul en 2003.La fiction voit ses coproductions progresser très fortement (45,4 Ms

contre 31 Ms en 2002). Cette augmentation s’explique en grandepartie par le retour de séries longues en coproduction avec des parte-naires anglo-saxons. Notons enfin l’augmentation importante desjeux qui passent de 4,4 Ms en 2002 à 10,1 Ms, dépassant ainsi labarre symbolique des 10 Ms en 2003. S’ajoutent à ces chiffres lesecteur de la vidéo et du DVD dont les ventes peuvent être estiméesà plus de 10 Ms, ce qui représenterait 15 % du total des ventes réalisées en 2003.

Pour en savoir plus : une synthèse de l'étude Les composantes internationalesde la production française est disponible sur : www.ina.fr ; www.tvfrance-intl.com et www.cnc.fr

LE CRÉDIT D’IMPÔT ET L’EXPORTATIONDES PROGRAMMES AUDIOVISUELSSONT AU CENTRE DU MIPCOM

© Cathy Berg

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N° 120 - mensuel - novembre 2004

DOSSIER

BUDGET 2005

Dans un contexte budgétairetendu, Renaud Donnedieu deVabres a présenté le 22 sep-tembre un budget en haussecomptable de 5,9 %, soit,à périmètre constant parrapport à 2004, une augmen-tation de 6,5 %. « Le budgetexprime d’abord une politique,a souligné le ministre, c’est àdire une vision stratégique,une ambition collective, pourla culture et de la communi-cation ». Aux côtés de l’effortimportant consacré au spec-tacle vivant et au patrimoine,Renaud Donnedieu de Vabresveut promouvoir la diversitéculturelle « pour construire

l’Europe de la culture ». « Telest l’enjeu de la promotion dela diversité culturelle, dont jesuis l’un des missi dominici, a-t-il poursuivi : elle seraconsacrée l’an prochain àl’adoption, souhaitée vigou-reusement par la France, d’uneconvention internationale ».Parmi les autres axes quianiment son ambition, leministre de la culture et lacommunication veut « jeterdes ponts et créer des liens »entre Paris et les régions, entrela création et le patrimoine etentre l’ensemble des acteursdu monde culturel et tous lespublics.

7/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

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8/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

1) Un budget prioritaire en 2005 dans un contexte budgétaire tendu :2 787,44 Ms en 2005 contre 2 632,70 Ms en 2004, soit + 5,9 %Le projet de budget 2005 du ministère progressera de + 5,9 % en DO+CP (+ 6,5 % àstructure constante 2004), ce qui représente une augmentation de 155 Ms parrapport à 2004. En DO+AP à structure constante, la progression s’établit à 1,5 %par rapport à 2004.

2) Un effort important en faveur du spectacle vivant : 753 Ms sontconsacrés à ce secteurConformément aux engagements du printemps en faveur du spectacle vivant, letotal des moyens (crédits d’intervention, de fonctionnement ou d’investissementdes établissements publics), consacré au domaine du théâtre, de la danse, de lamusique et du spectacle vivant dans son ensemble sera en 2005 de 753 Ms et per-mettra de mettre en place le plan pour le spectacle vivant.

3) Une augmentation de plus de 10 Ms en autorisations de programmeau profit du patrimoine monumentalLe plan pour le patrimoine monumental lancé en septembre 2003 par le gouverne-ment connaît sa deuxième année d’application. Il s’accompagne d’une montéedes crédits de paiement de près de 25 %, soit 110 Ms qui seront investis danstoutes les régions.

4) Une augmentation des interventions pour le développement culturelLa progression des crédits d’intervention est de + 30 Ms en 2005 par rapport à la

Architecture et patrimoineLe budget consacré au patrimoine et à l’architecture s’élève à387,1 Ms.

Le patrimoine monumentalConformément au plan national pour le patrimoine, les moyensdisponibles augmentent de 10,4 Ms soit + 4 % par rapport à 2004.Les crédits de paiement augmentent quat à eux de plus de 25 Ms.Ils permettront au ministère de la culture de poursuivre la réformeconsistant à confier aux collectivités territoriales et aux proprié-taires privés la responsabilité de ces opérations qui seront alorsengagées avec le soutien de l’État. Par ailleurs, les dotations réservéesà l’entretien des monuments historiques appartenant à l’État,passent de 18,3 Ms à 18,6 Ms soit une augmentation de 0,3 Ms

qui correspond à la prise en compte d’une partie de l’évolution del’indice du bâtiment, référence adoptée en matière de travaux surles monuments historiques.

L’architecture• Les écoles d’architecture : Le budget de fonctionnement des écolesbénéficie d’une augmentation de près de 1 Ms par rapport à l’andernier et 3 Ms supplémentaires viennent abonder les subventionsd’investissement accordées aux écoles. Elles traduisent la prise encompte des priorités suivantes : l’accompagnement de la réformedes études (0,5 Ms de mesures nouvelles) ; l’amélioration des

moyens du fonctionnement courant : les écoles de Lille, Versailles,Grenoble et Saint - Etienne sont concernées par cette mesure nou-velle d’un montant global de 458 600 s ; la dotation des subven-tions d’investissement accordées aux écoles est en forte augmen-tation de 2 Ms en 2004 à 5 Ms en 2005 ; la poursuite duprogramme de réhabilitation et d’extension des écoles d’architec-ture permettra de mener à bien les travaux des écoles de Paris-Valde Seine ( Masséna), Paris-Belleville (Diderot), Nantes et Ver-sailles, Clermont, Saint Etienne et Lyon.

• Les architectes consultants : L’enveloppe globale sera ainsi aug-mentée de 100 000 s (total : 1 Ms) pour améliorer le taux de ré-munération des professionnels des Conseils en architecture, urba-nisme et environnement (CAUE) qui conseillent les particulierscomme les petites communes dans leurs projets.

• La Cité de l’architecture et du patrimoine : La Cité de l’archi-tecture et du patrimoine, créée en juillet 2004, bénéficiera d’unesubvention de 11,1 Ms. La politique d’acquisition de l’établisse-ment pourra être développée à partir d’une dotation de 1,6 Ms.Les travaux d’aménagement du Palais de Chaillot se poursuivrontafin de permettre l’installation de la Cité à la fin de 2005 : ils serontdotés de 4,5 Ms et une enveloppe de 0,5 Ms est réservée pour larestauration des collections de moulages et de peintures.

LES CHIFFRES CLÉS 2005 :

© D.R.

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UN BUDGET EN HAUSSE DE 5,9 %

loi de finances initiale 2004, passant de 817 Ms à 847 Ms.

5) La parité est quasiment respectée entre investissements réalisésà Paris/Ile-de-France et ceux réalisés en région : 52 % contre 48 %En 1997, la proportion était de 26,18 % au profit des régions et de 73,82 % au pro-fit de Paris et de la région Ile-de France. Le mouvement de rééquilibrage en faveurdes régions s’est ainsi accentué depuis 2002. L’année 2004 était exceptionnelle :la part réservée aux régions était la plus forte depuis les 10 dernières années. En2005, les opérations réalisées en Ile de France et celles en région représentent au-jourd’hui chacune près de la moitié.

6) Le livre et la lecture seront également prioritaires : + 2,7 % parrapport à 2004, soit près de 8,4 Ms de moyens nouveaux au totalLes crédits d’intervention en faveur du livre et de la lecture seront accrus de +7,8 Ms permettant de prendre en compte l’impact de la réforme du droit de prêtmais également le fonctionnement des bibliothèques en région. Des crédits d’in-vestissement nouveaux permettront la mise en sécurité et en sûreté des bâtimentsde la Bibliothèque nationale de France.

7) L’enrichissement des collections de l’État : des moyensconsolidés à hauteur de 40,7 MsAfin de fortifier la politique du gouvernement en faveur de protection dupatrimoine national et dans le prolongement de la loi relative au mécénat, auxassociations et au fondations du 1er août 2003, le ministère de la culture a tenu àaffecter 500 000s supplémentaires en faveur de sa politique d’enrichissement

des collections des musées. Par ailleurs, un effort de 150 000 s sera fait en faveurdu plan d’action pour le patrimoine écrit. Ces crédits seront sanctuarisés.

8) Les moyens du service public de l’audiovisuel augmentent de + 2,6 %, sans augmentation du prix de la redevanceIls seront principalement affectés à l’offre élargie de programmes sur la TNT, àl’amélioration de l’offre de programmes existante dans les budgets deprogrammes des entreprises du secteur ainsi qu’à la sauvegarde du patrimoineaudiovisuel national et aux dépenses de modernisation indispensables,notamment de la Maison de la Radio. Cette augmentation des moyens proviendraen partie des économies liées à la réforme du mode de recouvrement de celle-ci.

9) Un crédit d’impôt largement renforcé pour la production cinématographique et son extension au secteur audiovisuel, soit uneffort de l’ordre de 40 Ms au totalL’accent est mis en 2005 sur le soutien à la production audiovisuelle avec un doubleobjectif : promouvoir la diversité et l’innovation dans les programmes, et dévelop-per des outils efficaces en faveur de la relocalisation en France des tournages.

10) Une progression de près de 30 % des aides directes à la pressepour les porter à un total de 280 Ms50 Ms de crédits supplémentaires seront consacrés en 2005 au financement denouveaux dispositifs d’aides, destinés à soutenir massivement les efforts de mo-dernisation engagés par la presse écrite. Les abonnements de l’État à l’AFPprogressent de 2,4%.

Spectacle vivantAvec plus de 753 Ms, le projet de budget pour 2005 reflète uneconcentration sans précédent des efforts du ministère de la cultureen faveur de ses moyens d’intervention pour le secteur du spec-tacle vivant. Notons l’augmentation sensible (+ 4,3 %) des moyensd’intervention et la stabilisation de la capacité d’investissementavec près de 57 Ms de crédits.

Les établissements publics nationaux (269 Ms)Plus de 1,1 Ms de mesures nouvelles sont réservés aux conserva-toires nationaux supérieurs et les dotations de plusieurs établisse-ments de production du spectacle seront confortées (+ 4 Ms). 2005verra aussi la création d’un nouvel établissement public, l’Opéra-Comique (6 Ms) et la mise en œuvre du Centre national ducostume de scène à Moulins (0,5 Ms) dont l’ouverture au publicest prévue fin décembre. Enfin, la subvention du Centre nationalde la chanson, des variétés et du jazz, supprimée en 2004, est réta-blie à hauteur de 1 Ms. S’agissant des travaux et équipements, uneenveloppe de près de 34 Ms est réservée pour les établissementspublics, permettant notamment à l’Opéra national de Paris et laGrande halle de la Villette de poursuivre leur sécurisation et auThéâtre national de la Colline d’assurer ses travaux.

Interventions et investissements culturels (460 Ms)Les moyens d'intervention de l’État s’élèveront en 2005 à plus de

427 Ms, complétés par une capacité d’investissement consolidéede 32,3 Ms, soit un total de 460 Ms. Ils serviront notamment àconsolider l’emploi dans le secteur du spectacle vivant en profes-sionnalisant l’entrée dans les métiers, en renforçant l’emploi per-manent et en accompagnant les parcours professionnels par la for-mation continue. Élargir et renouveler les publics constitue une autrepriorité du ministère, à travers notamment l’éducation artistique etles pratiques amateurs mais aussi avec les musiques actuelles et lecirque dont les moyens seront préservés. 2005 verra se réaliser uneinitiative forte en faveur des arts de la rue (2 Ms). Les moyensdonnés au réseau exceptionnel de diffusion seront maintenus (225Ms), et le ministère confortera notamment le développement deséquipes artistiques indépendantes (leur soutien représente aujour-d’hui 51 Ms). Le ministère veut enfin poursuivre les grands projetsd’investissement (32,4 Ms) en visant à un rééquilibrage à traversle territoire, tant dans le domaine de la formation (extension duCentre national des arts du cirque, l’Ecole nationale de musique deBourges, Centre européen de musique de chambre à Fontainebleau)que dans celui de la production et de la diffusion (Théâtre nationalde Bretagne à Rennes, Théâtre municipal de Puy-en-Velay, futuresalle de musiques actuelles de Caen, Centre national de création deChateauvallon, mise en œuvre des études pour la construction d’unesalle attenante au Centre national de la danse de Pantin…). L’année2005 sera enfin celle du financement de trois Zéniths supplémen-taires : Strasbourg, Nantes, Dijon.

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10/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

ArchivesLe budget des archives est en progression de 5,7 % par rapport à2004 dont 18 Ms seront affectés à la construction de deux nou-veaux bâtiments à Pierrefitte et à Fontainebleau.

Lancement du nouveau centre et actions de rénovation des archivesnationalesLa construction d’un centre des archives nationales à Pierrefitte enSeine-Saint-Denis se traduit par l’inscription d’un crédit de13,5 Ms qui permettra de lancer les études de maîtrise d’œuvre,dès que l’architecte aura été désigné au début de l’année 2005. Parailleurs, 4,5 Ms sont prévus pour la construction d’un bâtimentprovisoire sur le site de Fontainebleau destiné à sauvegarder la capa-

MuséesLe budget 2005 consacré aux musées de France révèle trois prio-rités : l’ouverture de nouveaux lieux pour la restauration des muséeset l’enrichissement des collections.

Evolutions du budgetL’enveloppe consacrée au fonctionnement des musées nationauxdotés du statut de services à compétence nationale (SCN) et aufonctionnement des établissements publics s’élève à 145,2 Ms

(+ 9,1 % par rapport à 2004) et les subventions d’intervention s’élè-vent à 14,9 Ms (+ 1,3 % par rapport à 2004), les crédits destinésaux acquisitions s’élèvent à 22,8 Ms (+ 2,2 % par rapport à 2004)dont une forte augmentation du Fonds du patrimoine, (+ 3,1%).L’enveloppe destinée aux investissements exécutés par l’État et auxsubventions d’investissement accordées par l’État s'élève à 47,4 Ms

en autorisations de programme. Elle prend en compte l’évolutiondes besoins en financement de certaines opérations lourdes en voied’achèvement comme le chantier de construction du futur muséedu Quai Branly (mesures nouvelles de près de 14 Ms) et l’amé-nagement du musée des arts décoratifs (UCAD) ainsi que la pour-suite de la mise en œuvre du contrat d’objectifs et de moyens dumusée du Louvre (mesure nouvelle de 1,6 Ms). A ce montants’ajoute un crédit de 18,6 Ms destiné au clos et couvert des bâti-ments de l’établissement public de Versailles essentiellement et aumusée du Louvre.Conduite des grands projets2 Ms seront consacrés au centre de ressources de la mémoire del’immigration, dont l’ouverture est prévue en 2007 dans les locauxdu Palais de la Porte Dorée. Un complément de financement de3 Ms est ménagé pour achever la livraison du musée de l’Oran-gerie après la découverte de l’enceinte de Charles IX en 2003. Lasubvention d’investissement du musée d’Orsay sera portée de0,7 Ms en 2004 à 2,4 Ms en 2005 pour que notamment soientconduites les études de restauration du mur est (verrière) de l’an-cienne gare d’Orsay.

Les politiques de soutien aux musées de France Dans le cadre de la loi de 2002 relative aux musées de France, lespolitiques suivantes sont confirmées : le soutien aux expositionsd’intérêt national organisées par les musées territoriaux (0,7 Ms) ;l’enrichissement des collections publiques, tant des musées natio-naux que des musées territoriaux (22,8 Ms) ; l’effort antérieur estpoursuivi en ce qui concerne la restauration et la conservation pré-ventive des collections des musées de France dépendant des col-lectivités territoriales ou d’associations (2,3 Ms). Par ailleurs, 2 Ms

sont réservés pour l’antenne du Centre Pompidou à Metz.

Arts plastiques Avec 108,10 Ms, le budget consacré aux arts plastiques maintientune priorité dans le soutien à la création et se caractérise par uneattention particulière portée aux écoles supérieures d’art en régionet à la modernisation des manufactures nationales.

Un effort accru en direction des écoles supérieures d’artPour les établissements publics d’enseignement supérieur des artsplastiques, les crédits d’équipement et de travaux progressent de10,2 %, pour atteindre un montant total de 4,7 Ms, dont une partimportante sera notamment consacrée à l’école de Nice (VillaArson). Par ailleurs, 0,2 Ms seront consacré à la revalorisation desbourses pour l’ensemble des écoles (nationales et territoriales).

Des projets sur tout le territoireUne partie des crédits d’investissement en région, qui progressentglobalement de 2,6 % en passant de 6,4 à 6,6 Ms, sera consacréeau soutien des programmes en cours dans les écoles régionales etmunicipales d’arts plastiques : travaux et acquisition de matériel àMulhouse, Strasbourg, Clermont-Ferrand ou Montpellier, enga-gements conclus dans le contrat de plan État-région pour les écolesde Nancy, Caen, Dijon, Bourges, Angoulème et le réseau des écolesd’art du Nord-Pas-de-Calais.

Rénovation et modernisation des ManufacturesUn effort exceptionnel s’élevant à 4,6 Ms (à raison de 3,5 pourl’ensemble Gobelins-Mobilier et de 1,1 Ms pour Sèvres) seraconsenti en 2005 pour la réalisation de travaux de sécurité et laréfection d’installations de chauffage et de réseaux électriques. Leréaménagement de la galerie Formigé en espace d’exposition per-mettra, d’ici 2007, la présentation des collections historiques commela création la plus contemporaine ainsi que la valorisation desmétiers d’art.

Soutien au réseau de diffusion, notamment en régionPlus de la moitié des crédits d’investissement sera affectée au réseaude diffusion des arts plastiques et en particulier aux Centres d’artde Grenoble, aux Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) desrégions Auvergne, Bretagne, Centre, et enfin à la création ou réno-vation d’ateliers d'artistes en Languedoc-Roussillon, Basse-Nor-mandie, Midi-Pyrénées et en Ile-de-France.

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Livre et lectureLa politique du livre et de la lecture poursuit trois axes forts : sou-tenir l’économie du livre, maintenir et ouvrir de nouveaux lieux,améliorer les collections et le rayonnement avec la BnF

En 2005, le budget amplifiera les mesures en faveur des acteurs lesplus fragiles de la chaîne du livre. En ce sens, la principale avancéeconcerne l’entrée en vigueur de la loi du 18 juin 2003 sur le droitde prêt en bibliothèque qui s’accompagne d’une mesure nouvellede 2,6 Ms. Au total, la contribution du ministère au titre du droitde prêt est de 10,7 Ms. Pour soutenir les bibliothèques, le Centrenational du livre (CNL) poursuivra son effort avec 3,5 Ms dont1,5 Ms au titre du plan d’accompagnement mis en place à la suitede la loi du 18 juin 2003 sur le plafonnement des rabais. Par ailleurs,le ministère de la culture consacrera 4 Ms, sous forme d’allège-ment des frais de transport, au soutien de la librairie dans les DOM.

Renforcer la BnF et son réseau documentaire national ;poursuivre l’enrichissement du patrimoine écrit en régionLa Bibliothèque nationale de France (BNF) bénéficiera d’unemesure nouvelle de 0,6 Ms. Elle renforcera son rôle de tête deréseau documentaire. Grâce à une dotation globale en investisse-ment de 12 Ms, elle poursuivra les opérations de modernisationde l’ensemble de ses implantations. Les études pour la rénovationdu site de Richelieu bénéficieront, dans le même temps, de 5 Ms

sur le budget de l’EMOC.

Action internationaleLe ministère consacre 18 Ms à l’action internationale tous ser-vices, moyens de fonctionnement et d’intervention confondus, dontun budget d’intervention de 6,5 Ms géré par la Délégation au déve-loppement et aux affaires internationales.

L’action internationale du ministère sera orientée en 2005 autourde quatre grandes orientations : l’engagement en faveur de la diversité culturelle, en particulier en

vue du débat devant la Conférence générale de l’UNESCO à l’au-tomne 2005 sur le projet de convention internationale. L’année2005 sera jalonnée d’étapes importantes, en particulier la réunionà Paris des ministres de la culture des pays d’Asie et d’Europe(ASEM) au mois de juin ; la France a déposé devant la Commission européenne un mémo-

randum sur l’Europe de la culture, qui propose des mesuresconcrètes. Le ministère s’investira particulièrement dans des mani-festations culturelles et professionnelles destinées à faire vivre larelation culturelle privilégiée entre la France et l’Allemagne ; l’échange interculturel et la diffusion des cultures étrangères en

France : l’année 2005 sera l’année du Brésil et permettra de pré-parer un ensemble de manifestations culturelles en faveur de lafrancophonie en 2006. l’accueil des artistes et des professionnels de la culture étrangers

en France.

cité de fonctionnement du Centre des archives contemporaines.Parallèlement, 2,1 Ms permettront d’engager les travaux indis-pensables de rénovation des magasins du Centre historique desarchives nationales.

Développement de l'archivage électroniqueL’archivage des documents électroniques est une préoccupationmajeure pour le ministère de la culture ; il l’a conduit à prévoir unvolet Archivage électronique dans le plan stratégique pour l’admi-nistration électronique dont il s’est doté en mars dernier (0,1 Ms).Par ailleurs, le programme de numérisation des collections se pour-suivra avec l’inscription d’une dotation de 0,9 Ms de crédits d’in-vestissement.

Les crédits de fonctionnementLa dotation de fonctionnement des centres d’archives nationalesest fixée à 4,9 Ms. Hors les 100 000 s destinés à l’archivage élec-tronique, cette dotation est en progression de 6 % par rapport à2004. Les moyens nouveaux permettront entre autres d’engager lamise en œuvre du plan de prévention du risque d’inondation pourles archives du Centre historique des archives nationales menacéesen cas de crue centennale de la Seine.

Un effort pour le patrimoine écritS’agissant du patrimoine écrit et graphique des bibliothèques ter-ritoriales, le ministère met en œuvre le « plan d’action pour le patri-moine écrit » (PAPE), lancé en 2004. Les DRAC lanceront diversesopérations de recensement et de valorisation. Parallèlement, lescrédits consacrés aux acquisitions patrimoniales, notamment aux« acquisitions patrimoniales d’intérêt national » (APIN), bénéfi-cieront d’une mesure nouvelle de 0,15 Ms, soit une augmentationde 17 %.

Repenser le développement de la lecture : nouveaux lieux,nouveaux publicsPlus de 161,5 Ms seront consacrés au développement des biblio-thèques publiques et à l’achèvement de l’IMEC (Institut Mémoiresde l’édition contemporaine), à Caen : plus de 54 Ms permettrontde soutenir les opérations d’investissement engagées par les col-lectivités locales pour créer et moderniser les bibliothèques muni-cipales et départementales de prêt.

+ 2,5% pour la BPILa Bibliothèque publique d’information bénéficiera d’une mesurenouvelle de 135 082 s (+ 2,5 %) pour son fonctionnement qui luipermettra notamment d’accélérer son plan de numérisation.

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

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LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

La culture au service de la cohésion socialeEn faveur de la cohésion sociale, le ministère met en lumière toutesles actions relatives à la lutte contre toutes les exclusions, maisaussi à la promotion de la diversité culturelle et au dialogue entreles cultures et les peuples.

Culture, identités, tolérance pour mieux vivre ensembleL’installation de la future « Cité nationale de l’histoire de l’immi-gration » au Palais de la Porte dorée fera de ce lieu, un lieu emblé-matique du rôle de la culture comme lien de cohésion sociale. Dès2005, le ministère lui accordera un budget de 2 Ms d’investisse-ment et 0,5 Ms en fonctionnement.

La lutte contre toutes les formes d’exclusionLe service public de l’audiovisuel doit se montrer exemplaire enmatière d’intégration des personnes handicapées : sans attendrel’adoption définitive du projet de loi relatif à l’égalité des droits etdes chances, la participation et la citoyenneté des personnes han-dicapées, le groupe France Télévisions augmentera en 2005 de3 Ms son budget consacré au sous-titrage des programmes despersonnes sourdes et malentendantes. Arte France consacrera quantà elle 0,2 Ms supplémentaires à cet objectif.

Le budget du Centre nationalde la cinématographie (CNC),s’élève à 522 Ms et montre unaccroissement des crédits des-tinés au cinéma et à l’audiovi-suel. L’accent est mis sur lesoutien à la production.

L’amélioration du crédit d’impôtPour freiner le mouvement dedélocalisation des tournages, uncrédit d’impôt a été institué auprofit des producteurs de cinémaen 2004. Pour améliorer le dis-positif, le gouvernement a dé-cidé un relèvement des plafondsdu crédit d’impôt cinéma. Encontrepartie, les entreprises quisouhaitent en bénéficier devronts’engager à une relocalisationintégrale des dépenses de pro-duction en France. Le gouver-nement a aussi décidé d’étendrece dispositif à la production au-diovisuelle, fictions, animationset documentaires. Ces nouvellesdispositions seront introduitesdans le projet de loi de financesrectificatif de fin d’année pourentrer en vigueur au 1er janvier2005 et représenteront une en-veloppe de crédits d’impôts sup-plémentaires de 40 Ms.

Les fonds d’aide mis en placepar les collectivitésterritorialesDepuis 2004, la création defonds d’aide à la production parles collectivités territoriales setraduit par l’abondement desfonds investis par ces collecti-vités dans la production ciné-matographique, à hauteur d’1 spour l’État, prélevé sur lecompte de soutien du CNC,pour 2 s par la collectivité. En

2005, une dotation de 4 Ms

sera ouverte dans des conditionséquivalentes, pour les collecti-vités investissant dans la pro-duction audiovisuelle, ce quiportera à 14 Ms l’effort de l’É-tat pour la production en région.

Le soutien de l’innovationaudiovisuelleUn fonds pour la promotion del’innovation audiovisuelle seracréé en 2005 au sein du Comptede soutien aux programmes au-diovisuels. Il sera doté de 4 Ms

et financera des dépenses des-tinées à tester de nouveauxconcepts de programmes.

L’effort en faveur de la vidéoAprès le changement de pé-rimètre de la taxe vidéo, qui doitpermettre d’assurer le double-ment de son produit en 2004 (de20 à 40 Ms), les conditions defonctionnement du compte desoutien vidéo seront amélioréesen 2005, à la suite du rapportFries.

Le soutien à la protection dupatrimoine cinématographique Le pôle associant la Cinéma-thèque française et la Biblio-thèque du film (BIFI) emmé-nagera au « 51, Rue de Bercy »en septembre 2005. Une dota-tion de 4,2 Ms est prévue, pouratteindre 15,7 Ms de crédits to-taux sur cette opération, soit+ 40 % par rapport à 2004. Parailleurs, une dotation de2,45 Ms sera consacrée à la res-tauration des films anciens. En2005, les films restaurés par lesArchives françaises du film se-ront accessibles au public.

CinémaPROMOUVOIR LA DIVERSITÉ ET L’INNOVATION

Langue française et langues de FranceDeux priorités sont retenues pour 2005 : renforcer l’usage de notrelangue dans les institutions de l’Union européenne et contribuer àla politique gouvernementale en faveur de la maîtrise du français,facteur essentiel de la cohésion sociale.

Les évolutions récentes intervenues dans le fonctionnement desinstitutions communautaires appellent un effort pour que le françaisdemeure une langue de travail. La culture doit prendre toute saplace dans cette politique. Les domaines artistiques et culturelsoffrent aux personnes en difficulté linguistique. La délégation géné-rale à la langue française et aux langues de France se consacrera en2005 au renforcement de la coordination interministérielle de cettepolitique.

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13/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Deux principales réformes sontprévues en 2005 : la réforme dela redevance et le lancement dela TNT. Quant au budget duservice public, de l’audiovisuel,il progresse de 2,6 %, lesmoyens nouveaux s’élevantainsi à 88,8 Ms.

Depuis plusieurs années, le fi-nancement de l’audiovisuel pu-blic et la réforme de la redevancedonnent lieu à débats. Avec leprojet de loi de finances pour2005, le gouvernement mène àbien la réforme de la redevanceaudiovisuelle en adossant son re-

couvrement à celui de la taxed’habitation. Par ce projet, il as-sure la pérennisation d’une res-source spécifique et dynamiqueaffectée aux organismes du ser-vice public de l’audiovisuel. Lesencaissements de redevance, netsdu coût du service, augmententde 84 Ms grâce à la réforme.

Des moyens en progression pourun service public élargi, confortéet moderniséLes ressources publiques af-fectées au service public de l’au-diovisuel augmentent de 2,4 %en 2005. Les dotations des télé-

Audiovisuel public RÉFORMER LA REDEVANCE ET SAUVEGARDER LEPATRIMOINE AUDIOVISUEL

visions publiques progressent de2,3 %, pour leur permettre d’en-gager dans les meilleures condi-tions le démarrage de la télévi-sion numérique de terre (TNT).Sur ce nouveau mode de diffu-sion, l’offre de programmes deFrance 5 et ARTE sera élargie,et une nouvelle chaîne de ser-vice public, tournée vers le spec-tacle, la création et destinée aux« jeunes adultes », sera créée. Lebudget 2005 doit égalementpermettre d’enrichir l’offre deprogrammes des chaînes géné-ralistes du service public. Cesdernières disposeront des

moyens pour proposer au plusgrand nombre davantage de pro-grammes de culture et de dé-couverte.Le service public de l’audiovi-suel doit faire face en 2005 à desdépenses patrimoniales consé-quentes : en premier lieu, le bud-get 2005 donne à l’INA lesmoyens d’engager un plan am-bitieux d’accélération de la sau-vegarde du patrimoine audiovi-suel, qui serait sinon menacé dedestruction à l’horizon 2015. Ladotation de l’Institut augmentede 5,7 %, ce qui représente laplus forte progression des dota-tions des organismes du secteuraudiovisuel public. En outre,l’État assumera ses responsabi-lités en apportant à RadioFrance un soutien financier im-portant pour lui permettre derépondre aux impératifs de sé-curité de la Maison de la Radiotout en poursuivant ses projetsde développement. Globale-ment, Radio France voit ses res-sources publiques progresser de2,7 %.

Affectation par organisme des 116 euros de redevance payés par foyer (en euros)

77,22France Télévisions,y compris RFO

20,90Radio France

2,33RFI

3,81Frais de gestion et trésorerie

3,15INA

8,58Arte France

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14/Dossier

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

48 Ms de crédits supplémen-taires seront consacrés en 2005au financement de nouveauxdispositifs d’aides à la presse.Cet engagement exceptionnelvise à répondre aux faiblessesstructurelles du secteur : impor-tance excessive des coûts defabrication, fragilité du circuitde distribution et affaissementdu réseau des diffuseurs.

Un important effort de moder-nisation est nécessaire pour res-taurer les conditions de l’indé-pendance économique de lapresse écrite et créer les condi-tions de son développement.L’engagement des pouvoirs pu-blics pour accompagner les mu-tations profondes que connaît lapresse est historique. L’ensembledes crédits nouveaux ainsi mo-bilisés représente 48 Ms.

L’aide à la modernisation sociale de la presse quotidienned’information politique et générale38 Ms seront consacrés à unenouvelle aide à la modernisationsociale de la fabrication de lapresse quotidienne d’informa-tion politique et générale. S’agis-sant de la presse quotidienne na-tionale, un accord-cadre a étésigné le 10 février 2004 par le

syndicat de la presse parisienne(SPP) et une partie du syndicatdu livre-CGT, après une dé-marche négociée associant l’en-semble des partenaires. L’accordpose le principe d’une redéfini-tion des métiers sur des basesnouvelles, différentes des caté-gories actuelles (correcteurs, ro-tativistes, électro-mécaniciens,photograveurs, maintenance etdépart). Des négociations sonten cours afin de définir une nou-velle classification des emploiset les grilles salariales corres-pondantes et faire ainsi sub-stantiellement évoluer laconvention collective de lapresse parisienne. Le fondsd’aide à la modernisation socialede la fabrication de la pressequotidienne pourra être mobi-lisé afin de soutenir cette dé-marche. Le fonds pourra égale-ment être mobilisé au profitd’une démarche similaireconcernant la presse quotidiennerégionale et départementale. Ils’agit, à terme, de permettre auxentreprises de presse de mieuxmaîtriser leurs conditions d’ex-ploitation.

L’aide à la modernisation de la distribution de la pressequotidienne nationaleAujourd’hui, les Nouvelles Mes-

PresseUN ENGAGEMENT SANS PRÉCÉDENT POUR LA MODERNISATION DU SECTEUR

sageries de la Presse Parisienne(NMPP) assument seules la dis-tribution sur tout le territoiredes quotidiens nationaux ven-dus au numéro, et supportent àce titre les contraintes logistiqueset d’urgence spécifiquement at-tachées à cette activité. LesNMPP doivent poursuivre l’ef-fort de restructuration engagédepuis 2000 afin de ramener lecoût de distribution des quoti-diens à un niveau soutenable.L’aide publique mise en place en2005 vise à accompagner cettenouvelle phase de modernisa-tion, qui combinera d’impor-tantes réformes de structure etdes baisses de charges. Elle s’ins-crira dans un cadre rénové, mé-nageant une plus large place àla contractualisation afin demieux définir les efforts de mo-dernisation réalisés en contre-partie du versement de l’aide.Les crédits inscrits au budgetdes services généraux du Pre-mier ministre, soit 6,5 Ms, se-ront complétés, comme lesannées passées, par le recourspartiel aux ressources du compted’affectation spéciale n° 902-32,pour un montant de 6,2 Ms.La contribution totale de l’Étatà la modernisation de la distri-bution de la presse quotidiennes’élèvera donc en 2005 à12,7 Ms, effort légèrementsupérieur à celui consenti an-nuellement dans le cadre de l’ancien dispositif (12,2 Ms).

L’aide à la modernisation du réseau des diffuseurs de presseLe nombre des points de ventede presse a chuté de 16 % de-puis 1995 et il apparaît néces-saire de consolider le réseau desdiffuseurs de presse. Pour ré-pondre à cette situation, les pro-fessionnels ont élaboré un plan

de consolidation, de moderni-sation et de développement duréseau de vente de la presse, dontles grandes orientations ont étéprésentées le 30 juin 2004 parle président du Conseil supé-rieur des messageries de presse.Ce plan, dont la mise en œuvredevrait commencer à compterdu 1er janvier 2005, prévoit no-tamment les conditions d’unerevalorisation de la rémunéra-tion des diffuseurs, ainsi qu’uncertain nombre d’initiatives vi-sant, d’une part, à réformer lapratique professionnelle, etd’autre part, à moderniser le ré-seau de vente. Une somme de3,5 Ms, inscrite au budget desservices généraux du Premierministre, est mobilisée en 2005pour aider les diffuseurs depresse à réaliser les investisse-ments nécessaires. Elle permet-tra d’aider les diffuseursconcernés à remplir certaines desconditions leur permettant d’es-compter une revalorisation deleurs commissions.

La rénovation des dispositifsd’aide et la subvention del’AFPPour tenir compte desnouveaux défis, un ambitieuxchantier de rénovation desaides à la presse est engagé. Ilembrasse trois domaines : lesaides directes à la presse serontdotées de 29,45 Ms, soit undoublement par rapport à2004 ; le soutien public autransport postal des journaux afait l’objet d’une réforme quiprévoit une aide globale de242 Ms pour la période 2005-2008 ; le fonds d’aide à la mo-dernisation de la presse serastationnaire par rapport à 2004avec 29 Ms. Par ailleurs, lasubvention de l’Agence FrancePresse (AFP) sera en augmen-tation de 2,4%.

Renaud Donnedieu de Vabres interrogé par la presse le 22 septembre © D.R.

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15/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Renaud Donnedieu deVabres s’est rendu le 13septembre, au domainenational de Port-Royalpour signer, avec Jean-Paul Calon, présidentd’honneur de la Sociétéde Port-Royal, etBernard Gazier, sonactuel président,l’acceptation de ladonation faite à l’Étatpar cette société dusite de l’ancienneabbaye de Port-Royaldes Champs.

Le domaine de Port-Royal vaêtre reconstitué. Les deux do-maines, celui des Granges dePort-Royal, déjà propriété del'Etat, et celui de l'ancienne abbaye de Port-Royal desChamps, jusqu'alors propriétéde la Société de Port-Royal,étaient séparés depuis la Révo-lution : les voici désormais réu-nis. Il sera ainsi mis en œuvre,en partenariat avec les collecti-vités territoriales (région Ile-de-France, département desYvelines, communauté d’ag-glomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et commune deMagny-les-Hameaux), et avecle soutien de la Société de Port-Royal, un projet culturel, scien-tifique, patrimonial et paysagervoué à l’histoire de l’abbaye dePort-Royal, à son rayonnementau XVIIe siècle et aux prolonge-ments de ses idées du XVIIIe

siècle à nos jours. L’inscriptionde ce projet dans le contrat de

plan État-Région 2001-2007,auquel s’associe le départementdes Yvelines, a permis de déga-ger les crédits nécessaires auxaménagements du site. Sa miseen œuvre - qui s’appuiera sur lacréation d’un groupementd’intérêt public à caractère cul-turel (GIPC) associant l’Étataux partenaires territoriaux -prendra la forme d’un Centreculturel de rencontre. Elle a étéconfiée à Jean-Louis Martinot-Lagarde, directeur de projet, età Véronique Alemany, directeurdu musée national des Grangesde Port-Royal.

TROIS QUESTIONS À JEAN-LOUIS MARTINOT-LAGARDE.

Pouvez-vous nous expliquer enquoi cette réunification du sitede Port-Royal est importante ? Il faut, en premier lieu, y voirune reconciliation des jansé-nistes avec l’État, près de troissiècles après la destruction del’abbaye. La décision prise parla Société de Port-Royal estd’une immense générosité : enréunissant deux espaces jus-qu’alors gérés séparément, elleva permettre de penser le sitedans sa totalité et de le mettreen valeur de façon plus cohé-rente. La réunification des deuxdomaines permettra notammentde mieux articuler entre elles lesprésentations faites dans le petitmusée, situé dans le vallon, et lemusée national installé sur seshauteurs : le musée d’en bas seravraisemblablement consacré àune introduction au jansénismeet à une évocation de la vieconventuelle - je souhaite quenous puissions y présenter, àproximité des traces de l’abbaye,

une restitution en 3D -, tandisque le musée du haut continue-ra à mettre l’accent, comme il lefait déjà, sur le rayonnementintellectuel de Port-Royal.

Que projetez-vous de faire de cedomaine maintenant réunifié ?Notre premier objectif est demieux mettre en valeur cepaysage exceptionnel, qui com-porte encore énormément detraits du XVIIe siècle, tout en yinscrivant mieux la présence del’ancienne abbaye : ses tracesarchéologiques seront restituéeset une sorte d’épure du potagersera redessinée. Il est égalementd’évoquer, dans les deux muséeset de façon aussi précise etattrayante que possible, lagrande aventure religieuse, intel-lectuelle et artistique, sociale etpolitique du jansénisme.

Le rayonnement intellectuel dePort-Royal, déjà largementévoqué dans le musée national,

avec notamment les grandesfigures de Racine et Pascal, a étéconsidérable. Allez-vous déve-lopper cet aspect ? Le ministre a exprimé le souhaitque Port-Royal devienne unCentre culturel de rencontredédié au patrimoine spirituel etouvert à de nombreuses disci-plines : nous allons donc préci-ser en ce sens le projet scienti-fique et culturel auquel noustravaillons actuellement. Lesautres aspects, historiques etpolitiques, littéraires et artis-tiques, qui ont contribué etcontribuent encore aujourd’huiau rayonnement intellectuel de Port-Royal seront, bienentendu, également abordés,notamment sur le site internetque nous allons prochainementcréer et qui constituera un excep-tionnel centre de ressources misà la disposition de tous.

Musée national des Granges de Port-Royal - 78114 Magny-les-Hameaux.Tél. : 01 39 30 72 72

MuséePORT-ROYAL RECONSTITUÉ GRÂCE ÀUNE DONATION

Vue générale de l ’abbaye de Port-Royal, début du XVIIIe © RMN

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16/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Le 13 septembre, à l’occasion de lasignature à Chartresd’une convention avecles minoteries Vironpour la restauration desvitraux de la cathédralede Chartres, RenaudDonnedieu de Vabres a encouragé le développement dumécénat des PMI-PMEen faveur d’opérationsculturelles de proximité.

Au-delà des grandes opérationsde prestige, le mécénat, tel qu’ila été défini dans la loi du 1er août2003, concerne aussi au premierchef les entreprises petites etmoyennes désireuses de soute-nir des actions de proximité.« Grâce à la loi sur le mécénat, asouligné Renaud Donnedieu de

LES PME INAUGURENT UN NOUVEAU TYPE DE MÉCÉNAT Vabres le 13 septembre àChartres, nous assistons à de nou-velles collaborations du type de cellequ’apportent les Minoteries Viron,tant à la restauration des vitrauxde la cathédrale qui fait l ’objetd’une première convention, qu’ausoutien pluriannuel du Centre In-ternational du Vitrail auquel l’en-treprise s’engage et qui fait l ’objetd ’une deuxième convention. Jetiens à remercier et à féliciter cetteentreprise pour cette heureuse ini-tiative ». Le ministre a poursuivi,s’adressant à M.Viron, PDG desminoteries Viron : « Votre sociétérejoint ainsi le millier d’entreprisesfrançaises qui sont recensées commeactives dans le domaine du mécé-nat. Leur apport global se chiffreà environ 200 Ms par an pour laculture. Vos programmes, celui dela restauration et celui du soutienau Centre International du Vi-trail, sont le fruit de cette décou-verte mutuelle, riche de promesses ».

Le Centre International du vitrailFondé en 1980, le Centre In-ternational du Vitrail (CIV) estinstallé à 50 m de la cathédrale,dans l’ancien grenier où étaitperçue la dîme du chapitre. Lecentre occupe l’ensemble du bâ-timent, classé monument histo-rique, daté du XIIIe siècle, soitprès de 2 000 m2. L’art du vitrailà Chartres remonte au milieu duXIXe siècle. Depuis quelquesannées, un pôle de métiers d’artest en train de se constituer enEure-et-Loir, avec une vingtained’artistes regroupés au sein d’unequinzaine d’ateliers. Mais lerayonnement du Centre dépasselargement le cadre régional etmême national. Le CIV attireles amateurs de vitraux venus dumonde entier, d’Allemagne, deGrande-Bretagne, de Dane-mark, et du Japon notamment.

Tout au long de l’année, desstages de formation profession-nelle et de pratique en amateuraux différentes techniques sontorganisés, des plus tradition-nelles aux plus contemporaines,comme le fusing et le thermo-formage. Chaque année, leCentre International du Vitrailaccueille plus de 25 000 visi-teurs. Co-financé par l’État(DRAC Centre), les conseilsgénéral et régional, et la ville deChartres, le CIV mène une po-litique active de mécénat ; outreles Minoteries Viron, nouveaupartenaire, il est aidé par laBanque Régionale de l’Ouest(Groupe CIC), les AssurancesRÉMA, la Fondation Gaz deFrance et la Compagnie deSt Gobain. Le mécénat consti-tue 10 % de ses recettes totales.« Je salue la Présidente de ce centreinternational et ses dirigeants, ainsisté Renaud Donnedieu deVabres. Ils ont su ancrer les va-leurs traditionnelles dans l ’artcontemporain. Grâce à leur action,l ’art du vitrail, en France, maiségalement à l’étranger, est non seu-lement une valeur de notre patri-moine national, mais un art bienvivant, expressif et tout à fait denotre époque ».

Contact : Centre International du Vitrail5, rue du Cardinal Pie 28000 ChartresTél. : 02 37 21 65 72Mél. : [email protected]

130 Dessins de la Renaissanceentrent dans les collections pu-bliques grâce à CarrefourAu moment de boucler notre édition,nous apprenons que l’État vientd’acquérir le 21 octobre une excep-tionnelle collection privée françaisede 130 dessins italiens de la Renais-sance grâce au mécénat du groupeCarrefour.Nous revien-drons pluslargement sur cette acquisition dansle numéro de décembre de la Lettred’information.

VITRAIL : LES GRANDESENTREPRISES AUSSI

Le domaine du vitrail inspireparticulièrement les mécèneset la direction de l’architectureet du patrimoine bénéficie de-puis 1994 du soutien de lafondation d’entreprise Gaz deFrance. En 2004, elle est inter-venue sur trois opérations. Larestauration de la rosace Ouestà Mantes-la-Jolie-une œuvrede la fin du XIIe siècle, achevéeen juin, s’inscrit dans la restau-ration de la collégiale gothique(financements de la DRACd’Ile de France et des collecti-vités locales). Une suite de septvitraux, commandés à RichardTexier par la DRAC Poitou-Charentes est venue enrichir le19 juin, en présence de Jean-Pierre Raffarin, l’abbaye deTrizay. Dans le cadre de la res-tauration de l’hôpital des Pèle-rins de Pons, la fondation aapporté son concours à la créa-tion et à la mise en place deneuf vitraux de Jean-Dominique Fleury, peintre etmaître verrier. La premièretranche de travaux a été inau-guré le 12 juillet par RenaudDonnedieu de Vabres. La Fon-dation d’entreprise Gaz deFrance a par ailleurs contribuécette année à la publicationd’un numéro double de larevue Pierre d’Angle, éditée parl’association nationale des architectes des bâtiments deFrance : il est intitulé Le verreet la lumière.

Contact : direction del’architecture et du patrimoine,Christine Rémond :Tél. : 01 40 15 35 64

Renaud Donnedieu de Vabres devant lacathédrale de Chartres © D.R.

Rosace Collégiale de Mantes-la-Jolie © D.R.

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17/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Bernard Spitz, maître des re-quêtes au Conseil d’État, a remisle 6 octobre à Renaud Donne-dieu de Vabres son rapport surles jeunes et la presse quoti-dienne. La principale conclu-sion de Bernard Spitz quant àla désaffection du jeune publicest que la lecture par les jeunesde la presse quotidienne d’in-formation politique et généralese heurte en France à un tripleproblème : le prix des quoti-diens, une distribution et uncontenu inadaptés à leurs at-tentes et leurs modes de vie.Les préconisations du rapportvisent à mieux faire connaître lapresse quotidienne et donc àaugmenter et à rajeunir son lectorat. Elles incitent aussi leséditeurs qui le souhaiteraient àrenouveler leurs contenus édi-toriaux. Après une concertationapprofondie avec les représen-tants des éditeurs de presse, leministre fera connaître les me-sures qu’il adoptera pour mobi-liser une enveloppe d’un mon-tant de 3,5 Ms réservée à cettefin dans le projet de budget 2005des aides à la presse.

LES PROPOSITIONS DU RAPPORT SPITZ

Proposition 1 : un abonnementgratuit pour les jeunes de 18 ansAu moment de l’accession à lamajorité civique de chaque jeune(780 000 personnes seraientconcernés chaque année), se-raient offerts deux mois d’abon-nement gratuit au quotidien d’in-formation politique et généralechoisi par le bénéficiaire. L’Étatprendrait en charge une partiedes frais postaux, pour un coût

compris entre 0,4 et 1,8 Ms

selon les hypothèses retenues.

Proposition 2 : la presse,support pédagogiqueChaque classe de collège et delycée se verrait offrir la possibi-lité d’utiliser gratuitement lapresse comme support pédago-gique à hauteur de 40 s par an.La population ciblée est celle del’ensemble des élèves scolarisésdans les collèges et lycées(5,6 millions de personnes dans250 000 classes).

Proposition 3 : vente de lapresse dans les lycéesAfin de renforcer la « capilla-rité » du système de distribu-tion, on permettrait aux jeunesd’acheter des quotidiens à l’inté-rieur des établissements, à untarif réduit pouvant aller jusqu’àla moitié du prix facial, dans desconditions dûment validées au-près des distributeurs de presse.L’ensemble des élèves de lycée(2,2 millions) est concerné.

Proposition 4 : incitation àl’application de la loi mécénataux initiatives en faveur de lalecture de la presse chez lesjeunesL’objectif est de permettre à desentreprises de bénéficier des dis-positions de la loi sur le mécé-nat (réduction d’impôt à hau-teur de 60 % des versements)pour les initiatives visant la lec-ture de la presse chez les jeunes.Cette proposition suppose lapromotion d’une interprétationrénovée de la loi ; la constitu-tion d’une fondation spéciale-ment consacrée à la lecture dela presse chez les jeunes pour-rait également être envisagée.

Proposition 5 : utilisation dufonds de modernisation pourdes investissements consacrés àla lecture de la presse par lesjeunesLa proposition vise à orienterune partie des ressources dufonds vers le financement desinvestissements réalisés par deséditeurs et visant spécifiquementles jeunes (exemple : éditiond’un supplément ou d’un cahierspécial destiné à ce lectorat).

Proposition 6 : promotion de lalecture de la presse dansl’audiovisuel publicElle pourrait prendre la formede revues de presse spécifiquesou de programmes télévisés édu-catifs ou de divertissement au-tour de la thématique du jour-nalisme, dans tous les genrestélévisuels, y compris la télé-réa-lité. Le contrat d’objectifs et demoyens de France Télévisionspourrait être précisé en ce sens,

notamment pour France 5. Il estégalement proposé de faire dela lecture de la presse chez lesjeunes la « grande cause natio-nale » 2005.

Proposition 7 : Favoriser l’accèsaux quotidiens et aux archivessur InternetL’objectif est d’ouvrir gratuite-ment les archives Internet desquotidiens à tous les étudiantsse connectant à partir de leuruniversité. Cette propositions’insérerait dans le projet « Es-pace numérique des savoirs » duministère de l’éducation natio-nale. Par ailleurs, il est proposéd’insérer une offre d’accès In-ternet aux archives des quoti-diens dans l’offre plus globaled’ordinateurs portables compa-tibles wi-fi à prix réduit.

Proposition 8 : Constitutiond’un comité du suivi etd’évaluation

10 PRÉCONISATIONS POUR RENFORCER LA LECTURE DE LA PRESSE PAR LES JEUNES

© DIC / Emmanuel Boutier

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18/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

Audiovisuel

LES PRÉCONISATIONS DU RAPPORTFRIES POUR LA VIDÉO Le rapport de Fabrice Fries, conseiller référendaire à la Cour descomptes, a été remis le 24 septembre à Renaud Donnedieu deVabres en présence de la directrice générale du Centre national dela cinématographie (CNC), Catherine Colonna. Il formule despréconisations relatives à la grille de prix, à la transparence dumarché de la vidéo, aux mécanismes de rémunération des ayantsdroit, et plus généralement à la contribution du secteur au finan-cement du cinéma et de l’audiovisuel. Il fait part également demesures pour améliorer la part de marché du cinéma français envidéo, objectif auquel le ministre est particulièrement attaché.Renaud Donnedieu de Vabres a demandé à la directrice généraledu CNC d’engager sans délai une concertation avec l’ensemble desprofessionnels de l’édition vidéo mais aussi de la production ciné-matographique et audiovisuelle, de la distribution, de l’exploita-tion et des représentants des auteurs qui devrait déboucher sur despremières mesures au cours du dernier trimestre 2004. Cette concer-tation a été engagée le 12 octobre.

LE COMPTE DE SOUTIEN À L’INDUSTRIE DES PROGRAMMESAUDIOVISUELS (COSIP) EST REFORMÉLa publication des décrets concernant les aménagements tech-niques des règles de fonctionnement du mécanisme de soutien àla production audiovisuelle ont été publiés au JO. Adoptés à l’issued’une concertation approfondie avec les professionnels, menée parle Centre national de la cinématographie (CNC), ces aménage-ments permettent d’améliorer et de rationaliser le fonctionne-mentdu compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels(COSIP). Ainsi, le soutien sera notamment recentré sur son objec-tif initial : le soutien aux œuvres à caractère patrimonial et les inter-ventions du Cosip vont être rééquilibrées entre les différents genresde programmes, notamment en faveur de la fiction et de l’anima-tion. Par ailleurs, le financement des programmes destinés à la jeu-nesse est amélioré : le soutien à la création et à l’industrie de l’ani-mation est ainsi significativement renforcé et il est institué unemajoration du soutien pour les programmes de fiction et de docu-mentaire destinés aux cases jeunesse des diffuseurs. Enfin, le CNCrenforce le contrôle des conditions d’utilisation des aides finan-cières accordées, notamment dans le domaine des délocalisationset du respect de la réglementation sociale.

Décret n°2004-1009 du 24 septembre 2004 relatif au soutien financier de l'Etat àl'industrie des programmes audiovisuels (JO du 26 septembre 2004).

Publication LE PIRATAGE EN QUESTIONPour leur nouvelle série, Les Nou-veaux dossiers de l ’audiovisuel,édités par l’Institut national del’audiovisuel (INA), affichent leurdésir d’aller encore plus loin surles questions d’actualité liées àl’audiovisuel et aux nouveaux mé-dias. Ainsi, pour leur premiernuméro, ils ont choisi de s’inter-roger sur un phénomène qui faitla « une » des journaux : lepiratage. Résultat : un dossier trèsfouillé qui permet de se faire uneidée plus précise sur les différentsaspects de la question. Egalementau sommaire de ce numéro, le di-recteur de l’agence photo Vu,Christian Caujolle, nous livre sonpoint de vue sur un délicatproblème : peut-on tout montrer ?

Les nouveaux dossiers de l’audiovisuel,« Le piratage : arme de destructionmassive de la culture ? », n° 1, septembre-octobre 2004, 7s

Livre LE SALON DU LIVRE JEUNESSE DEMONTREUIL SE PENCHE SUR LAGOURMANDISEDu 24 au 29 novembre 2004La thématique retenue en 2004pour le Salon du livre et de lapresse jeunesse de Montreuilconcerne la gourmandise :écrivains, illustrateurs et cuisiniersde renom donneront ensemble àvoir combien les arts littéraires etculinaires vont de pair. L’illustra-tion, élément essentiel du livre dejeunesse, sera mise à l’honneur autravers de nombreusesexpositions, avec pour cetteédition, un invité exceptionnel :Claude Ponti auteur notammentde L’Arbre sans fin et Sur L’île desZertes parus à l’Ecole des loisirs.Le ministère de la culture et de lacommunication, qui soutientcette manifestation, sera présentsur le salon avec un standcommun à la Direction du livre etde la lecture et au Centre nationaldu livre. Une information concer-nant les aides en faveur de l’édi-tion pour la jeunesse et des illus-trateurs y sera présentée.

Salon du livre et de la presse jeunesseen Seine-Saint-Denis 128, rue de Paris - 93100 Montreuil, de 9 à 18h sauf vendredi (9h - 22h)

Colloque HÔPITAL, ARCHITECTURE, ARTCONTEMPORAINLes 25 et 26 novembre à LilleLe centre hospitalier régionaluniversitaire de Lille organise les25 et 26 novembre à l’InstitutGernez Rieux, un colloque sur« Hôpital, architecture, art contem-porain » destiné à sensibiliser l’en-semble des partenaireshospitaliers et culturels auxenjeux de la création contempo-raine à l’hôpital. Tables rondes,débats, projections, interventions,et études de cas ponctuent cesdeux journées. De nombreusespersonnalités du monde culturelet médical animent ce colloqueautour des questions suivantes :« comment concevoir un hôpital enintégrant la dimension culturelle ?Quelle relation entre le maître

d’ouvrage, le maître d'œuvre et lesartistes ? Quels sont le sens, lechamp et les enjeux del’intervention artistique àl’hôpital ? » Ce colloque a notam-ment été conçu en lien étroit avecle ministère de la culture (Délé-gation au développement et auxaffaires internationales, Directionde l’architecture et du patrimoine,délégation aux arts plastiques etDRAC Nord pas de Calais).

Programme et fiche d’inscription :[email protected] Contact : Michèle Dard, chargée desaffaires culturelles au CHRU de Lille(03 20 44 47 55)

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19/Actualité

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

CATHERINE COLONNA,DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CENTRE NATIONAL DE LACINÉMATOGRAPHIENée le 16 avril 1956, CatherineColonna rejoint le Quai d’Orsay àsa sortie de l’ENA. En poste àWashington (1983-1986) avantde devenir chef du service depresse de l’ambassade, elle rejointla direction des affaires juridiquesdu ministère des affairesétrangères (1987-1988), puis leCentre d’analyse et de prévision(1989-1990) avant de devenirsous-directeur à la direction de lapresse (1990-1993) puis directeuradjoint et porte-parole adjointedu Quai d’Orsay (1993-1995).Conseiller technique de MauriceFaure, ministre de l’équipementet de logement (1988-1989),elle était porte-parole de la Présidence de la République depuis 1995.

NOMINATION

XAVIER NORTH, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL A LA LANGUEFRANCAISE ET AUX LANGUES DE FRANCENé en 1952, ancien élève del’Ecole normale supérieure,agrégé de lettres modernes,Xavier North a été notammentattaché culturel à Boston (1979-1980), à New York (1980-1984),conseiller culturel à Rome (1990-

LA LITTÉRATURE RUSSE A L’HON-NEUR POUR LES BELLESÉTRANGÈRES Du 15 au 25 novembre Invitant un groupe d’écrivainsd’un même pays ou d’une mêmeaire linguistique, le Centre natio-nal du livre organise chaqueannée avec les Belles étrangèresune série de rencontres dans toutela France, en partenariat avec deslibrairies, des bibliothèques, desuniversités et des associations cul-turelles. En 2004, douze écrivainsrusses sont invités dans plus de 30villes parmi lesquelles Aix-en-Provence, Arles, Ajaccio,Bordeaux, Colmar, Dunkerque,La Rochelle, Le Havre, Marseille,Pantin, Paris, Saint-Nazaire,Reims… La réalisation d’un livreet d’un film, disponibles sur tousles lieux partenaires desrencontres, permettra dedécouvrir ou redécouvrir les écri-vains invités. Par ailleurs, cetteédition des Belles étrangères an-noncera le Salon du livre de Parisdont la littérature et l’éditionrusses seront, du 18 au 23 mars2005, les invités d’honneur et lesinvités professionnels.

Informations sur les Belles étrangères :www.centrenationaldulivre.fr

Salon L’AVENTURE DES MÉTIERS DE LACULTURE AU SALON DE L’ÉDUCA-TIONDu 18 au 21 novembre à la portede Versailles (Paris)Le ministère de la culture et de lacommunication est présent auSalon de l’éducation où il disposed’un stand dans la partieconsacrée à « l’aventure desmétiers ». Plusieurs sources d’in-formations (documents, accès auxsites Internet) concernant les for-

ExpositionPHOTOGRAPHIER LE PATRIMOINEJusqu’au 21 novembreIl y a 40 ans André Malrauxlançait l’Inventaire général des ri-chesses artistiques et monumen-tales de la France. Chercheurs etphotographes ont réalisé à ce jourprès de 300 000 notices architec-turales et plus de 3 millions declichés photographiques : 160d’entre eux sont aujourd’hui pré-sentés par la direction de l’archi-tecture et du patrimoine. Les ser-vices régionaux de l’Inventaireont par ailleurs donné à la Biblio-thèque nationale de France(BNF) 800 tirages, depuis lesaquarelles de Roger Gaignièressur la France de Louis XIV jusqu’àla vaste enquête photographiquemenée par la DATAR en 1985.

BNF, quai François Mauriac 75013 Paris www.photographierlepatrimoine.culture.fr

mations aux métiers de la cultureseront à la disposition desvisiteurs qui pourront rencontrerdes responsables des écoles supé-rieures sous tutelle du ministère(arts plastiques, architecture, mu-sique, théâtre, danse, cinéma, etc.)et accueilleront le public pourl’informer de la politiqueconduite par le ministère dans ledomaine de l’éducation artistique.

Contact : [email protected]

1995), à Londres (1999-2002)avant de devenir directeur de lacoopération culturelle et duFrançais au Quai d’Orsay (2002-2004). Chargé des relations inter-nationales du Centre Pompidou(1984-1986), il devient conseillertechnique de Thierry de Beaucéau secrétariat d’État aux relationsinternationales culturelles et à lafrancophonie (1988-1990). Délé-gué général de la mission de pré-figuration du Palais du Cinéma (à partir de 1996), il est parallèle-ment commissaire général de lasaison d’Israël en France (1996-1998).

OLIVIER KAEPPELIN, DÉLÉGUÉAUX ARTS-PLASTIQUESNé en 1949 à Rio de Janeiro(Brésil), Olivier Kaeppelin, est ti-tulaire d’une licence en lettresmodernes et d’un DEA de socio-logie. Familier de la création ar-tistique, il a été enseignant à ParisVIII, puis à Paris I de 1975 à 1985,avant de rejoindre le ministère dela culture (Délégation aux artsplastiques) où il a été notammentchef de l’inspection de la créationartistique de 1993 à 1999. Il de-vient alors directeur adjoint deFrance-Culture (1999-2001) puisconseiller du président de Radio-France pour le développement dela politique culturelle du groupe(2001-2004). Auteur denombreux ouvrages consacrés auxartistes, Olivier Kaeppelin a éga-lement été commissaire deplusieurs expositions sur la jeunecréation française notammentpour l’exposition universelle deSéville, la Villa Médicis ou laBiennale de Venise. A la tête de ladélégation aux arts plastiques,Olivier Kaeppelin remplace Mar-tin Béthenod, appelé à d’autresfonctions.

© Radio France / Christophe Abramowitz

© D.R.

© D.R.Succès « LIRE EN FÊTE » ET « VIVRE LESVILLES » : PREMIERS BILANSLa manifestation « Lire en fête »,qui s’est tenue du 15 au 17octobre, a été « une éditionréussie » selon Eric Gross, direc-teur du livre et de la lecture auministère de la culture et de lacommunication. Marquée pardeux événements, la premièreNuit des libraires et le premierSalon du livre de science pourtous, elle a donné lieu à plusieursinitiatives. L’expérience du Salondu livre de science, qui a accueilli44 éditeurs et plus de 7 000 visi-teurs, sera renouvelée encherchant à lier davantage l’opé-ration aux publics scolaires. Parailleurs, la nouvelle opération enfaveur de l»architecture, « Vivreles Villes », qui s'est tenue du 14au 17 octobre, a tenu toutes sespromesses permettant auxhabitants de 134 villes de mieuxcomprendre le développement urbain.

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20/Portrait

LETTRE D’INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATIONnovembre 2004

En lançant l’Année de la Franceen Chine, Renaud Donnedieude Vabres s’est rendu à la pre-mière Biennale d’architecturede Pékin où une exposition surl’architecture française a été pré-sentée du 16 septembre au16 octobre. Prolongement del’ouvrage de l’architecte EricLapierre, qui est aussi le com-missaire de l’exposition, Archi-tecture du réel - architecturecontemporaine en France met enlumière les pratiques d’une nou-velle génération d’architectes.Lauréat du prix de la PremièreŒuvre pour les bureaux duMonde diplomatique à Paris, EricLapierre s’interroge sur laChine, la qualité architecturaleet la ville.

Après la Biennale de Venise, le calendrier international del’architecture comprend unenouvelle manifestation : pourquoi Pékin ?La Chine connaît, depuisquelques années, un phénomèned’expansion urbaine dont l’am-pleur est sans précédent. Il seconstruit chaque année à Pékinplus de surface de plancher quedans toute l’Europe. L’accueildes Jeux Olympiques en 2008stimule encore cette vivacité ur-baine. Dans ces conditions, etdans la mesure où la Chine nesouhaite plus seulement appa-raître comme « l’atelier dumonde », mais ambitionne ausside se distinguer sur le plan cul-turel, il était naturel que sa ca-pitale accueille une Biennaled’architecture internationale.Présenter le travail des archi-tectes d’« Architecture du réel »à Pékin revêt donc un intérêtcertain. La Chine est confrontéeà une situation d’urgence parfoispeu compatible avec la qualité

architecturale ; il me paraissaitimportant de lui montrer quel’architecture ne concerne passeulement les monuments, maisaussi des constructions plus mo-destes. L’enjeu de la qualité ar-chitecturale est aussi celui de laville ordinaire, des équipementsde quartier et des logements,qu’ils soient individuels ou col-lectifs : les architectes d’« Ar-chitecture du réel » en interve-nant sur ces types deprogrammes, démontrent qu’onpeut faire œuvre d’architectureavec n’importe quel objetconstruit. Leur présence dansl’exposition constitue pour eux,dont une minorité seulementtravaille déjà en Chine, une oc-casion d’y trouver des débouchés.

Architecture du réel peut se voirà la fois comme le manifested’une génération et comme une

expérience esthétique en elle-même. Architecture du réel propose eneffet une réflexion sur la repré-sentation de l’architecture, à tra-vers des images qui entendentmontrer les bâtiments non pasforcément de la manière dontles architectes les voient, maisen tentant de rendre compte dela présence réelle des construc-tions, à travers leurs relationsaux sites, aux usages, et à leursmatérialités respectives.La notion d’exception culturelleest positivement utilisée no-tamment par le milieu ducinéma d'auteur. Paradoxale-ment, les architectes auteurs, telsque ceux présentés dans Archi-tecture du réel, ne se réfèrent pasà une telle notion, alors que leursdémarches respectives s’inscri-vent dans son droit fil. Présen-ter leur production à travers des

images, dues à des photographeseux aussi auteurs, c’est ancrerleur travail dans le champ de laproduction de biens culturels et,par là même, affirmer leur spé-cificité face aux agences très« professionnelles » qui s’expor-tent habituellement en Chine.Cette dimension culturelle relieces architectes ; ils ne consti-tuent pas, à proprement parler,un courant, mais partagent descentres d’intérêts communs, telsque la mise en œuvre d’une cer-taine économie de moyens, legoût pour une forme de ratio-nalité des constructions et uneréflexion sur le statut de la ba-nalité dans l’environnementquotidien.

Comment participer à la diffusionde la culture architecturale ?Les architectes doivent trouverle moyen de sortir de leur tourd’ivoire pour nous aider à com-prendre l’intérêt et la nécessitéde leur discipline au-delà de leursphère d’intervention habituelleet jusqu’aux publics les pluslarges, afin de lutter contre lepopulisme esthétique qui serttrop souvent de référent en lamatière aujourd’hui quel que soitle pays considéré. Le recours auxphotographies d’Architecture duréel est une tentative en ce sens.

Architecture du réel - architecturecontemporaine en France est publiésous la direction d’Eric Lapierre, éditions du Moniteur, 2003, 60 s

ERIC LAPIERRE : « LA CHINE, LAQUALITÉ ARCHITECTURALE, LA VILLE »

ERIC LAPIERRE EN QUATREDATES

1966 Naissance à Tarbes

1998 Diplômé de l’Ecole d’architectureParis-Belleville

2003Prix de la PremièreŒuvre pour les bureaux du Mondediplomatiqueà Paris.

2004Commissaire etscénographe del’exposition « Architecture duréel » à Pékin

© D.R.