MUSIQUE THESTROKES05 RADIOHEAD 06 … · une publication start up numÉro161 avril 2011...

UNE PUBLICATION

STARTUPNUMÉRO 161A V R I L 2 0 1 1

L’ACTUALITÉ MUSIQUE ET VIDÉO DE VOTRE SPÉCIALISTE CULTURE

MUSIQUE THE STROKES 05 RADIOHEAD 06THE KILLS 10 THE VACCINES 12 RAPHAEL SAADIQ 13METRONOMY 14 LE PRINCE MIIAOU 15DVD MONSTERS 22 MEAN STREETS 24 A BOUTPORTANT 25 UN BALCON SUR LA MER 26 BAMBI 28RED 30 INTERVIEW DE JOHN MALKOVICH 30

SUM41

| 3 START UP | AVRIL 2011 |

SOMMAIRE

News/05The Strokes 05/Radiohead 06/

Alela Diane 06/Jehro 07/Noah and the Whale 07/

Interviews/08SUM 41 08/The Kills 10/The Vaccines 12/

Raphael Saadiq 13/Metronomy 14/Le Prince Miiaou 15/

Chroniques musique/16Pop/Rock 16/Français 18/Autres musiques 20/Electro 21/Rap-Soul 21/

Chroniques DVD/22

DVD du mois : Monsters 22/Mean Streets 24/Taking Off 24/

La Meute 25/A Bout Portant 25/Un Balcon sur la mer 26/

South Park 26/Bambi 28/Raiponce 28/Megamind 28/

RED 30/Interview de John Malkovich 31/

STARTUP est édité par la société PRÉLUDE ET FUGUE, SAS de presse au capital de 30 000 euros, 29, rue de Châteaudun 75308 PARIS Cedex 09 Tél. : 01 75 55 43 44

Fax : 0175554111 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Rick DE NOLF/PRINCIPAL ACTIONNAIRE GROUPE EXPRESS-ROULARTA

RÉDACTION RÉDACTRICE EN CHEF Florence RAJON/[email protected]/RÉDACTION Paul Alexandre, David Bouseul, François Cano, Hervé Crespi, Laurent Denner,

Hervé Guilleminot, Maxime Goguet, Bertrand Rocher/CONCEPTION GRAPHIQUE Didier FITAN

MANAGEMENT ÉDITEUR DÉLÉGUÉ Tristan THOMAS/DIRECTRICE RÉGIE Valérie SALOMON/PUBLICITÉ Tristan THOMAS [email protected]/

FABRICATION Pascal DELEPINE avec Laurence BIDEAU/PRÉPRESSE GROUPE EXPRESS-ROULARTA/IMPRIMÉ EN BELGIQUE Roularta Printing/Couverture D.R.

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LA SÉLECTION DU MOIS/IMPORTS STARTER

ROCK/POP/METAL/ELECTROAMON AMARTHSURTUR RISINGAMON AMARTHSURTUR RISING -CD+DVD-AMON AMARTHSURTUR RISING -DELUXE-AMON AMARTHAMON AMARTH 8 CDJOE BONAMASSADUST BOWLARMIN VANBUURENA STATE OF TRANCE 2011CAKESHOWROOM OF COMPASSIONJIMMY CLIFFORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDCORRSORIGINAL ALBUM CLASSIC 5 CDTERENCE TRENT D'ARBYORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDDURAN DURANALL YOU NEED IS NOWDURAN DURANALL YOU NEED IS... (CD/DVD)ELBOWBUILD A ROCKET BOYS!EVERYTHING BUT THE GIRLORIGINAL ALBUM CLASSIC 5 CDCOWBOY JUNKIESORIGINAL ALBUM CLASSIC 5 CDFAITH NO MOREORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDFATBOY SLIMORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDFATBOY SLIMBEST OF THE BOOTLEGSFLYING BURRITO BROTHERSAUTHORIZED BOOTLEGFUNERAL FOR A FRIENDWELCOME HOMEG. LOVE & SPECIAL SAUCEORIGINAL ALBUM CLASSIC 3CDTOMMY GUERREROLIFEBOATS AND FOLLIESEMMYLOU HARRISORIGINAL ALBUM CLASSIC 5 CDJAPANORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDJAY-ZORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDJEFFERSON AIRPLANEORIGINAL ALBUM CLASSIC 3 CDKESHAI AM THE DANCE COMMANDERKINKSKINDA KINKS -DELUXE-KINKSKINK KONTROVERSY -DELUXE-KINKSKINKS -DELUXE-NICK LOWELABOUR OF LUSTROXETTECHARM SCHOOL -DELUXE-MASTODONLIVE AT THE ARAGON + DVDMOTORHEADWORLD IS YOURS (CD/DVD Edition)NAZARETHSNAZ 2CDNOAH & THE WHALELAST NIGHT ON EARTHPAVLOV DOGLIVE & UNLEASHED

PET SHOP BOYSMOST INCREDIBLE THINGBONNIE RAITTLIVE IN GERMANY... -DIGI-RISE AGAINSTENDGAMECAITLIN ROSEOWN SIDE NOWFRANCISROSSITRUE AS STEEL -DIGI-TOMMY SHAWGREAT DIVIDESIMPLY REDORIGINAL ALBUM CLASSIC 5 CDSLADESLADE ALIVE !GRACE SLICKMANHOLESOUTHSIDE JOHNNY & ASBURYTHE NEW JERSEY... 3 CDTHE THEB.O.F TONY -DELUXE-VISIONS OF ATLANTISDELTAROGER WATERSALBUM COLLECTION 7 CD+DVDVICTOR WOOTENA SHOW OF HANDS 15LINK WRAYWRAY'S THREE TRACK SHACKCOUNTRYEMMYLOU HARRISLIVE IN GERMANY 2000BLUESC.W. STONEKINGKING HOKUM 1st albumDVD MUSICCANNIBAL CORPSEGLOBAL EVISCERATION 2DVDEMMYLOU HARRISLIVE IN GERMANY 2000VINYLAMON AMARTHSURTUR RISINGTRAVIS BARKERGIVE THE DRUMMER SOMECAVALERA CONSPIRACYBLUNT FORCE TRAUMACHAMBERS BROTHERSTIME HAS COMERAY CHARLESGENIOUS + SOUL = JAZZ-HQ-MILES DAVISWE WANT MILESDEAD KENNEDYSLAYLA AND OTHER..DEREK & THE DOMINOSBLUNT FORCE TRAUMARISE AGAINSTENDGAMENINA SIMONEBLACK GOLDNINA SIMONESILK & SOULNINA SIMONEAND PIANO!PATTI SMITHEASTERSOUNDGARDENLIVE ON 1-5STROKESANGLESVICTOR WOOTENA SHOW OF HANDS 15

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NEWS

Photo:D.R.

RETOUR The Strokes Angles �� Sony Music

Cinq ans d’attente, quelques projets solos (dont le très réussiLittle Joy de FabrizioMoretti) pour enfin entendre lenouveau Strokes. Probablement le dernier aussi étant donnée l’ambiance désastreuse de l’enregistrement. JulianCasablancas aux abonnés absents a déserté le studio, enregistrant seul les voix et laissant ses camarades à la dérive.Le résultat, pourtant, n’est pas chaotique, simplement hétéroclite. Les titres, tous plus différents les uns des autresévoquent unepop connotée 80’s, ailleurs on entendune rythmique reggae, le fantômedeThinLizzy (Gratisfaction)ou le style outrageusement pompier de Muse (Metabolism).Du bon et du moins bon dans ce disque étrange, quimettra du temps à se faire aimer. L.D.


NEWS

HUBERT-FELIX THIEFAINE Supplements de mensonge SONY MUSIC

LA FOUINE La Fouine vs Laouni SONY MUSIC

BEN L'ONCLE SOUL Ben l'oncle soul UNIVERSAL MUSIC

P.J. HARVEY Let England Shake UNIVERSAL MUSIC

JEAN-LOUIS AUBERT Roc'Eclair EMI

BLACK EYED PEAS The Beginning UNIVERSAL MUSIC

SHAKIRA Sale el sol SONY MUSIC

SERGE GAINSBOURG Best Of UNIVERSAL MUSIC

ADELE 21 NAIVE

AGNES OBEL Philharmonics PIAS

TETES RAIDES L'An demain WAGRAM

BOF/LES PETITS MOUCHOIRS Les Petits mouchoirs SONY MUSIC

BERNARD LAVILLIERS Causes perdues et... UNIVERSAL MUSIC

BRUNO MARS Doo-Wops & Hooligans WARNER MUSIC

KATY PERRY Teenage Dream EMI

RIHANNA Loud UNIVERSAL MUSIC

INDOCHINE Putain de stade SONY MUSIC

BEADY EYE Different Gear, Still Speeding PIAS

IRMA Letter To The Lord WARNER MUSIC

MUSE The Resistance WARNER MUSIC

JAMIROQUAI Rock Dust Light Star UNIVERSAL MUSIC

LADY GAGA The Fame Monster UNIVERSAL MUSIC

THOMAS FERSEN Je suis au paradis WAGRAM

SOPRANO La Colombe EMI

AVRIL LAVIGNE Goodbye Lullaby (Deluxe edition) SONY MUSIC

EDDY MITCHELL Come Back UNIVERSAL MUSIC

ANNA CALVI Anna Calvi PIAS

CŒUR DE PIRATE Cœur de pirate UNIVERSAL MUSIC

YAEL NAIM She Was A Boy WAGRAM

DAFT PUNK Tron L'Héritage (BOF) EMI

RELEVÉ DES MEILLEURES VENTES POP/ROCK

DES MAGASINS ADHÉRENTS

START TOP MARS 2010Photo:D.R.

Photo:D.R.

RadioheadTheKingOf Limbs �� Beggars/Naïve

AlelaDiane &TheWildDivine �� Rough Trade/Beggars/Naïve

Comme Björk, Radiohead segmente.On adore ou on déteste. Depuis sonvirage electro avec Kid A, le grouped’Oxford s’est appliqué à tout tenterpour semer sonpublic.Oubliant le for-mat pop, préférant l’ex-périmentation, quitte àlaisser l’esprit de groupeen route, Thom Yorkecontinue d’ausculter sonâmetourmentée.Etd’im-poser une communica-tion autiste (pas de pro-motion, quasiment pas de photos,aucune info…) aux journalistes quifinissent par tourner le dos. The King

ÉVÉNEMENT

Of Limbs ne fait pas exception et pâtitde cette naissance ano-nyme. Pourtant,c’est un album riche, dense, fascinant,pour peu qu’on accepte de se laisserporter par la voix du chanteur, les

ambiances oppressantes dela première moitié dudisque. Codex, balladeapparemment classique aupiano interrompt la transepour renouer avec lesambiances de Ok Com-puter et gagner lentement

la lumière pour s’achever enbeauté avecSeparator. Un disque qui se mérite,donc… L.D.

La fille cachéede JoanBaez et SandyDenny est de retour.Avecsa voix envoûtante, un habillage musical roots qui évoqueimmanquablement l’Amérique, sa côte ouest, son héritageancestral, Alela Diane offre un peu d’authenticité et de sim-plicité bienvenues. Pour ce troisième album, laCalifornienne,qui réside désormais à Portland, a travaillé avec son époux, leguitariste Tom Bevitori, son père, également guitariste, TomMenig le bassiste Jonas Haskins et le batteur Jason Merculief.Enregistré avec Scott Litt (R.E.M., Liz Phair) l’album estmoins ouvertement folk que son prédécesseur. On y entendun peu de country (LongWayDown), des chansons mid-tempo (To Begin) et un soup-çonde jazz, histoire de secouerun peu les fans de Pirate’sGospel, avant de les charmer,immanquablement. L.D.En concert le 9 mai à la Cigale deParis.


NEWS

“Tonight's the kind of night where everything could change”...Comment vous est venue l’idée de cet hymne positif?J’ai écrit la chansondans un trainpourLondres le soir du31décem-bre dernier. J’ai ressenti une liberté, une excitation et des possibilitésillimitées... des sentiments qu’on éprouve surtout la nuit. Le ton estplus léger que sur notre précédent album qui tournait autour d’unerupture sentimentale douloureuse (avec la jeune songwriter LauraMarling, ndlr).Il paraît que vous avez été très inspiré par Charles Bukowski ?J’aime ses personnages et ses poèmes, il y a de l’espièglerie et de la ten-dressedans sonœuvre. Il estaussi attirépar lamagiede lanuit…Etpuisj’aimeboiremoiaussi,maispasautantque lui.Non, lesdeux influencesprincipales sur cet album, c’estTomWaits (BoneMachine),BerlindeLouReed etTwin Peaks deDavid Lynch. J'aime ces univers de para-noïa et demystère…Vous avez enregistré à Los Angeles…Parceque je voulais travailler avec JasonLadderqui aproduit l’albumsolode JulianCasablancas.On s’est entendu àmerveille et j’étais trèsheureux de travailler des studios oùBob Dylan, Prince ou FleetwoodMac ont enregistré. En ce moment,j’enregistre une chanson avec Char-lotte Gainsbourg, ce qui me rendassez dingue. J’adore sa musique etcelle de son père aussi… F. R.

Last Night On Earth �� (Coop/PIAS)

QUI?Marseillais auxorigines italienneet corsenédans lequartierduPanierJérômeCotta grandit avec la chanson française rive gauche que sonpère interprète : Brassens, Ferré, Moustaki… Mais c’est vers l’Amé-rique du Sud que son cœur penche.QUOI?Après un premier album publié en 1999, L’Arbre et le fruit, le musi-ciencomposepourTheMarathonians, côtoyantalorsTootsouencoreEdwin Starr avant de concourir pour le PrixConstantin avec l’albumJehro en 2006 et de jouer dans le monde entier en compagnie de SeuJorge.MAIS ENCORE?Son troisièmealbumchaloupe surdes ambiances languides, ensoleil-

lées, baignées dans une moiteur tropicale,mais sensibles et légèrement mélancoliques.Reggae, bossa, flamenco et soul se bouscu-lent, chantés dans un anglais parfait(l’homme a vécu deux ans dans un squat àLondres) et parfois, plus couleur locale, enespagnol. Une authentique réussite! F. R.

Noahand theWhale

Photo:D.R.

3 QUESTIONS À

Photo:D.R.

Photo:D.R.

Jehro Cantina Paradise �� Warner

Pierre Faa

LES JEUNES ANGLAIS FONT UN PAS DE CÔTÉ ETABANDONNENT LEURS DÉBUTS FOLKS POUR UNE POPDÉBRIDÉE ET ACCROCHEUSE

COUPS DE CŒURArcade Fire, LCD Soundsystem et Phoenix.

Caché au sein du groupe Pepper-moon, Pierre Faa publie un albumbien à lui, son premier, L’Avenir n’estplus comme avant. Il sera sur la scèneduSentier desHalles (Paris) le 4 avrilprochainpourdéfendre ses chansonssophistiquées, érudites, mais irré-sistiblement pop.


EN COUVERTURE

Rendez-vous un samedi matin dans lesloges du Zénith à Paris. Le soir même, le

groupe joue pour ses fans, déjà présents devant les grilles. Bravant lefroid de février, la faim, la fatigue, ils se sont massés à l’entrée de la sallede la Villette pour être sûrs de ne pas rater une miette du show qui lesattend. En coulisses, le groupe, visiblement dans un bon jour malgré lafatigue, se réveille à grand renfort de café et accepte de bonne grâce denous répondre…Vous savez vous faire attendre ! Underclass Hero, votre précédentalbum remonte à 2007…Deryck (voix, guitares) : J’ai écrit pendant quatre ans. Ce fut unprocessus très long. J’étais rarement satisfait du résultat, ce n’étaitpas parfait,mais j’étais patient, je savais que ça allait venir. Parfois, j’aiattendu sixmois sans que rien ne sorte.Mais tant pis. On se foutaitde l’échéance. On n’était pas préoccupé par ce que pouvait pensernotremaisondedisques.On semoque éperdumentque la presse nenous aimepas nonplus.Depuis le départ, ce groupe s’est appuyé sur

ses fans, qui répondent présent dans le monde entier. Il n’y a qu’àvoir ici !Vous avez débuté l’enregistrement de cet album avec Gil Nortonavant de le remercier en chemin. Que s’est il passé?Deryck :Avec Sum41, on est ensembledepuis tellement longtemp!Quandquelqu’und’extérieur au groupedébarque, il chamboule noshabitudes. On a réalisé qu’on pouvait faire les choses seuls. Mêmequand on avait un producteur, on prenait beaucoup de décisionsentre nous. Ça aide d’avoir un bon ingénieur du son.Steve (batterie) : il faut dire ce qui est, avec Gil, ça n’a pas marché.C’est pourtant un type remarquable, qui a fait des albums fantas-tiques (Pixies, Foo Fighters…),mais entre ses envies et les nôtres, çane collait pas.Cone (basse) :Ona toujours tendance àpenser que le dernier albumest lemeilleur,mais celui-ci l’est, croyez-moi!Timingparfait, albumparfait.Deryck :C’est génial de remplir des salles – et pasminuscules – sans

RETOUR EN BEAUTÉ APRÈS UNE ABSENCE PROLONGÉE POUR DERYCK ET LES SIENS. PLUS SOMBRES, PLUS DENSES, PLUS MÛRS…LES EX-SALES GOSSES PUNK-POP ONT BIEN CHANGÉ

Sum 41©D.R.

PAR LAURENT DENNER


EN COUVERTURE

Screaming Bloody Murder ��

(Mercury/Universal)

l’aide de personne. C’est tellement gratifiant!Votre public est très jeune. Vous sentez-vous toujours en accordavec lui ?Deryck : Effectivement, nous n’avons plus quinze ans ! Et ce quej’écris correspond à mon état d’esprit, celui d’un type de 30 ans etdespoussières avecquelques casseroles derrière lui.Certes, çane collepas avec les préoccupations d’un ado de lamoitié demon âge, maisça peut quand même lui parler. Ce que j’aime, chez ces gosses, c’estqu’ils s’en foutent de ce que pense tel ou telmagazine : ils aiment oupas et ils le disent!Cone :Anos concerts, il y a également les fans de la première heure,qui nous ont découverts avecAll Killer No Filler…Vous avez admis que cet album était plus sombre…Deryck : J’ai traversé unepériode assez difficile qui se ressent sur l’al-bum. Le disque est quand même varié, il ne s’arrête pas à un genre,mais il s’attardedavantagedu côtéobscur, épique etmoinspop-punkde Sum 41.Est-ce votre divorce qui a rendu cette période plus difficile ?Deryck : C’était déjà douloureux de divorcer alors le vivre sous leregarddespaparazzis, c’était compliqué.Cecidit, jeneme suis jamaisperçu comme une célébrité.Quelles sont les collaborations passées qui vous ont marquées?En choeur : Iggy Pop.Cone : Ça s’est tellement bien passé avec lui ! C’est drôle qu’on sesoit bien entendu. C’est lui qui avait appelé, en plus!Deryck : Il y a aussi euTenaciousD,Ludacris,TommyLee…Toutesces collaborations nous sont chères.Qui sont vos héros de toujours?Deryck : Elvis Costello, Tom Petty, Bob Dylan, les Rolling Stone,Police,TheClash.Rien après 1980, en fait! SaufMetallica etNWA.La scène, c’est ce qui vous motive?

Cone :On adore jouer en France, auJapon, en Grande-Bretagne. C’esttoujours un plaisir de venir enEurope. Et onnedit pas ça pour vousplaire! �

DISQUES DE CHEVETDavid Bowie, tous les albums des années 70.Exile on Main Street des Rolling StonesMaster of Puppets de Metallica

DISCOGRAPHIE (Mercury/Universal)

Half Hour of Power (2000) **Débutspunk-poppour lesCanadiens, encorequelques efforts avant de trouver son rythmede croisière…

All Killer No Filler (2001) ***Pris en main par Jerry Finn (Green Day,Blink 182), Sum 41 est en bonne place der-rière les grands frères et tourne enboucle surMTV.

Does This Look Infected? (2002) ***Unpeumoins réussi que le précédent,maisefficace et entraînant. Que demander deplus?

Chuck (2004)Nommé en honneur d’un volontaire desNations unies qui les a sauvés in extremisalors qu’ils tournaient un documentaire enRépublique du Congo, Chuck est un desmeilleurs albumsdugroupe : concis et varié.Preuve qu’on peut changer!

Underclass Hero (2007) **Suite un peu décevante après l’excellentChuck.N’est pas GreenDay qui veut…

Screaming Bloody Murder (2011) ****Retour en excellente forme avec un disque varié, teigneux,sombre…Retour au sommet!


ROCK

Vous avez travaillé à distance cette fois-ci?Jamie : Oui, nous n’étions pas au même

endroit au même moment, mais nous avons fonctionné commepour nos précédents albums. Au lieu de se montrer nos chansonstoutes les demi-heures, c'était toutes les trois semaines environ.Alison : On a commencé au mois de novembre. On faisait des ses-sions de deux semaines, je repartais en tournée avec The DeadWeather pendant trois semaines, puis on s'y remettait. Je suis trèsheureuse du résultat, je pense qu’on a fait un excellent album.Jamie : L'autre différence est que j’ai dû prendre certaines décisionsseul alors qu’auparavant, j’aurais consulté Alison.Vous avez également utilisé de nouveaux instruments...Jamie :C’était une progression logique.Ce n’est pas comme si nousavions fait un album classique avec des cordes puis enchaîné aveccelui-ci. J’ai beaucoup écouté Roxy Music, surtout leur premieralbum. Pas dans l’idée de faire la même chose, mais je m’en suisimprégné. J’adore les textures, la façon dont on passe de la légèretéà quelque chose d’épique avec un instrument comme la clarinette,,

le saxophone ou leMellotron. J’en ai d'ailleurs acheté un qui était àvendredans le studiooùnous enregistrions, et j’ai appris àm’en servir.Alison : Je ne sais pas comment tu as fait pour supporter le volumesonore de l’engin. Il était tellement à fonddans sonMellotronqu’onne s’entendait plus!Jamie :Après huit ouneuf ans avec lamême formule, quatre albums,un peu de changement n’était pas déraisonnable ! Je ne suis pas àl’aise avec le piano et les cordes, je trouve leMellotron tellementplusémouvant!Pourquoi avoir choisi d'enregistrer dans le Michigan?Alison : J’adore ce coin, ma famille est originaire de là-bas, je rêvaisd’y passer un peu de temps. On a trouvé un studio, nommé KeyClub, très familial. On s’est très bien entendu avec les gens qui l’ontcréé et s’en occupent. Tout le monde avait envie de faire un bonalbum.On était très bien reçu.Jamie : Je ne suis pas sûr que les gens perçoivent à quel point l’atmo-sphère d’un studiopeut être un frein à la créativité. Pourquoi va-t-onenregistrer dans leMichigan? En général, les studios sont tenus par

PAR FLORENCE RAJON

The KillsPHOTOD.R.

TOUJOURS ROCK, TOUJOURS PERTINENTS, ALORS QUE L'AUTRE DUO MIXTE S'EST ÉTEINT (THE WHITE STRIPES), ALISON ETJAMIE VARIENT QUELQUE PEU LES PLAISIRS AVEC CE QUATRIÈME ALBUM. RENCONTRE


ROCK

des businessmen qui veulent rentabiliser l’endroit et vous imposentdes horaires stricts.A2hdumatin, tout doit être plié. Si j’ai envie detravailler trois jours d’affilée et dormir 24h, là-bas, je peux.Comment est née la chanson Satellite ?Jamie : Les chansons n'ont pas de logique, elles apparaissent. Satel-lite est née ainsi.Une voix – celle dema copine - dans un téléphone,une conversation interrompue, imaginer que le signal transmis ausatellite s’est perdu...C’est une exagération romantiquede cette idée.Sur Last Goodbye, Alison, vous chantez d'une voix grave commeon l'a rarement entendue auparavant...Alison : J’avais pourtant l’impression d’avoir déjà joué cette carte-là… J’adore ce titre. Je sais qu’il peut sembler triste, j’ai des amis quiont pleuré en l’écoutant, ce qui m’a fait chialer à mon tour. Maisquand une chanson touche les gens, c’est extraordinaire!Est-ce que vos différentes expériences ont changé votre voix?Alison : Il faut que je réfléchisse à une réponse à cette question…carje n’en ai aucune idée! Les expériences ont en tout cas été extrême-ment positives.Avez-vous encore des choses à découvrir l’un sur l’autre?Jamie : tant que le monde change, l’inspiration se renouvelle ! Onn’a pas une boîte à idées… Je suis très heureux de ne pas tout com-prendre d'Alison et je pense que l'inverse est vrai.Vous arrive-t-il de replonger dans vos précédents albums et depenser à votre évolution?Jamie : Je l’ai fait une fois ou deux en studio, il était 4 heures dumatin, tout le monde dormait. Je cherchais à comparer un de nosnouveaux morceaux avec un plus ancien et j’ai trouvé ce que jevoulais sur internet. Je suis resté scotché devantmon écranpendant6 heures à regarder tout ce qu’on avait fait ! Il y avait des chansonsdont j’avais oublié l’existence, des interviews.C’était incroyable! J'airéa-lisé qu'avecTheKills, on a toujours voulu raconter une histoire.Ona vu tellementdenos amis tutoyer les cimes, jouer dansdes sallesplus grandes et vendre plus de disques que nous pour se planterensuite.Onavait envie d’être toujours pertinents quatre albumsplustard. SonicYouth aunehistoire, Fugazi aussi…Ces groupes ont prisleur temps et ont grandi.Vous faites des photos, des films, vous peignez... qu'allez-vousfaire de tout ce matériel ?Jamie : Je crois que ce qui compte, c’est de faire les choses. Mal-heureusement, aujourd’hui, il faut montrer, s’exposer, exploiterfinancièrement la moindre opportunité. Ce qui m’a plu chez Ali-son, c’est qu’elle faisait lamême chose quemoi, à desmilliers de kilo-mètres. Elle avait déjà des tas d’enregistrements, des photos, des films,mais qu’elle nemontrait pas et ne faisait pas écouter à la terre entière.Nousn’avonspas parlé de la façondontonpourrait devenir célèbres,notremonde existait et ça nous suffisait !Quels sont vos récents coups de cœur?Jamie : Honnêtement? Blood Pressures par The Kills. Je l’écoute àfond dans ma voiture. C’est le meilleur endroit pour écouter de lamusique. Plus intime, il n’y a pas ! Sinon, Dave Bartholomew, lechaînonmanquant entre le big band jazz et le rock’n’roll. Songroupea joué avec Fats Domino, Chuck Berry.Alison : Johnny Cash, Unearthed(Box Set). C’est drôle de voir ce queles artistes considèrent comme des“déchets”. La plupart de ces raretésn'ont pas eu la chance de finir sur unalbum, mais elles sont pourtantextraordinaires. �

Blood Pressures �� (Domino/PIAS)


Quel a été le tournant, dans votre histoire?Freddie : Jouer chez Jools Holland (une institution britannique oùtous les plus grands groupes ont joué live, ndlr). Nous étions terrifiés,doncpleind’énergie etd’enthousiasme.Onavait été invités sans avoirsorti d’album ce qui est rare.Arni :Laproductricedu showest venuemevoir etm’adit : “tu réalisesque tu joues devant cinq fois la population islandaise?”Freddie : C’était tôt mais parfait! On a pu tourner en Grande-Bre-tagne, remplir des salles sans avoir à galérer.Arni : La date qui compte également, c’est la sortie de notre disquequi remettra les compteurs à l’heure. Il n’y aura plus de hype puisqueles gens pourront juger sur pièce. Lesmédias anglais se calmeront.Vous semblez avoir une préférence pour les chansons courtes…Freddie :Cen’est pas unebarrière quenousnousmettons.On le faitinconsciemment et, il y a aussi des chansons longues sur l’album!Quels sont vos groupes de chevet ?Freddie :BornBad,un label français, les compilesNuggets, lesBeachBoys,TheUndertones…Encemoment, jedécouvre lapop française :Eli et Jacno, j’adore!En Grande-Bretagne, on annonce la mort des groupes à guitares...Freddie :Ondit ça toutes les décen-nies, mais rien ne change. Aujour-d’hui, le r’n’b et la dance dominent,maisArcadeFire est têted’affichedefestivals… �

Comment avez-vous débuté?Freddie Cowan (guitares) : Un ami

communnous aprésentés, Justin (Young, chanteur) etmoi.Cet amiest parti et d’autres sont arrivés. Dès la première répétition, tout afonctionné, on a trouvé notre identité.Pourquoi ce nom, The Vaccines?Freddie : C’est tellement difficile de trouver un nom de groupe quitienne la route. En général, ils sont affligeants : Coldplay, Radiohead,The Shins (les tibias, ndlr) qui est sans doute le pire de tous. AlorspourquoipasTheVaccines? çanousplaisait.Mais les gens vontprob-ablement imaginer des seringues hypodermiques et de l’héroïne…Vous avez participé à plusieurs groupes auparavant, mais avec TheVaccines, le succès a été instantané?Freddie : C’est vrai que nous avons joué dans d’autres groupes pen-dant unedizained’années ce qui est unebonne chose car nous avonseu le temps de trouver notre son, notre univers et un niveau de jeudécent. C’était nécessaire pour que ce groupe fonctionne.Ça ressemblait aux Vaccines?Freddie :Monpère estmusicien de blues (son frère est le guitariste deThe Horrors, ndlr)… ça a donc été ma première formation. Ce n’estqu’avec lesVaccinesque j’ai l’impressiond’êtremoi. Justinfaisaitdufolksous le nomde Jay JayPistolet.Arni Arnason (bassiste, d’origine islandaise) : J’ai un passé plus punkpourmapart…Comment prenez-vous l’attention que la presse britannique, quivous adore, vous porte? N’est-ce pas trop lourd à porter ?Freddie : On est très reconnaissant, car cet intérêt nous a beaucoupaidés. Le problème est qu’on ne contrôle rien et qu’on nous attend autournant. Ilyadesgensqu’onagaceet ilyauraunretourdeboomerang.Mais que pouvons-nous faire?

ROCK

C'EST LE GROUPE QUI MONTE! CES QUATRE BRITISH DE GUÈRE PLUS DE 25 ANS REMETTENT LES GUITARES À L'HEUREAVEC DE REDOUTABLES TITRES ET UN SENTIMENT D’URGENCE QUI RAPPELLE LES STROKES DES DÉBUTS

The Vaccines

What Did You Expect From The Vaccines

��

((Sony Music)

SORTIE LE 18 AVRIL

PAR LAURENT DENNER

Photo:D.R.


SOUL

Cet album est moins sous influenceMotown que le précédent,TheWay I See It.

Je voulais faire un disque plus rock, plus agressif quemonprécédentalbumqui était doux, soyeux…PlusChuckBerry queMarvinGaye.Est-ce pour cette raison que vous l’avez appelé Stone Rollin’ ?Non, cette expression fait référence à ma vie, à mes choix. J’ai tou-jours pris des risques, joué à pile ou face. Toutema car-rière s’est faite ainsi.Quandonacommencé, avecTony!Toni ! Toné!, on sortait du lot. Ça s’est évidemmentaccentué avec notre deuxième album. On n’était pashabillé comme les autres, on utilisait des instrumentsdifférents…Vous considérez-vous comme un marginal ?Oui, je n’ai jamais eu envie de changer. Je n’ai jamais euenvie d’entrer en studio pour en sortir un disque quiressemble aux autres.Comment travaillez-vous? Êtes-vous un collectionneur de matérielvintage?Oui,mais ce n’est pas ce qui fait le son! Il faut du talent (il rit).Toutlemondepeut s’acheterdumatériel vintage. Savoir quoi en faire, c’estautre chose!Qui vous a donné envie de faire de la musique?Je croisque c’était devoir les gensquim’entourent fairede lamusique,tout simplement. J’ai étudié le trombone à l’école, auparavant, j’avaisfait de labasse…Dansma famille, tout lemondeétaitmusicien.Monpère, mon frère… C’était naturel de vouloir faire de la musique. Lacarrière, c’était autre chose. Au début, j’avaissurtout envie dem’amuser.Vous avez grandi en Californie dans la secon-demoitié des années 60. Avez-vous gardé unsouvenir de cette époque de libération?Ça m’a formaté, c’est certain! Ça a eu uneinfluence énorme. J’adorais la mode, le son,l’esprit de l’époque…J’ai vu leGratefulDeadsans savoir que c’était eux. Funkadelic aussi,puis lesO’Jays que j’adorais…Qu’est-ce qui vous a attiré dans ces sons60’s?Je pense que ce sontmes premiers souvenirsmusicaux, tout simplement. Ma mèreécoutait déjà cette musique quand j’étaisdans son ventre. C’est ce qui passait à laradio : Motown, Stax, ce sont des disquesfamiliaux, ça touche tout le monde! Lesjeunes, les vieux.L’élégance?Oui, c’est un métier de gentleman. Il m’ar-rive de porter des jeans, quandmême.Qui sont les invités sur cet album?Robert Randolph joue de la guitare slide,

LarryDunn(EarthWind&Fire) jouedes claviers etm’offreun solode Moog sublime. C’est un immense honneur pour moi, un rêve,même de l’avoir. Je suis aussi tombé amoureux de la voix de Yukimi(Nagano, ndlr) qui vient de Suède et qui chante avec LittleDragon.Quelle est la chanson que vous auriez aimé écrire?Sans doute une de Michael Jackson, Billie Jean peut-être… Je n’ai

jamais travaillé avec lui, hélas.Mais vous avez travaillé avec un autre ex-enfantprodige, Stevie Wonder…Oui, c’est une légendepourmoi. Les compositions, lechant, tout est parfait. Je le regarde et j’ai l’impressionde voir un magicien à l’œuvre. Il touche des gens dumonde entier. Il a un pouvoir extraordinaire.Que préférez-vous? Travailler pour les autres pourjouer les performer?

Si la personne avec laquelle je travaille me plait, c’est comme sij’écrivais pourmoi.Comment expliquez-vous votre succès en France?Je crois que laFrance adore la soul…et lesFrançais engénéral ont trèsbon goût! Aux États-Unis, c’est plus compliqué, ma musique n’estpas assez commerciale…Qu’écoutez-vous en ce moment?Metallica! Arcade Fire, TV On The Radio… Je ne suis pas fan dur’n’b d’aujourd’hui. �

Stone Rollin’ �� (Columbia/Sony Music)

IL A DÉBUTÉ AVEC PRINCE, LANCÉ LE « NEW JACK SWING » (L’ANCÊTRE DU R’N’B), TRAVAILLÉ AVEC À PEU PRÈSTOUT LE MONDE DE STEVIE WONDER À D’ANGELO… MAIS NUL N’EST PROPHÈTE EN SON PAYS ET C’EST EN FRANCEQUE CE SOULMAN HYPER TALENTUEUX EST LE PLUS AIMÉ. RENCONTRE

Photo:D.R.

PAR FLORENCE RAJON

Raphael Saadiq


MetronomyPOP

Vous n’aviez pas sorti d’album depuis2008… Alors, heureux?

JosephMount (composition, chant, guitare et claviers) :Oui, on sesent plutôt bien! Comme Anna le disait l’autre jour, on est excitésparce que l’on fait des choses. C’est un peu un cliché, mais c’est lamaintenant que le vrai boulot commence! On a un nouveau jouetà présenter et à faire écouter aux gens. Après, s’ils l’apprécient, c’estun plus (rires). Tout le monde est impatient.L’avez vous écouté depuis la sortie du studio?Gbenga Adelekan (basse) : Moi oui! Et je l’aime bien ça va. C’étaitdrôle d’entendre lesmorceaux finis alors qu’il n’y a pas si longtemps,c’était un vrai champdebataille… Il y a quelques semaines jeme suisisolé dans une pièce, j’ai mis mon casque sur les oreilles et je l’aiécouté d’une traite pour la première fois. Je ne sais pas si j’avais ledroit de l’avoir mais je l’ai volé une copie pour la presse...Anna Prior (batterie) : Je n’y arrive pas!

Oscar Cash (saxophone, choeurs et claviers) :C’est difficile pournous de pouvoir l’apprécier entant quedisque, on vient tout juste de le terminer,maintenant il faut se l’approprier.L’album est sensiblement moins électro queNights Out, c’est une vraie bande-son pour lesvacances, comme en témoigne la pochette…Joseph : Exactement, cette illustration est audépart unposter que l’onpouvait se procurer dansla région English Riviera. Un poster pourtouristes. Réalisé par John Gorham. Il est mortdésormais… Mais il essayait d’attirer les gens surla côte sudduDevon (ndlr enAngleterre) avec sonpalmier. J’ai pensé que nos morceaux et ce dessinfonctionnaient bien ensemble. Trop de groupesmettentunephoto enguise depochette.Onverranos visages dans le livret intérieur, déjà que l’onnous voit dans nos vidéos!Est-ce toujours Joseph qui compose la quasi-totalité des chansons?Joseph : Oui toujours… (un peu gêné). Je faistout dans mon coin et ils viennent tous, chacunleur tour, enregistrer ce dont j’ai besoin pour leurinstrument. J’ai toujours travaillé de cettemanière. C’est plus simple (rires).Gbenga : Vous imaginez une soixantaine de ses-sions d’enregistrement ! Quel fardeau…Joseph : Je n’ai pas tout mis sur l’album, il y aurasûrement quelques b-sides qui sortiront mais jedois avouer que c’est un peu étrange de se retrou-ver sans rien faire depuis peu.Vous êtes une sorte de “workaholic”?Joseph : Sûrement! C’est d’ailleurs pour cela quejemets autantde temps à sortir undisque.Mais çane doit pas me faire de ralentir la cadence. Monbut premier étant de faire des nouvelles choses et

nonpas de reproduire bêtementNightsOut,même si une partie dupublic attend peut-être que je le fasse. Depuis le départ de Gabriel(ndlr Gabriel Stebbing, troisième partie du trio d’origine), nous par-tons de presque rien, avec de nouvelles ambitions. Nous voulonscontinuer d’attirer l’attention des gens, de faire monter l’excitation.Je ne vais pas nonplus vous cacher que j’en ai un peumarre de jouerlesmêmesmorceauxdepuis sept ans! J’ai hâte de tester les nouveaux.Quel est le meilleur endroit pour écouter The English Riviera selonvous?Joseph : Je pense qu’à une soirée, il fautemmener une fille qui vous plaît dansune pièce au calme, luimettre les écou-teurs et lancer The English Riviera !Mais ce n’est pas un plan drague… �

PAR MELODY LEBLOND

The English Riviera �� (Because)

TOUJOURS AUSSI TALENTUEUX ET VISIONNAIRE, LE PRODIGEELECTRO-POP SUÉDOIS S’OFFRE UN RETOUR EN BEAUTÉ

Photo:Grégoire

Alexandre

À écouter en priorité :Joseph : The Bay/Anna : She Wants/Oscar & Gbenga : The Look


ROCK

Le Prince Miiaou

Fill the Blank With Your Own Emptiness �� (3ème Bureau/Wagram)

C’est votre troisième album après deuxdisques assez confidentiels. Quel est

votre parcours?La musique m'a prise à l'adolescence. Mon grand frèreavait un groupe sous influenceDeftones. À 16 ans,moiqui n’étais pas du tout mélomane, j’ai remplacé lachanteuse au pied levé.C'était pour être avec les grands,pour faire bien, mais j'ai été happée et c'est vite devenuindispensable àmon équilibre. J'ai pris une guitare puiscomposé.C'était unbonmoyendem'exprimer pendantune crise d'adolescence assez mouvementée. Avec mongroupe suivant, c'était très sérieux, mais on ne donnait pas de con-certs, on répétait indéfiniment…J'ai toutplaqué et décidéde faire leschoses seules. J'ai créé une page MySpace, enregistré mon premieralbum en 2007, puis j’ai fait le suivant seule en2008, et me voilà!Comment avez-vous évolué musicalement, devos débuts plus hardcore au rock plus fiévreuxd’aujourd’hui ?Quand j'ai commencé, une demes grandes influ-ences, c'était Encre, un artiste français post-rocksur lequel j’enquêtais pour les besoins de monMémoire deDESS. Je voulais faire exactement lamême chose que lui, une musique plutôtclassieuse avec des cordes, du piano, des textes enfrançais. Ensuite j'ai rencontréTroyVonBaltazaret mon style est devenu plus expérimental.Aujourd'hui j'aime Phoenix, Florence and theMachine, Bon Iver, ou encore le premier albumde Cold War Kids. Je mélange tout ça dans unechanson. Je suis plus pop, pour résumer!Partagez-vous le goût de la mise en scène deFlorence & The Machine, de qui on pourrait vousrapprocher?Pas du tout. C'est très baroque, il y a trop defroufrous, elle en fait des tonnes. Mais dans samusique, on entend Animal Collective, ArcadeFire, des chœurs et j’adore. Sa voix est très sur-prenante. J'aimerais un jour avoir sa techniquepour chanter comme ça.Les filles à guitares vous ont influencée?PJ Harvey a une très belle voix et vraiment laclasse. Ce n'est jamaismonotone, contrairementà Björk. Elle change tout le temps. Et elle a uneattitude rock, mais je ne pourrais pas être enminijupe et talons comme elle.Pourtant, vous aimez vous travestir...Me déguiser, oui, mais jouer les princesses, non.J'ai envie d'être jolie, mais ça ne va pas avec monjeu de scène. J'adore la sobriété de BethGibbons.Elle est en jean et pull, mais elle est magnifique.Comment avez-vous trouvé ce nom étrange de

UNE ALLURE FÉLINE, UN MÉLANGE DE FRAGILITÉ ET DE PUISSANCE, MAUD-ELISA MANDEAU ALIAS LE PRINCE MIIAOU.MALTRAITE SA GUITARE COMME PJ HARVEY, POUSSE SA VOIX COMME FLORENCE WELSCH... VOICI UNE ARTISTE ARDENTECOMME ON AIMERAIT EN RENCONTRER PLUS SOUVENT

Photo:D.R.

Prince Miiaou?Dans un livre de contes pour enfants. J'aimais bien l'idée que ce soitmasculin et qu’on ne sache pas à quoi on a affaire!

Vous semblez solitaire...Je fais beaucoup de choses seule, mais ce disque est untravail collectif. On a vécu en communauté à la cam-pagne dans une grande maison, avec les musiciens, uningénieur du son et une équipe qui tournait un docu-mentaire sur l'enregistrement. On était douze pendantun mois, j'étais la seule fille et pour l’intendance, j’ai ététrès aidée! Après avoir fait un disque seule, j’étais très

heureuse de goûter aux joies de la collectivité! �

PAR FLORENCE RAJON


THE HILLBILLY MOONEXPLOSION ��

Buy Beg or StealSony Music

Rock et humour ainsi que bonnehumeur, peuvent cohabiter. C’est ceque prouve avec fracas et talent cequatuor qui sait manier distanceironique (Night of the Living Ted)reprise bien sentie (Enola Gay) etdynamisme échevelé (Buy Beg orSteal) dans uen configuration rockab’du meilleur effet. On retrouve bienl’esprit des pionniers du rock dans cedisque frais et tonique. H.G.

SIMON DALMAIS ��

The Songs remainBee Music/Abeille

D’abord des références : ex-clavierde Sébastien Tellier, frère de Camille(la chanteuse),ami deVincentArtaud,OlivierManchon ouSébastienMartel,SimonDalmais possède un pedigree,une envie, un talent pur. Celui-cis’exprime à plein sur ce magnifiquepremier album,marqué par une popévanescente et des arrangementssomptueux, dignes de la meilleureveinepop-folk des années70.À suivrede très près !! H.G.

CHRONIQUES POP/ROCK

ALEX TURNER �� SubmarineDomino/PIAS

En attendant l’imminent albumdesArcticMonkeys (prévupour juin), on peut semettre sous la dent l’EP solo d’AlexTurner écrit pour le premier film de Richard Ayoade,Submarine. Six chansons lentes, sobrement produites(une simple guitare,quelques échos,unebatterie discrète)et interprétées.Une parenthèse charmante et légère pourpatienter en douceur. L.D.

TRAVIS BARKER ��

Give the Drummer SomeUniversal

Travis Barker, le batteur très tatoué qui officieau sein de Blink 182, a survécu à un crashaérien.Est-ce cette imminence de la fin quilui a donné envie d’aller vite et de vivreintensément ? Sans doute. Fini donc, lebatteur gentiment cachéderrière le guitaristeet le chanteur. La star de cet album rap et rock, c’est lui, malgré les pointuresqui l’accompagnent :Cypress Hill, Slaughterhouse,Game,LilWayne Rick Ross,Swizz Beatz, Lupe Fiasco, Pharrell, RZA, Raekwon, Lil Jon, Busta Rhymes,Twista,Yelawolf...Les fans deBlink 182 pourront tiquer, la qualité est au rendez-vous ! En douceur. L.D.

THE DODOS ��

No ColorCoop/PIAS

En une quarantaine de minutes, lescaliforniens imposent leur tempoenlevé, leurs changements de rythmeet leur créativité bouillonnante.Cons-tamment sur le fil, surprenante, intel-ligente, leur pop évite tous les piègesde la facilité. Invitée à vocaliser surquelques titres,NekoCase assure leschœurs,dans l’ombre, laissantMericLong,multi-instrumentiste et chanteurassurer le show. Superbe ! L.D.

Forever Today��

EMI

I’M FROM BARCELONACOUPDECŒUR

PHOTOS

:D.R.

Groupe choral de 29membres - pas plus,pasmoins ! - I’m FromBarcelonapublie son troisième album. Un régal de dix pop songs parfaites, aveccuivres, chœurs,mélodies imparables (Charlie Parker,Battleships,AlwaysSpring). D’humeur toujours joyeuse,badine,enlevée,ForeverToday a lemêmeeffet qu’un concentré de Prozac. Cettebulle de bonnes vibrations nous vientévidemment de l’autre pays de la pop,la Suède. En bonus, Headphones, qui aservi de bande-son à la célèbre marqueautomobile (au lion)… L.D.

CAVALERA CONSPIRACYBlunt Force Trauma ��

Roadrunner/Warner Music

C’est le retour des frères Cavalera,Max et Igor. Plus vite, plus haut, plusfort… Avec Blunt Force Trauma, lesBrésiliens caressent leurs fans dansle sens du poil : Warlord, Torture, ISpeak Hate… Inutile de faire undessin. C’est brutal, expéditif et red-outable. À noter que l’album seradisponible en édition CD + DVD(avec une reprise d’Electric Funeralde Black Sabbath et leur concert de2008 aux Eurockéennes). L.D.

PHOTO:D.R.

PHOTO:D.R.


THE PAINS OF BEING PUREAT HEART ��

BelongPIAS

Voilà la nouvelle mode en direct deBrooklyn New York : après le revivalpost-punk,puis newwavepuis gothique,voici le revival noisy pop, un courantqui eut son heure de gloire à la fin des80's. Cependant les très jeunes Pains

of Being Pure At Heart ne savent pas que bien réciter leurs leçons : SurBelong, on y entend autant Ride (Heaven Gonna HappenNow) que les Sundays(la chanson-titre de l'album),un peuMyBloodyValentine,pasmal les SmashingPumpkins des débuts sans la voix geignarde du Chauve, on y entend mêmelameilleure chanson deNewOrder depuis des lustres (The Body), le tout produitpar ces deux vétérans du son british des 80's que sont Flood et Alan Moulder.Bref, Belong est tout de même réservé aux moins de trente ans. H.C.

JOSH T.PEARSON ��

Last of the Country GentlemenNaïve

Que reste-il lorsqu'on a perdu à lafois son groupe (Lift to Experiencedont l'unique album date de 2001),sa foi en Dieu et enfin sa femme?Quoiqu'un peu perturbé, JoshT.Pearson est sorti presque indemnede sa descente aux enfers, vivantreclus dans un bled du Texas, aprèsavoir séjourné illégalement à Pariset à Berlin où son premier album soloa été enregistré.Ainsi The Last of theCountry Gentlemen, disque d'unenoirceur féroce et d'une tristesseabsolue fait figure d'exutoire et depsychothérapie. Sept longueschansons acoustiques comme unenuit sans lune.C'est du folk gothiqued’où émergent les fantômes de HankWilliams, Neil Young, Nick Cave ouWill Oldham. C'est beau ou pénibleselon les goûts de chacun mais unconseil : ne pas écouter ce disquepar temps de déprime au risqued'aggraver son cas. H.C.

HUSHPUPPIES ��

The Bipolar DriftDiffer-ant

Grand retour ici du quintette dePerpignan, précurseur de la vaguegarage punk rock 60's qui fit lesbeaux jours du Gibus et de la modedes "bébés rockeurs “. Bien qu'ilsaient été les meilleurs dans cettecatégorie, Les HushPuppies, pour ce3ème album, se sont recentrés versdes chansons pop plus classiquesmais pas forcément plus pépères :dèsOpenSeason, l'instrumental néo-surf qui secoue bien les sens et ouvreles hostilités de The Bipolar Drift,les mélodies accrocheuses s'en-chaînent, servies par une produc-tion haut de gamme. d'Everynight IFight SomeGiants à LowCompromiseDemo-cracy, c'est un festival de tubespop-punk a tel point que le buzz leurprête une participation à la prochaineB.O. d’un film de Tarantino. Vite uneovation à la française avant que lesAméricains nous les fauchent pourtoujours. H.C.

CHRONIQUES POP/ROCK

SUPER MON AMOUR! DU 5 AU 10 AVRIL4ÈME ÉDITION DU FESTIVAL D’ÉPOPÉES MUSICALESÀ Paris, Tourcoing, Nantes et Strasbourg avec José Gonzales, Dan Deacon,Factory Floor,Baths,Dutch Uncles,Architecture in Helsinki,Breton,La Femme,Deerhunter, Lower Dens, Nelson, Gallops… www.supermonamour.com


CHRONIQUES FRANÇAIS

Intriguant, émouvant, surprenant, puissant… Depuis combien de tempson n'avait pas utilisé de tels adjectifs concernant un disque de pop française?Sans doute depuis le premier album de Air ou certains élans de SébastienTellier et de Phoenix… C'est l'un des exploits de Cascadeur, un homme-machine casqué et masqué, anonyme et pourtant unique, qui réconciliegrande classe mélodique et territoires sonores aventureux. Surtout lebuzz autour du personnage s'est propagé à une vitesse sidérale, remarquégrâce au concours CQFD des Inrocks et par des concerts à la route du Rockou aux Francofolies l'année dernière. Mais Cascadeur n'est pourtant pasné de la dernière pluie : né Alexandre Longo avec un père directeur dumusée des Beaux-Arts deMetz et une solide éducationmusicale classique,Cascadeur a déjà trois disques autoproduits à son actif et The HumanOctopus, loin d'être un coup d'essai, s'avère être un coup de maître :onze titres personnels dégageant une mélancolie et une délicatesse rare,à commencer par Into the Wild et Walker, ballades en apesanteur prochede Robert Wyatt et de Mark Hollis et plus loin, The End, Memories ou YourShadow, longues introspections qui rappellent autant Chopin queRadioheadalors que Waitin' et Glam se rapprochent plus d'une pop classique maisbrillante.Surtout Cascadeur chante d'une voixd'ange (et dans un anglais parfait) rappelantla virtuosité d'un Jeff Buckley. Bref, avec cepremier album aussi délicat et réussi,Cascadeur est bien plus qu'une simplerévélation, c'est un nouvel artiste rare de lapopmoderne qui vient d'apparaître ici.Casquebas, Mr Cascadeur. H.C.

JOSEPH D’ANVERS ��

Rouge FerAtmosphériques/PIAS

De l’assurance,desmélodies encoreplus évidentes et des arrangementsde cordes somptueux : c’est la bellesurprise croisée de ce nouvel albumde Joseph d’Anvers, qui s’affirmedécidément comme un des Auteur-Compositeur-Interprète les plustalentueux de sa génération.Avec cesdouze mélodies, d’Anvers s’affichecomme un solide compositeur et uninterprète hors pair. H.G.

The Human Octopus��

Mercury/Universal

COUPDECŒUR

AXELLE RED ��

Un coeur comme le mienNaïve

On aime ou pas, mais il y a bien unreproche qu'on ne peut pas faire àAxelle Red, c'est de ne pas savoirs'entourer. Longtemps accompag-née de session men de Stax surscène, elle est ici allée chercher desvétérans de la scène folk et countrypour “trouver les racines de lamusique américaine”, confie cettefan de Dylan, Springsteen et Fleet-wood Mac. Pour les textes, enfrançais, Miossec,Manset, StéphaneEicher et Florent Marchet ontprésents, sans oublier la reprise deColette Magny. Du sur mesure pourla Belge qui montre un visage graveet solennel... À découvrir. L.D.

MELL ��

Western SpaghettiMon Slip/Wagram

Pour ses Chips à la banane ou sonTwist dans la tête, on a envie d’em-barquer tout de suite avec Mell. Carles valises de cette talentueuse inter-prète sont assez larges pour embar-quer de multiples influences, mais asurtout un grand talent qui emprunteà la fois à la gouaille et à des textesciselés et précis. Mell se mêle detout, et c’est ça qui nous la rend déjàindispensable. H.G.

LES OGRES DE BARBACK ��

Comment je suis devenu voyageurIrfan/

Déjà douze albums au compteur des Ogres ! Une épopée assez remarquablepour un groupe qui a seize ans d'existence, plus de 1500 concerts dans lesjambes et tout ça en toute indépendance. Quelle longévité ! Si le titre évoqueleur nomadisme, il fait aussi référence aux multiples influences qui les nour-rissent depuis toujours et s'entendent sur ce nouvel album. On peut croiserde la chanson gouailleuse, des musiques de l'est, d'orient, du nord del'Afrique, du rock... des histoires de rue, de la joie, de la colère. Un savoureux mélange à retrouver sur scène dèsmaintenant, puisque le groupe a d'ores et déjà embarqué pour une longue tournée. Fidèles au poste ! L.D.

ALISTER ��

Double détenteBarclay

On avait découvert Alister il y a troisans avec son excellent premieralbum Aucun mal ne vous sera fait.Plume acérée, esprit fin, verbe per-cutant, le dandy avait tout pourplaire. Sur ce deuxième album, iltombe l'armure, montre des fêlures,de la tendresse et de la douceur. Etça fonctionne très bien. Accompa-gné par un ancien musicien deCostello, Steve Nieve, qui signe lesarrangements, Alister évoque la var-iété (ne fuyez pas !) classe des an-nées 70 sans tomber dans le kitsch.Une vraie réussite. L.D.

CASCADEUR

PHOTO:D.R.


CHRONIQUES FRANÇAIS

PRINTEMPS DE BOURGES DU 20 AU 25 AVRILUne suberbe programmation très éclectique avec entre autres Cali, SethGueko, Akhenaton & Faf Larage, La Fouine, Soprano, Angus & Julia Stone,Raphael Saadiq, AaRon, Katerine, Brigitte, Moriarty, Catherine Ringer We areENFANTTERRIBLE,Ratatat,Cassius,Agoria,TheBewitchedHands,Metronomy,TheDo,Tiken Jah Fakoly,WinstonMcAnuff &The Bazbaz Orchestra,Quadron,Le PrinceMiiaou,TheVaccines,The Shoes, Lykke Li, Oh lala, HushPuppies…Sans oublier la découverte de jeunes talents avec la scène Pression Live.

FELIPECHA ��

Les Lignes de fuiteAt (h) ome/Wagram

Elle a une voix de Lolita, commeOlivia Ruiz ou Babeth, lui, offre lecontrepoint parfait à sa douceur su-crée. Ensemble, Philippe et Charlotteont déjà publié un album en 2008,De Fil en aiguille. Plus abouti, LesLignes de fuite propose onze vignet-tes à la fois très pop (London Shop-ping), chanson (La Tour Eiffel est untipi), sensuelles et délicates, jolimentarrangées avec claviers, cordes etguitares discrètes. En concert le 13avril à Lyon et le 15 à Marseille. L.D.

OURS ��

El - EMIOn l’avait remarqué et aimé avecMi.On l’appréciera plus encore avec El,qui confirme son goût pour le jeu,celui des mots qui s’emboîtent, desdoubles voire triple sens, des imagesenfantines. Habile, le chanteur etmusicien imagine une rencontreamoureuse comme deux silex frot-tés l’un à l’autre ou célèbre les fillesen jean avec gourmandise.Avec sontimbre voilé, Ours ne tombe pasdans la facilité, même s’il aime avanttout les ambiances musicalesdénudées et minimales. L.D.

LAETITIA VELMA ��

Les eaux profondesTôt ou tard/Warner

Encore une jeune fille qui n’a pasfroid aux yeux et qui sait utiliser sesrencontres (Dominique A) et des en-vies (Venus, Girls in Hawaii…) pourconcocter un bel album rempli dejolies ritournelles qui n’ont rien à en-vier au meilleur de la pop-rock anglo-saxonne. Laetitia emprunte de joliestournures musicales à de pres-tigieuses influences comme ArcadeFire ou Bat For Lashes... un asile debon goût. H.G.

YELLE ��

Safari Disco ClubBarclay/Universal

Gros carton pour Yelle qui va emme-ner son trio assurer les premièresparties de Katy Perry aux Etats-unis.C’est le grand écart entre la gesta-tion de cet album, dans sa maisonbretonne et la démesure américaine,mais la jeune femme n’a peur derien. Pas même de faire kitsch, naïfet cru. Safari Disco Club séduira lesfans de la première heure et rap-pellera aux autres la Lio du début desannées 80. L.D.


CHRONIQUES AUTRES MUSIQUES

MARIZA��

Fado TradicionalEMI

Après un parcours étourdissant au filde cinq albums qui ont présenté à laTerre entière un fado moderne,contemporain et d’une puissance etd’une intensité inégalées, la chanteuseMariza a sans doute ressenti le besoinde calmer le jeu en revenant sur lesterresd’un fado traditionnel.Cet albumapaisé et magnifique est une carteautant sentimentale que nostalgiqued’un genre qu’elle sait maîtriser. H.G.

BDMUSIC ��

Ladies in Blue/Peggy Lee/Dinah WashingtonBDMusic/HM

Bruno Théol et sa collection BDMusic, consacrés majoritairement au jazz pources nouveautés, frappent encore très fort avec deux portraits attachants,ceux de Peggy Lee et Dinah Washington, et une compilation inspirée par lesdessins de Louis Joos, sur les grandes dames du jazz vocal. On notera enparticulier la magnifique poésie du dessin de Fanny Michaëlis, illustrant la viede Peggy Lee comme s’il s’agissait d’un membre de sa famille. Troublant. H.G.

SERGENT GARCIA ��

Una y otra vezCumbancha/PIAS

Inventeur de la salsamuffin et grandorganisateur des passerelles lancéesentre rock,ska,salsa, reggae et autresmusiques exotiques,BrunoGarcia estun éternel pourfendeur des barrièresmusicales et des préjugés.Sonnouvelalbum, le premier en cinq ans et lepremier chez l’excellent labelCumbancha, ravira tous les fans duson dynamique et caractéristiquedu punk latino. Un must. H.G.

ABED AZRIÉ��

Epopée de GilgameshNaïve

Grand œuvre du chanteur etinstrumentiste syrien Abed Azrié,l’épopée de Gilgamesh est l’œuvrela plus célèbre de la Mésopotamieantique, en s’épanouissant pendantplus d’un millénaire en Balyloniecomme en Assyrie (actuel Proche-Orient). Magnifique mélopée, cettepartition trouve, avec la voix graved’Azrié et une instrumentationaudacieuse, des reflets particulierset une vraie grandeur d’âme. H.G.

FRED PALLEM ��

SoundtraxMusic Unit/L’autre distribution

Génial Fred Pallem! On avait découvert avecses albumsprécédents un amoureux fou desrythmes jazz, des arrangements symphoni-ques et des mélodies qui font bing ! Le voicide retour et en très grande forme sur un

album en hommage aux musiques de films de son enfance. Entendez lesmusiques de séries B ou de films Z ! Soit la blaxploitation, les giallos italienset même les érotiques français… Un régal des oreilles et des sens qui segoûtera sans faute à l’Alhambra de Paris le 13 mai ! H.G.

ELISA VELLIA ��

La femme qui marcheChant du Monde/HM

Après deux albums remarqués en2006 (Voleur de secrets) et 2008(Ahnaria), la harpiste et chanteuseElisa Vellia poursuit la quête de sonidentité grecque sur ce magnifiquealbum qui nous ballade de la côtede l’Asie mineure aux îles de la merEgée. Beaucoup d’émotion, desparcours de paysages intérieursmaisaussi un vrai souffle lyriqueparcourentles quatorze compositions de cetalbum atypique et attachant. H.G.

ALPHA BLONDYVision��

Wagram

COUPDECŒUR

Trois ans sans nouvelles du maître du reggae africain (dernier album, JahVictory), et voilà en 2011 un retourinespéré par la case Roots, Reggae,Rock : Vision est du pur Alpha Blondy,commeon n’en avait pas écouté depuislongtemps. Alpha Blondy a remis lesinstruments au centre de sa quête,avecune profondeur de champ inédite. Adécouvrir. H.G.

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CHRONIQUES ELECTRO

CHRONIQUES RAP/SOUL

PROFESSOR ��

MadnessSoulbeats Records/Naïve

Projet solo d’Harrisson Stafford,chanteur du célèbre groupede reggaeGroundation, Madness fait suite àun voyageduProfessor enCisjordanie.L’idée : produire un album de reggaedu point de vue palestinien sur leconflit avec Israël et délivrer unmessage de paix.Cet album conceptpropose des invités prestigieux (LeroyWallace,Flabba Holt,U-Roy,WinstonMcAnuff…) et une version dub pourchacun des morceaux. M.G.

SEXION D’ASSAUT��

En attendant l’apogée : leschroniques du 75Sony Music

Sans doute histoire de faire oublierla polémique sur leurs proposhomophobes de l’année dernière, leshuit rappeurs parisiens reviennentdare-dare avec un album tout frais,tout neuf, péchu et dansant, venduavec unDVDoùon trouvera les vidéosqu’ils égrènent sur le net au compte-gouttes. A suivre également, unelongue tournée en France,histoire deredorer une image écornée… L.D.

NASSER#4

��

BONSAÏ MUSIC

COUPDECŒUR

Attention : révélation ! Le premier album de Nicolas, Simon et Romain (lesinitiales N, S, R pour Nasser) est une petite pépite. Une claque électro-rock qui surprenddès la premièreécoute et vient s’imposer avecclasse aux côtés de Soulwax etLCD Soundsystem, deuxinfluences évidentes de #4.Ébouriffant, dansant, entêtant,Nasser fait une entréefracassante sur la scènemusicalefrançaise pour notre plus grandplaisir. Bravo ! M.G.

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| 22 START UP | MARS 2011 |

DVD DU MOIS

MONSTERSUN FILM DE GARETH EDWARDS

Parmi les nombreuses sorties de la nouvelle vague de cinéma fantas-tique qui déferle sur les écrans, nous avons vu récemment quelquesmerveilles du genre, signées par de jeunes cinéastes : Cloverfield,Eden Lake, The Crazies… La toute dernière en date est ce formida-bleMonstersqui parvient simultanément àrespecter les codes de plusieurs genres touten les renouvelant. Nous sommes dans unfutur proche. Une sonde de la NASA esttombée en pleine jungle mexicaine, libérant des particules de vieextraterrestre. Six ans après, la zone (s’étendant entre lenordduMex-ique et le sud des USA) est contaminée par des créatures mon-strueuses, et interdite d’accès. Au sud de la zone, un journaliste estmissionné pour escorter la fille de son boss afin de la ramener aubercail. Ne pouvant pasmonter dans le dernier bateau en partance,ils vont devoir, au péril de leur vie, traverser les centaines de kilo-mètres de cette zone contaminée, sans savoir s’ils en sortiront vivants.

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JD.R.

FILM FANTASTIQUE ET FILM D’AUTEUR,MONSTERS EST UN BIJOU À DÉCOUVRIR D’URGENCE

Muni de très beaux effets spéciaux,Monsters est pourtant un filmqui a couté peu cher et quimontre relativement peu. Il tire toute saréussite de la constante activation du hors-champ : on ne voit qua-siment rien, et c’est justement ce qui nous fait peur, car on redoute

le danger. Réalisé avec une esthétiquemagnifique, le film doit beaucoup àApocalypse Now (même remontée defleuve) et à Rencon-

tre du Troisième Type (notamment pour la fin).On pense aussi au beau film des frères Larrieu,Les Derniers Jours du Monde, qui traite le prob-lème de manière similaire.Monsters est donc belet bien une découverte étonnante, prouvant quel’onpeut associer film fantastique et filmd’auteur.D.B.

2010 - M6 VIDEO

«Monster (...) tire toute sa réussite dela constante activation du hors-champ... »


RÉEDITION/CINÉPHILEPHOTOS

D.R.

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MEAN STREETSUn film de Martin Scorsese1973 - CARLOTTA

Leplus étonnant dansMeanStreets, le secondfilm de Martin Scorsese après Bertha Boxcaret le premier à ren-contrer, en 1973, unvif succès, c’est devoiraujourd’huicom-

bien il contient déjà intrinsèquement toute l’œuvre endevenir d’undes maîtres du cinéma américain. Les arrêts sur image en pleineaction, les travellings latéraux sur des gueules accoudées au bar, la

bande-son allant duBeMyBabedesRonettes au Jumpin’ JackFlashdesRollingStones, tout cequi vadonnernaissance auxAffranchis estdéjà engerme ici.Ajoutons à cela l’explosiondedeux acteurs :RobertDeNiro, qui a débuté chezBrianDePalma, etHarveyKeitel, alorsacteur de séries télé, qui deviendront très vite deux des plus grandes

stars du cinéma contemporain.Carlottadonne un bain de jouvence à cetteœuvre séminale grâce à une copie dequalité (on a pu auparavant voir ce film

dansdebiendésastreuses conditions).Notons que l’éditionBlu-Raycontient lemagnifique documentaire autoportrait Italianamerican(1974). D.B.

TAKING OFFUn film de Milos Forman1971 - CARLOTTA

Après trois chefs-d’œuvre tournés enTchécoslovaquie,L’AsdePique,LesAmours d’uneBlonde etAuFeu, les pompiers !, et avant sa popu-larisation avec Vol au-dessus d’un nid de coucous, Milos Formandébarque aux États-Unis et y réalise le premier opus d’une longuecarrière américaine, écrit avec le français Jean-ClaudeCarrière, alorsen pleine collaboration avec Luis Buñuel. On dit habituellement,surtout aujourd’hui, qu’Hollywood broie les personnalités qu’ilintègre à son système ; ce ne fut pas le cas de Milos Forman quiréalise avecTakingOff un brûlot tout aussi virulent que ses œuvrestchèques.On y suit le destin d’une jeune fille s’inscrivant à un con-cours de chant (en cela Forman anticipe à merveille et de manièreédifiante LaNouvelle Star). Ses parents, desbourgeois effrayéspar leshippies, sont inquietset pensent qu’elle a fugué. À son retour, elleverra ses parents se vautrer dans le stupre et laluxure (alcool à gogo et partie de strip-poker)avec des “gens bien comme il faut”. Formandénonce avec beaucoup d’acuité la vulgaritéde la bourgeoisie et offre une véritable ode àla jeunesse, beaucoup plus responsable etintelligente que ce que veulent croire la plu-part des parents. D.B.

En 1973,Mean Streets contientdéjà toute l’œuvre de Scorsese.


FILM D’HORREUR

POLAR

LA MEUTEUn film de Franck Richard - 2010 - FPE

TERROR TRAPUn film de Dan Garcia - 2010 - FPE

Un film américain inédit en salle, un filmfrançais avec des acteurs mainstream… Riende communapriori…Sauf qu’il s’agit de deuxfilmsd’horreur, appartenant aumêmegenre, etjouant sur les mêmes codes narratifs. Soit lasombre demeure reculée, perdue au milieu derien – un vieux bar pourri pour LaMeute, unhôtel tout aussi délabré pourTerror Trap. Soitunebandededégénérés qui tient les lieux, et debeaux et innocents héros qui viennent s’y per-dre, et y risquer leur vie. Mais les motivationssont différentes : dans La Meute, YolandeMoreau et son fils BenjaminBiolay ont besoinde sang frais pour nourrir desmonstresmi-hommesmi-vers vivantsous terre.DansTerrorTrap, le plus convaincant des deux, plusieurstimbrés organisent des tortures, les filment et les projettent endirect, dans une chambre du motel, à destination d’une clientèletout aussi malsaine. D.B.

PHOTOS

D.R.

A BOUT PORTANTUn film de Fred Cavayé2010 - GAUMONT

Samuel et Nadia sont heureux et attendent leurpremier enfant. Mais Nadia est kidnappée etSamuel, pour la libérer, doit faire évader un truandde l’hôpital où il est brancardier… Fred Cavayé(Pour elle), signe un polar extrêmement efficace,haletant et redoutable pour nous, pauvres spectateurs pris en otageet scotchés à leur fauteuil. Un scénario béton, une réalisationsoignée, des acteurs parfaits et de l’action époustouflante…Lepolarfrançais est à sonmeilleur! L.D.


FIMSPHOTOS

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D.R.

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THE TOURISTUn film de Florian Henckel von Donnersmarck2010 - STUDIO CANAL

Franck, un professeur de mathématiques ordinaire (incarné parJohnnyDepp) sert d’appât à lamystérieuse et fatale Elise (AngelinaJolie) qui le fait passer pour un truand en cavale. De Paris à Venise,Franck se retrouve au cœur d’un conflit entre truands anglo-russeset services secrets français et anglais. Remake d’Anthony Zimmer,qui mettait en scène Sophie Marceau et YvanAttal, The Tourist en est sa version 5 étoiles.Cinglée dans des tailleurs d’une autre époque,Angelina Jolie traverse le filmenpoupée fatale,tandis que Johnny Depp jou admirablementles ahuris. À noter la distribution savoureuse,de Paul Bettany à Timothy Dalton, qui com-plète ce thriller glamour et très classique réalisépar l’auteur deLaVie des autres. L.D.

UN BALCON SUR LA MERUn film de Nicole Garcia2010 - FPE

Marc (JeanDujardin) est un agent immobilier sans histoire,mariéet père de famille. Lors d’une visite d’appartement, il croise Cathy,une jeune femmemystérieuse qui lui rappelle l’amourde ses 12 ans.Après unenuit d’amour, il va retourner sur les lieux de son enfance,

SOUTH PARKSaison 1 et 2Une série animée de Trey Parker & Matt Stone (1997 à 1999)2010 - TF1 VIDÉO

Enfin! Après plusieurs démêlés et revente de droits, la série cultede Trey Parker et Matt Stone débarque en DVD en France dansune édition digne de ce nom. L’inauguration de cette collection alieu avec les coffrets des deuxpremières saisons, réalisées entre 1997et 1999, d’une série qui n’en compte pas moins de 15. Si vous avezvécu sur une autre planète pendant les deux dernières décennies etque vousne connaissez pasSouthPark, sachez juste que c’est la sériela plus drôle et la plus irrévérencieuse de l’histoire de la télé, quetout y tourne autourdes grosmots, du caca, du sexe et dupolitique-ment incorrect, que c’est outrancier à souhait, que cela ne respecteabsolument rien… Mais attention, Parker & Stone sont des genstrès intelligents : sous couvert de potacherie, leur série est une viru-lente critique des dérives des États-Unis, un indispensable poil-à-gratter. Et l’on ne résiste pas à l’envie de citer quelques-uns desépisodes les plus fameux de ces deux premières saisons :Cartmanaune sonde anale,Un éléphant fait l’amour àun cochon,MrHankeyle Petit Caca Noël, La mère de Cartman est une folle du cul, Jamaissans mon anus, Lamère de Cartman est toujours une folle du cul ouencoreLes Gnomes voleurs de slips… Sacré programme! D.B.

Oran, l’Algérie et la fin de l’indépendance etdécouvrir des secrets enfouis. Après Le Filspréféré, Place Vendôme ou encore L’Adversaire,Nicole Garcia signe un thriller psychologiquedense et profond sur l’identité et le mensongeavec égalementMarie-JoséeCroze et SandrineKiberlain. L.D.


ENFANTS

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MEGAMINDUn film d’animation de Tom McGrath2010 - PARAMOUNT

Megamind est unméchant redoutable qui tente depuis toujours dedétruire son ennemi juré, Metro Man, et faire régner la terreur surMetro City. Le jour où il réussit à tuer son adversaire, c’est la déso-lation. N’ayant plus personne à combattre, ildécide de « fabriquer » un superhéros gentilqui puisse l’affronter. Mais sa créature luiéchappe et lemonde est endanger…AprèsMoi,moche etméchant, l’antihéros laid etméprisabletient le haut de l’affiche. Création de Dream-works, ceMegamind est encore plus drôle enV.O. avec les voixdeBradPitt etWill Ferrell. L.D.

RAIPONCEUn film d’animation de Byron Howard et Nathan Greno2010 - WALT DISNEY STUDIO HOME ENTERTAINMENT

FlynnRider, le bandit le plus recherchédu royaume, se réfugie dansune tour. Il est pris en otage par Raiponce, une belle et témérairejeune fille à l'impressionnante chevelure de 20 mètres de long,

gardée prisonnière par Mère Gothel. Ensemble,ils vont tenter de fuir et vivre moult aventures.Une héroïne qui se moque du « prince char-mant », une marâtre qui refuse de vieillir et cul-pabilise sa bru… Oui, le temps a fait son œuvrechez Disney, et cette relecture d’un conte desfrères Grimm est à la fois moderne, très drôle etgraphiquement, réussie. À voir et à revoir!. L.D.

BAMBIUn film d'animation de Walt Disney1942 - WALT DISNEY HOME ENTERTAINMENT

Le cinquième longmétrage deDisney,Bambi a vu le jour en 1942et le moins que l’on puisse dire est qu’il a survécu aux outrages dutemps! Pourtant, à sa sortie en salles, le public avait d’autres préoc-cupations que le destin d’un faon, si mignon soit-il. Il a fallu atten-dre une ressortie en salles dans les années 50 pour que le mondeentier adhère à l’histoire de ce jeune animal qui apprend (durement)la vie.Hymneà lanature, à la vie, apprentissagedouloureux et atten-

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drissant, Bambi transcende les époques, ycompris au niveau du graphisme toujoursaussi stupéfiant.Aujourd’hui édité enBlu-ray,le film bénéficie d’une qualité d’image excep-tionnelle et de bonus pour tous : jeux, com-mentaires audio, scènes coupées,makingof…Ànoter également la sortie couplée deBambi2, la suite tardive des aventures du jeune fan,sorti en 2004. L.D.


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REDUn film de Robert Schwentke2010 - SND/M6

Pas facile d’être à la retraite quand on a consacré sa vie à la C.I.A.L’unne supporte pas sonoisiveté, un autre trouvedu réconfort dansles amphétamines, une autre enchaîne les petits boulots… Jusqu’aujour où, menacés par leur ancien employeurqui les juge embarrassants, ils vont s’associeret tenter de sauver leur peau. Dans l’espritd’Expendables, avec Stallone et quelquesautres gros bras, RED joue la carte de l’hu-mour avecuncasting formidable.HelenMir-ren, Morgan Freeman, John Malkovitch etBruce Willis s’en donnent à cœur joie dansun regis-tre sans prétention, dont le seul butest le divertissement.Mission accomplie! L.D.

FILM

Interview de John MalkovichPropos recueillis par Paola Genone pour L’Express.fr

SPÉCIALISTE DES "LIAISONS DANGEREUSES", LE COMÉDIENS'EST SOUVENT GLISSÉ DANS DE DRÔLES DE PEAUX.DANS RED, IL INCARNE UN EX-AGENT DE LA CIA AU CÔTÉDE MORGAN FREEMAN, HELEN MIRREN ET BRUCE WILLIS.RENCONTREDansRED, on découvre un autreMalkovich : un comique, unpapy sniper en camouflage, qui parvient à détruire unmissileavec une balle de pistolet...Le tournage a été hilarant! J'étais séduit par le côté décalé de ce filmd'action, un genre dont nous abreuve constamment Hollywood.Dans RED, adapté d'un comic book formidable, tout est seconddegré, burlesque. Ladrôlerie du film repose sur la juxtapositiond'élé-ments insolites :HelenMirren, ex-tireur d'élite,manie un fusil AK-47 en robe de soirée.Morgan Freeman sort de samaison de retraiteavec un lance-roquettes... Et je trouve mon personnage très atta-chant : un retraité de la CIA, paranoïaque, qui se terre dans unbunker dissimulé dans le coffre d'une vieille voiture. J'espère qu'enFrance, en cette période de crise et de réformes, vous ne serez pasdérangés par ces retraités "dangereux" qui ne rêvent que de repren-dre du service!La plupart des films dans lesquels vous jouez sont des adapta-tions littéraires :Les Liaisons dangereuses, LeTemps retrouvéou, dernièrement,Disgrace, inspiré du livrede J.M.Coetzee... Vous êtes-vous jamaislancé dans l'écriture d'un scénario?J'écris depuis mon adolescence : des histoires,des carnets intimes... Je m'en sers pour nourrirmespersonnages ou les filmsque je réalise.Mais je suis avant tout unlecteur boulimique. À 18 ans, j'avais déjà dévoré Proust, Tolstoï ouScott Fitzgerald.Toutemavie tourne autourdes livres.Depuis deuxans, je travaille à l'adaptation théâtrale d'une biographie deHowardHughes. J'aimerais aussi réaliser un film tiré desDétectives sauvages,le chef-d’œuvre de l'écrivain chilienRoberto Bolaño : un livre sur lechaos, l'amour, l'amitié. Il se peut que je le fasse avecMrMudd,maboîte de production. C'est comme cela que j'ai produit mon pre-mier long-métrage, Dancer Upstairs (avec Javier Bardem), ou TheLibertine, dans lequel je joue avec JohnnyDepp.Vous avez souvent dit que le théâtre est votre plus grande pas-sion.Monter sur les planches est plus excitant que jouer devantune caméra?

C'est plus stimulant, plus prenant. J'ai appris lemétier de comédienenmontantmapropre compagnie théâtrale, en1976, àChicago : leSteppenwolfTheater. Sonnomest unhommage auLoupdes steppes,deHermannHesse. Pendant six ans, j'ai joué,mis en scène, créé desdécors et puis j'ai été repéré par le cinéma... Mais je ne quitteraijamais les planches : le théâtre est un lieu de work in progress, alorsque le cinéma a un côté définitif. Et les tournages se font à 100 àl'heure... Au théâtre, je peux passer sixmois à préparer une pièce et,une fois sur scène, j'ai la possibilité d'améliorer des petits détailschaque soir. Je viens d'unpetit village d'agriculteurs de l'Illinois, et jene sais pas si vous pouvez imaginer ce que cela a représenté pourmoide faire desmises en scène en France, le pays deMolière!

En trente-cinq ans de carrière, vous n'avezjamais ressenti le stress?Si! Quand j'ai joué dans Les Misérables pour latélévision. J'incarnais Javert face à Depardieu-Valjean et il était prévuque je joue en anglais. Le

premier jour de tournage, Josée Dayan, la réalisatrice, m'annonce :"Tu vas le faire en français. Tu en es capable!" J'ai failli m'évanouir,me mettre à pleurer. J'ai fini par étudier le texte dix-sept heures parjour avec un coach. J'ai paniqué en permanence.Vous avez vécu plus de dix ans en France. Êtes-vous toujoursattaché à ce pays?Je l'ai dans la peau. Je vis à Boston depuis 2004, mais je passe beau-coup de temps dansmamaison deBonnieux, aumilieu des collinesduLubéron.Ma femme etmes enfants l'adorent. Je cultive le jardinet jeme bats contre les taupes qui dévorentmes légumes! J'ai apprisla langue, l'histoire, la culture, lamanière de vivre desFrançais... Je neleur trouve qu'un défaut : ils répondent souvent non avant mêmed'avoir écouté la question. �

« Le tournage a été hilarant!J'étais séduit par le côté décalé

de ce film d'action... »

EN VENTE ACTUELLEMENT

MUSIQUE THESTROKES05 RADIOHEAD 06 … · une publication start up numÉro161 avril 2011...

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