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LE DES TEMPS LOISIRS DOSSIER PéDAGOGIQUE MUCEM.ORG

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2 I Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs I 3

LA CHAPELLE SAiNT-JEAN 06Les âges de la vie 09

LA GALERiE DES OFFiCiERS 10niveau haut : fêtes calendaires 10niveau bas : L’invention des loisirs 12

LE ViLLAGE 16bâtiment “Marionnettes” 16bâtiment “La fête foraine” 19La bibliographie 24Liens avec programmes scolaires 26

Le thème de l’exposition Le temps des loisirs est abordé dans chacune des sections réparties dans les diff érents espaces et bâtiments du fort Saint-Jean.Chacun des parcours est accompagné de pistes pédagogiques pour préparer la visite (avant), observer dans l’exposition (pendant) et poursuivre la découverte en classe (après).

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Jusqu’au début du XIXe siècle, la société française est massivement rurale. Sous l’effet de l’essor des industries, l’expansion des villes et notamment de la capitale va s’accompagner d’un phénomène de migration massive d’une population paysanne vers les villes. Dans ce contexte, l’exposition retrace le passage d’un calendrier de fêtes rituelles à celui de nos sociétés urbaines, qui inventent les loisirs. Dans l’exposition Le Temps des Loisirs, les fêtes vont suivre un cours tantôt cyclique avec les fêtes calendaires, tantôt linéaire à travers les rites de passage, et s’organiser selon trois parcours thématiques.

1. Les fêtes anciennes

Les rites de passageLe premier espace, sur les traces de l’ethnologue Arnold Van Gennep et du fondateur du MnATP, Georges-Henri Rivière, revisite le thème des rites de passage, dans une vitrine monumentale située dans une ancienne chapelle appelée « Les âges de la vie ». Ces rites de passage sont au moins aussi anciens que l’expression d’une pensée symbolique au sein de l’espèce humaine : il y a environ 100 000 ans dans la grotte de Qafzeh en Israël, des rites sont attestés par des colliers et de l’ocre rouge pour les inhumations. Ces rites, qui existent pour le passage de la vie à trépas d’un individu, marquent également l’entrée dans la vie, le passage à l’âge adulte, la fin de l’apprentissage, le mariage ou l’installation dans un nouveau foyer. Ces rites de passage sont irréversibles et incarnent la flèche du temps qui ne revient jamais en arrière. Les objets exposés permettent de montrer autour d’un même événement, comme celui de la naissance, la diversité et la richesse des pratiques en Europe et en Méditerranée.

Les fêtes calendairesSi les rites de passage d’un état à un autre de la vie humaine sont présents dès le Paléolithique, car ils furent pratiqués par les chasseurs-cueilleurs, les fêtes calendaires sont propres aux sociétés agraires de cultivateurs-éleveurs qui existent depuis 10 000 ans, depuis les débuts du Néolithique. Ces fêtes constituent le second volet de cette section, prolongeant la réflexion menée sur les fêtes traditionnelles saisonnières, religieuses et profanes et leurs manifestations au sein des sociétés rurales comme temps forts du cycle de la nature. Jusqu’au XIXe siècle, le quotidien paysan reste contraint par les caprices de la nature et la réussite des récoltes. Le rapport au temps se conçoit essentiellement dans sa dimension calendaire ; la société agricole et préindustrielle célèbre les ponctuations immuables de l’année : labours, semences, croissance des plantes cultivées, moissons et formation de réserves, qui sont autant de repères face aux événements imprévisibles de la vie.

2. L’invention des Loisirs

L’urbanisation de la société s’accompagne d’une évolution du rapport de l’homme au temps, qui ne dépend plus du cycle des saisons et du rythme immuable des travaux des champs. Aux fêtes de la Pentecôte, de l’Ascension ou de la Saint-Jean succèdent le 1er Mai, la fête de la Musique, la Nuit des musées ou les Journées internationales de la femme.Face à la nouvelle organisation du temps travaillé se profile l’avènement d’un temps libéré que l’on cherche alors à conjuguer avec celui de la fête et des loisirs, dont les usages répondent au désir de divertissement ou d’éducation.L’évolution des sociétés agricoles vers des sociétés industrielles et technologiques transforme en partie les formes et les fonctions de la fête. Le cirque, le restaurant, le musée, la magie et le cinéma en témoignent et leur histoire est contée dans ce second parcours.

3. Les spectacLes popuLaires

Toutes les formes de divertissement ne sont pas issues de la révolution industrielle. La foire ou le théâtre, notamment le théâtre de marionnettes, s’inscrivent dans une tradition pouvant remonter au Moyen Âge. Le XIXe siècle fait de Paris le creuset des arts du spectacle. Les formes de divertissement préexistantes sont alors adaptées aux nouvelles exigences du public. Dans ce parcours, le MuCEM retrace l’histoire de deux formes de culture populaire, dont l’apogée marqua le XIXe siècle.

Les collections du MuCEM au fort Saint-Jean sont mises en valeur par un parti pris scénographique fort. Le spectacle est omniprésent, dans le propos et dans la volonté de convoquer tous les arts de la scène : son, musique, images et vitrines composent des écrins inattendus de la fête.Cette originalité s’accompagne d’une proposition qui met en jeu le visiteur : chaque espace d’exposition est autonome et la visite s’effectue librement entre les différents bâtiments ; l’organisation de la galerie des officiers rappelle parfois le principe des “entre-sort” (ce terme, formé à partir des verbes “entrer” et “sortir” désigne une attraction et un lieu dans lequel on entre sans cesse pour ressortir après avoir contemplé un objet de curiosité) autrefois en vogue dans les foires.

Le fort Saint-Jean, classé monument historique en 1964, présente les collections du musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée qu’il a héritées du musée national des Arts et Traditions populaires. Ce patrimoine, très important numériquement, rassemble une grande diversité d’objets, du plus quotidien au plus exceptionnel ; il décline au fort Saint-Jean un sujet universel, celui des temps de la fête.

Le tempsdes Loisirs

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La chapeLLe saint-jean

La chapeLLe saint-jeanLES âgES dE LA viE

Ces événements distinguent l’ordinaire de l’extraordi-naire dans la vie de l’individu, et parfois sous différentes formes. Une lecture aléatoire de ces rites est proposée dans la vitrine «Les âges de la vie», pour lesquels les œuvres ne sont pas disposées selon une seule orienta-tion, mais selon des récits croisés.C’est une invitation à la contemplation, à la méditation et à l’émerveillement, mais également à la découverte de certains rites qui trouvent de nouvelles expressions dans les sociétés contemporaines.

L’entrée dans La vie

L’introduction dans la vie et la société est un événement ponctué par des rituels de protection du nouveau-né, de la jeune mère, et surtout par des rituels qui marquent l’admission d’une nouvelle âme dans sa communauté : juive, chrétienne, musulmane, athée.

nécessaire à circoncision

La circoncision juive ou Brith Mila est pratiquée huit jours après la naissance. Sa portée est double.D’une part, elle marque corporellement l’alliance avec Dieu, l’Éternel. D’autre part, elle marque

l’appartenance de l’enfant à une même communauté de fidèles. Réponse à un commandement divin, la circoncision est considérée comme une bonne action (Mitsva) qui apporte protection à l’enfant.

Le baptêmeLes rites de passage chrétiens sont très souvent marqués par le concept de renaissance. Lors du baptême, le croyant, enfant ou adulte, est vêtu de blanc. Il met symboliquement fin à sa vie de péchés et renaît à une vie nouvelle, purifiée et spirituelle.Le croyant était traditionnellement immergé à l’image du Christ baptisé par Jean-Baptiste.Cette pratique est l’acte qui permet la purification de l’âme. Peu courante de nos jours, elle est remplacée par un baptême par aspersion. Les fonts baptismaux sont le réceptacle de l’eau bénite.

L’âge de raison

L’âge de 7 ans marque une transition pour l’enfant dans beaucoup de sociétés d’Europe ou de Méditerranée. Les premiers pas à l’école primaire, l’apprentissage de la lecture, la découverte de l’autre et de la différence sont autant d’étapes qui marquent une rupture avec le cercle familial dans lequel évolue l’individu depuis sa naissance. Mais l’introduction dans une société nouvelle, avec ses propres normes, ses formes et codes d’expression, et ses cadres temporels, ne se limite pas au milieu scolaire.Conjointement, l’enfant se voit accéder à une position active dans sa communauté religieuse lorsque ses parents sont pratiquants. L’âge de raison se traduit à la fois par un rite d’admission dans la société dont l’enfant était exclu jusqu’alors et par un rite d’initiation à ces communautés dans lesquelles l’enfant grandira jusqu’à ce qu’il devienne adulte.

La chapelle Saint-Jean, dans une vitrine monumentale dépassant les 10 mètres de hauteur, présente les grandes étapes de la vie humaine. Tout âge est marqué par ses propres cérémonies. Temps de transition ou moments de rupture, ce sont des “rites de passage”.Cet espace est dédié aux joies et aux craintes, au bonheur et à la tristesse qui accompagnent tout à la fois la naissance, l’âge de raison, l’introduction dans un monde adulte, les fiançailles, le mariage et la mort.

Bon pour Le service

Au cours de l’histoire, les pouvoirs politiques se sont régulièrement appuyés sur des armées pour légitimer leur autorité.Que ce soit la conscription après la Révolution française ou le service national au début du XXe siècle, le service militaire, outre le combat, enseigne au jeune adulte ce que sont la nation et la citoyenneté. L’enrôlement s’accompagne de rites festifs.Aux XVIIIe et XIXe siècles, un tirage au sort déterminait le destin des conscrits. C’est très logiquement que les numéros tirés se trouvèrent au cœur de manifestations rituelles. Mais le départ pour les armées ne constituait pas le seul moment de fête, la fin du service était également le théâtre d’un certain nombre de pratiques particulières.

Quille de conscrit Quel qu’en soit la durée (six ans en 1818 ou deux ans en 1905) ou le contexte (temps de paix ou de guerre), la fin du service militaire est vécue comme une libération. Cent jours avant “la quille”, la tirelire du Père Cent permet de lancer une cotisation parmi les soldats pour fêter la démobilisation.

Le chef-d’œuvre : devenir compagnon-artisan

L’admission dans la vie professionnelle impliquait différents usages comme l’accomplissement, pour les compagnons, d’un tour de France.Les compagnons du Tour de France représentent la plus ancienne association d’ouvriers d’élite toujours en activité. Le travail, source d’épanouissement, permet aux compagnons de révéler leurs qualités.L’enseignement est fragmenté dans le temps et dans l’espace, principalement au cours d’un tour de France. Chaque ville va élargir le champ de connaissances des apprentis et permettre l’observation des monuments. Le voyage prend fin avec la réalisation d’un “chef-d’œuvre”, preuve de ses qualifications et de sa créativité.

Bouquet de saint éloi

Ce chef-d’œuvre d’un compagnon maréchal-ferrant lui servit probablement d’enseigne pour sa forge.Ce bouquet illustre la production et les savoir-faire de l’artisan. Saint Éloi, figuré au sommet, en est le saint patron. Le décor associe des scènes d’apprentissage et de rites, comme celui du pèlerinage à Sainte-Baume (Var), lieu sacré du compagnonnage.

Les fiançaiLLes

Les fiançailles sont originellement un rite païen romain. Au XIIe siècle, celui-ci rentre dans la doctrine chrétienne. Formalisant une alliance souvent politique, sociale ou économique, les fiançailles cristallisent une union entre deux familles avant que les futurs époux, souvent encore enfants, soient en âge de se marier. Aujourd’hui, les fiançailles sont essentiellement l’annonce d’un mariage à venir.

Chez les juifs, Quidouchine, qui signifie “sanctifiés”, est pratiqué juste avant le mariage.Ce rite consacre l’union à venir et introduit, pour la femme, le passage du statut de célibataire à celui d’épouse. De nos jours, Quidouchine est pratiqué juste avant la cérémonie de mariage (Nissouïne).

Dans la culture musulmane, Xtoba donne lieu à une cérémonie religieuse qui lui est propre et est le théâtre d’échanges de dons et contre-dons (Sheirt) ayant été négociés en amont et compensant la perte d’une femme dans la famille de la future mariée. La redistribution du Sheirt à la famille de la fiancée, appelée Tajhalt, est utilisée pour financer les cadeaux

Alsace, France, 1850-1900, Acajou, nacre, ivoire ©MuCEM.

Compagnon Sassier, maréchal-ferrant, compagnon du Tour de France - Tour, France - 1878 Fer ©MuCEM.

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La chapeLLe saint-jean

qui seront offerts aux jeunes époux. Le mariage a lieu après une période d’attente.

QuenouilleEn France, selon les régions, certaines différences sont observables quant au moment où apparaît la quenouille dans les rites de fiançailles et/ou de mariage en pays rural. Cadeau de fiançailles ou élément du trousseau de la jeune fille, la quenouille symbolise le travail féminin par excellence et est arborée en présage d’un mariage fécond.

Le mariage

L’union de deux êtres peut les engager dans leur passé, en liant des familles appartenant à des communautés différentes. Le mariage unit également dans le présent en s’accompagnant d’un certain nombre de rites, comme la célébration de l’union et les cadeaux qui sont offerts à cette occasion. Et il projette également dans un temps futur, puisque le mariage marque la création d’une nouvelle famille et la descendance à venir. Aussi, les objets qui se rapportent à la noce sont innombrables, tels que robes, bouquets ou couronnes de la mariée, coffres, coffrets et armoires, avec, au centre de tout le cérémonial, le lit nuptial.

La mort

Les cérémonies de deuil seraient les plus anciennes connues et les plus universelles. Pour nous aider à comprendre et à accepter qu’un proche ne reviendra plus jamais, les rites funéraires qui accompagnent l’inhumation ou la crémation du défunt sont nécessaires. Pour les musulmans, le défunt est enterré en direction de La Mecque, sans cercueil, si la loi du pays l’autorise. Pour les juifs, la crémation est interdite, le corps doit être enterré dans un cercueil sobre, symbole de l’égalité devant la mort. Les chrétiens tolèrent la crémation depuis le début des années 1960.

Pour illustrer ce rite, le MuCEM a fait le choix de présenter successivement des costumes de deuil des trois religions monothéistes présentes dans le bassin méditerranéen : le judaïsme, la chrétienté, l’islam.Le blanc est la couleur du deuil chez certains peuples musulmans et chez les juifs. Jusqu’au XVIe siècle, en France, les femmes de cour portent aussi le deuil en blanc. Anne de Bretagne (1477-1514) fut la première reine de France à préférer le noir, ce qui entraînera une diffusion de cet usage aux XVIe et XVIIe siècles chez les chrétiens d’Occident.

ProPositions Pédagogiques Pour la section “les âges de la vie”

Niveau primaire Cycle 3

L’arbre de vieavant inventorier avec la classe toutes les manières de fixer l’heure et l’écoulement du temps. approfondir en recherchant comment le passage du temps est représenté dans d’autres cultures. Quelles sont les formes de cette représentation ? Établir un classement, par familles d’objets.

pendantFormer des groupes, chacun choisit cinq objets pour dire l’histoire de la vie d’une personne.

aprèsChacun compose un arbre de vie pour retracer la vie choisie pour chacune des personnes.

Niveau Collège

rÉCits CroisÉsavantréaliser une recherche documentaire sur la façon d’habiter son village, son quartier, et collecter des images (archives familiales, internet, etc.) sur le thème « Les fêtes familiales ». L’enseignant forme des groupes et chacun de ces groupes sélectionne un jeu de photographies de différentes époques.

pendantreformer les groupes dans la chapelle saint-Jean qui présente les âges de la vie.deux groupes s’initient au dispositif multimédia de présentation de la vitrine (de part et d’autre de la chapelle). en observant la vitrine, les autres groupes choisissent un objet qu’ils associent à chacune des photographies en préparant le scénario de récit. Les groupes permutent de manière à pouvoir utiliser chacun le dispositif multimédia d’information sur les objets disponible dans la salle.

aprèsChacun des groupes construit le récit d’un parcours de vie associant les images et les objets choisis. Quels rôles ont les objets ? sont-ils des personnages de notre vie ? Que nous disent-ils ?

La dernière étape est la collecte des récits de vie élaborés par chacun des groupes, qui présente l’histoire en textes et images, et les place sur un dessin d’un grand arbre de vie.

proLongementChoisir un format de carte à jouer. Coller sur une face la représentation de l’objet choisi et sur l’autre l’épisode de la vie qui y est associé. Composer les règles du jeu aléatoire des mille et une vies. Mettre en relation cette activité avec les ouvrages d’auteurs qui se sont inspirés de témoignages en littérature, des “histoires vraies”, tel l’écrivain François beaune.

Niveau Lycée

thème histoire des arts : exploration du champ anthropologique.thématique “arts, réalités, imaginaire”, littérature et histoire de l’art.thématique “art, culture, sociétés”, introduction à l’enquête ethnographique, contexte historique et géographique des sociétés des XXe et XXie siècles.Choix de la photographie comme méthode d’enquête.

avantPrésenter les différentes fonctions de la photographie.À partir d’un choix de photographies, réaliser un classement des différents points de vue ou positions adoptés par le photographe auteur (utiliser le jeu “Pause, Photo, Prose” réalisé par le service pédagogique des rencontres d’arles et disponible au Cdi de chaque lycée). sur le principe d’un protocole défini au préalable avec la classe, mettre en place un projet d’enquête (thème à définir en lien avec les rites de passage) et de collecte sur un territoire donné et restreint. s’appuyer sur la prise de vue photographique comme moyen d’investigation. observation et collecte de documents, d’objets, ou prise de notes sur le terrain lors de la réalisation de l’enquête.

pendantobserver les différents niveaux d’information écrite, visuelle, sonore, sur les objets : niveaux de lecture des textes, types de texte, types de support (panneau, cartels, écrans, etc.), types de références. À noter la présence d’un dispositif multimédia de présentation des objets dans la chapelle saint-Jean, qui est dédié aux âges de la vie.

aprèsrestitution de l’enquête. travail sur les textes (description, analyse, classement).Prolongement possible : étude d’œuvres d’artistes utilisant des supports techniques ou moyens proches de l’enquête pour interroger le réel (exemples : artistes vidéastes ou de la figuration narrative, Jean Le Gac…).

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La gaLerie des officiers

La gaLeriedes officiers

Dans les sociétés rurales, le temps est rythmé par les fêtes calendaires. C’est l’objet d’étude du niveau haut de la galerie des officiers.L’industrialisation et l’urbanisation croissante s’accompagnent d’un développement des loisirs et des entreprises de divertissement, qui deviennent accessibles au plus grand nombre. L’invention des loisirs est le thème développé dans les vitrines du niveau bas de la galerie des officiers.

À travers ces expositions sur les fêtes calendaires et sur l’avènement des loisirs, le MuCEM évoque les grands bouleversements qui ont marqué le XIXe siècle et qui permettent de mieux comprendre la société contemporaine :

• L’accélération des migrations des populations rurales vers la ville ; • L’accélération de l’urbanisation ; • L’accélération des innovations techniques et technologiques ; • L’accélération des communications, favorisées par le développement des réseaux ferroviaires.

LES fêTESCALEndAirES(nivEAu hAuT)Le niveau haut de la galerie des officiers se parcourt au rythme des saisons. À travers les solstices et les équinoxes, le MuCEM évoque les temps forts du calendrier rural.

À l’aube du XIXe siècle, les populations rurales vivent majoritairement dans une agriculture de subsistance, d’où l’importance du travail de la terre.Pour assurer l’abondance des récoltes, chaque année est ponctuée par des rituels, des fêtes de protection, au cours desquels des saints, auxquels on attribue des vertus particulières, sont invoqués. Aux rites agraires s’ajoutent les rites religieux. Après la Seconde Guerre mondiale, la mécanisation des outils de travail modifie le rythme des journées et permet une meilleure maîtrise des systèmes de production. Les célébrations liées aux rythmes de la nature perdent leur fonction cultuelle et disparaissent peu à peu. Certaines fêtes, comme la Saint-Vincent, existent encore aujourd’hui, bien qu’avec une importance moindre.

Les deux salles aux extrémités de la galerie sont des salles introductives de synthèse du propos général de cet espace : le temps et ses ponctuations.Les quatre autres salles évoquent respectivement le solstice d’hiver, l’équinoxe de printemps, le solstice d’été et l’équinoxe d’automne.

La galerie des officiers développe sur deux niveaux un propos centré sur le rapportde l’homme au temps. Au cours du xixe siècle, la révolution industrielle marque un pointde rupture dans l’évolution de ce rapport.Les deux espaces d’exposition de ce bâtiment s’articulent autour de cette problématique, et donnent à découvrir deux regards différents, deux temporalités de la fête et des loisirs inextricablement liés au passage d’une société rurale à une société urbaine.

Les saLLes introductives

Au début du XIXe siècle, pour les sociétés rurales, le temps est une notion discontinue qui ne distingue pas le temps de travail et le temps “pour soi”. Ces notions émergent avec les élites intellectuelles dès la Renaissance, mais ne prennent vraiment effet qu’avec l’industrialisation.Le temps ouvrier est un temps contraint par la machine, un temps scandé par le rythme de l’horloge et par les devoirs spirituels.

Ce temps calculé crée donc une séparation entre le temps travaillé et le temps de loisir qui dépasse le simple cadre ouvrier.Le jour, la semaine sont séquencés et cette mesure s’étend au temps libre, qui s’organise et se planifie. La contrainte de l’horaire est intériorisée au profit d’une efficacité de l’emploi du temps.Cette rationalisation des usages du temps quotidien prend, dans les salles disposées aux extrémités de la galerie des officiers, la forme de calendriers, d’almanachs, d’agendas, mis en regard avec les anciens instruments de mesure du temps, les cadrans solaires et montres de berger.

Un parcours en quatre salles retrace le passage de l’année du solstice d’hiver à l’équinoxe de printemps, au solstice d’été et à l’équinoxe d’automne.

Les soLstices et éQuinoxes

SoLSTiCESLe solstice, manifestation d’un événement astronomique, se produit lorsque la position du soleil, vue de la terre, rejoint son extrême méridional ou septentrional.Les jours proches du solstice d’été sont les plus longs de l’année, tandis que ceux qui avoisinent le solstice d’hiver sont les plus courts. Les hommes allument des feux au solstice d’hiver pour appeler le retour du jour, comme on le fait avec la bûche de Noël ou les illuminations du sapin. Ce temps est celui de Hanoukah pour les juifs, mais aussi de la fête des Lumières à Lyon. Cette longue nuit annonce une nouvelle aube, que les chrétiens commémorent avec la naissance du Christ et les mille santons qui se dirigent vers la crèche enluminée.

Lampe de hanoukah

En 165 avant J.-C., victorieux du Perse Antiochus, le peuple juif pénètre dans le Temple de Jérusalem, profané par l’ennemi. Il n’y reste qu’une fiole d’huile qui brûlera huit jours durant. Depuis, au début de chaque hiver, les bougies de Hanoukah sont allumées en souvenir de ce miracle.

La saison d’été commence avec la plantation de l’arbre de mai et culmine à la Saint-Jean, au solstice d’été. Dans le monde chrétien, les bûchers et feux de village fêtent ce temps des récoltes et les bouquets de moisson accompagnent les travaux de fauchage du blé.

Bouquet de moisson

Durant la moisson, la voiture transportant les dernières gerbes de blés récoltées était surmontée d’un bouquet d’épis, de branchages et de fleurs. Il précédait le repas plantureux qui clôturait la moisson.

Alsace, France, 1850-1900, Étain ©MuCEM

Grande-Bretagne, Paille de blé ©MuCEM

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La gaLerie des officiers

Un bouquet d’épis pouvait être déposé à l’église comme offrande dédiée souvent à la Vierge.

ÉquinoxESLors de l’équinoxe, les deux hémisphères terrestres sont orientés également par rapport au soleil, dont la position est située au zénith de l’équateur. La nuit et le jour s’équilibrent dans leur durée.Les fêtes religieuses qui marquent l’équinoxe de printemps célèbrent ce temps de renaissance, associé à la fécondité et la germination. L’œuf en est le symbole : œufs iraniens de Nowrouz, œufs de Pâques, œuf dur du plat du Seder juif...De la table de la Pâque juive aux représentations de la Cène, repas que le Christ partagea avec ses fidèles avant de connaître la crucifixion puis la résurrection, quelques objets rappellent à quel point les monothéismes nés en Méditerranée sont alors

porteurs d’espoir.

œufs de nowrouzEn Iran, le 21 mars, la fête de Nowrouz célèbre le Nouvel An et le retour du printemps. Comme pour la fête de Pâques, des œufs peints, parfois incisés comme ici, sont préparés par les familles, et viennent décorer la table de fête.

À l’automne, le cycle des saisons est marqué par le temps des vendanges, et saint Vincent est mis à l’honneur. “À la Saint-Vincent, le vin monte au sarment, ou s’il gèle, il en descend”.Depuis l’Antiquité et Bacchus, dieu du Vin chez les Romains, jusqu’à saint Vincent, les sociétés méditerranéennes fêtent le raisin et la préparation du vin à l’équinoxe d’automne.

L’invEnTiondES LoiSirS(nivEAu bAS)L’invention des loisirs se produit en trois temps. Le siècle qui va de 1650 à 1750 environ est celui des inventions par les milieux de cour : invention des exercices de haute école, de la gastronomie, des attractions dans les parcs (escarpolette à huit places), grandes roues et chevaux de bois, des jeux de bagues, des cabinets de curiosités, des spectacles d’optique et de magie.De 1750 à 1850, l’évolution qu’imprime la société urbaine au XIXe siècle favorise l’apparition de nouveaux loisirs, très vite développés par des entrepreneurs de spectacle : la haute école est à l’origine du cirque ; la gastronomie précède la création du restaurant ; les attractions des parcs deviennent parcs d’attractions sous le nom de Tivoli ; les cabinets de curiosités se transforment en musées ; les spectacles d’optique annoncent les panoramas, les dioramas, et bientôt le pré-cinéma ; les avancées de la physique donnent lieu à des spectacles de prestidigitation.Depuis 1850, ces loisirs, réservés initialement aux classes aisées, sont devenus populaires. Le cirque touche partout tous les publics depuis qu’au début du XXe siècle, il est devenu itinérant sous de grands chapiteaux ; on trouve des restaurants pour toutes les bourses ; les parcs d’attractions se transforment en foires populaires et fêtes du voyage, les fêtes foraines ; les spectacles d’optique évoluent pour donner naissance au cinéma ; les spectacles de magie se diffusent.

Le niveau bas de la galerie des officiers propose sept tableaux en hommage aux inventions de ces entrepreneurs. Leur influence s’exercera depuis la fin du XVIIIe siècle – sur le modèle de l’Angleterre –, avant de connaître un apogée au XIXe siècle.

Véritable creuset des innovations culturelles, la seconde moitié du XIXe siècle voit s’installer les prémices d’une culture de masse, impulsée par les élites bourgeoises et la philosophie des Lumières héritée du siècle précédent.

histoire du cirQue astLey-aurioL

Au XVIIe siècle, l’aristocratie renonce aux tournois, devenus trop dangereux, et les remplace par des carrousels qui donnent lieu à des jeux et des parades. En 1768 à Londres, Philip Astley, ancien écuyer, propose un spectacle composé de numéros équestres suivis de pantomimes : le cirque est en train de naître. Dès 1782, il introduit à Paris une succursale qui perdurera ensuite sous le nom de Cirque olympique jusqu’en 1862. Les numéros équestres et les tableaux historiques joués sur la scène composent alors l’essentiel du spectacle.En 1841, le cirque est contraint de renoncer aux scènes dialoguées pour ne pas concurrencer les théâtres, ce qui laisse place aux seuls numéros avec des performances et aux saynètes. L’architecture des théâtres équestres se transforme en cirque, bâtiment entièrement construit autour d’une piste centrale. Sur ce modèle, Hittorff construit le cirque d’Été sur les Champs-Élysées. Dix ans plus tard, il conçoit le cirque d’Hiver, qui existe encore aujourd’hui à Paris. Dès les années 1930, la programmation se diversifie. Henri Martin dresse des lions, Léotard introduit des numéros de trapèze volant (1859), et Auriol fait du clown la vedette de la piste.

costume d’arlequin de jean-Baptiste auriol,clown acrobate“Les singes sont boiteux à côté d’Auriol ; les lois de la pesanteur semblent lui être totalement inconnues ; il grimpe comme une mouche aux parois vernissées d’une haute colonne ; il marcherait contre un plafond s’il le voulait ; s’il ne vole pas, c’est par pure coquetterie”, écrit Théophile Gautier au sujet d’Auriol. Sauteur, danseur de corde, écuyer, jongleur, équilibriste, Auriol fut le plus célèbre clown de l’époque romantique. Il fut exceptionnellement médiatisé de son vivant, contribuant ainsi à rendre les numéros de clown essentiels aux spectacles de cirque.

Le restaurant

La publication en 1651 du Cuisinier François de La Varenne dévoile au grand jour l’élaboration de la haute cuisine pratiquée dans le secret des cuisines princières de Louis XIII. Il faudra cependant attendre

1765 et Boulanger pour que le premier restaurant ouvre ses portes à Paris. Si cet établissement est connu pour la simplicité de ses mets, celui qu’établit en 1782 l’ancien cuisinier du prince de Condé, Antoine de Beauvilliers, rassemble toutes les marques du raffinement. C’est par le restaurant que la grande cuisine devient accessible à des cercles d’amateurs.À la fin du XVIIIe siècle, bien d’autres restaurants se créent, avant que l’invention n’essaime dans le monde entier. De cette époque, il ne reste plus que le “Grand Véfour”, qui a conservé son décor d’origine.

Le musée

Le premier musée français, ancêtre du Muséum national d’Histoire naturelle, est le Jardin royal des herbes médicinales créé en 1626.L’institution muséale, dans son acception actuelle, n’apparaît qu’après 1795 avec l’instauration du musée du Louvre, du Muséum et du musée des Monuments français dont Alexandre Lenoir fut l’initiateur et le premier conservateur. En avril 1884 s’ouvre la “Salle de France” au sein des galeries du musée du Trocadéro, dédiée à une science naissante : l’ethnologie. Héritier d’une partie des collections de ce musée, le MuCEM se définit comme un musée de civilisations, ce qui signifie qu’il a pour ambition d’aborder des questions liées au quotidien et à la vie des sociétés et cultures méditerranéennes, sur de multiples sujets et dans un grand nombre de champs disciplinaires, archéologie, histoire, anthropologie, histoire de l’art…

tambour et baguette

Cet objet, inventorié 1881.1.1.1-2, est le premier à entrer dans les collections françaises du musée d’ethnographie du Trocadéro, d’où provient une grande partie des collections du MuCEM.

Œufs de Nowrouz, Abdolhamid Marefat, plasticien, Iran, 1950-1989, Œuf ©MuCEM

Saint-Jean-de-Luz, France, Vers 1850, Bois, peau ©MuCEM

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La gaLerie des officiers

Les parcs d’attractions – tivoLi

Le plus ancien parc d’attractions s’ouvre à Paris en 1795. Il s’appelle alors Tivoli.Ce type de parc, tout en conservant l’aspect d’un jardin à l’anglaise, propose de multiples divertissements, qu’il s’agisse de monter sur des manèges et des balançoires ou de s’exercer à des jeux d’adresse.

Le XIXe siècle des sciences et des innovations techniques va fournir aux entrepreneurs de loisirs la possibilité de créer des attractions de plus en plus sophistiquées sur le plan technique et artistique. On peut alors expérimenter des activités relevant des illusions d’optique (lanterne magique, panoramas, automates,...), qui s’ajoutent aux baraques foraines et aux manèges.

Le Grand Tivoli de Paris est l’un des parcs les plus prestigieux de l’époque ; il donnera son nom à toute cette catégorie de lieux de divertissement.Sur ce modèle, d’autres établissements vont être créés comme à Copenhague ou à Budapest.

sirènes, sujets de manège

Présentées sans leur support dans la salle consacrée aux parcs d’attractions, les sirènes trônaient sur des manèges au milieu d’un jardin du XVIIIe siècle.

Le pré-cinéma

La photographie est l’une des grandes inventions du XIXe siècle, qui introduit une nouvelle emprise de l’image sur la vie sociale.Cette révolution technique, qui investit très rapidement la culture populaire, s’inscrit dans une recherche entreprise pour capturer l’image, que l’on peut faire remonter à 1645, année où Athanase Kirchner décrit le procédé à l’origine de la lanterne magique.À la veille de la Révolution, les montreurs de lanterne et de vues d’optique qui permettent de projeter une image gravée sillonnent les campagnes, tandis qu’en ville apparaissent les premiers panoramas. Ces instruments, capables de “transporter” les images, provoquent crainte et émerveillement.La photographie suscite une recherche constante de l’innovation technologique ; Daguerre conçoit des procédés pour animer et mettre en relief les images en fonction de l’éclairage que l’on projette sur elles.Le cinéma avec les frères Lumière rencontre un vif succès lorsqu’ils projettent dès 1895 leurs premiers films : L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat est l’un des clous du spectacle. Nouvelle attraction, les prémices du cinéma sont alors très en vue dans le milieu forain avant d’être sédentarisées et de s’adresser au début du XXe siècle à un très grand public, développant des cercles d’amateurs.

Lanterne magique

Inventée au XVIIe siècle, la lanterne magique permet la projection d’images fixes ou animées sur un écran blanc. On lui accole le qualificatif “magique” du fait de sa capacité à transporter et agrandir les images nées de l’imagination de l’homme.

La prestidigitation

Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871) est une des personnalités majeures de l’histoire de la magie.Il transforme le spectacle de magie en un art, celui de la prestidigitation. Son petit théâtre du Palais-Royal est le lieu de “soirées fantastiques”, pendant lesquelles il expose ses automates les plus extraordinaires. On peut y voir, notamment, un pâtissier merveilleux qui, sortant de sa boutique, sert une viennoiserie commandée par une personne du public…À partir de 1849, il acquit sa célébrité en présentant son fils en lévitation ; ce numéro est l’objet d’une reproduction sous la forme d’un automate réalisé par la maison Roullet-Decamps.

Vers 1847, l’éther est introduit en France pour anesthésier les patients avant une opération chirurgicale. Pour beaucoup d’observateurs, les effets de ce produit relèvent de la magie.Robert-Houdin profite du phénomène et invente un numéro, la “suspension “éthéréenne””, qui donne à l’éther la propriété de faire léviter les hommes.

Friedrich Heyn, entrepreneur forain, Neustadt, Allemagne,Vers 1880, Bois, fer ©MuCEM

Avant 1958, Bois, verre, fer ©MuCEM

ProPositions Pédagogiques Pour la section “l’invention des loisirs”

Niveau Collège

De l’ombre à la lumière (le pré-cinéma) : de la découverte de la lanterne magique à la fabrication du praxinoscope.

avanteffectuer des recherches documentaires sur l’histoire et les débuts du cinéma. aborder les notions, les connaissances scientifiques et les œuvres d’artistes qui ont travaillé les théories du mouvement.retrouver le contexte historique associé aux découvertes scientifiques et techniques qui ont conduit à l’invention du cinéma.distinguer les différents moyens pour faire apparaître les images (lanternes magiques, théâtres d’optique, kinétoscope, etc.) et leur utilisation dans leur époque.

aprèsProlongement après la visite lors d’une séance consacrée aux relations entre photographie et cinéma, images fixes et images animées. Fabrication d’un praxinoscope.

Niveau Collège et Lycée

Histoires de musées : des objets à conserver pour quoi ? découverte de l’histoire et des fonctions du musée et du musée de civilisations en particulier.

avantsolliciter la classe à l’oral pour recueillir tous les mots que les élèves associent au musée. Établir une liste large, puis un glossaire restreint de termes et notions qui permettent de définir les fonctions d’un musée. aller à la recherche des textes pour vérifier les hypothèses proposées par ce glossaire : dépliants de musée, dictionnaire, revue documentaire, internet (textes réglementaires ou textes de loi, sites de musées, iCoM, etc.).Former trois groupes dans la classe, chacun compose une liste d’objets qu’il semble nécessaire de conserver en choisissant des contextes différents : pour soi, pour sa classe, pour sa ville. Comparer les listes, donner les raisons de ses choix. Comment situer ou relier ces choix sur un axe temporel ? Que cherche-t-on à conserver ? Pour qui ?

pendant Mener l’enquête sur tous les moyens qui concourent à présenter et mettre en valeur les objets (muséographie). Noter toutes les propositions. s’arrêter sur le tambour avec baguette, premier objet inventorié à entrer dans les collections françaises du musée du trocadéro (le MuCeM est aujourd’hui dépositaire de ses collections). Pourquoi cet objet est-il entré dans les collections ? Collecter les différents avis et réponses.

aprèsrestituer la visite et les différents avis d’interprétation de l’ensemble “tambour et baguette”. apporter des informations complémentaires sur l’histoire des collections du MuCeM et des différentes institutions qui les ont conservées.Possibilité d’engager, durant un temps donné, une collection faite par la classe (réelle ou virtuelle) à partir de consignes précises. Prévoir une visite au Centre de conservation et de ressources du MuCeM (CCr) sous conditions et réservation préalable.

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Les Bâtiments du viLLage

Les Bâtimentsdu viLLageLE viLLAgEdES MArionnETTESLe théâtre, et notamment le théâtre de marionnettes, constitue l’une des traditions culturelles les plus importantes en France au XIXe siècle.Forme de loisir très présente encore dans la première moitié du XXe siècle, les marionnettes connaissent un déclin rapide après la Seconde Guerre mondiale mais trouvent dans la période contemporaine de nouvelles formes d’expression portées par les recherches de jeunes créateurs et compagnies théâtrales comme en témoigne le festival de Charleville-Mézières.L’un des bâtiments du village du fort Saint-Jean est consacré à ces acteurs de chiffons, vecteurs d’une culture qui s’adresse à un très large public.

Sur le plan technique, il existe plusieurs types de marionnettes (à gaine, à tringle, à fils) qui, en fonction de leur créateur, peuvent prendre une forme atypique ou mixte (marionnettes à gaine et à jambes, marionnette à tringle et à fils, etc.).Leurs différences peuvent s’expliquer par la région d’où elles proviennent ou par le type de théâtre dans lequel elles ont joué.

Sur le plan iconographique, chaque marionnette représente le protagoniste d’une fable populaire, d’une pièce de théâtre classique, résulte d’une tradition régionale, ou encore reflète une mode, un courant théâtral propre à une époque.

Sur le plan historique, les marionnettes s’inscrivent à la fois dans l’histoire d’un castelet, sa généalogie, et dans une histoire plus élargie : celle d’un type de théâtre, celle d’une littérature, celle d’une ville, d’une région, ou d’un pays.

Ce sont autant d’introductions à la découverte de la marionnette que le MuCEM offre à ses visiteurs à travers sept salles dédiées à ce thème : le Théâtre du Broutteux implanté dans la région lilloise, les théâtres des jardins publics, le Polichinelle, les marionnettes à fils, les héros classiques et populaires, et le mystère de la Passion.

Le théâtre du Broutteux

Du Moyen Âge au XIXe siècle, la région lilloise a connu une histoire très mouvementée.Successivement propriété du comté de Flandre, de la France, de l’État bourguignon, du Saint Empire romain germanique, des Pays-Bas espagnols, puis à nouveau de la France, Lille et ses environs utilisèrent l’art de la marionnette pour se familiariser avec la culture française.De Lille à Amiens, Roubaix et Tourcoing, les théâtres de marionnettes s’appliquèrent à faire connaître, par leurs répertoires et le choix des personnages, le patrimoine historique et culturel français aux habitants de cette région. Le Théâtre du Broutteux (Tourcoing) est l’un des héritiers du Théâtre Saint-Pierre de Roubaix, très connu pour la grande variété de ses marionnettes.

personnage en costume henri ii, marionnette à tringle et à fils du théâtre du Broutteux (tourcoing)

Montreur de marionnettes de la région lilloise dès 1869, Louis Richard se fait une spécialité des récits historiques qu’il présente dans son Théâtre Saint-Pierre à Roubaix. Il s’ingénie également à transmettre la littérature classique, c’est ainsi que, par exemple, Cyrano de Bergerac entre dans son répertoire.

Le théâtre des jardins puBLics

Au XVIIe siècle, les acteurs forains vont tenter par bien des moyens de déroger à l’ordonnance royale accordant le privilège exclusif de donner des représentations

théâtrales à la troupe de la Comédie-Française. C’est ainsi que la marionnette, pour braver l’interdit de dialoguer, fait son entrée sur les foires parisiennes, des comédiens de bois venant remplacer les acteurs. Il faut attendre le XIXe siècle pour que les marionnettes soient jouées dans les jardins publics et participent aux spectacles de foires qui sillonnent alors la France.

guillaume, marionnette à gaine du théâtre du vrai guignolet (champs-élysées, paris)

Plus ancien castelet de Paris, le Théâtre du Vrai Guignolet constitue le patrimoine de la famille Guentleur sur quatre générations entre 1818 et 1980. En 1860, Guentleur II se démarque de ses concurrents grâce à un personnage de son invention : Guillaume, fils de Guignol.

polichinelle

Pulcinella apparaît au XVIe siècle dans les parades napolitaines. Son allure est comparable à celle de Macchus, personnage grotesque des farces étrusques (qui est associé aux comédies bouffonnes, appelées également « atellanes », ainsi nommées du nom de la ville d’Atella où elles étaient présentées à l’époque de la République romaine).Introduit dans le répertoire italien, Pulcinella est alors un valet d’origine paysanne, rusé, fourbe, grossier, disgracieux mais également spirituel et gourmand. Vers 1610, Jean Brioché introduit Polichinelle dans les castelets français, non sans le transformer : il devient narquois, batailleur et fanfaron. Alors que le Pulcinella italien était grand, mince, vêtu de blanc, affublé d’un demi-masque noir et d’un nez en bec d’oiseau (sa voix nasillarde résultait de l’utilisation de la « pratique », en italien la pivetta, qui est un

sifflet glissé sous la langue), le Polichinelle français est doublement bossu, il porte un costume bariolé à clochettes, une perruque, une moustache et un nez rouge.

polichinelle, marionnette à gaine et à jambes du théâtre national de chaillot (paris)

Il aura fallu attendre les années 1970 avec les expériences théâtrales du festival de Nancy pour que le théâtre de marionnettes connaisse un réel renouveau, pour qu’il soit le lieu d’expériences théâtrales nouvelles et ne soit plus relégué au “jeudi après-midi” pour distraire les enfants.En 1972, Jack Lang, alors directeur du festival de théâtre de Nancy, essaie de créer un théâtre national pour enfants, appelant de ses vœux des créations dans le domaine de la marionnette et du théâtre d’animation. Il faudra attendre 1981 pour que son vœu soit exaucé et que soit créé le Théâtre pour enfants du Théâtre national de Chaillot par Antoine Vitez.

La grande assemBLée des marionnettes

Appelées également “fantoches”, les marionnettes à fils désignent un type de figurines suspendues à une croix par des fils. Le fait de relier la marionnette à son contrôle (ou croix) est nommé “ensecret” ou “ensecrètement”. Les marionnettistes fabriquant eux-mêmes leurs marionnettes, ils conservaient en effet jalousement leur “secret” de fabrication. Cela donna lieu à une tradition, celle de toujours recouvrir les croix en fin de présentation afin de préserver la confidentialité de la méthode de confection.

Conçue par Louis Richard, marionnettiste, Roubaix, France, 1850-1900Bois, verre, tissu ©MuCEM

Conçue et manipulée par la famille Guentleur, marionnettistes, Paris, France1868-1870, Tissu, bois, verre ©MuCEM

Manipulée par Alain Recoing, marionnettiste, Conçue par Karina Chérès, marionnettiste, Paris, France, 1984, Tissu, bois, verre ©MuCEM

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Les Bâtiments du viLLage

Les héros cLassiQues

Concept forgé dans la Grèce antique, le héros désigne d’abord des chefs militaires de la guerre de Troie comme Ulysse.Sa figure s’enracine dans une réalité qui est d’abord le récit d’une histoire fondatrice.Quelle que soit sa légende, le héros classique est un personnage de haute naissance ou portant, dès son enfance, les signes d’un destin exceptionnel. Son épopée fait la gloire de la cité qu’elle incarne. Pour avoir remis de l’ordre dans un monde perturbé et anéanti le mal, le héros acquiert un statut de surhomme : il devient immortel, une sorte de demi-dieu qui monte directement au ciel, reçoit le statut de prophète, de saint et, aujourd’hui, de super-héros.

d’artagnan, marionnette à tringle et à fils du théâtre Walton’s (théâtre ambulant)

D’Artagnan, gentilhomme gascon du XVIIe siècle, est rendu célèbre par Alexandre Dumas père. Dès 1850, le roman “Les Trois Mousquetaires” est adapté pour les théâtres de marionnettes, qui en proposent des variations comiques ou parodiques, comme “Les Mousquetaires au couvent”.

Les héros popuLaires

Au Moyen Âge, le carnaval transforme l’ordre du récit héroïque. Tel le roi doublé d’un fou qui en le parodiant révèle la vérité, l’inversion carnavalesque met les petits, les femmes, les enfants, les animaux à la place des grands.

Longtemps, les humbles restèrent en dehors de la geste héroïque. Aussi, l’histoire du héros populaire s’inscrit en négatif de celle du héros classique. La naissance du héros populaire, nullement prédestiné à l’héroïsme, n’est attendue par personne. L’héroïsme s’acquiert de façon inverse : c’est en osant aller au bal contre l’ordre imposé par sa mère et ses sœurs que Cendrillon rencontre le Prince. Là où le héros classique tend vers l’immortalité pour avoir remis de l’ordre dans le monde, le héros populaire n’aspire qu’à l’humanité.

guignol, marionnette à gaine du théâtre guignol-mourguet (quai saint-antoine, Lyon)

Né au début du XIXe siècle à Lyon, le personnage qui donnera son nom à toute une catégorie de marionnettes était à l’origine un personnage contestataire s’adressant à un public adulte.Laurent Mourguet, né en 1769, est un canut lyonnais jusqu’au jour où la récession économique l’incite à une reconversion professionnelle.D’abord marchand forain en 1793, puis arracheur de dents à partir de 1798, Mourguet crée des spectacles de marionnettes pour attirer et divertir sa clientèle. Très vite, ce qui n’était qu’un passe-temps deviendra une activité professionnelle à part entière.À partir de 1808, Mourguet se produit dans les jardins du Petit Tivoli, aux Brotteaux (Lyon), et en 1820, il fonde avec ses enfants sa troupe de théâtre, qu’il installe dans un premier temps rue Saint-Louis, à Lyon, puis définitivement place des Célestins. C’est la naissance du “Caveau des Célestins”.C’est aux environs de 1802, lorsque Mourguet est encore arracheur de dents, que naît Gnafron, le célèbre compagnon de Guignol, hommage au compagnon de

Mourguet, Lambert-Grégoire Ladré dit le père Thomas. Guignol, quant à lui, apparaît pour la première fois en automne 1808.La tradition guignoliste ne quitta plus la famille jusqu’à la mort d’Ernest Neichthauser en 1969.

chat botté, marionnette à tringle et à fils du théâtre des Lilliputiens (théâtre ambulant)

Vers 1800, Borgniet fonde un théâtre de marionnettes que ses descendants, les Levergeois, continueront à exploiter à partir de 1890. En 1915, le castelet est détruit par les bombardements de Reims.Victorine et son époux, Louis Roussel, décident alors d’en reconstruire un nouveau, le Théâtre des Lilliputiens. La dernière génération, les Dulaar-Roussel, le fit vivre jusqu’en 1935.

Le théâtre de La passion

Durant le Moyen Âge, les moines dominicains et franciscains eurent recours au théâtre, et notamment aux jeux de la Passion, pour susciter des émotions religieuses fortes, de nature à provoquer la conversion au catholicisme. Appelées également “mystères de la Passion”, ces pièces racontaient les épisodes de la vie du Christ, jusqu’à sa mort. Les représentations pouvaient s’étendre sur 25 jours.Au milieu du XVIe siècle, les Passions furent interdites par les autorités laïques. On les retrouve au XIXe siècle sous la forme de théâtres mécanisés, laissant peu de place à une réinterprétation.

LE viLLAgE dELA fêTE forAinEJusqu’au XIXe siècle et aux travaux d’urbanisation engagés par Haussmann, la rue est le théâtre des loisirs populaires. L’amélioration du niveau de vie et la volonté étatique d’organiser le temps libre pour limiter les débordements, tout en bénéficiant de l’économie florissante que cela représente, modifient l’industrie du spectacle.

Au XIXe siècle les foires, qui étaient jusqu’alors à la fois mercantiles et de divertissement, se dissocient en foires commerciales d’une part, et en fêtes foraines vouées aux seuls amusements d’autre part. À la Belle Époque, les fêtes foraines s’ornent de mille feux : des baraques de loterie ou de confiserie à la valse de leurs “tournants” (carrousels, manèges ou grandes roues), des spectacles merveilleux offerts par ses lutteurs, leurs puces savantes ou leurs cirques, à leurs petits musées itinérants où l’on entre d’un côté et sort de l’autre (appelés “entre-sort”).

Dans ce bâtiment intégré au “village”, le MuCEM rend donc hommage à cette forme de loisir née dans l’aristocratie bien avant le temps des “tivolis”, et qui est devenue populaire aujourd’hui. Au niveau bas, sont présentés baraques de foire, manège et carrousel, et cirque. Au niveau haut, une salle est entièrement dédiée à une maquette monumentale de cirque.

Les BaraQues de foire

Ainsi, les jeux d’adresse s’agrémentent de boîtes de tir mécaniques, les machines à sous s’automatisent, les théâtres se transforment en cinématographes ambulants.

Conçue et manipulée par la famille Pajot, marionnettistes, France1845-1860, Tissu, bois, verre ©MuCEM

Conçue et manipulée par la famille Neichthauser, descendants de Laurent Mourguet, créateur de Guignol, marionnettistes, Lyon, France, 1900-1950Tissu, bois, métal ©MuCEM

Conçue et manipulée par la famille Dulaar-Roussel, marionnettistesCompiègne, France, 1913, Tissu, bois, verre ©MuCEM

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Les Bâtiments du viLLage

Boîte de tir forain

Vers 1900, aux côtés des modestes baraques abritant les jeux de massacre, les chamboule-tout et les bouffe-balles, apparurent de somptueux établissements, tout en miroirs, velours, strass et peintures décoratives, baptisées “tirs salons”. C’est pour de telles attractions qu’un horloger inspiré, Valentin Millot, créa des boîtes animées d’automates qui s‘ouvraient lorsque la balle touchait la cible formée d’une poignée à piston. Certaines de ces boîtes, agrémentées de musique mécanique ou de phonographe, sont si précieuses qu’il est difficile d’admettre qu’elles furent la cible de tireurs du dimanche.

Bussophone ou juke-box

En 1900, Pierre Bussoz conçoit une série de jeux automatiques de loterie. Et c’est en 1920 qu’il élabore la première “musique automatique” : le Bussophone, qui permet la reproduction mécanique de la musique enregistrée sur des disques.De 1920 à 1932, il travaille à l’amélioration du Bussophone, et l’automatise totalement grâce à l’électricité. Rencontrant le succès, mais à court

de capitaux, Bussoz cède les droits de son brevet à une firme américaine, Wurlitzer, pour en réaliser la production hors Europe en 1936. Wurlitzer est un magasin d’instruments de musique fondé par Rodolphe Wurlitzer, un immigrant allemand installé à Cincinnati, Ohio, en 1853.Son fils, Farny, développe l’entreprise familiale et acquiert une certaine renommée pour les instruments de musique de carrousel et les pianos mécaniques. Mais c’est le Bussophone qui le rendra célèbre. Il l’importa en 1939 aux États-Unis et le rebaptisa Juke-box.

manèges et carrouseLs

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les fêtes foraines connaissent un essor prodigieux. Les innovations technologiques, le développement des réseaux ferroviaires et l’accélération de l’économie mondiale provoquent des vocations chez les sculpteurs, qui se mettent à construire des carrousels. Trois grandes écoles émergent en Europe, chacune caractérisée par un style qui lui est propre : l’école anglaise, initiée par Savage, l’école française, avec pour figure de proue Gustave Bayol, et l’école allemande, menée par Heyn. Les échanges commerciaux internationaux sont nombreux et il est courant de trouver des chevaux de bois d’origine allemande en Angleterre ou en France. Les trois écoles sont présentées dans cette salle.

saLtimBanQues et gens de cirQue

Les saltimbanques (ceux qui sautent sur les bancs) ou banquistes animaient en foire les baraques comme funambules, lutteurs, ou dompteurs. Au début du XXe siècle, dans le sillage des tournées européennes du Ringling Bross & Barnum Bailey et du Buffalo Bill Circus, les patrons des grandes ménageries foraines, les Gruss, les Amar ou les Bouglione, se lancent à leur tour de manière isolée dans le voyage avec des chapiteaux. Ils concurrencent alors les anciens cirques démontables en bois dits « cirques en construction » comme ceux de la très ancienne dynastie des Rancy. Des cirques continuent de jouer à la parade avec des séances courtes en foire comme le cirque Fanny représenté dans la salle par une maquette, ou le cirque animalier des Van Crayenest dont est présenté le tour de toile peint.

costume du clown celito(marcel nourquis, né en 1907)

La maison Vicaire confectionna tout au long du XXe siècle des costumes d’une qualité et d’une beauté comparables aux productions d’une maison de haute couture. Spécialisé dans la création de costumes de clown faits sur mesure, Gérard Vicaire habilla les plus grands circassiens de son époque. Les merveilleux mais lourds costumes pailletés de Vicaire incarnent la dignité d’un clown blanc devenu hiératique devant les facéties de l’Auguste qui conserve sa mobilité et sa souplesse.

masques de clowns des trois frères fratellini(Le notaire, clown blanc, auguste)

Les Fratellini sont l’une des plus grandes familles de l’histoire du cirque. Le premier clown, Gustave, naît en 1842 et, aujourd’hui encore, Francesco Fratellini perpétue la tradition familiale au sein du Cirque national Alexis Gruss. Au début du 20e siècle, les Fratellini constituèrent un trio et rencontrèrent un immense succès attesté par l’existence de ces masques, œuvres du sculpteur italien Aristide de Ranieri.

Le cirQue Berger

En 1901, les témoins de la tournée en France du cirque Barnum & Bailey vont être sous le choc du spectacle. Une gigantesque parade de chars portant des lions, des éléphants, des orchestres et des acrobates annonce l’arrivée du cirque. Le spectacle rassemble sous une toile immense, portée par une forêt de mâts, quelques 10 000 spectateurs venus applaudir les numéros les plus extraordinaires de l’époque, offerts sur trois pistes à la fois. La colossale maquette édifiée par Georges Berger à partir des années 1920 donne un aperçu du plus grand chapiteau du monde.

maquette de l’universal circus pir’ouettGeorges Berger (12 août 1888 - 31 janvier 1971), artiste décorateur et dessinateur publicitaire, est membre de l’association “les Amis du cirque” et fondateur du Club du cirque entre 1924 et 1971. La maquette qu’il réalise est reproduite au dixième du plus grand chapiteau qui ait jamais existé, le Barnum Circus, et possède plus de 3 000 pièces. En 1919, Georges Berger eut l’idée de créer un cirque miniature dont il entreprit la construction en 1924. Celui-ci se nomma dans un premier temps Lilliput, mais les dimensions importantes que devait prendre la maquette (12 mètres de long sur près de 4 mètres de large) lui firent prendre un nouveau nom, celui de l’Universal Circus.

Valentin Milot, horloger, Alfred Chanvin, menuisier Paris, France - Vers 1900 Bois, métal, tissu © MuCEM

Gérard Vicaire, couturier-brodeur, Paris, France, Vers 1937, Tissu ©MuCEM

Aristide de Raniéri, Vers 1920, Plâtre ©MuCEM

Georges Berger, artiste décorateur et dessinateur publicitaire, Paris, France1924-1971, Carton, métal, tissu ©MuCEM

Pierre Bussoz, concepteur, Wurlitzer, distributeur, France - États-Unis, 1937Bois, métal, Bakélite ©MuCEM

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22 I Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs I 23

Les Bâtiments du viLLage

ProPositions Pédagogiques Pour la section “Marionnettes”

Niveau Cycle 3

Le secret de Polichinelle :d’où vient cette expression ? Qui est Polichinelle ? découverte des mille et une facettes du personnage.

dÉrouLeMeNtavantrechercher avec la classe l’origine de cette expression, en inventorier les usages. Quand fait-on usage du secret (histoire, justice, journalisme, médecine) ?repérer la particularité du secret de Polichinelle à travers la littérature, par exemple un conte d’andersen (Les Habits neufs de l’empereur) ou des pièces du répertoire de la commedia dell’arte.de ses origines latines, à sa naissance napolitaine et aux différentes manifestations de son personnage en europe et en Méditerranée, approcher différentes versions du personnage de Polichinelle/Pulcinella.

pendantPar petits groupes, rechercher dans les salles d’exposition les personnages de marionnettes apparentés à la tradition de la commedia dell’arte et créer pour chacun des groupes “un secret de Polichinelle”.

aprèsFormer à nouveau les groupes et impliquer chacun dans la création d’un masque de Polichinelle afin de faire une présentation « mise en scène » de chacun des différents “secrets de Polichinelle”.

Niveau Collège

Naissance de la marionnette :Comment les personnages de marionnettes sont-ils nés dans les différentes cultures, quelles histoires y sont associées ? Quelles sont leurs fonctions ? Quels secrets s’attachent à leur fabrication ? de la découverte des collections à la naissance de sa propre marionnette.

avantaprès une recherche sur différents personnages de l’histoire des marionnettes, chaque élève crée une histoire courte qui s’achève sur la naissance de sa propre marionnette.

pendantdécouvrir les traditions et techniques de marionnettes dans l’exposition.

aprèsMettre en scène les différents récits et donner vie aux personnages à travers une technique accessible (comme celle du théâtre d’ombres).

Niveau Lycée

Répertoire de théâtre :retrouver les liens entre le répertoire des Xviie et Xviiie siècles et les personnages de marionnettes, étude de textes en préparation de la visite.Choisir un répertoire qui met en jeu la manipulation des identités comme mécanisme de l’intrigue.

ProPositions Pédagogiques section cirque et fête foraine

Niveau Cycle 3

À démasquer :découverte des différents personnages de clown à travers les masques des frères Fratellini, le clown avec ou sans masque.

avantL’histoire du cirque se lit notamment à travers l’évolution des personnages de clowns : clowns voltigeurs équestres, jongleurs et équilibristes, clowns “blancs”, auguste…aborder quelques épisodes de cette histoire avec la classe.

pendantdémasquer les personnages des “Fratellini” dans la salle consacrée au cirque. identifier les différents clowns : qui est M. Loyal ? Qui est le Clown blanc ?Qui est l’auguste ? Quels sont leurs rôles ?

aprèsFormer des groupes pour composer des trios ou quatuors de clowns aux rôles différents.Créer les masques correspondant aux personnages choisis. Chaque groupe se présente à la classe par des pantomimes ou un court échange dialogué. Niveau Collège

Épreuves de cirque : utiliser l’affiche pour comprendre le mouvement, le travail des corps, la dynamique d’un numéro, la piste et sa lumière.

avantréaliser une recherche documentaire sur l’affiche de cirque à différentes époques, quel que soit le type de cirque. observer les couleurs, la typographie et les textes, les personnages, leurs costumes, les effets de lumière. effectuer un classement de quelques affiches en fonction de ces différents critères (mouvement, ombre et lumière, couleur, disciplines de cirque). Quelles histoires de cirque racontent ces affiches ?retrouver les origines des mots banque, saltimbanque, manège, piste, qui guident les élèves sur les traces de l’histoire du cirque et de l’art forain.

pendantidentifier les objets présentés dans les salles en fonction de leur appartenance à un genre de spectacle ou d’attraction. découvrir les dessins des sœurs vesque.

aprèsComposer le programme d’un cirque d’aujourd’hui et l’affiche qui lui correspond.

Niveau Lycée

Thème histoire des arts “Le peintre et le saltimbanque” Les fortunes du cirque dans l’iconographie de l’art du XXe siècle.

avant et après La visitedans le cadre des thématiques de l’enseignement Histoire des arts au lycée : “art, réalités, imaginaire” ou “arts, sociétés, cultures”, l’enseignant propose une recherche documentaire sur les différentes représentations du cirque dans l’art du XXe siècle et dans l’iconographie populaire.exploration des éléments constitutifs de l’univers formel du cirque dans l’œuvre d’artistes pour lesquels ce sujet est récurrent (Chagall, Calder, degas, Matisse, Picasso, toulouse-Lautrec…) : couleurs, lumière, figures, perspective (l’espace du cirque déjoue les règles classiques de la représentation, espace aux points de fuite multiples).repérage des thématiques communes (exemple : “Le corps-spectacle” suivant l’expression de Fernand léger) et des démarches, des positions esthétiques distinctes (onirisme, romantisme, recherches plastiques – seurat, Léger).

proLongement en poésie et Littérature

. Guillaume apollinaire, un fantôme de nuées (1913),in Calligrammes (1917), repris dans Œuvres poétiques, Paris, Gallimard, “bibliothèque de la Pléiade”, 1965.

. blaise Cendrars, académie Médrano, in sonnets dénaturés (1916), repris dans Poésies complètes, Paris, denoël, 1944.

. Max Jacob, ballades, préface de Claude roy, Paris, Gallimard, 1970.

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24 I Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs I 25

. La Belle Époque de l’art forain, catalogue de l’exposition, musée municipal de Saint-Dié-des-Vosges, 19  novembre 1988  - 22  janvier 1989, imprimeries municipales, 1988.

LiTTÉrATurE

. braudeau Michel, Fantôme d’une puce, Paris, Seuil, 1992.

. dickens Charles, Temps difficile, Paris, gallimard, “folio”, 1985.

. Modiano Patrick, Un cirque passe, Paris, gallimard, 1992.

LiTTÉrATurE JEunESSE

Marionnettes

Romans

. Smith Lane et Collodi Carlo, Pinocchio le garçon ou Incognito à Collodi, Seuil Jeunesse, 2005.

. Swarte vincent de et davenier Christine, Petit Bloï, gallimard Jeunesse, “folio Cadet”, 2003.

. Waluszek Christian, Le Secret du marionnettiste, gallimard Jeunesse, “Page blanche”, 1999.

Albums

. Alberti gino et Wolfsgruber Linda, La Marionnette de Sophie, Épigones, 1992.

. Collodi Carlo et dumont Jean-françois, Pinocchio, Père Castor flammarion, 2002.

. Perrin Michel et Matiussi Laureline, La Bande à Guignol, La Mauvaise graine, 2002.

Documentaires

. Ancori isabelle, Théâtres et marionnettes, hachette Jeunesse, “Les Petits Chefs”, 1996.

. davila Céline et Cossu giorgio, Sur les traces de Pulcinella, grandir, 2011.

Cirque

Romans. bemelmans Ludwig, Madeleine et les bohémiens, L’école des loisirs, 1999.

BiBliograPhie

ouvrAgES gÉnÉrAux

. Corbin Alain, L’Avènement des loisirs, 1850-1960,Paris, flammarion, “Champs histoire”, 2001.

. debord guy, La Société du spectacle,Paris, folio, 1996.

. dumazedier Joffre, Vers une société du loisir  ?Paris, Seuil, 1962.

. gourarier Zeev, Il était une fois la fête foraine...de A à Z, exposition à la Grande Halle de la Villette, 18  septembre 1995  - 14  janvier 1996, Paris, rMn, 1995.

. grohens Marie-Claude, Les Marionnettes du monde, Paris, rMn, 2008.

. Kalifa dominique, La Culture de masse en France, tome  I, 1860-1930, Paris, La découverte, “repères”, no  323, 2001.

. Pinel vincent, Le Siècle du cinéma, Paris, bordas, 1994.

. Pitte Jean-robert, “Gastronomie française”,in Géographie culturelle, Paris, fayard, 2006.

. Plassard didier, Les Mains de lumière, anthologie des écrits sur l’art de la marionnette, Charleville-Mézières, Institut international de la marionnette, réédition 2005.

. Poulot dominique, Une histoire des musées de France, Paris, La découverte, 2005.

. van gennep Arnold, Les Rites de passage. Étude systématique des rites…, Paris, Picard, réédition 1981.

CATALoguES d’ExPoSiTion

. Au cirque, le peintre et le saltimbanque, catalogue de l’exposition, musée de la Chartreuse, douai, Somogy éditions, mars 2004.

. Jours de cirque, catalogue de l’exposition, Grimaldi Forum, Monaco, grimaldi forum  / Actes Sud,juin  2002.

. bojunga Lygia, La Fille du cirque Nunes, flammarion, “Castor poche”, 2002.

. queffelec henri, Un cirque à la mer, gallimard, 1992.

. Schami rafik, Le Funambule, L’école des loisirs, “Médium”, 1998.

. Swarte vincent de, Le Cirque de la lune, gallimard, “Page blanche”, 1999.

. varvasovszky Laszlo, Les Clowns, gallimard, “folio benjamin”, 1997.

Albums

. billoud Jean-Michel, L’École du cirque, Milan, 2001.

. dufresne didier, Kang Johanna, Le Grand Petit Cirque, Mango, 1996.

. Louchard Antonin, Vous n’avez pas vu mon nez  ? Albin Michel, “Zéphyr”, 1995.

. Merline, Le Cirque Mammy Fair, L’école des loisirs, 1992.

. Pok Eléa, Les Funambules, didier, “Cabrioles”, 2000.

. Spier, Cirque Mariano, L’école des loisirs, 1992.

Documentaires

. Aghion Élisabeth, Lopez Pierre, Les Kuntz, une famille de cirque, Larousse, “histoire d’un métier”, 1985.

. Jacob Pascal, La Grande Parade du cirque, gallimard, “découvertes”, 1992.

. Krings frédérique, Le Grand Livre du cirque, Casterman, “grands livres”, 2003.

Bandes dessinées

. Corteggiani, bercovici, L’Abysse aux étoiles et Sots périlleux, dupuis, 1992.

. Peg gianni, Alex le fabuleux jongleur, nathan, 1981.

. Peyo, Gos, Le Cirque Bodoni, dupuis, 1997.

fiLMogrAPhiE

Prestidigitation

1896 - Escamotage d’une dame chez Robert-Houdin,film de georges Méliès, premiers effets spéciaux.

2006 - L’Illusionniste, film de neil burger.

2011 - Hugo Cabret, film de Martin Scorsese inspiré par le personnage de robert-houdin.

Cirque

1923 - Sally fille de cirque, film de david Wark griffith.

1928 - Le Cirque, film américain muet de Charlie Chaplin.

1931 - Mary, film d’Alfred hitchcock.

1932 - Freaks, la monstrueuse parade, drame de Tod browning.

1938 - Les Gens du voyage, film de Jacques feder.

1945 - Vingt-quatre heures de la vie d’un clown, film de Jean-Pierre Melville.

1949 - Au revoir Monsieur Grock, film de Pierre billon (sur la carrière du clown grock).

1952 - Les Feux de la rampe, film de Charlie Chaplin.Sous le plus grand chapiteau du monde, comédie de Cecil b. deMille.

1953 - Man on a Thihtrope, film d’Elia Kazan.La Nuit des forains, d’ingmar bergman.

1954 - La Strada, drame de frederico fellini.Obsession, film de Jean delannoy.

1955 - Lola Montes, film de Max ophuls.

1964 - Le Plus Grand Cirque du monde, film de henry hathaway.

1971 - Yoyo, film de Pierre Étaix.

1971 - Les Clowns, film de frederico fellini.

1980 - The Elephant Man, film de david Lynch.

1987 - Les Ailes du désir, film de Wim Wenders.

1993 - Mazeppa, film de bartabas.

2005 - Bye Bye Blackbird, film de robinson Savary (avec James Thierrée).

Les Bâtiments du viLLage

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26 I Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs I 27

lien avec les PrograMMes scolaires

Cycle 3

français - Littérature : un répertoire de références puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui.

histoire : Les temps modernes, La révolution française et le XiXe siècle.La France dans une europe en expansion industrielle et urbaine… (L’avènement des loisirs).

géographie : Les réalités géographiques locales.

mathématiques : Les repérages du temps, lecture de l’heure et du calendrier.

eps : Concevoir et réaliser des actions à visée expressive, artistique, esthétique.

arts : Pratiques artistiques, rencontre et étude d’œuvres diversifiées relevant des différentes composantes esthétiques, temporelles et géographiques de l’histoire des arts.

Collège

6e

français : initiation au théâtre, travaux d’écriture, expression orale.Étude de l’image : prendre conscience de l’existencede différents types d’images fixes et animées (tableaux, photographies, publicité, bandes dessinées, films…),ainsi que de leurs différentes fonctions.

histoire : rome : des origines à l’empire (rôle des jeux et des fêtes).

géographie : Habiter le monde rural, habiter la ville.

mathématiques : Grandeurs et mesures.

eps : réaliser une prestation corporelle à visée artistique ou acrobatique.

enseignements artistiquesarts plastiques : l’objet et l’œuvre.éducation musicale : écouter, explorer et caractériser le sonore et le musical (voix et gestes – répertoire marionnettes).

5e

Français : théâtre : la comédie.Littérature : récits d’aventures (Marco Polo, Jules verne).Étude de l’image, représentation des époques médiévale et classique. Fonction narrative.

Histoire : vers la modernité fin Xve - début Xviie siècle (versailles et la cour de Louis Xiv).

Éducation civique : des êtres humains, une seule humanité.

Mathématiques : Grandeurs et mesures.

EPS : arts du cirque : niveau 1

Enseignements artistiques Arts plastiques : images, œuvre et fiction.Éducation musicale : écouter, explorer et caractériser le sonore et le musical (timbre & espace, temps & rythme, successif & simultané – du castelet à la piste).

4e Français : Le récit au XiXe siècle.Étude de l’image : fonction explicative et narrative.

Histoire : thème transversal : les arts témoins de l’histoire au Xviiie et XiXe siècle (les premiers films et les frères Lumière).

Éducation civique : exercice des libertés en France (Le spectacle et la censure).

EPS : arts du cirque : niveau 1.

Enseignements artistiques Arts plastiques : images, œuvre et réalité.Éducation musicale : écouter, explorer et caractériser le sonore et le musical (timbre & espace, temps & rythme, successif & simultané, dynamique, Forme – du castelet à la piste).

3e

Français Théâtre : de la tragédie antique au tragique contemporain.Lecture : les formes de récit au XXe et XXie siècle.Étude de l’image : l’image comme engagement.

Histoire : Les grandes innovations scientifiques et technologiques. L’évolution du système de production et ses conséquences sociales (exemple : une entreprise de spectacle et son évolution au XXe siècle).

Géographie : Habiter la France : de la ville à l’espace rural, un territoire sous influence urbaine (le temps des loisirs).

EPS : arts du cirque : niveau 2

Enseignements artistiques Arts plastiques : l’espace, l’œuvre et le spectateur (scénographie du fort saint Jean).Éducation musicale : écouter, explorer et caractériser le sonore et le musical (timbre & espace, temps & rythme, successif & simultané, dynamique, Forme, style – La diffusion des musiques savantes et populaires).

Lycée

2de

Français : Le roman et la nouvelle au XiXe siècle : réalisme et naturalisme.Genres et formes de l’argumentation : Xviie et Xviiie siècles, conte philosophique, […] inscription de la littérature dans les débats du siècle, […] les genres de l’éloquence et les règles de l’élaboration du discours.

1re

Français : Le siècle des Lumières et l’engagement des écrivains. La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation du Xvie siècle à nos jours. […] nourrir une réflexion anthropologique.Le texte théâtral et sa représentation. Enseignements artistiques : Le repérage des grandes étapes et des principaux genres de l’histoire du cinéma et de l’audiovisuel, des origines à nos jours.L’étude porte, entre autres, sur les débuts du cinéma (Lumière, Méliès).

terminalePhilosophie : Le sujet (La conscience - La perception - L’inconscient - autrui).La culture (Le langage - L’art - Le travail et la technique - La religion - L’histoire).

Littérature : La rencontre avec l’autre. Le personnage, ses figures et ses avatars. L’écrivain dans son siècle : le débat d’idées, l’engagement et la résistance.

Histoire des arts1. CHaMP aNtHroPoLoGiQuethématique “arts, réalités, imaginaires”L’art et l’imaginaire : inventions artistiques (transpositions et récits de rêves, de cauchemars, créatures, personnages et motifs fictifs, univers légendaires, fantastiques mythologiques, fabuleux, etc.) ; mondes utopiques (sociétés et cités idéales, etc.).

Thématique “Art et sacré”L’art et les grands récits (religions et mythologies) : versions, avatars et métamorphoses, etc.

L’art et le divin : sa manifestation (représenter, raconter, montrer, évoquer, etc.) et l’expression du sentiment religieux.

L’art et les croyances : magie, sorcellerie, légendes, etc.

Thématique “Arts, sociétés, culture”L’art et l’appartenance. L’art et les identités culturelles : diversité (paysages, lieux, mentalités, traditions populaires), cohésion (usages, coutumes, pratiques quotidiennes, légendes) ; particularismes (arts vernaculaires, minorités, diasporas, etc.).

Le corps, présentation et représentation. Le corps et l’expression créatrice : instrument, voix, danse, gestes, cris, souffles, sens (rythme, poésie, symbole), matière et support (maquillages, masques, costumes, vêtements), acte (geste, outil, rythme, instruments, manipulations, postures, théâtralité).

Les Bâtiments du viLLage

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Les visites

visite-jeu “Le fort en fête” ViSiTE GuiDÉE - CyCLE 2 ET 3, DèS 6 ANS Une visite interactive animée par un comédien pour partir à la découverte de l’histoire du cirque, des marionnettes, de la fête foraine ou du cinéma… La visite se veut participative avec des activités ludiques qui ponctuent le parcours. - Durée : 1h- Tarif : 50 € TTC pour une 30 personnes, accompagnateurs inclus. - Réservation obligatoire.

visite Le temps des LoisirsViSiTE GuiDÉE - CyCLE 2 ET 3, DèS 8 ANS Un parcours original pour découvrir l’invention et la diffusion des loisirs. Regards sur les fêtes liées aux âges de la vie, les rites de passage, les fêtes calendaires qui rythment les ans et les saisons. - Durée : 1h30- Tarif : 70 € TTC pour 30 personnes, accompagnateurs inclus. - Réservation obligatoire.

Les ateLiers

ateLier de cirQueCyCLE 2 ET 3, DèS 6 ANSUn atelier qui propose une première approche de l’univers du cirque. Initiations aux numéros classiques : clown, mime, jonglage... En lien avec les collections du MuCEM.- Durée : 2h- Tarif : 80 € TTC pour 25 personnes, accompagnateurs inclus. - Réservation obligatoire.

ateLier de marionnettesCyCLE 2 ET 3, DèS 6 ANSÀ PARTiR DE 2014Découverte du monde incroyable des marionnettes. Les enfants expriment leur créativité manuelle et artistique en lien avec les collections du musée. - Durée : 2h- Tarif : 80 € TTC pour 25 personnes, accompagnateurs inclus. - Réservation obligatoire.

Programmation 2014 à consulter sur :mucem.org/enseignants

Le service des réservations est ouvert du lundi au dimanche de 9 h à 18 h, par téléphone : 04 84 35 13 13, et par courriel : [email protected]

autour de L’expositionÀ PArTir dE SEPTEMbrE 2013 : informations pratiQues

venir au mucem. Métro : station Vieux-Port ou Joliette (prévoir 15min à pied). Tramway T2 : arrêt République / Dames ou Joliette (prévoir 15min à pied). Bus : n° 82 et 60 ou City Navette (arrêt fort Saint-Jean ou MuCEM) n°49 (arrêt Église St Laurent). Voiture : parking Vieux-Port / fort Saint-Jean. Autocar : aire de dépose pour les autocars située sur l’esplanade du J4.

jours et heures d’ouvertureLes visites pour les groupes scolaires débuteront en septembre 2013Ouvert tous les jours sauf le mardi. Horaires d’été (mai à octobre) 11h-19h. Horaires d’hiver (novembre à avril) 11h-18h. Groupes scolaires accueillis sur un horaire prioritaire : 9h-11h. Nocturne le vendredi jusqu’à 22hL’accès aux espaces extérieurs et jardins du MuCEM (J4 et fort Saint-Jean) est gratuit aux horaires d’ouverture du musée. Pour une visite autonome avec prise de parole, une réservation est cependant obligatoire.

Adresse1, Esplanade du J4 - 13002 Marseille

Réservations par téléphone au 04 84 35 13 13 et par courriel : [email protected]

Commissaire général : Zeev GourarierConservateur, direction scientifique du MuCEMAssisté de Valérie Ranson-Enguiale

Commissaire adjoint : Sophie Feret - Conservateur

Scénographie :Muséographie et scénographie : Zette CasalasGraphisme : ZendCo

Rédaction et coordination du dossier : Sarah Arias et Chrisitine Quentin

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30 I Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs Dossier pédagogique - Le Temps des loisirs I 31

Adresse1, Esplanade du J413002 MarseilleTél. : 04 84 35 13 [email protected]

Retrouvez le MuCEM sur :

MuCEM.oRg

Muséedes civilisations

de l’Europe &de la Méditerranée

CouvertureDétail de la maquette de l’Universal Circus Pir’ouett, georges Berger, Paris, France, 1924-1971 ©MuCEM

Conception graphiqueDream on

Réalisation graphiqueAgence Beau Monde

impressionCaractère Imprimeur

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lum

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