MOYEN-AGE

Arts visuels

Peinture

Sculpture

1-Fresque de l’abbatiale de St-

Savin-sur-Gartempe, 12ème

s.

2-La mort de Roland, 13ème

s.

3-La rencontre à la porte d’or,

Giotto, 14ème

s.

4-Lancelot ou le chevalier de la

charrette, 14ème

s.

5-Jean II le Bon, roi de France, Girart

d’Orléans, 14ème

s.

6-La pendaison de Judas, 12ème

s.

7-Vierge en majesté, 12ème

s.

8-L’ange au sourire, 13ème

s.

Arts de l’espace

9-Notre-Dame de Paris, 12ème

s.

10-Nef de la basilique de Vézelay, 12ème

s.

Arts du langage

11-La mort de Roland, 11ème

s.

12-Lancelot ou le chevalier de la charrette,

Chrétien de Troyes, 12ème

s.

Arts du quotidien

13-Châsse de St Etienne, 12ème

s.

14-Vitrail consacré à Charlemagne, 13ème

s.

Titre Fresque de l’église abbatiale de St Savin-

sur-Gartempe

Date XII° siècle

Lieu Eglise abbatiale de St Savin-sur-Gartempe

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Fresque

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

A l’inverse des religions qui refusent la

représentation de l’être vivant, le

christianisme en privilégie l’effet,

notamment par le médium de la fresque

qui, bien plus lisible que le vitrail, donne à

voir de façon immédiate aux fidèles illettrés

une légende sans mots.

La fresque et la sculpture romanes

juxtaposent des scènes inscrites dans des

temps et des espaces divers mais soudés

par une cohérence qui se construit dans la

succession narrative.

Titre La mort de Roland

Date XIII° siècle

Taille 27x18 cm

Lieu Allemagne

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Enluminure

Style Roman

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Dans l’art roman, la logique narrative

présente souvent un sujet visuel, peint ou

sculpté, escorté de motifs secondaires

mineurs chargés de lui conférer une charge

dramatique particulière.

La diagonale pourpre de la robe de Roland,

la masse bleue du nuage d’où surgit la main

céleste en quête de l’âme de Roland,

Durandal brisée, le hideux ondoiement de

la silhouette de l’infidèle abattu…autant de

signes visuels qui participent de l’illusion

justifiant, par son épilogue triomphal,

l’injustifiable désastre de Roncevaux..

Titre La rencontre à la porte d’or

Auteur Giotto

Date Vers 1303

Taille 2 x 1,85 m

Lieu Chapelle de Scrovegni, Padoue

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Fresque

Style Humanisme pictural, annonciateur de la

renaissance.

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Réconciliation entre Anne et Joachim, futurs

parents de Marie. C’est une vision narrative,

cadrée dans un espace pré-perspectif.

L’économie plastique se fait le vecteur à part

entière de la dramaturgie, la clarté des pierres se

mariant au bleu céleste intense et la mante rose

de Joachim épousant le marron mordoré de la

robe d’Anne, double opération fusionnelle qui n’a

pas de précédent dans l’histoire de l’image.

La porte fortifiée de la cité monumentalise le

cadre des retrouvailles. Joachim se penche et

enserre du bras Anne qui rapproche la tête de

celle de son époux pour lui murmurer, à l’oreille,

le secret de sa future maternité. Connaissant déjà

la nouvelle, les servantes se réjouissent et,

légèrement en retrait, la méprisable calomniatrice

se voile la tête de noir.

Titre Lancelot ou le chevalier de la charrette

Date 1344

Lieu Bibliothèque Nationale de France, Paris

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Miniature

Style Gothique

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Ouvrage qui met au jour une poétique du

roman arthurien. Relativement à la Chanson

de Roland, un élément primordial fait son

entrée dans la trame romanesque du récit

gothique : la complexité psychologique.

L’amour y devient plus fort que l’honneur,

au rebours de la leçon dispensée par le

valeureux Roland, champion de Roncevaux.

Pour suivre sa dame, Lancelot monte ainsi

dans la charrette (conduite par un nain),

signe d’infamie (ce véhicule était réservé

aux criminels montrés à la foule), en dépit

des avertissements de sa raison,

impuissante contre son amour.

Titre Jean II le Bon, roi de France

Auteur Girart d’Orléans

Date Vers 1360

Taille 60 x 44 cm

Lieu Musée du Louvre, Paris

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Peinture

Style Gothique

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Souverain protecteur, oint et sacré (1350), Jean

est ici figuré sous les traits de l’homme d’un

peuple, le sien.

Vers le milieu du XIV° siècle, l’humanisme pictural

apparaît en France. Jean le Bon est figuré de

profil, demi-sourire aux lèvres, menton volontaire,

héritage du modèle gothique.

A cette époque, on commence à privilégier

l’expression des émotions humaines contre la

pure spéculation théorique.

Titre La pendaison de judas

Date 12ème

siècle

Lieu Chapiteau de St Lazare d’Autun

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Sculpture en bas-relief

Style Roman

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Nulle censure dans cette vision qui donne à voir le

châtiment suprême réservé au traître, compliqué

ici de la malédiction du suicide, prélude à la

damnation sans fin.

Titre Vierge en majesté

Date milieu XII° siècle

Lieu Ecole auvergnate

Musée du Louvre, Paris.

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Sculpture

Technique Bois

Taille 84 cm

Caractéristiques, enjeux La Vierge du Louvre est l'une des plus

remarquables " Vierges en majesté "

d'Auvergne et du centre de la France. Elle se

distingue par l'élégance générale de ses

formes, ses proportions allongées et la

délicatesse du modelé du visage.

Voir l’animation sur

http://www.louvre.fr Rubrique « découvrir »

Œuvres à la loupe : Une vierge romane à la

loupe

L’ange au sourire

Titre L’ange au sourire

Date Entre 1236 et 1245

Lieu Portail nord de la façade occidental de la

cathédrale de Reims

Domaine artistique Arts visuels

Catégorie Sculpture

Caractéristiques, enjeux Sculpture emblématique du style gothique

avec l’émergence du sourire et du travail des

drapés, par opposition à la sculpture romane,

plus hiératique.

Titre Notre-Dame de Paris

Auteur Commanditaire : le prélat Maurice de Sully

Date 1161 - 1182

Lieu Paris

Domaine artistique Arts de l’espace

Catégorie Architecture

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

La cathédrale, miroir du monde, marque

l’accomplissement spirituel et matériel de

l’homme gothique. Elle forme le cadre

visuel du déploiement sonore d’une activité

liturgique fondée sur l’expression orale,

musicale, chorale, du Verbe.

La cathédrale est une métaphore

monumentale du mystère de la Sainte

Trinité. L’exaltation du nombre trinitaire

règle toute l’ordonnance de la façade.

Titre Nef de la basilique de Vézelay

Date XII° siècle

Lieu Vézelay

Domaine artistique Arts de l’espace

Catégorie Architecture

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Instable, mouvante, insaisissable, la lumière

révèle, dévoile, donne à voir. Ici, chutant en

taches régulières, le jour du solstice d’été,

elle confère une réalité physique non à Dieu,

mais à la voie métaphysique qui y mène.

La mort de Roland

133

Roland a mis l'olifant à sa bouche,

Il le serre bien, il sonne de tout son souffle.

Hauts sont les monts, et le son porte loin ;

On entendit l'écho à trente lieues et plus.

Charles l'entendit, et toute son armée.

Le roi déclare : "Nos hommes livrent bataille !"

Et à l'inverse Ganelon lui répondit :

"Si un autre que vous le disait, cela semblerait un

grand mensonge"

134

Le comte Roland, avec peine et souffrance,

A grande douleur sonne son olifant.

Le sang jaillit, clair, par la bouche :

De son cerveau la tempe se rompt.

Du cor qu'il tient le son porte très loin

Charles l'entend au passage des cols,

Naimes l'entendit, et les Français l'écoutent.

Le roi déclare : "J'entends le cor de Roland !

Il ne l'aurait jamais sonné s'il n'avait pas eu à se

battre."

Ganelon répond : "Pas du tout, il n'y a pas de

bataille !

Vous êtes bien vieux, votre chef est fleuri et blanc ;

Par de tels mots, vous ressemblez à un enfant.

Vous connaissez fort bien le grand orgueil de

Roland ;

On est surpris que Dieu le tolère si longtemps.

Déjà il prit Noples sans votre ordre :

Les Sarrasins de la ville firent une sortie,

Livrèrent bataille au bon vassal Roland

Il fit laver alors son épieu avec de l'eau

Pour que leur sang répandu ne se vît pas.

Pour un seul lièvre, il sonne le cor à longueur de

journée.

En ce moment, il fait de l'effet devant ses pairs.

Personne au monde n'oserait engager le combat

avec lui.

Chevauchez donc ! Pourquoi vous arrêter ?

Elle est bien loin devant nous, la Terre des Aïeux."

Extrait de : La Chanson de Roland . Édition critique et

traduction de Ian Short. Le Livre de Poche, coll. Lettres

gothiques, 1990.

La Chanson de Roland

Version rimée autour de 1125. Manuscrit copié

entre 1265 et 1290.

BnF, Manuscrits, Français 860 fol. 3

La mort de Roland, Enluminure, XIII° siècle,

Allemagne

Titre La mort de Roland

Date XIe siècle

Domaine artistique Arts du langage

Catégorie Chanson de geste, poème épique

Caractéristiques

Enjeux

Les chansons de geste sont des poèmes épiques chantés à

l'époque des croisades. Toutes se situent trois siècles en

arrière, sous Charlemagne et ses successeurs. Composée à la

fin du XIe siècle, la Chanson de Roland est la première et la

plus illustre des chansons de geste. Elle met en scène le

combat et la mort glorieuse de Roland à Roncevaux face aux

Sarrasins. Le récit est inspiré par un événement historique

rapporté dans les Annales royales carolingiennes et

mentionné par Éginhard, le biographe de Charlemagne : le 15

août 778, au retour d'une campagne militaire en Espagne

contre les musulmans, l'arrière-garde de l'armée de

Charlemagne est attaquée dans les gorges des Pyrénées par

des Vascons (Basques). Cet épisode, passé presque inaperçu

sous les Carolingiens, devait engendrer le premier grand texte

littéraire français.

Comme tous les poèmes épiques, la Chanson de Roland a été

composée et transmise oralement avant d'être fixée par écrit.

Elle constitue par principe un texte mouvant comprenant de

nombreuses variantes : sept manuscrits conservés, sept

versions connues, dont la plus ancienne a été consignée dans

un manuscrit anglo-normand vers 1100, qui se trouve

aujourd'hui à la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford. La

version conservée à la Bibliothèque nationale de France a été

rimée dans la première moitié du XIIe siècle.

http://expositions.bnf.fr/carolingiens/antho/06.htm

A la fête de l’Ascension, le roi Arthur tenait la cour magnifique qu’il

convient à un roi de tenir. Il y avait là un grand nombre de barons. Avec eux se

trouvaient la reine, et de nombreuses belles dames courtoises parlant bien la

langue française.

Survint un chevalier armé de toutes ses armes. Il vient se placer devant le

roi et sans le saluer lui dit : « Roi Arthur, je retiens en mon pouvoir une partie de

ta terre et de tes gens : chevaliers, dames et jeunes filles. Je veux te faire savoir

que tu n’as aucun moyen de les ravoir, ni par la force, ni par rachat. Et sache bien

que tu mourras sans avoir pu les secourir. »

Le roi répond qu’il lui faudra donc supporter ce malheur s’il ne peut rien

faire.

Le chevalier fait mine de s’en aller et va jusqu’à la porte de la salle. Mais il

s’arrête et dit : « Roi, s’il y a à ta cour un chevalier assez vaillant pour que tu oses

lui permettre d’emmener la reine en ce bois où je vais, j’en fais serment, je

l’attendrai. Et si en combattant contre moi il conquiert la reine, alors il aura droit

de la ramener ici. Je te rendrai aussi les prisonniers qui sont en exil en ma terre. »

D’après Chrétien de Troyes.

Lancelot, le chevalier de la charrette.

Lancelot ou le chevalier de la charrette,

Miniature, 1344, Bibliothèque Nationale de France, Paris

Titre Lancelot ou le Chevalier de la charrette Date Entre 1176 et 1181

Auteur Chrétien de Troyes

Domaine

artistique

Arts du langage

Catégorie Epopée

Caractéristiques

Enjeux

Epopée écrite à la demande de Marie de Champagne. Ce roman est rédigé en

vers octosyllabiques et connu par trois manuscrits différents.

Sa rédaction est probablement parallèle à celle d'Yvain ou le Chevalier au Lion,

car on trouve dans cet autre roman plusieurs allusions à l'enlèvement de la reine

Guenièvre par Méléagant.

C'est un très bon exemple de l’amour courtois, amour idéal, dans la littérature du

Moyen-Âge (terme qui désigne une série de règles qui régissent le rapport entre

un amant et sa dame : La dame est toujours de rang supérieur à l'amant, et celui-

ci doit accomplir des prouesses et des sacrifices pour montrer son caractère

extraordinaire et son dévouement à l'être aimé).

Feuilleter les livres sur :

http://expositions.bnf.fr/arthur/livres/

Titre Châsse de St Etienne

Date vers 1160-1170

Taille 25 cm

Lieu Eglise St Etienne de Braguse (Corrèze).

Domaine artistique Arts du quotidien

Eléments plastiques

Caractéristiques

Enjeux

Cuivre gravé, ciselé et émaillé.

Contenant une relique, fragment du corps du

saint, la châsse se donne à voir en tant

qu’objet de dévotion luxueux plus encore

qu’elle ne donne à voir la relique elle-même.

Un vitrail médiéval

Titre Vitrail consacré à Charlemagne

Date 1225

Lieu Cathédrale de Chartres

Domaine artistique Arts du quotidien

Catégorie vitrail

Sources :

www.vitraux-chartres.fr/ktd/vitrail_vie_charlemagne/index.htm

cordier2.free.fr/chartres/pages/chartresvitraux9.htm