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Correction D.S 6 Il s’agit d’une correction de prof certes, mais la méthode présente ci-dessous exprime l’objectif à atteindre. Partie géographie : 1) Les deux documents sont des articles issus de deux journaux différents. Le premier, intitulé ‘’Du sorgho OGM pour lutter contre la malnutrition’’ est paru dans un journal du Burkina Faso, ‘’Sidwaya’’, le 25 février 2009. Le deuxième, ‘’La fausse promesse des OGM’’ est paru quant à lui le 17 avril 2009, dans le quotidien français ‘’Le Monde’’. Avec une audience sans doute locale, l’article de ‘’Sidwaya’’ s’adresse à un lectorat burkinabé limité là où la portée et l’audience du ‘’Monde’’ sont plus importantes. Comme leurs titres le précise, le premier article évoque l’arrivée d’une nouvelle génération de sorgho génétiquement modifié au Burkina Faso avec un objectif sanitaire présenté comme appréciable, alors que l’article suivant présente les éléments d’un rapport dénonçant l’absence de meilleurs rendements pour les exploitations ayants recours aux OGM aux Etats-Unis. La parution coïncide avec la grave crise alimentaire de 2008-2009 qui fut provoquée par un fort enchérissement des matières premières alimentaires. Ces documents sont rédigés pendant cette crise probablement par des journalistes respectivement burkinabé et français, mais nous n’en avons aucune preuve. 2) La question des Organismes Génétiquement Modifiés suscite bien des controverses. En un sens, ils pourraient apporter biens des améliorations nutritionnelles. Aux lignes 11-13 du premier document « […] va permettre de développer […] en fer et en zinc. » L’arrivée de ce sorgho transgénique correspond à un besoin, puisqu’il a été inoculé dans le génome du végétal les éléments absents du régime alimentaire de plus de « millions de burkinabé (ayant) pour aliment de base le sorgho. » L’action sur la carence nutritionnelle est donc censée être décisive car elle peut bénéficier efficacement

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Correction D.S 6Il s’agit d’une correction de prof certes, mais la méthode présente ci-dessous exprime l’objectif à atteindre.Partie géographie :

1) Les deux documents sont des articles issus de deux journaux différents. Le premier, intitulé ‘’Du sorgho OGM pour lutter contre la malnutrition’’ est paru dans un journal du Burkina Faso, ‘’Sidwaya’’, le 25 février 2009. Le deuxième, ‘’La fausse promesse des OGM’’ est paru quant à lui le 17 avril 2009, dans le quotidien français ‘’Le Monde’’. Avec une audience sans doute locale, l’article de ‘’Sidwaya’’ s’adresse à un lectorat burkinabé limité là où la portée et l’audience du ‘’Monde’’ sont plus importantes. Comme leurs titres le précise, le premier article évoque l’arrivée d’une nouvelle génération de sorgho génétiquement modifié au Burkina Faso avec un objectif sanitaire présenté comme appréciable, alors que l’article suivant présente les éléments d’un rapport dénonçant l’absence de meilleurs rendements pour les exploitations ayants recours aux OGM aux Etats-Unis. La parution coïncide avec la grave crise alimentaire de 2008-2009 qui fut provoquée par un fort enchérissement des matières premières alimentaires. Ces documents sont rédigés pendant cette crise probablement par des journalistes respectivement burkinabé et français, mais nous n’en avons aucune preuve.

2) La question des Organismes Génétiquement Modifiés suscite bien des controverses. En un sens, ils pourraient apporter biens des améliorations nutritionnelles. Aux lignes 11-13 du premier document « […] va permettre de développer […] en fer et en zinc. » L’arrivée de ce sorgho transgénique correspond à un besoin, puisqu’il a été inoculé dans le génome du végétal les éléments absents du régime alimentaire de plus de « millions de burkinabé (ayant) pour aliment de base le sorgho. » L’action sur la carence nutritionnelle est donc censée être décisive car elle peut bénéficier efficacement à une population très nombreuse, qui profiterait d’une alimentation plus riche nutritionnellement, à défaut d’une alimentation plus diversifiée. Mais il reste encore énormément de zones d’ombres, et d’inconvénients à propos de cette technologie, et l’article du Monde en évoque une nouvelle : « Trois variétés transgéniques dominent le marché : […] ces deux dernières ‘’n’ont apporté aucune amélioration de rendements.’’ » Cet aspect de rendement est essentiel dans la mesure où il représente le « principal argument des fabricants de semences modifiées. » ligne 2. Si l’argument est faux, il est possible de s’interroger sur la réelle efficacité du procédé et donc sur sa durabilité. Cette promesse-argument semble donc être pour les

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experts indépendants, une sorte de publicité mensongère, avérée sur d’immenses surfaces aux Etats-Unis.

3) Confronter ces documents est intéressants pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, les espaces de parution sont radicalement différents mais les deux mois d’intervalle entre leur écriture souligne une proximité temporelle. Du Burkina Faso à la France, nous pouvons ainsi observer que les réponses apportées à certaines problématiques alimentaires s’avèrent assez différentes, dans un contexte de crise alimentaire. Alors que dans certains pays occidentaux, à l’instar de la France, la société réagit assez vivement contre l’implantation d’OGM, la plupart des pays émergents et en voie de développement ont recours massivement à cette technologie sans susciter d’oppositions visiblement. L’intérêt sanitaire et nutritionnel semble primer sur un quelconque débat. Par ailleurs, la confrontation de ces deux documents n’est intéressante que dans la mesure où l’on observe la grande complexité et diversité du sujet. Certes les Ogms sont abordés dans les deux documents mais avec des angles différents. L’article burkinabé parle de la qualité nutritionnelle d’un produit alors que l’article français évoque des problèmes de rendements, donc de quantité. La comparaison entre ces deux documents est donc limitée. Enfin, pour poursuivre sur l’idée de limite, ces articles ne présentent qu’une seule opinion. Ils semblent refléter exactement ce que souhaite lire l’opinion dominante de chaque pays. Ils sont donc subjectifs et ne doivent pas être considérés comme garant d’une vérité, mais comme des points de vue discutables et critiquables.

(Il était enfin possible de critiquer bcp de choses dans ces docs : Basile Guissou, directeur du CNRS burkinabé, mais est-ce un fonctionnaire ou un scientifique ?est il crédible ? le « c’est pourquoi » l6 suggère une conséquence logique dans l’utilisation d’ogm. Ce qui n’est en rien logique. Dans l’article du Monde, presque la moitié de l’extrait est constitué de citations du rapport, mais qui sont ces auteurs indépendants ? Le sont-ils vraiment ? Le rapport est à charge non ? « Les industriels claironnent » vocabulaire subjectif, sont ils fiables, crédibles, identifiés ? On ne le sait pas ici ! Et chaque fois les deux articles terminent pas une note qui justifierait le ton partial, regardez bien !!!!)

Partie histoire.

1) Le document, de nature historique et religieuse est un extrait des décrets du concile de Clermont en 1095. C’est un texte de règles ecclésiastiques qui ont force de loi, composant le droit canonique religieux, et intitulé «  Le clergé doit être irréprochable : La réforme grégorienne ». Rédigé en fin de concile surement par les greffiers et secrétaires religieux, ce texte fut soumis à l’approbation du pape

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Urbain II, et des évêques majoritairement français qui composaient l’audience. (Il y avait sans doute de nombreux abbés, cardinaux et autres clercs présents lors de ce concile). Ces décrets, ces décisions qui émanent de l’autorité ecclésiastiques, stipulent sept interdictions, en autant de paragraphes. Ce document est représentatif de la volonté de reprise en main de l’Eglise sur les clercs et la société en général, expression de la réforme grégorienne.

2) Il y a deux pratiques principalement condamnées par les hautes autorités de l’Eglise dans cet extrait. Dans un premier temps il s’agit d’aborder la moralité des hommes d’Eglise. Le premier paragraphe « Qu’aucun clerc ne porte les armes » rappelle l’obligation qui est faite de ne pas faire couler le sang, ni tuer, ni prononcer de condamnations à mort. D’où l’existence des prévôts dans les seigneuries ecclésiastique pour se charger de cette besogne. Mais plus grave et courant, les décrets cinq et surtout le sept : « Qu’il ne soit permis à aucune femme d’habiter dans la maison des clercs » supposent une proximité femmes-clercs très mal perçue par les réformateurs. Ce qui est appelé nicolaïsme, soi l’existence d’un concubinage notoire d’un clerc et d’une femme (cela peut être simplement une cohabitation, mais c’est souvent une vie de couple installée) est sévèrement condamnée. Le respect du vœu de chasteté, prononcé par le clerc lors du sacrement de l’ordination, n’est pas un élément anodin de la résistance de nombreux prêtres et évêques à la réforme. Au-delà des aspects strictement moraux, il en est de même des résistances pour poursuivre une pratique de plus en plus intolérable pour les différents papes de la deuxième moitié du XIe siècle, la simonie. Aux paragraphes trois « que personne n’achète pour lui-même une prébende » quatre avec les « droits de sépulture » et sept, le concile réaffirme sa volonté d’en finir avec la coutume de commercer autour des nominations, de délivrance de sacrements ecclésiastiques, à la vente et à l’achat. Les décrets suggèrent la possibilité offerte à un laïc d’acheter une prébende, soit un bénéfice (revenu-salaire), correspondant à une fonction qui est du même coup dévalorisée. Ou la coutume pour un prêtre de se faire rémunérer pour permettre à un chrétien de se faire enterrer dans le cimetière paroissial, ce qui n’était pas autorisé déjà dans les précédents décrets. L’obligation d’exemplarité est recherchée pour tous les membres de l’Eglise, du petit prêtre au puissant archevêque, tous représentent une image pieuse et dévouée, en théorie. Surtout, il incombe au pape d’assurer la nomination des évêques, cardinaux, abbés, et aux cardinaux d’élire un des leur comme pape. Ce sont des prérogatives sacrés, qui ne doivent pas être altérées par les laïcs.

3) Ainsi, la réforme grégorienne vise directement à rehausser le prestige et la crédibilité de l’Eglise en général, mais aussi à garantir

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la prééminence de son chef, le pape, détenteur du pouvoir spirituel, sur les empereurs et les rois, détenteurs de pouvoirs temporels. Les moyens d’agir sont assez directs. « Il ne peut y avoir deux églises attitrées » exprime l’idée de réorganisation, de prise en main. En réalité, c’est un élan dynamique, qui repose sur une base idéologique s’inscrivant dans les multiples domaines de la société. Un clergé plus crédible offre de meilleures garantis de salut pour les ouailles, des évêques nommés par le pape lui sont fidèles et respectueux, tout comme les empereurs. Une société pacifiée correspond davantage au discours des Evangiles et est plus apte à travailler, commercer, s’enrichir et enrichir l’Eglise. En 1095, c’est en écho à ce souci de pacifier la société de l’Europe chrétienne qu’Urbain II lance à ce même concile de Clermont son fameux appel à la Croisade à Jérusalem pour libérer le Saint Sépulcre et la Terre Sainte des mains des musulmans. Chaque pèlerin (si possible nobles, seigneurs, châtelains et chevaliers) voit ses pêchés pardonnés et l’accès au Paradis garantis s’il tente le voyage. Cet évènement historique est représentatif, à son échelle de la politique d’encadrement de la société par l’Eglise au cours de la réforme grégorienne.