Mon Ironman d’Hawaii 2013 -...

27
Mon Ironman d’Hawaii 2013

Transcript of Mon Ironman d’Hawaii 2013 -...

Page 1: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Mon Ironman d’Hawaii 2013

Page 2: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Jeudi 17 octobre 2013 7h00 aéroport de San Francisco.

Tout rêve de triathlète est de participer un jour au mythique triathlon d’Hawaii. Hawaii, berceau de cette discipline inventée par des marines américains qui se sont lancés un défi en XXXXX.

Ce rêve est devenu une réalité le 12 octobre 2013. Depuis mes débuts dans ce sport en 1998, il a fallu s’entrainer dur pour parvenir à ce but et pas moins de 8 Ironman furent nécessaires pour obtenir cette fameuse qualification pour le « Ironman Go Pro World Championship »

D’habitude les remerciements se font à la fin mais je commencerai par là car sans le soutien de dizaines de personnes autour de moi, je n’aurais jamais été assis dans cet aéroport pour vous raconter ces 2 semaines passées dans le Pacifique. Tout d’abord, merci à ma famille qui a supporté pendant ces nombreuses années le quotidien égoiste et ingrat d’un sportif. Ils ont concédé beaucoup de sacrifices sans jamais défaillir notamment dans les moments difficiles. Sans eux, sans le sentiment de fierté dans les yeux des proches à l’arrivée des compétitions, j’aurais vraisemblablement abandonné avant d’atteindre ce but. Merci ensuite à Coach Loic qui m’a permis de gravir la dernière marche me séparant de la qualification. Merci à tous les amis et sponsors sans qui ce voyage n’aurait pas vu le jour : mon entreprise CA-TECHNOLOGIES, David et Séverine de Fusion Peinture, Philippe Foix de Kasual Business, la Mairie et le comité des fêtes de Cabanac, Christophe de Traid, Jean-Bernard de Loca Soule, la société Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne et du club de VO3, de La Brède qui ont toujours répondu présent pour faire les sparing partners et qui m’ont soutenu et encouragé pour cette épreuve.

Passons maintenant au compte rendu de cette formidable aventure.

Page 3: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Acte 1 – Le voyage

Page 4: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Départ de Bordeaux en train le vendredi 4 octobre, direction Paris. Après une petite nuit dans la capitale, le long périple commence … Destination Kona, via Francfort et San Francisco. Les escales se passent plutôt bien et après environ 20h d’avion, nous nous posons de nuit à Kona. Il est samedi 5 octobre 20h30 (dimanche 8h30 le matin en France, compte tenu des 12h de décalage horaire). Dès la sortie de l’avion, une chaleur lourde se fait ressentir. L’aéroport est vraiment atypique, pas de buildings modernes mais de petites maisonnettes avec toit en paille. Nous sommes de suite accueillis par le voyagiste « Hannes » qui nous revêt du fameux collier de fleurs de bienvenu et nous offre des rafraîchissements. Autre bonne surprise, les valises et le vélo sont aussi arrivés sans encombres. Ce ne sera pas le cas de tous. Direction maintenant l’hôtel Royal Kona Resort à bord de School Bus, dans lequel nous retrouvons Sylvain et sa famille. Il s’était aussi qualifié à Nice dans la même catégorie et nous avons vite sympathisé. 22h30, dodo, cà fait du bien de s’allonger !

Page 5: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Acte 2 – L’avant course

Page 6: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Dimanche 6 octobre, lever avant 6h en même temps que le soleil, la nuit n’a pas été si bonne que çà. En ouvrant les volets de la chambre qui donne sur Alii Drive, le spectacle est étonnant. Il fait déjà très chaud et des centaines de personnes courent ou font du vélo c’est impressionnant et çà sera comme çà pendant tout le séjour. Premier petit déjeuner dans un cadre paradisiaque puis direction le Pier, nom de la baie dans laquelle nous nagerons. L’hôtel est très bien placé à environ 15 min de marche du site de la course. Le coach avait prévu un petit décrassage natation d’une quarantaine de minutes pour se remettre du voyage. J’enfile donc mon maillot et rentre sans aucune difficulté dans cette eau tiède. A peine quelques mètres parcourus, et je suis surpris par la clarté de l’eau, on voit constamment le fond, cà change des algues de Biscarrosse … Mais ce n’est rien par rapport à la surprise qui m’attend, c’est rempli de poissons exotiques de toutes les couleurs, imaginez vous en train de nager dans un aquarium de jardiland ! L’après midi a lieu la croisière de bienvenue à bord du Body Glove. Heureusement que Sylvain est là car nous la plupart des personnes voyageant avec Hannes sont Allemands. Au programme, plongée dans une eau toujours aussi poissoneuse, concours de plongeons … La soirée sera consacrée au montage des vélos, Ludivine d’Iron Sport Bordeaux et Nadia étant arrivées en fin d’après-midi.

Page 7: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Lundi 7 octobre, lever toujours aussi tôt à 6h et direction le QG d’Hannes pour charger les vélos dans des camions. Ils nous achemineront à Hawi pour reconnaître le retour du parcours vélo. Après 2h dans les school bus, nous enfourchons les bike pour 90km. Les 15 premiers kilomètres se font vent ¾ dos mais ce dernier est si violent qu’il est impossible de se mettre sur le prolongateur. La suite ne sera pas plus facile, certes on arrive à se mettre sur le prolongateur mais le vent de face fait vraiment mal ! Nous rentrons avec Sylvain, fatigués et inquiets pour dimanche. Je ferai 50 minutes de course à pied en soirée, les sensations sont là aussi moyennes, le voyage a laissé des traces.

Page 8: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Mardi 8 octobre, Hawaii étant une course atypique, tout le monde est sur place au moins une semaine avant pour s’acclimater. Nous retirons donc les dossards 4 jours avant et on rentre déjà dans la compétition. Cà y est j’ai mon sac avec tout le nécessaire (puce, dossard …) ainsi que le bracelet de participant. Pendant ce temps, le village commence à s’installer. Nous découvrons un panneau avec le nom de tous les participants, c’est impressionnant. Ce jour a aussi lieu la parade des nations : un défilé dans les rues de Kona regroupés par pays. J’y retrouverai avec plaisir Lionel Roye un triathlète de St Astier très humble et sympa et qui ambitionne un top 50. Pas moins ! Côté sport repos, juste 15 min passés dans l’eau

Page 9: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Mercredi 9 octobre, encore repos côté sport. Il faut faire du jus. Par contre, le village est désormais installé. Nous passerons la journée à déambuler entre les stands. C’est fou le matos qu’il y a, toutes les grandes marques y sont représentées et exposent le must de leur technologie. Je suis comme un gosse dans un magasin de jouet, envie de tout acheter ! Autre particularité de ce village, les exposants donnent des centaines de cadeaux (tee shirt, bidons, casquettes …) et toutes les boissons et barres énergétiques sont en libre service. Comme tous les soirs, nous terminerons par un skype avec les enfants. Comme quoi 12h de décalage, ce n’est pas si mal, çà nous permet de communiquer tous les matins et les soirs avec les petits.

Page 10: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Jeudi 10 octobre, autre animation traditionnelle de la semaine post course, la course en sous vêtements. Merci à Nadia pour les photos car nous sommes arrivés à la fin du défilé. Le coach m’ayant donné pour consigne de nager le plus vite possible le jour de la course, j’irai donc faire 30 min de natation un peu appuyés pour réveiller les muscles et le cardio. Nous ferons aussi 1h de vélo avec Ludiet Sylvain pour repérer le départ vélo et la première boucle du marathon. Puis encore un petit tour au village pour le plaisir des yeux : photo au stand Rotor avec un mec très sympa Arturo, équipement de mes runnings avec une nouvelle technologie de lacets (tant mieux c’est gratuit), essayage de la compresssion …. Faut plus revenir ici, on a dépensé assez de sous ! Le soir, à 18h, a lieu la pasta party de l’organisation. Nous sommes désormais calés sur ce nouveau mode de vie : lever à 6h, repas le soir avant 19h et coucher vers 21h. Il Spectacle Hawaiien, discours à l’américaine et présentation des stars : les favoris, le plus jeune de 18 ans, le plus agé de 81 ans, la plus agée 78 ans, 4 frères ayant obtenu la qualif avec des temps de 9h, un champion de foot américain retraité …

Page 11: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Vendredi 11 octobre, veille de course. A 10h30 direction le Brieffing en Français organisé par Hannes. Il passera en revue les différentes règles et notamment les cartons et pénalités. Carton jaune = avertissement, stop & go à la pénalty box. Carton rouge (drafting règle de 7m, jet de déchets …) = 4 min de pénalité à la pénalty box. Carton noir (comportement anti sportif, franchissement ligne continue …) = disqualification. 3 cartons quelle que soit la couleur = disqualification. Nous y apprendrons aussi que le port du dossard est facultatif en vélo. Pour la petite histoire, un certain Lance Armstrong a refusé de mettre le dossard en vélo lors d’une compétition et a imposé une évolution du règlement ironman. Tout étant clair dans nos esprits, il faut à présent préparer le matériel et aller le déposer entre 14h30 et 17h30. Et là, coup de stress, je ne retrouve plus un autocollant à mettre sur le vélo. La chambre et les valises seront inspectées plusieurs fois sans succès. La dernière fois que je l’ai au entre les mains est lorsque j’ai mis la plaque vélo. J’ai dû le jeter à ce moment là, mais la femme de ménage a vidé les poubelles. Nous la trouvons dans un couloir et recherchons dans son chariot poubelle. Et le miracle se produit, l’autocollant était bien dans la poche poubelle de notre chambre (d’ailleurs je ne sais toujours pas à quoi servait cet autocollant, personne ne l’a contrôlé). Le stress retombe et nous pouvons aller au parc poser le vélo et les sacs bike et run avec Ludi. L’organisation est vraiment rodée, pas de file d’attente, chaque compétiteur sera pris en charge par un bénévole (5000 bénévoles pour 2150 concurrents). Cette étape sera une simple formalité, en espérant ne rien oublier. Dans le parc, seul le vélo est autorisé (avec casque et chaussures facultatifs), tout le reste doit être dans les sacs prévus. Ne pas oublier de dégonfler les pneus sous peine d’explosion au parc sous l’effet de la chaleur. A 18h, nouvelle pasta party mais cette fois celle d’Hannes puis direction la chambre pour la dernière nuit.

Page 12: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Acte 3 – La course

Page 13: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Lever à 4h du mat (même pas besoin du réveil). Pour ma part ce sera petit déjeuner classique : yaourt, céréales, biscuits. Dernière vérification des affaires de natation et de la nutrition vélo puis direction le Pier à 5h accompagné de Ludi et de nos supportrices Nadia, Sylvie et Anita. La journée sera longue pour elles aussi. Hannes a organisé des bus pour les acheminer sur le parcours vélo nous voir passer. Le trajet se fait dans le noir parmi la foule de compétiteurs et d’accompagnants. Nous disons au revoir à nos 3 supportrices car il sera impossible de les retrouver. A notre arrivée direction le marquage, pas de feutre mais des transferts pré-imprimés assez imposants. Là non plus pas d’attente vu le nombre de bénévoles. Passage ensuite par le contrôle de la puce et le pesage. Et oui, ils nous ont fait monter sur des balances et je ne sais pas pourquoi car on ne nous a pas pesé après la course. Je suppose que cela sert pour « ré-hydrater » les personnes ayant fait des malaises. De toutes façons, le chiffre est en pounds et je ne connais pas la correspondance. Faut ensuite s’occuper du gonflage des vélos et du badigeonnage de crème solaire. Nous entendons alors le coup de canon donnant le départ des pros hommes puis 5 min plus tard des pros femmes. Il ne s’agit pas d’un pétard mais bien d’un vrai canon (sans le jet du boulet néanmoins). Le départ approche, pas de combinaison à enfiler vu qu’elles sont interdites, nous mettons quand même un lycra puis avec Ludi nous décidons de rentrer à l’eau assez tôt pour ne pas être trop derrière. Le départ se fait dans l’eau à 150m du bord, nous n’avons pas pied, l’attente est longue !

Page 14: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Des paddle boards font respecter la ligne, puis à 7h00 précises la délivrance du canon ! La consigne était de partir vite pour sortir du « traffic », et bien c’est raté, impossible de s’écarter de la masse. Tout le monde nage à la même vitesse, pour la première fois, je réussirai même à faire une « clé de bras » avec un mec. Le demi-tour au bateau est toujours aussi houleux, je ne verrai même pas le chrono sous l’eau qui donne le temps intermédiaire. Le retour est quand même un peu plus calme, de toutes façons je me suis fait une raison, je reste calé dans des pieds. Au bout d’1h1min59 me voilà sorti de l’eau, rinçage au jet pour enlever le sel, récupération du sac bike puis direction la tente … C’est bondé, il y a du monde partout, je m’inquiète, j’ai nagé si mal que çà ? Cà bouscule, il y a un bruit d’enfer. Heureusement je retrouve mon vélo et enclenche le garmin.

Page 15: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

On fait d’abord une boucle d’une dizaine de km avant de partir direction Hawi. Et là aussi, c’est la bousculade, il y a énormément de monde, je double, je me fais doubler, on roule vite à plus de 40km/h. Je passe devant Sylvie que j’entends m’encourager puis direction la nationale vers Hawi. Au premier ravito, des bidons traversent la route et provoquent les premières chutes. Le coach m’avait demandé de rester calme à l’aller vent de dos mais je suis obligé d’adapter la tactique. En fait, c’est une succession ininterrompu de vélos qui roule sur ces grandes lignes droites en tobbogan. On ne voit pas le début du « peloton ». Ils appellent çà le « Kona Train ». J’essaye de tenir à distance réglementaire parmi les cyclistes qui doublent, en comblant les cassures laissées par ceux qui lâchent. Cà roule toujours très vite mais je me sens bien, on fera le point au demi tour. On y arrivera rapidement, les 100 premiers kilomètres effectués à 39 de moyenne.

Page 16: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Il commence à faire très chaud, il faut s’arroser à chaque ravito (tous les 7 miles, environ 11km). La bonne surprise est que le vent de côté est moins fort que lundi, on peut rester en position aéro. Les bonnes choses vont vite s’arrêter à partir du 12ème environ car le vent commence à souffler très fort de face et la moyenne en prend un coup. Les 50 derniers km faits de lignes droites en faux plat montant sont difficiles et il fait de plus en plus chaud. Je reconnais Yann Rocheteau le vainqueur de St Jean qui semble gérer son allure ou alors il n’est pas bien. Je discute ensuite avec Frédéric d’Albi qui me dit qu’il a du mal à tenir le « kona train ». Effectivement, on perd beaucoup de wagons, certaines cassures sont fatales. J’arrive à revenir dans des faux plats montant même si certaines brutes nous posent littéralement. Y a de sacrés machines, çà envoie des watts ! Les 20 derniers kilomètres seront plus durs, j’ai mal sous la face externe du pied gauche surtout en danseuse. J’espère que çà ira pour courir. Arrivée dans Kona, je me dis c’est cool moins de 5h, 4h54 au final. J’ai pensé à bien m’hydrater et à manger, de ce côté-là pas de souci pour l’instant. Le parcours vélo, n’est pas top côté paysage, que des lignes droites en tobbogan entre des champs de lave, sous une chaleur torride.

Page 17: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

La deuxième transition sera pire que la première, je m’arrête faire pipi, mets mes chaussures et il faut déjà les enlever car je n’ai pas mis les manchons. Pendant ce temps, des bénévoles nous mettent de la crème solaire et nous raffraîchissent avec des serviettes humides dans le cou. Et c’est parti pour la dernière épreuve, top chrono. Les premiers ppas seront difficiles, les douleurs sous la voute persistent mais ne sont pas insurmontables. Je pars prudemment, le parcours consiste en un aller/retour sur AliiDrive (8 km * 2) et un aller/retour vers Energy Lab : les toboggan du début du parcours vélo sur la nationale (13 km * 2). Je n’ai aucune idée de mon temps total ni de ma position car je n’avais pas de montre en nat. Au bout d’1km, Lionel Roye me double et on s’encourage, je pense à ce moment là qu’il a eu un souci sur le vélo. Je continue à courir aux alentours de 4’45 au kilo, de toutes façons j’ai un peu trop donné sur le vélo et je ne peux pas aller plus vite. Je me fais doubler et doubler encore, çà n’arrête pas, le moral en prend un coup mais je me dis tant pis pour la performance, je vais chercher la médaille même s’il faut marcher. Au 12ème kilomètre Yann Rocheteau me double, çà fait un repère mais pas longtemps, il va trop vite. Je continue mon train pépère en m’arrêtant à tous les ravitos pour boire et m’arroser. C’est indispensable tellement il fait chaud. Je croise Sylvain, on se fait coucou et s’en est fini du premier aller/retour de 16km.

Page 18: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

J’ai toujours 12,2 de moyenne mais arrive la première côte et là il faut marcher même s’il y a le public qui encourage et notamment Sylvie avec la famille Marteau. On passe ensuite devant la tente hannes du voyagiste, ils mettent une grosse ambiance, tapage de mains puis direction l’enfer d’Energy Lab. Cette nationale tobogan est horrible, on est en plein soleil, certains disent qu’il y fait quasi 40 degrés. Je croise alors Van Lierde sur le retour avec une bonne avance. On croisera la plupart des pros partis 30 min avant et certains semblent souffrir. Pour ma part, j’ai mal aux jambes mais pas de bobo. Je trottine toujours à mon train qui n’est pas celui de ceux qui me doublent. Là aussi le niveau est impressionnant. Je plafonne à 11km/h mais çà va. On quitte enfin la nationale pour le demi tour d’Energy Lab mais qu’il est loin … On n’y arrive jamais ! Je reconnais un mec barbu qui avait couru « comme un avion » à Nice, il a environ 500m de retard. Je pense à ce moment là qu’il va me poser bientôt et puis les km défilent et il n’arrive toujours pas. En tous cas, je le remercie car il aura occupé mon esprit pendant quelques km au retour. Il me doublera finalement à 3km de l’arrivée tout comme Frédéric d’Albi que je pensais loin devant. Il a eu des problèmes gastriques. Je croise aussi Ludi que j’encourage, c’est une guerrière. Je n’avance plus, j’ai hyper mal sous les pieds, je pense avoir une ampoule géante à force de m’arroser et de courir les pieds mouillés. Mais je m’en fous, je suis content, plus rien ne peut m’empêcher de voir la ligne. Arrivé à la tente Hannes, je m’arrête même remercier Marc Alex et serrer la main des mecs et filles qui ont été aux petits soins pour nous pendant ces 2 semaines.

Page 19: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Arrive alors la descente finale (j’avais marché en montant), elle est horrible musculairement mais je profite un max de ces derniers instants. Je me fais toujours doubler, la place est devenue anecdotique, la dernière ligne droite sera appréciée à sa juste valeur. Il y a tellement de monde que j’ai presque envie d’aller le plus lentement possible pour faire durer cet instant. Et puis j’aperçois le chrono, moins de 10h, c’est cool … 9h50min48sec.

Page 20: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Dès le passage de la ligne un bénévole nous amène nous restaurer et récupérer la médaille et le tee shirt. Je croise Lionel qui me dit qu’il fait un super marathon et qu’il finit 90ème environ. Il n’avait pas eu de souci en vélo mais a géré sa course. Je me dis que j’ai dû bien rouler. Même si çà m’a couté une meilleure cap, pas de regret, je me suis bien amusé. Je rejoins ensuite Sylvie et nous attendons Sylvain qui arrivera 50 min après. Je me pose sur un transat, les pieds défoncés et fripés. On refait un peu la course, on récupère les vélos et on part encourager Ludi qui en terminera en 13h. Chapeau à elle aussi ! Elle a amplement mérité son tee shirt et sa médaille. Un passage rapide par un resto pour engloutir un énorme dessert puis direction le dodo. La nuit d’après course est généralement agitée, on refait la course maintes et maintes fois. Avec le recul, je suis content du résultat qui est honorable mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il aurait pu être exceptionnel en faisant juste 3h30 au lieu de 3h45 sur le marathon. J’ai peut-être lâché un peu vite et fait passer le plaisir avant la performance. Mais bon j’aurais aussi pu exploser et faire 4h. Bref on s’en contentera et çà laissera du boulot pour Loic pour paufiner tout çà. Voilà pour la course, la deuxième semaine sera consacrée aux vacances.

Page 21: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Acte 4 – Les vacances

Page 22: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Dimanche 13 octobre, pas d’activité trop fatigante, les jambes sont lourdes et fatiguées. Farniente avec les copains à la plage des tortues. Quel bonheur de nager avec des tortues dans leur milieu naturel. Puis le soir, c’est la traditionnelle cérémonie de remise des récompenses. Là aussi spectacle Hawaiien, podiums de toutes les catégories d’âge, top 10 des pros hommes et femmes et discours des vainqueurs.

Page 23: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Lundi 14 octobre, visite du centre et de l’est de l’île. Ces parties sont moins chaudes, plus hostiles et moins peuplées. Nous ferons aussi notre baptême de l’air en hélico pour passer au dessus des volcans.

Page 24: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Mardi 15 octobre, activités nautiques et stand up board. Direction les plages du sud pour profiter de la mer et de ses richesses. Nous verrons même des dauphins à plusieurs reprises mais le temps de nous mettre à l’eau, nous n’avons pas pu nager avec eux.

Page 25: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Mercredi 16 octobre, sera consacré à la préparation des valises et aux « au revoir ». Nous ferons aussi un dernier plouf pour nager une dernière fois avec les tortues.

Page 26: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Acte 5 – Epilogue Le retour en France

Page 27: Mon Ironman d’Hawaii 2013 - toile-libre.orgmyreader.toile-libre.org/uploads/My_5276c103e9431.pdf · Orange, David pour l’intendance. Merci enfin à tous les potes de la vie quotidienne

Départ le mercredi soir à 21h de Kona, il faut renfiler un pantalon et direction San Francisco pour une escale de 9h qui m’a permis de rédiger ce compte rendu. Il me tarde maintenant de retrouver les enfants et le train trainquotidien. Je ne sais pas si vous êtes arrivés au bout de cette lecture … Je vous comprends si vous avez jeté l’éponge avant, mais c’était important de garder une trace de cette formidable aventure qui sans vous n’aurait jamais été possible.

Un grand merci à tous et à bientôt pour la retraite sportive ou de nouvelles aventures …. L’avenir nous le dira.

Mahalo, Pette.