M.J.TOUMI1 « MOI, jenseigne, Mais EUX, apprennent – ils ? »

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M.J.TOUMI 1 « MOI , j’enseigne, Mais EUX, apprennent – ils ? »

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M.J.TOUMI 1

« MOI , j’enseigne, Mais 

 EUX, apprennent – ils ? » 

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Le maître et l’élève n’ont pas toujours les mêmes références

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Plan du cours 1. Tests diagnostics

2. Représentations des stagiaires: « Qu’est-ce qu’enseigner-apprendre

3. Les missions de l’enseignant

4. Présentation du curriculum

M.J.TOUMI

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Nécessité de redéfinir notre représentations l’acte d’enseigner-apprendre

Qu’est-ce qu’apprendre-enseigner pour vous?

s’instruire? s’éduquer? ou se qualifier?

cumuler des apprentissage ou intégrer des apprentissages.

Un enseignant transmetteur de savoir? Ou un enseignant qui met en place les conditions de l’apprentissage

Un apprenant qui reçoit ? Ou qui est actif?

Qu’est-ce qu’évaluer pour vous?

noter-restituer les connaissances (évaluation sommative)?

Ou réguler-mobiliser les connaissances (évaluation formative)?

Quels sont les enjeux de l’évaluation?

Pour un enseignement sélectif? (écarter les moins « intelligents »)

pour un enseignement efficace? ( améliorer les résultats des élèves)

Pour un enseignement équitable (progression des élèves faibles)

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Un professionne

l de l’enseignem

ent

Acteur social Maitre

instruit

Praticien réflexif

Praticien artisan

Personne Technicien

S’engge dans des projets collectifs

Analyse les enjeux anthropo-sociaux

des situations quotidiennes

Maitrise et exploite

Des savoirs disciplinaires et

interdisciplinairesDes savoirs

pédagogiques ,psychologiques et

philosophiques

Des savoirs didactiques et

épistémologiques

Utilise des techniques

audio-visuels et autres

Met en œuvre des savoir-faire techniques

et applique les règles formalisées

Être en développemen

t personnelÊtre en projet

d’évolution professionnel

Être en relation,communiquer,

animer

Réaliser les tâches assignées aux enseignants

Utiliser des routines, des schémas d’actions

contextualisés

Réfléchit sur ses pratiques et analyse

ses effets

Produit des outils innovants

»enseignant-chercheur

Un cadre pour définir un référentiel de compétences professionnelles.Intégration de six paradigmes

(L Paquay. 1994)

M.J.TOUMI

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Les différentes approches de conception des programmes

scolaires

M.J.TOUMI

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M.J.TOUMI

“Une réforme du système éducatif n’est un enjeu majeur que si elle profite, en priorité, aux élèves qui ne

réussissent pas à l’école”PERRENOUD Philippe, 1997

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Importance de la planification dans le processus d’enseignement-apprentissage

donne du sens au processus d’enseignementDéfinit et éclaircit les compétences visées ainsi que

les objectifs déclinésAssure une utilisation appropriée des différentes

ressources et stratégies d’enseignementÉvite des prise de décisions arbitraires·Permet une meilleure gestion du temps et une

meilleur économie de l’effortAssure la sécurité psychologique aussi bien à

l’enseignant qu’à l’apprenantFacilite l’évaluation

M.J.TOUMI

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Les conditions d’une planification efficace

Souple et régulable (modifiable) Réaliste et applicableDéfinit les meilleures stratégies et les

mesures les plus appropriées pour la mise en œuvre d’un plan

Englobe tous les différents aspects du processus d’enseignement-apprentissage

Couvre une période donnéePermet l’évaluation de tous les aspects de

la planificationM.J.TOUMI

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Les différentes sortes de planificationLa planification stratégique

La planification curriculaire

La planification pédagogique:

on peut classer la planification pédagogique selon la durée du temps:La planification annuelle, à long terme (planification aux

niveaux des compétences des objectifs généraux et des contenus)

planification intermédiaire, à moyen terme (séquence; unité didactique…)

Planification à court terme (séance; leçon ou cours)

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Du programme au curriculum

1. Quand on examine l’évolution des réformes des systèmes éducatifs et les différentes démarches de conception des programmes scolaires depuis les années soixante jusqu’à nos jours, on peut déduire deux principales logiques:

Logique de la programmation où prédominait le style de l’organisation taylorienne (pyramidale, hiérarchique et autoritaire)

Logique de la planification qui est mis en œuvre depuis les années 80 dans le monde de l’entreprise sous le nom de « l’ingénierie de la formation » et que bien des systèmes éducatifs commencent à adopter.

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Logique de la programmation

I- Le programme: « C’est une liste de leçons regroupées

dans des livres scolaires et qui mettent l’accent ,dans la plupart de leurs contenus, sur l’acquisition encyclopédique et quantitative des connaissances »

49ص منهاج مواد التاريخ والجغرافيا والتربية على المواطنة 3 :الجزء الكتاب األبيض)

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Logique de la programmation

Cette approche se distingue par un certain nombre de caractéristiques dont l’insistance sur le produit final au détriment du processus à travers la construction de ce qu’on appelle communément « le programme » qui se limite à l’élaboration d’une liste de contenus et d’objectifs à exécuter par les l’enseignants.

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Logique de la programmation

1- Approche descendante: Prédominance de l’organisation taylorienne Répartition rigoureuse (hiérarchique et

pyramidal) des fonctions de chaque acteur pédagogique

Organigramme centralisé et cloisonnée :

Les planificateurs stratégiques (ministère)

Les contrôleurs (les inspecteurs et les directeurs d’établissements)

Les exécutants (les enseignants)M.J.TOUMI

Page 15: M.J.TOUMI1 « MOI, jenseigne, Mais EUX, apprennent – ils ? »

Logique de la programmation2-Prédominance de la logique disciplinaire: les changements se limitent souvent au niveau du dispositif pédagogique d’une

ou de plusieurs matières sans toucher tout le dispositif d’éducation en général.

Le choix de la matière se fait en fonction de lobbying et non compte tenu des besoins réels de l’apprenant

Absence d’articulation et de cohérence: Enseignement cloisonné et fragmenté (intra disciplinaire et interdisciplinaire):

Chaque discipline délimite son propre territoire en construisant ses propres objectifs, sa propre progression ,ses propres contenus (encyclopédiques), ses propres stratégies d’enseignement…

Primauté des compétences disciplinaires (ppo) au dépend des compétences transdisciplinaires, transversales et méthodologiques (évacuées des programmes) (Approches par compétences)

La juxtaposition des programmes disciplinaires ne permet pas la création d’une véritables action pédagogique convergente (absence de coordination et de cohérence).

La focalisation sur les contenus (savoirs) disciplinaires occulte toute entreprise de formation méthodologique (co-formation interdisciplinaire; projets pédagogiques

M.J.TOUMI

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Logique de la programmation

3) Le recours aux « experts » : partant d’une approche ascendante, on confie la

construction des programmes à un expert ou une équipe réduite d’ « experts » en interne ou en externe:

Cas de concepteurs marocains qui remplissent des fonctions d’inspecteurs ou d’enseignants « chevronnés »

Cas du recours à des experts étrangers (ex. BMCE et Bentolila; Mauritanie et Djibouti et X.ROEGIERS

Cas d’usage de manuels scolaires français par des écoles privées M.J.TOUMI

Page 17: M.J.TOUMI1 « MOI, jenseigne, Mais EUX, apprennent – ils ? »

Logique de la programmation4) Logique des contenus: Accent mis sur l’encyclopédisme (logique de la quantité) Focalisation sur l’élaboration d’une liste de contenus au lieu de partir

des besoins réels de l’apprenant en termes de compétences de vie Les ressources d’apprentissage se limitent essentiellement au

domaine des savoirs (et non aussi aux domaines des savoir-faire et savoir-être)

La plupart du temps ces contenus sont des savoirs « morts » et non fonctionnels, c’est –à-dire qu’ils ne peuvent pas être réinvestis dans des situations de la vie quotidienne

La sélection de ces contenus se fait à partir des propres représentations de l’ « expert » et non par à partir d’une analyse sérieuse des besoins soci-professionnelles de l’apprenant

Les niveaux d’acquisition de ces contenus se limite au niveau de la connaissance- compréhension- mémorisation de ces savoirs

La focalisation sur les contenus (savoirs) disciplinaires occulte toute entreprise de formation méthodologique (co-formation interdisciplinaire; projets pédagogiques)

M.J.TOUMI

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Logique de la programmation 5-Logique d’enseignement et non

d’apprentissage:

Centration sur les contenus programmés, sur la méthode et sur l’enseignant (le fidèle exécutant)

l’enseignant joue le rôle de transmetteur de savoirs (l’unique médium)

Quasi absence des méthodes actives

Quasi absence de l’évaluation formative

L’évaluation sommative et certificative est centrée sur la restitution des connaissances et non sur l’application et sur la résolution de problèmesM.J.TOUMI

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Méthode de travail pour l’élaboration du programme (logique de la programmation)

M.J.TOUMI

Pédagogiedes contenus

Logique d’enseignement

Pédagogie de la transmission)Béhavioriste)

Programmation cloisonnée et

verticale

Pédagogie inductiviste ) Mémorisation - restitution)

Dispositif de formation Dispositif pédagogique

Logique taylorienne

Partir des représentations personnelles de l’enseignant

Répartition hiérarchique des rôles

PlanificateursContrôleursexécutants

Enseignement disciplinaire

maths

français …

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Le modèle taylorien et encyclopédique repose sur une logique d’enseignement et sur une démarche magistrale:

L’enseignant transmet (rôle de transmetteur de savoirs) une matière « bien structurée » (des contenus).

L’élève « écoute » (situation passive), « copie », « mémorise » et « restitue »

Or , ceci facilite le travail de l’enseignant mais perturbe très souvent l’élève:

empêche l’acquisition des compétences (ex. Enseignement de la langue française) Il doit avoir une grande motivation et une grande faculté de concentration (voir la déperdition du message; le problème de l’oubli; l’absence d’action; le rythme d’apprentissage; le problème de l’affect ; les 3 conditions de la motivation;)

Il doit avoir la même structure de pensée que son prof (voir les styles d’apprentissage; les intelligences multiples.)

Il doit sélectionner et mémoriser les acquis pertinents pour un éventuel (hypothétique) transfert (voir le processus de la mémorisation)

il doit faire lui-même les liens avec ses acquis antérieurs (voir la ppo);

Il doit assurer lui-même le transfert des contenus proposés (voir la phase de la transposition et le problème du transfert)

L’absence de ces activités de transfert M.J.TOUMI

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Problème d’intégration des enseignements: La juxtaposition des programmes disciplinaires (voir la

planification taylorienne) ne permet pas la création d’une véritables action pédagogique convergente (absence de coordination et de cohérence: la co-formation).

Centration sur les objectifs disciplinaires au détriment des objectifs/ compétences méthodologiques (transversales et transdisciplinaires) Ex. La prise de notes, l’exposé, le résumé,…

Les élèves habitués, dès leur plus jeune âge, à aborder des savoirs de façon séparée, continuent souvent à raisonner plus tard de façon cloisonnée, même dans des situations simples.

Impasse sur les activités de transfert

Problème de finalisation des enseignements: La parcellisation des savoirs est tellement grande que l’apprenant perd la cohérence du parcours d’apprentissage et sa finalité non seulement au niveau de chaque discipline, mais aussi au niveau interdisciplinaire (il est comme un rat dans un labyrinthe).

M.J.TOUMI

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Conséquences (suite)Absence d’autonomisation de l’apprenant:

La focalisation sur les contenus (savoirs) disciplinaires (tête bien peine) occulte toute entreprise de formation méthodologique (savoir-faire transversaux) pouvant mener vers plus d’autonomie et d’autodidaxie (tête bien faite).

Absence de développement des compétences: L’absence d’activités de transfert empêche l’acquisition des compétences et partant leur réinvestissement dans d’autres enseignement ou dans des situations professionnelles ou de vie.

absence de socialisation de l’apprenant: l’absence de la dimension éthique (savoir- être) et d’activités collectives (projets,travail de groupe…) l’empêche de développer « l’intelligence collective » tant exigée par le monde de l’entreprise.M.J.TOUMI

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Notre école se distingue par deux caractéristiques majeures:

1- Enseignement de « savoirs morts », non fonctionnels, c’est-à-dire non utilisables dans des situations de vie:

À l’école tout se passe comme si l’élève doit apprendre des savoirs juste pour les restituer lors de l’examen pour être tout de suite désappris et oubliés une fois pour toute.

Problème de finalisation des savoirs: L’apprenant ne sait pas pourquoi il apprend ni pourquoi il est obligé d’entasser cette somme considérable de savoirs (absence de motivation).M.J.TOUMI

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2- « L’analphabétisme fonctionnel »: tête bien pleine mais pas bien faite:

c’est-à-dire des personnes qui ont acquis un niveau élevé des connaissances à l’école, mais sont incapables d’utiliser ces connaissances dans la vie de tous les jours:

Ils connaissent les règles linguistiques, mais ils n’arrivent pas à formuler une phrase correcte!;

Ils connaissent les formules mathématiques par cœur, mais ils sont incapables de les utiliser de façon pertinente dans une situation donnée! (donner l’exemple de Mehdi)

M.J.TOUMI

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Résultats

LA QUALIFICATION: Jugement officiel et légitimé qui reconnaît à une ou plusieurs personnes les capacités requises pour exercer un métier, un emploi, une fonction (diplôme - grade). (Cf. Manager les compétences ,cedip)

M.J.TOUMI

• l’école forme de « bons élèves » ,mais des citoyens l’école forme de « bons élèves » ,mais des citoyens non qualifiés non qualifiés

et et incompétents, incompétents, c’est-à-dire incapables de c’est-à-dire incapables de s’adapters’adapter

aux nouvelles exigences de la civilisation moderne et du aux nouvelles exigences de la civilisation moderne et du

marché du travail )contexte scientifique et industriel). marché du travail )contexte scientifique et industriel). • L’école s’est alors muée en usine de fabrication de chômeursL’école s’est alors muée en usine de fabrication de chômeurs

LA COMPETENCE: Ensemble de savoirs théoriques, procéduraux et pratiques mis en œuvre dans le contexte particulier d’une situation professionnelle qui permettent d’exercer convenablement une fonction ou une activité. (source A.F.N.O.R.)

Conclusion: la compétence n’est pas liée à un diplôme ; elle se vérifie sur le terrain, dans la pratique.

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Conclusion provisoire

L’insertion d ’un jeune au marché du travail exige, au troisième millénaire, un ensemble de compétences qui dépasse la simple connaissance de savoirs disciplinaires. Le jeune doit posséder des compétences générales, transférables dans de multiples situations qui lui permettront d’intervenir dans différentes situations problématiques.

Cf. Extrait du Rapport Corbo, 1994M.J.TOUMI

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Préparer les jeunes au 21e siècle (Rapport Corbo) 1994

« Face à l'explosion des connaissances et des technologies, il apparaît justifié de penser que les personnes les plus compétentes se caractériseront par une capacité de s'adapter continuellement à la maîtrise des nouvelles connaissances, par la capacité d'utiliser les technologies de l'information, par la créativité, l'aptitude à la solution de problèmes et l'habileté dans les relations avec leurs collègues de travail. Sur la base des acquis scolaires, les êtres humains les plus épanouis seront ceux capables d'être de permanents autodidactes. (p. 9) »

M.J.TOUMI

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Aujourd’hui: Nécessité pour l’école d’accompagner cette mutation socio-économique 

de la société 

Feu Hassan II avait déclaré, en mars 1999, que « Le système éducatif actuel, conçu pour répondre aux nécessités urgentes, apparues au lendemain de l’indépendance, avait-il tranché, a épuisé son objet. »

Il fallait alors « bâtir un nouveau système éducatif à même de faire face aux défis du prochain siècle. »

M.J.TOUMI

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Les nouveaux défis du système éducatif actuel

Redéfinir les missions de l’école dans la société (instruction , mais aussi éducation et surtout qualification)

Améliorer la rentabilité de l’école (efficacité et efficience et équité)

Efficacité: relation entre les objectifs visés par le système et les résultats obtenus à la fin d’un cycle.

améliorer les performances de tous les élèves (taux de réussite)

Diminuer le d'échec, du redoublement ou de l’abandon

Efficience :relation entre, d’une part, les objectifs visés par le système et l’investissement prévu et, d’autre part, entre les résultats obtenus et le coût effectif

Améliorer les acquis et les performances des élèves (pédagogie de l’intégration)

Garantir l’accès de tous à l’école (démocratisation)

Garantir le droit à la réussite de tous (équité)

Cesser de penser l’école de base d’abord comme une préparation aux études longues, l’envisager au contraire comme une préparation à la vie pour tous (fonctionnalité et pertinence).

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La Logique de la planification: Du programme au curriculum

 

M.J.TOUMI

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Logique de la planification Programme(pour la PPO):liste de leçons contenues dans un

manuel scolaire mettant souvent l’accent sur une logique d’enseignement (pédagogie des contenus /des compétences; prédominance des savoirs/savoir-faire et savoir-être)

Programme (pour l’approche par compétence):Un programme est un ensemble intégré d’activités d’apprentissage visant l’atteinte d’objectifs de formation en fonction de standards déterminés. Le but d’un programme est d’atteindre le résultat final recherché par les compétences. (Réfé. Johanne Myre, L’enseignement dans un contexte d’approche par compétences. in internet (Discas?)

Alors que le programme se limite à une liste de finalités, d’objectifs et de contenus, le curriculum est un ensemble complexe dont le programme n’est qu’un élément. Outre le programme scolaire proprement dit, le curriculum comprend des indications sur les profils d’entrée et de sortie des élèves, mais aussi sur les méthodes pédagogiques, sur les modalités d’évaluation et sur les supports didactiques (Xavier Roegiers, LE PILOTAGE DE LA RÉFORME DES CURRICULUMS EN ALGÉRIE http://www.bief.be/index.php?enseignement/publications/)M.J.TOUMI

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Curriculum /curricula (1)(1) A;HAROUCHI, La pédagogie des compétences, Le fenec, 2000, p.310

C’est un mot latin, carrière:

Ce terme est utilisé aux USA et au Canada pour désigner le programme. C’est un ensemble structuré

qui contient la politique éducative à suivre (finalités et objectifs institutionnels), la liste des objectifs à

atteindre, des contenus, des méthodes, des moyens d’évaluation et des ressources.

Certains (Louis D’HAINAUT) propose un autre type de progression (à l’horizontale): le curricula qui signifie progression transdisciplinaire où des enseignants s’associent pour composer ensemble un programme d’activités et d’aptitudes communes à leurs différentes disciplines (certains l’appellent le programme des programmes) M.J.TOUMI

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II- La logique de la planification:

le curriculum

A- Finalité: pour une planification rigoureuse, rationnelle, globale et systémique

B- Les moyens: ingénierie de la formation+ Entrée par les compétences

C- Les fondements:

M.J.TOUMI

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II- La logique de la planification: le curriculum (2 logiques)

1- logique curriculaire:

1-a)Approche systémique: Cohérence entre les 3 opérations de tout projet ou action:

(planification/exécution/évaluation et régulation

Cohérence entre les 3 phases de la planification: stratégique/curriculaire/pédagogique

Mise en place de tous les mécanismes de conception de mise en œuvre, d’évaluation, de pilotage et de suivi.

Mise en place d’une démarche rigoureuse d’ingénierie de formation

passation et validation de la commande: finalités et besoins

référentiel des compétences; profil d’entrée et de sortie (référentiel de certification);

Dispositif de formation et d’éducation (ressources matérielles et humaines, organisation scolaire, gouvernance et pilotage, suivi (évaluation-régulation)

Architecture pédagogique

Élaboration des programmes scolaires

Élaboration des manuels scolairesM.J.TOUMI

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II- La logique de la planification: le curriculum1- logique curriculaire a- Approche systémique (suite)

Importance du contexte dans la construction de tout

curriculum: « Un curriculum est nécessairement

contextualisé » Réf.) MILED, M. (2005). Un cadre conceptuel pour l’élaboration d’un curriculum selon l’approche par les compétences, in La refonte de la pédagogie en Algérie, Bureau International de l’Education. Unesco. Ministère de l’Education nationale. Algérie ; 2005, pp.125-136

Nécessité d’adapter le curriculum aux besoins réels de l’apprenant (perspective glo-locale)

Nécessité d’adapter le curriculum aux besoins de la société et aux moyens disponibles dans l’établissement

nécessité d’adapter le curriculum aux traditions méthodologiques et didactiques de l’enseignant

Nécessité d’installer la culture du management par les résultats (comment et par qui doit –on assurer le pilotage et le suivi du projet de changement)

M.J.TOUMI

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II- La logique de la planification: le curriculum

1) Logique curriculaire: b)Approche participative ascendante: les enjeux de l’éducation-formation d’un citoyen sont trop

grands pour les confier à une seule personne ou à un groupe restreint « d’expert » si compétents soient-ils.

Principe de la mobilisation totale : Toute réforme est tributaire du

Degré d’implication de tous les acteurs de tous les acteurs concernés (pédagogiques, politiques, syndicaux, économiques, religieux… pour mettre en place un projet sociétal et partant un projet éducatif pouvant permettre l’élaboration d’un curriculum et assurer sa mise en œuvre et son suivi)

Degré du changement des représentations des acteurs éducatifs et pédagogiques à travers une information-formation effectives .

Degré de changement de leurs pratiques sur le terrain à travers des opérations rigoureuses d’accompagnement ,de suivi et d’évaluation par des encadreurs

Degré d’évolution des indicateurs de la qualité (efficacité, efficience , pertinence et équité

M.J.TOUMI

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II- La logique de la planification: le curriculum

2- Logique d’apprentissage Historiquement, le concept trouve sa source dans

l’influence de différents courants, tels les courants mettant l’accent sur les intérêts de l’apprenant, les courants centrés sur l’activité de l’apprenant (la résolution de problèmes, ...), les courants visant à rendre les apprentissages significatifs et centrés sur les problèmes de société, les mouvements visant à identifier les formes cachées de racisme et de stéréotypes culturels dans les matériaux éducatifs et dans les pratiques pédagogiques, ou encore les courants centrés sur l’autonomie de l’élève.“

Cf. X.ROGIERS,LE PILOTAGE DE LA RÉFORME DES CURRICULUMS EN ALGÉRIE,RÉFORME DE L'ÉDUCATION ET INNOVATION PÉDAGOGIQUE EN ALGÉRIE, 2006 pp.171-M.J.TOUMI

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II- La logique de la planification: le curriculum

2- Logique d’apprentissage (suite)

Centration sur les besoins effectives de l’apprenant (apprentissage fonctionnel et pertinent, les compétences psycho-sociales, le soutien psychologique, cognitif et méthodologique)

Prise en compte des spécificités (psychologiques, intellectuelles, culturelles, géographiques…) de l’apprenant

Prise en compte des intelligences multiples des processus de mémorisation et des styles d’apprentissage

Importance de la construction personnelle (constructivisme) et collectif (soci-constructivisme) des apprentissages: auto-apprentissage; apprentissage tout au long de la vie, apprentissage par les pairs, dynamique de groupes , le projet personnel et professionnel…)

Application effective de la pédagogie de l’intégration et de l’évaluation critériée des compétences à travers des situations complexes et transversales, mais aussi à travers une pédagogie différenciée et de soutien

Prise en compte de l’expérience de l’apprenant et de son environnement socio-culturel dans la sélection des contenus en vue de mieux le motiver

la motivation =Valorisation+ sécurisation+ stimulation

M.J.TOUMI

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La didactique est une réflexion permanente des finalités vers les

techniques et des techniques vers les finalités.

b- Programme/ curriculum:b- Programme/ curriculum:De l’ingénierie de l’éducation (l’entrée par les De l’ingénierie de l’éducation (l’entrée par les 

compétences)compétences)Les différents niveaux de la planification:

- stratégiques- curriculaires

- pédagogiques

1- La relation curriculaire

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M.J.TOUMI

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M.J.TOUMI

CONSTRUIRE UNE SEQUENCE

D’ENSEIGNEMENT-APPRENTISSAGE

Partir des recommandati

ons pédagogiques

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M.J.TOUMI 47

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Les méthodes d’enseignement-apprentissage Méthodologies d’enseignement-apprentissage des langues: « options

théoriques et méthodologiques qui sous-tendent l’élaboration des manuels » (directe, naturelle, structurale, communicative, actionnelle…)

Des Méthodes d’enseignement: manière de faire apprendre un savoir (active, interrogative, expositive, participative…)

Démarches pédagogiques: « c’est la manière de conduire une action pédagogique ».(inductive, déductive, analogique, dialectique)

Une Technique d’animation: stratégie pédagogique (exposé, exercices, maïeutique; résolution de problèmes, étude de cas, projet pédagogique, jeu de rôle, brain-storming…)

Une procédure: «une suite d’action à effectuer dans un ordre déterminé, dans le but de d’accomplir une activité ou un processus »Ex. préparer une leçon de grammaire ». les étapes des activités (ex.la progression ternaire); les différentes approches de compréhension (approche structurale /communicative; approches linéaire/globale/méthodique…)

Outils didactiques (livres scolaires…)

Matériels didactiques: (vidéoprojecteur; tableau noir…)

Procédé: geste professionnel de l’enseignant pour conduire la classe (comportement langagier verbal ou non verbal. Ex. gestuelle, intonation, silence, regard,interpellation des autres par le regard, question-relai )

M.J.TOUMI

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CRITERES INDICATEURS Oui  Non  En partie

INTEGRATIONDE 

L’ENSEIGNEMENT

Le manuel intègre-t-il les différentes ressources d’apprentissage (savoirs+savoir-faire+savoir-être) ?

Les activités  d’intégration sont-elles  assurées de façon progressive ou en fin d’apprentissage (période)

Ya t-il intégration entre les compétences disciplinaires et les compétences transversales (stratégiques, communicatives, méthodologiques et technologiques) ?

PERTINENCE DES 

CONTENUS

 les ressources sélectionnées sont- elles en rapport  avec la compétence visée ?

Les  ressources sélectionnées sont-ils liés  aux besoins socio-professionnels de l’apprenant?  

les ressources sélectionnées sont-ils adaptés aux capacités intellectuelles de l’apprenant et à ses centres d’intérêt ?

FINALISATION DE 

L’ENSEIGNEMENT

Le manuel annonce-t-il clairement à l’apprenant l’objectif de compétence et les objectifs d’apprentissage ?

Le manuel permet-il à l’apprenant de connaître la relation entre les ressources proposées et la compétence visée ?

Le manuel permet-t-il à l’apprenant de connaitre préalablement les critères de performance et de réussite ? 

CONTEXTUALISATION DE 

L’ENSEIGNEMENT

Le manuel propose –il des activités d’intégration complexes b(apprentissage par projets, apprentissage actionnel et interactif) ?

Le manuel permet-il de centrer l’évaluation sur des situations de transfert et non seulement sur le degré  de maitrise d’acquisition des connaissances ?

Différenciation, équité et autonomie

 Le manuel prend-il en compte l’hétérogénéité de la classe (différenciation  de supports, de contenus, des activités…) ?

Le manuel aménage –t-il des périodes  de soutien et de remédiation 

Le manuel aide-t-il l’apprenant à acquérir de l’autonomie (en classe et en dehors de la classe ?)

Grille d’évaluation d’un manuel scolaire  dans l’optique de la pédagogie de l’intégrationGrille conçue par M.J.TOUMI

Page 46: M.J.TOUMI1 « MOI, jenseigne, Mais EUX, apprennent – ils ? »

Grille-type d’analyse d’un manuel scolaire Consigne d’utilisation : dans chaque rubrique, coche la ou les case(s)concernée(s) par le manuel à analyser.Réf. X.ROEGIERS,M.MILED,p.jonnaert, Modules de formationdes maîtres du primaire, OIF 2010

POINTS DE VUEANALYSÉS

INDICATEURS OBSERVATIONS

Cohérences dumanuel auxorientations duprogramme

•Le programme est abordé entièrement• La progression est respectée• Les activités sont orientées vers un traitement efficace• Le manuel respecte l’approche pédagogique proposée par les programmes (PPO, APC…)• Dans le cas de l’APC, l’entrée par les situations est respectée

Fonctionspoursuiviespar le manuel

•Fonction de transmission de connaissances• Fonction de développement de compétences• Fonction d’exercisation• Fonction d’évaluation• Fonction d’intégration• Fonction de développement social et culturel• Fonction de référence

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POINTS DE VUEANALYSÉS

INDICATEURS OBSERVATIONS

Respect del’environnementsocioculturel

•Les situations sont contextualisées• Les situations sont porteuses de sens• Les situations sont variées et pertinentes par rapport au contenu• Les ressources externes « matérielles » sont indiquées

Pertinence ducontenu

•Respect de la terminologie du programme• Présence de contenus actualisés• Présence de thèmes transversaux et émergents : genre, paix, environnement…• Présence de synthèses concises

Précision desactivitésd’apprentissage

•Orientation des activités vers l’action, la construction des connaissances et le développement des compétences• Présence d’activités d’intégration• Présence de rubriques d’activités de transfert

Activitésd’évaluation

•Présence de moments d’évaluation d’orientation• Présence de moments d’évaluation formative• Présence de moments d’évaluation certificative• Présence de grilles de notationN.B. La démarche d’analyse est différente de la démarche d’évaluation. Il s’agit de cerner quelques

caractéristiques pédagogiques du manuel scolaire à travers les points de vue présentés dans la grille.