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A la Sainte Catherine Plantons un arbre ! L’année du Néflier Mespilus germanica

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Plantons un arbre!

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Comme l’a montré uneenquête réalisée en 2009,

les Wallons apprécient beaucoupla Semaine de l’Arbre, surtout quandelle met à l’honneur des petits arbres

à fleurs ou à fruits de chez nous !Pour répondre à ce voeu, l’année 2010

célèbre un arbuste très connu dutemps de nos arrière-grands-parents,

mais aujourd’hui oublié et presquedisparu : le néflier. Qui connaît encore

ses grandes fleurs d’un blancimmaculé, son bois très dur danslequel on taillait jadis de robustesbâtons, et ses nèfles qu’on faisait

ramollir sur de la paille en automne,avant de les manger l’hiver au coin

du feu ? Qui a déjà, en pleinmois de décembre, cueilli et goûté

une nèfle blettie par le gel ? C’est lemoment de redécouvrir ce trésor denos campagnes et de nos forêts et,peut-être, d’en planter un dans son

jardin où, retrouvant un peu de laplace qu’il occupait autrefois,

il prodiguera ses dons aux hommeset aux animaux sauvages.

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Devinette : 1du Gard, 2du Loiret, 3de Bretagne4de Wallonie (région de Sprimont), 5de Bretagne6de l’Orne, 7de Wallonie (région de Jumet).

« Qu’est-ce qui a cinq ailes et cinq os et qui ne vole pas dans le bois ? »1

« Cinq ailes, cinq os, quand c’est dans la boue, ça ne peut pas s’arracher »2

« Cinq petits frères dans une petite chemise !»3

« Cinq pierres, Cinq paupières, La peau rousse Et la queue derrière » 4

« Cinq petites cornes, cinq petits cœurs, et un autre sur son petit bedon »5

« Quel est le fruit qui est comme l’Eglise, qui a Saint-Pierre (cinq pierres) ? »6

« Je vais dans une ruelle. Je rencontre une vieille grand-mère ;Elle me donne ses oreilles à manger Et ses os à dépouiller. » 7

Cherchez bien. C’est…

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La nèfle est absolument incapable devoler dans le bois, ou de s’arracher àla boue par ses propres moyens. Ses« ailes » (ou ses « cornes ») sonttout ce qui reste du calice de la fleur :d’anciens sépales qui se retrouventà coiffer le sommet du fruit, nous ver-rons comment. Sans anticiper, di-sons que le principe est identique àcelui de la « mouche » de la pomme,en plus spectaculaire. Le néflier ap-partient d’ailleurs à la même familleque le pommier : jadis, en Suisse, lanèfle était gratifiée du joli surnom de« pommette frangée », plus gracieuxque le trivial « cul de chien » dont onl’affublait ailleurs ! > Photos1 & 2

Le fruit du néflier ne possède évi-demment pas d’os (ni d’ailleurs depierres, ni de cœurs), mais bien cinqpépins, assez durs, à l’abri dans les« petites chemises » (ou les « paupières ») constituées par uneenveloppe coriace. > 3

La nèfle revêt sa peau de « rou-quine » avec la maturité, à la fin del’été. Avant, elle est d’un vert-brun

La nèfle est le fruit du néflier, c’est élémentaire. Et pourtant,presque tous les contemporains sondés pour les besoins de l’édition 2010– naturalistes mis à part – avouent ne pas connaître le néflier, et mêmen’en avoir jamais entendu parler. Qu’est-ce qu’une nèfle ? Quel goût celaa-t-il ? Mystère. Le néflier a sombré dans l’oubli alors qu’il faisait partie, iln’y a pas si longtemps, des fruitiers connus de tous et considérés commeindispensables au verger. Ce retournement de situation est communparmi les arbres devenus « inutiles » avec l’avènement du mode de vie actuel. Raison de plus pour refaire connaissance, si possible en s’amusant.

terne ; après les premières gelées,elle commence à noircir. > 4 & 5

Le pétiole qui attache le fruit à sabranche lui fait une petite « queue »,trapue et duveteuse.

C’est un fruit comestible. Mais pour-quoi la devinette de Jumet nousparle-t-elle d’une grand-mère, etmême d’une vieille grand-mère ?Parce que la nèfle se mange blette,c’est-à-dire plus que mûre, ce qui neveut pas dire qu’il faille attendre le stade de lapourriture pour s’enrégaler ! > Ci-contre

Et comment dé-pouillera-t-on sesos ? Comme on lepourra, mais il ne faudra craindre ni les taches, ni la sur-prise : la nèfle a une saveur inha-bituelle, peu familière à nos palais« civilisés », un goût qui ne plaît pasà tout le monde, mais on ne sauraitfaire l’unanimité…

Voici donc l’explication des devinettes.

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« Pommette frangée » ou « cul de chien »,

au choix.

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Pourrie et toute noire

Rouquine !

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Les « ailes » avant… et après

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Pépins

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Pour éviter les malentendus,distinguons sans tarder notrenéflier (Mespilus germanica) deson cousin asiatique le néflierdu Japon (Eriobotrya japonica).Ce dernier est aussi appelé « bibassier » ; ses fruits jaunes orangés,dont la forme et l’allure rappellentcelles des abricots, se retrouvent par-fois dans le commerce, au contraire denos nèfles, généralement absentes desétalages.

Le néflier du Japon aurait été introduiten Europe au 18e siècle comme arbred’ornement. Son feuillage persiste toutl’hiver, alors que celui de Mespilus ger-manica tombe en automne. Les feuillesdu néflier du Japon sont aussi beaucoupplus grandes, le limbe en est plus co-riace et les nervures plus marquées :elles font un peu penser aux feuilles duchâtaigner. Seul point commun avec lecousin européen, le bibassier est velude partout !

Si notre néflier est très rustique, le bi-bassier, lui, supporte mal le froid. Or lesfruits se forment durant les mois d’hi-ver et la récolte a lieu au printemps :sa fructification sous nos latitudes estdonc exclue. On le cultive beaucoup

dans les pays du pourtour méditerra-néen, où il connaît un grand succès, auProche-Orient et jusqu’en Amérique,mais la fragilité des « bibasses » et leurfaible résistance au transport consti-tuent des freins à leur commercialisa-tion.

Les fruits du bibassier ne ressemblenten rien à ceux de Mespilus germanica : lachair de la nèfle du Japon est de tex-ture plus ferme ; elle est aussi, et deloin, plus aqueuse que celle de notrenèfle qui, blette, ne donne pas unegoutte de jus !

Les fruits jaunes du cousin japonais

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Le néflier9

chargées en tanin, les feuilles etl’écorce ont été utilisées pour le trai-tement des cuirs.

Le port général des néfliers est souventtortueux et leur écorce gris-brun estécailleuse.

Les feuilles sont disposées en alter-nance sur les rameaux. Elles sontmolles, de forme elliptique, et pointuesà leur bout. Certaines peuvent être lé-gèrement dentées. Leur face inférieureest très duveteuse, comme d’ailleursles jeunes rameaux, le pédoncule desfruits et les nèfles elles-mêmes.

Mespilus germanica appartient,comme le pommier, le poirier,le cotonéaster ou les aubé-pines, à la famille des Malacées.Cette famille botanique compte envi-ron deux cents espèces, réparties prin-cipalement dans l’hémisphère nord eten zone tempérée.

Les néfliers sont plutôt des arbustes(sinon des arbrisseaux) que des arbres.La majorité d’entre eux fait 2 à 4 mè-tres de haut, mais un néflier de bonnetenue peut monter jusqu’à 6 mètres.

La longévité des néfliers est d’environ150 ans ; leur croissance très lentedonne au bois des qualités particulièresdont il sera question plus loin. Très

Mespilus germanica L., le néflier commun

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on aperçoit une petite dépression,dans laquelle se cachent les restesbrunis et tordus du style, des stig-mates et des étamines.

La pomme, dont la « mouche » mi-nuscule est mieux connue, connaît undéveloppement analogue.

Dans l’Antiquité les Grecs appelaientces restes « le nombril » du fruit. La

nèfle était donc un fruit à« nombril large » : les vestigesdu calice sont en effet impo-sants en regard de la taille dela nèfle!

La nèfle est presque sphérique :l’extrémité portant les restesfloraux est aplatie. Sa teinte vadu vert au noir, en passant par

le brun cuivré, suivant la saison. Chezl’arbuste sauvage, son diamètre est de2 ou 3 cm, mais certaines variétés deculture produisent des nèfles atteignantle calibre respectable de 6 cm. Les nè-fles contiennent 5 pépins qu’on appelleparfois, improprement, des noyaux.

Les fleurs, solitaires à l’extrémité despousses, sont assez grandes (3 ou 4cm),avec cinq pétales blancs. Elles s’autofé-condent, ce qui explique qu’un néflierisolé fructifie sans problème. Sous lacorolle, les sépales du calice : ce sontces sépales qu’on retrouvera intacts ausommet de la nèfle.

Comme le montre le schéma ci-contre, l’ovaire, qui contient lesovules, est complè-tement enfoncé dansle réceptacle de lafleur, auquel il estsoudé (en langage despécialiste, l’ovaireest dit « infère »).Lorsque les ovulessont fécondés, via lestyle et les stigmatesqui reçoivent le pollen, le réceptacleet l’ovaire grossissent et deviennentun fruit charnu. Les pièces florales res-tent au sommet du fruit : désormaisinutiles, ayant rempli leur office, ellesse dessèchent. Si on jette un coupd’œil entre les sépales coiffant la nèfle,

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Réceptacle

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Quand la fleur est en bouton, on voit nettement les sépales.

La fleur fanée et les pétales tombés, l’ovairecommence à grossir.

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Le néflier sauvage est épineux, alorsque les cultivars vendus chez les pépi-niéristes sont souvent inermes : leshommes ont en effet sélectionné et re-produit des sujets sans épines, pluscommodes à dépouiller de leurs fruitsau moment de la récolte.

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Le fruit grossit encore, les sépales sont toujours là !

Fleurs de Mespilus germanica

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Pas de fruits pour les négligents…

Il était de la plus haute importance,croyait-on autrefois, de bénir les né-fliers avant le 1er mai, faute de quoi lediable venait nuitamment mutiler lessommités des branches, détruisant lesprécieux bourgeons floraux. L’explica-tion de ce phénomène incompréhensi-ble pour nos aïeux est d’ordresanitaire : dans certaines situationsd’humidité et de fraîcheur, on peutcraindre l’arrivée d’un des rares enne-mis du néflier : la moniliose (Sclerotiniamespili). Il s’agit d’un champignon quidessèche les bourgeons floraux ou –s’il survient plus tard dans la saison –les fruits, qui sont alors littéralementmomifiés sur leur rameau. Outre laprévention à la bouillie bordelaise, laprincipale parade est de couper toutorgane atteint et de le brûler. Sinon lechampignon s’incruste et passe tran-quillement l’hiver sur l’arbre ou au sol,dans les feuilles mortes, en attendantdes jours meilleurs…

Je ne mange pas du pourri !

Dans la droite ligne de notre aversionpour tout ce qui est ramolli, gluant,bruni, tacheté, pourri, moisi, mordu,becqueté, piqué ou véreux, nous n’ai-mons guère l’idée d’attendre qu’unfruit soit blet pour le manger.

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Le blettissement n’a pourtant rien àvoir avec la putréfaction : cette der-nière est due à l’action délétère de bac-téries et de champignons quiproduisent des toxines et rendent lefruit atteint de pourriture impropre àla consommation. Le blettissement, enrevanche, est un processus normal dematuration ou de post-maturation phy-siologique, souvent induit par une pé-riode de froid, voire de gel. Le fruitsubit une fermentation interne qui enmodifie la composition chimique, no-tamment par hydrolyse de l’amidon, cequi renforce son goût sucré.

Le kaki, la prunelle, le coing ou la nèflesont les exemples les plus connus defruits consommables crus après blet-tissement, sans que cela soit toujoursobligatoire. Dans le cas de la nèfle, c’estun impératif : la nèfle qui n’est « que »mûre est dure, le tanin qu’elle contientla rend très astringente. Une fois blette,sa chair est ramollie jusqu’à la pâte, elleperd son âpreté et devient sucrée, aveccette petite pointe acidulée – vineuse,diront certains – appréciée desconnaisseurs.

Nèfles blettes

http://lesjardinsdepomone.skynetblogs.be/

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En Suisse, c’est dans des trous garnisde feuilles mortes que les petits ber-gers préféraient enterrer leurs nèfles:on peut supposer que le contenu deces caches profitait le plus souvent auxécureuils.

Il eût été préférable, et nos ancêtres nel’ignoraient pas, d’attendre les pre-mières gelées pour cueillir les nèflesbletties directement sur l’arbre : lachair est plus moelleuse. Mais c’est unluxe qu’ils ne pouvaient se permettre,car rude était la concurrence des oi-seaux et des rongeurs, mis au régimeforcé par l’arrivée de l’hiver et attiréspar les composés aromatiques forméslors du blettissement. N’appelait-onpas la nèfle « pomme de merle » ?

Prudence est mère de sûreté

« A la Saint-Micheu (Saint-Michel, le 29 septembre)

Nèfles sont à mettre en lieuMais à la Toussaint (1er novembre)

Bonnes à mettre en mains. »Dicton de la Manche

Autrefois récoltées vers la fin septem-bre, les nèfles étaient étalées durantplusieurs semaines à la cave ou au gre-nier, sur un lit de paille. L’opérationavait pour but de les amollir avant deles consommer.

Cette pratique très courante était pas-sée en proverbe. « Avec le temps et lapaille, les nèfles mûrissent », disait-onaux impatients.

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Comme tout ce qui contient du taninen quantité, la nèfle est astringente,c’est-à-dire qu’elle resserre les tissusorganiques, surtout si on la consommeavant le blettissement : son action estalors si puissante qu’elle assèche lesmuqueuses.

Depuis l’Antiquité grecque, elle estdonc réputée, non à tort, pour sa ca-pacité à tarir les « flux » intestinaux :diarrhées, dysenteries, et autres« cours du ventre », avec ou sans « ar-deurs d’entrailles ». Cependant elle neprovoque pas, en retour, la moindreconstipation ; elle se contente de régu-ler la fonction intestinale, ni trop nitrop peu.

En fin de compte, comme il arrive sou-vent, presque tous les types de« fuites » désordonnées furent concer-nés par ce remède-miracle : vomisse-ments, ménorragies, et même risquesde fausse couche entraînaient la curede nèfles. A tel point que pour certainsauteurs, la nèfle n’était pas un aliment,c’était un médicament !

Depuis le Moyen Âge, la poudre defeuilles ou de racines de néflier étaitconseillée contre la fièvre ou pour pur-ger le sang. La décoction de feuillessoulageait aussi les maux de gorge, lesaphtes ou les abcès buccaux. Lesnoyaux broyés et infusés dans du vinblanc expulsaient, disait-on, la pierre

Alors, tant pis pour la gastronomie :premier arrivé, premier servi ! Un dic-ton d’Armagnac conseillait la pru-dence :

« Dès la Sainte-Foy (7 octobre)Prends la nèfle quand tu la vois. »

Remèdes anti-flux

La culture populaire avait son proprelangage ; elle rebaptisait souvent leschoses de la nature sur la base de ver-tus médicinales ou de propriétés di-verses, dont la science se transmettaitde génération en génération.Ainsi, dansun coin reculé de la campagne fran-çaise, les paysans appelaient la nèfle le« bouche-cul ». Un savant auteur du19e siècle le rapporte avec mépris, cho-qué par la « grossièreté » de l’expres-sion : ce surnom est sans douteinélégant, mais il est justifié, au moinsen partie.

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des reins. Ce dernier remède fut atta-qué avec virulence par quelques espritscritiques, qui dénonçaient ce recours àla « médecine des signatures », un artde soigner qui table sur des corres-pondances visuelles et symboliques : lapierre (le dur « noyau ») chasserait lapierre (des reins) ? Ridicule. En fait,hormis la régulation intestinale, réelleet précieuse, et l’effet apaisant de la dé-coction de feuilles en gargarismes,toutes les autres propriétés attribuéesau néflier et à son fruit peuvent êtreconsidérées peu ou prou comme deserreurs ou des fantaisies.

Ceci dit, la nèfle est bonne pour lasanté. Sainte Hildegarde la recomman-dait aux bien-portants : elle avait centfois raison. Outre le tanin, la nèfle estriche en vitamines B et C ; elle ren-ferme des acides organiques (malique,citrique, tartrique), du sucre et de lapectine. Dans une alimentation indus-trielle que les fibres ont tendance à dé-serter, elle peut être consommée avecgrand profit.

Demi-balle grecque

Le mot nèfle vient du grec ancien mes-pilon, que les linguistes proposent dedécomposer en mesos (moitié) et pilos(balle) : c’est l’explication la plus cou-ramment admise. Du grec a dérivé lelatin mespilum, puis le bas latin mespilus.Mespilus a donné en anglais medlar, enallemand Mispel, en italien nespola, enespagnol nispola… et en ancien françaismesple, mesle, mespe, melle, nesple, nèfe,ou encore nèpe, suivant les époques oules régions.

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d’un végétal parmi beaucoup d’autres,pourvoyeurs de nourritures, de re-mèdes, de matières premières etd’agréments divers. Dans l’esprit desgens de l’époque, il contribuait à l’équi-libre d’un jardin où l’on trouvait toutce qu’il fallait pour vivre, autant quepossible en ces temps difficiles, à l’abridu besoin.

Encore vendue sur les marchés au 19e

siècle, la nèfle tomba dans l’oubli au furet à mesure que s’élevait le niveau devie de la population. Progressivement,

Un document du 8e siècle traditionnel-lement attribué à Charlemagne, le Ca-pitulaire De Villis, met le néflier aunombre des arbres à planter obligatoi-rement dans les jardins du domaine im-périal.

Dès le Moyen Âge, « l’arbre à melles »était fréquent dans les vergers, presquepartout en Europe occidentale. Il existemême des témoignages d’une culturesystématique, dans les abbayes an-glaises, notamment. Son statut n’étaitpas celui d’une vedette, mais plutôt

A la bonne melle !

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glacées au sucre ». Et ils ajoutent : « Onretire une eau distillée des nèfles, quiest une préparation inutile et ridicule ». Jetée dans l’ombre avec l’arrivée desLumières, la nèfle n’a guère, depuis, étéréhabilitée. Cette ancienne pitance depaysans est-elle décidément à mettreau rancart ?

Les curieux qui voudraient retrouverdes sensations gustatives typiques duMoyen Âge et de la Renaissance peu-vent les cuisiner au miel, ou au vin cuit,avec les épices ad hoc ; ou bien, commejadis en Allemagne, les frire au beurre.Egalement assez ancien, semble-t-il, ledessert de nèfles saupoudrées de sucreet arrosées d’eau de vie.

Nature, en pâte, en gelée, en alcool, enconfiture (recette page 24), en tarte, ensirop, pures ou mélangées avec despommes ou des baies… Les recettesne manquent pas. On peut en obtenirun vin, par fermentation des fruits écra-sés avec de l’eau, mais si le breuvage estlaissé à l’air libre, il se transformera envinaigre. Quant aux noyaux, ils ferontune surprenante liqueur.

Le plus court chemin vers la connais-sance est encore de tester toutes cesmixtures soi-même, une fois surmon-tée notre répugnance pour le blettis-sement, et après avoir levé les freinsqui nous arriment si solidement à noshabitudes.

même les couches les plus défavoriséespouvaient se permettre de négliger unealimentation sauvage de petit calibre,parfois chiche, toujours hasardeuse etd’un goût peu fédérateur, alors qued’autres fruits de culture, plus gros, plussucrés, plus abondants, plus pratiques àmanger, plus rentables, plus… bref, plusintéressants à tous points de vue, en-vahissaient les étals.

La nèfle n’a jamais joui d’une réputa-tion très flatteuse : après tout, l’ex-pression « ne prisier (valoir) plus d’unemelle » était en usage au Moyen Âge.Cependant, si la littérature « agrono-mique » de la Renaissance et du débutde l’Epoque moderne nous parle en-core de la nèfle avec un certain respect,au 18e siècle, le déclin définitif est enmarche. On le devine à lire les appré-ciations négatives qui se multiplientdans les ouvrages traitant de botanique,comme si les écrivains s’étaient donnéle mot. Ce sont évidemment les éche-lons supérieurs de la société, les lettréset les gens de la noblesse, qui s’y ex-priment. Au mieux, la nèfle est un« fruit de fantaisie » appréciée par uneminorité d’originaux ; au pire, c’est« un fruit de qualité très médiocre »,ou « un des fruits les moins estimés »ou encore un aliment « qui manqued’agrément ». Dans leur célèbre ency-clopédie, Diderot et D’Alembert no-tent qu’on ne sert les nèfles « sur lesbonnes tables qu’après qu’elles ont été

Autant dire une tâche herculéenne, quidemanderait une grande patience, alliéeà une solide motivation.

Quant aux « noyaux » du néflier duJapon, ils contiennent très certaine-ment de l’amygdaline, mais comme ilssont très durs, la remarque faite ausujet du néflier commun s’appliqueaussi à son cousin japonais. Dans lesmédecines traditionnelles orientales,les feuilles du néflier du Japon étaientprescrites en infusion : l’absorption detrop grandes quantités de cette “ti-sane“ pourrait entraîner une intoxica-tion cyanhydrique.

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�Poison ?!!Poison ?!!

L’information circule sur la Toile : lespépins de nèfles contiennent de l’acidecyanhydrique, il faut donc éviter de lesconsommer. Alors que l’Internet véhi-cule d’un même tenant un chapelet derecettes impliquant les pépins, qu’enest-il réellement du danger de s’em-poisonner par un festin de « pom-mettes frangées » ?

Chez les Malacées, les graines des fruitscontiennent presque toujours del’amygdaline. Lorsque l’amygdaline estavalée, elle est métabolisée et il y a eneffet libération d’acide cyanhydrique(HCN).

Les graines de nèfles sont enfermées àl’intérieur des pépins; étant donné ladureté de ceux-ci, le danger est nul encas d’ingestion : ils resteront intacts du-rant le transit intestinal et seront éli-minés par les selles. Pour risquerl’intoxication, il faudrait passer sontemps à casser les pépins et absorberun nombre astronomique de graines.

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Néflier du Japon (Eriobotrya japonica)

Néflier commun (Mespilus germanica)

A manger pour les cigales

Un vieux proverbe dit : « de la cerise àla nèfle, le fainéant est toujours à sonaise ». L’été, la nature pourvoit aux be-soins et il suffit de cueillir, si on n’estpas, malgré tout, trop paresseux pourfournir cet effort. Après… les difficul-tés commencent. Quand la bise estvenue, et que plus rien de comestiblen’est en vue, il faut chercher. La pénu-rie atteint les « cigales » de plein fouet,d’autant que les « fourmis », qui viventsur des réserves péniblement amasséeset plus ou moins abondantes, ne sontpas toujours disposées à donner. L’hi-ver, c’est chacun pour soi. Cette dureréalité, un autre adage venu du tempsdes disettes chroniques l’exprime sansdétour : « de la cerise à la nèfle, mangequi pourra ; mais de la nèfle au-delà,mange qui aura »…

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Pourquoi le néflier ?

La nèfle n’a plus la cote, c’est un fait.Elle n’est pas la seule : cornouilles,pommes sauvages, prunelles… et toutela kyrielle des vieux fruitiers, sauvagesou non, ont subi le même sort. Est-ce sigrave ? Pourquoi, au fond, s’acharner àlutter contre le cours des choses,s’obstiner à promouvoir les variétés del’arrière-grand-papa qui ont fait leurtemps ? Pourquoi tenter de remettreau goût du jour des denrées devenuesinadaptées à notre économie, à notremode de vie et à notre gastronomiequotidienne ? Ne serait-ce pas vainenostalgie, ou rêves d’idéalistes ?

Certes, nous ne mourrons pas d’êtreprivés de nèfles : le problème est qu’unnombre important d’espèces ancienneset indigènes a été sacrifié, et il se pour-rait bien que nous ayons à souffrir decette perte, d’une manière ou d’uneautre.

Au catalogue (non exhaustif) des ser-vices rendus par nos petits fruitierssauvages, on mettra la fourniture denourriture et d’abri à nos insectes, oi-seaux et mammifères. L’appauvrisse-ment du « parc » d’arbustes indigèneset sa réduction à quelques variétés àpeine poseraient un problème grave :le manque de diversité dans les typesde gîtes et de couverts : les animauxn’ayant pas tous les mêmes besoins,

seuls survivraient ceux qui trouve-raient leur compte dans cette natureau rabais. Les autres peineraient ou dis-paraîtraient.

Les arbres et arbustes indigènes consti-tuent un bon réservoir génétique grâceauquel on obtient, par sélection ou pargreffe, des variétés aux caractéristiquesintéressantes : goût typé et agréable,meilleure résistance aux maladies ou ànotre climat, etc.

Enfin, les fruits sauvages sont riches enoligo-éléments et en vitamines. Les dé-guster est une école du goût, qui en-tretient la souplesse de nos papilles etaussi notre faculté d’émerveillement.

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Cornouille

Prunelles

Quelques vieilles variétés : pommes et poires de chez nous

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Belle-Fleur

Large mouche

Grenadier

Reinette grise

du Canada

Soldat Laboureur

St-Remy

Williams

Légipont

Beurré Durondeau

Pomme d’api

Transparente

Reinette

étoiléeRadoux

Belle-fleur

simple

Reinette

de France

Marie-Joseph

d’Othée

(mûre en mars)

Court-Pendu

Belle-Fleur

double

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Confiture de nèfles aux épices orientales

Dès les premières gelées, cueillez les nè-fles. Enlevez la partie opposée au pédon-cule, celle qui porte le calice. Vous pouvezéventuellement couper les nèfles en deux.Plongez-les dans une marmite, couvrezd’eau et laissez cuire jusqu’à ce que lesfruits soient tendres.

Mettez les fruits ramollis dans un passe-vite avec une grosse grille, pour recueillirla pulpe. Repassez la pulpe au passe-vite,cette fois avec la petite grille. Si la puréesemble trop épaisse, ajoutez un peu d’eau.

Faites cuire la pâte avec le sucre (½ kilode sucre par kilo de fruit) et de l’eau (½litre d’eau par kilo de fruit). Ajoutez le mé-lange des 4 épices à volonté: coriandre,cannelle, gingembre et girofle. Il ne fautpas forcer sur le clou de girofle, mais c’estdélicieux quand on goûte le gingembre !Le temps de cuisson dépend du gélifiantutilisé. Remplissez les pots préalablementébouillantés, fermez, puis retournez lespots. Etiquetez le lendemain.

Myriam De Bœuf

Confiture de nèfles

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Sous mon néflier

« Nous avons l’immense chance d’habiter en lisière de forêt où poussent quelques

néfliers. Nous avons donc appris à apprécier d’abord sa délicate floraison et ensuite ses

fruits : leur forme originale et aussi leur saveur tout à fait particulière qui vous fait faire

la grimace... Mais en gelée ou en confiture, c’est un régal ! La recette que nous

apprécions le plus est la confiture aux épices orientales. Nous l’avons fait connaître

à des amis qui souhaitent planter un arbuste dans leur jardin. Il n’est pas très exigeant,

mais demande un certain ensoleillement. A l’ombre, il ne fleurit pas. Il aime aussi la

proximité d’autres arbustes sauvages comme le cornouiller. Cette gelée est également

délicieuse et peut accompagner le gibier tout comme les airelles. »

Myriam et Léo De Bœuf, Durbuy

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Il m’en faut un !

Un néflier au jardin ? Pourquoi pas ?Voilà un arbuste « rustique », plutôtcostaud, sans problèmes particuliers etqui se plaît sur à peu près tous lestypes de sols. Il ne réclamera pas beau-coup de place, ni de soins.

Il faut lui épargner les situations ex-trêmes : terrains trop lourds (argiles),trop humides ou trop secs, trop pau-vres.... Un endroit ensoleillé luiconviendra bien, même s’il supporte unombrage modéré. Il résiste aufroid, craint davantage le vent ; sa flo-raison tardive échappe en général auxgelées printanières.

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C’est un excellent candidat pour lahaie. Ses rameaux tortueux – et sesépines, quand il en possède – valentune clôture, ce que nos aïeux savaientd’ailleurs fort bien. Les fleurs et lesfruits offrent une nourriture supplé-mentaire à la faune locale : les arômesde blettissement attirent les petitsamateurs ailés ou à quatre pattes, quiparticipent par leur consommation à ladissémination des graines.

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Pour avoir un néflier, un pépin peutfaire l’affaire, mais l’expérience montreque les fruits issus de semis sont de ca-libre assez modeste. Le plus souvent,on prélève des rejets, ou on le greffesur aubépine, poirier, pommier ou co-gnassier, ce qui permet d’obtenir desfruits plus gros ou plus savoureux.

N’oublions pas non plus les nombreuxcultivars : il existe des variétés particu-lièrement productives, « sans osse-lets », ou encore à fruits énormes...

Sachez qu’un néflier adulte peut porterjusqu’à 60 et même 80 kg de nèfles paran !

Restera à savoir qu’en faire, mais c’estune autre question…

L’indigénat de « notre » néflier est dou-teux : cet arbuste ne poussait sansdoute pas spontanément dans nos ré-gions. Il y aurait donc été introduit,peut-être par les Romains. Quoi qu’ilen soit, il se trouve très bien ici et sereproduit naturellement, du moinsjusqu’à 800 m d’altitude.

L’aire de répartition originelle de Mes-pilus germanica est traditionnellementsituée dans les régions balkaniques etle sud ouest asiatique, où il croît tou-jours en abondance.

Beaucoup de spécialistes tiennent lenéflier ouest-européen pour un reli-quat d’anciennes cultures. Et c’est vraiqu’aujourd’hui il se rencontre le plussouvent dans les jardins, sur les che-mins de village, les fourrés et lisières debois, ou encore les haies bocagères. Onl’observe pourtant dans les forêts dontle sol est légèrement acide, en sous-étage, à l’ombre des grands arbres quilui consentent un minimum de lumière.

Aire de répartition de M. germanica en WallonieSources et traitement des données : SPW-DGARNE-DEMNA et collaborateurs.

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Néflier au printemps, dans une chênaie-charmaie (Sart-Bernard)

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« C’est un dur néflier… »

La discrétion du néflier ne l’a pas em-pêché d’acquérir une image de dur àcuire, un brin agressive. Qu’on en juge.

« Essuyer le dos avec une serviette denéflier », est une vieille expressionbéarnaise signifiant battre, rosserquelqu’un.

Dans le Combat des Arbres, le célèbrepoème médiéval gallois, les néflierssont des arbustes vigoureux, censésvenir à bout de n’importe quel ennemi.

Le Roman de Renart (12e siècle) met enscène le loup Ysengrin prêt à combat-tre : il s’est muni d’un bon bâton de né-flier.

Au 15e siècle, les « massettes » – en né-flier – étaient des armes d’attaque depetites dimensions, gonflées à leurbout, avec lesquelles on assénait à l’ad-versaire quelques coups bien sentis surles épaules ou les bras.

Dans son Essai sur les Mœurs et l’Espritdes Nations, Voltaire rapporte que sousles Ducs de Bourgogne, les bourgeoisde Flandre arboraient la massue de né-flier lors des duels, ce qui était un droitréservé.

On pourrait multiplier les exemples.Conséquence de sa croissance trèslente, le néflier est effectivement unbois dense, lourd, homogène et, donc,très robuste ; or sa solidité n’exclut nila souplesse (il ne casse pas facilement),ni la finesse du grain, car il acquiert unbeau poli après travail. Du fait de sesdimensions restreintes et de son porttortueux, on n’en fera pas des poutresou de gros meubles ; en-dehors des bâ-tons, des cannes et des emplois citésplus haut, il était réservé à des usagesmodestes comme les manches de parapluie ou d’outils divers.

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La grande classe du néflier

Au Pays Basque, c’est en néflier quesont fabriqués les célèbres couteaux(Mizpiras) et bâtons de marche et dedéfense (Makhilas).

Les plus beaux rejets de néfliers sontrepérés en forêt au printemps et artisti-quement scarifiés (incisés) à l’aided’outils pointus1. On revient pour lescouper au début de l’hiver.

De retour à l’atelier, on les passe au four, pour favoriser l’écorçage2.Lorsque le bois a transpiré3, il est sortibrûlant du four et écorcé le plus vitepossible4 : une opération délicate quiréclame beaucoup de savoir-faire. Lebois subit ensuite des bains de traite-ment contre les parasites. Puis, il estmis à sécher pendant plusieurs années.

Enfin vient le temps des finitions : colo-ration du bois et sertissage des piècesen métal ou en cuir5.

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Un grand merci à Rachel Exposito, qui nous a fourni les photos de la fabrication des couteaux basques !

http://www.couteaux-basques.com

Langue de nèfle et menus propos

Une nèfle ou rien du tout, c’estpresque du pareil au même. Une fouled’expressions, tombées en désuétudeen même temps que le fruit, parse-maient jadis la langue française et lespatois régionaux.

Ainsi, « travailler pour des nèfles »,c’était certainement gaspiller sontemps et son énergie. Si un bien avaitcoûté cher, on ne l’avait pas eu « pourdes nèfles ». De ceci ou cela, parcontre, « on n’en donnerait pas unenèfle » : autre façon de dire que l’on nemiserait pas gros dessus.

Dans certaines régions, un « vide-nè-fles » était un imbécile, allez savoirpourquoi.

Le bien connu « des nèfles ! », qui signele refus face à une demande jugée in-congrue ou importune est encore citéaujourd’hui. On le rapprochera de « onvous donnera des nèfles » (on vous en-verra au diable), ou encore, plus direct :« va-t-en enfiler des nèfles ! », va tepromener et fiche-moi la paix !

Le qualificatif « de nèfles » ajouté der-rière un mot, et voilà la chose nomméeréduite en pacotille : un discours de nè-fles, un écrivain de nèfles, une ville denèfles… Radical.

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Une nèfle, ce n’est pas, paraît-il, très in-telligent : alors surtout, « ne nous pre-nez pas pour des nèfles » et allezraconter vos sornettes ailleurs.

L’agressivité latente du néflier transpireà nouveau dans cette expression d’ori-gine wallonne : « ne pas garder les nè-fles blettes à quelqu’un », c’est-à-direlui passer un savon.

Tel irritant freluquet faisait-il les quatrecents coups ? Un proverbe limousin in-dulgent et optimiste disait, avec lamoue de circonstance : « il fera commeles nèfles », ce qui signifiait que le jeunehomme s’améliorerait certainementavec l’âge.

A tout seigneur, tout honneur, voici undernier « spot » wallon qui, commed’habitude, ne fait pas dans la dentelle,et appelle un chat un chat : « C’est au stron (l’excrément) que l’onvoit qui a mangé les nèfles ». Nous laisserions donc toujours unetrace très… personnalisée de nos méfaits !

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Réalisation de la brochure :

Association sans but lucratif

3 rue Fusch B-4000 Liège� 04 250 75 [email protected]

Texte : Murielle DegraenMise en page : Anne BatteuxPhotos : Anne Batteux, Christiane Close,Philippe Destinay, Philippe Dziewa,Michel Fautsch et Benjamin Stassen.Couverture : Image et Communicationwww.image-c.be (Graphisme),

Nous remercions pour leur aide précieuse : Yvan, Barbier, Anne Bortels & José Veys, Myriam etLéo De Bœuf, Paula & Henri Defresne, Jean-Gabriel de Potter, Philippe Destinay, Rachel Exposito,Jean-Louis Gathoye, Dr Elisabeth Goossens, Sophie Hacia, Michel Hofinger, Prof. Jacques Lambinon.

Education-Environnement est soutenupar le Ministère de la Région wallonnepour l’Emploi (octroi d’un projet APEn°NM-02418-00).

Imprimé sur papier recyclé © A

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La Semaine de l’Arbreest organisée

à la Sainte-Catherinepar le

Service Public de WallonieDirection générale

Agriculture,Ressources naturelles

et Environnement

Avenue Prince de Liège, 15 - 5100 JAMBES081 33 50 50 - [email protected]

Numéro vert du SPW : 0800 11 901Chaque jour ouvrable de 8 à 16 heures

Editeur responsable :Claude Delbeuck,

Service Public de WallonieDirection générale Agriculture,

Ressources naturelles et EnvironnementAvenue Prince de Liège, 15 - 5100 Jambes

Dépôt légal : L'année du néflier : D/2010/11802/56