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VIGNERON AUTOMNE 2013 56 VIGNERON HIVER 2013-2014 57 CERTAINS DISENT QU’IL EST AUSTÈRE. D’AUTRES LOUENT SA DISCRÉTION. IL EST SURTOUT COMPLEXE, À L ’IMAGE DE SES VINS. AVEC 6 HECTARES DE VIGNES AU CŒUR DU VILLAGE DE GEVREY, RARES SONT LES ÉLUS À POUVOIR DÉGUSTER LES VINS DE CLAUDE DUGAT, EN PARTICULIER SON GRIOTTE-CHAMBERTIN À FAIRE PLEURER LES AMATEURS. IL NOUS A OUVERT LES PORTES DE SON DOMAINE. Le roc de Gevrey-Chambertin claude dugat par léa delpont photos jon wyand CET ARTICLE EST PARU DANS LE N°15 - HIVER 2013/2014 V IGNERON

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VIGNERON AUTOMNE 201356 VIGNERON HIVER 2013-201457

CERTAINS DISENT QU’IL EST AUSTÈRE.D’AUTRES LOUENT SA DISCRÉTION. IL EST SURTOUT COMPLEXE, À L’IMAGE

DE SES VINS. AVEC 6 HECTARES DE VIGNES AU CŒUR DU VILLAGE DEGEVREY, RARES SONT LES ÉLUS À POUVOIR DÉGUSTER LES VINS

DE CLAUDE DUGAT, EN PARTICULIERSON GRIOTTE-CHAMBERTIN À FAIRE

PLEURER LES AMATEURS. IL NOUS A OUVERT LES PORTES

DE SON DOMAINE.

Le roc de Gevrey-Chambertinclaudedugat

par léa delpontphotos jon wyand

CET ARTICLE EST PARU DANS LE N°15 - HIVER 2013/2014

VIGNERON

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rais pas habiter sur le terroir d’une autre appellation. Si je devais déména-ger, je m’installerais sur la haute-côte, dans un village non viticole”,�affirmeBertrand,�le�cadet�(31 ans)�derrière�Laetitia�(34 ans)�et�devantJeanne�(27 ans).�Un�Dugat�peut�en�cacher�un�autre.�Dans�la�cave,�ils�me�scrutent

tous�les�trois,�Maurice,�86 ans,�fin�et�droit�comme�un�piquet,�bla-gueur�et�primesautier ;�Claude,�57 ans,�une�gueule�à�la�Bourvil,�ave-nante�et�nostalgique,�un�sourire�qui�s’étire�jusque�dans�les�yeux ;�etBertrand,�visage�enfantin,�deux�billes�bleues�rutilantes�et�des�lèvresboudeuses.�Du�trio,�seul�l’aîné�arbore�encore�une�chevelure,�blancheet�soyeuse.�Et�une�moustache�digne.�Endimanchés�pour�ma�visite,ils�sont�inquiets�de�mes�questions,�curieux�de�mes�réactions.�Unquatrième�homme,�saint�Vincent,�veille�depuis�son�petit�oratoiresur�le�paradis�(où�mène,�comme�disait�si�bien�le�docteur�Ozanon,l’escalier�de�la�cave).�J’éprouve�quelque�peu�le�sentiment�d’avoir�voléles�clefs�en�découvrant�Charmes,�Griotte�et�Chapelle,�les�troisgrands�crus�du�domaine�(l’appellation�en�compte�neuf)�que�tantd’amateurs�convoitent�vainement.�La�production�de�Claude�Dugatest�verrouillée�par�une�poignée�d’allocataires�jaloux�de�leur�privilège.Et�s’il�reçoit�avec�sollicitude�des�aspirants�transis,�ils�sont�prévenusqu’ils�repartiront�les�mains�vides.�Songez�donc :�le�loup�blanc�de�Ge-vrey�produit�à�peine�deux�pièces�de�Griotte�et�une�pièce�un�quart�deChapelle.�Six�rangs�de�vigne…�en�fermage,�qu’il�faut�encore�parta-ger�en�deux !�Charmes�irradie�le�palais�avec�une�certaine�emphase,une�convivialité�bonhomme.�Chapelle�avec�austérité,�autorité :�il�enimpose�par�son�ossature.�Griotte�avec�la�finesse�exquise�d’une�filletimide�mais�entêtée.�Avant�de�remonter,�Bertrand�prélève�dans�lacave�deux�bouteilles�pour�le�déjeuner.�il�choisit�un�premier�cruLavaux�Saint-Jacques�2003�et�un�grand�cru�Charmes�2004.�Dehors,�le�soleil�brille.�Claude�vante�la�vue�sur�le�mont�Blanc�de-

puis�le�perron.�Mais�le�sommet�reste�invisible�et�c’est�tant�mieux�carce�totem�dressé�dans�le�ciel�est�annonciateur�de�pluie.�En�cette�finseptembre,�on�n’a�jamais�connu�de�vendanges�aussi�tardives�depuis1939,�“où il avait neigé 17 centimètres pendant le repas”,�se�souvient

VIGNERON HIVER 2013-201458 VIGNERON HIVER 2013-201459

Vigneron ?� Le� Bourguignon� Claude� Dugatn’emploie�jamais�ce�terme,�trop�“bourgeois”�àson�goût.�Viticulteur�il�est�né,�viticulteur�il�res-tera,�sans�fax�ni�carte�de�visite.�Cette�figure�my-thique�et�bienveillante�de�Gevrey-Chamber-

tin,�dont�les�apparitions�sont�aussi�rares�que�les�bouteilles,�concèdedu�fond�de�sa�cave�qu’ “il faut bien décrocher le téléphone de temps entemps et quitter les bottes pour faire bonne figure dans une foire ou un sa-lon”,�depuis�qu’il�s’est�décidé,�au�tournant�des�années�1990,�à�se�pas-ser�du�négoce.�Heureusement�pour� lui,� ses�vins�sont�vendusd’avance,�lui�épargnant�le�supplice�d’avoir�à�apprendre�l’anglais,ainsi�qu’à�ses�enfants,�qui�reprennent�doucement�le�domaine�dansle�même�esprit…�de�clocher.�La�famille�est�enracinée�à�Gevrey�aussi�loin�que�remontent�les�ra-

mifications�de�l’arbre�généalogique.�Pas�un�pied�de�leurs�3 hectaresde�vignes�–�et�autant�en�location�–�n’empiète�sur�une�communevoisine.�Trois�générations�vivent�autour�de�l’église.�Claude�habite�le“cellier�aux�dîmes”�du�xiiie siècle,�épicentre�du�domaine,�acheté�en1956 par�son�père�Maurice�“pour pas grand-chose : c’étaient les annéesFormica, l’ancien n’avait pas la cote”.�Les�évêques�de�Langres�ystockaient�l’impôt�en�nature�des�Gibriaçois :�du�blé�à�l’étage�et�duvin�au�rez-de-chaussée,�transporté�en�calèche�au�printemps�dansles�caves�de�l’abbaye.�Maurice�a�fait�creuser�la�sienne�en�1976�maisles�habitudes�perdurent :�comme�au�temps�des�moines,�les�fûtspassent�l’hiver�dans�le�cellier,�aux�bons�soins�des�mânes�des�an-ciens.�Une�dizaine�d’imposants�piliers�de�pierre�blanche�et�de�hau-teurs�variables�soutiennent�les�poutres�du�plafond :�on�raconte�queces�colonnes�proviendraient�d’une�villa�gallo-romaine.�Le�patriarche,�toujours�bon�pied,�bon�œil,�a�aussi�fait�poser�dans

les�étroites�fenêtres�de�la�grange�un�vitrail�pour�chacun�de�ses�troispetits-enfants.�ils�vivent�dans�le�périmètre�communal.�“Je ne pour-

LA FAMILLE EST ENRACINÉE À GEVREY: 6 HECTARES DE VIGNES ET 3 GÉNÉRATIONS GRAVITENT AUTOUR DE L’ÉGLISE.

LAETITIA ET JEANNE, TOUT

COMME LEUR FRÈRE

BERTRAND, VEULENT

ASSUMER LA CONTINUITÉ

DE LA MAISON.

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VIGNERON AUTOMNE 201361 VIGNERON AUTOMNE 201360

LES VIGNES SONTDISSÉMINÉES DANS LEVILLAGE TOUT AUTOUR DU CELLIER AUX DÎMES DU XIIIE SIÈCLE, ÉPICENTREDU DOMAINE. DES VIGNESÉPANOUIES, DANS UNMOUCHOIR DE POCHE, DE PART ET D’AUTRE DE CE MURET.

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VIGNERON HIVER 2013-201462 VIGNERON HIVER 2013-201463

Maurice.�Tous�les�vignerons�ont�l’œil�rivé�sur�le�baromètre.�“Tantque le raisin est dehors, on a peur”,�résume�Claude.Et�plus�question�d’y�toucher�une�fois�coupé�et�rentré.�“Soyons

simples et faisons bon, c’est déjà beaucoup, revendique�le�viticulteur.Respectons l’expression d’un terroir qui nous accueille. Quand certains im-priment leur patronyme plus gros que l’appellation, je rêve parfois d’enle-ver mon nom de l’étiquette.”Sans�chichis�ni�fausse�pudeur,�il�laisse�faire�la�nature�pour�“garder

l’élégance du pinot sur pied”.�“On vante nos terroirs, alors ne nous y trom-pons pas : ce sont bien eux qu’il faut travailler, pas la cuve.”Travailler�oui,mais�en�douceur :�ni�engrais�ni�désherbants,�des�stimulants�foliairesà�base�d’algue,�du�fumier�et,�s’il�le�faut,�un�traitement�“raisonnable” :“Jusqu’à 10 ou 15% de maladie, ça ne dérange pas”,�assure�Claude.�Sonunique�obsession :�“être gentil avec la vigne”.�Comment�fait-on�cela ?“Elle doit vivre de peu mais bien. Pour que ce peu lui suffise, il faut qu’ellesoit heureuse. Et qu’elle produise autant de grains que chez les voisins, maisdeux fois plus petits. C’est ce rapport peau-jus qui transmet le caractère duterroir au vin. Donc on ne désherbe pas, on laboure.” “Et on cisaille avec ducœur et de la sensibilité, pas comme un automate castrateur”,�ajoute�le�fils.Pourtant�rien�n’est�jamais�simple.�“Pour un passage avec du désher-bant, combien de litres de gasoil brûle-t-on chaque fois qu’on donne uncoup de charrue ? Qui a raison ? Où est la vérité ?” s’interroge�Claude.Alors�il�y�a�Jonquille,�le�trait�comtois.�“Il faut aimer travailler lente-ment, difficilement. C’est du sport de tirer l’outil avec un cheval. Il ne suffitpas d’appuyer sur l’accélérateur quand ça résiste.”Disséminées�dans�le�village,�ses�vignes�se�reconnaissent�à�leur

feuillage�vert�sombre,�touffu,�vivace,�et�leurs�petites�grumes�serrées.Des�vignes�épanouies�dans�leur�terroir�maigrichon,�capables�de�ti-rer�le�meilleur�parti�des�quelques�centimètres�de�terre�et�de�trans-former� le�caillou�en�perles�de�pinot.�Charmes�est�privilégié :20 centimètres�d’argile,�c’est�généreux,�il�a�la�vie�plus�douce.�Son�vins’en�ressent,�plus�opulent�que�Griotte,�qui�s’accroche�sur�sa�bosse.Et�pourtant,�malgré�cela,�il�réussit�à�exprimer�un�jus�délicat,�fémi-nin,�floral�en�début�de�bouche,�puis�longuement�fruité.�Le�mystère

de�la�roche�mère…�Tandis�que�Chapelle,�vieux�ceps,�terrain�fer-reux,�se�montre�plus�masculin,�plus�bourru.�Tout�cela�dans�unmouchoir�de�poche,�évidemment.�Un�muret,�un�chemin�creux,une�haie�dessinent�les�frontières�séculaires�des�microterroirs�del’appellation.�Malgré�son�succès,�Claude�Dugat�“vivote”�paisiblement�à�Ge-

vrey.�Pas�de�voiture�de�luxe�dans�le�garage,�pas�de�rond�de�serviette�àson�nom�dans�les�prestigieux�restaurants�ni�de�passions�coûteuses.Juste�des�randonnées�dans�le�Jura.�“On pourrait vendre 30% plus cher,mais qu’est-ce qu’on ferait avec plus d’argent ? On achèterait d’autresvignes ? Pour se retrouver avec plus de travail ? J’essaie seulement d’êtreheureux avec ce que j’ai, comme mes vignes. Je m’en moque de marquermon passage”,�confie-t-il�assis�sur�un�muret�au�sommet�de�Lavaux,face�aux�ondulations�de�la�vigne.�“On est bien, hein ? Pas besoin debeaucoup de sous pour être là, au soleil, avec un casse-croûte.”Ni�bio�ni�maître :�le�sage�de�Gevrey�a�construit�son�immense�ré-

putation�en� récusant� les�dogmes�de� la�modernité� chimiquecomme�ceux�des�irréductibles�de�l’agriculture�biologique.�il�y�atrente�ans,�le�domaine�n’existait�pas.�il�y�avait�simplement�1,5 hec-tare�de�vignes�chez�les�Dugat,�qui�faisaient�les�affaires�des�négo-ciants�sans�faire�vivre�la�famille.�“Longtemps, elles n’ont rien donné.Mon grand-père rêvait de remplir 12 pièces, quand j’en produis une cen-taine. Quand on a mis des engrais, on a ouvert les vannes. On était obsédépar un seul objectif : la production, la production. Sans le souci de la qua-lité, au fond.”Claude�Dugat�appartient�à�la�génération�des�ÉricRousseau�et�Denis�Mortet,�saoulés�du�“trop”,�du�“pas�mûr”,�du�“pasbon”.�En�1988,�sous�les�yeux�horrifiés�de�Maurice,�il�stoppe�les�en-grais,�les�désherbants,�se�lance�dans�des�vendanges�en�vert,�dans�letri,�et�renonce�même�au�filtrage.�Ses�gevrey-chambertins�sont�si-gnés�par�une�certaine�turbidité�et�d’importants�dépôts�au�fond�dela�bouteille.�“Nos clients sont habitués.”Dans�le�même�temps,�son

« QUAND CERTAINS IMPRIMENT LEUR PATRONYME PLUS GROS QUEL’APPELLATION, JE RÊVE PARFOIS D’ENLEVER MON NOM DE L’ÉTIQUETTE. »

CLAUDE AVEC SON FILSBERTRAND.

MAURICEDUGAT,86 ANS.

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VIGNERON HIVER 2013-201464 VIGNERON AUTOMNE 201365

importateur�américain,�Robert�Kacher,�présente�le�vin�de�son�pe-tit�Français�à�un�autre�Robert,�Parker�celui-là,�qui�lui�attribueraquatre�fois�100�en�dix�ans�– un�honneur�mal�payé�puisque�Clauden’a�jamais�acheté�le�guide�de�son�“bienfaiteur”,�ni�aucun�autre�d’ail-leurs…�“On ne pouvait même plus manger, le téléphone sonnait en per-manence. Il y a trois solutions dans ces cas-là : on monte les prix, on pro-duit plus, ou on se cache. C’est ce qu’on essaie de faire…”C’est�maintenant�le�tour�de�la�génération�suivante.�C’est�même�une

tournée�générale :�les�trois�enfants,�solidaires,�souhaitent�reprendrel’affaire�ensemble.�Claude�est�partagé�entre�fierté�et�inquiétude :�sesvignes�peuvent-elles�nourrir�trois�familles?�il�ne�peut�pas�s’empêcherde�penser�qu’ “un seul, ça aurait quand même été plus simple”.C’est�un�peusa�faute�aussi…�il�avait�confectionné�un�petit�siège�à�côté�de�lui�surl’enjambeur�pour�emmener�Laetitia�dans�les�vignes�quand�elle�avait3 ans.�Aujourd’hui�encore,�c’est�la�seule�fille�dans�le�coin�à�conduire�letracteur.�À�peine�savait-elle�parler�qu’il�lui�faisait�goûter�ses�fûts�pours’entendre�dire :�“Il est bon ton vin, papa.”Et�tant�pis�si�elle�avait�taillé�toutun�rang�à�l’envers�la�première�fois�qu’il�lui�mit�une�cisaille�entre�lesmains.�Désormais,�ce�brin�de�femme�sauvage,�greffée�au�pinot�noir,passe�le�plus�clair�de�son�temps�à�la�vigne�et�supervise�la�rentrée�du�rai-sin�pendant�les�vendanges.�Bertrand,�lui,�se�souvient�des�cabanessous�une�couverture�tendue�entre�deux�rangs,�des�séances�“poterie”avec�la�terre�en�bout�de�rang,�“qu’on faisait cuire au feu de sarments avec lespommes de terre du déjeuner”.�il�sait�aujourd’hui�que�leur�trio�inquièteClaude,�mais�“toi aussi tu as bien fait des choses que ton père désapprouvaitquand tu as repris, non?”,�lui�lance-t-il.�Jeanne,�la�plus�jeune,�la�plus�ar-tiste,�milite�pour�un�site�internet.�Récemment,�elle�a�réalisé�une�pro-jection�pour�une�présentation�au�Japon.�Une�des�rares�fois�où�Claudes’est�vu�en�photo�dans�ses�vignes.il�les�a�prévenus :�en�partant,�il�enlève�son�nom�de�l’étiquette.�“De

toute façon, notre identité est déjà faite,�estime�Bertrand.�Elle est dans lamatière première, dans le sol et dans le végétal. C’est un travail de vingtans.” “Je leur souhaite d’être heureux,�répond�le�père ;�et pour cela, nul be-soin de renommée.”e (Bon à savoir, page 207)

ROBERT PARKER ATTRIBUA QUATRE FOIS 100: « ON NE POUVAIT MÊMEPLUS MANGER, LE TÉLÉPHONE SONNAIT EN PERMANENCE. »

MAURICE, LE

PATRIARCHE, A

FAIT POSER UN

VITRAIL POUR

CHACUN DE SES

PETITS-ENFANTS

PORTANT LEUR

NOM ET ANNÉE DE

NAISSANCE. DE

GAUCHE À DROITE:

LAETITIA 1979,

BERTRAND 1982

ET JEANNE 1986.