Migration au Niger : Document thématique...

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Federal Office for Migration FOM Migration au Niger : Document thématique 2009 Migrations et environnement au Niger Cee publicaon a été co-financée par l’Union européenne

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Migration au Niger :Document thématique 2009

Migrations et environnement au Niger

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Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas les positions de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les appellations utilisées et la présentation des données dans le rapport n’impliquent pas l’expression d’opinion de la part de l’OIM concernant des faits tels que statut légal, pays, territoire, ville ou zone particulière, ou à propos de leurs autorités, ou de leurs frontières ou confins. Toute omission et erreur reste de la seule responsabilité de l’auteur.

Ce rapport est un document de travail et, par conséquent, il ne se conforme pas nécessairement aux directives de style adoptées par l’OIM.

L’OIM croit fermement que les migrations organisées, s’effectuant dans des conditions décentes, profitent à la fois aux migrants et à la société tout entière. En tant qu’organisme intergouvernemental, l’OIM collabore avec ses partenaires au sein de la communauté internationale afin de résoudre les problèmes pratiques de la migration, de mieux faire comprendre les questions de migration, d’encourager le développement économique et social grâce à la migration, et de promouvoir le respect effectif de la dignité humaine et le bien-être des migrants.

Ce document a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne, l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) et la Coopération belge au développement. Les opinions exprimées ci-après sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de l’Union européenne, de l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) et de la Coopération belge au développement.

Editeur : Organisation internationale pour les migrations 17 route des Morillons 1211 Genève 19 Suisse Tél : + 41 22 717 91 11 Télécopie : +41 22 798 61 50 Courrier électronique : [email protected] Internet : http://www.iom.int

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Migration et environnement au Niger

Préparé par 

 

 Dagna Moumouni 

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Avant-propos Grâce au soutien financier de l’Union européenne, l’Office fédéral des migrations suisse (ODM) et la Coopération  belge  au  développement,  l’OIM met  en œuvre  le  projet  « Migration  en  Afrique  de l’Ouest  et  centrale  :  profils  nationaux  pour  le  développement  de  politiques  stratégiques  »  dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale (Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, République démocratique du Congo et Sénégal), afin de promouvoir une approche politique de  la migration cohérente et dynamique, en appui à  la planification des politiques stratégiques au niveau national et régional.  Les profils migratoires nationaux sont un résultat fondamental de cette recherche et de ce projet de renforcement  des  capacités.  Ils  constitueront  un  outil  politique  utile  pour  suivre  les  tendances migratoires et identifier les domaines nécessitant des développements politiques subséquents. Mais, en  étant  principalement  un  outil  de  suivi,  les  profils  nationaux  fournissent  des  lignes  directrices limitées  au  type  de  politiques  pouvant  être  développées  dans  un  domaine  particulier  (i.e. méthodologies et approches politiques).  La série de documents thématiques traite cet aspect particulier en aidant les responsables politiques et  les  praticiens  à  définir  les  priorités  d’action  et  les  options  politiques  dans  les  domaines particulièrement pertinents dans le contexte politique national. Sous la direction et avec l’appui des groupes de  travail  techniques nationaux et  interministériels  (GTTN) ainsi que des  sous‐groupes de travail thématiques, établis dans chaque pays cible au cours du projet, trois documents thématiques ont été rédigés par des experts locaux pour chacun des pays concernés. Le but de ces documents est d’accroître les capacités de développement de politiques, par l’identification des bonnes pratiques et en évaluant  les perspectives de développement politiques  sur des éléments présentant un  intérêt particulier pour le gouvernement.    Abye Makonnen  Frank Laczko Représentant régional  Chef de la division recherche et publications Mission à fonctions régionales   Siège de l’OIM Dakar, Sénégal   Genève, Suisse

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Table des matières Acronymes............................................................................................................................................... 4  Résumé.................................................................................................................................................... 5  Introduction............................................................................................................................................. 6  1. Généralités sur l’environnement et les migrations au Niger .............................................................. 8 

1.1  Présentation de l’environnement biophysique ........................................................................... 8 1.2  Situation des migrations ............................................................................................................ 11 1.3  Typologie des migrations en lien avec l’environnement ........................................................... 11 1.4  Typologie des zones de départ et d’accueil des migrants ......................................................... 12 

1.4.1  Typologie des zones de départ ........................................................................................... 12 1.4.1.1  Les zones de départ au motif d’une dégradation progressive des ressources naturelles.................................................................................................................................. 12 1.4.1.2  Les zones de départ au motif d’une altération brutale de l’environnement (migration forcée) ...................................................................................................................................... 13 

1.4.2 Typologie des zones d’accueil.............................................................................................. 13 1.4.2.1  Les villes....................................................................................................................... 13 1.4.2.2  Les zones rurales aux fortes potentialités productives............................................... 13 1.4.2.3  Les zones minières....................................................................................................... 14 

 2. Effets de l’environnement sur les migrations ................................................................................... 15 

2.1  Effets des facteurs environnementaux répulsifs ....................................................................... 15 2.2  Effets des facteurs environnementaux attractifs....................................................................... 16 

 3. Effets des migrations sur l’environnement ....................................................................................... 17 

3.1  Effets des migrations sur le cadre de vie ................................................................................... 17 3.2  Effets des migrations sur les ressources foncières .................................................................... 17 3.3  Effets des migrations sur les ressources pastorales .................................................................. 18 3.4  Effets des migrations sur les ressources en eau ........................................................................ 18 3.5  Effets de la migration sur les ressources forestière, halieutique et faunique ........................... 18 3.6  Effets des migrations sur les zones minières ............................................................................. 18 

 4. Place des migrations dans les politiques et stratégies nationales en matière d’environnement..... 19  Conclusion et recommandations........................................................................................................... 21  References.................................................................................................Error! Bookmark not defined. 

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Acronymes ANPE  Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Emploi 

BCR   Bureau Central du Recensement 

CEDEAO   Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest 

OIM  Organisation Internationale pour les Migrations 

ONG  Organisation non Gouvernementale 

OSS  Organisation Sahélo Saharienne 

PAN  Plan d’Action National 

PANA  Plan d’Action National d’Adaptation aux changements climatiques 

PTF  Partenaire Technique et Financier 

RGP/H  Recensement Général de la Population et de l’Habitat 

ROSELT   Réseau d’Observatoires de Surveillance Ecologique à Long Terme 

RNNAT   Réserve Naturelle Nationale de l’Aïr et du Ténéré 

SDR  Stratégie de Développement Rural 

SDRP  Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté 

SNDI/CER  Stratégie  Nationale  de  Développement  de  l’Irrigation  et  de  Collecte  des  Eaux  de Ruissellement 

UNCCD  Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification 

UNESCO  Organisation des Nations Unies pour la Science, l’Education et la Culture 

VIH/SIDA   Virus Immunodéficient Humain/ Syndrome d’Immuno‐Déficience Acquise 

 

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Résumé Les mouvements migratoires  constituent  une  réalité  sociale  qui  fait  partie  intégrante  des modes d’utilisation de l’espace au  Niger. En effet les pays sahéliens sont caractérisés par la pratique d’une agriculture de subsistance faiblement rémunératrice. Face à l’impératif de survie à court terme sous un  climat  austère,  ces  populations  effectuent  des  déplacements  massifs,  lointains  et  de  durée variable  avec  une  pression  forte  sur  l’environnement.  Dans  le  contexte  nigérien,  ce  phénomène migratoire  est  un  facteur  de  grande  importance  aux  plans  démographique,  socioéconomique  et environnemental.  Cette étude fait ressortir  les  interrelations entre  l’environnement (terres, eaux, forêts et pâturages, faune et environnement urbain) et  les migrations au Niger. Elle montre   aussi  la place réservée aux migrations dans les politiques et stratégies nationales en matière de développement.  Il s’agit en fait de produire un document de référence pouvant  servir au comité interministériel mis en place par  le Gouvernement nigérien pour  l’élaboration d’une politique nationale en matière de migration, en cohérence avec les orientations et politiques régionales et internationales.  

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Introduction L’étude  s’insère  dans  une  problématique  plus  globale1  visant  à  promouvoir  une  plus  grande cohérence politique entre migrations et développement, une préoccupation qui est à l'ordre du jour des  forums politiques  sous‐régionaux et  interrégionaux. Cette préoccupation est mentionnée dans plusieurs cadres politiques tels que le Cadre de politique migratoire de l'Union Africaine, l'Approche Commune de la CEDEAO et les conclusions du Dialogue Union Européenne‐Afrique. Tous ces cadres de dialogue et de prise de décisions ont mis l’accent sur la nécessité de développer des politiques de migrations  et  de  développement  plus  intégrées  afin  de maximiser  les  avantages  de  la migration. Toutefois  des  difficultés  subsistent  quant  à  la mise  en  pratique  de  ces  recommandations  par  les gouvernements de la région.  La présente étude  sur  le  thème «Migrations  et environnement»  vise  à  renforcer  les  capacités des institutions  impliquées  dans  la  gestion  du  phénomène  migratoire  aux  niveaux  national  et international. Elle fait partie d’une série de trois documents visant à compléter les analyses générales faites  dans  le  profil  migratoire  du  Niger  2009  réalisé  par  un  consultant  national  avec  l’appui technique et financier de l’OIM, dans le cadre du programme AENEAS «Les migrations en Afrique de l’Ouest et centrale: Profils nationaux pour le développement de politiques stratégiques ».   Le  thème « migrations et environnement » a été  retenu avec  le  soutien du  comité  interministériel chargé d’élaborer une politique en matière de migration pour le Niger. Ensuite, un groupe réduit de travail composé de membres dudit comité ou appartenant à d’autres institutions nationales a été mis en place sur  la base de termes de références contenant une méthodologie et un plan provisoire de rédaction.   Il  faut  souligner  qu’au  Niger,  les  questions  environnementales  sont  au  centre  des  facteurs  qui favorisent  les migrations  internes  et  l’émigration  internationale.  En  conséquence,  il  s’agit  d’une problématique à prendre nécessairement en compte dans une politique en matière de migration et d’une manière générale dans les documents de politiques et stratégies pour le développement.  Cette  étude,  ayant  pour  objectif  global  l’analyse  des  interrelations  entre  les  migrations  et l’environnement  (terres, eaux,  forêts,  faunes et cadre de vie en milieu urbain), abordera de  façon spécifique les  points suivants :  

L’analyse des  facteurs environnementaux et climatiques qui déterminent  le départ des migrants ; soit  les facteurs expulsifs (famines, problèmes fonciers, sècheresse, etc.)   sur les lieux de départ ; 

L’analyse des  facteurs environnementaux et climatiques qui déterminent  l’arrivée et  la fixation  des  migrants;  soit  les  facteurs  attractifs  (recherche  de  terres  de  culture, exploitations minières, etc.) sur les lieux d’accueil ; 

L’analyse des facteurs liés aux migrations qui ont des effets sur l’environnement ;  L’inventaire sommaire des stratégies et actions proposées dans  le cadre des politiques 

sectorielles par l’Etat et les autres partenaires qui interviennent dans le domaine ;  La  formulation  de  quelques  recommandations  en matière  d’orientations  stratégiques 

pour le Niger.  Un rapport incluant tous les objectifs spécifiques énumérés ci‐dessus constitue le résultat attendu de cette  étude.  Ce  rapport  sera  structuré  en  quatre  parties :  une  première  partie  qui  traitera  des généralités sur l’environnement et les migrations au Niger ; la deuxième partie abordera les effets de 

1 Selon les lignes directrices fixées par l’OIM‐siège, dans le cadre des études thématiques. 

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l’environnement sur les migrations ; la troisième partie, les effets des migrations sur l’environnement et la dernière partie traitera de la place des migrations dans les politiques et stratégies nationales en matière  d’environnement.  Toutes  ces  analyses  seront  faites  sur  la  base  des  écrits  existants  en  la matière  notamment  des  documents  scientifiques,  des  documents  d’expertise  internationale,  des rapports techniques, des documents cadres stratégiques nationaux.   

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1. Généralités sur l’environnement et les migrations au Niger 1.1 Présentation de l’environnement biophysique  Situé dans la marge sud du Sahara et au cœur du Sahel Ouest Africain, le  Niger s'étend sur 1 267 000 

km2

 mais  les 3/4 du pays sont occupés par des déserts dont celui du Ténéré qui compte parmi  les déserts célèbres du monde. Il est limité à l'Ouest par le Mali et  le Burkina Faso, au Sud par le  Nigeria et le Bénin, à l'Est  par le Tchad, au Nord par l'Algérie et la Libye.  Ses frontières sont éloignées de 700 km du golfe de Guinée, 1900 km de  la côte atlantique et 1200 km de la Méditerranée. Il dispose d’un cours d’eau permanent dans sa partie Ouest : le fleuve Niger et d’un Lac dans sa partie Est : le lac Tchad.  L’économie du pays repose en grande partie sur l’agriculture et l’élevage. Par ailleurs, les sols sont en général  pauvres  et  la  superficie  potentiellement  cultivable  estimée  à  15  millions  d’hectares, représente moins de 12% de  la superficie totale du pays (Rapport sur    l’état de  l’environnement du Niger, novembre 2005). Ces sols en majorité dunaires sont peu productifs et très sensibles à l’érosion hydrique et éolienne.  Le potentiel en  terre  irrigable est estimé à 270 000 hectares, dont 140 000 hectares sont situés dans  la vallée du fleuve Niger

 

(Rapport sur   l’état de l’environnement du Niger, novembre 2005).  La population du Niger  a été évaluée à 11 060 291 habitants selon le RGP/H, 2001. Essentiellement rurale  estimée  à  plus  de    80  %,  cette  population  tire  une  grande  partie  de  son  revenu  de l’exploitation des ressources naturelles.   Le taux d’accroissement est l’un des plus élevés au monde, il est de 3,3 % en 2001. Cet accroissement démographique  combiné  aux  conditions  climatiques  contraignantes  (sécheresse,  etc.)  et  aux systèmes  d’exploitation  inadaptés  et  peu  rationnels  des  ressources  naturelles  ont  conduit  à  des déséquilibres écologiques qui se traduisent par la précarité des moyens d’existence. Selon le scénario tendanciel  des  statistiques  nationales,  la  population  atteindra  17,3 millions  en  l’an  2015  et  24,1 millions en 2025 (BCR, 2005 b).   Caractérisé par de basses altitudes (200 à 500 m),  le relief est marqué par des massifs montagneux très anciens au nord‐ouest (massif de l’Aïr), des plaines et des plateaux au sud.  La partie Nord du Niger est occupée par des grandes zones géomorphologiques dont  les principales sont:  

le massif cristallin de  l’Aïr dont  le point culminant (Mont Greboune) s’élève à plus de 2 000 m d’altitude;  

le massif gréseux du Termit ;   les grandes zones d’épandage des écoulements venant de l’Aïr ;   les plateaux désertiques ;   les vastes étendues sableuses désertiques (Ténéré et Tal).  

 La partie Sud du Niger est caractérisée par une alternance de plaines et de plateaux entrecoupés par des : 

affleurements de roches précambriennes à l’Ouest ;   chaînes de collines du crétacé et du tertiaire au centre et à l’Est ;   vallées et des cuvettes d’Ouest en Est.  

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Carte N° 1 : Milieu physique 

Source : www.izf.net/…/Pays/Supercartes/Niger.png

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Le  climat  est  de  type  tropical  semi  aride,  caractérisé  par  deux  saisons  :  une  saison  sèche  allant d’octobre à mai et une saison pluvieuse allant de juin à septembre.   La  pluviométrie  est  caractérisée  par  une  forte  variation  dans  l’espace  et  dans  le  temps.  Cette pluviométrie permet en année normale  la  recharge des nappes,  la  formation des plans d’eau et  le développement du couvert végétal. Ainsi, on distingue quatre zones agro écologiques au Niger

   

:     

la  zone  sahélo  soudanienne qui  représente environ 1 % de  la  superficie  totale du pays et reçoit 600 à 800 mm de pluie en moyenne par an ; elle est propice à la production agricole et animale;  

la zone sahélienne qui couvre 10 % du pays et reçoit 300 à 600 mm de pluie en moyenne par an ; elle est propice à l’agro pastoralisme ;  

la zone sahélo saharienne qui représente 12 % de  la superficie du pays et reçoit 150 mm à 300 mm de pluie en moyenne par an. Elle est propice à l’élevage transhumant ;  

la zone saharienne, désertique, qui couvre 77 % du pays et reçoit moins de 150 mm de pluie en moyenne par an. On y pratique des cultures irriguées.  

Carte N°2 : Zones agro écologiques 

Carte N° 2 : Zones agro écologiques du Niger

Source : http://www.meteo‐niger.net/html/climatccI2.htm 

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En  fonction des zones agro écologiques,  l’environnement vu sous  l’angle des  ressources naturelles telles que les terres, les eaux, les forêts, la faune, le pâturage, connaît une certaine variabilité d’une zone  à  l’autre.  A  l’exception  de  la  région  de  Niamey  et  d’Agadez,  aucune  des  autres  régions administratives du Niger n’est homogène  sur  le plan agro écologique. C’est ainsi que  la  région de Dosso s’étend sur la zone sahélo soudanienne et une partie de la zone sahélienne. Celle de Tillabéry est à cheval entre la zone sahélienne et la zone sahélo saharienne de même que celle de Maradi. Les régions de  Tahoua,  Zinder  et Diffa  s’étendent  chacune  sur  au moins  trois  zones  agro écologiques notamment la zone sahélienne, la zone sahélo saharienne et la zone saharienne. Cette stratification par zone agro écologique sera par  la suite déterminante dans  l’analyse des  interrelations entre  les migrations et l’environnement au Niger.  1.2 Situation des migrations Le Niger est un pays répulsif du point de vue des migrations, à cause notamment de son faible niveau de développement économique et de l’austérité de son environnement biophysique. Autant le faible niveau de développement économique n’attire pas les immigrants internationaux, autant l’austérité de  l’environnement  biophysique  pousse  les  Nigériens  à  émigrer.  Le  stock  des  immigrants internationaux  représentait environ 1,1 % de  la population au RGPH de 2001 soit environ 122 983 individus  mais  celui‐ci  s’est  ralenti  entre  1988  et  2001(OIM,  2009).  Parmi  ces  immigrants  la proportion des femmes est plus importante (52,4 %) que celle des hommes. Selon le RGPH de 2001, les  immigrants  internationaux  proviennent  en  majorité  des  pays  de  la  CEDEAO.  Les  crises économiques, des années 80 et 90, ont contribué au ralentissement du rythme d’accroissement du stock  des  immigrants  internationaux  du  fait  de  la  réduction  des  opportunités  économiques,  ce malgré le cadre migratoire crée par la CEDEAO.  L’émigration concerne environ 500 000 Nigériens en 2000 soit 3,5% de la population totale au RGPH de  2001. Comparé  à  l’effectif des  immigrants,  l’effectif des  émigrants  est 4  fois  supérieur,  ce qui permet de dégagé un solde négatif d’environ 373 000 individus. La grande majorité de ces émigrants nigériens restent pour 89 % en Afrique de l’Ouest, seuls 5 à 10 % sortent du continent (OIM, 2009). L’objectif visé par les émigrants étant l’amélioration des conditions de vie, l’émigration des Nigériens s’est  intensifiée  au  cours  des  dernières  années  et  tend  à  sortir  de  l’Afrique  pour  se  diriger  vers l’Amérique  du  Nord,  l’Europe  et  le  Moyen‐Orient  (OIM,  2009).  Avec  la  reprise  économique progressive  actuelle,  les  actions  de  lutte  contre  la  pauvreté  et  les  perspectives  économiques nouvelles (mines), l’émigration extérieure pourrait se ralentir sans pourtant s’arrêter complètement. Cependant,  le Niger  reste un pays de  transit pour  les migrants en direction du Maghreb  (Algérie, Libye et les pays au Nord de la méditerranéenne).   1.3 Typologie des migrations en lien avec l’environnement    Que  le  motif  d’une  migration  soit  économique  surtout  commercial,  technique,  écologique  ou environnemental,  l’amélioration  des  conditions  de  vie  des  migrants  et  celles  de  leurs  familles demeure  l’objectif  principal.  En  référence  au  lieu  et  à  l’échelle  géographique  choisie,  on  peut distinguer deux types de migrations  : une migration  interne et une migration externe. La migration est  dite  interne  lorsque  le migrant  reste  dans  les  limites  géographiques  de  son  pays  d’origine  et externe dans le cas échéant. Chacun de ces types de migration peut être temporaire ou permanent. Ce caractère implique une autre dimension qu’est la durée.   Faire une typologie des migrations en relation uniquement avec  les facteurs environnementaux n’a pas été facile, du fait que le champ des typologies servant à catégoriser le phénomène migratoire est extrêmement vaste. Bien des spécialistes de la migration ont tenté d’élaborer une typologie intégrée du  phénomène  avec  pour  résultat  un  éventail  d’approches  :  géographique,  démographique, 

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sociologique,  politique,  juridique  ou  pluridisciplinaire.  La  typologie  proposée  reposera essentiellement sur les motifs environnementaux à l’origine des migrations.   Il s’agit d’abord de prendre en compte le lieu  de résidence du migrant (urbain, rural),  la densité de  population,    la saison concernée (pluies,   sèche),  les facteurs pédoclimatiques (nature des sols,  leur niveau de fertilité, la pluviométrie, les températures, les vents), les ressources en eau, les ressources pastorales,  les  ressources  forestières, halieutiques,  fauniques,    le  relief et  les  ressources minières. L’économie  rurale  étant  basée  essentiellement  sur  l’exploitation  des  ressources  naturelles énumérées ci‐dessus, nous pouvons considérer que leur disponibilité peut être un facteur attractif et leur manque  ou  dégradation  un  facteur  répulsif,  en matière migratoire.  Il  convient  dès  lors  de distinguer deux grands types de migrations :  

Des migrations influencées par des facteurs environnementaux attractifs ;  Des migrations influencées par des facteurs environnementaux répulsifs. 

 1.4 Typologie des zones de départ et d’accueil des migrants Par rapport aux deux grands types de migrations environnementales que nous venons de distinguer, les  zones  de  départ  disposent  de  facteurs  environnementaux  répulsifs,  alors  que  celles  d’accueil disposent de facteurs environnementaux attractifs.  1.4.1 Typologie des zones de départ  On peut distinguer deux types de zones de départ :  

Des  zones  de  départ  au  motif  d’une  dégradation  progressive  des  ressources  naturelles (baisse de fertilité des sols, pression foncière, etc.) ; 

Des  zones  de  départ  au  motif  d’une  altération  brutale  de  l’environnement  (grande sécheresse, famine, etc.). 

 1.4.1.1 Les zones de départ au moti f d ’une dégradation progressive des ressources naturel les La  dégradation  progressive  des  ressources  naturelles  en  zone  rurale  peut  entraîner  des  déficits céréaliers dans le cas d’une baisse de fertilité des sols, une diminution des productions halieutiques avec l’ensablement des mares ou du fleuve, une crise du système de production pastorale du fait de l’extension  incontrôlée  des  terres  de  culture  au  détriment  des  espaces  pastoraux  etc.  Ainsi,  des centaines de migrants environnementaux vont chaque année vers  les villes de  l’intérieur du Niger ( Maradi, Konni, Gaya, Niamey, etc.) et vers  les villes côtières comme Abidjan, Cotonou, Lomé, Lagos etc. Ces migrations marquées par  leur caractère saisonnier  (3 à 6 mois)  relève d’une stratégie des communautés concernées pour faire face à des déficits alimentaires chroniques. L’exode saisonnier vers les villes offre une forme de sécurité qui permet aux « exodants » (les migrants) de trouver des formes  d’activités  plus  lucratives  qu’en milieu  rural  afin  de  subvenir  aux  besoins  de  leur  famille restée au village.  Ainsi,  les  bras  valident  au  sein  des  familles  rurales  peuvent  décider  de  migrer  vers  les  villes  à l’intérieur du pays (Maradi, Konni, Gaya, Niamey, etc.) ou dans  les pays voisins afin de générer des revenus supplémentaires qu’ils feront parvenir à la famille restée sur place. Ils choisissent souvent la migration  temporaire  ou  circulaire  en  raison  des  liens  culturels,  sociaux  ou  historiques  qui  les rattachent à leur région d’origine et/ou parce qu’ils sont pauvres et peu qualifiés (UNCCD, 2008).  

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1.4.1.2 Les zones de départ au motif d’une altération brutale de l’environnement (migration forcée)  L’altération brutale de l’environnement est caractérisée par les situations de famine causées par les grandes sécheresses au Niger. Elle peut concerner des régions entières,   le pays dans son ensemble ou même  la sous  région. C’est  le scénario  le plus connu dans  les pays du Sahel du  fait de sa  forte médiatisation.  Il  est  directement  lié  aux  grandes  sécheresses  qu’ont  connues  les  pays  du  Sahel durant les années 70 et 80. Ces sécheresses ont eu pour conséquence de rétrécir d’environ un tiers la superficie normale du Lac Tchad ; d’arrêter des cycles naturels d’inondation saisonnière des terres du Delta  intérieur du Niger avec  la perte des terres de culture  les plus productives ; de faire baisser  le niveau des nappes phréatiques ; de détruire le couvert végétal et de réduire les pâturages (Each‐for, 2009).  Au  plan  socio‐économique,  elles  ont  eu  pour  conséquences  majeures  la  paupérisation  des populations rurales et des déplacements massifs et incontrôlés des paysans pauvres vers des centres urbains  faiblement  équipés  en  infrastructures  de  santé,  d’éducation  et  d’habitat  et  offrant  peu d’opportunités  d’emplois  rémunérateurs  pour  de  nouveaux  arrivants  sans  qualification (UNCCD,2008).  1.4.2 Typologie des zones d’accueil En fonction des facteurs attractifs on peut distinguer trois types de zones d’accueil :  

Les villes ;  Les zones rurales aux fortes potentialités productives ;  Les zones minières. 

 1.4.2.1 Les villes Traditionnellement,  les  villes  sont  les  premiers  centres  d’accueil  des migrants  environnementaux. Cette migration est  le plus souvent saisonnière si  les motifs sont  liés à une dégradation progressive des  ressources naturelles des  zones de départ.  Si  par  contre  les motifs  sont  liés  à une  altération brutale de  l’environnement des zones d’origine, on assiste à une urbanisation non organisée, car  la migration concernera des familles entières, qui, pour se loger, utiliseront des habitats précaires dans les périphéries des  centres urbains. On  assiste  ainsi  à un  transfert de  la pauvreté  rurale dans  les villes. C’est aussi dans  les villes et à travers elles, que  les réseaux de  la migration  internationale se construisent.  Il y a  lieu de noter que  les migrants  internationaux transitent toujours par  les centres urbains, ce qui fait, avant tout, d’eux des urbains (UNCCD, 2008).  1.4.2.2 Les zones rurales aux fortes potentialités productives La  pression  exercée  sur  les  ressources  naturelles  dans  les  zones  de  départ  peut  occasionner  des migrations vers des zones rurales plus  favorables, soit pour coloniser des espaces de pâturage à  la recherche de nouvelles terres de culture (zone agro écologique sahélo saharienne), soit pour accéder à des ressources halieutiques situées dans des zones moins denses, telles que  les mares de  la zone pastorale du nord de  la  région de Tahoua etc. Ce  type de migration est  le plus souvent source de conflits  autour des  ressources  entre  agriculteurs  et  éleveurs.  Il  faut noter qu’en  cas de  conflit,  la migration peut être temporaire. Le cas échéant elle peut être définitive.  

 

 

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1.4.2.3 Les zones minières Dans l’espoir de vaincre rapidement la pauvreté rurale, certains migrants préfèrent se déplacer vers les zones minières où l’exploitation des mines se fait de façon artisanale comme à Komabangou et les autres sites aurifères de la partie Ouest du pays, tout comme les sites miniers de la partie Nord (Arlit, Akokan etc.). Au regard   de  la masse des migrants sur  les sites à exploitation artisanale, on assiste souvent  au  développement  d’habitats  précaires  et  l’absence  des  règles  d’hygiène  et d’assainissement, et de celle d’infrastructures sanitaire et éducative. 

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2. Effets de l’environnement sur les migrations Situé  au  cœur  du  Sahel,  le Niger  est  un  pays  dans  lequel  le  phénomène  de  désertification  et  la dégradation  progressive  des  ressources  naturelles  constituent  les  principaux  problèmes environnementaux. En effet chaque année, le désert avance sur les maigres espaces de culture et de pâturage suivant un axe nord sud, c’est à dire de la zone saharienne vers les zones sahélo saharienne et  sahélienne.  Dans  le  même  temps,  on  assiste  à  une  dégradation  progressive  des  ressources naturelles dans le sens inverse, c'est‐à‐dire de la zone sahélo soudanienne vers les zones sahélienne et  sahélo  saharienne.  La  conjugaison  de  ces  deux  phénomènes,  accentuée  à  la  fois  par  la  forte densité  de  la  population  dans  les  zones  sud  et  la  pauvreté  rurale,  conduit  à  des  migrations temporaires ou permanentes.  2.1 Effets des facteurs environnementaux répulsifs L’avancée du désert  touche principalement  les  régions d’Agadez,  Zinder, Diffa, Maradi, Tahoua et Tillabéri. Elle  se manifeste par une érosion des  sols par  le vent et des mouvements des dunes de sable.  Cette  dégradation  environnementale  affecte  les  ressources  naturelles  notamment  les  eaux (ensablement des mares, du  Lac Tchad etc.),  ce qui  a des  répercussions  sur  la pêche,  les besoins hydriques pour l’abreuvement des animaux et pour les cultures de contre saison.   Dans les régions de Tahoua, Tillabéri, Niamey, Dosso, Maradi et Zinder, l’érosion hydrique provoquée par de violentes précipitations, forme des ravins, dégrade les sols et envahit les nappes phréatiques. Cette érosion hydrique lessive les sols et conduit à une baisse de fertilité aggravée par des pratiques culturales archaïques (Luxereau. A, 1998) dans presque toutes les zones agricoles du pays.  En raison de  la dégradation des sols, on assiste d’une manière générale à une diminution du capital productif des  ressources naturelles dont  l’accès devient de plus en plus difficile.  L’extension de  la zone de  culture  sur  les  zones pastorales et  forestière entraîne  la disparition de  certaines espèces végétales utiles à la pharmacopée traditionnelle.  Les  forêts  et  les  zones  protégées  sont  sujettes  à  des  menaces  non  seulement  en  raison  des sécheresses  récurrentes mais  également  en  raison de  l’agriculture  et de  leur  exploitation  abusive pour  bois  énergie  et  bois  de  construction.  Ce  phénomène  est  particulièrement  répandu  dans  les régions de Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder.  Il existe 210 espèces végétales qui contribuent directement à  la nutrition humaine notamment au cours  des  périodes  de  famines ;  les  animaux  domestiques  consomment  235  espèces ;  270  sont utilisées pour les soins traditionnels ; l’artisanat et l’habitat ont recours à 127 espèces, etc. (Nations Unies et Gouvernement du Niger, 2005).  Certains animaux sont en voie d’extinction et d’autres  tels que  l’Oryx ont déjà disparu. Crée après 1954, le Parc du W est confronté à des phénomènes de dégradation et d’exploitation incontrôlées (le braconnage,  les pâturages  illégaux,  les dégâts  forestiers, etc.). Depuis 1992,  la réserve RNNAT, une des  plus  grandes  du monde  (77  360  km²),  est  classée  par  l’UNESCO  en  tant  que  patrimoine  en danger.  Les  autres  réserves  (Gadabéji,  Tadres  etc.)  et  les  zones  jouxtant  les  zones  protégées  ont rarement  profité  d’actions  des  structures  de  protection.  Ces  espaces  sont,  de  la même manière, menacés par une dégradation irréversible (Nations Unies et Gouvernement du Niger, 2005).  

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A cette dégradation progressive des ressources naturelles et de  l’environnement, s’ajoute de façon cyclique des  années de  sécheresse qui  en  fonction du niveau de  sévérité  conduisent  à de  graves crises  alimentaires  ainsi  qu’à  la  famine.  Le Niger  est  l’un  des  pays  sahélien  le  plus  touché  par  la désertification et  la sécheresse. De mémoire d’homme,  les plus terribles furent  les sécheresses des années 70 et 80. Cette altération brutale de  l’environnement, que  constituent  la  sécheresse et  la famine, a des effets  immédiats sur  les migrations en ce sens qu’elle provoque des départs massifs des populations vers des contrées, souvent lointaines, pour des questions de survie.  2.2 Effets des facteurs environnementaux attractifs Autant  les  facteurs  environnementaux  répulsifs  poussent  à  la migration  à  cause  des  conditions  défavorables  qui  les  caractérisent,  autant  les  facteurs  environnementaux  attractifs    sont caractéristiques de    conditions  favorables et en constituent des  zones d’accueil par excellence. En effet,  la disponibilité de pâturage,  la possibilité d’extension des terres de culture, la disponibilité de forêts,  de  ressources  halieutiques,  de  vallées  fertiles,  de  ressource  en  eau,  etc.  sont  autant  de facteurs environnementaux susceptibles d’attirer  les migrants. Ces derniers se déplacent ainsi pour aller  trouver  dans  les  zones  d’accueil  des  conditions  plus  favorables  que  celles  de  leur  zone  de départ.  Dans  ces  zones  d’accueil  offrant  plus  de  possibilités,  en  dehors  de  l’exploitation  des ressources naturelles,  les migrants peuvent vendre aussi  leur force de travail. C’est  le cas des zones de culture d’oignon des vallées de  la Magia et de  la Tarka où  la main d’œuvre est fournie en partie par  les  migrants  venus  des  villages  environnants  non  producteurs  d’oignon.  De  même  que  le développement de  la culture d’oignon dans  les zones productrices a réduit  le départ en exode des jeunes producteurs (Assane Dagna, 2006).   D’une  manière  générale,  en  ce  qui  concerne  les  ressources  naturelles  (terre,  pâturage,  forêts, ressource en eau, ressources halieutique et  faunique etc.),  la zone sahélienne étant saturée du  fait de  la  forte  densité  de  la  population,  ce  sont  les  zones  sahélo  saharienne  et  saharienne  qui  sont convoitées, ce qui est plus souvent source de conflit.  

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3. Effets des migrations sur l’environnement Les  situations  entraînant  de  soudains  déplacements,  progressifs  ou massifs,  de  populations  à  la recherche  de  meilleures  conditions  de  vie,  peuvent  avoir  de  graves  répercussions  sur l’environnement  des  zones  où  elles  s’installent.  Dans  les  centres  urbains,  il  peut  y  avoir  des répercussions  sur  le  cadre  de  vie;  tandis  qu’en milieu  rural,  il  peut  y  avoir  une  pression  sur  les ressources forestières, les ressources pastorales, halieutiques, fauniques, minières etc.  3.1 Effets des migrations sur le cadre de vie Un afflux progressif ou massif de migrants dans  les villes ou cités ayant une capacité d’absorption réduite peut accélérer  l’urbanisation et avoir des conséquences néfastes  sur  le cadre de vie. Alors que  les  exodants  (les  migrants)  saisonniers  se  logent  par  une  chaîne  de  solidarité  auprès  des ressortissants  de  leur  lieu  d’origine,  les  migrants  environnementaux  qui  se  déplacent  avec  leur famille, plus souvent dépourvus de ressources  financières, se  logent dans des habitations précaires faites  de matériaux  de  récupération,  aboutissant  à  la  création  de  bidonvilles  dépourvus  de  toute infrastructure.   Lorsqu’ils ne peuvent pas se  loger à un coût abordable et disposer d’installations d’assainissement correctes,  les migrants peuvent  en  venir  à  abattre  les  arbres,  c’est  le  cas de  la  ceinture  verte de Niamey. En effet, cette zone qui s’étend sur 2 500 ha, accueille, chaque année, des migrants victimes de mauvaises productions, de disette et d’insuffisance de ressources naturelles. N’étant protégée par aucun statut juridique ni aucun programme de gestion, elle fait l’objet de dégradations continues du fait  de  l’abattage  des  arbres,  de  constructions  anarchiques  et  de  l’absence  d’infrastructures socioéconomiques. Cette situation échappe à tout contrôle de  la municipalité de Niamey et surtout entraîne  une  certaine  destruction  du  tissu  social  avec  une  absence  de mécanisme  de  régulation. Ainsi,  les populations sont placées dans des conditions de vie et d’hygiène extrêmement précaires ( UNCCD, 2008).   Durant cette croissance  incontrôlée de  l’espace urbain,  les autorités éprouvent des difficultés pour prendre en charge  les opérations d’aménagement prévues. D’où  l’insuffisante prise en compte des problèmes d’assainissement (mauvaise gestion du système d’évacuation des eaux, mauvaise gestion des dépotoirs publiques, etc.) ; d’équipement collectifs (centre sanitaire, école, adduction d’eau) et d’embellissement  de  la  ville  à  travers  l’entretien  des  espaces  verts  (UNCCD,  2008).  A  tout  cela s’ajoutent des incendies  récurrents occasionnant des pertes en vies humaines.  3.2 Effets des migrations sur les ressources foncières Dans les zones de départ à forte densité de populations, la migration devient un facteur qui allège la pression foncière, la surexploitation des terres de culture au cas où elle est permanente. Cependant, dans  les zones d’accueil,  la colonisation de nouveaux espaces de culture peut aussi être une source  de  conflits.  En  effet,  les  nouveaux  espaces  de  culture  sont  souvent  prélevés  sur  des  espaces  de pâturage, des forêts, ou souvent des couloirs de passage. Selon le cas, il peut y avoir  litige entre les premiers occupants et ceux qui sont venus par la suite, de même que les dégâts occasionnés par les animaux en quête de pâturage peuvent conduire à des rixes. Aussi,  le défrichement  incontrôlé des forêts pour installer des champs de culture nuit à l’équilibre biologique avec comme conséquence la disparition de certaines essences forestières.    

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3.3 Effets des migrations sur les ressources pastorales Comme  dit  dans  le  paragraphe  précédent,  l’installation  des migrants  dans  les  espaces  pastoraux, peut être source de conflit notamment avec  les éleveurs nomades qui pratiquent une migration de type particulier :  la  transhumance. C’est un déplacement saisonnier d’éleveurs nomades avec  leurs troupeaux à  la recherche de pâturage.  Il permet aux éleveurs de rallier  les zones agricoles après  les récoltes pour profiter des sous produits agricoles et de remonter dans les zones pastorales pendant la  saison des pluies. Ce déplacement  se  fait dans  le  cas du Niger  suivant un  axe Nord  Sud.  Il  est parfois transnational.  3.4 Effets des migrations sur les ressources en eau L’eau  constitue  un  thème  central  dans  le  processus  de  désertification  et  de migration  (érosion hydrique, stress hydrique, pollution, salinité, etc.). C’est  la contrainte principale du développement agricole et de la sécurité alimentaire dans les pays du Sahel (UNCCD, 2008). Le lien entre migration et accès à  l’eau se conjugue au fait que  l’eau est une ressource transfrontalière et qu’une gestion non concertée est source de conflits et de déplacements de populations, non seulement localement mais à l’échelle de la sous région.   3.5 Effets de la migration sur les ressources forestière, halieutique et faunique Comme  l’économie  rurale  est  basée  sur  l’exploitation  des  ressources  naturelles  d’une  manière générale, dans  les zones d’accueil,  les migrants peuvent contribuer à  la déforestation par  la coupe abusive des arbres pour  la satisfaction de  leurs besoins en bois de chauffe, en bois de construction ou en bois d’œuvre. Les mares permanentes empoissonnées peuvent connaître une surexploitation pouvant  conduire  à  la  disparition  de  certaines  espèces  de  poissons.  Bien  que  la  chasse  soit réglementée par l’ouverture ou la fermeture des périodes de chasse, ou même interdite dans bien de cas,  les  migrants  peuvent  se  livrer  au  braconnage  ce  qui  peut  avoir  des  conséquences  sur  la  population de la faune sauvage.    3.6 Effets des migrations sur les zones minières Les villes minières ont, en général,  les taux de croissance urbaine  les plus élevés du pays du fait de leur attractivité. En effet, pour le cas de la ville minière d’Arlit, à sa création, elle a été planifiée  pour recevoir  5  000  habitants  avec  une  possibilité  d’accueil  étendue  au maximum  à  18  000  habitants, chiffre qui ne devrait pas être réalisé selon les prévisions (UNCCD, 2008).  A  la sécheresse des année 70  les effectifs étaient quatre  fois supérieurs à ceux prévus, puis à celle des années 80, ils ont frôlé les 40 000  pour se situer  à 80 000 habitants en 2000 soit 16 fois plus que prévu (UNCCD, 2008) .  Un des effets négatifs des migrations, surtout saisonnières, dans  les centres urbains, en général et dans  les  villes minières  en particulier,  réside dans  le  fait que  les  jeunes migrants  constituent des vecteurs importants dans la propagation du VIH‐SIDA dans les zones d’origine (UNCCD, 2008).  

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4. Place des migrations dans les politiques et stratégies nationales en matière d’environnement Il n’existe pas de véritable document de Politique ou Stratégie  spécifique aux migrations mais des actions de plusieurs ordres (institutionnel, politique,  technique) sont menées par  le Gouvernement pour gérer les phénomènes migratoires  parmi lesquelles on peut citer :  

- L’adoption dès 1992 d’une Politique nationale de population dont l'objectif est de parvenir à une maîtrise de la croissance démographique et des flux migratoires, afin de les ajuster aux conditions  d'un  développement  économique  visant  une  amélioration  qualitative substantielle des niveaux de vie notamment en milieu rural ; 

 - Elaboration de la Stratégie nationale de développement de l’irrigation et de collecte des eaux 

de ruissellement (SNDI/CER) en vue d’accroître le potentiel de terres irriguées dans le but de fixer un grand nombre de migrants saisonniers par les cultures de contre saison ;  

 - le Plan d’action de la stratégie de développement rural (SDR) du Niger a prévu de solliciter la 

contribution  des migrants  internes  et  internationaux  nigériens  au  développement  local  à travers notamment les résultats intermédiaires suivants : 

 - « Informer et sensibiliser les exodants [migrants] des possibilités d’investissements en milieu 

rural ;   

- Sécuriser les flux financiers des exodants [migrants] à travers la mise en place de conventions avec des établissements financiers (IMF, Banque…) ; 

 -  Mettre en relation les exodants [migrants] avec les acteurs locaux du développement (ONG, 

association, Collectivités territoriales…) ». (Plan d’action de la SDR, SP/SRP‐comité SDR 2006).   - création d’un Ministère des Nigériens de l’extérieur et de l’intégration africaine ;  - Mise  en  place  d’un  comité  interministériel pour  élaborer  une  politique migratoire  censée 

permettre de mieux gérer les flux migratoires internes avec la contribution des PTF ;  

- Le développement de  la coopération décentralisée entre municipalités du Nord et celles du Sud [cas de la commune rurale de Bitinkodji et bien d’autres] (UNCCD,2008); 

 - Exécution de plusieurs projets et programmes de développement  local et communautaire à 

travers le pays ;  

- Exécution  de  plusieurs  projets  et  programmes  de  gestion  des  ressources  naturelles  et  de préservation de l’environnement ; 

 - la  création de  l’ANPE qui   est dotée d’un programme de  travail qui  intègre  la  lutte  contre 

l’émigration et l’exode rural ;  

- Le programme Spécial du Président de  la République pour  lutter contre  l’exode  rural et  la migration internationale à travers les activités de  « Cash For Work » (Travail contre argent) ; 

- Des campagnes de sensibilisation et d’information à travers les ondes et les journaux ; 

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 - La création d’observatoires locaux pour la surveillance environnementale (projet ROSELT). Ce 

projet  est  l’émanation  d’une  action  sous  régionale  de  l’Observatoire  pour  le  Sahel  et  le Sahara  (OSS). Depuis 2000,  l’OSS  a développé un programme en 3  axes qui  sont  (UNCCD, 2008) : 

  La  surveillance  locale  fondée  sur  la  mise  en  place  d’observatoires  locaux 

opérationnels dans  8 pays  et duplication de  cette expérience  à  l’échelle nationale dans 4 pays (Algérie, Niger, Mali, Tunisie). Il y a lieu de noter que ce dispositif intègre la collecte des données sur la migration ; 

Le  suivi  de  la  sécheresse  et  la mise  en  place  d’un  système  d’alerte  précoce  à  la sécheresse dans trois pays du Maghreb avec pour objectif l’harmonisation à l’échelle de la sous région ; 

Le suivi et  l’évaluation des Plans d’Action Nationaux (PAN). Ces PAN   englobent des actions de  lutte contre la sécheresse et la désertification. Le PAN du Niger n’est pas encore élaboré.  

 Les acquis de ce programme font apparaître un potentiel important et des perspectives pour les années  à  venir.  En  effet,  le  couplage  des  données  socio‐économiques  aux  données  éco systémiques permet la compréhension des dynamiques population‐environnement et fournit des informations utiles à la prise de décision, notamment pour l’aménagement du territoire.  Etant un phénomène de nature transversale,  il est  important de signaler   que  les questions de migrations sont traitées de manière sous jacente dans d’autres documents de stratégies comme la Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) et le PANA.  

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Conclusion et recommandations Il ressort de cette étude qu’il existe  des  liens entre environnement et  migrations au Niger. Les facteurs environnementaux défavorables sont les premiers facteurs déclencheurs des migrations internes  et  internationales.  On  peut  même  parler  d’un  cercle  vicieux  « Environnement‐Migration » avec en trame de fond la pauvreté. Cependant ce cercle vicieux peut être transformé en  un  cercle  vertueux  à  condition  de  repenser  la  problématique  du  développement  en  y intégrant les mesures suivantes :  

La nécessité pour  l’ensemble des acteurs concernés  (Etat, Collectivités, Sociétés Civiles, Secteur Privé, ONGs) de  conjuguer  leurs efforts en  vue d’entreprendre des  actions de développement  socialement  acceptables,  économiquement  viables  et  écologiquement possibles ; 

  La nécessité d’établir un système d’information fiable sur les phénomènes migratoires au 

Niger ;  

La réduction de la vulnérabilité des populations aux changements environnementaux en rendant opérationnelles les activités prévues dans le PANA ; 

  L’utilisation  d’une  approche  préventive  du  développement  ciblant  prioritairement  les 

zones à risque tant au plan environnemental que socio‐économique ;  

L’initiation  d’actions  de  développement  centrées  autour  de  la  gestion  des  ressources naturelles  tout  en  y  intégrant  des  activités  génératrices  de  revenus  en  direction  des couches les plus vulnérables ainsi que l’accès au crédit à court et à moyen termes ; 

  L’utilisation  des  techniques  et  procédures  participatives  permettant  l’implication 

effective  des  communautés  locales  et  au  sein  de  celle‐ci  les  catégories  les  plus vulnérables  à  savoir  les  jeunes  (migrants  potentiels)  et  les  femmes  (présentes  durant toute  l’année  dans  les  terroirs  d’origine)  mais  également  les  administrations  de proximités telles que les communes ; 

  L’implication  des  migrants  dans  toutes  les  initiatives  liées  au  développement 

économique  et  social  de  leurs  zones  d’origine  tant  au  plan  socio‐économique  qu’en termes de santé (information/sensibilisation sur les risques du VIH/SIDA). 

 

 

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Références Assane Dagna M. 

2006   Les  effets  de  la  réappropriation  de  la  culture  du  Violet  de  Galmi  par  les producteurs  d’oignon  de  la  région  de  Tahoua‐Niger   sur  la  dynamique  du territoire  local,  l’organisation  sociale  et  économique.  Thèse  de  Doctorat études rurales. 

Bureau Central du Recensement 

2005a  Note de présentation des résultats définitifs du RGP/H‐2001, République du Niger, Ministère de l’Economie et des Finances, Niamey. 

2005b  Projections de  la population du Niger de 2005 à 2050 : un appel à  l’action, République  du  Niger,  Ministère  de  l’Economie  et  des  Finances,  Travaux démographiques volume 1‐ N°1‐Avril 2005. 

EACH‐FOR  2009   Changements environnementaux et scénarios de migrations forcées – étude 

de cas Niger.  Luxereau A.  

1998   Dynamique des  relations à  la nature en pays Haoussa de Maradi, Niger  In : Sociétés  rurales  et  environnement,  gestion  des  ressources  et  dynamiques locales au sud, Karthala p 63‐74. 

 Nations Unies et Gouvernement du Niger  

2005  5 ème rapport international sur le développement humain » Niger 2005.  OIM  

2009   Migrations au Niger : «  Profil national 2009, Genève ».  République du Niger 

2008  La lutte contre la pauvreté un défi pour tous… » Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP, 2008‐2012).  

2005  Rapport sur l’état de l’environnement du Niger ». 2003  Secteur  rural moteur  de  la  croissance  économique  du  Niger,  Stratégie  de 

Développement Rural.  UNCCD 

2008   Consultation  d’experts Mécanisme Mondial  de  la  Convention  des  Nations unies sur  la Lutte contre  la Désertification et  la CEN‐SAD à Tripoli (Libye) du 26  au  29  novembre  2007  sur  le  thème  «  désertification,  migration  et développement local. 

  

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Migration en Côte d’Ivoire :Document thématique 2009

Migration, emploi, pression foncière et cohésion sociale en Côte d’Ivoire

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