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Microéconomie Introduction : Préjugé : microéconomie = dure car trop formalisée Elle s’est mathématisée et coupée de ses racines historiques. Aujourd’hui c’est la théorie néoclassique qui est dominante en microéconomie (recherche, enseignement) Prix nobels d’économie = néoclassiques Classiques : Smith, Ricardo Ils démontrent l’avantage du libéralisme économique avec une démarche nouvelle (néo) Les classiques se concentraient sur les groupes sociaux, les néo sur l’individu (individualisme méthodique). Théorie de la main invisible : dans une société sans entraves au niveau des échanges la recherche individuelle du bonheur contribue au bonheur collectif. Les néo s’inspirent des fascinantes avancées physiques et mécaniques au 19 e en appliquant des techniques mathématiques à l’économie. Dans l’étude sur « Le bonheur maximal » S. Jevons, K. Menger et L. Walras introduisent le concept de variation à la marge (très important dans le néo-classicisme) qui fait appel au calcul différentiel (à la mode aujourd’hui) Walras est le premier à formaliser le problème de l’équilibre économique général (explique comment se fixe le niveau de production, de consommation de biens et les prix dans une économie). C’est avec Augustin Cournot, l’un des premiers économistes mathématiciens. Vilfredo Pareto s’inspire de Walras et ajoute une notion centrale du néoclassicisme, celle d’optimum économique (volume de production qui apportera le maximum de profit donc produire jusqu’à ce que coût marginal = recette marginale). La voie de Walras fut abandonnée. Les marginalistes préféraient l’équilibre partiel (vecteur du prix définissant le point d’équilibre entre l’offre et la demande sur un marché) d’Alfred Marshall à l’équilibre général. Pour Marshall, le fait d’avoir l’équilibre dans un marché n’en veut pas dire que tous les marchés sont équilibrés. Cette méthode sert à prédire le prix et la quantité de biens venus sur un marché. Il introduisit le concept de fonction de demande d’un bien sur un marché (très utilisé aujourd’hui) toujours à la recherche de ce point d’équilibre. Cours organisé autour du concept de la valeur XIXe : constitution de l’économie politique avec différentes écoles de pensée. On retrouve de manière récurrente la théorie de la valeur parmi les lois qu’elles essaient de dégager des relations économiques.

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Microéconomie

Introduction :

Préjugé : microéconomie = dure car trop formalisée Elle s’est mathématisée et coupée de ses racines historiques.Aujourd’hui c’est la théorie néoclassique qui est dominante enmicroéconomie (recherche, enseignement)Prix nobels d’économie = néoclassiquesClassiques : Smith, RicardoIls démontrent l’avantage du libéralisme économique avec une démarchenouvelle (néo)Les classiques se concentraient sur les groupes sociaux, les néo surl’individu (individualisme méthodique).Théorie de la main invisible : dans une société sans entraves au niveaudes échanges la recherche individuelle du bonheur contribue au bonheurcollectif.Les néo s’inspirent des fascinantes avancées physiques et mécaniques au19e en appliquant des techniques mathématiques à l’économie.Dans l’étude sur « Le bonheur maximal » S. Jevons, K. Menger et L. Walrasintroduisent le concept de variation à la marge (très important dans lenéo-classicisme) qui fait appel au calcul différentiel (à la modeaujourd’hui)Walras est le premier à formaliser le problème de l’équilibre économiquegénéral (explique comment se fixe le niveau de production, deconsommation de biens et les prix dans une économie).C’est avec Augustin Cournot, l’un des premiers économistesmathématiciens.Vilfredo Pareto s’inspire de Walras et ajoute une notion centrale dunéoclassicisme, celle d’optimum économique (volume de production quiapportera le maximum de profit donc produire jusqu’à ce que coûtmarginal = recette marginale).La voie de Walras fut abandonnée. Les marginalistes préféraient l’équilibrepartiel (vecteur du prix définissant le point d’équilibre entre l’offre et lademande sur un marché) d’Alfred Marshall à l’équilibre général. PourMarshall, le fait d’avoir l’équilibre dans un marché n’en veut pas dire quetous les marchés sont équilibrés. Cette méthode sert à prédire le prix et laquantité de biens venus sur un marché. Il introduisit le concept de fonctionde demande d’un bien sur un marché (très utilisé aujourd’hui) toujours à larecherche de ce point d’équilibre.

Cours organisé autour du concept de la valeur

XIXe : constitution de l’économie politique avec différentes écoles depensée.On retrouve de manière récurrente la théorie de la valeur parmi les loisqu’elles essaient de dégager des relations économiques.

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Smith fut le premier à aborder cette théorie.Mais avant lui il y avait déjà des précurseurs :R. Cantillon, W. Petty, J. Locke, Turgot, ContillacMais c’est véritablement les classiques et néo (Smith, Ricardo, Marx) quivont établir cette théorie de la valeur.En gros, ces auteurs pensent c’est la que c’est la quantité de travail quidétermine la valeur.Mais cette vision des choses va être réfutée par d’autres courantséconomiques pour qui c’est plus l’utilité et la rareté que le travail qui vadéfinir la valeur.

I : Analyse de la valeur travail commefondement de la pensée économique

1) Les premières esquisses de la théorie dela valeur

Turgot est un physiocrate (valeurs fondamentales de l’ordre naturel, dulibéralisme, du droit à la propriété). Il parle beaucoup dans son œuvre deproductivité exclusive de la terre (valeur de la production par hectare), duproduit net, de la stérilité de l’industrie et du circuit économique(représentation des flux d’échange entre agents économiques).Au delà de ces conformités, il apporte une approche nouvelle de la théoriede l’épargne, du capital et traite aussi des rendements décroissants maissurtout de la théorie de la valeur.

On doit d’abord s’intéresser a l’évolution de cette théorie avant lui pourexpliquer et comprendre son apport.Petty : « quantulumcunque concerning money » (1682) => précurseur dela théorie quantitative de la monnaie (relation entre la quantité demonnaie en circulation et le niveau général des prix) avec Locke etCantillon.Il fonde sa théorie de la valeur sur le travail et la terre (quantité dematière première utilisée dans le processus de production) et annonce lathéorie de la valeur travail (idée que la valeur d'échange desmarchandises est proportionnelle à la quantité de travail qu'ellesincorporent).« Tout devrait être évalué d’après deux dénominations naturelles qui sontla terre et le travail. Nous devrions par exemple dire qu’un vaisseau ou unvêtement valent telle mesure de terre ou telle mesure de travail » W. PettyCantillon : Il distingue la valeur extrinsèque et intrinsèque et Petty lavaleur naturelle et artificielle. (Naturel=intrinsèque, artificielle=extrinsèque)Extrinsèque = prix de marché instantané contingent et instable.La valeur extrinsèque est donc déterminée par le prix qui se forme sur lemarché.

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Elle est variable à cause des problèmes d’ajustement entre production etconsommation.« Si les fermiers dans un Etat sèment plus de blé qu’il n’en faut pour laconsommation de l’année la valeur intrinsèque et réelle du blécorrespondra à la terre et au travail qui entrent dans sa production, maiscomme il y a abondance, et plus de vendeurs que d’acheteurs, le prix dublé au marché (valeur extrinsèque) tombera nécessairement en dessousdu prix ou valeur intrinsèque.»Valeur intrinsèque = coûts des facteurs de production : terre et travailValeur extrinsèque = prix du bien dans l’environnement du marchéMais si le prix nominal (courant) est plus bas que la valeur intrinsèque(prix réel) à cause du marché, il se rapproche quand même du coûtmesuré en terre.Le prix normal est ainsi à la fois défini par la valeur intrinsèque (coût de laproduction) et du prix déterminé par le marché (offre et demande)

Valeur intrinsèque = centre de gravité du prix de marché. Ca correspond àla vraie valeur débarrassée de la volatilité des prix du marché à courtterme (conjoncturel).C’est l’explication de la valeur intrinsèque qui est l’objet de la théorie de lavaleur.Petty et Cantillon ont les mêmes visions sur la question.Selon eux, la valeur d’un bien naît de la combinaison des facteurs terre(matière) et travail (ce qui transforme la matière brute en denrée oumarchandise).Mes ces facteurs ne sont pas homogènes, il faut trouver une mesurecommune. Les deux auteurs divergent.Petty : il trouve dans les substances (matière) l’équivalent durée surface.Commune mesure de la valeur = portion de nourriture pour un hommeadulte en moyenne selon lui.Cantillon : il pense que la terre peut à elle seule être le facteur commun.Il pense que la valeur intrinsèque correspond en fait à la quantité de terreutilisée pour la production d’un bien.Malgré cette divergence, le fond de pensée est le même. La valeur estobjective (pas d’appréciation individuelle (utilité, rareté)) et mesurable.

Offre

Demande

Quantité

Prix

Point d’équilibre

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Elle est dans la nature des choses et pas dans l’opinion et le jugement desgens.

Abbé Galiani « Della Moneta » (1751). Il ouvre une nouvelle voieconcernant la théorie de la valeur. Il rejette l’idée de valeur intrinsèque basée sur les substances (matière)Il dit que la valeur est subjective, elle se fonde dans l’esprit des gens pasdans la nature des choses.Valeur relative (il y a une relation) car il y a proportion entre une chose etune autre.Valeur changeante en fonction du temps, du lieu et des gens.Donc estimation de la valeur = idée de proportion entre la possession dedeux choses (argent/pain) selon le jugement et l’opinion de l’individu.Il se rapproche de la vision mathématique des choses :La valeur d’échange dépend de l’utilité (si la chose nous rend heureux) etde la rareté (proportion entre quantité de cette chose et volume d’usagequi en est fait).Selon Galiani, on acquière un bien rare jusqu’à ce qu’on ait plus de malque de satisfaction pour l’avoir.Evidente rupture avec Petty et Cantillon.Galiani nous amène vers les théoriciens de l’utilité.

Turgot a lu Galiani et reprend le thème de la valeur dans « Valeur etmonnaie » (1770).Il veut systématiser, formaliser la pensée de Galiani en la rendant plusabstraite (moins collée à la réalité et aux cas particuliers).Il pense que la valeur estimative d’un bien dépend en fait d’un calculrationnel qui s’effectue chez chaque individu.Un bien est utile mais il y’a une pénibilité directe (travail) ou indirecte(échange (sacrifice d’une possession pour en obtenir une autre)) certainepour l’obtenir.Valeur estimative : expression du degré d’estime à un objet qu’unepersonne lui attache. Elle concerne l’individu isolé.Valeur appréciative : Relation entre vendeur et acheteur. Chacun attribueune valeur estimative plus grande au bien reçu (argent, bien acheté) qu’aubien cédé (idem). L’individu isolé ne peut juger de la valeur d’un objet à ses yeux (valeurestimative) qu’en le comparant avec un autre objet (évaluation fonctiondes circonstances). L’utilité et la rareté rentrent donc en compte. Style surune île déserte, un gars pour survire attribuera plus de valeur à du gibierqu’à un diamant…. Et plus de valeur a un sanglier dur à dénicher qu’à desfourmis qu’on trouve partout.A. Barrière « En somme Turgot formule la loi de substitution des désirs et ilsuppose que les objets présentent des utilités parce qu’ils répondent à desdésirs et l’homme prévoyant sait qu’il devra non seulement satisfaire sesbesoins présents mais aussi les besoins futurs de telle sorte qu’il établit unordre de nécessité et d’utilité des différents besoins ».=> L’homme va classer ses besoins et désirs et rechercher les outils(objets) qui vont combler ces besoins et désirs. Ainsi, plus la nécessitésera élevée, plus la valeur estimative de l’objet le sera également.

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Quand il y a deux personnes, la valeur est basée sur l’échange : la valeurdu bien échangé est proportionnel à l’intérêt que l’on a d’échanger.L’acquéreur accorde une valeur estimative plus grande à l’objet acquisque cédé.L’autre personne dans l’échange aussi. Chacun trouve qu’il a fait un bondeal (gain de valeur estimative via l’échange) => valeur estimativeréciproque.On arrive donc à une valeur estimative moyenne => valeur échangeable(valeur appréciative selon Turgot) => détermine le prixQuand il y a plus de deux personnes : la concurrence naît et il en sort unenouvelle forme de valeur échangeable => la valeur courante.=> En gros on sort d’un échange basé uniquement sur l’opinion de chacun(valeur estimative dans le cas ou seules deux personnes sont enprésence), la valeur est fonction des prix du marché.Turgot dit que prix et valeur sont différents (on fait l’amalgame dans lecommerce car c’est impossible d’énoncer la valeur en elle-même alors onse contente du prix.

Théorie de la valeur :Point de départ : GalianiProlongement : TurgotAboutissement : Contillac (philosophe) il pose les besoins de l’hommecomme cause de tout phénomène.1776 : Le commerce et le gouvernement considérés relativement l’un àl’autre => Théorie subjective de la valeur :« Une chose a une valeur quand elle est réputée utile à la satisfaction d’unbesoin »Il ajoute que la rareté est un facteur de la valeur :Quand on a des trucs en abondance on n’en sent pas le besoin intenseparce qu’on a pas peur d’en être privé. Plus les choses sont rares, plus lebesoin que l’on en a est intense car on a peur d’en être privé.=> Raison pour laquelle la valeur augmente en période de disette selonCondillac et diminue en période d’abondance. => L’échange crée de la valeur (gain en utilité pour chacun deséchangistes car l’échange satisfait les besoins de chacun vu que chacunjuge bénéficier d’un échange sinon il le ferait pas…)

2) La théorie de la valeur travail

Cette théorie nous vient dans auteurs classiques (Smith, Ricardo, Marx)qui en forment le corps théorique qui va servir de base à l’école classique.Ils ont des approches différentes.Aristote : pourquoi échange t-on une maison contre une quantité de pairesde chaussures ?Cette question revient à la mode au XIXe siècle.En économie, on définit la valeur d’un bien ou service par rapport àd’autres biens et services.=> De manière générale, ça correspond au prix auquel il va être échangé=> Qu’est ce qui définit la valeur d’un bien ?

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=> Réponses différentes

Classiques : Valeur déterminée par la quantité de travail nécessaire pour lacréation de ce bien.

Néo-classiques : Valeur fondée sur l’utilité marginale (utilité marginale : sion achète un portable il sera très utile, si on achète un deuxième il le seramoins et ainsi et de suite)

-A. Smith : Fondateur de l’école classique et de la théorie de la valeurtravail.

1776 : « Richesses des Nations » Distinction entre valeur d’usage et valeurd’échange.Valeur d’usage : utilité de l’objetValeur d’échange : valeur d’un objet par rapport à un autre (capacité d’unobjet à en acquérir un autre) => valeur relative des différents biens.Smith : paradoxe entre les deux, pas de relation entre valeur d’échange etvaleur d’usage mis à part que la première est la condition de la secondemais pas la cause (car on n’échange pas d’objet inutile).=> Paradoxe de l’eau et du diamant : l’eau à une grande valeur d’usagemais une faible valeur d’échange (bon marché). Le diamant à une fortevaleur d’échange mais une faible valeur d’usage (on peut s’en passer)

Le principe de la valeur travail : Smith veut résoudre le paradoxe qu’il amis en évidence.Il considère que la valeur d’échange n’est pas fonction de la valeurd’usage (il élimine donc l’aspect utilité de son analyse).Il raisonne en terme de valeur travail : la valeur d’un bien est déterminéepar la quantité de travail qu’il peut acheter car il considère que c’est ladivision du travail qui crée la richesse dans une Nation.Il parle donc de travail commandé mais oublie le travail nécessaire à laproduction d’un bien.Il expose : si chacun cherche a satisfaire ses besoins, la valeur d’un bienpermet ainsi d’acheter le travail d’autrui (travail : sacrifice de repos et deliberté)Théorie du travail commandé (échangé) : quantité de travail que l’onobtient en échange.Selon lui, si deux biens ont la même valeur ils représentent la mêmequantité de travail.Dans une société de travailleurs et d’échangistes, on doit échanger lesproduits en fonction de la quantité de travail nécessaire à la production duproduit sinon ce n’est pas juste, certains se feraient arnaquer.En gros un diamant qu’on aurait trouvé par hasard n’aurait pas la mêmevaleur qu’un diamant qu’on aurait acquis avec du travail (mines…)Mais Smith a bien compris que ça ne marchait pas comme ça, la valeurn’est pas que déterminée par la quantité de travail. => Solution empiriqueet décevante au problème« Le prix normal de chaque objet correspond à la quantité de travail quel’on peut commander (acheter avec cette chose)»

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Il y donc une réflexion de Smith sur les prix.Il distingue le prix naturel et le prix de marché.Prix naturel : prix que l’objet a réellement coûté dans sa fabrication(matières, salaires, transport, terre…)Claude Jessua : Histoire de la théorie économique 1991 : il rapprocheSmith et Cantillon : Smith prix naturel = Cantillon valeur intrinsèque =valeur fondamentale des physiocrates.Smith donne alors une autre définition : prix effectif = prix de marché (>,<, = au prix naturel)Ce prix effectif est déterminé par le rapport entre la quantité d’offre et dedemande sur le marché (ceux qui sont prêts à payer le prix naturel)

Ricardo : il enrichit la théorie de la valeur du travail de Smith.Il dit que le travail n’est pas l’unique déterminant de la valeur d’échange.Il fait la différence entre biens reproductibles et non reproductibles. La valeur d’échange dépend bien comme le disait Smith de la quantité detravail pour acquérir l’objet mais aussi du degré de sa rareté.Biens dont la valeur ne dépend que de leur rareté : tout ce qui intéresseles collectionneurs. La quantité de travail n’a ici rien à voir avec la valeur.Ce qui fait leur valeur c’est le désir et les moyens des gens qui veulent lesposséder. => Biens non reproductiblesDans ce cas, l’offre (rare) et la demande joue sur le prix de marchéBiens reproductibles : ils s’échangent sur un marché régie par laconcurrence, et ici la théorie de la valeur travail joue son rôle.Ricardo se limite à l’analyse des biens reproductibles (essentiel ducommerce) => analyse en terme de travail incorporé.Il pense que la valeur des biens est définie par la quantité de travailnécessaire à la fabrication du bien (quantité de travail incorporée dans lesbiens) pour tout type de société.Il rejette l’idée de Smith sur le travail commandé.Dans cette quantité de travail incorporée, on doit aussi prendre en comptecelle qui a permis de fabriquer les outils et machines.Ca permet à Ricardo de dire que de tout temps dans n’importe quellesociété, c’est la quantité de travail nécessaire à la fabrication d’unemarchandise qui est à la base de la valeur.Pour lui la différence entre société primitive et avancée est artificielle carde tout temps, ils avaient des outils et instruments pour acquérir desbiens.Donc la valeur d’un bien dépend de la quantité de travail nécessaire à laproduction directe plus la quantité de travail nécessaire à façonner lesoutils, bâtiments qui vont servir à la production.Smith : le chasseur a besoin d’outils pour tuer le gibier.Valeur du gibier = temps nécessaire à l’attraper + temps nécessaire àfabriquer une arme.Si l’arme pour tuer le castor est plus longue à faire que celle pour le daimalors le castor coûtera plus cher. Il faudra plus de travail pour tuer lecastor que pour tuer le daim.Ricardo dépasse Smith car : il considère le travail comme une marchandiseet a donc un prix variable. Ainsi le travail est mesuré par son prix derevient.

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Pour Ricardo, la valeur travail est la quantité de travail incorporée dans leproduit.Si des gens produisent des filets de pêches et d’autres produisent dessemences, la valeur d’échange dépendra de la quantité de travail qui auraété nécessaire à cette production mais aussi al quantité de travailnécessaire à la production des outils.C’est le même principe quelque soit l’état d’avancement de la société.Ex : valeur des bas de coton = quantité de travail nécessaire à saproduction et à son transport au marché (travail de la terre, bateau, fileur,tisserand, architectes, services du vendeur)Ce total détermine la quantité d’objets divers qui doit être échangéecontre ce bas.C’est donc une valeur relative (rapport) et pas absolue.Ex : marchandise A : valeur 1000 ; marchandise B : valeur 2000 =>Ricardo dit que cette valeur serait dans un rapport de ½Ricardo (à la suite de Smith) : prix naturel : quantité de travail nécessaireà la production du produit.Prix courant : fonction de l’offre et la demande.Le prix courant tend vers le prix naturel (y’a quelques écarts accidentels)Explication : si prix courant > prix naturel => augmentation de l’offre(possibilité de gros bénéfices) et du coup ça attise la concurrence et elsprix baissent jusqu’au prix naturel. Si prix naturel > prix courant : baisse de l’offre => augmentation des prixjusqu’au prix naturel.Ces fluctuations orientent les capitaux : ils vont là où y’a du fort bénéficedonc là où le prix courant est supérieur au prix naturel. Quand l’offrebaisse, le taux de profit baisse aussi alors les capitaux vont ailleurs.Les capitaux s’égalisent donc quand le prix courant tend vers le prixnaturel.Chacun cherche a maximiser le profit de son capital et c’est cette volontéqui tend à égaliser les taux de profit dans toutes les activités car çaempêche le prix courant d’être trop éloigné du prix naturel.

c’est cette concurrence qui va établir la valeur échangeable desmarchandises.

Karl Marx : dur à classer mais il se rapproche des classiques en ce quiconcerne sa théorie de la valeur. (Il suit Ricardo)Il étudie le mode de production capitaliste par une analyse de lamarchandise.La marchandise a deux pôles : valeur d’usage (satisfaire un besoin) etvaleur d’échange.On trouve la valeur d’usage dans la nature physique des choses même sicette valeur se réalise dans une relation entre hommes et choses.On ne peut ni quantifier ni comparé cette valeur d’usage entre individus(entre un chauve et une fille, un peigne n’aura pas la même valeurd’usage)Donc Marx pense que l’utilité n’est pas en relation avec l’échange.« L’échange des marchandises est un acte caractérisé par l’abstractiontotale de la valeur d’usage »

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Dans le système capitaliste, les marchandises ne sont pas produites pourelles mêmes, elles sont donc valeur d’échange.Valeur d’échange = taux d’échange relatif à d’autres marchandises et nonpas absolue (pas intrinsèque à la marchandise)Problème : on ne peut transformer en rapport quantitatif une comparaisonde deux valeurs d’utilité (non mesurables), il y a donc un élément communquantifiable.En effet, si deux valeurs d’usage sont quantitativement identiques c’estqu’il a un outil de mesure commun. Cet outil de mesure c’est le temps de travailTous les produits sont issus du travail humain (propriété commune) etc’est ce travail qui donne au produit sa valeur d’échange.Substance de la valeur d’échange = travail (quantifiable par le temps doncon s’en sert de mesure commune)Principe de la théorie de la valeur travail : la valeur d’échange estdéterminée par le nombre d’heures de travail nécessaire à la productiond’un bien.Donc quand on a des gains de productivité, la valeur de la marchandisediminue (moins d’heures par produit) mais le même temps de travaildétermine la même valeur (si on met trois heures a faire 10 chaussettes ettrois heures à faire une chaise, une chaise aura la même valeur d’échangeque 10 chaussettes)La valeur d’échange d’un produit dépend donc directement de la quantitéde travail et indirectement de la productivité du travail. (Temps moyensocialement nécessaire à la production : habileté et intensité moyenne del’époque)La théorie de la valeurs de Marx ne s’applique que pour les biensreproductibles (comme pour Ricardo) façonnés par l’homme (un tableaupeut selon Marx avoir un prix mais pas de valeur).Par ailleurs, une valeur d’usage peut en pas avoir de valeur d’échange(biens libres abondants (air…) ou utiles et produits mais non destinés aumarché)Un bien est sans valeur s’il n’est pas socialement utile.Valeur d’usage = condition nécessaire mais pas suffisante de la valeurd’échange (il faut qu’un bien soit utile pour qu’il ait une valeur d’échangemais pas tous les biens utiles ont une valeur d’échange)Marx : deux manières d’envisager le travail :Valeur d’usage = travail concret (utile) (travail particulier orienté vers unefinalité qui utilise des outils eux-mêmes produits dans ce but)Valeur d’échange = travail abstraitLe travail concret produit une valeur d’usageL’ensemble de ces valeurs d’usage correspond à la division du travailentre producteurs spécialisés et indépendants (ensemble des travauxconcrets distincts) qui est nécessaire à la production.Si on enlève la finalité du travail (créer quelque chose d’utile), le travail selimite à une dépense d’énergie et de neurones et peut donc s’assimiler autravail abstrait.C’est cette dépense qui est commune à tous les objets produitsC’est le travail abstrait qui créer la valeur d’échange (encore une foisl’aspect d’utilité est mis à l’écart)

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La valeur d’échange cristallise donc (concrétise, donne un sens) à lanotion de travail abstrait

Force de travail et plus-value

Une fois que Marx a trouvé l’origine de la valeur, il veut démontrer quel’échange est en fait inégal.=> Exploitation d’une classe par une autre (le marché ignore cetteexploitation)Cette exploitation se réalise du fait qu’on met sur le marché unemarchandise particulière : la force de travailMarx explique que les propriétaires et les bourgeois se mettent d’accordsur un contrat (valeur à laquelle le travailleur vend sa force de travail)Ca a l’air égal mais ne l’est pas.Le salaire doit permettre à la force de travail de se reproduire (l’ouvrierdoit se nourrir)Mais en réalité, le travailleur bosse plus que ce qu’il faut pour avoir saration de nourriture. (Style il va falloir 5 heures de travail pour créer cetteration et l’ouvrier va en travailler 8)Les 3 heures de différence sont le surtravail=> plus value.Plus value = valeur d’échange créée par l’ouvrier par son travail –rémunération de son travail (valeurs créées par l’utilisation de cette forcede travail)C’est le détenteur du capital qui profite de cette plus value.On distingue capital constant et variableConstant : Ce qui permet de se procurer les moyens de production(bâtiments, machines). Constant car il n’est pas source de plus value (onva pas acheter la machine pour la revendre plus chère)Variable : permet de rémunérer les salariés (achat de la force de travail). Ilest variable car il crée son équivalent plus la plus value (grandeurvariable).

Conclusion : malgré des différences entre les auteurs, c’est la quantitétravail pour produire un bien qui est à l’origine de la valeur chez elsclassiques. Mais ces théories vont être rejetées par d’autres courants.

La valeur travail : Smith : travail commandé Ricardo : travail incorporé Marx : travail socialement nécessaire à la production

II : Réfutation de la valeur travail, adhésionà la valeur utilité et révolution marginaliste

Les néoclassiques (fin 19e, début 20e) succèdent les classiques.Ils découvrent l’approche marginale de la valeur.L’utilité marginale (une voiture c’est utile, une deuxième moins) combineutilité et rareté.

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On délaisse l’aspect valeur travail

1) Cantillon et Jean Baptiste Say

Cantillon = précurseur de la pensée néoclassique, il rompt avec la penséeclassique.Il apporte une nouvelle conception de la valeur.Il reprend les idées de Jean Baptiste Say (certains le classent comme unclassique mais c’est contesté)Il ne s’intéresse pas à la valeur travail mais à la valeur utilité marginale (etse rapproche donc des néo)Prix non lié au coût de production mais à ce que le consommateur est prêtà payer. La valeur d’un bien correspond alors à sa capacité à répondre à un besoinhumain.JB Say : « valeur des choses arbitraire et vague tant qu’elle n’est pasreconnue »La valeur d’un bien est définie par son utilité, sa rareté et le fait qued’autres personnes sont prêtes à échanger d’autres biens de valeur contrecelui-ci.JB Say résout le paradoxe de l’eau et de l’air : c’est tellement vital et doncutile que c’est trop cher et personne pourrait en avoir alors du coup c’estgratuit.Valeur utilité = capacité à répondre au besoin de l’homme.Le travail productif est donc celui qui va apporter de l’utilité à une chose.Le capital est donc également productif (alors que les classiques disaientque seul le travail pouvait être source de la valeur et les physiocratesconcentraient la valeur dans la terre seule)JB Say : les producteurs de services contribuent aussi à la création derichesse puisque les services sont utiles.L’utilité n’est donc pas seulement un élément entrant dans la définition dela valeur mais le facteur déterminant de la valeur.

2) Jeremy Bentham et la morale utilitariste

Il est spectateur de l’élan révolutionnaire français et européenIl essaye de résoudre le décalage entre les relations et l’expressionjuridique de ces relations entre les hommes.Il faut appliquer les lois du marché au Droit et à la justice.Economie libérale : concurrence entre producteurs sur un marché donnéLes fondements du Droit et de la justice doivent être alors reconsidérés.Le principe déterminant est celui d’utilité (présenté par Bentham en 1789)Une action isolée est indifférente, on ne peut la juger (valeur, sens) quepar ses conséquences (utiles ou nuisibles).On juge de l’utilité d’une action par la création de douleurs ou de plaisir.Deux producteurs d’action interagissent avec leurs produits, on étudie lamanière dont les revenus (plaisir ou douleur) se répartissent.On mesure ici l’utilité de l’action par le surcroît de bonheur ou de peinequ’elle apporte par rapport à la situation antérieure.

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On mesure en s’inspirant du marché économique :Chaque chose de vend à un prix et tout le monde sait comparer la valeurdeux marchandises.Le prix que l’on est prêt à payer pour un plaisir est le seul moyen demesure la valeur de ce plaisir.Pour un même prix, on peut choisir entre le plaisir qui sera le plus grand.La société n’est qu’une invention de l’homme (pas de contrat social apriori), c’est une simple convention humaine (fictive)Bentham s’inspire de Beccaria :Le calcul des peines et récompenses permet d’identifier au moyen dessanctions et de proportionner l’intérêt égoïste et l’intérêt social et on doitconformer l’intérêt personnel à l’intérêt général.Selon Bentham, l’homme ne vit pas pour être libre (l’utilitarisme n’est pasune philosophie de la liberté)C’est l’hédonisme (recherche du plaisir) qui est à la base du principed’utilité.Cet hédonisme est différent de celui qui agissait chez Mandeville.Y’aurait pas besoin de faire des calculs d’intérêt (calculavantage/inconvénient imposé par le principe d’utilité) si tout le mondeavait des intérêts identiques (le principe d’utilité se doit d’être subjectif).Il faut alors que le Droit identifie artificiellement ce calcul.Condorcet : la révolution américaine fondée sur les intérêts particuliersplutôt que sur l’intérêt général (égalité des droits) => illustrel’identification des intérêtsL’illustration de cette identification d’intérêt = suffrage universel=> Évolution vers le radicalisme (peut être parce que l’intérêt général faitun mix de tous les intérêts particuliers alors il demeure au centre dutableau politique, avec l’expression de l’intérêt de chacun ça devient plusextrême) peuvent (étudié par Bentham)Bentham veut créer un modèle politique et juridique basé sur le systèmeéconomique des harmonies (main invisible : la recherche personnelle duplaisir contribuent au bien général)Elie Halévy appelle ça l’harmonie spontanée des égoïsmes que reprendBentham.C’est le summum bonum (nec plus ultra, système utopique)Elie met en avant une contradiction de Bentham entre l’identité desintérêts (intérêts personnels) et le besoin de faire des réformes socialesdans l’intérêt de tous pour assurer une harmonie artificielle. Les deux nesont pas toujours compatibles.Donc si l’utilitarisme de Bentham peut orienter les sociétés vers ladémocratie (John Stuart Mill), un autre courant peut trouver dans cettethéorie une justification au conservatisme.

3) JS Mill : audace et synthèse

Il étudie l’économie politique dans sa jeunesse, il se barre de chez lui à 8ans pour vivre chez ses parrains (Bentham et JB Say). Il gère assez à 13ans pour lire les « principes » de Ricardo.

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Il est philosophe et économiste, il rédige en 1829 (23 ans) des essaisd’économie politique1943 : « un système logique »Il revendique un utilitarisme différent de celui de Bentham.Il ne fonde pas l’utilitarisme sur l’égoïsme mais s’inspire des préceptesévangéliques (traité l’autre comme soi même)On passe donc d’un individualisme libéral (Bentham) a une sorte desocialisme (utilitarisme égalitaire). Une société d’égaux ne peut existerque si les intérêts de tous sont pris en compte (on en peut assurer l’égalitési chacun veut assurer son propre intérêt, la maximisation de son plaisir)Cette différence de point de vue s’explique par l’analyse du systèmeclassique et non pas par la prise de conscience subite de la questionsociale.

Les précurseurs du marginalisme : Plusieurs auteurs à l’époque desclassiques ont mis en évidence les lois de l’utilité marginale (Gossen ;Dupuis, Cournot, Canard, Von Thünen)

Gossen : né près de Cologne, fort en maths mais il fait des étudesjuridiques, il rentre dans l’administration puis démissionne en 1848. Viecourte et triste (mort de tuberculose, ruiné), œuvre quantitativement peuimportante.On retient : « Développement des lois de l’échange et des règles qui endécoulent pour les actions de normes »Gossen pense qu’il doit apporter le bonheur aux hommes (but nonscientifique mais il utilise des lois). L’homme est fait pour atteindre leplaisir.Première loi de Gossen : la grandeur d’une seule et même jouissancediminue jusqu’à satiété à mesure qu’elle dure plus longtemps (ex : si on vadans un jacuzzi c’est au début qu’on appréciera plus le plaisir après ons’en lasse). => utilité marginale décroissante=> L’intensité d’un besoin diminue lors de sa satisfaction.Il précise aussi que la première satisfaction est toujours la plus grande.Ex : le premier carreau de chocolat sera toujours le meilleur.Le besoin est moindre pour la seconde fois que la première, l’intensitédécroît avec la satisfaction du besoin donc la satiété est plus vite atteintela deuxième fois que la première.

Temps

Jouissance

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Il emploie des droites pour simplifier mais une courbe est plus réaliste.

Seconde loi de Gossen : si on le choix entre plusieurs plaisirs (quelque soitleur grandeur absolue) mais qu’on a pas le temps pour les satisfaire tous,alors on doit les satisfaire tous partiellement pour avoir le max dejouissance.Quand les jouissances cessent d’être satisfaites, leur grandeur est lamême partout.

Principe d’égalisation des utilités marginales que l’on peutgénéraliser lorsque la contrainte n’est plus le temps.

L’individu maximise son utilité par l’achat d’autres biens avecl’argent dont il dispose (vu que dans un échange on gagne enutilité)

L’individu doit répartir ses dépenses de telle sorte que la satisfaction tiréede chaque jouissance (unité d’utilité marginale) soit la même. (a revoir)Gossen classe ainsi les biens : ceux préparés par la nature ou par l’homme(biens de consommation) et ceux complémentaires (matières premières,produits non finis), les objets de 3e classe ou supérieure (biens deproduction).Les biens de production ne sont pas consommés (donc pas directementutiles) donc leur valeur vient de celle de l’objet qu’ils servent à fabriquer.On doit travailler pour produire les biens de production et c’est de plus enplus pénible.

A – b : le travail est agréable

a b c

TempsUtilité du travail

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B – c : travail pénibleL’homme ne s’arrête pas de travailler à BOn peut toujours augmenter notre utilité totale si l’utilité de l’objet produitsurpasse la peine générée par le travail pour produire cette chose.L’échange accroît ainsi la valeur car il permet de faire un gain d’utilité (lavaleur utile de ce que l’on donne est inférieure à la valeur utile de ce quel’on acquiert)Gossen a ainsi découvert le principe paritien (de Pareto) de l’égalité desophélimités élémentaires pondérées« L’homme obtient un maximum de jouissance vitale qui il affecte sonargent aux différentes jouissances de telle façon que l’unité finale del’argent qu’il affecte à ses jouissances lui procure une satisfaction demême grandeur »Mais Gossen ne montre pas que l’on peut comparer les utilités desdifférents co-échangistes.Il s’appuie sur ces principes théoriques pour faire des considérationspratiques : il demande la nationalisation du sol, une monnaie métallique,une caisse centrale de prêt pour un crédit accessible à tous.

Dupuit : grand économiste, né dans le Piémont, fils d’un inspecteur desfinances. 18 ans => polytechnique, 21 ans => ingénieur1850 : direction des travaux de Paris (avec Haussmann), il sera inspecteurdes ponts et des chausséesTravail scientifique de Dupuit : régime des rivières, les ponts, les routes,les égouts, eau courante…Apport économique de très grande valeur : il découvre le principe del’utilité marginale, l’allure de la courbe de la demande et la notion de rente(surplus du consommateur)Pour Dupuit, la science économique est expérimentale et l’ingénieur quiveut un peu élargir son champ d’étude et ses résultats devient viteéconomiste.Mais l’usage fait de la science économique une science morale au débutpuis une science exacte plus tard.Il s’intéresse à l’utilité d’un péage :« un pont crée un courant de trafic, un péage détourne une partie dutrafic » => Quelle est l’utilité du péage ?La théorie économique montre l’utilité des travaux publics et la mesure del’utilité des travaux publics peut justifier ( ???).La mesure est donc à la base de l’économie politique.Que mesure t’on à part l’utilité des objets et services dont nous avonsbesoin ?« L’utilité et la rareté sont les conditions de la valeur » DupuitIl réfute donc le paradoxe de la valeur (eau/diamant)L’utilité est variable et subjective selon les individusIl y a des richesses non matérielles (prestige d’un magistrat en plus de sonsalaire)L’utilité à quand même une expression en argent.Problème : comment concilier prix de marché et valeur utile subjective ?Dupuit distingue la l’utilité absolue (prix vénal) et l’utilité relative

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Utilité absolue = sacrifice maximum q’un consommateur est prêt à fairepour acquérir l’objet ou le service.Utilité relative = différence entre valeur d’usage et prix vénal.Il conclut : l’utilité décroît avec la quantité possédée (utilité marginale)Ex : pompe à eau qui se perfectionne et fait baisser le prix au litre (50=>30=> 20…).Début : 50 euros : l’acheteur estime que le litre a une valeur supérieure à50 euros sinon il en l’aurait pas acheté.Ensuite le client en achète un à 30€ c’est qu’il estime que le litre a unevaleur entre 30 et 50 €Etc…

Dupuit mesure l’utilité d’un canal.On ne peut demander à chaque transporteur quelle utilité il attribue aucanal alors il fait augmenter le prix du péage et étudie la disparitionprogressive des transporteurs au fur et à mesure que le prix augmente.1€/tonne : une partie du tonnage de marchandise ne transite plus. Cettepartie attribuera une utilité au canal entre 0 et 1.On peut continuer comme ça en augmentant le prix du péage…Chaque consommateur attache une utilité différente au même objet,suivant la quantité qu’il peut consommer et cette utilité tend à décroîtrequand la quantité consommée augmente.Dupuit énonce donc la loi de la décroissance de l’utilité marginale. Ill’assimile à la courbe de demande car elle décrit le prix auquel leconsommateur est prêt à payer lorsque la quantité augmente.

C’est une courbe de demande individuelle. En rassemblant les courbes detous, on arrive à la demande globale.

Surplus du consommateur

Demande

B

A0

PrixOffre (S)

QuantitéT

S’

P

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Utilité absolue : S’OABUtilité relative : S’PB

Dupuit montre grâce à ça qu’on peut mesurer l’utilité des ponts de piétonsgratuits.

Quand péage = 0, passage = 200 000Quand péage = 0.01, passage = 150 000Donc pour 50 000 personnes, l’utilité du pont est entre 0 et 0.01 soit0.01x50 000 d’utilité totale

En faisant augmenter le prix du péage et en étudiant le passage, on peutévaluer l’utilité du pont représenté par l’aire OPS’

Dupuit met en évidence la convexité de la courbe de demande, il la fondesur la distribution des revenus.La demande augmente lorsque le prix baisse. Mais la demande baisseencore plus si le prix est originellement haut (parce que certainespersonnes n’avaient pas les moyens)Du coup la demande va augmenter si un produit passe de 100 à 95 etencore plus s’il passe de 95 à 90.Dupuit explique ça par la structure sociale de la société :Si on classe les individus en fonction de leurs revenus et superpose cestranches avec les plus bas revenus en bas, on obtient une pyramide.Donc quand le prix d’une marchandise baisse, elle est accessible à plus demondeDupuit dit que chaque consommateur consomme de plus en plus et qu’il ya un prix limite qui annule toute demande et que pour un prix nul, lademande n’est pas infinie. D’où la courbe de demande.

Dupuit avant Cournot établit la théorie du monopole discriminant.Quand y’a monopole, le monopoleur peut confisquer à son profit les rentesdes consommateurs.Afin de maximiser le profit, il faut discriminer la clientèleEx : théâtres : le tarif unique ne remplit pas els salles et n’assure pas debonnes recettes.Il faut faire des divisions dans la salle et dans le public pour augmenter lesrecettesChemin de fer : 3 classes permet de faire payer au consommateur toutel’utilité qu’il retire du chemin de ferOn crée plusieurs classes pour que le voyageur qui puisse payer la 2e

classe n’aille pas en 3e…On maltraite le pauvre pas pour lui faire mal personnellement mais pourfaire peur au riche et lui faire payer en fonction de ses ressources.Dupuit invente la notion de surplus du consommateur (rente) : lorsqu’il y aun prix sur le marché, il a des gens qui seraient prêts à payer plus maisgrâce aux ressources et préférences des autres ils ont un prix avantageuxque leur estimation personnelle (subjective).Le monopoleur habile discrimine la clientèle pour capter ce surplus à sonavantage.

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L’optimum pour le monopoleur peut être différent de l’optimum social(minimisation de l’utilité perdue).L’écart entre les deux peut être important en fonction de la grille dediscrimination des tarifsDupuit pense que la gestion publique d’un monopole permet la mieux degérer la maximisation du surplus car la tarification a pour seule contraintede couvrir les coûts du service ou de production. Donc il peut avoir deséchelons différents. Le monopole public semble donc bien mieux du point de vue de l’optimumsocial.

Augustin Cournot : Reçu à l’ENS quand elle a fermé, il étudie à la Sorbonne1823 : licence en mathsIl suit les cours de Laplace et de Le Poisson1827 : licence de droit1823-33 : secrétaire particulier du maréchal Gouvion-Saint-Cyr1833 : recteur de l’académie de Grenoble1949 : recteur de l’académie de Dijon

Ouvrages : « recherche sur les principes mathématiques de la théorie desrichesses » (1838)« Principe de la théorie des richesses » (1877)

Il fait des traités de probabilités et est considéré comme un logicien.Il applique les maths à de nouveaux domaines. Il critique la théorie classique de l’offre et la demande.Cournot affirme que dire que le prix est fonction inverse de la demandeest soit une banalité soit faux car il y a interdépendances entre prix, offreet demande et non pas relation de causalité (l’un n’entraîne pas l’autrec’est tout un processus)Qu’est ce la quantité demandée pour Cournot ?Ce n’est pas le vague désir d’acheter, c’est la demande qu’accompagne lapossibilité d’acheter (aspect solvable).Ainsi, la demande varie en fonction du prix. On se fout de savoir si elle estconnue algébriquement ou empiriquement.=> il s’agit d’une fonction et non d ‘un rapportElle est fonction des prix, continue et décroissante.Cournot peut donc appliquer le calcul différentiel sur la fonction dedemande continue.Il distingue plusieurs types de marchés :

- le monopole Ex : proprio d’une source minérale aux qualités thérapeutiques uniques.Il cherche à calculer le chiffre d’affaire quand il n’y a pas de coûts deproduction puis lorsqu’il y en a.Il décrit le coût marginal et sa courbe, il démontre qu’elle est convexe.Cette allure provient de l’organisation de l’entrepriseCe cas de monopole analysé par Cournot concerne la situation d’unproducteur qui est seul à répondre à la demande.Il dit que la demande est fonction inverse du prix et donc la dérivée decette fonction est négative

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Demande = f(prix)

F’(P) = dD/dP <0

C’est la première apparition explicite de la fonction demande dans lalittérature économique.Il en découle la fonction de recette totale du monopoleur :

RT : P x f(P)

On dérivant par rapport à P on arrive à la recette marginale :

RM : f(P) + Pxf’(P)

Le monopoleur peut être doté d’une fonction de coûts qui dépend desquantités produites : Q(D) = dQ/dP >0

Le monopoleur cherche à maximiser son profit (RT)

Profit max = RT – Q(D)

Le maximum s’obtient en dérivant le profit par rapport à P et enl’annulant.

D(profit)/d(p) = f(P) + pf’(p) –Q’ = 0

Recette = Q = Coût

Les conditions du second ordre (dérivée seconde) assurent qu’il s’agit d’unmaximum.Le producteur doit produire une certaine quantité jusqu’à ce que la recettemarginale soit égale au coût marginalPuis Cournot s’intéresse au cas du duopole (quand un concurrent arrive)Le prix est alors nécessaire inférieur à celui du monopole (le vendeur nefait plus ce qu’il veut…)

Prix

Quantité

Coût moyen

Coût marginal

Recette marginale

Recette moyenne

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Quelle est la démarche de Cournot ?La demande globale à ces 2 producteurs est décroissante en fonction duprix. La dérivée est donc négative : Prix ‘ (Demande) = dP/dD < 0Chaque producteur a une fonction de coût qui va dépendre des quantitésproduites (et donc de la demande).Producteur 1 : Q(D1)Producteur 2 : Q(D2)Chacun cherche à maximiser son profit.Optimum : la dérivée du profit par rapport à D1 doit être nulle ce quidonne la production D1 en fonction du niveau D2 du producteur 2.Donc si le producteur 2 dit qu’il va produire D°2, alors le producteur 1annoncera D°1. Et si le producteur 2 annonce D*2 alors le producteur 1annoncera D*1En gros dans une situation de duopole, la quantité produite par uneentreprise influencera celle produite par l’autre entreprise à la recherched’un point d’équilibre entre les deux.On peut ainsi tracer le production de l’un en fonction de l’autre, on appelleça la courbe de réaction.

On arrive au point d’équilibre comme ceci : Le producteur 2 annonce D°2 du coup le producteur 1 répond par D°1 ; enréaction, le producteur 2 propose D*2 ce qui entraîne encore une réactiondu producteur 1 qui offre D*1

on se rapproche ainsi du point d’équilibre.

Plus tard, la théorie de Cournot est contestée car il est possible que elsdeux producteurs s’entendent au lieu de se faire concurrence.

D1

D2

Réaction de 1

Réaction de 2

D°2D*2

D°1D*1

I = Équilibre

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Cournot dit qu’un producteur décide de ses quantités de production enfonction des quantités produites par l’autre mais certains pensent quec’est plus le prix qui va déterminer les quantités produites.Dans ce modèle, les producteurs font une série d’erreurs de prévision, onpeut penser que les courbes de réaction vont se modifier en fonction deserreurs. Mais bon, malgré ces contestations, l’apport de Cournot est avanttout méthodologique.

Nicolas François Canard : ouvrage essentiel : principes d’économiepolitiqueIl a eu des intuitions concernant la demande et l’équilibre général.Il s’intéresse à la formation des prix sur le marché et montre qu’il estcompris entre une limite supérieure et inférieure.Supérieure : salaire de l’acheteur (dans le cas des biens de premièrenécessité (on va pas passer tout son salaire à acheter des cure dents))Cette limite supérieure correspond aussi à l’endroit où il n’y a plusd’acheteurs (un paquet de mouchoirs a 50€ trouvera pas beaucoupd’acheteurs)Inférieur : salaire du vendeurCanard ne voit pas de fonction de demande s’attache au prix, à laconcurrence et a l’intensité des besoins (car plus le besoin est intense pluson va être prêt à payer cher).Mais il ne met pas en relation prix et quantité (déterminé par la demande)Il ressent la notion d’équilibre général mais ne la formalise pas.Il montre que quand il y a de la force de travail de disponible, celle-cicherche l’emploi le plus avantageux pour avoir une rente. Il fait donc uneanalyse à la marge et montre que pour les extrémités, il y a indifférence àse placer dans une tranche ou dans une autre.Il fait ainsi une ébauche du principe d’égalisation des utilités marginales.

Von Thünen : c’est un précurseur du marginalismeIl applique son raisonnement à une économie agricoleIl s’intéresse aux notions de productions et de distribution en utilisant lecalcul à la marge. Il est considéré comme le fondateur de l’économiespatiale (compréhension des conséquences économiques de lagéographie) Ex : dans un Etat isolé, y’a une ville au milieu de plaine, pas de rivière, pasde canaux. Les gens tirent leur subsistance de la culture des terres quientourent la ville. La production agricole va s’organiser en cerclesconcentriques selon le coût de production de transport et de vente et ladurée de conservation. Ce raisonnement fait appel au calcul à la marge. Lechoix du produit à une distance donnée doit être le meilleur choix possible(pas possible de trouver plus rentable).La production sera poussée jusqu’à égalisation du coût et revenumarginal.On détermine ainsi la production maximale mais aussi la limitegéographique au delà de laquelle c’est plus rentable de produire.Donc les producteurs plus près de la ville ont des coûts de transport plusfaibles que les autres mais vendent leurs produits au même prix etdégagent donc une rente.

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En gros c’est pareil que Ricardo, lui bossait en terme de fertilité VonThünen en terme d’éloignement.

Les pionniers du marginalisme :

Carl Menger : école économique autrichienne de Vienne, créateur del’école psychologique autrichienne1871 : « les principes d’économie politique »Il pense que les phénomènes économiques sont des phénomènes humainset on doit donc utiliser la psychologie pour les expliquer.Il fonde en Europe une partie des concepts de l’individualismeméthodologique (les phénomènes collectifs découlent des comportementsindividuels interagissant (contraire du holisme))Il est donc néoclassiqueIl adhère à la théorie de l’homo oeconomicus (comportement rationnel desindividus)Il faut ainsi partit de l’individu et de la microéconomie pour comprendre lemonde.Son apport le plus important concerne la théorie de la valeur.Selon lui la valeur d’un bien correspond à l’importance qu’il représentepour l’homme.Menger distingue valeur d’usage et valeur d’échange.Il hiérarchise les biensLe capital est un bien particulier qui permet d’acquérir d’autres biens ilssont donc d’ordre supérieur, ceux consommables de 1er rang.Il rejette donc l’idée marxiste qui dit que le capital n’est que le fruit del’exploitation de la force de travail.Le concept de productivité marginal du capital peut légitimer les sourcesde rémunération des capitaux.Les biens de rang 1 apportent des satisfactions immédiates, les autres ontdes utilités dérivées (le fric n’est pas utile en lui-même mais permetd’acheter des trucs utiles). Ils sont disponibles immédiatement et sont complémentaires des biens deconsommation.Leu valeur prend naissance en aval du côté des biens de consommation(la valeur utile de l’argent apparaît quand il est transformé en biens deconsommation) On calcule la valeur en faisant une soustraction à partir bien deconsommation final pour arriver aux facteurs de production sans négligerles consommations intermédiaires.La valeur d’un facteur dépend de la rareté de celui-ci.La théorie de la valeur de Menger découle de sa classification des biensMenger pense pouvoir classer les biens par ordre décroissant.Il dit que l’utilité des biens décroît avec la rareté.Il construit une table d’intensité des besoins :

INTEN

SIT BESOINS

I II III IV V VI VII VIII IX X10 9 8 7 6 5 4 3 2 1

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E D

E S

ATIS

FAC

TIO

N 9 8 7 6 5 4 3 2 18 7 6 5 4 3 2 17 6 5 4 3 2 16 5 4 3 2 15 4 3 2 14 3 2 13 2 12 11

Ce tableau définit une logique de choix pour le consommateur.Un bien I sera choisi avec une intensité 10Puis il va choisir une unité du bien II puis une seconde unité du bien 1.Toujours dans cette quête de satisfaction maximale.Puis un bien 3 ou une seconde unité de bien II ou une troisième unité debien I.Le processus s’arrête quand le revenu est épuisé.C’est une procédure de maximisation de l’utilité.C’est une vision subjective de la valeur qui sert de fondement à l’échangeet à la fixation des prix sur le marché.Menger pense que l’échange n’est qu’un moyen de satisfaire ses besoins.Il n’utilise pas de fonction de demande qui relie l’utilité ou la rareté.Pour Menger, le prix de marché n’est donc pas défini par l’intersection del’offre et la demande.C’est plutôt la rencontre entre les deux qui va fixer un prix de manièreinformelle. Donc y’a pas de prix d’équilibre à un ou plusieurs marchéscomme le disent Cournot, Walras, Marshall…

Jevons et l’école anglaise :

Né en 1835 à Liverpool, il étudie @ University College of London, ilabandonne à 19 ans et se barre en Australie pour faire prof de philo.Il s’intéresse à la philo à la logique et à l’économie.Il fonde l’école philosophique anglaise1863 : « la logique pure »1874 : « les principes de la science »En tant qu’économiste, il s’intéresse à l’observation et la quantification.Il est le fondateur de l’économie pure (formalisée).Son goût pour ça apparaît dans : « une contribution à une théoriemathématique de l’économie politique »Ouvrage principal : « la théorie de l’économie politique » (1871)Il s’intéresse à la politique économique et sociale, il est libéral.Il n’a de son vivant pas eu une école organisée autour de lui mais il aquelques disciples : Edgeworth (économiste utilitariste) et Wicksteed(marginaliste et utilitariste).Edgeworth : il crée la boite d’Edgeworth et trace les courbesd’indifférence.

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Wicksteed : il reprend le concept de l’utilité marginale décroissante, lesproductivités marginales ou plutôt l’égalisation des productivitésmarginalesIl lance une analyse dynamique de la théorie du consommateur et de laproduction efficace.Il ne connaissait pas les travaux de ses précurseurs pourtant son travail serapproche de celui de Gossen.Il dit que l’économie est aussi mathématique que la physique.Objets économiques = quantités et prix donc il faut utiliser des maths pourles analyser.Jevons reproche à Cournot de tracer la courbe de demande sans en établirles fondements. Il faut établir les lois ultimes de la valeur et de l’échangepour pouvoir tracer cette courbe de la demande.Jevons pense que la valeur est subjective et naît de la relation entrel’homme et ses besoins.S’opposent donc d’un côté individualisme et subjectivité, de l’autre côté,loi macroéconomique et objectivité.Il se réfère à Bentham et à l’utilitarismeUtilité d’un bien : capacité d’un bien à provoquer un plaisir ou éviter undéplaisir.Quand on a plusieurs unités d’un même bien, il faut faire la différenceentre unité totale (toutes les unités) et utilité attachée à la portion.Jevons fait cette distinction en inventant le concept de degré finald’utilisation.X = quantité d’un bienU = utilité totale due à la consommation de xOn a u(x) = degré d’utilité totale dépendant de la quantité de biensconsommés On retombe donc sur la 1ere loi de Gossen (le degré final d’utilité varieinversement avec la quantité)

Quelles sont les relations entre la valeur et l’utilité ?

Le concept de la valeur naît du fait d’échanger. La valeur dépend donc descirconstances dans lesquelles l’échange s’est effectué en fonction del’autre bien échangé. La valeur d’échange est donc un prix relatif maisaussi un rapport de quantités.Ex : on échange 2 chaussettes à 3 € chacune contre 1 t-shirt à 6€. Le prixet la quantité sont à prendre en compte.Ainsi : P1Q1 = P2Q2 ((3*2) = (6*1))Donc P1/P2 = Q1/Q2Jevons distingue valeur d’usage et valeur d’échange.Jevons pense que la valeur a une source subjective qui consacre l’échangecomme clef de l’économie néoclassique. La théorie de l’échange de Jevons se rapproche de celle de Walras.« Le rapport d’échange de deux produits quelconques sera inversementproportionnel au rapport des degrés finaux d’utilité des quantités desproduits disponibles pour la consommation après que l’échange estachevé »

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Le processus d’échange se poursuit jusqu’à ce que chacun tire lemaximum de profit. Si on continuait au-delà de ce point, il y aurait perted’utilité.On trouve le point d’équilibre là ou une faible quantité de bien échangé enplus n’apporte ni gain ni perte (là ou la fonction d’utilité est constante)=> Principe d’égalisation des utilités marginales (perte=gain)Jevons utilise le même appareil mathématique de Walras.Il explique comment le consommateur maximisera sa satisfaction. Il distingue deux étapes : - un individu a un bien qui satisfait plusieurs besoins, il optimisera sonutilité totale en égalité le degré final d’utilité de chaque emploi (cf. tableauplus haut)U’a et U’b sont les degrés finaux d’utilité des biens a et b, pour maximiserl’utilité totale, il faut que U’a = U’bSi U’a > U’b alors il faut retirer des unités de consommation de b pour lesconsacrer à a.On a deux consommateurs 1 et 2, avec des quantités a et b de biens A etB, 1 et 2 échangent en quantités x et y de sorte que l’affectation finalesoit :(a-x)(y) pour 1(b-y)(x) pour 2

Les fonctions d’utilités sont notées &1 et %1 pour 1 avec les biens A et B.Les fonctions d’utilités sont notées &2 et %2 pour 2 avec les biens A et B.

Par hypothèse, 1 et 2 ont intérêt à échanger donc le degré final d’utilité(utilité marginale) du bien concédé est inférieur à celui possédé.Dans le cadre de l’échange, Jevons établit une condition d’équilibre

(&1(a-x))/(%1(y)) = y/x = (&2(x))/(%2(b-y))

&1(a-x) = degré final d’utilité du bien A cédé en partie via l’échange pour1%1(y) = degré final d’utilité du bien B obtenu via l’échange pour 1

Si (&1(a-x))/(%1(y)) < y/x alors &1(a-x) < (y/x)(%1(y) alors 1 aura intérêt àcéder plus du bien A pour avoir y/x unités de B ; Il perdra &1(a-x) etgagnera y/x de %1(y) en degré d’utilité.

On poursuit l’échange jusqu’à l’égalisation.

Chapitre 5 : La théorie de la valeur prix

A. Marshall (1842-1924): il implante le marginalisme en Angleterre, ilbosse à Cambridge en tant que prof, il a été élevé à la dure. Il fuit safamille qui veut faire de lui un pasteur et suit brillamment desétudes.Ouvrage célèbre : « les principes d’économie politique » 1890 çaparle des avantages comparatifs de Ricardo en insistant sur le rôle del’élasticité de l’offre et de la demande par rapport au prix.Il est le « trait

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d’union » entre la pensée classique et néoclassique, il défend la méthodeempirique, il est déterministe et positiviste.Il dit que l’expérience etl’observation sont nécessaires pour savoir quels vont être les effets degroupes de cause à court et long terme. L’analyse doit être positive(empirique) et non normative (formalisée), il faut recourir à des jugementsde valeurs.Il distingue point de vue statique et dynamique.

Cambridge n’opte ni pour l’approche littéraire ni scientifique, les deuxsont utilisées.Marshall dit que la valeur d’un bien vient autant de son coût deproduction que de son utilité. Il faut chercher les sources de la valeurdans ces deux éléments. On peut évaluer ces utilités et coûts subjectifsvia le marché grâce à la monnaie qui en donne la mesure.Donc sur le marché l’utilité gouverne la demande et les coûtsgouvernent l’offre. (L’offre va davantage dépendre des coûts alors quela demande de l’utilité)Ces « deux lames d’une paire de ciseaux » déterminent le prix.La conception de la demande de Marshall diffère de celle desclassiques.Chez les classiques, la demande c’est la quantité de biens nécessairepour satisfaire ses propres besoins, la demande n’est donc pas unconcept général, elle est rattachée à l’individu et ces demandes neseront pas reliées au prix du marché (un changement de prix n’agirapas trop sur la demande vu que les besoins restent les mêmes). Lademande est donc rigide et inélastique évincé (à part dans son coin) etéclaté selon l’analyse classique.

Pour Marshall, la demande a un rôle central dans la détermination duprix de marché (pas le prix naturel). La demande a sa place au côté del’offre. La demande n’est plus isolée mais devient un concept général,pertinent qui s’applique à l’ensemble des marchés.

La vision de la demande de biens économique (ce qu’on achète sur unmarché) de Marshall rompt avec les classiques.Une économie produit moins de biens que d’utilité que les consommateurscherchent à satisfaire via le marché. (Les biens ne sont que des outils, levéritable enjeu de l’économie et de satisfaire des utilités) ; la valeur d’unbien économique correspond au prix auquel on l’achète.La distinction entre services et biens n’a pas de portée analytique (lesdeux répondent à des besoins et ont une utilité).Du coup la demande n’est plus simplement une quantité nécessaire à lasatisfaction des besoins mais une relation entre l’évolution des quantitésdemandées et les différents prix. La nature de la demande est doncdifférente par rapport à la vision classique.La demande est donc un concept « au préalable » (qui agit préalablementsur les prix)On peut représenter graphiquement cette fonction demande par unecourbe. Cournot l’avait déjà introduit mais Marshall a largement complétécette théorie.Marshall construit cette courbe en 3 étapes.

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- 1er : L’équilibre du consommateur. Comme Jevons etGossen, Marshall reprend l’idée de la décroissance de l’utilitémarginale. Le consommateur maximise sa satisfaction quand :

U’n = utilité marginale du bien nPn = prix du bien n

U’1/P1 = U’2/P2 = … = U’n/Pn (cf tableau, égalisation des utilitésmarginales)Le rapport des utilités marginales est égal au rapport des prixcorrespondants. (U’1/P1 = U’2/P2 = … = U’n/Pn U’1/U’2 = P1/P2…)

- 2e : la prise en compte de la monnaie, Marshall pense qu’elle remplitavant tout une fonction de transaction. Donc tout le monde veut avoir desencaisses monétaires réelles (l’argent pour ses dépenses) proportionnellesà son revenu (grâce à son revenu). L’argent apparaît donc comme lesautres biens, la monnaie à une utilité et à ce titre peut apparaître dans lasuite d’égalité marginale :

Soit Pm = 1U’m = utilité marginale de la monnaie

U’1/P1 = U’2/P2 = … = U’n/Pn = U’m/Pm = U’m

Chaque utilité marginale d’un produit (U’n/Pn) correspond à l’utilité dudernier franc dépensé pour l’achat de ce produit et est égal à l’utilitémarginale de la monnaie détenue.

- 3e : Dérivation de la courbe de demande (de l’utilité)Pour la demande du bien n :U’n = u’m x Pn (avec u’m = constante selon MarshallIl indique que quand le prix d’un bien se modifie, le revenu réel (rapportentre le revenu brut et le prix des biens que l’on veut consommer) duconsommateur aussi. C’est l’effet revenu.L’effet revenu renvoie à l’élasticité (rapport du pourcentage de variationde la demande d’un bien et du revenu)Cet effet s’intéresse à l’influence d’une variation de revenu sur un bien(négatif pour les biens inférieurs (mauvaise qualité) et positif pour lessupérieurs (bonne qualité))Ex : le salaire augmente de 3%, la consommation de PQ premier prix(biens inférieur) va baisser de 5% (on achète de la meilleure qualité)Donc : élasticité = 5%/-3% = négatif.Mais Marshall néglige ces effets revenus dans la dérivation des courbes dedemande. On peut donc simplement la dériver en fonction de son prix.

Quantités(Qn)

Prix généralPn

Prix individuel(pn)

U’n Demande

123

4

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1 : L’utilité marginale décroît avec la quantité2 : Relation Un’ = Pn x U’m avec U’m constante donc c’est une droite quipasse par l’origine 4 : on déduit la courbe de la demande grâce aux courbes précédentes.

Marshall dit qu’il existe un loi générale de la demande telle que lademande augmente quand le prix baisse et vice versa.Marshall considère les biens comme indépendants, on pourrait faire unecourbe de demande pour chaque bien sans traiter les autres.Marshall dit que certains biens sont complémentaires (stylo + papier) etd’autres substituables (automobile / train).Si on tient compte de ces interdépendances, on arrive à la fonctiond’utilité totale qui s’écrit :

U(q1, q2, …, qn)

Du coup on doit traiter les choses différemment pour définir l’optimum desatisfaction.Pour étudier le rapport entre les variations des prix et de la demande,Marshall introduit le concept d’élasticité qui correspond au rapport despourcentages des quantités demandées et celui des prix.Ex : chute de 1% du prix, accroissement de 2% des quantités demandées.=> L’élasticité de la demande est de 2 (ça devrait être -2 mais Marshallraisonne en terme de valeur absolue)Dans l’analyse de l’équilibre de l’ensemble des entreprises sur le marché,Marshall distingue la courte période (CP) et longue période (LP)CP : absence de changements techniques ou d’évolution des procédés defabricationLP : possibilité de changement

Equilibre de Cp et Surplus du Consommateur :

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Sur le marché, la demande totale est la somme des demandesindividuelles. Si A est prêt à prendre 2 unités de biens pour P=200€ chacun et B est prêtà prendre 2 unités du même bien mais quand il coûte 150€. Mais du coupquand il coûte 150€, A est prêt à en prendre 6 unités de ce bien.Donc à 200€ la demande était de 2 alors qu’elle est de 8 à 150€.Alors l’individu A réalise un surplus de consommateur Surplus = (200-150) x 6 = 300€

Comme pour la demande, l’offre totale est la somme des offres de chaqueentreprise pour un prix donné. (les entreprises ajustent leur production àun prix de vente fixé) Entreprise marginale = celle qui ne réalise quasiment pas de rente (le prixde vente est égal au minimum du coût variable moyen) En gros c’est celle qui vendra au prix que lui a coûté la production du bien,Le prix est égal au coût synthétique moyen pour la firme marginale.Les entreprises qui produisent pour moins cher que la firme marginaledégagent une rente de production qui correspond à la différence du prixd’équilibre et du coût synthétique moyen (coût moyen de production) de lafirme infra marginale (qui n’est pas marginale)

Marshall dit que l’intervention de l’Etat modifie le volume du surplusdisponible dans la société : les subventions pour les entreprises assurentune augmentation du surplus global. A l’inverse les taxes sur els ventesaugmentent le coût de produit et réduit le surplus global. L’Etat doit alorssubventionner les biens indispensables et taxer les activités qui devraitêtre pénalisées (polluantes)

Coût marginal (Cm1)

Coût moyen(CM1)

Firme infra marginale Firme marginale Marché global

Prix de marché

Demande de branche

Offre de la branche

Cm2

CM2

Rente

Surplus du producteur

Surplus du consommateur

Demande

Offre avant impôts

Offre après impôts

Quantité optimale après impôts

Quantité optimale avant impôts

Px 1

Px 2

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Marshall s’intéresse aux effets de la variation de la demande à courtterme. L’augmentation de la demande indépendamment des prix va faireaugmenter le prix d’équilibre ce qui rend la production intéressantemalgré l’augmentation du coût marginal. Donc la production d’équilibreest plus importante. A l’inverse, une diminution de la demande engendreune diminution des prix et des quantités d’équilibre :

Equilibre de Longue Période et économie d’échelles

Quand, sur une courte période, les entreprises réalisent du profit, ça attirede nouvelles entreprises. Les techniques des entreprises infra marginalesse banalisent et du coup les courbes des coûts de production s’égalisent.L’offre est beaucoup plus importante et le prix normal plus faible. Commel’avait dit Cournot, ce processus d’entrée dans la branche s’arrête quandle prix est égal au minimum du coût moyen.Marshall innove en montrant que le prix peut baisser avec une demandeplus élevée contrairement au graphique ci-dessus. Il ne l’explique pas parl’entrée de nouvelles entreprises marginales sur le marché mais par deséconomies internes d’échelle et des effets externes qui permettentd’obtenir des rendements croissants.Il montre aussi que toutes les industries ne peuvent pas bénéficier de cesrendements croissants, il met en place une typologie des industries enfonction de ce critère.

Dans la longue période, la capacité de production des entreprises peutvarier. Ca peut être rentable pour une entreprise d’accroître sa capacité de

Offre

Demande initiale

Demande nouvelle

Nouveau prix

Prix initial

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production en achetant de nouvelles machines qui vont permettre deproduire autant en faisant baisser le coût unitaire. Elles permettent de produire plus mais le coût moyens peuvent être soitcroissants soient décroissants (rendements d’échelle croissants oudécroissants : plus on produit, moins le coût unitaire est élevé). Marshall oppose alors courte et longue période.Dans la courte période, une hausse de la demande engendre une haussedu prix de vente mais en longues périodes ce prix va varier en fonction dedifférentes causes conditionnant des effets eux-mêmes différents.En longues périodes, les économies d’échelle peuvent naître desrendements croissants et donc entraîner des courbes d’offre à pentenégative.D’où peuvent venir ces rendements croissants en longue période (LP) ?Pour répondre, Marshall distingue les économies internes et externes.Economies internes d’échelle : mise au point de nouvelles machines, denouveaux produits, meilleure utilisation des machines, de l’outillage,meilleure sélection des cadres, ristournes sur les inputs (produits venantd’autres entreprises) achetés.Marshall décrit ces économies internes dans le cadre d’un processus decroissance des firmes et il insiste sur l’aspect humain de ce phénomène(épanouissement des qualités humaines).Mais ces économies sont faibles par rapport aux effets externes résultantdu progrès de l’environnement industriel.Economies externes : localisation de certaines activités créant un bassind’emploi pour de nouvelles, développement de l’information technique etcommerciale, amélioration des communications et des transportsDe manière générale, Marshall pense qu’il y a économie externe quandl’accroissement de la production engendre une baisse du coût unitaire.Chaque entreprise peut donc augmenter sa production pour un prix donné(défini par la demande)Donc, avec les effets externes, la courbe d’offre en LP peut êtredécroissante quand les quantités augmentent.

PrixCoût marginal 1

Coût moyen 1

Quantité 1Q1

P1

Coût marginal 2

Coût moyen 2

Q2

P2

Quantité 2 Quantité globale

D1 D2

D1

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Marshall pensait que même les économies internes pouvaient entraînerdes courbes d’offre décroissantes. Les entreprises seront incitées à croîtresi elles peuvent espérer avoir des économies internes.Un petit nombre d’entreprise ayant des coûts moyens faibles (rendementscroissants) domineront le marché et ne laisseront aucune chance auxentreprises à rendements décroissants.La présence d’effets externes accentue ce mécanisme.

Doit on renoncer à l’hypothèse de concurrence et conclure à l’apparitiond’un duopole ?Doit on conclure à l’absence d’équilibre dans les situations de rendementscroissants ?Doit on refuser toute courbe d’offre croissante ?

Marshall répond que non car les firmes naissent vivent et meurent. C’estcette hypothèse du cycle vital des entreprise permet de concilieréconomie internes/externes avec équilibre concurrentiel en longuespériodes.

Léon Walras et l’école de Lausanne (1834 – 1910)

Influencé par les thèses de son père (philosophe et économiste), commeson père il a des positions radicales sur le impôts, critique les privilègesdes rentiers (il supporte les coopératives), il est pour la justice sociale.Celui considéré comme père de l’orthodoxie libérale est considéré commeun socialiste…Pour son père Auguste, la valeur trouve sa source dans la rareté, il rejettela théorie de la valeur travail de Ricardo et Smith et rejette la théorie de lavaleur naissant de l’utilité de Say.Léon, suit les idées de son père, il n’a pas de diplôme et a galéré commeun fou à l’école.Il est plus créateur que théoricien, il ne se familiarise que tard avec lestechniques mathématiques de maximisation.Il ne pouvait pas enseigner en France alors il est parti en Suisse où il finitsa vie.Il crée l’école de Lausanne et est mieux accepté par les amateurs defondue savoyarde que par les frenchies.Il écrit trois œuvres principales : « Eléments d’économie politique pure » (1874)« Etudes d’économie sociale » (1896)« Études d’économie appliquée » (1898)

Dans « Eléments d’économie politique pure » (1874), au-delà de la théoriede la valeur, il formalise pour la première fois la théorie de l’équilibregénéral.

Marshall développe la théorie de l’équilibre partiel qui isole un marché enconsidérant que les autres sont invariants. On fait abstraction del’interdépendance entre ces marchés.

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Si on s’extrait de cette théorie, l’offre et la demande sont des fonctions del’ensemble des prix et l’équilibre général (tous les marchés) est unsystème d’équations prenant en compte els interdépendances entremarchés.Walras étudie ce système par étapes.Il étudie d’abord le cas de l’échange de biens, disponibles en quantitédonnée. => Théorie de l’échangePuis il suppose que ces biens sont obtenus grâce à la combinaison defacteurs, disponibles en quantité donnée => théorie de la productionEnsuite, il étudie le cas où les facteurs sont eux-mêmes des produits =>théorie de la capitalisationAprès, il met en avant la théorie de la circulation : Walras imagine le casd’une économie d’échange pure où l’on aurait donné une quantité donnéede biens a la populations ans forcément respecter les besoins de chacun,ça donne lieu a des propositions d’échange. Chaque échangiste est soumisà une contrainte budgétaire : la valeur de ce qu’il acquiert peut être égaleà celle de l’objet qu’il cède.Selon le théorème de l’utilité maximale, l’individu soumis à cettecontrainte av tenter de maximiser sa satisfaction en choisissant un panierqui va égaliser les utilités marginales pondérées par les prix.Les coûts des individus étant données, leurs propositions d’échange sontalors des fonctions de prix et l’équilibre général prend la forme d’unsystème avec autant d’équations que l’on a de biens pour lesquelsl’inconnu c’est le prix.Une équation pouvant se déduire des autres, le système a donc un degréde liberté. L’indétermination est levée par la désignation arbitraire d’unbien comme numéraire (monnaie)Walras nous dit qu’on pose le problème de la production en introduisant lacirconstance que les objets de consommation sont des produits résultantsde l’association de services producteurs. Ce sont les entrepreneurs qui réalisent cette activité dans le but de fairedu bénef en transformant les services producteurs en produits.Les services producteurs c’est l’usage des facteurs de production, Walrasles appelle les capitaux et il traite dans sa théorie de la production commedes facteurs primaires mais aussi des équipements productifs dont lesstocks sont fixes et arbitrairement répartis parmi les consommateurs.Pour avoir les objets qui répondront à leurs besoins, ils doivent vendreleurs services de production, ils mettent ainsi en place un programmed’échange qui va égaliser utilités et désutilités marginales pondérées parles prix.Il en résulte pour chaque produit une fonction de demande et pour chaqueservice producteur une fonction d’offre dépendant de l’ensemble des prix.De manière symétrique, les entrepreneurs demandent des servicesproducteurs et offrent des produits.Pour déterminer la demande de services producteurs, il faut égalementdéterminer l’offre de produits. Walras ne construit pas des fonctions d’offre mais il introduit pour chaqueproduit une équation qui égalise prix de vente et coûts de servicesproducteurs.A l’équilibre, les bénéfices de l’entrepreneur sont nuls.

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On comprend souvent mal cette proposition, elle n’est pas un actevolontaire mais le fait de la concurrence qui pousse les prix à serapprocher du coût de fabrication.Walras dit que tant qu’une production est bénéficiaire, les entrepreneursdéveloppent cette production, du coup y’a une augmentation de laproduction qui entraîne une baisse du prix de vente qui se rapproche ducoût de fabrication. Les choses se font symétriquement de la mêmemanière en cas de perte.L’annulation du bénéfice ne doit pas être confondue avec celle du profitdans l’Etat stationnaire des classiques.Pour Walras, le bénéfice c’est les surprofits que l’on retrouve chez lesclassiques avec la gravitation des prix autour du prix naturel.La question de la survie des entrepreneurs est un faux problème.Walras dit que cet équilibre est un état idéal et non réel. Si on atteignait cet idéal, les entrepreneurs qui possèdent certainsfacteurs ne seraient plus entrepreneurs mais capitalistes ou propriétairesfonciers.Mais l’annulation du bénéfice n’est pas si évidente que Walras le pensait.Ex : fonction de production homogèneK = degré d’homogénéitéSi k>1, les rendements d’échelle sont croissants, équilibre impossible enconcurrence pure et parfaite. L’entreprise augmente sa production jusqu’àce qu’elle monopolise le marché.Si k<1, rendements d’échelle décroissants, coût moyen et marginalcroissants alors les entreprises adoptent un volume de production quiégalise coût marginal et prix de vente. Le coût marginal sera supérieur aucoût moyen. Elles sont des bénéfices ce qui attire d’autres entreprisesconcurrentes. Ca fait baisser le prix de vente des produits de chaqueentreprise. Ainsi, le nombre d’entreprise tend vers l’infini et leur tailleindividuelle tend vers 0.Si k=1 : rendements d’échelle constants.Coût marginal = coût moyen

La concurrence tire les prix vers le coût de production et les bénéficess’annulent comme el dit Walras mais le volume de production de chaqueentreprise reste indéterminé.Les fonctions de production ne peuvent pas être homogènes.

Walras ne se borne pas à établir des équations, il s’intéresse à laréalisation pratique de l’équilibre sur les marchés. Il y suppose donc que lemarché fonctionne sur le mode d’une enchère publique : le commissairepriseur annonce les prix en fonction des écarts entre offre et demande. Leprix augmente en cas d’augmentation de l’offre et vice versa. L’équilibreest ainsi obtenu par tâtonnement. L’échange n’a lieu que lorsque cetéquilibre est atteint. Le commissaire priseur joue le rôle de la maininvisible de Smith.

La 3e étape c’est l’étude de la théorie de la capitalisation (quand lesfacteurs sont eux-mêmes des produits), Walras les qualifie de capitaux

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mobiliers (on les appellera des machines). Ces machines se distinguentdes facteurs primaires (ressources naturelles et main d’œuvre).La théorie de la production permet de déterminer le loyer des facteurs(revenus) alors que celle de la capitalisation le prix de ces facteurs (coûtpour l’entreprise).Walras fait abstraction de la monnaie et identifie épargne etinvestissement.L’épargnant Walrasien ne prête pas de l’argent aux entreprises mais biendes machines achetées à d’autres entreprises.Le problème de l’équilibre entre épargne et investissement est ainsiremplacé par celui de l’équilibre entre offre et demande des machines , leprix d’équilibre étant obtenu par l’égalisation de l’offre et la demande.L’épargnant ne sera intéressé par les machines que s’il peut en tirer unrevenu en l’allouant à une entreprise, la demande en machine se portedonc sur celles offrant le meilleur rendement.Ainsi chaque machine a son taux de revenu net.Walras en déduit que le prix de demande des machines égalise les taux derevenus nets de toutes les machines.Walras pose pour chaque machine une équation de prix d’offre et une deprix de demande. Il établit des équations en nombre égal avec les prix etles volumes de production des machines en inconnues. Mais il faut encoredéterminer le taux de revenu net.Pour cela, Walras met en place une équation d’équilibre global entrel’épargne et la valeur des machines neuves où l’épargne est fonction desprix des produits, des loyers des facteurs qui déterminent le revenucourant de ménages et du taux de revenu net qui représente larémunération de l’épargne.C’est dans le cadre de l’équilibre que les néo-classiques développentl’analyse de la valeur et de la répartition. Ile pensent que la question de lavaleur englobe celle de la répartition. Les revenus résultant des prix desservices producteurs. Mais leurs analyses ne sont pas homogènes.Certains mettent une cause unique au fondement de la valeur et d’autresont des analyses plus synthétiques.En opposition avec les classiques, les néo voient en l’utilité marginale lefondement de la valeur.Walras pense que rareté et valeur d’échange vont de pair c’est le résultatde se théorie de l’échange.Les prix reposent sur l’équilibre des propositions d’échange qui vont-ellesmêmes dépendre des coûts et quantités disponibles.Dans sa théorie de la production, Walras ne modifie pas son point de vueinitial.Il dit que les équations de la théorie de l’échange déterminent les prix desproduits et que celles de la théorie de la production déterminent les prixdes services producteurs. Comme Jevons et Menger, Walras pense que la valeur déterminée parl’utilité marginale remonte des biens de consommation vers les servicesproducteurs. John Bates Clark rejoint Walras sur le fait qu’à l’équilibre le bénéfice desentreprises est nul mais lui s’appuie sur une fonction de production

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agrégée où le produit est obtenu par la combinaison des facteurs travail etcapital.Il pense donc que la valeur du produit se résout en revenu du facteurtravail (salaires) et du facteur capital (intérêts).Pour Clark, la productivité marginale de chaque facteur représente son purproduit.Marshall refuse d’expliquer la valeur par une cause unique. Il propose unethéorie symétrique qu’il compare au fonctionnement d’une paire deciseaux.Comme deux lames de ciseaux, coûts et utilité dans le cas d’un produit etproductivité et désutilité dans le cas d’un service producteur seconjuguent pour déterminer le prix d’équilibre.Marshall est plus conciliant avec les classiques que les autresmarginalistes. Il dit que les deux points de vue se complètent. Chacunaurait donc compris le fonctionnement d’une lame des ciseaux.Les classiques le prix d’offre, les néo le prix de demande.Chacun aurait ainsi une part de vérité.Marshall module la symétrie de sa théorie en fonction de la périodeconsidérée pour y intégrer le prix de marché et le prix naturel desclassiques, le 1er étant un prix de très court terme, le second un prix delong terme.Les classiques auraient fait une erreur en ne se rendant pas compte que laréalité se situe entre ces deux extrêmes.

En très court terme, les producteurs ne peuvent s’adapter aux fluctuationsde la demande. La courbe d’offre est une droite verticale et si la demandeévolue c’est uniquement le prix d’équilibre qui va changer. Celui-ci nedépend pas du coût de production mais du stock disponible et de lademande.

Quantités

Prix

Offre rigide

P 1

P 2Demande 1

Demande 2

Q1 = Q2

Quantités

Prix

Demande 1Demande 2OffreP1 = P2 Q1 ====> Q2

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Quand les fluctuations du coût marginal (croissance décroissance) secompensent (coût marginal = coût moyen), le courbe d’offre esthorizontale et un déplacement de la demande agit sur les quantitésd’équilibre et le prix ne dépend que du coût de production.

En courte période, l’offre peut s’adapter grâce à l’existence defacteurs variables, leur productivité marginale décroissante entraîne unecroissance du coût marginal et donc de la courbe d’offre. Prix et quantitéd’équilibre dépendent ici à la fois du coût de production et de la demande.

Quantités

Prix

Demande 1

Demande 2

Offre

P1

Q2

P2

Q1

Quantités

Prix

Demande 1

Demande 2

Offre

P1

P2

Q2 Q1

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Quand on bosse dans des périodes plus longues et que le nombre defacteurs variables augmente (meilleure adaptation de l’offre), le jeu desproductivités marginales décroissantes et contrecarré par celui desrendements d’échelle croissants et donc la pente de la courbe d’offre estplus faible. Le déplacement de la courbe de demande va donc plus agirque les quantités d’équilibre que sur les prix d’équilibre.

Conclusion :

La question de la valeur date de l’Antiquité, elle commence à prendreplace dans les théories économies des classiques et conserve sa placejusqu’au XXe siècle mais elle perd progressivement de son importance.L’enjeu est de savoir si c’est le coût de production où la demande qui vaêtre le fondement de du taux d’échange. La réponse à cette questionconditionne largement la théorie économique.

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