Michaëlle Jean Fanm total kapital

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Michaëlle Jean Fanm total kapital

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2 24 janvier 2012No 584

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERREDaphney Valsaint Malandre

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 25 janvierAlicia Keys (Chanteuse), Jean Sony Zule-

rion (Animateur), Adelson Guetchine, China Kantner (Actrice), Etta James (Chanteuse), Corazon Aquino (Politicienne), Dean Jones (Acteur), Edwin Newman (Présentateur), Ernie Harwell (Animateur), Virginia Woolf (Auteure), Robert Burns (Poète).

Jeudi 26 janvierAkinson Zagalo Belizaire (Promoteur), Suleman Octuplets (Célébrité), Sa-

rai Barreau, Kherington Payne (Actrice/Danseuse), Pierre Nadine, Kirk Franklin (Artiste), Anne Stewart, Wayne Gretzky (Sportif ), Sunrise Radio freedom stereo (Emission), Luzincourt Jean Ronald, Anita Baker (Chanteuse), Alexsis Laroche.

Vendredi 27 janvierRose-Adele Joachim (Actrice), Ciyou Paradoks (Chanteur), Anne Cynswagg

(Danseuse), Jennifer LB Leese (Auteure), Patton Oswalt (Comédien), Bridget Fonda (Actrice), Cris Collinsworth (Chroniqueur), Mikhail Baryshnikov (Danseur), Nick Mason (Musicien), Troy Donahue (Acteur), Donna Reed (Actrice).

Samedi 28 janvierNicolas Sarkozy (Président), Elijah Wood (Acteur), Nick Carter (Chanteur),

Junior Dure, Chelsea Brummet (Présentatrice), Coulgi Creolehiphopking, Joey McLachlan (Chanteur), Rick Warren (Auteur/Pasteur), Alan Alda (Célébrité), Jack-son Pollock (Peintre), Arthur Rubenstein (Musicien).

Dimanche 29 janvierAdam Lambert (Chanteur/

Compositeur), Gemima Mondésir, Jonny Lang (Chanteur/Musicien), Oldane Nelson, Andrew Keegan (Célébrité), Sara Gilbert (Artiste), Heather Graham (Actrice), Greg Louganis (Sportif ), Oprah Winfrey (Animatrice/Entrepreneuse), Te-resa Teng (Chanteuse), Ann Jillian (Actrice).

C’est aussi leur anniversaireLéandre Jean Raguel, Darline

Desca, Jean Gardy Bien-Aimé, Tabiancan Jannee, Guerline Coq, Mideline Dragon, Tini Marseille, DM NGS, Casema Alica Charles, Abdou Wahab Ben Geloune, Doc-teur Regine.

Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : [email protected]

Agenda du week-end

Rose-Adele Joachim

née le 27 janvier

MERCREDI 25 JANVIER 2012-Du 11 au 25 janvier Eyes on Haiti

photofestival (Place St Pierre, O Brasilei-ra, Cafe des Arts, Karibe, Quartier Latin, Press Cafe, La Reserve, View, et les murs de la ville avec Rising Soul ‘Haiti’) Info : www.eyes-on-haiti.org

-Du Mercredi 18 Janv au Samedi 11 Février (Jacmel) Atelier des Grandes Personnes : Projet Kokenchenn E Potorik, fabrication et manipulation de marion-nettes. Appel à candidature

JEUDI 26 JANVIER 2012-Concert sur invitation à retirer à la

Bibliothèque de l’apprenant (IFH) -RAM (Hotel Oloffson) Info : 3810-

4000 / 3387-4000-Tony Mix (Léogane)

VENDREDI 27 JANVIER 2012-Du 20 Janvier au 28 Janvier : 6 ème

Edition du Festival International de Jazz à P-au-P

-Steel Pulse, Boukman Ekxperyans

(Parc Historique de la Canne à sucre) Dès : 8 hres 30 pm

-Tropicana (Rendez-vous N.Club) Dès : 9 hres pm

-Basket CIBA animation Dj Peter Mix (CFC) Dès : 2 hres pm

SAMEDI 28 JANVIER 2012 -Tropicana (Flambeau N.Club, Aquin)

Occasion de la St Thomas-Mizik Mizik (Le Vilatte) -« Vamos a Bailar » concours de Dan-

ses Latines artistes invités : Flav, P-Jay, et Last Camp (Cabanne Choucoune) Info : 3474-6123 / 3526-1070

-4 ème Edition Basket ASHBAC anima-tion Dj Gooly Mix (CFC) Dès : 4 hres pm

-Concert de Clôture avec Jacques Schwartz Bart et le Jazz Racine Haïti ‘France’ (Parc Historique de la Canne à sucre) Dès : 18 hres

-‘Ambiance Folle’ (Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pétion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Animation à (Bato Baz, Le Vicomte,

P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

DIMANCHE 29 JANVIER 2012 -Match de la Reconstruction St

Antoine de l’Ave Pouplard VS Sacré Cœur de Turgeau (Stade Sylvio Cator) Adm : 100 gdes et 150 gdes Ticket en vente au

-Du 29 au 31 Janvier Rencontre Professionnelle et Show Case « Ré-seau des professionnels de Musique, ACP» en partenariat avec Zone Franche et la Fondation Haiti Jazz et Caracoli (IFH, autres lieux)

-« Vamos a Bailar » Concours de Danses Latines artistes invités : Flav, P-Jay, Last Camp (Cabane Choucou-ne) Info : 3474-6123 / 3526-1070

-Grand Concours de Chorales

Ils sont mariés depuis 7 à 15 ans. Le mannequin Heidi Klum et le chanteur Seal ; le basketteur Kobe Bryant et Vanessa Laine ; les acteurs Jada Pinkett et Will Smith… Ces couples mythiques ont longtemps constitué l’exception qui confirme la règle, à savoir que les mariages ne durent pas à Hollywood. Mais on s’était manifestement réjoui trop vite.

Heidi Klum et Seal ont officialisé leur séparation le 23 janvier dernier. Il se dit que le caractère ombrageux et colérique du chanteur est à l’origi-ne du divorce. Seal semble pourtant être aussi surpris que les fans et fait le tour des chaines de télé vantant les valeurs de sa relation qui n’est

plus, tandis que sa future ex-femme fait le tour des avocats de Los Angeles afin de trouver le meilleur homme de loi capable de défendre ses intérêts. Ils continuent tous deux à affirmer vouloir divorcer à l’amiable et évoquent l’envie d’évoluer comme prin-cipale raison de leur séparation. Il n’en est pas moins évident que Seal s’est fait larguer.

Vanessa Laine a fini par se lasser des infidélités de son basketteur de mari et a officiellement demandé le divorce le 16 décembre 2011. La jeune femme, qui avait pourtant soutenu Kobe Bryant lorsqu’il avait été accusé d’agression sexuelle sur une employée d’hôtel de 19 ans en 2003, a décidé de mettre un terme à ces affronts répé-tés. Toutefois, sa patience et son courage semblent avoir payé. La fortune du joueur des Lakers de Los Angeles étant estimée à 150 millions de dollars et aucun contrat de mariage n’ayant été signé, Vanessa a obtenu un chèque de 75 millions de dollars. Le sportif a également cédé la propriété de ses trois villas californiennes estimée à 18,8 millions de dollars à la mère de ses deux enfants. Le mariage est définiti-vement un investissement sûr !

Les rumeurs concernant le di-vorce des acteurs Jada Pinkett et Will Smith circulent depuis août 2011. Ceux-ci n’ont pas arrêté de nier. Mais des proches du couple l’affirment. Et la visite de Jada à l’avocate Laura Wasser, spécialiste des divorces hollywoodiens, le confirme ! Laura Wasser a récemment représenté les intérêts de Vanessa Laine, de Britney Spears, de Ryan Reynolds et de Kim Kardashian. La gestion de la carrière de leurs deux enfants-stars semble être à l’origine des différends entre les conjoints. Le couple ne s’est pas encore officiellement prononcé à ce sujet. Mais quand une fumée se fait aussi aveuglante, le feu ne doit pas être trop loin. Le bruit court d’ailleurs que le célèbre acteur de Men In Black s’est récemment promené dans les discothèques d’Hollywood et de Navarre sans son alliance, ce qui pourrait lui coû-ter très cher. Notre cher Will Smith ne semble pas avoir compris encore que divorcé et ruiné vont désormais de pair…

Il ne nous reste donc qu’à conclure que l’amour éternel est un arbre qui ne pousse pas sous le soleil brûlant de Californie…

Daphney Valsaint Malandre

Hollywoodfait encore des siennes

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324 janvier 2012No 584

Des livres qui ont marqué…Des livres qui ont marqué…

BUZZPar Aceline René

Pamela Anderson vend au profit d’Haïti

La star hollywoodienne Pamela Anderson met son 4x4 de luxe en vente sur EBay pour une belle somme d’argent au profit d’Haïti.

Afin d’apporter sa contribution à notre pays (et comment), l’ex-femme de Tommy Lee John vend sa voiture de luxe sur Internet pour un montant de 40 000 euros dont la totalité sera versée à l’association de l’acteur Sean Penn « J/P Haïti Relief Organisation ». En prime, l’acheteur aura l’occasion de ren-contrer la starlette quand il viendra chercher son bien en Californie. Le véhicule est sur le site depuis sa-medi, et la vente sera bouclée d’ici quatre jours.

Eh oui ! Derrière les gros seins super siliconés de la star, un grand cœur se cache. On veut bien le croire.

La 3e édition du festival « Etonnants voyageurs » est lancée

La troisième édition du festival « Etonnants voyageurs », qui se dé-roulera en Haïti du 1er au 4 février, a été lancée officiellement jeudi au centre de presse du ministère de la Culture et de la Communication.

Les principaux organisateurs du festival, dont la directrice exécutive Emmelie Prophète, la directrice adjointe Mélanie Le Bris et l’écri-vain Lyonel Trouillot, ont procédé ce jeudi au lancement officiel de cette troisième édition en présence du ministre de la Culture Pierre Ray-mond Dumas et de l’ambassadeur français Didier Lebret.

Cette nouvelle édition rendra hommage à l’écrivain haïtien dis-paru lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010 Georges Castera et portera le nom d’une de ses œu-vres : « L’encre est ma demeure ».

Le festival recevra cette année

près d’une quarantaine d’auteurs venus d’un peu partout dans le monde, dont le prix Nobel de la littérature 2008, Jean Marie G. Le Clezio. Il comprendra des séances de lecture, des débats, des cafés littéraires et des projections de films dans trois lieux de la capitale. Selon M. Dumas, cet événement est fondamental dans le cadre du souci du gouvernement Martelly-Conille à créer une passerelle entre la culture et le tou-risme, en vue de fournir une autre image à Haïti.

Un match pour la reconstructionUn second choc des titans est prévu.

Du moins c’est ce que disent les organi-sateurs d’un match entre les églises St-Antoine et Sacré-Coeur qui se tiendra le dimanche 29 janvier à partir de 2 heures p.m. au stade Sylvio Cator.

Cette rencontre, qui se disputera en-tre des jeunes, est surtout une occasion pour la population d’apporter son aide à la reconstruction des dites églises.

Le prix pour la tribune est fixé à 150 gourdes et le gradin à 100 gourdes. Les cartes sont en vente au secrétariat de St-Antoine et à la procure du Sacré-Coeur.

Gazzman Couleur veut-il se justi-fier ?

Afin de donner une explication au pu-blic et présenter, sans doute, ses excuses auprès de ces fans, Gazzman Couleur et son équipe donnent une conférence de presse le mercredi 25 janvier à Hol-lywood Live, à Miami, à partir de 8 heures du soir. Ce n’est pas trop tôt !

Après tout ce remue-ménage dû aux récentes actions pas trop catholiques du chanteur – des actions qui lui ont carrément coûté sa dernière réputation de « frère en christ » –, Gazzman a cru bon de s’adresser directement au public à travers la presse. Cette rencontre nous permettra également de connaitre les dernières intentions et décisions de l’ex-chanteur de Nu look. Espérons que le pire n’est pas à venir…

De l’enseignement à son poste d’Envoyée spéciale de l’ONU pour la sauvegarde du patrimoine haïtien, en passant par le journalisme, et le rôle de Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean est une figure de proue, une Haïtienne dont nous sommes fiers, qui a une vie bien tumultueuse à cause des nombreux chapeaux qu’il lui faut porter. Pour se retrouver, elle cherche le silence et écrit. Elle se dit. Et pour le faire, certains auteurs et ouvrages tachent de manière indélébile sa vie. Découvrez-les.

Les œuvres haïtiennes« J’ai la chance d’avoir au sein de ma famille un grand écrivain : René Depestre. Il lui arrivait de me passer com-

me ça des manuscrits de ses livres. Par exemple, le manuscrit d’ ‘’Alléluia pour une femme jardin’’. J’étais adolescente à l’époque. Il me disait ‘’lis ça, et dis-moi ce que tu en penses’’. Pour une jeune fille, c’était assez particulier de lire un texte à l’écriture très riche, mais très charnelle aussi. J’étais très touchée. Ensuite j’ai beaucoup aimé ‘’Hadriana dans tous mes rêves’’. Certaines œuvres majeures de la littérature haïtienne, par exemple ‘’Gouverneurs de la Rosée’’ de Roumain, sont très importantes. Je suis également ravie par tous ces jeunes auteurs qui publient en Haïti. C’est incroyable. Je veux me donner du temps pour les lire. J’ai également pris plaisir à lire Frankétienne. Cela m’a aidée à lire le créole. J’aime ce que fait Yanick Lahens, Trouillot. »

La littérature italienne« Pour avoir fait de la littérature comparée, les lettres italiennes m’ont énormément marquée. Surtout les œu-

vres de la période de l’exil. Dante, Fosclos. J’ai aimé l’œuvre de Petrarque aussi. »La littérature latino-américaine« En littérature latino-américaine, c’est sûr que Garcia Marquez, Jorje Amado ont laissé une empreinte sur moi. »Et Dostoïevski…« Pour finir, j’ajouterai que j’ai aimé Dostoïevski, que j’ai lu très jeune. Cela nourrissait, pour moi, mon côté

grave. »Péguy F. C. Pierre

[email protected]

Michaëlle Jean

Smile Project de concert avec plu-sieurs institutions du pays, ont inauguré le vendredi 20 janvier, une nouvelle figure du lycée de Pétion-ville sur la place St pierre.

Dans l’ensemble de Pétion-ville, sur la place st pierre, quelque chose a changé. Cette fois on ne parle pas des tentes qui ont été levées, ni des couleurs qu’ont engendrés la dernière foire en date mais d’un changement remarquable qui contribue tant bien que mal à nous donner une image qu’on avait perdu de la place st pierre depuis des lustres.

Le lycée national de Pétion-ville a été repeint.

Ceux qui ont connus les murs délavés de cette institution vieille d’un demi-siecle comprennent bien l’importance d’une telle action. Cet acte de bonté les lycéens le doivent à Smile Project et à d’autres institutions tels que la fondation voila, Tampico, MSC, Drumpac, IPS… qui ont bien voulu répondre à leur appel et offrir à ces jeunes citoyens une espace favorable à leur évolution.

Le vendredi 20 janvier le rire des élè-ves du lycée de Pétion-ville a ensoleillé la place St Pierre. Aussi pour embellir la journée Wanito et Luck Mervil étaient ve-nus porter main forte. Cette initiative est selon Kako, membre fondateur de Smile Project, le début d’une belle aventure entre les élèves et la fondation.

« On prévoit d’entreprendre bien d’autres projets avec les élèves du lycée de Pétion-ville. Les stades suivantes de ce programme consistera à leur gratifier d’un laboratoire d’informatique, à refaire leur terrain de basket, à restaurer les circuits électriques du bâtiment… mais

bien avant on veut s’assurer que les élè-ves prendront conscience de ce premier geste. Il faut qu’ils se montrent comme de vrais responsables pouvant protéger leur école qui est aussi leur territoire et leur image ». Affirme, le comédien.

En échange à cette action, les ini-tiateurs de l’événement, ne s’attendent absolument à rien en retour, sinon que les futurs citoyens du pays s’impliquent dans le mouvement et leur aide dans ce travail qui a pour but de sauvegarder l’environnement. En plus des quatre (4) orphelinats déjà sous la tutelle de la fondation, le lycée national de Pétion-ville vient de s’ajouter aux rangs des protégés de Smile Project. C’est pourquoi après cette journée, Kako qui a exigé aux élèves de créer entre eux des comités pouvant garantir la protection des lieux, continuera à les visiter et à instaurer de nouveaux programmes pour continuer avec leur vaste projet de réhabilitation.

A partir de ce mouvement le mes-sage que Smile Project veut passe est simple.

« Siw kenbe kay ou pwop, wap kenbe katyew pwop, vil ou pwop e peyiw pwop » énonce Kako. « Smile Project est l’initiative qui doit inciter chaque citoyen à s’activer dans le mouvement de la sau-vegarde de l’environnement d’Haïti. C’est pourquoi nous comptons sur la bonne volonté des lycéens de Pétion-ville. Si ce projet réussit, si on vraiment arrive à restaurer entièrement le lycée avec le concours de chaque élève, on saura réellement qu’un véritable changement est possible. Finit Kako.

Aceline René

Smile Projectpose sa pierre

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4 24 janvier 2012No 584

Pre Carnaval à Petion ville

Lorsque Muncheez a lancé les acti-vités d’avant carnaval à Pétion-Ville en 1998, c’était exactement dans l’idée de revenir avec cet espace d’ambiance qui manquait à la commune. Le défi a été grand, l’enjeu de taille ; Klaus, Gilbert, Patrick et Clifford se sont quand même jetés sans la moindre peur. Les dépenses ont été assurées par les propriétaires eux-mêmes, ils ont des atouts com-merciaux tels attirer des clients vers le restaurant, canaliser des investissements vers la tradition et permettre aux petits commerçants de faire des affaires durant cette période. Dimitry Craan, Cly, les frères Joachim et leur staff ont été les premiers à créer l’animation. Grâce à son char, Tèt Kontak, qui reste une référence, un parcours simple a été défini : le char sort de Delmas, pour venir à Muncheez devenu le Champ de Mars de Pétion-Ville.

Depuis, les dimanches ont repris vie dans la commune, les bandes à pied se manifestent, la population s’implique. Plus besoin de descendre au Champ de Mars et de se plaindre des problèmes de parking, des moyens pour remonter à Pétion-Ville aux heures tardives. L’activité commence donc à avoir un vrai sens. En 2000, se rappelle Gilbert, des sponsors valables se montrent, ils aident à la pé-

Fondé en 1997 à Pétion-Ville par un staff dont fait partie Gilbert Bailly, visage très connu dans le secteur mu-sical haïtien, Muncheez s’est révélé au cours des ans plus qu’un restaurant attrayant, mais comme le principal pion des ambiances pré-carnavalesques dans la commune de Pétion-Ville. Fier de pouvoir réunir des milliers de personnes chaque dimanche sur un parcours défini, le PDG de la boîte s’ouvre à Ticket.

MUNCHEEZET LES ENJEUX DU CARNAVALA PETION-VILLE

rennisation du projet ; ce qu’ils appor-tent, le comité l’investit dans les chars, la sonorisation et la décoration du périmè-tre d’accueil. Le rêve devient plus grand, des idées nouvelles se pointent.

Au fil des ans, certains sponsors sont devenus des inconditionnels, ce sont des entreprises sur lesquelles Muncheez peut compter. Outre l’investissement direct dans l’activité, elles offrent des cadeaux, créent une relation public-organisateur qui dépasse les événements de la sorte dans les autres communes. Le public de Pétion-Ville n’est (presque) plus intéressé à descendre en ville les dimanches pré-cédant les jours gras. Yves Pénél assure l’animation sur le site de Muncheez, des groupes et artistes de renom viennent promouvoir leurs meringues, des DJs éparpillés dans les coins d’à côté mon-tent les décibels en attendant que les chars s’amènent.

« Le carnaval est une plateforme pour vendre la culture haïtienne », affirme Gilbert Bailly. Les bandes à pied font partie de cette tradition importante. De ce fait, depuis dix ans, des concours sont organisés à leur intention, ça les stimule dans la création artistique et musicale. Plus d’une vingtaine de bandes à pied existent à Pétion-Ville, quelques-uns des ténors ont été répertoriés et se-

ront assistés avec les moyens du bord : « Nous n’avons pas de grands moyens, c’est nous face aux multiples besoins que nous ramènent les bandes et les DJs. L’aide de certaines entreprises est cruciale, mais si l’état central s’y met-tait aussi, ce travail d’équipe aurait un résultat beaucoup plus considérable », mentionne Gilbert. Le PDG de Muncheez

a signalé le partenariat intéressant qu’il avait avec la mairie de la commune sur le règne de Pierre Sully Guerrier. « On se mettait tous au travail, on avait un plan défini. Les travailleurs de la voirie assu-raient la propreté le long du parcours, on parlait de troupes masqués, etc. » L’implication citoyenne, les possibilités d’investissements et la création d’em-plois immédiats et réguliers que crée la période pré-carnavalesque à Pétion-Ville, font qu’aujourd’hui, un autre secteur de la société s’implique avec fougue et hardiesse dans le processus : les gars de la rue. Ces jeunes laissés-pour-compte, qui d’habitude lavent les voitures, au niveau de la rue Panaméricaine, assurent la sécurité des voitures des fêtards aux alentours de Muncheez, ils s’occupent du nettoyage de la voirie les diman-ches pré-carnavalesques et les lundis d’après, « ils ont même une bande à pied appelée ‘’Baton Lari a’’, que nous comp-tons aider », signale Gilbert. La police est très présente sur le parcours, à pied ou en voiture, des patrouilles sillonnent le parcours, des mesures rapides et sévères sont vite appliquées en cas de tumultes. En conclusion, le bilan est positif : sur l’ensemble des treize ans d’activité, un seul mort a été enregistré sur le parcours et aucun accident n’a jamais été signalé.

Le carnaval ramène une certaine fraternité. Toute cette période apporte un certain bienfait contre les problèmes sociaux, elle apaise les frustrations, crée une proximité ; c’est pour tout cela que l’idée de réaliser un carnaval à Pétion-Ville tient encore : « Ce sera peut-être comme Jacmel, un ou deux week-end

avant les jours gras, c’est un dossier au stade d’étude », conclut Gilbert Bailly, qui s’apprête à accueillir quatre chars dans l’ère du Muncheez les dimanches à venir.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109)[email protected]

Une nouvelle étoile vient de briller pour Haïti en terre étrangère. Malory Boursiquot, 26 ans, a été

couronnée Miss Québec 2012 le samedi 14 janvier à l’hôtel Sandman de Longueil. Un manifeste perçu comme bon signe pour l’intégration des immigrés du Canada.

Recruter par le biais de sa page Facebook en août dernier, Malory, il n’y a pas longtemps fuyait les moments où elle devait en prendre la parole en public. Pourtant elle ne pouvait échapper à son destin. Dans un avenir proche, elle allait devenir la première haïtienne d’origine à être élue Miss Québec. « C’est très signi-ficatif pour moi. C’est comme si j’avais obtenu un 100 % dans un examen oral. Je n’ai jamais réussi ça à l’école », lance-t-elle en riant juste après sa nomination. « Au départ, j’ai refusé de participer parce que j’avais peur de manquer de temps avec le travail et l’université. Puis, on m’a finalement expliqué que j’aurais des cours de diction, de posture et d’élocu-

Malory Boursiquot, Miss Québec 2012 tion. Je ne voulais pas manquer cette occasion-là », à présent « Je commence à me ressaisir. Car je ne m’attendais jamais à être couronnée. Je vais m’arranger pour ne plus rater d’opportunités comme je l’ai déjà fait dans le passé en raison de mon horaire. Je recommencerais sans hésiter », ajoute-t-elle.

Après avoir passé la période des éliminatoires, elle était sélectionnée parmi plus d’une centaine de candidates. Comme toutes postulantes intelligentes l’auraient fait, avec brio elle a plaidé la cause des enfants démunis dans l’en-semble des sujets qu’elle a su aborder au cours de ses interventions. « La mau-vaise condition de vie des enfants me préoccupe. », poursuit cette jeune fille de Boisbriand en faisant allusion avec la conjoncture d’Haïti, comme point de ré-flexion, et pays d’origine de ses parents.

Espérant devenir pédiatre, Malory Boursiquot souhaite utiliser la notoriété que lui apporte son nouveau statut pour

concrétiser quelques projets. « Je voulais organiser un atelier d’art à l’hôpital Sainte-Justice, mais je ne savais pas par où commencer. Là, avec la couronne et la banderole, je serai plus crédible pour ma campagne de financement. », conclut la Miss Québec 2012 qui aura à représenter bientôt Québec à divers des festivals, notamment au Mexique et aux Bahamas.

Trois galas plus tard, elle est sélec-tionnée parmi plus d’une centaine de candidates et devient Miss Québec 2012. « Je commence tout juste à saisir ce qui m’arrive. Je ne m’attendais jamais à être couronnée. Je vais m’arranger pour ne plus rater d’opportunités comme je l’ai déjà fait dans le passé en raison de mon horaire. Je recommencerais sans hésiter », conclut celle qui devra représenter le Québec à divers festivals, notamment au Mexique et aux Bahamas.

Sources combinéesDimitry Nader Orisma

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524 janvier 2012No 584 513 décembre 2011No 572

Pre Carnaval à Petion ville

VwadèzilLe groupe Vwadèzil reste fidèle à son style

et soumet au public une meringue pimentée. Une fois de plus une entité est pointée du doigt. Cette fois-ci des critiques et des injures sont proférés à la MINUSTHA.“M Pap Ka Ba Ou Metafò’w” est le titre de la chanson qui com-mence déjà à faire bouger.

Brothers PosseLa bande à Antonio Cheramy (Don Kato)

n’est jamais absente avec son RRR (Roots Rock Reggae) à ce grand rendez-vous annuel. Cette année, avec « Stayle » le groupe Brother’s Posse baisse le tempo comparativement aux années précédentes.

Dj FanfanDJ Fanfan connu comme le Dj #1 de la ville

lance sa meringue intitulée «Sa’k gen la a». Chanté par Fresh la de Vwadèzil et Vag Lavi, ce titre «Rabòday » plait aux fans de Fanfan et est largement diffusé sur le parcours pré-car-navalesque. Une façon pour Fanfan de dire à ses concurrents anciens et nouveaux: “Ou ka DJ men ou pa ka Fanfan »

King Posse«King Ragakanaval la lage», King Posse, cet-

te année encore se mêle de la partie. Absent depuis quelque temps, le groupe compte bien redémarrer ses activités.“King Posse Ban’m Fòs” est le titre de la meringue chantée par Samy B, Black Alex et Haitian Buju. Le groupe promet la version remixée avec Budda Ranks, qui ne va pas se faire attendre.

Nou KreziLa bande à David Dupoux a lancé sa merin-

gue carnavalesque. La demande de Nou Krezi est simple: “Falomi“(graphie créole de follow me traduit en français par « suivez-moi »).

Les méringuescarnavalesques 2012Les dimanches pré-carnavalesques prennent de l’ampleur. Que ce soit à Jacmel, aux Cayes, à Pétion-Ville ou à Port-au-Prince, groupes masqués, chars musi-caux et bandes à pied investissent les rues. Sur la bande FM, les meringues sont soumises à l’appréciation du public haïtien.

foule avec « Men Janm Matel ».

Rèv Le groupe Rèv, connu comme étant un des

grands noms du carnaval haïtien avec ses me-ringues engagées, est de retour. Chantée par Samba Ti Pay la meringue 2012 s’intitule «Ann plenyen sak fè’n mal». Encore une fois Ti Pay se sent frappé par les problèmes de notre pays.

Lord Edwin [email protected]

Comme il l’a déjà fait pour Richie et Gracia Delva en facilitant la réconciliation de ces deux compères fâchés après leur séparation dans Zenglen pour les raisons que l’on sait et en la scellant avec l’album conjoint « Yo remele » que sa compagnie Venus Music a produit en 2006, Richard Urbain est sur le point de réaliser encore une fois un grand coup dans l’Industrie Musicale Haï-tienne communément appelée HMI.

Il est le producteur du disque que Richie et Gazzman vont faire dans les jours avenirs dont les travaux ont déjà commencés.

Richard Urbain, principal initiateur de Compason-broadway est également derrière la mise sur pied de la prochaine formation musicale de Gazzman Couleur et de Richie.

S’il a déboursé 100.000.00 $ US pour l’album Richie & Gracia, pour celui Richie & Gazzman, il n’a pas voulu avancer de chiffre. Le producteur a préféré dire qu’il n’a rien offert en termes d’argent pour cet album.

A la question de savoir combien d’argent il a mis sur la table pour convaincre à Richie de quitter Zenglen et à Gazzman de mettre fin à l’existence de Disip dans les prochains jours au profit de leur nouveau groupe, Richard Urbain a dit Zéro (0). Cependant, on apprend que l’investisseur aurait déjà débloqué une forte somme d’argent et pour l’album conjoint Richie & Gazzman et pour leur futur groupe musical dont le nom a été déjà choisi.

A part Richie, est-ce Richard Urbain que Jean Brutus Derissaint a dénoncé publiquement et indirectement en offrant de l’argent aux musiciens pour quitter Zenglen au profit de leur djaz ?

Gilles Freslet ([email protected])

Richard Urbainle patron du futur jazzde Richie & Gazzman

Est-ce une dance ou des paroles provocatrices pour relancer la polémique avec son adversaire de toujours, “Kreyòl la”? Le deuxième jugement, ne vaudrait-il pas mieux ?

LegendLe groupe Legend surnommé “Djazz Kanaval

la” est parmi les premières formations musicales à lancer une meringue carnavalesque sur les ondes en Haïti. La bande à Celso Jackson et Marc Richard, une fois de plus, espère faire bouger la

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6 24 janvier 2012No 584

Les Cayes à l’honneurLa troisième ville du pays est au cœur

des grandes festivités. Après avoir été dé-signée pour recevoir les fêtes carnavales-ques, c’est elle qui eut à ouvrir le Festival Jazz International de Port-au-Prince cette année. Une surprise à laquelle beaucoup de gens ne s’attendaient pas. Et oui ! le soir du vendredi 20 janvier 2012, la Cayenne Night Club a reçu Claude Carré et Thurgot Théodat. Les Cayens ont connu le goût exquis du jazz.

L’Espagne mélange jazz et fla-menco

Déjà 6 h 40, une salle à moitié pleine sous la brise du Parc Historique de la Canne à Sucre. Une mélodie bien mixée, sous la touche du célèbre Joël Widmaier, caresse le tympan des invités qui ont pris les devants. À exactement 7 h 10, le fameux maître de cérémonie Clarens Renois donne le coup d’envoi. Parmi les onze pays participants, c’est l’Espagne qui gravit en premier le podium, repré-

UN WEEK-ENDJAZZYSi le silence est d’or, la musique est d’émeraude. Le Festival Jazz International de Port-au-Prince en est la preuve tangible, avec ces cinq ans de réussite. Cette année encore, beaucoup de regards sont rivés à cette prodigieuse manifestation musi-cale. Lancé le 20 janvier 2012, Haïti Jazz nous a déjà donné un week-end fabuleux avec les meilleurs groupes de jazz venant d’ici et d’ailleurs. Une aventure qui n’est qu’à son début.

senté par Rubem Dantas Group. A part le jazz, Rubem Dantas Group a épris le public avec son rythme flamenco. Avec la divine voix d’Ana Belén Sola Almirante, de José Fernandez à la guitare espagnole et Dan Benlior à la guitare électrique, Rubem Dantas, qui est le maestro, a donné une prestation ingénieuse. Ce dernier joue un instrument peu commun nommé « cajón » qu’il a lui-même conçu. Bien rangé sur son siège, le public a l’air sonné. On le sent soulagé de pouvoir applaudir, c’est-à-dire de lâcher un peu de ce qu’il ressent.

Surprise, Surprise !Pendant que Rubem Dantas Group

quitte la scène, on entend un rara venant de l’entrée du Parc Historique de la Canne à Sucre. Le public se re-tourne pour contrôler la situation, c’est le fameux Follow Jah de Pétion-Ville qui enflamme le public. Les invités se lèvent pour accueillir la bande de Pascal Joseph, qui fait un travail extra.

Le Canada s’est fait sentirA 8 h 22, après avoir présenté son

groupe, l’ambassadeur du Canada, Henry Paul Normandin, évoque le slogan du Festival cette année et précise que l’inverse est beaucoup plus vrai : « Ayiti pi janm ak jazz ; mwen di tou jazz la pi janm ak Ayiti », disait-il. Avec Keyllylee en lead vocal, le groupe de jazz canadien, qui est à sa première participation au Festival, a fait preuve de maturité et jouait avec le public à leur guise. Le guitariste Dave Thompson et Ross Mc-Intyre à la basse jubilaient avec leur instrument ; on dirait qu’ils touchaient leurs cordes avec leur âme. Le public ne pouvait rester indiffé-rent face à des notes aussi justes. Leur batteur, Giampaolo Scatozza, fait chanter sa batterie.

L’Allemagne a manqué son volDes contretemps, cela arrive à tout

le monde. L’Allemagne, qui devrait être le premier à performer, a touché le sol de l’aéroport Toussaint Louverture à dix-neuf heures. Malgré cette contrariété les musiciens arrivent à temps et gravis-sent quand même le podium, en dernier. Représenté par la saxophoniste Angelika Niescier et sa bande, l’Allemagne a su garder le tempo. Sublime et pointilleuse, Angelika Niescier prouve qu’elle a des doigts magiques et qu’entre elle et ses

musiciens l’harmonisation s’installe à merveille.

Quartier Latin au cœur du FestivalQue ce soit dans la soirée du samedi

20 avec Kephny ou dimanche soir avec Ex-Key, Quartier Latin a présenté à ses invités un spectacle hors du commun. Kephny, chanteur et musicien autodi-dacte, a fait une excellente impression. Quoiqu’il fût à sa première prestation au Festival, il se sent dans son assiette, sû-rement grâce à son expérience sur scène avec Réginald Policard, Claude carré et tant d’autres. Mais à un certain moment, on peut remarquer une certaine faiblesse dans sa voix ; cependant l’harmonisa-tion de sa bande est encore parfaite. En somme, leur jeu touche le public. À la fin de leur prestation, ils montent une superbe adaptation de mizik mizik où ils prouvent leur professionnalisme. Ex-Key, venu directement de Cap-Haïtien, a marqué la soirée du dimanche. Ils jouent la tendance Jazz zestée d’un peu de folk-

lore et de rock et baptisent le résultat de root-jazz. Le public apprécie totalement le mélange.

« Karibe Convention Center » un peu froid

Au Karibe Convention Center, l’am-biance n’était pas aussi chaude qu’au Parc Historique de la Canne à Sucre. Rubem Dantas Group était le premier à performer. On constate clairement que sa performance au Parc était nettement meilleure, mais il a quand même donné du mieux qu’il pouvait. Avec un Thurgot Théodat égal à lui-même, le public reste un peu froid, on ne sent pas vraiment l’ambiance du Festival, pourtant il joue avec le célèbre Alex Bugnon, un ami à lui, qui a joué à côtés des plus grands artistes du monde. L’atmosphère change avec le groupe brésilien, qui débute en a cappella une montée que la foule adore. Pour continuer il se fait accompagner par leur musicien et l’orchestration est encore meilleure. On dirait que le Festival venait à peine de commencer, pour se terminer malheureusement quelques minutes plus tard, car la pluie décida de s’inviter à la fête.

Élisée Décembre [email protected]

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STEVY MAHYà O’BRASILEIRO

Festival du Jazz au Karibe

Festival du Jazzau Parc Canne à Sucre

Barbara Prézault déguste son jazz

Le Jazz n’a pas d’âge

Croisons les bras et apprécions semblent dire Emmelie, Euphèle et l’ambassaseur du Canada

Bertrand Labarre détendu

Un rara au goût du jazz Un public un

peu trop gentil

Chaudes embrassades entre Stevy et BelO

Entre les bons plats et le bon vin, la superbe voix de Stevy Mahy a envoûté plus d’un

Carel Pèdre et des amis Jean René Delsoin et son ami James Germain

Richard Barbot bien entouré

Péguy en très bonne compagnie

Joël Wid-maïer est à la sonori-sation

Tendre duo entre James et la chanteuse guade-loupéenne

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8 24 janvier 2012No 584

Qui est la personne qui se cache derrière Michaëlle Jean, la personnalité politique ?

Je pense qu’il y a quelque chose d’essen-tiel pour moi, c’est d’être fidèle à mes valeurs et à mes principes. Je suis profondément citoyenne, et tiens à être un modèle pour autrui. La vie pour moi n’a aucun sens si elle ne sert pas. J’emploie à dessein le mot ‘’servir’’ parce que ma vie se doit d’être constructive ; en posant des gestes qui peuvent faire toute une différence pour l’amélioration, l’huma-nisation autour de moi, à un niveau à la fois local et mondial. Et cela m’est venu, je crois, de mes parents. J’ai été élevée dans ce pays sur un principe fondamental : l’indifférence n’est pas une option. Quand on sait que je

suis née en 1957 ; que c’était des années très difficiles en Haïti, où on faisait très peu cas de la vie, et que la justice était quelque chose dont on ne pouvait que rêver… Pour un en-fant, c’est lourd ça ! C’est très lourd. Pourtant, mes parents voulaient toujours que j’aie les yeux bien ouverts, que j’aie un point de vue, un regard sur tout ce qui se passe autour de moi. Il fallait toujours que j’aie conscience de choses que les autres ne remarquaient pas forcément ; des notions de justice, de vivre-ensemble, de l’autre. J’ai été élevée comme ça, pétrie dans ce moule-là.

Et comment est-ce que cela a marqué votre adolescence, votre vie ?

Bon, je crois que cela a fait de moi la personne que je suis. C’est dire quand même

qu’Haïti, le berceau de mes premières années, m’a marquée par de grands moments de bonheur. Un pays que j’ai appris à aimer ; l’attachement, l’enracinement, le sentiment d’appartenance, c’était très important. Je dois dire que l’horreur que j’avais pu y voir et vivre a également contribué à faire de moi celle que je suis. Cela a complètement orienté mon regard sur le monde et sur la vie. Quand plus tard dans la vie, soit en tant que journaliste, militante pour les droits des femmes, gou-verneure du Canada avec des responsabilités de chef d’Etat, je regarde le monde, je pose des gestes, je prends des décisions, c’est à travers cette grille là aussi que je vois. Je sais et n’oublie pas d’où je viens. Je viens d’un monde où l’injustice est une réalité face à

laquelle j’ai appris à réagir, où les dérives de pouvoir sont des choses qui m’ont éprouvée avec bien d’autres familles.

Pour avoir été une militante pour les droits des femmes violentées, comment cela a-t-il affecté votre vie de femme ?

Cela m’a appris la liberté, le sens de l’autonomie, de l’indépendance. Cela m’a appris à me tenir avec la colonne vertébrale bien droite. C’est-à-dire que d’aucune façon, je ne peux accepter que l’autre porte atteinte à ma dignité, mon intégrité physique et psy-chologique. Que dire oui s’assume, dire non s’assume tout autant. La possibilité de choisir, l’autonomie c’est ça. Dire oui quand on veut dire oui, et dire non quand on veut dire non. Cette période de ma vie a été une grande école. En accompagnant ces femmes battues et violentées dans leur besoin de se mettre à l’abri de cette violence, de se refaire une vie, de se réinsérer socialement, de recouvrir leur autonomie, leur dignité, leur intégrité, cela m’a permis d’explorer aussi toutes les feuilles au niveau de la société dans laquelle je vis. Quand vous redonnez du pouvoir aux fem-mes, vous redonnez du pouvoir à toute une nation, car les droits des femmes sont égale-ment les droits humains. Quand vous portez atteinte aux droits de la moitié, sinon plus, de la population planétaire en la personne des femmes, vous mettez en péril des sociétés entières. J’ai pu ainsi explorer les forces des femmes. Quand vous enlevez du pouvoir aux femmes, vous dépossédez toute une nation de ses forces les plus vives, vous l’affaiblissez et participez à des facteurs de vulnérabilité. Il n’y a pas une expérience de ma vie qui ne se rapporte à une vision, à des convictions, à des principes, à des valeurs, à des gestes que je pose, à une façon pour moi de regarder le monde.

Et il en va de même pour votre vie d’épouse et de mère ?

Mais tout à fait ! D’ailleurs je transmets ces convictions reçues de ma mère à ma fille. Par ailleurs, pour mener la mission que je mène aujourd’hui, comme Envoyée spéciale de l’UNESCO en croisade pour Haïti, cela m’amène à voyager dans le monde entier, pour faire en sorte qu’Haïti reste sur l’écran radar de la communauté internationale. Cela m’amène partout, pour que je puisse aider l’État haïtien à trouver des partenariats, des coopérations pour des investissements, pour un mieux-être en Haïti. Mais pour cela, l’homme qui est dans ma vie doit aussi respecter ce rythme. Nous avons une fille ensemble. C’est mon mari qui, au moment où je vous parle là, a toute la responsabilité à la maison avec elle. Il s’occupe des repas, l’aide à faire ses devoirs. C’est-à-dire que nous sommes dans un rapport égalitaire. Mon mari est un homme actif aussi. C’est un cinéaste. Quand lui doit aller tourner à l’étranger, qu’il a ses propres activités, je prends le relai. Mais si je n’avais pas un rapport de couple égalitaire, cela n’aurait pas été possible. Chez moi, on ne vit pas comme certains en Haïti. Par exemple, on embauche des personnes qui viennent faire le ménage hebdomadaire certes, mais pas une horde de domestiques pour suppléer à tout. Non ! Moi je fais la cuisine, mon mari aussi. Je fais la lessive, lui également. J’ai un mari qui est partenaire totalement, qui aide dans les tâches domestiques, dans les respon-sabilités du quotidien. C’est ainsi. Je ne pour-rais pas vivre avec un homme autrement ; qui voudrait strictement que je fasse la bonne ; pour qui je suis un trophée, pose et fais la belle. Nous sommes responsables de manière égale de l’éducation de l’enfant et les tâches domestiques sont partagées à parts égales. Quand je ne suis pas là, je n’ai vraiment pas à me faire de souci. Je sais que les repas seront faits. Lui non plus n’a pas à se faire de souci. Et quand on est là ensemble, on se partage toutes les tâches. Cela m’amène à me dire que

Michaëlle JeanFanm total kapitalOn a connu Michaëlle en tant que femme politique, chef d’Etat, jour-naliste, militante pour les droits des femmes battues. Moi, j’ai voulu voir plus que cela, la connaître sous un autre jour. Quand je lui explique l’angle de l’entrevue, elle est un peu réticente : « Voyez-vous, j’ai passé plusieurs années de ma vie à être sous les feux de la rampe. La moindre parcelle, le moindre recoin de mon intimité était au vu et au su de tous. Maintenant que j’ai retrouvé un peu de cette intimité perdue, je veux la garder. » Cependant, elle finit par répondre avec bienveillance à mes questions. Nous laissant ainsi la chance de lier connaissance avec la citoyenne en elle, l’épouse dévouée partageant un rapport tout à fait harmonieux avec son mari, la mère qui a porté son enfant dans son cœur, mais surtout la femme passionnée qui garde la colonne vertébrale bien droite. La Michaëlle qui ne donne pas dans les demi-mesures, parce que trop pleine et entière.

On a connu Michaëlle en tant que femme politique, chef d’Etat, jour-naliste, militante pour les droits des femmes battues. Moi, j’ai voulu voir plus que cela, la connaître sous un autre jour. Quand je lui explique l’angle de l’entrevue, elle est un peu réticente : « Voyez-vous, j’ai passé plusieurs années de ma vie à être sous les feux de la rampe. La moindre parcelle, le moindre recoin de mon intimité était au vu et au su de tous. Maintenant que j’ai retrouvé un peu de cette intimité perdue, je veux la garder. » Cependant, elle finit par répondre avec bienveillance à mes questions. Nous laissant ainsi la chance de lier connaissance avec la citoyenne en elle, l’épouse dévouée partageant un rapport tout à fait harmonieux avec son mari, la mère qui a porté son enfant dans son cœur, mais surtout la femme passionnée qui garde la colonne vertébrale bien droite. La Michaëlle qui ne donne pas dans les demi-mesures, parce que trop pleine et entière.

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les hommes qui voient cela autrement ne savent pas de quoi ils se privent. Ils se privent d’une dimension tellement agréable ! C’est tellement plus riche une relation égalitaire ! Pour l’un comme pour l’autre. Moi je vis des échanges intellectuels quotidiens avec mon mari, où il me met au défi et je le mets au défi, ce qui est d’une richesse extraordinaire.

Sans que cela ne dérange en rien l’harmonie du couple ?

Pas du tout ! Au contraire, cela participe à l’harmo-nie et l’enrichit. Quand il y a un rapport d’inégalité, de déséquilibre, cela affecte l’harmonie du couple. Moi, je ne crois pas que c’est une chose qui se gagne sur un rapport de dominant à dominé. Il y a des gens qui di-sent « ah, pour l’harmonie du couple je vais mettre de

l’eau dans mon vin, je vais… » Non ! Cela veut dire aussi qu’en tant qu’individu à part entière, des fois on n’est pas d’accord, et ceci est tout à fait sain de s’affronter et de dire quand on n’est pas d’accord. C’est ça l’harmonie. Elle se gagne aussi dans la dialectique. On n’est pas forcément sur la même longueur d’onde, mais on va s’entendre pour quelque chose qui est supérieur ou qu’on juge essentiel.

Que diriez-vous à ceux qui risquent de prendre ce dis-cours pour un discours féministe ?

Je suis féministe. Que veut dire exactement ce « je suis féministe » ? Cela veut dire que je crois profondément aux valeurs d’égalité ; au respect dû aux femmes, à leur intégrité physique et psychique. Je crois profondément en ce que les femmes ont à offrir, à apporter comme contribution. Je crois profondément qu’il n’y a pas de développement possible sans l’apport des femmes. Certaines personnes ont un discours de dénigrement, « ah… le féminisme ce sont des femmes qui n’aiment pas les hommes ». Pas du tout. Moi comme féministe, j’adore les hommes. Et puis j’aime ce que la femme peut repré-senter et faire comme choix dans sa vie, dans toutes les com-posantes de sa vie pour son épanouissement plein et entier. Que ce soit dans sa vie sexuelle, professionnelle, intellectuelle. Je sais qu’en parlant d’épanouissement plein et entier, on va tout de suite penser que je parle de mener une vie libertine, d’aller avec tout le monde… mais ce n’est pas du tout comme ça que je l’entends. Respecter une femme c’est prendre son oui pour un oui, et son non pour un non. Même dans la cellule du couple. Sinon, il s’agit d’agression purement et simple-ment. On sait que la femme doit toujours mener une lutte face à une sorte de confrérie qui tendra toujours à banaliser son travail là où se pointe un collègue masculin. Il faudra qu’elle en fasse toujours plus. Moi j’ai vécu cela en tant que journaliste. Mais je me dis aussi que c’est une sorte de justice pour nous en quelque sorte. Pourquoi faut-il toujours que la femme en fasse plus ? Parce qu’elle a cette sorte de pulsion qui l’anime.

On parlait tantôt de votre mari et de l’harmonie du couple. Comment avez-vous rencontré cet homme mer-veilleux ?

Au fait, Haïti y est pour beaucoup. Il est canadien d’ori-gine française, où il a émigré vers les années 70. Mon mari, Jean Daniel Lafond, et moi nous nous sommes rencontrés professionnellement. Il préparait un film magnifique sur Aimé Césaire, le créateur, le poète, le député-maire de Fort-de-France, l’homme politique pour qui Haïti a toujours été une source d’inspiration. Moi j’étais alors journaliste. Il avait envie de travailler avec moi sur ce projet. On a commencé avec une relation strictement professionnelle. C’était très riche sur le plan intellectuel. Il n’y avait pas de flirt.

Jusqu’à ce que vous vous rendiez compte qu’il y avait plus que cela ?

Alors ce qui s’est passé, c’et que nous sommes venus en Haïti pour un repérage parce qu’il voulait qu’une partie de son film soit tournée ici. On vient en Haïti, et c’est là que je découvre cet homme. Ce qui m’a épatée, c’est son aisance. Wow ! Cela m’avait séduite. De voir cet homme tellement à l’aise, tellement amoureux de ce pays. Je le vois conduire en Haïti comme un poisson dans l’eau. En même temps, ça parle de mon lien à ce pays. Ce qui m’avait davantage séduite, c’était sa capacité de comprendre Haïti avec respect, amour et prégnance. Il avait un regard juste sur ce pays. Il marchait aussi sur les traces de mon enfance. Et j’ai succombé (rires). En plus de voir sa compréhension, sa connaissance de la culture, de la production littéraire haïtienne, de l’art, de la force des idées en Haïti, d’Aimé Césaire, de son œuvre… Voilà ! Pour moi, ça passe par Haïti.

Et vous êtes ensemble depuis combien de temps ?On a fêté vingt ans de mariage déjà. Vingt ans c’est en

même temps c’est une personnalité forte. En face, il faut être fort. C’est quelqu’un qui a une capacité intellectuelle très robuste, un humour particulier. C’est un hyperactif, et moi parfois j’ai besoin de contemplation. De silence. Lui c’est le contraire, toujours en activité. Pour lui, la contemplation, ça n’existe pas. Il me faut trouver alors l’équilibre des forces. Des fois, ça me bouscule un peu, ce moteur toujours en marche ; jamais de répit. En même temps, même si je suis une boulimi-que du travail, même avec un côté hyperactif, il y a des mo-ments ou j’aime bien me reposer. Lui, il ne se repose jamais. Mais le plus grand bonheur dans notre vie c’est notre fille.

Qui est arrivée quand ça ?Au fait, Marie Eden a 12 ans et demi actuellement. C’est

une enfant absolument magnifique, joyeuse. Et qui elle aussi doit trouver sa place avec deux parents très forts. Parce que la famille c’est quoi ? Ce sont des individus qui apprennent à vivre ensemble, à partager un même espace, et à se mesurer les uns aux autres. Nous, on n’est pas dans le rapport « t’as rien à dire, T’es une enfant, ça peut attendre ». Avec notre fille, ça

Michaëlle JeanFanm total kapital

ne marche pas. Elle a toujours un point de vue. Sincèrement, je pense que nous lui avons passé ça, et aussi qu’il faut appren-dre à vivre avec le défi quotidiennement. Faut dire que ce n’est pas une enfant problématique, mais c’est une enfant qui existe pleinement. Avec Marie Eden, il faut discuter, il faut expliquer ; elle argumente et elle le fait bien. Elle sait argumenter. Pour moi comme maman, c’est un sacré talent. Avec son père, il y a une espèce de connivence, et parfois je me retrouve avec ces deux-là ligués contre moi sur les décisions à prendre. Cela arrive que j’aie le mauvais rôle. Ma fille met sa mère au défi tous les jours. Cela me donne une dose d’humilité, et de-mande une dose d’humour pour désamorcer. Parce que si je prends la mouche tout de suite (et je sais prendre la mouche), ça fonctionne pas. Marie Eden a beaucoup d’humour et me dit « maman, toi, t’as vraiment pas d’humour ». Cela m’aide à garder les pieds sur terre, à ne pas avoir la grosse tête.

Pourquoi avoir adopté au lieu d’enfanter ?Parce que comme beaucoup de femmes, j’ai eu des pro-

blèmes au niveau de la conception. Je ne pouvais pas donner naissance. Au début, j’avais pensé à faire une grossesse par insémination artificielle, mais finalement je me suis dit qu’il y avait pleins d’enfants dans le monde déjà attendant de rece-voir un peu d’amour. Donc au lieu de faire subir tous ces traite-ments à mon corps, avec mon mari, on a décidé d’adopter. Et c’est ainsi que Marie Eden est entrée dans notre vie. Pour nous, c’est une bénédiction que cette enfant soit présente. Et je crois qu’elle le sait. Je suis allée à sa rencontre, et elle est venue à la mienne. Parce que quand l’une de nos amies a été enceinte, j’ai su tout de suite qu’elle voudra savoir pour sa naissance. Heureusement qu’avec Jean Daniel, on s’était mis d’accord de lui dire la vérité dès qu’elle voudra savoir. Ainsi arriva le jour où elle me dit : « J’étais comment quand tu me portais dans ton ventre ? » Et la réponse m’est venue spontanément : « Je t’ai portée dans mon cœur. » Et tout ce qu’elle a dit : « Je veux écouter ce cœur dans lequel tu m’as portée. » Et elle posa sa tête sur ma poitrine. Cela m’a tellement émue. Par la suite, on a répondu à ses questions au fur et à mesure qu’elles venaient.

Vous diriez donc être une femme entièrement com-blée alors ?

Oui. Mais je ne crois pas que cela me soit donné. Vivre avec l’autre, ça s’apprend. La vie de couple se négocie. Pour chacun de ses membres. Et cela doit passer par l’éducation. Faut dire aux enfants que le côté rose bonbon n’existe pas. En même temps, on ne peut pas se dire que sa vie n’est pas entière parce qu’on n’a pas de partenaire. Il faut d’abord vivre pour soi-même, et voir le couple plutôt comme deux plénitudes qui se joignent. Bien sûr, il y aura les moments de vague à l’âme, de doute. C’est tout à fait normal. Mais l’essentiel c’est de savoir que le bonheur, l’harmonie se construisent et ne sont pas donnés.

Dans tout ce tumulte, vous faites comment pour vous retrouver avec vous-même ?

Je cherche le silence. J’écris beaucoup. C’est une écriture personnelle qui me livre, qui m’aide à trouver une façon de me dire. J’aime être franche. C’est dur de dire certaines choses, mais il faut le dire. C’est ainsi que je me retrouve.

Entre être femme, épouse, mère de famille et femme politique, comment vous en sortez-vous ?

Je n’ai aucune idée. Je dirais un jour à la fois, mais de manière planifiée. Je sais toujours ce que je fais, et j’assume to-talement les décisions que je prends. Je suis surtout quelqu’un de stratégie.

Et vous ne vous sentez jamais dépassée par les évène-ments ?

Oui ! Plus de vingt fois par jour (rires). Il y a des moments où l’on se dit : « Holà ! Celui-là je ne le voyais pas venir. » Et puis tout de suite après, j’ai recours à la stratégie.

Dans ces moments-là, votre vie d’avant ne vous man-que-t-il pas ?

Ma vie est un fil continu. Tout ce que j’ai vécu dans ma vie nourrit ce que je fais au fur et à mesure que j’avance. L’ensei-

gnement, le journalisme, le militantisme que je continue à avoir à cœur, ce que je fais aujourd’hui… c’est un fil ténu. C’est un enchaînement.

Ce sont des actes que vous posiez consciemment ?Je n’ai pas de plan de carrière, moi. J’ai d’ailleurs toujours

admiré les gens qui disent par exemple : « Je fais ces études-là parce que je veux aller là… » J’ai jamais eu ça ! Par contre, je carbure aux convictions. C’est-à-dire que lorsque les circons-tances se présentent, je me demande ce que je pourrais faire de ça ! Pour en faire quelque chose qui participe dans mes valeurs, dans les gestes que je veux poser. Je n’ai pas rêvé d’une carrière en journalisme, j’en ai fait 18 ans. J’ai su exploi-ter la situation à bon escient... Arriver à la télé publique en tant que femme noire et savoir que je serai écoutée m’a permis de questionner sur le comment cela pourra ouvrir des portes pour d’autres, de les conforter dans une certaine assurance, quand bien même il s’agirait d’un autre domaine. C’était pareil pour mon poste de gouverneure du Canada. Mon truc a tou-jours été « qu’est-ce que je peux apporter à Haïti en étant là ? »

Le fait que vous soyez polyglotte vous a beaucoup aidée ?

Oui. Parce que dans plusieurs pays où je vais, je peux pren-dre la parole dans la langue du pays, et m’assurer ainsi d’une meilleure compréhension du message qui est adressé à mon public cible.

Parlez-vous couramment le créole ?Quand j’ai commencé à venir en Haïti, la langue s’est

déclenchée toute seule. Bien que petite en Haïti, ma mère ne me parlait jamais en créole. Sauf quand elle était en colère. Depuis, je fais l’effort de toujours promouvoir cette langue partout où je vais. A l’ONU ou dans d’autres conférences internationales, je parle créole. Même si mon discours n’est pas entièrement dans cette langue. Il arrive d’ailleurs que dans des colloques ou conférences internationaux, où il y a des ressortissants haïtiens, que je sois la seule à prendre la parole en créole.

Parlons un peu de votre famille. Avez-vous des frères et sœurs ?

Oui, j’ai une sœur. Je ne la vois pas souvent, mais nous avons de bons rapports.

Et vous avez encore de la famille ici, en Haïti ?J’ai des oncles et des tantes. Beaucoup d’amis surtout, et je

sens que ma famille s’élargit. Avec les Haïtiens. Je suis très tou-chée par tout ce que les gens me disent, espèrent de moi. Je me demande parfois si je saurai donner autant qu’on aimerait que je donne et espère de moi. Ce que je fais aussi, quand on me dit qu’on est fier de moi ou « merci de ce que vous faites pour nous », je réponds qu’il n’est pas besoin de me remercier parce que c’est vous qui me donnez matière à travailler. Mon travail se fait grâce à vous.

Vous les décririez comment, vos rapports avec Haïti ?Haïti parfois me peine. Et comme je n’ai pas un seuil de

tolérance vraiment élevé, je suis très révoltée. Mais j’ai une foi immense et je crois en Haïti. J’en ai marre d’entendre tout le temps parler de la résilience des Haïtiens. Comme si on était ne que pour ça ! Nous méritons tellement mieux que cela. Voyez-vous, je suis un électron libre ne ce sens. Je ne suis pas une femme de clan. Parce que quand ça ne va pas, je le dis. Et je le fais avec les mots qu’il faut.

Quels seraient les mots de la fin ?Une expression québécoise me vient : « Il n’y en aura pas

de facile ! » (rires). Il faut toujours se dire que rien ne sera facile, mais qu’il faut avoir le courage d’aller au-devant des difficultés.

Propos recueillis parPéguy F. C. Pierre

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10 24 janvier 2012No 584

La tournée antillaise réalisée par Jean Roosevelt Jean a été très positive et bénéfique pour cet artiste originaire de la Grand’Anse qui chante la charme féminin, la beauté et notre grandeur d’âme.

Les Guadeloupéens ont été surpris de faire la connaissance de cet artiste haïtien, qui, à l’instar de ses prédécesseurs, véhicule par le biais de la chanson des messages portant sur l’égalité des chances, l’amour et le civisme.

Ayant marqué son passage dans les pays d’outre-mer, Jean Roosevelt Jean a reçu une invitation pour aller performer très prochainement aux festivals de Marie Galante et de Cap Ester. L’interprète de « Donnez le monde aux femmes » a fait frissonner des salles entières avec sa guitare.

Les multiples prestations de Jean Jean lui ont valu d’être choisi par « Batakiso Production », l’une des plus grandes compagnies de production musicale antillaise. Cette compagnie lui a offert un contrat

incluant la production de son album qui sera prêt au mois de mai prochain ; la promotion de l’artiste dans des pays d’Europe et d’Afrique ; la production de clips-vidéos ; et aussi confié

la mission de faire le pont entre les artiste haïtiens et guadeloupéens du même calibre que notre compatriote.

Batakiso Production s’engage aussi à garantir la diffusion des œuvres musicales de l’artiste (audio et vidéo). Jean Jean Roosevelt, qui s’est déjà mis au travail, nous

a confié que les textes de son prochain opus porteront une fois de plus sur la pro-tection de l’environnement, la promotion des techniques de prévention contre les

maladies sexuellement transmissibles, puisqu’il d’après lui, il est l’Ambassadeur VIH Sida.

Cet album bénéficiera aussi de la participation de plusieurs artistes antillais de renom tel qu’Andi Barrot, dont un duo avec Cristal sera en rotation après le carnaval 2012. L’album s’intitulera « Ya danje ». La tournée nationale de l’ar-tiste dans les Alliance Française à travers les dix départements d’Haïti débutera ce 18 janvier 2012 dans sa ville natale, à Jérémie.

D’ici fin février et début mars, Jean Jean Roosevelt se rendra successive-ment à la Dominique et la Martinique sur la houlette de Batakiso. Un nouvel air semble avoir soufflé pour notre compatriote qui marche sur la bonne voie afin de décrocher un trophée au grand concours de RFI.

Loramus [email protected]

Jean Jean-Roosevelt revient

Sur l’avenue Martin Luther King, plus précisément à la station Star Mart à Turgeau, une foule immense se masse. L’ambiance s’annonce déjà

surchauffée avec les sounds checks de Dj Fanfan. Sa meringue carnavalesque intitulée « Sak gen la a », chantée par Fresh la du groupe «Vwadèzil» et Vag la vi, est un « raboday » très en vogue. Avec ses scratchs et ses slogans, Dj Fanfan reste fidèle à son public. Suivi par les fêtards, le dj #1 du parcours car-navalesque en Haïti, porte l’ambiance à son paroxysme. C’est la fête. Ce qui n’est, sans nul doute, pas une surprise pour le public, puisque c’est Fanfan « lap fann moun ». La sonorisation est

bonne, le décor à point, les slogans pimentés, voilà tout ce qui le gratifie de cette avance sur ses deux principaux concurrents : Tony Mix et Valmix. Tony Mix, pour sa part, avec ses « raboday », et ses mix très connus, gère bien son parcours. Depuis l’avenue John Brown, zone Babako (Bourdon), les mix de Tony invitent au plaisir et à la danse. « Bredjen », « Limenna ti bout jip », tous sont soumis à ses caprices. Ce qui n’est guère différent de l’animation créée par Valmix. Pour ce deuxième diman-che pré-carnavalesque, les trois DJs ont fait ce qu’ils avaient à faire. Mais la note d’excellence revient à Dj fanfan. Avec son char très bien décoré et son système de sonorisation infaillible, Dj

Dj Fanfan mène 2 à 0 Dimanche 5h pm. L’heure est au plaisir. Des drapeaux décorent les rues du centre-ville et les marchands de boissons font la navette d’un bout à l’autre. C’est le deuxième dimanche précar-navalesque.

Fanfan, comme l’affirment ses fans, reste et demeure le numéro 1.

Toutefois, des reproches sont adres-sés aux responsables des activités car-navalesques : Manque d’éclairage sur le parcours et la brutalité de quelques policiers.

«Les bandes à pied »Cette année, les bandes à pied

ne font pas un grand impact. Raram, Shaba, Relax Band , etc. sont les grands absents des activités pré-carnava-lesques. Ce qui octroie un peu plus de visibilité à certaines autres moins connues. Tabou band et 620 ans sont parmi les bandes ayant drainé la plus grande foule. L’animation créée par ces

dernières, rappelle bien les animations de Shaba et de Raram. Pour le deuxiè-me dimanche pré-carnavalesque, Tabou band s’en est bien tiré.

Lord Edwin Byron

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1124 janvier 2012No 584

Vous êtes une personne que tout le monde s’accorde à trouver charmante et on ne peut plus prévenante... Mais que devient cette apparence dans votre vie de couple ? Etes-vous une vraie crème pour votre conjoint(e) ? Au contraire, êtes-vous franchement difficile à vivre ? Bref, perle rare ou cadeau empoisonné ? Pour le savoir, n’hésitez pas à tout déballer dans les questions suivantes…

ment votre patron en copie.

Vous partez sur une île déserte, vous emmenez :A- Votre conjoint(e) sans hésitation !B- Le roman «Robinson Crusoe».C- Vos tongs, votre bob et votre couteau de survie.

De la lampe que vous venez d’acheter dans une brocante sort un génie. Vous faites un voeu :A- La paix dans le monde.B- Une victoire de votre club de foot.C- Que les Poppys se reforment et entament une tournée.

Il/ Elle vous appelle car il/ elle a eu un accrochage avec la voiture :A- Vous sautez dans un taxi pour aller le/la réconforterB- Vous lui aviez pourtant dit d’être prudent(e) !!!C- Vous lui demandez dans quel état est la voiture.

Vous invitez pour la première fois votre ami(e) au restau-rant :A- Vous achetez une rose au vendeur ambulant et lui offrez.B- Vous sortez royalement votre carte de crédit au moment du dessert.C- Vous partagez l’addition sans même vous poser de questions.

Le surnom que vous lui donnez, c’est :A- Bébé.B- Chéri(e).C- Pupuce/ Roudoudou.

Une majorited de B :La perle rare

Vous êtes un véritable cadeau, peut-être même le conjoint idéal que tout le monde recherche ! Vous êtes toujours à l’écoute de l’autre et n’hésitez pas à vous mettre en quatre pour lui faire plaisir. Pour vous, le bonheur dans le couple est primordial. Les conflits sont des situations que vous fuyez comme la peste. Mais ne faites-vous pas un peu trop de sacrifi-ces ? A force de vouloir être trop gentil, vous risquez de vous faire complètement avoir ! Essayez de vous affirmer un peu plus et d’exprimer vos propres désirs. N’oubliez pas qu’en amour, les concessions doivent venir des deux cotés !

Une majorite de C :Le cadeau Bonusque

Vous êtes un cadeau, tant que votre conjoint(e) ne cherche pas à en abuser. Raisonnable, vous savez que les concessions sont l’essence du couple et qu’il est souvent utile de savoir pren-dre sur soi. Pourtant, point trop n’en faut. Votre partenaire doit vous montrer que vous n’êtes pas seul(e) à faire des efforts. Vous n’êtes pas contre aller voir un concert de son chanteur préféré, mais il (elle) devra s’en souvenir lorsque le vôtre pas-sera en tournée ?

Il veut regarder un match de football/ Elle veut aller faire les soldes avec vous, alors que vous détestez ça :A- De toute façon, vous ne pouvez rien lui refuser.B- Cela tombe bien, vos parents sont libres, ils peuvent venir ?C- Votre conjoint n’a pas imaginé une seconde vous le proposer !

Côté cuisine, vous êtes plutôt :A- Côté dîner aux chandelles.B- Côté Restaurant.C- Côté Micro-ondes.

Le signe distinct de votre voiture, c’est :A- Un autocollant des restos du coeur.B- Un pare-soleil bleu transparent avec, inscrit dessus, votre station radio favorite.C- Un teckel en plastique qui remue la tête sur la plage arrière.

A Noël, vous lui offrez :A- Un week-end à Venise.B- Un foulard/ une cravate.C- Un robot mixer/ une perceuse.

Pour elle, pour lui, que seriez-vous prêt(e) à faire chaque semaine :A- A Regarder Desperate Housewives/ Téléfoot.B- Aller déjeuner chez vos beaux-parents.C- Passer l’aspirateur/ laver la voiture.

Au boulot, vous êtes plutôt du genre à :A- Préparer le café pour tout l’étage.B- Laisser ouverte la porte de votre bureau.C- Communiquer uniquement par mail, en mettant systématique-

Une majorité de A :Le cadeau bonusque

Vous êtes un cadeau, tant que votre conjoint(e) ne cherche pas à en abuser.

Raisonnable, vous savez que les conces-sions sont l’essence du couple et qu’il est souvent utile de savoir prendre sur soi. Pourtant, point trop n’en faut. Votre partenaire doit vous montrer que vous

n’êtes pas seul(e) à faire des efforts. Vous n’êtes pas contre aller voir un concert de son chanteur préféré, mais il (elle) devra s’en souvenir lorsque le vôtre passera en tournée ?

Etes-vous un cadeau ?

Les projecteurs sont fixés sur la ville des Cayes, dans laquelle se déroulera dans trois semaines la plus grande manifestation culturelle du pays. Les organi-

sateurs mettent les bouchées doubles afin que le carnaval 2012 soit une réus-site. Assainir, embellir et nettoyer sont devenus prioritaires pour les Cayens et les Cayennes, qui veulent projeter une image beaucoup plus que positive du département du Sud, prochaine destina-tion touristique.

Le dimanche 22 janvier écoulé, Ticket Magazine s’était rendu sur place, afin de recueillir certaines informations sur les préparatifs et sur l’ambiance lors du défilé pré-carnavalesque, et aussi en ce qui a trait aux préparatifs entrepris par les différents groupes qui évoluent dans la ville. Nous avons recensé plus d’une vingtaine de groupes musicaux toutes tendances confondues. Mais l’ambiance créée par les formations musicales qui y ont défilé ce dimanche augure déjà de ce à quoi l’on doit s’attendre pour les trois jours gras.

Entre les rues du Peuple et Général Marion, au local de Gagòt Band, on a assisté à une démonstration d’anima-tion, de couleurs et de folle ambiance lors d’une séance de répétition, nous a rapporté le président du groupe, M. Dieu Pierre. Messieurs Roody Duvivier et Etzer Pierre, responsables du groupe Mabouya âgé de 33 ans, promettent de créer l’animation dans le local du band tous les dimanches, ce malgré les faibles moyens dont ils disposent.

Du boulevard Quatre Chemins à

l’entrée de la ville qui constitue le par-cours du carnaval des Cayes, DJ Roger a continué à créer l’animation jusqu’à minuit, ce à l’instar des bandes à pied. Le groupe Zion Baby Love en a aussi profité pour tourner son clip-vidéo. Beaucoup prétendent que Zion est le meilleur groupe à tendance rap de la ville, à côté de certaines bandes à pied, telles Savana Band, Mistik Band, Lavalas Band, Soul Men, Zobop Band.

Le groupe Freedom se trouvait dernièrement à Port-au-Prince pour l’enregistrement de sa méringue. Unique formation Konpa de la nouvelle géné-ration, elle est très demandée, comme ses aînées, Panorama et Méridional. Les responsables de Freedom, « Figaro Félix et Amazan dit Mike », dont le groupe est choisi d’office, nous ont confié qu’ils sont toujours en quête de sponsors et promettent déjà une participation inoubliable. Réputée pour être originaire de la ville la plus paisible du pays, les Cayens en sont fiers et plus motivés que jamais. Ils promettent d’apporter plus de couleur à cette grande attraction culturelle qui aura lieu les 19, 20, et 21 février 2012. Rappelons que la tenue de ce carnaval national dans la cité est une occasion à saisir par les artistes, artisans et apportera un plus à l’économie de ce département.

Les autorités de la ville et les organi-sateurs travaillent d’arrache-pied, afin que tout soit prêt avant le jour J. L’un des responsables du comité organisateur a affirmé : « Nous disposons d’espaces adé-quats et suffisants pour accueillir les plus de sept cent mille personnes (touristes,

fêtards, ect.) qui viendront de partout. » Mis à part la motivation, le slogan

« D to D » (décentralisation + tourisme = développement) reste et demeure la priorité de tous les citoyens de cette ville, qui espèrent qu’ils seront en mesure de

Le Carnaval des CayesJour J - 25

garder allumés les projecteurs sur le dé-partement, même après le carnaval…

Loramus [email protected]

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12 24 janvier 2012No 584

-Sa w di laa, Baby ? Le pè Nico fè w gwo malonnèt? Dabò ki jan ou fè ateri kay Nico? Poukisa ou pat antre lakay ou lè m te kite nou nan Transit la vandredi swa? Tu avais peur d’un accrochage avec le Pasteur Daniel ?

- Ou byen konnen ma chè, aprè lapolis finn kofre Rachel ak Patrick nan Black Dada a, mwen pat ka mete pye m devan pòt kay Pastè Daniel leswa menm …

- Bon… m ka konprann sa. Epi, en-hen... sak pase ? Quand tu as débarqué chez Nico?

- Premyè sezisman, Nico se yon ti bou-jwa anba chal wi, sister... yon rat mòde soufle nan mitan baz la... M konprann poukisa li pat janm vle mennen m lakay li. Devine ki bò Meusieu Nico rete ?

- Ban m wè?... Hmmm… Boudon ? Peguy-Ville ?

- Fè yon ti monte pi wo toujou…- Ki kote ? Mòn Èkil ? Bwa Mokèt ?- Mais non, ma chère, Nico habite à

Pèlerin 6, nan yon denyè tèt kay ki dwe sou yon demi kawo tè… avec vue sur Port-au-Prince.

- Oh oh ! Heheeey, men zen ! ki fè, Nico se yon ti boujwa sur les hauteurs? Nico m konnen an ?

- Ma chère, figure-toi, lè nou pra l lakay li a, mwen te gen yon dòmi nan zye m… m fè yon kabicha nan Tracker an, ou konn jan machinn saa ka souke moun… mwen pa reyalize ki kote li tap mennen m vrèman. Epi , fè nwa, nou bouke, nou nèk travèse yon lakou epi nou antre nan chanm li.

- Enhen… nou fè l wi ?- Of course… Kòman pou n pa ta fè l

la ? Aprè stress nou finn pran nan Black Dada a... se manje m manje ti blòdè a.... Men, bref, nan demen maten, lè m leve,

BR

EDJE

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BLU

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EPISODE 3

Depuis bientôt deux ans, Maritza, Baby pour les très intimes, vit chez son père, le pasteur Daniel Louissaint. Elle a débarqué au lendemain du séisme chez ce dernier, accompagnée de Steve, son jeune frère, révélant au grand jour le plus grand secret du pasteur : sa famille illégitime. Deuxième choc sismique dans la famille Louissaint. Baby s’installe, et la vie ne sera plus jamais la même pour elle et pour la famille de son père. Bredjenn ap antre sòti nan kay la, Les esprits s’échauffent, les langues se délient, les personnalités s’entrechoquent… La tension est à son comble. Bagay yo hot nan baz la!

m gade anwo, m gade anba... Oh Oh?! Se òdinatè, televizyon figi plat, yon dènye tèt video game...

- Men ki lè ou kontre ak granmoun yo menm ?

- Poze w non, sister. Kite m rakonte w. Enhen, pandans tan, Nico ap ronfle. Donc, je me lève et je décide d’aller faire un petit tour pour me faire une idée. Je devais tout de même savoir où je me trouvais. Se yon mayo Nico ki te sou mwen wi, dis zòtèy mwen atè, cheve m an zo raje. Nan vire adwat vire agòch, mwen tonbe sou yon koulwa ki debou-che sou yon tèt salamanje…

- Tann mwen wi, Baby, map chanje pozisyon, telefòn nan ap chofe zòrèy mwen... Okay. Li gen tan sizè mwennka wi, talè frinay pral fini e m pa gen minut non sou telefòn nan...

- M pa gen minut tou non, sister.- Eh ien, banm zen an vit! Rachel pa

nan chanm nan?- Rachel ? Ou fou? Plus question de

laisser sainte Rachel dormir dans ma chambre. Depi vandredi swa yo pimpe Manmzèl al dòmi ak yon matant li ki rete nan kay la tou. Yon swadizan sè manman l, yon diaspora ki debake tou dènyèman laa. M sispèk se fanm Pastè a li ye. Li fè l vinn ret nan kay la pou kontwole la situa-tion. Ou konnen Sœur Bernadette fòkòp depi goudougoudou a. Men talè m pral ba w zen mwen ak papa m… sa se yon lòt story, yon dezyèm mitan. Ki kote m te ye ankò nan pawòl Nico a ?

- Enhen, ou debake nan yon tèt sala-manje... epi, sak pase ? Fè vit, Sister, lè a ap mache !

- Ah oui ! Mwen wè de gran moun an bebidòl kap bwè kafe, kap pale franse… men yo pat wè m non. Le moman m pral rale yon bak pou m tounen nan chanm

nan, gen yon ti chen, lèd tankou yon zo baka, ki kòmanse jape san rete. Pitit, m sezi!

- Oh fòk! Sa w fè sister?- Lè m wè ti bèt la sòti pou l kole dan

nan ti jarèt mwen yo, m lage yon rèl… Gran moun yo wè m. M friz, yo friz. Le pè a annik di: “Balto, ici!” epi ti chen an kouri vinn kache anba chèz li, men li kontinye ap griyen dan l sou mwen toujou wi. Apre sa, le pè a vire sou mwen, figi l min ; epi li mande m : Qui êtes-vous, Made-moiselle ?

- Men ni fout! Epi, sak pase ? - Papy a pa menm ban m tan pou m

reponn, d’ailleurs qui je suis ne l’intéresse pas vraiment. Li kòmanse rele byen fò, tankou yon moun ka p pèdi tèt li: “Nèg Nico saa pap sispann mennen ti azizwèl nan kay la ??? Combien de fois dois-je lui dire que cette maison n’est pas un hôtel de passe ??? ». Mwen menm wi ki azizwèl la !

- Men sa k azizwèl la ? M pa konn pawòl saa non..

- Kouman m fè konnen, ma chè ? Yon pawòl mawozo. Antouka, m pa bezwen di w, si w pike m, ou pap jwenn yon gout san nan venn mwen… jan m konnen m frekan.

- Sa w fè menm ?- Manman Nico kouri reponn : « Mais

Edouard, tu es en train de choquer la jeune fille, voyons ! Nico n’est plus un enfant. C’est vrai qu’il nous avait pro-mis de… ». Aaaa… kay la manke kraze, Malou. Papy a fè yon rèl sou madanm lan, je l prèt pou sot tonbe atè : « J’en ai assez, Solange !!! Se ou menm ka p tolere tout salopri Nico yo et ceci depi l piti !!! Ti jennònm nan tounen yon delenkan, ak yon bann tatwaj sou kò l !!! Ou se yon manman sitirèz e ou gen pou…

Page 13: Michaëlle Jean Fanm total kapital

1324 janvier 2012No 584

- Allô ? Allô ? Baby ? M pa tande w non ! Baby, ou la ? Fòk, men telefòn nan koupe !…

*****C’est dimanche après-midi, après le

service à l’église des Apôtres des Derniers Jours de Fontamara. Ezechiel et David, les deux fils « légitimes » du pasteur Daniel sont assis autour d’une table du salon de la résidence familiale. Ils font leurs devoirs de maison. Ces jours-ci ils marchent sur des œufs dans la maison, il y a de l’électricité dans l’air. Rachel est en-fermée dans sa chambre depuis la soirée du vendredi. Baby et pasteur Daniel ont eu une discussion orageuse après l’aven-ture du Black Dada, et sœur Bernadette, leur mère, continue d’arpenter la maison en long et en large en lâchant de temps à autre des versets apocalyptiques.

- Kot Papy ?- Li sòti ak Steve…- Sa ya l fè ?- M pa konnen… an dire m tande ya l

nan makèt.- Hmmm… kounye a tout se pou

Steve… ti krik ti krak se monte Sorento, al nan makèt, al flannenn… Se Steve ki pou mande Papy si pou nou soti tou…

Ou kwè Steve deja pran yon kalòt depi l vinn ret isit la?

- Kalòt menm? C’est le petit chouchou de Papy. Se tèt pa nou ki finn rache ak zo-klo… Se vre li pi fò lekòl pase nou, men se pa yon rezon.

- Erezman gen Baby pou regle ak Papy… Se li sèl ki ka fè eskonbrit nan kay la e ki ka farouche Papy. Yè maten, Papy konprann pou li rale sentiwon sou Baby… li fou ! Manmzèl antre nan kay la comme si de rien n’était, walkman li nan zorèy li, l ap koute rap. M pa konn poukisa Papy pè l konsaa…

- Kilè w ap kite ti moun, Ezechiel. Se pa katòz zan ou genyen ? Ou konnen Papy pa vle moun konnen Steve ak Baby se pitit li te fè ak yon lòt madanm ki pa… bon madanm li. Li di tout moun se ti fanmi li adopte apre tranblemann tè a.

- Ça veut dire, il ne veut pas que les gens de l’église soient au courant ?

- Exactement !… Tu t’imagines le scandale ! Lè li rache kas la nan zòrèy Baby, li te konprann pou li benyen man-mzèl ak kout sentiron. Baby gade l nan je epi li di l : « Si ou manyen m, demen maten m pral asiste sèvis nan legliz la epi map gaye tout kaka chat ou… m ap avili w, Pasteur Daniel. M ap di tout moun se

ou menm ki fè tèt Sœur Bernadette loke. Manyen m pou wè, ti Pas ! »

- Men poukisa Papy te vle kale Baby an ?

- Poutèt Rachel... gen lè l ap mennen Rachel nan move bagay...

- Ki move bagay ?- Ki jan pou m fè konnen, Ezechiel ?

Antouka, vandredi swa Rachel antre byen ta sot lekòl, epi Baby pa dòmi nan kay la…

- Gen lè Rachel gen menaj ?- Sanble se Patrick ki menaj li, patnè

ak dued la… li gen yon moto. Li konn vinn kot Baby isit la, epi m konn wè l ap pale ak Rachel.

- Antouka se Baby ki mennen nèg saa isit la… Baby saa... . Li toujou ap mache ak yon bann zanmi dwòl… epi chak ba-gay l ap di fòk li mete yon zo ladann.

- Mwenmenm, m byen renmen l. Li konn prete m wòkman li an pou m koute mizik…

- Se sa! Si Papy bare w ak bagay saa nan zòrèy ou, l ap rache tèt ou wi !

- Attention, voici Manmy !Sœur Bernadette, la femme du pas-

teur Daniel, s’approche de ses garçons. Elle porte un moumou blanc et un fou-lard blanc qui lui enveloppe entièrement

la tête. Depuis le tremblement de terre et l’apparition de Baby et de Steve dans sa maison, Mme. Louissaint a perdu contact avec la réalité, le choc émotionnel fut trop violent. Elle est persuadée que le malin s’est installé dans la maison et qu’il l’appelle parfois au téléphone. Elle refuse de se laisser prendre son portable et déambule dans la maison, le regard fixant un monde invisible.

- Ezechiel ! David ! Avez-vous vu mon téléphone ? J’attends un appel impor-tant…

- Non, Manman, mais regarde dans ta poche, peut-être que c’est là que tu l’as mis.

Sœur Bernadette fouille énergique-ment dans la poche du moumou et trouve le téléphone, elle a l’air soulagé.

- Merci, les enfants… vous êtes de bons garçons, pas comme certaines per-sonnes dans cette maison. Elle regarde suspicieusement à droite et à gauche et déclare sur un ton de confidence à David et Ezechiel: « Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. » Elle retourne ensuite faire ses cent pas.

À suivre…

Tous les ans, lors de la saison carnavalesque, différents groupes musicaux et artistes habituellement absents de la scène musicale reviennent à la charge en diffusant de

nouvelles meringues. Le groupe Rèv, qui figure aussi dans

la liste, a tenu aussi à être fidèle à ce rendez-vous. Pour justifier cet énième réveil pré-carnavalesque, « Ti Pay », chanteur-vedette qui en est à son cin-quième retour au sein de cette forma-tion musicale, a déclaré : « Tout moun konnen mwen, menm Bruno Jean-Rey-nald fè yon chwa jodi a, yon chwa tout moun t’ap mande’m depi 2007. 2007 a 2012, sa fè 5 an depi tout moun ap di m ba yo Rèv yo te konnen an. Lè’m vin gade byen, san fanatik nou yo, san mas pèp ki anba tant lan, nou pa ka avanse. Mwen oblije ba yo Rèv yo vle a ».

Ne nous étonnons pas si au lende-main des trois jours gras, il survenait une nouvelle cassure entre le chanteur et le reste du band. Ti Pay affirme sa bonne volonté de continuer avec ses anciens coéquipiers, car il a su faire le premier pas vers ses camarades. « Se pou sa mwen rantre New York fin 2008 ; rive 2009, m’al regle afè Rèv avèk Ti Nankout, manadjè Louisdovic Pierre (Loulou), epi mwen chita ak medam yo New York. Nou di n ap fè Rèv ; se konsa jodi an mwen bay tout moun Rèv 2012 ke yo te vle a ; e w’ap wè sa nan kana-val 2012 sa a. »

Bien que certains musiciens soient restés à l’étranger afin de se mettre en règle avec les autorités migratoires américaines, cela n’a pas empêché à Rèv de composer sa meringue 2012 titrée « Ann plenyen sak fè n mal », qui est déjà en rotation sur la bande FM. Le titre même donne une idée du sujet traité à travers le texte de cette merin-gue. Ti Pay estime qu’il faut se plaindre, en tant que porte-parole des diminués. « Nou oblije plenyen sak fè n mal pou n pa trayi. Si n pa plenyen, n ap trayi ; nou pito chwazi plenyen sak fè n mal. »

Devrait-on réellement se plaindre ou aider à se plaindre, quand on sait déjà ce qui pourrait arriver ? Lorsqu’à cause de certaines pratiques, les prestations de plusieurs groupes sur le parcours

des trois jours gras sont affectées pour cause d’insuffisance de fonds, ou tout simplement parce que le payroll des musiciens a été emporté par l’un des membres influents du groupe, comme cela a souvent été le cas dans le passé.

Ti Pay a confirmé son divorce d’avec certaines pratiques, tout en prenant les rênes de Rèv, son groupe, afin de le conduire à bon port. Définissant le concept d’un Rèv qui renaît de ses cendres, il affirme : « Mwen te chita avèk mayestwo Toto, Ti Nankout ; Wildi Petido ; Ti Ari Teleko ak anpil lòt zanmi, mwen di yo mwen chwazi fè Rèv ; poukisa ? Yon djaz tankou Rèv, ak chak chantè, ke yo te parèt sou non Rèv… Mwen santi se te bese y’ap bese non djaz la e ki reprezante yon danje pou djaz la, ak tout fanatik yo ki renmen Ti Pay yo. »

Le second album du groupe est actuellement en préparation. Mais un test-pressing précédant la sortie de celui-ci est prévu pour bientôt. Mais en attendant, le clip-vidéo de leur mé-ringue 2012 titré « An’n plenyen sa’k fè’n mal » est à surveiller. Notons que la composition et l’arrangement sont l’œuvre de Ti Pay, qui a confié à Ticket : « Nou gentan gen yon album ki prè, nou gen videyo kanaval la. »

Après le carnaval, Rèv et Ti Pay seront en tournée, afin d’honorer quelques contrats à New York, Brooklyn et Boston sous la houlette du manager Louisdovic Pierre dit Loulou.

Nous ne saurions dire si Rèv sera dans le parcours des trois jours gras ou pas, mais Ti Pay reste confiant quant à sa participation au défilé.

Pour conclure, Ti Pay demande à ses fans et à tous ceux qui aiment le groupe Rèv d’apporter leur participation à la ges-tion du groupe : « M’ap mande tout fana-tik mwen yo ede’m, se pou nou jere djaz la ; tout moun ki ka ede’m, ede’m, paske djaz la se pou nou tout, pou’l pa gen tèt fè mal. » Il en a profité pour adresser ses remerciements à Ticket Magazine : « M ap di Ticket mèsi paske se nou ki toujou ap voye’m monte. Mwen konnen mwen pa ka peye’n pou gwo sèvis sa a ak tout lot jounalis yo. Nèg Bèlè, Site Solèy, Fò-touron, Solino, Granravin, Kafou ak tout nèg nan geto yo kore djaz nou. Mwen

avèk nou, m’ap pale pou nou, mèsi. » Rendez-vous pour cette aventure après le carnaval !

Loramus [email protected]

Ti Pay ak RèvBan’m Ti NouvèlBan’m Ti Nouvèl

Page 14: Michaëlle Jean Fanm total kapital

14 24 janvier 2012No 584

sity of Miami. Il en est déjà à sa troisième année. Daniel est aussi passionné de football. Mais entre-temps, il est Dj et rappeur.

Déjà 5 ans depuis que Daniel s’inves-tit dans la musique. En effet, il a 16 ans quand il commence à apprendre à faire des beats à l’aide d’un logiciel informa-tique avec son ami Alex Pierrot. Après deux ans de pratique, il intègre le groupe KB, « Kendal Baz », où il rappe et fait aussi des beats. L’année suivante, l’artiste en herbe reçoit son premier set de DJ et commence à jouer dans des petites fêtes, ce qui lui permet de s’acheter un set de professionnel. Le voilà donc officielle-

ment disc-jockey : Dj Bullet.Celui qui est désormais l’un

des principaux DJ’s de Kamikaz Inc a eu la chance de jouer certains jeudis à Dolphin Mall à Miami et a aussi différents

mix qu’il a postés sur Internet et qui ont déjà un nombre de téléchargements très

encourageant. Dj Bullet a participé à différentes soirées en Haïti à la fin de l’année 2011.

Ainsi on l’a vu à « Bliss », « Lavish »,

« Lòbèy », où il a performé aux côtés des dj K9, Michael Brun, Steezy,

Djenill et de

l’artiste internationale Nadia Ali.Parallèlement, Daniel est aussi Balala-

tet, un passionné de rap kreyòl. Il a sorti le 1er novembre dernier son premier mixtape, «NoSleepMixtape» avec la collaboration de Medjy Ayisyen, Gio-K, Ziatann, Hoodkid, Ogun, Power Surge, MikeyBeatz and Peezy et TPO. Le jeune artiste a d’ailleurs une vidéo intitulée «Ballin», avec TPO. En ce moment, il tra-vaille d’arrache-pied avec TPO en vue de sortir une méringue carnavalesque.

Dj Bullet/Balalatet…, toute une série de pseudos assez originaux ! Le besoin de se trouver un nom s’est fait sentir

Balalatet/Dj Bullet

dès l’époque où Daniel était membre de KB. Quand son frère Daniel Fils se fait appeler Fistibal, Daniel Deux décide de devenir Daniel 2 Balalatet. Son public semble apprécier le nom. Quand deux ans après, il lui faut choisir un pseudo pour couvrir ses activités de dj, il ne fait aucun doute que ce dernier allait suivre la même lignée. Il devient donc Balalatet / Dj Bullet. Plutôt violent comme pseudo pour ce garçon qui se dit pourtant calme et jovial.

Daphney Valsaint Malandre

Il est encore très jeune, mais déjà il semble avoir fait son choix : la musique fera partie de sa vie ! Ayant vite compris l’importance cruciale que revêt l’harmonie entre le beat

et le flow, il fait donc d’une pierre deux coups en étant à la fois Dj et rappeur : DJ Bullet / Balalatet. « Vini fè l avè m », son dernier single, est donc une énième composition du jeune artiste qui semble avoir trouvé la formule qui marche. Il n’y dit pas grand-chose, mais avec un beat aussi entrainant, on est prêt à répondre positivement à son invitation !

Daniel Deux Verna est âgé de 21 ans. Il fait des études classiques à l’Institution Saint-Louis de Gonzague, avant de poursuivre en « electrical engineering » à Univer-

Page 15: Michaëlle Jean Fanm total kapital

1524 janvier 2012No 584

Les amis de Ticket ont dit sur

Paul El SadateNe sois pas comme une cigarette

on te fume puis on te jette, sois plutôt comme une drogue, on meurt pour t’avoir....

Dit le poete !

Carel Haiti PedreNou Pran Nouvèl la? Sak gen anko?

Gessica GeneusParis est l’une des plus belle ville

que j’ai jamais vu ...Pourtant les Pari-siens n’ont pas l’air d’en être si fière.... faut croire que ce n’est pas ce que l’on peut déceler à l’oeil nu qui fait d’une nation ce qu’elle est...

Haïti en est la preuve !

Flo MartinLord, Bless our new week, Give us

the courage to face its challenges & the humility to recognize and accept its Blessings.

Amen!

Kinsley SabbatPa gen alimet ??? Mete dife... Madi-

gra pay bannan !!!!! Gen yon vagabond jacmel ki te mete dife nan pay bannan nan deja wi lollll.

Et ca a été une farce de très mau-vais goût!

Baptiste JimmyBonjour BondyeBonjou pitit mwen

Valerie Francois DelbeauTout le monde a le droit d’être

stupide, mais certaines personnes abusent du privilège.

Overdose !

Withney BichotteIts JANUARY not FEBRUARY so

shut up about Valentine’s Day its just one day.

Célibataire aigri à 8h

Frantz DuvalCa Jazz sur Magik 9. Emmelie parle

du festival de Port au Prince de sa voix qui est une chanson à elle seule.

Emmelie, la voix qui charme sur le 100.9

Rousseau Jean-julienLe bonheur vient de l’altruisme, le

malheur de l’égoïsme...Parole de philosophe

JM Caleb CraanMedam yo ale nan after school

plus ke yo ale nan school.Et cela profite à qui Monsieur

Craan

DE VOUS A MOIDE VOUS A MOI

Ah, l’amour ! Il nous fait dire tant de choses (que nous ne pensons pas toujours) Dans un moment (si rare) de farniente, je me suis mise à penser à des paroles de chansonnettes françaises, et à les placer dans des contextes autres que ceux dans lesquels elles ont été écrites. Ah, le rêve ! Ah, le désenchantement !

La scène se passe chez vous aussi, mais peut-être n’y avez-vous pas prêté attention, donc on ne va pas se battre là-dessus. En tout cas, elle se passe sur mon balcon, sur mon oreiller ou sur mon divan. Elle fait appel à la mémoire, à l’es-prit, à l’humour Pas besoin d’une pléiade d’acteurs, un diseur fera l’affaire. Voyez par vous-mêmes.

La poésie peut être vraiment belle, mais aussi vraiment bête ! Hey ! Hey ! S’il vous plaît, ne commencez pas à monter sur vos grands chevaux. J’aime bien la poésie, moi aussi, les rimes et les iam-bes. Les vers… pas trop parce que cela démange... ou dérange Pas les vers des poésies non ! Ou bien…

Ok, ce n’est pas ce que je voulais dire : disons plutôt que certains textes peu-vent être bêtes et sans sens. Vous n’allez pas dire comme les miens, hein ? Moi, je ne suis pas poète, et de toutes les façons, si j’en étais un, j’aurais toujours raison ! Epi ki mele m ? Je ne saurai pas si vous trouvez mes textes bêtes, vu que vous n’avez pas d’espace pour le dire (bien fait pour vous !). Mais si vous les trouvez bê-tes, c’est votre cerveau oui qu’il faudrait revoir, car j’ai des gens sérieux qui lisent cette rubrique et qui en sont enchantés ! (Bien fait pour vous encore.)

Quand Alain Barrière chante « la mer est là qui nous murmure des mots d’amour et d’infini », c’est beau ! Ça vous donne envie, quand vous allez à la mer, de vous asseoir sur une grosse roche, les pieds dans l’eau, et d’attendre ce murmure qui rassure… Je ne parle pas du bord de mer au Bicentenaire non, ou à Martissant là où on vend les poissons. Là, le miracle serait bel et bien fini !

Prenons la chanson tant aimée de tous de Ginette Reno. Si c’est vrai que « l’essentiel, c’est d’être aimé, le reste im-porte peu », pourquoi croyez-vous qu’il y

Poésie et véritésa tant de conflits dans les couples, alors que de part et d’autre ils s’aiment ? Parce que justement, sans le reste rien n’est possible ! A-t-on jamais vu une caisse de supermarché où l’on peut payer avec des coupons d’amour ? M tap pran kredi nèt !

A moins que, comme cette brave dame à qui son mari refusait toujours tout en lui disant continuellement « va te faire f ! », vous fassiez effectuer dans votre maison tous les travaux de décora-tion intérieure, changiez les meubles et les rideaux ; shopping menm se pa pale. Et quand l’autre moitié s’inquiète et com-mence à l’invectiver pour les factures, elle répond posément : « J’ai déjà suivi tes instructions, t’inquiète » Peut-être que dans ce cas, l’essentiel est d’avoir reçu ou fait l’amour

Une poésie vraie à cent pour cent confirme ce que je viens de dire là (ou d’écrire, comme vous voulez), c’est bien « on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche ». Ça, personne ne peut contester.

Bon, quand on considère la phrase « c’est entrer dans son cœur, et n’en sortir jamais », c’est bien beau. À condition de rester dans le contexte de la chanson. Mais, malheureusement, il n’y a pas que l’amour qui fait entrer les gens dans le cœur des gens. La haine fait pareil. Imagi-nez que quelqu’un vous déteste telle-ment que « li kenbe w sou kè » à jamais ? Vous êtes banane oui !

Le jour du mariage ou des fiançailles, on chante allègrement « ne plus s’ap-partenir, en être rassuré… » ou bien « je suis à toi pour la vie », et puis au premier kont, la première phrase que vous pous-sez : « M pa ret avè w ! M pa byen pèsonèl ou !»

« Etre attendue le soir et courir en chemin » c’est bien beau, mais si c’est pour venir vous installer devant le four après une journée fatigante, parce que monsieur ne cuisine pas (c’est connu, ga-son ayisyen ne doit pas aller sou dife), ou bien pour venir faire étudier les enfants, ramasser les habits sales de monsieur plus serviette mouillée de monsieur qui traînent sur le lit conjugal, pendant que monsieur regarde la rubrique sport ou les nouvelles, ce n’est pas la peine de

courir en chemin ! « C’est recevoir autant qu’on aimerait

donner. » En matière d’argent, oui, oui, oui ! Mais recevoir les factures, les appels des créanciers, les tâches quotidiennes, certaines fois même des baffes et des zoklos (dans tous les sens !), il faudrait préciser les quantités qu’on aimerait don-ner pour être certains de ne pas recevoir en trop.

De vous à moi, il n’y a heureusement pas que des trucs bêtes en matière de

poésie. Effectivement, il y a vraiment de très très beaux poèmes, mais pour ceux-là qui écrivent des choses qu’eux seuls peuvent comprendre (et qu’il faut mal-heureusement supporter - social oblige - dans des ventes-signatures de recueils qu’on ne lira jamais), je dis un grand merci à Alain Barrière pour sa chanson « un poète ». Bonjour YouTube !

Sister M.*

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16 24 janvier 2012No 584