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MÉMOIRE SUR LHOMOPHOBIE AU COLLÉGIAL Commission des affaires sociopolitiques XXIIe assemblée générale ordinaire 22,23 et 24 avril 2011 Métabethchouan-Lac-à-la-croix Fédération étudiante collégiale du Québec

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MÉMOIRE SUR L’HOMOPHOBIE AU COLLÉGIALCommission des affaires sociopolitiques

XXIIe assemblée générale ordinaire22,23 et 24 avril 2011

Métabethchouan-Lac-à-la-croix

Fédération étudiante collégiale du Québec

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Avis sur l’homophobie au collégial

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Recherche, analyse et rédaction :

Alexandre St-Onge-Perron, coordonateur à la recherche

Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)

La Fédération étudiante collégiale du Québec est un organisme qui regroupe plus de 55 000 étudiantes etétudiants répartis dans 22 cégeps, des secteurs collégiaux préuniversitaire et technique, dans plus d'unedouzaine de régions du Québec. Fondée en 1990, la FECQ étudie, promeut, protège, développe et défendles intérêts, les droits et les préoccupations des étudiantes et étudiants des collèges du Québec, en tantqu’étudiantes et étudiants tout comme en tant que citoyennes et citoyens. L'accessibilité universelle detous les paliers de l'éducation dans un enseignement de qualité constitue la principale base derevendication de la FECQ : tous devraient avoir accès aux études postsecondaires, peu importe leurcondition socio-économique ou celle de leurs parents. De plus, la FECQ s'est donné comme missionpremière la cause sociale des jeunes Québécoises et Québécois.

La voix des étudiantes et étudiants québécois au niveau national

La FECQ, à travers toutes ses actions se veut l'organisme porteur du message des jeunes Québécoises etQuébécois. Autant dans ses activités militantes que politiques, elle livre l'opinion des étudiantes etétudiants de niveau collégial. Présente aux différentes tables sectorielles et nationales du Ministère del'Éducation, elle est la mieux située pour faire entendre son message, en créant des partenariats utiles tantaux étudiantes et étudiants qu'aux instances du ministère et du gouvernement.

La FECQ entretient des relations avec les partis politiques, autant provinciaux que fédéraux, sans êtrepartisane pour autant. Elle se fait un devoir de communiquer à tous les intentions des politiciens pour queles étudiants effectuent des choix éclairés quand vient le temps de choisir les gestionnaires quis'occuperont du développement des institutions québécoises.

FECQ2003, rue Saint-HubertMontréal (Québec) H2L 3Z6Tél. : 514 396-3320 www.fecq.orgFax : 514 396-3329 [email protected]

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Introduction

Depuis plusieurs années, la Fédération siège et participe activement aux travaux de la tablenationale de lutte contre l’homophobie au collégial. Cela fait aussi plusieurs années qu’elle s’estpositionnée contre l’homophobie au collégial. Cet avis ne se contente pas de présenter unensemble de fait pour justifier cette position, il présente des propositions afin de prévenir lephénomène et le réduire à la source tout en mettant les efforts nécessaires pour éliminer le fléauqu’est l’homophobie dans les cégeps.

L’homophobie, un fléau bien réel

Définition

D’abord considéré comme une peur ou une aversion envers les homosexuels, le conceptd’homophobie tend de plus en plus à inclure la notion de non-conformité de genre dans sonutilisation. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) définit l’homophobie comme suit :

« L’homophobie renvoie au sentiment de peur exprimé envers les personnes homosexuelles et,plus largement, envers les personnes dont l’apparence ou le comportement déroge aux canons dela féminité ou de la virilité. Le mépris, le dégoût, les préjugés et la haine des homosexuelsnaissent de cette peur. L’homophobie est en quelque sorte la réaction agressive de rejetqu’entraîne cette peur des rapports sensibles entre hommes ou entre femmes, qu’ils soient sexuelsou non. »1

Le Conseil permanent de la jeunesse, quant à lui, définit l’homophobie comme « […] unehostilité psychologique et sociale à l’égard des membres de la diversité sexuelle. Cette hostilitévise non seulement les personnes homosexuelles, mais aussi celles dont l’apparence ou lescomportements dérogent aux normes sociales prescrites de masculinité et de féminité. »2 C’estcette dernière définition que nous utiliserons.

Caractéristique de l’homophobie en milieu scolaire

Plusieurs enquêtes, essentiellement états-uniennes et canadiennes, se sont penchées sur laproblématique de l’homophobie en milieu scolaire. Il est possible d’en tirer des conclusionsgénérales. Premièrement, les jeunes membres de la diversité sexuelle sont plus à risque de subirde l’intimidation, des menaces, du harcèlement et des agressions physiques en milieu scolaire.3Deuxièmement, les manifestations homophobes touchent non seulement les membres de la

1 DEMCZUK Irène, Comité sur les droits des gais et des lesbiennes Reconnaître l’homophobie,agir pour la contrer, Centrale des syndicats du Québec, septembre 2000 p.52 Conseil Permanent de la Jeunesse, Sortons l’homophobie du placard… et de nos écolessecondaires, Mai 2007 p.83 CHAMBERLAND Line, L'impact de l'homophobie et de la violence homophobe sur lapersévérance et la réussite scolaires, Programme d’action concertées, 2010 p.2

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diversité sexuelle, mais aussi ceux que l’on présume en faire partie.4 Troisièmement, lesmanifestations homophobes couvrent un grand champ d’action, dont « […] le vandalisme,l’étiquetage, la cyberintimidation, la diffusion de rumeurs ou l’exclusion sociale.5»Quatrièmement, « […] l’homophobie a d’importantes conséquences sur la santé mentale et laréussite scolaire des jeunes victimes d’homophobie. Ces jeunes sont susceptibles d’éprouver desdifficultés d’ordre psychosocial (isolement, intégration délicate auprès des pairs, troubles anxieuxou de l’humeur, comportements à risque, faible estime de soi, idéations suicidaires, etc.) Ils sontégalement plus enclins que leurs pairs à manquer l’école, connaître des difficultés scolaires etavoir des aspirations scolaires limitées. »6

La présence des différentes manifestations de l’homophobie au collégial et au secondaire de2e cycle

La récente recherche dirigée par Line Chamberland, professeur de sociologie au cégepMaisonneuve et chercheur à l’Université du Québec à Montréal, est la première à présenter desdonnées mesurables sur les comportements homophobes au deuxième cycle du secondaire et aucollégial pour le Québec. On y apprend entres autres que les comportements d’intimidation et lesremarques homophobes sont plus présents au secondaire qu’au collégial, mais que certainscomportements persistent tout de même fortement lors de la transition vers le postsecondaire.7

Les remarques négatives ou discréditant ce qui est associé à la diversité sexuelle tel « c’est gai »ou « c’est fif » sont utilisées abondement autant par les élèves du secondaire que du collégial. Eneffet, c’est 86,5 % des élèves du secondaire et 68,8% des étudiants du collégial qui disententendre souvent ou à l’occasion ce genre de terme.8

Même si elles sont moins fréquentes, les insultes homophobes sont quant à elles entendues par67,2 % des élèves du secondaire et 31,2 % des étudiants collégiaux. La plupart du temps, cesinsultes, qu’elles ciblent un individu en particulier ou non, sont le plus souvent lancées hors de lasupervision d’adultes.9

Encore plus troublants, des incidents à caractère homophobes pouvant aller jusqu’à des insultes,de l’humiliation et de l’exclusion ont été vécus par 38,6 % des élèves du secondaire et 4,5 % desétudiants du collégial parce qu’ils sont perçus comme membres de la diversité sexuelle. Cesformes d’incident prennent le plus souvent la forme de taquineries, de moqueries et d’humiliation(66,4 % au secondaire, 2,7 % au collégial), de potins et de rumeurs visant à nuire à la réputation(58,8 % au secondaire et 2,6 % au collégial) et de l’exclusion, du rejet ou de la mise à l’écart(54,9 % au secondaire et 1,5 % au collégial).10 Selon Mme Chamberland, la grande majorité des 4 Idem5 Idem6 Idem7 CHAMBERLAND Line, L'impact de l'homophobie et de la violence homophobe sur lapersévérance et la réussite scolaires, Programme d’action concertées, 2010 p.128 Idem9 Idem10Idem

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élèves ne dénoncent pas les incidents dont ils sont victimes « […] par peur de passer pour unmouchard, parce qu’ils croient que rien ne sera fait pour corriger la situation ou parce qu’ilsestiment que l’événement en question n’est pas assez grave pour justifier une dénonciation. »11

L’impact sur la persévérance scolaire

C’est par un habile croisement de données que la recherche de Mme Chamberland démontre lesimpacts négatifs de l’homophobie et de la violence homophobe sur la persévérance et la réussitescolaire. En effet, bien qu’il soit difficile de quantifier directement les torts causés aux études et àla motivation des étudiants victimes d’homophobie on peut tout de même quantifier les variationsentre les étudiants victimes et non-victimes d’homophobie de certains facteurs influençant lapersévérance scolaire. Parmi ceux-ci, notons l’absentéisme en raison d’un manque de sécurité, lefait de changer ou de vouloir changer d’école, les aspirations scolaires et le sentimentd’appartenance au milieu d’apprentissage.12

Les chercheurs ont séparé les répondants en quatre catégories : les hétérosexuels non victimisés,les hétérosexuels victimisés, les LGBQ non victimisés et les LGBQ victimisés. Les croisementsde données démontrent que l’homophobie semble avoir un impact beaucoup plus négatif sur leplan scolaire pour les LGBQ victimisés que les autres. Ils sont suivis de près par les hétérosexuelsvictimisés. Cela démontre que c’est d'abord la victimisation, plutôt que l’orientation sexuelle quiest susceptible d’affecter le cheminement scolaire. Citons en exemple le nombre de joursd’absentéisme moyen qui s’établit 11,0 du côté des élèves victimisés et à 5,3 pour les élèves nonvictimisés. 13

On note par ailleurs que plus la fréquence et le type de victimisation sont importants plus lasituation s’aggrave.

On peut donc constater que les comportements homophobes sont bien présents au secondaire etau collégial. Bien que plus présentes au secondaire, les attaques directes à l’intégrité despersonnes telles les insultes homophobes sont entendues par près du tiers des étudiantscollégiaux. Les cas d’incident se rapportant au harcèlement sont plus rares au collégial qu’ausecondaire, mais occupent tout de même une place inquiétante. C’est en effet 4,5 % des étudiantsdu collégial qui s’en disent victimes. L’homophobie est donc un problème présent au collégialauquel nous devons nous attaquer.

11Idem12 CHAMBERLAND Line, L'impact de l'homophobie et de la violence homophobe sur lapersévérance et la réussite scolaires, Programme d’action concertées, 2010 p.1413 Idem

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L’éducation sexuelle à l’école : travailler en amont pour éviter les problèmes

Le retour des cours d’éducation sexuelle est réclamé par de nombreuses organisations et denombreux mouvements depuis un temps déjà. Disparus du cursus scolaire depuis 2001, les effetsde cette abolition se feraient ressentir à plusieurs niveaux notamment en ce qui concerne lapropagation des infections transmises sexuellement14. Bien que la question de la sexualité soitabordée dans les cours de biologie au troisième secondaire, ce cours ne permet pas unecompréhension large de la sexualité puisqu’orienté seulement sur l’anatomie. La question de laconstruction de relations égalitaires et respectueuses, des sentiments, de la diversité sexuelle et del’amour est généralement évacuée des cours.15

La ministre de l’Éducation des Loisirs et du Sport a cependant annoncé, en décembre dernier, quele ministère travaillait à un projet de cours d’éducation sexuelle obligatoire. La formule envisagéepar le ministère serait la possibilité d’inclure dans des cours déjà existants tels sciences ettechnologie, éthique et culture religieuse et éducation physique et de la santé des notions en liensavec l’éducation à la sexualité. Les cours seraient donnés par les mêmes professeurs quirecevraient d'abord une formation sur le sujet16

Un collectif de 185 sexologues s’est cependant inquiété de la qualité de la formation qui seraitdonnée aux élèves advenant le cas où les cours seraient donnés par des professeurs de diversesmatières qui n’ont pas de formation spécialisée en sexologie. Ils estiment que la formule utiliséepar certaines écoles de la province actuellement soit d’engager des sexologues à la pièce donnedes résultats plus que concluants. Ils insistent aussi sur le fait que les sexologues ont plusieursannées de formation sur le sujet.17

Pour la Fédération, le retour des cours d’éducation sexuelle au secondaire est inévitable dans laconstruction d’un milieu de vie sans homophobie. Les nouveaux cours d’éducation sexuelleannoncés devront impérativement prendre en compte les éléments psychosociaux de la sexualité.L’apprentissage de la sexualité ne doit pas se limiter à l’anatomie et la prévention des infectionstransmissibles sexuellement. Il doit inclure la possibilité de se questionner sur l’amour, le désir etles relations interpersonnelles. De plus, ces cours devront permettre aux jeunes de bien

14 La Presse, Le retour des cours d'éducation sexuelle réclamé,http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201009/01/01-4311709-le-retour-des-cours-deducation-sexuelle-reclame.php, 1er septembre 2010. (page consulté le 10 mars 2011)15 DION-VIENS Daphné, Le Soleil, Éducation sexuelle : «une formule différente»http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201006/17/01-4291128-education-sexuelle-une-formule-differente.php 18 juin 2010 (page consulté le 28 mars 2011)16 DION-VIENS Daphné, Le Soleil, Vers un retour des cours d’éducation sexuelle à l’école,http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201012/08/01-4350495-vers-un-retour-des-cours-deducation-sexuelle-a-lecole.php 8 décembre 2010 (page consulté le 28 mars 2011)17 Le Soleil, Éducation sexuelle : les sexologues veulent avoir un rôle à jouer,http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201101/18/01-4361268-education-sexuelle-les-sexologues-veulent-avoir-un-role-a-jouer.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4350495_article_POS1 18 janvier 2011 (page consulté le 28 mars 2011)

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comprendre la notion de diversité sexuelle; les espaces pour poser des questions sur la chose étantquasi inexistants au secondaire.

La FECQ prône que des cours d’éducation sexuelle soient instaurés au secondaire ettraitent notamment des éléments psychosociaux entourant la sexualité.

La FECQ prône qu’une compétence sur la compréhension des réalités de la diversitésexuelle soit incluse au nouveau cours d’éducation sexuelle.

De plus, ces cours d’éducation sexuelle doivent être donnés par des spécialistes notammentquand vient le temps d’aborder la question de la diversité sexuelle. Les spécialistes sontparfaitement à l’aise de répondre aux différentes questions posées par les élèves sur diversesproblématiques entourant la sexualité. Les sexologues sont les véritables experts de l’éducationsexuelle.

La FECQ prône que les sexologues soient inclus dans la nouvelle formule de coursd’éducation sexuelle notamment en ce qui a trait à la question de la diversité sexuelle.

Les politiques en matière de lutte au harcèlement

Plusieurs acteurs de la lutte à l’homophobie et du monde de l’éducation proposent que chaqueinstitution scolaire se dote d’une politique en matière de harcèlement qui inclurait un voletspécifique sur l’homophobie. Citons en exemple la CSQ qui propose que les établissementsétablissent des politiques « […] visant l’adoption d’attitudes et de comportements nondiscriminatoires à l’endroit de l’orientation sexuelle des élèves et des salariés œuvrant dans lesecteur de l’éducation. »18 Soulignons aussi la demande du GRIS-Québec qui lui réclame «Qu’un ajout soit fait aux codes de conduite des écoles, au chapitre de la discrimination ou duharcèlement, afin d’y spécifier l’interdiction de discriminer ou de harceler sur des baseshomophobes »19 Le Conseil permanent de la jeunesse va plus loin encore dans la précision de sapensée concernant les politiques et codes de vies :

«Que les commissions scolaires et les directions d’école s’engagentformellement par leurs politiques et leurs codes de vie à ne tolérer aucunediscrimination basée sur l’orientation sexuelle.• Que les politiques et les codes de vie fassent régulièrement l’objetd’activités d’information et de sensibilisation auprès de l’ensemble desacteurs du milieu scolaire.• Que les politiques et les codes de vie comportent la procédure à suivredans le traitement d’une plainte.»20

18 DEMCZUK Irène, Comité sur les droits des gais et des lesbiennes Reconnaître l’homophobie,agir pour la contrer, Centrale des syndicats du Québec, septembre 2000 p.1219 GRENIER A, Alain, Jeunes, homosexualité et écoles. Enquête exploratoire sur l’homophobiedans les milieux jeunesse de Québec. Sommaire des résultats, GRIS-Québec, 2005 p.1020 Conseil Permanent de la Jeunesse, Sortons l’homophobie du placard… et de nos écoles secondaires, Mai 2007p.105

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De l’avis de la Fédération, se positionner clairement en faveur d’un milieu sans homophobie,exige non seulement des institutions scolaires qu’elle inclue une dimension sur l’homophobiedans leurs politiques, mais que ses politiques en matière de harcèlement soient largementdiffusées afin que l’ensemble de la communauté collégiale comprennent et respectent sesprincipes. Les politiques doivent aussi inclure un processus de traitement des plaintes confidentielafin de réellement faire respecter ses règles. De plus, il est bon ici de rappeler que l’application detelles politiques est aussi importante au collégial qu’au secondaire considérant les statistiques vuauparavant.

La FECQ prône que tous les cégeps se dotent de politique visant à contrer le harcèlement etque ces politiques incluent un volet spécifique sur la question de l’homophobie.

La FECQ prône que soit mis en place un processus de dénonciation anonyme d’acte dediscrimination homophobe à même les politiques en matière de harcèlement des cégeps.

De plus, afin de faire l’évaluation de ces politiques, la FECQ prône la mise sur pied d’unprogramme concerté d’évaluation des stratégies de lutte contre l’homophobie en milieu scolaireau Québec. Ce programme aurait aussi pour mandat de répertorier et documenter les initiativeslocales, d’en évaluer de manière coordonnée et objective les impacts et les retombées, etd’éventuellement faire la diffusion à grande échelle de « pratiques à succès ».21 Ainsi, en plusd’aider directement les institutions scolaires, ce programme permettra au gouvernement de mieuxpréparer ses stratégies en matière de lutte à l’homophobie en milieux scolaires.

La FECQ prône la mise sur pied d’un programme concerté d’évaluation des stratégies delutte contre l’homophobie en milieu scolaire au Québec.

Conclusion

Pour conclure, rappelons que l’homophobie est un phénomène bien ancré dans le systèmescolaire québécois. Bien que moins présent au collégial qu’au secondaire, surtout en ce qui a traità ses manifestations les plus blessantes, c’est 68,8 % des étudiants du collégial qui disententendre souvent ou parfois des remarques homophobes. Nous avons cependant les moyens deprévenir ce phénomène en amont en réintroduisant des cours d’éducation à la sexualité de qualité.Nous avons aussi les moyens de mettre un terme à l’homophobie dans les cégeps en nous dotantde politiques clairs sur la question et les moyens de les faire respecter.

21 CHAMBERLAND Line, L'impact de l'homophobie et de la violence homophobe sur lapersévérance et la réussite scolaires, Programme d’action concertées, 2010 p.19

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Résumé des propositions

- La FECQ prône que des cours d’éducation sexuelle soient instaurés et secondaire et traitenotamment des éléments psychosociaux entourant la sexualité.

- La FECQ prône qu’une compétence sur la compréhension des réalités de la diversitésexuelle soit incluse au nouveau cours d’éducation sexuelle.

- La FECQ prône que les sexologues soient inclus dans la nouvelle formule de coursd’éducation sexuelle notamment en ce qui a trait à la question de la diversité sexuelle.

- La FECQ prône que tous les cégeps se dotent de politique visant à contrer le harcèlementet que ces politiques incluent un volet spécifique sur la question de l’homophobie.

- La FECQ prône que soit mis en place un processus de dénonciation anonyme d’acte dediscrimination homophobe à même les politiques en matière de harcèlement des cégeps.

- La FECQ prône la mise sur pied d’un programme concerté d’évaluation des stratégies delutte contre l’homophobie en milieu scolaire au Québec.