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    CHEIKH BADIANE – MASTER /IST: 2006-2008/Mémoire  Page

    REPUBLIQUE DU SENEGAL 

    MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

    MINISTERE CHARGE DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET DE LA FORMATION

    PROFESSIONNELLE

    INSTITUT SUPERIEUR DES TRANSPORTS

    MEMOIRE DE FIN D’ETUDE : MASTER II TRANSPORT LOGISTIQUE

    Présenté par : Directeur de Mémoire :

    BADIANE CHEIKH M.NDIAYE AMADOU MARIE NDIAYE

    Chef de département documentaire

    à la CBAO Groupe attijjariwafa

    GESTION DES RISQUES LIES AUX OPERATIONS

    DE CREDITS DOCUMENTAIRES:

    CAS  DE  LA  COMPAGNIE  BANCAIRE  DE  L’AFRIQUE  OCCIDENTALE 

    (CBAO  GOUPE ATTIJARRI BANK)

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    PLAN

    PREMIERE PARTIE

    CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

    Chapitre I : Cadre théorique

    Section 1: Problématique

    Section 2 : Les objectifs de recherche

    Section 3 : Les hypothèses de travail

    Section 4 : La pertinence du sujet

    Section 5 : La revue critique de la littérature

    Chapitre II : Cadre méthodologique

    Section 1 : Le cadre macro-économique

    Section 2 : Le cadre micro-économique

    Section 3 : Généralités sur les crédits documentaires et les risques liés

    Deuxième partie : La gestion des risques dans les opérations de crédit documentaires etl'approche de la CBAO Groupe Attijarri Bank 

    CHAPITRE I: L’étape décisionnelle

    Section 1 : Direction Clientèle Entreprise (DCE)

    Section 2 : Le département juridique

    Section 3 : Le département risque

    Section 4 : Le comité de crédit

    CHAPITRE II: L’étape opérationnelle

    Section 1 : Le département des Opérations

    Section 2 : Le crédit documentaire à l’import

    Section 3 : Le crédit documentaire à l’export

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    Troisième partie  : Analyse du processus de gestion des risques liés aux opérations de

    crédits documentaires de la CBAO Groupe Attijarri Bank.

    CHAPITRE I : LE SOUBASSEMENT DES OPÉRATIONS BANCAIRES DE

    PAIEMENT INTERNATIONALSection 1 : L’identification des risques bancaires associés au paiement international

    Section 2 : Le change dans les transactions internationales  

    CHAPITRE II: Le cas de l’entreprise IST-IMPORT

    Section 1 : Présentation de l’entreprise

    Section 2 : La phase décisionnelle du dossier 

    Section 3 : La gestion opérationnelle du dossier

    CHAPITRE III: L’analyse du processus de gestion du dossier IST-IMPORT 

    Section 1 : L’analyse de la phase décisionnelle

    Section2 : L’analyse de la gestion opérationnelle des dossiers de crédits documentaire

    Section3 : Recommandation. 

    Conclusion

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    Dédicace

    Je dédie ce mémoire à mes parents pour le soutien et surtout pour la patience dont ils

    ont fait montre à mon égard :

     

    A ma mère chérie : Maman, ton amour et tes conseils m’ont servi de guide toutes

    ces années. Cette œuvre est avant tout la votre. Que Dieu te donne longue vie pour

    que tu puisses bénéficier d’avantage des fruits de tant d’années de sacrifices.

      A mon regretté père : Papa,  je regrette que tu sois parti ; J'aurai voulu que tu restes

    encore un peu plus pour récolter le fruit de la graine que tu as semée. Repose en paix.

       Remerciements

    Mes remerciements vont à l’endroit de toutes les personnes qui m’ont apportées leur

    soutien et particulièrement à:

    -  Ma femme, RAMATOULAYE DJIGO

    Ma chérie, ton amour et ton soutien à toutes mes entreprises me donnent toujours du

    courage à aller de l’avant. Tu es celle qui me fait croire l’adage « Derrière chaque

    grand homme y’a toujours une femme ». Que je nous unisse pour toute la vie.

    -  OUMAR BADIANE

    Cher frère je n’oublierais jamais tout le soutien que tu m’as apporté pour que je puisseterminer mes études dans les meilleures conditions.

    -  NDEYE NAFI BADIANE

    Ma sœur, si j’ai réussie dans mes études c’est grâce à toi parce que celle qui m’a

    apprise les premiers mots de l’alphabet, c’est bien toi. Je n’oublierais jamais tous les

    efforts que tu as déployés jusqu’ici pour que je réussisse dans la vie.

    -  CHEIKH TIDIANE NDIAYE

    Cher beau frère, ton rôle a été déterminant, les fournitures d’école, l’argent, le soutien

    administratif et t’en d’autres actions pour que je termine mes études dans les

    meilleures conditions sont remarquables.

    -  AMADOU MARIE NDIAYE : 

    Mon directeur de mémoire, je te remercie pour tout le soutien dont tu n'as cessé de

    m'apporté sur le plan professionnel et intellectuel, tu es un exemple pour moi.

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    Introduction

    Le commerce international existe depuis des siècles et connaît un essor remarquable du fait de

    la mondialisation dont il est une composante majeure. Son caractère obligatoire né du fait

    qu’aucun pays ne peut se cantonner dans son territoire géographique pour produire etconsommer l’ensemble des biens et services nécessaire pour la satisfaction des besoins de sa

    population.

    Ce développement du commerce international nécessite aujourd’hui un traitement rapide des

    transactions et sécurisé. C’est pourquoi l’importateur et l’exportateur font appel à d’autres

    intermédiaires pour le bon déroulement de l’échange. Et parmi ces intermédiaires la banque

    est l’intermédiaire qui s’est préposé à garantir le bon dénouement du commerce international

    en proposant des moyens de paiements qui garantissent le transfèrent des biens ou service du

    vendeur à l’acheteur, mais aussi le transfère de l’argent de l’acheteur.

    L’importateur ne voulant payer que lorsqu’il est sûr de l’expédition des marchandises et

    l’exportateur ne voulant se dessaisir de son bien que lorsqu’il est assuré d’être payé. La

    banque propose le crédit documentaire, qui est l’engagement d’une banque de payer un

    montant déterminé au fournisseur d’une marchandise où d’une prestation de service contre

    remise, dans un délai fixé, de documents conformes prouvant que la marchandise a été

    expédiée ou la prestation effectuée.

    L’engagement bancaire qui sécurise l’échange expose la banque à un certain nombre de

    risques que l’importateur et l’exportateur devraient supporter eux-mêmes (risque pays, risque

    commercial et risque opérationnel) en plus du risque de crédit qui lui est spécifique.

    La gestion de ces risques impose la banque un processus de surveillance prudentiel adéquate

    pour gérer ce produit phare dans les relations internationales entre la banque et son client.

    D’où la pertinence de notre thème qui porte sur la gestion des risques liés aux opérations decrédits documentaires à la CBAO Groupe Attijarri Bank.

    Dans les pages qui vont suivre, nous présenterons dans une première partie les fondements

    théoriques et méthodologie de notre étude ; Puis dans une seconde partie, nous exposeront le

    processus de gestion des risques liées aux crédits documentaires à la CBAO Groupe Attijarri

    Bank et enfin, nous analyserons le processus de gestion des crédits documentaires à la CBAO

    Groupe Attijarri Bank.

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    PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

    ET METHODOLOGIQUE

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    CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE

    Section 1 : Problématique

    L’observation des tendances du commerce international, depuis quelques années, dans un

    environnement économique élargi et très mouvant, offre un premier aperçu sur l’étendue et la

    diversité des contraintes et opportunités du nouvel environnement dans lequel elles se

    meuvent. Des opportunités qui sont inextricablement liées à l’utilisation grandissante des

    technologies informatiques qui ont permis avec le commerce électronique, d’accroître

    considérablement en volume les échanges commerciaux internationaux. Mais aussi des

    contraintes qui sont pour autant liées au caractère sclérosé des processus du commerce

    international. Il faut souligner que le commerce international

    fait partie de l’un des domaines à épouser tardivement voire insuffisamment les possibilitésd’automatisation des processus comme en témoigne le nombre faramineux de documents en

    support papier qui circulent entre les acteurs impliqués dans les opérations d’importation

    et d’exportation.

    Ce constat a été corroboré par une enquête de l'ONU qui a estimé le coût global du support

    papier à près de 420 milliards de dollars par an, ce qui représente environ 7 % des échanges

    internationaux. Parmi les composants de ce coût, il faut y voir les erreurs opérationnelles dues

    au traitement manuel, le papier lui-même et ses canaux de transmission (postal), le tempsopératoire, la redondance dans le traitement, etc. Or, aujourd’hui, les exigences croissantes de

    rentabilité imposées par les financiers et la concurrence de plus en plus ardue à laquelle

    doivent faire face les banques de même que leurs partenaires importateurs et exportateurs,

    exige une évolution vers un système qui garantit la rapidité, l’accessibilité et la flexibilité

    opérationnelle dans les processus du commerce international et plus spécifiquement dans les

    processus de paiement et de financement des transactions internationales. Face à cette donne,

    la dématérialisation est devenue, depuis quelques années avec l’impulsion de l’Échange deDonnées Informatisées (EDI), le point de convergence des débats sur l’optimisation

    des processus du commerce international. Dans cette perspective, les banques essaient

    d’imposer une nouvelle approche qu’elles estiment révolutionnaire pour la finance du

    commerce international, en déployant de plus en plus les opérations de financement et de

    paiement relatives aux crédits documentaires, aux encaissements documentaires, aux

    garanties, etc. sur des plateformes de banque électronique. Pour ce faire, elles comptent

    beaucoup sur des plateformes propriétaires tel que leBolero, Tradecard… ou étatiques,notamment les guichets uniques virtuels qui leur assurent

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    laconnectivité à tous les intervenants du processus du commerce international (Douanes,

    Administrations, Transporteurs, Assureurs, etc.). L’adoption de telles solutions électroniques

    par les banques ne manque de bases car elles invitent leurs clients à y voir des possibilités de

    gestion et d’optimisation d’une chaîne de logistique financière qui existe au même titre que

    la chaîne de logistique physique. En prenant l’engagement de payer, la banque émettrice est

    dans l’obligation de prendre d’énormes risques. Malgré le fait que le client possède un compte

    au sein de cette banque, cela ne garantit pas à cette dernière que ce compte soit suffisamment

    approvisionné au moment du règlement c’est-à-dire à l’échéance. Ainsi, un problème de

    gestion des ces risques s’impose.

    Dans le cas ou l’exportateur ne respecte pas les quantités et les qualités de marchandises dans

    les délais de livraison convenus, l’importateur est contraint de recevoir ses marchandisestardivement. Ce qui peut lui porter d’énormes préjudices tels que les avaries ou dépréciations

    s’il s’agit de marchandises périssables. Donc la banque est aussi dans l’obligation de veiller

    au respect des délais de livraison de la part du fournisseur. D’ou le rôle de conseil et le rôle

    de sécurisation que la banque doit mener durant tout le déroulement de l’opération vis à vis

    de son client. Alors, quelles sont les précautions que la banque doit mettre en place pour

    épargner son client de ces risques ?

    Les banques sont exposées à d’autres risques tels que les changements de politiquegouvernementale, les embargos, les insuffisances de devises qui sont indépendants de la

    volonté de l’acheteur et du vendeur. Ces risques émanent des décisions des autorités

    financières comme la banque centrale.

    La banque sera confrontée alors à des exigences de gestions prudentielles pour bien couvrir

    les risques du commerce international à travers son produit phare qui est le crédit

    documentaire.

    Cette problématique nous pousse à nous poser un certain nombre de questions à savoir:

    •  Quelles sont les risques dans le commerce international?

    •  Comment et à quel moment la banque peut être exposé à ces risques ?

    •  Comment ces risques sont gérer au niveau des banques comme la CBAO?

    •  La gestion des risques liés aux crédits documentaires est elle uniforme dans toutes les

    banques?

    Et pour tenter de cerner quelques axes de réflexion sur ces zones d’ombre, nous allons nousfixer des objectifs de travail.

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    Section 2 : Les objectifs de recherche 

    Nous allons d’abord donner l’objectif général et ensuite les objectifs spécifiques.

      Objectif général

    L’objectif principal de cette étude est de faire connaître les risques liés aux opérations decrédit documentaire et sa gestion au niveau des banques.

      Les objectifs spécifiques

    Les objectifs spécifiques se dérouleront comme suit :

    •  Comprendre le déroulement d’une opération de crédit documentaire ;

    •  Comprendre les risques que l’importateur et l’exportateur transfèrent à la banque ;

    •  Comprendre à quel moment, on peut parler de transfert de risque entre la banque et

    son client importateur ou exportateur ;

    •  Comprendre les méthodes et pratiques de gestion des crédits documentaires à la

    CBAO;

    •  Vérifier le respect et la conformité du processus de gestion des crédits documentaires à

    la CBAO avec les exigences de la BCEAO;

    •  Analyser et évaluer le processus de gestion des crédits documentaires à la CBAO.

    Et pour atteindre ces objectifs nous allons émettre des hypothèses de travail.

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      Section 3 : Les hypothèses de travail 

    Notre hypothèse de travail pourrait se résumer en ceci : le choix du crédit documentaire

    comme solution pour éviter les risques. Ce qui nous entraine forcément vers le postulatd’autres hypothèses conséquentes aux risques du commerce international et de leur gestion :

    Nos hypothèses de travail sont ainsi :

    •  Une première corrélation entre Choix du crédit documentaire comme solution par

    l’importateur et l’exportateur;

    •  Une seconde corrélation entre risque du commerce international et couverture par le

    crédit documentaire.

    •  Et une troisième interdépendance sur les enjeux de la gestion des risques du commerce

    international par la banque.

    Alors tout au long de ce travail, nous tacherons de nous baser sur l’exemple fictif d’une

    entreprise importatrice sénégalaise en relation commerciale avec une autre à l’international.

    Nous partirons à chaque fois sur la base que ces deux partenaires n’en sont qu’à leur première

    transaction et donc, la méfiance absolue est de rigueur entre les deux partenaires tant dans la

    réception de la marchandise (coté importateur) que dans le paiement effectif (coté

    exportateur).

    Ces hypothèses de travail devraient aussi nous permettre de mieux ressortir la pertinence du

    thème que nous nous proposons de traiter.

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    Section 4 : La pertinence du sujet 

    A une époque où les ressources naturelles se raréfient, où le coût des financements sont

    élevés, où les cours des devises marquent des écarts imprévisibles, où les aléas climatiques,

    énergétiques sont importantes et qu’on peine à retrouver une stabilité financière mondiale ;

    comment les acteurs évoluant dans le commerce international ne peuvent pas penser à couvrir

    les risques qui y sont liés.

    La banque dans sont rôle de financement de l’économie et de sécurité financière ne pouvait

    rester sans trouver de réponses à ces impératifs de sécurités gages du développement des

    échanges internationaux devenus inévitables pour tous les pays.

    Mais ce rôle économique fait que les autorités monétaires de chaque pays ou des pouvoirs

    publics au niveau international s’intéressent à la gestion des risques liés aux opérations decrédit documentaire qui est l’instrument, le plus prisé des moyens de paiement actuel dans le

    commerce international.

    La bonne gestion de ce produit installe la confiance entre l’importateur et l’exportateur et

    garantie le développement du commerce extérieur, en plus de sa dimension crédit qui

    conforterait la banque dans sa mission de financement des économies.

    Cet argumentaire suffit pour nous convaincre de la pertinence de notre thème sur la gestion

    des risques liés aux opérations de crédits documentaires.

    Section 5 : La revue critique de la littérature 

    Pour mener à bien notre étude, certains ouvrages ont été consultés afin de mieux maitriser les

    concepts du crédit documentaire, parmi ces ouvrages on peut citer :

    •  Les Règles et Usances Uniformes de la CCI relatives aux créditsdocumentaires

    Ces règles comportent 49 articles découpés en sept grandes parties que sont les dispositions

    générales et les définitions, les formes et notifications des crédits, les obligations et

    responsabilités, les documents, les dispositions diverses, le crédit transférable, la cession du

    produit de crédit.

    Il peut exister des écarts entre les principes généraux dégagés par les RUU (Règles et Usances

    Uniformes) et l’application effective de ces principes. Il est important de préciser que ces

    règles ne s’appliquent pas au cas où les parties ont expressément prévu d’autres règles pour

    régir leurs transactions.

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    •  La pratique du crédit documentaire de BOUDINOT André

    En plus de la présentation des généralités sur le crédit documentaire, l’œuvre de M.

    BOUDINOT met en évidence les opérations d’importation et d’exportation. Autrement dit,

    ce livre met l’accent, de manière détaillée, sur la pratique du crédit documentaire à

    l’importation et à l’exportation.

    Aussi il nous fait part des relations existantes entre les banques intéressées par le déroulement

    de l’opération. En effet, l’analyse de ces relations nous a permis de voir le nombre de banques

    qui pouvaient intervenir dans l’exécution d’une opération de crédit documentaire.

    •  Joël Bessis (1995)

    Dans son ouvrage « gestion de risque et gestion actif-passif des banques », D'après l’auteur, le

    risque de crédit est : « le risque de perte consécutive au défaut d'un emprunteur face à cesobligations ». D'où, le risque de crédit constitue le risque fondamental de toutes activités

    bancaires. Il est le premier risque auquel la banque peut être confrontée. Cet ouvrage nous a

    permis de maitrisé d’avantage la risque crédit et de certain mieux la dimension crédit du

    produit objet de notre étude.

    •  Les opérations bancaires avec l’étranger de PRISSET Pierre

    Cet ouvrage présente l’ensemble des techniques financières et bancaires utilisées dans les

    transactions avec l’étranger. Il s’agit des transferts scripturaux avec le réseau SWIFT, lesmodalités des règlements commerciaux sur l’international avec une mise en évidence du

    crédit documentaire et du financement du commerce extérieur.

    L’auteur nous par des crédits documentaires dans tous ses aspects. Prenons comme exemple

    l’exécution pratique de chaque forme de réalisation (crédit documentaire payable à vue,

    contre acceptation…) et les éléments de rédaction d’une ouverture de crédit documentaire.

    Le financement du commerce extérieur se réalise grâce aux services que les banques offrent

    aux entreprises exerçant des activités sur l’international. Il s’agit de financement divers en

    l’occurrence les financements d’exportation à court terme, à moyen et à long terme ; les

    protocoles gouvernementaux et bancaires ainsi que les cautions.

    Ce livre nous a permis de connaître les réalités sur les opérations bancaires avec l’étranger.

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    CHAPIPRE II : CADRE METHODOLOGIQUE

    Pour une bonne présentation de notre cadre d’étude nous allons aborder d’une part le cadre

    macro-économique dans lequel nous ferons la présentation du Sénégal, en mettant l’accent sur

    le commerce et l’environnement bancaire, d’autre part le cadre micro-économique qui porterasur la présentation de la CBAO.

    Section 1 : Cadre macroéconomique

    1. Présentation du Sénégal

    Le Sénégal se situe à l’ouest du continent africain avec une superficie de 197 161 Km2, il est

    limité au nord par la Mauritanie ; à l’est par le Mali ; au sud par la Guinée Conakry et la

    Guinée Bissau ; à l’ouest par la Gambie et par l’océan Atlantique sur une façade de 500 km.

    Il est l'un des pays les plus stables d'Afrique car il n'y a jamais eu de coup d’État et possède la

    quatrième économie de la sous-région ouest africaine après le Nigéria, la Côte d'Ivoire et le

    Ghana. Il fait cependant partie des Pays les moins avancés (PMA), son économie est très

    tournée vers l'Europe, la chine, et l'Inde.

    Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal est très pauvre en ressources

    naturelles. Ses principales recettes proviennent de la pêche et du tourisme. Mais compte-tenu

    de sa situation géographique et de sa stabilité politique, le Sénégal fait partie des pays

    africains les plus industrialisés avec la présence de multinationales majoritairement d'origine

    française.

    Le secteur agricole emploie environ 70% de la population sénégalaise. Cependant la part du

    secteur primaire dans le Produit intérieur brut (PIB) ne cesse de décroître. La diminution de la

    pluviométrie et la crise du secteur de l'arachide, principale culture de rente du pays, ont réduit

    la contribution de l'agriculture à moins de 20% du PIB. La pêche qui reste cependant unsecteur clé de l'économie familiale sénégalaise subit également les conséquences de la

    dégradation des ressources halieutiques (surexploitées) et de l'augmentation récente de la

    facture énergétique. L'essentiel de la richesse produite se concentre dans les services et la

    construction et se localise à Dakar et dans sa périphérie.

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    Par ailleurs, les transferts financiers venus de la diaspora sénégalaise (l'émigration en Europe

    et aux USA) représentent aujourd'hui une rente non négligeable. On estime que le flux

    financier généré par l'émigration sénégalaise est au moins égal au volume d'aides de la

    coopération internationale (soit 37 dollars par habitant et par an).

    Estimée à environ 12 millions d’habitants en 2010, dont près du quart vit dans

    l’agglomération dakaroise.

    Mais cette manne financière aujourd’hui produite par ces immigrés est entrain de s’effritées

    avec la crise économique mondiale particulièrement de l’Europe et des Etats unis ou se

    trouvent la plupart d’entre eux.

    DONNEES STATISTIQUES ET ECONOMIQUES DU SENEGAL :

    1-  Répartition de la population par région :

    Région  Population en % Densité au km²

    Dakar 2 482 294 21,0 4545

    Diourbel 1 274 490 10,8 260

    Fatick 737 888 6,2 93

    Kaolack 1 268 170 10,7 82

    Kolda 969 525 8,2 46

    Louga 803 485 6,8 32

    Matam 506 923 4,3 17

    Saint Louis 834 837 7,1 43

    Tambacounda 730 143 6.2 12

    Thiès 1 558 935 13,2 234

    Ziguinchor 674 433 5,7 92

    Total 11 841 123 100 60

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    2-  Taux d'inflation (indice des prix à la consommation):

    Année Taux d’inflation1999 22000 1,5

    2001 3,32002 32003 02004 0,82005 1,72006 22007 5,92008 5,82009 -12010 1,2

    3-  Taux de croissance du Sénégal

    Année Produit Intérieur Brut (PIB) - Taux de croissance réelle

    2002 5,00 %

    2003 5,50 %

    2004 3,20 %

    2005 6,10 %

    2006 2,00 %

    2007 4,60 %

    2008 4,80 %

    2009 1,80 %

    2010 3,90 %

    Après avoir présenté ces données statistique et économique qui informent les importateurs et

    exportateurs du monde sur le Sénégal et son risque pays, nous allons présenter le système

    bancaire sénégalais.

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    2. le système bancaire sénégalais

    Pour comprendre l’état actuel du secteur bancaire sénégalais nous nous appions sur

    l’interview de Mme Fatimata Zahra DIOP directrice nationale de la BCEAO Sénégal

    s’exprimant dans les colonnes du journal « Réussir » du 04/03/2010.

    Pour elle le secteur bancaire et financier sénégalais a connu de grands développements au

    cours de la dernière décennie. Il s’est notamment diversifié, tant en nombre que de par sa

    structure et comprend, à fin août 2009, 17 banques et 3 établissements financiers avec un

    réseau de 233 agences. En sus des réseaux bancaires qui se sont développés, les institutions de

    micro finance ont aussi beaucoup évolué, passant de 121 unités en 2000 à 896 unités en 2007.

    En effet, jusqu’à une période récente, le secteur ne comportait, pour l’essentiel, que quelques

    grandes banques classiques à capitaux français. Aujourd’hui, les institutions bancaires et

    financières qui le composent vont de la structure de micro finance à la très grande banque

    fusionnée. Vraiment, le paysage financier s’est beaucoup enrichi au cours de ces dix dernières

    années.

    Le taux de bancarisation élargi (banques et institutions de micro finance comprises), encore

    faible, se renforce graduellement et s’établit à 12,3% en 2007.

    D’un point de vue institutionnel, de nombreuses initiatives, visant à rendre plus moderne, plus

    accessible et plus profond notre secteur financier, ont été prises par la Banque Centrale,

    depuis la restructuration bancaire de la fin des années 80.

    Cette préoccupation d’avoir un système bancaire et financier mûr qui fonctionne selon les

    normes internationales a été pris en charge à travers notamment la création de la Commission

    bancaire et la mise en place d’un dispositif réglementaire qui l’accompagne. La loi bancaire,

    bien sûr, a évolué sous certains aspects de même que le dispositif prudentiel. Ainsi, tousétablissements de crédit sont assujettis à certaines conditions, notamment au respect des

    normes de liquidité, de solvabilité, de couverture de risques qui permettent de s’assurer que

    leurs interventions se font dans les meilleures conditions, sans préjudice pour la stabilité

    financière.

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      Les quatre premières banques du Sénégal en fonction de leur total bilan, PNB et

    résultat dans le dernier classement de l’exercice 2010 sont :

    o  La Compagnie Bancaire de l’Afrique de L’Ouest : Crée en 1853, la CBAO 

    traduit ses ambitions de grand groupe financier à vocation régionale en finançant

    des activités commerciales sur le territoire.

    o  La Société Générale de Banque au Sénégal : fondée en 1962, la SGBS s’adresse

    aux particuliers modestes aussi bien qu’aisés, aux entreprises et aux PME (Petites

    et Moyenne Entreprises), comme aux grands groupes internationaux.

    o  Ecobank SENEGAL: crée en 1999, fait partie du Groupe ECOBANK, qui est le

    premier groupe bancaire régional en Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est au

    service de clients institutionnels et des particuliers. Créée en 1985, le réseau

    Ecobank compte aujourd’hui plus de 600 agences et bureaux dans 30 pays

    africains.

    o  La Banque International pour le Commerce et l’Industrie au Sénégal 

    (BICIS) : elle prend le relais de la Banque Nationale pour le Commerce et

    l’Industrie (BNCI) présente au Sénégal depuis 1939. La BICIS est la banque des

    grandes entreprises, puisqu’elle est le banquier de plus de la moitié des cent

    premières entreprises du Sénégal. Mais elle est aussi une banque ouverte aux

    particuliers et aux employés du privé.

    Parmi ces 4 premières banque nous avons choisie de faire notre étude à la première banque en

    total bilan qui est considérer par beaucoup d’experts comme étant le meilleur critère de

    classement.

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    Section 2 : Cadre micro-économique

    Les opérations de crédit documentaire ont un lien direct avec les banques. Concernant notre

    étude, le cadre sera celui de la CBAO Groupe Attijarri Bank.

    Nous présenterons son historique et son organisation.

    1– HISTORIQUE

    Les dernières années de la CBAO sont indissociables des importantes difficultés vécues avant

    1990 par l’ensemble du réseau de la BIAO – S.A. et qui ont finalement conduit à la

    liquidation de la maison mère. En effet, la décennie qui a suivit la création de la filiale

    sénégalaise fut douloureuse car l’environnement économique international s’était détérioré à

    la suite du second choc pétrolier. Parallèlement, le Sénégal, dont l’économie est basée sur

    l’agriculture, traversait une nouvelle période de sécheresse, contribuant ainsi au

    renchérissement du coût des ressources.

    Il n’est cependant pas inutile de rappeler que la date création de cet établissement, qui

    remonte à 1953, en fait la banque la plus ancienne de la région. Elle a réalisé ses premières

    opérations sous la dénomination de « Banque du Sénégal ». Elle deviendra par la suite la

    « Banque de l’Afrique Occidentale », puis la « Banque Internationale pour l’Afrique

    Occidentale », capitalisant ainsi une vaste expérience tant dans le domaine des économies

    africaines que dans celui des opérations internationales, notamment du commerce intra

    africain et avec et le reste du monde.

    En 1988, La gestion interne de l’institution laisse à désirer et les pertes s’accumulent ; ce qui

    rend indispensable la mise en œuvre d’un plan de restructuration interne. La taille de la

    banque fut fortement réduite. Le réseau fut ramené à deux agences et au siège après la

    fermeture de sept agences et les effectifs baissèrent de 150 agents. Le capital de la banque fut

    également reconstitué et porté à 1,1 milliard de F CFA (1.676.939,18 Euros) en même tempsque l’état sénégalais et des particuliers y firent leur entrée.

    Cette restructuration a résolu le problème des charges d’exploitation mais le bilan de la

    banque est demeuré négatif du fait des créances douteuses et litigieuses insuffisamment

    provisionnées. La restructuration de 1988 est donc restée incomplète.

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    En 1989, les brusques retraits opérés par le déposant le plus important de la banque crée une

    grave crise de liquidité au niveau de la BIAO-Sénégal tandis qu’au même moment, un projet

    de liquidation du réseau BIA conçu par le nouvel actionnaire majoritaire (Banque Nationale

    de Paris) se fait connaître.

    C’est ainsi que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Occidentale (BCEAO ), intervenant

    dans l’Union Monétaire Ouest Africain (UEMOA), fut chargée par les Etats membres de

    concevoir un scénario alternatif à celui de la BNP : il prendra le nom de son gouverneur,

    Alassane OUATTARA.

    Pour la BIAO-Sénégal, le redressement s’articulait autour des axes suivants :

    - Retrait de l’actionnaire majoritaire après sa participation à la couverture de la situation nette

    négative de la BIAO-Sénégal à hauteur du pourcentage détenu ;

    - Apurement de l’intégralité des pertes ;

    - Couverture à 100% des créances douteuses par la constitution de provisions par l’ensemble

    des actionnaires ;

    - Reconstitution du capital avec des actionnaires appartenant en majorité au secteur privé.

    Le capital fut doublé et intégralement libéré avec la prise en charge des besoins

    complémentaires en capital par l’état sénégalais. Ce redressement de la CBAO se poursuivit

    au cours des années suivantes l’établissement parvint à la rupture complète de tout lien

     juridique avec la BIAO-SA, son ancienne maison mère ; la modification profonde de la

    structure bancaire (création de nouveaux bureaux et agences) et l’établissement d’un nouveau

    réseau de correspondants.

    Et cette phase de redressement, dans le souci de reconquête de sa réputation tant locale

    qu’internationale et de réelle continuité, s’est achevée en janvier 1993, après 140 d’existence,

    par le changement de dénomination de la BIAO-Sénégal devenue la COMPAGNIE

    BANCAIRE DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE (CBAO) et l’élargissement du capital porté à

    9 .000.000.000 F CFA (13.720.412 Euros).

    En novembre 2007, le groupe Attijariwafa Bank amorce l’acquisition de 79,15% du capital de

    la CBAO auprès du Groupe Mimran.

    Le 19 décembre 2008, la CBAO absorba Attijari Bank Sénégal formant le premier groupe

    bancaire avec une fusion effective des deux systèmes d’information. Le principe de guichetunique s’applique à tous les clients de CBAO Groupe AWB.

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    2–ORGANISATION 

    L’organisation de la Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale repose sur un comité de

    direction qui assure le management de la banque :

    -La Direction Générale Adjointe de l’exploitation (DGA-E) : a en charge l’exploitation de

    la banque. Elle supervise l’ensemble des services rendus à la clientèle par le biais de la

    Direction de la Clientèle Entreprise, la Direction Clientèle Privée et Institutionnelle, la

    Direction des Opérations, mais aussi le département Marketing et le service Ouverture de

    Compte.

    - La Direction Générale Adjointe de l’administration (DGA-A) :

    a en charge l’administration de la banque. Elle supervise la Direction des ressources humaines

    et contrôle toutes les directions dans le domaine administratif.

    -Le Contrôle Général (CG) : a en charge la vérification de la régularité et de la sincérité des

    opérations effectuées et participe à la maîtrise des risques quantifiables. Il supervise le

    contrôle interne et est rattaché à la direction générale.

    -La Direction Clientèle Entreprise (DCE) : est chargée du développement de l’activité

    commerciale de la CBAO sur le marché des entreprises tant du point de vue quantitatif que

    qualificatif. Elle doit également, en relation avec le département Marketing, participer à lastratégie produite en ayant le souci d’innover et de rentabiliser les services offerts.

    -La Direction Clientèle Privée et Institutionnelle (DCPI) : s’occupe du développement de

    l’activité commerciale de la CBAO sur le marché de la clientèle privée et institutionnelle. Elle

    est également chargée de l’animation, du contrôle et du développement du réseau de

    distribution de l'offre CBAO sur le marché.

    -La Direction Juridique et Fiscale (DJF) : est chargée de conseiller la Direction générale

    sur les aspects juridiques et fiscaux auprès de la clientèle, d’assurer la bonne gestion des

    engagements pris par la banque et les clients et le suivi du recouvrement des créances

    -La Direction Administrative et Comptable (DAC) : s’occupe, dans un souci de rentabilité

    permanent, de la gestion des moyens humains, matériels et financiers.

    -La Direction Informatique (DI) : garantie l’adéquation permanente entre les moyens de

    traitement de l’information et les besoins liés à l’activité.

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    Section 3 : GENERALITES SUR LES CREDITS DOCUMENTAIRES ET LES RISQUES LIES 

    I- Généralité sur les crédits documentaires

    1- Les différentes formes de crédit documentaire

    Le crédit documentaire existe sous différentes formes : révocable, irrévocable, spécifiques.

      Crédit documentaire irrévocable

    Selon les R.U.U brochure 600 de la Chambre de commerce International, toutes les lettres de

    crédits sont irrévocables depuis le 1er  juillet 2007. L’irrévocabilité veut dire ni l’importateur,

    ni l’exportateur ne peut modifier ou annuler une lettre de crédit en cours sans l’accord de

    l’autre partie.

    Le crédit documentaire irrévocable peut prendre deux formes : il peut être confirmé ou non.

      Le crédit documentaire irrévocable non confirmé

    C’est un crédit simplement notifié par une banque notificatrice qui se limite à vérifier

    l’authenticité apparente du crédit qu’elle notifie, sans aucun engagement de sa part. Cette

    tache est facile lorsque les banques sont en relations d’affaires depuis un certain temps.

      Le crédit documentaire irrévocable et confirmé

    Si l’intervention d’une banque présente une réelle garantie pour le vendeur, elle est parfoisconsidérée comme insuffisante par ce dernier. Il souhaitera le plus souvent éviter le risque

    pays de la banque émettrice.

    C’est un crédit qui nécessite un autre engagement ferme, s’ajoutant à celui de la banque

    émettrice. Généralement le fournisseur exige que cette banque soit sa propre banque ou une

    banque de premier rang.

    En plus de ces formes classiques de crédit documentaires, il existe d’autres formes

    spécifiques.

    2- Les crédits documentaires spécifiques

    Nous pouvons distinguer quatre types de crédits documentaires spécifiques : Standby,

    transférable, back to back , red clause, revolving, .

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      La SBLC

    La Lettre de Crédit standby est née aux USA dans les années 1936   pour contourner une loi

    fédérale (le banking act) interdisant aux banques américaines d’émettre des garanties à

    première demande, l’émission de ces dernières étant réservée aux seules compagniesd’assurances. Des USA, elles sont rapidement gagné l’Extrême Orient, puis l’Europe et de

    façon générale toutes les pays anglo-saxons. Les lettres de crédit standby font l'objet d'une

    double réglementation. Elles sont en effet soumises, au choix des opérateurs, soit aux RUU

    600, soit Règles et Pratiques Internationales relatives aux Standby (RPIS 98). D'inspiration

    américaine, les RIPS 98 font de la standby, non seulement une garantie, mais encore un

    instrument de paiement. Elles assouplissent dans de très nombreux domaines le cadre

    contraignant des RUU. Lorsque les RUU 600, lui est applicable, la SBLC devient alors unegarantie bancaire à première demande documentaire; toutefois, elle se différencie des

    garanties bancaires classiques qui, elles, sont soumises au droit du pays d'émission.

      Le crédit transférable

    Il permet au premier bénéficiaire de demander à la banque chargée de la réalisation du crédit,

    de le transférer, en faveur d’un ou de plusieurs bénéficiaires, sous-traitants ou fournisseurs

    réels de la marchandise qui bénéficient ainsi d’une garantie de paiement.

      Le crédit adossé ou « back to back »

    Le bénéficiaire du crédit initial demande à son banquier d’ouvrir un crédit en faveur de son

    propre fournisseur, crédit qui sera alors « adossé » au premier ouvert en sa faveur. Il s’agit ici

    de deux opérations distinctes.

      Le crédit documentaire avec « red clause »

    Il comporte une clause spéciale autorisant la banque notificatrice ou confirmatrice à effectuer

    une avance au bénéficiaire, contre l’engagement d’effectuer l’expédition des marchandises etde présenter ultérieurement les documents prévus. Cette clause, insérée à la demande du

    donneur d’ordre, précise le montant de l’avance autorisée.

      Le crédit revolving

    C’est un crédit documentaire dont le montant se reconstitue automatiquement après chaque

    utilisation par le bénéficiaire et ce, jusqu’à son échéance. Cette technique permet notamment

    de faire respecter une cadence de livraisons.

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    3- La typologie des documents

    Le crédit documentaire est un instrument de paiement réalisable contre la présentation de

    documents.

    Les Règles et Usances Uniformes comportent des dispositions spéciales concernant les

    principaux documents. Nous nous limiterons à énumérer les documents les plus utilisés en

    signalant quelques points importants :

      Les documents de prix qui sont au nombre de quatre : la facture commerciale, la pro

    forma, douanière et consulaire.

      Les documents de transport : le transport est le maillon essentiel dans l’exécution des

    contrats internationaux.

    En effet, les documents de transport ont une double utilité ; non seulement ils permettent de

    constater que le vendeur s’est dessaisi de la marchandise, mais ils représentent également un

    titre de propriété qui servira de gage au banquier émetteur jusqu'au remboursement du

    donneur d’ordre.

    Ces documents de transports sont aussi diversifiés que les modes de transports ; ils sont

    prévus aux articles 23 à 30 des RUU (2003 :28-42). Comme documents de transport nous

    avons : le connaissement maritime ou B/L (Bill of Lading), la lettre de transport maritime non

    négociable (SEA WAY BILL), les documents de transports multimodal, la lettre de transport

    aérien (LTA-AIR WAY BILL), la lettre de voiture internationale.

      Les documents d’assurance : tout comme les documents de transport, les documents

    d’assurance joue un rôle essentiel dans la protection du banquier et du donneur

    d’ordre. Ils peuvent être établis à ordre, au porteur ou à une personne dénommée.

    Ces documents d’assurances sont de trois sortes : la police d’assurance, le certificat

    d’assurance, l’avenant d’assurance.  Les autres documents :

    •  La liste de colisage (packing list) pour la description des colis, caisses…

    •  Note/Certificat de poids (weight note) qui indique le poids par pièce, colis,

    caisse…et/ou le poids total.

    •  Le certificat d’origine (certicate of origin) attestant du lieu d’origine des

    marchandises.

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    •  Le certificat d’analyse (analysis certificate) et certificat sanitaire

    (sanitary/health certificate) constatant la teneur en certaines substances des

    marchandises, selon des critères définis.ect.., la liste ne peut pas être

    exaustive.

    4- Les différents modes de réalisation

    Après la vérification de la conformité des documents, la banque procède à la réalisation du

    crédit. La réalisation est l’acte par lequel la banque réalise son engagement c'est-à-dire

    procède au paiement de l’exportateur.

    Le crédit documentaire offre différentes formes de réalisation qui peuvent satisfaire à diverses

    exigences. Selon Neomalogic (2005), les différents modes de réalisation du crédit

    documentaire sont :

      Le paiement à vue 

    Dans ce type de réalisation, la banque désignée dans la lettre de notification de crédit paie

    l’exportateur sur la présentation par celui-ci , des documents stipulés dans le crédit pour

    autant que ces documents soient conformes.

    La banque désignée est couramment la banque notificatrice ou confirmatrice puisque celle-ci

    se situe dans le même pays que l’exportateur.

      Le paiement différé

    Dans ce mode de réalisation officialisé par la révision 1994 des « Règles et Usances

    Uniformes », relative au crédit documentaire, l’exportateur reçoit une promesse de paiement

    de la banque désignée à une échéance convenue.

    Le crédit documentaire réalisable par crédit différé est souvent utilisé pour les biens de

    consommation puisqu’il permet à l’importateur de revendre la marchandise avant d’effectuerle règlement.

      L’acceptation d’une traite documentaire

    Dans ce mode de réalisation, une ou plusieurs traites sont tirées sur la banque émettrice, la

    banque confirmatrice ou une banque désignée dans la lettre de notification du crédit.

    L’acceptation des traites sous-tend bien entendu la conformité des documents remis par

    l’exportateur aux termes et conditions de la lettre de crédit et engage la banque acceptatrice au

    paiement de celles-ci aux échéances convenues.

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      La négociation d’une traite documentaire

    Dans ce mode de réalisation, à l’acceptation de ou des traites, s’ajoute une avance de fonds

    dès la remise des documents. La négociation des traites à échéance induit une déduction

    d’agios sur la période courant de la date d’acceptation à la date de paiement.

      L’escompte des traites hors crédit documentaire 

    Cette technique permet au bénéficiaire d’escompter la traite par une technique de cession de

    créance auprès d’une société de forfait ou d’affacturage international.

    Cette possibilité est beaucoup plus protectrice des bénéficiaires de crédit car en cas

    d’escompte par forfait, le cessionnaire ne dispose d’aucun recours contre le cédant.

    5- Les dates importantes dans une opération de crédit documentaireLa date extrême de validité et le lieu de présentation des documents doivent être stipulés sur

    le crédit. Les dates importantes ci-dessous :

      La date démission : elle n’est pas nécessairement la date de mise en vigueur du crédit

    documentaire.

      La date limite d’expédition / de prestation : c’est le délai de présentation des

    documents.

     

    La date d’expiration : il s’agit de la date limite fixée pour la présentation des

    documents au lieu désigné.

      La date de paiement : elle est calculée ou effective selon les termes du crédit.

      Dans le cas d’un crédit documentaire réalisable à vue, elle sera généralement

    antérieure à la date de validité.

      Pour un crédit documentaire réalisable par paiement différé ou acceptation,

    elle sera souvent postérieure à la date de validité.

    Après avoir présenté les généralités sur et crédit document, nous allons faire de même pour

    les risques comme international.

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    II- Généralité sur les risques du commerce international:

    Pour une maitrise des risques liés au crédit documentaire une bonne identification des

    différents risques est essentielle.

    Les risques liés aux opérations de crédits documentaires sont les risques du commerce

    extérieur en plus du risque de crédit lié directement à l’engament de ou des banques dans

    l’échange des marchandises du fournisseur et l’argent de l’importateur.

    Les risques du commerce extérieur peuvent être regroupés en trois grandes familles de risques

    à savoir : Risque pays, risque commercial, risque opérationnel.

    Dans ce chapitre nous étudierons les risques pays, les risques commerciaux, les risques

    opérationnels et le risque crédit.

    1. Le risque pays :

    Le risque pays peut être défini comme le risque de matérialisation d’un sinistre, résultant du

    contexte économique et politique d’un Etat étranger, dans lequel une entreprise ou une banque

    effectue une partie de ses activités.

    De ce fait le risque pays englobe deux composantes :

    •  Une composante « risque politique » résultant soit d’actes ou de mesures prises par les

    autorités publiques ou locales ou du pays d’origine (gouvernement, législation), soit

    d’événement internes ou externe.

    -  les réglementations de change-  les changements de politiques gouvernementales-  les embargos commerciaux-  les émeutes-  la guerre.

    • 

    Une composante « risque économique et financier », qui recouvre aussi bien une

    dépréciation monétaire qu’une absence de devises se traduisant par exemple, par un

    défaut de paiement.

    -  les manques de devises étrangères

    -  la capacité d’un gouvernement à régler ses propres dettes- 

    les crises économiques ou financières

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    2. Le risque commercial

    Parfois appelé risque d’insolvabilité pour l’acheteur et de nonrespect des obligation de

    performance du vendeur, le risque commercial est celui qui résulte directement dfe

    l’importateur et de l’exportateur.

    Risque Acheteur 

    – La capacité de l’acheteur de payer le vendeur pour des raisons

    autres que le risque pays

    Risque Vendeur 

    – La capacité du vendeur de fournir la qualité et/ou la quantité correcte de marchandises en

    temps voulu pour des raisons autres que le risque pays

    3. Le risque opérationnel :

    le risque opérationnel est le "risque de pertes provenant du processus d’échange liés aux

    intervenant. L’inadéquation ou défaillance, de personnes et systèmes des intervenant

    dans le processus d’échange de la marchandise et de l’argent.

    Cette définition recouvre les erreurs humaines, les fraudes et malveillances, les défaillances

    des systèmes d'information, les problèmes liés à la gestion du personnel, les litiges

    commerciaux, les accidents, incendies, inondations, …

    Il consiste à considérer comme réalisation d'un risque opérationnel :

    •  tout événement qui perturbe le déroulement normal des processus métier

    •  et qui génère des pertes financières

    Toutes les choses qui peuvent mal tourner au cours d’une transaction :

    – Contrat de vente incomplet ou incorrect

    – Structure incorrecte du crédit documentaire

    – Assurance

    – Le risque de performance de tierces parties

    • Sociétés d’Inspection• Sociétés de transport, transitaires et intermédiaires

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    • Départements de Douane

    • Fournisseurs de marchandises, etc …

    4-  Le risque crédit

    C’est le risque que la partie avec laquelle un contrat a été conclu ne tienne pas ses

    engagements. (Au paiement de la LC et le compte du client est sans provision, Difficulté de se

    faire rembourser, etc.).

    -  Risque de défaillance du client importateur (engagement à l’ouverture, avance de

    fond).

    Risque de défaillance du client exportateur (exemple LC négocié ou escompter).

    Risque de défaillance de la banque confirmatrice

    Aujourd’hui, l’analyse de la dimension crédit des ouvertures de lettre de crédits revêt, plus

    que jamais, une importance stratégique pour les banques ; parce qu’impliquant la mobilisation

    de montants importants, et expose la banque à un nombre important d’aléas.

    L’évaluation du risque crédit est le facteur déterminant de toute prise de décision pour les

    ouvertures de crédit documentaire. et ce ci nous pousse à nous intéresser sur la gestion des

    opérations de crédit documentaire à la CBAO Goupe Attijarriwaffa Bank.

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    DEUXIEME PARTIE:  LA GESTION DES

    OPERATIONS DE CREDIT DOCUMENTAIRE A

    LA CBAO GROUPE ATTIJARRIWAFA BANK 

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    CHAPITRE I : L’étape décisionnelle

    Toute institution financière qui effectue des opérations internationales est vulnérable aux

    risques tels que décrits dans les pages précédentes. Quand bien même ces institutions ne

    peuvent pas éliminer tous les risques auxquels elles sont exposées, avec un processus efficacede gestion des risques, elles peuvent et doivent les réduire de façon significative. A la CBAO,

    la procédure de gestion du crédit documentaire implique différents organes que sont : La

    direction de la clientèle entreprise, le comité de crédit, le département risque, le département

     juridique et le département des opérations.

    Section 1 : Direction Clientèle Entreprise (DCE) 

    Il est principalement composé de trois entités que sont :

      Les chargés de clientèle ;

      Les rédacteurs DCE ;

      Le département ingénierie financière.

    1-  La liasse documentaire :

    Le donneur d’ordre doit présenter à la CBAO, les documents réguliers et conformes à

    ceux énumérés sur la fiche de demande d’ouverture de crédit. Son gestionnaire de compte

    procèdera à la vérification de ces documents qui doivent être en adéquation avec lesprocédures internes et la réglementation de change de l’UEMOA.

    Ensuite, il essaiera de rassembler, en vue de la constitution du dossier, des éléments tels que :

      Les états financiers des trois dernières années du client (structure et analyse bilancielle

    à partir du bilan retraité)

      Le marketing plan et la présentation du budget qui fournissent des informations sur la

    solvabilité, la liquidité et le niveau du chiffre d’affaires du client

     

    Le document d’information de base (BIR) qui donne un profile complet du client

      Des renseignements bancaires et commerciaux au niveau des banques et du registre de

    commerce

      Le plan de trésorerie

      L’authenticité et l’existence du marché et/ou du contrat

      Vérification à la centrale des risques si le client s’est engagé dans d’autres contrats

      Compte du mouvement en interne (c'est-à-dire s’il fonctionne de façon créditrice ou

    débitrice).  Existence ou non d’incidents de paiements en interne ou chez les confrères

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    Il est important de noter que les éléments constitutifs du dossier de crédit documentaire cités

    ci-dessus, ne sont demandés qu’à des nouveaux clients de la banque ou à des anciens clients

    qui n’ont jamais eu à bénéficier d’octroi de crédits.

    2- le montage du dossier :

    Le gestionnaire monte son dossier, avec l’aide des rédacteurs qui son des assistants

    commerciaux qui aident les gestionnaire dans l’analyse des états financier et le calcul des

    ratios.

    Il envoie le dossier au département juridique pour l’authentification des documents fournis

    par le client.

    Il prépare un mémorandum destiné au comité de crédit pour recueillir les avis et obtenir

    l’accord de la direction pour l’ouverture du dossier.

    Section 2 : Le département Juridique 

    1-  Rôle du département dans le processus

    Ce département passe au peigne fin un certain nombre d’éléments concernant le client dont

    les plus importants sont les garanties.

    Le rôle de ce département consiste à faire toutes les formalités juridiques nécessaires pour

    recueillir les garanties demandées.

    2-  Formalisation des contrats

    En plus de l’authentification des documents fournis par le client ce département élabore

    aussi un certain nombre de documents dont les principaux sont :

    •  La convention de crédit documentaire.

    •  L’acte de domiciliation.

    Section 3 : Le Département Risque 

    L’analyse du dossier de crédit documentaire se fait premièrement dans ce service par une

    analyse approfondie.

    Dans certains cas, un tel examen ne s’impose pas : tel est le cas lorsque le demandeur du

    crédit documentaire est déjà client de la banque et qu’il a fait l’objet récemment d’une analyse

    financière approfondie, et que cette collaboration antérieure s’est révélée sans problème, ou

    bien l’évolution de ses dépôts auprès de la banque s’est avérée particulièrement positive pourcelle-ci au cours des récents mois.

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    Dans l’hypothèse ou la demande émanerait d’un nouveau client ou d’un client dont les

    caractéristiques ne seraient pas aussi favorables, s’impose au contraire un diagnostic de sa

    situation.

    L’analyse est généralement poursuivie dans deux directions principales : une évaluationsubjective et une objective ;

    1-  L’évaluation subjective :

    L’évaluation subjective consiste en une évaluation de la confiance à accorder aux dirigeants.

    Elle s’effectue sur la base de critères aussi variés que la qualité de l’outil de prévision utilisé

    par l’entreprise, le portefeuille de ses produits, l’évolution de ses parts de marché, sa politique

    commerciale, la lisibilité de sa politique de communication vis à vis de son environnement,

    notamment financier, l’absence de grèves ou de poursuites judiciaires et éventuellement

    l’évolution de son cours boursier si elle est cotée.

    2-  L’évaluation objective :

    Elle consiste à orienté l’analyse sur des données, on la qualifie d’analyse financière. Elle

    se fait sur la base des états financiers des clients et permet de connaître leur passé, leur

    présent et de pouvoir faire des prévisions pour le future à travers le calcul des ratios de la

    structure financière, de l’activité et de la rentabilité.

    Des ratios sont calculés pour se faire une idée de la santé financière de l’entreprise, par

    exemple :

    Ressources propres

    •  Le ratio de solvabilité =

    Total passif

    Ressources propres•  Le ratio de capacité d’endettement = norme >1

    Dette structurelle

    Valeur d’exploitation + Valeurs réalisables et disponible

    •  Liquidité générale =

    Dettes à court terme

    Valeurs réalisables et disponibles

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    •  Liquidité relative =

    Dettes à court terme

    Valeurs disponibles

    •  Liquidité immédiate =

    Dettes à court terme

    Marge commerciale

    •  Le ratio de la valeur ajoutée =

    Vente des marchandises

    Chiffre d’affaire

    •  Le ratio de productivité =

    Effectif moyen

    Excédent brut d’exploitation

    • 

    Le ratio de la rentabilité d’exploitation =

    Chiffre d’affaires HT

    Intérêts et charges assimilées

    •  Le ratio du poids des intérêts =

    Chiffre d’affaires HT

    En dehors des deux principales directions vers lesquelles l’analyse du dossier de CREDOC est

    orientée, il y a un point qui n’est pas à négliger : L’analyse des garanties bancaires et la

    détermination de la fiche de cotation des risques.

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    3- Les garanties bancaires 

    Elles permettent au banquier d’avoir un surcroît de sécurité quant à la sortie des engagements.

    Le rôle des analystes consiste à vérifier la validité des documents fournis par le client pour

    l’appréciation des différentes garanties.

    Pour l’ouverture de crédit documentaire, il est plus souvent demandé aux clients de faire des

    dépôts de garantie ou de domicilier leur marché.

    Les garanties proposées sont fonction de la qualité du client, c'est-à-dire de la qualité de son

    management et même de la nature juridique (SARL, SA, etc.).

    Ces différentes garanties peuvent être :

    • 

    des garanties réelles (hypothèques tels un immeuble, un gage de fond bloqué, undéposit etc.)

    •  des garanties personnelles (exemple de caution personnelle d’un dirigent de

    l’entreprise qui s’engage à rembourser la CBAO en cas d’incidents de paiement)

    •  le cash coll.: il convient de noter qu’il constitue la garanties usuelle du crédit

    documentaire.

    Son montant varie en pourcentage de 0 à 100% selon le client et les autres éléments de

    l’étude.A l’issue donc de l’étude du dossier de crédit au niveau du département du risque, un avis

    motivé sera donné par son chef, c'est-à-dire mentionné s’il est favorable ou non avec le motif.

    Outre les dépôts de garantie et domiciliation de marché, la banque peut être amenée à exiger

    de son client un gage sur les marchandises.

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    4  -La fiche de cotation des risques

    Elle permet également de procéder à l’évaluation objective de la situation financière du

    client.

    Ainsi, outre la présentation du client, cette fiche présente la nature des garanties et les

    montants. Elle fournit ensuite des renseignements sur les ratios financiers de l’entreprise par

    rapport aux normes de la BCEAO.

    Au nombre de quatre, ces ratios sont :

    LIBELLES RATIOS NORMES BCEAO

    Autonomie Financière Ressources Propres / Total bilan > ou = 20%

    Capacité de Remboursement Dettes Financières / CAF < ou = 4ans

    Rentabilité Globale CAF / CA > 5%

    Liquidité Générale Actifs Circulants / Passifs Circulants > 1

    A la suite donc des ratios BCEAO, la fiche de cotation des risques fournit des informations

    sur la tenue des comptes clients portant sur :

    - l’existence ou non des incidents de paiement

    - l’existence ou non des dépassements d’autorisations

    - des positions débitrices fréquentes

    C’est alors après l’analyse de toutes ces informations ci-dessus mentionnées, qu’une fiche de

    cotation des risques est proposée.

    Cette cotation permet à la Direction de la Clientèle Entreprise et du Département du Risque,

    de classer le client dans un niveau de risque donné allant du niveau A (très bon risque) au

    niveau F (risque restrictif).

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    Cotation proposée

    Cotation Intitulé Exploitation Engagements Risque Direct. Gle

    A Très bon

    risque

    B Bon risque

    C Risque

    satisfaisant

    D Risque

    moyen

    E Risque

    sensible

    F Risque

    restrictif

    Enfin, il faut souligner que c’est à partir de cette étape que le dossier est présenté au comité de

    crédit pour approbation.

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    Section 4- Le Comité de Crédit 

    On distingue à ce niveau trois comités auxquels les dossiers sont affectés selon divers critères

    liés au montant du crédit documentaire.

    1- Critères d’affectations des dossiers aux comités 

    Nous pouvons citer entre autre : Montant < 100 000 000 fcfa ; Montant > 100 000 000 fcfa

    < 500 000 000 fcfa ; Montant > 500 000 000 fcfa ;

    -Montant < 100 000 000 fcfa ; 

    Toutes demandes d’ouverture de crédits documentaires inferieures à 100 000 000 FCFA est

    étudiée et visé par :

    -  le chargé de clientèle

    -  la Direction Clientèle Entreprise (DCE )

    -  la Direction Juridique et Fiscale

    -  le Département du risque

    -  la Direction Générale Adjointe en charge de l’Exploitation ( DGAE )

    -  la Direction Générale ( DG)

    -Montant > 100 000 000 fcfa ; 

    Les demandes d’ouverture de crédits documentaires de plus de 100 000 000 FCFA sont au

    comité de crédit qui est composé de :

    -  la Direction Clientèle Entreprise (DCE )

    -  la Direction Générale Adjointe en charge de l’Exploitation ( DGAE )

    -  la Direction Générale ( DG)

    -  le Département du risque

    -  la Direction Juridique et Fiscale

    -  la Direction Clientèle Privée et Institutionnelle

    le Contrôle des Engagements-  la Direction du Réseau

    -  le Chargé de Clientèle concerné

    -Montant > 500 000 000 fcfa ;

    Les montants supérieurs à 500 000 000 FCFA, la demande est également soumise à de tous

    les membres du Comité de crédit en plus le Président du Conseil d’Administration (PCA).

    Si le dossier est approuvé par le comité de crédit le gestionnaire envoie le dossier à la

    direction des opérations pour la gestion opérationnelle du crédit documentaire.

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    CHAPITRE II : l’étape opérationnelle

    Section 1 : Le département des Opérations

    1-  la direction des opérations :

    Dans l’organisation de la CBAO, c’est ce département qui est chargé de la gestion

    opérationnelle du dossier.

    Ce département est subdivisé en deux pôles avec deux adjoints aux Directeur des opérations :

    La division des opérations locales et la division des opérations étrangères.

    2-  Le service documentaire :

    Le service documentaire qui gère les crédits documentaire fait partie de la division des

    opérations étrangères avec un chef de service à la tête, et 3 autres agents pour la gestion des

    dossiers de crédits documentaires et de remises documentaires.

    Il reçoit l’accord d’ouverture du crédit documentaire

    Ce dossier comprend :

    -  La fiche d’accord signée par les différents membres du comité de crédit

    -  La demande du client

    Le formulaire d’ouverture rempli par le client-  La facture pro forma

    -  Le DPI (déclaration préalable d’importation)

    -  L’autorisation de change

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    Section 2 : Le crédit documentaire à l’import :

    1-  L’émission du crédit documentaire 

    Le service de documentaire reçoit le dossier

    A la réception du dossier, l'agent préposé à cette tâche s'assure que:

    −  La fiche d'approbation a été effectivement signée par les signataires autorisées

    −  Les termes et conditions ont été clairement et correctement remplis sur le formulaire

    −  La documentation de change

    Si tout est conforme, l'agent remplit le registre L/C avec tous les détails contenus dans la

    copie du formulaire de crédit. Ensuite, il fait les tâches suivantes. Il:

    −  Assigne un numéro de référence au crédit en utilisant

    −  Ouvre un dossier pour le dossier en remplissant la chemise cartonnée de tous les

    renseignements demandés

    −  L’ouverture du crédit documentaire se traduit par l’envoi d’un texte normalisé

    (MT700) sous format sécurisé par Society for Worldwide Interbank Financial

    Télécommunications (SWIFT), à la banque du fournisseur.

    −  Calcule les commissions relatives à l’ouverture

    −  Passe les écritures dans le système d’exploitation de la banque (DELTA BANK)1 

    −  Remet le Swift et les écritures au superviseur qui vérifie tous les détails avant de les

    autoriser

    −  Classe la demande du client, la fiche d'approbation et une copie de la L/C dans le

    dossier du crédit documentaire.

    −  Envoie une copie du Swift accompagnée d'une lettre demandant au client de

    confronter les termes du Swift à ses instructions.

    −  Fait le suivi avec la banque notificatrice si l'accusé de réception n'est pas reçu dans

    deux jours ouvrables après la date d'ouverture de la L/C.

    2-  La gestion des amendements

    Le service documentaire réceptionne la demande de modification, fait vérifier la

    signature et la traite sans l’accord du comité de crédit, sauf dans le cas ou la demande

    concerne une augmentation de montant ou le département de la gestion des engagement va

    1 Système d'exploitation à Ecobank

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    t’être informer et qui solliciterait l’accord de la hiérarchie pour augmenter les limites du

    dossier.

    L'agent préposé à cette tâche suit la procédure suivante.

    − 

    Prépare le télex de modification conformément aux instructions du client

    −  Calcule les commissions (commissions de modification, télex, frais divers, frais

    postaux)

    −  Saisie l’opération dans le système

    −  Met à jour le dossier avec les changements effectués.

    −  Remet le Swift de modification (MT 707) et les écritures au superviseur qui vérifie

    tous les détails avant de les autoriser

    − 

    Classe la demande de modification du client dans le dossier L/C

    −  Envoie une copie du Swift accompagnée d'une lettre demandant au client de

    confronter les termes du Swift à ses instructions.

    −  Fait le suivi avec la banque notificatrice si l'accusé de réception n'est pas reçu dans

    deux jours ouvrables après la date d'envoi du Swift de modification

    3-  La réalisation

    a.  Le paiement à vue

    Après la négociation de la lettre de crédit, la banque négociatrice envoie à la CBAO Groupe

    Attijarri Bank, un avis pour lui demander le remboursement. A la réception de cet avis et des

    documents de la banque négociatrice, l'agent du service documentaire vérifie les documents

    par rapport à la lettre de crédit et procède de la façon suivante:

      En cas d'irrégularités

    L'agent envoie un télex à la banque négociatrice pour lui notifier les irrégularités. Il envoieégalement une lettre au client pour l'informer des réserves sur la L/C; entre temps, les

    documents irréguliers sont considérés comme une simple remise documentaire.

    L'agent du demande et obtient l'autorisation écrite du client avant de payer. Une fois cette

    autorisation obtenue, il avise la banque négociatrice de la levée de réserves. Il faut rappeler

    que toute irrégularité doit être signalée dans les cinq jours ouvrables (RUU 600) sinon les

    documents à la disposition de la banque notificatrice seront considérés comme conformes.

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      En cas de conformité des documents

    L'agent obtient auprès du trésorier le taux de change, calcule le montant à payer et les

    commissions de mainlevée. Il débite ensuite le compte du client et fait le transfert. Il extourne

    enfin les écritures de hors-bilan.

    b.  Le paiement par acceptation

    A la différence du crédit à vue, la banque fait accepter au client une traite avant de lui

    remettre les documents.

    Le compte du client est débité des commissions d’acceptation et les écritures de Hors bilan à

    l’ouverture son extournes et remplacés par des écritures de hors bilan en acceptation..

    A l'échéance, les écritures d'acceptation sont extournes et, la même procédure décrite dans le

    cas des crédits documentaires à vue doit être respectée.

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    Section 3 : Le crédit documentaire à l'export

    Ici la banque reçoit le télex de la lettre de crédit d'une filiale ou d'un autre correspondant qui

    lui demande de notifier avec ou sans confirmation.

    1.  La notification

    L'agent du service documentaire reçoit le Swift authentifié conforme, prépare la lettre de

    notification qui sera envoyée au client ou à sa banque avec la copie de la lettre de crédit. La

    lettre de notification comportera impérativement les termes suivants: "Nous vous notifions

    cette lettre de crédit sans engagement de notre part". Les commissions de notification sont

    débitées au client ou le cas échéant, réclamées à la banque émettrice si les frais de notification

    sont à la charge su donneur d'ordre.

    2.  La confirmation

    En cas de demande de confirmation, l'agent du service documentaire transmet une

    copie du Swift à son supérieur hiérarchique qui vise sur la demande avec un avis et tramet la

    demande au Directeur des opérations qui donne son avis.

    SI les deux avis son favorable l’agent prépare la lettre de notification avec la précision

    suivante "Nous vous notifions cette lettre de crédit avec notre engagement".

    3.  La négociation

    A l'arrivée des documents, l'agent vérifie leur conformité par rapport à la lettre d’ouverture,

    les fait vérifier par le superviseur. En cas d'irrégularité, le bénéficiaire est immédiatement

    avisé pour les corrections (si c'est possible), sinon un Swift est envoyé à la banque émettrice

    pour l'informer des réserves sur les documents.

    Dans la pratique la banque garde les documents et attente l’autorisation de son client

    bénéficiaire pour présentation avec les irrégularités.

    L'agent fait la photocopie des documents, et prépare le bordereau d’envoi des documents par

    DHL en ayant pris soin de faire autoriser le tout par le superviseur.

    Après avoir présenté tout le processus de gestion mise en place par la CBAO Goupe Attijarri,

    nous allons aborder la troisième partie de notre étude relative à l’analyse du processus de

    gestion des risques liés aux opérations de crédits documentaires.

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    TROIXIEME PARTIE : ANALYSE DU

    PROCESSUS DE GESTION DES RISQUES A

    LA CBAO GROUPE ATTIJARRI BANK

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    CHAPITRE I : LE SOUBASSEMENT DES OPÉRATIONS BANCAIRES DE

    PAIEMENT INTERNATIONAL

    Une transaction commerciale implique un mouvement de biens et de services entre un

    vendeur et un acheteur mais aussi un paiement de l’acheteur au vendeur qui s’effectue engrande partie par l’entremise d’une banque. La banque facilite ainsi la transaction de par son

    rôle d’intermédiaire ; ce qui constitue l’une de ses plus importantes activités. Mais le rôle de

    la banque qui peut être un peu plus simple si le vendeur et l’acheteur résident dans le même

    pays devient très compliqué lorsque ces deux protagonistes sont séparés par des frontières.

    Dans une transaction internationale tout peut se compliquer, des risques naissent aussi bien du

    coté de l’importateur que de l’exportateur mais aussi du coté des banques intervenant dans le

    processus de paiement. Mais en ce qui nous concerne, nous allons nous focaliser sur lesrisques qu’encourent les banques lorsqu’elles s’engagent dans une opération de paiement.

    L’identification et la maîtrise des risques sont des facteurs clés de réussite pour un

    établissement bancaire. Un autre facteur est l’un des plus importants est la bonne

    connaissance de certains éléments qui encadrent les opérations de paiement. Par conséquent,

    une opération de paiement international invite impérativement les banques à observer

    minutieusement : La règlementation de change ; Les éléments de base constituants la

    transaction ; et

    Les termes usuels figurant sur le contrat Dès lors, l’objectif de ce chapitre est faire de

    connaissance avec la réglementation de change qui régit toute opération d’entrée et de sortie

    de devises dans un pays ainsi que les différents éléments qui sous-tendent le paiement à

    l’international. Mais aussi et avant tout, nous allons faire l’inventaire des risques majeurs

    auxquels une banque fait face dans une opération de paiement international et les moyens de

    mitigation de ces risques.

    Section 1 : L’identification des risques bancaires associés au paiement internationalDeux considérations extrêmement importantes dans le commerce international sont les risques

    liés dans ce type de transaction et la conformité aux règles, législations et règlementations

    internationales. Dans cette section, nous allons passer en revue les risques qui affectent les

    transactions commerciales et décrire les solutions de gestion de ces risques.

    A. Les risques bancaires

    Dès lors qu’une transaction est conduite entre des pays, une gamme de risques spécifiques

    peut impacter négativement son succès. La spécificité de ces risques réside :

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    −  D’une part, dans la complexité croissante des opérations du commerce international où

    les deux partenaires sont géographiquement éloignés, parlant pas la même langue et

    dont les réglementations et législations nationales sont souvent divergentes ; et

    −  d’autre part, dans l’apparition de nouveaux risques dans la vie des affaires et qui

    résultent de l’explosion technologique en matière de transport et des

    télécommunications, de l’accélération de la mondialisation de l’économie et de la

    globalisation financière, de la concurrence et des n revanche, la banque ne se limite

    pas seulement à percevoir des commissions ou des intérêts pour compenser le/les

    différent(s) au(x)quel(s) elle s’est exposée. Étant soumise à des règles extrêmement

    strictes en matière de risque, elle est bien obligée de se prémunir contre ces risques en

    observant certaines dispositions prudentielles édictées par la banque centrale du pays

    ou issues des accords de Bâle ou même développées en interne . Ainsi, la Banque

    applique ces règles très strictes par le biais de sa cellule de management des risques.

    B. Le management des risques

    Nous avons vu que les transactions internationales implique principalement le risque de

    crédit et le risque pays. Évaluer et assumer des risques commerciaux est le rôle traditionnel

    des banques comme exposé précédemment, les banques ont établis des pratiques standard

    pour déterminer la solvabilité d’un client. Les banques qui financent le commerce

    international doivent analyser le risque pays du débiteur ou des pays impliqués dans

    la transaction. Pour ce faire, elles ont soit recours au rating ou à des méthodes d’évaluation

    qui leur sont propre. C’est sur cette base que le contrôle interne exerce ses activités de

    management des risques qui peuvent consister à :

    −  Fixer des limites sur les montants que la Banque peut traiter avec un pays.

    − 

    Décrire les types de transaction autorisés : par exemple la Banque peut recommanderla confirmation de lettre de crédit mais se retient à octroyer des crédits en relation avec

    un pays.

    −  Recommander les types de maturité admissibles pour chaque type de transaction.

    Autant se demander ce que ferait la Banque si elle a en vue une transaction très

    rentable comportant des risques importants qu’elle ne peut engager. Il existe, en effet,

    des modalités et des techniques de transfert des risques que les banques ne sont pas

    disposées à conserver. Quelles sont ces techniques et dans mesure peuvent-elles

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    apporter leur réponse aux exigences du management des risques et aux besoins des

    clients ?.

    1.Le transfert de risques

    Le transfert de risques implique essentiellement de trouver des moyens pour déplacer lesrisques politique et commercial d’une transaction internationale. Les objectifs du transfert de

    risque sont de :

    −  Aider les clients de la banque à faire leurs affaires dans des pays qui présentent des

    opportunités uniques et des problèmes potentiels particuliers ;

    −  Percevoir des commissions sans excéder les contraintes de la banque.

    1.1. Le transfert de risque par syndication

    Si une seule banque est réticente ou incapable de financer un prêt, elle peut inviter plusieurs

    autres banques à accorder conjointement le prêt afin d’étendre les risques aux autres banques.

    Après avoir élucidé la notion du risque bancaire dans les opérations du commerce

    international, nous

    allons nous focaliser dans la prochaine section sur le principe du contrôle de change : une

    réglementation à laquelle les banques doivent strictement se conformer dans les transactionsin

    ternationales.

    Section 2: Le change dans les transactions internationales

    A. Le risque de change 

    Les banques jouent un rôle de premier choix dans les opérations du commerce extérieur,

    puisqu’elles interviennent dans la quasi-totalité des transactions internationales .En finançant

    les importations et les exportations, en garantissant leur paiement et en procédant à

    leur dénouement régulier, elles permettent en effet aux importateurs et aux exportateurs de

    nouer des liens et d’entretenir aisément leurs relations avec des fournisseurs et des clients

    étrangers. En revanche, vis-à-vis des autorités de chaque pays, les banques sont desintermédiaires agréés qui ont pour objet de faciliter l’application de la réglementation des

    changes tour en collaborant avec l’État au développement du commerce extérieur dans

    le cadre des orientations préconisées

    Pour régler un achat de biens ou de services à l’étranger, l’importateur qui reçoit une facture

    de son fournisseur dont le montant est libellée en monnaie autre que la sienne, doit

    nécessairement avoir recours au change, généralement en se tournant vers sa banque qui elle-

    même se tourne vers le marché des changes afin de procurer à son client la monnaie de la

  • 8/16/2019 Mémoire BADIANE Cheikh PDF (1)

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    CHEIKH BADIANE – MASTER /IST: 2006-2008/Mémoire  Page "$

    facturation. Ainsi, le change est l’opération par laquelle une monnaie est échangée contre

    celle d’un pays ou d’une monnaie internationale. Cet échange s’effectue sur le marché des

    changes, le lieu de confrontation des offres et des demandes (achats/ventes) de devises, c'est-

    à-dire des moyens de paiement des différents pays. La confrontation donne lieu à des

    fluctuations (pouvant être favorables comme défavorables) entre les devises, d’où la genèse

    du risque de change. A cet effet, les importateurs et les exportateurs ont besoin de protection

    de ce risque en se servant d’instruments techniques de couverture fournis par leurs banques.

    B.  Le co