MDT Juillet 2010

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N°9 Juillet - Août 2010 / En supplément de Femmes de Tunisie L’hôtellerie selon Anne Périé TENDANCES Variétés Estivales REVIVAL TUNIS la Villa F Féerie libanaise Tiffany à Tokyo Archi Précieuse

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N°9 Juillet - Août 2010 / En supplément de Femmes de Tunisie

L’hôtellerie selon Anne Périé

Tendances

variétés estivales

revivaltunisla Villa Fféerie libanaise

Tiffany à TokyoArchi Précieuse

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Sommaire

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Tentationsvariétés estivalesle choix de miss S.

Focus«Mister B.» , la chaise par la fabrique

ObjetsTransparences colorées

PortraitAsma M’naouar : Abstraction Intime

ActualitésArt, Hommage, Design, Architecture

ChroniqueL’hôtellerie selon Anne Perie

A lireSélection inédite

Sommaire17

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CultureIntroductionPourquoi habiter le centre de Tunis ?

RevivalRénovation et mutations urbaines

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Sommaire

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Architecturesvilla Fféerie libanaise

Archi PrécieuseKengo Kuma pour le nouveau Tiffany de Tokyo

StylesCuisineWaou !! Aziz Bouzgarou

Le bonheur est dans le préMises en scènes végétales

Chic BizerteMises en scènes dans un jardin

Sélection MdTpour Monoprix Maison

Adresses

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Directeur de la publication Hassen Sfar

Directeur excécutif Ismail Ben Miled

Rédactrice en chef Shasha Atallah

Assistante de rédaction Bochra Boukef

Directrice artistique Sonia Sfar Karoui

Ont collaboré à ce numéro :fériel Lejri

Remerciements :Prestige Project, Tarak Kammoun, Zina

Direction Commerciale fakhta [email protected]

Directeur techniqueBen Ziada Abdallah

ImprimeurSimpact

Contact MDT

Immeuble Comète - 1er étageAvenue Hedi Karray Centre urbain nordTunis, Tunisie

t 00 216 71 707 207//f 00 216 71 707 548//

[email protected]

Contributeurs Pol GuillardPol Guillard est né le 15 mai 1959 à Charleroi en Belgique. Dès 1982, il est photographe free lance à Bruxelles, puis en Italie dans les années 2000. Il collabore avec de nombreux studios et se consacre pleinement au développement de la photo numérique. Il s’installe en Tunisie en 2006 et tra-vaille sur divers projets. Il enseigne également à l’Institut Supérieur des Arts Multimédia ISAMM.

Emmanuel LafayD’origine franco-italienne, Emmanuel Lafay, est né le 10 Août 1980 à Paris. Après des études de physique, il s’adonne tout entier à la photographie qui le passionne et obtient un BTS de photographie. Dès lors il travaille régulièrement pour le compte de l’Agence france Presse et assiste différents photographes, alternant entre mode et publicité. Il développe ses projets photographiques per-sonnels, notamment au cours de voyages qu’il enchaîne d’un hémisphère à l’autre.

Samy SnoussiSamy Snoussi est un des photographes Tunisien résidant entre la Belgique et la Tunisie, qui après des études de de-sign et de Cinéma et quelques tournages sur lesquels il est photographe de plateau ou cadreur, il monte sa propre agence «final frame Studio» qui se spécialise dans les arts visuels. Apres quelques expositions dans différents pays dans lesquels il traite plusieurs thèmes, ce jeune photographe de 28 ans se concentre essentiellement sur le monde de la scène et de la mode et travaille pour les plus grandes agences à travers le monde.

Emmanuel Lafay

Pol Guillard

samy Snoussi

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éditoSous le signe du renouveau

Paul Herbé a rêvé la Venise Africaine* pour ce qui est aujourd’hui les Berges du Lac. Le rêve s’est évanoui dans une architecture sans nom et un urbanisme des plus rabaissant. C’est sur le ton de l’indignation qu’est né le Revival Tunis, une sorte d’opéra-tion fictive sur le devenir du centre-ville, une sorte d’appel désespéré pour qu’enfin les citoyens se tournent vers leur patrimoine en péril. Ce patrimoine dans lequel il est tout à fait possible d’écrire une nouvelle histoire : celle d’une métropole moderne.

Pourquoi s’acharner à créer des quartiers nouveaux et obsolètes alors que l’on peut transformer et valoriser d’autres tout en les adaptant à de nou-veaux modes de vie ? Il est temps de se pencher sur ce Tunis du 20e siècle mêlé d’éclectisme, d’art nouveau, de baroque et d’orientalisme, en lui donnant un nouveau souffle de vie, pratique et épanouissant.

Réintégrer un appartement en ville ne vous empêchera pas de goûter aux plaisirs de la montagne ou aux déjeuners à l’ombre d’un olivier au fond de votre jardin. Fini les plages bondées, le temps de la villégiature dans des contrées luxuriantes de végétation est là. De grandes tablées, une vaisselle variée et un met raffiné du jeune chef Aziz Bouzgarou accompagneront ce nouveau numéro.

Shasha

* Prenons l’exemple de Tunis. Au milieu de cette incomparable luminosité et de ce paysage qui permet tous les rêves, l’architecte eut pu songer à faire de cette capitale une « Venise moderne» à l’échelle des besoins et des moyens actuels : une grande cité lacustre, bâtie sur pilotis au milieu d’un lac assaini. L’isthme aurait été largement ouvert sur le golfe par quelques vastes trouées, une quantité de jardins d’eaux, des réserves destinées aux oiseaux migrateurs, des îles vertes artificielles reliées entre elles par de légères passerelles , des « ponts des soupirs», des ponts aériens à divers niveaux pour séparer les circulations et protéger les promenades des piétons, des services de bateaux rapides, des hydroglisseurs, des motoscaffs sillonnant les routes d’eau, des canaux joignant Tunis à sa banlieue, quelques silhouettes de grands buildings dominant le port construit en plein lac, architecturant le paysage ; la cité, centre d’affaires, reliée par le forum de l’avenue Jules ferry, seul vestige valable de nos prédécesseurs avec le parc du Belvédère et l’avenue Gambetta, à l’ancienne médina, sauvegardée etaménagée.

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variatiOns estivales : : FOCus, la Mister B. : :OBJets, vaisselle en COuleurs: : POrtrait, aBstraCtiOn intiMe aCtualites : : la CHrOniQue D’anne Périé : : a lire a la liBrairie FarenHeit

tentations

LOFTSeNTOU

Née en 1950, la lampe Jieldé est l’une des icônes du luminaire du XXe siècle. elle doit son succès à son bras articulé sans fil (Lampe Loft), à son cercle de pré-hension inédit autour du réflecteur, à son socle à étau et à sa facture robuste. Aujourd’hui, sorties de leur contexte industriel, les lampes Jieldé se déclinent dans de très nombreux coloris adaptés à l’habitat et à la décoration.Réunies sous deux collections Loft (1987) et Signal (2003), la gamme complète regroupe de nombreux modèles pour de multiples utilisations : en lampe de ta-ble, lampadaire ou applique murale.e boutique // www.sentou.com

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Tentations

Variétés estivalesArticulés, brillants, bariolés, épurés et inspirés sont les objets de cette nouvelle saison. Rêvez vos intérieurs dans tous leurs états !

Flower Power ChairBOKJA

La griffe Bokja symbolise une interprétation tout à fait innovante de mobilier ancien, moderne et contemporain enrichi de ces somptueux tissus traditionnels d’Asie centrale et du Moyen-Orient.L’atelier Bokja, au coeur de Beyrouth, emploie dix artisans locaux mais multiplie les échanges avec d’autres ateliers libanais pour leurs compétences uniques et spécifiques dans une recherche d’excellence toujours plus affirmée. en soute-nant ainsi l’artisanat libanais, Hoda et Maria assurent la survie de savoir-faire an-ciens et de traditions devenues rares et menacéeswww.bokjadesign.com

MetamorphosisLIGNe ROSeT

Guillaume BardetChevet avec lampe incorporée en hêtre massif laqué blanc, câble blanc. Interrupteur tactile « touch dimmer »www.ligneroset.com

BonbonneLIGNe ROSeT

Loudordesign-Jf d’OrSuspension en verre clairwww.ligneroset.com

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Tentations

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Table BAM BAMSeNTOU

Medium plaqué chêne naturel ou chêne noirPiètement acier massif laqué époxy noir.Utilisation intérieure et extérieurePetit modèle : diam 50 cm - H 44 cme boutique // www.sentou.com

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Tentations

Fauteuil Condesa PeTITe FRITURe

Structure en acier massif laqué époxy noirAssise en corde plastique.Disponible en 3 coloris noir, gris et roseUtilisation intérieure et extérieureDiam dossier 82 cm – Hauteur assise 42 cm – Hauteur dossier 79 cm.e boutique // www.sentou.com

BALACK BALACKMAGAZINe

Balack Balack est la revue des métiers de l’architecture, mais aussi la revue des sphères culturelles liées à l’architecture. Ce n’est pas dans Balack Balack que vous trouverez des concepts institutionnels. L’originalité de la revue d’architecture Balack Balack réside dans l’esprit de résolution des problèmes qui se posent aux architectes, ingénieurs, urbanistes, entreprises BTP et auteurs. Parce que nous considérons que nous faisons partie d’une génération victime de la publicité abusive et de la consommation de masse, d’un avilisse-ment des images, ainsi que d’une agressivité générale des sociétés, d’un écosystème en faillite, d’une guerre médiatique et d’un excès de communication. Parce que nous considérons que nous sommes les héritiers d’un monde guerrier et sans pitié face aux peuples, na-tions et héritages culturels. Nous avons décidé de créer une cellule de réflexion qui participerait à la construction de la nouvelle géné-ration active marocaine. La création de ce groupe de presse est la pierre que l’on apporte à cette grande entreprise nationale pour la cohérence et la maîtrise d’une génération consciente des défis qui l’attendent.

Pascal MourgueLIGNe ROSeT

Pascal MourgueLampe de chevet et lampe à poser en acier chromé brillant et abat jour en coton blanc. Câble transparent et interrupteur à main. www.ligneroset.com

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Tentations

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CAMPANAeDRA

La Campana est une suspension réalisée à partir de 180 pièces d’aluminium anodisé brillant et découpées au laser. Chaque pièce est unique et sont assemblées entre elles de manière aléatoire. De ce fait chaque sus-pension est unique et est le résultat de l’inspiration de l’instant des créateurs. La « Campana » est entièrement recyclable : l’aluminium peut être recyclé de nombreu-ses fois sans être altéré.www.edra.com

DeCALOROCHe BOBOIS

Table basse Design: René BOUCHARAStructure en medium, patine cimentL.140 x H.24 x P.90cm Roche Bobois Tunis129, Av. de l’Union du Maghreb Arabe2036 La Soukra Tunis

PALeRMOGAN

Le tapis Palermo par GAN Designer: Figuerola Sandra Palermo par Gandia Blasco réversible. 100% laine vierge de Nouvelle-ZélandeGAN chez Prestige Project 71 962 199

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Tentations

Le TV SofaBOKJA

La griffe Bokja symbolise une interprétation tout à fait innovante de mobilier ancien, moderne et contemporain enrichi de ces somptueux tissus tradition-nels d’Asie centrale et du Moyen-Orient.L’atelier Bokja, au coeur de Beyrouth, emploie dix artisans locaux mais multi-plie les échanges avec d’autres ateliers libanais pour leurs compétences uni-ques et spécifiques dans une recherche d’excellence toujours plus affirmée. En soutenant ainsi l’artisanat libanais, Hoda et Maria assurent la survie de sa-voir-faire anciens et de traditions devenues rares et menacéeswww.bokjadesign.com

eOLLIGNe ROSeT

Thibault DesombreLampadaire avec câble transparent, abat jour en coton blanc, interrupteur sur la douille. www.ligneroset.com

TAZIALIGNe ROSeT

Pascal MourgueChauffeuse chêne ton ébène : collection fortement inspirée de l’art de vivre arabewww.ligneroset.com

CATANIAGAN

Tapis «Catania» par Gan Designer: Sandra FiguerolaThe Catania par Gandia Blasco100% laine viergeGAN chez Prestige Project 71 962 199

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Tentations

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Collection Céramique KAISROCHe BOBOIS

Design : Cédric RagotCéramique et chêne de Bourgogne PeFCPlusieurs coloris disponible de céramique

Guéridon : L. 30 x P. 30 x H. 50Porte revue : L. 30 x P. 21 x H. 38Caisson bas : L. 63 x H. 33 x H. 30Roche Bobois Tunis129, Av. de l’Union du Maghreb Arabe2036 La Soukra Tunis

TRAMA GIGAGAN

Designer: odosdesign The Trama Round Rug par Gandia Blasco 100% laine vierge GAN chez Prestige Project 71 962 199

CALeIDOGAN

Designer: odosdesignThe Caleido Round Rug par Gandia Blasco100% laine viergeGAN chez Prestige Project 71 962 199

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Tentations

Focus

La Mister B.Pour la toute première collection de la Fabri-que, nous avons tenu à faire la lumière sur la Mister B. Plus qu’une chaise, un meuble où se mélangent le bois, le cuir et la laque pour former un cocon, un moment de solitude. La Mister B est un assemblage de trois pan-neaux de bois : le premier à la manière d’une feuille pliée et d’une hauteur de 1,40m forme un angle arrondi. Celui-ci donne à l’ensemble le sentiment d’être isolé et à l’abri. Le second panneau sert d’accoudoir et stabilise l’ensem-ble. Sa tranche d’une épaisseur de 3cm est en

laqué rouge. Le dernier forme l’assise sur la-quelle se pose un coussin de cuir en vachette marron et aux dimensions généreuses. La Mister B est une invitation à la détente, à la lecture et à l’écriture si vous rabaissez la ta-blette dissimulée dans le panneau du dossier. elégante, elle est taillée dans un chêne massif et clair, laissant apparaître quelques veinures. Un confident si deux Mister B se font face ? effectivement, le design s’y prête bien. Son envergure suffit à meubler une pièce des plus vide.

Pour toute information : [email protected] : Sami Snoussi

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Elévations

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Tentations

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Transparence et légèreté accompagnée d’une silhouette animale qui nous est chère.

mise en scène : Shasha & Bochra Boukefphotographie : Sami SnoussiRemerciements : Tarak Kamoun, Sirroco pour les chameaux en toile : la boutique El Chebba de l’hôtel Résidence à Gammarth

Transparences

Théières 65 Dt By Tarak Kamoun

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Tentations

Grands Bougeoirs 75 Dt Petits bougeoirs 65 Dt

By Tarak Kamoun

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Couscoussier 110 Dt Marmite 65 Dt By Tarak Kamoun

Chameau à poids 22 Dt «El Chebba»

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Carafes de nuit 65 Dt By Tarak Kamoun

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Grand Chameau 22 DtPetit Chameau 18 Dt « El Chebba»

Verre à pieds 20 DtTajine 65 Dt By Tarak Kamoun

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Tentations

Chameaux 18 Dt «El Chebba»Verre à eau 14 Dt

verre à pieds 20 DtMarmite 65 Dt

Grand Tajine 95 DtPetit Tajine 20 Dt By Tarak Kamoun.

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Portrait

Abstraction IntimePrélude

D’entrée de jeu, l’œuvre d’Asma M’Naouar ne livre pratiquement pas de clefs sur le fond, le sens et les repères qui l’agitent.Ses titres ? Quand, presque à contre cœur pour les situer dans une nécessité chronologique elle accep-te de nommer ses toiles, elles s’inscrivent dans des cycles de vie se poursuivant pendant des années et répétant la même thématique : Nature Morte, Natura, Mare Nostrum. La liste des œuvres sans titres s’allonge parallèlement avec le temps qui passe… « Pourquoi proposer une quelconque direc-tion au spectateur ? Pourquoi canaliser son rêve vers un point de vue particulier ? En a-t-il vraiment besoin ? », s’interroge-t-elle, respec-tueuse de tout ce qu’il peut projeter sur un tableau de peinture comme visions, percep-tions et émotions.L’artiste, que les critiques situent parmi la génération de femmes plasticiennes qui ont marqué les années 90 de leur audace esthé-tique, l’une des figures majeures de l’abstrac-tion lyrique de ces vingt dernières années en Tunisie et au Moyen Orient où elle expose régulièrement, ne développe aucune vanité autour de son travail. Asma M’Naouar fait partie de ces artistes qui prêtent à la toile une vie propre : la peinture, écriture de la couleur, de la forme et de la ma-tière, dans ce qu’elle suppose de poétique, de spirituel et de signifiant se passe volontiers de toute littérature. Seul le silence du tableau de-venu panneau de méditation est grand.

Aux Racines de la couleurs

Il faut inspirer profondément, prendre une large bouffée d’air frais avant de plonger en

apnée dans un univers aux effluves iodés qui vous aspire tel un aimant. Asma M’Naouar, par cette alchimie des couches de couleurs su-perposées les unes sur les autres jusqu’à des profondeurs insoupçonnées qu’elle maîtrise si bien, possède l’art d’hypnotiser le regard. De le piéger dans ses trames intimes. Son jeu favori s’élabore toujours dans le goût de l’alternance. Cacher, dévoiler. Additionner, soustraire. Saturer de matière, creuser et ra-cler. Lisser, évoquer visuellement un relief en trois dimensions. Sur des arrière-plans rayonnants souvent do-minés par des orangers ensoleillés, elle tisse ses masses chromatiques dans des rouges ar-dents piquées ici d’un violet éclatant, là d’un bleu cobalt, plus loin d’un ocre jaune ou d’un vert nocturne. La couleur devient fille de la lu-mière. Contrairement à ce que peut croire un passant du sans souci devant lequel défilent les toiles d’Asma M’Naouar, la préoccupation première de l’artiste n’est point la couleur mais plutôt cette lumière méditerranéenne, qui ébranle les pupilles et bouleverse les âmes. Cet effet ne peut naître, selon un long travail de recherche du peintre, que de nuances très proches, qui amoureuses s’enlacent, se tou-chent, s’enchevêtrent dans un élan dynami-que. Ses tableaux sont de vrais champs de bataille. De toutes ces couleurs accumulées, recouvertes à moitié, modifiées, effacées, in-tensifiées quel ton sortira vainqueur une fois l’œuvre signée ? Que restera-t-il des origines de la matière ? Des racines de la couleur ? Asma M’Naouar résout cette équation quasi mathématique en se référant aux principes de l’art moderne : « Chaque couleur est impré-gnée de l’autre couvrant la surface d’à côté. Chaque couleur absorbe toutes les nuances de celles qui la précèdent. elle gagne alors en

profondeur. emerge ainsi de la toile une mé-moire, une ou plusieurs vies antérieures ».

Archéologie de la mémoire

etonnant comme elle peut en ce vingt et unième siècle, qui bouge et avance à la vitesse de la lumière, travailler, elle peintre contem-porain et fière de l’être, comme au temps de Rembrandt. en utilisant uniquement les pro-cédés de la peinture à l’huile, sa poudre et ses pigments, patientant, subissant ses longues, très longues périodes de séchage. Or par mi-racle, les rythmes de réflexion de l’artiste se sont très vite adaptés à ceux de sa technique. « Je vis ma vie en attendant la maturité de la couleur. Quand j’interviens sur mes tableaux ils deviennent le miroir de mes états d’âmes du moment. Des états d’âme qui changent au fil de l’évolution de la toile». Observant ses travaux mûrir sous le soleil, elle décide de ce qu’il faut changer, rajouter, cor-riger, graver. elle pousse l’élan de son geste jusqu’à ses derniers retranchements. elle cherche, cherche, cherche…jusqu’à trouver la bonne intuition qui s’appelle Harmonie. Au moment de la signature de l’œuvre, elle coupe le cordon ombilical. Le voyage au bout des ambiances chromatiques s’achève. Com-mence alors une autre aventure esthétique aussi fusionnelle que la précédente. Ainsi va sa vie. Ainsi va son œuvre…en suivant le parcours des couleurs, notam-ment celles qui émaillent la série Mare Nos-trum entamée il y a dix ans, le spectateur ne peut point ne pas rêver la Méditerranée et ses héritages multiples se sédimentant au gré des siècles. Sur la rive sud de la mère intérieure une première strate berbère cède la place à la civilisation phénicienne, sur les vestiges de

par Olfa Belhassinne

Architecture VII huile sur toile, 160x130 cm. Courtesy Galerie El Marsa.

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38laquelle l’empire romain lui-même influencé par la Grèce antique bâtira ses villes, vien-dront ensuite la conquête arabe, les vagues d’émigrations andalouses, la puissance otto-mane…

Mais au fond par le truchement de cette dé-marche particulière, où prime le geste et le corps à corps intense avec la toile, Asma M’Naouar ne revisite-t-elle pas sans arrêt non seulement sa vie intérieure mais également des pages marquantes de son roman familial ? Le fil des couleurs mène parfois à des évène-ments dramatiques que sa mémoire ne cesse de remuer : la disparition prématurée du père suivie de l’accident tragique du frère. Derrière chaque couche de matière il y a une histoire. Il y a l’Histoire.

La mer est rouge comme une étoile.Lorsque perdus sur les flots de l’imaginaire, on ferme les yeux songeant aux expositions successives d’Asma M’Naouar de ces vingt dernières années, on voit du rouge. Un rouge vif, sanguin, flamboyant, ardent, orgueilleux,

insolent, festif…Par opposition au bleu mas-culin, le rouge déborde de féminité triom-phante. Celle de Carmen la rebelle : « Si tu ne m’aimes pas je t’aime. et si je t’aime prends garde à toi », répète le personnage mythique de Mérimée. Une palette célébrant la suprématie du rouge devient presque la marque de fabrique d’As-ma M’Naouar. elle affirme : « J’ai passé des années à travailler sur la gamme de cette cou-leur. Je la maîtrise parfaitement. Je ne perds donc pas de temps à chercher dans un autre univers chromatique. Ce qui me permet d’al-ler plus vite. Je peux interférer alors au niveau de la forme et atteindre certaines profondeurs de vue ».Même le Mare Nostrum de l’artiste est rouge. Rouge de ses guerres qui l’ont ensanglanté depuis l’antiquité ou rouge de la passion d’As-ma M’Naouar pour sa peinture ?Paraphrasant le surréaliste Paul eluard qui cla-ma un jour : « La terre est bleue comme une orange. Jamais une erreur, les mots ne men-tent pas », on pourrait presque transposer son bleu sur le rouge de l’artiste plasticienne. Ainsi

s’écrirait le poème d’Asma : « La mer est rouge comme une étoile. Jamais une erreur les mots ne mentent pas ».

De ces fonds marins mouvementés par les tons carmins surgissent parfois en rangs dis-persés des bans de poissons perdus, déso-rientés, affolés, allant de tous côtés, cherchant désespérément à s’affranchir des limites du cadre. Ils frétillent : le graphisme se fait alors nerveux, violent, épuré, inspiré de la sponta-néité et de la fraîcheur des dessins d’enfants. Le bleu des poissons vibre sur des surfaces enflammées virant vers l’oranger. Des trans-parences rappelant les vitraux des églises romanes sont les fenêtres que ne cesse d’en-trouvrir Asma M’Naouar sur les méandres de sa géographie intérieure. Se laisser emporter par les eaux de ses abstractions pourpres est un bonheur pur.

Mare Nostrum III, 2009 huile sur toile, 100x73 cm. Courtesy Galerie El Marsa.

Sans Titre XXII, 2009 huile sur toile, 76x53 cm. Courtesy Galerie El Marsa.

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Jean Le Couteurpour la reconstruction de la Tunisie

Drawer Kitchen ou la cuisine tiroir

Actualités

La designer londonienne Gitta Gschwendtner crée, pour la marque de cuisine italienne Schiffini, un îlot nommé le Drawer. Cet îlot présente sur trois côtés une série de tiroirs de tailles différentes et assemblés de manière aléatoire.

Tous les tiroirs sont fonctionnels et peuvent être ouverts en même temps. Pratique, le Drawer, d’apparence sculpturale et déconstruite, présente une certaine dynamique en position fermée, mais devient réellement spectacu-laire quand les tiroirs sont de sortie. Il est entendu que cet îlot est conçu pour un « open space », avec la façade tiroirs du côté de la table à manger et la face lisse du côté du reste de la cuisine.

Jean Le Couteur s’est éteint à Paris le 30 mai 2010 à l’âge de 93 ans. Il était le dernier sur-vivant des architectes qui ont participé à la reconstruction de la Tunisie. Arrivé en Tunisie à l’âge de 19 ans, il fut chargé par Bernard Ze-rhfuss de la région de Bizerte. Les architectes et ingénieurs réunis autour de Bernard Ze-rhfuss ont constitué une agence au sein de l’etat qui a délivré, durant onze années, de 1943 à 1954, de nombreux plans types, d’éco-les, de marchés, d’hôpitaux et d’habitations. La première réalisation de Jean Le Couteur fut l’église de Bizerte, détruite durant la guerre : il sera chargé de concevoir avec le talentueux ingénieur Bernard Lafaille, la nouvelle église sur la base d’une structure en béton avec comme fondations les restes de pierres de l’ancienne bâtisse. Le résultat est surprenant par la finesse des piles qui soutiennent la voû-te de la nef centrale. Le béton est laissé brut. en façade, le peintre Henry Martin-Granel réalisera les somptueux vitraux qui viennent se loger dans les interstices de béton d’une structure en accordéon. Jean Le Couteur et

Paul Herbé seront également les auteurs de la cathédrale du Sacré Cœur à Alger et poursui-vront leur collaboration avec le peintre Henry Martin-Granel pour la réalisation des vitraux de la cathédrale. C’est à Tunis que Jean Le Couteur rencontre Paul Herbé, architecte, avec qui il fondera leur agence d’architecture. Leur collaboration les mènera en Afrique, puis ils s’établiront défini-tivement en France dans les années 60.Dans une interview livrée en janvier 2007, Jean Le Couteur a longuement parlé de ses débuts en Tunisie, de son premier side car alors qu’il n’avait même pas de permis et de ses deux dessinateurs allemands, prisonniers de guerre qui maîtrisaient le dessin et pas la langue fran-çaise : ses souvenirs étaient intacts. « J’ai laissé une partie de moi en Tunisie, » dit-il à la fin. Nous la conserverons précieusement.

Aux princesses abandonnées

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Louise Bourgeois«l’inconscient est mon ami»L’artiste, doyenne de la scène new-yorkaise, née en France en 1911, est morte le 1er juin à l’âge de 98 ans. Son œuvre est de la psychanalyse pure : nos peurs, nos traumatismes, s’expriment dans son art. Cet art est pour elle une thérapie, une manière de détruire et de reconstruire des événements qui ont marqué son enfance. elle cherchera l’ordre et la logique dans les études de mathé-matiques qu’elle suit à la Sorbonne. Très vite, elle abandonne : l’enseignement est beau-coup trop théorique, elle ressent le besoin de

changer et modeler les choses. elle entre alors à l’école des Beaux arts de Paris. elle rencontre quelques années plus tard l’américain histo-rien d’art Robert Goldwater. Ils se marient et partent vivre à New York en 1938.

La lionne de l’art contemporain au regard glacial et à la mine de petite fille a été l’avant-garde révélée et vénérée par la génération d’artistes américains qui lui ont succédé. elle a réussi à retranscrire les mystères de l’inconscient en un dessin, un livre cousu, un corps tordu, une poupée déchirante, un or-gane démesuré, une chambre d’enfant tragi-

que. Une imagination féconde qui pouvait se révéler carnivore vis-à-vis d’autrui.

« Louise est une grande artiste, ce qui dépasse la sempiternelle question homme ou femme. Pour moi, elle est neutre » analysait Karsten Greve, son galeriste de Cologne et de Paris. Née dans une famille bourgeoise très françai-se, elle dessine très tôt dans l’atelier de ses pa-rents tapissiers. De lourds secrets emplissent ce milieu. elle comprend très jeune que son père a une relation avec sa nounou anglaise. La mère le sait mais ne dit rien. Cette mère deviendra araignée et le père phallus en latex dans la sculpture « Fillette ». « Parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable, indispensable qu’une arai-gnée ». Louise Bourgeois.

entrer chez Louise Bourgeois, c’est accepter le rêve éveillé, l’effroi et le merveilleux, la répu-gnance et la douceur, la conscience de soi et l’étrangeté de la vie.

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Tentations

ZanZiBar

La Maison BLanChe

à fès entièrement dessiné par le designer-architecte Christophe Pillet, le deuxième restaurant Maison Blanche a ouvert ses portes, en juin 2009, à Fès, au Maroc. Il est situé dans l’un des quartiers domi-nant la capitale culturelle aux pieds d’un immeu-ble contemporain aux lignes pures.Comme celui de l’avenue Montaigne, le restau-rant Maison Blanche de Fès propose plus de 100 couverts et s’inscrit dans la lignée de l’élégance et de l’excellence. La mezzanine propose un espace lounge-bar in-time où banquettes et fauteuils profonds ont été entièrement dessinés par le créateur. Le bar s’or-ganise autour d’une cave à vin ouverte offrant

plus de 100 références de vins et d’une excep-tionnelle cave à cigare.Nouveau chef, nouvelle carte !Depuis près d’un mois, Thierry enderlin est le nouveau chef exécutif de l’adresse parisienne à Fès. Sous l’influence de Laurent et Jacques Pourcel, la carte printemps 2010 vous invite à la découverte de saveurs venues d’ailleurs.Fruités, acidulés ou relevés, les nouveaux plats et suggestions vous feront profiter au mieux des produits régionaux de saison.Maison Blanche, c’est également des soirées : Musique Live White Room. Après 3 soirées de succès, d’autres programmations seront au rendez-vous.

Le dernier né d’un art de vivre aux couleurs de jonc de mer et de laine tissée à la main s’appelle Zanzibar. Quelques mè-tres carrés ont été aménagés avec goût par Henry Labat et Tarak Ayari face au très célè-bre café Saf Saf au centre de La Marsa. Les inspirations africaines des peintures d’Henry se mêlent harmonieusement aux créations lumineuses de Tarak. Des ma-tières brutes, des arrangements originaux enrichissent ce lieu qui saura satisfaire plus d’un !

8 rue Mongi Slim, La MarsaContact : Tarak Ayari 23 562 852

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12e BiennaLe d’arChiteCture

de VeniseLe directeur de la 12e Mostra internationale d’architecture de venise (Italie), désigné le 9 Novembre dernier, sera pour la première fois une directrice. Kazuyo Sejima, de l’agence japonaise Sanaa, aspire au dialogue entre créateurs et utilisateurs d’architectures. « Après avoir confié la section architecture de la biennale internationale de venise à d’éminents critiques et historiens, nous avons voulu de nouveau un architecte à sa tête, commente Paolo Barrata, président de l’institution culturelle vénitienne. Cela de manière à remettre au premier plan le grand thème de la qualité de l’architecture. » Une qualité dont la directrice fraîchement élue, l’architecte japonaise Kazuyo Sejima, a selon lui la « vocation ».

Première femme à diriger la biennale internationale de venise depuis sa création en 1980, l’architecte souhaite que cette 12e édition, qui se déroulera du 29 août au 21 novembre 2010, soit un dialogue constant entre qui la fait et qui la regarde. « Un des fils conducteurs de la Mostra tient dans la rencontre entre les créateurs et les utilisateurs d’architectures, publiques comme privées, explique-t-elle. La manifestation est certes l’occasion d’une lecture attentive des bâtiments, mais elle peut aussi constituer un forum actif d’échanges d’idées. » Dont acte.

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Chronique

L’hôtellerie selon Anne PériéUn café, un jus d’orange, en ce matin du mois de Mai sur une terrasse sur-plombant Carthage je retrouve Anne Périé, architecte d’intérieur, pour une conversation des plus enrichissante. Anne débarque en Tunisie voilà deux ans environ. A l’issu de la livraison de l’hôtel Radisson SAS de Djerba, elle décide de s’installer à son compte (Anne Périé Associates) et se consacre principalement à la réalisation d’hôtels.

Réception et bar de l’hôtel Radisson Djerba

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C’est assurément le sujet qui la pas-sionne et qui anime notre conversation ma-tinale. De Juillet 2005 à Aout 2006 Anne tra-vaille à la conception du Radisson Djerba au sein de l’agence Aukett Fitzroy Robinson à Londres. La parisienne diplômée de l’ecole de Camondo en 1994 voyage. Son travail l’amène en Malaysie dans l’agence de Ken Yeang, aux emirats Arabes Unis pour la conception de projet prestigieux. etablie depuis 1998 à Lon-dres, Anne passe par les agences Gensler, I.A et Caroline Cuvilliers avant d’intégrer l’agence Aukett Fitzroy Robinson où elle travaillera es-sentiellement pour des hôtels Radisson SAS. elle livre dans cette chronique sa vision de l’hôtellerie et de son expérience en Tunisie : une démarche de projet singulière qui valori-se un secteur qui tend à produire un tourisme raffiné et proche de ses racines culturelles.

« Que l’on me demande de dessiner un hôtel de 300 chambres, un hôtel de charme ou un Club de vacances, le challenge reste le même. La cohérence du projet et le bien être des oc-cupants demeurent les priorités.

Les rénovations plutôt que les nouveaux pro-jets sont plus fréquentes dans notre métier. Un lieu ayant déjà un vécu est une base de tra-vail prospère. Mettre en valeur l’architecture

Hôtel villa Azure Hammamet

initiale, comprendre sa structure, ses lumières et ses flots de circulation (même si, il faut les démanteler) me semble essentiel à la réussite d’un programme.

L’environnement géographique et sociocultu-rel de l’édifice intervient aussi à la création du concept architectural. en dessinant un hôtel de ville ou un resort, je me dois de promouvoir le patrimoine local. Par conséquent, la mise en valeur d’un héritage culturel se situera tou-jours au cœur de mes réflexions. Une grande modernité, une réponse juste aux vicissitudes de notre monde actuel sont également mon ambition principale. La force contemporaine contre la fragilité du passé, c’est de là que jaillit l’énergie créatrice.

La synthèse de cet ensemble résolue, un dis-cours homogène et cohérent peut prendre place dès l’entrée et à travers l’ensemble du bâtiment. Comprendre un lieu dès que l’on s’y introduit, garder une image claire du ca-ractère conceptuel dans tous les différents espaces, qu’ils soient intimes ou publics, est primordiale.

Il est vrai que le fonctionnement de ces hô-tels demeure très différent. Il semble plus plausible de commander une bouteille de

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Elévations et ambiances des chambres de la Villa Azure

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Hôtel RadissonDjerba

Champagne accompagnée d’une langouste à une heure tardive dans un hôtel géré par une chaine Internationale que dans un hôtel de charme.Mais au niveau de l’architecture, un 300 chambres se doit de respecter une dimension humaine. Ses locaux communs seront certes plus grandioses et plus féeriques, mais le rêve doit rester accessible. Chacun a besoin de re-pères en adéquation avec les dimensions de son corps. De nombreux hôtels au hall surdi-mensionné créent une sensation intimidante et peu conviviale. Paradoxalement, les grands espaces aux nombreuses circulations peuvent engendrer une certaine tranquillité, donc plus d’intimité.

L’exemple s’est présenté à moi au moment de la création du Radisson Djerba anciennement Athénée Palace. Les volumes et la structure reflétaient les mille et une nuits mais l’esprit du lieu était distant. Afin que la grande hau-teur sous dôme du patio central soit moins perceptible, la couleur du plafond a été as-sombrie. L’effet fut renforcé par un éclairage intimiste de lanternes, placées à la base des colonnes à même le sol ; l’éloge de l’ombre étant au cœur des cultures orientales. Puis un lustre surdimensionné, situé à une hauteur de plafond standard, permit de redonner une échelle humaine à ce lieu fort intimidant.

Par ailleurs, les locaux communs avaient été conçus pour un hôtel de 600 chambres mais qui n’en contenait que 300 ; volonté du pro-

priétaire Monsieur Taoufik Chaibi, homme de gout et grand visionnaire. Grace à cela, un couple d’amoureux a la possibilité de s’isoler très facilement et jamais l’hôtel, même au complet, ne semble étouffant et surpeuplé.Il est très important aussi pour la clientèle, d’avoir la possibilité de s’approprier l’hôtel, de s’y sentir chez soi. Le sentiment est d’autant plus marquant dans une résidence hôtel. Il suffit parfois de peu de choses, par exemple comme d’introduire des objets artisanaux sensibles et référencés d’histoire. La douceur et la subtilité ne doivent pas être le monopole des hôtels de charmes.

L’hôtel villa Azure d’Hammamet, actuellement en projet, est une unité hôtelière de 40 suites. Le produit s’adresse à une clientèle raffinée, curieuse et avide de découvertes culturelles. Il me parait primordiale que l’hôtel doive re-fléter le patrimoine Tunisien et ses influences historiques diverses. Sarah Zouari et Abdel-hamid Khechine, du groupe les Orangers, ont bien compris que cette unité hôtelière de charme, aussi raffinée qu’elle soit, devait éga-lement répondre aux critères des normes de sécurité internationales.La diversité des infrastructures hôtelières en-richiront le tourisme Tunisien. Aujourd’hui de nombreuses maisons d’hôtes se créent, ainsi que des projets de résidences hôtels. Nous aspirons tous, il est vrai, à ce qu’une clientèle variée et respectueuse du patrimoine, tombe amoureuse de ce carrefour des civilisations qu’est la Tunisie.»

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Grand lustre du hall d’accueil

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A lire

1. le style modernisteAméliorer les conditions de vie était le principal objectif des premiers architectes et designers modernes. Les caractéristiques des créations modernistes – des plans ouverts, des lignes franches et une réalisation conscien-cieuse du bâti et du mobilier – étaient simple-ment un moyen d’atteindre ce but. Pour ces novateurs éclairés du 20e siècle, un design de qualité était synonyme d’une vie agréable. Ce livre propose un exemple vivant, emblématique, de cette expérience de « vivre dans le beau », et démontre que l’idéal pro-

gressiste est aussi pertinent aujourd’hui qu’il y a un siècle. La collection Boyd figure parmi les collections privées de mobilier les plus importantes et les plus complètes du 20e siècle. elle est abritée dans une maison d’habitation des années 1950, chef-d’œuvre de l’architecte brésilien désormais centenaire, Oscar Niemeyer. Cet édifice, unique projet de ce type réalisé par Niemeyer en Amérique du Nord, fut sauvé de la démolition par Michael et Gabrielle Boyd qui le restaurèrent avec passion.

Peintures visionnaires, livres et objets dessi-nés par les plus grands designers de ce siècle – Gerrit Rietveld, Jean Prouvé, Charles et Ray eames et Arno Jacobsen pour ne citer qu’eux – y rivalisent dans des pièces baignées de lu-mières.

La collection Boyd / la maison Niemeyer.Textes de Michael Webb, photographies de Tim Street Porter. Editions du Chêne. 222 pages.Prix : 73.500DT

Librairie Galerie Fahrenheit 451ave H. Bourguiba Centre Culturel de Carthage2016 Carthage Dermech tél : 71 733 676

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Tentations22. Femmes designersun siècle de création

Ce livre est né du constat flagrant que les femmes ont joué un rôle à la fois considérable et étonnamment négligé dans l’évolution de la discipline. Ne s’intéresser qu’au design des femmes ? Avouons-le, l’énoncé du projet a tour à tour déclenché le doute et l’enthousiasme. Les intéressées elles-mêmes ont été les premières à prévenir qu’au-delà d’être des femmes, elles étaient designers sans attributs de genre, d’âge ou de couleur. Sans aucun doute. Il serait d’ailleurs bien ha-sardeux d’évaluer leur travail au regard de leur sexe. Seule-ment voilà, si les créatrices d’aujourd’hui peuvent s’adonner librement à leur activité, si les médias et, de plus en plus, les institutions leur dédient une place de choix, les femmes desi-gners restent les grandes oubliées de l’Histoire. Depuis quand sait-on que Charlotte Perriand est l’auteur de l’ensemble du mobilier iconique issu de l’atelier de Le Corbu-sier, qu’eileen Gray est l’architecte de la villa de bord de mer e-1027, l’un des bijoux du modernisme ? Il aura fallu attendre des décennies de travail acharné de quelques passionnés pour mettre au jour la véritable origine de ces chefs-d’œuvre. encore tout récemment, l’Allemande Christianne Lange dénonçait l’erreur de paternité d’une pièce majeure du design du XXe siècle. Longtemps attribué à Mies van der Rohe, le DayBed ou lit de repos, réalisé en bois et en acier tubulaire, se révèle être une création personnelle de sa discrète collaboratrice et compagne Lilly Reich. L’histoire du design appartient autant aux femmes qu’aux hommes qui ont pourtant – malgré eux – bénéficié de toute la lumière. Extrait Marion Vignal

Auteur : Marion Vignal. Editions Aubanel. 240 pages. Prix : 94,500DT

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5433. l ‘inde _ contemporaine

en février 2006, la première page du journal indien Tehelka titrait : « L’Inde qui gagne ? vibrante, résiliente, résurgente, an-cienne, enracinée, diverse, tolérante, singulière : un pays irrépressible ». L’Inde est entrée dans une phase extraordinaire de son his-toire, la plus enthousiasmante depuis son indépendance en 1947. Aujourd’hui, l’Inde se montre, et sa culture trans-cendée avec talent stimule le monde contemporain. Le nouveau chic indien est partout : dans la cuisine, la mode, la musique, le cinéma, le tourisme, sans parler des tech-niques de bien-être (…). Ancrés dans leurs traditions, les Indiens n’hésitent plus à se lancer dans l’expérimentation : choisir tel ou tel legs dans leur héritage et l’associer à des concepts créatifs venus d’ailleurs. en cette période de mu-tation, se plonger dans l’univers de la maison indienne, son design et sa décoration, c’est découvrir l’esprit dyna-mique, éclectique et créatif d’un pays qui intègre tous les styles, anciens et contemporains, d’une nation favorable à la préservation et à la restauration du patrimoine sans négliger pour autant le progrès et l’avenir.Extrait Henry Wilson

Textes et photographies d’Henry Wilson. Traduit de l’anglais par Michèle Hechter. Editions Aubanel. 190 pages.Prix : 77.700 DT

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textes : Shashaphotographies : Pol Guillard

REVIVAL TUNISLe simple reportage photographique dans la belle Tunis s’est transformé en véritable projet de rénovation architecturale et de mutation urbaine. A la vue du visage décrépi du centre ville une réflexion plus globale sur l’avenir et l’évolution de la ville de Tunis vers une métropole moderne, s’est imposée. Les promenades citadines ont livrées une part de richesse, alors bienvenue dans le Revival Tunis.

textes et photomontages : Chacha Atallah et Marie Evophotographies : Emmanuel Lafay

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Pourquoi habiter le centre ville ?

La volonté de réinvestir le centre ville de Tunis n’est pas uniquement animée par la nostalgie des vieilles pierres et des architectes fantaisis-tes de l’époque. elle est en réalité une réponse à la décrépitude d’un quartier et à la démolition systématique de certain immeubles « beaucoup trop à l’état de ruine pour être rénovés » FAUX !

Les rues sont encombrées de voitures, de ven-deurs ambulants, d’enseignes lumineuses et de tous les déchets résultant d’une activité commerciale intense et finalement peu res-pectueuse de son environnement. Les immeubles affichent un état de ruine avancé dû à un manque d’entretien, à la saleté et aux manœuvres peu éthiques de certains promoteurs. Malgré tout, la vie qui grouille dans ce centre offre aujourd’hui un cadre fa-vorable à une rénovation et une réhabilitation en profondeur. Une sorte de renaissance, une nouvelle his-toire pourrait s’écrire pour Tunis. L’unité et la cohérence d’une ville tiens à son aménagement urbain et non pas à ses faça-des et ses styles architecturaux. La réalisation de la ville coloniale repose sur des principes simples tels que des largeurs de rues suffisantes pour permettre une circu-lation fluide, une orientation des rues et des gabarits de bâtiments nécessaires à une ville hygiénique et enfin des infrastructures favo-rables au développement des transports en commun comme le tramway. Cet aménagement urbain décidé par les ur-banistes et ingénieurs de l’époque à livré un squelette (le plan directeur), des gabarits (des

hauteurs et emprises de bâtiments), des es-paces vert (les poumons de la ville) dans les-quels s’est épanouie l’architecture sous tous les styles que nous connaissons. Attardons nous alors sur ce Tunis du 20e siècle mêlé d’éclectisme, de rococo, de classicisme, d’orientalismes et d’art déco.

Pour de nouvelles destinées

Pour être complète, la réflexion autour de la revalorisation du centre ville de Tunis doit être à la fois d’ordre architectural, urbain, social et économique. Sortons du cliché des rénova-tions, en respectant l’essence des lieux, en favorisant un brassage et une activité cultu-relle intense. Favoriser l’activité économique ne passe pas uniquement par l’implantation de bars et de restaurants. Il faut aussi penser à créer des stationnements, garantir une lar-geur de trottoir suffisante, ainsi que leur pro-preté afin de garantir le bien être de chaque individu. Aujourd’hui, des immeubles de grande qua-lité sont démolis sous prétexte que leur état de ruine ne permet pas une rénovation. et si le phénomène s’inversait ? Si ces immeubles devenaient la convoitise de restaurateurs, galeristes, d’artistes, d’hôteliers soucieux de conserver la richesse de l’écrin architectural ? Mais surtout et simplement si de simples ci-toyens, aspirant à un mode de vie conforta-ble ancré dans une réelle urbanité pouvaient accéder facilement aux équipements publics (école, hôpitaux, banques, poste, etc), aux loi-sirs et aux transports et investissaient claire-ment et fièrement ce centre délaissé.

vous avez entre 25 et 45 ans, deux enfants ? Alors venez acquérir les somptueux apparte-ments de la rue d’Angleterre, de la rue Charles de Gaulle ou encore de la rue de Russie ! Des espaces généreux, sans oublier les hau-teurs sous plafond vertigineuses, la solidité de la construction, le marbre de Carrare et les marqueteries italiennes ne peuvent nous lais-ser indifférents.

« Les architectures » de Tunis

Le centre que nous connaissons aujourd’hui, assez dense et ramassé entre la porte de Fran-ce et le début du Lac s’est constitué autour du consulat de France à la fin du 19e siècle. La vil-le moderne, avec l’instauration du protectorat s’est développée le long de l’axe qui relie la porte de France à la mer : l’avenue de France aujourd’hui l’avenue Habib Bourguiba donne accès aux différentes artères qui composent l’ensemble de la ville. Une ville gagnée sur les marécages et les an-ciens réceptacles d’eaux usés de la médina. Ainsi s’est formé le nouveau Tunis sur la base d’une grille formant des quartiers aux visages variés : les quartiers résidentiels et d’affaires se sont réunis au nord de la grande avenue, le sud a concentré les zones industrielles et les quartiers populaires. Pour ceux qui pratiquent régulièrement le centre ville lèveront les yeux au ciel pour ex-primer l’extrême congestion de la ville par les voitures et les ordures. en effet, comment faire l’impasse sur le stationnement et la circu-lation dans un projet de réaménagement ?

I.«Attardons nous sur ce Tunis du 20e siècle mêlé d’éclectisme, de rococo, de classicisme, d’orientalismes et d’art déco.»

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Page précédente : Ensemble d’habitation de la rue Al Djazira dans le style néo classique.Ci contre : Balcon d’un immeuble d’habitation de la rue Charles de Gaulle.

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Croisement de la rue d’Angleterre et la rue Jamel Abdelnasser. Ci contre : Balcon d’un immeuble d’habitation de la rue de Tripoli transformé par un moucharabieh.Page suivante : Dans la cour d’un immeuble d’habitation ouvrier de la rue Charles de Gaulle.

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«Sortons du cliché des rénovations, en respectant l’es-sence des lieux, en favorisant un brassage et une activité culturelle intense.»

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Dans la cour d’un immeuble d’habitation ouvrier de la rue Charles de Gaulle.Ci contre : Façade néo classique de la rue Al Djazira.

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II.Le trafic intense dans des rues peu larges, les trottoirs étroits déjà occupés par les arbres, les vendeurs ambulants et l’étalement des vitri-nes rendent la marche du promeneur impos-sible, et offrent un bain de pollution visuelle et sonore. La bonne santé de la ville passera par la fluidification de la circulation et la pos-sibilité de stationner aisément. La facilité des déplacements est essentielle pour le dyna-misme d’un centre. Il faut savoir bousculer certains a priori car il ne s’agit pas de scléroser le tissu urbain et de transformer le centre ville en un musée. Par exemple, établir des parkings à étages dans les parcelles inoccupées ou compléter des immeubles peu élevés en y ajoutant des niveaux de stationnement. Le parking est un élément essentiel à la renaissance du centre. Ce type de bâtiment, souvent considéré com-me une arrière cour, quelque chose que nous devons dissimuler, pourrait même apparaître en vitrine d’un immeuble de belle facture où se mêleraient les commerces au rez de chaus-sée, les parkings à l’étage et un somptueux restaurant sur le toit. Il est temps de réagir et de mettre en avant un patrimoine architectural d’une grande riches-se. véritable source de richesse économique basée sur une histoire, des lieux, des archi-tectures et une douceur de vivre voilà ce que pourrait être Revival Tunis : une façon de sau-ver le cœur de Tunis et de le penser comme une métropole moderne.

Revival

Imaginons le «Revival Tunis» comme une mu-tation, une reconstruction de la ville sur elle même, en y introduisant de nouveaux usa-ges. L’ensemble des appartements qui occupent le centre ville est basé sur un modèle hauss-mannien : les façades et les parties commu-nes (halls d’entrée et cages escaliers) attestent d’une volonté d’afficher une réussite sociale, elles sont une sorte de vitrine où l’apparence est soignée et donne lieu à de grandes ma-nifestations du travail délicat des artisans de l’époque. Les appartements s’articulent autour d’un hall généreux et d’un couloir assez large desservant les pièces. Toutes les pièces de vie,

les espaces « nobles », sont orientées vers la rue, la cuisine est, quant à elle, ouverte sur la cour, domaine privé des domestiques. De belles hauteurs sous plafond caractérisent les premiers niveaux. Seuls écarts au modèle parisien: le dernier niveau sensiblement plus bas distribue un plus grand nombre d’appar-tements avec un accès depuis une coursive sur la cour intérieure (voir photo page 72), et le toit, accessible, offrant une terrasse sur la-quelle sont construites une ou plusieurs peti-tes chambres comme autant de cabanons in-dépendants « bit el stah » (la chambre du toi). A quelques exceptions près l’ensemble des immeubles de Tunis présentent une distri-bution interne similaire. Des variantes ont ensuite été apportées dans la modénature de façades néo mauresques, néo classiques, art déco, baroques ou encore éclectiques.

Les terrazos (revêtement de sol coloré) et les moulures sont désormais noyés sous les câ-bles électriques, il ne reste plus grand chose de l’époque faste, les ascenseurs ont cessé de fonctionner depuis les années 1980, les ram-bardes sont fragilisées et les dalles en marbre des escaliers se fissurent, les enseignes de ma-gasins et les appareils de climatisation ont fini par défigurer ce qui restait de la façade. Mais réjouissons nous, les transformations bri-colées n’ont pratiquement rien altéré. La réno-vation est tout à fait envisageable à ce stade.

A l’heure de la paupérité énergétique, il se-rait vain de réhabiliter ces immeubles, en ne conservant que leur décor. Il serait également inopportun de les transformer en machines à frigorie pour remédier à leur faible confort thermique. Aujourd’hui la médiatisation du développement durable donne de la force à des propositions de réhabilitation qui parlent de mixité sociale, de densification, de concep-tion bioclimatique, de desserte urbaine par les transports en commun, de recyclage et de confort variable selon le cycle saisonnier. Une des composantes majeures du «Revival Tunis» serait de baser la réhabilitation sur l’in-troduction de nouveaux usages : densifier le tissu urbain en occupants les toitures (voir si-mulation OvNI et NID page 73,76 ), introduire de nouveaux appartements dans un étage

courant pour favoriser le rapprochement in-tergénérationnel (voir simulation IMPLANT page 74) et enfin, encourager les sociétés à investir des immeubles et amener dans leurs sillages de nouveaux programmes tels que les restaurants d’entreprise, des crèches, des sal-les de sports ou centres de bien être. L’introduction de ces nouveaux usages né-cessite une remise aux normes, un confort thermique intelligent et des travaux d’embel-lissements. Il est alors, fort à parier que ce Revival ferait ap-pel à l’utilisation de nouvelles matières telles que les nouvelles cloisons qui, tout en restant légères, permettent de bénéficier d’une forte inertie, grâce à des composants chimiques à changement de phase. Ce parti pris de la lé-gèreté et d’un bon confort thermique rendrait possible l’occupation des toitures, sans trop alourdir les structures existantes. Au-delà de l’utilisation de matières sophisti-quées, le rafraîchissement et l’ombre pour-raient également passer par l’intégration de l’eau et de la végétation à des endroits impro-bables (voir simulation LABYRINTHe page 75). Le Revival est aussi un moyen de sortir la ville de son ambivalence vernaculaire / contem-porain «moderniste». De nouvelles formes ar-chitecturales pourraient ainsi émerger, paral-lèlement aux ravalements des façades et des parties communes. Les simulations présentées dans les pages sui-vantes montrent à quel point des réponses ar-chitecturales nouvelles et adaptées peuvent, à la fois mettre en valeur et modifier l’image des bâtiments existants, pour le plus grand bonheur de leurs occupants.

Le Revival est un concept qui propose à la ville de Tunis d’évoluer et de se construire sur elle même afin d’envisager un avenir prospère. C’est un moyen de rendre ce centre plus at-tractif, d’établir en son sein une économie dy-namique, un cadre de vie pérenne et l’amener vers une densification plus durable que le mi-tage que l’on constate actuellement.

Ci contre : Détail de ferronerie dans la cage d’escalier de l’immeuble d’angle de la rue Jamel Abdelnasser.Page suivante : Vue plongeante de l’ancienne emprise de l’ascenceur.

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Ci dessus : Vue des coursives situées au niveau supérieur et desservant de petits appartements. (Immeuble d’angle de la rue Jamel Abdelnasser)

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III.Simulation l’OvNI

Destination : Habitation emplacement : Toit terrasse Caractéristiques : Cloisons à changement de phase et pilotis d’acier.

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Simulation l’IMPLANT

Destination : Habitation emplacement : entre deux immeubles for-mant une passerelle. Caractéristiques : Structure acier et façade en maçonnerie.

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Simulation le LABYRINTHe

Destination : Habitation emplacement : Toit terrasse Caractéristiques : Pallissades en bois formant des écrans ou claustras diposés parallèle-ment afin de libérer des espaces pour des bassins d’eau et de la végétation

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Simulation le NID

Destination : Restaurant nocture emplacement : Une partie de toiture Caractéristiques : Bardage en bois et escalier d’accès en acier galvanisé.

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aRChiteCtURevilla F au liBan : :MaGasin tiFFanY a tOKYO

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villa F

Les tables d’appoints sont une création de Jean Prouvé. Face à ces grandes baies vitrées se dressent des robes sur des portants signés Schnabel.

« Nous nous efforçons de penser une architecture et un urbanisme loin de toute pen-sée formelle et en donnant la place première au bien être des personnes qui pratique-ront quotidiennement notre architecture » La villa F située sur les hauteurs de Dahr El Sawan est un bel exemple d’une architectu-re respectueuse de son territoire et résolument tournée vers la nature et l’épanouisse-ment de ses habitants. Elle est un hommage à un mode de vie contemporain exprimé dans les volumes et une facture des plus située.

Propos recueillis par Shashaphotos : Richard Saad et Géraldine Bruneel pour Nabil Gholam Architecture

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Ci dessus : Vue de la façade d’entrée, animée de petites ouvertures pour conserver l’intimité de la famille.

Ci-dessous : Façade intérieure orienté au Sud Ouest. Les pièces de vie s’ouvre généreusement sur la piscine et la forêt.

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Vue rapprochée de la piscine avec le mur Sud Ouest plongeant dans l’eau.

Les clients, un jeune couple avec deux enfants, ont lancé un concours pour la conception d’un espace à vivre : une maison de famille sur les hauteurs de Dahr el Sawan au Liban. Le programme s’organise autour de cinq sui-tes pour les membres de la famille et les amis, et de généreux séjours et terrasses pour profi-ter du paysage et dîner entre amis. Leur souhait d’avoir une maison méditerra-néenne « moderne » (ni organique, ni mono-lithique) s’annonçait compliqué du fait que chacun d’eux avait des goûts opposés ! Lui a grandi entre le Liban, l’europe et les etats-Unis, et vécu dans l’architecture de Mallet Ste-vens ou d’Oscar Niemeyer (Brésil). Il a donc une préférence pour l’austérité et les lignes épurées. elle se reconnaît plutôt dans le vernaculaire oriental et porte une vision plus romantique de l’architecture.

en plus de ces deux visions assez contraires et de la taille du programme, la maison devait être discrète ; son insertion dans le site et sa taille ne devaient en aucun cas dénoter un statut social élevé. Bref, il fallait rester discret !Le terrain de 11.000 m2 est situé sur le mont Liban, à environ 1.200 m d’altitude par rap-port à la mer.

Une pinède encercle ce terrain escarpé, qui a permis de disposer les volumes de façon plus harmonieuse avec la montagne.Le projet de la F House est arrivé à une pé-riode importante de l’agence. Nous avons développé depuis des années une réelle phi-losophie et nous avons réussi à conserver l’in-tégrité de notre architecture quelle que soit la commande.

Dans le souci de satisfaire l’utilisateur final, nous avons adopté une position “essentialis-te” qui tend à révéler l’architecture moderne méditerranéenne. Cette architecture doit intégrer des qualités essentielles : le respect du site, de l’environne-ment et l’utilisation des matières locales, une volumétrie simple capable de créer des expé-riences spatiales uniques et enfin, la composi-tion subtile entre l’architecture, son site et les utilisateurs. La demeure se présente comme un assembla-ge de murs en pierres sur lesquels reposent de grandes toitures débordantes, offrant ainsi une protection aux terrasses. Cette architecture est une sorte d’équilibre entre la massivité des parois verticales et la finesse des planchers. Ces deux entités sont traitées différemment : la couleur sable de la

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Ci contre : Escalier menant à la terrasse et vu depuis le bureau.Ci dessous : Vue depuis l’intérieur de la loggia du rez de jardin.

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Ci contre : La nouvelle extension sera réservée aux chaussures. C’est donc dans un écrin de marbre blanc que Marc Newson installe les créations du couturier.

Ci contre et ci dessous : Vue de la coursive supérieure du niveau du grand séjour. Détail de la pergola.

pierre marque l’attache au site et à l’environ-nement, la blancheur des toitures appelle la mer et le ciel. La maison affiche deux visages : sur la partie haute du terrain, la maison présente une faça-de massive, très fermée par une succession de volumes de pierres saillants et de différentes hauteurs. La vie privée est ainsi protégée et enrobée d’un certain mystère. L’autre visage, la face opposée, est en réelle communion avec la nature. Les chambres à coucher à l’éta-ge profitent pleinement du paysage. La salle de gym, la piscine et les salles de jeu pour les enfants s’organisent autour de patios du soubassement. La distribution s’est faite de manière à ventiler naturellement toutes les pièces. La maison F est l’aboutissement d’une ré-flexion débutée il y a quelques années. elle a su composer, avec un site des plus riches, une architecture raffinée, affirmée et située.

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Page de gauche : Détail de la paroie coulissante en bois ajouré dans le séjour principal. Ci dessous : Vue nocturne de l’ensemble de la coursive supérieure.

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ArchiPrécieuse

La nouvelle enseigne du joaillier Tiffany s’offre une peau neuve dans le quartier de Ginza à Tokyo. L’architecte Kengo Kuma signe ici une rénovation des plus délicate, un bijou dans un écrin de métal.

Propos recueillis par ShashaPhotographies : MASAO NISHIKAWA

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« retranscrire dans ce lieu l’esprit même de la marque Tiffany : la brillance la fi-nesse, la rareté et la qualité.»

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Le parti pris pour cette rénovation des neufs niveaux nécessitait une approche clairement ar-chitecturale et non pas un simple ravalement de façade. La première étape dans la conception du projet fut de travailler sur les 80cm de vide situé entre la façade existante et la limite du terrain. Pour occuper ce vide, 292 panneaux composés de verre et d’aluminium en nid d’abeilles, furent encastrés. Chaque panneau est disposé selon un angle précis afin de capter la lumière du soleil et de recréer l’éclat d’un diamant sous l’effet d’un rayon.

Chaque panneau a été traité comme une pièce unique. L’architecture de Kengo Kuma tient ici dans l’assemblage de l’aluminium en nid d’abeille, généralement utilisé dans l’aviation et pris entre deux panneaux de verre “securit” (renforcé). Cha-que panneau est monté sur quatre pattes métal-liques et donne l’effet d’une façade vibrante et mouvante.

Toujours dans le souci de faire de cette rénovation un véritable projet d’architecture nous avons pen-sé l’espace intérieur comme un écrin de tendresse dans une atmosphère évanescente et brillante où les limites ne sont plus perceptibles. Pour créer la brillance il nous fallait ramener la lumière du jour malgré l’obstacle de la façade extérieure. Ainsi tous les matériaux utilisés dans l’aménagement intérieur ont des propriétés réfléchissantes. Tous d’abord les murs furent recouverts d’une pierre calcaire provenant d’Italie et coupée finement (4mm d’épaisseur). Ce choix d’une pierre très fine nous a permis d’avoir de la transparence mais sur-tout, le mur dans son ensemble devient réflecteur quand il est retro éclairé. Par ailleurs nous avons également travaillé sur une fine maille d’alumi-nium dorée qui capte et multiplie l’apport la puis-sance lumineuse.

Il était essentiel de retranscrire dans ce lieu l’esprit même de la marque : la brillance la finesse, la ra-reté et la qualité.

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sty LesWaOu ! : : le BOnHeur est Dans le Pré : CHiC BiZerte : : seleCtiOn MOnOPriX POur MDt : aDresses

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102 WaoU !Salade tunisienne revisitée au petit poulpe de roche mariné, œufs de caille et sa brus-chetta au thon rouge façon nippone… Derrière cette recette se cache le talentueux Aziz Bouzgarou. Un jeune chef, tout simplement, avec des recettes d’une grande ori-ginalité, un esprit libre de la cuisine qui conjugue les aliments comme un écrivain conjuguerait les verbes. La véritable explosion de saveurs qu’il provoque, la fraîcheur et l’énergie de ce jeune papa débarqué voilà six mois en Tunisie nous séduisent et nous surprennent.

texte : Shashaphotos : Emmanuel Lafay

Salade tunisienne revisitée au petit poulpe de roche mariné, œufs de caille et sa bruschetta au thon rouge façon Nippone 12 Tomates cerise rouges et jaunes1 Tomates Roma2 Concombres3 Poivrons rouge, jaune et vert1 Cébette1 Oignon1 Branche de menthe fraiche1/2 Salade romaine 2 Citrons7 Olives de Sahli3 Oeufs de caille3 Tranches de Thon rouge cru taillé dans le coeur du filet1 Petit poulpe de roche1 Tranche de pain de campagne Sel poivre et huile d’olive

COMMeNT FAIRe

- eplucher, tailler les légumes et les réserver au frais.- Brûler le pourtour du filet de thon rouge à la flamme tout en gardant le cœur saignant et tailler trois tranches- Nettoyer le poulpe et le cuire dans une eau frémissante jusqu’à ce qu’il soit tendre, avec de l’ail, du laurier, du sel et des grains de poivre. Le tailler et mettre à mariner dans de l’huile d’olive, de l’ail et du romarin.- Cuire les œufs de caille.- Assaisonner la salade romaine, les légumes et les dresser en ajoutant les olives, les œufs de caille, la menthe fraîche et les tentacules du poulpe.- Toaster le pain de campagne et le frotter avec une demi-tomate Roma et une gousse d’ail. Disposer une partie des légumes et les trois tranches de thon marinées à l’huile d’olive, citron, sel et poivre.

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Son parcours commence en 2002 au lycée hôtelier de Nice où il passe 3 ans pour suivre une formation des plus complète dans la restauration. Le métier est rude, il faut être patient, persévérant et passionné, et aura raison de notre jeune chef. entre 2003 et 2004, il effectue un stage à la villa Casa Roma de Porto vecchio (Relais Châteaux) puis à l’hôtel Majestic de Cannes. L’ascension suit son cours et en 2007, il est chef de partie au restaurant La Réserve de Nice (une étoile au guide Michelin) puis premier second l’année suivante. C’est en janvier 2009 qu’il ouvre avec Nicolas de Gols le Millésime 82, en référence à un excellent vin de l’année 1982. Dans ce lieu en plein centre de Nice et décoré avec goût, Nicolas à la salle proposant une carte des vins les plus riches et Aziz au piano pour réaliser des mets raffinés fortement inspirés de la cuisine méditerranéenne et savamment détournés, se complètent har-monieusement. Aziz est de retour en Tunisie pour continuer à exercer son art et nous faire découvrir très prochai-nement ses nouveautés.

Retrouver les saveurs de Aziz Bouzgarou dans son nouveau restaurant : Il Piccolo Pizza au 19 rue des Roses à La Marsa. Tél : 555 74992.

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Baignés de fleurs, au pied d’Aloe Vera ou accrochés aux branches d’un olivier, des meubles valsent dans une at-mosphère végétale nous ramenant à un art de vivre ro-mantique.

mise en scène : Shashaphotos : Emmanuel LafayRemerciement : Les Pépinières de Carthage

Le bonheur est dAns Le Pré

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Page précédente :Ribbon chair Artifort chez Prestige Project 8000 DtCi dessous : Algue Vitra 110 Dt, couleur corail et noir chezPrestige Project

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Ci dessous :Chaise de gauche fauteuil CLOVER by Ron Arad (Driade) 1120 Dt, chaise de droite chaise DAW by Charles et Ray Eames (Vitra), 875 Dt, le tout chez Prestige Project.

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Coussin en lin teint artisanalement avec bouton en cuivre by Zina 95 DtPouf en céramique fait main by Zina 160 Dt vaisselle KeLIBIA faite-main by Zina: saladier MM 15 Dt et verre à thé 6Dt, assiette creuse 15DtTable basse TeY by Zina 310 Dt

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Page précédente : Canapé «Place Sofa» by Jasper Morisson (Vitra) 17000 Dt chez Prestige ProjectCi dessus : Chaise verte avec dossier ajouré «Supernatural» (Moroso), 267.500 Dt chez Prestige Project

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Ci dessus : Chaise d’extérieur pliante bleue «Folding Air Chair» (Magis), 245Dt, chaise bleu ciel, tout en haut de l’arbre, «Panton» (Vitra), 400 Dtpetit siège pour enfant «Baby morfino» (Casama-nia), 450 Dt, le tout chez Prestige Project.

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115ChicBizerte

texte : Fériel Lejriphotos : Pol Guillard

Vaiselle Zina : Verres à eau teinté bleue, cueillères en cuivre martelé, assiettes creuses en céramique blanche.

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Ci dessus : Dans une des chambres à coucher nous trou-vons un grand miroir monté sur un cadre métallique noir, le lit, les drap, luminaire, le tapis et la table gigogne sont signés Zina. Le tout est éclairé par une boule de cuivre ajourée.Page de droite : Petit dressing salon où nous trouvons un sofa, des rideaux, une suspension et un tapis signés Zina, Le dressing est signé Un cinquantième mobilier, lampa-daire Fouchika.

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117Une heureuse collaboration à distance Amoureux de la Tunisie, et plus particulièrement de Bizerte, un couple de voyageurs installé en Tanzanie, acquiert un appartement dans un immeuble des années ’60, sur la corniche de Bizerte avec une vue im-prenable sur la mer et en fait une résidence secondaire.

La répartition spatiale intérieure étant déjà réalisée, seul l’ameuble-ment était encore à définir et concevoir.Intéressée par le design et le mobilier contemporain et particulière-ment sensible aux matériaux naturels et bruts, la cliente, d’origine sué-doise, a opté pour un style « ethnico-chic » comme elle l’aurait décrit.Pour cela, , elle a fait appel à l’ architecte Aurélia Bouyssonie. Celle-ci a sélectionné quelques meubles de sa nou-velle ligne de création « Un cinquantième mobilier » qui s’inscrit dans le même style épuré que son architecture, à savoir le miroir en longueur dans la chambre à coucher, le dressing avec les portes aux poignets en mains de Fatma et la bibliothèque en bois de chêne dans le séjour.

en collaboration avec la maison zina et Sur la base d’une correspon-dance régulière sur le net entre l’agence Un cinquantième et la cliente, le choix du mobilier a été arrêté en six mois de travail et de concertation.

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Aujourd’hui, tout le mobilier a trouvé sa place dans les moindres coins et recoins des espaces lumineux et ouverts sur la mer, sans que la clien-te n’ait encore visité « in situ » son nouveau « chez soi », aménagé avec goût et amour.voilà bien le fruit d’une heureuse collaboration -à distance- nourrie par la passion et la confiance !

Sur la base d’une correspondance régulière sur le net entre l’agence Un cinquantième et la cliente, le choix du mobilier a été arrêté en six mois de travail et de concertation.Aujourd’hui, tout le mobilier a trouvé sa place dans les moindres coins et recoins des espaces lumineux et ouverts sur la mer, sans que la clien-te n’ait encore visité « in situ » son nouveau « chez soi », aménagé avec goût et amour.voilà bien le fruit d’une heureuse collaboration -à distance- nourrie par la passion et la confiance !

Chambre à coucher : Lit à baldaquin finition chêne, lite-rie en lin, luminaire et plateau en cuivre martelé et étamé. L’ensemble est signé Zina.Dans le séjour : vaisselle, tapis et rideaux Zina, bibliothe-que mobilier Un cinquantième, sofa Rochebobois, chauf-feuse Fouchika

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ABC Abdenadher Aïn Zaghouan,BP 318, TunisTél. : 71 725 777Fax : 71 760 046

Attitude Tanit Center- Jinène EddouniaBoutique N°21, La Marsa Mitoyen CarrefourTél. : 70 939 [email protected]

Artinox9 rue 6809ZI la charguia I2035 Tunis71 773 706

Bisazza Reimex S.A, 41 Rue 8600 Charguia 1. Tél. : 71 772 299. GSM : 97 655 871. E-mail : [email protected]

Black & Blumltd. 2.07 oxo tower wharf, bargehouse street, lon-don, se1 9ph, uktel: +44 (0)20 7633 0022fax: +44 (0)20 7633 [email protected]

Caravan Serail72 bis rue El NouairiSidi Fradj, 2046 la Soukra. Tunisie

Carré DécoTanit Center, Jinène EddounyaBoutique N°39, La Marsa mitoyen Carrefour

Abdelmomen CheminguiCREATION JUMEAUXRue Hammadi RejebBeni Khiar 8060 – TunisieTel: +(216) 98 55 60 59Fax: +(216) 72 22 84 10E-mail: [email protected]

Dom - 156, avenue de l'UMA. Soukra CenterTél. : 70 948 482 - Fax : 70 948 515- 2, av. de République, La MarsaTél. : 71 983 451 - GSM : 24 615 000

DomelecTanit Center, Résidence Jinène Eddounya, La Marsa mitoyen CarrefourTél : 25 044 440Fax : 25 401 [email protected]

Edifia92-94, av. Hédi Chaker, Belvédère Tunis.Tél. : 71 797 964 - Fax : 71 892 [email protected]

Edra Via Ciovassino 3, MilanoTel. +39.02.86995122Fax. +39.02.86913528Email: [email protected]

Interieurs Rte de la soukra ,Km 13 2036 Sidi Fradj Tunis Tél : +216 71 863 611www.interieurs.com.tn

EgodesignDominique [email protected]él. : + 33 1 42 77 27 29

Enzocuisine58, Av. Fattouma Bourguiba. La Soukra.Tél / Fax : 70 938 166www.enzocuisine.com

Hayson deco Jinène Eddounya (à côté de Carrefour)Sidi Daoud - Tunis.Tél. : 71 777 456 Fax : 71 777 [email protected]

KahenartAv. du Théatre RomainCarthage Hannibal TunisieFax : +(216) 71 730 [email protected]

Tarak KamounORIENTAL DESIGNRoute de Tunis Km 28020 Soliman – TunisieTel : +(216) 72 290 188Fax : +(216) 72 290 [email protected]

KBR147 Av de la Liberté, 1002 TunisTel. : +216 71 802 446Fax : +216 71 802 [email protected]

Loft Rue du lac lock Ness,Les berges du Lac-Tunis.Tél. : 71 862 251 - Fax : 71 862 [email protected]

MeubletubRoute de l'aéroport Tunis - Carthage, Rue n°7 - Z.I La Charguia 1Tél : +216 71 205 339www.meublentub.com

Prestige Projects Centre commercial Pyramide du Lac ñ RueLac Victoria - les berges du lac - TunisTél. : + 216 71 962 287Email :[email protected] www.prestigeprojects.net

Pearl Luxury Group. Tél. : (0) 44 207 208 2478www.pearl-luxury-group.com

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Salottitalia ZI MghiraI Lot 65, Fouchana , Ben Arous.Tél: 79 408 709. - Fax : 79 408 [email protected]

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Salah SfarD.A.B s.a.r.l.20 rue du Grenadier2070 La Marsa – TunisieTel/Fax: +(216) 71 74 73 [email protected]

Tanit Center Résidence Jinène Eddonia,La Marsa Mitoyen Carrefour.Tél. : +21670 938 667 - Fax : 70 938 [email protected]

Valpaint Tanit Center, Résidence Jinène Eddonia, La Marsa Mitoyen CarrefourTél : +216 72 681 051 - Fax : 72 681 [email protected]

Zina 2 rue Habib Thameur 2078 La Marsatel : + 216 22 251 701fax : + 216 22 647 [email protected]

ElementsCentre CARREFOUR Boutique n°9Tél : +216 71 778 928www.elements.com.tn

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Reimex41, Rue 8600, ZI Charguia 1Tél. : 71 773 680 - Fax : 71 799 [email protected]

Rochebobois Avenue de l'UMA, La Soukra.Tél. : 70 948 420Fax : 71 868 [email protected] www.roche-bobois.com

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Valpaint Tanit Center, Résidence Jinène Eddonia, La Marsa Mi-toyen CarrefourTél : +216 72 681 051 - Fax : 72 681 [email protected]

Zina2 rue Habib Thameur 2078 La Marsatel : + 216 22 251 701fax : + 216 22 647 [email protected]

Life StylePassage du Lac Argentino1053 Les berges du lac71 861 551

Chateau d’AxImmeuble le Dôme

Rue du lac Tchad1053 Les berges du lac71 965 727 ValentinoAvenue Fattouma Bourguiba2036 La Soukra70 948 816

EddiarRoute de la marsa km 92046 Laouina71 761 373

Technobat62 bis, avenue de l’UMA2080 Ariana70 837 406

Tuline8 bis rue Apollo 111082 Cité Mahrajène71 894 211 Sia Home FashionRoute de la marsa km 92046 Laouina70 726 082

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