MDT OCT 2010

124
N°10 Octobre - Novembre 2010 / En supplément de Femmes de Tunisie TENDANCES Confortable sélection Exclusivité Le Movenpick de Gammarth Elie Saab à Paris La brodeuse nommée F. Hôtels de rêves ART ? le phénomène Kader Attia et Adel Abdessemed

description

 

Transcript of MDT OCT 2010

Page 1: MDT OCT 2010

N°10 Octobre - Novembre 2010 / En supplément de Femmes de Tunisie

Tendances

Confortable sélection

Exclusivité Le Movenpick de Gammarth

Elie Saab à Paris

La brodeuse nommée F.

Hôtels de rêvesART ? le phénomène

Kader Attia et Adel Abdessemed

Page 2: MDT OCT 2010
Page 3: MDT OCT 2010
Page 4: MDT OCT 2010
Page 5: MDT OCT 2010
Page 6: MDT OCT 2010
Page 7: MDT OCT 2010
Page 8: MDT OCT 2010
Page 9: MDT OCT 2010
Page 10: MDT OCT 2010

12

Sommaire

Page 11: MDT OCT 2010

13

TentationsSéléction confortableLe choix de miss S.

FocusLa Biennale de Venise

ObjetsBijoux insolites

EvénementLe phénomène Dreamcity

ActualitésArt, Expositions, Design, Architecture

ChroniqueLe cinéma et l’architecture

A lireSélection inédite

Sommaire18

25

28

34

38

47

52

CultureIntroductionQue nous dis l’art ?

DécouvrirKader Attia et Adel Abdessemed

58

60

p. 21

p. 17

p. 30

Page 12: MDT OCT 2010

Sommaire

Page 13: MDT OCT 2010

15

ArchitecturesLe Chedi MuscatPalace sur la mer d’Oman

Dar SabriNouveau chic tunisien

Le Condesa DfVisite dans le plus glamour deshôtels de Mexico

StylesElie SaabUne nouvelle boutique à Paris

My Dear CHAIRSélection de chaises d’exception

Une leçon de sérénitéInauguration du nouveau Mövenpickhôtel de Gammarth

Sélection MdTpour Monoprix Maison

Adresses

Sommaire68

80

88

98

103

111

120

118

p. 70

p. 90

Page 14: MDT OCT 2010

16

Directeur de la publication Hassen Sfar

Directeur exécutif Ismail Ben Miled

Rédactrice en chef Shasha Atallah

Assistante de rédaction Bochra BoukefIteb Jabou

Directrice artistique Sonia Sfar Karoui

Ont collaboré à ce numéro :Ph.P.

Remerciements :Prestige Project, Sabri Oueslati, Olivier Hart,l’hôtel Mövenpick.

Direction Commerciale Fakhta [email protected]

Directeur techniqueBen Ziada Abdallah

ImprimeurSimpact

Contact MDT

Immeuble Comète - 1er étageAvenue Hedi Karray Centre urbain nordTunis, Tunisie

t 00 216 71 707 207//f 00 216 71 707 548//

[email protected]

Contributeurs Pol GuillardPol Guillard est né le 15 mai 1959 à Charleroi en Belgique. Dès 1982, il est photographe free lance à Bruxelles, puis en Italie dans les années 2000. Il collabore avec de nombreux studios et se consacre pleinement au développement de la photo numérique. Il s’installe en Tunisie en 2006 et tra-vaille sur divers projets. Il enseigne également à l’Institut Supérieur des Arts Multimédia (ISAMM).

Samy SnoussiSamy Snoussi est un des photographes tunisiens résidant entre la Belgique et la Tunisie, qui après des études de de-sign et de cinéma et quelques tournages sur lesquels il est photographe de plateau ou cadreur, il monte sa propre agence «Final Frame Studio» qui se spécialise dans les arts visuels. Après quelques expositions dans différents pays dans lesquels il traite plusieurs thèmes, ce jeune photographe de 28 ans se concentre essentiellement sur le monde de la scène et de la mode et travaille pour les plus grandes agences à travers le monde.

Pol Guillard

Samy Snoussi

OURS

Page 15: MDT OCT 2010

OURS

Page 16: MDT OCT 2010
Page 17: MDT OCT 2010

19

éditoLa tête dans les étoiles

Le romantisme qui a animé le 18e siècle a rapproché la création de la nature. Loin du classicisme froid, l’émotion, la passion et les sentiments les plus profonds tourmentent les œuvres littéraires et leurs auteurs. Le romantique est un passionné, un défenseur de la création, sensible à la nature et à la recherche d’un idéal. Alors, retrouvez la dynamique et l’effervescence du romantisme dans des architectures raffinées et des jardins luxuriants. Rêver un idéal, un art de vivre, une chorégraphie, une architecture et une lumière vous conduira vers la découverte et la création. Selma et Sofiane Ouissi renouvellent l’événement Dreamcity pour sa seconde édition et nous entraînent dans une danse fréné-tique, à la découverte de l’art contemporain dans les lieux les plus insolites au cœur même de la médina de Tunis. Encore un art, celui de Kader Attia et d’Adel Abdessamed, deux personnages affirmés sur la scène artistique internationale. Kader Attia est engagé : ses installations expriment son vécu tourmenté et chargé, il est dans l’émotion et la dénonciation. Adel Abdessemed s’insurge contre la globalisation, explore la vidéo et par la même occasion, le corps humain. Les deux se sont fait une place de taille dans le monde de l’art, leur message est clair, leur esthétique provocante et puissante. Gardons les yeux grands ouverts et que le rêve éveillé commence au Chedi Muscat d’Oman, il se poursuivra dans les méandres de Nabeul pour finir sur la terrasse du Condesa Df de Mexico. Une architecture et des aménagements des plus intéressants qui ont su conserver l’essence même des codes esthétiques locaux. Des lieux où le bien-être est porté fièrement.

Shasha

Page 18: MDT OCT 2010

CONFORTABLE SéLéCTiON : : FOCUS, LA BiENNALE DE VENiSE : :OBJETS, COLLiERS iNSOLiTES : : L’EVENEMENT DREAMCiTYACTUALiTES : : LA CHRONiQUE DE PH.P.CH : : A LiRE A LA LiBRAiRiE FARENHEiT

Tentations

FOLDED LAMPSEBASTIAN JANSSON

Dévoilée dans les allées du salon du meu-ble de Milan, la Folded Lamp du designer Sebastian Jansson est réalisée en tôle d’acier plié puis laqué.S’inspirant des plis que l’on trouve parfois sur les sacs en papier, l’objet se décline en trois couleurs – blanc, noir et gris – systé-matiquement associés à un intérieur jaune. La forme extérieure de l’abat-jour découpe ainsi la lumière chaude qui s’en échappe.e boutique // www.sebastianjansson.com.

Page 19: MDT OCT 2010

21

Tentations

Confortable sélectionArticulés, brillants, bariolés, épurés et inspirés sont les objets de cette nouvelle saison. Rêvez vos intérieurs dans tous leurs états !

3. DOUBLE-JER’PURE STUDIO

Présenté à l’occasion des Designer’s Days 2010, DOUBLE-JE est un fauteuil, signé par le R’Pure Studio, qui reflète la face cachée qui sommeille en chacun de nous.De dos, DOUBLE-JE s’éfface, se fond dans le décor, disparaît et nous renvoie notre reflet. Le reflet du monde extérieur devient alors l’abri idéal. Un camouflage parfait, ultime pied-de-nez d’une époque qui montre tout, expose tout.e boutique // www.deco-design.biz

2

3

1

1. BLOOMKARTELL

Une lampe précieuse comme du verre de Murano: Bloom éclot en une scintillante et somptueuse cascade de fleurs. L’abat-jour est constitué d’une structure en polycarbo-nate sur laquelle se clipsent une multitude de délicates petites fleurs. Le résultat est une pièce produite industriellement mais avec les formes et la complexité stylisti-que d’une pièce artisanale. La suspension Bloom offre un incroyable spectacle de scintillements.e boutique // www.madeindesign.com

2. BLOWESTABLISHED&SONS

Konstantin Grcic a employé l'artisanat de Venini du verre soufflé pour créer une forme organique voluptueuse avec une fonction définie.Le corps principal de la table est conçu comme une bulle de forme libre gratuite sur laquelle un plateau de verre de feuille est attaché. Blow représente la plus grande échelle des méthodes traditionnelles utilisées réali-sables de verre soufflé et démontre donc l’habileté des artisans. e boutique // www.v-showroom.com

Page 20: MDT OCT 2010

Tentations

22

1

2

3

5. QUILTESTABLISHED&SONS

L'apparence visuelle de confort est articu-lée par le tissu d'ameublement inhabituel de la série d'Édredon de chaises et des sofas. Une couche extérieure mise dans sa poche, construite du tissu de bout de haute technologie, et on y fait insérer des pièces de mousse d'écume individuelles. Cette couche extérieure a une texture riche. Comme un édredon ou une carpette, il est alors placé lâchement sur une co-

2. FLATLINERESTABLISHED&SONS

Flatliner est une ruse s'allumant; le produit qui crée une illusion visuelle puissante. Le disque en acrylique dissimule 240 LED'S dans son profil.

1. GEOOFFECCT

Carreau de revêtement mural conçu pour être utilisé comme l'absorbant léger du son dans la gamme de fréquence supé-rieure (500 Hz et ci-dessus). Ils réduisent les réflexions inquiétantes de l’environnement comme les sons, et les téléphones... Matière : fibre de polyester modelée recy-clable. Couleurs : Anthracite, gris et blanc cassé.e boutique // www.v-showroom.com

3. WALLACEPOLIFORM

Fauteuil avec structure en polyuréthane flexible modelé. Sa base est une sorte de natte métallique peinte blanche, elle peut être de finition noire et bronzée.-e boutique // www.v-showroom.com

quille de fibre de verre et un cadre d'acier. La chaise d'Édredon est une antithèse aux sofas formels, structurés et aux designs plaçants avec lesquels nous sommes deve-nus familiers. e boutique // www.v-showroom.com

Cette enveloppe particulièrement mince peut contenir la lumière puissante. Flatiner est un exploit considérable d'ingénierie réalisé par le designer Jason Bruges. e boutique // www.v-showroom.com

Page 21: MDT OCT 2010

23

Tentations

6

5

4

6. VOID SERIESTOM DIXON

Une série de lampes qui font référence aux médailles Olympiques. La forme enfoncée concentre la lumière dans un rayon concentré. La lampe Vide croise la ligne d'arrivée une année en avant avec la médaille Olympique des nuances (ombres) métalliques. Cet objet d'éclairage mys-térieux inspiré par des thermos dissimu-lent une ampoule halogène petite mais puissante profondément à l'intérieur de la lampe créant un rayon léger doux et direc-tionnel. e boutique // www.v-showroom.com

4. ELEPHANTKRISTALIA

Généreux et léger, accueillant et dy-namique, le petit fauteuil Elephant inaugure la collaboration entre le ca-binet Neuland et Kristalia. La version basique est réalisée en polyuréthane rigide se déclinant en différents colo-ris avec un piètement à 4 pieds ou un piètement luge en finition chromée, satinée ou laquée en coloris assorti.e boutique // www.v-showroom.com

7. CHAISE DIAMANTSTEINER

Fière de son histoire, Steiner réédite la my-thique chaise Diamant, élaborée dans les années 50 en collaboration avec le célèbre designer René-Jean Caillette.

7

Le contre-plaqué moulé a toutefois laissé place à des matériaux plus contemporains que sont le méthacrylate (plexi) sur piéte-ment chromé ou laqué pour se faire absolu-ment et indéniablement moderne.e boutique // www.steiner-paris.com

Page 22: MDT OCT 2010

Tentations

24

4. Slab Round TableTOM DIXON

Une table de bouleau solide avec un bord arrondi lisse. Le bois a été profondément brossé pour exposer le grain naturel et laisse une surface résistante. La table est lourdement la-qué dans une nuance de blanc cassé. e boutique // www.v-showroom.com

1

4

32

2. Luminaire de TableTankESTABLISHED&SONS

Dessiné par Alexander Taylor, cette lampe de table possède une conception archéty-pal simple. Des plis répétitifs et rythmiques, fabriqués en aluminium de feuille, imitent le tissu plissé de nuances légères traditionnelles et posés sur une base d’acier de coup avec une tige tubulaire d’acier. Bien que cette forme fa-milière soit évoquée, TableTank est clairement un produit industriel, graphique et fortement contemporain. e boutique // www.v-showroom.com

3. PLASTIC ARMCHAIRSVITRA

Afin de compléter la gamme de produits, Vitra réintroduit Plastic armchairs avec un rembourrage intégral. La coque aux formes organiques dotée de rembourrage offrent un confort inégalé et crée une atmosphère agréable et accueillante. Les 13 coloris du tissu de revêtement Hopsak peuvent être librement associés aux coques déclinées en 8 couleurs. Viennent s’y ajouter les piètements, offrant ainsi une multitude de combinaisons possibles. Le rembourrage est fixé à la coque au moyen d’une ganse noire ou Blanche.e boutique // www.v-showroom.comw

1. TORCH LIGHTESTABLISHED&SONS

La variété des formes intérieures, mais encore familières et fonctionnelles d'éclairer a inspiré le design de Syl-vain Willenz. Torch Light, doit les élé-ments de sa forme à la torche typique et le phare de voiture. Une finition tactile, faisant référence à la nature, pendant que la lumière brille par un diffuseur de polycarbonate texturé de diamant (apparenté au verre texturé d'un phare de voiture). e boutique // www.v-showroom.com

Page 23: MDT OCT 2010
Page 24: MDT OCT 2010
Page 25: MDT OCT 2010

27

Tentations

Focus

Biennale de VeniseFuyez la place Saint-Marc et ses hordes de touristes en short se bousculant dans les ruelles. Venise est bradée. Un ballet de vaporetto transportant autant d’appareils photo que de personnes congestionne les voies d’eau. La ville qui fut la Sérénis-sime n’est plus que l’ombre d’elle-même. 60.000 Vénitiens pour trois ou quatre fois plus de touristes, autant dire qu’il reste peu d’authenticité dans la lagune. Les Vénitiens qui souffrent d’un manque flagrant de fonds pour maintenir leur ville à flot ont su, mis à part les panneaux publici-taires de Coca Cola sur le palais des Doges, donner un vrai souffle : les Biennales d’art et d’architecture et le Festival du film. Ainsi, tous les deux ans, une population des plus variée - architectes, designers, photo-graphes, ingénieurs et écrivains - va fouler les vastes Arsenal et Giardini.

People meet in architecture Loin des bousculades du Campanile s’est ouverte la 12e Biennale d’architecture à Venise. Présidée par l’architecte japonaise Kazuyo Sejima, première femme à occuper ce poste (il était temps !), la Biennale s’ouvre sous le signe des potentiels de l’architectu-re dans nos sociétés contemporaines. « En ce début de 21e siècle, beaucoup de choses ont changé : les gens, les cultures et les économies n’ont jamais été aussi connectées. En raison des avancées tech-nologiques, nous communiquons avec les autres de manière totalement différente, des relations sont ainsi nées à travers les réseaux internet. Dans ce monde insaisis-sable, je suis convaincue que l’architecture occupe une place unique et d’une grande importance.L’architecture a toujours été le reflet de la conscience collective, un moyen physique de matérialiser l’évolution des modes de vie. Notre perception nouvelle de la vie provient des changements de société et se développe en accord avec chaque région, culture ou ville. Nous croyons fermement

People meet in architecture

1

Page 26: MDT OCT 2010

Tentations

28

que tous ces effets influenceront de plus en plus notre avenir. »L’heure était à l’habitat et à l’évolution des villes, l’essentiel étant de rapprocher les concepteurs et les utilisateurs à travers dif-férents projets et études menés par des architectes et des ingénieurs.

Métropolis ? Commissaire de l’exposition Métropolis ? au pavillon français de cette 12e Biennale, Dominique Perrault aborde la question mé-tropolitaine à travers les projets du Grand Paris, mais aussi des études et des projets autour des villes de Nantes, Saint-Nazai-re, Bordeaux et Lyon. Comment peut-on aujourd’hui définir une métropole ? Par sa taille ? Sa richesse ? Ou sa connectivité avec d’autres villes ? Pour traduire la notion de métropole, une série de films a été réalisée en collaboration avec Richard Copans et Cyrille Poy, rédac-teur en chef de l’Architecture d’Aujourd’hui. Le pavillon est laissé vide pour rappeler la nécessité des espaces vides dans la ville. La proportion de vide et de plein va définir la densité de la ville. Ainsi, dans ce pavillon, la pièce centrale sert de prologue, une série d’images de trains, de routes, de jeunes faisant du squat, les ca-lanques de Marseille, la place de la Bourse à Bordeaux ou encore des scènes de mar-ché à Montreuil rendent compte de l’état d’âme des villes et des potentialités qu’elles offrent. Les pièces attenantes projettent suivant un horaire précis les projets et études de déve-loppement des villes de Bordeaux (l’habi-tat, les bassins à flots, les déplacements…), Nantes Saint-Nazaire (le territoire, l’Estuaire, l’île de Nantes, EuroNantes…), Lyon (Lyon Confluence 1, Lyon Confluence 2, la Part-Dieu…) et Marseille (la métropole en mou-vement, les parcours parallèles, les séquen-ces du littoral…). Avec Métropolis ?, l’architecte urbaniste Dominique Perrault explore la notion de vide envisagée comme un « matériau » de protection, restructuration et construction de la métropole. La dialectique entre le plein et le vide révèle des alternances moins tranchées qu’il n’y paraît et fait apparaître le vide comme un liant. Relever le défi de ce qui relie et non plus de ce qui délie.

Now & WhenMoins terre-à-terre, l’Australie se prépare à l’avenir de ses villes dans des allures de films de sciences fiction. Une étude qui met en parallèle l’évolution des conditions climatiques et la densification des villes. Le tout prend forme à travers des logiciels de simulation 3D. L’Australie utilise l’urba-

nisme comme potentiel de création dans l’architecture. Le Now fait un état des lieux des visages ur-bains actuels à travers des photos 3D prises d’hélicoptère. Le When est une spéculation sur l’évolution du tissu urbain à travers des algorithmes aléatoires. Le résultat est sur-prenant et parfois inquiétant. Des réseaux tentaculaires d’édifices à la Super Studio envahissent l’océan !

Ten modest recommandations for a new Athens CharterNous restons dans le Giardini et nous nous dirigeons vers le Palazzo delle Esposizioni. Dans cette succession de pièces blanches et hautes, environ 25 œuvres et projets sont exposés. Nous retenons Cristian Kerez et ses grandes maquettes de structures, Aldo Cibic et son « Rethinking Happiness », Do ho Suh + Suh architects et le voile bleu suspendu au plafond. Enfin, nous nous at-tardons sur les travaux du studio Andrea Branzi : 10 maquettes, comme 10 visions de villes :

Seeing the city as a Hi-tech favelasSeeing the city as a computer every 20 squares metresSeeing the city as a place of a cosmic hospitalitySeeing the city a microclimatic cocoonSeeing the city as a genetic laboratorySeeing the city as live planktonSeeking models of weak urbanisationCreating blurred and permeable boundariesCreating reversible and light infrastructuresCreating major changes with micro-projects

Ne partez pas sans …oublier la grande diversité et la richesse des propositions et des projets autour du futur de nos villes et à plus petite échelle du bien être des utilisateurs de l’architecture.

C . A

1_ pavillon finlandais conçu par l’architecte et de-signer Alvar Aalto en 1956.2_ Sou Fougimoto3_ pavillon hollandais.

1

2

3

Page 27: MDT OCT 2010
Page 28: MDT OCT 2010

Tentations

30

Ethno chic, ryhanna revisitée et collier bédouin haut en couleur, le tout porté par les féminités les plus sensuelles.

mise en scène : Shasha photographies : Sami Snoussibijoux : Comptoir d’Amilcar (Emna Ben Miled)

BiJOUXObjet

collier Aicha130 DT

collier Poisson30 DT

Page 29: MDT OCT 2010

31

Tentations

Grands Bougeoirs 75 Dt Petits bougeoirs 65 Dt

By Tarak Kamoun

collier Olympe180 DT

Page 30: MDT OCT 2010

Tentations

32

Couscoussier 110 Dt Marmite 65 Dt By Tarak Kamoun

Chameau à poids 22 Dt «El Chebba»

collier Cherifa140 DT

Page 31: MDT OCT 2010

33

Tentations

Chameaux 18 Dt «El Chebba»Verre à eau 14 Dt

verre à pieds 20 DtMarmite 65 Dt

Grand Tajine 95 DtPetit Tajine 20 Dt By Tarak Kamoun.collier Ryhanna

200 DT

Page 32: MDT OCT 2010

Tentations

34

Grand Chameau 22 DtPetit Chameau 18 Dt « El Chebba»

Verre à pieds 20 DtTajine 65 Dt By Tarak Kamoun

collier Mishhet150 DT

Page 33: MDT OCT 2010

35

Tentations

Page 34: MDT OCT 2010

Tentations

36

Evénement

DreamCity

C’est au cœur de la médina, au cœur de l’événement Dreamcity que je rencontre les créateurs de ce projet culturel unique en Tunisie : Selma et Sofiane Ouissi. Deux cho-régraphes (danseurs), frères et sœurs qui portent depuis 2007 le projet, nous livrent l’essence même de Dreamcity.

Les débuts et le concept Dreamcity

Dreamcity est né de la volonté de créer un événement d’art contemporain en Tunisie. L’art sort de son immobilité pour investir la ville et interpeller ses habitants. Tout a commencé quand nous avons fait la rencontre de Frie Leysen à l’occasion du Meeting point 5 du Young Arab Theater de Bruxelles. Cette ancienne directrice du Kunsten Festival des Arts est une des fem-mes les plus actives dans le paysage cultu-rel européen. Elle propose alors de rencontrer de nom-breuses personnalités tunisiennes, d’établir un projet culturel pour mettre en avant l’art contemporain en Tunisie. Selma et Sofiane sont choisis avec un projet visant à démo-cratiser l’art contemporain, à le sortir des galeries et à amener le citoyen à le décou-vrir dans des lieux insolites.

Car l’art contemporain est isolé, cloisonné et a peu de reconnaissance. Alors, pourquoi ne pas développer un lien social, un art ci-toyen ? Voici le fil conducteur de ce projet d’envergure.Pour cette seconde édition de Dreamcity, 24 œuvres dont 12 provenant d’artistes étrangers seront dispersées dans la mé-dina. Vous pourrez les découvrir en suivant quatre itinéraires. « Nous voulions intégrer la notion de mobilité, amener les visiteurs à sortir de la galerie, du musée ou de la salle de théâtre pour apprécier l’œuvre dans une dimension plus urbaine et surtout, de les faire évoluer dans des lieux non conven-tionnels (le patio d’une maison, un café, l’entrée d’un hôtel, un restaurant, etc.). »

Les artistes présents :

1. Ahd Kamel - The Shoemaker – video – Chapelle Diocé-saine -7, rue sidi Sabeur2. Souad Ben Slimane - Padam…Padam… - théâtre – rue de la Driba3. ZEDZ - graffiti– rue de la Hafsia4. Alia Sellami - Mur Murs de la ville - chant – Impasse El Harfaoui5. Imen Smaoui - Le Sacre du Temps – performance – Dar Bettaïeb - 60, rue Sidi Ben Arous6. Ghazi Zaghbani, Hatem Karoui, Mehdi Rekik - Warda Arbi – performance – 1 & 4 rue de la Khomsa7. Yamen Abidi, Mahrane Hanachi - Faut-il suivre la ligne du light? – cirque – Place du tribunal8. Patricia Triki – Free Art// Free - photographie – Le Grand Tunis9. Moncef Ben Slimane, Mohsen ben Hadj Salem, Alia Ben Ayed, Olfa Meziou Baccour, Aicha Fillali, Nadia Jelassi, Olfa Ben Medien, Basma Hlal, Alia Sellami - La vie-site.com - installation – Dar Ali Saâda -14, impasse du Saint10. Dalel Tangour - Nwasssi Waâtib Waâross Bab Eddar – photographie – installation – Médersa Mouradia - 37, rue Souk des Femmes11. Zied Meddeb Hamrouni - | [5-2] x 4| - musique – vi-déo – Makhzen Dar Blaïch -23, souk El Blaghjia12. Collectif Atelier Sans Titre - 100 Lieux - installation – Association Enaceuria - rue de la Hafsia13. Fakhri Ghezal - Halqoum – installation –Dar Khomsi -8, rue el Kobti14. Wafa Ammari - Vert Paradis - vidéo – installation – Dar Marcioli- Impasse Ben Zakour15. Sondos Belhassen, Malek Sebbai, Patricia Triki - Prison des délits de cœur – performance – installation – Makh-zen Dar Ben Miled -24, rue du Divan16. Faten Rouissi - T’laà essaboune n’dhif - installation – Dar Hichri - 22, rue Sidi el Benna17. Mariane Catzaras - photographie – installation – Mai-son de la Fondation Kamel Lazaar - rue Sidi Ben Arous18. Sonia Kallel- Jugement avant dernier – installation – Tourbet El Bey - rue Tourbet el Bey19. Ahmed Mahfoudh – Pluies de septembre sur Tunis – lecture – Beit el Bennani - 11 bis, bd Bab M’nara20. Béatrice Dunoyer, Fatma Ben Saidane, Fathi Akkari - Ce que Tunis m’a dit – lecture – Dar Binous - 1, passage Ben Ayed

21. Youssef Seddik - L’aveuglement – conte – Bibliothè-que Diocésaine - 9, rue Sidi Sabeur22. Trisha Brown - Floor on the forest – performance – installation – Palais Kheireddine- Place du Tribunal23. ZEDZ - Structure Urbaine - installation – Place de la Victoire24. Cie Ex Nihilo – Amalgames / Assemblements – dan-se – Impasse Ben Abdallah25. Parade Design - Arborescence - Design- installation – Dar Cheikh El Mouldi - 6, rue Essaida Adjoula26. Johan Lorbeer - Tarzan - performance – Bd Bab Jé-did27. Maren Strack - Muddclubsolo - Ytong - performance – Dar Lasram (ASM) - rue du Tribunal28. Slah Ben Ayed - Tournez-vous Ibn Khaldoun – lecture – Maison de la Poésie - 29, rue du Tribunal30. Maren Strack - Die Tanzstunde – vidéo – Makhzen Dar Saâda - 16, Impasse du Saint31. Cie Ex Nihilo - Trajets de vie / Trajets de ville - vidéo – Eglise Saint Georges - rue Mongi Slim32. Carton Plein - microarchitecture – Fondation Ores-tiadi - 40, rue Kouttab Louzir33. Ulrike Ottinger - photographie – film – Palais Kheired-dine - Place du Tribunal34. Basel Abbas & Ruane Abou Rahme - Collapse – vidéo –Bibliothèque Nationale, souk El Attarine35. Raeda Sa’adeh - Vacuum – vidéo – Dribet Dar H’ssin - Place du château38. Wael Shawki - The Cave – vidéo –Fondation Orestiadi – 9, rue Bach Hamba39. Wael Shawki - Cabaret Crussades: The Horror Show File – video – 6, impasse Ben Abdallah40. Adel Motéré & Fatma Zairi - Radio Urbaine41. Débat Vivant – Bibliothèque Nationale – Souk El At-tarine 42. Halte Culinaire – gastronomie – Medersa EchammaÏa – Impasse Echammaïa, rue El Jellous44. Hela Ammar - Inventaire – installation – Maison de la Fondation Kamel Lazaar - rue Sidi Ben Arous45. Point Info 1 - Restaurant le Pacha – 1, rue Jamaa zi-touna46. Point Info 2 - Dar El Medina – rue Sidi Ben Arous47. Point info 3 – Bab Jédid

Page 35: MDT OCT 2010

37

Tentations

Plan des itinéraires et des interventions artistiques

Page 36: MDT OCT 2010

Tentations

38

Les artistes

Il y a eu deux types de sélection : un appel à concours et des commandes directes qui sont arrivées au fur et à mesure de nos be-soins et des occupations. Une commission s’est chargée de sélectionner les artistes sui-vant une grille de notation qui tient compte de l’intégration urbaine. Dreamcity est un laboratoire, un lieu d’échanges qui permet à des personnalités d’horizons variés de travailler ensemble, de composer dans la même direction. Ces échanges alimentent le processus créatif de chaque artiste et procurent de nouveaux outils, un nouveau souffle à leur démarche. Le projet Dreamcity a attiré de nombreux artistes déjà largement reconnus grâce à l’ouverture et des outils nouveaux offerts dans ce projet.

« Par ailleurs, suite aux réunions avec les dif-férents intervenants et artistes, nous avons constaté que l’artiste tunisien avait besoin

de se réconcilier avec son territoire. Il est donc essentiel pour nous de nous recentrer et de valoriser notre territoire. La médina est le point de départ parce que c’est le cœur géographique de la ville, mais à terme, l’événement sera disséminé au-delà des frontières de la vieille ville. »La ville se présente comme support mais également comme sujet de réflexion autour de la mémoire collective qui alimente le tra-vail des artistes. Un réel changement est en train de se produire, un art sociétal prend place dans une dimension urbaine nou-velle.

Mode d’emploi

Pour cette édition, la découverte des spec-tacles prendra la forme de quatre itinéraires colorés : quatre parcours au choix par jour.Choisissez une couleur par jour et laissez-vous guider d’un lieu à un autre, d’un spec-

tacle à un autre. Chaque spectacle se joue toutes les 30 min de 12h à 18h. Libre au festivalier de composer son propre parcours avec les 10 œuvres proposées par parcours selon la couleur choisie. Compter 3h30 min pour découvrir l’ensem-ble des œuvres de chaque parcours. Bracelets à récupérer obligatoirement aux points d’information 30 min avant de vous aventurer sur les parcours. Nombre de per-sonnes limité à 30 par représentation, mais vous pourrez rattraper la séance suivante 30 min après ou choisir de découvrir une autre œuvre entre temps.Tenue exigée : baskets aux pieds ! Un petit creux ? Une petite soif ? Envie d’échanger avec les autres festivaliers ou de reposer vos jambes ? Les parcours n’oublie-ront pas les pauses conviviales dans les ca-fés du festival.

C. A

Page 37: MDT OCT 2010
Page 38: MDT OCT 2010

Tentations

40

Actualités

sélection vient naturellement du monde arabe et majoritai-rement d’Afrique du Nord. On peut déjà citer la galerie Tindouf (Marrakech) et la galerie 127, ré-cemment ouverte par Nathalie Locatelli à Marrakech, mais aussi les galeries Shart, Loft et Atelier 21 de Casablanca (Maroc). L’évé-nement compte aussi la galerie El Marsa (La Marsa, Tunisie) et la galerie Isabelle Van Den Eynde en provenance de Dubaï (Emi-rats Arabes Unis).Parallèlement à la foire, des par-cours seront organisés dans la ville afin de révéler aux visiteurs la richesse artistique et culturelle de Marrakech.

Une première au Maroc : la ville de Marrakech crée l’événement qui donnera un nouveau souffle à la vie artistique du pays, en or-ganisant la toute première édi-tion de la foire d’art moderne et d’art contemporain au Maroc.Durant trois jours, expositions, rencontres et tables-rondes s’al-terneront dans les majestueux salons du Palace Saadi à Marra-kech, offrant aux visiteurs une riche plateforme d’échanges en-tre marchands, artistes, collec-tionneurs et amateurs d’art.Ce rendez-vous longuement attendu séduit déjà une bonne trentaine de galeries d’art inter-nationales. La moitié de cette

’Acropolium de Carthage, an-cienne basilique Saint Louis, est l’un des plus récents monuments anciens de l’histoire de Carthage. Magique, mystique et insolite, la basilique abrite depuis quelques années la manifestation «Octo-bre Musical de Carthage», qui bénéficie depuis sa création, du soutien du Ministère de la Cultu-re et de la Sauvegarde du Patri-moine, du Ministère du Tourisme, de la Municipalité de Carthage, de la Coopération Internationale et de fidèles mécènes.Pendant 20 jours (du 09 au 29 octobre 2010), 16 concerts sont prévus dans la majestueuse nef de la basilique.

Ce parcours urbain au delà des murs du Palace Saadi, nous ouvrira les portes de fondations, de riads et d’ateliers d’artistes, invitant les amateurs à découvrir des lieux chargés d’histoire et mettre en lumière la délicatesse des architectures. Le Marrakech Art Fair fera ainsi de la ville une destination cultu-relle incontournable pour les amateurs et les professionnels de l’art.

L’Autriche, le Brésil, le Japon, la Suisse et de nombreux d’autres pays seront au rendez-vous. Ces concerts seront animés par des artistes qui, par leur talent et leur sensibilité feront partager la passion de la musique classi-que, baroque, romantique ou contemporaine.

Les concerts débutent à 20h00www.acropoliumcarthage.comAcropolium BP. 33 - 2016 Carthage

Marrakech Art-Fair«Art moderne et contemporain»Foire du 8 au 11 octobre 2010

Informations pratiquesVernissage officiel: vendredi 8 octobre, de 18h à 23h (sur invitation)Ouverture au public: du 9 au 11 octo-bre 2010PALACE ES SAADIRue BRAHIM EL MAZINI - HIVERNAGEMARRAKECH – MAROCwww.essaadi.com

Octobre MusicalFestival de musique classique du 09 au 29 octobre 2010

Page 39: MDT OCT 2010
Page 40: MDT OCT 2010

Tentations

42 Après le grand succès qu’a marqué l’expo-sition Jeff Koons Versailles, en 2008, et le remarquable travail de création d’œuvres monumentales de Xavier Veilhan, en 2009. Cette année, c’est au tour de Takashi Mura-kami de présenter ses œuvres à Versailles. Takashi Murakami est l’un des plus célèbres artistes japonais de la scène contemporai-ne. Docteur en peinture Nihonga de l’Uni-versité des Arts de Tokyo, il développe un style unique en alliant la précision de l’art traditionnel japonais et l’exubérance de la culture manga et « kawaï » (mignon). Cet artiste au vocabulaire décalé ne cesse de nous surprendre par l’ironie, la provocation de ses créations, la force technique de son traitement et la profondeur de sa vision de l’art. Il est également connu pour ses colla-borations avec Marc Jacobs pour Louis Vuit-ton ou encore Kanye West.Le Time Magazine le cite comme l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde en 2008.Pour sa première rétrospective en France, la direction du château précise que l’artiste sera présent dans quinze salles du château

et dans les jardins, plusieurs de ses œuvres majeures qui s’ajoutent à d’autres nouvel-les crées spécialement pour l’événement.Les somptueuses salles de ce monument, l’un des plus fréquentés dans le monde, nous livrent à cette occasion, les secrets d’une recette contemporaine aux goûts su-crés de l’œuvre de l’un des artistes les plus côté du moment.«Une folie éphémère, un risque à prendre, car Versailles, autrefois, terrain d’expérien-ces et laboratoire multidisciplinaire des créations les plus audacieuses, notamment lors des fêtes, mérite ce regard artistique contemporain.»Laurent Le Bon, Commissaire de l’exposition.

InformationEtablissement public du musée et du domaine national de Versailles.www.chateauversailles.fr

Murakami à Versailles«Exposition de Takashi Murakami au château de Versailles»Exposition du 14 septembre au 12 décembre 2010

Page 41: MDT OCT 2010
Page 42: MDT OCT 2010

Tentations

44

Le parangon de la peinture en plein air célé-bré en 169 œuvres au Grand Palais. Et aussi à l’Orangerie (billet couplé), Marmottan, Gi-verny… Et des livres à foison! Quatre-vingt-quatre ans après la mort du pionnier de l’impressionnisme, son œuvre fascine plus que jamais. Peut-être est-ce parce qu’elle déborde du tiroir dans lequel l’histoire de l’art l’a rangée. Est-il d’ailleurs juste d’em-ployer le terme d’impressionniste, à l’origine péjoratif, pour définir un artiste ayant toujours clamé son «horreur des théories» ? Ayant eu pour unique, simple et ambitieux souci celui de capter la lumière avec sa fugacité ? Réponse cet automne,

saison idéale pour une réévaluation sen-sible des champs, des mers, cathédrales, nymphéas, et plus encore. Avec pour seule certitude que, du Havre au pont japonais, la main du grand Claude semble directement connectée à ses yeux.

Grand Palais, du 22 septembre au 24 jan-vier. Marmottan, du 7 octobre au 20 février. À lire : le hors-série du Figaro, 8,90 €.

Encore une fois, Tunis se prépare pour l’un de ses plus prestigieux festivals dédié au ci-néma arabe et international. Durant une semaine, la capitale va respirer le souffle de la création cinématographique projetée sur les écrans de nos salles de ci-néma et de nos théâtres.Pour sa 23e édition, les Journées Cinémato-graphiques de Carthage suivent le rythme des nouvelles technologies qui selon la direction du festival: «semblent déplacer et réorganiser les frontières entre les genres et les formats dans le cinéma.» L’expérience a commencé avec la salle AFRIC’ART qui a introduit la projection de

films en 3D dans sa programmation il y a quelques mois. Gardant le concept de la diversification, le festival rattrape le train technologique in-troduisant la 3D.Sous les différentes sections de projection, le programme de cette édition offre aux ci-néphiles les plus exigeants une sélection de films aussi diverse que multiple. Long-métrage, court-métrage, documen-taire ou encore films d’animations.Les JCC multiplient les plaisirs et les choix en favorisant ainsi le goût à la création ré-gionale et internationale.

Monet droit dans les yeux au Grand PalaisExposition du 22 septembre au 24 janvier

JCC 2010Journées Cinématographiques de CarthageFestival du film du 23 au 31 octobre 2010

Page 43: MDT OCT 2010

45

Tentations

Page 44: MDT OCT 2010

Tentations

46

La brodeuse nommée F.

A découvrir

Ce qu’elle appelle le point de Nabeul est un ensemble de motifs brodés sur du lin, du coton ou de la laine et transmis de mère en fille depuis plusieurs générations. Serviettes, nappes et parures de lit sont l’objet de ce travail ancestral qui inspire à la sobriété et à la finesse.

Fozdka M’hir est donc la digne héritière de ce savoir-faire quelque peu oublié. Oublié car nous nous détournons souvent de cet artisanat trop old school dans nos esprits. Au delà de la maîtrise de la broderie, Fozdka sait également répondre à des besoins plus actuels et réadapter sa technique.

par M.Jouini

Page 45: MDT OCT 2010
Page 46: MDT OCT 2010
Page 47: MDT OCT 2010

49

Tentations

ChroniqueArchitecture, photographie et cinéma

La grandeur de l’humanité se reflète dans les arts plastiques et l’architecture ainsi que dans les créations musicales, dont les structures sonores inspirées répondent aux formes issues des arts plastiques. Le chef d’orchestre et ses instrumentistes savent recréer l’esprit et les valeurs du compositeur, souvent avec une exquise sensibilité.

De manière similaire pour l’évaluation et l’étude de l’architecture, les librairies regorgent de milliers et de milliers de volumes qui re-présentent l’apport des critiques, des historiens de l’architecture et d’innombrables experts qualifiés.

Cependant pour leur plus grande part, ces livres seraient vides de sens sans leurs illustrations photographiques. Le photographe est donc investi d’une énorme responsabilité, son témoignage est lit-téralement celui d’un « communicateur ». L’esprit, la dextérité et la compétence de celui qui manipule l’appareil photo décident de la

qualité de l’image architecturale dans les publications spécialisées et donc aux yeux du monde.

Le cinéaste, par son travail et son imagination, peut permettre à l’architecte de mettre en valeur des structures, des vues et suggérer des ambiances magiques... Le célèbre immeuble « Bradbury » (1) construit par l’architecte George H Wyman à Los Angeles en 1893 est passé relativement inaperçu pendant assez longtemps. Heureusement Esther McCoy, historienne de l’architecture com-manda un reportage pour « Art and Architecture ». Sa publication en 1953 a fait sensation dans le monde de l’architecture. Cet édifice est devenu une mecque. Où que l’on se tourne, de quelque façon qu’on y pénètre, on est confronté à une constante : l’expérience de l’espace est la même. Il n’existe aucun espace vide ! Personne ne sait au juste ce qui s’est passé dans l’esprit de Wyman quand il a accouché de cette extraordinaire construction .

1 2 3

Page 48: MDT OCT 2010

Tentations

50

Espace fabuleux pour le cinéma, utilisé dans bon nombre d’œuvre comme « Il était une fois l’Amérique » ou la comédie musicale « Chicago ».

Le travail des architectes (comme Grégory Ain et Rudolph M. Schin-dler) avant la deuxième guerre mondiale se fait souvent de concert avec de grands photographes. Le travail de ces pionniers comblait les directeurs de magazines qui apprenaient en même temps à sélectionner et à présenter les résul-tats (résultats qui seront après utilisés entre autre dans le cinéma). Les premières maisons de Grégory Ain impressionnèrent les res-ponsables du « Modern Art » au point qu’ils lui commandèrent une maison qui fut construite à New York sur un terrain appartenant au Musée. Elle servit d’exemple d’architecture « réalisable et efficace » que l’on retrouve parallèlement en Europe dans le cinéma de Jacques Tati.(2)La reconnaissance de ces pionniers progressa d’une façon défini-tive quand certains de leurs travaux commencèrent à apparaître dans les premiers ouvrages sur l’architecture contemporaine trai-tant des grands ouvrages comme le barrage Hoover (3) . Cette do-cumentation contribua à donner au travail de ces architectes une audience internationale et inspira bon nombre de cinéastes, films de science-fiction des années 1960.

Au cours des années cinquantes, les maisons de Wright en Californie du Sud dans lesquelles il a utilisé des blocs de béton texturé comme élément de base de son architecture. Les maisons Freeman et Ennis (4) ont été ensuite presque continuellement réclamées soit par des publications ou par des cinéastes du monde entier (dernièrement le film « Rocketeer »).

Face à de tels monuments, comme par exemple le musée Guggenheim (5), la difficulté est en fonction de la compétence de la capacité à lire clairement le plan d’un espace et à établir une in-teraction entre les volumes.

L’univers de l’architecte Albert Frey (6) a suscité une curiosité des cinéastes d’autant plus grande aux Etats-Unis et à l’étranger qu’il a rarement cherché à promouvoir son travail lui-même et ses projets ont été accueillis avec enthousiasme .

Sa carrière relatée dans l’ouvrage de Joseph Rosa et différentes ex-positions se sont efforcées de la retracer : à l’university of California Art Museum de Santa Barbara, au Désert Museum de Palm Springs ainsi qu’en Suisse et en Angleterre. Lorsqu’il a vu la région qu’il ha-bitait se peupler, Albert Frey fit construire sur les hauteurs du mont San Jacinto. Ce fut l’un des plus haut sites construits dans la région de Palm Springs et, de sa maison, il jouit d’une vue spectaculaire, lunaire, sur toute la zone désertique environnante.

Il y a rarement eu dans l’histoire de la construction une période aus-si dynamique que celle des années cinquante ! Mais par un curieux phénomène, durant ces années d’après guerre les innovations ar-chitecturales sont restées très limitées. On le retrouve dans le ci-néma populaire par exemple dans « Ma sorcière bien aimée ». Outre les pénuries d’équipements et de matériaux de construction, on manquait de main d’œuvre qualifiée. Les coûts de la construc-tion s’accrurent de façon astronomique. Les architectes évitaient à s’engager dans des projets trop audacieux.

Par contre, les années soixante apportèrent de l’oxygène. On observa un retour à une plus grande liberté de forme et de ma-tières. Les prises de vue réalisées à cette époque démontrent clai-rement ce nouvel essor. La richesse d’évolution formelle de John

4 5

Page 49: MDT OCT 2010

51

Tentations

Lautner apparaît de façon évidente dans, par exemple, la résidence Malin. (7)

C’est à cette période que le cinéma, en plein essor, apporte une grande contribution à éduquer le public qui n’avait qu’une pâle no-tion, quand il en avait une, de la grande architecture de son temps. Ce que le grand public voyait trop fréquemment, c’était des boîtes de verres nues, austères, vides de toute trace d’occupation humai-ne, d’éléments décoratifs et artistiques !

L’exemple classique est la maison de Herb Greene (jusqu’à aujourd’hui reprise dans bon nombre de long métrages certains futuristes comme « Mad Max ») qui exprime parfaitement un des aspects de ce courant. La maison « Bavinger » de Bruce Goff (8) est aussi un exemple (voir le film avec Peter Sellers « the Party »).

La technologie de la photo et du cinéma n’a cessé d’évoluer. Les films des années 1970 permettent d’apprécier la qualité des images que l’on peut atteindre avec des nouvelles caméras manœuvrées avec doigté.

Aujourd’hui, à une époque de raffinement technologique jamais atteint dans la conception des caméras, on trouve dans les films des prises de vue de qualité médiocre qui déforment les proportions des édifices filmés. C’est préoccupant. S’agit-il d’un manque de goût de la part des di-recteurs artistiques, ou bien les cinéastes engagés sont-ils démunis de l’expérience qui conviendrai ? Et comment l’architecte peut-il s’accommoder d’une représentation indigente et égarante qui ne rend justice ni à son talent ni à ses compétences ?

6 7

Page précédente : 1- George Herbert Wyman. Bradbury Building à Los Angeles, Californie, (1889-1893). Photo Julius Shulman.2- Vue de la villa Arbel, extrait du film Mon Oncle de Jacques Tati. 3- Barrage Hoover sur le fleuve Colorado achevé en 1935.

Ci-dessus :4- Frank Lloyd Wright, Maison Ennis, Los Angeles, Californie, 1923. Photo Julius Schulman5- Frank Lloyd Wright, Solomon R. Guggenheim Museum, New York, (1955-1959). Photo Julius Schulman6- Albert Frey, Maison Frey, Palm Springs, Californie, 1953. Photo Julius Schulman. 7- John Lautner, Résidence Malin, Los Angeles, Californie, 1960. Photo Julius Schulman

Page 50: MDT OCT 2010

Tentations

52

On retrouve ce parallèle dans la photo, chaque décennie passant enrichissait les rapports à l’image. Le passage du MasterView au Sina (appareil polyvalent inventé par Carl Koch à qui on attribua beaucoup de miracles photographiques) et au Horsman (appareil japonais) a été naturel productif et aisé .

Peut-être peut-on comparer cette transition à la démarche qui a consisté à passer d’un film noir et blanc à l’autre, puis à un film en couleurs avec diapositives de chaque scène. Puis de passer aux dia-positives de 35mm avec un autre appareil et des films d’intensités variables : toutes ces transitions se sont faites en douceur. Cette constante agilité dans la réalisation des films a été renforcée par une méfiance de certains à l’égard des instruments de mesure (in-dispensable gymnastique mentale consistant à adapter les temps d’exposition à la sensibilité des films utilisés).

Dans une recherche plus objective et l’application d’une méthode qui peut être considérée comme le nec plus ultra dans l’utilisation des caméras, on peut établir une vraie perspective et étudier les multiples vestiges de la vie au XIX siècle et leur utilisation notam-ment dans des films comme « Gasper » ou certains films policiers comme «Un cadavre au dessert».

La lumière est l’instrument primordial du film et elle doit être res-pectée. Les formes, les textures et bien sûr l’échelle sont condition-nées par la maîtrise de la lumière et représentent un certain idéal ci-nématographique. C’est pourquoi toutes les évolutions techniques se traduisent par un rapport purement technique à cet art, mais contribuent à exprimer une maturation esthétique, une capacité de réaliser des images qui transcendent les stéréotypes.

En examinant les variations visuelles d’un film à l’autre sur un sujet identique, on comprend le pouvoir de la caméra sur les perceptions immédiates d’un observateur.L’exemple de l’hotel Camino Real à Mexico (9) de l’architecte Ri-cardo Legoretta, espace repris dans beaucoup de films (certains grand public comme « L’aile ou la cuisse »). De nombreuses sources d’éclairage sont nécessaires pour éclairer l’immense hall d’entrée et son plafond à relief.

Il est fréquent que les architectes soient incapables de fixer leurs propres idées sur pellicule. Ainsi la Maison Frey filmée en après-midi fait surgir sur la pellicule cette forme cylindrique surprenante. L’aspect de la surface aluminium futuriste qui a fait le tour du mon-de, aurait été invisible si la maison avait été filmée le matin.

Bon nombre de films ont permis au grand public de mieux faire connaître d’importants projets d’architecture et de décoration d’in-térieur, la maison du sculpteur et designer Mathias Goeritz en est un exemple (voir le film de Pedro Almodovar « La mauvaise éduca-tion »).Goeritz a joué avec bonheur sur une palette de couleurs brillantes pour structurer son dessin comme cela apparaît dans le rapport d’un mur peint en bleu et du trottoir peint en rouge.

8 9

Page 51: MDT OCT 2010

53

Tentations

La conclusion qui s’impose ? La règle N° 1 consiste à jauger soi-gneusement les caractéristiques de la construction à filmer et cette démarche demande du temps : pourquoi ne pas témoigner ainsi notre respect pour ces grandes images qui s’élèvent devant nous ? Nous ne sommes pas là pour faire de l’instantané à tout prix. Avec cette approche réfléchie, nous pouvons apprendre à mieux identifier nos qualités et nos lacunes. Alors la prise de vue cesse d’être un mystère. Elle devient une visualisation de l’esprit par les structures de l’architecture magistrale et presque infinie ! (10)

PH.P.CH

10

Ci-dessus : 8- Bruce Goff, Maison crée pour Eugène et Nancy Bavinger près de Norman, Oklahoma, (1950-1955).Photo Julius Shulman9- Ricardo legoretta, Hotel Camino Real à Mexico City, 1968.Photo Armando Salas Portugal.10- Johnson et Burgee, La Cathédrale de Cristal, Garden Grove, Californie, 1984

Page 52: MDT OCT 2010

Tentations

54

1A lire

1. 400 architectures Hôtel« Le concept d’accueil hôtelier est né du voyage, seul à avoir les circons-tances propices à son apparition et à son développement. Initialement, le pèlerin trouvait refuge sur sa route dans les couvents et les monastè-res. Les premiers lieux à offrir l’hospitalité – aux abords des principales voies de com-munication – ne fournissaient que l’essen-tiel : des chambres pour les voyageurs et des espaces communs-réfectoire, salle ré-servée à un usage particulier, individuel ou collectif, et petite entrée pour la réception, sur le modèle des différentes pièces d’une maison cossue. L’apparition de nouvelles technologies héritées de la révolution in-dustrielle a apporté une amélioration des conditions d’hygiène et des équipements sanitaires. Le nombre de services augmentant, l’hôtel a changé de rôle : de simple lieu où faire halte, il est devenu l’occasion d’expérien-ces innovantes sur le plan de l’architecture,

reflétant l’émergence d’une nouvelle bour-geoisie urbaine.L’activité hôtelière acquiert le statut d’entre-prise commerciale proprement dite dans la seconde moitié du XIXe siècle, et elle donne alors naissance à des projets d’architecture à travers lesquels se définit la typologie ac-tuelle. Celle-ci manifeste une augmenta-tion croissante du nombre des pièces et, en corrélation, une extension des services.Parallèlement, au cours de cette même pé-riode, les bâtiments se construisent dans les centres-villes, et comme ils compor-tent des espaces publics, ils participent à la dynamique du développement d’une commune. L’hôtel ouvre ses portes à tous, clients ou non, et devient un lieu non seu-lement d’échanges culturels mais aussi une rencontre de confrontations diverses.Parmi les premières réalisations de concep-tion nouvelle, l’hôtel Ritz (1898) de la place Vendôme à Paris témoigne d’une volonté de s’écarter des modes « selon une idée

moderne d’élégance aristocratique ». Dans le même esprit, et aussi dans la même ville, ont ensuite été construits l’hôtel de Crillon (1909) et le Bristol (1925).(…) L’hôtel devient un lieu aseptisé, où l’on ne séjourne que très peu de temps. Il ne doit suggérer ni atmosphère précise, ni sentiment particulier pour conserver tous les caractères d’un domicile temporaire. Le nomadisme de notre temps fait de l’espace hôtelier un dépaysement humain et archi-tectural. »ACTES-SUD nous fait découvrir dans cette nouvelle publication 400 hôtels différents qui nous emmènent au cœur d’une esthé-tique architecturale infinie.

Auteur : Veronica PirazziniEditions : Actes-sud.Prix : 41,790DT

Librairie Galerie Fahrenheit 451Ave H. Bourguiba Centre Culturel de Carthage2016 Carthage Dermech Tél : 71 733 676

2

Page 53: MDT OCT 2010

55

Tentations22. Carolyn Carlson Paris Venise Paris

De 1975 à 2006, Claude Lê-Anh a photographié Ca-rolyn Carlson et sa compagnie sur scène, en répétition, en tournage, en coulisse… Elle les a tout particulièrement suivis à Paris et à Venise, deux villes d’eau qui ont profondément marqué l’œuvre et la carrière de la chorégraphe.Paris. A l’Opéra, où elle fut étoile-chorégraphe et conduisit le GRTOP (Groupe de recherches théâtrales de l’Opéra de Paris), au Théâtre de la Ville où elle fut en résidence, ou encore à la Cartoucherie où elle fonda en 1999 l’Atelier de Paris qu’elle dirige depuis.Venise. Comme directrice du Teatrodanza La Fenice, puis du secteur danse de la Biennale de Venise de 1999 à 2002.Loin de la monographie classique, Paris Venise Paris est un al-bum singulier qui invite à partager l’histoire d’une rencontre, d’une amitié intemporelle, c’est un voyage à travers l’univers de Carolyn Carlson dont les photographies de Claude Lê-Anh restituent l’imaginaire.Paris Venise Paris offre un regard croisé. Celui de Claude Lê-Anh, posé sur trente années de création. Celui de Carolyn Carlson qui par ses textes et ses calligraphies inédites nous livre avec sincérité ses impressions et ses ressentis.

Photographies: CLAUDE LÊ-ANHTextes et calligraphies de : CAROLYN CARLSONEditions ACTES SUD. 311pages.Prix : 102,900DT

Page 54: MDT OCT 2010

Tentations

5633. Crazy DesignEtonnants, barrés, ludiques, osés, tim-brés, novateurs, culottés ou gonflés… les objets mis en avant dans Crazy Design racon-tent à leur façon la douce folie d’aujourd’hui. Ils s’expriment par leur dimension onirique, revendiquent leur côté militant et respec-tueux de l’environnement, sidèrent par leur inventivité ou leur grande propension au dé-calage…Si pour vous le design est cher, forcément inu-tile, incompréhensible ou destiné à une élite, ce livre vous donnera les clefs pour mieux appréhender ce vaste domaine de création. Il vous aidera à découvrir des objets qui vous simplifieront la vie, des pièces qui la rendront

plus drôle ou d’autres auxquels il fallait vrai-ment penser ! Surtout, ces objets ont un point commun : le pouvoir de nous bluffer et d’insuf-fler de la fantaisie dans notre quotidien !

Auteurs: Claire Chamot, Béatrix Foisil-PentherEditions GRÜND. 187 pages.Prix : 31,390DT

Page 55: MDT OCT 2010
Page 56: MDT OCT 2010
Page 57: MDT OCT 2010

CULtUReLE PHENOMENE KADER ATTIA ET ADEL ABDESSEMED

Page 58: MDT OCT 2010

Culture

60

ART ?LE PHéNOMèNE KADER ATTIA ET ADEL ABDESSEMED

2007 , «Who cares?» Kader Attia, vue de l’installa-tion. Courtesy galerie Anne de Villepoix

Page 59: MDT OCT 2010

Culture

61

Que nous dis l’art ?

La visite du Palazzo Grassi et la vue de l’Or noir, installation d’Adel Abdesse-meb, m’a poussé à la réflexion sur l’art contemporain, ses significations et ses modes d’expressions. Les supports d’expression sont aujourd’hui multiples : la photographie, la vidéo, la sculpture, le numérique, le son, la lumière et bien entendu le classi-que de la peinture ont ouvert de nouveaux horizons à l’art contemporain. Le corps devient un acteur majeur de la perception d’une œuvre. Tous les sens sont mis à contribution, l’émotion n’est plus seulement visuelle, elle est désormais vécue par le toucher (Verner Panton), l’audition et les senteurs (OUI). Dans le cas de James Turell, qui ouvre une fenêtre sur le ciel, l’espace devient l’œuvre elle-même. Anish Kappoor est dans une monumentalité qui absorbe l’individu, de même que les grandes sculptures d’acier de Richard Serra. Dans certains cas, l’œuvre est la fabrication en temps réel de celle-ci. Ce qu’on a appelé plus communément la performance est l’instant vécu par le visiteur qui regarde l’artiste au travail. Cette démarche propulse la compréhension de l’œuvre au-delà du résultat et met en avant le processus de travail. C’est une forme relativement récente, essentiellement véhiculée par le graffiti dans la culture Hip Hop ou l’art de la rue. Le graffiti est un moyen d’existence, il représente un nom qui va voyager d’une station de métro à une autre. Il est éphémère et le seul moyen de le fixer est de le filmer. Dans les dédales interminables de l’art, nous sommes souvent confrontés à une sorte d’incompréhension. En parcourant les galeries, quelques voix timides murmurent : « Je ne comprends décidément rien à l’art ! C’est du n’importe quoi ! » Ne vous méprenez pas. Dans ces contours complexes ou abstraits se cachent nos rêves et nos fantasmes, nos angoisses et nos peurs. Les œuvres que nous croisons dans les musées, les galeries ou les ouvrages sont le reflet des évolutions de nos sociétés. Souvent, elles représentent ce qu’il y a de plus mauvais chez l’homme : la violence, le racisme, l’exclusion, l’intolérance et le mépris. Elles sont aussi l’image du subconscient ou simple-ment une représentation de notre milieu. L’artiste est en symbiose avec son environnement, il crée avec son vécu et transmet dans son œuvre toute son émotion. Ne cherchez pas d’utilité dans l’art, il n’y en a pas et heureusement ; il y a par ailleurs différents niveaux de lecture. L’art pour la provocation utilise la symbolique du contexte qui est en contra-diction avec l’œuvre : nous sommes dans la confrontation. Le gigantesque homard réalisé par l’artiste américain Jeff Koons et suspendu dans l’un des salons du château de Versailles a grandement perturbé les esprits par le fait que cet art décalé « n’avait pas sa place ici ». Le contexte du château a contribué à élargir la portée de ce homard gonflable, qui à mon sens n’a pas d’existence propre hors de ce milieu. Au-delà de la provocation, les produc-tions actuelles témoignent d’une critique plus ou moins vivace des sociétés dans lesquelles nous vivons : elles questionnent et dénoncent la condition humaine. Il me semblait essentiel dans l’état de préoccupation de présenter les travaux des artistes Kader Attia et Adel Abdessemed. Tous les deux d’origine algé-rienne, ils ont puisé dans leur vécu et leur vision les expressions de leur art. Leurs travaux, bien que très différents, sont empreints de réflexions profon-des sur des questions d’actualités comme le port du voile, l’exil des réfugiés, les voyages de clandestins ou encore les conditions de vie des banlieues pa-risiennes.

La suite constitue quelques témoignages qui nous guident à la compréhen-sion de leurs œuvres : véritables fenêtres ouvertes sur l’essence même de l’art.

A.C

Page 60: MDT OCT 2010

Culture

62

I.Kader AttiaKader Attia, est aujourd’hui un incon-tournable de la scène artistique interna-tionale. Né en 1970, il grandi à Garges-les-Gonesses, une banlieue parisienne hostile. Chrétien, juif et musulman kader attia est à l’image du brassage culturel qui l’entoure. Il incarne plusieurs identités, celles de l’uni-vers des cités à fortes communautés noires africaine et maghrébine.L’école ne l’intéresse pas, il travaille dès l’âge de 11 ans sur le marché de Sarcelles avec son oncle, il observe attentivement les comportements, les communautés, il reste sensible à son environnement. La perspec-

tive d’intégrer une école d’art le pousse à passer le bac. Il réussi à s’inscrire aux fameux ateliers Duperré (Ecole supérieure des Art appliqués), il fera par la suite un bref pas-sage à l’école des beaux arts de Barcelone. Son diplôme en main il décide de partir au Congo ou il y passera deux années. À son retour d’Afrique, il réalise un diapo-rama sur la vie des transsexuels algériens chassés et exilés. Il travaille sur différents supports : la photographie, l’installation, la vidéo (Marie-Thérèse ou le mythe du cargo, 2006, projection vidéo, 3 à 4 minutes). Il s’at-taque également au land art comme dans

l’œuvre de Holy Land présentée à l’occasion de la première Biennale d’Architecture et d’Art & Paysage des îles Canaries en 2007.Son œuvre est profondément rattachée à son vécu, « Arabesque » (wall installation comprised of 248 police truncheon) dénon-ce le climat de violence qui règne dans les cités et à plus grande échelle de la politique répressive appliquée dans de nombreux pays. Dans « Fridges », (2006, installation) il reconstitue à l’aide de 150 vieux réfrigéra-teurs la cité de son enfance, il y peigne des rangées de petits motifs représentants les fenêtres.

Sans titre (Skyline), Kader Attia, Courtesy galerie Anne de Ville-poix. L’oeuvre est composé de 80 réfrigérateurs de rebut peints en noir et recouverts de fins miroirs rectangulaires composant des «fenêtres». Ce paysage urbain à la mesure de l’électroménager montre l’impact de l’architecture et de l’urbanisme sur la vie quotidienne des individus, et plus spécifiquement la manière dont leur pouvoir est utilisé pour asservir les populations.

Page 61: MDT OCT 2010

Culture

63

Le prix Marcel Duchamps

Kader ATTIA, est un artiste généreux qui invoque l’altérité, qui met en pratique les leçons d’Aline Caillet, puisqu’il manie habilement « l’adresse aux spectateurs. »Aline Caillet revient sur la dimension historique, elle évoque le XIX siècle et l’invention d’un nouveau personnage social : l’artiste com-me figure d’exception.Mais aujourd’hui l’urgence est de mettre fin à toute cette tradition d’artistes dont les œuvres trop prétentieuses deviennent vite inac-cessibles et excluent la majorité des visiteurs. L’artiste doit sortir de sa position d’exception et être accessible au plus grand nombre.C’est pourquoi la simplicité du travail de Kader Attia et sa grande efficacité nous permettront d’éclairer ces réflexions et ces question-nements à propos de la fonction critique de l’art et de sa fonction sociale.

Un toboggan en plastique rose fluo, attire tout d’abord l’œil du spectateur.Posé là tel un ready made de Duchamp, ou de Gérard Deschamps l’œuvre est intitulée Childhood. Mais il ne faut pas s’y méprendre, même si le toboggan est rose, la vie, elle en revanche ne l’est pas toujours… Si d’habitude la période de l’enfance est synonyme d’une grande insouciance durant laquelle il n’y pas de remise en question de ce que l’on est ; pas de véritable conscience des dan-gers du monde environnant. Ici l’enfance prend une tout autre dimension, les miroirs brisés instaurent d’emblée une dimension violente. L’insouciance de l’enfance ne dure que le temps d’une glissade et l’atterrissage est violent, l’enfant chute sur des miroirs brisés, le visage collé à la froideur de ce sol de glaces. La fin de l’en-fance est vécue comme une gifle glacée. Tout ne « glisse » pas, la vie est parsemée d’accidents, symbolisés par les lames de rasoir et les couteaux plantés non sans perversion dans le toboggan.Nous sommes en 2005 et le jury de la Fiac attribue le prix Marcel Duchamp à Kader Attia, jeune artiste français d’origine algérienne, pour cette œuvre, renvoyant à sa propre enfance traumatique, cir-concis dans la douleur à l’âge de 8 ans …Le sol en miroir crée un deuxième monde, une sorte de bulle autour de l’enfant dans laquelle il est prisonnier. L’enfant symbolisé par ce poupon abandonné assis contre le mur dans un coin de la pièce, est dans une position passive, il n’est pas acteur, il a subi la situation, Kader Attia n’a pas choisi de se faire circoncire mais, après tout, les enfants ne choisissent pas grand chose…

Son passé difficile le pousse à réaliser des œuvres engagées, il véhi-cule constamment un message. Sa position est politique car pour lui “la politique passe d’abord par la culture”. Il ne cherche pas à cho-quer, il questionne, tente d’exprimer le compromis qui existe entre les différentes cultures. L’œuvre des tchadors en cheveux représen-te à la fois les femmes musulmanes qui se voilent mais également les femmes juives qui portent des perruques. Il veut rendre compte dans un langage singulier des conditions de vie et d’intégration des immigrés en France, sur l’identité conflictuelle d’une culture déraci-née séduite par un Occident avide de consommation.

2007, Rochers carrés, Kader Attia, Courtesy galerie Anne de Villepoix.Les séries photographiques explorent quant à elles la relation entre le béton des immeubles de proximité du quartier où l’artiste vit à Paris et une plage à Alger où il a passé son enfance. Cette plage est couverte d’énormes blocs de béton, surnommés les rochers carrés par la population, et son architecture ressemble aux plans de la ville de Paris dessinés par le baron Haussmann. Les rochers car-rés attirent les jeunes de la ville, comme une ultime frontière les séparant de l’Europe, et, par extension, de leurs rêves d’une vie meilleure.

Page 62: MDT OCT 2010

Culture

64

Immédiatement se pose la question de la fonction de l’art et du rôle de l’artiste. Kader Attia évacue ses mauvais souvenirs d’enfance grâce à l’art, et on le récompense. Mais l’artiste est-il si égoïste, ces œuvres ne sont-elles que l’étalage de sa psychologie ? Non, et heu-reusement !Même si souvent la vie de l’artiste est ce qui provoque ses créations (Christian Boltanski, Louise Bourgeois, Claude Levêque) , l’artiste a néanmoins une véritable fonction sociale, comme Kader Attia en témoigne : « Je suis persuadé que l’art a une dimension psychothé-rapeutique. Montrer les choses les plus cauchemardesques, permet à l’artiste, mais aussi au regardeur de les exorciser. »Car le spectateur n’est pas en reste, il a un rôle à jouer. Comme Mar-cel Duchamp avait coutume de dire « c’est le spectateur qui fait l’œuvre ».Ici l’utilisation du miroir est très intéressante, le miroir est l’objet par lequel on voit jour après jour l’évolution de notre apparence physique, vieillir/grandir, et tout simplement changer. Les miroirs renvoient les spect-acteurs à ce qu’ils ne sont plus , des enfants. Kader Attia donnent un rôle actif au visiteur qui est obligé de se mirer dans le spectre, autant d’ expériences personnelles, Kader Attia nous donnent le temps de s’attarder sur sa propre histoire, sa propre enfance, et finalement de nous apercevoir que quelque chose s’est brisé…

1- 2006,2007, Untitled #9 (Holy Land), Kader Attia. Courtesy galerie Anne de Villepoix2- 2007, Ghost, Kader Attia, Aluminium foil. Courtesy galerie Anne de Villepoix3- 2004, HALLAL, Kamel Mennour gallery, Paris, France. Courtesy galerie Anne de Villepoix

1

2

3

Page 63: MDT OCT 2010

Culture

65

II.Adel Abdessemed

Par ses origines et son parcours, Adel Abdessemed se trouve au confluent de problématiques qui ne cessent de manifester leur ac-tualité, souvent violemment. Et si la biographie ne peut pas tout expliquer, elle fournit néan-moins A l’oeuvre certaines données contextuelles éclairantes : Kabyle né en Algérie en 1971, il a fui en 1994 le régime liberticide de Liamine Zeroual pour s’installer en France, à Lyon puis à Paris, peu après une va-gue d’attentats terroristes qui n’avait alors pas manqué d’exacerber les tensions sociales chroniques liées à l’immigration et aux suites de la décolonisation. Il a vécu et travaillé à New York puis à Ber-lin avant de se réinstaller à Paris en 2005; ses œuvres portent des titres en français, en arabe, en anglais ou en allemand, traduisant ainsi une identité composite, transnationale et pluriculturelle, em-blématique donc du monde contemporain tel que le décrivent les penseurs de la mondialisation. Un monde marqué à la fois par la circulation généralisée, par l’expression de nouveaux modes de lo-

calité et la démultiplication des frontières réelles ou symboliques, un monde où¸ se déploient des formes de violence politiques ou militaires certes, mais aussi économiques et sociales, celles-ci s’avé-rant d’autant plus implacables qu’elles sont indirectes et intégrées par les individus. C’est précisément avec cette violence diffuse et ses implications que dialogue l’oeuvre d’Abdessemed : bien que répondant à la violence subie, il ne produit pas d’images à propre-ment parler violentes ni de dénonciations frontales, mais adopte une position intermédiaire et, par conséquent, insituable, proba-blement la voie où s’illustre de la façon la plus convaincante l’art contemporain dans sa dimension critique.Marquages identitairesL’œuvre d’Adel Abdessemed, dans la diversité de ses moyens d’ex-pression (actions, vidéos, dessins, sculptures, photographies), abor-de la question de l’identité telle que prétendent la fixer les codes sociaux ou, surtout, religieux et telle qu’elle se donne à lire à tra-vers des signes ou des manifestations extérieurs. Il utilise ainsi le vê-

Page 64: MDT OCT 2010

Culture

66tement, sa signification, sa double fonction d’écran et de signe de reconnaissance, mais aussi, plus simplement, la couleur de la peau, pour faire jouer les rôles assignés, questionner les rapports entre l’extérieur et l’intérieur, entre soi et l’autre, et ce, dans un continuel déplacement. Faisant suite à Ombre et lumière (1994) où une jeu-ne femme enlève son voile, la vidéo Chrysalide, ça tient à trois fils (1999) met en scène, comme l’indique le titre, une métamorphose dont l’idée a été suggérée à l’artiste par le destin d’une chenille de-venue papillon :J’ai immédiatement pensé à toutes les femmes qui portent un tchador, le voile musulman. C’est un symbole de haine, imposé par les hommes, un acte de violence. Alors j’ai réalisé que toutes ces femmes musulmanes cachées derrière un voile étaient exactement comme des papillons. J’ai décidé de dévoiler une femme, le voulais la libérer et me libérer.Dans une pièce d’une blancheur immaculée, se tient un corps, de-bout, emmailloté dans une robe noire qui ne laisse voir que ses yeux et ses pieds l’apparentant à une momie; si serrée que l’on identi-fie aisément une femme, elle évoque immanquablement, tout au moins pour qui ignore les distinctions entre les traditions et leur infléchissement par certains courants fondamentalistes de l’islam, les vêtements dont le port est imposé aux femmes par les religieux intégristes (burka, niqab, tchador ...). Un homme, l’artiste, vêtu d’un jean et d’un tee-shirt, le costume de la modernité, s’approche, tire sur la laine au bas de la robe et commence à la détricoter, aidé par la femme qui tourne sur elle-même comme une toupie; lui aussi se met à tourner, en sens inverse--l’homme et la femme, comme

en opposition de phase, se définissent ainsi mutuellement. Peu à peu, le corps nu se révèle tandis que le mouvement s’accélère et que la laine s’amoncelle au sol. Les longs cheveux de la femme s’emmêlant avec la laine empêchent l’opération d’aller à son terme et obligent l’artiste à retirer la cagoule restante après avoir pris la parole : Cette vidéo, dans son absence de recherche esthétique, est caractéristique du travail d’Abdessemed : en dépit de sa simplicité apparente, s’y croisent des références à la mythologie (des Parques au fil d’Ariane) et à l’histoire de l’art (la naissance d’une Vénus bru-ne émergeant des circonvolutions d’un écheveau de laine), tandis que les interprétations se stratifient. Car s’il est évidemment ques-tion de libération ici, la transformation ne se fait pas sans violence, celle de la mise à nu d’abord, celle de l’exposition par, et à , un désir extérieur, celle aussi qui surgit à la faveur de diverses associations avec des positions autoritaires...

Page précédente : Telle mère tel fils, 2008, Adel AbdessemedMorceaux d’avions, aluminum et métal

Practice zéro tolérance (retournée), 2008, Adel AbdessemedVue de l’installation d’une voiture retournée et fabri-quée en terre cuite. Courtesy of the artist and David Zwirner, New York

Page 65: MDT OCT 2010

Culture

67Inventeur d’images

Adel Abdessemed a sa façon tout à fait radicale d’occuper Le Magasin, l’emballant de papier kraft comme à l’usine, lui donnant ainsi les couleurs changeantes du désert sous la belle charpente à la Eiffel. Inventeur d’images, pour ne pas dire de visions, cet artiste franco-algérien, longtemps défendu à Paris par Kamel Mennour, avait frappé les esprits au Palais de Tokyo avec Habibi , son autoportrait ironique en squelette géant, sorte de mammifère marin des temps modernes. Avec Bourek, un petit avion aplati comme un gâteau oriental, il mariait le Nord technologique et opulent et le Sud, humble, inventif et festif. Dans Drawing for Human Park, il tresse ensemble trois petits avions californiens usés et crée une créature énorme de 27 m de long, un jouet hors normes qui résume l’imbrication des mondes née de la globalisation ( Telle mère tel fils ).

Habibi, 2003, Adel Abdessemed Résine, fibre de verre, polystyrène et un engin de turbine suspendue, 17 mètres.Collection of Mamco, acquired thanks to BFAS, Blon-deau Fine Art, © Mamco, Genève Installation view, Parasol unit photo: Stephen White.

Page 66: MDT OCT 2010
Page 67: MDT OCT 2010

aRChiteCtURe

HôTELS DE RêVE : :CHEDi MUSCAT à OMAN DAR SABRi à NABEULLE CONDESA Df à MEXiCO

Page 68: MDT OCT 2010

Art de vivre

70 Chedi Muscat C’est face aux eaux turquoise du Golfe d’Oman que s’élève le Chedi Muscat. Un hôtel cinq étoiles avec 156 chambres et suites tournées vers la mer et les montagnes. Une oasis de mystique.

Propos : Le BaronCrédits photos : Le Chedi Muscat. GHM Hôtels

Page 69: MDT OCT 2010

Art de vivre

71

Page 70: MDT OCT 2010

Art de vivre

72

Muscat est la capitale du Sultanat d’Oman et l’une des plus petites capitales du monde. Incrustée comme un joyau dans un écrin, la ville est entourée de pitons rocheux surmontés de forteres-ses portugaises – non accessibles au public – et s’ouvre sur la mer. Après l’accession au pouvoir du Sultan Qabous et la modernisation du pays qui s’en est suivie, Muscat s’est quelque peu transformée. La ville, dans ce qu’elle comptait d’habitat et d’habitants, a été dé-placée pour laisser place à un ensemble de palais et de ministères. Les quartiers résidentiels anciens ont presque tous été rasés pour être reconstruits ailleurs, dans une cuvette elle aussi enserrée au creux des montagnes.

Quelques fragments de l’ancien tissu urbain ont été conservés dans ce qui est devenu une capitale de parade dont la pièce cen-trale est le Palais Al Alam, résidence officielle du Sultan et siège de son diwan. Le palais est constitué de deux ensembles bâtis séparés par une grande cour filant vers la mer, avec au bout de la perspec-tive une étrange pâtisserie aux colonnes colorées. Si curieux que

cela puisse paraître, ces constructions, qui sont loin d’être aussi des chefs-d’œuvre, ne sont pas spécialement désagréables. Ce qui plaide en leur faveur, c’est leur proportion relativement humaine et leur couleur blanche dans un paysage marqué par le gris de mon-tagnes et le bleu de la mer.

Vu de l’extérieur, le Chedi est un volume compact, sobre et blanc. A l’entrée, deux comptoirs de réception / concierge se font face dans un espace très étroit aux très hauts plafonds. Derrière chaque comptoir s’étend tout en hauteur un moucharabieh en bois. Le hall de l’hôtel est une cour carrée couverte d’une tente, avec, en son centre, un immense lit de près de dix mètres par dix surmonté d’un lustre composé de câbles auxquels sont suspendus, à différentes hauteurs, des lampions cylindriques colorés.

Comme le Chedi s’adresse à une clientèle de couples aisés qui viennent s’adonner à l’hédonisme, il n’y a pas de chambres à lits séparés ! Promenade à travers les espaces de l’hôtel, comme le

Page 71: MDT OCT 2010

Art de vivre

73

Page 72: MDT OCT 2010

Art de vivre

74

jardin d’eau aménagé avec des bassins parsemés d’arbustes et de pavillons, une réinterprétation contemporaine des jardins moghols de Shalimar, à Lahore.

Le déjeuner, un repas asiatique, se fait autour de la piscine. Elle a la particularité d’être en carreaux noirs, une couleur assez inhabi-tuelle mais ici du plus bel effet. Elle est surplombée par des voiles blancs suspendus à des mâts alignés qui complètent l’élégance du dispositif.

C’est au coucher du soleil que le lieu révèle toute sa magie, que cette architecture aux formes arabisantes minimalisées prend tout son sens. La journée se finit par un thé au jasmin au jardin de feu, une terrasse où crépite une demi-douzaine de brasiers.

Page précédente : Le grand lustre du lobby surplombe le patio couvert et en-touré d’arcades, une large banquette au tons de vieil or. La réception présente un comptoir compact, sobre et sombre, flanqué par deux grands panneaux de bois ajouré.

Ci-dessous : Vue des petites suites tournées vers la mer. L’esprit incarne la fusion de l’orient et de l’extrême orient et concourt au dépouillement des lieux.

Page 73: MDT OCT 2010

Art de vivre

75

Page 74: MDT OCT 2010

Art de vivre

76

Ci-dessous : L’une des deux piscines de l’hôtel est partiellement couverte par des «voiles» et cernée de brasiers qui sont allumés dès le coucher du soleil. Ci-contre : Le watergarden courtyard est un jardin d’eau dans un patio où des tables sont installées dans les al-côves attenantes.

Page 75: MDT OCT 2010

Art de vivre

77

Page 76: MDT OCT 2010

Art de vivre

78

Ci-dessous : L’essentiel du bâti de l’hôtel Chedi se trouve dans ce vo-lume compact à la modénature non ostentatoire. Les baies sont suffisamment larges pour profiter de la vue et suffisamment étroites pour ne pas avoir trop chaud. Ci-contre : Le Chedi, dans son site unique, offre bien entendu une plage.... pas très fréquentée ....

Page 77: MDT OCT 2010

Art de vivre

79

Page 78: MDT OCT 2010

Art de vivre

80

DAR Sabri

Après un mois entre deux avions, des métros et des vêtements constamment dans la valise, le Dar Sabri est apparu comme un ange libérateur de l’esclavage moderne.

Texte : ShashaPhotos : Pol GuillardRemerciements : Sabri Oueslati et Raya Bouallegue

La salle à manger s’articule autour d’une majestueuse table haute et blanche entourée d’une banquette d’une part et d’autre part par des tabourets de bar en plexiglass transparent «Charles Ghost» signés Philippe StarkCi-contre : Vue d’une des façades du patio avec sa loggia et surplomblée d’une ganaria à l’étage.

Page 79: MDT OCT 2010

Art de vivre

81

Page 80: MDT OCT 2010

Art de vivre

82

Nabeul, petite ville du Cap Bon tunisien, connue pour ses poteries mais pas vraiment pour sa toute petite médina. C’est pour-tant là que commence notre courte retraite. Quelqu’un nous attend devant la porte de la médina pour porter nos bagages et nous mener à travers les dédales de la ville. La rue principale encombrée de chinoiseries et de vendeurs insistants nous rappelle le choix touristique qu’a fait la Tunisie voilà une bon-ne quarantaine d’années. Quel désastre !

C’est au fond d’une ruelle étroite qu’apparaît la petite porte derrière laquelle se cache un véritable bijou d’architecture. Notre hôte nous offre un rafraîchissement, nous sommes déjà coupés du monde, loin de l’agitation.

L’heure n’est pas au débat pour savoir pourquoi les Tunisiens ont mis tant de temps à mettre en valeur leur patrimoine architectural. Ce n’est pas rentable, diront certains médisants. Ce n’est décidé-ment pas le point de vue de Sabri, un Tuniso-belge qui cherchait à

avoir un pied à terre en Tunisie. Le Dar Sabri était en réalité le petit musée de la poterie, qui offrait un espace propice à la réalisation d’une maison.

Après avoir visité, à de nombreuses reprises, les riadhs de Marra-kech, Sabri profite de l’occasion avec le dar pour créer un lieu haut de gamme, mettant en avant l’architecture et surtout les artisanats locaux les plus raffinés. La vaisselle en verre de Tarak Kamoun, en céramique de chez Bel Art ou encore les plaids en laine tissée de Mériem Besbes et enfin les parures de lit entièrement cousues à la main par une Nabeulienne, nous ont accompagnés. L’art de vivre du Dar Sabri est aussi dans le palais : Amel la cuisinière aux doigts de fées nous a préparé un repas tunisien des plus exquis, juste ce qu’il faut d’huile d’olive !

Nous sommes assez vite surpris par la sobriété et le blanc accentué, subtilement mariés à des détails et modénatures de l’architecture traditionnelle.

Ci-dessus : un comptoir pour prendre un verre et des podiums pour se prélasser sont aménagés sur la ter-rasse entièrement blanchie au tadelakt ! (comme toute la maison)

Page 81: MDT OCT 2010

Art de vivre

83

Page 82: MDT OCT 2010

Art de vivre

84

Page 83: MDT OCT 2010

Art de vivre

85

Ci-contre : A l’étage du Dar Sabri, on vit autrement qu’au rez-de-chaussée : la piscine et la terrasse invitent à la relaxation et au bronzage. Un hamman et une salle de massage sont également présents pour com-bler les plus exigeants. Ainsi, vous pourrez évoluer dans ces volumes blancs capteurs de lumière et justement découpés par de belles menuiseries en acier noir.

Dans les suites Or et Argent, vous pourrez vous prélasser dans des lits alcôves surmon-tés de « hanout hajem » (encadrement en bois ciselé et peint). Notre choix s’est porté sur la suite Imen, dont le style plus contem-porain est tout en longueur. De notre petit salon, il est aisé d’accéder à la terrasse et à sa piscine en mosaïque de pâte de verre, sans oublier le petit hammam.

Le Dar Sabri est une philosophie, un art de vivre à part entière : une façon inédite et valorisante de découvrir la culture tuni-sienne.

Page 84: MDT OCT 2010

Art de vivre

86

Accomodations : Basse saison (de décembre à mars) : * par suite : 130 € (240dt)* maison dans son ensemble : 500 € (935dt)Moyenne saison (avril, mai, juin, septembre, octobre, novembre) :* par suite : 150 € (280dt)* maison dans son ensemble : 600 € (1 120dt)Haute saison (juillet, août)* par suite : 200 € (375dt)* maison dans son ensemble : 700 € (1 300dt) * Le petit-déjeuner * Café, thé et boissons rafraîchissantes * Concierge, Gouvernante & entretien du ménage * Accès Internet 24h/24h * Piscine * Hammam * Transfert aéroport (si occupation de la maison dans sa globalité, sinon payant)Les services disponibles, sur demande préalable, sont :Gommages, massages, épilations, manucures, … .Restauration sur place : déjeuner 25€/pp (45dt) – dîner 35€/pp (65dt)Cours de cuisine : sur demande et en fonction de la disponibilité du Chef Rafik TlatliPressingJoueurs de luth : 150€/2 heures (275dt)

Ci-dessus : Escalier d’accès à l’étage recouvert d’une pâte de verre nacrée d’un côté et de papyrus de l’autre.La cuisine et son volume centrale est le véritable foyer du Dar Sabri. Ci-contre : Dans la suite Argent : lit dans l’alcôve surmonté d’un encadrement de bois sculpté.

Page 85: MDT OCT 2010

Art de vivre

87

Page 86: MDT OCT 2010

Art de vivre

88

Ci-dessous :La suite Ymen est assurément la plus surprenante. Décorée partiellement des œuvres de l’artiste tu-nisienne Ymen Berhouma, elle est baignée de lu-mière avec ses murs blancs immaculés et ses puits de lumière aussi efficaces que discrets.

Doté en partie de mobilier signé Philippe Starck, l’espace est rythmé par une jolie arcade séparant le salon de la chambre proprement dite.La salle d’eau est munie d’une douche à large pommeau.

Page 87: MDT OCT 2010

Art de vivre

89

www.dar-sabri.com

Page 88: MDT OCT 2010

Art de vivre

90

LE CONDESA Df A Mexico, Condesa Df, est le quartier qui monte. On y sent une nouvelle énergie, affairiste et bohème. Ses façades Art nouveau, ses rues animées et plaisantes, ses espaces verts, gardent un cachet romantique. Tina Modotti et Edward Weston, couple mythique des années 20, n’en sont-ils pas l’emblème ? Mais le charme de Condesa Df conjugue passé et futur.

Propos recueillis par M. JouiniPhotos : le Condesa Df hôtel

Page 89: MDT OCT 2010

Art de vivre

91

Page 90: MDT OCT 2010

Art de vivre

92

L’architecte Javier Sanchez et India Mahdavi, architecte d’intérieur, se sont réunis pour la rénovation d’un immeuble au cœur du quartier de Condesa. Véritable joyau d’architecture, l’hôtel Condesa est l’incontournable de Mexico. Situé dans un quartier marqué par une architecture colo-niale mais surtout une population d’artistes et de BOBO (bourgeois-bohème) qui contri-bue à faire tout le charme de ce quartier.L’imagination d’India Mahdavi a fait de cet hôtel un lieu d’une grande élégance, fluide et constamment en relation avec son environnement proche, « Je voulais faire du Condesa Df plus qu’un simple hôtel, plus qu’un simple restaurant, un lieu où il fait bon y vivre. J’ai voulu introduire le sentiment d’être en Europe pour les mexicains et inver-sement le sentiment d’être à Mexico pour les

étrangers en créant un lieu capable d’évoluer en harmonie avec l’énergie du quartier».Ainsi donc, au croisement de trois rues et derrière ses façades historiques qu’a lieu l’union créative de Javier Sanchez et India Mahdavi : inventive et d’une élégante sim-plicité. Situé au centre même de Mexico, nous sommes bien loin du cliché de la ville congestionnée, surpeuplée et polluée. Le Condesa Df occupe un bâtiment édifié en 1928 dans un style néo classique et inscrit en tant qu’héritage culturel par l’Institut des Beaux Arts de Mexico. Contrastant avec l’aspect extérieur la cour centrale reste l’événement du bâtiment. Un vide en forme de triangle s’étire sur toute la hauteur du bâti. Les coursives qui permet-tent d’accéder aux chambres s’organisent autour de ce patio. Entièrement recouvert

Page précedente : Le patio central est entièrement cerné par des coursives habillées par des brises-soleil blancs et flexibles. Ci-dessus : Le bar du rez-de-chaussée est largement ouvert sur le patio. Vous pourrez prendre un verre sur le fameux tabouret Bishop signé India Mahdavi.Page de droite : Façade d’angle du Condesa Df dans un pure style parisien datant de 1928.

Page 91: MDT OCT 2010

Art de vivre

93

Page 92: MDT OCT 2010

Art de vivre

94

Page 93: MDT OCT 2010

Art de vivre

95

de volets que l’on ouvre et que l’on ferme suivant l’heure de la journée. « Contraire-ment aux chambres où règne l’intimité et l’introversion, le patio devient le lieu où les gens peuvent voir et être vus ». Les volets créent une dynamique dans la façade et permettent de varier les vues. Trois ans de travaux ont été nécessaires pour évider entièrement et restructurer l’ancien ensemble d’appartements. Cela valait la peine d’attendre. L’origine et la mise en œuvre du projet re-vient aux mexicains Carlos Couturier et Moises Micha Smeke, jeunes partenaires de l’Hotel Habita à Mexico. Condesa Df respire la modernité.

L’hôtel pousse à son comble les codes d’un nouveau chic, informel et décontracté, pro-jection d’un « moi » affirmé. Rythmant l’espace, le mobilier classique-contemporain créé par India Mahdavi don-ne le ton : à la fois simple et glamour, neu-tre et pop. L’ambiance est sur le fil, toujours inattendue. Du bar au boudoir, du restaurant à la boîte de nuit, du patio à la terrazza, Condesa Df, offre à ses hôtes un concentré d’expérien-ces. Apprécier la succession des instants, calmes ou divertissants, n’est-ce pas l’es-sence de la vie actuelle?

Page 94: MDT OCT 2010

Art de vivre

96

Page 95: MDT OCT 2010

Art de vivre

97

Page précedente : La TOP SUITE, comme son nom l’indique se trouve au niveau supérieur de l’hôtel et est aménagée gé-néreusement avec un séjour, une terrasse privative et une somptueuse salle de bain. La majorité des espaces s’ouvrent sur la terrasse dans une ambian-ce chaleureuse de tissus blancs et d’un sol tout en parquet.

Page de gauche et ci-dessous :Le toit du Condesa Df est aménagé en une terrasse où il est conseillé de se relaxer pour le déjeuner, une sieste ou un rafraîchissement dans un hémicy-cle de mosaïque verte.

Page 96: MDT OCT 2010
Page 97: MDT OCT 2010

STYLESELiE SAAB : : « MY DEAR CHAiR » : : LEçON DE SéRéNiTé SELECTiON MONOPRiX POUR MDT : : ADRESSES

Page 98: MDT OCT 2010

Styles

100 eLie saaBElie Saab est né à Beyrouth le 4 juillet 1964, il est l’aîné d’une famille de cinq enfants. Il s’inté-resse dès son plus jeune âge à la couture, puisqu’à seulement 9 ans, il passe son temps libre à découper des patrons et à dessiner des croquis qu’il exécute pour ses sœurs, en donnant des coups de ciseaux de-ci de-là dans les nappes et rideaux de sa mère. Le talent de ce jeune gar-çon fait rapidement le tour du quartier et lui permet de se constituer un petit réseau de clientes fidèles.

Il entreprend des études dans cette voie, mais s’ennuie rapidement, maîtrisant déjà l’art et le savoir-faire de la couture. Il crée donc, en 1982, à tout juste 18 ans, son atelier de Couture à Beyrouth composé alors d’une quinzaine de petites mains.

Dans les mois qui suivent, il présente sa première Collection à un public de jeunes femmes conquis par le talent de cet artiste autodidacte qui sort du lot en créant des robes ultra-fémi-nines. Sa renommée dépasse rapidement les frontières, et attire le gotha qui veut être habillé par Elie Saab.

Texte : Iteb JabouPhotos : Elie Saab Prêt à Porter.

Page 99: MDT OCT 2010

Styles

101

Entre mode et design, les incontournables talents d’Elie Saab ne cessent de nous étonner. Le couturier libanais est devenu incontournable dans l’univers de la haute couture. Il est à lui seul l’icône de l’orient glamour. Telles des pierres précieuses, les femmes défilent dans toutes les grandes capitales. Beyrouth, Paris, Londres et plus récemment Dubaï, Elie Saab inau-gure de nouvelles boutiques. Ces lieux sont imaginés par l’architec-te libanais Chakib Richan qui accompagne le couturier dans toutes ces opérations de diffusion. Simplicité, luxe et modernisme : telle est la recette magique que développent ces deux gardiens du raffinement poussé à l’extrême. Marbres, cuirs, verre, acier et bois nobles cohabitent dans ces lieux uniques pour embellir les salons.

Les lignes architecturales épurées guident le regard vers des créa-tions de haute couture présentées in situ à la manière d’une scé-nographie de musée. Les tons or et beige sont accentués par la lumière qui met en relief les sacs, les chaussures et les différents accessoires nichés dans les alcôves et sur les présentoirs.

Toujours en mouvement, le style Elie Saab est un mélange unique de cultures occidentales et orientales qui se renouvelle sans cesse au fil des collections. Il allie à la perfection tout l’art de vivre hérité de ses origines libanaises et son goût prononcé pour l’architecture moderne et le design, sa véritable passion lorsqu’il ne crée pas.

La salle d’exposition du Building ELIE SAAB à Beyrouth est dotée d’un hall spectaculai-re entièrement revêtu de travertin, couleur qui rappelle les maisons des montagnes libanaises.

A droite : vue sur la vitrine du magasin parisien dans un même esprit architectural: une sorte d’écrin de marbre beige et de verre qui contribue a créer cette lumière des plus apaisante. L’unité et la sobriété de la matiè-re trouvent de la variété dans le traitement de la lumière artificielle.

Page 100: MDT OCT 2010

Styles

102

Que ce soit à Dubaï ou à Paris (photo ci-dessous) le concept imaginé par l’architecte libanais Chakib Richani consiste à libérer l’espace de la vitrine qui forme une ceinture continue et à partitionner le coeur du magasin par de petits volumes revêtus de marbre. Ainsi sont aménagés des salons cosy dans ces grands volumes tout de marbre vêtus.

Page 101: MDT OCT 2010
Page 102: MDT OCT 2010
Page 103: MDT OCT 2010

Styles

105

Un simple conte de chaises pour le bien-être de votre dos ou pour le simple bonheur des yeux

Mise en scène : ShashaPhotos : Sami Snoussi

My dear C H A I R

VOIDO en polyéthylène vernis noirdessiné par Ron Arad pour Magis3350 DT

Page 104: MDT OCT 2010

Styles

106

Chaise LAGO en cuir jaune imaginé par Philippe Starck pour DRIADE2600 DT

Page 105: MDT OCT 2010

Styles

107

Fauteuil CATIFA 80 en feutre rose imaginé par Lievore Altherr Molina pour ARPER3187.5 DT

Chaise

DUNA en polyéthylène bleu imaginée parLievore Altherr Molina pour ARPER1630 DT

Page 106: MDT OCT 2010

Styles

108

Chaise de bureau

CATIFA 46 coque laquée et revêtement en tissudessinée par Lievore Altherr Molina pour ARPER1695 DT

Chaise de bureauCATIFA 46 en simili cuir blancdessinée par Lievore Altherr Molina pour ARPER1367.5 DT

Page 107: MDT OCT 2010

Styles

109

ChaiseCATIFA 46 en chêne blanchi dessinée par Lievore Altherr Molina pour ARPER1147 DT

FauteuilCATIFA 80 en cuir beige dessinée par Lievore Altherr Molina pour ARPER2630 DT

MINIATURE VITRAWright, barrel chair, 1904725 DT

Page 108: MDT OCT 2010

Styles

110

Page 109: MDT OCT 2010

Chaise

CATIFA 46 en polypropylène bicolore vert et blanc dessinée par Lievore Al-therr Molina pour ARPER360 DT

Chaise

CATIFA 46 en polypropylène bicolore ma-ron et blanc dessinée par Lievore Altherr Molina pour ARPER397.5 DT

MINIATURE VITRAARAD, Well Tremped chair, 1986415.000 DT

MINIATURE VITRALe corbusier,Jenneret, perriand, 1928470.000 DT

MINIATURE VITRABreuer, B3 Wassily, 1925860.000 DT

Page 110: MDT OCT 2010
Page 111: MDT OCT 2010

Art de vivre

113Leçon de SéRéNITé

Visite avec Olivier Hart décorateur du nouveauMövenpick de Gammarth

Propos recueillis par Iteb Jabouphotos : Pol Guillard

Page 112: MDT OCT 2010

Art de vivre

114

«Voyager différemment», voilà ce que nous offre le tout nouvel hôtel Mövenpick à Gammarth (Tunis). L’ancien hôtel Abou Nawas fait peau neuve : l’ensemble de l’archi-tecture et des aménagements intérieurs a été repensé et redessiné, fruit d’une étroite collaboration entre l’architecte Wassim ben Ma-hmoud et les décorateurs Patrice et Olivier Hart. Ce dernier nous propose une visite guidée et commentée.

Dès l’entrée, nous sommes surpris par un grand volume baigné de lumière et tourné vers la mer. La transparence du lobby efface la limite entre l’intérieur et l’extérieur. Confortablement installé dans l’un des salons monochromes du lobby, Olivier Hart m’explique son point de vue sur le choix et l’occupation d’un espace totalement ouvert. La réception, la bibliothèque, le coin cheminée, le lounge et le salon oriental sont réunis dans un seul et unique espace ouvert sur la baie de la Marsa.

Une grande hauteur sous plafond et de généreuses baies vitrées accentuent le caractère majestueux des lieux. Le lobby se prolonge à l’extérieur par une terrasse rythmée par des carrées de jardins japonais et de salons aussi variés que les plaisirs qu’ils inspirent.

Page 113: MDT OCT 2010

Art de vivre

115

En effet, le choix du mobilier est des plus recherchés : les fauteuils MAYA dessinés par Patricia Urquiola et les larges canapés de chez KETTAL côtoient aisément un banc, de grande dimension, entière-ment recouvert de kedhal (une pierre locale)

« Transmettre au client l’expérience du contraste visuel » C’est la philosophie que défendent les décorateurs pour expliquer le concept et l’idée médiatrice du projet. En effet, O. Hart explique que le lobby présente une multitude de prestations visuelles et tactiles, que la différenciation des sous-es-paces était surtout basée sur le contraste des palettes de couleurs et des matériaux utilisés. Des nuances de marron et de gris pour la partie bibliothèque et cheminée. Des nuances plus claires, essentiellement du blanc, sont utilisées pour la réception avec des inspirations japonisantes mar-quées.

En se déplaçant entre ces salons, les détails apparaissent : tapis-series soyeuses, tapis de laine moelleux et épais, bois exotiques et d’innombrables œuvres d’art. L’artisanat oriental et d’extrême-oriental apportent la touche finale… Un mot me vient à l’esprit : « luxe ».

La visite continue, l’idée de luxe ne tarde pas à être évoqué par mon hôte. Le travail effectué pour l’aménagement Mövenpick Gam-marth est un parti pris qui met l’accent sur la qualité des matériaux, des textures, de lumières justement positionnées. Tous ces éléments tendent à créer un ensemble où le raffinement, la sérénité la beauté invitent à l’évasion temporelle et culturelle. Le luxe est un lieu où chaque détail compte, où chaque détail parti-cipe à l’harmonie générale.L’hôtel Mövenpick de Gammarth est une « expérience contempo-raine dépaysante », comme la décrit Olivier Hart.

La visite continue de nous surprendre par les mélanges subtils des différents espaces de l’hôtel. Un haut mur de jarre s’élève à l’en-trée du restaurant. Vous pourrez également dîner avec au-dessus de votre tête le très singulier Dear Ingo (Mooi), lustre aux multiples branches, ou faire le choix d’un espace plus singulier dans la salle à manger VIP.

Le nouvel écrin du Mövenpick Gammarth crée un langage, un uni-vers complet, une identité forte. Une fraîcheur, une vision à la fois moderne et respectueuse de sa mémoire originelle et de l‘esprit de la colline de Gammarth.

Page 114: MDT OCT 2010

Art de vivre

116

Page 115: MDT OCT 2010

Styles

117

Informations :

Mövenpick Hotel Gammarth Tunis

Client : ConsortiumTuniso – Koweitien de développement (CTKD)Opérateur : MövenpickAdresse et coordonnées : Avenue Taieb M’hiri BP 36, La Marsa 2078,Tunis, TunisieTel : +216 71 741 444, Fax +216 71 740 400www.moevenpick-hotels.comSurface terrain : 5 HaSurface utile : 9100 m2

Capacité : 100 chambres et 15 suites

Concepteurs :Architecte : Wassim Ben MahmoudDécorateur : Patrice & Olivier Hart, Hart & Associés ParisChef de projet H&a : Hanen BahriCollaboratrice H&a : Sana MechtaEclairagiste : MBLD LondonChristian Wendel, senior designerPaysagiste : Sopal

Page 116: MDT OCT 2010

Styles

118

Page 117: MDT OCT 2010
Page 118: MDT OCT 2010
Page 119: MDT OCT 2010
Page 120: MDT OCT 2010

Styles

122

ABC Abdenadher Aïn Zaghouan,BP 318, TunisTél. : 71 725 777Fax : 71 760 046

Abdelmomen CheminguiCREATION JUMEAUXRue Hammadi RejebBeni Khiar 8060 – TunisieTel: +(216) 98 55 60 59Fax: +(216) 72 22 84 10E-mail: [email protected]

Artinox9 rue 6809ZI la charguia I2035 Tunis71 773 706

AVSAéroport Tunis Carthage - BP 354 - 1080 -TunisiaTél .: 70 729 690 - Fax .: 71 770 933www.airport-vip-services.com

Attitude Tanit Center- Jinène EddouniaBoutique N°21, La Marsa Mitoyen CarrefourTél. : 70 939 [email protected]

Bisazza Reimex S.A, 41 Rue 8600 Charguia 1. Tél. : 71 772 299. GSM : 97 655 871. E-mail : [email protected]

Black & Blumltd. 2.07 oxo tower wharf, bargehouse street, lon-don, se1 9ph, uktel: +44 (0)20 7633 0022fax: +44 (0)20 7633 [email protected]

Caravan Serail72 bis rue El NouairiSidi Fradj, 2046 la Soukra. Tunisie

Carré DécoTanit Center, Jinène EddounyaBoutique N°39, La Marsa mitoyen Carrefour

Chateau d’AxImmeuble le DômeRue du lac Tchad1053 Les berges du lac71 965 727

Colors MadeB13 Immeuble l’etoile du Nord - CentreUrbain Nord - TunisieTél .: 71 948 008

Dom - 156, avenue de l'UMA. Soukra CenterTél. : 70 948 482 - Fax : 70 948 515- 2, av. de République, La MarsaTél. : 71 983 451 - GSM : 24 615 000

DomelecTanit Center, Résidence Jinène Eddounya, La Marsa mitoyen CarrefourTél : 25 044 440Fax : 25 401 [email protected]

DorémailShowroom :Route de La Marsa km 11 Ain Zaghouan - TunisTél .: 71 760 292

DuravitShowroom : Bld de l’environnement, Zarzouna 7021 - Bizerte Tel .: 72 591 290 - Fax .: 72 590 236E-mail : [email protected] EddiarRoute de la marsa km 92046 Laouina71 761 373

Edifia92-94, av. Hédi Chaker, Belvédère Tunis.Tél. : 71 797 964 - Fax : 71 892 [email protected]

Edra Via Ciovassino 3, MilanoTel. +39.02.86995122Fax. +39.02.86913528Email: [email protected]

EgodesignDominique [email protected]él. : + 33 1 42 77 27 29

Europlak Cucine1 Rue Med Beyrem V Sidi Daoued La MarsaTél .: 71 778 425 - Fax .: 71 778 425Email : [email protected]. europlak-cucine.com

ElementsCentre CARREFOUR Boutique n°9Tél : +216 71 778 928www.elements.com.tn

Enzocuisine58, Av. Fattouma Bourguiba. La Soukra.Tél / Fax : 70 938 166www.enzocuisine.com

GENERAL METALTél .: 71 427 850 - Fax .: 71 427 818www.generalmetal.com.tn

Hayson deco Jinène Eddounya (à côté de Carrefour)Sidi Daoud - Tunis.Tél. : 71 777 456 Fax : 71 777 [email protected]

Interieurs Rte de la soukra ,Km 13 2036 Sidi Fradj Tunis Tél : +216 71 863 611www.interieurs.com.tn

KahenartAv. du Théatre RomainCarthage Hannibal TunisieFax : +(216) 71 730 [email protected]

KBR147 Av de la Liberté, 1002 TunisTel. : +216 71 802 446Fax : +216 71 802 [email protected]

KnaufZ.I El Mghira 1 - Lot N° 9 - 2082 Fouchena - TunisieTél.: 71 40 94 44 - Fax .: 71 409 496Email : [email protected]

Tarak KamounORIENTAL DESIGNRoute de Tunis Km 28020 Soliman – TunisieTel : +(216) 72 290 188Fax : +(216) 72 290 [email protected]

Le mustZone touristique Hammamet NordHôtel PrésidentTel.: 26 445 031

Life StylePassage du Lac Argentino1053 Les berges du lac71 861 551

Loft Rue du lac lock Ness,Les berges du Lac-Tunis.Tél. : 71 862 251 - Fax : 71 862 [email protected]

MeubletubRoute de l'aéroport Tunis - Carthage, Rue n°7 - Z.I La Charguia 1Tél : +216 71 205 339www.meublentub.com

Page 121: MDT OCT 2010

Annonces

A vendre Demeure d’exception

Résidence de style coloniale authentique années 1930 construite sur un terrain de 1000m² (construc-tion au sol 250m²) sur 2 niveaux, ayant une dépendance, une terras-se, un jardin et un parking.Elle est située en plein centre ville de Tunis, sur une artère principale (avenue Charles Nicole), dans un quartier à la fois résidentiel et de bureaux de prestige (cité jardins)

email: [email protected]

avec EMPLACEMENT STRATEGIQUEau coeur de CITE JARDIN

Page 122: MDT OCT 2010

Styles

124

Adresses

Pearl Luxury Group. Tél. : (0) 44 207 208 2478www.pearl-luxury-group.com

Prestige Projects Centre commercial Pyramide du Lac ñ RueLac Victoria - les berges du lac - TunisTél. : + 216 71 962 287Email :[email protected] www.prestigeprojects.net

ProvenceAvenue Moncef Bey HammametTél.: +216 72 311 030 / 20 222 608www.provence-et-fils.com

Reimex41, Rue 8600, ZI Charguia 1Tél. : 71 773 680 - Fax : 71 799 [email protected]

Rochebobois Avenue de l’UMA, La Soukra.Tél. : 70 948 420Fax : 71 868 [email protected] www.roche-bobois.com

Rouai49 Av Fattouma Bourguiba La SoukraTel .: 20 265 001

Sadika KeskesZone Touristique Gammarth 2076Tél .: 71 913 025www.sadika-keskes.com

Salah SfarD.A.B s.a.r.l.20 rue du Grenadier2070 La Marsa – TunisieTel/Fax: +(216) 71 74 73 [email protected]

Salottitalia ZI MghiraI Lot 65, Fouchana , Ben Arous.Tél: 79 408 709. - Fax : 79 408 [email protected]

Sia Home FashionRoute de la marsa km 92046 Laouina70 726 082

Sodima1 rue de la physique ZI2013 Ben ArousTel.: 71 389 355 - Fax.: 71 389 374

Sotem5 Avenue Mohamed V - Le KramTel.: 71 974 774 - Fax.: 71 976 421E-mail.: [email protected]

StanliverC.C. Zephyr - Boutique 12 - 2070Marsa PlageTél .: 71 776 262www.stanliver .com

Tanit Center Résidence Jinène Eddonia,La Marsa Mitoyen Carrefour.Tél. : +21670 938 667 - Fax : 70 938 [email protected]

Technobat62 bis, avenue de l’UMA2080 Ariana70 837 406

Terralis Local n° 09 - Tanit Centre - jinéne Eddounya La Marsa 2046 Sidi Daoud - TunisieTél .: 70 939 277 - Fax .: 70 939 347Email : [email protected]

THE RUSSELIORTél .: 72 245 000 - Fax .: 72 245 345www.therusselior.com

Tuline8 bis rue Apollo 111082 Cité Mahrajène71 894 211

ValentinoAvenue Fattouma Bourguiba2036 La Soukra70 948 816

Valpaint Tanit Center, Résidence Jinène Eddonia, La Marsa Mitoyen CarrefourTél : +216 72 681 051 - Fax : 72 681 [email protected]

Zina2 rue Habib Thameur 2078 La Marsatel : + 216 22 251 701fax : + 216 22 647 [email protected]

WintechTél .: 71 882 93 - Fax .: 71 883 703Email : [email protected]

Page 123: MDT OCT 2010
Page 124: MDT OCT 2010