MASTER PROFESSIONNEL TOURISME année) · - Tous les professionnels rencontrés et spécialement...

L’impact du développement des chambres d’hôtes à Paris

M2 GATH - Florence Wetzel - Année 2009- 2010

UNIVERSITE DE PARIS 1 - PANTHEON SORBONNE

INSTITUT DE RECHERCHE ET D'ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME

Impact du développement des chambres d’hôtes à Paris

Mémoire professionnel présenté pour l'obtention du

Diplôme de Paris 1 - Panthéon Sorbonne

MASTER PROFESSIONNEL "TOURISME"

(2e année)

Spécialité Gestion des Activités Touristiques et Hôtelières

Par Mlle Florence Wetzel Directeur du mémoire : Monsieur Noël Le Scouarnec………………………. JURY Membres du jury : Session de Juin 2010

Ce rapport contient 113 pages



i

Remerciements

Mes remerciements les plus sincères à tous ceux et celles qui auront contribué de près

ou de loin à l’élaboration de mon mémoire, ainsi qu’à la réussite de cette année

universitaire. Je remercie tout particulièrement :

- L’équipe enseignante, Monsieur le Scouarnec, Monsieur Decelle et Monsieur

Tiard.

- Tous les professionnels rencontrés et spécialement Monsieur Laurent Queige,

Monsieur Thomas Deschamps, Madame Christine Bokobza, pour le partage de

leurs connaissances et leur enthousiasme.

- A ma famille pour leur soutien et leurs encouragements.



ii

Table des matières

Introduction iv

1 Chapitre 1 : Une nouvelle forme d’hébergement à Paris : la chambre d’hôte 1

1.1 Historique 1

1.1.1 Apparition des chambres d’hôtes 1

1.1.2 La loi du 14 Avril 2006 : une définition législative 8

1.1.3 Une législation tardive 9

1.2 Un paradoxe inattendu 11

1.2.1 Les chambres d’hôtes en ville 11

1.2.2 Les chambres d’hôtes dans les capitales 13

1.2.3 Un impact inattendu sur Paris 14

1.3 Un contexte parisien favorable aux chambres d’hôtes 15

1.3.1 L’évolution de l’offre hôtelière parisienne : moteur de l’éclatement des nouvelles formes d’hébergements 15

1.3.2 Des hébergements alternatifs non-concurrentiels aux chambres d’hôtes 20

1.3.3 Le tourisme participatif évolue dans lignée du tourisme durable 22 1.3.4 Paris : potentiel touristique et d’affaire favorable pour développer

des chambres d’hôtes 25

1.3.5 Le rôle et l’implication des Parisiens 28

1.3.6 Les nouveaux comportements des voyageurs : favorable aux chambres d’hôtes parisiennes 31

2 Chapitre 2 : Les acteurs de ce type d’hébergement 33

2.1 Les professionnels des chambres d’hôtes : acteurs indispensables au développement des chambres d’hôtes 33

2.1.1 Caractéristiques et stratégies des différentes agences 34 2.1.2 Tableau récapitulatif 46

2.1.3 Les labels HQP : Haute Qualité Paris et B&B Authentic 47

2.2 La clientèle 53

2.2.1 Le type de clientèle 53

2.2.2 La motivation de la clientèle 56

2.2.3 Les attentes de la clientèle 59

2.2.4 Une déception des attentes 60

2.3 Les hôtes : rôle d’accueil primordial 61

2.3.1 Qui sont-ils ? 61

2.3.2 Les motivations des hôtes 63

2.3.3 Les contraintes des hôtes 68



iii

3 Chapitre 3 : Les perspectives de développement des chambres d’hôtes à Paris 70

3.1 Moyens à mettre en œuvre pour développer les chambres d’hôtes à Paris 70

3.1.1 Elargir l’offre, encore inférieure à la demande 70

3.1.2 Améliorer la communication 71

3.1.3 Améliorer la commercialisation 73

3.1.4 Cibler certains segments de clientèle en essor 75

3.1.5 Des besoins de subventions pour garder un bon rapport qualité prix dont la pérennité est incertaine 76

3.1.6 Des stratégies de développement à prendre en exemple 76 3.2 Les risques 79

3.2.1 Une trop grande professionnalisation 79

3.2.2 Ne risque-t-on pas de perdre aussi « l’humain» ? 80

3.2.3 Extension illégale, déloyale, incontrôlable des chambres d’hôtes. 81 3.2.4 Un hébergement incertain 81

3.3 Positionnement des chambres d’hôtes dans le paysage hôtelier 82 3.3.1 Impact et enjeu culturel et sociologique 83

3.3.2 Impact économique 84

Conclusion 86

Bibliographie 90

Tables des entretiens 94

Table des annexes 96



iv

Introduction

Voyager différemment, être hébergé autrement…A côté de l’hôtellerie traditionnelle, le

touriste cherche aujourd’hui la différence. Il surfe entre résidence de tourisme, meublé

de tourisme, chambre chez l’habitant et chambre d’hôtes. La résidence de tourisme

s’apparente à des hôtels, offrant des prestations para-hôtelières, sur une période de

séjours plus ou moins longue. La chambre chez l’habitant s’adresse à un type de

clientèle spécifique, souvent étudiante, louant durant une période d’études. C’est la

chambre d’hôte qui définit le véritable concept du « voyage autrement », elle est l’objet

d’un engouement depuis quelques années qui ne fait que croître.

Mais qui sont les hôtes ? Les touristes attendus comme des invités de marque ou le

maître des lieux qui ouvre sa porte et donne au cœur de son foyer l’hospitalité, du latin

« Hospes pitis » ? En fait le terme chambre d’hôte rassemble dans un seul mot les deux

définitions, mais l’usage présente l’hôte comme la personne qui reçoit le touriste client.

Depuis quelques décennies, une certaine clientèle cherche la différence, une relation

voyageurs-habitants, l’accueil chaleureux de celui-ci dans les lieux visités. Les visiteurs

ont soif d’authentique, d’éthique et d’originalité. La chambre d’hôte ne cesse de faire

des adeptes, côté demande, une forte progression de la clientèle (26% en 2008 et 12%

en 2009) désireuse de trouver autre chose qu’une chambre standardisée par une

mondialisation de normes hôtelières, et côté hôtes, eux-mêmes voyageurs, heureux de

rencontrer et de recevoir des touristes charmés par les lieux qu’ils habitent et leur art de

recevoir.

Comment ne pas être tentés, avec curiosité et passion de traiter un sujet qui nous

questionne ? En effet, ce nouveau concept de la chambre d’hôte qui a connu un vif

succès dans nos campagnes, a su être adopté au cœur de nos villes et des capitales

étrangères comme Londres, Rome et Madrid. Et fait nouveau, ces deux dernières

décennies, son rayonnement a atteint la capitale : Paris. Avec un taux d’occupation à

près de 100% en mai et juin et près de 80% sur le reste de l’année, la chambre d’hôte à

Paris est en plein essor. L’Office du Tourisme de Paris comptait ainsi 300 chambres en



v

2007, plus de 500 en 2009, et la Mairie a pour objectif de doubler leur nombre d’ici

2010

Il était plus pertinent d’évoquer seulement le développement des chambres d’hôtes à

Paris intra-muros, et non d’élargir le champ d’étude aux banlieues et à l’Ile-de-France

qui pourraient faire l’objet d’un autre mémoire. D’une part, Paris est à lui seul un fort

pôle d’attraction et l’analyse exclusive de l’impact des chambres d’hôtes dans la

capitale, nous paraissait plus judicieuse. D’autre part, il était intéressant de calquer notre

analyse sur la politique de développement touristique de la Mairie de Paris en

collaboration avec l’Office du Tourisme des chambres d’hôtes à Paris intra-muros.

Pourquoi, alors que la France est riche en prestations hôtelières, a-t-on vu apparaître les

premières chambres d’hôtes, ont-elles leur place, un rôle à jouer dans le paysage

hôtelier, et de plus celui de Paris ? La chambre d’hôte est une chambre aménagée chez

l’habitant, en vue d’accueillir des touristes pour au moins deux nuitées.

Qui sont ces hôtes parisiens qui proposent leurs chambres ? Quelles sont les motivations

de la clientèle ? Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pourquoi choisir une chambre au

domicile d’un parisien plutôt que d’opter pour une chambre de l’hôtellerie

professionnelle ? Le propriétaire quant à lui, trouve-t-il un intéressement ? Y’a-t-il des

règlementations et obligations pour celui-ci ?

Il semble que ce concept, totalement libre de contraintes, ait été à l’origine de la

création du système de locations de chambres très concurrentiel de l’hôtellerie

traditionnelle, véritables petits hôtels déguisés détenus par des propriétaires étrangers

ou autres.

Ces dernières décennies, le Ministère du Tourisme et les pouvoirs publics ont retenu

dans leur champ d’étude le phénomène « chambre d’hôte ». Devant le mécontentement

des hôteliers face à l’apparition et le développement de celles-ci, qui représentaient une

concurrence déloyale à leur égard et devant la professionnalisation des acteurs et des

agences intermédiaires, la législation a du en 2006 se prononcer et légiférer, afin de

définir le statut de la chambre d’hôte. Mais qu’en est-il aujourd’hui de la concurrence

déloyale, définie comme un détournement de la clientèle frauduleusement par des



vi

bailleurs non inscrits au registre du commerce et non déclarés à l’administration fiscale,

pratiquant des prix inférieurs à celui du marché ? Cette concurrence devient désormais

illégale et déloyale depuis la loi de 2006.

La chambre d’hôte à Paris est-elle une concurrence déloyale pour tourner la

clientèle de l’hôtellerie traditionnelle, ou une alternative qui répond à une réelle

demande ? Est-elle tendance ?

Nous tracerons tout d’abord les contours de cette nouvelle forme d’hébergement, sa

création, son statut et nous exposerons le paradoxe inattendu au sein de la capitale que

les parisiens nous révèlent.

Nous nous pencherons ensuite sur les acteurs eux-mêmes. Avant de cerner l’offre et la

demande, les motivations des clientèles et des hôtes eux-mêmes, nous étudierons la

professionnalisation qui s’est mise en place ces dernières années avec la création

d’agences intermédiaires. Nous analyserons ainsi leurs rôles, leurs différentes stratégies

de développement, le développement de nouveaux labels, etc.

Enfin nous verrons les perspectives à venir. Devant la forte demande de la clientèle,

quelles sont les moyens à mettre en œuvre pour développer le parc des chambres

d’hôtes à Paris, mais aussi quels sont les risques d’une telle extension, et d’une trop

grande professionnalisation. Seraient-elles un jour contrôlables? La chambre d’hôte est-

elle une niche ponctuelle ou une véritable forme d’hébergement ? Quel sera leur

positionnement dans le paysage hôtelier de demain ? L’impact relevé ces dernières

années par leur apparition ne crée-t-il pas un enjeu économique et culturel que doivent

relever les hôteliers ?

1



1 Chapitre 1 : Une nouvelle forme d’hébergement à Paris : la chambre d’hôte

1.1 Historique

1.1.1 Apparition des chambres d’hôtes

1.1.1.1 La naissance

C’est dans le monde rural que naissent les premières chambres d’hôtes. Dans les années

1950, la France se remet progressivement des dégâts causés par la Seconde Guerre

mondiale, et de nombreux citadins cherchent à partir en vacances à un prix peu élevé.

Parallèlement, le monde agricole est touché par le développement de l’industrialisation

et doit lutter contre l’exode rural, de nombreux bâtiments d’habitation sont alors vacants.

Les chambres d’hôtes seront aussi un moyen de lutter face aux difficultés économiques.

En 1952, la formule des chambres d’hôtes est officialisée par la Commission de

modernisation du tourisme. Sous l’impulsion des chambres d’agriculture, les gîtes

ruraux naissent officiellement au titre du deuxième plan de modernisation et

d’équipement du territoire. Les chambres d’hôtes reçoivent ensuite leur appellation en

1969. Ce terme relève du domaine public, alors que la marque « Gîtes de France » est

déposée.1

Ce concept va donc se généraliser à travers toute la France. Le développement des

chambres d’hôtes sera alors encouragé par le ministère de l’Agriculture à travers des

subventions adressées aux agriculteurs.

Mais ce n’est que dans les années 1980 que les chambres commencent véritablement à

se développer de façon exponentielle. L’authenticité de l’accueil, l’hospitalité et la mise

en valeur des terroirs font le succès de ces chambres et attirent la clientèle Française et

étrangère. Ce concept permettait alors de contribuer au développement local et à

l’aménagement du territoire.

1 Chantal Goldstein : Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien.

2



Parmi les hébergements en espace rural, cœxistaient alors les meublés de tourisme, les

chambr2es d’hôtes et enfin les gîtes ruraux3.

En 1999, les Gites de France comptent 9 000 chambres d’hôtes, leur succès est croissant

et correspondent à la tendance vacances : des courts séjours, une improvisation de

dernière minute, avec réservation directe auprès des propriétaires. La chambre d’hôtes

témoigne alors d’un impact culturel indéniable. Les statuts Gîtes de France interdisent

d’ailleurs encore aujourd’hui l’implantation urbaine. Les Gîtes de France, précurseurs de

la chambre d’hôte sont rejoints par d’autres acteurs professionnels offrant des

labellisations, comme Clé Vacances, Fleurs de Soleil, BAB (Bed and Breakfast), ainsi

que des offices de tourisme.

Les chambres d’hôtes, incontournables du paysage touristique français, n’ont en 2004,

tout comme les gîtes ruraux, aucune existence légale ou réglementaire. Passés en quinze

ans du chiffre de 4500 à celui d’environ 30 000 labellisées en France en 2004, les

chambres d’hôtes naviguent à vue entre public et privé, accueil commercial et domicile

personnel, de rural deviennent citadines. 4 Aujourd’hui, la DGCIS en comptabilise

37 576 appartenant aux principales fédérations professionnelles.5

Répartition des chambres d’hôtes selon les principales fédérations professionnelles

2 3 Laurence Jegouzo : maitre de conférences à l’université de Paris I, Panthéon Sorbonne (IREST) et à l’IEP de Paris. 4 Chantal Goldstein : Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien. 5 Mémento du Tourisme, Edition 2009

3



Source : DGCIS, Mémento du tourisme 2009 La chambre d’hôte n’a pas de définition précise à cette époque et pâtit donc d’une

assimilation abusive avec, au choix, le bed and breakfast à l’anglaise, la chambre chez

l’habitant, les hôtes payants des séjours linguistiques, la pension de famille et surtout la

location de meublée.

Les pouvoirs publics ont alors tenté sans succès une définition : Une note de 1992 puis

une réponse ministérielle de 2000 la définit successivement comme : « une chambre

aménagée chez l’habitant en vue d’accueillir les touristes et de leur offrir la nuitée » ou

bien « la location à des fins touristiques de chambres par des particuliers ».6

On a bien ici une activité d’hébergements par des particuliers n’ayant pas la qualité de

professionnels de l’hôtellerie, mais ou est la mention d’accueil par l’habitant lui-même ?

Il n’y a ici aucune réglementation attachée à la définition et celle-ci reste encore très

floue. Seulement officiellement, les exploitants des chambres d’hôtes sont répertoriés

par l’INSEE à des fins statistiques dans l’activité « autres hébergements touristiques ».

6 Laurence Jegouzo : Maitre de conférences à l’université de Paris I, Panthéon Sorbonne (IREST) et à l’IEP de Paris, l'accueil en chambre d'hôtes: une activité reconnue

4



1.1.1.2 Vers une définition

Des organisations professionnelles telles que Fleurs de Soleil qui comptabilise 1 034

chambres labellisées, proposent une appellation d’usage relevant de leurs chartres et

labels. Leur définition retenue est : « un accueil chez l’habitant et par l’habitant, la nuit

et le petit déjeuner fournis par l’hôte de façon forfaitaire ».

Cette définition est alors le point de départ, depuis février 2004, d’une réflexion partagée

entre la direction du tourisme et Monsieur Hervé Bouvant, le président de Fleurs de

Soleil. Les questions concernent en effet le statut de la chambre d’hôte et sa singularité

par rapport à l’hôtellerie, ce qui provoque alors une intervention parlementaire sur le

sujet en avril 2004.7

Ce débat génère alors différentes questions : ouvrir une chambre d’hôte : qu’est ce que

cela implique ? Dans quelles conditions ?

Sur le plan juridique, les exploitants de chambres d’hôtes n’étaient soumis à aucun statut

professionnel spécifique. En clair, tout le monde pouvait ouvrir à tout moment une

chambre dans sa maison ou dans son appartement. Il n’y avait aucun contrôle qualitatif,

toutefois il existait déjà quelques règlementations conseillées.

1.1.1.3 Les réglementations existantes

L’immatriculation au RCS en 2004 : L’activité de loueur de chambre d’hôte était

considérée comme une activité civile et familiale, les chambres faisant partie de la

maison étaient dans un lieu privé, au même titre que la maison elle-même.

Selon la FNOTSI, l’immatriculation et la déclaration au registre du commerce RCS

étaient obligatoires lorsque la location des chambres d’hôtes s’avérait l’activité

principale des habitants de la maison ou si le nombre de chambres à la location dépassait

5.

La Fédération Nationale des Gîtes de France limitait elle aussi, le nombre de chambres

d’hôte à 5, avec une capacité de 15 personnes maximum. Au-delà, les hôtes étaient

considérés comme hôteliers, établissement recevant du public (ERP) avec toutes les

contraintes sécuritaires.

5



Mais toutes ces règlementations sont en 2005 peu appliquées et respectées par

l’ensemble des propriétaires des chambres d’hôtes.

Ensuite, une définition du confort était retenue par le CERAL comme un cadre agréable

à vocation touristique, des chambres bien équipées, l’attention permanente des

propriétaires des lieux, avec accueil à toute heure. Les chambres pouvant être situées en

zone urbaine, à proximité ou dans le périmètre de quartiers touristiques ou historiques.

Le site de la CCI de Paris et les Gites de France donnent d’autres précisions concernant

la superficie des chambres, la présence ou non de terrasses…

Concernant les tarifs, depuis le 1Er Janvier 1987, ceux-ci sont libres et l’établissement

d’un contrat n’est pas obligatoire. Selon la législation du 18 Octobre 1998, le prix de la

location des chambres et le prix du petit-déjeuner doivent être affichés à l’intérieur et à

l’extérieur du bâtiment. Une note doit être remise au client dès que la prestation est égale

ou supérieure à 15,24 euros.

Niveau sécurité, les chambres d’hôtes dont le nombre est inférieur à six disposant d’une

pièce de vie supérieure à 50m² ne sont soumis ni aux règles de sécurité contre les risques

d’incendie et de panique, ni aux contrôles des commissions de sécurité. Elles ont en plus

l’avantage de ne pas être confrontées aux incursions intempestives de la DGCCRF

puisque l’on est ici dans la sphère privée… !

De plus, une piscine, une écurie ou autres ne font l’objet d’aucune surveillance

particulière.8

Pour le propriétaire, l’assurance est obligatoire. Sa responsabilité est régie par le droit

civil et le propriétaire informe son assureur de la mise en location saisonnière de son

logement.

7 Entretien avec Monsieur Hervé Bouvant, gérant du réseau Fleurs de Soleil 8 Chantal Goldstein: Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien.

6



Dans la pratique, aucun locataire ne vérifie son assurance quand il réserve une chambre

d’hôte, il fait confiance à sa responsabilité civile. Mais qui paiera les dégâts causés par

des jeunes enfants par exemple ?

Quant au fisc, les loueurs de chambres d’hôtes sont considérés comme des commerçants

et les revenus tirés de la location des chambres d’hôtes sont imposés dans la catégorie

des bénéfices industriels et commerciaux.

Les loueurs déclarent directement le montant des recettes perçues lorsqu’elles

n’excèdent pas 76 000 €. Ils bénéficient automatiquement d’un abattement de 72%.

Pratiquement, ils ne sont imposés que sur 28% des recettes. De plus, si leurs revenus

sont inférieurs à 760 euros, ils n’ont rien à déclarer, voila encore de quoi mettre les

hôteliers en rogne.

En outre, ils ne sont pas redevables de la TVA lorsque leurs recettes sont inférieures à

76 300 €. Au-delà, ils sont assujettis à la TVA si leur activité est assimilée à de

l’hôtellerie avec au moins trois prestations hôtelières offertes : petit déjeuner, nettoyage

des locaux, fourniture du linge de maison et réception, même non personnalisée.

Enfin, les personnes qui louent une partie de leur habitation principale sont exonérées de

la taxe professionnelle, sauf si le chiffre d’affaire dépasse 23000€ par an.

Les hôteliers ont ici des raisons tout à fait valables de revendiquer les injustices qu’ils

subissent face à ces lois avantageuses des chambres d’hôtes. 9

A cela vient s’ajouter la taxe de séjour : la chambre d’hôte, non nommément prévue dans

les textes de loi et ne faisant pas non plus l’objet de mesure de classement officiel,

serait-elle assimilée aux autres hébergements ? Oui, répond la Direction du Tourisme :

elles sont soumises aux dispositions de l’article L-113-3 du code de la consommation

relatives aux règles d’affichage des prix et d’information du consommateur et à celles de

l’article R 2333-51 du Code Général des collectivités territoriales relatives à la

déclaration à la mairie de la location pour la perception de la taxe de séjour.

9 Chantal Goldstein : Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien.

7



De nombreux propriétaires offrent plus de cinq chambres, faisant une concurrence

déloyale à des hôtels de leur région, dans le cadre de grandes maisons, résidences

secondaires, hôtels particuliers, châteaux…et bénéficient d’un bon revenu. N’étant pas

déclarés au registre du commerce, ils n’exécutent aucune de leurs astreintes : respect des

règlementations, et ils pratiquent en toute illégalité, d’où l’existence d’une concurrence

également illégale.

D’autres propriétaires français et étrangers achètent et aménagent des bâtiments qu’ils

transforment en chambres d’hôtes, véritables hôtels déguisés, et attirent la clientèle via

internet sans signaler leur commerce à la mairie, au fisc, au RCS, ils ne payent ni taxe de

séjour, ni TVA.10

La concurrence est certes illégale et déloyale à l’égard des hôteliers, étant donné

l’insuffisance des règlementations et le peu de contrôle des règlementations existantes.

Les hôteliers se plaignent de leur côté de lourdes charges, taxes professionnels, TVA, et

de faibles abattements de l’impôt sur le revenu : 20% au lieu de 72% pour les chambres

d’hôtes. 11

L’impact du développement des chambres d’hôtes a donc des conséquences dans le

secteur hôtelier, facilité par l’outil internet, permettant des contacts mondialisés directs à

l’aide de mots clés, sésames du réseau pour la recherche : chambres d’hôtes, stay home,

guest house, hosted B&B et toutes leurs variantes. De plus, les guides hôteliers,

catalogues, agences, offices du tourisme favorisent l’extension.

A l’heure d’un grand nombre de débats sur la question, après trente ans de semi-

clandestinité, et devant l’afflux incontrôlé de l’offre Internet, les opérateurs sont

demandeurs d’un référentiel et d’une définition précise qui mettrait enfin à plat le

concept des chambres d’hôtes et des centrales de réservation, le statut, la qualité, la

responsabilité des hôtes et la clarification des sphères publics/ privés et marchands/ non

marchands.

En effet, en 2005, alors que la consommation touristique s’élevait à 108,1 milliards

d’euros, que le tourisme rural en représentait ainsi 28% des nuitées et que ce concept

10 Hervé Bouvant, gérant du réseau Fleurs de Soleil

8



commençait sérieusement à se développer en ville, il devenait difficile aux pouvoirs

publics de laisser cette activité grandir sans un véritable encadrement juridique.

L’objectif étant à la fois de pouvoir contrôler cette activité, de lutter contre la

concurrence illégale et déloyale que soutenaient les hôteliers et également de pouvoir

disposer d’éléments statistiques sur son développement.12

1.1.2 La loi du 14 Avril 2006 : une définition législative

Face au développement de ce type d’hébergement, il était nécessaire de légiférer, les

chambres d’hôtes disposent désormais d’un statut réglementaire national qui les

définissent.

La loi du 14 Avril 2006 définit alors les chambres d’hôtes comme des « chambres

meublées situées chez l’habitant en vue d’accueillir des touristes, à titre onéreux, pour

une ou plusieurs nuitées, assorties de prestations ». Cette définition législative

s’accompagne d’une déclaration préalable en mairie pour toute personne qui offre à la

location une ou plusieurs chambres d’hôtes.13 (Annexe A)

Enfin, le décret du 3 Août 2007 vient compléter la loi et énonce les conditions

d’application du régime des chambres d’hôtes.14 Il prévoit également que les chambres

d’hôtes mises en location au 4 août 2007 ont l’obligation de procéder à la déclaration en

mairie au plus tard le 31 décembre 2007 (Annexe B). La notion d’activité de location de

chambres d’hôtes est définie comme la « fourniture groupée de la nuitée et du petit-

déjeuner et est limitée à un nombre maximal de cinq chambres pour une capacité

maximale de quinze personnes. L’accueil doit être assuré par l’habitant».

En outre, certaines normes d’habitabilité doivent être respectées : chaque chambre doit

donner accès à une salle d’eau et à un WC, être en conformité avec les réglementations

11 Madame Boully-Demange : Responsable du département des professionnels Parisiens de l’Office du Tourisme de Paris 12 Laurence Jegouzo, Maitre de conférences à l’université de Paris I, Panthéon Sorbonne (IREST) et à l’IEP de Paris, l'accueil en chambre d'hôtes: une activité reconnue 13 Code du Tourisme : L.324-3 et L.324-4 14 Code du Tourisme : D.324-13 à D.324-15

9



en vigueur en matière d’hygiène, de sécurité et de salubrité. Le linge de maison doit être

fourni.

Enfin des précisions sont données quant à la déclaration en mairie qui peut être déposée

directement en mairie ou adressée au maire du lieu de l’habitation concernée par voir

électronique ou lettre recommandée. Elle doit notamment mentionner le nombre

maximal de personnes susceptibles d’être accueillies et les périodes prévisionnelles de

location. La liste des chambres sera consultable en mairie.

A noter que toutes les réglementations antérieures à la loi du 14 Avril, concernant la

location des chambres d’hôtes, demeurent toujours applicables : réglementations

fiscales, sociales, de sécurité, sanitaires, et l’inscription au registre du commerce.

1.1.3 Une législation tardive

Cette loi vient enfin donner une véritable définition et législation à la chambre d’hôte.

Seulement, celle-ci est sans doute trop tardive et perd donc toute crédibilité. Il subsiste

malgré la loi une illégalité de fait, une non application de la législation et surtout un

défaut de contrôle par les pouvoirs publics. Les hôtes non affiliés à un réseau ne

déclarent pas leurs chambres à la mairie et ceux affiliés à un réseau le font-ils

réellement ?

Avec l’émergence des NTIC dans le système de distribution touristique, les hôtes

commercialisent leurs chambres sans pour autant se déclarer en mairie et au fisc. Ils se

permettent alors de ne pas respecter les conditions exigées par la nouvelle loi et

commercialisent par exemple dix chambres en tant que « chambres d’hôtes », alors que

la limite est à cinq chambres. Les hôtes ne se sentent pas inquiétés par cette loi, étant

donné le manque de contrôle. Et même si des hôtes n’ont que cinq chambres à proposer,

ils ne se risquent pas à se déclarer, de peur que le fisc vienne « fouiller » dans leurs

comptes ! De plus, ceux qui se déclarent à la mairie ne seront pas forcément enquêtés

par le fisc, le contrôle n’étant pas effectif. 15

15 Entretien avec Madame Boully-Demange, Responsable du département des professionnels Parisiens de l’office du tourisme

10



Aujourd’hui à Paris par exemple, seulement 200 chambres sont répertoriées à la Mairie

sur environ 600.

L’appartenance à un réseau professionnel n’engage pas le propriétaire à une déclaration

en mairie, bien que l’agence le conseille fortement.16

D’après Laurent Queiges, la mairie ne peut pas faire de contrôle sur les déclarations, car

ce n’est pas sa compétence, seul l’Etat a un droit de contrôle, or le ministère du tourisme

vient d’être supprimé, donc plus personne ne peut contrôler les déclarations.

Si un hôte ne se déclare pas en mairie, il est en illégalité et participe à une concurrence

illégale. Sur le terrain, nombreux hôteliers constatent la prolifération des chambres

d’hôtes non déclarées.

D’après Jean-Luc Bousquet, président de l’UMIH 24, en charge au niveau national du

dossier des chambres d’hôtes, la loi n’a concrètement rien changé, la situation est

toujours la même. « Deux exigences ne sont pas respectées : l’obligation de la

déclaration en mairie et de celle de l’auto entrepreneur ». Les chambres d’hôtes

devraient être soumises à ces mesures, les propriétaires devraient s’inscrire en tant

qu’auto-entrepreneur, les hôteliers alertent les autorités qui font la sourde oreille. On voit

des propriétaires se résilier des listes de la chambre de commerce pour passer en auto

entrepreneur. On légalise en fait le travail au noir. Alors que la sécurité sociale est en

déficit et les caisses de l’état sont vides, pour les hôteliers, on favorise l’économie

souterraine !

Les chambres d’hôtes sont dans des domiciles privés donc le contrôle est difficile. Pour

entrer de force en position de contrôleur chez un habitant, il faut un mandat de

perquisition, ce qui est actuellement impensable. L’injustice et l’inégalité subsistent,

exemple : bien que les hôtels ne payent plus de taxes professionnelles, il demeure le

poids des taxes TV. En effet, là ou une redevance serait payée pour les chambres

d’hôtes, les hôtels payent quarante redevances pour quarante TV.

Pour Jean-Luc Bousquet, « la concurrence touche petits et grands hôtels de 1 à 4 étoiles.

Les chambres d’hôtes bénéficient à tort d’une réputation d’hébergement pas cher. Les

prix sont pourtant alignés de 40 à 200 euros, mais elles continuent à vivre selon cette

11



réputation. » De nombreux petits hôtels sont tenus par le mari et la femme et offrent un

accueil très familial.

Pour les hôteliers, le rôle des mairies est coupable, les pouvoirs publics favorisent le

développement des chambres d’hôtes. Par exemple, des Anglais s’installent en France,

montent des chambres d’hôtes, touchent des subventions, ne payent ni cotisations

sociales, ni impôts sur le revenu.

La loi 2006 n’a rien changé. Des sociétés SCI et SARL font librement de nombreuses

chambres d’hôtes : ils font de business et ne reversent rien. Mais qui contrôle ? Les

fonctionnaires de l’Etat sont limités par des objectifs et débordés de travail. De plus,

pour les autorités locales, il y aune volonté politique de ne pas aller sur le secteur pour

des raisons électorales.

Il y a donc bien un impact économique du développement des chambres d’hôtes, ressenti

par les hôteliers malgré la loi de 2006. De plus, ils ressentent également un lobbying

chez les médias, un impact culturel, c’est à la mode. Pour eux, on ne défend pas leurs

intérêts. Reportages et enquêtes journalistiques favorisent la mise en valeur des

nouveaux modes d’hébergements et s’intéressent peu à l’application de la loi 2006.

(TF1, M6, France 2…)

1.2 Un paradoxe inattendu

1.2.1 Les chambres d’hôtes en ville

Les chambres d’hôtes sont la plupart du temps, inscrites dans l’esprit des

consommateurs comme un hébergement qui ne se développe qu’en milieu rural, il est en

effet impensable de dormir en chambre d’hôtes lors d’un déplacement en ville. Une

chambre d’hôte à Vannes ? « Mais elles n’existent pas en ville », répond-t-on chez

formules Bretagne. La ville est le terrain réservé à l’hôtellerie.

16 Madame Boully-Demange, Responsable du département des professionnels Parisiens de l’office du tourisme

12



De plus, la tradition et la fixation des chambres d’hôtes en milieu rural vient du fait que

les Gîtes de France, précurseurs du système, ont lancé en 1969 l’appellation en milieu

rural, rejoints ensuite par Bienvenue à la Ferme et l’Accueil paysan.

Quarante ans après, les chambres d’hôtes de Gîtes de France et les 1 500 adresses

annuelles sont accessibles sur le site. Mais aucune chambre ne figure encore dans les

villes, les statuts interdisent en effet pour le moment l’implantation urbaine. 17

C’est en tout premier lieu à l’étranger que se développe le concept en ville. En effet,

inventeurs du B&B, les Anglais multiplient et diversifient les offres. De la Cornouaille à

l’Ecosse, de la campagne à la côte, de multitudes de chambres d’hôtes ont pris

possession des villes anglaises dans les années 60. La contagion s’étend à l’Irlande :

Dublin. Situé à mi-chemin entre la pension de famille et le petit hôtel familial, le succès

inspire les villes d’Europe du Nord : Pays-Bas, Belgique, et du Sud : l’Italie, où foisonne

un patrimoine prêt à s’emparer de ce nouveau défi : Florence, Venise, Turin. L’Espagne

et le Portugal saisissent également cette opportunité et les chambres d’hôtes deviennent

les concurrentes des « pensions » petits hôtels bon marché. On voit apparaitre des

chambres d’hôtes dans les « pousadas », belles maisons historiques de caractère, aux

abords de Lisbonne et de Barcelone. Partout à l’étranger, on ose défier ce paradoxe de la

chambre dans un univers urbain.18

En France, l’idée de la chambre en ville fait son chemin…La France connaît elle aussi

cet engouement. Un lyonnais Patrice Lejeune est le premier éditeur à s’interroger sur les

chambres d’hôtes en ville et écrit un grude « chambres d’hôtes en ville » à Lyon,

l’association « villes et chambres d’hôtes » a fait son apparition et le concept plait très

vite. Marseille, en 1998, année de la coupe du monde, est très motivée par l’accueil de

touristes et l’office du tourisme met en place un référentiel calqué sur Fleurs de Soleil.

Des chambres labellisées Clévacances, Fleurs de Soleil, BAB (Bed & Breakfast), et

labellisées par les offices de tourisme… se développent petit-à-petit en ville.

17 Chantal Goldstein, Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien

13



1.2.2 Les chambres d’hôtes dans les capitales

De petites villes à grandes villes, les capitales étrangères ne résistent pas à l’assaut :

Londres, précurseur avec ses B&B, Amsterdam, Rome…Les années 80 sont témoins

d’une explosion du développement à travers les capitales : Madrid, Bruxelles, Prague.

New-York et Chicago ne sont pas en reste avec des volontaires « les greeters » qui

organisent des rencontres de touristes et habitants.19

Les chambres d’hôtes en ville et dans les capitales étrangères, oui, mais à Paris ? Il

existe en fait un double paradoxe. Développer des chambres d’hôtes à Paris : la capitale,

ville réputée pour son accueil peu chaleureux…et la ville de bruit et de poussière, quels

paradoxes avec la chambre d’hôte à la française, dans un cadre rural, calme, de charme

et accueillante.

Parler de chambre d’hôte à Paris est loin d’être anodin. Première réaction très

parisienne : quelle bonne idée, seconde réaction tout aussi Parisienne : quel drôle

d’idée ! Les Parisiens comme toujours jonglent entre leur curiosité pour toute idée

d’avant-garde et leur frilosité dès qu’il s’agit de s’impliquer et d’ouvrir leur porte...

Paris est en effet réputé pour être une des capitales les moins accueillantes, les Parisiens

sont souvent indifférents et hostiles avec les tracas de la vie quotidienne. Pourtant, Paris,

lui aussi a vu fleurir nombre de chambres d’hôtes dans le cœur de ses quartiers : L’ouest

parisien et le centre avec un patrimoine riche en trésors, d’hôtels particuliers, de petites

cours et jardins intérieurs dans des quartiers calmes, cachés du tumulte et du bruit. Des

parisiens ont appris à ouvrir leurs portes et découvert les joies de recevoir le touriste.

Leurs propres voyages leur donnant le gout d’imiter les ravissantes chambres d’hôtes

romaines, londoniennes…

Ce concept a été développé dans des capitales étrangères, Paris possède aussi un

excellent potentiel. Tournée vers les pensions de familles tant décrites par nos littéraires

Balzac, Hugo… ces deux siècles derniers, la capitale voit fleurir ce nouveau mode

d’hébergement très à la mode : la chambre d’hôte.

18Chantal Goldstein : Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien

14



Peu à peu, le concept fait son chemin dans la capitale. Ainsi, dans le 16e arrondissement,

secteur du Bois de Boulogne, une convention votée à l’unanimité donne droit à

l’occupation de locaux domaniaux afin d’y exploiter une activité vinicole associée à un

hébergement type chambre d’hôtes. En Octobre 2004, le sénateur Plasait remettait au

premier ministre une proposition recommandant de stimuler l’offre par les Franciliens de

« bed and breakfast » à l’occasion des prochains grands événements…20

1.2.3 Un impact inattendu sur Paris

Devant le développement croissant des chambres d’hôtes à Paris, il est évident que la

concurrence déloyale affligée aux hôtels parisiens tend à devenir comparable à celle qui

préoccupe les hôteliers de province. Les difficultés rencontrées quant à la loi du 14 Avril

2006 et le contrôle des acteurs se trouvent être les mêmes à Paris. Les hôteliers se

plaignent du manque de contrôle par les pouvoirs publics, pire : ils trouvent que la

mairie facilite le développement des chambres d’hôtes, les aident. En effet, nombreuses

sont les mairies de Paris organisant des réunions avec les habitants pour promouvoir les

chambres d’hôtes dans leur quartier, distribuant des « manuels de la chambre

d’hôte… »21

Aujourd’hui, on compte à Paris un parc d’environ 600 chambres d’hôtes, chiffre évalué

par les centrales de réservation. Les hôteliers parisiens reprochent à la chambre d’hôte

son jeu « underground » et de capter une partie de la clientèle. Cet impact économique

inquiète les petits hôteliers. Mais pour les acteurs de chambres d’hôtes, ce nouveau

mode d’hébergement n’est qu’une alternative née d’une nouvelle mode culturelle,

entrainant un véritable impact culturel à Paris.

Bien que cet impact soit encore relatif : 76 309 chambres d’hôtels face à 600

chambres d’hôtes à Paris, le paysage hôtelier est surpris de cet inattendu. Les hôteliers

ont-ils vu venir à temps cette métamorphose des attentes de leurs clientèles, n’est-il pas

19 Chantal Goldstein : Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien 20 Chantal Goldstein : Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien 21 Conclusions tirées des différents entretiens

15



trop tard pour y répondre ? Certains hôteliers reconnaissent que l’exemple des chambres

d’hôtes fait évoluer l’hôtellerie culturellement, ressentant une nécessité d’adaptation à de

nouveaux désirs de la clientèle.22

1.3 Un contexte parisien favorable aux chambres d’hôtes

1.3.1 L’évolution de l’offre hôtelière parisienne : moteur de l’éclatement des nouvelles formes d’hébergements

1.3.1.1 Etat des lieux

En 2008, l’observatoire économique du tourisme parisien, département de l’office de

tourisme de Paris, comptabilise 1465 hôtels et 76 309 chambres à Paris intra-muros.

L’hôtellerie 2 et 3* est majoritaire, réunissant 1127 hôtels et 49 622 chambres, ce qui

représente 77% des hôtels et 65% des chambres à Paris.

L’offre hôtelière à Paris en 2008.

Source : OTCP

1.3.1.2 Une offre hôtelière en faible évolution

D’une part, le parc hôtelier Parisien a connu une progression très faible depuis les vingt

dernières années en terme quantitatif, puisqu’en 1990, Paris comptait 1445 hôtels

d’après la direction du développement économique et de l’emploi, soit seulement, en

chiffres bruts, 20 hôtels de moins qu’en 2008. Entre 2001 et 2006, la direction a relevé

22 Entretien avec Jean-Luc Bousquet, UMIH

16



seulement 7 dossiers de création d’hôtels et 6 extensions d’hôtels existants. Le nombre

de chambres a progressé modérément, en passant de 68 650 à 76 309 en 2008 (+ 7 659

chambres). La taille moyenne des établissements a donc augmenté. Mais cette

augmentation est faible, comparée aux zones à proximité.

Source : Direction du développement économique et de l’emploi23

Parallèlement, sur la période 1990-2008, les arrivées hôtelières sont passées de 13,4 à

15,1 millions, soit une évolution de 13% et les nuitées ont augmenté de 12% (31,2 à 35

millions).

23 Le parc hôtelier Parisien et Francilien, Etat des lieux, comparaisons, évolutions, Septembre 2006

17



Source : Direction du développement économique et de l’emploi

Mais comment l’offre, en faible évolution, pourra-t-elle répondre à une demande en

augmentation ? L’offre d’hébergements alternatifs, en augmentation ces dernières

années, pourrait justement y répondre. Paris présente donc un contexte idéal pour

développer des chambres d’hôtes.

1.3.1.3 Disparition progressive au cœur de Paris de l’hôtellerie bon marché

L’hôtellerie Parisienne a connu un véritable changement en terme qualitatif depuis 20

ans. En effet, d’après la direction du développement économique et de l’emploi dans « le

parc hôtelier et Francilien » en Septembre 2006, on assiste à une montée en gamme de

l’hôtellerie parisienne depuis 1990. De nombreux hôtels sont passés de 2 à 3* dans le but

notamment de rester dans les catalogues des tours opérateurs.

Mais ce sont essentiellement les hôtels haut de gamme qui ont augmenté. Le nombre de

chambres en 4* et 4* luxe a augmenté de 145% entre 1990 et 2006, et représente

aujourd’hui 21 821 chambres, soit 26% du parc hôtelier parisien. De nombreuses

ouvertures d’hôtels de cette catégorie devraient continuer à se développer dans les

années à venir d’après la direction du développement économique et de l’emploi.

18



Comparé aux différentes villes de France, Paris se classe au deuxième rang des villes

avec une part si importante de chambres 3 et 4*.

Bien que l’offre des hôtels 0* connaisse une légère augmentation, le nombre d’hôtels 1*

a chuté de plus de 60% depuis 1990 jusqu’en 2006 pour ne représenter plus que 3120

chambres aujourd’hui, soit 4% du parc. Le centre ville a en effet tendance à se dépouiller

de ses hôtels de petites catégories n’ayant pas les investissements nécessaires pour

effectuer des travaux de rénovation pour la mise aux normes. Ceux-ci se dégradent au

fur et à mesure et se voient dans l’obligation de fermer leurs portes.

19



Source : OTCP

Ce graphique vient confirmer le fait que l’on assiste à une très nette montée en gamme.

Le nombre de chambres 4* et 4* luxe, désormais 5*, a ainsi plus que doublé en quinze

ans, tandis que le nombre de chambres 2* diminue progressivement.

En effet, les hôteliers voient une partie de leur clientèle déroutée par la disparition

progressive au cœur de Paris de l’hôtellerie bon marché. Par exemple, selon le groupe

Accor en 2004, Paris offrait 5000 chambres de 0, 1 et 2*, alors que pourtant la demande

et la fréquentation du 0* est en augmentation de 2%. En effet, les petits hôtels n’offrant

aucun confort et amélioration sont fréquentés parfois par une clientèle miséreuse :

immigrés en attente de papiers, vivant à l’année dans des conditions insalubres et

d’insécurité, ce qui peut expliquer l’augmentation de la demande des 0*. L’hôtellerie de

tourisme bon marché, quant à elle n’est plus au rendez-vous de la demande, faille que

les chambres d’hôtes ont très vite exploitée. On ne peut pas parler de concurrence, quand

les hôteliers n’ont pas su être au rendez-vous de la modernité, ou ont choisi un modèle

d’hôtels plus industriels, c’est en raison de leur disparition que la place est prise par les

chambres d’hôtes, hébergements économiques de courte durée.

20



Il reste en effet aux touristes peu de choix face à cette montée de gamme de l’hôtellerie.

Quelles solutions se sont alors présentées à la ville de Paris ?

D’une part, développer des hébergements alternatifs à des prix qui attirent plus de

touristes et qui s’adressent à tous types de clientèles et d’autre part déplacer l’offre des

hôtels 2 et 3* en sortant de Paris intra-muros.

Les hébergements alternatifs sont apparus tardivement mais répondent à la carence de

ces petits hôtels ou à leur manque de confort. Paris a en effet longtemps été une capitale

où les hôtels étaient les seuls modes d’hébergements. D’après Christine Bokobza,

présidente de Good Morning et de la fédération des professionnels parisiens de la

chambre d’hôte, ce retard s’explique par le fait que, longtemps beaucoup de chambres

d’hôtels à Paris n’étaient pas très chers sur les catégories 2 et 3*, contrairement à Rome

et à Londres par exemple.

Mais depuis quelques années, l’offre de résidence de tourisme, de locations de meublés,

de chambres d’hôtes, d’auberges de jeunesse, d’hôtellerie de plein air, ne cesse de se

développer.

L’offre hôtelière à Paris connaissant également une montée en gamme importante est

donc très favorable au développement des hébergements alternatifs, dont les chambres

d’hôtes. En effet, dans une capitale comme Paris où le coût de l’hébergement augmente

sans cesse et où l’uniformisation gagne l’industrie hôtelière, des solutions alternatives

comme des chambres d’hôtes séduisent de plus en plus de touristes.

La renommée des chambres d’hôtes, l’effet mode d’alternative pourrait devenir une

véritable concurrence telle que le vivent déjà des hôteliers provinciaux.

1.3.2 Des hébergements alternatifs non-concurrentiels aux chambres d’hôtes

Aujourd’hui, de plus en plus d’hébergements alternatifs se développent en Ile-de-France

et à Paris. Il est en effet important de proposer une offre variée, répondant à tous types

de demandes, ces hébergements peuvent ainsi tous cohabiter et répondre à la forte

demande touristique à Paris. Toutefois certaines peuvent-être concurrentes et d’autres

complémentaires.

21



Définissons tout d’abord chacun de ces hébergements alternatifs :

« La résidence de tourisme est un établissement commercial d’hébergement classé,

faisant l’objet d’une exploitation permanente ou saisonnière. Elle est constituée d’un

ensemble homogène de chambres ou d’appartements meublés, disposés en unités

collectives ou pavillonnaires, offert en location pour une occupation à la journée, à la

semaine ou au moins à une clientèle touristique qui n’y élit pas domicile. Elle est dotée

d’un minimum d’équipement et de services communs. Elle est gérée dans tous les cas

par une personne physique ou morale. »24 Il en existe 66 à Paris intra-muros, intégrant

plus de 4 600 chambres et plus de 14 000 lits.25

« Le meublé de tourisme est une villa, appartement ou studio meublé, à l’usage exclusif

du locataire, offert en location à une clientèle de passage qui y effectue un séjour

caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois et qui n’y élit pas

domicile. »26Il est difficile de comptabiliser les meublés de tourisme, mais il en existe

des centaines de milliers en France, et la plupart sont louées au noir, et ce, cent fois plus

que les chambres d’hôtes.

La résidence et les meublés de tourisme sont deux types d’hébergements en concurrence

car ils proposent des séjours plus ou moins longs, d’au moins 4 à 5 jours sur Paris en

général. Même si la résidence de tourisme se rapproche d’avantage de l’hôtel (ménage,

réception…), les prestations restent similaires.

La chambre d’hôte n’est en fait pas en concurrence avec ces deux types d’hébergements

pour deux raisons : Tout d’abord, la durée de séjour moyenne ne dépasse pas les deux

trois jours, les week-ends et très courts séjours se développent en effet de plus en plus.27

De plus, les prestations et les buts recherchés ne sont pas les mêmes. La chambre d’hôte

est donc une alternative, elle est complémentaire, elle a donc un certain terrain pour se

développer à Paris.

24 www.tourisme.equipement.gouv, page consultée en Avril 2010 25 OTCP, le tourisme à Paris, chiffres clés 2008 26 www.tourisme.equipement.gouv, page consultée en Avril 2010

22



Toutefois, il existe des formules plus proches de la chambre d’hôte, comme la chambre

chez l’habitant qui ne connait actuellement aucune réglementation mais que l’on pourrait

définir ainsi : « c’est une pièce habitable, en principe toujours meublée, située dans

l’appartement ou la maison même du propriétaire. Cette formule est économique et peut

être conviviale. » Malgré leur rapprochement, les prestations ne sont en aucun cas

concurrentes, puisqu’elles ne s’adressent pas au même type de clientèle. Les chambres

chez l’habitant s’adressent généralement à des étudiants, des étrangers qui viennent

souvent pour plusieurs semaines ou même plusieurs mois. De plus, la chambre d’hôte

offre le petit-déjeuner, l’accueil, la convivialité, contrairement aux chambres chez

l’habitant qui ont comme simple but de recevoir une personne chez soi dans une

chambre souvent vide.

Enfin, l’échange d’appartement (tourisme non marchand) est en plein boom

actuellement à Paris. Ce type d’hébergement est en effet un bon moyen de remédier à la

crise, le touriste n’effectue ainsi aucune dépense en hébergement. Mais il n’est pas en

concurrence avec la chambre d’hôtes, puisque la prestation reste différente : la personne

accueillante est présente en chambre d’hôtes. Les motifs de la clientèle ne sont pas les

mêmes pour les deux types d’hébergement, le client recherchant la plupart du temps

qu’une seule chambre.

La chambre d’hôtes a ainsi un terrain bien à elle, aucune offre de ce type est présente sur

le marché de l’hébergement parisien. Aucune autre forme d’hébergement ne lui est

concurrente.

Par contre, nous verrons plus tard qu’elle peut être une concurrente à l’hôtellerie 2 et 3*

parisienne.

1.3.3 Le tourisme participatif évolue dans lignée du tourisme durable

Tout d’abord, il est important de préciser que tourisme et développement durable sont

deux notions que l’on ne peut dissocier.

27 Entretien avec la gérante de l’agence France Lodge

23



En effet, le nombre de touristes dans le monde ne cesse et ne cessera de progresser, ils

étaient 300 millions touristes internationaux en 1980, 763 millions en 2004, 925 millions

en 2008 et l’OMT en prévoit 1 600 millions en 2020. Les 18 millions de touristes

japonais seraient rejoints par leurs voisins de Thaïlande, Malaisie et surtout de Chine :

« près de 100 millions de chinois voyageront hors de leurs frontières » d’après Monsieur

Frangielli, secrétaire général de l’OMT. Face à cette croissance exponentielle, se pose la

question des effets néfastes du tourisme sur les populations locales, l’environnement, et

sur l’affectation des bénéfices. C’est donc pour lutter contre ces effets néfastes que

différentes formes de tourisme sont apparues : le tourisme équitable visant à reverser une

grande partie des bénéfices aux populations locales, essentiellement dans les pays

pauvres, le tourisme responsable qui préserve l’environnement et l’humain, le tourisme

participatif « s’adressant à un voyageur souhaitant rencontrer les habitants, au-delà de

toute relation marchande, pour voir le pays de l’intérieur».28Le tourisme durable englobe

donc toutes ces notions.

Nous nous attacherons ici à la notion de tourisme participatif définit par « voyageons

autrement.com » comme : « un tourisme qui fait participer la population d’accueil aux

activités touristiques ». Il englobe à la fois les traditionnelles opérations des habitants

ambassadeurs, et celles plus récentes, liées au tourisme créatif. Le tourisme participatif

correspond tout à fait aux tendances, puisqu’il répond tout à fait aux critères d’un

nouveau marketing touristique, où l’humain est au cœur du marketing et de la

communication. Apparu déjà dans de nombreux milieux, le tourisme participatif se

développe de plus en plus dans les grandes villes.

Aujourd’hui, Paris, 1ere capitale touristique, ne peut être que concernée par cette

question de tourisme durable. En effet, l’office du tourisme de Paris a pour but de

promouvoir la ville de Paris en tant que destination touristique durable, de valoriser les

établissements parisiens labellisés au sein de la filière professionnelle touristique et à

encourager toutes les initiatives visant à rapprocher les visiteurs et les parisiens, dans le

28 Cahier espace n°264, Tourisme participatif, Novembre 2008

24



cadre d’un tourisme participatif. « L’avenir du tourisme urbain réside dans notre

capacité collective à inventer une nouvelle façon de voyager, qui permette aux visiteurs

de prendre une part plus active, et moins contemplative, à leur propre séjour. »29

L’office du tourisme a donc développé dans cette démarche le Vélib, les restaurants

bios, l’éco-labellisation des établissements, la mise en valeur des 400 espaces verts…et

dans le cadre d’un tourisme participatif ou même alternatif, des associations se sont

développées comme « Meeting the French » ou « ca se visite », et proposent des visites

guidées par des habitants, à l’écart des flux touristiques. Il faut citer aussi le travail

d’associations comme « arôme et saveurs » (activités ludiques autour de la cuisine), de

Parisiens d’un jour (membre du réseau mondial des Greeters) et d’autres encore.30 C’est

dans cette lignée que se sont développées petit à petit les chambres d’hôtes, de

nombreuses agences ont été crées et l’Office du tourisme de Paris en fait la publicité sur

son site internet et dans ses articles.

D’après Jean-Bernard Bros, « la ville de Paris a fait du tourisme participatif l’un des

axes forts de sa politique touristique, avec pour objectifs majeurs de rapprocher Parisiens

et visiteurs, et d’ancrer l’image touristique de Paris dans la modernité et l’innovation.

L’ambition est aussi de fidéliser les clientèles et de les faire revenir, grâce à un

calendrier événementiel foisonnant ». C’est dans cette démarche que la ville touristique

gagnera en compétitivité et pourra répondre à la demande actuelle qui se tourne

actuellement vers une recherche d’authenticité, d’une relation de proximité. Beaucoup

de touristes cherchent en effet à « voyager autrement ». Les éditions Balland sortent

d’ailleurs un Partir autrement, Vacances bleues, éditeur du catalogue voyager autrement

se fait certifier Iso 9000 pour sa réservation à visage humain.

Quelle opportunité pour la promotion des chambres d’hôtes, qui correspondent tout à fait

à un tourisme participatif, où la clientèle est à la recherche d’une offre plus intime, hors

des sentiers battus.

29 Jean-Bernard Bros, adjoint au Maire de Paris chargé du tourisme, espaces 264, Novembre 2008 30 Site Internet : OTCP

25



Le contexte parisien se présente donc ici à nouveau comme favorable au développement

des chambres d’hôtes.

1.3.4 Paris : potentiel touristique et d’affaire favorable pour développer des

chambres d’hôtes

De plus, Paris se présente comme la première capitale touristique mondiale, elle se doit

donc d’offrir toutes formes d’hébergements pour tous types de clientèles. Voici ici une

occasion favorable pour développer des hébergements alternatifs comme les chambres

d’hôtes. La région Paris Ile de France est en effet la première destination touristique

mondiale et enregistre 30,2 millions d’arrivées et 62,3 millions de nuitées en 2009

d’après le CRT PIDF.

De plus, le nombre de touristes à Paris intra-muros est estimé à 28 millions en 2008,

dont 18 millions d’étrangers. C’est la capitale qui enregistre le plus grand nombre de

nuitées totales, mais aussi internationales :

Source : Office du tourisme et des congrès de Paris

D’autre part, le tourisme d’affaires représentait 43,8% des nuitées dans l’hôtellerie

parisienne en 2008. Malgré une baisse en 2003, les nuitées en tourisme d’affaires ne

cessent d’augmenter depuis quelques années. Le tourisme d’affaires, de plus en plus

important, donne encore plus de dynamisme à la ville, nécessitant alors d’avantage

d’hébergements.

26



En effet, dans un contexte de très vive concurrence internationale, Paris est redevenue en

2009, la première destination mondiale pour les congrès avec Vienne31. Paris et l’Ile de

France rassemblent plus de 600 000 m² de surface, tandis que la capitale demeure le

leader mondial des foires et salons, avec ses 443 salons.

31 Compte rendu de mandat de l’équipe municipale, Paris : première destination touristique mondiale, 2009

27



Source : OCTP

De plus, Paris est très riche en loisirs et culture. En plus de ses 136 musées (sites

proposant une collection permanente), plus de 70 sites culturels, tels que le musée du

Luxembourg et de la Pinacothèque, proposent toute l’année des expositions temporaires.

Depuis 2005, la fréquentation culturelle parisienne est stimulée par la création,

l’ouverture et la réouverture de nombreux sites d’envergure. Paris fait en fait évoluer

constamment son patrimoine et organise de nombreux évènements, preuve de son

dynamisme culturel.

Les chambres d’hôtes ne peuvent être que favorisées dans un contexte de loisirs et de

culture si attractifs.

Source : OTCP 2008

28



Source : OTCP

Par ailleurs, pour renforcer son attractivité, la région Ile-de-France s’est dotée

d’infrastructures de premier plan. Le « hub » aérien de Paris, premier d’Europe

continentale, dessert plus de 620 villes dans 130 pays grâce à 14 000 vols

hebdomadaires. Chaque jour, plus de 400 TGV relient Paris aux grandes villes

européennes. Avec 70 ports, la région est également la deuxième plateforme fluviale

d’Europe. 32

1.3.5 Le rôle et l’implication des Parisiens

Nous nous référerons ici essentiellement à des informations des années 2000 et non

d’actualité, car les chambres d’hôtes à Paris se sont développées pour une grande part au

début des années 2000, et il est important d’observer quels étaient les comportements

touristiques à cette époque.

1.3.5.1 Les Parisiens face aux touristes

Paris, première ville touristique du monde voit cohabiter sans sympathie le monde du

vécu et le monde de la visite : touristes d’affaires représentant 43,8% des nuitées

hôtelières, étrangers (64,8% de la clientèle hôtelière), excursionnistes, familles, seniors,

32 IAU : Institut d’aménagement et d’urbanisme, chiffres clés 2010

29



jeunes (4 millions).33 Avec des pics au printemps et en automne, les touristes

déambulent dans les rues de Paris sous l’œil indifférent, voire hostile de Parisiens aux

prises avec les tracas de la vie quotidienne.

1.3.5.2 Les Parisiens face à leur ville

Comment rester à la fois authentique, soutenable, attractif, rentable et vivable ? interroge

François Burhin 34 D’après le sociologue Jean Viard, « plus une ville est grande, plus on

la quitte ». Les Parisiens sont acteurs mais ils rechignent en général à être ambassadeurs

de leur ville, qu’ils rêvent de fuir au premier rayon de soleil. A entendre les parisiens,

Paris est difficile à vivre, ils ne profitent de rien, alors comment pourraient-ils

communiquer sur la beauté de leur ville, vendre son charme secret ? Et pourtant le

parisien est amoureux de sa ville et veut le retour aux « quartiers villages », Plaisance,

Auteuil, Sainte Marthe… où il fait bon vivre. La chambre d’hôte se prête à ce désir de

convivialité, d’historique retrouvé. Les parisiens découvrent un nouveau pôle

touristique.35

1.3.5.2.1 La solitude parisienne : motrice de créativité des chambres d’hôtes

A Paris, selon les statistiques, on divorce une fois sur deux. Le succès des speed dating

l’atteste : Paris est une ville de solitaires. La capitale se dirige allègrement, comme

Londres et New-York, vers une ville de yuppies ou dinks, de seniors, d’étudiants.

Dissuadées par les prix et la pollution, les familles parisiennes entrainent leurs enfants

respirer ailleurs. D’ailleurs 23% des logements franciliens sont en état de sous-

peuplement accentué dont 12% à Paris en 2004. 36

Sans aller jusqu’à réintroduire la vie de famille, la chambre d’hôte élargit des horizons

étroits, remet de la vie dans une maison désertée par des enfants, égaye la vie de seniors

isolés dans des appartements trop grands.

33 OTCP, chiffres clés 2008 34 Rédacteur d’un article de Cahier espaces n° 78, Tourisme urbain, Juillet 2003 35 Chantal Goldstein, Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien 36 IAU, le tourisme participatif en 2004

30



1.3.5.2.2 Les quartiers parisiens

Certains quartiers excentrés sont coupés de toute visite touristique. D’autres quartiers

historiques : Le Marais, les Champs Elysées, Montmartre, sont surexposés et risquent

l’effet zoo, pointé par Olaf OLM dans l’étude le tourisme urbain37.

Les parisiens veulent le retour de « quartiers villages »comme cité ci-dessus, comme le

souligne l’hebdomadaire Zurban.38

Cette convivialité historique retrouvée sert de base à de nouveaux pôles touristiques test

pour impliquer certains quartiers parisiens et ses acteurs de terrain.

1.3.5.2.3 Les logements parisiens

Dans les vieux quartiers d’ateliers de la rive droite, 10ème, 19ème, malgré les OPAH,

certains immeubles tombent en ruine, faute de moyens. Le prix de l’immobilier est un

frein à l’achat et à la location, et les parisiens émigrent hors des murs. Les subventions

européennes sont déjà opérationnelles sur les gîtes ruraux. Le repérage de toutes les

aides municipales, régionales, nationales, européennes pour rénover, réhabiliter les

appartements parisiens et les copropriétés dégradées peuvent aider à créer de nouveaux

« gîtes urbains », mettre certaines chambres aux normes, affirmer le patrimoine. On peut

ainsi augmenter l’offre de courte durée pour les touristes et dépanner en période creuse

les cadres, chercheurs, stagiaires, artistes, étudiants (une chambre pour 17 en province,

contre une pour 150 à Paris).39

1.3.5.2.4 Les parents et amis des parisiens

Famille ou amis, ils viennent deux, trois jours à Paris et campent dans le salon ou la

chambre des enfants. Cet hébergement non-marchand représentait en 2001 environ 65%

37 Cahier espace n°78, Juillet 2003 38 Chantal Goldstein, Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien 39 Chantal Goldstein, Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien.

31



d’après l’ORTIF40, de l’hébergement dans les villes, encore plus à Paris et sa région,

siège de tous les fantasmes. Cet hébergement parallèle draine un chiffre non quantifié de

consommation touristique (cadeaux, culture, transports). Des chambres d’hôtes de

proximité peuvent donc inciter ces visiteurs souterrains à voyager plus et mieux…

1.3.5.2.5 La sécurité des parisiens

Interrogation clé des Américains et des Japonais : le quartier est-il sûr ? Il est difficile

pour l’instant d’installer des touristes dans certains quartiers authentiques mais peu

touristiques. 41Les chambres d’hôtes sont un bon moyen de désenclaver certains

quartiers « ghettoïsés », rassurer des parisiens frileux, intégrer de nouveaux touristes

alternatifs plus soucieux du cadre et du vécu que du chic parisien et réfléchir à une

sécurité touristique de proximité, à l’exemple de Barcelone ou d’Amsterdam.

1.3.6 Les nouveaux comportements des voyageurs : favorable aux chambres

d’hôtes parisiennes

Même si l’essentiel de la consommation touristique reste le classique long séjour, le

week-end de trois jours à Londres ou à Madrid ne cesse d’augmenter, les courts séjours

de dernière minute dans les grandes capitales européennes font le plein. Et ce, grâce

essentiellement aux multiplications des lignes low-cost. D’après le Nouvel Observateur

(12/6/2003), même si les « week enders » ne sont que 4% à partir à l’étranger, les vols

sur les grandes villes européennes sont même en progression de 117%.

Dans une conjoncture plutôt difficile aujourd’hui, le tourisme urbain est un espoir pour

les tours opérateurs et agences de voyages. L’application des 35h en France apporte la

possibilité aux voyageurs de démultiplier les séjours courts, généralement au profit d’un

tourisme urbain.

40 Observatoire Régional du Tourisme d’Ile-de-France, Mémento de l'activité touristique d'Ile-de-France en 2001 41 Chantal Goldstein, Membre des « Parisiens associés », diagnostic sur les chambres d’hôtes en 2004 : le nouveau défi du tourisme parisien

32



La multiplication des courts séjours est un véritable atout pour les chambres d’hôtes, car

les clients recherchent de plus en plus des formules d’hébergements conviviales et bon

marché, formules qu’ils ont du mal à trouver dans l’hôtellerie traditionnelle à Paris,

touchée par cette nouvelle concurrence. 42

De plus, les années 2000 auront confirmé des tendances fortes :

Tout d’abord, stimulé par l’ADSL et le wifi, le touriste se lance désormais en solo dans

la fabrication de son voyage sur mesure en réservant en ligne. Les chiffres sont

éloquents : lastminute.com prévoyait un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros en

2005 pour le voyage en ligne (déjà en progression de 50% en 2004). En France, en 2004,

la vente à distance est rentrée dans les mœurs et touche 3 français sur 4.43

Ensuite, le désir de rencontres devient un critère important dans le choix de voyage des

touristes. En effet, au Club-Med, les ex-GM deviennent «friands » de rencontres et de

cultures locales, loin de l’animation de masse des années bronzés. De plus, l’enquête

TNS-Sofres pour la conférence des Villes en 2004, place la qualité de vie dans les

quartiers (46%) et les relations entre les gens (40%) loin devant le dynamisme

économique…

Tous ces facteurs font de Paris une ville tout à fait en mesure et même en nécessité, de

développer une nouvelle catégorie d’hébergements : les chambres d’hôtes.

Amorcé par la coupe du monde en 1998, par le passage à l’an 2000, et enfin par la

candidature de Paris aux Jeux-Olympiques de 2012, la capitale a vu son offre en

chambre d’hôtes s’élargir en quelques années. Mais qui sont les acteurs et quels rôles

jouent-ils dans le développement de cette offre?

42 Régine Tétu, gérante d’une chambre en ville : « Une chambre en ville propose des chambres d’hôtes à Paris », Tourisme urbain, Juillet 2003, Cahier espace 78 43 Etude publiée par la FEVAD : Fédération des entreprises de vente à distance et le CREDOC, Mai 2004

33



2 Chapitre 2 : Les acteurs de ce type d’hébergement

2.1 Les professionnels des chambres d’hôtes : acteurs indispensables au développement des chambres d’hôtes Autrefois, les chambres d’hôtes « rurales » se découvraient au fil des randonnées dans

les campagnes et la publicité était faible, marchait le bouche à oreille.

Aujourd’hui, en province comme à Paris, certaines chambres sont gérées par des

« indépendants » qui s’occupent alors eux-mêmes de la location de leurs chambres et se

font connaître par leur propre site Internet, par des publicités dans la localité ou

quartiers, ou d’autres sont membres de sociétés spécialisées qui font office de centrales

de réservation.

On a en effet vu apparaitre dans les deux dernières décennies une professionnalisation

dans le monde des chambres d’hôtes…

Les professionnels, véritables intermédiaires entre le client et l’hôte facilitent la

rencontre des acteurs entre eux sous le nom d’agences, elles apparaissent d’abord dans le

monde rural, en province, et depuis peu s’investissent à Paris.

Nous nous focaliserons dans cette partie, seulement sur les hôtes passant par des

agences. Il est en effet difficile de connaitre le nombre de chambres d’hôtes

indépendantes, leurs caractéristiques, leurs stratégies… Et même en interrogeant

certaines d’entre elles, nous n’aurions pas de résultats exhaustifs puisqu’il n’est pas

possible de les dénombrer, celles-ci ne se déclarant pas en mairie…

En ce qui concerne les agences, même si celles-ci offrent un nombre de chambres tout

aussi important les unes que les autres, il serait inutile de rentrer dans les détails de

chacune d’entre elles, au risque de se répéter. Nous décrirons ainsi les points les plus

importants de chaque agence. Il est préférable de les décrire une à une, plutôt que de

ranger les idées par thème (communication, commercialisation…) car les agences ont

toutes des stratégies différentes.

34



Dans le cadre de ce mémoire, nous allons décrire et noter ensuite la création des

différents labels, avant de dresser un tableau récapitulatif des sociétés, et un tableau

comparatif avec ce que proposent les professionnels hôteliers.

2.1.1 Caractéristiques et stratégies des différentes agences

2.1.1.1 Présentation des agences

Il existe à Paris sept réseaux professionnels, ils jouissent tous de statuts très différents

(entreprise commerciale, agence de voyages, centrale de réservation ou associations),

mais ont pour point commun d’être reconnues et référencées par l’OTCP. Les agences

proposent des formules modernes et innovantes d’hébergement, répondent aux

préoccupations actuelles des visiteurs : authenticité, convivialité, originalité, et bien sur

au meilleur rapport qualité/ prix. Cette offre d’hébergement alternative répond ici à la

tendance du moment. Comment ces agences mettent-elles en avant leur offre ? Quels

tarifs proposent-elles ? Quelle stratégie utilisent-elles pour communiquer,

commercialiser ?

Il est préférable ici d’analyser l’offre des agences une à une, dans l’ordre de leur date de

création, puisqu’elles présentent chacune des stratégies différentes, même si leur

positionnement reste le même. Puis nous dresserons un tableau récapitulatif résumant les

différentes caractéristiques des agences ainsi que leurs tarifs affichés.

France Lodge locations

France Lodge, crée en 1989 est le réseau de chambres d’hôtes le plus ancien à Paris.

Spécialisée dans la location d’appartements meublés à Paris et en Allemagne, elle a

ensuite diversifié son offre en chambres d’hôtes à Paris intra-muros et en périphérie. Les

35



meublés ne pouvant accueillir de clients pour une durée inférieure à 7 nuits, la chambre

d’hôtes vient compléter l’offre.

Elle offre à Paris plus de 200 appartements meublés et chambres d’hôtes. La durée de

séjour est d’environ une semaine et peut aller jusqu’à plusieurs mois. (À partir d’une

nuit pour les chambres d’hôtes). Du studio aux 5 pièces, la société offre un service

qualité adapté aux entreprises et aux particuliers et des solutions pour tous les budgets.

Le réseau propose une centaine de chambres d’hôtes et chambres chez l’habitant en

plein cœur de Paris. A noter qu’il n’y a pas de réglementation sur les prix, ce sont les

hôtes qui les fixent quelque soit l’agence à laquelle ils appartiennent, le prix est

simplement validé par l’agence.

France Lodge possède une forte notoriété de par son référencement sur Internet : lorsque

l’on tape « chambres d’hôtes à Paris », le site de France Lodge est le premier à

apparaitre, ancienneté et appartenance à l’office du tourisme de Paris depuis 1989.

L’agence a ainsi rapidement su utiliser les bons moyens de communication et de

commercialisation.

Les clients souhaitant réserver une chambre peuvent téléphoner ou envoyer un mail,

mais ils ne peuvent pas réserver directement une chambre. Après avoir effectué la

demande écrite, l’agence répond et selon les disponibilités qu’elle a en fonction des

dates du client, elle lui proposera telle ou telle chambre. Cette méthode de

commercialisation est une sécurité pour l’agence qui souhaite d’abord avoir des

informations sur le client.

En diversifiant son offre en chambre d’hôtes, l’agence s’est d’avantage

professionnalisée. En effet, ils sont dix professionnels à travailler aujourd’hui dans

l’agence. 44

Cette société est donc solide professionnellement et financièrement, bon atout pour

gagner la confiance des touristes.

France Lodge a su s’adapter aux nouvelles technologies, et propose plus que de simples

photos qui peuvent décevoir, mais des images qui reproduisent l’espace et les volumes.

44 Entretien avec la gérante de France Lodge et www.apartments-in-paris.com

36



Elle a su diversifier son offre, s’adapter aux besoins de la clientèle, s’élargir en

s’implantant à l’étranger…

France Lodge, véritable agence professionnelle se tournant vers une recherche de

rentabilité, n’aurait-elle pas perdu l’authenticité de l’accueil en chambres d’hôtes ?

B&B France: Bed and Breakfast France

Cette association recommande des chambres d’hôtes en France (800 chambres), en

Grande-Bretagne et en Irlande, dotée d’une expérience de plus de 20 ans, l’agence

dispose d’une solide réputation de sérieux et une image de qualité. Elle a ensuite

commercialisé des chambres d’hôtes à Paris dés 1994. Le réseau positionne son offre sur

« le bon vivre en France », « l’accueil est d’autant plus important que c’est lui qui restera

dans l’esprit des visiteurs. Au-delà des slogans, l’accueil est toute une déclinaison :

sourires, chaleur, convivialité, disponibilité, services rendus… ». Sur son site, l’agence

précise qu’elle connaît personnellement tous ses hôtes et inspecte et contrôle

régulièrement tous les lieux. En effet, à l’aide d’une grille d’évaluation précise, il est

attribué à chaque propriétaire une cotation sous forme de soleil. La grille d’évaluation

concerne essentiellement l’âme de la maison, l’ouverture culturelle, la générosité

naturelle, la connaissance de l’environnement et le niveau de prix pratiqué. B&B France

propose de 1 à 5 chambres, comme l’exige la loi de 2006.

En termes d’informations, l’agence souhaite la transparence la plus fine possible, le

client, avant de venir, saura chez qui il séjournera, à qui il aura à faire, il connaitra les

infrastructures, les chambres, mais aussi la personnalité de l’hôte, sa vie, ses passions, sa

famille… Il n’y a pas le caractère impersonnel ici que l’on retrouve souvent dans les

hôtels, le client n’est plus un numéro, l’offre est réellement différente de l’hôtellerie.

La méthode de réservation, comme pour les autres agences, est très sécurisée, deux

options se présentent au client, il peut réserver en mode sécurisée, ou envoyer un e-mail

en donnant ses disponibilités.

37



Membre de l’OTCP, B&B France est aussi en partenariat depuis 9 ans avec Thomas

Cook Publishing, et travaille désormais avec Frantour Suisse. L’agence dispose donc

d’une bonne communication, le site est traduit en sept langues et s’adresse ainsi à une

clientèle large. Toutefois, elle apparait loin derrière les premières agences sur Google, il

faut en effet arriver à la troisième page pour découvrir l’existence de l’agence.

La fourchette tarifaire de l’agence pour une chambre de deux personnes est la plus faible

de toutes les agences existantes sur Paris, elle varie en effet entre 44 et 200€. Ces tarifs

sont souvent très attractifs, comparés à l’hôtel pour une catégorie correspondante.45

Good-Morning Paris

L’agence Good-Morning Paris, crée en 1996, se dit comme la première agence de

chambres d’hôtes à Paris-Bed and Breakfast. Elle possède une licence d’agent de

voyage, est adhérente de l’association professionnelle de solidarité du tourisme et de

l’office du tourisme de Paris. Elle positionne son offre en tant que « accueil de qualité,

convivial et à prix attractif. » Elle dispose d’une centaine de chambres exclusivement

situées à Paris intra-muros. La durée de séjour ne peut être inférieure à deux nuits. Elle

peut aussi proposer des appartements pour 2 à 4 personnes. Sinon ce sont des chambres

pour une à trois personnes.

Good-Morning Paris est un véritable tour-opérateur à travers son offre de forfait. En

effet, l’agence réserve pour ses clients, des cours de cuisine ou des pass-musées sans

aucun supplément de coût. Elle propose par exemple le forfait Paris Gastronomique : 3

jours en chambres d’hôtes et un cours de cuisine de trois heures dans un atelier de

cuisine des plus réputés de Paris ou encore un forfait Paris culture : 5 jours en chambres

d’hôtes avec le Paris Museum pass. Le réseau se différencie donc des autres agences par

cette offre de forfaits. Cette stratégie de commercialisation lui permet de gagner

d’avantage de clientèle, tout en proposant des prix honnêtes.

45 Entretien téléphonique avec la gérante de l’agence et le site : http://www.bedbreak.com

38



La méthode de réservation est la même que pour France Lodge, la réservation ne peut se

faire immédiatement, un mini-formulaire doit être rempli concernant les besoins.

Le réseau dynamise son offre à travers différentes catégories : Les chambres du mois, les

chambres de charme et de caractère (haute gamme), les nouveautés. Elle propose en plus

des ballades, des visites culturelles, des conseils pratiques et facilite le déplacement des

touristes en donnant des informations comme « Paris à roller, à vélo, sur l’eau… »

L’agence de voyage utilise une stratégie très pertinente à travers ses enquêtes de

satisfactions et peut donc améliorer son offre selon les besoins ou les déceptions de la

clientèle. Son livre d’or en ligne indique « ce que les clients disent de nous », ce qui peut

rassurer le client potentiel.

Enfin, Good Morning Paris détient un partenariat dans plusieurs capitales européennes

avec des réseaux comme London Bed & Breakfast Agency au Royaume-Uni, Stadtbett

en Allemagne, Bed & Breakfast Association of Rome en Italie. Ce partenariat lui permet

de communiquer à l’étranger, de se faire connaitre. Il serait peut-être pertinent qu’en

terme de communication justement, l’agence de voyage achète des mots clés, car malgré

sa notoriété, son appartenance à l’OTCP qui le référencie, et ses partenariats, l’agent

n’apparait qu’en deuxième page sur Google.46

Fleurs de Soleil

Fleurs de Soleil est le nom déposé identifiant le label de qualité pour les chambres

d’hôtes en France. Ce réseau est une association à but non lucratif. Les conditions

générales d’agrément sont contenues dans la charte de qualité que tous les hôtes,

sélectionnés après visite, s’engagent à respecter. Elle propose 561 adresses en France et

une vingtaine à Paris.

Fleurs de Soleil, crée en 1997, a obtenu en 2002 la certification ISO 9001 délivrée par un

organisme officiel, l’AFAQ, et renouvelée chaque année depuis. Ceci garantissant ainsi

la qualité d’accueil des maisons d’hôtes.

46 Entretien avec la gérante Chantal Bokobza et le site Internet : http://www.goodmorningparis.fr/

39



L’agence communique à travers son guide Hachette, la télévision (interview du président

pour expliquer ce qu’est la chambre d’hôte), son site internet et sa notoriété. 47

En termes de réservation, Fleurs de Soleil se distingue des autres agences, car elle

privilégie la relation personnalisée. Le client contactera alors directement l’hôte par

téléphone ou mail. L’agence ne joue donc pas un rôle d’intermédiaire ou de centrale de

réservation. D’après Monsieur de Montenay48, membre du réseau Fleurs de Soleil, il est

préférable d’appartenir à cette agence et non à une autre, car il préfère avoir les clients

en direct au téléphone, pour une question d’organisation et d’authenticité de la relation.

De plus, il peut joindre directement les autres membres du réseau, leur numéro étant

disponible sur le site ou la brochure, et l’hôte peut ainsi les contacter pour échanger des

clients avec eux. Par exemple, si son taux d’occupation est au maximum tout le mois, il

peut renvoyer de nouveaux clients aux autres hôtes.

Alcôve & Apages

Puis c’est en 1998 que l’agence Alcôve & Apages Bed and Breakfast in Paris a été crée.

Elle positionne son offre comme hébergement de haute qualité, de propreté et de

convivialité et s’adressent aux clients qui souhaitent découvrir Paris comme

d’authentiques parisiens. Toutes situées en plein cœur de Paris, les chambres sont à

moins de cinq minutes à pied d’une station de métro. Elles se trouvent dans des

appartements haussmanniens, maisons avec jardins, ateliers d’artistes, les hôtes pouvant

accueillir de 2 à 7 personnes pour certains. L’agence propose une centaine de chambres :

« conforts », avec jardins, appartements pour 3 à 4 personnes ou plus, «accueil de

charme », « accueil d’exception »...La durée moyenne de séjour est d’environ 2 à 3 nuits

et dépasse rarement cette limite.

La méthode de commercialisation est aussi très pertinente ici et propose aux clients

différents critères de sélection, comme la recherche d’une chambre par sa localisation,

par catégorie d’accueil, ou encore une recherche basée sur les services, la personnalité

des hôtes ou en fonction des motivations de séjours à Paris. C’est ici que l’on voit une

47 Entretien avec Hervé Bouvant et www.fleursdesoleil.fr

40



différence très importante avec l’hôtel, le client va choisir ici sa chambre pour

l’harmonie entre lui et l’hôte, pour les services que l’hôte sera prêt à lui apporter. La

méthode de réservation est la même que celle des agences précédentes. Elle dynamise

ensuite son offre par des promotions, du last minute dans le but de s’accorder au

maximum avec les tendances des consommateurs.

Le site, traduit en sept langues s’ouvre à une clientèle très élargie. En termes de

communication, Alcove & Apages a été référencé dans plusieurs articles de presse

comme l’Express, Femmes d’aujourd’hui, dans certains magazines comme

hôtel&Lodge, l’art de voyager, ou de nombreux journaux et magazines étrangers du

Royaume-Uni, de l’Allemagne du Japon et de nombreux pays dans le monde comme

« The Seattle Times », « Das Reisemagazin Geo », « Sunday Tribune »…

Le partenariat avec le syndicat d’initiative de Montmartre, l’OTCP, France 2,

« Bonjour », Maison de la France, BBC, France 5, Elle, Geo Saison, TF1 lui apporte

encore un plus en terme de communication.

Enfin, le livre d’or sur le site internet affiche des photos et des commentaires.

Cependant, l’agence devrait aussi acheter des mots clés, car elle est se situe sur la

troisième page lorsque l’on recherche des « chambres d’hôtes à Paris » sur Google, elle

risque alors d’être concurrencée par les autres agences.49

Une chambre en ville

Une chambre en ville, centrale de réservation de chambres d’hôtes a été crée en 2000.

Elle offre des chambres d’hôtes, toutes situées au cœur de Paris, et en complément des

chambres chez l’habitant pour des séjours à moyen terme. Elle compte en tout un peu

plus de 200 chambres.

D’après Régine Tétu, gérante de la centrale50, « l’offre de chambres d’hôtes à Paris était

ridiculement faible, et surtout très peu structurée. Cela paraissait incroyable compte tenu

48 Monsieur de Montenay, propriétaire d’une chambre d’hôte, dans le 15°, Paris, et membre du réseau Fleurs de Soleil 49 Site Internet : www.bed-and-breakfast-in-paris.com 50 Régine Tétu, « Une chambre en ville propose des chambres d’hôtes à Paris », Cahier Espace 78, Tourisme urbain, Juillet 2003

41



de la demande touristique, sans cesse croissante dans la capitale, et du succès de cette

forme d’hébergement, tant à l’étranger qu’en province ». Le but de la création de cette

centrale était avant tout de développer et concrétiser un mode d’hébergement dont elle

avait pu apprécier les avantages à l’étranger, mais aussi de créer une structure à taille

humaine, qui s’adresse à des personnes très variées.

Le mode de réservation est ici différent des autres agences. Le site Internet est en fait un

site vitrine, qui présente seulement une dizaine d’offres, dans le but d’inciter les clients

potentiels à contacter directement la centrale plutôt qu’à réserver en ligne pour

privilégier une relation personnalisée.51

BB Paris ou 2B in Paris

BBParis, plus grand réseau parisien de B&B fait partie, avec d’autres circuits nationaux,

du groupe B&B international. Le réseau représente aujourd’hui plus de 130 chambres et

quelques appartements répartis dans les 20 arrondissements de la ville et ses environs.

Crée sur la base du succès de B&B Italie en 2004, l’agence développe son activité

autour de la sélection et du contrôle de la qualité, grâce à un groupe d’opérateurs formés

pour ce travail. Le site est traduit en cinq langues et est un des seuls en Europe à

proposer une réservation payable en ligne. Pour ne pas supprimer l’authenticité de la

relation, l’agence propose aussi de la contacter par téléphone pour une éventuelle

réservation.

En 2006, la mairie de Rio de Janeiro au Brésil, les a invités à collaborer au

développement du B&B dans leur ville, dans le cadre d’un projet d’augmentation de la

capacité d’accueil à l’occasion des Jeux Panaméricains de 2007.

En terme de communication, B&B Paris a su s’adapter à la clientèle actuelle,

l’internaute des années 2010, en développant les nouvelles méthodes du Web 2.0. En

effet, elle a crée le blog BBParis, qui permet aux clients de mettre des commentaires sur

l’accueil, la qualité du lieu ou peuvent aussi se donner des conseils sur leurs façons de

voyager. Le client potentiel aujourd’hui choisit ses produits en fonction des

42



commentaires des anciens clients, ils peuvent ainsi échanger des informations

instantanément. Ce nouveau marketing utilisé permet à la centrale de capter une clientèle

plus importante en gagnant leur confiance. Les clients sont en effet rassurés, ils ne

craignent plus l’aléa d’un lieu inconnu, avec des personnes inconnus et des conditions

incertaines, ils reçoivent des commentaires objectifs d’utilisateurs…

Les avis des clients sont ensuite triés par thème (rapport qualité/ prix, amabilité et

disponibilité du propriétaire…) puis notés.

L’agence utilise aussi le web 2.0 en proposant de rejoindre une communauté sur le

groupe B&B Paris sur Facebook, très bon moyen de communication aujourd’hui, il

regroupe déjà 356 personnes aujourd’hui ! La centrale apparait ensuite en seconde place

sur Google, ce qui lui permet d’être très visible sur le marché des internautes,

essentiellement des « Googlers ».

En terme de commercialisation, B&B Paris est aussi très compétent, puisqu’il propose

des offres en last minute, et dynamise son offre en proposant des week-ends spéciaux

(« avec chiens et chats », « sports », « Champs-Elysées », ou des séjours « B&B

romantiques », « B&B High-Tech », « B&B Nature et Relax », « B&B Art et Culture ».

B&B Paris est même un véritable tour opérateur et crée des packages, en proposant un

vol pour l’Italie et une chambre B&B Italie au départ de Paris par exemple.

Enfin, elle propose des coupons cadeaux pour un séjour en B&B.

Meeting the French

Cette agence de voyages réceptive a été crée en 2005, et possède, comme une majorité

des agences, une centaine d’hébergements sur Paris. Elle crée des services qui

permettent de visiter Paris et la France plus près des habitants. Au départ, Meeting the

French a orienté son offre vers la cuisine, en proposant des cours de cuisine, ou encore

des diners d’appartements, puis des visites guidées. Seulement un an après et comme

prévu initialement, l’agence a développé des chambres d’hôtes. Elle commercialise donc

à 50% des chambres d’hôtes, et à 50% des diners, cours ou visites, et lorsque le client le

51Site Internet : www.chambre-ville.com

43



souhaite, elle lui peut lui présenter l’offre sous forme de package. Aujourd’hui, le

réseau, constitué de trois permanents, continue sa stratégie de diversification, en

proposant des excursions en champagne, des dégustations…

Le réseau communique à l’aide de ses partenariats avec l’OTCP bien entendu, mais aussi

du CRT Ile de France, du guide hachette, et de la presse et est membre des organisations

professionnelles : SNAV et APS. Cette liste n’est pas exhaustive car il existe bien

d’autres moyens de communication, comme le site internet, le bouche à oreille…A cela

s’ajoute un partenariat important avec Atout France, à qui elle confie une mission de

promotion de ses chambres aux touristes étrangers.

En termes de communication, il est important de noter que toutes les agences référencent

leurs chambres sur le guide Anglais : Alaistair, très bon moyen de communication vers

la clientèle britannique. Ce guide correspond en quelques sortes au guide du routard

français dans lequel les agences sont répertoriées et conseillées (numéros de téléphone

indiqués).

A ce jour, elle fait 70% de chiffre d’affaires en vente directe grâce à son site Internet.

Pour le reste, les partenaires étrangers (tour-opérateurs et agences de voyages) achètent

les prestations et les revendent à leurs clients.52

2.1.1.2 Les différents enjeux des agences

La présence de ces agences est un véritable atout en termes de sécurité pour les clients.

Répertoriées par l’office du tourisme et présentes physiquement, elles donnent une

assurance et une facilité de recherche. En effet, il est difficile de se retrouver seule face à

cette jungle internet. De nombreux sites réunissent différentes adresses de chambres

d’hôtes, comme www.chambresdhotes.com,www.chambres-hotes.org...De plus, les

disponibilités des chambres sont triées, cela facilite ainsi la commercialisation.

52 Entretien avec Laurence Monclard et site Internet : www.meetingthefrench.com

44



De plus, les agences facilitent le rôle des hôtes parisiens, puisque ceux-ci évitent toutes

les étapes administratives, de réservation par téléphone… et sont souvent confrontés à la

barrière de la langue.

Leur rôle est déterminant : proposer des hôtes et des chambres de qualité dans un

quartier sur, élargir en même temps le périmètre des quartiers réservés, en fonction des

équipements des JO par exemple, informer sur les contrats d’assurance adaptés,

sécuriser en VO la clientèle étrangère. Elles jouent donc un rôle de conseil pour visiteurs

et propriétaires, de prospecteur et de sélectionneur.

De plus, la diversité de leur offre leur permet de rebondir en proposant beaucoup de

formules de séjours courts économiques à une clientèle essentiellement française ou

européenne, ou des formules de séjours plus longs pour des étudiants, stagiaires, ou

hommes et femmes d’affaires de passage à Paris.

Les agences entretiennent en plus des rapports personnels avec les hôtes, qui leur

permettent de les convaincre d’adapter leur prix et leurs prestations à la conjoncture

présente.

Enfin, les centrales s’engagent pour la plupart à ne pas divulguer les noms des

propriétaires qui souhaitent rester anonymes : elles jouent ainsi un rôle de filtre.

Mais on pourrait se poser les questions suivantes : la présence de ces agences

n’enlèverait elle pas l’authenticité de l’accueil en chambres d’hôtes ? Les progrès

technologiques et l’automatisation ont permis de faciliter la vie mais ont fait disparaitre

les contacts humains. Pourquoi y'aurait-il une intermédiation alors que nous assistons

aujourd'hui à une désintermédiation grâce au e-tourisme?

Une chambre en ville a par exemple préféré garder une relation personnalisée à travers

son site vitrine. Le concept de relation personnalisée a d’ailleurs été poussé jusqu’à

établir des partenariats avec les autres agences de chambres d’hôtes ou des petits

appartements meublés à Paris. Elles n’hésitent d’ailleurs pas à se faire de la publicité

réciproque ou à s’envoyer des clients. Les autres agences ont préféré aussi garder un

minimum de « contact » avec les clients en proposant d’abord au client de remplir un

formulaire sur son identité, ses motivations, puis l’agence contacte le client. En

45



revanche, B&B Paris ne privilégie pas la relation humaine, mais propose aux clients de

payer directement en ligne. Cela simplifie la réservation en effet, mais la promesse de la

chambre d’hôte privilégiant la relation humaine n’existe plus ici. Seul le réseau Fleurs de

soleil respecte cette authenticité.

On se pose ensuite la question de savoir si ces agences ont un véritable but de rentabilité.

Va-t-on vers une véritable professionnalisation ?

On peut constater que certaines agences travaillent bénévolement, ce sont des agences

puristes (Fleurs de Soleil), mais beaucoup d’autres comme Meeting the French, prennent

des commissions jusqu’à une fourchette de 20%. Cette commission génère une

augmentation du prix de la chambre pour le client, et s’aligne sur les prix hôteliers.

Régine Tétu, gérante d’une Chambre en ville affirme que pour garder cet esprit de

confiance entre les différents acteurs, les agences ne doivent pas tenter d’augmenter leur

taille. Il est tout à fait raisonnable d’avoir entre 100 et 200 chambres mais au-delà, il

serait difficile de maintenir une relation personnalisée avec les propriétaires et d’en

assurer donc la qualité et la régulation des prestations fournies. Le but de la centrale une

chambre en ville, n’est pas de faire fortune, mais de privilégier la relation personnalisée

à la rentabilité. D’après la gérante de l’agence, « Nous avions tout à gagner et peu à

perdre : une telle création ne réclame pas beaucoup d’investissements financiers». Le

véritable investissement se fait en temps, car il faut être disponible et réactif, mais

termes d’équipements, un simple téléphone, un ordinateur et une connexion internet

suffisent pour débuter.

Au contraire, Laurence Monclard, gérante de Meeting the French, affirme « nous avons

un véritable objectif de rentabilité, nous sommes une entreprise, avec un process

automatisé, très rapide, on va vers une automatisation, mais on ne le souhaite pas au

détriment du contact. »

De hautes compétences ne sont pas forcément nécessaires, il suffit d’avoir du réseau, le

site internet d’une chambre en ville a été crée par un ami de la gérante et il génère

désormais 50% des demandes d’hébergements. Il faut cependant pouvoir répondre à la

46



clientèle étrangère, 2B in Paris insiste justement sur la formation du personnel, et la

nécessité de pouvoir répondre aux différents clients53, et pour cela d’être en mesure de

répondre en cinq langues avec rapidité et compétence.

Pour conclure, n’est ce pas un véritable nouveau business qui se met en route avec ces

systèmes de packages, tours opérateurs associant activités, cultures, hébergements,

transport, une véritable concurrence à l’hôtellerie traditionnel, englobant hébergement et

voyages organisés, cela nous porte à la réflexion, en ce sens, ce ne serait pas qu’une

alternative, c’est l’émergence d’une nouvelle « conception » du voyage pour le client, et

la découverte d’un nouveau mode de recevoir pour l’hôte, via les professionnels.

2.1.2 Tableau récapitulatif

Tableau récapitulatif des caractéristiques des agences professionnelles des chambres d’hôtes

AgenceNombre de propriétaires à Paris

Nombre de chambres à Paris

Tarif mini * Tarif maxi *Durée de séjour moyenne

TOComission sur une chambre

HQP

Fleurs de Soleil 23 ND 75 150 2 ND 0%

BAB France 100 110 44 200 2 à 3 80% 20%

Meeting the French 100 120 63 188 2 à 3 80% 20%

2B in Paris 100 ND 65 175 2 à 3 80% ND

Authentic B&B

Une chambre en ville

ND ND ND ND ND ND ND

Alcôve & Apages ND ND 45 125 ND ND ND

Good Morning Paris 103 130 70 119 3 à 4 ND 10 à 15€

France Lodge 60 85 56 110 2 à 7 jours 80%10€ pour 1

pax, 16€ pour 2 pax

Source : Florence Wetzel *Tarif d’une chambre double standard, PDJ inclus Le taux d’occupation est calculé sur le nombre de chambres disponibles (=ouvertes)

53 www.2binparis.com

47



2.1.3 Les labels HQP : Haute Qualité Paris et B&B Authentic

A Paris, l’offre en chambres d’hôtes suit la tendance générale et croit régulièrement de

10% par an. Pour faire face à de nouvelles exigences de qualité, de quantité, et répondre

aux préoccupations de développement durable, plusieurs entreprises se sont regroupées

et ont crées des labels.

2.1.3.1 La création de la charte HQP

Comme nous l’avons vu précédemment, la ville de Paris s’engage avec détermination

depuis 2001, à soutenir le tourisme participatif dans le but de donner une image

dynamique et vivante à Paris. Première activité économique de la capitale, le tourisme

dans la ville est une priorité pour la ville de Paris. C’est pourquoi la mairie de Paris a

décidé de développer la chambre d’hôtes à la Parisienne, un des plus beaux succès de sa

politique en faveur d’un tourisme participatif. Après le soutien aux projets de visites

insolites des quartiers, la mairie de Paris avec Jean-Bernard Bros, lance en 2005 en

partenariat avec les sept centrales de réservations présentes sur Paris et l’OTCP, une

démarche qualité pour les chambres d’hôtes à Paris.

En 2004, l’offre est en effet éclatée, insuffisamment visible et peu structurée. Ne

pouvant se référer à aucune classification reconnue des chambres, les visiteurs se

trouvent désorientés et le reprochent à la mairie. De plus, les Parisiens ne savant pas à

qui s’adresser pour se lancer dans cette activité et s’engouffrent, pour certains dans la

jungle internet.54

Les années 2000 confirment en effet une tendance forte : les recherches de labels de

qualité : au milieu d’un univers saturé d’informations, des signaux de reconnaissance

sécurisent désormais le consommateur. Ainsi la France se dote d’un Plan Qualité, la

certification gagne du terrain dans les services et l’hôtellerie.

La mairie crée ainsi en 2005, la charte « Hôtes Qualité Paris » (HQP). Cette démarche

permet alors de structurer l’offre de chambres d’hôtes à Paris, d’en assurer la qualité aux

54 Entretien avec Madame Bokobza, présidente de la Fédération professionnelle des Parisiens de la chambre d’hôte, fondatrice du label Authentic B&B, présidente de l’agence de voyage Good Morning Paris

48



visiteurs, et d’autre part, de développer d’avantage ce tourisme à visage humain

favorisant la rencontre entre parisiens et touristes. Enfin, cette démarche s’inscrit dans le

cadre de la candidature de Paris à l’époque, à l’organisation des JO 2012.

Cette charte n’a pas été crée ex-nihilo, « les parisiens associés » ont en effet présenté un

projet en mai 2004 (diagnostic de l’état des chambres d’hôtes à Paris et

recommandations).55Sur la base des recommandations fournies par l’association, une

vaste concertation entre la Ville de Paris et des sept professionnels parisiens a été menée

pour aboutir à la création d’une charte. L’objectif principal étant d’assurer un

développement qualitatif des chambres d’hôtes.

Les critères concernent tant l’état de la chambre que la qualité de l’accueil, que les

candidats hôtes devront respecter. Les candidats à l’ouverture d’une chambre d’hôtes

bénéficiant du label HQP, devront nécessairement passer par le bais de professionnels

adhérents à la charte.

Avant la création de la charte HQP, aucune législation ou réglementation concernant les

chambres d’hôtes étaient mise en place, alors qu’elles se multipliaient, notamment grâce

à Internet. Il fallait donc rapidement combler un manque en définissant la chambre

d’hôte à la parisienne.

En 2005, la charte qualité Paris a ainsi retenu comme définition des chambres d’hôtes

celle adoptée par les réseaux régionaux à l’époque : « Un hébergement touristique

meublé proposé à la nuitée pour un court ou moyen séjour, petit déjeuner forfaitaire,

dans la résidence principale de l’hôte ».

Néanmoins, la ville de Paris a tenu à se distinguer en donnant une définition de la

chambre d’hôtes parisienne intégrée à la charte : « L’accueil par les parisiens, chez les

parisiens, petit déjeuner maison servi à la table familiale. »56

Sans énoncer tous les critères de la charte présentée en Annexe C, il est intéressant de

citer les 4 objectifs principaux :

� « Favoriser la rencontre entre habitants et visiteurs,

� Proposer un hébergement touristique de qualité chez l’habitant,

55 « Chambres d’hôtes, locations meublés, échange d’appartements, le nouveau défi du tourisme parien », les parisiens associés, de Chantal Goldstein, Mai 2004.

49



� Favoriser le maintien des habitants dans leur domicile par le développement d’un

revenu d’appoint

� Renforcer l’attractivité touristique de Paris face à une concurrence internationale

vive. »57

Les critères concernent essentiellement : les qualités requises pour être un hôte parisien,

la chambre d’hôtes, les sanitaires, le petit-déjeuner. Ceux-ci sont plus rigoureux que

ceux exigés par la loi du 14 Avril 2006. Ils exigent en effet une qualité parfaite.

Cette charte ne contient pas seulement une énumération de critères de qualité à respecter,

mais aussi un engagement formel de la ville de Paris, de l’OTCP, et des sept

professionnels adhérents pour le respect, le développement et la promotion de la marque

HQP.

Les professionnels adhérents doivent en effet respecter des engagements : ils doivent

s’assurer régulièrement du respect des critères de la charte et leur niveau de qualité doit

toujours être constant. En complément, la ville de Paris s’engage à ce que des « enquêtes

mystères » soient réalisées afin de vérifier la bonne application de la charte.

Au contrôle de la bonne application de la charte par la ville de Paris, s’ajoute la

promotion de la marque HQP, tant auprès des parisiens qu’auprès des visiteurs. En effet,

la signature de charte marque le début d’une campagne de communication à destination

des parisiens. Il est important que les nombreux parisiens désireux d’ouvrir leurs portes,

puissent répondre aux questions qu’ils se posent. Les mairies des 3°, 6°, 9°, 13° et 18°

arrondissements ont ainsi toutes manifesté à la Mairie de Paris leur volonté de la

soutenir. Elles ont alors mis à leur disposition de nombreux moyens de communication :

journaux municipaux, site Internet… et ont organisé des réunions publiques visant à

informer les personnes candidates.58

L’outil le plus important de cette campagne de communication est le « Manuel de l’hôte

Parisien », intitulé « l’art de recevoir à Paris » (Annexe D). Celui-ci est indispensable

pour tous les parisiens désireux de devenir de véritables ambassadeurs de Paris. Il leur

sert en effet de guide dans leur démarche d’ouverture d’une chambre. Il contient :

56 Annexe C 57 Charte HQP

50



� La charte de qualité et notamment les critères à respecter concernant la chambre et

l’accueil.

� La liste des professionnels signataires.

� Une foire aux questions pour répondre à toutes leurs interrogations en termes de

procédure.

� Une rubrique « le Paris des Parisiens » destinée à présenter des lieux ou événements

parisiens festifs, culturels ou insolites que les hôtes pourront conseiller à leurs

visiteurs.

Il est disponible dans toutes les mairies d’arrondissements et dans la plupart des lieux

publics municipaux, la Ville a diffusé 20 000 exemplaires en 2008.

Le lancement de cette charte de qualité a ainsi permis de rendre plus visible et plus

lisible cette offre, mais aussi de susciter la curiosité et l’intérêt de la population.59Toutes

les chambres ayant obtenu le label HQP sont ainsi répertoriés dans le guide Hachette.

L’Office du Tourisme de Paris comptait ainsi 300 chambres en 2007, plus de 500 en

2009, et la Mairie a pour objectif de doubler leur nombre d’ici 2010.60

Enfin, le salon de la chambre d’hôte crée il y a deux ans, a lieu annuellement au mois de

mars. Ce salon intitulé « Passion chambres d’hôtes » se déroule sur deux jours, et est une

excellente opportunité pour présenter au public parisien les chambres d’hôtes, les

acteurs…De nombreux professionnels interviennent et donnent des conseils aux

voyageurs en recherche de contacts humains ainsi qu’aux hôtes et futurs hôtes. Des

conférences ont lieu tout au long du week-end, comme « faut-il choisir un label ? »,

« comment utiliser l’Internet pour attirer vos clients potentiels ? », « votre chambre

d’hôte à Paris : luxe ou simplicité ? », « comment accroître son activité, développer son

chiffre d’affaires grâce au coffret cadeau smart box ? », ou encore des conférences

organisées par Paypal, ou Devconsulting, dans le but de présenter les nouveaux outils de

facturation, réservation, paiement en ligne, aux propriétaires des chambres d’hôtes. C’est

un rendez-vous international, des B&B américains par exemple exposent et font

58 Entretien avec Madame Goldstein et site Internet www.hqp.fr 59 Jean-Bernard Bros, adjoint au Maire de Paris chargé du tourisme. 60 Le Parisien, Chambres d’hôtes : Paris s’y met aussi, AFP, le 9/08/2009

51



connaître leurs chambres en France. D’après Chantal Goldstein, fondatrice de ce salon,

l’objectif principal est de faire de Paris la capitale mondiale du B&B, de changer les

mentalités.

2.1.3.2 Un nouveau label : Authentic B&b face à HQP

En 2005, toutes les agences professionnelles citées ci-dessus sont ainsi devenues

membres du label HQP. Seulement, quelques conflits sont apparus au fil des années

entre les différentes centrales de réservation. Les plus anciennes n’étaient en effet pas

toutes d’accord avec les critères de la charte HQP. Elles n’acceptaient pas le fait que

certaines chambres puissent appartenir à une agence, sans être labellisé HQP. De plus,

elles souhaitaient qu’il existe plus d’exigences pour les chambres 2B in Paris, qui ne

respectaient pas les critères de la charte.

Pour éviter d’être pénalisé, les anciennes agences : Good Morning Paris, Une Chambre

en ville, Alcôve& Agapes et France Lodge ont préféré partir du réseau et recréer un

nouveau label. Elles n’estimaient pas avoir besoin du label HQP pour se développer, vu

leur ancienneté.61

La Fédération des Professionnels Parisiens de la Chambre d’Hôte a ainsi été crée

(FPPCH) par Christine Bokobza, présidente de Good Morning Paris. La fédération a

ensuite crée un label : Authentic B&B, proche de celui d’HQP, évoquant les mêmes

sujets : les hôtes, la chambre, les sanitaires, le petit-déjeuner, mais plus exigent pour le

petit-déjeuner, l’accueil… (Annexe E).

Contrairement à HQP, la FPPCH a su recenser le nombre de chambres de son réseau, en

faisant abstraction aux doublons, elle comptabilise ainsi 393 chambres d’hôtes pour la

fédération, ce qui correspond ainsi aux deux-tiers du marché. La création de ce nouveau

label apporte donc un plus aux chambres d’hôtes en termes de qualité, mais n’enlèverait-

elle pas une certaine lisibilité pour la clientèle ? Si le client est très curieux, il réalisera

61 Chrisitine Bokobza, Présidente du réseau Goog Morning Paris et de la FPPCH.

52



que les agences ont une stratégie de développement différente. Il suffit simplement de

naviguer sur les sites pour la comprendre.

La FPPCH positionne son offre de chambres comme « les premières chambres d’hôtes

éco-responsables à Paris ». En juin 2008, consciente de sa responsabilité en matière

environnementale, elle se devait d’être à l’initiative d’une démarche éco-responsable.

Elle relaie ainsi la prise de conscience générale et la volonté d’action des pouvoirs

publics en ce domaine (Grenelle de l’environnement, agenda 21 de la Mairie de Paris…)

Dans le cadre du développement des chambres d’hôtes éco responsables, la FPPCH a

crée une grille d’évaluation de 25 critères environnementaux permettant de noter

chacune de ces chambres et de mesurer l’implication actuelle de ses hôtes sur ses

problématiques. Cette grille s’articule autour de cinq axes majeurs : les économies d’eau

et d’énergie, les habitudes en matière de consommation, l’alimentation, l’impact sur

l’environnement et la santé, l’information des visiteurs (Annexe F). Les chambres les

mieux notées (trois, quatre, ou cinq feuilles vertes selon la note) obtiendront le label.

Actuellement, le label vert a été accordé à 150 chambres.62

Autre grand projet de la fédération : accompagner le « grand boom » des chambres

d’hôtes en ville. Pour se faire, elle apportera tout son soutien aux potentiels hôtes, en

proposant à partir de Juin des formations apportant des informations fiscales,

règlementaires, des conseils sur l’équipement…63

Authentic B&B communique par le biais de trois sources importantes :

� Les guides : Routard, Time Out, Rough Guide, guides Allemands… Le guide

Hachette HQP ne convient pas à ce réseau, car il recommande au client l’agence et

ne donne pas le contact direct du propriétaire.

� La fidélisation : nouvelles, e-mailing…

� Internet : le référencement du site sur l’OTCP et sur les moteurs de recherche, le site

est souvent réactualisé.

Elle a de plus pu participé au salon organisé par le groupe HQP, sa conférence portant

sur le sujet : « créer une chambre d’hôtes à Paris, conseils pratiques et spécificités du

62 http://www.authenticbandbparis.com

53



marché parisien ». Cette conférence a eu un grand succès, il est difficile d’obtenir des

données chiffrées, mais de nombreux parisiens désireux d’ouvrir une chambre d’hôtes

ont obtenu de nombreuses informations destinées à les aider pour finaliser leur projet.64

2.2 La clientèle

Chrisitine Bokobza, présidente de la FPPCH, constate que la demande ne cesse

d’augmenter dans son réseau (Good-Morning Paris, une chambre en ville, Alcôve &

Apages, et France Lodge). En effet, le réseau a enregistré en 2007 une demande

croissante de 30% par rapport à l’année précédente. En 2008, l’augmentation continue

de croitre à 26% et de 12% en 2009. Malgré le ralentissement de la croissance des deux

dernières années, du à une baisse du nombre de touristes à Paris, la demande connait

toujours une forte augmentation. Elle atteint son pic de fréquentation en Mai- Juin (taux

d’occupation quasiment à 100%), en Septembre et Octobre, et son creux en janvier,

juillet et août65 , saisonnalité similaire à l’hôtellerie.66 L’apparition du label B&B

Authentic générant une meilleure visibilité et lisibilité, explique une partie de cette forte

évolution.

L’agence Meeting the French a vu sa demande augmenter en 2009. Les trois premiers

mois de 2009 ont connu une progression de 30% par rapport à 2008.

Mais cette évolution s’explique essentiellement par l’existence d une nouvelle clientèle

ayant besoin de renouveau, alors que l’offre se standardise dans les grandes chaînes.

2.2.1 Le type de clientèle

Tout d’abord, il est important de préciser qu’il est très difficile d’obtenir des statistiques

sur le type de clientèle en chambres d’hôtes. Quelques informations données par les

professionnels apportent une vision générale, même si l’échantillon des statistiques n’est

pour l’instant pas représentatif. La plupart des données proviennent donc d’une analyse

63 Un bon lit écolo à Paris, Libération, le 25/04/09 64 Entretien avec Christine Bokobza 65 Entretien avec la gérante de l’agence France Lodge le 4/05/2010 66 OTCP, le tourisme à Paris, chiffres clés 2008

54



générale tirée des différentes interviews avec les professionnels, présidents des agences

ou encore des hôtes.

La clientèle des chambres d’hôtes souhaite vivre un tourisme de proximité, créer des

liens avec les habitants, découvrir et vivre la vie des parisiens. Elle est attirée par cette

offre pour la qualité, l’accueil, l’inconnu, l’intérieur personnalisé, la « déco » et bien

évidemment les prix. En effet, les prix sont bien plus attractifs en chambres d’hôtes

qu’en hôtel qui peuvent se permettre de proposer des tarifs plus faibles ayant moins de

charges que les hôtels.

Après avoir interrogé plusieurs agences sur la provenance des clients, celles-ci n’ont pu

donner de réponses précises, n’ayant jamais effectué de statistiques. Cependant, il était

plus pertinent et rapide d’interroger les agences plutôt que les hôtes eux-mêmes, à

propos du type de clientèle, car elles rassemblent chacune environ une centaine de

propriétaires et ont des contacts avec les clients qu’elles connaissent en personne,

puisqu’elles se chargent elles-mêmes de la réservation. Les hôtes ne sont pas en mesure

de donner des statistiques non plus, et en interroger simplement une quinzaine ne

donnerait pas de résultats exhaustifs.

2.2.1.1 Une fréquentation en grande partie étrangère

La gérante du réseau Good-Morning Paris a pu m’informer ainsi : Les trois quarts de sa

clientèle sont des étrangers et seulement 25% sont des français. Les étrangers sont

essentiellement originaires de pays européens, comme l’Italie, l’Allemagne,

l’Angleterre, la Belgique ou l’Espagne, beaucoup sont aussi Nord-Américains (Etats-

Unis, Canada), ou viennent même d’Australie. Laurence Monclard, gérante du réseau :

Meeting the French donne un aperçu de son type de clientèle : ses hôtes reçoivent en

moyenne 50% d’étrangers et 50% de français.

55



A noter que les formules haut de gamme fonctionnent particulièrement bien auprès des

étrangers, ils recherchent en effet souvent des adresses prestigieuses, et ont besoin d’un

accompagnement plus important.67

2.2.1.2 Une clientèle jeune

Selon la présidente Christine Bokobza, les clients du réseau Good Morning Paris ont

essentiellement entre trente et quarante ans, la majorité sont des couples, une bonne

proportion de personnes seules et quelques familles, mais peu de familles nombreuses

avec des enfants en bas âge, peu fanatiques du tourisme culturel. Ils reçoivent des

clients de tous types d’âges : entre 20 et 70 ans, l’éventail d’âge est donc très large mais

la clientèle reste assez jeune, individualiste, curieuse et bohême, remarque Madame

Goldstein.

Quant à Régine Tétu, gérante d’une Chambre en ville, elle s’adresse à des personnes très

variées et ne souhaite surtout pas se spécialiser sur un type de clientèle particulier, mais

au contraire : aux français, étrangers, touristes, étudiants, hommes d’affaires…

2.2.1.3 Une clientèle de retour à Paris

Chantal Goldstein distingue deux types de clientèles : ceux qui allaient à l’hôtel au cours

d’un précédent séjour, puis séjournent ensuite en chambre d’hôtes en revenant à Paris, à

noter que deux tiers des touristes à Paris sont déjà venus au moins une fois. La deuxième

typologie de clientèle concerne les irréductibles des chambres d’hôtes, qui ont cette

culture, ce désir du contact humain.

2.2.1.4 Une durée de séjour plus élevée qu’en hôtellerie

67 Régine Tétu, gérante d’une chambre en ville

56



Pour établir une comparaison des données avec l’hôtellerie, nous utiliserons les

statistiques des hôtels 2 et 3*, catégories les plus proches des chambres d’hôtes

parisiennes.

La durée de séjour à Paris pour les hôtels 2 et 3* est d’environ 1,7 jour68, alors que celle

des chambres d’hôtes est de 3 jours69. Les agences de réservation des chambres d’hôtes

refusent souvent la clientèle souhaitant séjourner moins de deux nuits, de peur d’être en

concurrence avec l’hôtellerie. C’est justement sur ce critère que la chambre d’hôte se

distingue de l’hôtel. Le client n’aura pas le temps de créer des liens avec l’hôte en si peu

de temps. La durée du séjour peut s’élever jusqu’à deux semaines maximum selon

certaines agences.

2.2.2 La motivation de la clientèle

2.2.2.1 Le loisir

D’après Laurent Queige,70environ 80% des clients viennent pour un motif de loisir.

Les clients séjournant en chambres d’hôtes par le biais de Good-Morning Paris, sont

pour une grande majorité des touristes d’agrément.

2.2.2.2 Le tourisme d’affaires

Mais en 2009, de plus en plus de clients français viennent pour un motif professionnel,

ils recherchent des hébergements moins chers et passent par des professionnels de la

chambre d’hôte. Ils ont tout à y gagner : un bon petit-déjeuner, le wifi dans la plupart des

chambres, gratuit en chambres d’hôtes, alors qu’il est facturé à l’hôtel. L’agence France

Lodge enregistre une clientèle d’affaires représentant 30% du total.71

68 KPMG-THL, l’Industrie Hôtelière Française 2009 69 Conclusions des différents entretiens 70 Directeur du cabinet de Jean-Bernard Bros, adjoint au Maire de Paris chargé du tourisme 71 Entretien avec la gérante de l’agence France Lodge

57



2.2.2.3 Le prix attractif

La plupart des clients ne viennent pas pour la première fois à Paris, ceux-ci séjournent

habituellement en hôtels, mais par souci d’un rapport qualité prix, ils préfèrent choisir un

hébergement alternatif comme la location. Cependant, il est difficile de séjourner en

hébergement alternatif : location d’appartements par exemple, pour des courts séjours

de moins d’une semaine.72 Les clients choisissent alors de dormir en chambre d’hôtes.

Les propriétaires des chambres d’hôtes proposent un bon rapport qualité prix. La

fourchette moyenne pour une chambre double standard variant entre 60 et 150 euros, est

relativement faible comparé à celle des chambres des hôtels 2 et 3*.

Moyenne des prix d’une chambre d’hôtel et d’une chambre d’hôte à Paris selon les

catégories

Catégorie d'hôtels Chambre d'hôtel

simple

Chambre d'hôte

simple*

2* 108 € 40 €

3* 189 € 93 €

4* 358 € 200 €

Source :MKG Hospitality (Echantillon de 1 210 hôtels de chaîne)- Sept 08/ Florence Wetzel

*Les chambres d’hôtes n’étant pas classifiées en étoiles, on comparera les chambres selon leur niveau de confort, de

prestige, d’équipements.

Quelque soit la catégorie, la chambre d’hôtel simple affiche un prix quasiment deux fois

supérieur à la chambre d’hôte. Ceci vient ainsi confirmer que la chambre d’hôte s’avère

être une sérieuse concurrente aux hôtels du fait de son prix intéressant.

2.2.2.4 Le contact avec les parisiens

D’autres « cherchent également un contact avec un Parisien et souhaitent ainsi enrichir

leur voyage à travers la population locale », constate Françoise Forêt, directrice de

l’agence Alcôves & Apages.

72 Laurence Monclard, gérante de l’agence Meeting the French

58



2.2.2.5 La localisation

La présidente de la FPPCH précise que la localisation arrive en premier critère de choix

des visiteurs, suivie du prix maximum, puis de la salle de bains (privée ou à partager),

pour finir par le style. Côté style, tout existe : haussmannien, moderne, oriental, très

déco… La clientèle étrangère a tendance à s’orienter plutôt vers l’authentique style

parisien.

2.2.2.6 Une clientèle venant par défaut

Soit les clients viennent par défaut quand il n'y a plus de place à l'hôtel correspondant à

leur gamme de recherche lors d’un évènement important par exemple, ou quand les tarifs

sont trop élevés…, soit ils viennent par choix parce que l'offre et les services sont

différents, les clients préfèrent être en contact avec un hôte…et la chambre d'hôte serait

alors un hébergement alternatif.

Prenons l’exemple de cette personne venue par défaut:73 elle souhaitait passer quelques

jours à Paris, et souhaitait réserver une chambre d’hôtel de sa connaissance, mais pas de

chance, celui-ci était plein. Il lui a ainsi fallu appeler cinq hôtels d’une célèbre chaîne 2

étoiles avant de trouver une chambre libre à …93€, petit-déjeuner non compris. C’est là

que l’idée lui est venue de réserver une chambre d’hôtes. Résultat, elle a été totalement

emballée, aussi bien pour sa jolie chambre à 50€, que par l’accueil très chaleureux, et

bien décidée ainsi à renouveler l’expérience.

Cette petite histoire montre donc deux choses : tout d’abord que l’hôtellerie parisienne

est souvent saturée, ensuite que rien ne vaut un accueil personnalisé pour se sentir bien

quand on est loin de chez soi. La chambre d’hôte en ce cas n’est pas une véritable

concurrente des hôtels, puisqu’ils ne sont pas au rendez-vous. Cette alternative par

carence peut conduire le client à découvrir un accueil et une prestation nouvelle qu’il

recherchera à l’avenir, il reviendra alors par choix !

73 Article rédigé par Bénédicte Le Guérinel, publié le 29/12/2008, chambres d’hôtes à Paris

59



2.2.2.7 Une alternative par défaut En quoi la chambre d’hôtes serait-elle une alternative ? Alterner dans sa définition latine

exprime une idée de choix entre deux solutions. Pour qu’existe « l’alternatif », il faut

donc qu’il y ait un choix entre deux produits ou prestations.

En cas de carence d’offre d’un des deux produits, l’alternative serait alors une alternative

par défaut et non par choix. Le client optant pour la chambre d’hôtes, ne trouvant plus

d’hôtel dans son type de recherche et de gamme.

2.2.2.8 Une alternative par choix L’alternative serait par contre par choix si le client a le choix entre les deux types de

prestations. Il opte pour la chambre d’hôtes par curiosité, désir de nouveauté, sans pour

autant abandonner l’idée de revenir à la chambre d’hôtel. Selon Madame Goldstein, la

clientèle des chambres d’hôtes ne va pas à l’hôtel et réciproquement, ce sont deux

cultures complémentaires et différentes.

Mais cette alternative peut être la porte ouverte à la concurrence, elle peut-être moteur

de la concurrence. A petite échelle ou avec une forte demande de la clientèle, chacun

trouvera sa part. Mais on peut parler de concurrence déjà actuellement en zone rurale et

provinciale, du fait de l’extension des chambres d’hôtes, qu’adviendra t-il à Paris ?

Déjà les hôteliers voient fondre dans la semi-clandestinité une partie de leur clientèle

trouvant d’autres hébergements.

2.2.3 Les attentes de la clientèle

2.2.3.1 Le désir de l’humain Les clients trouvent beaucoup d’avantages à ce type d’hébergement: accueil

personnalisé, immersion dans la vie parisienne, conseils et astuces pour bien vivre son

séjour à Paris, confort, échange, convivialité et sécurisation… Les clients ne sont pas des

touristes anonymes perdus dans Paris, mais des hôtes reçus en amis.

60



Ce choix d’alternative est tendance à Paris. Cette absence de standardisation peut se

révéler très positive : se retrouver hébergé dans un ancien hôtel particulier en plein cœur

du Marais dans la demeure d’un architecte, sur une péniche au cœur de la seine, ou dans

un atelier de peintre à Montmartre. Ce large éventail de choix permet de répondre aux

attentes d’une certaine clientèle.

2.2.3.2 Un rapport qualité prix intéressant De plus, en période de crise actuelle, les clients ont tendance à chercher des

hébergements moins chers qu'à l'hôtel, un rapport qualité prix intéressant, tout en

conservant une qualité de tourisme et de réception, le tout pour un prix moins élevé qu’à

l’hôtel. D’après Chantal Goldstein, « il y a un phénomène de mode parce qu’il y a un

phénomène de crise. »74

2.2.4 Une déception des attentes Malgré un parc de chambres parisiennes offrant dans l’ensemble des prestations de

qualité, certains clients peuvent revenir déçus. Marie-Christine Boully note que «Cela

est très rare ou n’arrive presque jamais » mais malheureusement on peut constater

quelques mauvaises surprises. En effet, les clients peuvent être confrontés à quelques

problèmes : hôtes inconnus et décevants, choix de chambres sur des photos ne

correspondant pas à la réalité, prestations surestimées…contrairement aux hôtels de

chaines où toutes les chambres sont standardisées. Par exemple, la plupart des

appartements parisiens ne compte qu’une salle de bain, le client devant souvent accepter

de la partager avec le ou la propriétaire des lieux. Il ne faut pas oublier que nous sommes

à Paris et non en province, et que les Parisiens sont souvent pressés, pas toujours

aimables, accueillants et disponibles.

Il peut exister aussi certains risques au niveau du mode de paiement, de la caution et de

la sécurité, notamment chez certains hôtes indépendants.

74 Le Parisien, Chambres d’hôtes : Paris s’y met aussi, AFP, le 9/08/2009

61



2.3 Les hôtes : rôle d’accueil primordial

Le particulier qui reçoit chez lui, dans sa maison ou son appartement n’ayant pas la

qualité de professionnels de l’hôtellerie s’appelle « hôte ». L’hôte peut également

signifier l’invité, et ce mot possède donc une double définition. La chambre d’hôte porte

donc cette harmonieuse appellation qui réunit l’hôte invité et l’hôte accueillant. Nous

nous intéresserons donc à cette dernière définition. L’hôte qui reçoit, revêt un rôle alliant

tradition, convivialité, ce terme s’associe à une idée de la réception ambassadrice et

raffinée apportant au visiteur une attention particulière et un savoir-vivre, ce qui le

différencie grandement d’un réceptionniste d’hôtel aux gestes machinaux et répétitifs.

L’hôte ajoute un supplément d’âme. Le client est reçu comme à la maison. La chambre

d’hôte « made in Paris » est tenue par quel type d’hôte ? Quel est leur type d’offre et

quelles sont leurs motivations ? Ont-ils des contraintes ?

2.3.1 Qui sont-ils ?

Monsieur « tout le monde » peut devenir hôte.

2.3.1.1 Age et sexe

Comme pour la clientèle, il est difficile de décrire un profil type de l’hôte. D’après les

enquêtes, on peut relever une certaine tendance : jusqu’à présent, les hôtes étaient

généralement des seniors dont les enfants avaient quitté la maison, le profil tend à se

diversifier : couples travaillant à domicile. Actuellement, la majorité des hôtes sont des

femmes divorcées ou veuves, en retraite active, vivant dans des appartements devenus

trop grands avec le départ des enfants.75

75 Chantal Goldstein, diagnostic des chambres d’hôtes à Paris, Mai 2004

62



2.3.1.2 Propriétaire ou locataire

L’hôte peut être propriétaire ou locataire, à condition d’avoir averti son propriétaire de

cette activité occasionnelle, activité par contre interdite dans les logements sociaux de la

ville de Paris.

2.3.1.3 Classe sociale

L’hôte appartient à tout type de classe sociale. Du chauffeur de bus louant une chambre

dans son petit appartement du 20° arrondissement, au propriétaire aisé, ancien diplomate

ou cadre possédant un magnifique appartement haussmannien ou un hôtel particulier

dans les marais, jusqu’à l’artiste bohême louant une chambre dans son atelier de

Montmartre. L’offre découle certes du patrimoine de l’hôte avec différentes gammes de

prestations, elle est plus ou moins simple ou prestigieuse.

2.3.1.4 Le quartier

La panoplie est également graduée par la situation géographique de la chambre. Certains

quartiers sont très recherchés. L’hôte situé dans un quartier très touristique, proche des

musées, de grands carrefours de métros, de monuments historiques, sait que sa chambre

est recherchée, et que son offre trouvera très vite des preneurs.

2.3.1.5 Le type d’offre

L’hôte est conscient d’offrir quelque chose d’unique, car il reçoit au cœur de sa famille,

de son intimité, dans son salon, sa salle de bain, c’est la « vie à la française » qu’il va

offrir quelques heures à ses clients de passage pour peut être prendre le visage d’un

« ami », d’un futur correspondant, des liens vont se tisser, ce qu’un hôtel ne fera jamais.

Certains hôtes, indépendants ouvrent des locations de chambres, seuls et reçoivent par le

biais du « bouche à oreille » ou par publicité locale, ou par Internet. D’autres hôtes

préfèrent bénéficier du confort d’intermédiaires et appartiennent à des listes tenues par

des centrales de réservation ou agences. Ils sont soit disponibles toute l’année ou

63



seulement en saison. Ils peuvent également suspendre momentanément leur location de

chambres pour « souffler », et cela ne pose aucun problème pour la centrale. Ils

préviennent celle-ci et ne reçoivent plus de visiteurs pendant un période donnée, ils ont

le choix également de ne recevoir les clients que la semaine ou simplement le week-end,

ils ont une totale liberté. Le produit est donc très différent du produit hôtelier qui

fonctionne les 345 jours de l’année.

2.3.2 Les motivations des hôtes

2.3.2.1 L’amour de sa ville

Les hôtes ont tous en commun une ouverture d’esprit et un vrai sens du contact. Ce sont

en général des parisiens clairement intéressés par la découverte de l’autre, l’échange…Il

faut se sentir à l’aise pour inviter des personnes que l’on ne connaît pas au cœur de son

foyer, et cela n’est pas le cas de tout le monde.

On pourrait décrire l’hôte comme une personne plutôt extravertie, accueillante,

généreuse, avec des valeurs humaines importantes. Les hôtes ont souvent voyagé eux-

mêmes et se sont déjà trouvés en situation similaire dans un pays étranger sans connaitre

personne, et ont fait des rencontres avec des habitants dans des coquettes chambres. Ils

connaissent donc les attentes des visiteurs et savent y répondre. Ils aiment Paris, la

France et sa culture. Ils sont fiers de montrer que les parisiens possèdent eux-aussi un

patrimoine architectural, un savoir-vivre, et qu’eux aussi, à leur tour sont capables de

recevoir.

2.3.2.2 Désir de l’humain

A New-York et Chicago, l’amour de la ville conduit bénévolement des « greeters » à

faire visiter leurs quartiers. Les métropoles s’intéressent-elles enfin à la relation

habitants-voyageurs ? La cohabitation deviendrait-elle plus que muette… mais

participative ? Allons-nous vers le mieux voyager ? ...mieux reçu… ? Il y a semble t-il

l’apparition d’un désir de l’humain, dans une société plus qu’informatisée. L’envie de

rencontres est un nouveau facteur du développement des chambres d’hôtes, la solitude

64



de beaucoup de parisiens dans de grands appartements, le nombre de divorcés, le

rallongement de la vie laissant l’un ou l’autre en manque de chaleur humaine, sont

générateurs de nouvelles idées. On peut découvrir la richesse d’habitants du monde

entier racontant leur ville ou village à l’image de cette vieille dame de 70 ans bardée de

dictionnaires pour répondre dans toutes les langues à la curiosité des invités… Ce critère

de l’humain, le client le capte dés son arrivée, ce qui différencie la chambre d’hôte de

l’offre hôtelière. Le client le perçoit, le reçoit et l’apprécie… car lui aussi est demandeur.

2.3.2.3 Des revenus

Louer une chambre d’hôtes à Paris peut aussi permettre de se faire un complément de

revenus pour payer ses charges, entretenir, décorer son logement ou encore payer ses

vacances. En cette période de crise, quoi de mieux qu’un revenu supplémentaire ! L’hôte

dans les entretiens se défend de ne pouvoir pas vivre avec ce seul revenu

« supplémentaire ». Si ce n’est qu’un revenu complémentaire pour l’hôte, il ne sera

imposé fiscalement que sur 29% des revenus réalisés, ils bénéficient en effet

automatiquement d’un abattement de 72%. Pratiquement, ils ne sont imposés que sur

28% des recettes. De plus, si leurs revenus sont inférieurs à 760 euros, ils n’ont rien à

déclarer, voila encore de quoi mettre les hôteliers en rogne. En effet, Monsieur Bertrand

Lecourt, président de la chambre syndicale des hôteliers de Paris, préfèrerait que

l’hôtellerie soit aidée et rapporte que les hôteliers n’apprécient pas cette concurrence

déloyale, car ils ne sont pas soumis aux mêmes règles.76

Les revenus peuvent être assez réguliers car à Paris en termes de remplissage, le taux est

bien plus important qu’en campagne. En effet, la demande est forte en chambre d’hôtes

et le taux d’occupation s’élève en moyenne à 80%, ainsi, pour beaucoup, la chambre est

prise toute l’année77. Toutefois, les taux d’occupation des chambres d’hôtes sont très

difficiles à évaluer par les agences, puisque les propriétaires choisissent d’ouvrir ou de

fermer leurs chambres tout au long de l’année, alors que l’hôtel est ouvert les 365 jours.

76 Le Parisien, Chambres d’hôtes : Paris s’y met aussi, AFP, le 9/08/2009

65



Il est donc difficile d’établir une comparaison avec l’hôtellerie en termes de remplissage

des chambres. Les hôtels de chaîne à Paris enregistrent un taux d’occupation de 79,9% et

les hôtels indépendants de 76,4%.78

Taux d’occupation de l’hôtellerie homologuée parisienne de chaîne indépendante en 2007 et 2008

Taux d'occupation 2008

Hôtels de chaîne 79,90%

Hôtels indépendants 76,40%

Chambres d'hôtes 80%

Source : OTCP, chiffres clés 2008/ Agences professionnelles des chambres d’hôtes parisiennes

En cela cette permanence de l’offre et de la demande peut devenir une concurrence à

l’hôtellerie.

Les revenus motivent le simple particulier, ils sont parfaitement licites quand les

réglementations sont respectées, mais ils attirent aussi d’éventuels fraudeurs attirés par le

gain facile et déloyal, tranquilles de tout contrôle administratif et policier, celui-ci étant

pour ainsi dire, inexistant.

Beaucoup d’hôtes, malgré la loi ne se déclarent pas en mairie avec un label ou non,

utilisant ou non les services des agences intermédiaires. Celles-ci ne font que

recommander cette inscription et n’ont aucun moyen de l’imposer.

De plus, un phénomène se développe aggravant la concurrence déloyale faite à

l’hôtellerie. Certains étrangers possèdent des hôtels particuliers à Paris et

commercialisent leur offre sur Internet, en ne respectant pas la limitation à cinq

chambres et les critères de déclaration, afin de bénéficier des avantages fiscaux des

chambres d’hôtes. D’autres hôtes ne passent pas par agence et commercialisent via leur

site Internet, ne déclarent pas leurs chambres même si le nombre est respecté. On aura

donc recours à une concurrence déloyale, puisqu’elles ne payent pas d’impôt sur le

revenu. D’autres encore, mêmes inscrites à une agence et détenant un label, ne se

déclarent pas au fisc, les hôteliers se voient ici encore désavantagés.

Ces procédures simples et avantageuses ont permis un développement facile des

chambres d’hôtes ces dernières années.

77 Enquête avec les différentes agences 78 OTCP, le tourisme à Paris, chiffres clés 2008

66



Comparaison des comptes d’exploitation d’une chambre d’hôtel et d’une chambre d’hôte

Prix moyens et RevPar par catégorie en 2008

0-1* 2* 3* 4* et 4*L

Prix moyen (€ TTC) NC 80,7 109,6 236,3

Rev Par (€ TTC) NC 68,8 86,1 183,8

Source : OTCP, Chiffres clés 2008

Il serait souhaitable d’effectuer un tableau comparatif mettant en valeur les recettes, les

charges, et le résultat brut d’exploitation d’un hôtel et d’un hôte, mais il est

malheureusement difficile d’obtenir les données d’exploitations d’un hôte, touchant la

sphère privée de celui-ci. Nous analyserons les quelques données obtenues des entretiens

et celles d’une étude concernant les chambres d’hôtes labellisées en France, mais cette

dernière n’est pas représentative du fait de la localisation et du nombre de chambres.

(Annexe G)79

Le prix moyen par chambre, correspondant au rapport entre le CA hébergement HT et le

nombre de chambres louées, est légèrement plus élevé pour les chambres d’hôtels que

pour les chambres d’hôtes. Le prix moyen des chambres d’hôtes varie en effet entre 70

et 80 €80 pour des chambres similaires aux chambres d’hôtels 2 et 3*, alors qu’il varie

jusqu’à 109€ pour les hôtels 3*. Les hôteliers n’ont donc pas de raison de se plaindre

d’une concurrence déloyale, alors que leurs revenus pour une chambre sont supérieurs à

ceux des chambres d’hôtes. A noter que les petits-déjeuners sont un supplément du prix

moyen de la chambre d’hôtel, alors qu’ils sont inclus dans celui des chambres d’hôtes.

Les recettes du petit-déjeuner pour un hôtel 2 ou 3* à Paris, sont environ égales à 3,8€.81

Cependant, en termes de coûts, les hôteliers se voient défavorisés puisqu’ils ont des

charges plus importantes.

79 Mesure du poids socio-économique des meublés et des chambres d’hôtes labellisées, Ministère délégué au tourisme, 2005, Francois Victor 80 Entretien avec Christine Bokobza 81 Principales recettes, L’Industrie Hôtelière Française 2009, KPMG-THL

67



- Les hôtels 2 et 3 * à Paris enregistrent en effet respectivement des frais de personnel

de l’ordre de 32,2% et 26,5% du montant du chiffre d’affaires en 2008.82 Les

chambres d’hôtes n’ont pas de frais de personnel, il est très rare que l’activité soit

sous-traitée. Une femme de ménage peut toujours venir une heure par semaine, mais

le coût ne dépassera pas les 15€ (déclarée ou non).

- Les hôtels ont des coûts en matière d’énergie (incluant l’eau) pour une chambre

disponible de l’ordre de 2,3% des recettes totales en moyenne pour des hôtels 2 et 3*

à Paris en 2008.83 Les coûts d’énergie pour une chambre d’hôte ne sont souvent pas

comptabilisés dans les comptes des hôtes, puisqu’ils sont communs aux frais

familiaux, mais certains disent ne payer qu’un euro par jour pour une chambre

occupée.

- Les coûts liés au téléphone, au wifi et à la télévision sont inférieurs à l’hôtel, étant

donné que le propriétaire est le premier utilisateur.

Le résultat brut d’exploitation (RBE) d’une chambre d’hôtel à Paris en 2008 s’élève

alors à 35,3 € en catégorie 2* et à 53€ en 3*.84

Après avoir contacté plusieurs hôtes, la conclusion était la suivante : pour une chambre

pour une personne au tarif de 69 €, les recettes pour deux jours s’élevaient à 138€

(69*2), et les coûts à 38€ environ. Le « RBE » pour une chambre d’hôte s’élève donc à

100€ pour deux jours, et à 50€ pour un jour.

Les résultats d’exploitation d’une chambre sont donc quasiment similaires pour les deux

types d’hébergement. Seulement, le propriétaire détient en moyenne une chambre

d’hôte, alors que l’hôtelier en possède 40 par exemple. La rentabilité totale reste donc

faible comparée à celle de l’hôtelier. Toutefois, s’il existe cinquante chambres d’hôtes à

proximité d’un hôtel, la concurrence peut avoir lieu.

82 Principaux ratios liés au personnel, L’Industrie Hôtelière Française 2009, KPMG-THL 83 Coût de l’énergie, L’Industrie Hôtelière Française 2009, KPMG-THL 84 RBE par chambre louée, L’Industrie Hôtelière Française 2009

68



2.3.3 Les contraintes des hôtes

2.3.3.1 L’accueil

La définition parisienne de la chambre d’hôte reprend en partie les termes de la charte de

qualité des labels Fleurs de Soleil et Gîtes de France. « L’accueil convivial des visiteurs

par les parisiens, chez les parisiens, petit-déjeuner maison servi à la table familiale. »

Le rôle d’accueil de l’hôte est primordial, l’hôte sans être un professionnel doit tout de

même tenir ce rôle, en toute circonstance, fatigué ou non par sa journée, occupé par des

contraintes familiales, il s’engage à cet accueil de qualité qui définit la chambre d’hôtes.

Il confie sa clé de maison, donc accepte de perdre un peu cette unique propriété des

lieux. Il s’engage à offrir un confort, maison propre, literie irréprochable, salle de bain

nettoyée quotidiennement… Contraintes de ménage que la plupart du temps, l’hôte

assure lui-même. Il signale les transports et aide le visiteur à se retrouver dans le

quartier, voir Paris. Il reste au propriétaire un petit champ de liberté pour préciser les

horaires, les options : enfants ou non souhaités, fumeurs ou non souhaités, animaux

indésirables, télévision, entrée indépendante…85

2.3.3.2 Déclaration en mairie

Les contraintes administratives sont très légères, il n’y a qu’une déclaration en mairie à

effectuer, que beaucoup tentent d’ignorer (Annexe H).

2.3.3.3 Contraintes supplémentaires

Les propriétaires des chambres d’hôtes qui veulent bénéficier de l’affiliation à une

centrale ou agence se voient imposer quelques contraintes supplémentaires. Les hôtes

labellisés, comme les membres d’HQP, ont des critères très exigeants à honorer : Parler

anglais, bien connaître la ville, les draps doivent être parfaitement repassés, les prix sont

85 Entretien avec Madame Goldstein et Madame Monclard

69



libres mais contrôlés par les agences…si les clients arrivent tard le soir, ils doivent être

disponibles pour le petit-déjeuner, même le dimanche.86

Après avoir présenté le rôle et les enjeux des différents acteurs, nous verrons quelles

sont les perspectives de développement des chambres d’hôtes à Paris. Que vont devenir

les chambres d’hôtes à l’avenir ? Est-ce une niche ponctuelle ou une véritable forme

d’hébergement ?

86 Charte HQP

70



3 Chapitre 3 : Les perspectives de développement des chambres d’hôtes à Paris

La chambre d’hôte a donc un bel avenir assuré devant elle. Avec une augmentation de la

demande de près de 30% et une hausse de seulement 10% de l’offre87, des perspectives

s’ouvrent vers son développement parisien. Quels sont les moyens à mettre en œuvre

pour favoriser ce développement, mais aussi quels sont les risques d’un tel

développement et que dire du positionnement de la chambre d’hôtes dans le futur

paysage hôtelier ?

3.1 Moyens à mettre en œuvre pour développer les chambres d’hôtes à Paris

3.1.1 Elargir l’offre, encore inférieure à la demande

L’offre a triplé en quatre ans, mais la demande d’hébergements à Paris est toujours

supérieure à l’offre, et elle augmente encore88, essentiellement en haute-saison, c'est-à-

dire au mois de Juin, Septembre et Octobre.

Il est important de rappeler ensuite que le nombre de personnes par appartement ne cesse

de baisser aujourd’hui avec l’augmentation des divorces, la baisse du nombre d’enfants

par couple, il y aurait alors plus de chambres disponibles, plus de place dans les

appartements pour accueillir des touristes…

Il existe alors un potentiel important pour développer d’avantage l’offre des chambres

d’hôtes. Pour cela, il suffit de motiver de nouveaux parisiens à accueillir des touristes

chez eux. A noter qu’il est toutefois difficile aujourd’hui de motiver des parisiens qui

vivent de moins en moins à Paris. Certains passent en effet six mois de l’année dans

leurs résidences secondaires, d’autres voyagent beaucoup…89

87 Laurence Monclard, gérante de France Lodges 88 Laurent Queige 89 Entretien avec Madame Goldstein

71



Malgré les efforts fournis par quelques mairies d’arrondissements et l’OTCP, cela ne

suffit pas. Il faudrait alors que toutes les mairies soient mobilisées, qu’elles invitent les

Parisiens à des réunions pour les prévenir de l’existence et de la possibilité de

développer des chambres d’hôtes chez eux.

D’ailleurs, la répartition des chambres d’hôtes au sein de Paris intra-muros n’est pas

encore bien équilibrée. Beaucoup de chambres d’hôtes se sont développées dans le

Nord-est et au centre, mais qu’en est-il de l’ouest ? (Annexe H) Pourquoi y’aurait-il

plus de chambres à l’est ? Cela s’explique tout simplement par une différence de classe

sociale des habitants. En effet, les habitants de l’est sont, en général plus « bobo » et plus

ouverts aux autres, et ont souvent besoin d’un revenu supplémentaire, alors que les

habitants de l’ouest ont souvent un revenu suffisant et n’ont pas forcément la même

ouverture d’esprit. Il faudrait pourtant développer l’offre sur la partie ouest de Paris,

mais pourquoi un habitant d’un appartement de 300m² devrait recevoir des touristes et

être soumis à des contraintes, alors qu’il a des revenus suffisants ?90

En fait, il existe un véritable paradoxe : contrairement aux maisons en campagne, les

appartements parisiens ne bénéficient pas d’autant d’espace et sont souvent même très

petit, les habitants se voient alors dans l’obligation de refuser de monter une chambre

d’hôte alors qu’ils en ont la motivation, et paradoxalement, ce sont les habitants qui ont

un grand appartement dans l’ouest de Paris, qui auraient la place de recevoir des

touristes chez eux, mais qui ne voient pas l’utilité, ils ont des revenus suffisants, ce sont

ceux-là qu’il faudrait motiver, et déjà informer, c’est parfois par manque d’information

qu’ils ne le font pas…

Le salon de la chambre d’hôte, encore très récent (n’existe que depuis deux ans), devra

améliorer sa communication, pour que de nombreux hôtes potentiels puissent s’y rendre.

3.1.2 Améliorer la communication Alors que Gîtes de France et Clé Vacances bénéficient d’une renommée importante, le

produit « chambre d’hôtes » est encore peu connu sur le marché de l’hébergement

90 Entretien avec Madame Goldstein

72



marchand parisien, beaucoup de touristes étrangers et français ne connaissent pas cette

formule en milieu urbain.

Le mode d’hébergement privilégié par les touristes loisirs et affaires en ville reste encore

l’hôtellerie de tourisme, car elle bénéficie d’une bonne lisibilité et visibilité grâce à son

classement en étoiles. De nos jours, les clients sont beaucoup plus exigeants, ils

préfèrent savoir l’endroit où ils vont séjourner, les prestations offertes et les équipements

mis à leur disposition. 91Même si certaines agences comme B&B France proposent un

classement en soleils, ou différentes catégories de chambres selon leur confort, les

gammes sont beaucoup moins lisibles, car c’est un concept jeune sur le marché parisien

et qui n’a pas encore fait l’objet d’expériences suffisantes.

Même si beaucoup d’efforts ont été faits par la Mairie et l’office du tourisme, il reste

beaucoup de travail. Malgré l’intervention des intermédiaires dans la commercialisation,

des progrès de communication sont nécessaires pour éclaircir la jungle actuelle

d’Internet.

A noter que les chambres ne dépendant pas d’une agence professionnelle disposent

d’une visibilité encore plus faible, à moins qu’elles bénéficient de mots clés leur

permettant d’apparaitre sur la première ou seconde page de Google, ce qui leur

reviendrait très cher.

D’autres moyens pourraient être mis en place pour améliorer la visibilité des acteurs

comme l’achat du logiciel proposé par Guest Strategy, le référencement sur des guides

étrangers ou du routard.

3.1.2.1 Guest Strategy Guest Strategy, présent au salon de la chambre d’hôtes en 2010, est une entreprise qui

propose des solutions livrées clés en main aux propriétaires et futurs propriétaires des

maisons d’hôtes. L’entreprise leur livre tout d’abord une étude de marché leur

permettant de bien connaitre les clients, puis une solution Web. Cette solution met en

91 Mémoire « L’offre des résidences de tourisme et hôtelières urbaines en région Ile-de-France, Chan Meng Lan, M2 GATH- 2007/2008

73



place un site internet performant, bien référencé sur le moteur de recherche, et en

adéquation avec l’image et la personnalité de l’hôte.

Enfin, un système leur permet de fidéliser leurs clients en proposant des solutions

« Print », des travails sur brochures, des goodies, des silos personnalisés…

Cette offre s’adresse à des grands comme à des petits propriétaires, les gammes sont en

effet différentes : il existe des solutions économiques, dynamiques et de prestiges.92

Ces outils, très performant, ont un souci de rentabilité et d’efficacité pour mettre en

avant l’établissement. Il faudra mieux informer le propriétaire de ce type d’entreprise qui

leur est proposé pour les aider à se faire connaître.

3.1.2.2 Le guide du routard

Depuis peu, les agences intermédiaires professionnelles sont mentionnées dans la

rubrique « hébergements » du guide du routard de Paris. Toutefois, le guide du routard

« Nos plus belles chambres d’hôtes en France », édition 2010 ne mentionne aucune

chambre à Paris et ne se contente que de citer l’Ile de France. Il serait intéressant de les

référencer et même de les mettre en valeur dans le guide, à moins que le guide du

routard nous réserve une surprise en créant un guide de chambres d’hôtes pour Paris.

3.1.2.3 Les guides étrangers Alaistair Sawdays Publishing, maison d’édition anglaise depuis quinze ans, répertorie

des chambres, auberges, hôtels et maisons à louer. Cette maison est en contact avec un

grand nombre de propriétaires en France. Il faudrait ainsi que les agences développent

d’avantage de partenariats avec des maisons d’éditions de tous les pays du monde.

3.1.3 Améliorer la commercialisation

Depuis quelques années, la commercialisation s’améliore nettement. Certaines agences

développent des partenariats pour offrir au client des packages, pour rendre ainsi l’offre

plus dynamique. Seulement, il est plus difficile d’en créer pour des indépendants. De

74



plus la plupart des agences sont encore en retard, et se voient concurrencées par d’autres.

Les agences doivent s’adapter aux tendances, aux méthodes de commercialisation

actuelles.

3.1.3.1 Tour opérateurs

Elles devraient par exemple, multiplier leurs partenariats avec des tours opérateurs. En

consultant les brochures et sites Internet des tours opérateurs, on peut constater que les

chambres d’hôtes parisiennes ne sont peu, voire pas du tout mises en avant dans la

commercialisation des séjours touristiques. Quelles seraient alors les principales raisons

qui limiteraient leur promotion commerciale ?

Si un accord s’effectue entre une agence intermédiaire et le gérant du tour opérateur,

alors l’agence s’engage à mettre à disposition du tour opérateur un allotement

d’habitation fixe selon les périodes. Seulement, les hôtes étant très libres, ils peuvent

fermer leurs chambres pour une certaine période selon leurs envies. Les agences ne

savent donc pas à l’avance si les chambres seront libres pour tel mois. Il est donc

difficile de gérer les allotements, mais il suffirait que les agences s’organisent

d’avantage et exigent de la part des hôtes des dates précises au moins six mois à

l’avance. Mais cela pourrait supprimer toute la liberté dont l’hôte dispose…

3.1.3.2 Agences

De la même façon que pour les tours opérateurs, les agences intermédiaires pourraient

s’adresser à des agences de voyage pour qu’elles proposent leurs chambres dans

différents packages, sans négliger les agences incentives qui leur permettraient de

développer d’avantage la clientèle affaires.

92 Salon de la chambre d’hôte , le 26, 27 et 28 Mars 2010

75



3.1.3.3 Autres

Même si les agences intermédiaires ont fait de réels efforts en terme de package,

certaines sont encore très en retard. Il faudrait ainsi qu’elles développent des packages

dynamiques mais aussi à la carte, très tendance aujourd’hui. Le client crée ainsi lui-

même son propre package, il pourrait ainsi choisir de voyager en chambre d’hôte, de

faire du sport, du bien-être, des dégustations, des visites culturelles selon ses envies, son

emploi du temps. L’agence serait ainsi elle-même un véritable tour opérateur.

De plus, les agences commencent tout juste à proposer des chambres d’hôtes à des

entreprises spécialisées en coffret cadeaux. D’ailleurs, l’entreprise « Coffret Infini » était

présente au salon passion chambres d’hôtes de 2010, et cherchait ainsi à développer des

partenariats. Tous les intermédiaires des chambres d’hôtes doivent ainsi profiter de cette

opportunité. Les agences pourraient aussi intégrer leur offre à des smart box par

exemple.

3.1.4 Cibler certains segments de clientèle en essor

Si certaines chambres d’hôtes, encore peu connues ou indépendantes, souhaitent

maximiser leurs taux de remplissage en période creuse, elles ont tout intérêt à cibler

certaines clientèles.

Avec le développement du low cost, de plus en plus de jeunes se déplacent en ville pour

des courts séjours. Chaque année, les jeunes sont plus de 4 millions à visiter Paris. Les

jeunes disposent d’un budget restreint, et les tarifs leur sont tout à fait attribuer. Les

chambres d’hôtes ont intérêt à saisir davantage cette opportunité et communiquer en

priorité vers les universités étrangères.

De plus, comme nous l’avons vu au chapitre 1, le tourisme d’affaire est très dynamique à

Paris, la capitale est en effet redevenue en 2009, la première destination mondiale pour

les congrès avec Vienne93. Paris et l’Ile de France rassemblent plus de 600 000 m² de

surface, tandis que la capitale demeure le leader mondial des foires et salons, avec ses

443 salons. Il existe ainsi un véritable potentiel en s’orientant davantage vers la clientèle

76



affaire. L’homme d’affaire dans une ville étrangère telle que Paris, préfère aussi peut-

être le contact avec « l’autre » le soir, plutôt que la solitude en chambre d’hôtel.

D’ailleurs, d’après une enquête fournie par l’OTCP en 2008, les touristes d’affaires

dépensent 236 € par jour à Paris en moyenne, contre 168€ pour les touristes de loisirs.94

Malgré les efforts fournis en communication, les agences, la Mairie, les offices du

tourisme… devraient cibler leur promotion vers des clientèles spécifiques en croissance.

3.1.5 Des besoins de subventions pour garder un bon rapport qualité prix dont

la pérennité est incertaine

Il est certain que la chambre d’hôte bénéficie d’un très bon rapport qualité prix, puisque

les chambres présentent des tarifs plus faibles ou équivalents à l’hôtellerie, pour des

prestations de qualité similaires. A titre d’exemple, une chambre d’hôte de 25m² dans le

16° arrondissement près de la Muette, est loué à 110€ pour une nuit, tarif que l’on ne

trouvera pas en hôtellerie pour une telle prestation.

Mais la question suivante se pose : Ce si bon rapport qualité prix va-t-il durer sur le long

terme ? En effet, à long terme, les hôtes vont être confrontés à un vieillissement de leur

appartement, de la non pérennité de leur parc. Les hôtes seront amenés à réinvestir dans

quelques années, ils verront ainsi leurs coûts augmenter et les prix s’élèveront en

parallèle. Les agences devraient alors se mobiliser pour demander à l’Etat des

subventions leur permettant de rénover leurs appartements.

3.1.6 Des stratégies de développement à prendre en exemple Prenons comme exemple deux types d’entreprises qui ont développé une stratégie très

pertinente, en termes de diversification et d’internationalisation :

3.1.6.1 Bedy Casa

93 Compte rendu de mandat de l’équipe municipale, Paris : première destination touristique mondiale, 2009 94 Rapport d’activité 2008, OTCP

77



Bedy Casa est un concept né il y a trois ans, la directrice fondatrice95 a réuni des familles

d’accueil, pour que des étudiants, lycéens, collégiens, voyageurs d’affaires, familles,

couples puissent séjourner dans ce type d’hébergement alternatif, qu’est la chambre chez

l’habitant. Ce concept dispose d’une valeur ajoutée par rapport aux chambres d’hôtes

parisiennes : son site communautaire. Les hébergeurs et voyageurs ont en en effet un

profil sur Internet et les touristes peuvent converser avec l’hébergeur avant de faire une

réservation ferme, voila une solution pour remédier au problème de confiance que

connaissent les chambres d’hôtes. L’hébergeur et le futur client gagneront chacun en

confiance avant de réserver ou de confirmer une réservation. Cette interactivité sur le

site, cet échange virtuel est un premier contact avant l’échange physique, tout en

permettant de préserver une dimension humaine.

Au site communautaire très efficace, s’ajoute une stratégie de diversification et

d’internationalisation très pertinente. Bedy Casa propose en effet toutes les déclinaisons

des chambres chez l’habitant en France et à l’étranger (150 pays): des chambres d’hôtes

en France, des casas rurales en Espagne, des Riads au Maroc, des Minchukus au

Japon… L’organisation à l’étranger est très audacieuse, il serait difficile et illusoire de se

déplacer dans les 150 pays, il existe donc un réseau d’ambassadeur dans chacun des pays

qui vont qualifier l’offre, pour donner de la crédibilité et vérifier la véracité des

informations fournies sur le site. Ainsi, tout en s’élargissant, ce réseau garde une

dimension humaine.

Les agences parisiennes devraient ainsi prendre en compte ce type de diversification,

avant que Bedy Casa ne vienne les concurrencer.

3.1.6.2 La Fédération Nationale des Gîtes de France Gîtes de France est aujourd’hui très développé en France et à l’étranger, elle dispose de

43 000 propriétaires, de 56 000 hébergements offre des chambres d’hôtes, des gîtes

ruraux, des campings, chalets en milieu rural.

95 Magali Boisseau, participante au salon de la chambre d’hôte le 28 et 29 Mars 2010

78



Elles sont présentes à l’étranger depuis plus de 20 ans sur les principaux marchés

européens, en collaboration avec de nombreux tour-opérateurs.

Le label de qualité Gîtes de France garantit des normes de confort précises, les chambres

sont ainsi classées en épis (de 1 à 4). Toutes les chambres sont classées en fonction de la

qualité architecturale de la maison, de leur environnement, de leur degré de confort, de

la décoration et des services et sont reclassées au moins une fois tous les cinq ans. 96

L’offre est ainsi plus lisible et GDF gagne la confiance des clients. Un client aura une

plus grande confiance en une chambre 1 épi qu’en une chambre qui ne bénéficie d’aucun

classement même si elle est citée « moyen de gamme, bien située.. » sur un site Internet.

Gîtes de France propose des prix très attractifs : le prix moyen s’élève à 49 euros la nuit

pour deux personnes, légèrement plus faible que des chambres d’hôtes parisiennes,

différence logique s’expliquant par la localisation en province.

L’entreprise détient un relai par département (une agence), permettant aux hôtes d’être

accompagnés, un technicien conduit l’hôte jusqu’à la commercialisation de son produit.

De plus, Gîtes de France évolue et se repositionne depuis quelques mois vers la ville

avec son nouveau concept : le « city break ». Ce nom à connotation anglo-saxonne

montre une certaine volonté d’attirer une clientèle étrangère. GDF vise en effet une

clientèle étrangère et d’affaire. « L’accueil est ici différent de l’hôtel en ville, la relation

est amicale et basée sur un rapport humain, et les prix sont très compétitifs »97

City Break a été conçu essentiellement pour rapatrier toutes les clientèles des pays

étrangers.98 Mais le concept n’est pas encore né à Paris, quels vont être les conséquences

pour les agences parisiennes lors de l’apparition du géant Gîtes de France à Paris ?

Celles-ci doivent être prêtes à une telle arrivée, et doivent ainsi améliorer leur

communication, diversifier et internationaliser leur offre.

Gîtes de France reçoit de nombreux étrangers, elle a comme ambition se développer à

l’international dans les deux sens et ainsi de diversifier son offre à l’étranger. Dans

96 www.gites-de-france.com 97 Jérôme Montel, directeur général de la Fédération Nationale des Gîtes de France, interview au salon Passion chambres d’hôtes, le 28 et 29 Mars 2010

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quelques années, Gîtes de France prévoit alors de s’ouvrir à l’international et créer des

City Break à Bruxelles, à Prague, des riads à Maroc…

Les agences françaises ont donc intérêt à se développer rapidement à l’étranger pour

améliorer leur visibilité par les étrangers.

Enfin, malgré la crise, la fréquentation de Gîtes de France reste bonne. La demande de

création est régulière et l’abandon est faible.99

3.2 Les risques

Un tel développement entraine inévitablement des risques, celui d’une trop grande

professionnalisation, d’une industrialisation de l’offre, et d’une extension illégale,

déloyale et incontrôlable.

3.2.1 Une trop grande professionnalisation

On est loin des années 1945, où l’on partait à l’aventure au gré des petits chemins de

campagne, ou de montagnes que l’on découvrait à l’arrière d’une ferme auvergnate, une

petite pancarte en bois avec l’inscription peinte à la main, « chambres d’hôtes », située

tout près d’une étable ou de la cave à fromage, tout près d’un ruisseau ou devant les

mottes de foin…avec la fermière en tablier qui nous apportait le lait chaud de la ferme le

matin…Ce charme de la chambre d’hôtes, c’était aussi la découverte d’un monde

inconnu, ce trésor bien caché que l’on pensait être le seul à savoir trouver.

L’imperfection et la simplicité des lieux et des hôtes faisaient partie du charme des lieux

et des hôtes. Alors comment ne pas risquer de tomber aujourd’hui dans une

standardisation avec des normes imposées aux hôtes, une publicité à outrance pour

attirer un « poisson client » à la pêche Internet…au détriment de « l’inattendu » caché au

cœur de l’aventure touristique. Ne risque-t-on pas de perdre l’authentique ?

98 Philippe Eliot, membre du comité exécutif d’Eurogîte (Association regroupant trente associations de pays européens pratiquant les chambres d’hôtes. 99 Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide., 13/03/10

80



L’authentique ne se copie pas et ne se répète pas. Il existe … à Paris comme ailleurs.

L’authentique existe dans sa fragilité, son unicité.

La professionnalisation de l’offre entraîne inévitablement une concurrence entre

professionnels et donc une surenchère des prestations, une course à la perfection, que ne

peut pas atteindre « Monsieur Tout le Monde ». Soit l’hôte s’aligne sur les critères que

risquent d’imposer à l’avenir les agences, soit il dissocie et loue en candidat libre…

Labels et agences ont un effet certes très positif sur la qualité et la sécurité de l’offre,

mais ils ont tendance à uniformiser celle-ci. Ne va-t-on pas vers un semblant

d’authentique, avec sur panoplie de photos, une rapidité de choix et une recherche de

rentabilité ?

3.2.2 Ne risque-t-on pas de perdre aussi « l’humain» ?

Le client fait une recherche informatisée pour choisir un produit par l’intermédiaire des

agences. Il n’est pas « celui » qu’une telle personne a recommandé, et l’hôte n’est pas

celui que son ami revenu de France lui a conseillé… Le client sort tout droit d’un

listing de noms et l’hôte se trouve répertorié dans un défilé d’adresses et de photos, au

milieu de centaines autres photos et adresses. De la recherche au contact, c’est

l’ordinateur l’intermédiaire, qui avec les critères et options, influencera le choix. Puis

tout le long de l’année, les clients défilent en rythme, cadencé dans un véritable système

bien rôdé.

- Ne va-t-on pas vers une industrialisation, surtout à Paris, où la demande ne cesse de

croître? De la, une notion indissociable, la rentabilité.

Toute activité a pour but la rentabilité. Il ne faudrait pas que les agences à rentabilité se

tournent vers des hôtes facilement loueurs, intéressés par un rendement financier, au

détriment d’hôtes de qualité, privilégiant des rencontres moins nombreuses, mais plus

personnalisées, plus humaines. Ne risque-t-on pas de perdre l’artisanal ? La rentabilité

risque d’être un moteur de cette professionnalisation, même si encore quelques agences

le nient, d’autres le reconnaissent.

81



3.2.3 Extension illégale, déloyale, incontrôlable des chambres d’hôtes.

La loi de 2006 n’a pas su endiguer cette concurrence déloyale, devenue illégale car elle

n’est pour ainsi dire pas appliquée, pas respectée. Et l’absence de contrôle des chambres

d’hôtes ne conduit donc à aucune sanction pénale pourtant prévue par la loi de 2009 qui

précise l’existence d’une pénalité si la déclaration en mairie n’a pas été effectuée. En

effet, le décret n°2009-1652 du 23 Décembre 2009 portant application de la loi n°2009-

888 du 22 Juillet 2009 comporte des dispositions relatives aux sanctions pénales

applicables en cas de manquement à l’obligation de déclaration. La personne sera ainsi

punie des peines prévues pour les contraventions de la troisième classe.

L’extension probable des chambres d’hôtes à Paris ne fait que pronostiquer la future

augmentation de la concurrence déloyale faite aux hôteliers.

Seule une volonté ferme des pouvoirs publics, de l’Etat et de la mairie d’intervenir,

pourrait parvenir à des déclarations conformes des chambres d’hôtes. La Mairie de Paris

pourrait s’appliquer à une meilleure information auprès des parisiens. Elle a su les

encourager dans la création de chambres d’hôtes, à elle de les persuader de la faible

contrepartie d’une déclaration, à elle de trouver les arguments et les solutions d’une taxe

adaptée aux hôtes. Le Fisc pourrait également jouer son rôle, prendre les listes de la

Maire… L’imposition n’est pas si lourde !

Quant aux pouvoirs publics, leur tache est complexe, car interférer dans la sphère privée

est toujours délicate, mais lorsque la fraude répétée entraîne une véritable économie

souterraine, ils doivent s’adapter à l’outil informatique et consacrer du temps et de la

recherche, pour piéger les entreprises déguisées qui utilisent avec excès ce mode

d’hébergement, afin d’échapper à leur devoir citoyen et d’obtenir des gains illégaux. Un

meilleur contrôle et une meilleure application de la loi seraient ainsi souhaitables.

3.2.4 Un hébergement incertain

Une telle forme d’hébergement peut parfois faire reculer certains clients averses aux

risques. En effet, comme nous l’avons déjà précisé, le client ne sait pas réellement chez

82



qui il va séjourner, avec quel type d’équipement, quelle qualité… De plus, s’il abime un

meuble ou casse un objet, comment les assurances fonctionnent-elles ? Peu de clients

savent y répondre.

Ensuite, les clients connaissent les modalités de paiement en hôtellerie, mais en

chambres d’hôtes, est-ce sécurisé ? Peuvent-ils faire confiance aux hôtes ? Les tarifs

fixés sont-ils révélateurs du service et de l’accueil ?

Il est important de noter que toutes ces contraintes de sécurité sont d’autant plus élevées

pour des chambres qui ne dépendent pas d’une agence. Et parfois les clients étrangers ne

se rendent même pas compte et choisissent une chambre au hasard, sans veiller aux

règlementations.

Malgré le développement des différentes chartes crées par les agences, il y a encore un

effort à effectuer pour communiquer sur la sécurité, l’assurance, et motiver les

différentes chambres d’hôtes indépendantes à se rattacher à un organisme professionnel.

3.3 Positionnement des chambres d’hôtes dans le paysage hôtelier

Quel est le positionnement de la chambre d’hôte dans le paysage hôtelier ? Du côté de la

petite hôtellerie, comment vont réagir les hôteliers s'ils se sentent menacés? Quels seront

leurs moyens mis en œuvre? Vont-ils chercher à se différencier?

Ce nouvel acteur parisien dans l’hébergement, émerge au milieu d’un parc hôtelier,

maître des lieux depuis toujours, et un peu ahuri de se faire prendre pour la vedette au

milieu des médias (articles de journaux, publicités, vidéos…), dans les brochures

branchées, ou encore dans les ragots du « café du commerce » du monde entier, entre

« bobos » et touristes étrangers. C’est tendance, c’est à la mode de Rome à Prague, de

Londres à Venise.

L’impact culturel est très fort et donc l’enjeu culturel est indéniable pour les années à

venir, tant pour le développement des chambres d’hôtes que pour l’avenir des hôteliers.

De même, l’impact économique est notable dans l’économie en général et à l’égard des

hôteliers.

83



3.3.1 Impact et enjeu culturel et sociologique

Le désir du mieux vivre, du mieux voyager, le désir de l’autre et de l’humain, de la

rencontre d’une autre culture, qui fait le succès des chambres d’hôtes ne peut plus être

passé sous silence. Ce critère n’étant pas pris en considération ces dernières décennies

par les hôteliers, privilégiant le confort matériel avant tout et la technologie.

Il en découle un impact culturel générationnel, qui ne peut que faire changer les

comportements, les choix et options à prendre pour les futurs hôteliers, surtout la petite

hôtellerie, s’ils veulent offrir la qualité et répondre aux attentes des clients à venir.

Les chambres d’hôtes font évoluer la mission de l’hôtelier, elles sont observées et

questionnent ceux-ci… Pourquoi cette tendance ? Qu’apportent-t-elles de plus ? Bien

qu’elles soient beaucoup moins nombreuses, les chambres d’hôtes sont tout de même un

phénomène de société. Le client n’apprécierait-il plus ce réceptionniste, figé derrière son

comptoir de grand hôtel, la clé pendue au milieu d’une trentaine d’autres clés, voire plus,

l’anonymat des couloirs silencieux, l’absence de contact avec le directeur, les chambres

sosies déjà vues dans les mêmes hôtels du bout du monde, la solitude des soirs face à

une vitre glacée ou à une télévision aux multiples langues… ?

Tout ce luxe a rassuré des générations, le confort est certes agréable et l’assurance de le

trouver, mais n’a-t-on pas oublié l’autre, l’humain ? N’a-t-on pas robotisé l’hôtellerie, et

ce désir de renouveau n’est-il pas d’humaniser l’hébergement ? D’où ce succès des

chambres d’hôtes parisiennes qui ont su se positionner dans un vide de petits hôtels,

avec un critère nouveau et attractif. « Tout peut être inventé à Paris, mêlant virtuel, réel,

culture parisienne, culture du monde, mais en gardant surtout l’inimitable style parisien

et le « software100» »101. L’impact culturel de la chambre d’hôte est indéniable, elle est

tendance.

100100 Ce que l’économiste appelle l’humain 101 Chantal Goldstein, Diagnostic des chambres d’hôtes à Paris 2004

84



3.3.2 Impact économique

3.3.2.1 Impact économique général

L’avenir du tourisme urbain et la mairie de Paris l’a compris, réside dans une nouvelle

façon de voyager. Visiteurs et résidents prennent une part plus active dans cette

activité majeure du XXI° siècle. Le tourisme participatif donne une image dynamique et

vivante de Paris.102Le tourisme urbain est un véritable enjeu pour les villes. La chambre

d’hôtes favorise cette image valorisante susceptible d’accroître leur attractivité. Et bien

sur, il en suit des retombées économiques positives.

N’oublions pas que la concurrence est féroce entre les métropoles, comment faire sentir

la différence ? Il va falloir répondre à un enjeu économique…

L’évènementiel est un facteur de tourisme : congrès, salons et grands évènements, en

rajoutant à l’évènementiel la carte du charme et de la convivialité, Paris peut s’attaquer à

ces trois fronts de l’économie touristique : faire venir, faire revenir et faire rester.

C’est en prenant ce rôle d’acteur que la chambre d’hôte participe à ce dynamisme

économique en soit, elle ne crée pas d’emplois puisque le particulier reçoit seul, mais

elles favorisent les mouvements touristiques, générateurs de recettes pour l’économie.

3.3.2.2 Impact économique pour les hôteliers

Si l’on fait abstraction de la concurrence déloyale causée par la chambre d’hôte envers

les hôteliers et en espérant qu’elle sera corrigée par les autorités dans les années futures

ainsi que nous l’avons précédemment développé, et reconnaissant que même lorsque les

chambres d’hôtes respectent la loi, il demeure quelques avantages pour celles-ci, la

fiscalité est extrêmement faible. Nous pouvons dire qu’une relative concurrence existe

entre chambre d’hôte et hôtellerie. Relative, car elle concerne une petite part de marché,

l’hôtellerie étant encore la grande forme d’hébergement parisienne. Cette concurrence

102 Jean-Bernard Bros

85



que nous avons vu « par défaut » pourrait être maitrisée par le monde hôtelier s’il sait

dans les années à venir combler les carences en petite hôtellerie. C’est alors que l’on

pourra évaluer la concurrence de « fait », entre une nouvelle petite hôtellerie et cet actuel

rayonnement de la chambre d’hôte, bien qu’aucunement menacée.

Quant à la grande hôtellerie, il lui serait utile de se pencher sur le phénomène « chambre

d’hôtes », elle n’est pas à l’abri de se voir préférer pour une nuit ou deux. Cette autre

forme d’hébergement, plus humaine, tel cet homme d’affaire seul le soir, tel ce couple

italien, telles ces deux dames New-Yorkaises, pour des raisons de goût ou d’économie.

3.3.2.3 Une place pour chacun

Le tourisme est en constante progression notamment le tourisme urbain qui pèse un

poids de plus en plus important dans l’hôtellerie française. Il apparait comme un secteur

dynamique avec une demande forte. Paris, première ville touristique au monde, comme

nous l’avons vu au chapitre 1, est prise d’assaut par une trentaine de millions de visiteurs

par an. Hôtels comme chambres d’hôtes connaissent un taux d’occupation important.

Donc il y a bien une place pour tout type d’hébergement, et tant mieux ! La variété

d’offre est un critère de qualité.

Trouver un hébergement à taille humaine, convivial et chaleureux, ou désirer se fondre

dans l’anonymat peut être un choix que chacun doit pouvoir réaliser au gré des humeurs

ou des circonstances. L’offre d’hébergement doit s’adapter et doit pouvoir répondre à

tous types de recherches. Un type d’hébergement fait d’ailleurs évoluer un autre type

concurrent, l’émulation est toujours riche. Certains répondent à un long séjour, d’autres

à quelques nuitées. L’hôtellerie traditionnelle ne doit pas craindre de prendre ombrage

des chambres d’hôtes, son implantation est solide dans Paris et elle détient le « gros du

marché ».

Paris est un vivier à touristes, la chambre d’hôte devant une très forte demande, est

encore loin de répondre à celle-ci, sa place comme acteur est très prometteuse si les

parisiens sont au rendez-vous dans les prochaines décennies.

86



Conclusion

La finalité de cette étude était de répondre à la problématique suivante : « La chambre

d’hôte à Paris est-elle une concurrence déloyale pour détourner la clientèle de

l’hôtellerie traditionnelle ou une alternative qui répond à une réelle demande ? Est-elle

tendance ? De plus, ca paradoxe de la chambre d’hôtes en la capitale nous surprenait.

Elle a motivé notre étude et nous a conduits à divers questionnements. Quand la

chambre d’hôte s’est-elle métamorphosée en urbaine ? Pourquoi fait-elle l’objet d’une

certaine demande ? Pourquoi même un tel succès ?

En approfondissant cette étude, le sujet nous semblé bien plus complexe et parfaitement

d’actualité, touchant divers thèmes de réflexion, du tourisme participatif, du

comportement du « nouveau touriste »…Un débat soulevé en apportait un autre.

Cette activité de la chambre d’hôte peut paraître appartenir à une sphère privée, loin de

l’industrie hôtelière et des grands duels économiques et pourtant il était très intéressant

et utile de découvrir qu’elle est un phénomène de société, acteur de tourisme. Les

chambres d’hôtes ont poussé comme des champignons à travers la France, puis

maintenant à Paris, prolifération libre, cachée au cœur des foyers. L’expérience

provinciale a vite démontré qu’elle pouvait être une menace pour l’hôtellerie. La plupart

du temps, le particulier ne propose qu’une ou deux chambres à Paris, mais

l’augmentation des offres a suscité une crainte chez les hôteliers.

Nous avons également très vite découvert l’importante professionnalisation qui se

mettait en place, facilitant en plus des mairies et de l’office du tourisme, la relation

touristes-propriétaires de chambres d’hôtes. Cette professionnalisation, accompagnée de

labels renforce la mise en place d’un concept d’hébergements, et favorise l’augmentation

de la demande. L’utilisation de l’outil informatique accélère les connexions entre

acteurs.

Devant le sentiment de concurrence déloyale ressenti par le monde hôtelier et la

nécessité de réglementer l’offre, le législateur en 2006 définit la chambre d’hôte. Si la loi

est bien respectée, cette concurrence déloyale tend à s’estomper du fait des déclarations

en mairie et au fisc, et de la limitation à cinq chambres par les propriétaires. Mais nous

87



avons pu constater que cette loi n’était pas appliquée et aucunement contrôlé du fait de

la difficulté à la mettre en application. Désormais, les propriétaires des chambres d’hôtes

sont en pleine illégalité. Ni les agences intermédiaires, ni les mairies ne se se soucient de

cet écart, et travaillent en collaboration avec des propriétaires non déclarés. Du fait

d’une demande très forte, supérieure à l’offre, c’est peut-être par peur de perdre les

volontaires proposant leurs chambres d’hôtes. Paris est en concurrence avec les

chambres d’hôtes des autres capitales européennes : Londres, Rome, Madrid, etc.

Pour les hôteliers, la concurrence déloyale et illégale demeure. Pour eux, elle est

inquiétante du fait de l’accès incontrôlé à des propositions de chambres d’hôtes via la

jungle Internet.

Mais il faut tout de même rappeler que les motivations des propriétaires de l’ensemble

des chambres d’hôtes parisiennes n’est pas de faire une concurrence déloyale à

l’hôtellerie, mais tout en touchant un petit revenu, le prix des chambres d’hôtes étant

souvent inférieurs à l’hôtel, d’avoir envie de recevoir l’étranger ou le touriste. On ne

peut pas passer sous silence ce grand sentiment de l’humain qui touche notre société

aujourd’hui. La clientèle est elle aussi la première motivée par ce facteur de l’humain.

Nos enquêtes nous révèlent cette recherche du contact avec l’habitant parisien et

l’authentique, et donc le désir d’autre chose, une véritable alternative à l’hôtellerie

classique, la recherche de l’artisanal, de la différence. Le produit offre des prestations

différentes de l’hôtellerie, la durée de séjour est plus longue, les clients n’ont pas les

mêmes motivations et ne cherchent pas les mêmes prestations, ils viennent pour le choix

d’une formule à priori et non à postériori.

Malgré tout, les hôteliers ne peuvent pas se contenter de s’élever contre une concurrence

déloyale et dénier la réalité d’une concurrence toute réelle, née d’un phénomène

émergent qu’ils n’avaient pas assez envisagé. C’est dans un domaine culturel et

sociologique qu’ils auraient du voir venir le désir de renouveau des touristes. La petite

hôtellerie n’a pas été au rendez-vous de cette mutation « Voyager autrement », être

hébergé autrement, retrouver une dimension humaine et chaleureuse, presque familiale.

La planète est devenue un village, parallèlement à la facilité des connexions de

transports. Les touristes du bout du monde cherchent une facilité de contacts et des liens

88



amicaux, l’hôte devient un voisin, un ami, un correspondant, un lien qu’il peut même

tisser avec le pays visité et pourquoi pas revenir ! Le touriste aime s’approprier les lieux,

s’y attacher même, il aime aussi d’approprier les habitants eux-mêmes, et de retour chez

lui, avoir l’impression de laisser un ami, un contact vrai, authentique dans la ville, le

quartier, la rue qu’il s’est pour quelques jours appropriés. C’est une dimension

qu’ignorent les hôteliers traditionnels, présentant leurs hôtels aux étrangers tel un bateau

flottant dans un monde extérieur, anonyme.

Mais toute cette approche des motivations de la demande que nous avons pu cerner,

auxquels répondent actuellement les chambres d’hôtes, nous montre qu’elles sont le

moteur de leur recherche du fait qu’elle repose sur un fragile équilibre entre

l’authentique et l’humain.

La découverte de l’importance prise par la professionnalisation et la prise en main

d’agences de plus en plus organisées et bardées de labels nous a questionnées sur les

risques et les perspectives. Les mairies et l’office du tourisme désirent favoriser le

développement des chambres d’hôtes pour répondre à une demande sans cesse

croissante et de nombreux moyens seraient légitimement à mettre en œuvre dans les

années à venir. Mais il ne faudrait pas tomber dans un excès de professionnalisation

poussé par un objectif de rentabilité au risque d’uniformiser l’offre et de perdre la qualité

et l’originalité des hôtes.

La chambre d’hôte tient un positionnement encore discret face à l’hôtellerie

traditionnelle parisienne. Celle-ci détient la grande part du marché, mais le succès

montant des différentes autres formes d’hébergement devraient porter les hôteliers à la

réflexion. Ils devraient accepter d’ouvrir des débats, de reconnaître l’impact des

chambres d’hôtes dans le contexte hôtelier, proposer des solutions pour tendre vers une

plus grande harmonisation, à l’image de l’hôte traditionnel. L’alternative est déjà bien

marquée pour tous types de gammes de chambres de 60 à 150 €. La chambre d’hôte

gagnera encore du terrain et comblera l’absence d’une petite hôtellerie de quartier qui a

beaucoup disparue dans les rues parisiennes. Si celle-ci réapparait dans quelques années,

il sera intéressant alors d’étudier la persistance d’une alternative dans ce type de marché.

La chambre d’hôte est une tendance, elle a de beaux jours devant elle.

89



Paris étant la première destination touristique mondiale avec 26 millions de visiteurs par

an, tous les types d’hébergements sont complémentaires : hôtels, auberges de jeunesse,

chambres d’hôtes, location de meublé. Ils ont ainsi leur place et leur clientèle. Paris doit

en effet pouvoir héberger tout le monde et tous les profils de voyageurs.

L’hébergement est en évolution constante, bousculé par des imprévues nouveautés et

concepts…

90



Bibliographie

Ouvrages:

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Juillet 2003, 169 p.

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région Ile de France, Master 2 Gestion des Activités Touristiques et Hôtelières,

Année 2007/2008

Internet :

� http://www.passionchambresdhotes.fr

� http://www.authenticbandbparis.com

� http://www.2binparis.com

� http://www.bedbreak.com

� www.apartments-in-paris.com

� www.fleursdesoleil.fr

� www.chambre-ville.com

� www.bed-and-breakfast-in-paris.com

� www.meetingthefrench.com

� www.gites-de-france.com

Salons :

� Salon de la chambre d’hôte, passion chambre d’hôtes, 26 27 et 28 Mars 2010.

93



Vidéos :

� LCI, TF1, Envoyé spécial 16 juillet 2009

� Salon Passion chambres d’hôtes, le 28 et 29 Mars 2010

• Jérôme Montel, directeur général de la Fédération Nationale des Gîtes de France

• Magali Boisseau, gérante de l’agence Bedy Casa

• Philippe Eliot, membre du comité exécutif d’Eurogîte (Association regroupant trente

associations de pays européens pratiquant les chambres d’hôtes)

94



Tables des entretiens

� Monsieur Thomas Deschamps, responsable de l’observation statistique de l’office

du tourisme et des congrès de Paris, le 6/11/2009.

� Madame Marie-Christine Boully-Demange, responsable du département des

professionnels Parisiens de l’office du tourisme, le 19/11/2009.

� Monsieur Laurent Queige, directeur du cabinet de Jean-Bernard Bros, adjoint au

maire de Paris chargé du tourisme, le 24/11/2009.

� Monsieur de Montenay, responsable d’une chambre d’hôte à Paris dans le 15e

arrondissement, le 25/11/2009.

� Madame Chantal Goldstein, présidente des Parisiens associés qui ont signé un

« pacte de confiance » Hôtes Qualité Paris avec la Ville de Paris et l’OTCP, le

30/11/2009.

� Madame Chantal Bokobza, présidente de la Fédération professionnelle des

Parisiens de la chambre d’hôte, fondatrice du label Authentic B&B, présidente

de l’agence de voyage Good Morning Paris, le 10/12/2009.

� Madame Laurence Monclard, présidente de l’agence de voyage Meeting the

French, le 11/12/2009.

� Monsieur Jean-Luc Bousquet, Président de l’UMIH 24, en charge au niveau

national du dossier des chambres d’hôtes, le 20/04/2010.

� Hervé Bouvant, Président du réseau Fleurs de Soleil, le 10/12/2009

95



� Entretiens téléphoniques avec tous les gérants des agences professionnelles des

chambres d’hôtes parisiennes.

� Entretiens téléphoniques avec un panel de 10 hôtes sur Paris.

96



Table des annexes

Annexe A : Loi n° 2006-437 du 14 avril 2006 portant diverses dispositions relatives au

tourisme, Journal officiel de la République Française, 15/04/06.

Annexe B : Décret n° 2007-1173 du 3 août 2007 relatif aux chambres d’hôtes

et modifiant le code du tourisme, Journal officiel de la République Française, 04/08/07.

Annexe C : Charte de la chambre d’hôte à Paris, HQP, Avril 2005

Annexe D : Le manuel de l’hôte parisien, HQP, Ouvrir une chambre d’hôte à Paris.

Annexe E : Charte de la chambre d’hôte à Paris, Authentic B&B.

Annexe F : Grille d’évaluation des chambres d’hôtes éco-responsables.

Annexe G : Les indicateurs d’impact quantitatif, Detente, Mesure du poids socio-

économique des meublés et des chambres d’hôtes labellisées, Ministère délégué au tourisme,

2005.

Annexe H : Répartition géographique des chambres d’hôtes (déclarées en mairie),

Florence Wetzel.

97



Annexe A :

15 avril 2006 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 2 sur 154 . .

LOIS

LOI n o 2006-437 du 14 avril 2006 portant diverses disposit ions relatives au tourisme

Section 2 Chambres d’hôtes « Art. L. 324-3. − Les chambres d’hôtes sont des chambres meublées situées chez

l’habitant en vue d’accueillir des touristes, à titre onéreux, pour une ou plusieurs nuitées,

assorties de prestations.

« Art. L. 324-4. − Toute personne qui offre à la location une ou plusieurs chambres

d’hôtes doit en avoir préalablement fait la déclaration auprès du maire du lieu de

l’habitation.

« Art. L. 324-5. − Les conditions d’application de la présente section sont définies par

décret.».

98



Annexe B :

4 août 2007 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 8 sur 141 . .

Décrets, arrêtés, circulaires

TEXTES GÉNÉRAUX MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L’EMPLO I Décret n o 2007-1173 du 3 août 2007 relatif aux chambres d’hôt es et modifiant le code du tourisme NOR : ECER0759563D

Le Premier ministre,

Sur le rapport de la ministre de l’économie, des finances et de l’emploi,

Vu le code du tourisme, notamment ses articles L. 324-3, L. 324-4 et L. 324-5,

Décrète :

Art. 1er. − La section 2 du chapitre IV du titre II du livre III de la partie réglementaire

du code du tourisme est ainsi rédigée :

« Section 2

« Chambres d’hôtes

« Art. D. 324-13. − L’activité de location de chambres d’hôtes mentionnée à l’article L.

324-3 est la fourniture groupée de la nuitée et du petit déjeuner. Elle est limitée à un

nombre maximal de cinq chambres pour une capacité maximale d’accueil de quinze

personnes. L’accueil est assuré par l’habitant.

« Art. D. 324-14. − Chaque chambre d’hôte donne accès à une salle d’eau et à un WC.

Elle est en conformité avec les réglementations en vigueur dans les domaines de

l’hygiène, de la sécurité et de la salubrité.

« La location est assortie, au minimum, de la fourniture du linge de maison.

« Art. D. 324-15. − La déclaration de location d’une ou plusieurs chambres d’hôtes

prévue à l’article

99



L. 324-4 est adressée au maire de la commune du lieu de l’habitation concernée par voie

électronique, lettre recommandée ou dépôt en mairie et doit faire l’objet d’un accusé de

réception.

« La déclaration précise l’identité du déclarant, l’identification du domicile de l’habitant,

le nombre de chambres mises en location, le nombre maximal de personnes susceptibles

d’être accueillies et la ou les périodes prévisionnelles de location.

« Tout changement concernant les éléments d’information que comporte la déclaration

fait l’objet d’une nouvelle déclaration en mairie.

« Le maire communique une fois par an au préfet de région, au président du conseil

régional et au président du conseil général les données statistiques relatives aux

déclarations de chambres d’hôtes.

« La liste des chambres d’hôtes est consultable en mairie. »

Art. 2. − Les personnes qui, à la date de publication du présent décret, offrent à la

location une ou plusieurs chambres d’hôtes procèdent à la déclaration prévue à l’article

L. 324-4 du code du tourisme, dans les conditions fixées par l’article D. 324-15 du

même code, dans un délai expirant le 31 décembre 2007.

Ces personnes doivent, en outre, avoir mis leurs chambres d’hôtes en conformité avec

les prescriptions des articles D. 324-13 et D. 324-14 du même code, dans le même délai.

Art. 3. − La ministre de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales, la

ministre de l’économie, des finances et de l’emploi et le secrétaire d’Etat chargé de la

consommation et du tourisme sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution

du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 3 août 2007.

Par le Premier ministre :

La ministre de l’économie,

des finances et de l’emploi,

CHRISTINE LAGARDE

100



Annexe C :

La chambre «Hôtes Qualité Paris»

La marque «Hôtes Qualité Paris» garantit pour le visiteur un hébergement de qualité.

L'hôte parisien l’accueille dans sa résidence principale, lui sert un petit-déjeuner à la

française à sa table et lui confie sa clé.

C’est l’accueil par les Parisiens, chez les Parisiens, avec un petit déjeuner maison

servi à la table familiale.

La chambre d'hôtes

� La chambre d’hôtes, confortable et chaleureuse mesure au minimum 10 m2.

� Elle est d’une propreté irréprochable. La literie est en excellent état.

� Chaque chambre, normalement ventilée ou chauffée, est pourvue d'au moins une

ouverture assurant un éclairage correct.

� Le lit comprend un sommier et un matelas de 80 x 190 cm pour une personne, 70 x

190 cm pour des lits jumeaux et au moins 140 x 190 cm pour un lit double.

� Les canapés-lits peuvent éventuellement être proposés comme couchages

supplémentaires occasionnels à condition que la taille de la chambre le permette.

� La chambre d’hôtes comprend obligatoirement un espace de rangement privatif et

une lampe de chevet.

� Les couvertures, couettes, couvre-lits, oreillers sont en bon état.

� Draps et taies d'oreiller sont changés au moins tous les 4 jours et après chaque

visiteur.

� Les revêtements muraux et de sol de l’appartement sont en bon état.

� Ne sont pas acceptées les chambres d'hôtes comportant des nuisances sonores

permanentes et nocturnes.

101



La salle de bains

� La salle de bains est commune ou privée. Elle est signalée comme telle. La salle de

bains comprend au moins un lavabo, une baignoire ou une douche.

� L'ensemble est en parfait état de fonctionnement et de propreté.

� Le linge de toilette (un drap de douche, une serviette) est changé au moins tous les 4

jours et après chaque visiteur.

� Les sanitaires communs sont nettoyés quotidiennement et tous les 4 jours s’ils sont

privés.

� Une salle de bain est utilisée pour six couchages maximum (incluant les hôtes).

Le petit-déjeuner

� Servi par les propriétaires avec soin, le petit-déjeuner familial à la française

comprend au minimum thé, café ou chocolat, lait, pain frais, beurre et confitures.

Engagements des professionnels

� Le Professionnel Adhérent s’engage à référencer des hôtes privilégiant la qualité de

l’accueil et du confort, et ayant le désir de faire découvrir leur ville de façon

personnalisée.

� Il s’engage à faire usage de la marque «Hôtes Qualité Paris» uniquement pour des

hôtes et des chambres entrant dans la définition de la chambre d’hôtes parisienne,

telle que définie dans la charte «Hôtes Qualité Paris».

� Il s’engage à proposer au moins 60% de chambres d’hôtes correspondant à la

définition parisienne «Hôtes Qualité Paris», sur son parc total de chambres.

� Il s’engage à afficher clairement sur son site Internet les critères exigés pour

sélectionner les chambres et à faire un descriptif précis des chambres d’hôtes ainsi

sélectionnées.

� Il s’engage à proposer des hôtes qu’il a rencontrés et des lieux qu’il a physiquement

visités.

� Il s’engage à assurer la transparence des prix et de ses prestations.

102



� Il s’engage à contrôler le suivi de la prestation et à s’assurer que les chambres

sélectionnées répondent à tout moment aux critères d’accueil, de confort et

d’équipement définis par la charte «Hôtes Qualité Paris».

� Il s’engage avant la réservation, à signaler toutes les options : fumeurs, enfants,

animaux, Internet, langues, parking, climatisation, entrée indépendante, lit d’appoint,

sur cour, sur rue, étages sans ascenseur, échelle de meunier…

� Il s’engage à demander aux hôtes de communiquer des informations touristiques sur

la Ville de Paris.

� Il s’engage à gérer les réclamations des visiteurs reçues par l’OTCP par écrit sous 15

jours.

103



Annexe D :

104



1



1



Annexe E :

LA CHARTE DE QUALITE AUTHENTIC B&B Les hôtes et chambres d'hôtes nommés comme tels, proposés par les professionnels

membres de la Fédération des Professionnels Parisiens de la Chambre d'Hôtes (FPPCH)

répondent tous aux exigences de qualité suivantes :

Les hôtes:

� L'hôte est souriant, disponible, chaleureux et obligeant. L'hôte peut communiquer

avec ses visiteurs quelle que soit leur langue maternelle, grâce surtout à son

envie d'échanger, mais aussi grâce à une bonne maîtrise du français. Il possède

au minimum des rudiments d'anglais ou d'autres langues étrangères.

� L'hôte connaît et aime faire découvrir Paris, et plus particulièrement son quartier.

Il renseigne ses visiteurs aussi bien sur les transports, les horaires des musées,

que sur son quartier, ses bonnes adresses, les expositions du moment, les

commerces sympas, les bistrots et restos…

� L'hôte confie la clé de son appartement à ses visiteurs pour qu'ils soient

entièrement libres de leurs allées et venues.

� L'hôte s'engage à s'organiser pour que ses visiteurs soient accueillis dès leur

arrivée, ou puissent tout au moins déposer leurs bagages.

� L'hôte s'engage à être disponible pour échanger avec ses visiteurs chaque jour, de

préférence au moment du petit déjeuner ou en début de soirée.

� L'hôte s'engage à signaler au professionnel tout changement intervenu dans son

appartement ou dans sa chambre depuis la précédente visite.

� L'hôte s'engage à signaler au professionnel toute nuisance, qu'elle soit temporaire

(par exemple ravalement) ou permanente (par exemple bruit nocturne) non

décelée lors de la visite.

2



Les chambres :

La chambre d'hôtes mesure au minimum 10m².

� La chambre et l'appartement sont d'une propreté irréprochable.

� En aucun cas la chambre d'hôtes ne sera le salon de l'appartement. La chambre

doit posséder au moins une ouverture vers l'extérieur (fenêtre, porte-fenêtre…).

� La literie est confortable et en parfait état.

� Pour une personne le lit simple mesure au minimum 70x190 et pour 2 personnes

le lit double mesure au minimum 140x190.

� Tout couchage inférieur à 140 cm de large pour 2 personnes sera présenté comme

tel et réservé de préférence à l'accueil d'une seule personne ou de 2 enfants.

� Les canapés-lits seront signalés comme tels et peuvent être acceptés sous 2

conditions : d'une part ils offrent un confort de couchage irréprochable, d'autre

part ils seront toujours présentés par l'hôte en position lit.

� L'équipement de la chambre : il comprend au minimum une table et une lampe de

chevet, un espace de rangement des vêtements (penderie ou armoire avec cintres

et tiroirs ou étagères), une corbeille, une chaise et si possible également une

table et un fauteuil. Pourront être acceptées et signalées comme telles des

chambres avec penderie située à l'extérieur de la chambre sous réserve qu'elle

soit exclusivement réservée au visiteur et immédiatement

accessible.

� La décoration de la chambre sera soignée et en fera un lieu accueillant et

chaleureux.

3



� La chambre peut renfermer des objets personnels tels que des livres, des cadres,

sous réserve que ceux-ci puissent être considérés comme des objets de

décoration.

• L'entretien :

� Les couvertures, couettes, couvre-lits, oreillers, draps et taies d'oreillers, ainsi que

le linge de toilette sont en parfait état.

� Les draps et le linge de toilette (un drap de douche et une serviette de toilette au

minimum par personne) sont fournis, d'une propreté irréprochable, changés à

chaque arrivée puis tous les 4 jours.

� Les corbeilles de la chambre et de la salle de bains sont vidées quotidiennement.

Les sanitaires :

Qu'elle soit commune ou privée, attenante à la chambre ou non, la salle de bains est

toujours signalée comme telle. Elle comprend au minimum baignoire ou douche et

lavabo.

Si elle est commune, elle est nettoyée quotidiennement par l'hôte et peut être partagée

par 6 personnes maximum. La salle de bains privée est nettoyée au minimum tous les 4

jours, lors du changement des draps et serviettes et, bien sûr, avant chaque arrivée.

Equipement de la salle de bains :

• Un espace pour suspendre le linge de toilette des visiteurs est prévu dans la salle de

bains ou dans la chambre lorsque la salle de bains est commune.

• Une corbeille.

4



Le petit déjeuner :

Préparé avec soin par l'hôte, c'est un petit déjeuner français qui comprend au minimum

du café, du thé, du lait ou du chocolat chaud au choix, du jus de fruit, du beurre et des

confitures, du pain frais et au choix de l'hôte pour la meilleure satisfaction ou le plaisir

de ses visiteurs, des croissants frais et/ou autres viennoiseries et/ou pains spéciaux et/ou

pâtisseries maison. Dans tous les cas, le petit déjeuner est généreux et composé de

produits frais et de qualité et la table du petit déjeuner est soignée et accueillante.

5



Annexe F :

QUESTIONNAIRE "CHARTE VERTE" Fédération des Professionnels Parisiens de la Chambre d'Hôtes

ECONOMIES D'EAU ET D'ENERGIE

● Favorisez-vous les économies d'énergie ?

□ Utilisez-vous des ampoules basse consommation ? OUI NON

□ Si oui, quel pourcentage cela représente-t-il sur le nombre total d'éclairages de votre appartement ?

□ Eteignez-vous les équipements électriques non utilisés plûtot que de les laisser en veille ?

OUI NON

□ Votre appartement est-il équipé de fenêtres isolantes ou à film thermo rétractable ou d'un double vitrage ?

OUI NON

□ Si oui, quel pourcentage des fenêtres est-il équipé ?

□ Utilisez-vous des thermostats pour réguler la température et éviter les excès de chauffage ?

OUI NON

● Pour économiser l'eau et l'énergie, adaptez-vous systématiquement le programme de lavage à la quantité de linge et au degré de saleté ?

OUI NON

□ Autres pratiques éventuelles

● Avez-vous une chasse d'eau à double commande (3 ou 6 litres) qui permet d'économiser des milliers de litres d'eau par an ?

OUI NON

● Pouvez-vous certifier qu'il n'y a chez vous aucune fuite d'eau, même minime, au niveau des robinets et des toilettes ?

OUI NON

● Vos salles de bains sont-elles toutes équipées de douche (sans baignoire) ?

OUI NON

6



□ Si non, les baignoires disposent-elles de tout l'équipement pour prendre une douche confortablement ?

OUI NON

CONSOMMATION

● Réduction des emballages

□ Achetez-vous des articles de toilette en évitant les conditionnements individuels ou en privilégiant les emballages recyclables ou réutilisables ?

OUI NON

□ Veillez-vous systématiquement à ce que les produits alimentaires (lait, beurre, confitures, sucre, café, fromage, jus de fruits...) ne soient pas emballés individuellement ou soient conditionnés sous emballage recyclable ou réutilisable ?

OUI NON

□ Achetez-vous des produits d'entretien en évitant systématiquement les conditionnements individuels (lingettes, tablettes de lessive ou de produit pour lave-vaisselle emballées...) ou en privilégiant les produits réutilisables (torchon en tissu, chiffon en microfibre...) ?

OUI NON

□ Autres pratiques éventuelles

● Pratiquez-vous le tri sélectif des déchets ? OUI NON

□ Incitez-vous les visiteurs à effectuer le tri de leurs déchets ?

OUI NON

● Utilisez-vous systématiquement des matériaux durables ou des matériaux recyclés : vaisselle, linge de table, de toilette ou de ménage en matériaux durables (verre, faïence, porcelaine..., coton, lin...) plutôt que de la vaisselle en plastique ou des nappes ou serviettes en papier ou des lingettes jetables ?

OUI NON

● Utilisez-vous systématiquement des matières naturelles au détriment des textiles synthétiques (linge de toilette, draps...) ?

OUI NON

7



ALIMENTATION

● Utilisez-vous des aliments "bio" pour le petit déjeuner ?

□ Café/thé/chocolat OUI NON

□ Laitages OUI NON

□ Pain OUI NON

□ Sucre OUI NON

□ Fruits/jus de fruit OUI NON

□ Autres

● Quelles autres prestations pouvant s'inscrire dans le cadre du développement durable offrez-vous aux visiteurs (produits issus du commerce équitable, confitures faites maison, achat systématique de produits de saison ou n'ayant pas subi un transport trop long et polluant) ?

● Utilisez-vous systématiquement l'eau du robinet au détriment de l'eau en bouteille pour vous et vos visiteurs ?

OUI NON

IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

● Privilégiez-vous les textiles produits dans les pays proches pour limiter l'impact écologique du transport ?

OUI NON

● Veillez-vous à réduire les risques d'allergie (revêtements, literie, aliments...) ? □ Comment ? :

OUI NON

● Aérez-vous quotidiennement les chambres pour assainir l'atmosphère ?

OUI NON

● L'habitation est-elle entièrement non-fumeur ? OUI NON

8



● Pratiquez-vous très régulièrement un ménage "éco compatible" en utilisant des détergents "verts" ayant un impact limité sur l'environnement et la santé des hôtes et visiteurs, en utilisant une boule ou des noix de lavage pour l'entretien du linge,... ?

OUI NON

□ Si oui, merci de lister les mesures concernées :

INFORMATION ET DEMARCHE ECO COMPATIBLE

● Vous engagez-vous à informer systématiquement les visiteurs sur les actions menées dans cette chambre d'hôtes (affichage, explications verbales, conseils...) pour les inciter à respecter ces préconisations et à s'inscrire pour l'avenir dans une démarche similaire ?

OUI NON

● Menez-vous des actions au sein de groupements ou d'associations de protection de l'environnement ou agissant dans le cadre de programmes de développement durable ?

OUI NON

□ Si oui, lesquelles ?

● Vous engagez-vous à informer systématiquement les visiteurs sur les moyens de transport peu polluants pour leurs déplacements à Paris : transports en commun et Velib' (fourniture de plans des lignes ou des stations, information sur le mode de fonctionnement et le coût...), déplacements à pied ?

OUI NON

9



Annexe G :

10



Annexe H :

11



Synthèse

UNIVERSITE DE PARIS 1 - PANTHEON SORBONNE

INSTITUT DE RECHERCHE ET D'ETUDES SUPERIEURES DU TOURISME

Impact du développement des chambres d’hôtes à Paris

Synthèse

Diplôme de Paris 1 - Panthéon Sorbonne

MASTER PROFESSIONNEL "TOURISME" (2e année)

Spécialité Gestion des Activités Touristiques et

Hôtelières

Par Mlle Florence Wetzel


La chambre d’hôte à Paris est-elle une concurrence déloyale pour tourner la

clientèle de l’hôtellerie traditionnelle, ou une alternative qui répond à une réelle

demande ? Est-elle tendance ?

12



Les chambres d’hôtes ont toujours attiré mon attention. Ayant eu personnellement

l’occasion d’y séjourner, j’ai été particulièrement sensible à l’accueil chaleureux que

réservent les hôtes à leur clientèle. Le fait d’être chez l’habitant donne très vite

l’impression d’être intégré dans un petit cocon familial local et non de faire partie de la

masse touristique. Le lieu devient vite familier et le touriste se l’approprie, cela procure

rapidement une impression de confort.

L’idée de développer ces chambres dans les grandes villes me parait toute à fait

pertinente puisque ces établissements hôteliers se démarquent de l’industrie hôtelière

que l’on a l’habitude de rencontrer en ville.

Or, une certaine clientèle cherche la différence, l’original, l’authentique. De plus, dans

une capitale comme Paris, un touriste est heureux de pouvoir nouer des liens, se sentir

entouré, compris, encadré, ce qui contraste avec l’anonymat et la solitude du visiteur.

Depuis quelques années, de nombreux hébergements alternatifs comme la résidence de

tourisme, les chambres d’hôtes, ou encore les locations de meublés apparaissent au sein

de l’offre d’hébergements parisienne. Nous serions alors dans une logique de

diversification de l’offre. Mais le développement des chambres d’hôtes peut aussi être

une menace pour la petite hôtellerie Parisienne, ce qui annonce notre problématique.

La chambre d’hôte, depuis sa naissance, n’a jamais eu de définition précise et a toujours

pâtit d’une assimilation abusive. Malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics ou

les agences professionnelles pour définir la chambre d’hôte, il n’existait aucune

règlementation précise attachée à la définition.

Ainsi, de nombreux propriétaires offrent plus de cinq chambres, faisant une concurrence

déloyale à des hôtels de leur région, dans le cadre de grandes maisons, résidences

secondaires, hôtels particuliers, châteaux…et bénéficient d’un bon revenu. N’étant pas

déclarés au registre du commerce, ils n’exécutent aucune de leurs astreintes : respect des

règlementations, et ils pratiquent en toute illégalité, d’où l’existence d’une concurrence

également illégale.

D’autres propriétaires français et étrangers achètent et aménagent des bâtiments qu’ils

transforment en chambres d’hôtes, véritables hôtels déguisés, et attirent la clientèle via

13



internet sans signaler leur commerce à la mairie, au fisc, au RCS, ils ne payent ni taxe

de séjour, ni TVA.

La concurrence est certes illégale et déloyale à l’égard des hôteliers, étant donné

l’insuffisance des règlementations et le peu de contrôle des règlementations existantes.

Les hôteliers se plaignent de leur côté de lourdes charges, taxes professionnels, TVA, et

de faibles abattements de l’impôt sur le revenu : 20% au lieu de 72% pour les chambres

d’hôtes.

L’impact du développement des chambres d’hôtes a donc des conséquences dans le

secteur hôtelier, facilité par l’outil internet, permettant des contacts mondialisés directs

à l’aide de mots clés, sésames du réseau pour la recherche, etc.

C’est seulement dans les années 2000 que les pouvoirs publics se sont mobilisés. Ce

concept commençait sérieusement à se développer en ville, il leur devenait difficile de

laisser cette activité grandir sans un véritable encadrement juridique. L’objectif étant à

la fois de pouvoir contrôler cette activité, de lutter contre la concurrence illégale et

déloyale que soutenaient les hôteliers et également de pouvoir disposer d’éléments

statistiques sur son développement.

La loi du 14 Avril 2006 définit alors les chambres d’hôtes comme des « chambres

meublées situées chez l’habitant en vue d’accueillir des touristes, à titre onéreux, pour

une ou plusieurs nuitées, assorties de prestations ». Cette définition législative

s’accompagne d’une déclaration préalable en mairie pour toute personne qui offre à la

location une ou plusieurs chambres d’hôtes. Cette loi est malheureusement trop tardive

et perd donc toute crédibilité. Malgré la loi luttant contre une éventuelle concurrence

déloyale, il semble que celle-ci persiste du fait d’une difficulté d’application :

concurrence via Internet, non déclaration au fisc…

Les chambres d’hôtes continuent aujourd’hui à se multiplier à la campagne comme en

ville, et depuis quelques années, un phénomène inattendu est apparu : le développement

des chambres d’hôtes à Paris, il est en effet impensable de dormir en chambre d’hôtes

lors d’un déplacement en ville. C’est en tout premier lieu à l’étranger que se développe

le concept en ville. En effet, inventeurs du B&B, les Anglais multiplient et diversifient

les offres. Aujourd’hui, on compte à Paris un parc d’environ 600 chambres d’hôtes,

14



chiffre évalué par les centrales de réservation. Les hôteliers parisiens reprochent à la

chambre d’hôte son jeu « underground » et de capter une partie de la clientèle. Cet

impact économique inquiète les petits hôteliers. Mais pour les acteurs de chambres

d’hôtes, ce nouveau mode d’hébergement n’est qu’une alternative née d’une nouvelle

mode culturelle, entrainant un véritable impact culturel à Paris.

Bien que cet impact soit encore relatif : 76 309 chambres d’hôtels face à 600 chambres

d’hôtes à Paris, le paysage hôtelier est surpris de cet inattendu.

Toutefois, cette nouvelle forme d’hébergement à Paris se développe dans un contexte

tout à fait favorable.

En effet, l’évolution de l’offre hôtelière parisienne est un véritable moteur de

l’éclatement des nouvelles formes d’hébergement. Le parc hôtelier Parisien a connu une

progression très faible depuis les vingt dernières années en terme quantitatif, puisqu’en

1990, Paris comptait 1445 hôtels d’après la direction du développement économique et

de l’emploi, soit seulement, en chiffres bruts, 20 hôtels de moins qu’en 2008.

Parallèlement, sur la période 1990-2008, les arrivées hôtelières sont passées de 13,4 à

15,1 millions, soit une évolution de 13% et les nuitées ont augmenté de 12% (31,2 à 35

millions). Mais comment l’offre, en faible évolution, pourra-t-elle répondre à une

demande en augmentation ? L’offre d’hébergements alternatifs, en augmentation ces

dernières années, pourrait justement y répondre. Paris présente donc un contexte idéal

pour développer des chambres d’hôtes. En outre, face à une montée en gamme de

l’hôtellerie parisienne, les hébergements alternatifs proposant un tarif moins élevé ont

pu trouver leur place. Ces nouvelles formes d’hébergements, de la résidence de tourisme

à la location de meublé ou à la chambre d’hôte, proposent toutes des produits et des

services différents. La chambre d’hôte est donc une alternative, elle est complémentaire

à l’offre actuelle, aucune autre forme d’hébergement ne lui est concurrente. Par contre,

nous verrons qu’elle peut être une concurrente à l’hôtellerie 2 et 3* parisienne.

De plus, la ville de Paris a fait du tourisme participatif l’un des axes forts de sa politique

touristique, avec pour objectifs majeurs de rapprocher Parisiens et visiteurs. Quelle

opportunité pour la promotion des chambres d’hôtes, qui correspondent tout à fait à un

15



tourisme participatif, où la clientèle est à la recherche d’une offre plus intime, hors des

sentiers battus. Ensuite, Paris : première destination touristique mondiale attirant près de

30 millions de touristes en 2008 ne peut être qu’un atout pour l’avenir de la chambre

d’hôte.

Enfin, du côté des parisiens et des touristes, les mentalités changent. Face à la solitude

parisienne et à l’augmentation du divorce, les appartements se vident et les habitants

recherchent de plus en plus à créer des liens. De leur côté, les touristes n’ont plus le

même comportement qu’auparavant, les motifs et les habitudes de consommation ont

changé.

Tous ces facteurs font de Paris une ville tout à fait en mesure et même en nécessité, de

développer une nouvelle catégorie d’hébergements : les chambres d’hôtes. Amorcé par

la coupe du monde en 1998, par le passage à l’an 2000, et enfin par la candidature de

Paris aux Jeux-Olympiques de 2012, la capitale a vu son offre en chambre d’hôtes

s’élargir en quelques années. Mais qui sont les acteurs et quels rôles jouent-ils dans le

développement de cette offre?

De nombreux acteurs, indispensables au développement des chambres d’hôtes, sont en

présence.

On a vu apparaitre dans les deux dernières décennies une professionnalisation dans le

monde des chambres d’hôtes. Les professionnels, véritables intermédiaires entre le

client et l’hôte facilitent la rencontre des acteurs entre eux sous le nom d’agences, elles

apparaissent d’abord dans le monde rural, en province, et depuis peu s’investissent à

Paris.

Il existe à Paris sept réseaux professionnels, ils jouissent tous de statuts très différents

(entreprise commerciale, agence de voyages, centrale de réservation ou associations),

mais ont pour point commun d’être reconnues et référencées par l’OTCP. Les agences

proposent des formules modernes et innovantes d’hébergement, répondent aux

préoccupations actuelles des visiteurs : authenticité, convivialité, originalité, et bien sur

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au meilleur rapport qualité/ prix. Les agences utilisent des stratégies plus ou moins

pertinentes pour commercialiser leurs offres. Certaines proposent des sites internet très

modernes, utilisent le Web 2.0, disposent de plusieurs partenariats avec des tours

opérateurs, d’autres ont des mots clés les référenciant sur la première page de Google,

diversifient leur offre, communiquent à l’international, d’autres encore proposent une

offre moins professionnalisée et préfèrent garder une certaine authenticité.

La présence de ces agences est un véritable atout en termes de sécurité pour les clients.

Répertoriées par l’office du tourisme et présentes physiquement, elles donnent une

assurance et une facilité de recherche. En effet, il est difficile de se retrouver seule face

à cette jungle internet. Ensuite, les disponibilités des chambres sont triées, cela facilite

ainsi la commercialisation. De plus, les agences facilitent le rôle des hôtes parisiens,

puisque ceux-ci évitent toutes les étapes administratives, de réservation par téléphone…

et sont souvent confrontés à la barrière de la langue. Enfin, les centrales s’engagent pour

la plupart à ne pas divulguer les noms des propriétaires qui souhaitent rester anonymes :

elles jouent ainsi un rôle de filtre. La présence de ces agences n’enlèverait-elle pas

l’authenticité de l’accueil en chambres d’hôtes ? Pour certaines, oui, mais pour d’autres

comme Fleurs de Soleil, le respect de l’authenticité est préférable.

Va-t-on vers une véritable professionnalisation ? On peut constater que certaines

agences travaillent bénévolement, ce sont des agences puristes (Fleurs de Soleil), mais

beaucoup d’autres comme Meeting the French, prennent des commissions jusqu’à une

fourchette de 20%. Cette commission génère une augmentation du prix de la chambre

pour le client, et s’aligne sur les prix hôteliers. Les agences ne doivent pas tenter

d’augmenter leur taille. Il est tout à fait raisonnable d’avoir entre 100 et 200 chambres

mais au-delà, il serait difficile de maintenir une relation personnalisée avec les

propriétaires et d’en assurer donc la qualité et la régulation des prestations fournies. Les

agences ont des objectifs de rentabilité plus ou moins importants, c’est à elles de

concilier authenticité et rentabilité.

Pour conclure, n’est ce pas un véritable nouveau business qui se met en route avec ces

systèmes de packages, tours opérateurs associant activités, cultures, hébergements,

transport, une véritable concurrence à l’hôtellerie traditionnel, englobant hébergement et

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voyages organisés, cela nous porte à la réflexion, en ce sens, ce ne serait pas qu’une

alternative, c’est l’émergence d’une nouvelle « conception » du voyage pour le client, et

la découverte d’un nouveau mode de recevoir pour l’hôte, via les professionnels.

Pour structurer et sécuriser d’avantage l’offre des chambres d’hôtes, les agences se

réunissent en 2005 et créent une nouvelle charte : Haute Qualité Paris, en partenariat

avec la Mairie de Paris et les Parisiens associés. La charte qualité Paris a ainsi retenu

comme définition des chambres d’hôtes celle adoptée par les réseaux régionaux à

l’époque : « Un hébergement touristique meublé proposé à la nuitée pour un court ou

moyen séjour, petit déjeuner forfaitaire, dans la résidence principale de l’hôte. De plus,

le lancement de cette charte de qualité a ainsi permis de rendre plus visible et plus

lisible cette offre, mais aussi de susciter la curiosité et l’intérêt de la population. En effet

les potentiels hôtes doivent être informés de la possibilité d’ouvrir une chambre chez

eux.

Les hôtes ont des motivations plus ou moins différentes mais les deux motivations

principales restent le désir de la rencontre, l’autre et un revenu supplémentaire. On

pourrait décrire l’hôte comme une personne plutôt extravertie, accueillante, généreuse,

avec des valeurs humaines importantes. Les hôtes ont souvent voyagé eux-mêmes et se

sont déjà trouvés en situation similaire dans un pays étranger sans connaitre personne, et

ont fait des rencontres avec des habitants dans des coquettes chambres. Ils connaissent

donc les attentes des visiteurs et savent y répondre.

Ils sont très libres et peuvent suspendre momentanément leur location de chambres pour

« souffler », et cela ne pose aucun problème pour la centrale. Ils préviennent celle-ci et

ne reçoivent plus de visiteurs pendant un période donnée, ils ont le choix également de

ne recevoir les clients que la semaine ou simplement le week-end, ils ont une totale

liberté. Le produit est donc très différent du produit hôtelier qui fonctionne les 345 jours

de l’année.

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Les hôtes rencontrent toutefois quelques contraintes et peuvent perdre parfois leur

indépendance. Ils ne connaissent pas la clientèle et peuvent avoir plus ou moins de

difficultés à créer des liens.

Qui sont les clients ? Quelles sont leurs motivations ? La clientèle des chambres d’hôtes

souhaite vivre un tourisme de proximité, créer des liens avec les habitants, découvrir et

vivre la vie des parisiens. Elle est attirée par cette offre pour la qualité, l’accueil,

l’inconnu, l’intérieur personnalisé, la « déco » et bien évidemment les prix. D’autres

cherchent également un contact avec un Parisien et souhaitent ainsi enrichir leur voyage

à travers la population locale. La clientèle est essentiellement jeune et d’origine

étrangère, ce n’est souvent pas la première fois qu’elle visite Paris, la durée de séjour est

légèrement plus élevée qu’en hôtellerie. Les touristes d’affaires sont de plus en plus

nombreux, et en période de crise, les touristes ont tendance à se rapprocher de ce type

d’hébergement proposant un tarif moins élevé qu’en hôtellerie.

La clientèle peut venir par défaut quand il n'y a plus de place à l'hôtel correspondant à

leur gamme de recherche lors d’un évènement important par exemple, ou quand les

tarifs sont trop élevés…, soit ils viennent par choix parce que l'offre et les services sont

différents, les clients préfèrent être en contact avec un hôte…et la chambre d'hôte serait

alors un hébergement alternatif. L’alternative peut donc se faire par choix ou par défaut.

Mais cette alternative peut être la porte ouverte à la concurrence, elle peut-être moteur

de la concurrence. A petite échelle ou avec une forte demande de la clientèle, chacun

trouvera sa part. Mais on peut parler de concurrence déjà actuellement en zone rurale et

provinciale, du fait de l’extension des chambres d’hôtes, qu’adviendra t-il à Paris ?

Aussi, quelles sont les principales perspectives de développement de la chambre d’hôte

à Paris ? Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour développer la chambre d’hôte à

Paris ?

Il serait tout d’abord pertinent d’élargir l’offre, encore inférieure à la demande. Pour

cela, il suffit de motiver de nouveaux parisiens à accueillir des touristes chez eux. A

noter qu’il est toutefois difficile aujourd’hui de motiver des parisiens qui vivent de

moins en moins à Paris. Certains passent en effet six mois de l’année dans leurs

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résidences secondaires, d’autres voyagent beaucoup. Il faudrait alors que toutes les

mairies soient mobilisées, qu’elles invitent les Parisiens à des réunions pour les prévenir

de l’existence et de la possibilité de développer des chambres d’hôtes chez eux.

Ensuite, en termes de communication, même si beaucoup d’efforts ont été faits par la

Mairie et l’office du tourisme, il reste beaucoup de travail. Malgré l’intervention des

intermédiaires dans la commercialisation, des progrès de communication sont

nécessaires pour éclaircir la jungle actuelle d’Internet.

A noter que les chambres ne dépendant pas d’une agence professionnelle disposent

d’une visibilité encore plus faible, à moins qu’elles bénéficient de mots clés leur

permettant d’apparaitre sur la première ou seconde page de Google, ce qui leur

reviendrait très cher.

D’autres moyens pourraient être mis en place pour améliorer la visibilité des acteurs

comme l’achat du logiciel proposé par Guest Strategy, le référencement sur des guides

étrangers ou du routard.

Ensuite, il serait pertinent ce cibler certains segments de clientèle en essor, comme les

touristes d’affaires, ou les clientèles jeunes adeptes au tourisme urbain aujourd’hui.

En outre, les chambres d’hôtes devraient prendre davantage exemple sur des entreprises

qui ont su se développer et connaissent un succès aujourd’hui, comme Gîtes de France

ou Bedy Casa.

Il est très intéressant d’étudier les perspectives de développement de ce type

d’hébergement, mais il existe aussi des risques à une telle extension. En effet, on

risquerait de s’orienter vers une trop grande professionnalisation et perdre une certaine

authenticité, ne va-t-on pas vers une perte de « l’humain » ? N’oublions pas ensuite que

la concurrence illégale et déloyale est toujours ressentie par les hôteliers en France

malgré la loi. Enfin, cet hébergement peut parfois paraitre incertain pour les clients qui

ne connaissent ni l’agence, ni les hôtes, ce phénomène s’accentuant pour une clientèle

d’origine étrangère. Il existe encore de nombreux efforts à développer.

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Enfin, on peut se poser la question suivante : quel est le positionnement de la chambre

d’hôte dans le paysage hôtelier ? Du côté de la petite hôtellerie, comment vont réagir les

hôteliers s'ils se sentent menacés? L’impact culturel est très fort et donc l’enjeu culturel

est indéniable pour les années à venir, tant pour le développement des chambres d’hôtes

que pour l’avenir des hôteliers. De même, l’impact économique est notable dans

l’économie en général et à l’égard des hôteliers.

Les chambres d’hôtes font évoluer la mission de l’hôtelier, elles sont observées et

questionnent ceux-ci… Pourquoi cette tendance ? Qu’apportent-t-elles de plus ? Bien

qu’elles soient beaucoup moins nombreuses, les chambres d’hôtes sont tout de même un

phénomène de société. Le client n’apprécierait-il plus ce réceptionniste, figé derrière

son comptoir de grand hôtel, la clé pendue au milieu d’une trentaine d’autres clés, voire

plus, l’anonymat des couloirs silencieux, l’absence de contact avec le directeur, les

chambres sosies déjà vues dans les mêmes hôtels du bout du monde, la solitude des

soirs face à une vitre glacée ou à une télévision aux multiples langues… ?

Si l’on fait abstraction de la concurrence déloyale causée par la chambre d’hôte envers

les hôteliers et en espérant qu’elle sera corrigée par les autorités dans les années futures

ainsi que nous l’avons précédemment développé, et reconnaissant que même lorsque les

chambres d’hôtes respectent la loi, il demeure quelques avantages pour celles-ci, la

fiscalité est extrêmement faible. Nous pouvons dire qu’une relative concurrence existe

entre chambre d’hôte et hôtellerie. Relative, car elle concerne une petite part de marché,

l’hôtellerie étant encore la grande forme d’hébergement parisienne. Cette concurrence

que nous avons vu « par défaut » pourrait être maitrisée par le monde hôtelier s’il sait

dans les années à venir combler les carences en petite hôtellerie. C’est alors que l’on

pourra évaluer la concurrence de « fait », entre une nouvelle petite hôtellerie et cet

actuel rayonnement de la chambre d’hôte, bien qu’aucunement menacée.

Quant à la grande hôtellerie, il lui serait utile de se pencher sur le phénomène « chambre

d’hôtes », elle n’est pas à l’abri de se voir préférer pour une nuit ou deux. Cette autre

forme d’hébergement, plus humaine, tel cet homme d’affaire seul le soir, tel ce couple

italien, telles ces deux dames New-Yorkaises, pour des raisons de goût ou d’économie.

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Pour conclure, il existe à Paris une place pour tout type d’hébergement, et tant mieux !

La variété d’offre est un critère de qualité.

Trouver un hébergement à taille humaine, convivial et chaleureux, ou désirer se fondre

dans l’anonymat peut être un choix que chacun doit pouvoir réaliser au gré des humeurs

ou des circonstances. L’offre d’hébergement doit s’adapter et doit pouvoir répondre à

tous types de recherches. Un type d’hébergement fait d’ailleurs évoluer un autre type

concurrent, l’émulation est toujours riche. Certains répondent à un long séjour, d’autres

à quelques nuitées. L’hôtellerie traditionnelle ne doit pas craindre de prendre ombrage

des chambres d’hôtes, son implantation est solide dans Paris et elle détient le « gros du

marché ».

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