Marie-Hélène Congourdeau (L'Animation de l'Embryon Humain Chez Maxime Le Confesseur)

8/12/2019 Marie-Hlne Congourdeau (L'Animation de l'Embryon Humain Chez Maxime Le Confesseur)

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L animation de l embryon humainchez Maxime le ConfesseurA la mmoire du CardinalH.U. von Balthasar

Lemomentdel'animation del'embryon estdevenu un equestiond'actualit.Lesthologiensoccidentauxqui sepenchent au jourd 'hu isur cette question ont parfois fort faire avec la thorie thomistedel'animation tardive, qui correspondait l'embryologie aristotli-cienneadmise auXIIIe sicle, mais s'harmonisemal avec la thoriescientifique de lafcondation. L'Eglise d'Orient ne connat pas cesdifficults, car l'un des penseurs qui fondrent sa doctrine avaittranch nettement la question, en l'abordant par un biais surtoutthologique, qui s'accommode plus aisment du changement demodleembryologique. Larflexion deMaxime leConfesseur,tho-logienbyzantin du VIIe sicle et Pre de l'Eglise, peutdonc contri-buer clairer celle de nos contemporains.


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694 M.-H. C O N G O U R D E A Usister auxdbutsfoudroyantsdelaconqutearabe.Plusieurs lettresle montrent persuad que ces vnements annoncent la grandeapostasie, l'achvement (du monde) que tout murmure d j3 .Le VIIe sicle byzantin est riche en apocalypses, juives ou chr-tiennes.La crise n'est pas uniquement politique ou militaire. S'y mlentdes querelles thologiques, qui divisent aussi bien l'empire. Ni leConcile deChalcdoine, deuxcents ansplustt,ni celui deCons-tantmople au sicle prcdent n'ont rgl la question chnstologi-que:monophysites et chalcdonienscontinuent de s'affronter ron-dement, lescourantsperscutsdonnantvolontiers lamain,contrel'empereur ouleurpatriarche, aux envahisseurstrangers jugsmoinsnocifs pour leur salut ternel.

Maxime est d'abord auxprises avec les moines orignistes,parti-sans d'un Origne systmatis et plus ou moins rinvent par sesdisciples.L'Egliseleurreprochesurtout leur thorie de la cration:seloneux,Dieu acr detouteternitunmonded'tresrationnels(dont les mes,qui,de lasorte,prexistent lacration descorps);


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L'ANIMATION DE L'EMBRYON HUMAIN 695l'humanit et ladivinitduChrist sont u n aprs lacomposition:l'humanit perd donc sa nature propre3.

Cette thorieconstituela basedumononergisme etdumono-thlisme,tentativesdel'empereuret despatriarchesbyzantinspourrallier les populations monophysites dissidentes en reconnaissantdans le Christ, sinon une nature, du moins une volont. Contrececompromisthologico-politique qui sacrifiel'intgrit de lanaturehumaine du Christ, Maxime luttera jusqu'au martyre. Mai s , dsle dbut de sa vie, il s'est trouv confront avec le proslytismesvrien. En 628, il aune premire dispute avec des vques sv-riens en Crte; Carthage, o il se rfugie vers 632, il appellelesautorits laplusgrande fermetcontre desmoines etmonialessvriens rfugis d'Orient (fuyant comme lui les Perses puis lesArabes), qui jettent le trouble dans le troupeau orthodoxe6.

Tel est donc le contexte dans lequel Maxime abordera la ques-tion du moment o l'embryon reoit son me. C'est dire qu'ilne la traitera pas pour elle-mme: Dieu sait qu'il y avait, cettepoque o la biologie ne mettait pas l'thique en question, des


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696 M..H. CONGOURDEAUII. - Les Seconds Ambigua: le pril origniste

Ce que l'on appelle les Seconds Ambigua est un ensemble derponses donnespar Max ime des questions de l'vque Jean deCyzique (que Max ime connut soit en Palestine soit plus tard enAsieMineure) sur despassages ambigus deGrgoire deNazianze.Ils sont antrieurs (crits vers 628) aux Premiers Ambigua (critsvers 634), qu'il leur associa comme prface8.D es moines orignistesdonnaient une interprtation origniennede cestextes9. A la demande de Jean de Cyzique, Maximereprendles passages incrimins en les interprtant de faon orthodoxe; ilen profite pour rfuter le schma origniste.

1. Ambigua II, 7 (PG, 91, 1068-1101)10Lechapitre7 des Seconds Ambigua interprteun passage du dis-cours de Grgoire sur l'amour des pauvres (Or. 14, 7; PG , 35,865 C) qui contient l'expression: nous qui sommes des parcellesdeDieu et qui avons glissd'en hau t .Cettephrase tait interpr-


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L'ANIMATION D E L 'EMBRYON H U M A I N 697dfinitions) de chaque crature, conformment auxquels il les creaumoment o il leveut;ce sont ces logoz quiselon lui constituentles parcelles de Dieu dont parle Grgoire.

C'est dans ce contexte anti-ongniste (centr sur un refus de laprexistence des mes cres l'origine, atteles par accident etprovisoirement un corps et destines en tre dbarrasses la fin des temps) que nous trouvons le premier texte de Maximesur la cration simultane de l'me et du corps (PG, 91, 1100 C-1101 C).

Il insiste tout d'abord sur le lien substantiel, et non accidentel,entre l'me et le corps:

Car si, comme je l'ai dit plus hau t , le corps et l 'me sont desparties de l'homme, et si des part ies sont ncessairement en rf-rence quelque chose (car c'est le tout qui a la pleinesignification)et si les choses qui sont dites e n rfrence sont partout parfaite-ment simultanes, conformment leur gense (cration) car lesparties accomplissent par leur runion la figure [eidos) entire, etseule les spare la rflexion qui cherche discerner l'essence dechacun des tres , alors il es t impossible que l'me et le corps,


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698 M.-H, CONGOURDEAUtellecontinue de vivre sans le corps.Cetteobjection ne vautqu'enapparence.

Aprs la mort du corps, l'me n'est pas appele me de manireabsolue, mais med'un homme, e t de te l homme. Car elle possdemme aprs le corps, comme sa figure entire, le prdicat humainauquel elle est relative en tant qu'elle en est une partie.Il en va de mme pour le corps qui est mortel selon la nature,mais qui selon la gense n'existe pas isolment. Car, aprs sa spara-tion d'avec l'me, il n'est pas simplement appel corps, mais corpsd'un homme, e t de te l homme, mme s'il est dtruit et que leslmentsdont il tait constituont t disperss. En effet il possdecomme sa figure entire le prdicat humain auquel il est relatifen tant qu'il en est une partie.Dans les deux cas, la relation, je veux dire celle de l'me et ducorps, conue inluctablement comme relation des partiesd'untoutqui est la figure humaine, entrane aussi la gense simultane deses parties, et indique leur diffrence mutuelle selon l'essence, sanslser en aucune faon les logoi qui leur sont propres par essence.Il est donc absolument impossible de trouver ou de dire le corpsou l'me 'non relatif. En effet, ce dont chacun est 'l'autre' estproduit en mme temps que son 'autre' (1101 A 10-C 7).


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L'ANIMATION D E L 'EMBRYON H U M A I N 699corps (l'me tant d'abord cre, puis le corps engendr), maisaussi contre ceux qui prennent prtexte de la simultanit pourdire que l'me est engendre comme le corps (hrsietraducianiste11),Maxime est contraint de prciser sa pense: L'mevient l'existence indiciblement partir de l'insufflation divineet vitale, et le corps partir de la matire qui lui sert de supporthypokeimens hyls = la semence) fourniepar celuidont ilprocde,en mme temps que l'me, au moment de laconception du corps(1321 C 4-8).

Ildcrit alorscomment s'oprel'originedistinctebien quesimul-tane de l'me et du corps;

La gense de l'me... ne se fait pas partir de la matire sous-jacente (hypokeimens hyls)comme les corps, mais par la volontdeDieu, par l'insufflation vitale, de faon indicible et inconnaissa-ble, que seul connat son crateur.

L'merecevantl'treaumomentde laconception,enmmetempsque le corps, est ordonne la compltude d'un seul homme, etlecorpsprovientdelamatire sous- jacen tevenuedel'autrecorpsau moment de la conception, recevant en mme temps que l'me


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700 M.-H. CONGOURDEAUreliesimultane jamaisimagineauparavant,etnon aprs laconcep-tion (1325 C)12.

Ici s'inscrivent deux grandes digressions dans lesquelles il rfuteceux qui pensent que l'me prexiste au corps (les orignistes) etceux qui pensent que le corps prexiste l'me. Quant nous,prcise-t-il, prenant la route mdiane comme tant la voie royalede nos pres, nous disons qu'il n y a ni prexistence ni postexis-tence de l'me ou du corps, maisplutt une coexistence, nous gar-dant des glissements des deux cts (1325 D 4-7).

ontre ceux qui disent que les mes prexistent aux corpsMaxime s'oppose avec la plus grande nergie ceux qui ensei-

gnent la prexistence des mes et montre que cette doctrine ouvrela porte toutes les dviations dualistes13.

Le grand danger de la prexistence est quesi nous disons que les mes prexistent aux corps et que les corpsont t invents comme un chtiment pour les mes cause d'une


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L'ANIMATION D E L'EMBRYON HUA1AIN 701La cration des corps n'a pu tre impose Dieu:

En effet, ou bien Dieu a fait les corps h u ma i n s volontairement,selon un dessein, et ils demeurent selon ce dessein sans du toutdgnrer vers le non-tre...; ou bien Dieu ne les a pas faits selonun dessein et il a t contraint contre sa volont, conduit par vio-lence crer des tres dont mani fe s tement il n'avait pas les logoi...Mais qui a contraint (etyrannsen) Dieu, si du moins on l'a con-traint, et s'il es tpermis depenser queDieu a fait contreson desseince qu'ilnevoulait pas?Et comment celui qui est contraint serait-ilDieu, s'il est forc de crer contre son dessein des choses voues la destruction (les corps dans le schma ongniste)? Ceux quinourrissent en eux cette opinion, qu'ils osent le dire Car ou bienils diront que c'est Dieu qui a agi ainsi, et ils diront un grandblasphme en attribuant Dieu la ncessit de faire quelque chosecontre son dessein; ou bien ils diront que ce n'est pas Dieu, etils seront convaincus d'introduire un aut re principe, la mani redes manichens. Car c'est tout fait le propre de deux principesantagonistesque cedogme de laprexistence (1329A 1-1332 B 1).

Comme argument dirimant contre ses adversaires,Maxime invo-quel'ascensioncorporelleduChrist,gage delarsurrectiondescorps :


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702 M..H, CONGOURDEAUlaprexistencedescorps ioudaiks ( la ju ive) ;dans cecontexted'antithse entre une doctrine intellectualiste et soncontraire char-nel,peut-tredoit-on voir iciuneallusionun equerelle exgtique:l'accusation de judaser est classique pour stigmatiser les tenantsd'une exgse littrale. On sait Maxime y fera allusion quela traduction grecque d Ex 21, 22 semble introduire une diffrenceentre l'embryon non encore fo rm et l'embryon f o r m (exei-konismenon)16. Certains exgtes interprtaient ce texte en faisantde laformation (fixeenbonnetradition aristotlicienne au qua-rantime jour aprs la conception) le moment de l'animation del'embryon; c'est le cas de Thodore de Cyr17.Avanons une autre hypothse: Maxime, ici, insiste sur l'enjeuchristologique de l'animation ds la conception, disant que l'onne peut imaginer une incarnation par tapes, o le Christ rece-vrait son m e quarante jours aprs son corps; or un thologienmonophysite du sicleprcdent, Philoxne de Mabboug, soutientcette hypothse: Adam fut d'abord form quant au corps, puisil reut l'me vivantepar l'insufflation deDieu. En outre, chacun


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L ANIMATION DE L EMBRYON H UM AIN 703Voyons prsent son argumentation:

Dire que les mes existent aprs les corps est facile et la portede tout le monde; mais soutenir par la raison ce que l'on a dites t trs difficile et laborieux... En effet, si ce qui es t projet ennous pour le motif de la gnration humaine [il s'agit ic i non dela semence Maxime ayant fait ses preuves de non-t raducianis te mais du produit de la conception] est totalement inanim, detoute vidence c'est aussi tout fait priv de facult vitale. Carce qui est totalement priv de quelque me que ce soit est aussidpourvu de toute nergie vitale. Et si c'est totalement dpourvud'me et de la facult et de l'nergie vitales qui sont en elle, detoute vidence, c'est mort. Et si c'est cens tre mort, cela ne senourrit ni necrot,et nepourra absolument nisubsisternidemeu-rer sans se disperser ni se dissoudre (1336 C).

Maxime illustre son propos par l'exemple de la cicatrisation desplaies, qui n'est possible que sur une chair vivante, alors qu'unechair morte n'est capable que de se dissoudre. Il poursuit:

Et comment ce qui est par nature susceptible de dispersion etsoluble se maintiendra-t-il, si l'on ne suppose pas la base unesorte de facult vitale dj prsente, capable d'assembler naturelle-


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704 M.-H. C O N G O U R D E A Unourrit et qui crot sera celui d'une plante et non d'un homme.Or je ne saurais comprendre, en rflchissant beaucoup, commentl'homme peut tre pre d'une plante, qui selon la nature ne tientabsolument pas son tre d'un homme.

Et si vous n'attribuez l'embryon que l'me sensitive celui-ciapparatra comme possdant au moment de la conception l'med'un chevalou d'un buf ou de quelque autre desanimaux terres-tres ou ariens, et l'homme ne sera pas selon la nature pre d'unhomme,d'aprsvous, aumoment de sapremireconstitution, mais,comme je l'aidit,d'uneplanteoud'unanimal de laterre. Saurait-ilse trouver chose plus stupide et plus folle?

Car aff i rmer que ne coexistent pas irrfutablement, au momentde la premire constitution des tres, selon la diffrence naturellede chacun, lescaractristiques (horismous)propres de leurexistence,c'est tout mlanger, et aff i rmer que n'appartient pas proprementaux tres ce qu'ils sont et ce que l'on en dit.

Et, cequi es tplus grave,onmontrerapar lune extrmedivisionentre la sagesse et la puissance divines. Car si tous les tres, quelsqu'ils soient, ont leur perfection par leur propre logos, avant leurgense,dans laprconnaissance deDieu, il es tvident que,lorsqu'ilssont crs selon leurpropre logos, ils auront forcment leur perfec-


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L'ANIMATION D E L'EMBRYON H U M A I N 705bout: ce n'est pas quarante jours aprs la conception qu'il fautattendre pour reconnatre l'enfant une me humaine, mais bienquarante joursaprslanaissance,lorsdelapurification,avant laquelleni la mre ni l'enfant ne peut pntrer dans une glise.

De sorte que, jusqu' la consommation des jours de la purifica-tion,onsupposeque cequi a tengendrn'apasl'me raisonnableet intellective mais, comme je l'ai dit plus haut, celle d'une planteou animal sans raison (1340 C 14 -D 4).

Quant l'exgse d Ex 21, 22, Maxime la juge irrecevable, carMosen'avait pasen tte l'animation de l'embryon,lorsqu'il distin-guait entre embryon form et embryon non form20.

Aprs cesdveloppements philosophiques, Maxime en vient cequi lui tient le plus cur: l'enjeu christologique de la question.Direquel'homme, aumoment de saconception, n'est qu'un corpsdpourvu d'me humaine, c'est dire qu'en s'incarnant le Verbe

estdevenu, aumoment de laconception, unhommedpourvu d 'meet d'esprit, et qu'il es t demeur ainsi quarante jours , alors que nos


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706 M..H, CONGOURDEAUIII. - Lettres 12, 13 , 15: le pril monophysite

Maxime a sans doute rdig les Ambigua II vers 628, au dbutde son sjour en Afrique: le pril origniste, qu'il avait connu enPalestine et qu'il retrouvait dans lesquestions deJean de Cyzique,tait encorebrlant. M a i senAfriqueMaxime arencontr unprilplus urgent, la propagande monophysite des moines et monialessvriens rfugis; venus de Syrie et d'Egypte, ils ont fui commeluidevant l'invasion arabe etjouissent temporairement dela faveurimpriale23.

C'est dans ce nouveau contexte que Maxime vaprciser sa posi-tion sur l'embryon. L'enjeu est cette fois christologique. Svred'Antiocheavait,pourqualifier l'union del'humanit et de la divi-nit dans le Christ, utilis l'expression de nature compose24;il avait recours la comparaison (classique25) de l'union de l'meet du corps, o deux natures diffrentes s'unissent pour formerune troisimenature compose des deuxpremires.Pour dfendrel'unionsansconfusion desdeuxnaturesdansl'hypostaseduChrist,


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L'ANIMATION D E L'EMBRYON H U M A I N 707viennent forcement l'tre simultanment, ce qu'on ne peut diredes deux natures du Christ, puisque l'une d'elles (le Verbe) existede toute ternit.

Toute nature compose, en elle-mme et dans ses composants ,a ses propres parties simultanes dans une mme venue l'tre,quand elles sont conduites du non-tre l'tre... C'est le cas del'homme et de toutes les autres natures qui sont composes.L'me domine le corps sans le vouloir et elle est domine parlui; elle lu i donne la vie sans l'avoir dcid par le seul fait d'treen lui, et elle partage naturellement ses passions et ses douleurs,par la facult dispose les recevoir qui se trouve en elle. Et sicertains, dlaissant les principaux dogmes vridiques de l'Eglise ausujet de l'me, imaginent mons t rueusement , la grecque, quel 'me prexiste son propre corps, ou, la juive, qu'elle existeaprs lui... ilss'opposent ce raisonnement (PG,91, 488D-489A 7).

Dans sa lettre 13 Pierre l'Illustre, il reprend cette distinction:Tout d'abord, toute nature compose a ses parties qui s'unissenten elles de faonnon dlibre. Ensuite , ses parties sont contempo-raines entre elles et avec elle, en tant qu'elles coexistent dans leurvenue l'tre, aucune des deux parties ne prexistant l 'autre dans


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708 M . -H . CONGOURDEAUtion destine crer une figure (eidos). Simultanes sont en effetcration et composition, de mme que la ralisation de la figurepar leur composition (552, D 6-13).Ce qui ralise l'union entre l'me et le corps, c'est l'hypostase(hypostasis:pourMaxime, ceterme es t identique prospon et signi-fie personne27). L'tre qui commence exister au moment de

la conception, par la cration simultane et la composition imm-diated'une m eetd'uncorps,nepeuttre mieux dfiniquecommeune hypostase humaine: en notre langage,une personne humaine.

En se prononant nettement pour la cration immdiate (sansintermdiaire) de l'meparDieu,Maxime a lev l'hypothque tra-ducianiste qui pesait sur l'animation la conception, hypothquecontracte, enchristianisme,par Tertullien, maisdont une certainelecturedu D e anima e t rsurrectionsn'innocentait pas entirementGrgoire de Nysse. a ainsi pargn l'Eglise grecque bien desvicissitudes que l'Eglise latine a d subir pour conjurer le priltraducianiste.


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L'ANIMATION D E L 'EMBRYON H U M A I N 709patrimoine commun (puisqu'elle est antrieure la sparation desEglises). Aujourd'hui que les dcouvertes de la biologie mettentenquestionlasolutionthomiste,redcouvrircettetraditionnepeutqu'tre fort bnfique.

F -75016 Paris Marie-Hlne C O N G O U R D E A U30, rue d'Auteuil C.N.R.S.

Sommaire. Au VIIe s., au plus ton d'une crise politico-thologiquequimet en jeu l'existencemme de l'empire byzantin,Maxime leConfes-seur sepenche sur l'animation del'embryon,montrant les liens indissolu-bles entre cette question et l'intgrit de la foi. Contre les orignistesd'une part, et les monophysites d'autre pan, Maxime dfend la voiemdiane et royale de nos Pres: l'homme est un e nature compose;ni l'me ni le corpsn'ont d'existence indpendante: ils viennent l'exis-tence en mme temps, au moment de la conception, et n'existent qu'enfonction de l'hypostase (personne) h um a in e qu'ils constituent. C'est lasynthse la plus vigoureuse en faveur de l'animation la conception et

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