Mardi21octobre2014 Lesadversairesd’Ecopopespèrent Panorama ...

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Suisse Le Temps Mardi 21 octobre 2014 8 Les adversaires d’Ecopop espèrent sauver la voie bilatérale avec l’UE > Etrangers Mobilisation contre la deuxième initiative migratoire > Elle stopperait plus abruptement l’afflux de main-d’œuvre Bernard Wuthrich BERNE Le Conseil fédéral et la plupart des partis politiques s’époumo- nent pour éviter que l’initiative «Contre l’immigration de masse» signifie l’arrêt de mort de l’accord sur la libre circulation des person- nes et, dans la foulée, des autres accords bilatéraux. Depuis le 9 fé- vrier, les esprits politiques et aca- démiques phosphorent pour trouver une solution de mise en œuvre qui puisse être acceptée par l’Union européenne. Ce re- mède miracle doit être trouvé d’ici au début de l’année 2017. Alors que ces réflexions sont en cours, l’initiative populaire «Halte à la surpopulation – Oui à la pré- servation des ressources naturel- les», dite Ecopop, menace de pro- voquer l’arrêt brutal des relations bilatérales avec l’Union euro- péenne. Ce texte exige que la part de la population résidente découlant du solde migratoire n’excède pas 0,2% par an, soit 16 000 personnes contre plus de 80 000 actuelle- ment. Et elle précise que «les traités internationaux» qui contrevien- nent à cet objectif seront «modifiés dès que possible, mais au plus tard dans un délai de quatre ans». Le comité interpartis qui est en- tré en campagne lundi à Berne met tout son poids dans la ba- lance pour éviter ce scénario. «L’initiative Ecopop ne laisse pas de marge de manœuvre. La Suisse devrait résilier la libre circulation des personnes au plus tard quatre ans après son acceptation, ce qui ferait disparaître automatique- ment les autres accords bilaté- raux», condamne la conseillère nationale Petra Gössi (PLR/SZ). Certes, le texte parle de «modi- fier» les traités qui ne seraient pas conformes aux nouvelles règles migratoires exigées par Ecopop. «Une renégociation est théorique- ment possible aussi dans ce cas, mais on peut garantir qu’on n’ob- tiendrait aucun résultat. Les con- tingents appliqués aux ressortis- sants de l’UE devraient être si bas qu’ils seraient immanquablement considérés comme une discrimi- nation crasse de leurs citoyennes et citoyens», complète Hans Grun- der (PBD/BE). Il rappelle que l’abandon de la libre circulation impliquerait ce- lui des autres accords bilatéraux de la première vague dans un dé- lai de six mois. Et que d’autres, comme Schengen et Dublin, pourraient également être remis en question. Avec, à la clé, le risque de fermeture de l’accès au marché européen pour les exportateurs, les chercheurs, les candidats aux adjudications publiques, etc. Guillaume Barazzone (PDC/GE) relève lui aussi que «l’initiative est totalement contraire au principe, sacro-saint dans l’UE, de la libre circulation. Et comme l’initiative n’établit aucune différence entre les types d’étrangers, elle repré- sente une menace très directe pour la Genève internationale, car les fonctionnaires internationaux entreraient dans les contingents au même titre que les requérants d’asile», avertit-il. Le Genevois rappelle encore que «le taux de 0,2% n’a été atteint qu’en trois occasions: lors des deux chocs pétroliers et durant la crise des années 1990. C’est-à-dire en période de récession». L’opposition à Ecopop couvre un spectre politique très large, qui va de l’UDC aux œuvres d’entraide en passant par tous les partis poli- tiques représentés sous la coupole fédérale à l’exception de la Lega tessinoise, les associations écono- miques et patronales, les syndi- cats, les fédérations religieuses de Suisse. Le comité qui s’est présenté lundi n’en représente qu’une par- tie. Il réunit le PLR, le PBD, le PDC, le Parti vert’libéral et le Parti évan- gélique. Il regroupe plus de cent parlementaires du centre droit, dont les présidents de parti – no- tamment Philipp Müller et Chris- tophe Darbellay, qui ne s’affichent toutefois pas en première ligne –, ainsi que plusieurs représentants de l’UDC. Mais les ténors de la for- mation qui a gagné le scrutin du 9 février, à commencer par son président, Toni Brunner, n’appa- raissent pas dans le comité d’op- position à Ecopop. Et la gauche mène sa propre campagne. Peut-être faudra-t-il une mobi- lisation plus forte et plus unie d’ici au 30 novembre. Le premier son- dage, qui sera publié dans quel- ques jours, servira d’indicateur. Guillaume Barazzone: «C’est une menace très directe pour la Genève internationale» Les HUG peuvent prendre en charge deux malades d’Ebola > Genève Le dispositif cantonal mise principalement sur la formation et la sécurité du personnel soignant A ce jour, une quinzaine de per- sonnes infectées dans les pays tou- chés par le virus (Sierra Leone, Li- beria et Guinée) ont été rapatriées en Europe et aux Etats-Unis. Alors qu’un sentiment d’inquiétude quant aux risques de propagation du virus hors Afrique se fait sentir dans la population, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont détaillé lundi leur dispositif de prise en charge d’un cas éven- tuel d’infection par Ebola. Laurent Kaiser, médecin-chef du service des maladies infectieu- ses aux HUG, a rappelé «qu’il est très peu probable qu’il y ait une transmission de personne à per- sonne en Europe ou aux Etats- Unis». En effet, le virus Ebola n’est contagieux que par contact direct entre les liquides biologiques (sang, sperme, sueur…) de deux individus. Un mode de transmis- sion qui expose tout particulière- ment le personnel soignant qui effectue des gestes médicaux sur le malade. C’est pourquoi, «il ne s’agit pas d’une coordination pour lutter contre une épidémie mais pour gérer des cas individuels», selon Pierre Brennenstuhl, délé- gué à la sécurité aux HUG et res- ponsable de la cellule de coordi- nation, qui a aussi précisé que «depuis le début de la crise, douze personnes ont suivi la chaîne et toute suspicion d’infection a été levée». Deux scénarios Le but du dispositif est de pou- voir identifier le patient potentiel le plus rapidement possible et d’assurer la sécurité du personnel de santé. Deux scénarios ont été envisagés: l’identification d’un cas suspect sur le territoire cantonal ou le rapatriement d’un patient d’Afrique de l’Ouest. Dans le premier, «l’information des médecins, portes d’entrée des situations ambulatoires, est pri- mordiale», selon Pierre Brennen- stuhl. Si une personne se présente avec une température supérieure à 38°C et si elle a voyagé dans un des trois pays africains touchés il y a moins de 21 jours (période d’in- cubation du virus), alors le proces- sus est enclenché. Le patient, comme le médecin, sera muni d’un masque, puis isolé et trans- porté aux HUG dans une ambu- lance dédiée. Ce même type de transport permettra d’acheminer un patient rapatrié depuis le tar- mac de l’aéroport de Genève. Les soins intensifs adultes des HUG et le laboratoire de virologie de Laurent Kaiser, le seul en Suisse habilité à diagnostiquer Ebola 24 heures sur 24, sont au cœur du dispositif prévu par les Hôpitaux genevois. Deux places en méde- cine interne peuvent être réquisi- tionnées pour les cas suspects et deux chambres à pression néga- tive des soins intensifs pour les patients avérés. Dans le sas précé- dant chacune de ces chambres, le personnel soignant devra s’ha- biller pour recouvrir chaque cen- timètre de peau et se déshabiller (en 27 étapes) sous le contrôle d’un «encadreur» pour éviter les accidents de contamination, sur- tout des muqueuses oculaires, na- sales et buccales. Un processus qui nécessite trois personnes par ma- lade mobilisées constamment avec un tournus toutes les trois heures. En plus de la formation d’une trentaine de cadres, «les HUG ont engagé 200 000 francs dans ce dispositif, essentiellement pour le matériel et les ressources humaines», précise Pierre Bren- nenstuhl. Test du vaccin Les HUG seront par ailleurs un acteur à part entière de la lutte contre Ebola dans les prochains jours avec l’arrivée par avion de lots d’un vaccin expérimental ca- nadien. En collaboration avec l’OMS, les HUG mèneront une sé- rie de protocoles d’étude clini- que pour valider dans un pre- mier temps l’innocuité de ce vaccin chez l’homme et à plus long terme, si les résultats sont concluants, tester l’efficacité de ce vaccin. «Il existe aussi ailleurs plusieurs médicaments en déve- loppement, a souligné François Chappuis, médecin-chef du ser- vice de médecine tropicale et hu- manitaire aux HUG. Le processus de validation généralement lent devrait être accéléré à cause de la crise.» Aurélie Coulon ö Les répercussions de l’épidémie sur le secteur aérien: page 13 Le laboratoire de virologie des HUG est le seul en Suisse à pouvoir diagnostiquer la fièvre hémorragique Ebola 24 heures sur 24. 20 OCTOBRE 2014 DAVID WAGNIÈRES Panorama Suisse Négociations sur Schengen Les négociations sur la contribu- tion suisse au nouveau Fonds pour la sécurité intérieure (FSI Frontiè- res) de l’espace Schengen ont débuté lundi à Bruxelles. Le gou- vernement helvétique table sur une enveloppe de 20 millions de francs par an et a inscrit ce mon- tant dans le plan financier 2016- 2018. (ATS) Cours d’eau alpins menacés Seul un cours d’eau sur dix est encore à l’état naturel dans les Alpes, selon une étude comman- dée par le WWF. En comparaison européenne, la Suisse est mau- vaise élève, critique l’organisation de protection de la faune et de l’environnement. (ATS) Berne Trafic de méthamphétamine Un important trafic de métham- phétamine a été démantelé dans le canton de Berne. Onze personnes sont accusées d’avoir vendu plus de 3 kilos de Crystal ainsi qu’au moins 15 000 pilules thaïes dans les régions de Bienne, de Berne et de Thoune. Les investigations menées depuis 2012 ont permis de démontrer que les stupéfiants étaient importés depuis la Répu- blique tchèque avant d’être ven- dus et consommés en Suisse, a indiqué lundi le Ministère public cantonal pour les tâches spéciales. Les suspects âgés de 22 à 45 ans sont sept Suisses, trois Allemands et une Thaïlandaise. (ATS) Fribourg Prostitution en recul La prostitution dans le canton connaît un recul de la demande et une pression de la concurrence qui font diminuer les tarifs. Plon- gées dans une situation économi- que difficile, les travailleuses du sexe acceptent davantage de pratiques à risque. Le prix moyen d’une passe s’inscrit entre 50 et 100 francs, selon un rapport publié lundi. (ATS) Genève Majid Pishyar sous enquête Majid Pishyar, ancien propriétaire du Servette FC, fait l’objet d’une enquête de la justice genevoise après la mise en faillite de la so- ciété Gilbert Albert SA, dont il était l’administrateur. L’homme d’affaires iranien est soupçonné d’infractions à la loi fédérale sur le travail. L’information, révélée par le Matin Dimanche, a été confirmée lundi par le porte-parole du pou- voir judiciaire genevois Henri Della Casa. (ATS) Tessin Requérants: nouveau centre Le nouveau centre d’héberge- ment pour requérants d’asile a ouvert ses portes lundi à Losone. Vingt-quatre personnes ont été logées dans l’ancienne caserne militaire rénovée, dotée d’une capacité de 170 lits. La plupart proviennent d’Erythrée et de Syrie, a précisé l’Office fédéral des migrations. (ATS) >> Sur Internet Le dispositif des HUG, visite en images www.letemps.ch 30 novembre Une Suissesse tuée par un ours dans le Yukon > Canada Un grizzli a attaqué un couple Une Suissesse de 42 ans a été tuée par un ours samedi dans le Yukon canadien. La victime vivait avec son compagnon dans cette région des montagnes Rocheuses, où le couple proposait des circuits touristiques. Les faits se sont produits samedi vers 11h à une cinquantaine de kilo- mètres de la ville de Teslin. L’ours, un grizzli mâle adulte, est entré dans la propriété habitée par le couple et a pénétré dans la maison par une fe- nêtre, a indiqué lundi le bureau du coroner du Yukon. Le plantigrade a ensuite poursuivi le couple, blessant grièvement la femme, avant d’être abattu par le mari. Ce dernier a alors conduit son épouse à l’hôpital de Teslin, où les médecins n’ont pu que constater le décès de la Suissesse. La femme, originaire du canton de Zurich, détenait la double natio- nalité suisse et canadienne. Elle vi- vait depuis huit ans au Canada. Selon le site de la radio publique canadienne CBC, la dernière atta- que mortelle d’un ours au Yukon remonte à 2006. ATS Un loup rôde dans le Haut- Valais > Prédateur Deux agressions examinées Une deuxième attaque perpétrée par un loup pourrait s’être produite en moins d’une semaine près d’un village dans le Haut-Valais. Le can- ton examine l’agression dont a été victime un agneau dans les environs de Gampel vendredi soir. Les autori- tés cherchent à savoir s’il s’agit du même prédateur qu’à Eischoll. Mais rien ne permet encore d’affirmer que le mouton a été tué par un loup, a temporisé lundi Peter Scheibler, chef du Service de la chasse, de la pêche et de la faune. ATS

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Suisse Le TempsMardi 21 octobre 20148

Les adversaires d’Ecopop espèrentsauver la voie bilatérale avec l’UE> EtrangersMobilisation contrela deuxième initiativemigratoire> Elle stopperait plusabruptement l’affluxde main-d’œuvre

BernardWuthrich BERNE

Le Conseil fédéral et la plupartdes partis politiques s’époumo-nent pour éviter que l’initiative«Contre l’immigration de masse»signifie l’arrêt de mort de l’accordsur la libre circulation des person-nes et, dans la foulée, des autresaccords bilatéraux. Depuis le 9 fé-vrier, les esprits politiques et aca-démiques phosphorent pourtrouver une solution de mise enœuvre qui puisse être acceptéepar l’Union européenne. Ce re-mède miracle doit être trouvé d’iciau début de l’année 2017.

Alors que ces réflexions sont encours, l’initiative populaire «Halteà la surpopulation – Oui à la pré-

servation des ressources naturel-les», dite Ecopop, menace de pro-voquer l’arrêt brutal des relationsbilatérales avec l’Union euro-péenne.

Ce texte exige que la part de lapopulation résidente découlantdu solde migratoire n’excède pas0,2% par an, soit 16 000 personnes contre plus de 80 000 actuelle-ment. Et elle précise que «les traitésinternationaux» qui contrevien-nent à cet objectif seront «modifiésdès que possible, mais au plus tarddans un délai de quatre ans».

Le comité interpartis qui est en-tré en campagne lundi à Bernemet tout son poids dans la ba-lance pour éviter ce scénario.«L’initiative Ecopop ne laisse pasde marge de manœuvre. La Suissedevrait résilier la libre circulationdes personnes au plus tard quatreans après son acceptation, ce quiferait disparaître automatique-ment les autres accords bilaté-raux», condamne la conseillèrenationale Petra Gössi (PLR/SZ).

Certes, le texte parle de «modi-fier» les traités qui ne seraient pasconformes aux nouvelles règlesmigratoires exigées par Ecopop.«Une renégociation est théorique-ment possible aussi dans ce cas,mais on peut garantir qu’on n’ob-tiendrait aucun résultat. Les con-tingents appliqués aux ressortis-sants de l’UE devraient être si basqu’ils seraient immanquablement

considérés comme une discrimi-nation crasse de leurs citoyenneset citoyens», complète Hans Grun-der (PBD/BE).

Il rappelle que l’abandon de lalibre circulation impliquerait ce-lui des autres accords bilatérauxde la première vague dans un dé-lai de six mois. Et que d’autres,comme Schengen et Dublin,pourraient également être remisen question. Avec, à la clé, le risquede fermeture de l’accès au marchéeuropéen pour les exportateurs,les chercheurs, les candidats auxadjudications publiques, etc.

Guillaume Barazzone (PDC/GE)relève lui aussi que «l’initiative esttotalement contraire au principe,sacro-saint dans l’UE, de la librecirculation. Et comme l’initiativen’établit aucune différence entreles types d’étrangers, elle repré-sente une menace très directepour la Genève internationale, carles fonctionnaires internationauxentreraient dans les contingentsau même titre que les requérantsd’asile», avertit-il.

Le Genevois rappelle encoreque «le taux de 0,2% n’a été atteintqu’en trois occasions: lors desdeux chocs pétroliers et durant lacrise des années 1990. C’est-à-direen période de récession».

L’opposition à Ecopop couvreun spectre politique très large, quiva de l’UDC aux œuvres d’entraideen passant par tous les partis poli-tiques représentés sous la coupolefédérale à l’exception de la Legatessinoise, les associations écono-miques et patronales, les syndi-cats, les fédérations religieuses deSuisse.

Le comité qui s’est présentélundi n’en représente qu’une par-tie. Il réunit le PLR, le PBD, le PDC,le Parti vert’libéral et le Parti évan-gélique. Il regroupe plus de centparlementaires du centre droit,dont les présidents de parti – no-tamment Philipp Müller et Chris-tophe Darbellay, qui ne s’affichenttoutefois pas en première ligne –,ainsi que plusieurs représentantsde l’UDC. Mais les ténors de la for-mation qui a gagné le scrutin du9 février, à commencer par sonprésident, Toni Brunner, n’appa-raissent pas dans le comité d’op-position à Ecopop. Et la gauchemène sa propre campagne.

Peut-être faudra-t-il une mobi-lisation plus forte et plus unie d’iciau 30 novembre. Le premier son-dage, qui sera publié dans quel-ques jours, servira d’indicateur.

GuillaumeBarazzone:«C’est unemenacetrès directe pourlaGenèveinternationale»

Les HUG peuvent prendre en charge deux malades d’Ebola>Genève Le dispositif cantonal mise principalement sur la formation et la sécurité du personnel soignant

A ce jour, une quinzaine de per-sonnes infectées dans les pays tou-chés par le virus (Sierra Leone, Li-beria et Guinée) ont été rapatriéesen Europe et aux Etats-Unis. Alorsqu’un sentiment d’inquiétudequant aux risques de propagationdu virus hors Afrique se fait sentirdans la population, les Hôpitauxuniversitaires de Genève (HUG)ont détaillé lundi leur dispositifde prise en charge d’un cas éven-tuel d’infection par Ebola.

Laurent Kaiser, médecin-chefdu service des maladies infectieu-ses aux HUG, a rappelé «qu’il esttrès peu probable qu’il y ait unetransmission de personne à per-sonne en Europe ou aux Etats-Unis». En effet, le virus Ebola n’estcontagieux que par contact directentre les liquides biologiques(sang, sperme, sueur…) de deuxindividus. Un mode de transmis-sion qui expose tout particulière-ment le personnel soignant quieffectue des gestes médicaux surle malade. C’est pourquoi, «il nes’agit pas d’une coordination pourlutter contre une épidémie maispour gérer des cas individuels»,selon Pierre Brennenstuhl, délé-gué à la sécurité aux HUG et res-ponsable de la cellule de coordi-nation, qui a aussi précisé que«depuis le début de la crise, douzepersonnes ont suivi la chaîne ettoute suspicion d’infection a étélevée».

Deux scénariosLe but du dispositif est de pou-

voir identifier le patient potentielle plus rapidement possible etd’assurer la sécurité du personnelde santé. Deux scénarios ont étéenvisagés: l’identification d’un cassuspect sur le territoire cantonalou le rapatriement d’un patientd’Afrique de l’Ouest.

Dans le premier, «l’informationdes médecins, portes d’entrée dessituations ambulatoires, est pri-mordiale», selon Pierre Brennen-stuhl. Si une personne se présenteavec une température supérieureà 38°C et si elle a voyagé dans undes trois pays africains touchés il ya moins de 21 jours (période d’in-

cubation du virus), alors le proces-sus est enclenché. Le patient,comme le médecin, sera munid’un masque, puis isolé et trans-porté aux HUG dans une ambu-lance dédiée. Ce même type detransport permettra d’acheminerun patient rapatrié depuis le tar-mac de l’aéroport de Genève.

Les soins intensifs adultes desHUG et le laboratoire de virologiede Laurent Kaiser, le seul en Suissehabilité à diagnostiquer Ebola24 heures sur 24, sont au cœur dudispositif prévu par les Hôpitauxgenevois. Deux places en méde-cine interne peuvent être réquisi-tionnées pour les cas suspects etdeux chambres à pression néga-

tive des soins intensifs pour lespatients avérés. Dans le sas précé-dant chacune de ces chambres, lepersonnel soignant devra s’ha-biller pour recouvrir chaque cen-timètre de peau et se déshabiller(en 27 étapes) sous le contrôled’un «encadreur» pour éviter lesaccidents de contamination, sur-tout des muqueuses oculaires, na-sales et buccales. Un processus quinécessite trois personnes par ma-lade mobilisées constammentavec un tournus toutes les troisheures. En plus de la formationd’une trentaine de cadres, «lesHUG ont engagé 200 000 francsdans ce dispositif, essentiellementpour le matériel et les ressources

humaines», précise Pierre Bren-nenstuhl.

Test du vaccinLes HUG seront par ailleurs un

acteur à part entière de la luttecontre Ebola dans les prochainsjours avec l’arrivée par avion delots d’un vaccin expérimental ca-nadien. En collaboration avecl’OMS, les HUG mèneront une sé-rie de protocoles d’étude clini-que pour valider dans un pre-mier temps l’innocuité de cevaccin chez l’homme et à pluslong terme, si les résultats sontconcluants, tester l’efficacité dece vaccin. «Il existe aussi ailleursplusieurs médicaments en déve-

loppement, a souligné FrançoisChappuis, médecin-chef du ser-vice de médecine tropicale et hu-manitaire aux HUG. Le processusde validation généralement lentdevrait être accéléré à cause de lacrise.»Aurélie Coulon

öLes répercussions de l’épidémiesur le secteur aérien: page 13

Le laboratoire de virologie des HUG est le seul en Suisse à pouvoir diagnostiquer la fièvre hémorragique Ebola 24 heures sur 24. 20 OCTOBRE 2014

DAVID

WAGNIÈRES

Panorama

SuisseNégociations sur SchengenLes négociations sur la contribu-tion suisse au nouveau Fonds pourla sécurité intérieure (FSI Frontiè-res) de l’espace Schengen ontdébuté lundi à Bruxelles. Le gou-vernement helvétique table surune enveloppe de 20 millions defrancs par an et a inscrit ce mon-tant dans le plan financier 2016-2018. (ATS)

Cours d’eau alpinsmenacésSeul un cours d’eau sur dix estencore à l’état naturel dans lesAlpes, selon une étude comman-dée par le WWF. En comparaisoneuropéenne, la Suisse est mau-vaise élève, critique l’organisationde protection de la faune et del’environnement. (ATS)

BerneTrafic deméthamphétamineUn important trafic de métham-phétamine a été démantelé dans lecanton de Berne. Onze personnessont accusées d’avoir vendu plusde 3 kilos de Crystal ainsi qu’aumoins 15 000 pilules thaïes dansles régions de Bienne, de Berne etde Thoune. Les investigationsmenées depuis 2012 ont permis dedémontrer que les stupéfiantsétaient importés depuis la Répu-blique tchèque avant d’être ven-dus et consommés en Suisse, aindiqué lundi le Ministère publiccantonal pour les tâches spéciales.Les suspects âgés de 22 à 45 anssont sept Suisses, trois Allemandset une Thaïlandaise. (ATS)

FribourgProstitution en reculLa prostitution dans le cantonconnaît un recul de la demande etune pression de la concurrencequi font diminuer les tarifs. Plon-gées dans une situation économi-que difficile, les travailleuses dusexe acceptent davantage depratiques à risque. Le prix moyend’une passe s’inscrit entre 50 et100 francs, selon un rapportpublié lundi. (ATS)

GenèveMajid Pishyar sous enquêteMajid Pishyar, ancien propriétairedu Servette FC, fait l’objet d’uneenquête de la justice genevoiseaprès la mise en faillite de la so-ciété Gilbert Albert SA, dont ilétait l’administrateur. L’hommed’affaires iranien est soupçonnéd’infractions à la loi fédérale sur letravail. L’information, révélée parleMatinDimanche, a été confirméelundi par le porte-parole du pou-voir judiciaire genevois HenriDella Casa. (ATS)

TessinRequérants: nouveau centreLe nouveau centre d’héberge-ment pour requérants d’asile aouvert ses portes lundi à Losone.Vingt-quatre personnes ont étélogées dans l’ancienne casernemilitaire rénovée, dotée d’unecapacité de 170 lits. La plupartproviennent d’Erythrée et deSyrie, a précisé l’Office fédéral desmigrations. (ATS)

>> Sur InternetLe dispositif des HUG,visite en images

www.letemps.ch

30 novembre

Une Suissessetuée par un oursdans le Yukon> Canada Un grizzlia attaqué un couple

Une Suissesse de 42 ans a été tuéepar un ours samedi dans le Yukoncanadien. La victime vivait avec soncompagnon dans cette région desmontagnes Rocheuses, où le coupleproposait des circuits touristiques.

Les faits se sont produits samedivers 11h à une cinquantaine de kilo-mètres de la ville de Teslin. L’ours, ungrizzli mâle adulte, est entré dans lapropriété habitée par le couple et apénétré dans la maison par une fe-nêtre, a indiqué lundi le bureau ducoroner du Yukon. Le plantigrade aensuite poursuivi le couple, blessantgrièvement la femme, avant d’êtreabattu par le mari. Ce dernier a alorsconduit son épouse à l’hôpital deTeslin, où les médecins n’ont pu queconstater le décès de la Suissesse.

La femme, originaire du cantonde Zurich, détenait la double natio-nalité suisse et canadienne. Elle vi-vait depuis huit ans au Canada.

Selon le site de la radio publiquecanadienne CBC, la dernière atta-que mortelle d’un ours au Yukonremonte à 2006.ATS

Un loup rôdedans le Haut-Valais> Prédateur Deuxagressions examinées

Une deuxième attaque perpétréepar un loup pourrait s’être produiteen moins d’une semaine près d’unvillage dans le Haut-Valais. Le can-ton examine l’agression dont a étévictime un agneau dans les environsde Gampel vendredi soir. Les autori-tés cherchent à savoir s’il s’agit dumême prédateur qu’à Eischoll. Maisrien ne permet encore d’affirmerque le mouton a été tué par un loup,a temporisé lundi Peter Scheibler,chef du Service de la chasse, de lapêche et de la faune.ATS