Mardi21octobre2014 Lesadversairesd’Ecopopespèrent Panorama ...
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Suisse Le TempsMardi 21 octobre 20148
Les adversaires d’Ecopop espèrentsauver la voie bilatérale avec l’UE> EtrangersMobilisation contrela deuxième initiativemigratoire> Elle stopperait plusabruptement l’affluxde main-d’œuvre
BernardWuthrich BERNE
Le Conseil fédéral et la plupartdes partis politiques s’époumo-nent pour éviter que l’initiative«Contre l’immigration de masse»signifie l’arrêt de mort de l’accordsur la libre circulation des person-nes et, dans la foulée, des autresaccords bilatéraux. Depuis le 9 fé-vrier, les esprits politiques et aca-démiques phosphorent pourtrouver une solution de mise enœuvre qui puisse être acceptéepar l’Union européenne. Ce re-mède miracle doit être trouvé d’iciau début de l’année 2017.
Alors que ces réflexions sont encours, l’initiative populaire «Halteà la surpopulation – Oui à la pré-
servation des ressources naturel-les», dite Ecopop, menace de pro-voquer l’arrêt brutal des relationsbilatérales avec l’Union euro-péenne.
Ce texte exige que la part de lapopulation résidente découlantdu solde migratoire n’excède pas0,2% par an, soit 16 000 personnes contre plus de 80 000 actuelle-ment. Et elle précise que «les traitésinternationaux» qui contrevien-nent à cet objectif seront «modifiésdès que possible, mais au plus tarddans un délai de quatre ans».
Le comité interpartis qui est en-tré en campagne lundi à Bernemet tout son poids dans la ba-lance pour éviter ce scénario.«L’initiative Ecopop ne laisse pasde marge de manœuvre. La Suissedevrait résilier la libre circulationdes personnes au plus tard quatreans après son acceptation, ce quiferait disparaître automatique-ment les autres accords bilaté-raux», condamne la conseillèrenationale Petra Gössi (PLR/SZ).
Certes, le texte parle de «modi-fier» les traités qui ne seraient pasconformes aux nouvelles règlesmigratoires exigées par Ecopop.«Une renégociation est théorique-ment possible aussi dans ce cas,mais on peut garantir qu’on n’ob-tiendrait aucun résultat. Les con-tingents appliqués aux ressortis-sants de l’UE devraient être si basqu’ils seraient immanquablement
considérés comme une discrimi-nation crasse de leurs citoyenneset citoyens», complète Hans Grun-der (PBD/BE).
Il rappelle que l’abandon de lalibre circulation impliquerait ce-lui des autres accords bilatérauxde la première vague dans un dé-lai de six mois. Et que d’autres,comme Schengen et Dublin,pourraient également être remisen question. Avec, à la clé, le risquede fermeture de l’accès au marchéeuropéen pour les exportateurs,les chercheurs, les candidats auxadjudications publiques, etc.
Guillaume Barazzone (PDC/GE)relève lui aussi que «l’initiative esttotalement contraire au principe,sacro-saint dans l’UE, de la librecirculation. Et comme l’initiativen’établit aucune différence entreles types d’étrangers, elle repré-sente une menace très directepour la Genève internationale, carles fonctionnaires internationauxentreraient dans les contingentsau même titre que les requérantsd’asile», avertit-il.
Le Genevois rappelle encoreque «le taux de 0,2% n’a été atteintqu’en trois occasions: lors desdeux chocs pétroliers et durant lacrise des années 1990. C’est-à-direen période de récession».
L’opposition à Ecopop couvreun spectre politique très large, quiva de l’UDC aux œuvres d’entraideen passant par tous les partis poli-tiques représentés sous la coupolefédérale à l’exception de la Legatessinoise, les associations écono-miques et patronales, les syndi-cats, les fédérations religieuses deSuisse.
Le comité qui s’est présentélundi n’en représente qu’une par-tie. Il réunit le PLR, le PBD, le PDC,le Parti vert’libéral et le Parti évan-gélique. Il regroupe plus de centparlementaires du centre droit,dont les présidents de parti – no-tamment Philipp Müller et Chris-tophe Darbellay, qui ne s’affichenttoutefois pas en première ligne –,ainsi que plusieurs représentantsde l’UDC. Mais les ténors de la for-mation qui a gagné le scrutin du9 février, à commencer par sonprésident, Toni Brunner, n’appa-raissent pas dans le comité d’op-position à Ecopop. Et la gauchemène sa propre campagne.
Peut-être faudra-t-il une mobi-lisation plus forte et plus unie d’iciau 30 novembre. Le premier son-dage, qui sera publié dans quel-ques jours, servira d’indicateur.
GuillaumeBarazzone:«C’est unemenacetrès directe pourlaGenèveinternationale»
Les HUG peuvent prendre en charge deux malades d’Ebola>Genève Le dispositif cantonal mise principalement sur la formation et la sécurité du personnel soignant
A ce jour, une quinzaine de per-sonnes infectées dans les pays tou-chés par le virus (Sierra Leone, Li-beria et Guinée) ont été rapatriéesen Europe et aux Etats-Unis. Alorsqu’un sentiment d’inquiétudequant aux risques de propagationdu virus hors Afrique se fait sentirdans la population, les Hôpitauxuniversitaires de Genève (HUG)ont détaillé lundi leur dispositifde prise en charge d’un cas éven-tuel d’infection par Ebola.
Laurent Kaiser, médecin-chefdu service des maladies infectieu-ses aux HUG, a rappelé «qu’il esttrès peu probable qu’il y ait unetransmission de personne à per-sonne en Europe ou aux Etats-Unis». En effet, le virus Ebola n’estcontagieux que par contact directentre les liquides biologiques(sang, sperme, sueur…) de deuxindividus. Un mode de transmis-sion qui expose tout particulière-ment le personnel soignant quieffectue des gestes médicaux surle malade. C’est pourquoi, «il nes’agit pas d’une coordination pourlutter contre une épidémie maispour gérer des cas individuels»,selon Pierre Brennenstuhl, délé-gué à la sécurité aux HUG et res-ponsable de la cellule de coordi-nation, qui a aussi précisé que«depuis le début de la crise, douzepersonnes ont suivi la chaîne ettoute suspicion d’infection a étélevée».
Deux scénariosLe but du dispositif est de pou-
voir identifier le patient potentielle plus rapidement possible etd’assurer la sécurité du personnelde santé. Deux scénarios ont étéenvisagés: l’identification d’un cassuspect sur le territoire cantonalou le rapatriement d’un patientd’Afrique de l’Ouest.
Dans le premier, «l’informationdes médecins, portes d’entrée dessituations ambulatoires, est pri-mordiale», selon Pierre Brennen-stuhl. Si une personne se présenteavec une température supérieureà 38°C et si elle a voyagé dans undes trois pays africains touchés il ya moins de 21 jours (période d’in-
cubation du virus), alors le proces-sus est enclenché. Le patient,comme le médecin, sera munid’un masque, puis isolé et trans-porté aux HUG dans une ambu-lance dédiée. Ce même type detransport permettra d’acheminerun patient rapatrié depuis le tar-mac de l’aéroport de Genève.
Les soins intensifs adultes desHUG et le laboratoire de virologiede Laurent Kaiser, le seul en Suissehabilité à diagnostiquer Ebola24 heures sur 24, sont au cœur dudispositif prévu par les Hôpitauxgenevois. Deux places en méde-cine interne peuvent être réquisi-tionnées pour les cas suspects etdeux chambres à pression néga-
tive des soins intensifs pour lespatients avérés. Dans le sas précé-dant chacune de ces chambres, lepersonnel soignant devra s’ha-biller pour recouvrir chaque cen-timètre de peau et se déshabiller(en 27 étapes) sous le contrôled’un «encadreur» pour éviter lesaccidents de contamination, sur-tout des muqueuses oculaires, na-sales et buccales. Un processus quinécessite trois personnes par ma-lade mobilisées constammentavec un tournus toutes les troisheures. En plus de la formationd’une trentaine de cadres, «lesHUG ont engagé 200 000 francsdans ce dispositif, essentiellementpour le matériel et les ressources
humaines», précise Pierre Bren-nenstuhl.
Test du vaccinLes HUG seront par ailleurs un
acteur à part entière de la luttecontre Ebola dans les prochainsjours avec l’arrivée par avion delots d’un vaccin expérimental ca-nadien. En collaboration avecl’OMS, les HUG mèneront une sé-rie de protocoles d’étude clini-que pour valider dans un pre-mier temps l’innocuité de cevaccin chez l’homme et à pluslong terme, si les résultats sontconcluants, tester l’efficacité dece vaccin. «Il existe aussi ailleursplusieurs médicaments en déve-
loppement, a souligné FrançoisChappuis, médecin-chef du ser-vice de médecine tropicale et hu-manitaire aux HUG. Le processusde validation généralement lentdevrait être accéléré à cause de lacrise.»Aurélie Coulon
öLes répercussions de l’épidémiesur le secteur aérien: page 13
Le laboratoire de virologie des HUG est le seul en Suisse à pouvoir diagnostiquer la fièvre hémorragique Ebola 24 heures sur 24. 20 OCTOBRE 2014
DAVID
WAGNIÈRES
Panorama
SuisseNégociations sur SchengenLes négociations sur la contribu-tion suisse au nouveau Fonds pourla sécurité intérieure (FSI Frontiè-res) de l’espace Schengen ontdébuté lundi à Bruxelles. Le gou-vernement helvétique table surune enveloppe de 20 millions defrancs par an et a inscrit ce mon-tant dans le plan financier 2016-2018. (ATS)
Cours d’eau alpinsmenacésSeul un cours d’eau sur dix estencore à l’état naturel dans lesAlpes, selon une étude comman-dée par le WWF. En comparaisoneuropéenne, la Suisse est mau-vaise élève, critique l’organisationde protection de la faune et del’environnement. (ATS)
BerneTrafic deméthamphétamineUn important trafic de métham-phétamine a été démantelé dans lecanton de Berne. Onze personnessont accusées d’avoir vendu plusde 3 kilos de Crystal ainsi qu’aumoins 15 000 pilules thaïes dansles régions de Bienne, de Berne etde Thoune. Les investigationsmenées depuis 2012 ont permis dedémontrer que les stupéfiantsétaient importés depuis la Répu-blique tchèque avant d’être ven-dus et consommés en Suisse, aindiqué lundi le Ministère publiccantonal pour les tâches spéciales.Les suspects âgés de 22 à 45 anssont sept Suisses, trois Allemandset une Thaïlandaise. (ATS)
FribourgProstitution en reculLa prostitution dans le cantonconnaît un recul de la demande etune pression de la concurrencequi font diminuer les tarifs. Plon-gées dans une situation économi-que difficile, les travailleuses dusexe acceptent davantage depratiques à risque. Le prix moyend’une passe s’inscrit entre 50 et100 francs, selon un rapportpublié lundi. (ATS)
GenèveMajid Pishyar sous enquêteMajid Pishyar, ancien propriétairedu Servette FC, fait l’objet d’uneenquête de la justice genevoiseaprès la mise en faillite de la so-ciété Gilbert Albert SA, dont ilétait l’administrateur. L’hommed’affaires iranien est soupçonnéd’infractions à la loi fédérale sur letravail. L’information, révélée parleMatinDimanche, a été confirméelundi par le porte-parole du pou-voir judiciaire genevois HenriDella Casa. (ATS)
TessinRequérants: nouveau centreLe nouveau centre d’héberge-ment pour requérants d’asile aouvert ses portes lundi à Losone.Vingt-quatre personnes ont étélogées dans l’ancienne casernemilitaire rénovée, dotée d’unecapacité de 170 lits. La plupartproviennent d’Erythrée et deSyrie, a précisé l’Office fédéral desmigrations. (ATS)
>> Sur InternetLe dispositif des HUG,visite en images
www.letemps.ch
30 novembre
Une Suissessetuée par un oursdans le Yukon> Canada Un grizzlia attaqué un couple
Une Suissesse de 42 ans a été tuéepar un ours samedi dans le Yukoncanadien. La victime vivait avec soncompagnon dans cette région desmontagnes Rocheuses, où le coupleproposait des circuits touristiques.
Les faits se sont produits samedivers 11h à une cinquantaine de kilo-mètres de la ville de Teslin. L’ours, ungrizzli mâle adulte, est entré dans lapropriété habitée par le couple et apénétré dans la maison par une fe-nêtre, a indiqué lundi le bureau ducoroner du Yukon. Le plantigrade aensuite poursuivi le couple, blessantgrièvement la femme, avant d’êtreabattu par le mari. Ce dernier a alorsconduit son épouse à l’hôpital deTeslin, où les médecins n’ont pu queconstater le décès de la Suissesse.
La femme, originaire du cantonde Zurich, détenait la double natio-nalité suisse et canadienne. Elle vi-vait depuis huit ans au Canada.
Selon le site de la radio publiquecanadienne CBC, la dernière atta-que mortelle d’un ours au Yukonremonte à 2006.ATS
Un loup rôdedans le Haut-Valais> Prédateur Deuxagressions examinées
Une deuxième attaque perpétréepar un loup pourrait s’être produiteen moins d’une semaine près d’unvillage dans le Haut-Valais. Le can-ton examine l’agression dont a étévictime un agneau dans les environsde Gampel vendredi soir. Les autori-tés cherchent à savoir s’il s’agit dumême prédateur qu’à Eischoll. Maisrien ne permet encore d’affirmerque le mouton a été tué par un loup,a temporisé lundi Peter Scheibler,chef du Service de la chasse, de lapêche et de la faune.ATS