Monnaies et jetons des évêques de Verdun / P.-Charles Robert
Manuel de numismatique francaise. T. III: Médailles, jetons, méreaux / par A. Blanchet et A....
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8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
1/634
3
MANUEL
DE
NUMISMATIQUE
FRANAISE
PAR
A.
BLANCHET
et
A.
DIEUDONN
TOME
TROISIME
MDAILLES,
JETONS,
MREAUX
PAR
Adrien
BLANCHET
MEMBRE DE
LINSTITUT
PARIS
DITIONS
AUGUSTE
PICARD
82. BUE
BONAPARTE; 82
1930
-
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PREFACE
Je
n'ai
pas
l'intention
de faire
ici un expos
dtaill des
res-
sources trs
tendues,
des
renseignements
innombrables,
des
comparaisons
prcieuses
qu'offrent
aux
rudits
les
mdailles,
les
jetons,
les
mreaux,
et
tous
les
petits
monuments
qui
rentrent
dans
ces sries, comme
les
enseignes
de
plerinage
et
tant
de pices
de
plomb,
dont la destination
a
t
assez
diverse.
Il
suffira
de parcourir
ce volume,
o
je
me
suis
efforc de
condenser une matire presque inpuisable, sous
une forme
assu-
rment
bien
sche, dans beaucoup
de cas.
J'ose
esprer
toute-
fois
que
les
rudits et les
collectionneurs,
qui
voudront
bien consul-
ter
mon
uvre,
reconnatront le souci
que
j'ai
eu
de
fournir le
plus
grand
nombre de
renseignements
dans
le
minimum
de
pages.
Sans prtendre ouvrir
mes
lecteurs
tous
les
tiroirs
des
m-
dailliers, transforms
ici
en
pages
d'imprimerie,
je
voudrais
cependant
montrer,
par quelques
exemples,
que, pas plus
que
la
science des
monnaies,
celle
des
mdailles
et
jetons
n'est
vaine
et
sans
utilit.
On
aurait
tort
de
considrer
tous
ces
petits
monuments
comme
de
simples objets
de
collection. A
ceux qui
savent
les
consulter
et qui
veulent
bien les replacer
dans
leur
poque, ils livrent
de
prcieux
renseignements,
de
curieux
rapprochements,
de
charmantes
notes
artistiques.
Quelle
saveur ont
certaines des
lgendes de
ces
modestes
pices
Combien
de
sages
proverbes
nous transmettent
des
jetons
du
Moyen
Age
Il
y
en
a
qui
mritent
une mention
dans
les
traits
de
morale,
comme
celui qui engage
mnager le
-
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PREFACE
prochain
i)our
viter son
pro])re
malheur
(p.
509).
Mditez
aussi
le
conseil
du
revers
du jeton
de
J.-Fr.
Defays
:
Ne
laissons
pas
crotre
l'herbe sur le
chemin
de
l'Amiti.
Et
comme
ils
sont
sages, ces
personnages
du xvi^
sicle,
qui font
mettre
sur
leurs
jetons
:
Partout
y
a
plaisir, qui
le
scait
choisir
et Soy
taire
ou. bien
dire^.
Comment
pourrait-on
traiter
avec
ddain
tant de
mdailles
et de
jetons
dont
les
lgendes ont
retenu
l'attention
de
Jean
Dort,
de
Racine,
de
Boilea.u,
de
Charpentier,
de Dacier
et
de
beaucoup
d'autres?
Comment
ngliger des pices
dont les
sujets
ont
t
dessins
par
des
artistes comme
Michel
Colombe,
Sbastien
Le
Clerc,
Antoine
Coypel, Louis
11 Boulogne,
Bouchardon, Pajou?
Lorsque
nous voyons
des
ministres
comme
Sully,
Colbert,
le
cardinal de
Fleury, Maurepas,
Chamillard,
consacrer
une
part
de
leur
temps,
avec
une
relle
sollicitude,
rgler
les
d-
tails
de
la
composition de ces petits
monuments,
nous
pouvons
rflchir
notre
tour
et
considrer que la dispersion
de
ces
m-
dailles et jetons,
dans des
milieux
assez
divers,
devait avoir
quelque
utilit. Rappeler les
victoires
des armes et
les
succs
diplomatiques,
faire
mieux
connatre les
rformes politiques
et sociales,
signaler
les
amliorations
urbaines et
autres, en
un
mot, proclamer
le gloire d'un rgne,
est-ce
inutile
comme
moyen
de
gouverner?
Et
n'est-il
pas souhaitable de perptuer,
par
un
mtal
du-
rable,
des
faits
glorieux
divers titres?
C'est ce
qu'indiquait
dj,
avant la
srie
uniforme
de
Louis
XIV,
mais
aprs
le
projet de Rascas
de
Bagarris,
une rare mdaille,
uvre
pro-
bable
de
Jean
Warin,
qui
montre
une
femme
assise,
contem-
plant une mdaille, et dont la
lgende
est
tout
un programme :
Regni Gallise seternitati.
La littrature
a-t-elle
gagner en entrant
dans le
monde
des
mdailles
et
des
jetons?
Je
le
crois
et
ce
n'est pas,
mon
sens,
un
mdiocre
exemple,
celui
de
L.
de
Machault,
conseiller
1.
Le
dernier,
Jacques de Louviers,
s'inspirait
peut-tre
de Salluste (Jugur-
tha,
XIX.): ...silere
melius
puto,
quam
parum dicere
.
-
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du
roi et
matre
des comptes,
qui,
en
HiO'i,
fait graver sur
son
jeton
la
phrase
suivante
:
Con'oruin
puUis
dat
proi'idus
escam.
11
s'insjnrait
sans
doute
directement
du
Psaume
CXLVl
(v.
9)
:
Qui
dat
jumentis
escam
ipsorum, et
pullis
corvorum
invo-
cantibus
eum.
En
tout
cas,
il a
devanc
R.-J.
Nre,
qui,
dans
Le
Triomphe
de la
Ligue
(1607,
act. II,
se,
i),
crivait
:
11
ouvre
(ous
la
main
;
il
nourrit les
corbeaux
:
Il
donne
la
viande
aux
petits
passereaux.
Sans chercher
inutilement
prciser
o
Racine
a pris
l'ins-
piration
du
vers
si
connu
d'Athalic
(II,
viii);
Aux
petits
des
oiseaux,
il
tlonne
leur pture
on
peut penser
cependant
que
ce
vers marque l'aboutissement
de
tentatives
antrieures.
L'abondance
relative
des
devises
grecques
sur
les
])ices
du
xvi^
sicle
mrite d'tre
rapproche
de la
mode
semblable dont
on
peut
encore
reconnatre les tmoins
dans la
dcoration
de
multiples
demeures
contemporaines.
C'est une
manifestation
de
cette Renaissance
o
tant de
belles
dames,
comme
Mar-
guerite
d'Angoulme, ne craignaient
pas
de s'garer
dans
le
jardin
des racines
grecques.
Je
tiens
aussi
rpter ici,
aprs l'avoir dit
dans
le
corps de
l'ouvrage,
qu'une
tude
des
sentences
de tout
genre,
latines et
autres,
fournirait srement
la
matire
d'un
livre intressant. Il
est
vident
que
les
opinions
religieuses,
si
importantes pour le
xvi^ sicle,
n'ont pas
man-
qu de se
reflter sur
les
petits
disques
mtalliques que
beau-
coup
apprcient, souvent,
pour
la
raret, le
mrite artistique
ou
encore
simplement
pour
le
nom
d'un
personnage.
Cherchons
plus
avant : le
monde
des
ides
y
gagnera.
J'ai
signal
plusieurs
lgendes
tires
des
Psaumes; on
en
reconnatra
beaucoup
d'autres. Et
l'on
saluera encore
au
pas-
sage
maintes
expressions
empruntes
aux
meilleurs
auteurs
de
l'antiquit, dans
des temps
o
1'
honnte
homme
ne
ddai-
gnait pas
le
latin.
Mdailles
et
jetons
nous
procurent
des
vues
instructives
sur
les
tendances
d'esprit de nos
pres,
sur
leur
got des
plaisan-
-
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teries et mme des
rbus
dont les
plombs,
dits
monnaies
des
Innocents et des Fous
,
apportent tant de
varits,
compa-
rables
aux
exemples
que
Tabourot
des
Accords
a
donns,
la fin
du
XVI
sicle,
dans
ses
Rbus de Picardie,
imprims
en
tte
de
ses Bigarrures.
C'est
ainsi que le
rbus
de
Fol ge
nous
trompe
est
frre
de
celui que
j'ai
reproduit
(p.
575).
Il va
de soi
que
les
priodes
de
prosprit
ont
sur
la
produc-
tion
de
ces petits
monuments
une
influence trs
logique.
Et,
par
contre,
l're de l'adversit
doit
en
avoir
une.
C'est ainsi
que
nous avons pu constater
une
interruption
dans la srie
des jetons des
doyens
de
la
Facult
de
Mdecine,
de
1704
1712,
Remarquons
que
cette
mme
priode marque
le
terme
des
grands
tableaux
du
Mai
des Orfvres
parisiens,
offerts
chaque
anne
Notre-Dame.
Consultons
l'Histoire :
ces an-
nes-l,
ce sont
celles
des dfaites
d'ITochstaedt
(1704),
de
Ramillies
(1706),
d'Italie,
d'Oudenarde
et
de
la
prise
de
Lille
(1708),
des prises
de
Tournai
et
de Mous,
avec
Malplaquet
(1709),
de
la
prise
de
Bouchain
(1711).
Mais,
le 24
juillet
1712,
le
nom
de
Denain
brille
dans
toute sa gloire.
Cet exemple nous
montre
comment
l'histoire
financire
peut
tirer
parti
de
la connaissance
de
modestes disques
de
mtal.
Et
il
y
a
d'autres
cas.
Quand
on
songe
la
dtresse
financire,
qui
a
marqu
la
fm
de
l'ancien
rgime,
il
n'est
pas ngligeable de noter
des
faits illustrs
par des
mdailles
et jetons, comme
la rcom-
pense
donne
par Blois
un
de
ses chevins,
qui
avait
russi,
en
1775,
faire
lever
divers
droits
d'octroi,
et
encore le tmoi-
gnage
offert
par
le Perche
ses
dputs,
parce qu'ils avaient
obtenu
de
Louis
XVI,
en
1784,
la
suppression
du
droit
de
franc-fief.
Et
voyez
aussi
ce
que
j'ai dit
de
la multiplicit
des
compagnies d'assurances
au
cours du
xix
sicle.
Je
ne
crains pas
d'crire
que l'ensemble des sries
de jetons
et mreaux
apporte une
vue
gnrale,
trs
dveloppe,
de
l'or-
ganisation
administrative,
commerciale et religieuse
de
l'an-
cien rgime.
La
plupart
des
familles
importantes
et
des
personnages
clbres
sont
reprsents
par
des
jetons
et
mdailles dont
beau-
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
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PREFACE
V
couj)
l'ouniissent
des
portraits
qu'on
trouverait
diflicilement
ailleurs
ou
qui
servent
contrler
ceux que la
Peinture,
la
Sculpture
et
la
Gravure
en
taille-douce
ont
produits.
L'Art
franais
a
vraiment
t
illustr
et honor par
ces petits
monu-
ments
dont
on
peut suivre
l'volution pendant
plusieurs sicles,
en
admirant
les
uvres de
mdailleurs
et
de
graveurs
fort
nombreux.
Je n'ai pas dress
de
catalogue
de
ces artistes
souvent
c-
lbres,
car
je disposais
d'une
place trop mesure pour
le
faire.
Mais on trouvera
dans les notes
du
volume
assez
de
rensei-
gnements biographiques pour
parer en
partie
cette
lacune.
Je n'ai
pu entrer dans
des dtails
de style
et de
gravure qui
auraient
dpass
le
cadre
de
mon
travail.
C'est
une
matire
o
de menues remarques,
quoique
assez
importantes, sont
difticiles
suivre,
mme
si l'on
a de
nombreuses reproductions
sous
les
yeux.
Une
exprience
assez
longue
pourra
seule
faire
comprendre les
nuances
que
le
dbutant
ne saurait saisir.
Il
convient
toutefois
d'appeler l'attention sur
les
retouches
qui
ont
souvent
dnatur le
style
primitif
des
uvres, comme
on
peut
le voir, par exemple,
pour
le
revers
de
la
mdaille de
Louis XIII,
reproduite sous
le
n
4 de la planche V.
J'ai
essay
d'viter
les
erreurs,
sans
y
russir
complte-
ment,
je
ne
saurais
me
le
dissimuler.
Je
dois prvenir
que
j'ai
conserv
les imperfections
des
lgendes
de
plusieurs
de
ces
petits
monuments,
en
quelque langue que soient ces
l-
gendes.
Le
prsent
volume
appartenant
une collection importante,
qui
doit suivre
certaines rgles, il n'tait
pas possible de repro-
duire un nombre
considrable
de
mdailles, gnralement d'un
module
assez
grand.
J'ai mme d consentir,
pour
les
huit
planches,
une
lgre rduction du
diamtre
des pices.
Ce
procd,
qui
serait
inadmissible pour
les monnaies,
est
tol-
rable pour
les mdailles
et
jetons,
dont
le
module
est
assez
variable.
Cette
rduction
a
d'ailleurs
t
accepte
dj,
dans
certains
cas,
en France
et
dans
des pays
trangers.
Je
n'ai
pas
propos
d'estimation,
mme
pour
quelques
pices
choisies
dans
chaque
srie.
L'poque
que
nous
traversons est
-
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encore
instable
et
le
restera
pour
de
longues annes.
La
rcente
vente
de
la
Collection
Feuardent a
dmontr
que certains
jetons n'atteignent
pas
le
quart
de
la
valeur
rationnelle, alors
.
que
d'autres
sont
achets
des
prix exagrs.
Comme
toujours,
la
loi
de
l'offre et
de
la
demande
produit
des
effets, qui
peuvent
paratre
normaux
et
qui, en
ralit,
ne le
sont
gure.
Quoi
qu'il
en
soit,
j'estime
que les mdailles, jetons
et
m-
reaux, couls
ou
frapps,
le plus
souvent
en
petit
nombre
pour chaque
varit, sont destins,
pour la
plupart,
acqurir,
avant un sicle,
un trs
haut degr de
raret.
Quelques
chercheurs
seront peut-tre
tonns
de
trouver
plusieurs
listes
distinctes
pour
les
mdailles
et
les
jetons.
C'est
aprs
de longues
rflexions
que
je me
suis
ralli
ce systme,
qui
m'a
paru
prsenter
certains
avantages.
Pour
abrger l'index,
je
n'y
ai
insr que
par exception
les
noms
qui
se
trouvent
dans
les
listes
du
corps
de
l'ouvrage;
je
n'ai
fait que
conserver la
mthode
que
j'avais
einploye
dans
le
tome l^^
de
ce
Manuel.
Adr.
Bi
Janvier
J930.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
9/634
PRINCIPAUX
OUVRAGES
CITS
DANS CE
VOLUME
Armand
(Alfred).
Les
mdaiUenrs ilaliens des XV^
et
XV
1^
sicles.
Paris,
2e
d.,
1883
(t.
I
et II), el 1887
(I;.
III).
Md.
franaises,
passim.
liABELON
(Ernesl).
Les
origines
de
la
mdaille en
France. Rei\
de l'Art
ancien
et
moderne
(1905)
et
Hist. de
l'Art (dirige par Andr
Michel),
t.
III,
2^
p' .
J.-C.
Chaplain
et
l'Art
de la mdaille
au
XIX^
s.
Re\'.
de
d'Art a.
el
,.,
1909.
Babelon
(Jean).
La
mdaille
et
les
mdailleurs.
Paris,
1927,
pel.
iri-4o,
pi. (Md.
fr.,
p.
73-96, 123-142, 193-224).
Bulletin
de
Numismatique,. 1891 et
s.
Feuarpent (F.). Collection Feuardent
;
Jetons
et
mreaux,
depuis
Louis
IX
jusqu'
la
fin
du
consulat
de
Bonaparte.
Paris,
prr.
in-8,
t.
P ,
1904
(6.080
nos);
t.
II, 1907
(nOs
6081
11479);
t.
III,
1915
(n^r
11480
15126).
Le
t.
1er
egt
accompagn d'un
premier
cahier de
22
pi.
con-
sacr
aux
rois
et
reines de France
(16
p.
de
texte).
Cette
collection
unique a
t
vendue en novembre
1928,
juin et
novembre
1929.
(Les
Catalogues
de
cette vente,
accompagns
de planches
en
pho-
totypie, forment
un
utile
complment.) Abrg
souvent par
F.
Fleurimont (G. R.).
Mdailles du rgne
de
Louis
XV,
depuis
11
\5
jus-
qu'
1748.
S.
1.
n.
d., 4 ,
78
pi.
(C'est une
d.
continue
de louvrage
de N.
Godonnesche,
1727. CL R. N.,
1925,
p.
204).
Florange (J.).
Armoriai
du
jetonophile
;
Guide
de
l'amateur
des
jetons
armoris. Paris,
1902,
gr.
in-8o,
192
p.,
1317
n^s,
fig.
Mme
titre. Vol.
IL
Paris,
1907,
295
p.,
1.871
n^s,
fig.
Mme
titre.
Paris,
1921
,2^
dition,
220
p.
et
1
.758
n^s
seulement;
fig.
FoNTENAY
(J.
de).
Manuel
de
l'amateur
de
jetons.
Paris,
1854,
in-8,
42.9
p.,
fig.
Forgeais (.A.rthur).
Collection
de
plombs
historis
trouvs dans
la Seine.
Paris, 1858-1866,
in-S , 6
vol.,
nombr. figures
[Notice
sur
les
plombs
historis
;
Mreaux
des corporations
de
mtiers;
Enseignes de pleri-
nage
;
Varits
numismatiques
;
Imagerie
religieuse
;
Numismatique
populaire)
FoRRER
(L.).
Biographical Dictionary oj
Medallists... Londres,
1902-
1916,
in-8
6
vol.
fig,
et
supplment
(I
e
tome
I
a
eu
une
nou-
velle dition
en
1904).
FouRAY DE
BoissELET
(J.-T.-T.
)
. /?fcif^iZ de
jetons
appart. la
Franche-
Comt
de
Bourgogne.
Besanon,
1873,
in-8, 107
pi. (tir
40 ex.).
FoviLLE
(Jean
de).
La mdaille en
France [de
Louis
XII
Louis
XIII).
Dans
l'Histoire
de
l'Art (dirige
par Andr
Michel), t.
IV
et
t. V.
Gazette
numismatique
franaise,
1897 et s.
Hennin
(Michel).
Histoire numismatique de
la Rvolution
franaise,
ou
description
rais, des
mdailles...
depuis
l'ouverture
des
tats
gnraux
jusqu'
l'tablissement
du
Gouvernement
consulaire. Paris.
1826,
2
vol.
in-4,
95
pi.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
10/634
VIII
PRINCIPAUX
ouvnAGi:s
(
rn:s
uans ce
volume
Mazeholle
(F.).
Les
mdailleurs
franais
du XV^
sicle au milieu
du
XVII^.
Paris,
in-4o,
t.
1er,
1902
(introduction
et
documents);
t.
II,
1902
(Catal.
des mdailles
et des jetons)
;
t. III, 1904
(album,
42
pi.).
Mdailles
franaises
dont
les
coins sont consentes
au
Muse
montaire,
1892,
in-4
(sans
reproductions).
Mdailles
sur les principaux
i^nements
du rgne de Louis le
Grand,
avec
des
explications historiques
par
l'Acadmie
royale
des Mdailles
et
des
Inscriptions. Paris,
1702,
in-f,
286
pi.
Nouvelle
dition,
trs
diffrente de la
premire,
1723,
318
pi.
Menestrier (Claude-Franois).
Histoire du
roy Louis
le
Grand
par
les
mdailles...
jettons...
Paris,
1689,
in-f , 35
pi.
de md.
et
jet.;
1693,
40
pi.
On a
donn,
en 1733,
une
nouvelle
dition
avec des additions
hollandaises
{Histoire
mtallique de
Louis
XIV,
la Haye,
in-f).
MiLLiN
(A.
-Louis).
Histoire
mtallique
de
la
Rvolution
franaise
ou
Recueil
des
mdailles et monnaies...
depuis la
convocation
des Etats
gnraux
jusqu'aux
premires
campagnes de
l'arme d'Italie.
Paris,
1806,
in-4,
26
pi.
(en
collab. avec James
Millingen). Histoire mtallique de
Napolon
ou Recueil de
md. et
monnaies...
depuis
la premire
campagne de
l'arme
d'Italie
jusqu'en
1815. Paris,
1819,
in-4,
74
pi. Supplment,
1821, in-40, 4
pi.
(Ed. anglaise. Londres, 1819-21,
in-4o).
Neumann
(Jos.). Beschreibung der bekanntesten Kupfermiinzen.
Prague,
1859-1872,
in-80,
6
vol.,
pi.
Revue
numismatique,
1836-1877,
1883-1929.
Abrg
par R.
N.
Contient
les
Procs-verbaux
de
la Socit
franaise
de Numismatique.
Revue
belge
de
Numismatique,
1842-1929.
RoNDOT
(Natalis). Les
mdailleurs et
les
graveurs
de
monnaies,
jetons et
mdailles
en
France.
Avant-propos,
notes,
planches
et
tables
par
H, de
La
Tour. Paris,
1904,
gr. in-S^,
xi
et 445
p.,
39
pi.
RouYER
(Jules) et
Hucher
(Eugne).
Histoire
du
Jeton
au
moyen
ge.
Paris,
1858,
gr.
in-8,
179
p.,
17
pi.
(Premire
partie,
seule
parue.)
Tour
(Henri
de
la),
Bibl.
Nationale
;
Catalogue
de
la
Collection
Rouyer,
lgue
en
1897.
Premire partie
:
Jetons
et
mreaux
du
moyen
ge.
Paris,
1899,
gr.
in-8o,
28 pi.,
1.860
n^.
Deuxime
partie
:
Jetons
et
mreaux de
la Renaissance et
des
temps
modernes.
Paris,
1910,
pi.
29
56,
n^
1?861
5.025.
Catalogue
des
jetons
de
la
Bibliothque
Nationale
;
Rois
et
reines
de
France.
Paris,
1897,
gr.
in-8o,
36
pi., 2.334
n^.
Trsor
de
numismatique
et
de glyptique
(dir.
par
Charles
Lenormant,
etc.).
In-fo,
abrg
par
T.
N.
Mdailles
franaises de
Charles
V II Henri
IV,
1836,
68
pi.
Mdailles
franaises de
Henri
IV
Louis
XIV,
1834, 36
pi.
(Du-
pr et
Warin).
Md.
fr.
de
Louis
XIV
1789, 1846,
56
pi.
Mdailles
de
la
Rvolution
franaise,
1836,
96
pi.
Mdailles
de l'Empire
franais,
1840, 72
pi.
Tricou
(Jean). Mreaux
et
jetons armoris
des
glises et
du
clerg
lyon-
nais.
Lyon,
1023-1926,
in-80,
249
p.,
14
pi.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
11/634
MDAILLES,
JETONS,
MREAUX
LIVRE
PREMIER
LA
MDAILLE EN
FRANGE
*
CHAPITRE
PREMIER
DEPUIS
LES
ORIGINES JUSQU'AU
XVI^
SICLE
Il est
problable
que
le
mot
mdaille vient
de
l'italien
medaglia
;
mais cela
n'explique pas
comment
ce
mot
^,
appliqu
une
mon-
naie divisionnaire,
synonyme
d'obole,
a pu
devenir l'appellation
courante d'une grande pice
dont
la
nature
tait
diffrente
de celle
de
la
monnaie
^.
1. Plusieurs auteurs anciens tels
que
Seb.
Errizo
et Louis
Savot
{Dis-
cours
sur
les
mdalles antiques...,
1627),
ont beaucoup
discut
svu'
la
distinction
des
mdailles
et
des monnaies,
2.
L'expression
revers de
la
mdaille
parat
avoir
t
employe
en
Italie
ds
le
xvi^
sicle
(voy.
Eugne
Demole,
dans
Rei>.
suisse
de
Num.,
t.
XXIV,
1925,
%.).
Ernest
Babelon
rattacbe medalia,
medalla,
latin mdival, au latin
classique
medietas.
Il croit
que
les
mailles italiennes, devenues pices
de
rebut,
n'eurent
plus qu'un
intrt
de
curiosit,
et medaglia
aurait servi
dsigner
toutes
les sortes de
vieilles pices
(cf.
le
passage
de
la Chro-
nique
du
Monast.
de Padoue,
cit
par Du Gange, Gloss.,
relatif
un
trsor
de
pices
d'or
anciennes
en
1274
: thsaurus
magnus
in
medallis
auri
optirni).
A
mon
avis,
le
terme
a
simplement
dsign des pices d'un
pe-
tit
module,
comme l'taient les
triens
si communs du
Bas
Empire.
**i|
Ernest
Babelon
a
cru
aussi
que
les
Augustales
de Frdric
II,
frap-
pes
en Italie,
taient
plutt
des mdailles. (Pour
tout
ce
qui touche
j'origine
du
mot, etc.,
voy.
son intressant article dans
la Rei'.
de
l'Art
Blanchet.
Mdailles.
1
-
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12/634
2
LA
MEDAILLr;
EN FRANCE
Sans
remonler
tout
fait
l'antiquit,
en citant
les
mdaillons
romains, la
pice
de
Dagobert,
frappe
Limoges,
et
les pices
d'ur
carolingiennes
avec
munus
dilnum
(classe
particulire,
encore
mal
comprise),
il
faut
videmment
prendre
en
considration,
au
sujet
de
l'origine
de la
mdaille
franaise,
les
mdaillons, probablemeiil
italiens,
qui
furent
vendus
au
duc
Jean
de Berry, en
1402^.
Il eu
fit
faire
des
copies,
qui
sont mentionnes,
dans l'inventaire de
1413,
sous
les
nos
201
et
202
:
Un
joyau d'or roont,
contrefait
d'un cost,
et
d'autre
la
semblance
d'un
autre
joyau d'or
ci-
devant
rendu
en
la
seconde
partie
du
fueillet
prcdant
est
Constantin
empereur;
lequel
joyau
mondit seigneur
a
fait faire,
et
n'y
a
point
de
pierrerie.
Le n 202
prsente un
texte
peu
prs
semblable
avec
la
mention
de
la figure de Eracle
empereur
^
.
Natalis
Rondot^
a
cru
trouver,
dans
une mention
de
l'Inven-
taire
de 1416,
une
preuve
que les
artistes
franais de
l'entourage
1
de Jean
de
Berry
avaient
cr des
mdailles originales
: 234.
Un
joyau
d'or
rond,
non
garny,
ouquel
a
en
l'un
des
costez
un
ymage
de
Nostre
Dame
tenant
son enfant
et
quatre angelos
por-
tant
un
paveillon
sur
ledit
ymage, et de l'autre
cost
a
un
demi
ymage, fait la
semblance
de Monseigneur, tenant
en sa
main un
tableau
d'or; pesant 1
marc
XV
onces;
lequel joyau
Monseigneur
anc.
et
mod.,
t.
XVII, n^
96,
10
mars
1905,
p.
161-179,
et
n
97,
10
avril.)
Je ne
puis
accepter
cette ide,
car
les
Augustales
taient
imites
des aurei
romains;
et
ce
qui
prouve
bien
qu'elles
devaient
tre
des
monnaies,
c'est
d'abord
les
varits
d'missions,
assez nombreuses
(voy.
B].
Winckel-
mann,
dans
Mittheil.
des
Inst. jiir
osterreich.
Geschichtsforschung,
t.
XV,
1894,
p.
401-440,
pi.),
et
surtout
le
fait queles
Guelfes
de
Florence,
aussi-
tt
aprs
leur rentre,
crrent
le
florin,
en 1252,
videmment
parce
qu'ils
avaient
reconnu
l'utilit
de la
monnaie
d'or
de
l'empereur
Frdric
1.
Ces
mdailles,
qui
reprsentent
Constantin
cheval et
Hraclius
dans un char, ont
fait l'objet
d'un article
de Jules
Guifrey
[R.
N.,
1890,
p,
87
116,
pi.
IV
VI).
Il
existe
des
exemplaires
d'argent
repouss
et
de
bronze
coul,
ceux-ci
postrieurs.
On
tudia
ces
pices
ds
le
comueiiccment
du xvu
sicle
(Jos.-J.
Sca-
liger, Expositio numismatis
argentei Constantini
Magtii,
1604,
Cf.
M.
Fic-
her,
Conslantini
imp.
Byzanlini
nurn.
arg. expositio,
1600).
Je
ne
signale
ici que quelques-uns des
travaux
crits
propos
de
ces
pices,
qui
feront
srement encore l'objet
de
nouvelles
remarques.
Voy.
Annuaire Soc. Num.,
1890,
p.
472
;
189,
p.
84
;
J.
Simonis,
dans
ire,'.
belge
Num.,
1901,
p.
68
152,
pi.
II
IV
;
V.
Tourneur,
La
md.
d'Hradius, dans
/?et'.
belge-
Num..,
1923,
p.
67,
pi.
II.
2.
Voy.
Inventaires
de
-lean,
duc
de Berry,
1^0\-1^\6,
publi
par
Jules
Guifrey, t.
I,
1894,
p.
73.
Ces inventaires
mentionnent
aussi des
m-
dailles
d'or
d'Auguste
et
de
Tibre,
certainement
de fabrique analogue,
mais
qui
sont
retrouver
[ihid.,
p.
70
et
71).
3.
Les
Mdaillcurs...
en France,
1904,
p.
63.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
13/634
DEPUIS
LKS
ORIGINP.S
.TUSQu'aU
XVj'^
SIKCLE
3
acheta
de
Mirlu-Iet
SauImori,soii
paintre,
priscle
marc
LXIIII
frans
valent
LXX
liv.
I. ^
Tous
les
auteurs
oui
eusuite
suivi
Naalis
Uoudot
et
considr
Michelet
Saulmon
connue
le
premier
mdailleur
franais
connu
2.
Je
conserve
des
doutes
propos
de
cette
opinion
et
la
question
est
assez
importante
pour
mriter
un
examen
serr.
D'abord
le
texte
dit
que le
duc
de
Berry
acheta
le
joyau
de
Michelet
Saulmon;
il
ne
dit
pas
que
celui-ci
l'avait
fait
et
l'on
peut
parfaitement
ad-
mettre
que^ce
personnage,
peintre
en
titre
et
valet
de
chambre
du
duc
3,
1res
en
faveur
auprs
du
prince,
avait
simplement
procur
son
matre
l'uvre
d'un
autre
artiste.
Analysons
ensuite
les
termes
de
l'article
de
l'inventaire.
Le
joyau
d'or
a
bien deux
faces;
mais
la
description
du
revers
m'inspire
une
rflexion.
Si l'image
du
duc
est
dcrite
comme
tenant
en
sa
main
un
tableau
d'or
,
c'est
que
ce
tableau
se
distinguait
nettement,
par
la
couleur,
des
dtails
environnants.
J'en
conclus
que
le
joyau
d'or
n'tait
pas
vritablement
une
mdaille,
mais
un
travail
maill,
assez
diffrent.
J'imagine
que
c'tait
un
petit
monument,
analogue,
comme
technique,
la
clbre
coupe
d'or,
dcore
d'maux
trans-
lucides,
qui
reprsentaient
des
scnes
du
mart)Te
de
sainte
Agns
et
les
quatre
vanglistes,
coupe
qui
fut
prcisment
donne
Charles
VI par
son
frre
Jean,
duc
de
Berry,
en
1391
*.
Je
crois
donc
que
le
joyau
d'or,
vendu
par
Michelet
Saulmon,
qui
y
avait
peut-tre
collabor,
tait
plutt
un
spcimen
d'orf-
vrerie
maille
^
et
non
une
mdaille
proprement
parler.
1.
Inventaires,
l.
c,
t.
II,
1896,
p.
227.
2.
Ernest
Babelon,
dans
Rei^.
de
l'Art
anc.
et
mod.,
10
mars
1905
p
178
et du
mme,
dans
VHist.
de
l'Art
(dirige
par
A.
Michel),
t.
IIl',
p.
914
et
923;
Jean Babelon,
La
Mdaille
elles
mdailleurs,
1927,
p.
38.
3.
Sur
Michelet
Saulmon,
voy.
J.
Guifrey,
dans
Invent
t
I
d
lxxvt-
t.
II,
p.
28
et
227.
>
.
P-
i^^xxi,
4.
On
sait
que
ce
monument
insigne,
dont
j'abrge
l'histoire
est
con-
setv
aujourd'hui
au
Muse
britannique,
qui
l'acquit
du
baron
Pichon
0.
On
pourrait
supposer
que
mon
hypothse
est
toute
gratuite.
Mais
il
existe,
au
Cabinet
de
Munich,
un
joyau
de
ce
genre,
qui
donne
le
por-
trait
de
Phihppe
le Bon,
duc
de
Bourgogne
(1419-1467),
sur
une
plaque
d
or
avec
mail
et
calcdoine
(G.
Habich,
dans
Consrs
de
Num
de
Bruxelles,
1911,
p.
113,
pi.
VI).
Les
pices
de
ce
genre
devaient
tre
assez
nombreuses
dans
les
cabi-
nets
des
xve
et
xvis
sicles.
En
1576,
le
cabinet
de
Nicolas
de
Lorraine
duc
de
Mercur,
comte
de
Vaudemont,
renfermait,
au
chteau
du
Pont-
Samt-
Vincent,
prs
de
Nancy,
une
mdaille esmaille
de
rouge,
face
d'empereur,
coronne
de
laurier
[Le
Cabinet
historique,
1878
B
'vol
II-
t.
I,
p.
76).
>
>
.
-
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14/634
LA
MEt)AILLE
EN
FRANCE
Peut-tre
d'autres
pices,
dont
on
n'a jamais fait
tat
pour
la
question,
taient-elles
davantage de vritables mdailles,
analogues
sans
doute
celles
qui
furent
faites
propos
de
l'expulsion
des
An-
glais
et
qui
seront
signales
plus loin.
Je
veux
parler
des
pices
dont
il
est fait mention dans le
texte
que
voici
:
A
Pierre
Pictement,
orfvre
demeurant
Bourges, pour
avoir
baill 16
mars
d'argent
dor
et
ouvr
en
manire de
grandes
pices
pendantes
deux
chanes sur une robe
de drap
que Monseigneur
eut
au
mois
de
dcembre
1421,
pour
les
noces
de
Guillaume
Roger
^.
Si ces
pices
n'taient pas
de
vritables mdailles,
on peut croire
qu'elles
reprsentaient
une tape
dans
la
formation
du nouvel
art.
Nous
arrivons
maintenant
aux
mdailles,
qui
mritent
vrita-
blement
ce
nom,
cause des
dimensions et
du
caractre
spcial,
qui
les
caractrisent, puisqu'elles
ont
t
fabriques
pour
des
v-
nements
particuliers.
On a
dit
trs
justement que
les
procds employs
pour
ces
m-
dailles
taient
ceux
de
l'art
montaire
^,
car
les mdailles
de
l'expulsion
des
Anglais
sont
presque
aussi plates que
des
monnaies
contemporaines
et
ne
s'en distinguent
gure par
les types
^.
C'est
lorsque
la
Guyenne
fut reprise dfinitivement que Charles
VII
fit
frapper,
ds 1451,
de grandes
pices
dont
les
lgendes rappelaient
cet
vnement.
On en
connat
huit
varits*.
Le
Recueil
d'Haultin (Bibl. Nat. ms. fr.
5524,
fo
151)
dit
que
ces
pices
furent
offertes
aux
roi
et reine, et
aux
princes et
princesses
de la
famille
royale
^.
1.
cu
de
France entre
deux branches de
rosier
(emblme
du
roi).
1.
A.
de
Champeaux
et
P.
Gauchery,
Les
Travaux
d'art
exc.
pour
Jean
de
France,
duc
de Berry,
1894,
p.
177.
Ce
texte
de 1422 (n.
s.)
concerne
naturellement
Charles
VII.
2.
Cf.
J.
de Foville,
dans
L'Histoire
de l'Art
(dir. par
A.
Michel), t.
IV,
2e
partie,
1911,
p.
679.
3.
Il
y
a,
mon
avis,
une
exception sur
laquelle
je
reviendrai
plus
loin.
4. A.
Valletde Viriville,
dans Annuaire Soc. Num.,
1867,
p.
210 ets.,
pi.
XII-XVI;
cf. R. N.,
1867,
p.
303, 495;
1868,
p.
149.
Rev.
de l'Art
anc.
et
mod.,
10
avril
1905,
p.
278
et 281.
5.
Un
exemplaire
d'or
d'une
de
ces
mdailles
existait
dans
un
imoor-
tant
trsor
de
vaiselle
et
de
monnaies, ^trouv
Cliteauneuf en
Cha-
rolais
(Journal
de
Verdun,
sept.
1752,
p.
232).
-
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15/634
DEPUIS
LES
ORIGINES JUSQu'aU
XVl^
SIECLE
5
Quatrain
chronogrammatique en
deux
lignes
circulaires,
spares
par
un
K
couronn
:
QVant le
fV
fait
sans
dIferanCe
AVprVdent roi aM I
de
DIeV
On
obissait partoVt
en FranCe
Fors
a
CaLals qVI est
fort
LleV^.
T^
Croix fleuronne
dans une
rosace
entoure
de
quatre listels
portant
Dsir
:
suis.
Quatrain,
dont
les
deux
lignes sont
spares
par
un
K
:
Dor
fin
suis
extrait
de
ducas,
Et
fut
fait
pesant
VIII caras.
En lan que verras,
moi
tournant.
Les
lettres de nombre
prenant.
(Or,
219
gr.)
2. Autre plus
petite
avec
Pesant
trois
caras
(or,
30
gr.
40;
arg.,
13
gr.
08).
3. Type du
n^
1.
Lgende
en
trois lignes
concentriques
:
Gloria
pax
tibi sit
rex,
Karole,
laus
que
perhenius,
Regnum
Francorum tanto discrimine
labens,
Hostili
rabie
i>icta,
virtute reformons.
Christi
consilio legis
et
auxilio
^.
IJI
Croix
fleurdelise
dans
un
quadrilobe;
trois
lignes
:
Hora nona Dominas Ihs
expiravit
Heli
damans
animam
patri
commendavit
;
Latus
eius
lancea miles
perforavit.
Terra
tue contremuit et
sol obscurcwit
;
Adoramus
te XPC
(5^ strophe
Horae
Canonic
Salvatoris).
(Arg.,
106
gr.
50
et
30
gr.
70;
cuivre,
84
gr.
50
et
16
gr.)
4. Droit
du
n^
3. K
K
couronn
sur champ
fleurdelis;
lgende
de
trois
lignes
:
Gallia perdita, nunc tibi
reddita,
laude
fruatur,
Hostes
iam dubitent
cum
tota tibi famuletur,
1.
Les
lettres
numrales
M, C,
L, V,
I,
additionnes,
donnent
la
dat
1451.
2.
Ici,
en
retenant les lettres numrales (M,
L,
C,
X, V,
I) des
lgendes
on
obtient
la
date de
1453.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
16/634
O
LA
MEDAILLE EN
FBANCE
Cui
VIS
iiist
tanla
que eos non
suscipit
ultra
Milicia
lata
clarescunt liUa
trina.
(Or,
53 gr.
92
et
177
gr.)
5.
Le roi
arm
chev'al;
lgende
en
deux
lignes
:
Ferra
pacem
quesilam
lusticia
magna conservas,
XPo
dvolus
milites
disciplina coJiercens,
In
evu(m)
rgnes,
hos
insignes
peragens
acfi,
TeMpora
de
LICterIs
hIC
et
rtro
respICe
SCIcs^.
I
Le
souverain
assis de face
(type
sigillairc).
Lgende
en
deux
lignes
:
Rgna
patris
possidens
in pace
q(ue)
lilia
tenens,
Hostihus
jugatis
rex vivas septinie
regnans
Karole
ferox
rehellibus
suhditis
equus,
Erga
tuas
iustus
in
hostes
fortis
et
verax.
(Or,
11.2
gr.
72;
arg.,
bl
gr.
78;
cuivre,
43
gr.
6.
Type
du
n'^
1;
lgende
du
n
5
en trois
lignes
concentriques.
^
K
couronn;
lgende du
n^
5
en trois lignes.
(Or,
30
gr.
22;
arg.
40
gr.
02.)
7.
Le
roi
cheval;
lgende
du
n
5
avec
la
variante
:
ACtVs
teMpora
deLItterIs
hIC
et rtro respICe sCI es
^.
^
Croix
et
lgende
du
n^
3.
(Or,
GO
gr.
25.)
8. Le roi
cheval
avec la
lgende
du
n^
5.
I^
Ecu
et
lgende
du
droit
du
n
3.
(Or,
33
gr.
47.)
.
Une
autre
grande
pice,
connue
deux
exemplaires
^,
reproduit
1.
Les
lettres
numrales
du
dernier
vers
donnent
la date
de 1455
2.
Les
lettres
numrales
donnent
la
date de
1460.
3. Muse
de
Gotha;
maison
de
Gthe,
Weimar.
Ce
dernier a
t
vol,
je crois,
en
dcembre
1918,
en mme
temps
qu'une quantit
d'objets
prcieux.
Publi
d'abord
par
J.-D.
Khler
{Miinzbelustigungen,
4 jan-
vier
1741),
oubli
par
tous
les recueils et
comment
par
Froehner,
dans
]am.
N.,
1906,
p.
484
s.,
pi.
XVI
et
XVIL
L'exemplaire de
Weimar,
en
argent
dor
avec
nombreuses
traces
d'maux,
rouge
blanc
et
vert-
blu,
a 10 centimtres
de
diamtre,
alors
que
les
autres pices
de
Chailcs
VII varient
entre
52 et
82
millimtres.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
17/634
0
DEPUIS
LES oruaiNES jusqu'au
xvj6
sicle
7
les
types
sigillographiques
du
roi assis
sous
une
tente
et
du
roi
cheval.
Les
lgendes forment deux vers
:
Gallia, militihus
prisais reparata,
reluce,
licx tuiis ut
vivit,
te non petit Itostis
inire.
Los
lellres
numrale?,
additionnes,
fournissent la
date
1457,
c.lliision
lointaine
l'expulsion des
Anglais,
puisque
la
guerre
iait termine
depuis 1453.
On
ne
saurait
gure
rattacher
les mdailles
prcdentes
celles,
d
une
technique
diffrente,
que
le
duc
de
Berry
avait
acquises.
Mais
il
existe
une petite
mdaille,
de
premire
importance,
car
elle
se
prsente
aussi
sous
un aspect montaire, mais
est
certainement
une mdaille commmorai
ive,
ainsi
que le
disent
les
lgendes,
rela-
tives
au
Synode de Florence,
pour
la runion
des
Grecs et
des
Ar-
mniens,
en
1439
^.
Cette
pice
fut-elle
le point
de
dpart
des
m-
tlailles
de Charles
YII
?
Pour
les
pices
de
la
srie
dite
de
l'expulsion
des
Anglais,
j'ai
donn
les
poids, qui
paraissent dmontrer
que,
malgr
les indi-
cations des
ns
1 et
2,
il
n'y
a
pas
lieu de
chercher des rapports
exacts
entre
les
diverses
pices.
C'est
aussi
le cas
pour la
grande pice
d'or, au
type des cavaliers
de
Gaston de Foix
(1436-1471),
qui
pse
18
gr.
80
^,
alors que le ca-
valier
pse 3
gr.
35.
Il
en
est
de
mme
pour
la remarquable
mdaille
de
Franois-Phbus
(1479-83)
^
qui reprsente
le
Christ
et
la
Ma-
deleine
{Noli
me
tangere,
millier, nundom assendi ad
patrem.
Saint
Jean,
xx,
17),
dans un jardin
dont
la
colonnade,
les arbres et la
muraille
crnele marquent
une
recherche de
pittoresque
qui
nous
loigne
de
l'art
montaire
et fait pressentir
la
mdaille vri-
table que
le
Vronais
Antonio
Pisano
avait dj rpandue
en
Italie
[PL
II,
3).
1. La
mdaille
porte
le
nom
du
pape
Eugne IV
et
est
date
de 1441
(voy.
Trsor
de Niini.,
md.
des papes,
p. 2,
pi.
I,
n
4).
Je ne fais
pas tat
ici des
grandes
mdailles
d'or
au nom de
Jean II et d'Henri
IV,
rois
de
Castille,
parce
que
je
les
considre
comme
postrieures
celles
de
Charles VII.
2. A.
Blanchet,
dans
Numismatique
du Barn
(de Blanchet et
G.Schlum-
berger), t.
I,
1893,
p.
110
(II,
p. 65,
pi. XII,
1).
Du
mme
genre
est
la
grande
pice
d'or
de
Charles de
France,
frre
de
Louis
XI, duc
de
Guyenne,
au type du
cavalier
(voy.
figure
pi.
XVI,
n
363 dans
Cat.
de
l
Expos,
du
Moyen.
Age,
Bihlioth.
nationale,
jan-
vier
1926).
3.
Ihid.,
Barn,
pi. XII,
2
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
18/634
LA
MEDAILLE EN FRANCE
Fiff. 1.
je
connais au
moins
trois
spcimens.
Ce
sont des
mdaillons
de
haut-relief,
en
bronze blanc,
qui ont
tout
fait l'aspect
de m-
dailles
et
qui ont d
servir
de modles pour
des
sceaux de
plusieurs
comtes de
Flandre.
Une jJreuve
du
sceau questre de Philippe
le
Hardi
se
trouve au Muse d'Avallon. Le
Muse
de Vienne
(Au-
triche)
conserve
une
preuve
de celui
de Marie,
fille
de
Charles
le
Tmraire,
femme
de
Maximilien,
reprsente
cheval,
tenant
un
On a
parl de l'influence flamande
sur les plus anciennes
mdailles
franaises
^,
influence
trs
normale,
puisque l'art bourguignon
a
marqu
une
empreinte
indniable
sur
l'art
franais.
Mais
cette
influence
flamande
a
d
s'exercer aussi
par
une voie
qui parat
avoir t
mconnue
jusqu'
ce jour.
Si
l'on
a parl,
assez
timidement
d'ailleurs,
de l'art
des
graveurs
de sceaux^,
on
a
omis de
citer un
genre
de
petits
monuments
doni
-
1.
H.
de
la
Tour,
dans
Bull.
Soc.
Antiq.
de
France,
1898,
p.
108.
2.
Le
sceau
d'or
de
Louis
XII, si particulier avec ses reliefs, mrite
d'tre
signal
ici.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
19/634
DEPUIS
LES
ORIGINES .TUSQU
AU
XVI^ SIECLE
9
faucon
1.
Un
autre
de
Philippe le
Beau,
fils
de
Maximilien,
a
pass
dans une vente allemande
^.
Ces
pices,
sans
lgende,
avec
un
type
questre
et
un
relief
puis-
sant, constituent videmment un
groupe, qui,
ct
du
gi'oupe
italien, a
d
marquer son
empreinte
sur
la
mdaille
franaise.
On
s'tonnera
donc
moins de voir paratre
alors que
d'autres
pices
taient encore
influences par
l'art montaire-^
des
pices
Fis.
2.
telles
que
la pla([uette-mdaille de
Pierre
de
Prouvance et la
belle
Maguelonne
(PL
IV,
2)
et
diverses
mdailles
de
Louis
XII, dont
je
parlerai
plus
loin.
1.
Cf.
01.
de Wree,
Sigilla comitum
Flandriae,
1639,
t. III,
p.
101,
fg.
2.
Kat,
Mnzen
und
medaillen,
Mittelalter
und
Neuzeit,
6 nov. 1912
(Frankfurt
a
M.,
Hamburger),
n
155,
pi.
III.
C'est
bien
le
type
du sceau
de
Philippe,
comte
de
Flandre en
1495
(voy.
01.
de
Wree, Sig.,
t.
III,
p.
130).
3.
Par exemple le
Fort
d'or
de Charles de
France,
ainsi
que sa m-
daille
(agrandissement d'une monnaie)
au
type assis
(N. Rondot,
Les
Md.,
p.
70;
H. Stein, Charles
de
France,
frre
de
Louis
XI,
1921,
p.
489
et
504)
;
une
pice
d'or
de
Jean
II
de
Bombes;
la
mdaille
de
Charles
du
Hautbois,
vque
de Tournai, de
1505
1513
(R. Serrure,
dans
Gaz.
nurn.
fr.,
1897,
p.
86,
pi.).
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
20/634
10
LA
MEDAILLE
EN
FRANCE
Pour
clbrer
la
naissance
du
dauphin
Charles
Orland,
fils an
de
Charles
VIII
et
d'Anne de
Bretagne, la ville
de
Vienne
ht ex-
cuter,
en
1494,
une
mdaille,
reliefs
assez
forts,
dont
le
style
fournit
un bon
exemple
de
la
fusion
des
diverses
influences qui
allaient
diriger
Fart
de
la
mdaille
en
France. Nous
y
voyons Anne
de
Bretagne,
assise de
face,
tenant
sur
ses genoux son
fils,
vtu
d'une
robe
couverte
de
dauphins,
le
tout
sur un champ
parti de
lys
et
d'hermines-
autour,
la lgende
: Et
nova
progenies celo dimil-
titur
alto,
1494^.
Au
I^,
Fcu carlel
de
France-Dauphin,
sus-
pendu
un
arbre
arrach,
entre
deux
dauphins,
est
accompagn
des
mots
: Vienna civitas
sancta
martyrum
dedicata. (Connue
4
exemplaires,
qui,
fondus,
ont t
repris
au burin
d'une
manire
diffrente
2
[fig,
1
et
2).
Aprs
l'influence
de l'art
bom-guignon
et
flamand,
les exp-
ditions
d'Italie
apportrent un
courant
italien
qui
se
manifesta,
on
le
sait, dans
toutes
les
productions
de l'Art en
France. Plusieurs
artistes
de
la
Pninsule
firent
en
jiarticulier
des
mdailles de
nom-
breux
personnages
franais.
Francesco
Laurana
modela
une mdaille
de Louis
XI,
une
autre
de
Jeanne
de
Laval
(peut-tre
d'aprs
un dessin
du
roi Ren),
une
autre,
date
de
1463,
avec
le
roi
Ren et Jeanne; une
du
fou
Triboulet
(1461),
d'autres
de Jean
d'Anjou,
duc
de Calabre,
et
de
Charles
IV
d'Anjou,
comte
du
Maine, etc.
^.
Pietro da
Milano
travailla
aussi
la cour
du roi
Ren
*;
puis
vint
Jean de
Candida
^,
en pleine activit
jusque vers 1505.
Et,
la
cour
de
Franois
I^r,
on vit Benvenuto
Celhni,
Benedetto
Ramelli
et
Matteo
del
Nassaro
^.
Plus
tard,
dans
la
seconde moiti
du xvi^
sicle, j^arut un autre
1.
Texte
emprunt
Virgile
[Egl., IV,
7).
2.
R.
N.,
1874,
p.
400,
pi.
XV;
G.
Vallier, dans Rev.
belge
Niiin.,
1881;
pi.
VIII;
N.
Rondot
et
La
Tour,
Les
M
d.
et
gr.
en
France,
p.
75
et
168,
F.
Mazerolle,
Les
Md.
fr.,
t.
II,
no
25,
pi.
II; W. Frhner,
dans
Collec-
tion
de la
comtesse
R.
de Barn,
4^
cahier,
1912,
p.
86
88,
pi.
XXII,
1.
3. L.
Forrer,
Dict.
of
MednlUsts,
t.
Ill,
1907,
p.
339 (bihliogf.).
Voy.
auissi
:
G.
Vallier,
Iconographie
numismatique du roi Ren
et de sa
famille,
dans
Mm.
Acad.
d'Aix,
t.
X,
1880, 11
pi.;
ibid., 1883 et 1885.
4.
H.
de la Tour,
dans
R. N.,
1893,
p.
85-110.
5.
Cet
artiste a
t
tudi
longuement
depuis quarante
ans.
Voy.
H.
de
la Tour,
Jean
de
Candida,
mdailleur,
sculpteur
^
diplomate,
hislorin,
1895, 6
pi.
(cf.
R.N.,
1894);
L.
Forrer.DiX.
I^,
p.
334-338;
Victor
Touf-
neur,
dans
Rei>.
belge
Num.,
1914
et
1919.
Cf.
Jean
Babelon,
La
Mdaille
et les mdailleurs,
1927,
p.
79.
6.
H.
de
la
Tour,
dans
R.
N.
1893,
p.
517-561,
pi.
XIII.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
21/634
DEPUIS
LES OniGINF.S
JUSQu'aU
XVI^
SICI-E
11
f
Italien,
Jacques
PriniaAera,
dont
les
mdaillons,
trs
reniat-quables
et
sipns,
ropfc'scnlent
do
nombreux
personnages
franais
:
Catlierinc
de
Mdicis,
le
duc
d'Alenon,
Charles
de
Lorraine,
Csar de
Belle-
garde,
le
duc
de Blhune, Elisabeth
d'Anglelerre,
Ronsard,
Chris-
tophe
de Thou, Antoine de
Baf,
Phili])pe
Desportes,
Jean
Dorai,
Hlne Nisselys,
Charles de Balzac
d'Entragues,
etc.
\
A
l'origine du
mouvement,
des
artistes nationaux
collaborrent
quelquefois avec
des
trangers,
comme
Louis
et
Jean
Lepre,
qui,
avec
Nicolas de Florence,
frappent
en
1494, la
mdaille
d'or de
Charles
VIII
et
d'Anne
de Bretagne,
offerte
par
la ville
de
Lyon.
C'est
le
peintre,
sculpteur
et
architecte
Jehan
Perreal,
qui
avait
fourni
le dessin
^.
La
pice
a t refrappe
en
1502
et 1514,
Mais
l'influence
trangre
est
limine dans
une
autre
pice offerte
par
la
ville de
Tours
Louis
XII, en
1499,
avec une puissante effigie,
modele
par
le
grand sculpteur
Michel Colombe et
excute par
l'orfvre
Jean Chapillon^.
Et
Lyon, en
1500,
quand
la
ville veut
offrir
des
mdailles
l'entre
de Louis
XII
et
d'Anne
de
Bretagne*,
ce
sont
uniquement
des artistes
franais
qui
modlent
(Nicolas
Leclerc
et Jean de Saint-Priest)
et
qui
fondent
(Jean
et
Colin
Le-
pre),
cette
grande
pice
^,
d'un
style
robuste, avec
des
effigies
dpourvues
de flatterie, entoures de deux
quatrains
de vers
syl-
labiques
assonances
:
7
Felice Ludovico
1^+
Lugdiin
(ensi)
Republica
Rgnante
duodecimo
Gaudente
bis
Anna
.
Cesare
altero
Rgnante
bnigne
Gaudet omnis nacio. Sic jid
conflata.
1.
A. Chabouillet,
Notice sur une md.
ind. de
Ronsard..., dans Mm.
Soc.
arch.
et hist.
de l'Orlanais, t. XV,
1876,
p.
197-258,
pi.
;
t,
p.
2.
Cf.
L.
Forrer,
Biogr. Dictionary oj
Medallists...,
t.
IV,
1909,
p.
453.
3.
Je
considre
cette
pice
comme
une
mdaille
;
mais les documents
la
prsentent
comme
un
jeton.
J'en
reparlerai
au
chapitre
des Jetons.
4.
N. Rondot,
La
Mdaille
d'Anne de
Bretagne,
1885;
W.
Frhner,
dans Ann.
Soc. Num.,
1889,
p.
39;
A.
Blanchet,
Man.
de
Num. Moyen
Age,
t. II,
1890,
p.
384;
F.
Mazerolle,
Les
Mdailleurs
franais,
t. III,
pi. III,
nO
27,
et
t. I,
p.
xii.
5. Sur
les
surmouls
successifs
de
cette
mdaille et des
pices
coules
en gnral, dont
le
diamtre varie
souvent
passablement,
voy.
N.
Rondot,
dans
B.
N.,
1895,
p.
403.
A propos
de
cette pice,
fondue Lyon,
il faut
signaler (on
l'a
gn-
ralement omis)
que
l'orfvre
de Prague, dont je
parierai plus
loin,
en
a
fait
une
imitation,
en copiant
plus
ou
moins
bien
les
bustes
et
en
adop-
tant
mme presque
entirement la lgende
relative
Louis
XII (voy.
la
pice
reproduite dans le Trsor de
Num.
M.
fr.,
I, pi.
IV,
6).
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
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12
LA
MDAILLE
EN
FRANCE
A
cte
de
cette
pice,
qui
fut assez
rpandue,
car on en fit
des
fontes
successives
et
on
l'introduisit
dans
le
dcor de
meubles
divers,
on
peut
placer
la
mdaille
d'or
que
la
ville
de
Bourg-en-
Bresse
ofTrit
Philibert
le
Beau,
duc
de
Savoie,
et
son
pouse,
Marguerite
d'Autriche,
l'occasion de leur entre
dans la
ville,
le 2 aot
1502.
Cette uvre,
aujourd'hui
connue
en argent
et
en
bronze seulement^, fut excute par
l'orfvre Jean Marende
~,
qui
y
plaa
les
bustes affronts
du duc
et de
la
duchesse
[PL
/),
peut-tre
en
imitation
de la
mdaille,
coule
Gand
ou
Bruges,
l'occa-
sion
du
mariage
de
Maximilien
d'Autriche
et
de
Marie
de
Bourgogne.
1.
De
mme les exemplaires d'or
de
la
mdaille de Lyon ont disparu.
2.
N. Rondot,
Jean
Marende
et
la
mdaille de Philibert le Beau,
1883
(28
ex.
connus).
Un
exemplaire
d'argent,
conserv
Turin,
est maill
(W.
Greene,
dans
Num.
Chronide,
1883,
p.
288,
pi.
XIII).
Cf.
Max
Bru-
chet,
Marguerite
d'Autriche,
duch.
de
Savoie,
1927,
pi. III.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
23/634
CHAPITRE
II
L'VOLUTION
DE LA
MDAILLE.
LES
DIFFRENTES
SORTES
DE
MDAILLES.
LA
VALEUR
HISTORIQUE
L'art
franais
de la
mdaille
est domin,
pour
le
xvi^
sicle,
par
la figure
du
grand sculpteur Germain
Pilon ou
Pillon
(1535-1590),
qui
fut
cr, en
1572,
contrleur
gnral
des
effigies
et
qui
surveilla
par consquent
la fabrication
montaire
^.
On lui
doit des
mdailles
du
sacre d'Henri III,
de
Hurault
de
Cheverny,
du
chancelier
de
Birague,
et
surtout
cette
remarquable
srie
de
mdaillons
uni-
faces des
Valois
(Henri
11^,
Catherine
de Mdicis,
Charles IX,
ElisabeTh
d'Autriche,
Hem-i
III), dont
les
effigies sont
vivantes,
uvres
gales
ce
que l'art de la mdaille
a
produit
de
plus
beau,
dans tous
les
temps.
On
trouvera dans
les
listes de mdailles,
que
j'ai tablies, d'autres
indications
sur
divers
mdailleurs
et graveurs
^.
Si
le
mot
mdaille
est
un
terme
assez
vague,
c'est
parce
que
plusieurs
sens
y
ont
t
attachs.
Joseph-
Marie Suarez,
qui
fut
vque
de
Vaison, de
1663
1666,
en distinguait deux
espces,
en
plus
des monnaies* que
je
laisse
part :
les honoraires pour
con-
1. Voy.
F.
Mazerolle,
Les
Mdailleurs
fr.,
1902,
p.
lxx; N.
Rondot,
La
Tour,
Les Mdailleurs..., i90i,
p.
35
et
s.; L.
Forrer, Dirt.,
t.
IV,
1909,
p.
539;
J.
Babelon,
La
Mdaille
et
les
md.,
1927,
p.
90
93;
du
mme,
Germain
Pilon,
1927,
82
figures.
Les
mdaillons
des Valois
ont
t
souvent
reproduits.
Je
n'ai
pas
voulu
eu
faire
figurer
ici
en
rduction,
car le
format
ne
permettait pas de conserver
les
dimensions originales
;
et,
d'autre
part, la rduction
dnature
trop
ces
uvres.
2.
On
a
remarqu
que ce
mdaillon
d'Henri
II, excut longtemps
aprs
la
mort
du
roi,
a t calqu sur un
dessin, conserv
au Cabinet
des
Estampes
(Bibl.
Nat.), dont
les
types
ont t
inverss
(J.
Babelon,
La
Md.
et
les
mdailleurs,
p.
91).
3.
Il
faudra
toujours
consulter
la
table
dtaille,
dresse
par
H.
de
La
Tour pour
le
volume
sur
les
JMdailleurs, de Natalis Rondot.
4.
Quand
Philippe de Commynes
parle,
en
1497,
des
trois
mil
m-
dailles
d'or
et
d'argent
des
collections
de
Pierre II
de
Mdicis,
il
dsigne
videmment
surtout des monnaies
anciennes.
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
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14
LA
MDAILLE EN
FRANCE
server
la
mmoire
des
grands
hommes,
les
munraires
pour
les
prsents de
chanes
d'or, qui taient
offerts
avec
les
mdailles
qui
y
taient
suspendues
:
Imago
principum
impressa
fuit
vario
nu-
mismatum generi, monetario
nimirum,
honorario,
munerario
^.
)>
Ce
sont
ces
dernires
que
je
vais
tudier ici, car
on
y
a prt
trop peu
d'attention.
D'aprs
le
manuscrit de
Lautier,
les mdailles
dites
des
Anglais
avaient
dj
t
fabriques
pour
faire
des
prsents aux
roi et reine
de
France et
aux princes et
princesses.
J'ai signal
ailleurs que des
pices
d'or furent
faites en
1501,
par ordre du
roi,
pour donner
l'archiduc
Philippe
d'Autriche
et
aux
gentilshommes
qui l'accompagnaient,
l'occasion
du
trait
de
paix entre
la
France et
l'Empire. Ces pices, d'un
diamtre
de
57
millimtres, portent
d'un
ct
un cavalier et
de
l'autre une
croix
fleuronne
dans
un
quadrilobe.
C'est
en
somme
l'agrandissement
.
de
types montaires,
antrieurs
(trs
analogues
aux
types
du
franc
d'or
de
Jean
le
Bon
2,
fig.
3).
En
1502,
Louis
XII
fit
fabriquer
500
pices d'or
pour
en
faire
prsent
Philippe
de
Ravastin,
lieutenant
gnral, et
-
divers
gentilshommes qui
partaient
pour
combattre
les
Turcs.
D'aprs un
dessin
ancien,
la
pice,
de style italien,
portait
le
buste
de
Louis XII
et,
au
I^,
une
femme
assise sur
une armure
et
tenant
une
flche
et
un
rameau
d'olivier;
autour
: Parcendo
et
debellando^.
Guillaume
Martin
fut charg,
en
1558,
de
fabriquer des m-
dailles
d'or
destines
trente capitaines
allemands;
elles portaient
la
tte
du
roi
et
un croissant
couronn.
Le
mme
artiste
fit,
pn
1564,
les
coins des
pices de
dix
cus d'or qui
furent
offertes des
personnages
espagnols,
l'occasion
de l'entrevue qui
eut lieu
entre
Charles
IX,
Catherine
de
Mdicis,
Isabelle
de
France, femme
de
Philippe
II,
et
le duc
d'Albe,
en
1565.
1.
[Jos.
M.
Suarez],De
numismatis
et
nummis
antiquis
dissertatio,
Rome,
16G8,
c.
VI,
p-
13. L'auteur
classe
sous
la rubrique des
honoraires
,
les
pices
relatives
aux
inaugurations
. Suarez
a
dcrit,
en
quelques
lignes,
les mdailles
d'Henri
IV,
appendues
des
colliers
de
500
cus,
et
qui, au
revers
de
son
effigie,
ont
un
autel
deux
colonnes,
sur
lequel
est crit
:
Ex auro
Francigeno,
anno
Fderis renoi'ati
effosso.
Elles
furent
donnes,
en
1602,
aux
ambassadeurs
suisses,
pour
le renouvellement
de
l'alliance.
2. Adrien
Blanchet,
Prse)its
de
mdailles
et
anciennes dcorations,
dons
R.
N.,
1908,
p.
80
99,
pi.
(et
Mm.
et notes
de Num.,
1909,
p.
346-36G,
pi.
V).
3.
Ibid.,
Mm.
et et.,
1909,
p.
348,
pi.
V, 2
-
8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn
25/634
L EVoruTioN
DE
T.A
srrnArT.i.r:
15
Le
chroniqueur Pierre de l'Estoile
raconte
que
le roi
de
Navarre
olrit,
en
1587,
des
mdailles
d'or
avec
chanes
pour
rappeler
ses
victoires
et
en
particulier
celle
de
Coutras.
Ces
mdailles
portaient
Fis.
3.
son
buste
et,
au
'^l,
la lgende Sic vincier omnes,
entourant
une
main,
qui
tenait une
lance
au
milieu
d'autres lances
brises.
Nous
savons
que
des
mdailles
de
divers
types,
suspendues
des
chanes
d'or,
ont
t
ainsi
distribues,
en
1600,
divers
offi-
ciers,
aux
capitaines des galres qui
avaient
amen Marie
de
Mdicis
-
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26/634
10
LA
MDAILLE EN
FRANCE
en
France.
L'orfvre Jean
de la Haye
qui
avait
fait ces mdailles,
peut-tre en
surmoulant
les
uvres
d'autres
mdailleurs, en pro-
duisit
encore
d'analogues,
en
1600
et
en
1605.
Nicolas
Roger,
or-
fvre-joaillier,
puis
premier valet de
garde-robe
de
Louis XIII, fit
aussi
des
mdailles
avec
chanes,
aux
effigies
du roi et
de la reine-
mre, qui
furent
offertes,
en
1612,
deux
personnages
allemands.
Ces
pices
taient
peut-tre au type
de la
mdaille cre par
Guil-
laume
Dupr, en
1611.
On
sait que le
protestant
Guillaume
Dupr
(1576-1643)
saisit l'oc-
casion
de
la
naissance
du
Dauphin
(Louis XIII),
en
1601,
pour
com-
poser, en
1003,
une
mdaille
qu'il
prsenta
Henri IV
et
la reine.
Le
28
juillet
1603,
le
roi lui
donna des
lettres
patentes par les-
quelles il
lui
accordait
le
privilge de
frapper
et
de
vendre
la
m-
dalle double en
laquelle est reprsente
d'un
cost
nostre portraict
et effigie avec celluy
de la Royne, nostre
trs-chre et
trs-aime
compagne
et
espouse, et
soubs l'paulle
de la figure
y
est
escript
G.
DVPR; et
au
revers de ladicte
mdalle
est
reprsente une
Alliance de
Mars
et
Pallas,
aussy nostre
ressemblance,
avec ung
petit enffant
au
milieu posant le pied sur
un
dauphin,
et au
dessus
desdictes
figures
y
a
un aigle
tenant une
couronne
en
son
becq
avec
cette
inscription
:
Propago inperii [sic).
Quoique
ce
privilge
et t
attaqu par les
orfvres
et
mouleurs
en
sable,
un
arrt,
les
dboutant, confirma les
droits
de
Guillaume
Dupr
(15
octobre
1603).
Celui-ci, en
1605,
modifiant
sa mdaille,
comme
il en
avait
l'autorisation,
en
fit une plus
grande avec les
bustes royaux
accols,
celui du
roi de trois-quarts;
enfin
le
dau-
phin
qui,
sur la
petite
mdaille de
1603,
cherchait
placer sur
sa
tte le
casque
de Mars, porte,
en
1605,
ce casque
entre
ses
bras
^.
On trouve encore des noms d'autres fondeurs.
Corneille
Roger,
Franois Dujardin,
qui
n'avaient
sans doute fait
que
de surmouler
ou
de
copier
des uvres
de
vritables mdailleurs. Ces
faits peuvent
servir
expliquer
l'existence
de
mdailles
(car
les
artistes
ont
fait
souvent
des exemplai