Manuel de numismatique francaise. T. III: Médailles, jetons, méreaux / par A. Blanchet et A....

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8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Médailles, jetons, méreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonné http://slidepdf.com/reader/full/manuel-de-numismatique-francaise-t-iii-medailles-jetons-mereaux-par 1/634 3 MANUEL DE NUMISMATIQUE FRANÇAISE PAR A. BLANCHET et A. DIEUDONNÉ TOME TROISIÈME MÉDAILLES, JETONS, MÉREAUX PAR Adrien BLANCHET MEMBRE DE LINSTITUT PARIS ÉDITIONS AUGUSTE PICARD 82. BUE BONAPARTE; 82 1930

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    3

    MANUEL

    DE

    NUMISMATIQUE

    FRANAISE

    PAR

    A.

    BLANCHET

    et

    A.

    DIEUDONN

    TOME

    TROISIME

    MDAILLES,

    JETONS,

    MREAUX

    PAR

    Adrien

    BLANCHET

    MEMBRE DE

    LINSTITUT

    PARIS

    DITIONS

    AUGUSTE

    PICARD

    82. BUE

    BONAPARTE; 82

    1930

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    PREFACE

    Je

    n'ai

    pas

    l'intention

    de faire

    ici un expos

    dtaill des

    res-

    sources trs

    tendues,

    des

    renseignements

    innombrables,

    des

    comparaisons

    prcieuses

    qu'offrent

    aux

    rudits

    les

    mdailles,

    les

    jetons,

    les

    mreaux,

    et

    tous

    les

    petits

    monuments

    qui

    rentrent

    dans

    ces sries, comme

    les

    enseignes

    de

    plerinage

    et

    tant

    de pices

    de

    plomb,

    dont la destination

    a

    t

    assez

    diverse.

    Il

    suffira

    de parcourir

    ce volume,

    o

    je

    me

    suis

    efforc de

    condenser une matire presque inpuisable, sous

    une forme

    assu-

    rment

    bien

    sche, dans beaucoup

    de cas.

    J'ose

    esprer

    toute-

    fois

    que

    les

    rudits et les

    collectionneurs,

    qui

    voudront

    bien consul-

    ter

    mon

    uvre,

    reconnatront le souci

    que

    j'ai

    eu

    de

    fournir le

    plus

    grand

    nombre de

    renseignements

    dans

    le

    minimum

    de

    pages.

    Sans prtendre ouvrir

    mes

    lecteurs

    tous

    les

    tiroirs

    des

    m-

    dailliers, transforms

    ici

    en

    pages

    d'imprimerie,

    je

    voudrais

    cependant

    montrer,

    par quelques

    exemples,

    que, pas plus

    que

    la

    science des

    monnaies,

    celle

    des

    mdailles

    et

    jetons

    n'est

    vaine

    et

    sans

    utilit.

    On

    aurait

    tort

    de

    considrer

    tous

    ces

    petits

    monuments

    comme

    de

    simples objets

    de

    collection. A

    ceux qui

    savent

    les

    consulter

    et qui

    veulent

    bien les replacer

    dans

    leur

    poque, ils livrent

    de

    prcieux

    renseignements,

    de

    curieux

    rapprochements,

    de

    charmantes

    notes

    artistiques.

    Quelle

    saveur ont

    certaines des

    lgendes de

    ces

    modestes

    pices

    Combien

    de

    sages

    proverbes

    nous transmettent

    des

    jetons

    du

    Moyen

    Age

    Il

    y

    en

    a

    qui

    mritent

    une mention

    dans

    les

    traits

    de

    morale,

    comme

    celui qui engage

    mnager le

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    PREFACE

    prochain

    i)our

    viter son

    pro])re

    malheur

    (p.

    509).

    Mditez

    aussi

    le

    conseil

    du

    revers

    du jeton

    de

    J.-Fr.

    Defays

    :

    Ne

    laissons

    pas

    crotre

    l'herbe sur le

    chemin

    de

    l'Amiti.

    Et

    comme

    ils

    sont

    sages, ces

    personnages

    du xvi^

    sicle,

    qui font

    mettre

    sur

    leurs

    jetons

    :

    Partout

    y

    a

    plaisir, qui

    le

    scait

    choisir

    et Soy

    taire

    ou. bien

    dire^.

    Comment

    pourrait-on

    traiter

    avec

    ddain

    tant de

    mdailles

    et de

    jetons

    dont

    les

    lgendes ont

    retenu

    l'attention

    de

    Jean

    Dort,

    de

    Racine,

    de

    Boilea.u,

    de

    Charpentier,

    de Dacier

    et

    de

    beaucoup

    d'autres?

    Comment

    ngliger des pices

    dont les

    sujets

    ont

    t

    dessins

    par

    des

    artistes comme

    Michel

    Colombe,

    Sbastien

    Le

    Clerc,

    Antoine

    Coypel, Louis

    11 Boulogne,

    Bouchardon, Pajou?

    Lorsque

    nous voyons

    des

    ministres

    comme

    Sully,

    Colbert,

    le

    cardinal de

    Fleury, Maurepas,

    Chamillard,

    consacrer

    une

    part

    de

    leur

    temps,

    avec

    une

    relle

    sollicitude,

    rgler

    les

    d-

    tails

    de

    la

    composition de ces petits

    monuments,

    nous

    pouvons

    rflchir

    notre

    tour

    et

    considrer que la dispersion

    de

    ces

    m-

    dailles et jetons,

    dans des

    milieux

    assez

    divers,

    devait avoir

    quelque

    utilit. Rappeler les

    victoires

    des armes et

    les

    succs

    diplomatiques,

    faire

    mieux

    connatre les

    rformes politiques

    et sociales,

    signaler

    les

    amliorations

    urbaines et

    autres, en

    un

    mot, proclamer

    le gloire d'un rgne,

    est-ce

    inutile

    comme

    moyen

    de

    gouverner?

    Et

    n'est-il

    pas souhaitable de perptuer,

    par

    un

    mtal

    du-

    rable,

    des

    faits

    glorieux

    divers titres?

    C'est ce

    qu'indiquait

    dj,

    avant la

    srie

    uniforme

    de

    Louis

    XIV,

    mais

    aprs

    le

    projet de Rascas

    de

    Bagarris,

    une rare mdaille,

    uvre

    pro-

    bable

    de

    Jean

    Warin,

    qui

    montre

    une

    femme

    assise,

    contem-

    plant une mdaille, et dont la

    lgende

    est

    tout

    un programme :

    Regni Gallise seternitati.

    La littrature

    a-t-elle

    gagner en entrant

    dans le

    monde

    des

    mdailles

    et

    des

    jetons?

    Je

    le

    crois

    et

    ce

    n'est pas,

    mon

    sens,

    un

    mdiocre

    exemple,

    celui

    de

    L.

    de

    Machault,

    conseiller

    1.

    Le

    dernier,

    Jacques de Louviers,

    s'inspirait

    peut-tre

    de Salluste (Jugur-

    tha,

    XIX.): ...silere

    melius

    puto,

    quam

    parum dicere

    .

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    du

    roi et

    matre

    des comptes,

    qui,

    en

    HiO'i,

    fait graver sur

    son

    jeton

    la

    phrase

    suivante

    :

    Con'oruin

    puUis

    dat

    proi'idus

    escam.

    11

    s'insjnrait

    sans

    doute

    directement

    du

    Psaume

    CXLVl

    (v.

    9)

    :

    Qui

    dat

    jumentis

    escam

    ipsorum, et

    pullis

    corvorum

    invo-

    cantibus

    eum.

    En

    tout

    cas,

    il a

    devanc

    R.-J.

    Nre,

    qui,

    dans

    Le

    Triomphe

    de la

    Ligue

    (1607,

    act. II,

    se,

    i),

    crivait

    :

    11

    ouvre

    (ous

    la

    main

    ;

    il

    nourrit les

    corbeaux

    :

    Il

    donne

    la

    viande

    aux

    petits

    passereaux.

    Sans chercher

    inutilement

    prciser

    o

    Racine

    a pris

    l'ins-

    piration

    du

    vers

    si

    connu

    d'Athalic

    (II,

    viii);

    Aux

    petits

    des

    oiseaux,

    il

    tlonne

    leur pture

    on

    peut penser

    cependant

    que

    ce

    vers marque l'aboutissement

    de

    tentatives

    antrieures.

    L'abondance

    relative

    des

    devises

    grecques

    sur

    les

    ])ices

    du

    xvi^

    sicle

    mrite d'tre

    rapproche

    de la

    mode

    semblable dont

    on

    peut

    encore

    reconnatre les tmoins

    dans la

    dcoration

    de

    multiples

    demeures

    contemporaines.

    C'est une

    manifestation

    de

    cette Renaissance

    o

    tant de

    belles

    dames,

    comme

    Mar-

    guerite

    d'Angoulme, ne craignaient

    pas

    de s'garer

    dans

    le

    jardin

    des racines

    grecques.

    Je

    tiens

    aussi

    rpter ici,

    aprs l'avoir dit

    dans

    le

    corps de

    l'ouvrage,

    qu'une

    tude

    des

    sentences

    de tout

    genre,

    latines et

    autres,

    fournirait srement

    la

    matire

    d'un

    livre intressant. Il

    est

    vident

    que

    les

    opinions

    religieuses,

    si

    importantes pour le

    xvi^ sicle,

    n'ont pas

    man-

    qu de se

    reflter sur

    les

    petits

    disques

    mtalliques que

    beau-

    coup

    apprcient, souvent,

    pour

    la

    raret, le

    mrite artistique

    ou

    encore

    simplement

    pour

    le

    nom

    d'un

    personnage.

    Cherchons

    plus

    avant : le

    monde

    des

    ides

    y

    gagnera.

    J'ai

    signal

    plusieurs

    lgendes

    tires

    des

    Psaumes; on

    en

    reconnatra

    beaucoup

    d'autres. Et

    l'on

    saluera encore

    au

    pas-

    sage

    maintes

    expressions

    empruntes

    aux

    meilleurs

    auteurs

    de

    l'antiquit, dans

    des temps

    o

    1'

    honnte

    homme

    ne

    ddai-

    gnait pas

    le

    latin.

    Mdailles

    et

    jetons

    nous

    procurent

    des

    vues

    instructives

    sur

    les

    tendances

    d'esprit de nos

    pres,

    sur

    leur

    got des

    plaisan-

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    teries et mme des

    rbus

    dont les

    plombs,

    dits

    monnaies

    des

    Innocents et des Fous

    ,

    apportent tant de

    varits,

    compa-

    rables

    aux

    exemples

    que

    Tabourot

    des

    Accords

    a

    donns,

    la fin

    du

    XVI

    sicle,

    dans

    ses

    Rbus de Picardie,

    imprims

    en

    tte

    de

    ses Bigarrures.

    C'est

    ainsi que le

    rbus

    de

    Fol ge

    nous

    trompe

    est

    frre

    de

    celui que

    j'ai

    reproduit

    (p.

    575).

    Il va

    de soi

    que

    les

    priodes

    de

    prosprit

    ont

    sur

    la

    produc-

    tion

    de

    ces petits

    monuments

    une

    influence trs

    logique.

    Et,

    par

    contre,

    l're de l'adversit

    doit

    en

    avoir

    une.

    C'est ainsi

    que

    nous avons pu constater

    une

    interruption

    dans la srie

    des jetons des

    doyens

    de

    la

    Facult

    de

    Mdecine,

    de

    1704

    1712,

    Remarquons

    que

    cette

    mme

    priode marque

    le

    terme

    des

    grands

    tableaux

    du

    Mai

    des Orfvres

    parisiens,

    offerts

    chaque

    anne

    Notre-Dame.

    Consultons

    l'Histoire :

    ces an-

    nes-l,

    ce sont

    celles

    des dfaites

    d'ITochstaedt

    (1704),

    de

    Ramillies

    (1706),

    d'Italie,

    d'Oudenarde

    et

    de

    la

    prise

    de

    Lille

    (1708),

    des prises

    de

    Tournai

    et

    de Mous,

    avec

    Malplaquet

    (1709),

    de

    la

    prise

    de

    Bouchain

    (1711).

    Mais,

    le 24

    juillet

    1712,

    le

    nom

    de

    Denain

    brille

    dans

    toute sa gloire.

    Cet exemple nous

    montre

    comment

    l'histoire

    financire

    peut

    tirer

    parti

    de

    la connaissance

    de

    modestes disques

    de

    mtal.

    Et

    il

    y

    a

    d'autres

    cas.

    Quand

    on

    songe

    la

    dtresse

    financire,

    qui

    a

    marqu

    la

    fm

    de

    l'ancien

    rgime,

    il

    n'est

    pas ngligeable de noter

    des

    faits illustrs

    par des

    mdailles

    et jetons, comme

    la rcom-

    pense

    donne

    par Blois

    un

    de

    ses chevins,

    qui

    avait

    russi,

    en

    1775,

    faire

    lever

    divers

    droits

    d'octroi,

    et

    encore le tmoi-

    gnage

    offert

    par

    le Perche

    ses

    dputs,

    parce qu'ils avaient

    obtenu

    de

    Louis

    XVI,

    en

    1784,

    la

    suppression

    du

    droit

    de

    franc-fief.

    Et

    voyez

    aussi

    ce

    que

    j'ai dit

    de

    la multiplicit

    des

    compagnies d'assurances

    au

    cours du

    xix

    sicle.

    Je

    ne

    crains pas

    d'crire

    que l'ensemble des sries

    de jetons

    et mreaux

    apporte une

    vue

    gnrale,

    trs

    dveloppe,

    de

    l'or-

    ganisation

    administrative,

    commerciale et religieuse

    de

    l'an-

    cien rgime.

    La

    plupart

    des

    familles

    importantes

    et

    des

    personnages

    clbres

    sont

    reprsents

    par

    des

    jetons

    et

    mdailles dont

    beau-

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    7/634

    PREFACE

    V

    couj)

    l'ouniissent

    des

    portraits

    qu'on

    trouverait

    diflicilement

    ailleurs

    ou

    qui

    servent

    contrler

    ceux que la

    Peinture,

    la

    Sculpture

    et

    la

    Gravure

    en

    taille-douce

    ont

    produits.

    L'Art

    franais

    a

    vraiment

    t

    illustr

    et honor par

    ces petits

    monu-

    ments

    dont

    on

    peut suivre

    l'volution pendant

    plusieurs sicles,

    en

    admirant

    les

    uvres de

    mdailleurs

    et

    de

    graveurs

    fort

    nombreux.

    Je n'ai pas dress

    de

    catalogue

    de

    ces artistes

    souvent

    c-

    lbres,

    car

    je disposais

    d'une

    place trop mesure pour

    le

    faire.

    Mais on trouvera

    dans les notes

    du

    volume

    assez

    de

    rensei-

    gnements biographiques pour

    parer en

    partie

    cette

    lacune.

    Je n'ai

    pu entrer dans

    des dtails

    de style

    et de

    gravure qui

    auraient

    dpass

    le

    cadre

    de

    mon

    travail.

    C'est

    une

    matire

    o

    de menues remarques,

    quoique

    assez

    importantes, sont

    difticiles

    suivre,

    mme

    si l'on

    a de

    nombreuses reproductions

    sous

    les

    yeux.

    Une

    exprience

    assez

    longue

    pourra

    seule

    faire

    comprendre les

    nuances

    que

    le

    dbutant

    ne saurait saisir.

    Il

    convient

    toutefois

    d'appeler l'attention sur

    les

    retouches

    qui

    ont

    souvent

    dnatur le

    style

    primitif

    des

    uvres, comme

    on

    peut

    le voir, par exemple,

    pour

    le

    revers

    de

    la

    mdaille de

    Louis XIII,

    reproduite sous

    le

    n

    4 de la planche V.

    J'ai

    essay

    d'viter

    les

    erreurs,

    sans

    y

    russir

    complte-

    ment,

    je

    ne

    saurais

    me

    le

    dissimuler.

    Je

    dois prvenir

    que

    j'ai

    conserv

    les imperfections

    des

    lgendes

    de

    plusieurs

    de

    ces

    petits

    monuments,

    en

    quelque langue que soient ces

    l-

    gendes.

    Le

    prsent

    volume

    appartenant

    une collection importante,

    qui

    doit suivre

    certaines rgles, il n'tait

    pas possible de repro-

    duire un nombre

    considrable

    de

    mdailles, gnralement d'un

    module

    assez

    grand.

    J'ai mme d consentir,

    pour

    les

    huit

    planches,

    une

    lgre rduction du

    diamtre

    des pices.

    Ce

    procd,

    qui

    serait

    inadmissible pour

    les monnaies,

    est

    tol-

    rable pour

    les mdailles

    et

    jetons,

    dont

    le

    module

    est

    assez

    variable.

    Cette

    rduction

    a

    d'ailleurs

    t

    accepte

    dj,

    dans

    certains

    cas,

    en France

    et

    dans

    des pays

    trangers.

    Je

    n'ai

    pas

    propos

    d'estimation,

    mme

    pour

    quelques

    pices

    choisies

    dans

    chaque

    srie.

    L'poque

    que

    nous

    traversons est

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    8/634

    encore

    instable

    et

    le

    restera

    pour

    de

    longues annes.

    La

    rcente

    vente

    de

    la

    Collection

    Feuardent a

    dmontr

    que certains

    jetons n'atteignent

    pas

    le

    quart

    de

    la

    valeur

    rationnelle, alors

    .

    que

    d'autres

    sont

    achets

    des

    prix exagrs.

    Comme

    toujours,

    la

    loi

    de

    l'offre et

    de

    la

    demande

    produit

    des

    effets, qui

    peuvent

    paratre

    normaux

    et

    qui, en

    ralit,

    ne le

    sont

    gure.

    Quoi

    qu'il

    en

    soit,

    j'estime

    que les mdailles, jetons

    et

    m-

    reaux, couls

    ou

    frapps,

    le plus

    souvent

    en

    petit

    nombre

    pour chaque

    varit, sont destins,

    pour la

    plupart,

    acqurir,

    avant un sicle,

    un trs

    haut degr de

    raret.

    Quelques

    chercheurs

    seront peut-tre

    tonns

    de

    trouver

    plusieurs

    listes

    distinctes

    pour

    les

    mdailles

    et

    les

    jetons.

    C'est

    aprs

    de longues

    rflexions

    que

    je me

    suis

    ralli

    ce systme,

    qui

    m'a

    paru

    prsenter

    certains

    avantages.

    Pour

    abrger l'index,

    je

    n'y

    ai

    insr que

    par exception

    les

    noms

    qui

    se

    trouvent

    dans

    les

    listes

    du

    corps

    de

    l'ouvrage;

    je

    n'ai

    fait que

    conserver la

    mthode

    que

    j'avais

    einploye

    dans

    le

    tome l^^

    de

    ce

    Manuel.

    Adr.

    Bi

    Janvier

    J930.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    9/634

    PRINCIPAUX

    OUVRAGES

    CITS

    DANS CE

    VOLUME

    Armand

    (Alfred).

    Les

    mdaiUenrs ilaliens des XV^

    et

    XV

    1^

    sicles.

    Paris,

    2e

    d.,

    1883

    (t.

    I

    et II), el 1887

    (I;.

    III).

    Md.

    franaises,

    passim.

    liABELON

    (Ernesl).

    Les

    origines

    de

    la

    mdaille en

    France. Rei\

    de l'Art

    ancien

    et

    moderne

    (1905)

    et

    Hist. de

    l'Art (dirige par Andr

    Michel),

    t.

    III,

    2^

    p' .

    J.-C.

    Chaplain

    et

    l'Art

    de la mdaille

    au

    XIX^

    s.

    Re\'.

    de

    d'Art a.

    el

    ,.,

    1909.

    Babelon

    (Jean).

    La

    mdaille

    et

    les

    mdailleurs.

    Paris,

    1927,

    pel.

    iri-4o,

    pi. (Md.

    fr.,

    p.

    73-96, 123-142, 193-224).

    Bulletin

    de

    Numismatique,. 1891 et

    s.

    Feuarpent (F.). Collection Feuardent

    ;

    Jetons

    et

    mreaux,

    depuis

    Louis

    IX

    jusqu'

    la

    fin

    du

    consulat

    de

    Bonaparte.

    Paris,

    prr.

    in-8,

    t.

    P ,

    1904

    (6.080

    nos);

    t.

    II, 1907

    (nOs

    6081

    11479);

    t.

    III,

    1915

    (n^r

    11480

    15126).

    Le

    t.

    1er

    egt

    accompagn d'un

    premier

    cahier de

    22

    pi.

    con-

    sacr

    aux

    rois

    et

    reines de France

    (16

    p.

    de

    texte).

    Cette

    collection

    unique a

    t

    vendue en novembre

    1928,

    juin et

    novembre

    1929.

    (Les

    Catalogues

    de

    cette vente,

    accompagns

    de planches

    en

    pho-

    totypie, forment

    un

    utile

    complment.) Abrg

    souvent par

    F.

    Fleurimont (G. R.).

    Mdailles du rgne

    de

    Louis

    XV,

    depuis

    11

    \5

    jus-

    qu'

    1748.

    S.

    1.

    n.

    d., 4 ,

    78

    pi.

    (C'est une

    d.

    continue

    de louvrage

    de N.

    Godonnesche,

    1727. CL R. N.,

    1925,

    p.

    204).

    Florange (J.).

    Armoriai

    du

    jetonophile

    ;

    Guide

    de

    l'amateur

    des

    jetons

    armoris. Paris,

    1902,

    gr.

    in-8o,

    192

    p.,

    1317

    n^s,

    fig.

    Mme

    titre. Vol.

    IL

    Paris,

    1907,

    295

    p.,

    1.871

    n^s,

    fig.

    Mme

    titre.

    Paris,

    1921

    ,2^

    dition,

    220

    p.

    et

    1

    .758

    n^s

    seulement;

    fig.

    FoNTENAY

    (J.

    de).

    Manuel

    de

    l'amateur

    de

    jetons.

    Paris,

    1854,

    in-8,

    42.9

    p.,

    fig.

    Forgeais (.A.rthur).

    Collection

    de

    plombs

    historis

    trouvs dans

    la Seine.

    Paris, 1858-1866,

    in-S , 6

    vol.,

    nombr. figures

    [Notice

    sur

    les

    plombs

    historis

    ;

    Mreaux

    des corporations

    de

    mtiers;

    Enseignes de pleri-

    nage

    ;

    Varits

    numismatiques

    ;

    Imagerie

    religieuse

    ;

    Numismatique

    populaire)

    FoRRER

    (L.).

    Biographical Dictionary oj

    Medallists... Londres,

    1902-

    1916,

    in-8

    6

    vol.

    fig,

    et

    supplment

    (I

    e

    tome

    I

    a

    eu

    une

    nou-

    velle dition

    en

    1904).

    FouRAY DE

    BoissELET

    (J.-T.-T.

    )

    . /?fcif^iZ de

    jetons

    appart. la

    Franche-

    Comt

    de

    Bourgogne.

    Besanon,

    1873,

    in-8, 107

    pi. (tir

    40 ex.).

    FoviLLE

    (Jean

    de).

    La mdaille en

    France [de

    Louis

    XII

    Louis

    XIII).

    Dans

    l'Histoire

    de

    l'Art (dirige

    par Andr

    Michel), t.

    IV

    et

    t. V.

    Gazette

    numismatique

    franaise,

    1897 et s.

    Hennin

    (Michel).

    Histoire numismatique de

    la Rvolution

    franaise,

    ou

    description

    rais, des

    mdailles...

    depuis

    l'ouverture

    des

    tats

    gnraux

    jusqu'

    l'tablissement

    du

    Gouvernement

    consulaire. Paris.

    1826,

    2

    vol.

    in-4,

    95

    pi.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    10/634

    VIII

    PRINCIPAUX

    ouvnAGi:s

    (

    rn:s

    uans ce

    volume

    Mazeholle

    (F.).

    Les

    mdailleurs

    franais

    du XV^

    sicle au milieu

    du

    XVII^.

    Paris,

    in-4o,

    t.

    1er,

    1902

    (introduction

    et

    documents);

    t.

    II,

    1902

    (Catal.

    des mdailles

    et des jetons)

    ;

    t. III, 1904

    (album,

    42

    pi.).

    Mdailles

    franaises

    dont

    les

    coins sont consentes

    au

    Muse

    montaire,

    1892,

    in-4

    (sans

    reproductions).

    Mdailles

    sur les principaux

    i^nements

    du rgne de Louis le

    Grand,

    avec

    des

    explications historiques

    par

    l'Acadmie

    royale

    des Mdailles

    et

    des

    Inscriptions. Paris,

    1702,

    in-f,

    286

    pi.

    Nouvelle

    dition,

    trs

    diffrente de la

    premire,

    1723,

    318

    pi.

    Menestrier (Claude-Franois).

    Histoire du

    roy Louis

    le

    Grand

    par

    les

    mdailles...

    jettons...

    Paris,

    1689,

    in-f , 35

    pi.

    de md.

    et

    jet.;

    1693,

    40

    pi.

    On a

    donn,

    en 1733,

    une

    nouvelle

    dition

    avec des additions

    hollandaises

    {Histoire

    mtallique de

    Louis

    XIV,

    la Haye,

    in-f).

    MiLLiN

    (A.

    -Louis).

    Histoire

    mtallique

    de

    la

    Rvolution

    franaise

    ou

    Recueil

    des

    mdailles et monnaies...

    depuis la

    convocation

    des Etats

    gnraux

    jusqu'aux

    premires

    campagnes de

    l'arme d'Italie.

    Paris,

    1806,

    in-4,

    26

    pi.

    (en

    collab. avec James

    Millingen). Histoire mtallique de

    Napolon

    ou Recueil de

    md. et

    monnaies...

    depuis

    la premire

    campagne de

    l'arme

    d'Italie

    jusqu'en

    1815. Paris,

    1819,

    in-4,

    74

    pi. Supplment,

    1821, in-40, 4

    pi.

    (Ed. anglaise. Londres, 1819-21,

    in-4o).

    Neumann

    (Jos.). Beschreibung der bekanntesten Kupfermiinzen.

    Prague,

    1859-1872,

    in-80,

    6

    vol.,

    pi.

    Revue

    numismatique,

    1836-1877,

    1883-1929.

    Abrg

    par R.

    N.

    Contient

    les

    Procs-verbaux

    de

    la Socit

    franaise

    de Numismatique.

    Revue

    belge

    de

    Numismatique,

    1842-1929.

    RoNDOT

    (Natalis). Les

    mdailleurs et

    les

    graveurs

    de

    monnaies,

    jetons et

    mdailles

    en

    France.

    Avant-propos,

    notes,

    planches

    et

    tables

    par

    H, de

    La

    Tour. Paris,

    1904,

    gr. in-S^,

    xi

    et 445

    p.,

    39

    pi.

    RouYER

    (Jules) et

    Hucher

    (Eugne).

    Histoire

    du

    Jeton

    au

    moyen

    ge.

    Paris,

    1858,

    gr.

    in-8,

    179

    p.,

    17

    pi.

    (Premire

    partie,

    seule

    parue.)

    Tour

    (Henri

    de

    la),

    Bibl.

    Nationale

    ;

    Catalogue

    de

    la

    Collection

    Rouyer,

    lgue

    en

    1897.

    Premire partie

    :

    Jetons

    et

    mreaux

    du

    moyen

    ge.

    Paris,

    1899,

    gr.

    in-8o,

    28 pi.,

    1.860

    n^.

    Deuxime

    partie

    :

    Jetons

    et

    mreaux de

    la Renaissance et

    des

    temps

    modernes.

    Paris,

    1910,

    pi.

    29

    56,

    n^

    1?861

    5.025.

    Catalogue

    des

    jetons

    de

    la

    Bibliothque

    Nationale

    ;

    Rois

    et

    reines

    de

    France.

    Paris,

    1897,

    gr.

    in-8o,

    36

    pi., 2.334

    n^.

    Trsor

    de

    numismatique

    et

    de glyptique

    (dir.

    par

    Charles

    Lenormant,

    etc.).

    In-fo,

    abrg

    par

    T.

    N.

    Mdailles

    franaises de

    Charles

    V II Henri

    IV,

    1836,

    68

    pi.

    Mdailles

    franaises de

    Henri

    IV

    Louis

    XIV,

    1834, 36

    pi.

    (Du-

    pr et

    Warin).

    Md.

    fr.

    de

    Louis

    XIV

    1789, 1846,

    56

    pi.

    Mdailles

    de

    la

    Rvolution

    franaise,

    1836,

    96

    pi.

    Mdailles

    de l'Empire

    franais,

    1840, 72

    pi.

    Tricou

    (Jean). Mreaux

    et

    jetons armoris

    des

    glises et

    du

    clerg

    lyon-

    nais.

    Lyon,

    1023-1926,

    in-80,

    249

    p.,

    14

    pi.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    11/634

    MDAILLES,

    JETONS,

    MREAUX

    LIVRE

    PREMIER

    LA

    MDAILLE EN

    FRANGE

    *

    CHAPITRE

    PREMIER

    DEPUIS

    LES

    ORIGINES JUSQU'AU

    XVI^

    SICLE

    Il est

    problable

    que

    le

    mot

    mdaille vient

    de

    l'italien

    medaglia

    ;

    mais cela

    n'explique pas

    comment

    ce

    mot

    ^,

    appliqu

    une

    mon-

    naie divisionnaire,

    synonyme

    d'obole,

    a pu

    devenir l'appellation

    courante d'une grande pice

    dont

    la

    nature

    tait

    diffrente

    de celle

    de

    la

    monnaie

    ^.

    1. Plusieurs auteurs anciens tels

    que

    Seb.

    Errizo

    et Louis

    Savot

    {Dis-

    cours

    sur

    les

    mdalles antiques...,

    1627),

    ont beaucoup

    discut

    svu'

    la

    distinction

    des

    mdailles

    et

    des monnaies,

    2.

    L'expression

    revers de

    la

    mdaille

    parat

    avoir

    t

    employe

    en

    Italie

    ds

    le

    xvi^

    sicle

    (voy.

    Eugne

    Demole,

    dans

    Rei>.

    suisse

    de

    Num.,

    t.

    XXIV,

    1925,

    %.).

    Ernest

    Babelon

    rattacbe medalia,

    medalla,

    latin mdival, au latin

    classique

    medietas.

    Il croit

    que

    les

    mailles italiennes, devenues pices

    de

    rebut,

    n'eurent

    plus qu'un

    intrt

    de

    curiosit,

    et medaglia

    aurait servi

    dsigner

    toutes

    les sortes de

    vieilles pices

    (cf.

    le

    passage

    de

    la Chro-

    nique

    du

    Monast.

    de Padoue,

    cit

    par Du Gange, Gloss.,

    relatif

    un

    trsor

    de

    pices

    d'or

    anciennes

    en

    1274

    : thsaurus

    magnus

    in

    medallis

    auri

    optirni).

    A

    mon

    avis,

    le

    terme

    a

    simplement

    dsign des pices d'un

    pe-

    tit

    module,

    comme l'taient les

    triens

    si communs du

    Bas

    Empire.

    **i|

    Ernest

    Babelon

    a

    cru

    aussi

    que

    les

    Augustales

    de Frdric

    II,

    frap-

    pes

    en Italie,

    taient

    plutt

    des mdailles. (Pour

    tout

    ce

    qui touche

    j'origine

    du

    mot, etc.,

    voy.

    son intressant article dans

    la Rei'.

    de

    l'Art

    Blanchet.

    Mdailles.

    1

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    12/634

    2

    LA

    MEDAILLr;

    EN FRANCE

    Sans

    remonler

    tout

    fait

    l'antiquit,

    en citant

    les

    mdaillons

    romains, la

    pice

    de

    Dagobert,

    frappe

    Limoges,

    et

    les pices

    d'ur

    carolingiennes

    avec

    munus

    dilnum

    (classe

    particulire,

    encore

    mal

    comprise),

    il

    faut

    videmment

    prendre

    en

    considration,

    au

    sujet

    de

    l'origine

    de la

    mdaille

    franaise,

    les

    mdaillons, probablemeiil

    italiens,

    qui

    furent

    vendus

    au

    duc

    Jean

    de Berry, en

    1402^.

    Il eu

    fit

    faire

    des

    copies,

    qui

    sont mentionnes,

    dans l'inventaire de

    1413,

    sous

    les

    nos

    201

    et

    202

    :

    Un

    joyau d'or roont,

    contrefait

    d'un cost,

    et

    d'autre

    la

    semblance

    d'un

    autre

    joyau d'or

    ci-

    devant

    rendu

    en

    la

    seconde

    partie

    du

    fueillet

    prcdant

    est

    Constantin

    empereur;

    lequel

    joyau

    mondit seigneur

    a

    fait faire,

    et

    n'y

    a

    point

    de

    pierrerie.

    Le n 202

    prsente un

    texte

    peu

    prs

    semblable

    avec

    la

    mention

    de

    la figure de Eracle

    empereur

    ^

    .

    Natalis

    Rondot^

    a

    cru

    trouver,

    dans

    une mention

    de

    l'Inven-

    taire

    de 1416,

    une

    preuve

    que les

    artistes

    franais de

    l'entourage

    1

    de Jean

    de

    Berry

    avaient

    cr des

    mdailles originales

    : 234.

    Un

    joyau

    d'or

    rond,

    non

    garny,

    ouquel

    a

    en

    l'un

    des

    costez

    un

    ymage

    de

    Nostre

    Dame

    tenant

    son enfant

    et

    quatre angelos

    por-

    tant

    un

    paveillon

    sur

    ledit

    ymage, et de l'autre

    cost

    a

    un

    demi

    ymage, fait la

    semblance

    de Monseigneur, tenant

    en sa

    main un

    tableau

    d'or; pesant 1

    marc

    XV

    onces;

    lequel joyau

    Monseigneur

    anc.

    et

    mod.,

    t.

    XVII, n^

    96,

    10

    mars

    1905,

    p.

    161-179,

    et

    n

    97,

    10

    avril.)

    Je ne

    puis

    accepter

    cette ide,

    car

    les

    Augustales

    taient

    imites

    des aurei

    romains;

    et

    ce

    qui

    prouve

    bien

    qu'elles

    devaient

    tre

    des

    monnaies,

    c'est

    d'abord

    les

    varits

    d'missions,

    assez nombreuses

    (voy.

    B].

    Winckel-

    mann,

    dans

    Mittheil.

    des

    Inst. jiir

    osterreich.

    Geschichtsforschung,

    t.

    XV,

    1894,

    p.

    401-440,

    pi.),

    et

    surtout

    le

    fait queles

    Guelfes

    de

    Florence,

    aussi-

    tt

    aprs

    leur rentre,

    crrent

    le

    florin,

    en 1252,

    videmment

    parce

    qu'ils

    avaient

    reconnu

    l'utilit

    de la

    monnaie

    d'or

    de

    l'empereur

    Frdric

    1.

    Ces

    mdailles,

    qui

    reprsentent

    Constantin

    cheval et

    Hraclius

    dans un char, ont

    fait l'objet

    d'un article

    de Jules

    Guifrey

    [R.

    N.,

    1890,

    p,

    87

    116,

    pi.

    IV

    VI).

    Il

    existe

    des

    exemplaires

    d'argent

    repouss

    et

    de

    bronze

    coul,

    ceux-ci

    postrieurs.

    On

    tudia

    ces

    pices

    ds

    le

    comueiiccment

    du xvu

    sicle

    (Jos.-J.

    Sca-

    liger, Expositio numismatis

    argentei Constantini

    Magtii,

    1604,

    Cf.

    M.

    Fic-

    her,

    Conslantini

    imp.

    Byzanlini

    nurn.

    arg. expositio,

    1600).

    Je

    ne

    signale

    ici que quelques-uns des

    travaux

    crits

    propos

    de

    ces

    pices,

    qui

    feront

    srement encore l'objet

    de

    nouvelles

    remarques.

    Voy.

    Annuaire Soc. Num.,

    1890,

    p.

    472

    ;

    189,

    p.

    84

    ;

    J.

    Simonis,

    dans

    ire,'.

    belge

    Num.,

    1901,

    p.

    68

    152,

    pi.

    II

    IV

    ;

    V.

    Tourneur,

    La

    md.

    d'Hradius, dans

    /?et'.

    belge-

    Num..,

    1923,

    p.

    67,

    pi.

    II.

    2.

    Voy.

    Inventaires

    de

    -lean,

    duc

    de Berry,

    1^0\-1^\6,

    publi

    par

    Jules

    Guifrey, t.

    I,

    1894,

    p.

    73.

    Ces inventaires

    mentionnent

    aussi des

    m-

    dailles

    d'or

    d'Auguste

    et

    de

    Tibre,

    certainement

    de fabrique analogue,

    mais

    qui

    sont

    retrouver

    [ihid.,

    p.

    70

    et

    71).

    3.

    Les

    Mdaillcurs...

    en France,

    1904,

    p.

    63.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    13/634

    DEPUIS

    LKS

    ORIGINP.S

    .TUSQu'aU

    XVj'^

    SIKCLE

    3

    acheta

    de

    Mirlu-Iet

    SauImori,soii

    paintre,

    priscle

    marc

    LXIIII

    frans

    valent

    LXX

    liv.

    I. ^

    Tous

    les

    auteurs

    oui

    eusuite

    suivi

    Naalis

    Uoudot

    et

    considr

    Michelet

    Saulmon

    connue

    le

    premier

    mdailleur

    franais

    connu

    2.

    Je

    conserve

    des

    doutes

    propos

    de

    cette

    opinion

    et

    la

    question

    est

    assez

    importante

    pour

    mriter

    un

    examen

    serr.

    D'abord

    le

    texte

    dit

    que le

    duc

    de

    Berry

    acheta

    le

    joyau

    de

    Michelet

    Saulmon;

    il

    ne

    dit

    pas

    que

    celui-ci

    l'avait

    fait

    et

    l'on

    peut

    parfaitement

    ad-

    mettre

    que^ce

    personnage,

    peintre

    en

    titre

    et

    valet

    de

    chambre

    du

    duc

    3,

    1res

    en

    faveur

    auprs

    du

    prince,

    avait

    simplement

    procur

    son

    matre

    l'uvre

    d'un

    autre

    artiste.

    Analysons

    ensuite

    les

    termes

    de

    l'article

    de

    l'inventaire.

    Le

    joyau

    d'or

    a

    bien deux

    faces;

    mais

    la

    description

    du

    revers

    m'inspire

    une

    rflexion.

    Si l'image

    du

    duc

    est

    dcrite

    comme

    tenant

    en

    sa

    main

    un

    tableau

    d'or

    ,

    c'est

    que

    ce

    tableau

    se

    distinguait

    nettement,

    par

    la

    couleur,

    des

    dtails

    environnants.

    J'en

    conclus

    que

    le

    joyau

    d'or

    n'tait

    pas

    vritablement

    une

    mdaille,

    mais

    un

    travail

    maill,

    assez

    diffrent.

    J'imagine

    que

    c'tait

    un

    petit

    monument,

    analogue,

    comme

    technique,

    la

    clbre

    coupe

    d'or,

    dcore

    d'maux

    trans-

    lucides,

    qui

    reprsentaient

    des

    scnes

    du

    mart)Te

    de

    sainte

    Agns

    et

    les

    quatre

    vanglistes,

    coupe

    qui

    fut

    prcisment

    donne

    Charles

    VI par

    son

    frre

    Jean,

    duc

    de

    Berry,

    en

    1391

    *.

    Je

    crois

    donc

    que

    le

    joyau

    d'or,

    vendu

    par

    Michelet

    Saulmon,

    qui

    y

    avait

    peut-tre

    collabor,

    tait

    plutt

    un

    spcimen

    d'orf-

    vrerie

    maille

    ^

    et

    non

    une

    mdaille

    proprement

    parler.

    1.

    Inventaires,

    l.

    c,

    t.

    II,

    1896,

    p.

    227.

    2.

    Ernest

    Babelon,

    dans

    Rei^.

    de

    l'Art

    anc.

    et

    mod.,

    10

    mars

    1905

    p

    178

    et du

    mme,

    dans

    VHist.

    de

    l'Art

    (dirige

    par

    A.

    Michel),

    t.

    IIl',

    p.

    914

    et

    923;

    Jean Babelon,

    La

    Mdaille

    elles

    mdailleurs,

    1927,

    p.

    38.

    3.

    Sur

    Michelet

    Saulmon,

    voy.

    J.

    Guifrey,

    dans

    Invent

    t

    I

    d

    lxxvt-

    t.

    II,

    p.

    28

    et

    227.

    >

    .

    P-

    i^^xxi,

    4.

    On

    sait

    que

    ce

    monument

    insigne,

    dont

    j'abrge

    l'histoire

    est

    con-

    setv

    aujourd'hui

    au

    Muse

    britannique,

    qui

    l'acquit

    du

    baron

    Pichon

    0.

    On

    pourrait

    supposer

    que

    mon

    hypothse

    est

    toute

    gratuite.

    Mais

    il

    existe,

    au

    Cabinet

    de

    Munich,

    un

    joyau

    de

    ce

    genre,

    qui

    donne

    le

    por-

    trait

    de

    Phihppe

    le Bon,

    duc

    de

    Bourgogne

    (1419-1467),

    sur

    une

    plaque

    d

    or

    avec

    mail

    et

    calcdoine

    (G.

    Habich,

    dans

    Consrs

    de

    Num

    de

    Bruxelles,

    1911,

    p.

    113,

    pi.

    VI).

    Les

    pices

    de

    ce

    genre

    devaient

    tre

    assez

    nombreuses

    dans

    les

    cabi-

    nets

    des

    xve

    et

    xvis

    sicles.

    En

    1576,

    le

    cabinet

    de

    Nicolas

    de

    Lorraine

    duc

    de

    Mercur,

    comte

    de

    Vaudemont,

    renfermait,

    au

    chteau

    du

    Pont-

    Samt-

    Vincent,

    prs

    de

    Nancy,

    une

    mdaille esmaille

    de

    rouge,

    face

    d'empereur,

    coronne

    de

    laurier

    [Le

    Cabinet

    historique,

    1878

    B

    'vol

    II-

    t.

    I,

    p.

    76).

    >

    >

    .

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    14/634

    LA

    MEt)AILLE

    EN

    FRANCE

    Peut-tre

    d'autres

    pices,

    dont

    on

    n'a jamais fait

    tat

    pour

    la

    question,

    taient-elles

    davantage de vritables mdailles,

    analogues

    sans

    doute

    celles

    qui

    furent

    faites

    propos

    de

    l'expulsion

    des

    An-

    glais

    et

    qui

    seront

    signales

    plus loin.

    Je

    veux

    parler

    des

    pices

    dont

    il

    est fait mention dans le

    texte

    que

    voici

    :

    A

    Pierre

    Pictement,

    orfvre

    demeurant

    Bourges, pour

    avoir

    baill 16

    mars

    d'argent

    dor

    et

    ouvr

    en

    manire de

    grandes

    pices

    pendantes

    deux

    chanes sur une robe

    de drap

    que Monseigneur

    eut

    au

    mois

    de

    dcembre

    1421,

    pour

    les

    noces

    de

    Guillaume

    Roger

    ^.

    Si ces

    pices

    n'taient pas

    de

    vritables mdailles,

    on peut croire

    qu'elles

    reprsentaient

    une tape

    dans

    la

    formation

    du nouvel

    art.

    Nous

    arrivons

    maintenant

    aux

    mdailles,

    qui

    mritent

    vrita-

    blement

    ce

    nom,

    cause des

    dimensions et

    du

    caractre

    spcial,

    qui

    les

    caractrisent, puisqu'elles

    ont

    t

    fabriques

    pour

    des

    v-

    nements

    particuliers.

    On a

    dit

    trs

    justement que

    les

    procds employs

    pour

    ces

    m-

    dailles

    taient

    ceux

    de

    l'art

    montaire

    ^,

    car

    les mdailles

    de

    l'expulsion

    des

    Anglais

    sont

    presque

    aussi plates que

    des

    monnaies

    contemporaines

    et

    ne

    s'en distinguent

    gure par

    les types

    ^.

    C'est

    lorsque

    la

    Guyenne

    fut reprise dfinitivement que Charles

    VII

    fit

    frapper,

    ds 1451,

    de grandes

    pices

    dont

    les

    lgendes rappelaient

    cet

    vnement.

    On en

    connat

    huit

    varits*.

    Le

    Recueil

    d'Haultin (Bibl. Nat. ms. fr.

    5524,

    fo

    151)

    dit

    que

    ces

    pices

    furent

    offertes

    aux

    roi

    et reine, et

    aux

    princes et

    princesses

    de la

    famille

    royale

    ^.

    1.

    cu

    de

    France entre

    deux branches de

    rosier

    (emblme

    du

    roi).

    1.

    A.

    de

    Champeaux

    et

    P.

    Gauchery,

    Les

    Travaux

    d'art

    exc.

    pour

    Jean

    de

    France,

    duc

    de Berry,

    1894,

    p.

    177.

    Ce

    texte

    de 1422 (n.

    s.)

    concerne

    naturellement

    Charles

    VII.

    2.

    Cf.

    J.

    de Foville,

    dans

    L'Histoire

    de l'Art

    (dir. par

    A.

    Michel), t.

    IV,

    2e

    partie,

    1911,

    p.

    679.

    3.

    Il

    y

    a,

    mon

    avis,

    une

    exception sur

    laquelle

    je

    reviendrai

    plus

    loin.

    4. A.

    Valletde Viriville,

    dans Annuaire Soc. Num.,

    1867,

    p.

    210 ets.,

    pi.

    XII-XVI;

    cf. R. N.,

    1867,

    p.

    303, 495;

    1868,

    p.

    149.

    Rev.

    de l'Art

    anc.

    et

    mod.,

    10

    avril

    1905,

    p.

    278

    et 281.

    5.

    Un

    exemplaire

    d'or

    d'une

    de

    ces

    mdailles

    existait

    dans

    un

    imoor-

    tant

    trsor

    de

    vaiselle

    et

    de

    monnaies, ^trouv

    Cliteauneuf en

    Cha-

    rolais

    (Journal

    de

    Verdun,

    sept.

    1752,

    p.

    232).

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    15/634

    DEPUIS

    LES

    ORIGINES JUSQu'aU

    XVl^

    SIECLE

    5

    Quatrain

    chronogrammatique en

    deux

    lignes

    circulaires,

    spares

    par

    un

    K

    couronn

    :

    QVant le

    fV

    fait

    sans

    dIferanCe

    AVprVdent roi aM I

    de

    DIeV

    On

    obissait partoVt

    en FranCe

    Fors

    a

    CaLals qVI est

    fort

    LleV^.

    T^

    Croix fleuronne

    dans une

    rosace

    entoure

    de

    quatre listels

    portant

    Dsir

    :

    suis.

    Quatrain,

    dont

    les

    deux

    lignes sont

    spares

    par

    un

    K

    :

    Dor

    fin

    suis

    extrait

    de

    ducas,

    Et

    fut

    fait

    pesant

    VIII caras.

    En lan que verras,

    moi

    tournant.

    Les

    lettres de nombre

    prenant.

    (Or,

    219

    gr.)

    2. Autre plus

    petite

    avec

    Pesant

    trois

    caras

    (or,

    30

    gr.

    40;

    arg.,

    13

    gr.

    08).

    3. Type du

    n^

    1.

    Lgende

    en

    trois lignes

    concentriques

    :

    Gloria

    pax

    tibi sit

    rex,

    Karole,

    laus

    que

    perhenius,

    Regnum

    Francorum tanto discrimine

    labens,

    Hostili

    rabie

    i>icta,

    virtute reformons.

    Christi

    consilio legis

    et

    auxilio

    ^.

    IJI

    Croix

    fleurdelise

    dans

    un

    quadrilobe;

    trois

    lignes

    :

    Hora nona Dominas Ihs

    expiravit

    Heli

    damans

    animam

    patri

    commendavit

    ;

    Latus

    eius

    lancea miles

    perforavit.

    Terra

    tue contremuit et

    sol obscurcwit

    ;

    Adoramus

    te XPC

    (5^ strophe

    Horae

    Canonic

    Salvatoris).

    (Arg.,

    106

    gr.

    50

    et

    30

    gr.

    70;

    cuivre,

    84

    gr.

    50

    et

    16

    gr.)

    4. Droit

    du

    n^

    3. K

    K

    couronn

    sur champ

    fleurdelis;

    lgende

    de

    trois

    lignes

    :

    Gallia perdita, nunc tibi

    reddita,

    laude

    fruatur,

    Hostes

    iam dubitent

    cum

    tota tibi famuletur,

    1.

    Les

    lettres

    numrales

    M, C,

    L, V,

    I,

    additionnes,

    donnent

    la

    dat

    1451.

    2.

    Ici,

    en

    retenant les lettres numrales (M,

    L,

    C,

    X, V,

    I) des

    lgendes

    on

    obtient

    la

    date de

    1453.

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    16/634

    O

    LA

    MEDAILLE EN

    FBANCE

    Cui

    VIS

    iiist

    tanla

    que eos non

    suscipit

    ultra

    Milicia

    lata

    clarescunt liUa

    trina.

    (Or,

    53 gr.

    92

    et

    177

    gr.)

    5.

    Le roi

    arm

    chev'al;

    lgende

    en

    deux

    lignes

    :

    Ferra

    pacem

    quesilam

    lusticia

    magna conservas,

    XPo

    dvolus

    milites

    disciplina coJiercens,

    In

    evu(m)

    rgnes,

    hos

    insignes

    peragens

    acfi,

    TeMpora

    de

    LICterIs

    hIC

    et

    rtro

    respICe

    SCIcs^.

    I

    Le

    souverain

    assis de face

    (type

    sigillairc).

    Lgende

    en

    deux

    lignes

    :

    Rgna

    patris

    possidens

    in pace

    q(ue)

    lilia

    tenens,

    Hostihus

    jugatis

    rex vivas septinie

    regnans

    Karole

    ferox

    rehellibus

    suhditis

    equus,

    Erga

    tuas

    iustus

    in

    hostes

    fortis

    et

    verax.

    (Or,

    11.2

    gr.

    72;

    arg.,

    bl

    gr.

    78;

    cuivre,

    43

    gr.

    6.

    Type

    du

    n'^

    1;

    lgende

    du

    n

    5

    en trois

    lignes

    concentriques.

    ^

    K

    couronn;

    lgende du

    n^

    5

    en trois lignes.

    (Or,

    30

    gr.

    22;

    arg.

    40

    gr.

    02.)

    7.

    Le

    roi

    cheval;

    lgende

    du

    n

    5

    avec

    la

    variante

    :

    ACtVs

    teMpora

    deLItterIs

    hIC

    et rtro respICe sCI es

    ^.

    ^

    Croix

    et

    lgende

    du

    n^

    3.

    (Or,

    GO

    gr.

    25.)

    8. Le roi

    cheval

    avec la

    lgende

    du

    n^

    5.

    I^

    Ecu

    et

    lgende

    du

    droit

    du

    n

    3.

    (Or,

    33

    gr.

    47.)

    .

    Une

    autre

    grande

    pice,

    connue

    deux

    exemplaires

    ^,

    reproduit

    1.

    Les

    lettres

    numrales

    du

    dernier

    vers

    donnent

    la date

    de 1455

    2.

    Les

    lettres

    numrales

    donnent

    la

    date de

    1460.

    3. Muse

    de

    Gotha;

    maison

    de

    Gthe,

    Weimar.

    Ce

    dernier a

    t

    vol,

    je crois,

    en

    dcembre

    1918,

    en mme

    temps

    qu'une quantit

    d'objets

    prcieux.

    Publi

    d'abord

    par

    J.-D.

    Khler

    {Miinzbelustigungen,

    4 jan-

    vier

    1741),

    oubli

    par

    tous

    les recueils et

    comment

    par

    Froehner,

    dans

    ]am.

    N.,

    1906,

    p.

    484

    s.,

    pi.

    XVI

    et

    XVIL

    L'exemplaire de

    Weimar,

    en

    argent

    dor

    avec

    nombreuses

    traces

    d'maux,

    rouge

    blanc

    et

    vert-

    blu,

    a 10 centimtres

    de

    diamtre,

    alors

    que

    les

    autres pices

    de

    Chailcs

    VII varient

    entre

    52 et

    82

    millimtres.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    17/634

    0

    DEPUIS

    LES oruaiNES jusqu'au

    xvj6

    sicle

    7

    les

    types

    sigillographiques

    du

    roi assis

    sous

    une

    tente

    et

    du

    roi

    cheval.

    Les

    lgendes forment deux vers

    :

    Gallia, militihus

    prisais reparata,

    reluce,

    licx tuiis ut

    vivit,

    te non petit Itostis

    inire.

    Los

    lellres

    numrale?,

    additionnes,

    fournissent la

    date

    1457,

    c.lliision

    lointaine

    l'expulsion des

    Anglais,

    puisque

    la

    guerre

    iait termine

    depuis 1453.

    On

    ne

    saurait

    gure

    rattacher

    les mdailles

    prcdentes

    celles,

    d

    une

    technique

    diffrente,

    que

    le

    duc

    de

    Berry

    avait

    acquises.

    Mais

    il

    existe

    une petite

    mdaille,

    de

    premire

    importance,

    car

    elle

    se

    prsente

    aussi

    sous

    un aspect montaire, mais

    est

    certainement

    une mdaille commmorai

    ive,

    ainsi

    que le

    disent

    les

    lgendes,

    rela-

    tives

    au

    Synode de Florence,

    pour

    la runion

    des

    Grecs et

    des

    Ar-

    mniens,

    en

    1439

    ^.

    Cette

    pice

    fut-elle

    le point

    de

    dpart

    des

    m-

    tlailles

    de Charles

    YII

    ?

    Pour

    les

    pices

    de

    la

    srie

    dite

    de

    l'expulsion

    des

    Anglais,

    j'ai

    donn

    les

    poids, qui

    paraissent dmontrer

    que,

    malgr

    les indi-

    cations des

    ns

    1 et

    2,

    il

    n'y

    a

    pas

    lieu de

    chercher des rapports

    exacts

    entre

    les

    diverses

    pices.

    C'est

    aussi

    le cas

    pour la

    grande pice

    d'or, au

    type des cavaliers

    de

    Gaston de Foix

    (1436-1471),

    qui

    pse

    18

    gr.

    80

    ^,

    alors que le ca-

    valier

    pse 3

    gr.

    35.

    Il

    en

    est

    de

    mme

    pour

    la remarquable

    mdaille

    de

    Franois-Phbus

    (1479-83)

    ^

    qui reprsente

    le

    Christ

    et

    la

    Ma-

    deleine

    {Noli

    me

    tangere,

    millier, nundom assendi ad

    patrem.

    Saint

    Jean,

    xx,

    17),

    dans un jardin

    dont

    la

    colonnade,

    les arbres et la

    muraille

    crnele marquent

    une

    recherche de

    pittoresque

    qui

    nous

    loigne

    de

    l'art

    montaire

    et fait pressentir

    la

    mdaille vri-

    table que

    le

    Vronais

    Antonio

    Pisano

    avait dj rpandue

    en

    Italie

    [PL

    II,

    3).

    1. La

    mdaille

    porte

    le

    nom

    du

    pape

    Eugne IV

    et

    est

    date

    de 1441

    (voy.

    Trsor

    de Niini.,

    md.

    des papes,

    p. 2,

    pi.

    I,

    n

    4).

    Je ne fais

    pas tat

    ici des

    grandes

    mdailles

    d'or

    au nom de

    Jean II et d'Henri

    IV,

    rois

    de

    Castille,

    parce

    que

    je

    les

    considre

    comme

    postrieures

    celles

    de

    Charles VII.

    2. A.

    Blanchet,

    dans

    Numismatique

    du Barn

    (de Blanchet et

    G.Schlum-

    berger), t.

    I,

    1893,

    p.

    110

    (II,

    p. 65,

    pi. XII,

    1).

    Du

    mme

    genre

    est

    la

    grande

    pice

    d'or

    de

    Charles de

    France,

    frre

    de

    Louis

    XI, duc

    de

    Guyenne,

    au type du

    cavalier

    (voy.

    figure

    pi.

    XVI,

    n

    363 dans

    Cat.

    de

    l

    Expos,

    du

    Moyen.

    Age,

    Bihlioth.

    nationale,

    jan-

    vier

    1926).

    3.

    Ihid.,

    Barn,

    pi. XII,

    2

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    18/634

    LA

    MEDAILLE EN FRANCE

    Fiff. 1.

    je

    connais au

    moins

    trois

    spcimens.

    Ce

    sont des

    mdaillons

    de

    haut-relief,

    en

    bronze blanc,

    qui ont

    tout

    fait l'aspect

    de m-

    dailles

    et

    qui ont d

    servir

    de modles pour

    des

    sceaux de

    plusieurs

    comtes de

    Flandre.

    Une jJreuve

    du

    sceau questre de Philippe

    le

    Hardi

    se

    trouve au Muse d'Avallon. Le

    Muse

    de Vienne

    (Au-

    triche)

    conserve

    une

    preuve

    de celui

    de Marie,

    fille

    de

    Charles

    le

    Tmraire,

    femme

    de

    Maximilien,

    reprsente

    cheval,

    tenant

    un

    On a

    parl de l'influence flamande

    sur les plus anciennes

    mdailles

    franaises

    ^,

    influence

    trs

    normale,

    puisque l'art bourguignon

    a

    marqu

    une

    empreinte

    indniable

    sur

    l'art

    franais.

    Mais

    cette

    influence

    flamande

    a

    d

    s'exercer aussi

    par

    une voie

    qui parat

    avoir t

    mconnue

    jusqu'

    ce jour.

    Si

    l'on

    a parl,

    assez

    timidement

    d'ailleurs,

    de l'art

    des

    graveurs

    de sceaux^,

    on

    a

    omis de

    citer un

    genre

    de

    petits

    monuments

    doni

    -

    1.

    H.

    de

    la

    Tour,

    dans

    Bull.

    Soc.

    Antiq.

    de

    France,

    1898,

    p.

    108.

    2.

    Le

    sceau

    d'or

    de

    Louis

    XII, si particulier avec ses reliefs, mrite

    d'tre

    signal

    ici.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    19/634

    DEPUIS

    LES

    ORIGINES .TUSQU

    AU

    XVI^ SIECLE

    9

    faucon

    1.

    Un

    autre

    de

    Philippe le

    Beau,

    fils

    de

    Maximilien,

    a

    pass

    dans une vente allemande

    ^.

    Ces

    pices,

    sans

    lgende,

    avec

    un

    type

    questre

    et

    un

    relief

    puis-

    sant, constituent videmment un

    groupe, qui,

    ct

    du

    gi'oupe

    italien, a

    d

    marquer son

    empreinte

    sur

    la

    mdaille

    franaise.

    On

    s'tonnera

    donc

    moins de voir paratre

    alors que

    d'autres

    pices

    taient encore

    influences par

    l'art montaire-^

    des

    pices

    Fis.

    2.

    telles

    que

    la pla([uette-mdaille de

    Pierre

    de

    Prouvance et la

    belle

    Maguelonne

    (PL

    IV,

    2)

    et

    diverses

    mdailles

    de

    Louis

    XII, dont

    je

    parlerai

    plus

    loin.

    1.

    Cf.

    01.

    de Wree,

    Sigilla comitum

    Flandriae,

    1639,

    t. III,

    p.

    101,

    fg.

    2.

    Kat,

    Mnzen

    und

    medaillen,

    Mittelalter

    und

    Neuzeit,

    6 nov. 1912

    (Frankfurt

    a

    M.,

    Hamburger),

    n

    155,

    pi.

    III.

    C'est

    bien

    le

    type

    du sceau

    de

    Philippe,

    comte

    de

    Flandre en

    1495

    (voy.

    01.

    de

    Wree, Sig.,

    t.

    III,

    p.

    130).

    3.

    Par exemple le

    Fort

    d'or

    de Charles de

    France,

    ainsi

    que sa m-

    daille

    (agrandissement d'une monnaie)

    au

    type assis

    (N. Rondot,

    Les

    Md.,

    p.

    70;

    H. Stein, Charles

    de

    France,

    frre

    de

    Louis

    XI,

    1921,

    p.

    489

    et

    504)

    ;

    une

    pice

    d'or

    de

    Jean

    II

    de

    Bombes;

    la

    mdaille

    de

    Charles

    du

    Hautbois,

    vque

    de Tournai, de

    1505

    1513

    (R. Serrure,

    dans

    Gaz.

    nurn.

    fr.,

    1897,

    p.

    86,

    pi.).

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    20/634

    10

    LA

    MEDAILLE

    EN

    FRANCE

    Pour

    clbrer

    la

    naissance

    du

    dauphin

    Charles

    Orland,

    fils an

    de

    Charles

    VIII

    et

    d'Anne de

    Bretagne, la ville

    de

    Vienne

    ht ex-

    cuter,

    en

    1494,

    une

    mdaille,

    reliefs

    assez

    forts,

    dont

    le

    style

    fournit

    un bon

    exemple

    de

    la

    fusion

    des

    diverses

    influences qui

    allaient

    diriger

    Fart

    de

    la

    mdaille

    en

    France. Nous

    y

    voyons Anne

    de

    Bretagne,

    assise de

    face,

    tenant

    sur

    ses genoux son

    fils,

    vtu

    d'une

    robe

    couverte

    de

    dauphins,

    le

    tout

    sur un champ

    parti de

    lys

    et

    d'hermines-

    autour,

    la lgende

    : Et

    nova

    progenies celo dimil-

    titur

    alto,

    1494^.

    Au

    I^,

    Fcu carlel

    de

    France-Dauphin,

    sus-

    pendu

    un

    arbre

    arrach,

    entre

    deux

    dauphins,

    est

    accompagn

    des

    mots

    : Vienna civitas

    sancta

    martyrum

    dedicata. (Connue

    4

    exemplaires,

    qui,

    fondus,

    ont t

    repris

    au burin

    d'une

    manire

    diffrente

    2

    [fig,

    1

    et

    2).

    Aprs

    l'influence

    de l'art

    bom-guignon

    et

    flamand,

    les exp-

    ditions

    d'Italie

    apportrent un

    courant

    italien

    qui

    se

    manifesta,

    on

    le

    sait, dans

    toutes

    les

    productions

    de l'Art en

    France. Plusieurs

    artistes

    de

    la

    Pninsule

    firent

    en

    jiarticulier

    des

    mdailles de

    nom-

    breux

    personnages

    franais.

    Francesco

    Laurana

    modela

    une mdaille

    de Louis

    XI,

    une

    autre

    de

    Jeanne

    de

    Laval

    (peut-tre

    d'aprs

    un dessin

    du

    roi Ren),

    une

    autre,

    date

    de

    1463,

    avec

    le

    roi

    Ren et Jeanne; une

    du

    fou

    Triboulet

    (1461),

    d'autres

    de Jean

    d'Anjou,

    duc

    de Calabre,

    et

    de

    Charles

    IV

    d'Anjou,

    comte

    du

    Maine, etc.

    ^.

    Pietro da

    Milano

    travailla

    aussi

    la cour

    du roi

    Ren

    *;

    puis

    vint

    Jean de

    Candida

    ^,

    en pleine activit

    jusque vers 1505.

    Et,

    la

    cour

    de

    Franois

    I^r,

    on vit Benvenuto

    Celhni,

    Benedetto

    Ramelli

    et

    Matteo

    del

    Nassaro

    ^.

    Plus

    tard,

    dans

    la

    seconde moiti

    du xvi^

    sicle, j^arut un autre

    1.

    Texte

    emprunt

    Virgile

    [Egl., IV,

    7).

    2.

    R.

    N.,

    1874,

    p.

    400,

    pi.

    XV;

    G.

    Vallier, dans Rev.

    belge

    Niiin.,

    1881;

    pi.

    VIII;

    N.

    Rondot

    et

    La

    Tour,

    Les

    M

    d.

    et

    gr.

    en

    France,

    p.

    75

    et

    168,

    F.

    Mazerolle,

    Les

    Md.

    fr.,

    t.

    II,

    no

    25,

    pi.

    II; W. Frhner,

    dans

    Collec-

    tion

    de la

    comtesse

    R.

    de Barn,

    4^

    cahier,

    1912,

    p.

    86

    88,

    pi.

    XXII,

    1.

    3. L.

    Forrer,

    Dict.

    of

    MednlUsts,

    t.

    Ill,

    1907,

    p.

    339 (bihliogf.).

    Voy.

    auissi

    :

    G.

    Vallier,

    Iconographie

    numismatique du roi Ren

    et de sa

    famille,

    dans

    Mm.

    Acad.

    d'Aix,

    t.

    X,

    1880, 11

    pi.;

    ibid., 1883 et 1885.

    4.

    H.

    de la Tour,

    dans

    R. N.,

    1893,

    p.

    85-110.

    5.

    Cet

    artiste a

    t

    tudi

    longuement

    depuis quarante

    ans.

    Voy.

    H.

    de

    la Tour,

    Jean

    de

    Candida,

    mdailleur,

    sculpteur

    ^

    diplomate,

    hislorin,

    1895, 6

    pi.

    (cf.

    R.N.,

    1894);

    L.

    Forrer.DiX.

    I^,

    p.

    334-338;

    Victor

    Touf-

    neur,

    dans

    Rei>.

    belge

    Num.,

    1914

    et

    1919.

    Cf.

    Jean

    Babelon,

    La

    Mdaille

    et les mdailleurs,

    1927,

    p.

    79.

    6.

    H.

    de

    la

    Tour,

    dans

    R.

    N.

    1893,

    p.

    517-561,

    pi.

    XIII.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    21/634

    DEPUIS

    LES OniGINF.S

    JUSQu'aU

    XVI^

    SICI-E

    11

    f

    Italien,

    Jacques

    PriniaAera,

    dont

    les

    mdaillons,

    trs

    reniat-quables

    et

    sipns,

    ropfc'scnlent

    do

    nombreux

    personnages

    franais

    :

    Catlierinc

    de

    Mdicis,

    le

    duc

    d'Alenon,

    Charles

    de

    Lorraine,

    Csar de

    Belle-

    garde,

    le

    duc

    de Blhune, Elisabeth

    d'Anglelerre,

    Ronsard,

    Chris-

    tophe

    de Thou, Antoine de

    Baf,

    Phili])pe

    Desportes,

    Jean

    Dorai,

    Hlne Nisselys,

    Charles de Balzac

    d'Entragues,

    etc.

    \

    A

    l'origine du

    mouvement,

    des

    artistes nationaux

    collaborrent

    quelquefois avec

    des

    trangers,

    comme

    Louis

    et

    Jean

    Lepre,

    qui,

    avec

    Nicolas de Florence,

    frappent

    en

    1494, la

    mdaille

    d'or de

    Charles

    VIII

    et

    d'Anne

    de Bretagne,

    offerte

    par

    la ville

    de

    Lyon.

    C'est

    le

    peintre,

    sculpteur

    et

    architecte

    Jehan

    Perreal,

    qui

    avait

    fourni

    le dessin

    ^.

    La

    pice

    a t refrappe

    en

    1502

    et 1514,

    Mais

    l'influence

    trangre

    est

    limine dans

    une

    autre

    pice offerte

    par

    la

    ville de

    Tours

    Louis

    XII, en

    1499,

    avec une puissante effigie,

    modele

    par

    le

    grand sculpteur

    Michel Colombe et

    excute par

    l'orfvre

    Jean Chapillon^.

    Et

    Lyon, en

    1500,

    quand

    la

    ville veut

    offrir

    des

    mdailles

    l'entre

    de Louis

    XII

    et

    d'Anne

    de

    Bretagne*,

    ce

    sont

    uniquement

    des artistes

    franais

    qui

    modlent

    (Nicolas

    Leclerc

    et Jean de Saint-Priest)

    et

    qui

    fondent

    (Jean

    et

    Colin

    Le-

    pre),

    cette

    grande

    pice

    ^,

    d'un

    style

    robuste, avec

    des

    effigies

    dpourvues

    de flatterie, entoures de deux

    quatrains

    de vers

    syl-

    labiques

    assonances

    :

    7

    Felice Ludovico

    1^+

    Lugdiin

    (ensi)

    Republica

    Rgnante

    duodecimo

    Gaudente

    bis

    Anna

    .

    Cesare

    altero

    Rgnante

    bnigne

    Gaudet omnis nacio. Sic jid

    conflata.

    1.

    A. Chabouillet,

    Notice sur une md.

    ind. de

    Ronsard..., dans Mm.

    Soc.

    arch.

    et hist.

    de l'Orlanais, t. XV,

    1876,

    p.

    197-258,

    pi.

    ;

    t,

    p.

    2.

    Cf.

    L.

    Forrer,

    Biogr. Dictionary oj

    Medallists...,

    t.

    IV,

    1909,

    p.

    453.

    3.

    Je

    considre

    cette

    pice

    comme

    une

    mdaille

    ;

    mais les documents

    la

    prsentent

    comme

    un

    jeton.

    J'en

    reparlerai

    au

    chapitre

    des Jetons.

    4.

    N. Rondot,

    La

    Mdaille

    d'Anne de

    Bretagne,

    1885;

    W.

    Frhner,

    dans Ann.

    Soc. Num.,

    1889,

    p.

    39;

    A.

    Blanchet,

    Man.

    de

    Num. Moyen

    Age,

    t. II,

    1890,

    p.

    384;

    F.

    Mazerolle,

    Les

    Mdailleurs

    franais,

    t. III,

    pi. III,

    nO

    27,

    et

    t. I,

    p.

    xii.

    5. Sur

    les

    surmouls

    successifs

    de

    cette

    mdaille et des

    pices

    coules

    en gnral, dont

    le

    diamtre varie

    souvent

    passablement,

    voy.

    N.

    Rondot,

    dans

    B.

    N.,

    1895,

    p.

    403.

    A propos

    de

    cette pice,

    fondue Lyon,

    il faut

    signaler (on

    l'a

    gn-

    ralement omis)

    que

    l'orfvre

    de Prague, dont je

    parierai plus

    loin,

    en

    a

    fait

    une

    imitation,

    en copiant

    plus

    ou

    moins

    bien

    les

    bustes

    et

    en

    adop-

    tant

    mme presque

    entirement la lgende

    relative

    Louis

    XII (voy.

    la

    pice

    reproduite dans le Trsor de

    Num.

    M.

    fr.,

    I, pi.

    IV,

    6).

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    22/634

    12

    LA

    MDAILLE

    EN

    FRANCE

    A

    cte

    de

    cette

    pice,

    qui

    fut assez

    rpandue,

    car on en fit

    des

    fontes

    successives

    et

    on

    l'introduisit

    dans

    le

    dcor de

    meubles

    divers,

    on

    peut

    placer

    la

    mdaille

    d'or

    que

    la

    ville

    de

    Bourg-en-

    Bresse

    ofTrit

    Philibert

    le

    Beau,

    duc

    de

    Savoie,

    et

    son

    pouse,

    Marguerite

    d'Autriche,

    l'occasion de leur entre

    dans la

    ville,

    le 2 aot

    1502.

    Cette uvre,

    aujourd'hui

    connue

    en argent

    et

    en

    bronze seulement^, fut excute par

    l'orfvre Jean Marende

    ~,

    qui

    y

    plaa

    les

    bustes affronts

    du duc

    et de

    la

    duchesse

    [PL

    /),

    peut-tre

    en

    imitation

    de la

    mdaille,

    coule

    Gand

    ou

    Bruges,

    l'occa-

    sion

    du

    mariage

    de

    Maximilien

    d'Autriche

    et

    de

    Marie

    de

    Bourgogne.

    1.

    De

    mme les exemplaires d'or

    de

    la

    mdaille de Lyon ont disparu.

    2.

    N. Rondot,

    Jean

    Marende

    et

    la

    mdaille de Philibert le Beau,

    1883

    (28

    ex.

    connus).

    Un

    exemplaire

    d'argent,

    conserv

    Turin,

    est maill

    (W.

    Greene,

    dans

    Num.

    Chronide,

    1883,

    p.

    288,

    pi.

    XIII).

    Cf.

    Max

    Bru-

    chet,

    Marguerite

    d'Autriche,

    duch.

    de

    Savoie,

    1927,

    pi. III.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    23/634

    CHAPITRE

    II

    L'VOLUTION

    DE LA

    MDAILLE.

    LES

    DIFFRENTES

    SORTES

    DE

    MDAILLES.

    LA

    VALEUR

    HISTORIQUE

    L'art

    franais

    de la

    mdaille

    est domin,

    pour

    le

    xvi^

    sicle,

    par

    la figure

    du

    grand sculpteur Germain

    Pilon ou

    Pillon

    (1535-1590),

    qui

    fut

    cr, en

    1572,

    contrleur

    gnral

    des

    effigies

    et

    qui

    surveilla

    par consquent

    la fabrication

    montaire

    ^.

    On lui

    doit des

    mdailles

    du

    sacre d'Henri III,

    de

    Hurault

    de

    Cheverny,

    du

    chancelier

    de

    Birague,

    et

    surtout

    cette

    remarquable

    srie

    de

    mdaillons

    uni-

    faces des

    Valois

    (Henri

    11^,

    Catherine

    de Mdicis,

    Charles IX,

    ElisabeTh

    d'Autriche,

    Hem-i

    III), dont

    les

    effigies sont

    vivantes,

    uvres

    gales

    ce

    que l'art de la mdaille

    a

    produit

    de

    plus

    beau,

    dans tous

    les

    temps.

    On

    trouvera dans

    les

    listes de mdailles,

    que

    j'ai tablies, d'autres

    indications

    sur

    divers

    mdailleurs

    et graveurs

    ^.

    Si

    le

    mot

    mdaille

    est

    un

    terme

    assez

    vague,

    c'est

    parce

    que

    plusieurs

    sens

    y

    ont

    t

    attachs.

    Joseph-

    Marie Suarez,

    qui

    fut

    vque

    de

    Vaison, de

    1663

    1666,

    en distinguait deux

    espces,

    en

    plus

    des monnaies* que

    je

    laisse

    part :

    les honoraires pour

    con-

    1. Voy.

    F.

    Mazerolle,

    Les

    Mdailleurs

    fr.,

    1902,

    p.

    lxx; N.

    Rondot,

    La

    Tour,

    Les Mdailleurs..., i90i,

    p.

    35

    et

    s.; L.

    Forrer, Dirt.,

    t.

    IV,

    1909,

    p.

    539;

    J.

    Babelon,

    La

    Mdaille

    et

    les

    md.,

    1927,

    p.

    90

    93;

    du

    mme,

    Germain

    Pilon,

    1927,

    82

    figures.

    Les

    mdaillons

    des Valois

    ont

    t

    souvent

    reproduits.

    Je

    n'ai

    pas

    voulu

    eu

    faire

    figurer

    ici

    en

    rduction,

    car le

    format

    ne

    permettait pas de conserver

    les

    dimensions originales

    ;

    et,

    d'autre

    part, la rduction

    dnature

    trop

    ces

    uvres.

    2.

    On

    a

    remarqu

    que ce

    mdaillon

    d'Henri

    II, excut longtemps

    aprs

    la

    mort

    du

    roi,

    a t calqu sur un

    dessin, conserv

    au Cabinet

    des

    Estampes

    (Bibl.

    Nat.), dont

    les

    types

    ont t

    inverss

    (J.

    Babelon,

    La

    Md.

    et

    les

    mdailleurs,

    p.

    91).

    3.

    Il

    faudra

    toujours

    consulter

    la

    table

    dtaille,

    dresse

    par

    H.

    de

    La

    Tour pour

    le

    volume

    sur

    les

    JMdailleurs, de Natalis Rondot.

    4.

    Quand

    Philippe de Commynes

    parle,

    en

    1497,

    des

    trois

    mil

    m-

    dailles

    d'or

    et

    d'argent

    des

    collections

    de

    Pierre II

    de

    Mdicis,

    il

    dsigne

    videmment

    surtout des monnaies

    anciennes.

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    24/634

    14

    LA

    MDAILLE EN

    FRANCE

    server

    la

    mmoire

    des

    grands

    hommes,

    les

    munraires

    pour

    les

    prsents de

    chanes

    d'or, qui taient

    offerts

    avec

    les

    mdailles

    qui

    y

    taient

    suspendues

    :

    Imago

    principum

    impressa

    fuit

    vario

    nu-

    mismatum generi, monetario

    nimirum,

    honorario,

    munerario

    ^.

    )>

    Ce

    sont

    ces

    dernires

    que

    je

    vais

    tudier ici, car

    on

    y

    a prt

    trop peu

    d'attention.

    D'aprs

    le

    manuscrit de

    Lautier,

    les mdailles

    dites

    des

    Anglais

    avaient

    dj

    t

    fabriques

    pour

    faire

    des

    prsents aux

    roi et reine

    de

    France et

    aux princes et

    princesses.

    J'ai signal

    ailleurs que des

    pices

    d'or furent

    faites en

    1501,

    par ordre du

    roi,

    pour donner

    l'archiduc

    Philippe

    d'Autriche

    et

    aux

    gentilshommes

    qui l'accompagnaient,

    l'occasion

    du

    trait

    de

    paix entre

    la

    France et

    l'Empire. Ces pices, d'un

    diamtre

    de

    57

    millimtres, portent

    d'un

    ct

    un cavalier et

    de

    l'autre une

    croix

    fleuronne

    dans

    un

    quadrilobe.

    C'est

    en

    somme

    l'agrandissement

    .

    de

    types montaires,

    antrieurs

    (trs

    analogues

    aux

    types

    du

    franc

    d'or

    de

    Jean

    le

    Bon

    2,

    fig.

    3).

    En

    1502,

    Louis

    XII

    fit

    fabriquer

    500

    pices d'or

    pour

    en

    faire

    prsent

    Philippe

    de

    Ravastin,

    lieutenant

    gnral, et

    -

    divers

    gentilshommes qui

    partaient

    pour

    combattre

    les

    Turcs.

    D'aprs un

    dessin

    ancien,

    la

    pice,

    de style italien,

    portait

    le

    buste

    de

    Louis XII

    et,

    au

    I^,

    une

    femme

    assise sur

    une armure

    et

    tenant

    une

    flche

    et

    un

    rameau

    d'olivier;

    autour

    : Parcendo

    et

    debellando^.

    Guillaume

    Martin

    fut charg,

    en

    1558,

    de

    fabriquer des m-

    dailles

    d'or

    destines

    trente capitaines

    allemands;

    elles portaient

    la

    tte

    du

    roi

    et

    un croissant

    couronn.

    Le

    mme

    artiste

    fit,

    pn

    1564,

    les

    coins des

    pices de

    dix

    cus d'or qui

    furent

    offertes des

    personnages

    espagnols,

    l'occasion

    de l'entrevue qui

    eut lieu

    entre

    Charles

    IX,

    Catherine

    de

    Mdicis,

    Isabelle

    de

    France, femme

    de

    Philippe

    II,

    et

    le duc

    d'Albe,

    en

    1565.

    1.

    [Jos.

    M.

    Suarez],De

    numismatis

    et

    nummis

    antiquis

    dissertatio,

    Rome,

    16G8,

    c.

    VI,

    p-

    13. L'auteur

    classe

    sous

    la rubrique des

    honoraires

    ,

    les

    pices

    relatives

    aux

    inaugurations

    . Suarez

    a

    dcrit,

    en

    quelques

    lignes,

    les mdailles

    d'Henri

    IV,

    appendues

    des

    colliers

    de

    500

    cus,

    et

    qui, au

    revers

    de

    son

    effigie,

    ont

    un

    autel

    deux

    colonnes,

    sur

    lequel

    est crit

    :

    Ex auro

    Francigeno,

    anno

    Fderis renoi'ati

    effosso.

    Elles

    furent

    donnes,

    en

    1602,

    aux

    ambassadeurs

    suisses,

    pour

    le renouvellement

    de

    l'alliance.

    2. Adrien

    Blanchet,

    Prse)its

    de

    mdailles

    et

    anciennes dcorations,

    dons

    R.

    N.,

    1908,

    p.

    80

    99,

    pi.

    (et

    Mm.

    et notes

    de Num.,

    1909,

    p.

    346-36G,

    pi.

    V).

    3.

    Ibid.,

    Mm.

    et et.,

    1909,

    p.

    348,

    pi.

    V, 2

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    25/634

    L EVoruTioN

    DE

    T.A

    srrnArT.i.r:

    15

    Le

    chroniqueur Pierre de l'Estoile

    raconte

    que

    le roi

    de

    Navarre

    olrit,

    en

    1587,

    des

    mdailles

    d'or

    avec

    chanes

    pour

    rappeler

    ses

    victoires

    et

    en

    particulier

    celle

    de

    Coutras.

    Ces

    mdailles

    portaient

    Fis.

    3.

    son

    buste

    et,

    au

    '^l,

    la lgende Sic vincier omnes,

    entourant

    une

    main,

    qui

    tenait une

    lance

    au

    milieu

    d'autres lances

    brises.

    Nous

    savons

    que

    des

    mdailles

    de

    divers

    types,

    suspendues

    des

    chanes

    d'or,

    ont

    t

    ainsi

    distribues,

    en

    1600,

    divers

    offi-

    ciers,

    aux

    capitaines des galres qui

    avaient

    amen Marie

    de

    Mdicis

  • 8/3/2019 Manuel de numismatique francaise. T. III: Mdailles, jetons, mreaux / par A. Blanchet et A. Dieudonn

    26/634

    10

    LA

    MDAILLE EN

    FRANCE

    en

    France.

    L'orfvre Jean

    de la Haye

    qui

    avait

    fait ces mdailles,

    peut-tre en

    surmoulant

    les

    uvres

    d'autres

    mdailleurs, en pro-

    duisit

    encore

    d'analogues,

    en

    1600

    et

    en

    1605.

    Nicolas

    Roger,

    or-

    fvre-joaillier,

    puis

    premier valet de

    garde-robe

    de

    Louis XIII, fit

    aussi

    des

    mdailles

    avec

    chanes,

    aux

    effigies

    du roi et

    de la reine-

    mre, qui

    furent

    offertes,

    en

    1612,

    deux

    personnages

    allemands.

    Ces

    pices

    taient

    peut-tre au type

    de la

    mdaille cre par

    Guil-

    laume

    Dupr, en

    1611.

    On

    sait que le

    protestant

    Guillaume

    Dupr

    (1576-1643)

    saisit l'oc-

    casion

    de

    la

    naissance

    du

    Dauphin

    (Louis XIII),

    en

    1601,

    pour

    com-

    poser, en

    1003,

    une

    mdaille

    qu'il

    prsenta

    Henri IV

    et

    la reine.

    Le

    28

    juillet

    1603,

    le

    roi lui

    donna des

    lettres

    patentes par les-

    quelles il

    lui

    accordait

    le

    privilge de

    frapper

    et

    de

    vendre

    la

    m-

    dalle double en

    laquelle est reprsente

    d'un

    cost

    nostre portraict

    et effigie avec celluy

    de la Royne, nostre

    trs-chre et

    trs-aime

    compagne

    et

    espouse, et

    soubs l'paulle

    de la figure

    y

    est

    escript

    G.

    DVPR; et

    au

    revers de ladicte

    mdalle

    est

    reprsente une

    Alliance de

    Mars

    et

    Pallas,

    aussy nostre

    ressemblance,

    avec ung

    petit enffant

    au

    milieu posant le pied sur

    un

    dauphin,

    et au

    dessus

    desdictes

    figures

    y

    a

    un aigle

    tenant une

    couronne

    en

    son

    becq

    avec

    cette

    inscription

    :

    Propago inperii [sic).

    Quoique

    ce

    privilge

    et t

    attaqu par les

    orfvres

    et

    mouleurs

    en

    sable,

    un

    arrt,

    les

    dboutant, confirma les

    droits

    de

    Guillaume

    Dupr

    (15

    octobre

    1603).

    Celui-ci, en

    1605,

    modifiant

    sa mdaille,

    comme

    il en

    avait

    l'autorisation,

    en

    fit une plus

    grande avec les

    bustes royaux

    accols,

    celui du

    roi de trois-quarts;

    enfin

    le

    dau-

    phin

    qui,

    sur la

    petite

    mdaille de

    1603,

    cherchait

    placer sur

    sa

    tte le

    casque

    de Mars, porte,

    en

    1605,

    ce casque

    entre

    ses

    bras

    ^.

    On trouve encore des noms d'autres fondeurs.

    Corneille

    Roger,

    Franois Dujardin,

    qui

    n'avaient

    sans doute fait

    que

    de surmouler

    ou

    de

    copier

    des uvres

    de

    vritables mdailleurs. Ces

    faits peuvent

    servir

    expliquer

    l'existence

    de

    mdailles

    (car

    les

    artistes

    ont

    fait

    souvent

    des exemplai