Magazine du WSL Diagonale No 2/13

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Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL Sécheresse dans le château d’eau helvétique? THÈME CENTRAL Nº 2 13 MAGAZINE DU WSL Utilisation des sols: Les certificats négoci- ables sont un instru- ment efficace, p. 26 Nouveaux produits: Découvrir et mieux connaître la neige et les avalanches, p. 29 Transition énergé- tique et nature: Où des conflits sur- viennent-ils? p. 30 DIAGONALE

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Thème central «Sécheresse dans le château d'eau helvétique?» Chaque numéro est centré sur un thème choisi, jugé pertinent et d’actualité pour la recherche au WSL et les lecteurs. S’y ajoutent des informations spécifiques sur les thèmes principaux de notre recherche.

Transcript of Magazine du WSL Diagonale No 2/13

  • institut fdral de recherches sur la fort, la neige et le paysage WSL

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    Utilisation des sols:Les cer tificats ngociables sont un instrument efficace, p. 26

    Nouveaux produits:dcouvrir et mieux connatre la neige et les avalanches, p. 29

    Transition nerg-tique et nature: o des conflits surviennentils? p. 30

    DIAGONALE

  • d i tor ia L

    Chre lectrice, cher lecteur,Scheresse dans le chteau deau helvtique? Cette question est inscrite en caractres gras sur la cou-verture de ce numro. Elle sem -blait incongrue lors de nos recherches au printemps 2013: tout le monde dplorait le temps froid et humide, et les inondations en Suisse, et surtout en Allemagne, faisaient les gros titres de la presse. Le mois de juillet, parti culirement chaud, dmontra par la suite que cette question tait toute fois lgitime. La plupart des clima tologues saccordent dire que, dans lavenir, la Suisse souffrira plus souvent et de faon plus intense de la scheresse. elle seule, cette raison suf sait pour que nous examinions les rpercussions de la scheresse sur la fort suisse ou que nous cher -chions la dtecter suf samment tt. Comme le changement climatique de mme que la tran sition nerg-tique dpend du comportement de chacun de nous, nous devions, en qualit dInstitut de recherche envi-ronnementale, prendre notre respon-sabilit dautant plus au srieux. Ainsi, vous trouverez dores et dj notre rapport sur le dveloppement durable la n de ce numro.

    Je vous souhaite une lecture passion-nante!nante!

    Konrad Steffen, professeurDirecteur du WSL

    institut fdral de recherches sur la fort, la neige et le paysage WSL

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    T HME CENTRAL

    RELAT ION DE CAUSE E F FETLe changement climatique attisera-t-il les conflits autour de la ressource en eau?

    UNE -DEUXMarkus Ritter, prsident de lUnion suisse des paysans: La question essen-tielle est plus globale. Que se passera-t-il dans notre pays si des scheresses grande chelle s-vissent ailleurs?

    LE VALA IS : UN CANTON CONFRONT LA SCHERESSELors dun voyage travers le Valais, nous dcouvrons les diffrents dfis relever face la scheresse.

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    THME S -CLS22 Biodiversit24 cosystmes forestiers26 Dveloppement du paysage28 Gestion des dangers naturels30 Utilisation durable des ressources

    PORTRA I TS21 Patrik Krebs, gographe32 Aino Kulonen, gographe33 Herbert Kurmann, matre duvre

    RAPPORT SUR LE DVELOPPEMENT DURABLE34 Environnement et scurit 35 Impressum, lhorizon, le no 3

    LE SCHM I LBL ICK36 Snowmaker

  • THME CENTRAL / THME CLs 2/2

    Au printemps, les fleurs jaunes du pastel des teinturiers, la saponaire officinale aux fleurs roses et lpinard-fraise, pourtant considr comme dis paru depuis 100 ans, attirent le regard sur des parties de la sur face incendie prs de Loche. Certaines plantes, limage de lpilobe, sont tributaires dun sous-sol calcin pour leur panouisse-ment.

    Sous les pins carboniss, de jeunes feuillus et de jeunes rsineux se rgnrent lentement.

    THME CEN TR A L Les priodes de scheresse augmentent, y compris en Suisse. Quelles sont les rpercussions de la scheresse sur la nature, ltre humain et lconomie?

    Scheresse dans le chteau deau helvtique?

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    Scheresse dans le chteau deau helvtique?

    t 2003: une vague de chaleur dferla sur la Suisse. Comme la pluie fit aussi dfaut pendant plusieurs mois, nous fmes confronts jusqu septembre une scheresse persistante. Les consquences rgionales en furent diverses: desschement du sol et baisse du niveau de la nappe phratique maints endroits; rivires et ruis seaux souvent peu abondants ou sec; fonte considrable des glaciers de montagne qui alimentrent en eau les rivires alpines.

    Les annes de scheresse sont rcurrentes. Pour les cosystmes, la frquence et lampleur de ces scheresses sont dterminantes. En Valais, le WSL tudie depuis plusieurs annes leur impact sur le dveloppement de la fort, les rpercussions du changement climatique y tant dj visibles aujourdhui (p. 16). La rgnration de la fort peut tre compromise par les priodes de scheresse: au printemps, celleci provoque le desschement rapide des plantules et le dprissement des jeunes arbres. Si ces priodes augmentent, la rgnration sera moins bonne dans les rgions sches. Un stress hydrique rcurrent rend par ailleurs les vieux arbres plus vulnrables aux parasites tels que les bostryches et certains champignons. Si la scheresse survient pendant la dormance hivernale, son impact ngatif est minime sur les diffrents arbres; en revanche, le danger dincendie de fort saccrot. En hiver, au Tessin en particulier, il manque une canope qui protgerait le sousbois et la litire du desschement. Si la foudre frappe ou quune personne laisse tomber une cigarette allume, un feu peut se dclarer dans la litire et se propager ensuite toute vitesse.

    Sur face incendie prs de Loche (VS).

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    Consquences conomiques pour le chteau deau europen Les priodes de scheresse constituent un dfi non seulement pour la nature, mais aussi pour lconomie. Mme si le chteau deau europen, avec ses glaciers, ses lacs et sa nappe phratique, stocke de grandes rserves deau savoir 6 % du stock europen deau douce , les scheresses marques limage de celle de lt 2003 diminuent localement les rendements de lconomie forestire, de la gestion des eaux, de lagriculture ou du tourisme hivernal. Ce qui cre aujourdhui dj, certains endroits, des conflits autour de la ressource en eau.

    Lconomie forestire subit des pertes lorsque les arbres tombent malades cause du stress hydrique ou que des zones forestires entires sont dtruites par des incendies. La scheresse influe aussi sur les prestations de la fort en dehors de la rcolte des bois, par exemple sur la protection contre les dangers naturels. Un projet du WSL tudie les rpercussions de la scheresse estivale et les autres consquences possibles du changement climatique sur les forts de montagne et leur protection contre les avalanches. De premiers rsultats indiquent des diffrences rgionales majeures et soulignent limportance des analyses de risques au niveau rgional. Ce projet fait partie du Programme de recherche Fort et changements climatiques, ralis par le WSL en collaboration avec lOffice fdral de lenvironnement OFEV et men jusquen 2015.

    Les priodes sches peuvent galement tre prjudiciables au tourisme hivernal, comme la illustr lhiver 2010 / 11: en janvier et en fvrier, les quantits de neige furent trs faibles et de nombreux domaines skiables souffrirent de cette pnurie. Les calculs du WSL et du SLF portant sur la zone touristique de Davos dmontrent quun hiver peu enneig se solde par une perte de revenu rgional pouvant atteindre 10 %. Cest pourquoi Davos comme tant dautres mise sur la neige artificielle afin de garantir louverture du domaine

    Plus dinformations sur les rpercus-sions du change-ment climatique sur la fort ladresse: www.wsl.ch/ forest_climate

    La hausse des tempratures estivales augmente la prsence dinsectes ravageurs comme le bupreste.

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    skiable. Lenneigement artificiel signifie toutefois une consommation suprieure dnergie et deau, soit Davos jusqu 0,5 % de la consommation totale dnergie de la commune et de 20 35 % de la consommation deau totale de la rgion. Nanmoins, une bonne partie de cette neige fond au printemps et, tout comme leau de fonte des neiges issue du manteau neigeux naturel, elle est rintroduite dans le rgime rgional des eaux pour tre ventuellement rutilise.

    La rduction de la production nergtique des centrales hydrolectriques peut largement dpasser la priode de scheresse. Ainsi, lanne qui a suivi la scheresse hivernale de 2010 / 2011, la puissance de la centrale argovienne a diminu de 15 20 % en moyenne. Do la question qui se pose sur fond de transition nergtique: malgr le changement climatique, les centrales hydro lectriques pourrontelles assurer une production accrue de 2000 GWh dici 2030, conformment aux attentes du Conseil fdral? Dans le cadre dun projet interdisciplinaire men avec lUniversit de Berne, lEPF de Zurich et lUniversit de Zurich, les chercheurs du WSL ont analys les rpercussions du changement climatique sur la force hydraulique helvtique. Dici 2035, ils ne sattendent pas de grandes modifications de la production hydrolectrique. Mais les rsultats ne sappliquent pas toutes les centrales. Selon la situation gographique, le bassin versant et la force hydraulique, limpact peut tre considrable. Ainsi, au sud des Alpes et dans le sud du Valais, la production dlectricit devrait diminuer vers la fin du XXIe sicle du fait de la baisse des quantits pluviomtriques annuelles.

    Que nous rserve lavenir? Le changement climatique attiseratil encore plus les conflits autour de la ressource en eau? Les modles climatiques nous fournissent des informations importantes pour rpondre ces questions. Ils prvoient que la quantit

    Loche: Mme plusieurs annes aprs lincendie, les chnes pubescents forment encore des rejets de souche.

    Plus de dtails sur la scheresse et ses rpercussions ladresse: www.wsl.ch/projets_secheresse

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    Nouveaut: la plate-forme dinformations drought.ch

    pluviomtrique annuelle restera quasiment stable jusqu la fin du sicle. Mais il faut sattendre des changements au niveau saisonnier et local. Les prcipitations seront plus nombreuses en hiver, se manifestant de plus en plus sous forme de pluie (voir aussi le graphique informatif p. 7). Lt au contraire, elles diminueront de 15 20 %. Pour les Alpes centrales, les prvisions sont encore incertaines. t comme hiver, les tempratures augmenteront, mais de combien? Il est encore trop tt pour le dire. Ainsi, dans lensemble, la ressource en eau ne se rarfiera pas forcment, mais il faut tabler sur une aggravation de la pnurie locale et saisonnire deau en Suisse. Les conflits autour de cette ressource devraient donc plutt sintensifier lavenir en particulier les mois dt. Do la ncessit la fois de stratgies efficaces pour grer la pnurie deau, et de solutions aux conflits lis la protection et lexploitation de leau. Des mesures dconomie deau, susceptibles dattnuer les conflits dexploitation potentiels, savrent ds lors primordiales. Des varits de crales rsistantes la scheresse exigent par exemple moins deau que les varits traditionnelles. Lajout dessences rsistantes la scheresse rduit la vulnrabilit dune fort face aux extrmes climatiques et assure la protection contre les dangers naturels. Des optimisations sur le plan oprationnel permettent de surcrot la meilleure exploitation possible de leau en vue de la production dlectricit, et ce, malgr des ressources hydriques diffrentes selon les rgions et les saisons.

    La recherche pour de meilleures prvisionsPour tre efficaces, les mesures doivent tre prises au bon moment et au bon endroit. Un prrequis cet effet: des prvisions fiables et de qualit pour les priodes de scheresse, prvisions court terme et saisonnires. Or, les donnes actuelles ne permettent pas encore de les effectuer. Cest pourquoi le WSL recherche les causes et les interactions responsables de la scheresse en vue damliorer ces prvisions. Dans le cadre du Programme national de recherche 61 Gestion durable de leau, la plateforme dinformations drought.ch a aussi t dveloppe. Celleci collecte et regroupe les donnes pertinentes sur la situation actuelle, et les met la disposition des principaux acteurs. drought.ch est une premire tape importante vers un transfert dinformations ax sur la pratique. En effet, les prvisions ne joueront leur rle que si elles parviennent aux utilisateurs de leau exploitants des centrales, agriculteurs, forestiers , et que ceuxci les intgrent dans la planification de leurs mesures. (mdg)

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    G R A PH I Q U ES I N F O R M AT I F S

    Des plantules de pins ges de six mois et dorigines diverses (VS = Valais, ES= Espagne) qui ont germ en conditions sches (80 % de la moyenne pluviomtrique pluriannuelle Vige), prsentent une biomasse moyenne des pousses et des racines nettement infrieure celle des plantules de pins dont la germination a eu lieu en conditions humides (150 % de la moyenne pluviomtrique pluriannuelle Vige).

    Sur la base de donnes nivologiques, des chercheurs du SLF ont tabli des scnarios davenir pour trois domaines skiables basse (13001600 m), moyenne (20502200 m) et haute altitude (2600-2800 m) et en ont valu la rentabilit. Partant du principe que le tourisme de sport dhiver est rentable partir de 100 jours denneigement, moyen et long terme, la neige de culture devrait jouer un rle de plus en plus prpondrant, basse altitude en particulier.

    Parsenn Jakobshorn Motta Naluns

    Capacit dadaptation des pins sylvestres

    Jours denneigement et tourisme hivernal

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    Conditions humides

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    Nombre de jours denneigement potentiels

  • En Suisse, 39 % de la sur face des pistes de ski sont actuellement enneigs de faon ar tifi cielle. Sur fond de changement climatique, les chemins de fer de montagne voient dans ces installations denneigement un moyen dterminant de maintenir leur comptitivit.

  • Les priodes de scheresse peuvent aussi compro mettre le tourisme hivernal, comme la montr lhiver 2010/ 2011. La neige ayant t rare en janvier et en fvrier, de nombreux domaines skiables souffrirent de la pnurie de lor blanc.

    Jakobshorn, Davos (GR).

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    M. Ritter, aprs la traverse des montagnes appenzelloises, jai du mal imaginer que chez vous, le climat puisse tre sec. Nous sommes-nous tromps de thme?Ritter: Le 27 juillet 2006, jai not dans mon journal: 28 hectares, plus le moindre brin dherbe verte. Lorsque les vaches galopaient dans un nuage de poussire, on se serait cru au Far West (il tape des doigts sur la table). prsent, en amont de la pente, nous nous retrouvons ici et l sur des poudingues, lhumus est quasi absent. Deux semaines de chaleur, et le sol peut rougir. Donc, nous aussi connaissons trs bien la scheresse.

    Et que fait lagriculteur dans une telle situation? Ritter: Il vend du btail. Un stock trop lev est dconseill en hiver. Nous dpendons du climat et devons agir vite. Nos gramines sont rentables, mais fragiles. Face des priodes de scheresse sur plusieurs annes conscutives comme en 1976, 2003 ou 2006 nous devrions changer radicalement notre production. Bntgen: Ces annes sont aussi intressantes pour nous, climatologues. Parfois, leur impact napparat que dans les cernes de lanne suivante: en 2003 par exemple, la canicule est survenue en pleine priode de croissance. En 1976 au contraire, le temps sec sest install trs tt,

    et les cernes de la mme anne ont reflt le frein la croissance.

    M. Bntgen, dans une tude, vous avez mis en vidence une corres-pondance entre fluctuations clima-tiques et mutations sociales du pass.Bntgen: Les cernes font partie des rares archives qui nous donnent des informations dates, lanne prs, sur les changements climatiques antrieurs. partir de 9000 chantillons de bois, nous avons reconstitu le climat des 2500 dernires annes en Europe centrale. Les invasions barbares se sont droules la fin de priodes plutt stables et chaudes entre lpoque romaine et le Moyen ge. Le climat est ensuite devenu plus froid et plus humide, mais surtout plus variable. Cette volution a peuttre caus de plus grands problmes que ne laurait fait une tendance stable long terme, telle que laugmentation des tempratures depuis la fin du Petit ge glaciaire, la moiti du XIXe sicle. Je pense que cela vaut encore pour les socits actuelles.Ritter: Tout fait. Lagriculteur qui table sur un certain climat sadapte. Il investit dans lirrigation ou choisit des cultures appropries, et ces investissements sont rentables. Mais si les tendances climatiques voluaient radicalement tous les dix ans, nous serions confronts de graves problmes.

    UNE - DEUX Quel est limpact de la scheresse sur lagriculture et la socit? Entretien avec Markus Ritter, prsident de lUnion suisse des paysans USP, et Ulf Bntgen, dendrochronologue au WSL.

    Markus Ritter est prsident de lUnion suisse des paysans USP.

    Ulf Bntgen est dendrochronologue au WSL. Ph

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    Le climat pourrait-il aussi expliquer les mutations sociales majeures de lavenir? Ritter: Nous assistons dj de grandes migrations! Et cellesci vont augmenter. Si ma famille souffrait de la faim, comme cest frquent en Afrique, je chercherais sans plus tarder un autre endroit o vivre. Un fait est indniable: les zones arides stendent, le prix des denres alimentaires saccrot; au bout dun moment, la pression sera telle que beaucoup plus de gens se dplaceront. Cest juste une question de temps. Ces corrlations devraient nous faire rflchir. Et aujourdhui, les migrations sont plus complexes car toutes les terres sont dj habites.

    Lanne dernire, le Conseil fdral a publi un rapport sur la stratgie de leau. Savons-nous dsormais comment ragir face aux scheresses venir en Suisse?Ritter: Le rapport traite bien la question de lalimentation en eau. Mais ce nest pas ma principale proccupation. La Suisse restera en effet un chteau deau. Si les agriculteurs ne reoivent plus que 1600 mm de prcipitations au lieu des 2000 mm annuels dans la

    rgion du Napf, ils en seront mme ravis. Je connais bien sr les diffrences rgionales et nous avons besoin dune stratgie sur la rpartition de leau et les priorits dexploita tion. Mais la question essentielle est plus globale: que se passeratil si des scheresses grande chelle svissent ailleurs? Quel sera leur impact sur la Suisse? Bntgen: lheure actuelle, nous remarquons que le climat des pays mditerranens est de plus en plus sec depuis 30, voire 40 ans. En Afrique du Nord et dans les rgions du Sahel galement. Mme si nous ne sommes pas encore directement confronts ces problmes, nous sommes lis ces zones via les marchs mondiaux.Ritter: Oui, et cest la scurit de lapprovisionnement qui est en jeu. La Suisse a quatre mois de stocks et un bon pouvoir dachat. Cela suffitil pour garantir notre approvisionnement long terme? Cest loin dtre certain. LInde, la Chine et de nombreux pays ptroliers achtent des terres arables de qualit dans le monde entier: en Indonsie, en Malaisie, en Amrique du Sud et dans la ceinture fertile en Afrique. Cette volution minquite, elle est source de conflits potentiels.

    Disque de tronc darbre analys dans le labora-toire dendrochronologique du WSL Birmensdor f.

    Chne subfossile du VIe sicle retrouv dans les bancs de gravier de la Marne, au nord-est de la France.Ph

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    Sans irrigation, le fourrage viendrait manquer nos btes dans le Matter tal.

    LAar prsente un niveau deau trs faible vu labsence quasi totale de prcipitations pendant des semaines.

    La Suisse ferait bien de rflchir ces changements.

    Le Conseil fdral devrait-il acheter des terres en Afrique?Ritter: Notre taux net dautoapprovisionnement avoisine 54 %. Nous ne pouvons pas laccrotre. Pour le reste, nous sommes tributaires de ltranger. Ce qui se passe lbas est plus important pour nous que la question dune irrigation dvelopper plus ou moins dans notre pays. Jattends une stratgie dapprovisionnement de la part du Conseil fdral. Cela ne signifie pas ncessairement un achat de terres. Mais en tous cas, nous devons rflchir ds aujourdhui lapprovisionnement alimentaire de la population sur le long terme.

    Le rapport du Conseil fdral exige une amlioration des bases dcision-nelles. La science a-t-elle alors son rle jouer?Ritter: La science nous aide penser en termes de scnarios. En collaboration avec les stations de recherche Agroscope, nous tablissons actuellement le programme de recherche pour les quatre prochaines annes. Et je souhaite que nous nous intressions davantage aux

    thmes mondiaux. Jespre aussi que les scientifiques fourniront des informations qui interpelleront la sphre politique. Et jattends des chercheurs des noncs parfois plus clairs. En effet, sils ne commentent pas leurs tudes euxmmes, les politiciens sen chargeront. Il est parfois impressionnant de voir les conclusions tires partir dun nombre trs limit dinformations.

    La science doit-elle donner des instructions?Bntgen: Notre contribution la socit consiste crer une base scientifique la plus exhaustive possible. Nos donnes et tudes indiquent ce qui est observable et ce qui est dordre spculatif. Les rsultats de la recherche peuvent sensibiliser les politiques et la socit certaines situations et interactions. Mais nous ne pouvons pas dire avec certitude: voil quoi ressemblera 2016 ou 2060. Moi aussi, je suis en faveur dnoncs clairs. Si les chercheurs vitent une trop grande clart, cest quils craignent dtre ensuite mal ou surinterprts. Lexercice est souvent prilleux. Les rsultats dune tude scientifique refltent par exemple une certaine

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    situation dans des conditions donnes. Les auteurs tirent des conclusions qui ont une application potentielle pratique, mais il leur manque des lments pour les conforter dans les moindres dtails. Do la question: peuton communiquer ces conclusions, et si oui, sous quelle forme?

    Pouvez-vous donner un exemple?Bntgen: Il est peuttre banal, mais servira dillustration. Nous avons tudi le recul de la truffe du Prigord dans les zones de production mditerranennes traditionnelles, et identifi la scheresse croissante comme cause principale de ce recul. En parallle, nous avons not le succs rcent de la truffe de Bourgogne au nord des Alpes. Je pourrais donc vous recommander ceci en toute bonne conscience: Choisissez une parcelle de terre au pH lev, plantez des chnes ou des noisetiers inoculs par des truffes. Dans dix ans, votre rcolte de truffes sera probablement bonne. Mais je ne veux pas lire dans la presse: Une tude climatique le prouve: les agriculteurs suisses devraient cultiver des truffes.

    Parce que cela ne serait pas fond scientifiquement Bntgen: Parce que nous ne saurions pas si linoculation initiale des boutures porterait ses fruits dans une station prcise huit ans plus tard. Un tel titre me mettrait mal laise. Si en revanche un rapport dcrivait la probabilit dune inocu

    lation russie en prcisant les conditions ncessaires, jadhrerais cette publication. Mais cest malheureusement dj bien trop complexe pour un quotidien. Ritter: Oui, mais nous avons tout de mme besoin dnoncs clairs. Il faut juste bien distinguer ensuite les observations objectives des opinions personnelles. Cela permettra de mieux sparer les rumeurs de la ralit.Bntgen: Tout fait daccord. Cest dailleurs ce qui est fait, au moyen dinterviews par exemple. propos, votre jus de pommes est excellent.Ritter: Merci. Cest lune de mes nouvelles spcialits. Je laisse les pommes scher quelque temps aprs la cueillette. Comme les raisins pour le vin Amarone. Cela signifie un rendement infrieur, mais plus de densit, plus de got et une douceur naturelle. (gpe)

    Plus dinformations sur la dendrochrono-logie ladresse www.dendro.ch

    Jespre aussi que les scientifiques fourniront des informations qui interpelleront la sphre politique. Et jattends des chercheurs des noncs parfois plus clairs.

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    Dans lexprience mene avec le toit dcoulement Loche, des chercheurs du WSL comparent seize provenances de diffrentes essences du point de vue de leurs ractions la scheresse, lombre et au gel.

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    Le Hhwald en amont du village valaisan de Loche se caractrise par la scheresse de son paysage pentu et rocheux. Et la fort? Dans la zone situe le plus en aval, la pente est presque dnude. L o jadis des pins plus que centenaires rivalisaient pour bnficier de la lumire et de leau, seuls quelques jeunes bouleaux et peupliers se distinguent de loin aujourdhui. Plus en amont se dressent des milliers de troncs gris. Le bois mort, vestige de lincendie du 13 aot 2003 et des jours suivants le plus grand incendie de fort en Valais de ces cent dernires annes stend sur 300 hectares, dont 70 de fort protectrice. Au cours de cet t 2003, peine plus de 400 mm de prcipitations furent recenss alors que la moyenne slve 600 mm. Loche se situe dans la rgion la plus sche de Suisse, l o les rpercussions du changement climatique sont dj visibles de nos jours.

    Alban Brigger, ingnieur forestier au Service cantonal des forts et du paysage, se tient 300 mtres daltitude en amont de Loche. Les premiers rayons du soleil davril rchauffent le sol noir calcin. A. Brigger baisse le regard en direction de la valle du Rhne. Dix ans plus tt, les pins rsineux y flamboyaient comme des torches. Aujourdhui, aucun arbre, aucun arbuste naccroche son regard. Aprs lincendie, expliquetil, rien ne pouvant retenir la terre, nous nous attendions de lrosion et des chutes de pierres. Heureusement, il ny eut quasiment pas de fortes averses les deux annes suivantes. Nos craintes ne furent donc pas confirmes. Afin de protger les rues et le village des dangers naturels, des arbres carboniss furent abattus en travers de la pente, puis laisss terre. La commune de LocheSusten installa des rteliers en bois sur plus de 400 mtres, trois digues darrt dune longueur totale de 340 m, et 200 mtres de filets contre les chutes de pierres. Le cot des ouvrages de protection mis en place avoisine deux millions de francs.

    Aprs lincendie, des peupliers trembles, des bouleaux et des saules se rgnrrent, notamment dans les parties les plus planes du terrain localises en aval de la zone sinistre. Une premire fort buissonnante se forma dont les arbres mesurent prsent jusqu quatre mtres de haut. Mme quelques vieux chnes pubescents noircis par le feu survcurent et bourgeonnrent nouveau. Nanmoins, selon A. Brigger, il faudra attendre un sicle pour que la nature reconstitue une fort protectrice cet endroit. Le service forestier apporta son aide sur une surface test de deux hectares, plantant chnes pubescents, alisiers blancs, merisiers, alisiers et cormiers. Les premires annes, les stations sches furent irrigues grce aux camions citernes. Nombre darbustes poussrent et sont actuellement sains et vigoureux.

    De la recherche la pratiqueAux cts de lingnieur forestier se tient Thomas Wohlgemuth, responsable au WSL du Groupe cologie des perturbations. Avec la zone incendie, le biologiste visualisa de suite le potentiel de ce laboratoire en plein air et reconnut la chance qui soffrait la recherche en cologie forestire. Il parla avec les

    CHA N G EMEN T CL IM AT IQUE La scheresse croissante laisse des traces dans la fort valaisanne. Un reportage.

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    forestiers et les propritaires de fort de leurs attentes et de leurs craintes, parcourut la littrature internationale spcialise, nota les questions de recherche, rdigea des demandes de projet. Tous voulaient savoir quand la fort redeviendrait comme avant. Mais il tait trop tt pour valuer le succs des plantations tests dj planifies par le service forestier sur la zone incendie, soulignetil. Et le sol forestier brl? Aujourdhui, de nombreuses herbaces le recouvrent. Tant que le sol minral tait dgag, quelques pins se sont certes rgnrs, prcise T. Wohlgemuth, mais bien des semences se sont dessches du fait dune trop longue scheresse. Aprs lincendie, tous les arbres qui simplantaient deuxmmes taient les bienvenus.

    Peu aprs lincendie, le canton du Valais contacta le WSL afin de connatre le point de vue des scientifiques sur le reboisement de la surface incendie. Les forestiers souhaitaient savoir ce qui tait le plus judicieux: miser entirement sur la dissmination par le vent et les oiseaux, ou planter encore plus darbres. Mme dix ans aprs, pour T. Wohlgemuth, une chose est claire: Sur cette grande surface dgage, il faudra encore des dcennies avant que de jeunes arbres ne poussent nouveau presque partout. Dans la zone de fort protectrice en particulier, il privilgie les plantations. En effet, plus la fort protge tt des dangers naturels, moins les mesures techniques simposent. Et lon pargne des cots. En revanche, dans les zones moins abruptes qui ne ncessitent aucune fort protectrice, et ce jusqu 2100 m daltitude, aucune afforestation nest programme. En raison de la grande distance qui les spare des arbres producteurs de semences, il faudra peuttre des sicles pour que mlzes et picas se rgnrent grande chelle.

    Si, de faon gnrale, le climat se rchauffe et devient plus sec, le risque dincendie de fort continuera de crotre. Les tudes dans le Hhwald de Loche sont donc pionnires. Nous pouvons appliquer ce que nous apprenons ici de nouvelles situations dincendie de fort, dclare T. Wohlgemuth. Et A. Brigger dajouter: Aprs le dernier incendie du 26 avril 2011 Vige, nos observations et la recherche Loche ont permis dintroduire rapidement des mesures en vue de la protection contre les chutes de pierres et du reboisement. Nous avons ainsi gagn un temps prcieux.

    Recherche dessences xrophiles Notre conversation se poursuit sous un soleil de plus en plus chaud. T. Wohlgemuth et A. Brigger enlvent leur grosse veste. Les arbres, quant eux, ne perdent leurs feuilles ou leurs aiguilles en t que si la chaleur et la scheresse ont t trop intenses sur une longue priode. La situation peut nanmoins devenir difficile lorsqu une faible quantit de prcipitations sajoute la canicule: larbre ou lessence souffrira, voire dprira. Cest ce que chercheurs et praticiens observent chez le pin depuis de nombreuses annes. Lorsque les arbres indignes se heurtent leur limite existentielle, nous devons trouver des espces et des provenances qui tolrent un climat plus chaud, note T. Wohlgemuth. Il nexclut toutefois pas la possibilit dune adaptation des arbres indignes la scheresse.

    Ici ou l, le chne pubescent remplacera le pin. Dans les stations qui ne sont pas trop arides, le douglas pourrait aussi avoir sa chance avec une eau suffisante en phase de croissance et une protection contre labroutissement du gi

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    bier, ajoute le chercheur. Lessence, teinte en Europe lors de la glaciation, pourrait tre un atout, et ce dautant plus que les praticiens forestiers ont besoin de forts protectrices riches en espces et dotes dun maximum de troncs.

    Exprience unique en Europe Une demiheure plus tard, nous retrouvons T. Wohlgemuth et A. Brigger auprs de la station dpuration des eaux uses de Radet prs de Loche. Devant eux stendent 60 platesbandes entoures de planches de coffrage: 140 000 semences de diffrentes espces de pins et de douglas y furent semes en 2012. Les touffes de semis sont berces par le vent de la valle. ct des platesbandes, six toits dcoulement se dplacent sur des rails, chacun mesurant environ cinq mtres sur sept. Lorsquil pleut, ils se dplacent automatiquement audessus des platesbandes et retiennent les prcipitations. Les plantes reoivent leau ncessaire leur survie grce des tuyaux gris, la quantit variant selon les platesbandes. Dans quatre dentre elles, nous avons laiss les arbustes se desscher de faon cible en 2013, dclare le chercheur du WSL. On observe quelle essence survit et sa dure de survie. Et comme le changement climatique entrane une augmentation de la teneur atmosphrique en CO2, des tuyaux noirs dversent dans la moiti des platesbandes la quantit de gaz carbonique que lon retrouvera a priori en 2100, lorsque la temprature de lair se sera accrue de quatre degrs.

    T. Wohlgemuth teste ici plusieurs origines du pin sylvestre, du pin dAlep et du pin noir qui croissent dans le bassin mditerranen, ainsi que du douglas (voir aussi le graphique informatif p. 7). Un doctorant et lui examinent attentivement la rsistance au gel et la croissance des quatre essences. Il nexiste pas encore de rsultats suffisamment fiables du rcent essai. Nous avons t frapps par la faon dont les forts gels hivernaux ont dcim les pins dAlep, sou

    Thomas Wohlgemuth (WSL, gauche) et Alban Brigger (Service des forts et du paysage, VS, droite) dans la zone de fort protectrice qui fait partie de la sur face incendie prs de Loche.

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    Plus dinformations sur le thme de recherche Sche-resse ladresse: www.wsl.ch/seche-resse

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    ligne T. Wohlgemuth; nous suivons dsormais de trs prs ceux qui ont survcu. Les pins valaisans semblent au contraire mieux supporter le gel et les variations du climat.

    A. Brigger veut aussi savoir comment les arbustes gs de deux trois ans ragissent au climat valaisan. Cest pourquoi nous avons install un essai de plantation en amont de Naters, sur le terrain du Chemin de fer des Alpes bernoises BerneLtschbergSimplon (BLS), indiquetil. Les espces de chnes, de frnes et drables dEurope centrale et dEurope mridionale, de mme que lalisier blanc, le douglas, le pin noir et le pin sylvestre, sont en concurrence sur cette station sche pour avoir accs leau disponible. Lafforestation a t conue grce au soutien du WSL et constitue une application concrte de lexprience du toit dcoulement Loche. A. Brigger sintresse surtout la faon dont les essences exotiques simposent face aux arbres indignes: Nous voulons rduire le risque au cas o plusieurs essences disparatraient de la fort protectrice cause de la scheresse. Vu la proportion de fort protectrice en Valais 87 % , des concepts durables sont recherchs. Les prochaines annes dmontreront quelles essences exotiques auront russi le test.

    La pnurie deau freine la croissanceParler de changement climatique suppose souvent une projection dans lavenir. Dans le parc naturel de Finges au contraire, les chercheurs du WSL sintressent la croissance des arbres dans le pass, plus humide et plus frais. Dans un essai dirrigation, Arnaud Giuggiola, doctorant du WSL, montre T. Wohlgemuth et A. Brigger comment les pins sylvestres rcuprent aprs une longue scheresse lorsquils disposent deau suffisante. Depuis 2003, sur quatre des huit surfaces tests mesurant 25 m sur 40, les arbres reoivent 600 mm de prcipitations supplmentaires par rapport aux surfaces voisines. Les arbres irrigus sont vigoureux et verts, leurs aiguilles et leurs pousses sont plus longues, et les cernes

    Dans le Bois de Finges, des chercheurs tudient linfluence de leau sur le mtabolisme du pin. Phot

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    quils forment plus larges que ceux des pins souffrant de stress hydrique, explique lcologiste. Il pense quune quantit pluviomtrique insuffisante et la chaleur estivale limitent la croissance des pins: Il nest pas surprenant que dans le Bois de Finges, sur un terrain de gravier permable, les pins tombent malades et que les chnes pubescents reprennent le dessus, constatetil.

    Quelques centaines de mtres plus loin, on peut observer les rsultats de lessai dclaircie install en 1965 par lancien Professeur de sylviculture de lEPF de Zurich, Hans Leibundgut. Celuici voulait montrer quel point les faibles, moyennes ou fortes interventions influaient sur la croissance des arbres restants, qui disposaient soudain dune plus grande quantit de lumire et deau. Aujourdhui, aprs quatre claircies, on remarque vite que dans la fort dgage limage des parcs, les pins sont plus pais et plus riches en vitalit que dans les variantes plus denses. Sur la surface aux claircies nettement plus nombreuses, leau disponible nest actuellement utilise que par un quart des arbres par rapport la variante la plus dense. De plus, A. Giuggiola souligne que dans lespace dgag, seuls 0,5 % des pins dprissent en moyenne par anne, contre 3 % dans la variante la plus densment peuple. Leau est un facteur existentiel pour les pins du Bois de Finges.

    A. Giuggiola souhaite dcouvrir de faon encore plus prcise quel point leau influence la croissance des arbres. cet effet, sur le versant ensoleill de la valle du Rhne, en amont de Salquenen, il retire rgulirement toutes les plantes autour de six pins gs de 140 ans environ. Il compare leur croissance celle des arbres encore entours de broussailles. Le travail confirme les rsultats de Hans Leibundgut: dans les arbres dgags, la sve circule tout lt. Ils forment des cernes plus larges que leurs voisins qui, entours de plantes, voient leur coule de sve fortement rduite pendant lt. Si lon veut continuer de produire du bois pais de pin dans sa fort, poursuit lcologiste, je recommande de dgager rgulirement ses arbres davenir. Alban Brigger se rappelle

    De jeunes chnes ver ts dans un essai de plantation situ en amont de Naters, VS.Phot

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    que jadis, les chvres se chargeaient de cette tche: Parfois, on dnombrait jusqu 200 animaux dans une fort; ils dvoraient tout ce qui se trouvait aux alentours des pins. Linconvnient est que les forts clairsemes offrent une protection insuffisante contre les chutes de pierres. Depuis quaucun animal ne pture, les forts se densifient davantage, et la quantit deau vapore augmente dans son ensemble, quantit qui finalement fait dfaut aux vieux pins.

    Autres perspectives: scheresse et ensoleillementDans les fonds de valle valaisans, le climat futur aura tendance tre plus chaud et plus sec. Sur les flancs de montagne au contraire, o les quantits de pluie et de neige sont suprieures, les rpercussions du changement climatique seront diffrentes. Andreas Rigling (WSL), qui coordonne le grand projet de Mountland pour le Domaine des EPF, dclare: Nos simulations dmontrent que dans la rgion de Vige, la biomasse des arbres diminuera du fond de la valle jusqu haute altitude dici lanne 2100. Dans la zone actuelle de la limite forestire, elle devrait toutefois augmenter. Le responsable de lUnit de recherche Dynamique forestire table sur des priodes de scheresse accrues dans les dcennies venir, phnomne qui se renforcerait aprs 2050. Le chne pubescent peut certes dicil remplacer souvent le pin sylvestre, mais pour lui aussi, le temps peut savrer trop sec. Lpica manquera galement deau basse et moyenne altitude. haute altitude en revanche, il sera plus concurrentiel, affirme le chercheur. Des stratgies adaptes sont ds lors ncessaires pour les forts protectrices de demain o, en fonction de lvolution climatique, non seulement le pin mais encore lpica se heurteront leurs limites. Do limportance, primordiale aux yeux dA. Riggling qui est convaincu de la ncessit dune telle dmarche, de rechercher ds aujourdhui les marges de manuvre sylvicole au moyen dessais dclaircies et de plantations, et notamment de dceler par des contrles les essences indignes et exotiques susceptibles de faire face une scheresse accrue.

    Pratique et recherche: un duo gagnantA. Brigger et T. Wohlgemuth saccordent aussi sur le fait quen Valais, leau deviendra une denre de plus en plus rare avec le temps. Ce phnomne aura de fortes rpercussions sur les forts et leurs fonctions. Afin de prserver la fort et sa fonction protectrice sur le long terme, avec le service forestier, nous misons sur une diversit des essences la plus grande possible, prcise A. Brigger. T. Wohlgemuth rappelle que dans toutes les expriences avec des arbres davenir, la prudence est de mise: Nous sommes encore loin dun vaste mlange de nouvelles essences dans les forts protectrices des zones basse altitude; pour y parvenir, dautres tudes concernant les impacts sur la biodiversit sont indispensables. A. Brigger na pas que des questions encore ouvertes sur le dveloppement de la fort. Nous devons aussi prendre des mesures afin dviter que lrosion naugmente l o disparaissent des essences telles que le pin et lpica. Sinon, des risques et cots imprvisibles pourraient sen suivre, prvientil. Avec leurs travaux, le praticien et le chercheur estiment tre sur une voie prometteuse. Les activits de recherche sur la surface incendie proximit de Loche et les mesures prises aprs lincendie proche de Vige dmontrent que pratique et science se compltent parfaitement, conclut Alban Brigger. (rl)

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    Patrik Krebs, Bellinzone

    Malgr les sonorits de mon nom, jai mes racines au Tessin. Lhistoire de ces valles impressionne tout autant que leur beaut. Jaime les week-ends la montagne. cet endroit en particulier, l o leau se confond avec la lumire, jai vcu des heures magnifi ques auprs de mon pouse et de ma fi lle.

    VO LU T I O N D ES PAYS AG ES C U LT U R EL S EN M I L I EU A L P I N

    Dans sa recherche au WSL, Bellinzone, Patrik Krebs se concentre notamment sur lvolution du paysage culturel en milieu alpin. Jassocie la gographie lhistoire et mes sources relvent aussi bien des archives que du terrain. Il a ainsi

    examin lhistoire de la culture du chtaignier et de la fabrication du charbon de bois, dvelopp de nouvelles mthodes en mono-photogramm-trie et document les modifi cations du paysage laide de fi lms et de photos.

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    ments nutritifs et embroussaills. Le Suivi des effets de la protection des marais, un programme pluriannuel effectu par le WSL, a permis didentifi er ces changements lents et peu spectaculaires. En matire de protection de la nature, de tels suivis sont indispensables pour dtecter les tendances de faon prcoce et aller lencontre des volutions indsira bles.

    Cest dans cette optique que le WSL, en collaboration avec lOFEV, a entrepris un recensement de lvolution de tous les biotopes dimportance nationale: prairies et pturages secs (PPS), marais, zones alluviales et sites de reproduction des batraciens. Depuis 1900, ces types de biotopes ont perdu des surfaces importantes alors quils abritent la plupart des

    En Suisse, les marais dimportance nationale sont protgs depuis 1987. Si leur surface a t ainsi prserve, la qualit de leurs habitats ne sen est pas moins nettement dgrade: de nombreux marais se sont asschs, appauvris en tourbe, enrichis en l Pho

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    B I OD I V ERS I T Monitoring de la protection des biotopes: sur la trace de changements insidieux

    Haut-marais subalpin: la prsence abondante de sphaignes est caractristique de ce type de biotope.

    Fort alluviale rcemment inonde: les aulnes blancs permettent de stocker de grandes quantits de sdiments fi ns.

  • MAGAZ INE DU WSL D I AGONALE N 2 2013

    la libellule, soutient les mesures de protection, et aime lobserver pendant ses promenades. (mdg)

    Keller, D.; Seidl, I.; Forrer, C.; Home, R.; Holderegger, R., 2013: Schutz der HelmAzurjungfer Coenagrion mercuriale (Odonata: Coenagrionidae) am Beispiel des SmaragdGebiets Oberaargau. Entomologia Helvetica 6: 8799.

    www.wsl.ch/cces

    Lagrion de Mercure privilgie les ruisseaux et les fosss des prairies o leau scoule lentement. Il est menac du fait de la disparition de ses habitats en Europe. Or lune de ses dernires populations, parmi les plus importantes de Suisse, se trouve en HauteArgovie. Pour favoriser son maintien, le fond des fosss est desherb ou les rives fauches. Une tude du WSL a analys leffet, les cots et lacceptation de telles mesures: les populations de lagrion de Mercure augmentent et sont bien interconnectes. La libellule parcourt rgulirement jusqu 500 mtres de distance le long des cours deau. Elle vole rarement audel. Les cots de sa promotion en HauteArgovie, hauteur de 140 000 francs suisses par an, restent modrs, et ce dautant plus que lOffi ce fdral de lagriculture en prend directement 90 000 sa charge. La population locale connat

    Comme lillustre lagrion de Mercure, la protection de la nature est effi cace et peu coteuse

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    Lagrion de Mercure, qui fait par tie des petites libellules, est menac lchelle europenne.

    espces animales et vgtales rares et menaces du pays. Ainsi, environ 95 % des PPS, qui relvent des habitats les plus diversifi s de Suisse, ont disparu. La phase pilote du projet, commence en 2011, prendra fi n en 2014 et les premiers rsultats oprationnels sont attendus pour 2017 environ.

    En quoi consiste ce monitoring? Tous les six ans, des spcialistes effectuent des relevs tant de la vgta tion des prairies sches, des zones alluviales et des marais, que des espces damphibiens dans les sites de reproduction des batraciens. Ils tudient la diversit et la composition des espces, et de leur volution peuvent

    dduire des changements cologiques valus dans la perspective de la protection de la nature. Tous les biotopes sont de surcrot analyss laide de photos ariennes. Les objets protger continuentils de sembroussailler? De nouvelles routes ou de nouveaux btiments sontils construits ces endroits? Aux donnes des photos ariennes de clarifi er ces diffrents points.

    Portant sur des types de biotopes rares, ce monitoring complte de faon idale celui sur la biodiversit en Suisse et contribue par l mme sa surveillance. (mdg)

    www.wsl.ch/protectiondesbiotopes

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    COSYSTMES F OREST IERS Le WSL Bruxelles: infl uence du changement climatique sur la fort et son exploitation

    Monsieur Hanewinkel, vous avez prsent le projet MOTIVE des parlementaires de lUE. Grce quelle opportunit?LEuropean Forest Institute EFI entretient des contacts avec le Parlement europen et organise rgulirement des vnements qui favorisent la transmission de connaissances issues de la recherche. Dans MOTIVE, nous avons tudi ce que signifi e le changement climatique pour la fort europenne.

    La politique europenne sint-resse-t-elle la fort? Sil existe un lien avec le changement climatique, oui, beaucoup. Jai t surpris de voir le degr de prparation des parlementaires. Et ils ne sintressent pas seulement aux questions conomiques tel lavenir de lindustrie du bois, mais aussi aux modifi cations de notre milieu.

    Dans quelle mesure?Personne ne sait exactement ce qui surviendra nous devons tre prpars toute ventualit. Les vnements extrmes comme la scheresse ou les temptes seront plus frquents. Les arbres fort rendement tel lpica reculent vers le nord. Les pertes conomiques peuvent atteindre des centaines de milliards deuros.

    Quelle inscurit vous entendre Ne vaut-il pas mieux attendre et prendre son mal en patience? Au nord, cest parfois une bonne stratgie. Mais plus on va vers le sud, moins elle est pertinente.

    En Catalogne, certains chnes mditerranens dprissent dj. Il nest donc pas possible dattendre! Des essences stables et une rcolte prcoce aident par exemple lutter contre les temptes; des claircies intensives et de plus longues dures de rvolution, contre la scheresse.

    Que doit faire lUE?Il nexiste malheureusement aucune politique forestire de lUE, elle relve des tats membres. Or la capacit dadaptation de la politique forestire au changement climatique varie dun pays lautre; dans le bassin mditerrannen fortement concern, elle est faible. LUE devrait lencourager et ne rduire en rien ses projets de monitoring. Sans oublier son travail de sensibilisation: un printemps humide et froid comme cette anne, et plus personne ne croit au changement climatique Les propritaires de fort ragissent une fois confronts celuici. Au Portugal, plus de la moiti ont pris des mesures dadaptation, en Sude seulement 20 % environ.

    Et la Suisse? Dans les forts suisses, des conditions de station les plus diverses se rencontrent petite chelle. Le Programme de recherche Fort et changements climatiques du WSL et de lOFEV examine ce phnomne de trs prs. Ses rsultats doivent servir de bases ladaptation de la gestion forestire. (bio)

    www.motive-project.net

    Marc Hanewinkel est responsable de lUnit de recherche Ressources et gestion forestires. Il dirige le projet MOTIVE.

  • MAGAZ INE DU WSL D I AGONALE N 2 2013

    Les visiteurs du Monument national Muir Woods coutent avec la plus grande attention les arbres chuchoter. Le chercheur du WSL Roman Zweifel se tient ct deux, les aide et donne des explications. Les plantes produisent des bruits, on le sait depuis des annes. Lorsque, dans les vaisseaux vasculaires, lcoulement de leau des racines aux feuilles est tari par la scheresse, des impulsions ultrasonores sont mises, inaudibles pour nous. Or le WSL, en collaboration avec lInstitute for Computer Music and Sound Technology ICST, nous a permis dentendre de telles impulsions. Pour Roman Zweifel et le responsable du projet, Marcus Maeder de lICST, ce projet de recherche du Fonds national ouvre des perspectives radicalement nouvelles: Ce qui se droule lintrieur dune plante est loin dtre clairci dans les moindres dtails. Tous les bruits diffrents mis par un arbre nous aident mieux comprendre des processus tels que la circulation de la sve ou la croissance du tronc. Dans un projet subsquent, les chercheurs analysent ds lors plus prcisment le chuchotement des arbres et le comparent aux donnes de mesure cophysiologiques les plus varies. Mais les objectifs quils poursuivent vont bien audel de la science: faire dcouvrir un plus vaste public lunivers des sons produits par les arbres, et le familiariser avec les procds inhrents aux plantes. Les premires expriences dans les forts californiennes rendent les chercheurs confi ants: Les sonorits des arbres fascinent les visiteurs. Il sagit dsormais daffi ner le systme sonore afi n de suivre

    en direct les modles environnementaux et les rythmes lintrieur des arbres. (chu)

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    Le workshop Environmental and Acoustic Emission Sensor Technology, Monument national Muir Woods, 2012.

    Un capteur pizolectrique dvelopp par les chercheurs eux-mmes, et attach aux aiguilles, mesure les signaux acoustiques sur un pin sylvestre.

    Le chuchotement des plantes: rendre leurs processus internes audibles

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    D V ELO PPEMEN T DU PAYSAG E Des certifi cats pour une utilisation plus effi cace des sols

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    Une pnurie de sols est frquente en Suisse. Lconomie, la population et le nombre de petits mnages ne cessant daugmenter, la demande de terrains btir est leve, notamment dans les zones priurbaines. la campagne au contraire, loffre dpasse

    souvent la demande. Les dernires votations fdrales le montrent: la socit ne souhaite pas voir prolifrer les zones dhabitation, elle veut prserver des sols pour lagriculture, les loisirs et la protection de la nature.

    Daprs la rvision de la loi sur lamnagement du territoire en 2013,

    les zones btir non utilises dans les quinze ans venir seront dclasses. Leurs propritaires devront souvent tre indemniss. Or, la source fi nancire potentielle la taxe sur la plusvalue concernant les terrains nouvellement classs en zones btir ne suffi ra pas. Un instrument favorise les dclassements: les certifi cats dutilisation du sol ngociables (CUS). Quiconque possde des rserves de zones btir dans des zones mettrices, reoit en effet gratuitement des certifi cats pour ses droits de superfi cie. Il peut les vendre aux propritaires fonciers de zones rceptrices dlimiter. Nouvelles constructions et dclassements se rpondent ainsi.

    Dans sa thse, grce des simulations lordinateur, Gianluca Menghini (WSL) a calcul limpact dun tel ngoce sur les rserves de zones btir. Travaillant avec des donnes foncires relles, il a sollicit plus de 300 experts en amnagement du territoire et en immobilier pour recueillir leurs dcisions en tant quacheteurs ou vendeurs potentiels de CUS. Rsultat: au niveau suisse, plus de 11km2 de terrains btir pourraient tre dclasss dans les cinq prochaines annes, tandis quenviron 7km2 fort demands accueilleraient de nouvelles constructions. Le canton du Valais connatrait 35 % des dclassements. Les CUS ngociables sont ainsi un instrument effi cace: ils rduisent les rserves de zones btir et orientent lurbanisation vers des rgions demande leve.

    (rl)

    En Suisse, les cer tifi cats dutilisation du sol ngociables permettraient lavenir de concentrer les activits de construction.

  • MAGAZ INE DU WSL D I AGONALE N 2 2013

    Quelles sections de cours deau revaloriser en Suisse sur le plan de lcologie paysagre?

    AlpFUTUR: Un livre de synthse et des fi lms proposent des pistes de rfl exion sur lavenir de lestivage

    Ltat cologique de 20 % des cours deau suisses environ est mauvais: plusieurs ont t mis sous terre et les barrages entravent le passage de nombreux organismes vivants. Conformment la rvision de la loi sur la protection des eaux, les cantons doivent dmontrer avant la fi n de 2014 le potentiel cologique des diffrents cours deau et dfi nir les sections revaloriser en priorit. Dans le cadre dun travail de master, le

    WSL a dvelopp un instrument susceptible de les aider dans cette tche. Une analyse multicritres permet didentifi er les sections les mieux adaptes cette revitalisation. Il est alors apparu que les cantons de Berne, de Zurich et dArgovie prsentaient le plus grand potentiel de revalorisation. (chu)

    Lconomie alpestre estelle prenne? Comment les alpagistes exploitentils et entretiennentils leurs pturages afi n quils demeurent riches en espces, ddis lestivage et ne se reboisent pas? Des questions comme cellesci se posaient laube du programme de recherche AlpFUTUR il y a 5 ans. Dans 22 projets partiels, les chercheurs du WSL, dAgroscope et de 13 institutions partenaires ont rassembl des connaissances, men des enqutes auprs de spcialistes et de la population, analys des donnes et des faits, et labor des recommandations.

    Le bouquet fi nal: une synthse qui prsente les rsultats de la recherche et des pistes de solution pour lexploitation future des pturages destivage. Elle comporte trois courts mtrages raliss avec les praticiens. Ainsi, dans Dalpagistes alpagistes gestion et entretien des pturages, des agriculteurs chevronns mettent en vidence les problmes typiques

    rencontrs lors du pacage et les solutions apportes. Les fi lms sont entre autres utiliss dans la formation continue. Le documentaire Sommerzeit, diffus dans les cinmas rgionaux, montre des scnes de la vie quotidienne dans des exploitations dalpage et des chercheurs leur travail. (rl)

    www.alpfutur.ch

    Dans le court mtrage, Daniel Siegenthaler, alpagiste chevronn Schangnau (BE), voque les problmes typiques rencontrs dans la gestion des pturages.

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  • 28/29THMES -CLS

    comportaient un potentiel damlioration. Ds maintenant, les praticiens bnfi cient dune meilleure reconnaissance prcoce dvnements similaires. La nouveaut: le SLF soutient dsormais la prvision des crues de lOFEV grce des donnes et prvisions concernant la fonte de la neige tout au long de lanne. Avec le changement climatique, les intempries de pluie sur neige susceptibles de provoquer des crues, devraient tre plus frquentes. Do un examen plus approfondi de ce processus au WSL. (mhe)

    En octobre 2011, une intemprie provoqua de gros dgts en Valais et dans lOberland bernois notamment. Sur mandat de la Confdration, le WSL a analys avec dautres partenaires les causes de cette crue. Les 6 et 7 octobre 2011, la suite de lincursion dun front froid, il neigea abondamment partir de 1000 m daltitude environ. Latmosphre se rchauffa ensuite nettement les 9 et 10 octobre et il plut verses. Cette combinaison de pluie et de fonte des neiges simultanes entrana des crues exceptionnelles telles quil nen survient, sur le plan statistique, que tous les 50 300 ans, mme si des quantits pluviomtriques comparables ont t mesures quelques annes dintervalles.

    Lanalyse a montr que les modles hydrologiques utiliss dans la prvision oprationnelle des crues

    G EST ION DES DA N G ERS N ATURELS Crues aprs un pisode exceptionnel de pluie sur neige en octobre 2011

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    Une intemprie entre Kippel et Wiler dans le Ltschental (VS) provoqua ces dgts en octobre 2011.

  • MAGAZ INE DU WSL D I AGONALE N 2 2013

    Depuis peu, un recueil de textes en allemand sur la neige, richement illustr, est disponible en librairie. Au fi l des six chapitres, des chercheurs du SLF proposent sur le monde fascinant de lor blanc un kalidoscope daspects divertissants ou surprenants. Avec les photos grand format et les courts textes indpendants, le livre invite la dcouverte, dclare Christine Huovinen, responsable de la rdaction de ce nouvel ouvrage et du choix de liconographie.

    White Glory White Risk, tel est le nom dune exposition spciale sur les avalanches, visible au Jardin des Glaciers de Lucerne et soutenue par le SLF et la Suva. Depuis le 15 novembre, les visiteurs dcouvrent les

    facteurs qui contribuent la formation des avalanches, le rle que joue ltre humain dans ce contexte et le comportement adopter pour rduire le risque daccident.

    Midcembre 2013, en collaboration avec leur partenaire la CroixRouge suisse CRS, le SLF et la Suva lancent White Risk 2.0, plateforme de prvention base sur le Web. Elle sensibilise au danger davalanche en dehors des pistes scurises, transmet des connaissances sur les avalanches et aide planifi er des randonnes.

    (mhe)www.slf.ch/livresurlaneigewww.gletschergarten.chwww.whiterisk.ch

    Nouveaux produits: connaissances sur la neige et les avalanches destines au grand public

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    La lgre hausse des tempratures accrot le dgel du perglisol en haute montagne, ce qui libre de plus en plus dboulis. Do la survenue possible de laves torrentielles dramatiques lors de prcipitations ou de fonte des neiges importantes. Sur mandat du canton du Valais, des chercheurs du WSL modlisent de tels vnements et examinent les scnarios de dangers pour le Mattertal. Dans leur modle numrique, ils intgrent des lments prospectifs tels que les matriaux meubles supplmentaires, et des tendances pluviomtriques. Ils peuvent ainsi valuer de faon raliste le risque de laves torrentielles menaant les communes et les habitants, condi

    tion clef de leffi cacit des mesures de protection. (kbr)

    www.wsl.ch/mattertal

    Modlisation des laves torrentielles: mieux valuer les risques

    Modlisation ultrieure dune lave torrentielle dans le ruisseau du village de Randa laide du modle numrique de mouvements de masse RAMMS.

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    UT I L ISAT ION DUR A BLE DES RES SOURCES La transition nergtique nest pas sans consquences sur la nature et le paysage: o faitelle natre des confl its?

    Les panneaux photovoltaques ont besoin de place, les oliennes dtonnent dans le paysage, les centrales hydrolectriques rendent la vie diffi cile aux poissons: si nous exploitons les sources dnergie renouvelable de faon plus intensive dans le cadre de la transition nergtique, de nombreux confl its nous menacent. Anna Hersperger, Lorena Segura Morn et Felix Kienast examinent de tels confl its entre la production dnergie renouvelable et dautres prestations proposes tous les jours par le paysage comme les loisirs, la production alimentaire ou la biodiversit. Sur nos cartes, nous remarquons les endroits o un type donn de production nergtique est possible sans grande perturbation, explique A. Hersperger. Nous soutenons ainsi un dploiement responsable.

    Pour chaque source dnergie, Segura Morn a dress une carte de potentiel au niveau suisse, ainsi que des cartes de diffrentes prestations paysagres. Dans certains cas, il nexiste aucune infl uence ngative par exemple entre les petites centrales hydrolectriques et la production de bois. Quelques confl its peuvent aussi se rsoudre trs simplement. Ainsi, certains panneaux solaires sur les toits sont discrets et se remarquent peine dans le paysage local. Pour onze champs confl ictuels, lquipe a en revanche tabli des cartes nationales de confl its. La fi gure illustre la dmarche: la carte de potentiel olienne indique dans quelle mesure telle rgion est adapte aux oliennes en fonction des conditions de vent,

    de laccessibilit et du cadre juridique. Pour la carte de potentiel Tourisme, les chercheurs ont tenu compte des informations sur lemplacement des aires de loisirs de proximit, les infrastructures touristiques et les lments paysagers attrayants. Ils ont ensuite superpos ces deux cartes de potentiel et dfi ni des catgories telles que potentiel lev de confl its de faible intensit ou potentiel moyen de nombreux confl its. La carte montre que nombre de sites adapts lnergie olienne au Jura prsentent un potentiel de confl its avec le tourisme. Au Jura comme dans les Alpes, il existe toutefois beaucoup de rgions appropries et faible potentiel de confl its comme le fait apparatre nettement un zoom sur la carte. Mais les cartes sinscrivant dans une perspective nationale, il faut encore examiner les donnes rgionales de chaque site. Les cartes de potentiel reposent sur la technologie et les conditionscadres juridicopolitiques actuelles. Dans les modles, il est nanmoins possible de faire varier sans problme tous les facteurs. Si lon souhaite ainsi savoir quel est limpact dun scnario dtermin par exemple des oliennes autorises tre installes dans des paysages dimportance nationale, ou une nouvelle gnration de turbines qui fonctionne dj en prsence dun vent faible cela peut se faire sans diffi cult. Et A. Hersperger a des objectifs encore plus ambitieux: Nous voulons valider nos cartes et dynamiser les modles, donc intgrer par ex emple le fait quavec la transition ner

  • MAGAZ INE DU WSL D I AGONALE N 2 2013

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    gtique, la consommation dnergie volue galement. Comme la Confdration, le Fonds national, le Conseil des EPF et le WSL encouragent la recherche sur la transition nergtique, cest de bon augure pour les projets futurs. Christoph Hegg, viceDirecteur du WSL, prcise: La transition nergtique nest pas seulement une question de technologie. Elle a des rpercussions sur lenvironnement et la socit quil est encore trop tt pour prvoir. Le WSL se consacre donc leur examen avec un nouveau domaine de recherche dnomm Energy Change Impact. Nous avons beaucoup dexprience dans la re

    cherche sur les impacts, explique C. Hegg, ceux du changement climatique en particulier. Grce des projets pionniers comme celui dAnna Hersperger, pour lEnergy Change Impact, nous avons ainsi des expriences notre actif. Et nous allons largir notre champ de travail. Lobjectif est clair: le WSL veut que ltat, les entreprises et les particuliers sachent quel est limpact de leurs dcisions pour quils en psent le pour et le contre et les prennent en toute connaissance de cause. (bio)

    www.wsl.ch/energy_change

    La superposition des car tes de potentiel olienne et Tourisme permet dtablir lune des onze car tes de confl its.

    aucun potentiel nergtique

    potentiel moyen de confl its de faible intensit

    potentiel moyen de nombreux confl its

    potentiel lev de confl its de faible intensit

    potentiel lev de nombreux confl its

    Carte de conflits olienne Tourisme

    rgion non adapte

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    Carte de potentiel olienne

    faible potentiel

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    Carte de potentiel Tourisme

  • SCHWERPUNKT / KERNTHEMEN 32/32

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    En avril, ma famille et moi avons quitt la Finlande pour venir nous installer Davos. Avec le mauvais temps, je nai pas encore pu vraiment profi ter du paysage. Je me rjouis dsormais de larrive de lautomne ensoleill et savoure mes jours de cong dans les forts de montagne colores.

    Aino Kulonen, Davos

    F LO R E D A LT I T U D E E T C H A N G E M EN T C L I M AT I Q U E

    Je souhaite savoir pourquoi de nouvelles espces vgtales migrent dans les rgions des sommets de montagne et si elles pourront y survivre. Cest la raison pour laquelle la doctorante Aino Kulonen tudie les caractristiques de ces rgions et re-

    cherche lvolution future des plantes adaptes au froid. Dans le projet Flore daltitude, nous vou-lons dcouvrir si cette volution est directement lie au changement climatique et quelles sont les espces potentiellement menaces dextinction.

  • WSL -MAGAZ IN D I AGONAL NR .1 2013

    Herbert Kurmann, Birmensdorf

    Comme jai grandi ici, je suis particulirement attach au Lgern. Jy

    vais souvent bicyclette, mais vite gnralement le Burghorn parce quil est seulement accessible

    pied. Nanmoins, lorsque jai besoin dune

    pause, le point de vue se rvle lendroit idal.

    I N F R A S T RU C T U R E P O U R L A R EC H E R C H E

    Le bon fonctionnement de linfrastructure est im-portant pour le travail de recherche. Herbert Kur-mann, responsable de la gestion du site de Birmen-sdorf, en est bien conscient: Des pannes peuvent entraver les rsultats de la recherche. Il faut les

    viter tout prix. Cest pourquoi son quipe et lui-mme entretiennent les installations avec le plus grand soin, garantissant ainsi aux collaborateurs du WSL la fi abilit de linfrastructure pour que leurs tches soient ralises sans problme majeur.

  • 34/35RAPPORT SUR LE DVELOPPEMENT DURABLE

    EN V I R O N N E M EN T E T S C U R I T

    En tant quInstitut de recherches centr sur le dveloppement durable, il en va de notre crdibilit de rendre compte de nos actions en termes de durabilit. Lenvironnement et la scurit sont trs clairement au cur de nos proccupations.

    Depuis 2002, le WSL travaille avec RUMBA, le systme de gestion des ressources et de lenvironnement de ladministration fdrale. Il participe sur une base volontaire au programme de lAgence de lnergie en vue dconomiser celleci. Il revendique ainsi une rduction active des missions de CO2 et loptimisation de lefficacit nergtique. Le WSL dtient de surcrot le label de qualit pour la gestion des dchets SuperDrecksKscht.

    Les objectifs suivants furent dfinis en 2006: rduire la consommation de chaleur de 40 % dici 2020, celle dlectricit de 10 % par collaborateur dici 2016, et celle de carburant de

    20 % aux 100 km dici 2020. Nous sommes sur la bonne voie. Fin 2012, notre consommation de carburant, hauteur de 7,6 l / 100 km, est dj nettement infrieure la valeur de 8,7 l / 100 km vise pour 2020.

    Chaque employeur doit tre mme de garantir la scurit et la sant sur le lieu de travail. Les travaux dans le laboratoire ou sur le terrain peuvent comporter certains risques. La prvention est la meilleure protection: grce des formations, des directives, des informations et des mesures spcifiques de scurit, nous pouvons limiter au maximum les risques daccidents. Sur une nouvelle plateforme dinformations sur Intranet, nous expliquons de plus nos collaborateurs la faon dont ils peuvent euxmmes prserver leur sant et dtecter de faon prcoce des signes tels que les symptmes du mauvais stress. (kbr)

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    Transports ariens (Les transports ariens sont seulement recenss depuis 2006)

    Transports vh. motor.

    nergie thermiquelectricit

    Consommation nergtique totale du WSL

  • Magaz ine Du WSL D i agOnaLe n 2 2013

    De gauche droite, en partant du haut: Reinhard Lssig, Christine Huovinen, Manuela Di Giulio, Martin Heggli, Sandra Gurzeler, Kathrin Brugger, Birgit Ottmer

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    Avalanches, chutes de pierres, laves torrentielles pour nombre de thmatiques du WSL, le lien avec la prvention et le risque, thme central du prochain numro, apparat immdiatement. Pour dautres sujets, les relations sont moins videntes: ainsi, la fort protge des dangers naturels en maints endroits; elle est toutefois menace par les temptes ou les ravageurs dangers que nous, tres humains, sur fond de changement climatique, accroissons parfois notre tour. DIAGONALE prsentera les travaux du WSL sur la prvention et le risque depuis la recherche fondamentale jusqu lalerte aux avalanches.

    En avril 2005, dans le Murgtal, un rocher colossal de 125 tonnes endommagea la fort et la route quil fallut fermer par la suite pour des raisons de scurit. Le WSL a entre autres utilis cet vnement pour tester son logiciel de simulation RAMMS::Rockfall.

    I M P R ES SU M

    Responsable de ldition: Konrad Steffen, prof., Directeur du WSL Texte et rdaction: Kathrin Brugger (kbr)Manuela di Giulio (mdg)Sandra Gurzeler (sgu)Martin Heggli (mhe)Christine Huovinen (chu)Reinhard Lssig (rl)Birgit Ottmer (bio)Gottardo Pestalozzi (gpe)Anna Kreidler (akr) Direction rdactionnelle:Kathrin Brugger, Christine [email protected] Traduction: Jenny Sigot Mller, WSLRelecture: Monique Dousse, Rotkreuz Maquette: Raffinerie AG fr Gestaltung, Zurich Impression:Silhdruck AG, Zurich Tirage: 2000 exemplaires, deux numros par an. Le Magazine du WSL DIAGONALE parat aussi en allemand. Rfrence bibliographique:Institut fdral de recherches WSL 2013: Magazine du WSL Diagonale, 2 / 13, 36 p. ISSN 2296-3596 Service dabonnement: www.wsl.ch/diagonale Diffusion: Institut fdral de recherches WSL Zrcherstrasse 111 CH-8903 Birmensdor f Courriel: [email protected] www.wsl.ch/eshop

  • 36LE SCHM I LBL ICK

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    Bassin deau isol avec serpentin chauffant

    Botier de rcupration de la neige

    Botier pour les dchets neigeux

    Entranement des brosses pour le grattage des cristaux de neige

    Fils de nylon comme noyaux de nuclation

    Racleur

    Dshumidifi cateur de lair rsiduel

    Chambre de nuclation

    Entre deau

    Ventilateur fl ux transversal

    Cristaux de neige le long des fi ls de nylon

    Le snowmaker permet de fabriquer de la neige en laboratoire comme dans les nuages: les cristaux se forment partir de la vapeur deau. Le ventilateur fl ux transversal met un fl ux dair au-dessus dun bain deau chaude dans un environnement froid. Comme lair froid peut moins absorber de vapeur deau que lair chaud, il est sursatur aprs stre refroidi et se cristallise sous forme de poudreuse le long des fi ls de nylon. Vido sur: www.wsl.ch/schmilblick

  • Birmensdorf Eidg. Forschungsanstalt fr Wald, Schnee und Landschaft WSLZrcherstrasse 111CH-8903 BirmensdorfTlphone 044 739 21 11Fax 044 739 22 [email protected]

    LausanneInstitut fdral de recherches WSLCase postale 96CH-1015 LausanneTlphone 021 693 39 05Fax 021 693 39 [email protected] www.wsl.ch/lausanne

    SionInstitut fdral de recherches WSLc/o HES-SORoute du Rawyl 47CH-1950 SionTlphone 027 606 87 [email protected]/sion

    DavosWSL Institut pour ltude de la neige et des avalanches Flelastrasse 11 CH-7260 Davos Dorf Tlphone 081 417 01 11 Fax 081 417 01 10 [email protected] www.slf.ch

    BellinzonaIstituto federale di ricerca WSL Via Belsoggiorno 22CH-6500 BellinzonaTlphone 091 821 52 30Fax 091 821 52 [email protected]/bellinzona

    S i teS

    L a r ec h er c h e au S er v i c e d e L t r e h u m a i n e t d e L en v i r o n n e m en t

    Les activits de linstitut fdral de recherches sur la fort, la neige et le paysage WSL sar ticulent autour de lutilisation et de la protection des habitats ruraux et urbains. Le WSL contribue la recherche de solutions en vue dune gestion durable des paysages et des forts. il entend promouvoir une attitude responsable face aux dangers naturels qui se manifestent dans les pays de montagne. dans ces do-maines de recherche, le WSL est en tte de liste du palmars international, et lins-titut fournit les bases dune politique environnementale durable en Suisse. Le WSL emploie plus de 500 collaboratrices et collaborateurs Birmensdor f, Bellinzone, Lausanne, Sion et davos (WSL institut pour ltude de la neige et des avalanches SLF). il est un centre de recherches de la confdration et fait partie du domaine des coles polytechniques fdrales.

  • Comme lillustre lagrion de Mercure, la protection de la nature est efficace, p. 23

    Le chuchotement des plantes: rendre leurs processus internes audibles, p. 25

  • Comme lillustre lagrion de Mercure, la protection de la nature est efficace, p. 23

    Le chuchotement des plantes: rendre leurs processus internes audibles, p. 25