Mad(e) in TIC, sur les difficultés d'accès à Google Play

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Sophia Antipolis, le 9 septembre 2013, Mme Bargès, Par la présente, j'espère interpeller à la fois la femme engagée dans le développement du numérique Français que vous êtes et la Responsable, des politiques publiques innovation de Google France. Membre du Social Nextwork de Renaissance Numérique dont vous êtes administratrice, nous avons eu l'opportunité de nous rencontrer lors la session #nocrise du 22 novembre dernier organisée à l'Assemblée Nationale. Je suis également Président de l'association Mad(e) in TIC, une structure associative qui promotionne les acteurs du numérique ultramarin qu'ils se trouvent en ou hors Outre-mer. Notre réseau est notamment présent sur la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie mais également sur les grands continents. Je souhaite au nom des quelques 200 acteurs que je représente et de la proximité entre nos réseaux attirer votre attention sur une situation qui perdure. Ainsi, depuis de nombreuses années maintenant, les difficultés d'accès à la plate-forme Google Play pour les résidents Ultramarins sont des sujets d'actualité récurrents. Il semble en effet que Google se base sur un croisement des données de géolocalisation et des codes ISO pays -ce code ne faisant pas référence au pays de tutelle, la Martinique par exemple se trouve taguée « mq » au lieu de « fr_mq »- pour identifier les territoires considérant ainsi l'Outre-mer comme territoire étranger. Hors, nonobstant tout élan de patriotisme exacerbé ce sont bien de bouts de France éparpillés ici et là dont nous parlons. De fait, cet état pénalise à la fois les consommateurs et les éditeurs avertis qui doivent faire usage de subterfuges afin de contourner les restrictions mises en place. Vous qui au delà de vos activités professionnelles donnez de votre temps afin de réfléchir à la place du numérique en France et à son développement, vous conviendrez sûrement du caractère économiquement discriminant à l'égard d'une frange de la population Française estimée tout de même à plus de 2,5 millions d'habitants. Mme Bargès, je n'ose croire qu'en 2013, Google qui sache tout de nos vies puisse déconsidérer l'Outre-mer et en fasse une « France » entièrement à part ? Quand on sait que le secteur des applications mobiles est un levier de croissance Google France Élisabeth BARGES Responsable des relations institutionnelles 8, rue de Londres 75009 Paris

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Depuis plusieurs années déjà les usagers Ultramarins se retrouvent face à des difficultés d'accès à la plate-forme d'applications mobiles Google Play, Mad(e) in TIC interpelle Google à ce sujet.

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Sophia Antipolis, le 9 septembre 2013,

Mme Bargès,

Par la présente, j'espère interpeller à la fois la femme engagée dans le développement du numérique Français quevous êtes et la Responsable, des politiques publiques innovation de Google France.Membre du Social Nextwork de Renaissance Numérique dont vous êtes administratrice, nous avons eu l'opportunité denous rencontrer lors la session #nocrise du 22 novembre dernier organisée à l'Assemblée Nationale. Je suis égalementPrésident de l'association Mad(e) in TIC, une structure associative qui promotionne les acteurs du numériqueultramarin qu'ils se trouvent en ou hors Outre-mer. Notre réseau est notamment présent sur la Martinique, laGuadeloupe, la Guyane, la Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie mais également sur les grands continents.Je souhaite au nom des quelques 200 acteurs que je représente et de la proximité entre nos réseaux attirer votreattention sur une situation qui perdure.

Ainsi, depuis de nombreuses années maintenant, les difficultés d'accès à la plate-forme Google Play pour les résidentsUltramarins sont des sujets d'actualité récurrents. Il semble en effet que Google se base sur un croisement desdonnées de géolocalisation et des codes ISO pays -ce code ne faisant pas référence au pays de tutelle, la Martiniquepar exemple se trouve taguée « mq » au lieu de « fr_mq »- pour identifier les territoires considérant ainsi l'Outre-mercomme territoire étranger. Hors, nonobstant tout élan de patriotisme exacerbé ce sont bien de bouts de Franceéparpillés ici et là dont nous parlons. De fait, cet état pénalise à la fois les consommateurs et les éditeurs avertis quidoivent faire usage de subterfuges afin de contourner les restrictions mises en place.

Vous qui au delà de vos activités professionnelles donnez de votre temps afin de réfléchir à la place du numérique enFrance et à son développement, vous conviendrez sûrement du caractère économiquement discriminant à l'égardd'une frange de la population Française estimée tout de même à plus de 2,5 millions d'habitants.Mme Bargès, je n'ose croire qu'en 2013, Google qui sache tout de nos vies puisse déconsidérer l'Outre-mer et en fasseune « France » entièrement à part ? Quand on sait que le secteur des applications mobiles est un levier de croissance

Google FranceÉlisabeth BARGESResponsable des relations institutionnelles8, rue de Londres75009 Paris

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pour la téléphonie mobile et le développement logiciel, générateur d'emplois et de richesses, je ne puis concevoir quenos compatriotes d'Outre-mer ne puissent espérer profiter de cette manne.Nos territoires majoritairement insulaires ont tous engagés un virage à 180° dans le numérique, investissantmassivement dans la fibre, créant des espaces communautaires à l'instar de la Cantine, s’apprêtant à ouvrir leursFablabs, accentuant leurs actions en matière de sensibilisation des entreprises aux usages numériques mais seretrouvent exclus des segments de croissance économique portés par Google Android.

Mme Bargès, cette situation régulièrement relayée dans les médias -cf. article de Guadeloupe 1ère du 28/08/2013 enannexe- est également prise très au sérieux par nos élus. Ainsi le Président de Région et Député Martiniquais SergeLetchimy en a t-il déjà alerté la direction de Google dans son courrier en date du 18 juin dernier en annexe.Le silence ou les réponses toutes faites de la part de Google n'ont que trop duré et ne nous apportent nullementsatisfaction. Faudra t-il que nous mobilisions le groupe Outre-mer à l'Assemblée Nationale ou le Ministère de l'Outre-mer pour qu'ils fassent pression sur Google afin d'obtenir gain de cause ? Je compte sur l'esprit d'ouverture dont faitpreuve votre entreprise pour qu'enfin nous puissions permettre aux éditeurs locaux de trouver aux cotés des autreséditeur Français la place qui leur est due dans le Google Play.

Madame, je me tiens ainsi que mon équipe à votre entière disposition afin de débattre et apporter ensemble lessolutions adaptées à ce problème.

Je vous prie d'agréer Mme Bargès l'expression de mes respectueuses salutations.

Marc LESDEMAPrésident Mad(e) in TIC