MACROECONOMIE de l’emploi et du Chômage · 24/09/2012 3 • Les TD débutent la semaine du 24...

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24/09/2012 1 MACROECONOMIE de l’emploi et du Chômage Licence 2 Sciences Economiques, Division2 Elisabeth CUDEVILLE Maître de conférences Université Paris 1 Année 20122013 « Les objectifs de la macroéconomie sont d’interpréter les observations des agrégats économiques en prenant en compte les motivations mais aussi les contraintes des agents économiques et de prédire les conséquences des différentes politiques économiques gouvernementales ». Thomas J. Sargent, Dynamics Macroeconomic Theory, 1987, Harvard University Press. L’objet de ce cours est une présentation de la macroéconomie s’inspirant pour partie de cette définition. Plan du cours Chapitre 1. Objet et méthode de la macroéconomie Chapitre 2. Le modèle IS ̶ LM Chapitre 3. Le modèle Ore globale (AS) ̶ Demande globale (AD) Chapitre 4. Approfondissement du modèle AS ̶ AD : courbe de Phillips et loi d’Okun. Chapitre 5. La croissance : introduction Chapitre 6. Introduction à l’économie ouverte : le modèle MundellFleming

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MACROECONOMIEde l’emploi et du ChômageLicence 2 Sciences Economiques, Division2

Elisabeth CUDEVILLEMaître de conférences

Université Paris 1

Année 2012‐2013

« Les objectifs de la macroéconomie sont d’interpréter les observations des agrégats économiques en prenant en compte les motivations mais aussi les contraintes des agents économiques et de prédire les conséquences des différentes politiques économiques gouvernementales ». Thomas J. Sargent,  Dynamics Macroeconomic Theory, 1987, Harvard University Press.

L’objet de ce cours est une présentation de la macroéconomie s’inspirant pour partie de cette définition. 

Plan du cours

Chapitre 1. Objet et méthode de la macroéconomie

Chapitre 2. Le modèle IS    LM

Chapitre 3. Le modèle Offre globale (AS)    Demande globale (AD)

Chapitre 4. Approfondissement du modèle AS    AD : courbe de 

Phillips et loi d’Okun.

Chapitre 5. La croissance : introduction

Chapitre 6. Introduction à l’économie ouverte : le modèle     Mundell‐Fleming

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Macroéconomie, O. Blanchard et D. Cohen, 5ème édition, Pearson Education, 2010.

Cours Manuel Blanchard & Cohen

Chapitre 1. Introduction Chapitres 1 et 2

Chapitre 2. IS‐LM Chapitres 6, 7, 20

Chapitre 3. AS‐AD Chapitres 5 et 8

Chapitre 4. Approfondissements Chapitres 9 et 10

Chapitre 5. La croissance Chapitres 3 et 4

Chapitre 6. L’économie ouverte Chapitres 15,16,17 et 18

Manuel de référence : 

Cours, brochures de TD et annales corrigées en ligne sur l’EPI dans la rubrique :

Economie L2 

EconomieMacroéconomie de l’Emploi et du chômage

Division 2 

Evaluation : 

50% note de partiel (cf. annales sur le site du cours) ;

50% note de Contrôle Continu  constituée de la moyenne simple des 3 notes suivantes :

2 notes d’interrogations écrites en TD ;

1 note d’activité en fonction du sérieux des préparations (70%), de l’assiduité (10%) et de la participation en TD (20%).

La présence en TD est obligatoire, toute absence doit être motivée et plus de 3 absences invalident l’UV.

PLANNING DES TD1 semaine  du 24/09 Dossier 1 INTRO

2 semaine du 01/10 Dossier 2 IS‐LM

3 semaine du 8/10 Dossier 2 IS‐LM

4 semaine du 15/10 Dossiers 2‐3IS‐LM/ AS‐AD

5 semaine du 22/10 Interrogation écrite 1

6 semaine du 29/10 Dossier 3 AS‐AD

7 semaine du 05/11 Dossier 4 Phillips

8 semaine du 12/11 Dossier 4 Phillips

9 semaine du 19/11 Dossier 5 Croissance 

10 semaine du 26/11 Interrogation écrite 2

11 semaine du 03/12 Dossier 5 Croissance

Aucun rattrapage ne sera organisé en cas d’absence motivée à une interrogation écrite. Dans ce cas, la note de partiel se substituera à la note d’interrogation écrite. 

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• Les TD débutent la semaine du 24 septembre, vous devez avoir préparer à l’écrit le dossier de TD1 disponible sur les EPI. 

Chapitre 1. Objet et méthode de la macroéconomie

1. L’ Objet de la macroéconomie

1.1. Les agrégats macroéconomiques : définitions et mesures (Exercices 1 et 2, Texte 3, TD1)

1.2. Les horizons de la macroéconomie : croissance et cycles (Document TD 1)

2. La méthode de la macroéconomie

2.1. Modélisation macroéconomique

2.2. Approche positive/Approche normative

1.1 Les agrégats : définitions et mesures

o Le PIB

o L’inflation

o Le chômage

Le macroéconomiste s’intéresse aux grandeursmacroéconomiques ou grandeurs agrégées telles que :

Pour étudier un phénomène il faut le mesurer. Les grandeurs macroéconomiques ne seront correctement mesurées dans les pays industrialisés qu’après la seconde Guerre Mondiale, avec la mise en place des systèmes de comptabilité nationale.

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1.1.1. Le PIB (Produit Intérieur Brut)

*Cf. cours de Comptabilité Nationale. Ici quelques rappels rapides.

Son objet est de synthétiser en un seul chiffre le niveau de l’activité économique.

Définition* : Le PIB est la valeur totale du flux de biens et services finaux produits dans une économie durant une période donnée

Remarque : Le PIB est un flux, le stock correspondant est la richesse

Concrètement, comment le mesurer ?

On peut l’appréhender de trois  manières : 

sous l’angle de la production,  sous l’angle des revenus,  sous l’angle de la dépense.

A – Le PIB sous l’angle de la production (Q):

Le PIB est la somme des valeurs ajoutées (VA) générées dans une économie au cours d’une période donnée :

PIB ≡ VA ≡ Q 

Valeur ajoutée :

VA  = Production vendue  – Consommations intermédiaires Consommations intermédiaires   =  biens ou services entièrement détruits dans le processus de production durant la période comptable (l’année ou le trimestre).

Pourquoi le PIB est la somme des valeurs ajoutées et non des productions ?

Il s’agit de mesurer les biens et services créésau cours de la période et disponibles à laconsommation finale.

Les biens et services intermédiaires utiliséset détruits dans le processus de productionne sont plus disponibles pour laconsommation finale, ils ont été incorporés àla production finale.

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B – Le PIB sous l’angle des revenus (Y) :

Le PIB est la somme des revenus distribués dans  l’économie : PIB ≡  revenus ≡ Y (Y ≡ revenu global ≡ salaires+ intérêts+dividendes)Dans une économie, la valeur de la production est nécessairement égale à la valeur du revenu global : Q ≡ Y. En effet, La production vendue rémunère nécessairement quelqu’un :  les ménages sous forme de salaires (revenus du travail) ; L’Etat, sous forme d’impôts ; les créanciers sous forme d’intérêts ou de dividendes (revenus du capital).

Ce e rela on Q ≡ Y est une identité comptable.

Identité comptable : relation toujours vérifiée ex post, c’est‐à‐dire sur les grandeurs réalisées, une fois les échanges effectués. 

Utilisation des revenus 

Les agents ne disposent pas de la totalité de leur revenus pour consommer des biens et services car ils doivent s’acquitter de leurs impôts (T). 

Les agents vont alors affecter une part de leur revenu disponible à la consommation de biens et services (C)

Par définition, la part restante constitue l’épargne (S) : 

Yd ≡ C+S

On appelle revenu disponible (Yd) le revenu après impôts, i.e. le revenu effectivement disponible à la consommation finale de biens et services : 

Yd ≡ Y─T

Par définition, l’épargne est à la part non consommée du revenu disponible (revenu après impôt) :

S  ≡  Y ─ T ─ C

On en déduit l’identité comptable suivante :

Y  ≡  S + T + C 

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C – Le PIB sous l’angle de la dépense (Z) : 

Le PIB est la somme des dépenses finales en biens et services (Z) des agents : PIB ≡ Z

L’équivalence entre le revenu et la dépense n’est que le reflet de la dualité dans l’échange : s’il y a un vendeur, il y a un acheteur . Vrai au niveau individuel, vrai au niveau global :

valeur vente ≡ valeur achat valeur des ventes ≡ valeur des achats

PIB ≡ Dépense totale

• La production vendue par les entreprises est nécessairement achetée par quelqu’un.

• Qui achète la production vendue ? Qui demande les biens et services produits dans l’économie ? 

• On va distinguer plusieurs catégories d’agents  :

Tout d’abord on distingue l’économie nationale du reste du monde.

Ensuite, au sein des agents résidents, on distingue les ménages, les entreprises et l’Etat.

D – Les composantes des la demande (Z)  

La demande de B&S de consommation des ménages , C ; La demande de B&S d’investissement des entreprises, I ; La demande de B&S de l’Etat , appelée dépense publique , G ; La demande nette de B&S du reste du monde, appelée exportations nettes ou balance courante , NX. 

La demande globale de biens et services produits dans l’économie s’écrit alors :        

Z ≡ C + I + G + NX

Pour l’essentiel, la demande de biens des ménages est une demande de biens de consommation et la demande de biens des entreprises est une demande de biens d’investissement. On peut alors décomposer la demande totale en biens et services nationaux en 4 composantes :

Demande interneou absorption

Demande nette du reste du monde

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NXGICY

Récapitulons :

La valeur de la production totale de biens finaux est égale au revenu global :  Ex post, c’est‐à‐dire sur les échanges réalisés, le revenu global est nécessairement égal à la dépense globale :  La demande est la somme de la consommation de l’investissement, des dépenses publiques et du solde de la balance courante : 

On en déduit, qu’ex post, l’égalité suivante est nécessairement vérifiée : 

(60%) (15%) (20%) (5%)

YQ

ZY

NXGICZ

Identités comptables

Le PIB mesure à la fois le revenu et la dépense d’une économie, deux aspects d’une même réalité. 

Optique de la dépense :

Optique du revenu : TSCY

NXGICY

De ces deux identités comptables, on déduit une autre 

identité fondamentale :

Epargne nette           Epargne nette   Epargne 

du secteur privé du secteur public          nationale nette

Cf. Exercice 2, TD1

C + I + G + NX C + S + TEmplois Ressources

( S – I ) + ( T – G ) NX

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Interprétation :

Un solde courant déficitaire signifie que l’épargne nationale n’a pas suffi à financer l’investissement, au total on a moins vendu de biens et services que l’on en a acheté, les exportations ne suffisent pas à payer les importations.

Une nation qui produit moins de biens et services qu’elle n’en demande ne peut qu’importer la différence et emprunter à l’étranger pour financer ses importations.

( S – I ) + ( T – G ) NX

En économie fermée, NX = 0, et on a :

L’épargne nationale, somme de l’épargne privée 

(S Y – T – C) et de l’épargne publique (T – G) est nécessairement égale à l’investissement. 

Une économie fermée ne peut acheter plus de biens qu’elle n’en produit. 

Le choix de consommer ou non le bien agrégé est tout simplement équivalent au choix d’épargner ou non son revenu. 

S + ( T – G ) I

E – PIB nominal et PIB réel

Exemple : si tous les prix doublent dans l’économie, le PIB est multiplié par deux sans que la quantité de biens disponibles dans l’économie n’augmente.

Le PIB est un indicateur construit pour appréhender l’activité économique d’un pays, i.e. sa capacité à satisfaire les besoins en biens et services finaux de sa population. Le PIB, tel que nous l’avons défini est‐il un bon indicateur de cette capacité ? NON car la PIB peut augmenter alors même que la capacité de l’économie à satisfaire les besoins en biens et services de sa population stagne ou diminue.

Le PIB est la valeur totale du flux de biens et services finaux produits dans une économie durant une période donnée.

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Le PIB nominal peut s’accroître pour deux raisons : parce que les quantités de biens produites augmentent, l’économie produit plus de biens qui sont donc disponibles pour la consommation des agents = évolutions réelles parce que les prix des biens augmentent, à quantités inchangées

= évolutions nominales

Si l’on veut appréhender correctement les évolutions réelles de l’activité économique, il faut neutraliser les effets prix. On définit pour cela le PIB réel.

Le PIB nominal = valeur courante du flux de biens et services finaux produits dans l’économie durant la période  les biens et services produits sont évalués à leur prix courant, i.e. leur prix moyen sur la période.

Dans une économie à N biens i=1…N, le  PIB nominal de la période t est donné par :

avec  pi,t le prix en t du bien final i et qi,t la quantité de bien i produite au cours de la période t.

Ex: Deux biens 1 et 2 dans l’économie: 

1,21,211,1,11

,2,21,,1

ttttt

ttttt

qpqpY

qpqpY

, ,

Entre t et t+1, prix et quantités varient.

On considère une économie qui produit deux biens : des craies et des ordinateurs.

Yt+1 = (10 000 × 1,2) + (11 × 1 000) = 23 000

= 0,15  hausse de 15% en valeur

Année t Craies Ordinateurs

Quantités 10 000 unités 10 unités

Prix 1 € 1 000 €

Année t+1 Craies Ordinateurs

Quantités 10 000 unités 11 unités

Prix 1,2 € 1 000 €

Yt = (10 000 × 1) + (10 × 1 000) = 20 000

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le  PIB réel de la période t est la= somme des productions de biens et services finaux en valeur « constante »= somme des biens finaux multipliés par un vecteur de prix constant.

Quel vecteur de prix constant choisir? Un ensemble de prix d’une année particulière, dite « année de base » ou « année de référence », notée 0.

Les biens produits aux différentes périodes t, t+1, etcsont évalués avec ce même vecteur de prix constant de l’année de base  l’évolution du PIB réel ainsi calculé décrit donc uniquement l’évolution des quantités produites et disponibles pour satisfaire les besoins des agents  On a bien l’indicateur d’activité recherché.

Dans une économie à N biens i=1…N, le  PIB réel de la période t est donné par :

avec  pi,0 le prix du bien final i à l’année de base 0 et qi,t

la quantité de bien i produite au cours de la période t.

Ex: Deux biens 1 et 2 dans l’économie: 

Seuls les quantités varient entre t et t+1.

1,20,21,10,11

,20,21,0,1

ttt

ttt

qpqpy

qpqpy

, ,

PIB réel et PIB nominal sont égaux à l’année de base (ici, 1992). 

Dans une économie où les prix sont constants, PIB nominal et PIB réel sont égaux à toutes les dates.

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PIB réel en t et t+1, l’année t étant l’année de référence.

Année t Craies Ordinateurs

Quantités 10 000 unités 10 unités

Prix 1 € 1 000 €

Année t+1 Craies Ordinateurs

Quantités 10 000 unités 11 unités

Prix 1,2 € 1 000 €

yt=Yt = (10 000 × 1) + (10 × 1 000) = 20 000

yt+1 = (10 000 × 1) + (11 × 1 000) = 21 000

= 0,05  hausse de 5% en volume.

L’évolution du PIB réel dans le temps ne mesure que la hausse en volume de la production :

Entre 1960 et 1998, le PIB réel a été multiplié par 3,5

Le PIB nominal a été multiplié par 29 sur la même période !

La différence = l’inflation, i.e. la variation du niveau général des prix.

Croissance du PIB nominal et du PIB réel

• En 2006, aux Etats-Unis et en France, par exemple, on observe que la croissance (faible) du PIB nominal est supérieure à la croissance du PIB en volume. L’écart s’explique par une faible inflation ici.

• On remarque encore qu’au cours de la récession au sens technique (deux trimestres consécutifs de baisse), la croissance négative du PIB en volume (recul du PIB) est supérieure à la croissance négative du PIB nominal.

• L’inflation étant faible mais positive, c’est surtout la baisse du volume qui explique la décroissance de la valeur du PIB.

http://www.davidmourey.com/article-36399485.html

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1.1.2. Niveau général des prix et inflation

A – Le niveau général des prix

Pour mesurer le niveau général des prix en t, on peut définir un indice des prix (à la production), le déflateur du PIB, qui rapporte le PIB nominal en t au PIB réel en t :

t

tt y

YP

en t réel PIB

en t nominal PIB

B – Le taux d’inflation

Le taux d’inflation est le taux de croissance du niveau général des prix P.

Le taux d’inflation entre la date t et la date t+1 est donc donné par :

t

t1t

P

PP

t

On observe clairement que sur la période 2006-2009, le niveau des prix baisse seulement au RU. L’inflation reste très faible, mais positive, dans les autres pays.

Croissance du prix du PIB (Q/Q en %)

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1.1.3. Le taux de  chômage

On distingue : La population en âge de travailler généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans. La population active L qui regroupe la population active occupée N (appelée aussi « population active ayant un emploi ») et les chômeurs U : L = N + UUn chômeur est une personne à la recherche d’un emploi et non une personne sans emploi (frontière floue et controversée)Le taux de chômage est le proportion de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs) :

UN

Uu

Un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) 

1°) qui n’a pas travaillé, ne serait‐ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, 

2°) qui est disponible pour travailler dans les deux semaines, 

3°) qui a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou a trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois.

La définition des chômeurs est extrêmement sensible aux critèresretenu. La définition la plus couramment utilisée est celle « ausens du BIT (Bureau International du Travail) », elle permetd’effectuer des comparaisons internationales.

Comme le chômage est une notion et une mesure sujette à caution, on privilégie parfois la proportion d’individus dans la population en âge de travailler qui ont effectivement un emploi (= taux d’emploi) ou qui souhaitent participer (taux de participation) :

r travaillede âge en population

employés emploid’Taux

r travaillede âge en population

actifs ionparticipat deTaux

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Participation et emploi en Turquie, 2003

Taux de participation(%)

Taux d’emploi (%) Taux de chômage (%)

Total 51,5 46,4 9,8

Hommes 76,7 69,6 9,3

Femmes 28,5 25,3 11,1

Mémo OECD 69 64 7

A lui seul, le chômage est souvent un mauvais indicateur de la situation sur le marché du travail. 

Taux de chômage (au sens du BIT) en France

http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14

En moyenne sur le premier trimestre 2012, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 10,0 % de la population active en France (y compris Dom). en France métropolitaine, 3,5 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler.

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Comment expliquer le niveau du chômage et son évolution ?

Comment expliquer les différence de taux de chômage par âge, par sexe, entre pays ?

L’évolution du PIB par hab.

1.2  Les différents horizons de la macroéconomie: croissance et cycle

Evolution du PIB et du PIB par hab. (Maddison, 1991)

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La croissance

• Lorsque l’on trace l’évolution du PIB des pays développés sur longue période, on est frappé par son augmentation continue : tendance générale de long terme à la hausse, le PIB réel croît dans le temps. 

• Il s’agit même d’une croissance exponentielle : d’année en années les accroissements du PIB deviennent plus importants. On parle de « croissance économique » pour décrire ce phénomène de long terme.

L’évolution du PIB par hab.

Le cycle

• Cependant, si l’on observe plus précisément l’évolution dans le temps du PIB des différents pays, on constate que le PIB tend à fluctuer autour de sa tendance. A court terme, on observe un phénomène de fluctuations, des variations à la hausse ou à la baisse autour de cette tendance. 

• Les périodes successives de croissance rapide et de stabilisation, d’expansion et de récession, sont appelées cycles conjoncturels (ou cycle économique ou cycle des affaires). 

• Le cycle est un phénomène de courte période : en moyenne, la durée d’un cycle dans les pays industrialisés est de 5 à 8 ans.

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1.2.1  La croissance

Croissance du PIB par habitant: ordre de grandeur

La croissance: un évènement récentLa révolution industrielle

Après avoir connu un régime stationnaire avant la Révolution Industrielle de la fin du XVIIIe siècle, la production par tête des pays développés a été multiplié par 15 en moyenne en moins de deux siècles.

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Les « trentes glorieuses » (1950‐1973)Une période de croissance exceptionnelle 

taux de croissance « anormalement » élevés 

De fortes inégalités de croissance

Question centrale posée par le phénomène de croissance :

Quels facteurs explicatifs ? 

de la croissance de certains pays

et de la non croissance des autres

Débat autour de la croissance : la croissance n’est pas le développement

Rapport J. Stiglitz / A. Sen (Texte 3, TD1)

Quel indicateur doit‐on privilégier?

PIB, consommation, « bonheur », justice.

Quel est l’horizon pertinent?

La destruction du patrimoine naturel

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1.2.2. Les cycles conjoncturels

Cycles ou fluctuations conjoncturels = alternance d’expansions et de contractions de l’activité économique. 

En général, cycles de croissance

Exceptionnellement baisse du niveau du revenu national

La crise actuelle

Fluctuations du taux de croissance du PIB à court terme

En France : l’INSEE définit une récession comme une baisse ou stagnation du PIB sur 2 trimestres consécutifs.

La France échappe de peu à la récession en 2012…

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• Le cycle ne concerne pas uniquement le PIB mais toutes les variables macroéconomiques.

• On observe un certain nombre de régularités dans l’évolution des agrégats macroéconomique. Typiquement :

– Le chômage est contracyclique : il évolue en sens inverse du PIB réel ;

– La consommation, l’investissement, l’inflation sont procycliques.

Le chômage varie au cours du temps et a un profil cyclique.

Quelles sont les causes des fluctuations 

conjoncturelles ?

Rôle des « chocs » économiques : chocs pétroliers, chocs technologiques, crise des subprimes

Propagation des crises : crise des subprimes = « défaut » d’emprunteurs immobiliers aux EU →  banques US et dans le monde (titrisation) en difficulté → raréfac on de l’offre de crédit → baisse de la consomma on et de l’inves ssement → entreprises en difficulté → chômage → consomma on en baisse = crise économique.

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Comment amortir les fluctuations ? Rôle des politiques publiques ?

Naissance véritable de la macroéconomie avec la Théorie Générale de Keynes. La puissance publique dispose d’un certain nombre de leviers (investissement public, création monétaire, fiscalité) pour peser sur l’activité économique, à court terme et à long terme.

Quelles politiques publiques? Politiques de demande ? Politiques d’offre ? Relance de la consommation ou/et de 

l’investissement ? Quelle composition ? Quelle efficacité ?

2.1.  La modélisation macroéconomique 

(Texte 1, TD1)

2.2. Approche positive/approche normative (Texte 2, TD1)

2. La méthode de la macroéconomie

Cf. TD1 texte de Maurice Allais

Le macroéconomiste construit une théorie, un modèle*, la maquette d’une économie simplifiée proposant une explication de la détermination des grandes variables macroéconomiques qui l’intéressent.

Les variables expliquées par le modèle sont les variables endogènes, celles qui ne le sont pas sont dites exogènes(considérées comme des données que l’on ne cherche pas à expliquer).

ModèleVariables exogènes

= données inexpliquéesVariables endogènes

= expliquées par le modèle

* représentation abstraite d’un enchaînement causal permettant de proposer une explication plausible du phénomène que l’on cherche à expliquer.

2.1 La modélisation macroéconomique

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Le raisonnement  hypothético‐déductif

Hypothèses sur les comportements sur la structure de l’économie et des marchés sur l’environnement (variables exogènes)

Résultats / propositionsDétermination des variables endogènes : niveau du PIB niveau de la consommation agrégée niveau d’emploi, etc…

Déductionlogique

Observation des faitsMéthodes statistiques= Econométrie

Révision deshypothèses

Les résultats étant déduits logiquement des hypothèses posées, ils sont bien évidemment, par construction, entièrement déterminés par celles-ci. Il s’agit alors d’évaluer la pertinence des hypothèses et/ou des résultats. Des résultats non pertinents empiriquement conduiront nécessairement le modélisateur à réviser ses hypothèses.

Confrontationaux faits

• La transcription sous forme mathématique des hypothèses peut aider à la dérivation des résultats, c’est pourquoi l’économiste, qui étudie la détermination conjointe d’un ensemble de variables interdépendantes, recourt très largement à la formalisation.

• De même dans la confrontation aux faits, il utilise très largement les méthodes statistiques d’analyse des données.

• Mathématiques et économétrie sont pour lui des outils d’analyse.

La macroéconomie se doit de proposer une explication de la situation observée, celle qui résulte de la réalisation des échanges (on parlera d’équilibre ex post). 

Dans une économie de marchés, une fois les échanges réalisés (ex post), il y a nécessairement égalité entre offre et demande sur tous les marchés. Par exemple, sur le marché des biens et services, la production est nécessairement égale à la demande (vrai au niveau d’un agent→ vrai au niveau de l’économie dans son ensemble.)

Ex post l’économie est en équilibre, au sens où les décisions décentralisées des agents, leurs décisions d’offre et de demande sont (finalement) compatibles.

La question fondamentale de la macroéconomie est celle de la compréhension de l’ajustement à l’équilibre. Comment des intentions, des souhaits a priori  incompatibles ex ante  deviennent finalement compatibles ex post ?

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Il s’agit donc, pour le macroéconomiste, de comprendre :

les intentions des acteurs économiques (faire des hypothèses sur leurs comportements)

l’ajustement à l’équilibre (faire des hypothèses sur le fonctionnement des marchés en cas d’écarts entre l’offre et la demande: flexibilité ou non des prix).

Exemple : le marché du travail

• Comment se détermine le niveau de l’emploi ? 

• Il résulte de la confrontation d’une « offre de travail » des ménages, qui doivent en général travailler pour pouvoir consommer et d’une « demande de travail » des entreprises, qui ont besoin de travailleurs pour produire.

• De quoi dépendent l’offre et la demande de travail ? 

• L’offre de travail : les ménages travailleront d’autant plus que leur travail leur permettra de consommer plus de biens  on peut raisonnablement supposer que l’offre de travail dépend positivement du salaire réel (quantité de biens que le ménage peut acheter avec son salaire).

• La demande de travail : on peut raisonnablement supposer que la demande de travail dépend négativement du salaire réel, i.e. du coût en biens du travail : les entreprises embaucheront d’autant plus que le travail est peu coûteux en termes de biens produits.

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• On peut transcrire ces hypothèses formellement de la manière suivante :

(w)   et  (w) 

où  représente la demande de travail, l’offre de travail et w le salaire réel. On lira : « la demande de travail dépend négativement du salaire réel et l’offre de travail dépend positivement du salaire réel ».

+

• De manière générale on lira :   

x= x(a)  

comme « la variable x dépend de la variable a ».

x= x(a) 

comme « la variable x dépend positivement de a ».

x= x(a) 

comme « la variable x dépend négativement de a ».

• Ces relations auront un sens « économique» dès lors que l’on aura défini les variables x et a. Par exemple, si l’on note x la consommation et a le revenu, et que 

l’on écrit  x= x(a) , on lira « la consommation dépend positivement du revenu ».

+

• On a donc fait l’hypothèse que la demande de travail était une fonction décroissante du salaire réel et que l’offre de travail était une fonction croissante du salaire réel.

• On peut représenter graphiquement ces hypothèses.

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Le marché du travail

Quantité de travailN

NS=NS(w)

Salaire réel

w

w1

w*

∗ ∗

Chômage : U

ND=ND(w)

• Remarquons qu’étant donné les hypothèses posées, il n’existe qu’une seule valeur du salaire réel pour laquelle les intentions d’offre et de demande des agents coïncident, quand le salaire réel  prend la valeur  ∗. 

• Supposons que le salaire réel dans l’économie s’établisse au niveau  ∗. Alors, les hypothèses posées nous disent que les ménages désirent offrir une quantité de travail égale à  et les entreprises demander une quantité de travail égale à 

avec  >  : l’offre est supérieure à la demande. Comment va se faire l’ajustement à l’équilibre?

L’ajustement à l’équilibre

Deux types d’ajustement à l’équilibre :

par les prix, si les prix sont flexibles

par les quantités, si les prix sont rigides.

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L’ajustement par les prix

• Si les prix sont flexibles, l’ajustement se fait par les prix. Ici, l’offre est supérieure à la demande, selon la « loi de l’offre et de la demande », le salaire réel va diminuer, ce qui va pousser les ménages à réduire leur offre de travail et les entreprises à augmenter leur demande de travail, et ce jusqu’à l’égalisation de l’offre et de la demande au niveau de plein emploi  ∗ tel que :  ∗ ∗ ∗ . 

L’ajustement par les quantités

• Si les prix sont rigides, en vertu du principe de l’échange volontaire, les quantités s’ajustent selon la « loi du min » : l’échange se réalise au minimum de l’offre et de la demande. Ici, le niveau d’emploi se fixe donc, à l’équilibre, au niveau de la demande de travail :

∗ , = )

• L’équilibre sur le marché du travail est un équilibre de sous‐emploi, il y a du chômage :

Cf. TD1 texte de Joseph Stiglitz

Approche positive : comprendre le fonctionnement d’un système économique, dégager des lois générales.

Approche normative : proposer des actions visant à modifier l’état du système économique en fonction  d’objectifs à atteindre. 

2.2 Positif/Normatif