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    Macroconomie

    Notes de coursUniversit Panthon-Assas Paris 2

    Licence AES

    1ere anne, 1er semestre

    Centres Vaugirard et Melun

    Anne Universitaire 2004-2005

    Etienne [email protected]

    Sbastien [email protected]

    23 septembre 2005

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    Table des matires

    Introduction 6

    I Quest ce que la Macroconomie ? A quoi sert la Macroconomie? . . . . . 6

    II Les deux grandes traditions dans la pense macroconomique . . . . . . . . 8

    III Une mthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

    IV Le plan du cours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

    1 Le PIB 10

    I La reprsentation schmatique du fonctionnement des entreprises . . . . . . 10

    II La reprsentation macroconomique des entreprises . . . . . . . . . . . . . . 10

    III La fonction de consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    III.1 La consommation dpend du revenu courant . . . . . . . . . . . . . 12

    III.2 Les thories du revenu permanent et du cycle de vie . . . . . . . . . 16

    III.3 Elments empiriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

    IV La fonction dinvestissement I(r) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

    2 Le march du travail 21

    I Emploi chmage et inactivit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    II La demande de travail des entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

    II.1 La fonction de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

    II.2 La demande de travail no-classique Ldwp

    : initiation au raison-

    nement microconomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

    II.3 La demande de travail keynsienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

    II.4 Elments empiriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

    3 Le modle IS/LM 34

    I Le modle keynsien lmentaire : la courbe IS . . . . . . . . . . . . . . . . 34

    I.1 Le diagramme 45! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

    I.2 La notion de multiplicateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

    I.3 La courbe IS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    II La courbe LM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

    III Le modle IS/LM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    III.1 Le phnomne dviction financire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

    III.2 Cas particulier 1 : le cas montariste (LM verticale). . . . . . . . . . 42

    III.3 Cas particulier 2 : la trappe liquidit (LM horizontale). . . . . . . 43

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    4 Le modle O!re Agrge / Demande Agrge 45I Les limites du modle IS/LM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45II La demande agrge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

    III La relation do!re agrgeYswp

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

    IV Lquilibre OA/DA de court terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51V Le modle OA/DA de moyen terme : salaire rel rigide . . . . . . . . . . . . 55VI Application empirique : quest ce que le court terme ? . . . . . . . . . . . . 58

    Bibliographie 60

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    Table des figures

    1 Le taux de chmage en France. Source OCDE . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 Comparaison internationale des taux de chmage. Source OCDE . . . . . . 7

    1.1 Une reprsentation schmatique du fonctionnement des entreprises . . . . . 111.2 Le taux dpargne en France de 1970 nos jours. Source OCDE . . . . . . . 131.3 La fonction de consommation de long terme en France. Source OCDE . . . 18

    1.4 La fonction de consommation de court terme en France. Source OCDE . . . 191.5 La relation Investissement - Taux dintrt rel en France 1964-1997 . . . . 20

    2.1 La rpartition de la population entre Emploi, chmage et inactivit selonle BIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    2.2 Emploi - chmage et Inactivit en France. Source OCDE . . . . . . . . . . . 242.3 La notion de rendements dcroissants du facteur travail. . . . . . . . . . . . 262.4 Productivits moyennes et marginales du travail . . . . . . . . . . . . . . . 272.5 Illustration du comportement de demande de travail des entreprises . . . . . 292.6 Les consquences de laccroissement du prix sur la demande de travail des

    entreprises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    2.7 Les e!

    ets dune hausse du salaire nominal sur la demande de travail desentreprises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302.8 La maximisation du profit de la firme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312.9 Le comportement de lafirme en prsence dune contrainte de dbouchs. . . 322.10 La demande de travail en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

    3.1 Le modle keynsien lmentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353.2 La statique comparative du modle keynsien lmentaire . . . . . . . . . . 363.3 Lectures keynesiennes et no-classiques des relations IS et LM. . . . . . . . 403.4 La resolution graphique du modle IS/LM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 413.5 Lviction par le taux dintrt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423.6 ISLM : le cas montariste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433.7 ISLM : le cas de trappe liquidit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

    4.1 La politique budgtaire et la politique montaire de la France 1963-2000.Source OCDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

    4.2 Le taux de croissance de la France et des Etats Unis . . . . . . . . . . . . . 464.3 La courbe DA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 484.4 Lectures keynsiennes et no-classiques des relations OA et DA . . . . . . . 494.5 La relation do!re agrge de court terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 524.6 Lquilibre OA-DA de court terme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 534.7 Le!et dviction par les prix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

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    4.8 Les insu"sances du modle OA/DA de court terme. . . . . . . . . . . . . . 564.9 La courbe OA de long terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 574.10 Le modle OA/DA de moyen terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

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    Introduction

    I Quest ce que la Macroconomie ? A quoi sert la Macro-conomie ?

    La macroconomie est le domaine de lconomie qui sintresse au fonctionnementdensemble de lconomie. Elle se dfinit par opposition la microconomie qui sinteressedavantage aux comportements des agents conomiques. Il est toutefois di"cile de spa-

    rer analyses microconomiques et analyses macroconomiques. Cest davantage par lesquestions quelle se pose que se dfinit le champ de la macroconomie.

    La question du chmage est une question typique des problmatiques macrocono-miques. Le chmage est en France un phnomne la fois ancien et relativement rcent.Jusquau premier choc ptrolier en 1973, il tait presque inexistant. On constate une drive la hausse du chmage jusquen 1997 puis une importante redescente jusquen 2001. Seulela forte croissance conomique des annes 86-90 a permis cette hausse qui semblait alorsinexorable de sarrter.

    0%

    2%

    4%

    6%

    8%

    10%

    12%

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    1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000

    Fig. 1: Le taux de chmage en France. Source OCDE

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    FranceEtats-UniSpainJaponPays Bas

    Fig.2: Comparaison internationale des taux de chmage. Source OCDE

    Dans une perspective internationale :

    Le taux de chmage Amricain na pas connu ce phnomne de drive la haussequa connu le taux de chmage franais entre 1973 et 1997. Au contraire, il a beau-

    coupfl

    uctu aux gr des alas de la conjoncture autour dune moyenne stable de 5%- 6%.

    Le taux de chmage aux Pays Bas a beaucoup plus mont jusquau milieu des annes85 pour redescendre plus bas depuis.

    Le Japon a toujours connu un taux de chmage trs bas, en dpit de la grave criseconomique quil a connu au cours des annes 90.

    Au contraire le taux de chmage espagnol (record de lOCDE) avec 23,83% en 1993a connu (en bien pire) une situation semblable la situation franaise.

    Do un certain nombre de questions :

    Quelles sont les raisons de la spcificit franco-espagnole (et au del de lEurope

    continentale du centre et du sud) Les dterminants du chmage court-terme sont ils les mmes qu long-terme ?

    Existe-t-il des forces ramenant le taux de chmage vers un niveau stable plus oumoins constant terme ? Si oui pourquoi, et quelles sont les dterminants de ce tauxde chmage ?

    Ainsi, la macroconomie se donne deux objectifs :

    La prvision conjoncturelle.

    La recommandation dans la conduite des politiques conomiques

    Ce cours sattachera donner un clairage sur ces questions.

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    II Les deux grandes traditions dans la pense macrocono-mique

    Depuis la parution en 1936 de la Thorie gnralede J. M. Keynes, la macroconomiea vu successivement sa!ronter puis se reconcilier deux traditions distinctes :

    La logique keynsienne

    Tout part de la demande, cest dire du volume des commandes ou des dbouchs.Le chmage est alors d une insu"sance persistante de la demande. LEtat doit parconsquent intervenir en augmentant les dpenses publiques, en rduisant les impts ouen demandant la Banque centrale de diminuer les taux dintrt.

    La logique noclassique

    Tout part de lo!re, cest dire des conditions dune production rentable pour les

    entrepreneurs. Le chmage est alors d un cot du travail trop lev, si bien quil nestpas rentable pour les entreprises dembaucher toutes les personnes la recherche dunemploi. LEtat doit par consquent lutter contre les rigidits qui empchent le march dutravail de fonctionner correctement (syndicats, salaire minimum, protection de lemploi,allocations chmage,...). Une alternative consiste baisser les charges sociales sur les bassalaires afin de concilier quit redistributive et lutte contre le chmage.

    La synthse moderne

    En ralit depuis la fin des annes 70, un consensus existe pour admettre lexistencesimultane des deux types de mcanismes court terme, et pour reconnatre que seule la

    thorie no-classique est valable moyen terme. Le principal point de divergence restantconcerne la dure permettant de distinguer ce que lon appelle le court terme du moyenterme. Lenjeu du cours est de comprendre comment les macroconomistes en sont arrivs un tel consensus.

    III Une mthode

    Il est important de ne pas baser lanalyse macroconomique uniquement sur des in-tuitions, car celles-ci ne sont en gnral valables que dans des cas particuliers. La modli-sation et la formalisation mathmatique savrent alors constituer un outil indispensablepour vrifier quelles conditions nos intuitions sont valables. Il faut donc tre au clair surles di!rentes tapes de cette mthode.

    Une reprsentation extrmement simplifie de la ralit.

    La ralit conomique est extrmement complexe apprhender. Il faut donc rechercherles mcanismes essentiels pour esprer comprendre lconomie.

    Cest pourquoi on a recours des modles conomiques. Ceux-ci constituent desmondes imaginaires dans lequel le fonctionnement de lconomie est su"samment simplepour tre compris et tudi. Un modle constitue de ce point de vue une version (extr-mement notre niveau) simplifie de la ralit.

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    Un modle conomique repose donc toujours sur des hypothses simplificatrices. Ilfaut les connatre, savoir dans quelle mesure des hypothses moins simplificatrices changentou non les proprits du modle pour apprhender la qualit dun modle.

    Exemple : On supposera au cours du semestre que la production des entreprises nedpend que de la quantit de travail utilis (ngligeant ainsi linnovation, les machines,...)

    La modlisation mathmatique permet dnoncer des proprits du modle

    (voir des thormes). Exemple : Une hausse des dpenses publiques augmente la pro-duction, lemploi et rduit le chmage.

    Obtenir de telles proprits est le but de la modlisation. Cest ce qui permet de fairede la prvision et des recommandations de politique conomique.

    Ces rsultats ne constituent pas des vrits absolues et immuables.

    Au contraire ils sont trs dpendants des hypothses poses.Exemple : Une hausse des dpenses publiques augmente la production, lemploi et

    rduit le chmage sur le court terme mais pas sur le moyen terme.Il est donc essentiel de comprendre et dassimiler non seulement les proprits et les

    rsultats des modles mais aussi les hypothses principales sur lesquelles les modles re-posent.

    Exemple : le modle keynsien repose sur lhypothse selon laquelle les prix ne peuventpas ajuster lo!re la demande. Une telle hypothse est sans doute acceptable courtterme, mais certainement pas plus long terme.

    La controverse en macroconomie sest ainsi considrablement attnue.

    Ce sont moins les rsultats qui doivent faire lobjet de discussions que les

    hypothses sur lesquelles ils reposent.Exemple : La thorie keynsienne na de pertinence que sur le court-terme. Ce qui

    oppose aujourdhui keynsiens et noclassiques repose davantage sur ce que signifie cettenotion de court-terme : un mois, un an, une dcennie ?

    Les modles doivent tre confronts aux faits deux niveaux :

    Leurs hypothses sont-elles ralistes ?

    Leurs prdictions permettent elles de rpliquer les faits ?

    Les rponses ces deux questions sont trs rarement positives 100%.

    IV Le plan du cours.

    Le court - moyen terme en conomie ferme.Seront ici absents de lanalyse le long terme (cest dire les thories de la croissance

    et du dveloppement) et les relations internationales.

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    Chapitre 1

    Le PIB

    I La reprsentation schmatique du fonctionnement des en-treprises

    3 facteurs de production :

    Le travail,

    Le capital (dfinition)

    Le capital fixe est lensemble des moyens de production durables qui participent plusieurs cycles de production.

    Exemple : les machines, les btiments, les brevets, les licences, les ordinateurs

    les consommations intermdiaires (dfinition)

    Cest lacquisition par les entreprises de biens dstins tre utiliss immdiatementdans le processus de production.

    Exemple : fournitures, matires premires, produits finis et semi finis.Des recettes servant

    rembourser les fournitures

    rmunrer le travail

    rmunrer le capital. Et ce de trois faons :

    remboursement demprunts, de charges financires.

    versements de dividendes aux actionnaires

    auto-financement des investissement futurs.

    Tout ceci est reprsent dans la figure 1.1.

    Toutes ces oprations sont retranscrites dans le compte de rsultat des entreprises.Exemple : constructeur automobile : 210 de ventes, 100 dachat dacier, 70 de salaires et

    charges salariales 40 de profit dont 15 en dotations aux ammortissements (cot dusure dufacteur capital), 15 en remboursement demprunts 5 de dividendes pour les actionnaireset 5 rinvestis dans lentreprise (autofinancement) (en Millions dEuros) Le tableau 1.1restranscrit de faon comptable ces di!rentes oprations.

    II La reprsentation macroconomique des entreprises

    Cf. Blanchard et Cohen pages 18 25. PIB, valeur ajoute et revenus

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    Travail L

    Capital K

    Consommationsintermdiaires

    (Fournitures) CI

    FIRMES

    Salaires

    Achats

    Paiements de dividendes

    Remboursements de crdits(charges financires)

    Autofinancement(amortissements etconstitution de provisions)

    Rmunration du capital

    Etat + Scurit SocialeImpts,Cotisations socialesSubventions dexploitation

    Fig. 1.1: Une reprsentation schmatique du fonctionnement des entreprises

    III La fonction de consommation

    Dans le cadre de ce cours, o une perspective de court moyen terme est adopte, noussupposerons que la consommation est une fonction croissante du revenu disponible desmnages la priode courante. Soit C

    Yd

    .

    Nous discuterons dans un premier temps les fondements de cette reprsentation ainsiquun certain nombre de proprits que se doit de vrifier une telle fonction de consom-mation III.1. Nous verrons ensuite en quoi cette thorie est limitative en examinant deuxautres thories de la consommation : la thorie du revenu permanent de Milton Friedman(prix Nobel en 1976) et la thorie du cycle de vie de Modigliani (prix Nobel en 1985) III.2.Nous donnerons enfin quelques lements empiriques permettant de comparer les mritesrespectifs des di!rentes thories.III.3.

    Charges Produits

    Consommation intermdiaires 100 Chi!re da!aires 210Salaires et charges salariales 70Ammortissements 15Charges financires 15Dividendes 5Benefice rinvestit 5Total charges 210 210

    Tab.1.1: Compte de rsultat

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    III.1 La consommation dpend du revenu courant

    Dans le cadre dune reprsentation macroconomique du court moyen terme o nousngligeons les interactions intertemporelles, nous postulons que :

    La consommation totale des mnages Cest dautant plus importanteque le revenu quils ont instantanment leur disposition Yd estimportant.

    Un tel postulat semble a priorilogique. Il conduit dfinir la fonction de consomma-tion agrge comme une fonction du revenu disponible des mnages. Soit Yd ce revenudisponible etC la consommation agrge, on a alorsC=C

    Yd

    oC(.)est une fonction

    croissante que lon dnomme la fonction de consommation. Cette reprsentation macro-conomique est toutefois trs simplificatrice et pose (au moins) trois questions que lon vaaborder successivement :

    1. Que reprsente qualitativement et quantitativement ce revenu disponibleYd que les

    mnages ont instantanment leur disposition ?

    2. Quel est la forme de cette relation ?

    3. Comment la composition du revenu disponible des mnages entre salaires et profitspeut influencer sur la fonction de consommation ?

    Que reprsente Yd ? Yd reprsente a priori le revenu disponible des mnages. Or,daprs la 3eme dfinition du produit intrieur brut, celui-ci reprsente galement la sommedes revenus distribus dans lconomie au cours dune priode donne. On sattend donc ce que Yd =Y. Ceci nest pas tout fait exact car une partie de ces revenus est preleve

    par lEtat pourfi

    nancer ses dpenses publiquesG. SoitTle montant des prlvements delEtat, le revenu disponible des mnages vrifie alors :

    Yd =Y ! T

    Il est noter que G reprsente les dpenses publiques de lEtat, cest--dire la sommede biens et services finaux achets par lEtat (en ralit lEtat central, les collectivitslocales et la scurit sociale) pour sa consommation et ses investissements. Cela signifieque les revenus de transferts (prestations sociales, allocations familiales, de chmage oude retraites, ...) ne sont pas inclus dans la variableG. En e!et, ces revenus sont issus dim-pts, de taxes et de cotisations sociales prlevs sur certains mnages et entreprises pour

    tre directement reverss dautres mnages. Ainsi, les cotisations sociales lassurancechmage sont elles directement reverses aux chmeurs indemniss par lUNEDIC, organi-sant par la mme un transfert de revenus des travailleurs employs vers certains chmeurs.De mme les cotisations sociales finanant les di!rents rgimes de retraites constituentdes transferts des actifs vers les retraits, etc. Pour dterminer le revenu disponible desmnages il faut donc ne considrer que les prlvements de lEtat net de ces revenusde transferts. Cest cette variable qui est reprsente par T. Les mnages peuvent alorsallouer leur revenu entre la consommation Cet lpargne S(Savings) si bien que :

    S= Yd ! C=Y ! T ! C

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    Quel est la forme de la fonction C

    Yd

    ? Jusqu prsent nous avons simplementpostul une relation croissante entre le revenu disponible des mnages et leur consom-mation agrge. Or, il y a peu de chance pour que cette relation soit linaire. Pour biencomprendre ce point nous allons dfinir deux notions. La propension moyenne consom-meret la propension marginale consommer.

    La propension moyenne consommer se dfinit simplement par

    pMC= C

    Yd

    Il sagit donc du nombre moyen dunits de consommation par unit de revenu disponible.Ainsi en France, la consommation reprsente envion 4/5 du revenu des mnages, ce quisignifie que la propension moyenne consommer le revenu est de lordre de 0, 8.

    Connatre la propension moyenne consommer revient connatre le taux dpargnedes mnages. Celui-ci correspond en e!et la part du revenu des mnages qui est pargn.Nous avons ainsi

    Taux dpargne= SYd

    = Yd

    ! CYd

    = 1 ! CYd

    = 1 ! propension moyenne consommer

    La figure 1.2 dcrit alors lvolution du taux dpargne en France de 1970 nos jours.Aprs avoir connu des niveaux levs aux alentours de 22% jusqu la fin des annes 70,le taux dpargne a dcru de faon trs importante dans les annes 80 pour reprendrelgrement depuis.

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    70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 2000

    Fig. 1.2: Le taux dpargne en France de 1970 nos jours. Source OCDE

    La propension marginale consommer est le nombre not pmCtel que si le revenudisponible des mnages augmente dun montant !Yd faible, la consommation augmentedun montant !C=pmC !Yd. Aussi :

    pmC= !C

    !Yd =

    C

    Yd + !Yd

    ! C

    Yd

    !Yd =C0

    Yd

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    De mme que la productivit marginale du travail ne concidait pas avec la productivitmoyenne du travail, la propension marginale consommer ne concide pas avec la propen-sion moyenne consommer le revenu. On en dduit la propension marginale pargnerpar :

    pmS= !

    S!Yd =

    !Y

    d

    !!

    C!Yd = 1

    !pmC

    On peut alors se demander comment voluent propensions moyennes et marginales consommer lorsque le revenu augmente. Cest prcisment pour rpondre cette questionque Keynes nonce dans la Thorie gnrale(1936) ce quil appelle la loi psychologiquefondamentale. Selon Keynes

    La loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyeren toute scurit, la fois a priori en raison de notre connaissance de lanature humaine, mais aussia posteriorien raison des enseignements dtaills de

    lexprience, cest quen moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent accrotre leur consommation mesure que leur revenu crot, mais non dunequantit aussi grande que laccroissement du revenu.

    Cela signifie dune part que la fonction de consommation est bien croissante, cest direque la propension marginale consommer est positive. Mais dautre part, laccroissementde la consommation est infrieur laccroissement du revenu, cest dire que la propensionmarginale consommer est infrieure 1. On en dduit alors une hypothse fondamentaledans toute lanalyse keynsienne :

    0< pmC

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    III.2 Les thories du revenu permanent et du cycle de vie

    Dans la section prcdente, nous avons considr que la consommation et lpargnerpondent de faon directe et automatique aux variations de revenus. Or une telle au-tomaticit na rien dvident en pratique. Plus prcisment, les mnages disposent duncertain montant de revenu quils peuvent pargner ou consommer. Or il semble hroquede prtendre expliquer les comportements de consommation sans tenir compte en parallledes comportements dpargne.

    Si on adopte une dmarche plus raliste, lpargne reprsente une consommationdi!re dans le temps et non un rsidu de revenu qui serait thsauris comme pourraitlaisser croire la fonction de consommation keynsienne. Aussi, pour expliquer la consom-mation un moment donn des mnages, il faudrait tenir compte de leurs revenussur lensemble de leur vie et non simplement de leurs revenus courants.

    Adoptons une telle perspective et interrogeons-nous pour savoir pourquoi les individuspargnent. Une premire explication rsiderait dans la variabilit des revenus. Si lesindividus ont des besoins de consommation constants dans le temps, alors que leurs revenusvarient au gr des fluctuations conomiques ou boursires, ils chercheraient lisser leurconsommation dans le temps en pargnant quand leurs revenus sont particulirement levset en dspargnant dans le cas contraire.

    Friedman a utilis les outils de la microconomie intertemporelle pour formaliser cetteide. Sous certaines conditions techniques (que nous ne dtaillerons pas ici), il montrequun mnage cherche avoir un niveau de consommation constant dans le temps. Parconsquent, la consommation un moment donn devrait tre gale au niveau maximal quiserait permis par la richesse financire pralablement accumule, le revenu courant et tousles revenus futurs anticips. Sa consommation sera alors gale son revenu permanent.

    C= Ypermanent

    Celui-ci se dfinit de la manire suivante :Le revenu permanent est le revenu maximum consommable de

    faon constante dans le temps tant donn la richesse accumule dansle pass, les revenus courants et tous les revenus futurs anticips.

    En consommant progressivement la richesse accumule, en tenant compte des revenusfuturs mais aussi des besoins futurs, un consommateur va donc rpartir tous ses revenusdisponibles en pargnant dans les priodes qui sont fastes pour lui et en dspargnant,voire, en empruntant, dans les priodes moins favorables.

    Il y a une faon trs simple (voire simpliste, mais nous nous en contenterons...) de tenircompte de la conception Friedmanienne de la consommation lintrieur de la spcificationa"ne de la fonction de consommation (1.1). Cest de considrer que le paramtre C0correspond justement aux dterminants du revenu permanent autres que le revenu courant(et non la consommation incompressible). Le paramtre C0 dpendrait alors

    1. de la quantit dactifs financiers accumuls, dans le pass

    2. de la moyenne pondre (actualise) des revenus futurs anticips pour lefutur.

    Ainsi, la consquence dune crise sur les marchs des actions serait une dvalorisationdes actifs financiers accumuls que lon pourrait apprhender dans notre modlisation parune diminution du paramtre C0.

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    Mais, il y a alors une autre consquence, cest que si le revenu courant nest quundterminant parmi dautres de la consommation travers la dtermination du revenupermanent, la propension marginale consommer serait beaucoup plus faibleque ce que les Keynesiens considraient. Au lieu que le paramtre a soit dun ordrede grandeur compris entre 0, 6 0, 8, celui ci serait plus proche de ... 0, 1. Nous verrons

    ds la section I en quoi ce dbat a des consquences importantes.

    Les keynsiens ont object la thorie Friedmanienne que cette thorie reposait sur lefait que les mnages pouvaient librement et sans cot dplacer des revenus dune priode une autre. En particulier, la thorie Friedmanienne suppose quil ny a pas dobstacle lemprunt. Cest ce que lon appelle dun point de vue thorique, lhypothse de marchsfinanciers parfaits. Or une telle hypothse est loin dtre raliste. En particulier, les pos-sibilits demprunter (de dspargner) ou de placer de largent sont souvent trs rduitespour les mnages les plus modestes. Une telle objection nest pas dnue de fondements, sibien quil est raisonnable de penser que la vrit doit tre quelque part entre les thoriesdu revenu courant et les thories du revenu permanent. Toutefois, lvolution des marchs

    financiers avec le dveloppement doutils de plus en plus varis rend cette critique sansdoute moins pertinente. Dautant plus que la monte des incertitudes sur les marchs fi-nanciers accrot probablement les dsirs des mnages de sassurer contre les alas de laconjoncture. La consquence pour nous est de considrer que la fonction de consommation1.1 peut nanmoins tre raliste, mais en considrant un coe"cient a plus faible que cequenvisageaient les keynsiens.

    Modigliani a nonc une thorie proche de la thorie Friedmanienne. Selon lui, lesmnages pargneraient dans leur priode dge active pour se constituer des rserves quilsconsommeraient une fois la retraite. Une consquence de cette thorie est que lorsque lesgnrations du baby-boom entreront en retraite, les mnages de cette gnration restant

    particulirement nombreux, on doit sattendre une chute massive de lpargne, chuterenforce par les incertitudes sur les rgimes de retraites. A notre niveau, cela signifieque le paramtre C0 devrait galement dpendre de la structure dmographique de lapopulation.

    Il existe enfin un dernier motif au dsir des mnages dpargner. Il sagit de la volontdes mnages de se constituer un matelas pour se prmunir contre les risques de perte derevenus. Cest la thorie de lpargne de prcaution. Cela signifierait quune augmentationdu chmage devrait se traduire par une baisse de C0. Toutefois, les outils modernes de lamicroconomie ont permis de montrer quil faut des conditions assez prcises pour quuneaugmentation du risque de revenu (un revenu plus incertain) se traduise par une hausse duchmage. La remonte des taux dpargne en France (cf. figure 1.2) au dbut des annes90 pourrait toutefois tre explique par de telles incertitudes.

    III.3 Elments empiriques

    Dans la section prcdente, nous avons vu lexistence de deux thories rivales pourreprsenter au niveau macroconomique la consommation des mnages. Il y a dune partla thorie keynsienne du revenu courant, et dautre part, la thorie Friedmanienne durevenu permanent. Comment discriminer entre ces deux thories ?

    Examinons tout dabord lvolution conjointe de la consommation agrge des mnageset du PIB en France de 1963 2000 (cf. Figure 1.3). On saperoit que ces deux variables

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    semblent lies par une relation linaire trs forte. De plus, le paramtre C0 qui repr-senterait le mieux cette relation a un ordre de grandeur extrmement faible (de lordrede 35 915 F soit 1% de lordre de grandeur de la consommation moyenne). La thoriedu revenu permanent de Friedman serait alors vrifie si lon considre que le revenu desmnages en France reprsente en moyenne 55.34%du PIB.

    Pourtant, lorsque lon compare, non plus les niveaux de PIB et de consommationmais leurs variations (cf. Figure 1.4), on constate que les variations court terme dela consommation C et du PIB Yrestent troitement corrles, mais avec un coe"cienta beaucoup plus faible que lunit. Cela signifierait que la thorie keynsienne aurait unecertaine pertinence court terme avec un paramtrea de lordre de 0, 7' 0.3808/0, 5534,si lon considre que la part du revenu disponible des mnages dans le PIBYd/Yest resteconstante et gale 55, 34%au cours de la priode. Toutefois, le paramtre C0pourrait trsbien sinterprt comme un terme de retard correspondant un e!et richesse des revenusaccumuls. Celui-ci varierait alors dans le temps au fur et mesure de laccumulation derichesses des mnages.

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    8889

    9091929394

    959697

    9899

    2000y = 0,5534x + 359

    1 500 000

    2 000 000

    2 500 000

    3 000 000

    3 500 000

    4 000 000

    4 500 000

    5 000 000

    2 500 000 3 500 000 4 500 000 5 500 000 6 500 000 7 500 000 8 500 000 9 500 000

    PIB

    Consommation des mna

    Fig.1.3: La fonction de consommation de long terme en France. Source OCDE

    IV La fonction dinvestissement I(r)

    Linvestissement est une dpense aujourdhui en vue dun profi

    t futur.Pour les entreprises, cela consiste acheter aujourdhui de nouvelles machines, locaux,licences, participationsfinancires, afin daccrotre leur productivit et dengranger davan-tage de profits dans le futur.

    Pour les mnages, il sagit dachat de biens immobiliers.

    Dans le cadre de ce cours, on ne sinteressera qu linvestissement des entreprises quelon notera I.

    Au niveau macroconomique, linvestissement aujourdhui est donc dautant plus levque :

    On espre des dbouchs levs pour le futur.

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    y = 0,3808x + 238R2= 0,5541

    -40 000

    -20 000

    0

    20 000

    40 000

    60 000

    80 000

    100 000

    120 000

    140 000

    160 000

    180 000

    -100000 -50000 0 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000

    consommatio

    PIB

    Fig. 1.4: La fonction de consommation de court terme en France. Source OCDE

    Le cot aujourdhui de linvestissement nest pas trop lev. Cela signifie en particu-lier que :

    Il nest pas trop coteux demprunter. Linvestissement un moment donndevrait donc tre dautant plus faible que les taux dintrt pratiqus par lesbanques sont levs.

    Investir dans les capacits de production nest pas moins rentable que de placerles mmes fonds financiers sur les marchs financiers. Cela signifie par cons-quent que linvestissement un moment donn devrait donc tre dautant plus

    faible que les taux de rendements sur les marchs financiers sont levs.En rsum, on devrait avoir

    I=I

    Yt+"+

    , r"

    En ralit, dans la perspective de court-moyen terme adopt dans ce cours, on ngligeles interactions temporelles. Dans un souci de simplicit, on considre que Yt+" nest pasa!ect par le contexte macroconomique daujourdhui.

    On considrera alors une fonction dinvestissement de la forme :

    I=I0 ! b r I0> 0 b > 0

    Avec cette formulation, linvestissement dpend de deux paramtres.1. Le premier est le taux dintrt r. Pour les raisons que nous avons invoqus, on

    suppose que toutes choses gales par ailleurs, linvestissement est dautant pluslev que le taux dintrt r est faible. Le paramtreb >0 reprsente alors le degrde sensibilit de linvestissement au taux dintrt.

    2. Il y a ensuite le paramtre I0. Celui reprsente tous les autres facteurs influanantle niveau de linvestissement, et en particulier, la confiance des entreprises dans lesperspectives futures de lconomie.

    Empiriquement, cela nest pas trop loign de la ralit, ainsi que le suggre la figure1.5.

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    8788

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    98 99

    2000

    y = -0,8778x + 0,1R2= 0,4118

    -5%

    -4%

    -3%

    -2%

    -1%

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    1%

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    3%

    4%

    5%

    6%

    7%

    8%

    8,00% 9,00% 10,00% 11,00% 12,00% 13,00% 14,00% 15,00%

    I / K

    Taux d'intret r

    Fig. 1.5: La relation Investissement - Taux dintrt rel en France 1964-1997

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    Chapitre 2

    Le march du travail

    Dans ce chapitre, nous parlerons du march du travail. Nous commencerons par unedescription factuelle de la position des mnages sur le march du travail (section I). Nousnous intresserons ensuite aux dterminants du comportement des entreprises en matire

    demploi (section II).

    I Emploi chmage et inactivit

    Daprs le BIT (Bureau international du Travail), une personne en ge de travaillerpeut se retrouver dans trois situations di!rentes : lemploi, le chmage et linactivit (ausens du march du travail). Pour quune personne sans emploi soit comptabilise commechmeur au sens du BIT il faut quelle recherche activement un emploi et quelle soitdisponible pour en occuper un. Ainsi, les femmes au foyer, les tudiants, les retraits et leschmeurs dcourags sont-ils gnralement comptabiliss comme inactif au sens du BIT.La population active correspond alors la somme des chmeurs et des actifs occups (cest dire aux personnes ayant un emploi) (cf. Figure 2.1).

    EMPLOI CHMAGE

    Personnes larecherche dunemploi etdisponibles

    pour en occuper un

    INACTIVITE

    POPULATION ACTIVE POPULATIONINACTIVE

    Fig.2.1: La rpartition de la population entre Emploi, chmage et inactivit selon le BIT.

    Le taux de chmage correspond au rapport entre le nombre de chmeurs et le nombredactifs. Le taux demploi se calcule en faisant le rapport entre le nombre demplois etle nombre de personnes en ge de travailler (au niveau de lOCDE, cest le nombre de

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    En e!et, pour tre considr comme chmeur au sens du BIT, il ne faut pas avoirtravaill, ne serait ce quune heure, au cours de la semaine prcdant lenqute. Enrevanche occuper un emploi de moins de 78 heures par mois (soit environ 20 h par se-maine) et dclarer rechercher un emploi temps plein su"t pour que lANPE comp-tabilise comme chmeur. En revanche, lINSEE recense les demandeurs demploi en

    CDD ou temps partiel, ce que nindique pas lANPE. Enfin, lINSEE comptabiliseles demandeurs demploi qui ne sinscrivent pas lANPE.

    La troisime source de statistiques est fournie par lUNEDIC qui est lorganisme encharge de lindemnisation des chmeurs. En juin 2003, il y avait 2 438 100chmeursindemniss dont 2 020 100 au titre de lassurance chmage et 418 100 au titre desrgimes de solidarit (essentiellement lallocation de solidarit spcifique) 3. Parmices chmeurs indemniss, un peu moins de 400000 personnes tait dispenses derecherche demploi (la cause principale tant leur ge au-del des 57.5 ans voire pourcertains des 55 ans). Cela signifie que dans ce contingent de chmeurs indemniss, ontrouve des personnes que lon doit considrer comme inactives au regard des critresdu BIT. Par ailleurs, il y a galement des personnes considres comme au chmage

    par les critres du BIT et qui ne sont pas dans ces chi!res : ce sont les chmeursnon indemniss ainsi que les bnficiaires du RMI. Le RMI est en e!et vers par lescaisses dallocations familiales et non par lUNEDIC.

    La figure??donne alors lvolution de lemploi du chmage et de linactivit en France(daprs les critres du BIT) de 1956 2001. On voit ainsi comme a volu la rpartitionde la population en ge de travailler (dfinie par lOCDE comme tant la population gede plus de 15 ans).

    Les taux dactivit ont fortement diminu jusquen 1968 pour se stabiliser ensuite. Cestla consquence de lallongement gnrale de la dure des tudes. On constate toutefois une

    baisse du taux dactivit de 1973 1993 qui sexplique en partie par laccroissement dunombre de chmeurs dcourags. Ceci se confirme par la hausse spectaculaire de lactivitde 1995 2001 accompagnant la reprise de lemploi. Ainsi, il y a deux phnomnes quipeuvent influencer le nombre de chmeurs. Il y a dune part le niveau de lemploi et dautrepart le nombre dinactifs. Dans les faits, on constate que les taux dactivit semblent trssensibles aux fluctuations conjoncturelles, traduisant ainsi le phnomne de flexion destaux dactivit.

    Le tableau 2.1 indique ensuite que le non-emploi est un phnomne qui ne frappepas la population de faon homogne. Par exemple, les femmes connaissent des taux dechmage plus levs que les hommes. De plus, elles sont moins souvent actives. Le rsultatest une di!rence accrue en matire de taux demploi. On peut donc supposer que ce

    phnomne daccentuation est d un phnomne de dcouragement et dautocensuredans la recherche demploi des personnes les plus exposes au chmage. On retrouve cephnomne dans les chi!res concernant les niveaux dducation. Les personnes les plusdiplmes sont la fois celles qui connaissent le taux de chmage le plus bas et celles quiconnaissent le taux dactivit le plus lev. Toutefois, les ingalits lies lge obissent une autre histoire. Le taux demploi est le plus faible chez les plus jeunes et les plus gs.Mais chez les plus jeunes, cela se traduit par un fort taux de chmage, d un phnomnede file dattente sur le march du travail, qui incite les jeunes allonger leurs tudes et retarder leur entre sur le march du travail. On retrouve alors le phnomne prcdent.

    3 Voir http ://www.assedic.fr/unistatis/

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    Taux de chmage Taux dactivit Taux demploi8.7 % 69,6 % 63,5 %

    Hommes 7.2 % 75.7 % 70.2 %Femmes 10.4 % 63.5 % 56.9 %

    15-19 ans 6.6 % 8.6 % 23.2 %

    20-24 ans 17.9 % 51.5 % 42.3 %25-54 ans 8.1 % 86.3 % 79.3 %55-59 ans 6.6 % 59.3 % 55.4 %60-64 % 3.4 % 14.2 % 13.7 %

    Pre-primary and primary education 11.1% 49.7% 44.1%Lower secondary education 15.0% 54.1% 46.0%Upper secondary education 7.9% 64.3% 59.2%Suprieur 5.0% 90.5% 86.0%

    Tab.2.1: Les inegalits face au chmage

    Taux de creation Taux de destruction Rallocation Croissance nette1991 10.5 10.7 21.2 -0.21993 9.5 11.9 21.4 -2.61995 10.4 9.4 19.8 1.0

    Tab. 2.2: Les flux sur le march du travail

    de production agrge.

    Y =F(L,K,A) F0i >0

    o Y indique le PIB, L indique la quantit de travail (mesur en hommes, ou en heurestravailles),Kindique le capital (cest dire lensemble des machines, btiments, ordina-teurs, matriels, brevets) utilis par les entreprises 5 etA est une variable indiquant ltatde la technologie. De ce point de vue, la fonction de production est une sorte de boitenoire permettant de simplifier grandement la ralit. Elle dit simplement que les entre-prises peuvent produire dautant plus de valeur ajoute, cest dire que le PIB est dautantplus important que les entreprises emploient globalement plus de travail, de machines, ouque la technologie est plus avance.

    Une proprit usuelle de la fonction de production est qu un moment donn, uneconomie ayant deux fois plus de travail et de capital puisse produire deux fois plus dePIB. Ainsi :

    2 Y =F(2 K, 2 L, A) ou encore ! Y =F(! K, ! L, A)

    Cest la notion de rendements constants de la fonction de production.Pourtant, au cours de ce semestre, on ne sinteresse quau court terme et au moyen

    terme, cest dire des horizons temporels su"samment rduits pour considrer quele capital nait pas le temps dtre modifi. Le parti pris est ici oppos aux thories de

    5 Le capital en conomie correspond un ensemble de facteurs / moyens de production. Alors quen ges-tion, en finance et dans le langage journalistique, cela correspond aux moyens financiers mis la dispositiondune entreprises pour acquerir ces moyens de production. Dans le cours, seule la dfinition conomiquesera retenue.

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    long terme de la croissance et du developpement qui adoptent les hypothses inverses(exognit du facteur travail et endognit du facteur capital).

    La notion de rendements dcroissants par rapport au seul facteur travail.Exemple : Dans un bureau, avec un ordinateur, doubler le nombre de secrtaire sans

    doubler le nombre dordinateur fera moins que doubler la production, et ainsi de suite, ...

    L

    Y=F(L)

    Fig. 2.3: La notion de rendements dcroissants du facteur travail.

    On considre gnralement que les rendements du seul facteur travail sont dcroissants.Lide est que pour une mme quantit dquipements, augmenter lemploi augmente laproduction, mais de moins en moins vite cause des problmes de congestion, de gnecroissante entre un plus grand nombre de salaris dans un mme espace et avec une mmequantit dquipements.

    La productivit marginale du travail

    La productivit marginale est un concept essentiel de lconomie no-classique : ellemesure laccroissement la marge de la production lorsque lemploi est augment de faonmarginale. Pour un niveau demploi L, la productivit marginale du travail est le nombreP m (L) tel que si lemploi augmente dun faible montant !L, la production augmentedun montant !Y =P m (L) !L. Formellement :

    P m (L) =f(L + !L) ! f(L)

    !L

    pour!

    L trs petit. Ce concept correspond par consquent la notion mathmatiquede drive. Aussi :

    P m (L) = F0 (L)

    De mme quil est naturel de supposer que la fonction de production prsente desrendements dcroissants par rapport au facteur travail, il est logique de supposer que laproductivit marginale du travail est une fonction dcroissante de lemploi.

    La productivit apparente du travail ou productivit moyenne du travail vrifie :

    P M=Y

    L

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    II.2 La demande de travail no-classique Ldwp

    : initiation au raison-

    nement microconomique

    Le but est dtudier le comportement des entreprises en gnral au niveau macroco-nomique dans le court et moyen terme.

    Posons un certain nombre dhypothsesH1 :La production (mesure en valeur ajoute) Yne dpend que de la quantit demploi

    L selon la fonction de production Y = F(L). (Hypothses de court terme ou demoyen terme).

    H2 : La productivit marginale du travail est une fonction dcroissante de lemploi,croissante des capacits de production. (vrifie par les faits empiriques).

    H3 : Les entreprises maximisent leurs profits (secteur priv but lucratif. Mais peutstendre toutes les entreprises)

    " =p Y ! w N

    H4: Elles considrent quelles ne peuvent pas agir ni sur les prix, ni sur les salaires. ( hypo-thses de concurrence pure et parfaite par opposition au monopole ou au monospone.Mais robuste).

    H5 : Elles nont pas de problmes de dbouchs.

    Consquence : les firmes ajustent lemploi (H1) librement (H5) de faon maximiserle profit (H3).

    Augmenter lemploi de !L implique :

    une hausse des recettes (cf. H4) dep !Y =p P m (L) !L. Cest ce que lon appellela recette marginale accrotre lemploi. En e!et, daprs lhypothse H5, laccrois-sement de la production !Y =P m (L)!Ld laugmententation de lemploi !Lsera troujours vendue et entranera par consquent toujours une augmentation des

    ventes de p P m (L) !L.Sur la figure 2.5, ce gain est une fonction dcroissante du niveau demploi. En e!et,lhypothse de rendements dcroissants du facteur travail implique quune mmeaugmentation !L du niveau de lemploi augmente dautant moins la productionque lon part dun niveau demploi lev. Formellement, cela signifie queP m (L)estune fonction dcroissante de L. Il en est alors de mme pour la recette marginale

    p P m (L) !L(hypothses H2 (et H4)).

    Une hausse des cots salariaux de w !L. Sur la figure 2.5, cette perte est ind-pendante de lemploi (hypothse H4). Cest ce que lon appelle le cot marginal accrotre lemploi.

    Aussi :!" = (p P m (L) ! w)!L

    Dfinissons alors le niveau demploi L# tel quep P m (L) (L#) =w.

    PourL < L#, le gain quil y a accrotre lemploi est plus lev que la perte :

    !" = (p P m (L) ! w)+

    !L

    En augmentant lemploi de !L partir de L < L#, lentreprise augmente davantageson chi!re da!airesp Yque ses cots salariaux w L. Lentreprise a donc intrt accrotre lemploi pour augmenter ses profits.

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    PourL > L#, le gain quil y a accrotre lemploi est plus faible que la perte :

    !" = (p P m (L) ! w)"

    !L

    En rduisant lemploi de !L, lentreprise diminue davantage ses cots salariaux que

    son chi!

    re da!

    aires. Lentreprise a donc intrt rduire lemploi pour augmenterses profits

    p*PmL*L

    L* L

    w*L

    0

    Fig. 2.5: Illustration du comportement de demande de travail des entreprises

    Le niveau demploi optimal est donc L#.Examinons prsent ce qui se passe lorsque le prix augmente, cest dire lorsque p

    passe de p0 p" > p0. Le cot marginalreste inchang tandis que la recette marginale

    augmente. Le niveau demploi optimal passe alors de L#

    0 L#

    " (cffi

    gure 2.6)

    p0*PmL*L

    L0*

    L

    w*L

    0

    p1*PmL*L

    L1*

    Fig. 2.6: Les consquences de laccroissement du prix sur la demande de travail des entre-prises

    Examinons prsent ce qui se passe si le salaire augmente de w0w". La courbe de larecette marginale nest pas modifie alors que le cot marginal augmente (cf. figure 2.7).Lemploi optimal est donc rduit deL#0 L

    #

    "dans la figure 2.7.

    29

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    p0*PmL*L

    L0*

    L

    w0*L

    0 L1*

    w1*L

    Fig. 2.7: Les e!ets dune hausse du salaire nominal sur la demande de travail des entre-prises.

    En fait, le niveau des prix et le niveau des salaires interviennent dans la dterminationde lemploi optimal dune faon symtrique. Pour bien comprendre ce point, exprimonsle profit de lentreprise non plus en euros, mais en units de biens produits (ou en Eurosconstants si lon fait des comparaisons dans le temps). Le gain marginal accrotre lemploiest alors de P m (L) !Let le cot marginal est w

    p !L.

    wp

    reprsente ici le salaire rel. Il reprsente le prix relatif du facteur travail (i.e. lessalaires...) par rapport au prix de vente du produit. Une hausse du salaire rel correspond une hausse du salaire exprim en terme de pouvoir dachat et non en terme deuros.

    La demande de travail des entreprises apparat alors comme une fonction dcroissante

    du salaire rel. Une hausse du prix accrot lemploi car elle diminue le salaire rel salairenominal inchang. Symtriquement, une hausse du salaire nominal rduit la demande detravail car elle augmente le salaire rel pour un niveau de prix inchang.

    La figure 2.8 donne une autre interprtation graphique de ce rsultat. Pour L < L#, lafonction de production est plus pentue que le salaire rel. Augmenter lemploi permet doncdaugmenter les profits. En revanche, pour L > L# la fonction de production est moinspentue que le salaire rel. Augmenter lemploi diminue le profit. La firme a donc intrt diminuer le salaire rel.

    Toutefois, il est rducteur de croire que le salaire rel est le seul dterminant de lademande de travail. En e!et, il existe de nombreux facteurs (progrs technique, capacitsde production) qui contribue modifier au cours du temps la fonction de productivit

    marginale du travail. Ainsi, on sattend ce quau cours du processus de dveloppementconomique, cause du dveloppement du progrs technique et des capacits de produc-tion, un niveau de salaire rel plus lev soit compatible avec le mme niveau demploi.Pour formaliser cette ide, nous noterons A un indicateur synthtisant ces facteurs decapacits de production. Une hausse de A correspond alors un dveloppement descapacits de production et du progrs technique 6. Ainsi, pour un mme niveau demploi

    6 Dans ce cours, centr sur une perspective de court - moyen terme, nous ne cherchons pas expliquer ladynamique de ces facteurs. Nous considrerons que nous nous plaons sur un horizon temporel trop rduitpour que les di!rentes politiques conomiques que nous envisageons ait le temps de modifier ces facteurs.Aussi la variable A sera considre comme un variable explicative (exogne) et non comme une variable expliquer (endogne).

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    rel pourrait entraner une baisse de lemploi de 1 20%, daprs les tudes empiriques.Toutefois :

    Les e!ets court terme sont plus faibles qu long terme. Il semble quil y ait desdlais dajustement de lordre de 6 mois 2 ans.

    Les e!

    ets sont dautant plus importants que lon sintresse aux emplois les moinsqualifis.

    La substitution capital / tra

    9998979695949392

    919089888786858483 82

    8180

    7978

    7776

    75

    74

    73

    7271

    7069

    68

    6766

    6564

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    110

    1 1,5 2 2,5 3 3,5 4

    Emploi / Capit

    Cot rel du trav

    Fig.2.10: La demande de travail en France

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    Chapitre 3

    Le modle IS/LM

    I Le modle keynsien lmentaire : la courbe IS

    I.1 Le diagramme 45!

    Nous avons vu dans le premier chapitre que le PIB correspondait la somme des bienset services finaux produits lintrieur du territoire. En ngligeant les changes avec lereste du monde, le PIB doit donc respecter lquilibre comptable :

    Y =C+ I+ G (3.1)

    Or, comment sopre un tel quilibre dans la ralit ? En e!et, la consommation dpenddu PIB et le PIB dpend galement de la consommation. Ces deux grandeurs sont doncfondamentalement interdpendantes. Le modle keynsien lmentaire se donne justementpour but dexpliciter ces interactions en dterminant conjointement la consommation desmnages Cet le produit intrieur brutY, en fonction du niveau des taxesT, des dpenses

    publiques G, de la confiance des consommateurs et des investisseurs et du taux dintrtr. Pour cela, nous considrons la fonctions de consommation suivante :

    C= C0+ a (Y ! T) " S= (1 ! a) (Y ! T) ! C0 (3.2)

    Une hausse deC0 pourra sinterprter comme un e!et richesse (e!et de laugmentation dupatrimoine des mnages sur leur consommation suite par exemple, une hausse des coursboursiers) ou comme une amlioration du moral des mnages. En injectant la fonction deconsommation dans lquilibre comptable (3.1), on obtient :

    Y =C0+ a (Y ! T) + I+ G

    (1 ! a) Y =C0+ I+ G ! a T

    Y =C0+ I+ G ! a T

    1 ! a (3.3)

    do :

    C=C0+ a (Y ! T) =(1 ! a) C0+ a [C0+ I+ G ! a T] ! a (1 ! a) T

    1 ! a

    =C0+ a

    1 ! a(I+ G ! T)

    Ainsi, en rsolvant le modle, on dtermine le niveau du produit Y et de la consom-mation C en fonction du niveau de linvestissement I, des dpenses publiques G, des

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    Y

    Y

    C0+I+G-a T

    Y*

    C0,I, G > 0T 1. En e!et,un accroissement de lun de ces termes (on nomme la quantit C0 +I+ G ! aTla demandeautonome) dun montant !D implique un accroissement de la production Y, donc durevenu des mnages dun montant gal !Y = !D, ce qui accrot la consommationdes mnages de !C = a !D. Ce faisant, cet accroissement de la consommation desmnages entrane une nouvelle augmentation de la demande dans lconomie, provoquantun accroissement de produit et donc de revenu dun montant gal a!D. Ceci provoque

    une nouvelle augmentation de la consommation dun montant gal a (a !

    D) = a2

    !Det ainsi de suite... Le processus continue ainsi jusqu converger vers un accroissementfinal du produit de

    !D

    1 ! a= !D + a !D + a2 !D + a3 !D + ...

    . Ce mcanisme est plus connu sous le nom de multiplicateur de la demande.Le paramtre1/ (1 ! a)reprsente alors lemultiplicateur lmentairedes dpenses

    publiques, car :

    !Y = 1

    1 ! a

    !G

    lorsque les dpenses publiques augmentent dun montant !Ggal !G= !D.Cela signifie quune hausse des dpenses publiques, les autres variables exognes restant

    inchanges, entrane une augmentation du produit dun montant gal au multiplicateurlmentaire fois laccroissement des dpenses publiques. Cest pourquoi la macrocono-mie keynsienne recommande souvent de relancer lconomie en augmentant les dpensespubliques.

    On sapercoit que le multiplicateur lmentaire des dpenses publiques est dautantplus important que la propension marginale consommer (i.e. le paramtre a) est leve.Cest pourquoi la thorie du revenu permanent de Friedman se voulait destructrice de la

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    thorie keynsienne. En construisant une thorie de la consommation qui prdisait unepropension marginale consommer plus faible, Friedman contribuait relativiser forte-ment les e!ets quantitatifs dune politique keynsienne de relance. Pour bien comprendrece point, on calcule que selon que le paramtre a vaut 0.8 (ordre de grandeur des keyn-siens) ou0.1(ordre de grandeur Friedmaniens), laccroissement du PIB engendre par une

    augmentation des dpenses 1/ (1 ! a)correspond 5 fois laccroissement du PIB pour leskeynsiens ou 1.1fois pour Friedman !

    On peut alors se demander ce qui se passe si le gouvernement dcidait daugmenter la fois ses dpenses publiques et ses taxes de faon ne pas altrer le dficit budgtaire.On a alors !G= !T do

    !Y = !G

    1 ! a !

    a

    1 ! a!T =

    1

    1 ! a !

    a

    1 ! a

    !G= !G >0

    On obtient alors un multiplicateur des dpenses publiques qui est plus faible que le mul-tiplicateur simple 1/ (1 ! a), mais qui reste positif. Cest le thorme de Haavelmo (prixNobel en 1989).

    I.3 La courbe IS.

    Lquation 3.1 peut se rcrire :

    Y =C+ I+ G " Y ! C! T=I+ G ! T

    S= I+ (G ! T) (3.4)

    Lorsque lEtat est en situation de dficit public, il sendette auprs des marchs finan-ciers (par exemple en mettant des bons du trsor). Il en est de mme pour les entreprisesquand elles investissent. Cest donc lpargne des mnages qui permet, (moyennant une

    rmunration dans le futur sous forme dintrts ou de dividendes) de fi

    nancer le dfi

    citpublic de lEtat et linvestissement des entreprises.Le modle keynsien lmentaire raconte comment lpargne sajuste au niveau de

    linvestissement afin de respecter lquilibre comptable (3.1). Cest pourquoi lquation(3.3) est souvent indexe IS (I pour Investmentou Investissement et S pour Savings ouEpargne). Dans la logique du modle keynsien lmentaire, linvestissement et le dficitpublic constituent des variables exognes. Le PIB sajuste alors de telle sorte que le revenudisponible des mnages entrane un niveau dpargne qui est juste su"sant pour financerlinvestissement des entreprises et le dficit public.

    Une autre lecture de cette relation est possible. Cest celle qui sera privilgie par lalogique no-classique. Dans celle-ci, le produit est une variable exogne, et linvestissement

    est une variable endogne. Lquation dtermine alors linvestissement comme le rsidu delpargne qui nest pas utilis pour financer le dficit public I=S(Y ! T) ! (G ! T)Elle reprsente lquilibre sur le march des biens. Adoptons les spcifications suivantes

    des fonctions de consommation et dinvestissement :

    C= C0+ a (Y ! T) 0< a

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    Ainsi la loi psychologique fondamentale (imposant 0 < a < 1) a pour consquence quelpargne Stout comme la consommation Caugmente avec le revenu disponible des m-nagesYd =Y ! T.

    Partons alors de lquilibre sur le march des biens. En reprenant le modle keynsienlementaire avec la nouvelle spcification de linvestissement :

    Y =C+ I+ G

    Y =C0+ a (Y ! T) + I0 ! b r + G

    (1 ! a) Y =C0+ I0+ G ! a T ! b r

    Y =C0+ I0+ G ! a T ! b r

    1 ! a (IS)

    La courbe IS peut se lire de deux faons quivalentes (cf. Figure 3.3) :

    Interprtation keynsienne: cest le niveau du produitYqui quilibre le march desbiens tant donn le niveau du taux dintrt r. Cest alors le niveau de lpargneSqui sajuste au niveau de linvestissement Iafin que soit respecte lgalit comptable

    Y = C+ I+ G, cest--direS= I+ (G ! T) . Interprtation no-classique : cest le niveau du taux dintrt r qui quilibre le

    march des biens tant donn le niveau du produit Y. Cest alors le niveau de lin-vestissement Iqui sajuste au niveau de lpargne Safin que soit respecte lgalitcomptable Y =C+ I+ G, cest--direS= I+ (G ! T) .

    La courbe IS est dcroissante dans le plan (Y, r). Selon linterprtation keynsienne,une hausse du taux dintrt r diminue le niveau de linvestissement I, ce qui diminue lademande autonome et donc le niveau du produit Yqui quilibre le march des biens. Selonla lecture no-classique, une hausse du produit Yse traduit par une hausse de lpargneSdes mnage, permettant un accroissement de linvestissement I. Il faut alors que le taux

    dintrt r baisse pour permettre un tel accroissement de linvestissement.

    II La courbe LM

    Elle correspond lquilibre sur le march de la monnaie.Pour intgrer simplement les marchs financiers, nous supposerons lexistence de deux

    types dactifs ou rserve de valeurs.

    Des titres. Ils ne sont pas utilisables immdiatement pour la consommation, lin-vestissement, etc. En revanche, ils rapportent un intrt r. Exemple, le livret A lesCODEVI, les SICAV, les FCP, les actions,...

    De la monnaie. Celle ci est utilisable instantanment pour la consommation, linves-tissement, etc. En revanche elle ne rapporte pas directement dintrt son dtenteur.Exemple, les pices, les billets, les comptes chques grce aux chques et la cartebleue...

    On supposera alors que la demande de monnaie Md dpend de deux facteurs :

    1. La quantit de transactions dans lconomie. Celle-ci dpend non seulement du vo-lume dactivit Y (le PIB en volume), mais galement du niveau des prix P. Unehausse de lune de ces deux composantes signifie un accroissement de la quantit demonnaie ncessaire pour les transactions, et donc dun accroissement de la demandede monnaie.

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    2. Le niveau des taux dintrt. Une hausse de ceux ci rendent la dtention de titresplus intressante par rapport la dtention de la monnaie. Il y alors baisse de lademande de monnaie.

    Nous adopterons la spcification suivante de la demande de monnaie dans laquelle

    la demande de monnaie est proportionnelle au niveau des prix. Cette hypothse est trsimportante mais peut se justifier par le fait que lintrt de dternir de la monnaie nedpend que du volume de biens que lon peut acqurir avec. Aussi, on a :

    Md

    P =l0+ l" Y ! l2 r l"> 0 l2 & 0

    La thorie de lo!re de monnaie et de la cration montaire est assez complexe. A notreniveau, nous supposerons que la banque centrale contrle parfaitement lo!re de monnaie(cf. Blanchard et Cohen pp. 107-122 pour des claircissements).

    Lquilibre sur le march de la monnaie scrit alors :

    Ms =Md

    Ms

    P =

    Md

    PMs

    P =l0+ l" Y ! l2 r

    l2 r= l0+ l" Y !Ms

    P

    Si l2 6= 0on aboutit :

    r=

    l0

    l2 +

    l"

    l2

    Y !

    1

    l2Ms

    P (LM)

    Comme pour la relation IS, la relation LM peut donner lieu deux lectures complmen-taires(cf. Figure 3.3) :

    La lecture keynsienne de la courbe LM. Cest le niveau du taux dintrt r quiquilibre le march de la monnaie tant donn le niveau du produit Y. Une haussedu produit Y se traduit par un accroissement des transactions et donc par uneaugmentation de la demande de monnaie. Le taux dintrt r sajuste alors lahausse pour diminuer la demande de monnaie et restaurer lquilibre sur le marchde la monnaie.

    Une hausse de lo!re de monnaie Ms pour un niveau donn du produit Yncessite un ajustement la baisse du taux dintrt r pour que la demande demonnaie augmente et reste gale lo!re de monnaie.

    Une hausse des prixPpour un niveau donn du produitYimplique une haussede la demande de monnaie. Il faut alors que le taux dintrt sajuste labaisse pour faire baisser le niveau de la demande de monnaie jusqu ce quelleredevienne gale lo!re.

    La courbe LM est donc croissante dans un diagramme (Y, r). Elle se dplace verslEst quand lo!re de monnaie augmente et vers lOuest quand les prix augmentent.

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    Lecture classique (ou montariste) de la courbe LM. Cest le niveau du produit Y quiquilibre le march de la monnaie, tant donn le niveau des taux dintrt r. Unehausse du taux dintrtr se traduit alors par une baisse de la demande de monnaie.Le produit Y doit alors augmenter pour que la demande de monnaie redevienne gale lo!re de monnaie.

    Une hausse de lo!re de monnaie Ms taux dintrt r fix ncessite un ajus-tement la hausse du produit Ypour que la demande de monnaie augmenteet redevienne gale lo!re de monnaie.

    Une hausse des prix taux dintrt fix se traduit par une hausse de la demandede monnaie qui ncessite une rduction du produit qui diminuera la demandede monnaie afin de la ramener au niveau de lo!re.

    Ceci nous confirme que la courbe LM est croissante dans un diagramme (Y, r). Ellese dplace vers le Sud-Est quand lo!re de monnaie augmente et vers le Nord Ouestquand les prix augmentent.

    Y r

    Relation IS

    Relation LM

    Lecture Keynsienne

    Lecture no-classique

    Fig. 3.3: Lectures keynesiennes et no-classiques des relations IS et LM.

    III Le modle IS/LM

    En remplaant le taux dintrt par la valeur donne par lquation LM, lquation ISdevient :

    (1 ! a) Y =C0+ I0+ G ! a T ! b r

    (1 ! a) Y =C0+ I0+ G ! a T ! bl0l2

    ! bl"l2 Y +

    b

    l2Ms

    P1 ! a + b

    l"l2

    Y =C0+ I0+ G ! a T ! b

    l0l2

    + b

    l2Ms

    P

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    G T C0 I0 Ms P

    IS + - + + 0 0LM 0 0 0 0 + -Y + - + + + -r + - + + - +

    Tab. 3.1: Statique comparative du modle ISLM

    do :

    Y =C0+ I0+ G ! a T ! b

    l0l2

    + bl2 M

    s

    P

    1 ! a + b l1l2

    (3.5)

    Le modle donne lieu une interprtation graphique directe (cf. figure 3.4). Ses pro-prits sont alors rsumes dans le tableau 3.1.

    IS

    LM

    IS

    IS

    G>0, T0, Io>0

    G0

    C0 0

    Y

    r

    A

    B

    D

    C

    E

    Fig. 3.4: La resolution graphique du modle IS/LM

    III.1 Le phnomne dviction financire

    Une hausse des dpenses publiques G (ou une baisse des taxes nettes des prestationssociales T, ou une hausse du patrimoine financier des consommateurs, de leur confiance

    dans lavenir C0 ou de la confiance dans lavenir des entreprisesI0), entrane : Dans le modle keynesien lementaire, pour un niveau inchang de linvestissement

    I (et donc du taux dintrt r), une hausse de la demande autonome, et donc duproduitY. Une tel e!et est reprsent dans la figure 3.5 par le passage de lconomiedeA Bk.

    EnBk, la demande de monnaie est plus importante que lo!re de monnaie. Le tauxdintrt r sajuste alors la hausse pour rquilibrer le march de la monnaie. Lahausse du taux dintrt r rduit alors linvestissement I, ce qui attnue laugmen-tation de la demande. Cest le phnomne dvictionfinancirequi correspond surla figure 3.5 au passage de lconomie deBk B .

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    Au total, une augmentation des dpenses publiques augmente bien le produit, maisdans une proportion infrieure ce que prdisait le modle keynsien lementaire. Lemultiplicateur des dpenses publiques vaut prsent :

    !Y

    !G

    = 1

    1 ! a + bl1l2

    Il est infrieur au multiplicateur correspondant que lon avait dans le modle keynsien l-mentaire et qui valait1/ (1 ! a). Le termeb l1

    l2correspond alors lintensit du phnomne

    dviction financire 1.

    IS

    LM

    IS

    G>0, T0, Io>0

    Y

    r

    A

    B

    Bk

    Fig. 3.5: Lviction par le taux dintrt

    III.2 Cas particulier 1 : le cas montariste (LM verticale).

    Si la demande de monnaie devient insensible au taux dintrt, l2= 0et lquilibre dumarch de la monnaie scrit :

    Y = 1

    l"

    Ms

    P !

    l0l"

    La courbe LM devient verticale (cf. Figure 3.6). Le march de la monnaie dter-mine le niveau du produit Y, conformment la lecture no-classique de lquation LM.Lquilibre sur le march des biens dtermine alors le niveau du taux dintrt r confor-mment la lecture no-classique de lquation LM. La statique comparative du modledevient (cf. Table 3.2).

    1 En e!et comme b l1l2> 0, 1! a+b l1

    l2> 1 ! a, do

    0< 1

    1! a+bl1

    l2

    < 1

    1! a

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    IS

    LM

    IS

    IS

    G>0,T0,Io>0

    G0C0 0

    Y

    r

    A

    B

    D

    C

    E

    Fig. 3.6: ISLM : le cas montariste

    G T C0 I0 Ms P

    IS + - + + 0 0LM 0 0 0 0 + -

    Y 0 0 0 0 + -r + - + + - +

    Tab. 3.2: La statique comparative de la version montariste du modle ISLM

    III.3 Cas particulier 2 : la trappe liquidit (LM horizontale).

    Keynes pensait que lorsque le taux dintrt est trs bas, les titres et la monnaie de-viennent tellement substituables, quune augmentation supplmentaire de lo!re de mon-naie Ms nait plus de!et sur le taux dintrt r. Cest ce quil appelle le phnomne detrappe liquidit. A la lumire de lquation LM, cela signifie que l2 ' (. La courbeLM est alors horizontale et insensible lo!re de monnaie (cf 3.7). Le modleIS/LM sapparente alors au modle keynsien lementaire, et ses proprits sont rsumespar le tableau 3.3.

    G T C0 I0 Ms P

    IS + - + + 0 0LM 0 0 0 0 0 0

    Y + - + + 0 0r 0 0 0 0 0 0

    Tab. 3.3: La statique comparative de la version trappe liquidit du modle ISLM

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    IS

    LM

    IS

    IS

    G>0, T0, Io>0

    G0C0

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    Chapitre 4

    Le modle O!re Agrge /Demande Agrge

    I Les limites du modle IS/LMLe modle IS/LM du chapitre prcdent nous a permis dtudier simplement la d-

    termination du produit Y en regardant simultanment les quilibres sur les marchs desbiens et sur le march de la monnaie. Toutefois, si sa relative simplicit a pu rendre cemodle attirant, de nombreux aspects ont t omis qui inspirent une rserve face unrecours inconsidr ce modle.

    Du point de vue thorique :

    Le modle IS/LM donne une prdiction du niveau du PIB (et donc de lemploi)sans tenir compte du fonctionnement du march du travail. Ainsi, est-il vrai qula suite dun accroissement des dpenses publiques, de lo!re de monnaie ou dune

    rduction des prix, les entreprises aient intrt embaucher davantage pour accrotreleur production?

    Dautre part, le niveau du produit prdit par le modle IS/LM dpend du niveaudes prix que ce modle considre comme exogne.

    Par ailleurs, du point de vue empirique, certains faits semblent contredire les prdic-tions du modle IS/LM. Ainsi, di!rents moments de lhistoire, lorsque des politiquesont suivi de trop prs les recommandations du modle IS/LM, ces politiques ont termechou. Le graphique 4.1 illustre ainsi la politique conomique de la France du point devue budgtaire et montaire depuis 1963. La France a connu deux pisodes o la politiquetait trs clairement oriente vers la relance de la demande.

    En 1974, suite au premier choc ptrolier, le gouvernement, dirig par Jacques Chirac,a accru le dficit budgtaire et assoupli la politique montaire pour relancer lcono-mie. Malheureusement, cette politique na pas permis dviter le ralentissement de lacroissance la fin des annes 70. Au contraire, elle a provoqu une monte en flchede linflation. La plupart des pays de lOCDE a connu des expriences similaires la France dans les annes 70, ainsi que le confirme la figure 4.2

    Entre mai 1981 et mars 1983, le gouvernement Franais, dirig par Pierre Mauroy, atent une nouvelle relance keynsienne avec un assouplissement de la politique mon-taire et une augmentation massive des dpenses publiques et des salaires. Contraire-ment la relance de 1974, cette politique sest faite en opposition avec les politiques

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    -2%

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    12%

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    60 65 70 75 80 85 90 95 2000

    Taux d'inflationTaux de croissance du PIBTaux d'intrt court termeDeficit public

    Fig. 4.1: La politique budgtaire et la politique montaire de la France 1963-2000. SourceOCDE

    pratiques par les voisins de la France. On constate alors que la croissance en 1982est lgrement remonte. Elle est surtout nettement suprieure celle des Etats-Unis(-2.1%) (cf. figure 4.2). Toutefois, ces bons rsultats ont t assombris par une fuitemassive des capitaux, par une matrise retarde de linflation, et par une persistancede la crise conomique entre 1983 et 1988, surtout lorsque lon compare le cyclefranais et le cycle amricain. Il est aujourdhui vident que la relance keynsiennedu gouvernement Mauroy na pas eu long terme le succs escompt.

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    71 76 81 86 91 96

    FranceUSA

    Fig. 4.2: Le taux de croissance de la France et des Etats Unis

    Ainsi, le modle IS/LM ne semble plus avoir beaucoup de pertinence au-del dun ho-rizon temporel significatif. Les expriences des annes 70 et 80 montrent en particulier queles politiques de relance de la demande, si elles russissent court terme relancer lacti-

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    vit, se traduisent par un accroissement de linflation (ou par un moindre ralentissementde celle-ci) moyen terme qui attnue considrablement leurs e!ets bnfiques. Il sembledonc indispensable denrichir le modle IS/LM afin davoir une dtermination conjointedes prix et du produit. Cest lobjet du modle OA/DA.

    II La demande agrge

    On dfinit la demande agrge de deux faons quivalentes :

    Cest le niveau du produit Yqui, pour un niveau donn des prix P, permet lquilibresimultan du march des biens et du march de la monnaie. ( Lecture keynsienne).

    Cest le niveau des prixPqui pour un niveau donn du produit Y,permet lquilibresimultan sur le march des biens et de la monnaie. (Lecture no-classique).

    Dun point de vue formel, la premire lecture implique la rsolution du modle IS/LMpour chaque niveau des prix.

    La seconde interprtation passe par une rsolution squentielle. Pour chaque niveau du

    produit, lquation IS nous donne le taux dintrt dquilibre (conformment la lecturenoclassique de la courbe IS). Etant donn le niveau du produit et du taux dintrt (etdonc le niveau de la demande de monnaie), lquation LM nous donne le niveau des prixqui permet lquilibre du march de la monnaie.

    Mathmatiquement, avec les fonctions de comportement habituelles :

    C=C0+ a (Y ! T) 0< a < 1

    I=I0 ! b r b > 0

    Md

    P =l0+ l" Y ! l2 r l0, l", l2> 0

    lquation dquilibre sur le march des biens

    Y =C+ I+ G

    implique alors la relation IS :

    Y =C0+ a (Y ! T) + I0 ! b r + G

    (1 ! a) Y =C0+ I0+ G ! a T ! b r (4.1)

    Y =C0+ I0+ G ! a T ! b r

    1 ! a (IS)

    tandis que lquation dquilibre sur le march de la monnaie se traduit par

    r= l0l2

    +l"l2 Y !

    1l2Ms

    P (LM)

    En injectant lquation LM dans lquation (4.1), on obtient le niveau de la demandeagrge:

    (1 ! a) Y =C0+ I0+ G ! a T ! b

    l0l2

    +l"l2 Y !

    1

    l2Ms

    P

    (DA)

    Y =C0+ I0+ G ! a T ! b

    l0l2

    + bl2 M

    s

    P

    1 ! a + b l1l2

    (4.2)

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    En vertu de la lecture keynsienne de la demande agrge, une hausse des prix sap-parente une contraction montaire, donc un dplacement vers la gauche de la courbeLM (cf. Figure 3.4) qui rduit le niveau du produit dquilibre. En vertu de la lectureclassique de la demande agrge, une augmentation du produit conduit une baisse dutaux dintrt quilibrant le march des biens (courbe IS). La hausse du produit et la

    baisse des taux dintrt conduisent un accroissement de la demande de monnaie. Lesprix doivent donc diminuer pour rtablir lquilibre sur le march de la monnaie. Ces deuxlectures sont cohrentes et nous indiquent que la demande agrge peut se reprsenterdans le diagramme(Y, P) par une courbe dcroissante note DA (cf. figure 4.3).

    Comment se dplace cette courbe suite une modification des variables exognesG, T,C0, I0 etMs ? Commenons par examiner les e!ets dune hausse des dpenses publiques.

    En vertu de la lecture keynsienne de la demande agrge, une hausse des dpensespubliques !G >0 laissant les prix P inchangs se traduit par un accroissement duproduit Y, donc par un dplacement vers la droite de la demande agrge dans lediagramme (Y, P).

    En vertu de la lecture classique, une hausse des dpenses publiques !G > 0 laissantle produit Y inchang ncessite une hausse des taux dintrt r pour rduire lin-vestissement et permettre le maintien de lquilibre sur le march des biens. Cettehausse du taux dintrt tend dcrotre la demande de monnaie, ce qui oblige lesprix augmenter pour rtablir lquilibre sur le march de la monnaie.

    Y

    P

    DA

    G>0, T0, Io>0, Ms >0G0C0

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    des mnages ou de leur confiance dans lavenir !C0 < 0 ou de la confiance desinvestisseurs !I0 < 0 se traduisent au contraire par un dplacement vers le sud-ouest de la courbe DA.

    Il nous reste dterminer les e!ets dun accroissement de lo!re de monnaie !Ms >0.

    En vertu de la lecture keynsienne de la demande agrge, une hausse de Ms

    pourun niveau de prix P inchang se traduit par un dplacement vers la droite de lacourbeLM, et donc par un accroissement du produit Y.

    En vertu de la lecture classique, pour un niveau de produitY inchang, une haussede lo!re de monnaie !Ms >0 na!ecte pas lquilibre sur le march des biens, nile taux dintrt qui en assure lquilibre. Les prix doivent donc sajuster la haussepour accrotre la demande de monnaie et la maintenir gale lo!re.

    Ces deux lectures, ainsi que lexamen de lquation (4.2) nous indiquent quunehausse de lo!re de monnaie !Ms >0 dplace galement la courbeDA vers le NordEst dans le diagramme(Y, P). De faon symtrique, une baisse de lo!re de monnaie!Ms 0, dune baisse desprlvements nets des prestations sociales !T < 0 ou dune hausse de lo!re demonnaie !Ms >0.

    Une politique de restriction de la demandeou une politique montariste, toute po-litique qui contribue dplacer la courbe de demande agrge vers la gauche sur lafigure 4.3. Il sagit donc dune baisse des dpenses publiques !G

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    des prlvements nets des prestations sociales !T >0 ou dune baisse de lo!re demonnaie !Ms 0, soit dune amliorationde la confiance des entreprises dans lavenir !I0> 0.

    De faon symtrique, on appellechoc ngatif de demande, une modification de len-vironnement conomique qui contribue un dplacement vers la gauche de la courbede demande agrge sur la figure 4.3. Il sagit soit dun diminution de la richesse desmnages, soit dune dtrioration de la confiance des mnages dans lavenir!C0> 0,soit dune dtrioration de la confiance des entreprises dans lavenir !I0 < 0.

    III La relation do!re agrge Ys wp

    La drivation de la demande agrge nous a permis de dterminer une premire relationentre le niveau du produit et les prix. Il nous faut alors une deuxime interprtation pourpouvoir dterminer simultanment le niveau du produit et les prix. On peut par exemple sedemander si les entreprises ont toujours intrt ragir un accroissement de la demandeagrge par un accroissement de leur production (et donc de lemploi) conformment ceque prdit le modle IS/LM, ou si ce sont les prix qui augmentent. Ceci nous conduit dterminer lo!re agrge de biens partir du comportement des entreprises sur le marchdu travail 1.

    Or, nous avons vu dans le premier chapitre, que la demande de travail des entreprisesse ramenait ajuster le niveau de lemploi L de faon ce que la productivit marginale

    du travail (qui diminue avec le niveau de lemploi) soit gale au salaire rel W/P 2. Aussi,en vertu de cette relation, une hausse du salaire rel W/P se traduit par une baisse delemploiL et donc par une baisse du produit Y.

    Ceci nous permet de driver la relation do!re agrge OA. Il sagit dune relationdcroissante entre le produit Yet le salaire rel W/P. Une hausse du salaire nominal Wou une baisse des prix P impliquent une hausse du salaire rel W/P, une baisse de lademande de travail des entreprises Ld, du niveau de lemploi L, et ce faisant du niveau deproductionY.

    Nous allons intgrer dans notre analyse un deuxime dterminant de la relation do!reagrge. En e!et, il existe tout un ensemble de facteurs augmentant la productivit mar-ginale du travail pour un niveau donn de lemploi, comme des capacits de productionplus importantes due des investissements plus importants dans le pass ou la dcouvertedune nouvelle technologie de production plus performante. De tels phnomnes dplacentvers le haut la courbe de productivit marginale dans la figure 2.5, ce qui tend accrotrelemploi et donc le produit. On note sous la variable A de tels e!ets. Ainsi, lo!re agrgese trouve tre une fonction croissante du paramtre Aet dcroissante du salaire rel W/P.

    1 En e!et, dans la perspective de court-moyen terme que nous adoptons dans ce cours, la dynamiquedaccumulation du capital est nglige. Aussi les seules variations du PIB que nous expliquons sont direc-tement issues des variations de lemploi. Dans une situation de chmage, ces variations sont entirementdes aux changements de la demande de travail des entreprises.

    2 Du moins tant que ne se posent pas de problmes de dbouchs (hypothse H5 et non H5)

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    La fonction do!re agrge scrit alors :

    Y =Ys

    !"W

    P"

    , A+

    #$

    Il y a alors deux versions possibles du modle selon le mode de dtermination dessalaires que lon considre. La prsence dun chmage massif dans la plupart des marchsdu travail europens nous conduit penser que le salaire nest pas un prix sajustantlibrement pour quilibrer une o!re une demande de travail. Par exemple, le niveaudu salaire minimum est dtermin chaque anne par un dcret en date du 1er juillet.Par ailleurs, les lois Auroux (1982) obligent les entreprises ouvrir chaque anne (ouvrirne voulant pas dire conclure) des ngociations sur les salaires.Par ailleurs, des grilles desalaires sont dtermines par toute une srie de conventions collectives. Enfin, le salaire estparfois spcifi directement sur les contrats de travail. Tout ceci nous conduit considrerque le salaire est exogne.

    Mais de quel salaire sagit il ?

    A court terme, ces institutions dterminent un salaire juridiquement vrifiable. Cestalors le salaire nominal W qui est spcifi dans les contrats de travail, les accordsdentreprises, dans les conventions collectives, et cest encore le salaire nominal mi-nimum qui est stipul chaque anne par dcret. Il faudrait alors considrer le salairenominal Wcomme exogne.

    A moyen terme, ces institutions dterminent un niveau de salaire en vue de garantirun certain niveau de pouvoir dachatW/Paux salaris. Ainsi, une hausse des prix Pconduira les institutions rviser la hausse le salaire nominal Wde faon laisserinchang le pouvoir dachat des travailleurs. Il faudra alors considrer que cest le

    salaire relW/Pqui est exogne.Ceci nous conduit alors distinguer une relation do!re agrge de court terme o le

    salaire nominal est exogne, dune relation de long terme o le salaire nominal sajusteparfaitement de faon satisfaire un objectif de salaire rel.

    IV Lquilibre OA/DA de court terme

    Le modle OA/DA de court terme considre un horizon temporel trop rduit pourque le salaire nominal (dtermin juridiquement par les contrats de travail, les accordsdentreprises, les conventions collectives ou le dcret annuel du gouvernement sur le salaireminimum) ait le temps de changer. Ainsi on considre Wcomme exogne.

    Comment se reprsente alors la courbe do!re agrge de court terme OACT dans lediagramme(Y!P) ? Pour rpondre cette question, demandons-nous comment se modifielo!re agrge quand les prix P augmentent. Comme le salaire nominal W est fixe, unehausse des prixPdiminue le niveau des salaires relsW/P, ce qui conduit une hausse dela demande de travail Ld, cest--dire de la quantit demploi dsire par les entreprises. Ensituation de chmage, cela signifie concrtement quune hausse des prixPdoit se traduirepar une augmentation de lemploi L, et donc de la production Y. Ainsi, lo!re agrge sereprsente dans le plan (Y ! P)comme une courbe croissante. (cf. figure 4.5).

    Comment se dplace la courbe dOACT lorsque le salaire nominal W augmente ? Dansce cas de figure, pour un niveau donn des prix P, une hausse du salaire nominal W se

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    Y

    P

    Y

    POACT

    W

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    dans lavenir des investisseursI0.Lquilibre OA/DA de court terme correspond aux niveaux de produit Y et de prix

    P qui satisfassent simultanment la relation de demande agrge et la relation do!reagrge de court terme. Sur la figure 4.6, lquilibre OA/DA de court terme correspond lintersection des courbes OACT et DA 3.

    Y

    P

    DA

    G>0, T0C0>0, Io>0

    G0C0

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    Y

    P

    DA

    G>0, T0, Io>0, Ms >0

    A B

    B

    DA

    BOACT

    Fig.4.7: Le!et dviction par les prix

    par les prixqui vient attnuer les e!ets keynsiens prdits par le modle IS/LM.

    Une telle interprtation des choses garde une certaine fidlit la logique keynsienne.Une hausse de la demande augmente le produit car les prix P naugmentent pas trop.Pourtant, pour quun tel rsultat soit possible, il est indispensable que le salaire nomi-nal W soit rigide. Pour mieux comprendre ce point, nous allons rinterprter les e!etsdun accroissement de la demande agrge conformment la lecture classique de la de-mande agrge. Un accroissement de la demande agrge se traduit alors pour un niveaude produit inchang par un accroissement des prix (passage de A Bsur la figure 4.7).

    Comme le salaire nominal reste inchang W, cette hausse des prix P entran