L’utilisation du rituximab dans les vascularites associées aux Anca. Résultats d’une étude...

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S44 65 e Congrès franc ¸ ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14, 15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53 Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude intervention- nelle, reposant sur une enquête de pratique, auprès de 115 des médecins (médecins de famille, internistes, gériatres et généra- listes). L’étude est menée suivant une démarche d’EPP collective ayant pour objectifs l’initiation des médecins à l’EPP ainsi que l’évaluation des connaissances, attitudes et pratiques, avant et après session de formation médicale sur la maladie d’Alzheimer (MA), et l’amélioration du processus diagnostique de cette der- nière. La formation médicale avec l’EPP s’inscrive dans le cadre d’un développement professionnel continu. Résultats.– Au terme de notre étude, nous remarquons qu’il y a une augmentation significative du nombre de médecins informés sur l’EPP (24 % v/s 79 %). La source majeure de leur information pro- vient de l’intervention qui a eu lieu (la conférence). Les médecins ayant une activité académique, et ceux du Mont Liban et du Nord déclarent avoir déjà des informations concernant l’EPP. Le nombre total de patients Alzheimer suivis par les médecins de première ligne, les gériatres, les neurologues et les psychiatres est environ 6000. L’association Alzheimer Liban estime à plus de 35 000 les personnes qui souffrent de la MA. Il s’en suit que la MA est sous diagnostiquée au Liban de fac ¸ on inquiétante. Nous retenons que moins de 50 % des médecins connaissent et uti- lisent les tests d’évaluation des fonctions cognitives et de leurs impacts et 22 % des médecins ne connaissent et n’utilisent aucun de ces tests. L’analyse des réponses données par les praticiens après la formation médicale concernant la connaissance des tests, leur attitude vis-à-vis de l’intérêt du diagnostic précoce de la MA et la pratique des tests fait ressortir des résultats prometteurs. Conclusions.– Une simple implémentation nationale d’un plan de recommandations aurait peu d’influence sur la pratique des médecins. L’intervention en présentiel moyennant une formation médicale simplifiée, pratique (recours à un CD représentant le mode d’usage des tests) et adaptée aux médecins de première ligne en suivant une démarche d’EPP a pu améliorer leurs connaissances et leurs pratiques pour une meilleure prise en charge diagnostique la MA. Cette étude est le premier projet de DPC mis en route via l’Ordre des médecins à travers les quatre sociétés savantes : société de médecine interne, société de médecine de famille, société de gériatrie et société de médecine générale. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.101 Communications orales 11 : médecine interne CO091 L’utilisation du rituximab dans les vascularites associées aux Anca. Résultats d’une étude franc ¸ aise multicentrique P. Charles a , A. Néel b , N. Tieulie c , A. Hot d , G. Pugnet e , O. Decaux f , H. Levesque g , M. Khellaf h , J.-E. Kahn i , J.-M. Ziza j , C. Deligny k , L. Guillevin a a Médecine interne, hôpital Cochin, Paris, France b Médecine interne, Hôtel-Dieu, Nantes, France c Service de médecine interne, hôpital Archet-1, Nice, France d Médecine interne, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, France e Médecine interne, hôpital de Purpan, Toulouse, France f Service de médecine interne, CHU, hôpital du Sud, Rennes, France g Département de médecine interne, CHU de Rouen, Rouen, France h Médecine interne, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France i Service de médecine interne, hôpital Foch, Suresnes, France j Rhumatologie, La Croix-Saint-Simon, Paris, France k Centre hospitalier de Fort-de-France, centre hospitalier de Fort-de-France, Fort-de-France, France Introduction.– Le rituximab a montré son efficacité dans le traite- ment des poussées de vascularites associées aux Anca (AAV). Les objectifs de notre étude étaient de décrire la réponse clinique des AAV traitées par rituximab comme traitement d’induction ou de maintenance, d’évaluer les pratiques franc ¸ aises (choix de la molé- cule, modalités d’utilisation et de surveillance du rituximab) et d’évaluer le profil de tolérance du rituximab dans cette indication. Patients et méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospective en France. Les patients inclus avaient des AAV traitées par rituxi- mab entre 2002 et janvier 2011. Tous les patients avaient un suivi minimum de 12 mois. Résultats.– Quatre-vingts patients étaient inclus, principalement avec des AAV réfractaires ou en rechute : 70 avec une granu- lomatose avec polyangéite (87 %), sept avec une polyangéite microscopique (9 %), un avec un syndrome de Churg et Strauss. Les survies sans rechute à un, deux et trois ans étaient respecti- vement de 80 %, 63 % et 52 % avec une tendance à la supériorité du traitement d’entretien par rituximab : neuf rechutes (20 %) étaient observées chez les 45 patients recevant le rituximab comme traite- ment d’entretien contre sept rechutes (50 %) chez les 14 patients recevant un autre traitement d’entretien (p = 0,13). Vingt-deux patients (27,5 %) avaient un effet indésirable grave. Parmi eux, douze (15 %) avaient une infection sévère compliquée du décès chez quatre patients. Il est à noter que seulement 15 patients (19 %) avaient rec ¸ u une vaccination anti-pneumoccocique avant la pre- mière perfusion de rituximab. Conclusions.– Le rituximab est efficace dans le traitement d’induction des AAV et semble supérieur aux traitements conven- tionnels dans le traitement d’entretien. Néanmoins, une attention particulière doit être portée à la tolérance du traitement, particu- lièrement à la survenue d’infections bactériennes graves. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.102 CO092 Performances comparées de trois techniques de détection des anticorps anti-protéinase 3 au cours de la polyangéite granulomateuse : une étude monocentrique N. Noel a , C. Andre b , D. Bengoufa b , C. Dehoulle b , N. Limal a , B. Godeau a , S. Hue b a Médecine interne, CHU Henri-Mondor, Créteil, France b Immunologie biologique, CHU Henri-Mondor, Créteil, France Introduction.– Les anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) dirigés contre la protéinase 3 (ANCA-PR3) sont essentiellement retrouvés dans les vascularites des petits vais- seaux, en particulier dans la polyangéite granulomateuse (maladie de Wegener, MW). Afin d’augmenter leur sensibilité, certaines techniques ELISA utilisent de la PR3 humaine native combinée à de la protéine recombinante (hn + hr). Si leur sensibilité est très bonne, leur spécificité reste à définir. Le but de cette étude est d’évaluer l’apport de la protéine recombinante PR3 dans les nouveaux tests ELISA dans l’aide au diagnostic de MW. Patients et méthodes.– Entre 2009 et 2011, les sérums donnant un aspect de fluorescence sur polynucléaires neutrophiles évocateur de la présence d’Ac anti-PR3 ont été testés par trois techniques différentes. Une technique Elisa utilisait un mélange de protéine native et de protéine recombinante (hn + hr Elisa, BioAdvance*), une deuxième technique Elisa n’utilisait que la protéine native (hn Elisa, Inova*) et la troisième technique était basée sur la chimilu- minescence avec une protéine native (hn CIA, Inova*). Les données cliniques étaient collectées rétrospectivement. Résultats.– Une recherche d’Anca dirigés contre la PR3 par les trois tests a été réalisée chez 79 patients (39F/40H) d’âge moyen 54,8 ± 19 ans. Trente-trois patients (41,8 %) avaient une suspicion clinique pré-test élevée de MW, basée sur des manifestations générales (60,6 %), rénales (60,6 %), ORL (54,5 %), ou pulmonaires (39,4 %). Parmi toutes les demandes d’Anca réalisées, 20 patients (25,3 %) avaient une MW confirmée selon les critères ACR, 11

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istes). L’étude est menée suivant une démarche d’EPP collectiveyant pour objectifs l’initiation des médecins à l’EPP ainsi que’évaluation des connaissances, attitudes et pratiques, avant etprès session de formation médicale sur la maladie d’AlzheimerMA), et l’amélioration du processus diagnostique de cette der-ière. La formation médicale avec l’EPP s’inscrive dans le cadre d’unéveloppement professionnel continu.ésultats.– Au terme de notre étude, nous remarquons qu’il y a uneugmentation significative du nombre de médecins informés sur’EPP (24 % v/s 79 %). La source majeure de leur information pro-ient de l’intervention qui a eu lieu (la conférence). Les médecinsyant une activité académique, et ceux du Mont Liban et du Nordéclarent avoir déjà des informations concernant l’EPP.e nombre total de patients Alzheimer suivis par les médecins deremière ligne, les gériatres, les neurologues et les psychiatresst environ 6000. L’association Alzheimer Liban estime à plus de5 000 les personnes qui souffrent de la MA. Il s’en suit que la MAst sous diagnostiquée au Liban de facon inquiétante.ous retenons que moins de 50 % des médecins connaissent et uti-

isent les tests d’évaluation des fonctions cognitives et de leursmpacts et 22 % des médecins ne connaissent et n’utilisent aucun dees tests. L’analyse des réponses données par les praticiens aprèsa formation médicale concernant la connaissance des tests, leurttitude vis-à-vis de l’intérêt du diagnostic précoce de la MA et laratique des tests fait ressortir des résultats prometteurs.onclusions.– Une simple implémentation nationale d’un plane recommandations aurait peu d’influence sur la pratique desédecins. L’intervention en présentiel moyennant une formationédicale simplifiée, pratique (recours à un CD représentant leode d’usage des tests) et adaptée aux médecins de première ligne

n suivant une démarche d’EPP a pu améliorer leurs connaissancest leurs pratiques pour une meilleure prise en charge diagnostiquea MA. Cette étude est le premier projet de DPC mis en route via’Ordre des médecins à travers les quatre sociétés savantes : sociétée médecine interne, société de médecine de famille, société deériatrie et société de médecine générale.

oi:10.1016/j.revmed.2012.03.101

ommunications orales 11 : médecine interne

O091’utilisation du rituximab dans les vascularitesssociées aux Anca. Résultats d’une étuderancaise multicentrique. Charles a, A. Néel b, N. Tieulie c, A. Hot d, G. Pugnet e,. Decaux f, H. Levesque g, M. Khellaf h, J.-E. Kahn i, J.-M. Ziza j,. Deligny k, L. Guillevin a

Médecine interne, hôpital Cochin, Paris, FranceMédecine interne, Hôtel-Dieu, Nantes, FranceService de médecine interne, hôpital Archet-1, Nice, FranceMédecine interne, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, FranceMédecine interne, hôpital de Purpan, Toulouse, FranceService de médecine interne, CHU, hôpital du Sud, Rennes, FranceDépartement de médecine interne, CHU de Rouen, Rouen, FranceMédecine interne, hôpital Henri-Mondor, Créteil, FranceService de médecine interne, hôpital Foch, Suresnes, FranceRhumatologie, La Croix-Saint-Simon, Paris, FranceCentre hospitalier de Fort-de-France, centre hospitalier de

ort-de-France, Fort-de-France, France

ntroduction.– Le rituximab a montré son efficacité dans le traite-ent des poussées de vascularites associées aux Anca (AAV). Les

16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53

objectifs de notre étude étaient de décrire la réponse clinique desAAV traitées par rituximab comme traitement d’induction ou demaintenance, d’évaluer les pratiques francaises (choix de la molé-cule, modalités d’utilisation et de surveillance du rituximab) etd’évaluer le profil de tolérance du rituximab dans cette indication.Patients et méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospectiveen France. Les patients inclus avaient des AAV traitées par rituxi-mab entre 2002 et janvier 2011. Tous les patients avaient un suiviminimum de 12 mois.Résultats.– Quatre-vingts patients étaient inclus, principalementavec des AAV réfractaires ou en rechute : 70 avec une granu-lomatose avec polyangéite (87 %), sept avec une polyangéitemicroscopique (9 %), un avec un syndrome de Churg et Strauss.Les survies sans rechute à un, deux et trois ans étaient respecti-vement de 80 %, 63 % et 52 % avec une tendance à la supériorité dutraitement d’entretien par rituximab : neuf rechutes (20 %) étaientobservées chez les 45 patients recevant le rituximab comme traite-ment d’entretien contre sept rechutes (50 %) chez les 14 patientsrecevant un autre traitement d’entretien (p = 0,13). Vingt-deuxpatients (27,5 %) avaient un effet indésirable grave. Parmi eux,douze (15 %) avaient une infection sévère compliquée du décèschez quatre patients. Il est à noter que seulement 15 patients (19 %)avaient recu une vaccination anti-pneumoccocique avant la pre-mière perfusion de rituximab.Conclusions.– Le rituximab est efficace dans le traitementd’induction des AAV et semble supérieur aux traitements conven-tionnels dans le traitement d’entretien. Néanmoins, une attentionparticulière doit être portée à la tolérance du traitement, particu-lièrement à la survenue d’infections bactériennes graves.

doi:10.1016/j.revmed.2012.03.102

CO092Performances comparées de trois techniques dedétection des anticorps anti-protéinase 3 au coursde la polyangéite granulomateuse : une étudemonocentriqueN. Noel a, C. Andre b, D. Bengoufa b, C. Dehoulle b, N. Limal a,B. Godeau a, S. Hue b

a Médecine interne, CHU Henri-Mondor, Créteil, Franceb Immunologie biologique, CHU Henri-Mondor, Créteil, France

Introduction.– Les anticorps anti-cytoplasme des polynucléairesneutrophiles (ANCA) dirigés contre la protéinase 3 (ANCA-PR3)sont essentiellement retrouvés dans les vascularites des petits vais-seaux, en particulier dans la polyangéite granulomateuse (maladiede Wegener, MW). Afin d’augmenter leur sensibilité, certainestechniques ELISA utilisent de la PR3 humaine native combinée à dela protéine recombinante (hn + hr). Si leur sensibilité est très bonne,leur spécificité reste à définir. Le but de cette étude est d’évaluerl’apport de la protéine recombinante PR3 dans les nouveaux testsELISA dans l’aide au diagnostic de MW.Patients et méthodes.– Entre 2009 et 2011, les sérums donnant unaspect de fluorescence sur polynucléaires neutrophiles évocateurde la présence d’Ac anti-PR3 ont été testés par trois techniquesdifférentes. Une technique Elisa utilisait un mélange de protéinenative et de protéine recombinante (hn + hr Elisa, BioAdvance*),une deuxième technique Elisa n’utilisait que la protéine native (hnElisa, Inova*) et la troisième technique était basée sur la chimilu-minescence avec une protéine native (hn CIA, Inova*). Les donnéescliniques étaient collectées rétrospectivement.Résultats.– Une recherche d’Anca dirigés contre la PR3 par lestrois tests a été réalisée chez 79 patients (39F/40H) d’âge moyen54,8 ± 19 ans. Trente-trois patients (41,8 %) avaient une suspicionclinique pré-test élevée de MW, basée sur des manifestations

générales (60,6 %), rénales (60,6 %), ORL (54,5 %), ou pulmonaires(39,4 %). Parmi toutes les demandes d’Anca réalisées, 20 patients(25,3 %) avaient une MW confirmée selon les critères ACR, 11