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ce jour-là7 septembre 1303 : le pape pris en otage

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des images de synthèse

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de la cité gauloise aux splendeurs de la ville romaine

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Catherine sallesAgrégée de lettres classiques, maître de conférences honoraire à Paris-Nanterre. A écrit l’Amour au temps des Romains (First, 2011).

Joël schmidtHistorien de l’antiquité romaine, romancier, éditeur, a signé Lutèce, Paris, des origines à Clovis (Tempus, 2009).

antide ViandArchéologue, il dirige le service archéologique départemental des Hauts-de-Seine. Il a publié : Nanterre et les Parisii (Somogy, 2008).

maurizio silenziOn doit à cet archéologue et architecte romain d’importantes découvertes sur le port de Rome. Il s’intéresse également aux sites gaulois.

6 aCtualitéLes Journées du Patrimoine

10 À la préhistoireLes premiers Homo sapiens

12 arChéologieLe Pompéi de l’océan Indien

15 le musée insoliteLe musée du Vin à Paris

16 l’art de l’histoireCanaletto, le Vénitienfavori des notables anglais

18 les routes de l’histoireLa route de Jeanne d’Arc en Lorraine

20 l’inédit du moisPoussielgue, agent très spécialou touriste curieux ?

21 un illustre inConnuThomson

22 un mot, une expressionMettre à l’index

23 l’air du tempsLe Boudin

26 Ce Jour-lÀ7 septembre 1303, l’arrestationdu pape Boniface VIII

31 dossierLutèce l’insoliteLes archéologues fouillent, les historiens débattent… Les vestiges romains témoignent de la splendeur pas-sée. Mais où est passée la cité gauloise des Parisii ?

62 les dessous de…La découverte de la pénicillineOn attribue l’« invention » de ce traitement au Britanni-que Alexander Fleming. Mais c’est une autre équipe qui en trouve les vertus thérapeutiques.

68 spéCial VillePerpignan, catalane dans l’âmeD’abord aragonaise, puis majorcaine, enfin capitale de la Catalogne française, elle défend fièrement son iden-tité et ses traditions. À découvrir.

78 À l’affiCheExpositions, cinéma, DVD, télévision.

84 liVres

91 mots Croisés

92 portraitMalinalli, l’Indienne quifait alliance avec les EspagnolsCette jeune Aztèque va jouer un rôle capital dans le succès du conquistador Cortès et la chute de l’empereur Moctezuma.

98 l’idée reçueNapoléon franchit le Saint-Bernard à cheval

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martine pédronEthnologue, spécialiste de l’histoire mexicaine, auteur de Médecine traditionnelle au Mexique, des Aztèques à nos jours (Dangles, 2009).

Spécial ville : Perpignan, catalane dans l’âme, p.68

Dossier :Lutèce l’insolite, p. 31

simon VeilleJournaliste, historien, il rédige un livre sur Einstein avec, comme titre provisoire, Einstein : un Juif rebelle (Imago), sortie début 2013.

Laurent VissièreMembre du comité éditorial d’Historia, enseignant à l’université Paris-Sorbonne, prépare un ouvrage sur le siège de Rhodes en 1480.

alexandre GrandazziProfesseur à l’université Paris-Sorbonne, spécialiste d’histoire romaine, auteur de Alba Longa, histoire d’une légende (De Boccard, 2008).

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LES ROUTES DE L’HISTOIRE Par Éric Mension-Rigau

Un itinéraire émaillé de foi, de bravoure et de fidélité au roi. De la naissance de la jeune héroïne à son départ, sans retour, de Vaucouleurs.

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Une maisonnette blanche, avec un toit à un seul pan, des fenêtres à meneaux ; à l’intérieur, quatre pièces vides avec quelques pan-

neaux d’explication : Jeanne d’Arc y est née, en 1412, et y a passé son enfance. Nous sommes à Domré-my-la-Pucelle, dans les Vosges, à 50 km de Nancy, sur la rive gauche de la Meuse, qui marquait jadis la frontière entre la France et le Saint-Empire. La guerre de Cent Ans oppose la France à l’Angle-terre. Depuis l’assassinat du duc d’Orléans, en 1407, le pays est dé-chiré par une guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, qui se disputent le pouvoir au sein du Conseil de régence. Profitant du conflit, Henri V débarque en Normandie en 1415, et remporte la victoire d’Azincourt. Les An-glais imposent en 1420 le traité de Troyes, qui spolie le Dauphin de son droit de succession. À la mort de Charles VI, en 1422, la France n’a plus de roi sacré. Les intrusions anglo-bourguignonnes menacent la Lorraine… À 13 ans, Jeanne entend les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l’archange saint Michel, qui lui demandent d’être pieuse, de libérer le royaume et d’aider son héritier à monter sur le trône. À 16 ans, elle se confie enfin à son oncle qui, en mai 1428, lui fait rencontrer Robert de Baudri-

court, capitaine de la forteresse de Vaucouleurs, à quelque 20 km au nord de Domrémy. La garnison est restée fidèle au roi de France. Jeanne demande l’autorisation de s’enrôler dans les troupes du Dauphin pour répondre à une prophétie qui veut qu’une pucelle des marches de Lorraine sauve la France. Baudricourt, qui la prend pour une fabulatrice, la renvoie à ses moutons. Quelques mois plus tard, les Anglo-Bourguignons dé-vastent Domrémy. Jeanne et sa fa-mille se réfugient à Neufchâteau. Tenace, elle revient s’installer à Vaucouleurs en 1429. Par son charisme, elle gagne le soutien des habitants, qui croient à sa mission divine, et acquiert une notoriété de guérisseuse. Sa réputation est suffisamment établie pour que le duc de Lorraine, Charles II, per-clus de goutte, la convoque à Toul dans l’espoir de recouvrer la san-té. Elle se rend auprès de lui, et lui promet de prier pour sa guérison. À son retour, elle est davantage prise au sérieux par Baudricourt, qui finit par lui donner un cheval, une épée et une escorte de six hom-mes. Le 13 février 1429, il l’accom-pagne jusqu’à la Porte de France, qui clôt l’enceinte de son château. Commence la prodigieuse épopée : après avoir traversé incognito les terres bourguignonnes, elle ar-rive à Chinon, où elle est autorisée à voir le Dauphin, Charles… L

La route de Jeanne d’Arc en Lorraine

La ville abrite la maison natale de Jeanne, clas-sée monument historique et ornée d’une statue la représentant agenouillée en armure. L’église Saint-Rémy, où elle fut baptisée, a conservé du XVe siècle la tour, le chœur, la cuve baptismale et la statue de sainte Marguerite. À proximité, animations et projections sont au programme du centre d’interprétation Visages de Jehanne.

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Première étape dans la vie publique de Jeanne.

À voir, la Porte de France et la crypte primitive

du XIIIe siècle de la chapelle castrale, où elle

allait prier devant la statue de la Vierge de

Notre-Dame-des-Voûtes. Le musée de l’hôtel

de ville présente une abondante collection

d’estampes, bronzes, cartons de vitraux, et le

magnifique Christ de Septfonds.

Le duc de Lorraine, Charles II, y convoque la

Pucelle au début de 1429. Sans doute voit-il en

elle une possible guérisseuse. Il n’a droit qu’à

une réprimande : qu’il quitte sa maîtresse, il ira

mieux… Une inscription, place de la Cathédrale,

rappelle qu’elle a comparu devant le tribunal

de l’officialité pour une prétendue promesse de

fiançailles faite à un jeune Domrémois.

Commencée en 1881, consacrée en 1926, elle

est édifiée sur un coteau, à trois kilomètres

de Domrémy. On peut y admirer de superbes

mosaïques, les huit fresques de Lionel Royer,

qui racontent la vie de la sainte, et, dans la

crypte, une statue de Notre-Dame de Bermont,

devant laquelle elle se recueillait… Sur

l’esplanade s’élèvent plusieurs sculptures.

Toute la famille de la Pucelle se réfugia en ce lieu, à deux heures de marche de Domrémy, en 1428. Le château et sept tours ont été détruits par Richelieu, mais la place Jeanne-d’Arc, où se dresse une statue à son effigie, est encore bordée de maisons des XVIIe et XVIIIe siècles ; le numéro 2 appartenait à l’oncle des frères Gon-court, qui y séjournèrent à plusieurs reprises.

L’église Sainte-Jeanne-d’Arc, construite en 1911-1912, est la première paroisse qui lui est dédiée, par dispense du pape, à un moment où elle n’est que bienheureuse. L’extérieur, avec sa ceinture de créneaux, évoque un château fort. Vingt-six vitraux retracent sa vie, de Domrémy à sa béatification. C’est le cycle artistique qui lui est consacré le plus important au monde.

environ 125 km.

Envie de flâner près

du tilleul, à Vau-

couleurs, à l’ombre

duquel Jeanne se

reposait ? Alors

comptez un week-

end de trois jours !

26 historia septembre 2012

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Dossier

Où se situe la cité de la tribu des Parisii ? Les archéologues fouillent, les historiens débattent, mais le doute demeure. Les vestiges gallo-

romains – les thermes, les arènes, le théâtre, le forum… – alimentent le mystère. À la veille des Journées européennes du patrimoine (15

et 16 septembre), goûtons le plaisir d’une visite guidée dans ce Paris antique, et imaginons-nous « cette ville universelle, selon Goethe,

où chaque pas sur un pont, sur une place, rappelle un grand passé ».

32La cité gauloise, c’est par Issy ? Une thèse innovante sur la localisation de la bataille de Lucotetia. Par Maurizio Silenzi

41Et si tout avait commencé à Nanterre ? Les fouilles menées depuis 1993 ouvrent de nouvelles perspectives.Par Antide Viand

44Splendeur de la ville romaineÀ l’issue de la conquête par les Romains, c’est une cité ravagée qui est reconstruite. Et de quelle manière !Par Joël Schmidt

50Dans l’atelier d’un artisan potierQuand un spécialiste de la céramique ouvre ses portes, c’est la maestria des ouvriers gaulois qui tient la vedette.Par Catherine Salles

55Les nautes au fil de l’eau Aux simples pêcheurs succède une corporation de bateliers et d’armateurs avisés. Qui assurera la fortune de la future capitale.Par Alexandre Grandazzi

Lutèce l’insolite

34 historia septembre 2012

en un clin d’œil ces étonnants parisiiVers - 350, lors de la seconde vague de migration celtique, un clan venu de Germanie atteint la Seine, deux ou trois fois plus large qu’aujourd’hui. Ses crues sont redoutables ; ses berges, un marécage inhospitalier. Cependant, elle est navigable, ce que les hommes savent depuis le paléolithique, qui a vu apparaître là des villages de mariniers et de

pêcheurs. Les Quarisii, ou Parisii, prennent la suite. Ils s’installent sur une colline de la rive gauche, à l’abri du fleuve, et sur un chapelet d’îlots qui constitue un réduit défensif. Ils bâtissent des ponts qui les relient à la terre ferme. Lucotetia, Lutèce, est née. Alliés, ou sujets, d’une tribu plus puissante, les Sénons, installée autour de Sens

et d’Auxerre, les Parisii contrôlent un territoire avec pour limites Montmorency, Saint-Germain-en-Laye, Marly, Trappes, Chevreuse, Verrières, Sénart et Bondy. S’ils sont sensibles à la qualité agricole des terres, à l’abondance du gibier, à l’existence de carrières de pierre et de plâtre, les Parisii ont surtout compris l’intérêt commercial du

le forum

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Fondation de la Lutèce romaine selon un quadrillage régulier propre aux cités transalpines. À la construction des thermes de Cluny, à la fin du IIe siècle, la cité, prospère, est à son apogée.

La ville du Haut-Empire (Ier-IIIe s. apr. J.-C.)

septembre 2012 historia 35

site. Plaque tournante du pays, à même de commercer avec les îles britanniques, donc de bénéficier des retombées financières de la route de l’étain, Lucotetia est un carrefour routier de première importance, et contrôle le trafic fluvial. Aux pêcheurs succèdent des bateliers avisés, disposant de chantiers navals. Cette corporation des nautes assure

la fortune de la ville. Les Parisii, dont la population est estimée à 70 000 ou 80 000 âmes, battent monnaie. Leurs pièces de bronze, d’argent et d’or comptent, avec leurs gravures de chevaux, parmi les plus remarquables de Gaule. Pourtant, César, qui passe par Lucotetia en - 53, n’est pas frappé par l’endroit. Il s’en repentira : l’année suivante,

les Parisii rejoignent la coalition que Vercingétorix fédère contre l’envahisseur et envoient à Gergovie un contingent de 8 000 cavaliers. César ordonne alors à son lieutenant Labienus de contrôler le Bassin parisien et de soumettre ses tribus. Ce sera l’affrontement avec leur chef, Camulogène. Et Lutèce sera romaine… L Anne Bernet

la basilique

Amphithéâtre (« les arènes »)

C’est le temps des invasions barbares. La population se retranche sur l’île de la Cité, qui va se développer. Un palais et une basilique y sont construits (306-308). L’ancienne ville autour du forum se vide.

La ville du Bas-Empire (à partir du IIIe s. apr. J.-C.)

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avec les espagnols

Peinture mexicaine représentant Malinalli-Marina, entre le chef des Tlaxcatèques (à gauche) et Cortés.