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Benjamin VINCENT ENERGIETEAM 13 rue de la Loire 44230 SAINT-SEBASTIEN-SUR-LOIRE Tél. 02 41 61 23 36 Objet du dossier : Projet de Parc éolien du Sud-Est Manceau [PARIGNE L’EVEQUE - 72]

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Benjamin VINCENT ENERGIETEAM

13 rue de la Loire 44230 SAINT-SEBASTIEN-SUR-LOIRE

Tél. 02 41 61 23 36

Objet du dossier : Projet de Parc éolien du Sud-Est Manceau

[PARIGNE L’EVEQUE - 72]

Pièce n°3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

Projet Parc éolien du Sud-Est Manceau (72) ENERGIETEAM

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INTRODUCTION

L'objet de ce document est de faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude d’impact relative à la Demande d'Autorisation Environnementale de la Ferme Eolienne La Saule.

Il s’agit donc d’une synthèse des éléments développés dans ce document qui, tout en restant objective, ne peut s’avérer exhaustive. Pour des informations complètes, notamment en termes de technique/méthodologie, il s’agira de se reporter aux documents sources.

Hormis l’étude d’impact (Pièce n°3.1) et son Résumé Non-Technique ou RNT (Pièce n°3.2), les autres pièces constitutives du dossier de Demande d’Autorisation Environnementale sont présentées indépendamment :

Pièce n°1 : La liste des pièces à joindre au dossier de demande d’autorisation environnementale, Pièce n°2 : La description de la demande (Description des procédés de fabrication, Capacités techniques et

financières, Modalités des garanties financières, autres compléments au CERFA), Pièces n°3.3 à 3.6 : Les expertises annexées à l’étude d’impact (Etude écologique incluant l’évaluation des incidences

Natura 2000, étude acoustique, étude paysagère et étude pédologique des zones humides), Pièces n°4.1 et 4.2 : L’étude de dangers et le Résumé Non-Technique de l’étude de dangers, Pièces n°5 : Les cartes et plans réglementaires demandés au titre du code de l’environnement, Pièces n°6 : Accords et avis consultatifs (Avis DGAC, Météo-France et Défense si nécessaire et disponible, Avis du

maire ou président de l’EPCI et des propriétaires pour la remise en l’état du site), Pièces n°7.1 et 7.2 : Courrier de Demande d’Autorisation Environnementale et courrier de Demande de Dérogation

d'échelle du plan d'ensemble.

Nota : Les textes rédigés en bleu dans le présent document correspondent aux ajouts effectués en réponse aux différents avis reçus.

Remarque : Ce logo a été inséré dans ce document afin de permettre aux lecteurs qui le souhaitent d’accéder par un clic à des informations complémentaires générales figurant sur Internet. Cela peut concerner par exemple des données relatives au changement climatique ou la vidéo du fonctionnement d’une éolienne. Ces éléments seront disponibles à partir de la version informatisée du RNT qui sera mise en ligne.

Figure 1 : Les différents intervenants

Etude écologique (Avifaune-

Habitats/flore)

Etude acoustique

Etude paysagère

DEVELOPPEMENT ET SUIVI DU PROJET

Rédaction de l’étude d’impact et de l’étude de

dangers

Etude spécifique : Chiroptères – Autre faune

Pièce n° 3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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Projet Parc éolien du Sud-Est Manceau (72) ENERGIETEAM

SOMMAIRE

INTRODUCTION .................................................................................................................................................2 SOMMAIRE ........................................................................................................................................................3 I. L’énergie eolienne : Pourquoi et Comment ? ................................................................................................4

I.1. La problématique énergétique ...............................................................................................................4

I.2. Qu’est-ce qu’une éolienne et un parc éolien ? Comment ca marche ? .................................................5

I.3. Le contexte réglementaire de l’éolien ...................................................................................................6 I.3.1. Un cadre régional : le Schéma Régional Eolien ..................................................................................6 I.3.2. Une procédure nouvelle : l’Autorisation Environnementale ..............................................................6

II. Présentation du projet ..................................................................................................................................7

II.1. Les acteurs du projet .............................................................................................................................7

II.2. Le projet ................................................................................................................................................7 II.2.1. Localisation du projet ........................................................................................................................7 II.2.2. Les principales caractéristiques du projet éolien ..............................................................................8 II.2.3. Liaisons électriques et raccordement au réseau ...............................................................................9 II.2.4. Les étapes de vie du parc éolien ......................................................................................................11

III. SYNTHESE THEMATIQUE DE L’ETUDE D’IMPACT .......................................................................................12

III.1. Méthodologie de l’étude d’impact.....................................................................................................12

III.2. Milieu physique ..................................................................................................................................13 III.2.1. Etat initial........................................................................................................................................13 III.2.2. Impacts et mesures mises en œuvre ..............................................................................................13

III.3. Milieu naturel .....................................................................................................................................14 III.3.1. Etat initial........................................................................................................................................14 III.3.2. Impacts et mesures mises en œuvre ..............................................................................................15

III.4. Milieu humain ....................................................................................................................................17 III.4.1. Etat initial........................................................................................................................................17 III.4.2. Impacts et mesures mises en œuvre ..............................................................................................17

III.5. Paysage et patrimoine ........................................................................................................................18 III.5.1. Etat initial........................................................................................................................................18 III.5.2. Impacts et mesures mises en œuvre ..............................................................................................20

III.6. EFFETS ET IMPACTS CUMULES AVEC LES PROJETS CONNUS .............................................................26

III.7. AUTORISATION DE DEFRICHEMENT ...................................................................................................26

III.8. COMPATIBILITE ET ARTICULATION REGLEMENTAIRE DU PROJET ......................................................26

III.9. ANALYSE DES METHODES ..................................................................................................................26

CONCLUSION ...................................................................................................................................................27

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I.1. LA PROBLEMATIQUE ENERGETIQUE

Le constat dressé actuellement concernant le contexte énergétique peut être résumé par la figure ci-dessous :

En effet les chiffres avancés par les différents organismes internationaux prévoient l’apparition d’un pic de production pour les combustibles fossiles dans les prochaines décennies. Si l’offre risque donc de diminuer, la demande en énergie au niveau mondial ne fait, elle, qu’augmenter année après année suite à l’accroissement démographique et à l’émergence de nouveaux pays émergents. Ce déséquilibre offre/demande peut être à l’origine d’une augmentation du prix de ces énergies importées, engendrant par la même occasion des phénomènes de « précarité énergétique » pour les foyers les plus modestes. En parallèle, les scientifiques réunis au sein du Groupement International d’Experts pour le Climat (GIEC) ont confirmé depuis de nombreuses années l’apparition d’un phénomène de changement climatique à l’échelle de la planète. Ce dernier a pour origine les Gaz à Effet de Serre (GES) rejetés par les différentes activités humaines. Ce phénomène a pour conséquence une modification des conditions climatiques sur Terre avec une augmentation de la température moyenne, mais aussi un changement dans la répartition des précipitations, une hausse du niveau moyen de la mer entrainant ainsi une augmentation de la fréquence d’épisode climatique extrême. De manière indirecte, cela pourra donc avoir d’importantes répercussions sur l’environnement et sur l’homme.

Afin de palier à ce problème, les instances internationales et européennes ont pris de nombreux engagements en faveur de la diminution de l’émission des Gaz à Effet de Serre. Acteur de premier plan dans ce domaine, la France s’est dotée au fil des ans de nombreux objectifs visant à favoriser sa « transition énergétique ».

Voici l’objectif fixé par l’Etat

pour la puissance éolienne

terrestre raccordée en France

en 2018. Si le cap des 10 000 MW

a été franchi en septembre 2015, le chemin reste encore

long comme l’illustre la figure issue du Panorama des ENR

2015. A plus long terme, l’objectif pour fin 2023 se situe

entre 21 800 MW (option basse) et 26 000 MW (option

haute).

Raréfaction des énergies fossiles : Diminution des stocks et augmentation de la demande (+18

à +35% d'ici 2035)

Changement climatique : Augmentation de la température moyenne de 1.5°C à 4.8°C

d'ici 2100

Diviser par 4 les émissions

nationales de GES d'ici 2050

Objectifs internationauxFacteur

4

Part de la consommation finale couverte par les ENR en

2020

Objectifs européens 20%

Part des ENR électriques

dans la production

électrique en 2020 (40% en

2030)

Objectifs nationaux27%

15 000 MW

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I.2. QU’EST-CE QU’UNE EOLIENNE ET UN PARC EOLIEN ? COMMENT CA MARCHE ?

La nacelle abrite plusieurs éléments fonctionnels : - le générateur transforme l’énergie de rotation du rotor en énergie

électrique ; - le multiplicateur (certaines technologies n’en utilisent pas) ; - le système de freinage mécanique ; - le système d’orientation de la nacelle qui place le rotor face au vent pour

une production optimale d’énergie ; - les outils de mesure du vent (anémomètre, girouette) ; - le balisage diurne et nocturne nécessaire à la sécurité aéronautique.

Parc éolien

Les instruments de mesure de vent placés au-dessus de la nacelle conditionnent le fonctionnement de l’éolienne. Grâce aux informations transmises par la girouette qui détermine la direction du vent, le rotor se positionnera pour être continuellement face au vent. Les pales se mettent en mouvement lorsque l’anémomètre (positionné sur la nacelle) indique une vitesse de vent d’environ 10 km/h et c’est seulement à partir de 15 km/h que l’éolienne peut être couplée au réseau électrique. Le rotor et l’arbre dit «lent» transmettent alors l’énergie mécanique à basse vitesse (entre 5 et 20 tr/min) aux engrenages du multiplicateur, dont l’arbre dit «rapide» tourne environ 100 fois plus vite que l’arbre lent. Certaines éoliennes sont dépourvues de multiplicateur et la génératrice est entraînée directement par l’arbre « lent » lié au rotor. La génératrice transforme l’énergie mécanique captée par les pales en énergie électrique. La puissance électrique produite varie en fonction de la vitesse de rotation du rotor. Dès que le vent atteint environ 50 km/h à hauteur de nacelle, l’éolienne fournit sa puissance maximale. Cette puissance est dite «nominale». Pour un aérogénérateur de 2,5 MW par exemple, la production électrique atteint 2 500 kWh dès que le vent atteint environ 50 km/h. L’électricité produite par la génératrice correspond à un courant alternatif de fréquence 50 Hz avec une tension de 400 à 690 V. La tension est ensuite élevée jusqu’à 20 000 V par un transformateur placé dans chaque éolienne pour être ensuite injectée dans le réseau électrique public. Lorsque la mesure de vent, indiquée par l’anémomètre, atteint des vitesses de plus de 100 km/h (variable selon le type d’éoliennes), l’éolienne cesse de fonctionner pour des raisons de sécurité. Deux systèmes de freinage permettent d’assurer la sécurité de l’éolienne :

- le premier par la mise en drapeau des pales, c’est-à-dire un freinage aérodynamique : les pales prennent alors une orientation parallèle au vent ;

- le second par un frein mécanique sur l’arbre de transmission à l’intérieur de la nacelle.

Le mât est généralement composé de 3 à 5 tronçons en acier ou 15 à 20 anneaux de béton surmonté d’un ou plusieurs tronçons en acier. Dans la plupart des éoliennes, il abrite le transformateur qui permet d’élever la tension électrique de l’éolienne au niveau de celle du réseau électrique.

Le rotor est composé de trois pales construites en matériaux composites et réunies au niveau du moyeu. Il se prolonge dans la nacelle pour constituer l’arbre lent.

Le réseau inter-éolien permet de relier le transformateur au point de raccordement avec le réseau public (Poste de livraison). Ce réseau comporte également une liaison de télécommunication qui relie chaque éolienne au terminal de télésurveillance. Ces câbles constituent le réseau interne de la centrale éolienne, ils sont tous enfouis à une profondeur minimale de 80 cm.

Le poste de livraison est le nœud de raccordement de toutes les éoliennes avant que l’électricité ne soit injectée dans le réseau public. Certains parcs éoliens, par leur taille, peuvent posséder plusieurs postes de livraison, voire se raccorder directement sur un poste source, qui assure la liaison avec le réseau de transport d’électricité (lignes haute tension).

Le réseau électrique externe relie le poste de livraison avec le poste source (réseau public de transport d’électricité). Ce réseau est réalisé par le gestionnaire du réseau de distribution (généralement ENEDIS). Il est entièrement enterré.

Des pistes d’accès et plateformes sont aménagées pour permettre aux véhicules d’accéder aux éoliennes aussi bien pour les opérations de constructions du parc éolien que pour les opérations de maintenance liées à l’exploitation du parc éolien. L’aménagement de ces accès concerne principalement les chemins existants, si nécessaire, de nouveaux chemins sont créés sur les parcelles accueillant les éoliennes..

Eolienne

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I.3. LE CONTEXTE REGLEMENTAIRE DE L’EOLIEN

Au fil des années, la France s’est dotée d’un panel de dispositifs législatifs encourageant et encadrant le développement de l’énergie éolienne.

I.3.1. UN CADRE REGIONAL : LE SCHEMA REGIONAL EOLIEN

Le Schéma Régional Eolien (SRE) est la déclinaison « Eolien » du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE). Il a pour vocation d'identifier la contribution de la Région à l'effort national en matière d'énergie renouvelable d'origine éolienne terrestre. Ainsi, il a pour objet de définir les parties du territoire régional favorables au développement de l'énergie éolienne, en s'assurant que l'objectif quantitatif régional puisse être effectivement atteint. Toutefois, l'inscription d'une commune dans la liste des communes faisant partie de la délimitation territoriale du SRE, ou sa localisation en zone favorable, ne signifie pas qu’un projet d'implantation sur cette commune sera automatiquement autorisé. Ils continueront à faire l'objet d'une instruction spécifique et les projets devront se baser sur des études spécifiques réalisées à une échelle adaptée. De même, ce document n’est pas opposable aux procédures administratives liées aux projets de parcs éoliens regroupées au sein de la Demande d’Autorisation Environnementale (Cf. paragraphe suivant) : un projet de parc éolien ne pourra pas se voir opposer un refus au titre de ces deux procédures, au seul motif que les éoliennes qui le constituent ne sont pas situées dans des zones favorables du SRE. Le SRE apparait donc comme un document de planification régional du développement de l'éolien dont les éléments permettent d'orienter et d'harmoniser ces instructions en fournissant des lignes directrices.

I.3.2. UNE PROCEDURE NOUVELLE : L’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE

À compter du 1er mars 20171, les différentes procédures et décisions environnementales requises pour les projets soumis à la règlementation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) et les projets soumis à autorisation au titre de la loi sur l'eau (IOTA), sont fusionnées au sein de l'autorisation environnementale. La réforme consiste également à renforcer la phase amont de la demande d'autorisation, pour offrir au pétitionnaire une meilleure visibilité des règles dont relève son projet. Cette réforme, qui généralise en les adaptant des expérimentations menées depuis 2014, s'inscrit dans le cadre de la modernisation du droit de l'environnement. Le projet de Parc éolien du Sud-Est Manceau fait donc l’objet d’une demande d’autorisation environnementale au titre des ICPE. Son objectif est de rassembler autour de la procédure ICPE d’autres autorisations afin de réduire les délais et le nombre d’interlocuteurs et de privilégier une autorisation unique pour le projet en remplacement d’une succession de décisions indépendantes. Elle regroupe l’ensemble des décisions de l’État éventuellement nécessaires pour la réalisation du projet relevant : du code de l’environnement (autorisation ICPE, loi sur l’eau, évaluation Natura 2000 et dérogation à l’interdiction d’atteinte aux espèces protégées) ; du Code Forestier (autorisation de défrichement) ; du code de l’énergie (autorisation d’exploiter, approbation des ouvrages de transport et de distribution d’électricité) ou encore des codes des transports, de la défense ou du patrimoine pour les installations éoliennes. La liste des pièces composant le dossier de demande d’Autorisation Environnementale provient des recommandations de la DGPR, transmises par courrier au SER et à la Fédération Energie Eolienne. Elle a été élaborée lors de la mise en œuvre de l’expérimentation sur la Demande d’Autorisation Unique qui a précédée l’instauration de la Demande d’Autorisation Environnementale. Celle-ci a été adaptée afin de tenir compte des dernières évolutions réglementaires (notamment la suppression du Permis de construire) :

- Pièce n°1 : Le formulaire CERFA, - Pièce n°2 : La description de la demande, - Pièces 3.1 et 3.2 : L’étude d’impact et le Résumé Non-Technique de l’étude d’impact, - Pièces n°3.3 à 3.6 : Les expertises annexées à l’étude d’impact (Etude écologique, étude acoustique, étude

paysagère et étude pédologique des zones humides), - Pièces n° 4.1 et 4.2 : L’étude de dangers et le Résumé Non-Technique de l’étude de dangers,

1 Dans les 4 mois suivant l’entrée en vigueur de la réforme, c’est-à-dire jusqu’au 30 juin 2017 (ou plus longtemps dans certaines situations), les porteurs de projet conservent le choix d’appliquer la nouvelle procédure ou d’appliquer les procédures antérieures.

- Pièce n°5 : Les cartes et plans réglementaires demandés au titre du code de l’environnement, - Pièce n°6 : Accords et avis consultatifs (Avis DGAC, Météo-France et Défense si nécessaire et disponible, Avis du

maire ou président de l’EPCI et des propriétaires pour la remise en l’état du site), Pièces n°7.1 et 7.2 : Courrier de Demande d’Autorisation Environnementale et courrier de Demande de Dérogation d'échelle du plan d'ensemble.

Le dossier est systématiquement soumis à l’enquête publique après un examen préalable approfondi par les services de l’État et, le cas échéant, des instances et commissions concernées. L’avis de l’autorité environnementale expose de manière intégrée les enjeux du projet pour l’ensemble de ces aspects. La décision délivrée par le préfet de département peut faire l’objet d’un arrêté complémentaire pour ajuster les prescriptions si elles s’avèrent insuffisantes.

Figure 2 : Procédure d'autorisation environnementale (Source : MEDDE)

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II.1. LES ACTEURS DU PROJET

Le développement de ce projet est mené par la société ENERGIETEAM, pour le compte du demandeur, la société Ferme Eolienne La Saule, filiale à 100% de la société CNR (Compagnie Nationale du Rhône) acteur majeur de la production d’énergie renouvelable en France. Le développeur s’est entouré de différents intervenants extérieurs afin notamment de réaliser les pièces relatives à la demande d’Autorisation Environnementale, notamment l’étude d’impact ainsi que l’étude de dangers. La figure présentée en introduction de ce document récapitule leur domaine d’intervention. Après la mise en service, la société ENERGIETEAM Exploitation sera chargée de l’exploitation du parc. La maintenance du parc éolien sera quant à elle confiée à NORDEX. Ces deux sociétés sont des acteurs majeurs de la filière éolienne disposant des compétences techniques nécessaires à l’exploitation des parcs éoliens :

NERGIETEAM : créée en 2002, cette société a développé et construit de nombreux parcs éoliens en France. Le groupe ENERGIETEAM France se compose actuellement des sociétés ENERGIETEAM et ENERGIETEAM Exploitation chargées respectivement du développement et de l’exploitation des

parcs éoliens. Début 2016, ce n’est pas moins de 48 parcs éoliens regroupant 214 éoliennes qui ont été développés et installés par le groupe ENERGIETEAM France. Au total, ENERGIETEAM Exploitation exploite 48 parcs pour une puissance totale de près de 471MW (environ 200 machines).

ORDEX : La société a été créée en 1985, avant la première vague de croissance de l’éolien en Europe. Précurseur dans l’invention d’éoliennes toujours plus puissante (1ère éolienne au monde de

2.5MW en 2000), NORDEX figure aussi parmi les acteurs majeurs de la filière dans le monde (6 000 éoliennes – 10.7 GW – 34 pays concernés) mais aussi en France en tant que 4ème constructeur avec 1350 MW installés et près de 150 collaborateurs ainsi qu’une quinzaine de centres de maintenance.

La Ferme Eolienne La Saule, propriétaire du parc, disposera des garanties financières demandées. De plus, conformément à la réglementation en vigueur, des garanties financières seront constituées dès la construction du parc par l’exploitant afin d’assurer la remise en état du site après exploitation (50 000€/éolienne, actualisé).

2 L’augmentation de la hauteur en bout de pale de l’éolienne en fonctionnement est de 0,3 m uniquement (et non 0,5 m) du fait de l’inclinaison du rotor.

II.2. LE PROJET

II.2.1. LOCALISATION DU PROJET

Le projet éolien faisant l’objet de ce dossier se trouve sur la commune de PARIGNE L’EVEQUE, dans le département de la Sarthe (72) en région Pays de la Loire. Le projet se trouve implanté dans un massif forestier situé au centre du département et au Sud-Est de l’agglomération mancelle. La commune appartient à la Communauté de communes du Sud-Est du Pays Manceau. Les communes limitrophes sont Ardenay-sur Mérize, Challes, Brette-les-Pins, Changé, Le Grand Lucé, Ruaudin, Saint Mars d’Outillé et Saint Mars-la-Brière. Le projet de Parc éolien du Sud-Est Manceau est composé de 4 aérogénérateurs d’une puissance unitaire de 3.6 MW (soit une puissance totale de 14.4 MW) et d’un poste de livraison. Dans le cadre de la présente étude, le modèle d’éolienne retenu est le suivant : NORDEX N117. Ce type d’éolienne dispose des dimensions suivantes :

- Une hauteur de moyeu de 119,9 mètres (hauteur de la tour seule de 117.9 m et hauteur en haut de nacelle de 122 m),

- Un diamètre de rotor de 116,8 mètres à l’arrêt. Ce dernier augmente d’environ 1 mètre en fonctionnement, les pales se courbant sous la pression du vent, pour atteindre 117,8 mètres.

- Une hauteur totale en bout de pale est de 178,3 m à l’arrêt et de 178,6 m en fonctionnement2. Ce modèle sera nommé N117 – 179 m bout de pale dans le reste de ce rapport.

Figure 3 : Localisation du projet éolien

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II.2.2. LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU PROJET EOLIEN

Les éoliennes prévues pour ce parc éolien seront composées de plusieurs éléments :

Tableau 1 : Description des différents éléments constitutifs d’une éolienne N117 – 179 m

Elément de l’installation Fonction Caractéristiques

Rotor / pales Capter l’énergie mécanique du vent et la transmettre à la génératrice

Structure : Plastique renforcé à la fibre de verre (GFK)

Nombre de pales : 3 Diamètre du rotor : 116.8-117.8 m

Surface balayée : 10 715 m² Hauteur de moyeu : 119.9 m

Type et sens de rotation : Orientation active des pales face au vent avec sens de rotation horaire

Nacelle

Supporter le rotor Abriter le dispositif de conversion de l’énergie mécanique en électricité (génératrice, etc.) ainsi que les dispositifs de contrôle et de sécurité

Hauteur en haut de nacelle : 122m Arbre de rotor entraîné par les pales.

Multiplicateur à engrenage planétaire à plusieurs étages + étage à roue dentée droite ou

entraînement différentiel Génératrice asynchrone à double alimentation

délivrant une tension à 660V Frein principal de type aérodynamique (orientation

individuelle des pales par activation électromécanique avec alimentation de secours) et

frein auxiliaire mécanique (frein à disque à actionnement actif sur l'arbre rapide)

Mât Supporter la nacelle et le rotor

Structure : tubulaire acier (6 sections) Protection contre la corrosion : revêtement

multicouche résine époxy Diamètre de la base : 4.3 m

Diamètre en haut : 3.2 m Hauteur du mât seul : 117.9 m

Transformateur Elever la tension de sortie de la génératrice avant l’acheminement du courant électrique par le réseau

Positionnement : intégré dans la base du mât Tension transformée : 20 000 V

Fondation Ancrer et stabiliser l’éolienne dans le sol

Forme : Circulaire Nature : Béton armé

Diamètre total* : 20.8 à 22.4 m Profondeur : 1.9 à 2.1 m

Volume de béton : 554 à 672 m3 *Variable suivant la nature du sol (présence d’eau notamment).

L’installation comprendra aussi un poste de livraison :

Poste de livraison

Adapter les caractéristiques du courant électrique à l’interface entre le réseau privé et le réseau public

Dimension : L= 9.1 m ; l = 2.5m ; h = 2.67m Habillage : Bardage bois

Tension : 20 000V

Figure 4 : Plan d’élévation éolienne NORDEX N117– 179 m (Source : NORDEX)

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Il est à noter que le passage de câble fera l’objet des procédures de sécurité en vigueur. Pour le passage sous les voies de circulations, des mesures de sécurité seront prises afin de garantir la sécurité des ouvriers et celle des automobilistes (ex : signalisation, circulation alternée ...). Le personnel sera qualifié pour l’intervention sur les équipements électriques. Par ailleurs, l’installation respectera l’ensemble des normes techniques en vigueur.

II.2.3. LIAISONS ELECTRIQUES ET RACCORDEMENT AU RESEAU

Le poste de livraison est le nœud de raccordement de toutes les éoliennes avant que l’électricité ne soit injectée dans le réseau public. Dans le cas du projet éolien du Sud-Est Manceau, un poste de livraison sera positionné le long du chemin d’accès, à proximité de l’éolienne E2.

Le réseau électrique inter-éolien (ou réseau électrique interne) permet d’acheminer l’électricité produite en sortie d’éolienne vers le poste de livraison électrique en 20 000 V. Les liaisons électriques souterraines seront constituées de trois câbles en cuivre ou aluminium pour le transport de l’électricité, d’un ruban de cuivre pour la mise à la terre et d’une gaine PVC avec des fibres optiques qui permettra la communication et la télésurveillance des équipements. Ces câbles protégés de gaines seront enterrés dans des tranchées d’environ 1 mètre de profondeur et de 40 centimètres de largeur.

Le réseau électrique externe relie les postes de livraison avec le poste source (réseau public de transport d’électricité). Le réseau externe est réalisé sous maîtrise d’ouvrage du gestionnaire de réseau de transport d’électricité. Il est lui aussi entièrement enterré. Le raccordement du poste de livraison au poste source sera assuré par ENEDIS, mais financé par l’exploitant en tant qu’utilisateur de ce réseau. Le tracé et les caractéristiques de l'offre de raccordement seront définis avec précision lors de l'étude détaillée, qui ne pourra être réalisée par ENEDIS qu'après obtention du permis de construire. Les études techniques réalisées par le gestionnaire de réseau (ENEDIS) définissent les protections électriques à mettre en œuvre au point de raccordement du parc éolien. A noter que la solution de raccordement actuellement envisagée concerne un raccordement qui s’effectuerait par un câble de 20 000 V enterré vers le poste source de GRAND LUCE.

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Figure 5 : Description de l'installation projetée

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II.2.4. LES ETAPES DE VIE DU PARC EOLIEN

Ci-dessous figurent les étapes de vie du parc éolien ainsi que leurs principales caractéristiques :

Figure 6 : Les grandes étapes de construction d'une éolienne en quelques illustrations (Source : ENERGIETEAM)

CHANTIER

•Durée estimée : 6 mois.

•Trafic estimé : Environ 1440 rotations de camions pour l'aménagement du site, letransport des engins de chantier et des grues ainsi que le transport des différentscomposants des éoliennes (mât, pales...).

•Gestion des déchets de chantier suivant leur nature (gravats, déchets dangereux…).

•En fin de chantier : nettoyage/remise en état des plateformes et accès empruntéspendant le chantier. Les plateformes de montage et les chemins d’accès serontconservés en prévision des opérations de maintenance et de démantèlement à la finde l’exploitation.

EXPLOITATION

•Phase de test et réglages.

•Suivi du parc en exploitation via le système de contrôle à distance (SCADA).

•Opérations de maintenance : durant toute l'exploitation des opérations d’entretiendu parc éolien seront menées, permettant de garantir la pérennité du parc en termesde production et de sécurité.

•Relevés et suivis avifaunistiques et chiroptérologiques permettant d’évaluer lesrelations existantes entre le parc et son environnement.

DEMANTELEMENT

REMISE EN ETAT

•Montant des garanties financières constituées pour la démantelement (arrêté du 26août 2011) : 50 000€/éolienne. Montant réactualisé tous les cinq ans.

•Opérations de démantèlement et de remise en état visant : au démantèlement desinstallations de production d’électricité, du poste de livraison ainsi que les câbles ; àl'excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiquescomparables aux terres en place à proximité de l’installation ; à la remise en état quiconsiste au décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur uneprofondeur de 40 centimètres et au remplacement par des terres de caractéristiquescomparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrainsouhaite leur maintien en l’état (Pour plus de détail, se référer à arrêté du 26 août2011 modifié par l’arrêté du 6 novembre 2014).

Réalisation des fouilles de fondations

Ferraillage de la fondation Séchage de la fondation

Réalisation des tranchées de raccordement

Levage des éléments du mât Assemblage du mât

Pose de la nacelle Assemblage et pose du rotor

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III.1. METHODOLOGIE DE L’ETUDE D’IMPACT

La méthode utilisée pour la réalisation de l’étude d’impact, et notamment de la détermination des impacts, s’est appuyée sur celle exposée dans le « Guide de l’étude d’impact des parcs éoliens » édité par l’ADEME et mis à jour en 2010.

Cette analyse détaillée a été menée dans l’étude d’impact, et ce pour chaque thématique. Les paragraphes suivants visent à fournir les principaux éléments spécifiques à chaque thème abordé.

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Projet Parc éolien Sud-Est Manceau (72) ENERGIETEAM

III.2. MILIEU PHYSIQUE

III.2.1. ETAT INITIAL

En marge de la vallée de la Sarthe à la topographie très peu marquée, le site du projet éolien se déploie sur un secteur au relief un peu plus animé. C’est dans ce secteur de collines boisées et de petits vallons que la Zone d’Implantation Potentielle prend place. Les variations altimétriques y restent modérées, l’altitude oscillant entre 100 et 140 mètres. La Zone d’Implantation Potentielle se déploie en grande majorité sur une formation de sables, de graviers, de grès résiduels et d’altérites de tuffeaux. Par ailleurs, aucun des sites d’intérêt géologique actuellement validés n’est présent sur l’aire d’étude rapprochée. L’assise géologique et pédologique de la zone ne semble pas présenter de contraintes majeures, tout comme son climat de type tempéré. Le principal risque du site du projet de parc éolien du Sud-Est Manceau est lié au caractère boisé de la zone d’implantation. Ainsi le risque d’incendie ne doit pas être négligé sur ce massif forestier composé de résineux. Conformément aux préconisations du SDIS72, des mesures spécifiques devront être mises en œuvre afin de garantir la mise en œuvre d’un niveau de sécurité optimal pour l’installation projetée et éviter tout risque d’incendie. Les autres risques naturels apparaissent comme limités au droit de notre projet. En effet, la plupart des risques identifiés restent génériques et d’intensité faible à modérée : mouvement de terrain et tempête. Le risque d’inondation superficielle est très réduit, mais celui d’inondation de nappe est un peu plus marqué sur certaines portions de la ZIP. Le faible développement du réseau hydrographique sur la Zone d’Implantation Potentielle aurait tendance à prouver une faible sensibilité du secteur. Les relevés relatifs aux zones humides viennent toutefois rehausser le niveau d’enjeu car ces milieux sont relativement bien présents sur la partie centrale de la ZIP. Il s’agira donc de veiller à la protection des éléments patrimoniaux d’intérêt lors du choix d’implantation et lors de la phase de travaux (réalisation des accès). La Zone d’Implantation Potentielle du projet n’abrite aucun ouvrage lié à l’exploitation de l’eau souterraine ni aucun captage d’alimentation en eau potable ou périmètre de protection associé. Des captages sont toutefois bien présents en périphérie du site, dont celui des Fontaines chaudes localisé à l’Est de l’aire d’étude rapprochée.

III.2.2. IMPACTS ET MESURES MISES EN ŒUVRE

Les impacts d’un parc éolien sur le sol s’avèrent souvent réduits et ne nécessitent pas la mise en œuvre de mesure de réduction/compensation. La faible emprise des zones aménagées (plateformes) permet de limiter fortement les modifications de la nature du sol. Par ailleurs, conformément à la réglementation, ces chemins et aires aménagées feront l’objet, tout comme les zones de fondations, d’un démantèlement incluant une excavation et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place. Ce démantèlement sera aussi l’occasion de recycler les composants de l’éolienne, favorisant ainsi l’économie circulaire. De plus, la technologie employée par l’éolienne N-117 repose sur un générateur asynchrone et une structure en mât acier. Cela signifie donc qu’aucune terre rare ne sera employée dans les éoliennes, ne contribuant pas à l’épuisement de la ressource.

Une étude géotechnique sera par ailleurs menée en amont des travaux afin de définir le type exact de sol présent sous les éoliennes et d’identifier d’éventuelles contraintes du sous-sol (présence de nappe…) nécessitant la mise en œuvre de mesures complémentaires. Afin de réduire le risque de pollution des sols et du milieu hydrique, un certain nombre de mesure seront déployées :

- Le matériel présent sur le chantier sera maintenu en bon état et fera l’objet d’un entretien régulier. Une fosse de lavage de toupies après coulage du béton sera installée,

- Des kits anti-pollution seront disponibles sur le site du parc éolien afin d’intervenir très rapidement pour contenir, absorber et récupérer les polluants,

- Les déchets produits lors du chantier feront l’objet d’une gestion spécifique afin de garantir leur traitement approprié,

- Le choix de machines a permis de sélectionner des éoliennes pourvues de détecteurs de niveau d’huile permettant de prévenir les éventuelles fuites d’huile et de procéder à un arrêt en cas d’urgence. De plus, plusieurs bacs collecteurs seront présents au niveau des principaux composants pour stocker tout écoulement accidentel de liquide,

- Les opérations de maintenance font l’objet de procédures spécifiques garantissant une évacuation sécurisée des fluides vidangés.

Concernant les zones humides, l'analyse des données disponibles a guidé le choix d'une implantation évitant l'implantation des éoliennes dans les zones humides identifiées. Dans le cas particulier des chemins d’accès traversant les zones humides

identifiées, leur aménagement a pris en compte cette sensibilité en prévoyant la mise en œuvre de plaques de protection de sol. Ces plaques assureront la portance des chemins et éviteront un aménagement de ces derniers (décaissement et remblai). Elles seront retirées suite au chantier. Concernant le risque de tassement des sols, ce dernier sera limité car le trafic sur le site sera contenu aux chemins d’accès et plateformes qui seront mis en place. Pour ce qui est des risques naturels, le choix d’éoliennes portera sur des machines adaptées aux conditions climatiques locales et disposant d’équipements réglementaires nécessaires (type IEC IIA). La construction se fera dans le respect des normes constructives. Compte tenu de l’environnement dans lequel s’insère le projet, une attention particulière a été portée au risque d’incendie. Ainsi les éoliennes disposeront des équipements réglementaires nécessaires à la détection et à la lutte contre les incendies. Par ailleurs, conformément aux éléments développés au sein de l’étude de dangers, le projet veillera à respecter les règles définis au sein de l’arrêté préfectoral n°2013009-0009 du 23 janvier 2013 ainsi que les prescriptions fixées par le SDIS72 en appliquant notamment un débroussaillement de l’ordre de 100m autour des éoliennes. Par ailleurs, il convient de souligner que l’exploitation du parc éolien sera à l’origine d’importantes économies d’émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), ce qui sera bénéfique pour la lutte contre le changement climatique. Les émissions de GES et polluants atmosphériques lors de la construction du parc seront quant à elles réduites.

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III.3. MILIEU NATUREL

III.3.1. ETAT INITIAL

L’inventaire des zones naturelles d’inventaire (ZNIEFF et ZICO) et de protection (Sites Natura 2000, APB, RNR, …) révèle que le secteur dans lequel s’intègre le projet est intéressant sur le plan écologique (63 ZNIEFF, 2 sites Natura 2000 et une RNR dans un rayon de 20 km). Cette richesse écologique semble fortement liée à la présence de la vallée du Narais à l’Est du projet, ainsi qu’à la présence de grandes zones boisées et autres secteurs bocagers situés plus au Sud. Concernant les sites Natura 2000 présents en périphérie, l’intérêt de ces sites repose principalement sur les habitats naturels qui les composent, ou sur un cortège d’espèces saproxylophages. Par ailleurs, afin d’apporter des éléments plus précis sur la zone du projet, une analyse fine de l’environnement du secteur d’implantation a été réalisée. Celle-ci s’est attachée à détailler les différents sous-thèmes liés à l’étude du milieu naturel : habitats naturels, avifaune, chiroptères et autre faune. Conformément à la réglementation en vigueur, une étude des continuités écologiques a aussi été réalisée.

Habitats naturels :

Les habitats naturels présents dans la ZIP sont relativement communs. Les zones de forêts de pins maritimes sont largement majoritaires et ne présentent pas d’enjeux écologiques particuliers. En revanche, les zones ouvertes (landes notamment) peuvent constituer des secteurs favorables à la biodiversité. De plus, les bois de feuillus ou bois mixtes porteurs d’ARB sont d’enjeu modéré car une faune spécifique peut s’y développer. Les zones humides sont assez peu nombreuses dans l’aire d’étude mais présentent, de par leur statut règlementaire, un enjeu fort. La plupart sont dégradées et issues de coupes à blanc (landes à molinie) ou bien plantées de peupliers. Seuls les mares et les bois de feuillus humides présentent un potentiel écologique plus important. La végétation identifiée dans les habitats naturels est globalement banale ou peu diversifiée. Toutefois, la présence du jonc rude est à souligner. L’espèce est protégée en Pays de la Loire. Elle est d’enjeu fort. Trois espèces d’enjeu modéré sont identifiées l’orchis vert, l’orchis tachetée et la bruyère à quatre angles. Les habitats naturels ne présentent pas, en tant que tels, de véritables enjeux écologiques mais les zones ouvertes, notamment les landes et les bois où des arbres réservoirs de biodiversité sont présents et sont à prendre en considération, ainsi que les mares et bois de feuillus humides. La recherche de la faune dans ces zones précisera leurs enjeux écologiques.

Oiseaux :

Migrateurs

La ZIP est aussi bien fréquentée par les oiseaux migrateurs prénuptiaux que postnuptiaux. Lors de la migration prénuptiale, 1 758 individus sont dénombrés pour 16 espèces. L’activité migratoire est donc moyenne. Les hauteurs de vol sont comprises majoritairement entre 20 et 50m. Enfin, cette migration est marquée par des flux diffus mais avec un axe central orienté Nord-Nord-Est. Seules des espèces de vulnérabilité « Faible » sont comptabilisées. 2 138 individus et 37 espèces sont recensés en 4 interventions lors de la migration postnuptiale. L’activité migratoire est d’intensité moyenne. Les principales familles volent entre 15 et 30m et 50 et 100m pour les hirundinidés. Les axes de migration sont orientés Sud-Est. Une espèce de vulnérabilité « Modérée » est inventoriée : la grande aigrette. L’activité migratoire est modérée mais continue avec des flux de plusieurs centaines d’individus en migration pré et postnuptiale.

Figure 7 : Grande Aigrette (Source : MNHN)

Hivernants

28 espèces d’oiseaux hivernants investissent la ZIP. Il s’agit principalement d’espèces sédentaires dont les effectifs sont renforcés par des individus nordiques. Ils affectionnent surtout les zones de lisières et les milieux semis fermés. Toutes les espèces ont une vulnérabilité « Faible ». La ZIP est une zone d’hivernage mineure.

Figure 8 : Bécasse des bois (Source : MNHN)

Nicheurs

Au total, 43 espèces d’oiseaux nicheurs sont inventoriées dans la ZIP. Il s’agit principalement d’oiseaux forestiers et de milieux semi-ouverts. Trois espèces sont de vulnérabilité « Modérée » : l’alouette lulu, l’autour des palombes, et la tourterelle des bois. Trois espèces sont, elles, de vulnérabilité « Assez forte » : la linotte mélodieuse, la fauvette pitchou et le bruant jaune. L’autour des palombes engendre une contrainte forte pour le projet éolien dans le sens où pour éviter de l’impacter une zone tampon de 500m est nécessaire autour de son nid.

Figure 9 : Jeune Autour de Palombes au Nid au centre la ZIP en 2014

Chauves-souris :

L’analyse bibliographique réalisée n’a pas mis en évidence de zonages de protection ou d’inventaire, liés à des enjeux chiroptérologiques, à proximité immédiate du projet. Le site Natura 2000 Vallée du Narais, présent au sein même de la ZIP fait toutefois mention de la présence de nombreuses espèces de chiroptères. Bien que la synthèse des données chiroptérologiques connues dans le secteur, réalisée par le CPIE Vallée de la Sarthe et du Loir mentionne l’existence d’enjeux forts, au sein de la Zone d’Implantation Potentielle, liés à la présence de colonies de parturition à proximité du projet, l’analyse de ces données et les éventuelles corrélations avec les résultats acoustiques ne permettent pas de confirmer ce niveau d’enjeu. Il est toutefois à noter l’existence de plusieurs colonies de parturition à environ 10 kilomètres du projet. Pour les espèces arboricoles, l’analyse des potentialités en terme de gîte de parturition ou d’hibernation a permis de mettre en évidence quelques potentialités d’accueil liées notamment aux secteurs de boisements feuillus présents au sein de la ZIP. Ces potentialités restent cependant très limitées au regard de la surface de la zone d’étude. Aucune colonie de parturition n’est connue sur le site d’étude ou dans un rayon proche. Les colonies les plus proches se trouvent à environ 9 kilomètres du projet. Les espèces concernées par ces colonies n’ayant été que peu contactées sur le site dans le cadre des inventaires acoustiques, il est possible de mettre en évidence que le projet n’engendrera pas d’impact sur ces dernières. L'analyse des territoires de chasse potentiels pour les chiroptères fait ressortir que plus de 90% de la ZIP est composée d’habitats assez peu favorables aux chiroptères. Ces zones sont principalement composées de boisement de pins. Les habitats les plus favorables comme territoire de chasse pour les chiroptères sont quant à eux représentés par les boisements feuillus ou mixtes, ainsi que les milieux aquatiques. Un éloignement des éoliennes de ces milieux permettrait de limiter l’impact du projet sur les chiroptères.

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Enfin, l'inventaire acoustique a permis de mettre en évidence une diversité chiroptérologique intéressante avec la présence de 16 espèces de chiroptères. Ce peuplement est très fortement dominé par le genre des Pipistrelles qui représente plus de 88% de l’activité chiroptérologique, avec la Pipistrelle commune en tête (environ 72,8% de l’activité). On retrouve ensuite un cortège d’espèces accompagnatrices représentées notamment par la Sérotine commune, (2,93%), la Barbastelle d’Europe (1,02%), l’Oreillard gris (0,89%), le Murin de natterer (0,81%), le Murin à moustaches (0,9%) et le groupe des murins sp (2,51%). Ces espèces semblent assez fréquentes sur la zone d’étude et ont été contactées régulièrement. Les autres espèces sont présentes de façon anecdotique sur le site d’étude. Les mœurs de ces espèces, couplées à leur abondance sur le site d’étude et au risque d’impact potentiel, permettent de redéfinir plus précisément les enjeux existants sur la zone d’étude. Cette analyse fait ressortir le groupe des Pipistrelles comme présentant un enjeu faible à modéré. La mise en place du projet de parc éolien du Sud-Est Manceau devra donc être réfléchie dans le but d’éviter, de réduire et de compenser les impacts potentiels de ce projet sur les peuplements chiroptérologiques présents. Ce diagnostic permet ainsi de mettre en lumière des milieux favorables aux chiroptères et qui sont des secteurs sensibles à prendre en compte dans l’implantation du parc éolien.

Pipistrelle commune Sérotine commune Barbastelle d’Europe Oreillard gris

Figure 10 : Espèces de chauves-souris sur le site du projet (Source : INPN)

Amphibiens :

Grâce à la présence de plusieurs mares, permanentes et temporaires, réparties sur l'ensemble du périmètre d'étude, et à une dominante de milieux boisés, le site possède un potentiel d'accueil favorable aux amphibiens. De plus, la diversité de ces mares en terme de localisation, de caractéristiques abiotiques (taille, profondeur, angle des berges, ombrage, etc.) et biotiques (végétation rivulaire, habitats périphériques, végétation aquatique, ressource alimentaire, etc.) offre une véritable mosaïque d’habitats et permet ainsi l'accueil d'une batrachofaune diversifiée. Avec la présence de 9 espèces dont certaines sont peu communes, voire rares à l’échelle régionale (Ichthyosaura alpestris, Alytes obstetricans ou Triturus marmoratus), le site présente des enjeux de conservation relativement importants pour les populations locales d'amphibiens. Afin de préserver et maintenir ces populations, il est jugé prioritaire de conserver en état les milieux favorables ou indispensables à leur développement, qui constituent des zones à forts enjeux pour ces espèces. Par conséquent, les mares permanentes et temporaires ainsi que leurs abords sont à préserver en priorité. Concernant les zones boisées, même si potentiellement la majeure partie de la surface du site s’avère intéressante pour les amphibiens, l’abondance de cet habitat permettra de limiter l’impact sur les amphibiens en cas de défrichement de certains secteurs pour l’implantation d’éoliennes. Toutefois, il serait intéressant, dans la mesure du possible, de préserver l’ensemble des boisements les plus favorables pour les amphibiens, à savoir les boisements feuillus ou mixtes à tendance hygrophile. Les enjeux amphibiens présents sur la zone d’étude sont donc importants, mais les impacts potentiels sur cette dernière resteront faibles si les mesures de réductions nécessaires sont mises en place.

Reptiles La forte dominance des milieux forestiers limite l’attrait du site pour les reptiles. Toutefois, la présence de plusieurs zones ouvertes où se développent des landes herbacées, ainsi que les lisières internes aux boisements, constituent des milieux propices aux reptiles. Ces zones restent toutefois de surfaces restreintes, et assez localisées au sein de l’aire d’étude. Le nombre d’observations reste cependant faible. Seules deux espèces de lézards ont été observées régulièrement sur la zone d’étude. Les difficultés d’observations rendent toutefois l’inventaire exhaustif de ce groupe taxonomique particulièrement complexe. Il est donc fort à parier que d’autres espèces de reptiles et notamment de serpents soient présentes au sein de la ZIP.

Pour le projet éolien du Sud Est Manceau, le principal enjeu repose donc sur la préservation des milieux considérés comme les plus favorables aux reptiles.

Insectes Le site du projet abrite une diversité entomologique importante, et notamment en ce qui concerne les rhopalocères (papillons de jour). Bien que la majorité des espèces inventoriées soit relativement communes, il est à noter la présence de plusieurs espèces jugées peu communes à rares au niveau départemental. La présence de ces espèces peu communes augmente l’intérêt de la zone d’étude pour les insectes. La présence de ces espèces est principalement liée à l’existence d’habitats favorables. Ces habitats sont représentés par les mares et les étangs, les zones de landes et notamment les landes à callunes et genêts, les clairières exploitées en milieux prairiaux, les parcelles de boisements feuillus à tendance hygrophiles, ainsi que les allées forestières bordées d’une végétation herbacée et arbustive diversifiée. Ces habitats restent toutefois relativement localisés à l’échelle du site et ne représentent que des surfaces relativement restreintes. Au vu de l’entomofaune inventoriée au sein de l'aire d'étude, il est possible de conclure que le site d'étude ne présente qu’un intérêt écologique modéré pour la préservation d'espèces de lépidoptères (papillons) et d'odonates (libellules). Concernant les coléoptères saproxylophages, cet intérêt est jugé faible. Dans l’objectif de préserver l’intérêt entomologique de la zone d’étude, il est important de veiller au maintien des habitats à fort intérêt pour les insectes. Ainsi, les milieux de type landes, prairies, mares et étangs, ainsi que les allées forestières favorables et les vieux boisements feuillus devront être préservés dans un objectif de maintien et de préservation des enjeux entomologiques existants sur le site d’étude.

Mammifères terrestres Le site du projet abrite plusieurs espèces de mammifères. Ces espèces sont des espèces communes, ne présentant ni statut de protection, ni statut de conservation défavorable, à l’exception du lapin de garenne définit comme espèce prioritaire au niveau régional du fait des fortes régressions des populations suite à plusieurs épizooties. Cette espèce reste toutefois commune régionalement. Ces espèces sont toutes ubiquistes et fréquentent un large panel d’habitats. Le site ne présente donc pas d’enjeu particulier vis-à-vis des populations mammalogiques. Toutefois, afin de préserver le cortège d’espèces locales, il serait intéressant de limiter les zones de défrichement afin de préserver les zones forestières favorables à la faune.

Continuités écologiques : Les données de cadrage disponibles via le Schéma Régional de Cohérence Ecologique des Pays de la Loire laissent apparaitre la présence d’un réservoir biologique régional au niveau de la zone d’implantation du projet. Cela s’explique par la présence de vastes zones boisées. Localement, les continuités écologiques, comme les équilibres biologiques, restent majoritairement associées aux secteurs boisés. Étant donné que le projet s’insère au sein même d’une de ces zones boisées, une attention particulière devra être portée sur les rôles de réservoirs et de corridors écologiques que représente la zone afin d’éviter ou de limiter autant que possible les éventuels impacts liés à la mise en place du parc éolien.

III.3.2. IMPACTS ET MESURES MISES EN ŒUVRE

La surface impactée est relativement faible, légèrement supérieure à 3 hectares. De plus, les implantations des éoliennes et des annexes (plateformes, chemins d’accès, poste de livraison), sont comprises dans des zones d’habitat à enjeu faible. Ces habitats sont très présents dans la ZIP et à proximité. Par ailleurs, au niveau de l’implantation des éoliennes et des annexes (chemins d’accès, poste de livraison, aire de retournement et aire de grutage), aucune espèce floristique d’enjeu à minima modéré n’a été observée. Avant la phase de travaux à proprement dite, les secteurs à enjeux concernés par les travaux ou à proximité seront entièrement balisés. Les interventions seront entièrement circonscrites au périmètre prévu à cet effet. La canalisation des travaux permet ainsi d’éviter tout impact lors de la phase travaux. Le débroussaillage réalisé dans un rayon de 100m autour des éoliennes pour des raisons de sécurité (risque incendie) sera réalisé hors des périodes de floraison afin de réduire son impact sur la flore et en dehors des périodes de reproduction et d’hibernation pour la faune. Ces opérations de débroussaillage seront donc à réaliser du 1er septembre au 15 novembre. Ce

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débroussaillage pourra par ailleurs jouer un rôle positif en favorisant l’ouverture de l’ancienne prairie à molinie bordant l’éolienne E2 et qui s’est enfrichée au fil des ans.

Pour l’avifaune migratrice et hivernante, l’implantation retenue porte sur des milieux sans intérêt particulier. Pour l’avifaune nicheuse, L’implantation retenue évite les milieux de nidification des espèces de vulnérabilité modérée et assez forte, telles que l’alouette lulu, la linotte mélodieuse, la tourterelle des bois, la fauvette pitchou, le pouillot fitis. Concernant l’autour des palombes, les éoliennes ont été installées à plus de 600m du nid inventorié sur la ZIP afin d’éviter les risques liés aux risques de collision lors de la dispersion des juvéniles et au dérangement du couple installé. De plus, afin de réduire le risque de dérangement des oiseaux nicheurs lors du chantier, un calendrier de travaux a été mis en place : les travaux lourds (terrassement, fondations) devront débuter entre début septembre et fin mars afin d’éviter la destruction d’individus. En phase exploitation, le risque d’effet barrière est jugé faible : l’alignement des quatre éoliennes s’implante de manière parallèle aux flux nord-sud des oiseaux migrateurs prénuptiaux et postnuptiaux. De plus les mâts sont espacés de 370 à 515m, cela réduit donc au maximum l’effet barrière.

Pour les chauves-souris, l’implantation retenue dans le cadre de ce projet a permis de positionner trois des quatre éoliennes dans des zones à enjeux faibles. Notons toutefois que E4, bien que située dans une zone à enjeu faible, survole de façon conséquente une zone à enjeu modéré. E2 se trouve quant à elle au sein même d’une zone à enjeu modéré. Le risque de collision sera donc potentiellement plus conséquent pour ces deux éoliennes du fait de l’attractivité des milieux naturels présents. Pour pallier ce risque, et afin de prendre en compte la spécificité du site d’implantation (milieu forestier), un bridage sur l’ensemble des éoliennes sera déployé. Afin de limiter le bridage aux seules périodes d’impact potentiel pour les chiroptères, les critères pouvant être pris en compte pour le bridage des éoliennes seront : la température, les horaires et la période de l'année, ainsi que la vitesse du vent. La mise en place de ce bridage aboutira ainsi à l’arrêt des éoliennes lorsque les conditions seront propices à la présence des chiroptères ce qui permettra ainsi de limiter fortement les risques de collision.

De plus, pour éviter tout phénomène d’attraction des insectes et de leurs prédateurs les aérogénérateurs seront dépourvus d’éclairage, en dehors du balisage lumineux réglementaire obligatoire. De même, à l’issue du chantier, des haies sur talus seront replantées au niveau des plateformes des éoliennes E1 ,E2, E4 et de l'accès à E3. En dehors de l’intérêt paysager d’une telle démarche vis-à-vis du chemin de randonnée, cette mesure peut aussi s’avérer favorable à la réduction du risque de collision des chiroptères en recréant un écran de végétation au niveau des allées forestières, zones de chasse privilégiées des chauves-souris. Cela pourra éviter le « détournement » du vol des chauves-souris vers la plateforme de l’éolienne. Cette mesure induit la plantation de sujets arborés assez matures afin de garantir à la fois leur reprise en milieu boisé et la constitution rapide d’un écran végétal conséquent.

A noter que pour l’autre faune (insectes, reptiles, amphibiens…) l’implantation retenue a permis de préserver en grande partie les espaces les plus intéressants. Seule l’éolienne E2 se trouve dans un habitat défini comme à enjeux modérés pour les reptiles et les insectes. Cet enjeu est lié à la présence de zones de fourrés, au caractère plus ouvert de la zone et à la position de la parcelle au sein d’une zone de vallon. De plus, le débroussaillage qui sera mis en œuvre dans un rayon de 100m autour des éoliennes afin de supprimer les risques d’incendie engendrera la suppression de certains habitats favorables aux reptiles et aux insectes. Afin de compenser cette perte et dans un objectif d’accompagner au mieux l’insertion du projet dans son environnement des créations de micro-habitats favorables ont été prévus. Ces créations sont des opérations simples qui consistent à créer des zones d’abris de type tas de buches, tas de branchage, tas de pierre, ... Ces micros habitats formeront ainsi des zones d’abris pour les reptiles, les amphibiens, les insectes, ainsi que les micros mammifères. Ces micros habitats pourront également former des zones d’hibernation.

Aucune rupture de continuité écologique n’est envisagée, la mise en place du projet ne concerne qu’une très faible partie du massif boisé concerné. En effet, le défrichement engendré par le projet et ses aménagements annexes ne représente qu’un peu plus de 3ha sur les 3000 ha d’espaces boisés que compte la commune de PARIGNE L’EVEQUE. Par conséquent, la mise en place du parc n’est pas de nature à modifier le caractère boisé du secteur. Le rôle de réservoir de biodiversité de la zone sera maintenu, et aucune rupture de continuités écologiques n’est à prévoir du fait du maintien de la surface boisée. Enfin, conformément à la réglementation (Art. 12 Arrêté du 26 août 2011 et protocole validé par le ministère), un suivi écologique sera réalisé, suivi portant sur les habitats naturels, l’avifaune et les chiroptères. L’analyse des zonages écologiques présents dans un rayon de 20km autour du projet a permis de mettre en évidence la présence de 2 sites Natura 2000. Le premier site « FR5200647 - Vallée du Narais forêt de Bercé et ruisseau du Dinan » se trouve situé au sein même de la ZIP, tandis que le

second « FR5202005 -Châtaigneraies à Osmoderma eremita au Sud du Mans» est éloigné de 7 km. Compte tenu des impacts

estimés du projet, les incidences sur ces deux Zones Spéciales de Conservation (ZSC) sont considérées comme non significatives et aucune demande de dérogation au titre de l’article R-411.2 ne se justifie.

Pièce n° 3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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III.4. MILIEU HUMAIN

III.4.1. ETAT INITIAL

Les communes concernées par la Zone d’Implantation Potentielle, placées sous l’influence de l’agglomération mancelle, sont des communes en croissance démographique où le secteur d’activité dominant est le secteur tertiaire.

Sur l’aire d’étude rapprochée, située en retrait vis-à-vis des zones urbanisées, l’occupation du sol reste toutefois principalement forestière. L’activité agricole y est limitée au profit de l’exploitation du bois. Quelques parcelles privées sont dédiées aux loisirs avec la présence de constructions légères et d‘étangs. Aucun hébergement de tourisme n’est recensé dans l’aire d’étude rapprochée. La pratique de la randonnée est assez soutenue sur le site avec plusieurs sentiers balisés dont le GR36 passant au Sud de l’aire d’étude rapprochée.

Plusieurs servitudes sont présentes au sein de l’aire d’étude rapprochée en lien avec la ligne HTB 225 kV LE PARC – LES QUINTES qui traverse sa moitié Sud et la route départementale RD52 qui sillonne sur sa moitié Ouest. Localisées en périphérie de la ZIP, ces servitudes ne contraignent que peu l’implantation d’éoliennes sur le site. Le secteur est aussi concerné par une servitude altimétrique associée à l’aéroport LE MANS – ARNAGE qui impose un plafond maximum de 309m NGF sur l’ensemble du site. Une seconde servitude altimétrique se trouve aussi localisée sur le secteur du fait de la présence de la ZIP au sein de l’aire secondaire de sécurité radar (HMSR à 1500 pieds) de l’aérodrome de Tours Val-de-Loire. La variante finale tiendra compte de ces contraintes.

Selon les Plans Locaux d’Urbanisme des trois communes de la ZIP, la ZIP est localisée sur un zonage de type « N » (naturel) permettant l’implantation d’éoliennes. La présence de prescriptions surfaciques de type Espace Boisé Classé sur les communes de BRETTE-LES-PINS et SAINT-MARS-D’OUTILLE empêchant tout défrichement réduit toutefois les espaces disponibles. Plusieurs habitations et zones destinées à l’habitation sont présentes en périphérie de la zone du projet. Conformément à la réglementation en vigueur, la présence de ces éléments impose un recul de 500m pour l’implantation des aérogénérateurs. Ce critère a été intégré dès la définition de la Zone d’Implantation Potentielle.

Les risques technologiques ainsi que les sites pollués ne représentent pas de contrainte majeure pour le projet éolien du Sud-Est Manceau.

Au niveau acoustique, les panels de mesures rencontrés sur site comportent des conditions représentatives d’une gamme assez large d’évolution de la situation sonore en fonction de l’évolution du vent. Ils sont représentatifs de la situation sonore rencontrée en présence des vents dominants sur le site. Ces mesures traduisent l’élévation de l’ambiance sonore avec l’élévation des vitesses de vent, les niveaux obtenus correspondent à des situations calmes à modérées :

- De jour, en fonction des positions et des vitesses, les niveaux estimés sont compris entre 29 dB(A) à 42,0 dB(A).

- De nuit, en fonction des positions et des vitesses, les niveaux estimés sont compris entre 22,1 dB(A) à 41,0 dB(A).

L’ambiance sonore mesurée est principalement liée aux vents et à la présence d’obstacles et de végétation à proximité des points de mesures. Elle est complétée en journée par les bruits d’activités de transport (routier) et d’activités agricoles dans le secteur. La forêt influence le comportement des vents en réduisant leur vitesse. Certains points restent ainsi protégés. Le vent excite également les arbres, la forêt étant majoritairement constituée d’épineux, leur situation et l’interaction sonore avec le vent ne varie pas dans l’année.

III.4.2. IMPACTS ET MESURES MISES EN ŒUVRE

Les perturbations induites par la construction du parc éolien sur les voies de circulation seront limitées compte tenu de la durée limitée du chantier et de la faible taille des voiries sur le site.

Le gabarit des machines défini permet de respecter la servitude altimétrique liée à l’aéroport de Le Mans- Arnage, à savoir 309 m NGF, avec une hauteur maximale atteinte de 291 m NGF. Le projet respecte les préconisations de l’Armée de l’Air, liées à l’aérodrome de Tours-Val de Loire.

Au niveau de l’activité forestière, le choix d’implantation a cherché à minimiser au maximum les surfaces boisées à supprimer. La perte de surface boisée équivaut à la zone défrichée pour le projet, soit 31 211 m². Il convient de souligner que les surfaces

boisées concernées sont constituées principalement de résineux, dont la valorisation économique est moindre par rapport à d’autres essences feuillus (Chênes, frênes…). Les propriétaires concernés par la perte de surface boisée seront dédommagés en compensant le bois non-produit par la perte de surface exploitable.

Par ailleurs, il a été vu que le parc éolien ne perturbait pas la réception des ondes de radiodiffusion et de radiotéléphonie. Un phénomène d’interférence complexe et imprévisible dû aux éoliennes peut toutefois perturber la télédiffusion derrière les éoliennes par rapport à l’émetteur. En cas de plainte des populations riveraines, le maître d’ouvrage mettra en œuvre les moyens pour identifier et corriger les éventuels problèmes de réception des émissions de télévision. Pour cela, dès la mise en place des éoliennes, l’exploitant du parc s’engage à établir la procédure suivante :

- la mise à disposition à la mairie de fiche de réclamation, - la sélection de 2 à 3 antennistes locaux assurant un court délai d’intervention.

Concernant le bruit, durant la phase de travaux, la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures liées au matériel utilisé, à l’interdiction de l’usage des moyens de communication par voie acoustique (hors cas de danger) et à la durée ainsi que la période des travaux permet de réduire en amont les potentiels impacts sonores sur le voisinage. Durant la phase d’exploitation du parc, l’implantation choisie ainsi que le choix de machines performantes au niveau acoustique a permis de réduire les impacts potentiels sur le voisinage. Des serrations, sorte de peignes métalliques, seront installés en bout de pale afin de réduire les émissions sonores. Afin de réduire les émergences induites et respecter les contraintes réglementaires, un plan de fonctionnement optimisé devra aussi être mis en place en période nocturne. Un suivi acoustique après la construction du parc viendra s’assurer du respect des normes réglementaires.

En phase de chantier ou d’exploitation, le projet n’émettra pas d’odeurs ou de vibrations pouvant déranger le voisinage. Les émissions lumineuses, dues aux flashs de signalisation aérienne, seront synchronisées entre les différentes machines du parc conformément à la réglementation en vigueur. L’émission éventuelle de poussières lors du chantier sera maitrisée par le recours si besoin à l’arrosage des pistes empruntées. Les émissions d’infrasons/basses fréquences et de champs électromagnétiques, faisant l’objet de nombreuses études, respecteront également les seuils réglementaires de l’arrêté. Les déchets feront quant à eux l’objet d’une politique de gestion adaptée tant en phase travaux qu’exploitation garantissant l’absence d’impact sanitaire.

Pour terminer, il convient aussi de souligner que les éoliennes engendrent aussi des retombées économiques intéressantes au niveau local par :

- la création d’emplois directs (développeurs, fabricants de composant, techniciens de maintenance du parc…) et indirects (bureaux d’étude, BTP…),

- la location des terrains, - les taxes et impôts locaux pour les collectivités : pour ce projet, elles sont estimées à 180 000€/an, soit plus de

3.6 millions en 20 ans d’exploitation.

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III.5. PAYSAGE ET PATRIMOINE

III.5.1. ETAT INITIAL

D’un point de vue paysager, trois périmètres d’étude ont été définis afin d’étudier l’insertion du projet à différentes échelles : - Le périmètre éloigné paysager : L’ADEME, dans son manuel préliminaire de l’étude d’impact des parcs éoliens réalisé en 2004 et actualisé en 2010, définit l’aire d’étude du périmètre éloigné comme étant « la zone d’impact potentiel du projet », au-delà de laquelle les éoliennes peuvent être considérées comme n’ayant plus d’impact significatif dans le paysage du fait notamment de l’éloignement. Elaboré de manière théorique puis vérifié sur le terrain et à la lecture des différents enjeux du territoire (démarche itérative), ce périmètre est estimé à une quinzaine de kilomètres autour du projet, s’appuyant sur :

- L’Agglomération du Mans au Nord-Ouest ;

- Le coteau Nord de la vallée de l’Huisne au Nord ;

- Le coteau Est de la vallée de l’Etangsort à l’Est ;

- Le verrou boisé de la forêt domaniale de Bercé au Sud ;

- Le coteau Ouest des vallées de l’Aune, du Gasseau et de la Sarthe à l’Ouest.

- Le périmètre intermédiaire paysager : Cette seconde aire doit permettre d’appréhender le paysage en fonction des points de vue les plus sensibles en termes d’organisation spatiale, de fréquentation, et de préservation de l’image patrimoniale du territoire. Les édifices et sites inscrits et classés seront par ailleurs étudiés plus en détails du fait de la plus grande proximité potentielle des éoliennes, à l’exception de ceux également compris dans le périmètre rapproché paysager. Le périmètre est établi en s’appuyant sur les caractéristiques paysagères de ce territoire structuré en clairières, en particulier la topographie et les grands boisements qui jouent le rôle d’écran (sur un rayon de proximité entre 7 et 10 km autour du site) tels que :

- Le bois de Saint-Hubert à l’Ouest ; - La forêt domaniale de Bercé au Sud ; - Le bois de Corbuon à l’Est ; - Le verrou boisé du Camp d’Auvours et les deux buttes au Nord ; - Le coteau Sud de la vallée du ruisseau du Gruau au Sud-Est.

- Le périmètre rapproché paysager : Cette aire permet, d’un point de vue paysager, de tenir compte des perceptions visuelles et sociales du paysage quotidien depuis les espaces habités et fréquentés proches de la zone d’étude du projet et d’étudier les éléments de paysage concernés directement ou indirectement par les travaux de construction des éoliennes. Il s’appuie sur un périmètre compris environ entre trois et quatre kilomètres autour du site potentiel d’implantation des éoliennes, intégrant une partie de la D304 et les bourgs de Parigné-l’Evêque, de Brette-les-Pins et de Saint-Mars-d’Outillé. De manière synthétique, il est possible de dire que les enjeux du territoire d’étude se concentrent sur les paysages de vallée. Les unités paysagères de l’agglomération mancelle et de la vallée de l’Huisne sont les plus fermées du territoire, elles montrent le moins d’enjeux. Le parc peut être visible, mais les imbrications de motifs atténuent visuellement sa perception en en masquant une partie. Les deux unités paysagères des clairières entre Sarthe et Loir et du plateau calaisien regroupent la plupart des enjeux, qui s’expriment globalement de manière localisée, à l’Est et au Sud-Est, sur les points hauts du territoire et de manière plus homogène à l’Ouest. La clairière du Bélinois à l’Ouest, propose une ambiance ouverte, mais l’échelle du paysage (ample et marquée par les boisements en lisière qui créent des assises structurantes) permet cependant de prévoir une bonne insertion des machines. Les enjeux sur les vallons de Narais et la forêt de Bercé sont plus ponctuels, concentrés sur quelques points hauts qui mettent en scène le paysage et potentiellement la zone d’implantation. Le territoire d’étude compte 39 édifices et 9 sites qui font l’objet d’une protection réglementaire en raison de leur valeur patrimoniale. Les enjeux patrimoniaux sont principalement localisés sur les sites en promontoire. Les 36 édifices du périmètre éloigné ont des enjeux nuancés par la distance à la zone d’implantation potentielle. Au périmètre intermédiaire, une grande partie des éléments protégés se situent dans un écrin paysager végétal ou urbain et ne présentent pas d’enjeux majeurs. L’église Saint Laurent, le parc et château du Grand Lucé et l’étang de Clairefontaine et ses abords peuvent cependant montrer des enjeux ponctuels en raison de leur visibilité forte dans le paysage. Enfin, le patrimoine protégé situé à Parigné-l’Evêque (cimetière et église) montre des enjeux forts de covisibilité directe.

Figure 11 : Carte des périmètres d’étude paysagers

Pièce n° 3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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Figure 12 : Enjeux patrimoniaux et paysagers à l’échelle du périmètre éloigné

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III.5.2. IMPACTS ET MESURES MISES EN ŒUVRE

La réalisation et l’analyse des photomontages ont permis de mettre en évidence les points suivants 3:

Impacts sur les unités paysagères :

L’agglomération mancelle : Cette unité paysagère se retrouve sur les vues 1 à 6. L’expansion de la ville du Mans depuis le Moyen-âge l’a dotée d’un paysage urbain sectorisé et composite, qui se décline selon les époques de construction. L’urbanisation qui en découle propose des ambiances plutôt refermées et qui ne permettent pas beaucoup de visibilité sur les éoliennes. Quelques points de vue, depuis Yvré-l’Evêque et le pont de la D51 (vues 1, 5 et 6), permettent cependant d’apercevoir très partiellement le projet dans le lointain. L’impact sur cette unité est donc faible.

Les clairières entre Sarthe et Loir : Les clairières entre Sarthe et Loir (vues 10 à 14, 26 à 36 et 38 à 84) ont un fonctionnement visuel très fermé, les clairières ne sont pas toujours aisées à lire, voire confuses, car densément investies par du bocage, des petits bois ou des fruitiers (pommiers à cidre et châtaigniers) qui cloisonnent les paysages et constituent un patchwork hétérogène. Les visibilités dépendent fortement du contexte immédiat et de la végétation. Depuis les points de vue plus lointains, les éoliennes sont peu perceptibles. C’est davantage au niveau du périmètre intermédiaire/rapproché que des ouvertures visuelles permettent d’observer les éoliennes. Elles apparaissent alors de manière bien lisible, souvent sous forme d’une ligne ou de deux groupes de deux éoliennes, qui s’intègrent bien dans le paysage. L’impact sur cette unité est donc variable, allant de faible au périmètre éloigné à fort à proximité immédiate du projet.

Vue 10 : Depuis le carrefour de la D33, au Nord-Est de Nuillé-le-Jallais

Le plateau calaisien : L’unité paysagère du plateau calaisien (vues 15 à 25) est en frange Sud-Est du territoire étudié. L’analyse visuelle en a déterminé des enjeux plutôt faibles puisque seuls les points de vue à proximité du bourg du Grand Lucé permettent d’apercevoir les éoliennes du projet (vues 21, 22 et 25). Depuis le cœur du bourg (vues 23 et 24), les éoliennes du projet ne sont pas visibles. Très peu prégnantes dans le paysage, seules quelques pales apparaissent çà et là au grès des variations de la topographie, de la densité du couvert végétal et des fenêtres visuelles qui se dégagent. L’impact du projet sur cette unité est donc faible.

Les champagnes ondulées sarthoises : Les champagnes ondulées sarthoises sont en marges du périmètre d’étude. Trois points de vue (7, 8 et 9) permettent cependant de déterminer l’impact visuel possible. Depuis ces points de vue, les éoliennes du projet ne sont pas du tout visibles et n’engendrent donc pas d’impact à ce niveau.

Impacts sur les voies de circulation :

Des points de vue ont été réalisés au niveau des infrastructures routières majeures afin de déterminer les impacts du projet à ce niveau (vues 1,2, 7, 9,15, 20, 21, 33, 40, 44, 67 et 72).

Des enjeux faibles ou peu marquants sont à noter sur l’ensemble du territoire, les éoliennes ne sont pas prégnantes dans le paysage depuis la majorité des infrastructures routières (A11, N138, D338, D34, D52 et D137). Cependant, lorsque l’autoroute A28 et la D304 passent à proximité du projet, les éoliennes prennent une importance plus forte dans le paysage (vue 72 pour l’A28 et vues 40, 44, 55 et 56 pour la D304). Sur toutes les vues à l’exception des vues 55 et 72, le projet n’est que partiellement visible dans le paysage. De plus, aucune vue ne montre les éoliennes dans l’axe de la voie. L’impact du projet est donc faible à moyen en fonction des portions de voie.

3 Tous les photomontages cités sont consultables au sein de la Pièce n°4.5 : Etude paysagère jointe à la présente Demande d’Autorisation Environnementale

Vue 1 : Depuis le pont de la D51, au niveau de l’échangeur de l’A11

Impacts sur le patrimoine protégé :

De nombreux photomontages ont été réalisés pour déterminer si la visibilité des éoliennes était prégnante depuis ou en covisibilité avec les sites/édifices protégés. De cette analyse visuelle, ressort le fait que les édifices et sites sont peu impactés par le projet. En effet, sur l’ensemble des photomontages réalisés, à l’exception du point de vue 50, faisant figurer la silhouette du bourg de Parigné-l’Evêque et son patrimoine protégé, les éoliennes ne sont pas ou peu visibles et se dissimulent largement dans le paysage existant. Les impacts identifiés sur le patrimoine protégé sont les suivants :

- La chapelle et la lanterne des morts du cimetière [1] (vues 49 et 50) et l’église Notre-Dame [2] (vues 44 et 50) de Parigné-l’Evêque : Les deux monuments ne présentent pas de covisibilité depuis l’édifice protégé. Cependant, visibles dans la silhouette du bourg, ils sont mis en covisibilité indirecte avec les éoliennes depuis la vue 50 pour les deux et depuis la vue 44 pour l’église uniquement. Les éoliennes n’étant que partiellement visibles dans les deux cas, le niveau d’impact déterminé reste tout de même modéré malgré la proximité au projet.

Vue 50 : Depuis la D52 avant Parigné-l’Evêque

- L’église de Challes [3] (vue 51) : Aucune covisibilité n’est détectée depuis le monument. Cependant le clocher de l’église est visible en même temps que les éoliennes dans un champ de vision juxtaposé depuis le point de vue 51 (en prenant en compte la mobilité du regard, un observateur peut établir une relation visuelle indirecte entre les deux motifs, malgré des champs visuels différents). Les éoliennes étant tout de même partiellement visibles, le monument présente donc un impact faible.

- La Croix de Boësse [32] (vue 5) et l’Eglise Saint-Germain [33] (vue 6) du bourg d’Yvré-l’Evêque : La croix présente une covisibilité depuis le monument, pour laquelle les éoliennes sont partiellement visibles. La distance au projet réduit d’autant plus l’impact qui est donc faible. L’église Saint Germain est mise en covisibilité indirecte avec le projet. Les machines étant peu et partiellement visibles depuis le point de vue, l’impact identifié est donc également faible.

- L’Eglise Saint-Pierre [39] du Breil-sur-Mérize (vue 11) : le clocher de l’église est mis en covisiblité indirecte avec le projet depuis l’entrée/sortie Nord-Est du bourg. Seuls quelques bouts de pales sont visibles au-dessus de la ligne d’horizon. Par conséquent, l’impact du projet sur le monument est faible.

Pièce n° 3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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- Le château du Grand-Lucé [B] (vue 22, 23 et 25) : depuis les trois points de vue, le site est mis en covisibilité indirecte avec le projet. Néanmoins, les éoliennes ne sont que très partiellement visibles, un bout de pale dépassant ponctuellement de la ligne d’horizon. L’impact sur le monument et son parc est donc faible.

- Le château de Peschere, son parc et ses abords [12] -[E] (vues 12 et 13) : Depuis l’allée du château, aucune covisibilité

n’est détectée. Cependant, le parc classé est mis en covisibilité indirecte avec le projet depuis les abords. Les éoliennes sont partiellement visibles, masquées par la topographie et la végétation. Par conséquent, l’impact identifié est faible.

Impacts sur les bourgs et les hameaux proches : Les bourgs et hameaux proches sont généralement fortement impactés par un projet éolien. Cependant, le contexte local très boisé atténue les effets de visibilité. Ainsi, sur les photomontages qui caractérisent des hameaux et bourgs proches du territoire, 7 permettent de voir le projet dans son ensemble : il s’agit des vues 57, 58, 60, 64, 79, 80 et 82. Les enjeux sont donc à modérer, d’autant plus que sur les autres photomontages pour lesquels le projet est visible, les éoliennes sont en parties dissimulées et ne viennent pas créer un élément discordant avec le paysage.

- Le bourg de Parigné-l’Evêque montre un impact modéré du projet malgré sa proximité : la trame végétale très dense limite les vues : le projet n’est pas visible depuis le bourg (vue 49). Depuis ses accès (vues 44, 45, 47, 48, 50 et 55), cinq photomontages présentent des vues qui mettent en scène le projet : les éoliennes sont visibles dans leur ensemble sur les vues 50 et 55, mais seulement partiellement sur les vues 44, 45 et 48.

- Les deux autres bourgs du périmètre rapproché, Brette-les-pins et Saint-Mars-d’Outillé montrent un impact faible du projet, uniquement partiellement visible depuis certaines entrées/sorties des bourgs (vues 71 ,73 à 77 pour Brette-les-pins et vue 68 pour Saint-Mars-d’Outillé).

- Parmi les hameaux à moins de 1 Km de la ZIP, 6 montrent une exposition depuis leurs abords : le Gué d’Assé, le Taillis de la Ceseraie, les Canloires, la Chanchevrie et la Gantellerie montrent un impact faible et le hameau de la Ceseraie, un peu plus à découvert montre un impact modéré du projet.

- Six hameaux montrent un impact modéré depuis leur accès : il s’agit de ceux de l’Epeigne, de la Commune et de la Linière, tous situés dans les petites clairières à l’Est, en hauteur ainsi que les hameaux de Maison Neuve, du Champ de Derrière et de la Touchardière, tous situés au Nord du projet, en lisière du boisement. Le projet est bien visible pour certains d’entre eux (l’Epeigne, la Linière, la Maison Neuve, le Champ de Derrière et la Touchardière), entraînant alors un impact modéré des machines. Un impact faible est détecté depuis le hameau de la Commune du fait d’une végétation plus présente à proximité immédiate des habitations.

Vue 68 : Depuis la sortie du bourg de St-Mars-d’Outillé

Vue 71 : Depuis la D144 avant Brette-les-Pins

Tourisme : De manière générale, le tourisme et les chemins de randonnée sont très peu impactés par le projet (éoliennes faiblement visibles depuis la butte des Rossays (vue 42)), à l’exception du petit sentier qui passe par les futurs accès aux éoliennes (vues 83 et 84). Ce dernier montre alors un impact fort sur la portion qui sera modifiée lors des travaux. Les points hauts du GR36 offrent là aussi peu d'ouverture visuelle sur le projet (vues 28 et 53). À l'Est de Parigné-l'Evêque, un sentier de randonnée local (vue 54), offre une large vue en direction du projet qui apparaît prégnant dans le paysage. Le gîte présent dans le périmètre rapproché (vue 73) est mis en intervisibilité avec les éoliennes depuis l’accès au hameau.

Cependant, les machines étant seulement partiellement visibles, dissimulées par la végétation, l’impact sera donc faible

depuis ce point de vue.

Pièce n°3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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Figure 13 : Bilan de l'analyse des photomontages

Pièce n° 3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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• Mesures réductrices et compensatoires sur le plan paysager

Mesures d’intention de projet : le projet paysager La démarche paysagère engagée dans cette étude se traduit par la définition d’un projet paysager : il s’articule autour d’intentions et de grandes lignes de conduite qui vont permettre de concevoir une évolution globale du territoire compatible avec la préservation des spécificités du paysage étudié. Ces intentions de projet s’exprimeront ensuite par des interventions paysagères concrètes et techniques avec la mise en place de mesures, afin d’éviter, de réduire ou de compenser les impacts bruts identifiés. Aux périmètres éloigné et intermédiaire, le choix de la variante en fonction des points à enjeux majeurs du territoire constitue déjà une première mesure : Le choix d’implanter les machines sur la partie Est de la ZIP permet une bonne lecture du projet depuis un grand nombre de points de vue et une bonne intégration des éoliennes dans le paysage depuis la D52, où elles sont mises en covisibilité avec le patrimoine et le bourg de Parigné-l’Evêque. Au périmètre rapproché, les impacts sont principalement visibles au niveau des voies riveraines, des habitations et des logements touristiques. Ainsi l’intégration visuelle des éoliennes depuis les hameaux proches constitue un critère important dans la prise en compte des perceptions paysagères locales, en rappelant bien que chaque individu dispose de sa propre sensibilité sur le sujet. En effet, « chaque société et chaque individu qui la compose porte son propre modèle paysager, qui mêle des dimensions globales, locales et individuelles. Le modèle individuel est propre à chaque personne et fait référence au parcours personnel de chacun, dépendant de son éducation, de sa culture, de sa sensibilité… » (Manuel préliminaire de l’étude d’impact des parcs éoliens, ADEME). La mise en place d’un projet éolien sur un territoire va obligatoirement modifier la perception de celui-ci. Il s’agit alors de construire une nouvelle image qualitative du paysage, en évitant de déstabiliser les perceptions existantes et en favorisant au mieux une bonne intégration du projet éolien. L’analyse du territoire à cette échelle a permis d’identifier les motifs et axes paysagers existants qui vont servir de base de réflexion pour la mise en place d’un projet paysager. Ainsi la zone d’étude du projet de Sud-Est-Manceau se caractérise par un paysage boisé, qui s’accompagne d’une trame bocagère forte. Afin de conserver cette ambiance confidentielle et très végétalisée, notamment perceptible depuis les chemins touristiques, il a été choisi d’essayer de conserver au maximum les boisements situés au niveau de la zone end’implantation du projet, afin de ne pas créer une percée trop étendue. Les impacts à l’échelle riveraine se concentrent sur les hameaux au Sud et à l’Est du projet. Ceux situés au Sud montrent un contexte semi-ouvert, caractérisé par un maillage bocager et boisé très présent. Les vues sur le projet sont peu fréquentes et souvent, les éoliennes ne sont que partiellement visibles. Dans l’optique d’une intégration optimale des machines, les vues depuis les hameaux impactés par le projet seront retravaillées en essayant de respecter au maximum la maille végétale existante : il s’agit ici de travailler sur une complétude des linéaires bocagers et boisés actuels et d’essayer de conserver uniquement des vues qualitatives sur le projet (mise en scène et cadrage du projet, ligne homogène de 4 éoliennes …). Les hameaux impactés à l’Est sont situés au sein de petites clairières qui s’enchaînent et se découvrent de manière rythmée depuis les voies communales du secteur. La topographie de la zone entraîne une bonne visibilité du projet, qui surplombe l’assise végétale des boisements. Les vues sur les éoliennes ne pourront donc pas être évitées. Par ailleurs, la perception des 4 éoliennes est bien souvent qualitative, s’implantant alors sous forme d’une ligne régulière aux intervalles homogènes. Il est donc intéressant de prendre le parti de jouer avec ces points de vue successifs, en mettant en scène le parc de manière qualitative depuis ces espaces de respiration : Il s’agit de conserver l’ouverture des clairières et de permettre une bonne lecture du projet. Mesures associées En complément des mesures d’intention de projet visant à définir une implantation de moindre impact, une série de mesures paysagères associées a été développée pour renforcer la mise en œuvre de la séquence E-R-C. Voici les principales d’entre elles :

- Afin de limiter les effets de rupture d’échelle, et la percée créée dans le boisement, les transformateurs seront intégrés dans les mâts des aérogénérateurs. Il ne ressortira alors dans le paysage nul autre élément que le mât, la nacelle et les pales de l’éolienne, ainsi qu’un escalier extérieur. De même, la mise en place du parc éolien n’entraînera

pas d’ajout de réseaux électriques aériens entre le poste de livraison et les aérogénérateurs, l’ensemble des câblages étant enfoui en accotement des chemins.

- Pour le projet de Sud-Est Manceau, le poste de livraison est implanté à proximité d’une piste forestière, dans un boisement et bénéficie donc d’une bonne intégration dans le paysage. Il a été choisi d’apposer un bardage bois qui grisera avec le temps et s’accordera avec les tons de la végétation et des troncs des arbres des boisements, afin de réduire encore plus la présence du poste dans le paysage.

- Il est préconisé de répertorier les arbres et arbustes qui seront à conserver (en limite des zones de défrichement) et à veiller à ne pas endommager leur houppier et leur tronc, afin de ne pas compromettre leur état de santé. Pour préparer les arbres le nécessitant, un élagage hivernal pourra également être réalisé après diagnostic pour permettre un bon développement ultérieur des houppiers et notamment limiter les effets du passage à proximité des véhicules de transport des éoliennes et de leur contenu.

- De manière générale, afin de compenser l’ouverture dans la végétation qui sera provoquée par la mise en place des éoliennes au niveau du petit chemin de randonnée (accès aux éoliennes E1 et E2 plus particulièrement), une haie sera rajoutée le long des aménagements situés en bordure de voie afin de limiter l’ouverture du contexte boisé. Afin de satisfaire la demande de la Préfecture en date du 27 juillet 2017, il est possible de proposer de planter deux haies supplémentaires, l’une le long de l’entrée vers le chemin d’accès à E3 et l’autre le long de la plateforme de E4. Ces mesures de plantation ne devraient pas entrer en contradiction avec les recommandations formulées en terme de maitrise du risque incendie car elles sont situées en dehors de la zone de 50 mètres de mise à nu. Toutefois si le SDIS ne souhaite pas que ces plantations soient réalisées, elles ne seront pas mises en œuvre.

Figure 14 : Vue en phase exploitation du poste de livraison et de la haie plantée sur talus le long de la plateforme de l'éolienne E2

- Le volet de l’étude d’impact étudie et envisage des mesures de plantation pour les hameaux situés à moins d’un

kilomètre de la ZIP. Ces plantations seront proposées aux propriétaires des parcelles concernées et réalisées au cas par cas. Cependant, le porteur de projet s’engage à réaliser des mesures de plantation pour tous les riverains situés à moins d’un kilomètre de l’assise du projet, pour lesquels un impact est identifié, et qui seraient intéressés.

Le tableau présenté ci-après permet de synthétiser les principaux impacts paysagers et les mesures mises en œuvre dans le cadre du projet éolien du Sud-Est Manceau.

Pièce n°3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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III.6. EFFETS ET IMPACTS CUMULES AVEC LES PROJETS CONNUS

Dans la notion d’effet cumulé, le terme « cumulé » fait référence à l’interaction des effets d’au moins deux projets différents. Le cumul de ces effets est donc supérieur en valeur à leur simple addition, l’ensemble créant de nouveaux impacts. En revanche, si le projet ne dispose d’aucun effet particulier, ce dernier ne pourra avoir d’effet cumulé avec un autre projet voisin. Pour ce qui est de l’éolien, comme le précise le Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens (version actualisée de 2010) : « Les effets cumulés à étudier concernent particulièrement le paysage et les écosystèmes. ». Les impacts des parcs éoliens reposent en effet majoritairement sur ces deux thématiques : le milieu naturel et le paysage. En termes de commodités du voisinage, il est toutefois possible de préciser que les distances importantes entre chaque projet permettent d’éviter tout impact cumulé en ce qui concerne les nuisances, notamment celles liées au trafic routier en phase chantier ou au bruit en phase d’exploitation. A cela peut s’ajouter l’environnement sonore, bien que la distance réduise rapidement les émissions sonores des éoliennes. Dans le cadre du projet éolien du Sud-Est Manceau, l’analyse réalisée a permis d’aboutir à la conclusion d’une absence de projet à effet cumulé potentiel dans un rayon de 20 km.

III.7. AUTORISATION DE DEFRICHEMENT

Dans le cadre du projet éolien du Sud-Est Manceau, le projet engendrant le défrichement de 31 211 m² de boisement, une demande d’autorisation de défrichement a été jointe à la Demande d’Autorisation Environnementale. Les pièces réglementaires citées l’article D.181-15-9 du Code de l’environnement ont été annexée à l’étude d’impact du projet. La solution de compensation retenue se base sur le versement d’une indemnité financière au Fond Stratégique de la Forêt et du Bois (FSFB) et sur la mise en place de boisements-compensateurs.

III.8. COMPATIBILITE ET ARTICULATION REGLEMENTAIRE DU PROJET

1. Compatibilité avec les documents d’urbanisme :

Le projet de parc éolien tel que défini dans ce rapport est situé dans le périmètre du SCoT du Pays du Mans approuvé le 29 janvier 2014. Le PADD du SCoT du Pays du Mans mentionne l’éolien comme l’une des filières économiques d’avenir. Par ailleurs, le SCoT fixe comme recommandation dans son DOO de développer l’éolien au sein des zones favorables du Schéma Régional Eolien (SRE). Le projet éolien situé dans les zones favorables identifiées est jugé compatible avec le SCoT du Pays du Mans. Le projet de parc éolien tel que défini dans ce rapport est situé sur la commune de PARIGNE-L’EVEQUE qui dispose d’un Plan Local d’Urbanisme dont la dernière révision simplifiée a été approuvée le 8 juillet 2010. Les éoliennes ainsi que leurs aménagements annexes seront implantés dans la zone « N » ou naturelle. D’après l’article N2 du règlement, les constructions et installations liées aux énergies renouvelables sont autorisées sur cette zone. Le PLU n’identifie aucune prescription particulière sur l’emprise du projet. A ce titre, l’implantation du projet est compatible avec le règlement du PLU.

2. Compatibilité avec le SDAGE et le SAGE : Le projet de parc éolien est concerné par le SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021, mais aussi par le SAGE de l’Huisne. Le projet a été jugé compatible avec ces documents grâce notamment à sa prise en compte des zones humides en amont de la définition du projet, permettant d’éviter tout impact sur ces zones sensibles.

3. Articulation avec le Schéma Régional Eolien et le Schéma Régional de Raccordement au réseau des Energies Renouvelables (S3REnR) : Il convient de souligner que la commune de PARIGNE L’EVEQUE qui accueille le projet de parc éolien figure bien sur la liste des communes sur lesquelles sont situées ces zones favorables, annexée au SRE4. La région Pays de la Loire dispose aussi d’un Schéma Régional de Raccordement au réseau des Energies Renouvelables (S3REnR) approuvé. Pour ce projet, l’analyse du raccordement externe du parc éolien menée a pris en compte les capacités d’accueil du

4 . Les informations tirées du SRE des Pays de la Loire sont présentées ici à titre indicatif puisque ce document a été annulé par le tribunal administratif de Nantes le 31 Mars 2016. En application de l’article L.553-1 du code de l’environnement, l’instauration d’un SRE n’est pas

poste-source situé à GRAND-LUCE. A noter par ailleurs que ce document fixe une quote-part de 13.38 k€/MW pour le raccordement, quote-part à laquelle l’exploitant veillera à souscrire.

4. Prise en compte du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) : La notion de continuité écologique a été prise en compte lors de l’élaboration de ce projet à partir notamment des éléments du SRCE. Il a été estimé que le projet n’aura pas d’impact majeur sur les continuités écologiques régionales.

5. Articulation du projet avec les autres plans et schémas : Le projet prendra en compte les différents plans de gestion des déchets : Plan national de prévention des déchets, Plan régional de prévention et de gestion des déchets dangereux, Plan départemental de gestion des déchets de chantier du BTP…

III.9. ANALYSE DES METHODES

Etude d’impact : L’étude d’impact en elle-même a été réalisée en se basant notamment sur l’article R. 122-5 du Code de l’Environnement et en s’appuyant sur le « Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens » mis à jour en 2010 par l’ADEME. A aussi été pris en compte un certain nombre de textes réglementaires dont l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. Les données analysées ont été recueillies auprès d’organismes spécialisés, collectivités ou personnes qualifiées dans le sujet traité.

Etude Faune/Flore : L’étude du milieu naturel a été réalisée par les bureaux d’études IMPACT ET ENVIRONNEMENT

(Chiroptères, Amphibiens, Reptiles, Mammifères et Entomofaune) et ALTHIS (Avifaune, Flore et habitats naturels). Elle se décompose en plusieurs thématiques aux méthodologies distinctes adaptées à chaque groupe étudié, avec notamment : - Flore/Habitats : Les investigations de terrain ont été menées lors de quatre sorties, réparties de janvier à mai 2014 afin de déterminer les grands types d’habitats naturels puis d’affiner ensuite au printemps avec les inventaires flore les plus exhaustifs possible, à une période optimum de végétation. - Oiseaux : Suivi des migrations d’oiseaux depuis deux points d’observation fixes - Prénuptiaux : 3 sorties (11/03/2014, 25/03/2014 et 04/04/2014) / Postnuptiaux : 4 sorties (27/08/14, 17/09/14, 01/10/14, 25/10/14), inventaire des oiseaux hivernants par transects (17 janvier et 10 février 2014), inventaire des oiseaux nicheurs par 14 points d’écoute lors de trois sorties en 2014 (25 avril, 5 mai et 28 mai 2014) puis réalisation de sorties complémentaires en 2015 (Autour des palombres et passereau à enjeux) : 19/02/2015, 12/03/2015, 10/04/2015, 23/04/2015, 07/05/2015, 20/05/2015 et 27/05/2015. - Chiroptères : 6 sessions d’écoute active et 5 sessions d’écoute passive lors des trois périodes charnières : transit printanier (nuits du 6 avril et du 10 mai 2014), mise bas et élevage des jeunes (nuits du 16 juin et du 31 juillet 2014) et transit automnal (nuits du 20 août et du 1 octobre 2014). 5 points d’écoute passive et 10 points d’écoute active. 6 sorties pour les écoutes en altitude (ballon hélium) : 26/09/2014, 27/09/2014, 15/04/2015, 03/06/2015, 01/09/2015, 10/09/2015. - Les autres groupes faunistiques (mammifères terrestres, reptiles, amphibiens, plusieurs groupes d’insectes) ont fait l’objet de prospections lors des différents passages sur site.

Etude paysagère : L’étude d’impact paysagère du projet de parc éolien a été menée par l’agence VU D’ICI. Le paysage

est une notion relativement compliquée à appréhender de par les interprétations différentes qui peuvent en découler. L’étude réalisée dans le cadre de ce projet a toutefois permis d’apporter des éléments concrets d’analyse en se basant notamment sur des données précises et justifiées. Ce travail exhaustif et objectif a été mené par une agence indépendante et expérimentée dans son domaine.

Etude acoustique : L’étude d’impact sonore prévisionnelle du projet de parc éolien a été menée par le bureau d’étude

ECHOPSY. La méthodologie mise en œuvre pour la caractérisation de l’état acoustique initial du site et les prévisions d’émissions sonores des éoliennes se base sur les normes existantes, permettant donc d’obtenir des résultats objectifs et fiables.

une condition préalable à l’octroi d’une autorisation. L’annulation du SRE est sans effet sur les procédures d’autorisation de construire et d’exploiter des parcs éoliens déjà accordées ou à venir.

Pièce n° 3.2 : RNT Etude d’impact Demande d’Autorisation Environnementale

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CONCLUSION Le projet du Parc éolien du Sud-Est Manceau, prévoit l’implantation de 4 aérogénérateurs de type N117-3.6 MW d’une

hauteur bout de pale de 179m sur la commune de PARIGNE L’EVEQUE. Débuté en 2012, ce projet s’est construit

progressivement, au fur et à mesure des échanges avec les différents acteurs du territoire et les services de l’Etat.

Le site choisi pour ce projet est situé dans un massif boisé composé majoritairement de résineux qui est localisé au sein d’une

zone favorable à l’éolien du Schéma Régional Eolien des Pays de la Loire (SRE). Ce site a été défini en respectant l’éloignement

réglementaire aux habitations et zones destinées à l’habitation (500m).

Le choix de l’implantation finale s’est basé sur une analyse multicritère afin de trouver la solution garantissant la meilleure

prise en compte des sensibilités physiques, environnementales, humaines ainsi que patrimoniales et paysagères identifiées

lors de l’état initial.

Le recensement des effets spécifiques à chaque thématique a ensuite permis de proposer une série de mesures visant à éviter,

réduire et enfin compenser les impacts résiduels. Des mesures d’accompagnement et de suivi, visant notamment à étudier

les effets du parc éolien sur le milieu naturel dans le temps, ont aussi été définies.

Concernant le milieu physique, le projet a été construit afin de réduire le plus possible ses impacts sur le sol, le sous-sol et le

milieu hydrique. Une attention particulière a été portée à l’évitement des zones humides présentes sur le site.

Concernant le milieu naturel, le choix d’implantation a cherché à éviter les zones les plus sensibles en s’éloignant notamment

de plus de 600m du nid d’Autour des Palombes présent au sein du massif boisé. Afin de limiter l’éventuelle perturbation de

l’avifaune nicheuse, une adaptation du calendrier de travaux est par ailleurs prévue. Pour les chiroptères, un bridage

spécifique sera déployé sur l’ensemble des éoliennes du parc éolien permettant de limiter le risque de collision.

Conformément à la réglementation un suivi écologique du parc sera effectué. Il comprendra un suivi à hauteur de nacelle afin

d’estimer précisément les risques.

Concernant le milieu humain, les éventuelles perturbations télévisuelles seront compensées comme le prévoit la

réglementation. L’étude acoustique a quant à elle permis de définir un plan de fonctionnement optimisé du parc éolien en

période nocturne garantissant le respect de la réglementation française sur le bruit du voisinage. A l’issue de la construction

du parc, une étude de réception acoustique sera réalisée.

Concernant le paysage, l’étude paysagère a veillé à étudier finement l’insertion paysagère du projet, depuis l’échelle du grand

paysage jusqu’à l’aire d’étude rapprochée, grâce notamment à la réalisation de photomontages. L’implantation des éoliennes

a été analysée de manière détaillée pour les différentes thématiques concernées (Patrimoine bâti et naturel, Tourisme,

Perceptions paysagères éloignées et rapprochées) afin de définir un projet paysager en cohérence avec le territoire. Afin de

favoriser l’intégration paysagère du projet depuis les hameaux situés à proximité du site et présentant une ouverture visuelle

en direction du parc, des plantations de haies seront proposées aux riverains concernés. Les plateformes des éoliennes E1 et

E2 bordant le chemin de randonnées feront elles aussi l’objet de plantation de haies sur talus à l’issue des travaux pour limiter

les impacts paysagers sur ces allées forestières.

Le coût total des mesures mises en place pour ce projet est estimé à 156 000 € environ. Par ailleurs, 200 000 € seront

provisionnés pour son démantèlement conformément à la réglementation (somme actualisée tous les 5 ans A noter par

ailleurs que dans le cadre de la demande d’autorisation de défrichement, une compensation associant reboisement et

financement d’un fond dédié sera effectuée.

Grâce au respect de l’éloignement réglementaire minimal de 500m des habitations et zones destinées à l’habitation, et au

regard des éléments de la présente étude d’impact liés notamment au respect de la réglementation sur le bruit et à l’insertion

paysagère du projet vis-à-vis des lieux d’habitation proches, il apparait que la distance d’éloignement des éoliennes aux

habitations définie dans ce projet soit adaptée.

Il convient par ailleurs de souligner l’impact positif induit par la production d’une énergie renouvelable non polluante (576 GWh produits en 20 ans d’exploitation). Pour conclure, il est donc possible de dire que le projet du Parc éolien du Sud-Est Manceau permet le déploiement d’une énergie renouvelable tout en contribuant au respect du milieu naturel et humain. Il constitue donc un élément du développement durable du territoire.