Septembre 2007. Lac Sainte Croix Fin Lac Ste Croix & début Gorges du Verdon.
Livret de sensibilisation Randonnée aquatique Gorges du Verdon · Les Gorges du Verdon : site...
Transcript of Livret de sensibilisation Randonnée aquatique Gorges du Verdon · Les Gorges du Verdon : site...
1
Livret de sensibilisation
Randonnée aquatique
Gorges du Verdon
Parc naturel régional du Verdon
2
3
Sommaire
UN PARC NATUREL REGIONAL : QU’EST-CE QUE C’EST ? ............................................................... 4
LE PARC NATUREL REGIONAL DU VERDON ........................................................................................ 5
BREVE HISTOIRE DU TOURISME DANS LES GORGES ...................................................................... 7
LES GORGES DU VERDON : SITE SENSIBLE ! ..................................................................................... 8
LE PLAN DE GESTION DE LA RIVIERE DU MOYEN VERDON ....................................................................................... 8
Zoom sur le SAGE Verdon : .................................................................................................... 9
Zoom sur Natura 2000 : ......................................................................................................... 9
Zoom sur l’Opération Grand Site (OGS) : ................................................................................10
Zoom sur l’Arrêté Inter Préfectoral de Protection Biotope (APPB) .............................................13
Autres actions prévues dans le cadre du Plan de Gestion du Moyen Verdon : ............................13
A LA DECOUVERTE DES GORGES.......................................................................................................... 14
GEOLOGIE .......................................................................................................................................................... 14
La formation des gorges ........................................................................................................14
MILIEU FORESTIER DES GORGES .......................................................................................................................... 15
Inversion des étages de végétation ........................................................................................15
Un habitat bien particulier pour des espèces bien particulières .................................................16
LES PLANTES EXCEPTIONNELLES DE NOS FALAISES ................................................................................................ 18
DES NIDS EN FALAISE .......................................................................................................................................... 20
LES ESPECES REMARQUABLES AU FIL DE L’EAU ................................................................................................ 24
CONNAITRE ET FAIRE CONNAITRE LA RIVIERE POUR MIEUX LA PRESERVER ...................... 25
LA STRUCTURE DE LA RIVIERE .............................................................................................................................. 25
Coupe de la rivière ................................................................................................................25
RANDONNEE AQUATIQUE ET MILIEU NATUREL .............................................................................. 26
ETUDES D’IMPACT ............................................................................................................................................... 26
EXEMPLE DE 3 HABITATS ETUDIES SUR LES STATIONS ........................................................................................... 27
LES RESULTATS OBTENUS POUR LA RICHESSE FAUNISTIQUE DES STATIONS. .......................................................... 29
LE PIETINEMENT ................................................................................................................................................. 29
LA TURBIDITE ..................................................................................................................................................... 30
PRECONISATIONS POUR L’ENCADREMENT DE LA RANDONNEE AQUATIQUE ........................ 31
INTEGRATION DE MESSAGES DE SENSIBILISATION AUPRES DES CLIENTS .......................... 32
LES EMBACLES .................................................................................................................................................... 32
OBSERVATION DES PETITES BETES DE LA RIVIERE ................................................................................................. 33
UN OUTIL DE SENSIBILISATION AU SERVICE DES PROFESSIONNELS ........................................................................ 33
CHARTE DEONTOLOGIQUE DE BONNES PRATIQUES DE L’ENCADREMENT DE LA
RANDONNEE AQUATIQUE DANS LE VERDON (2013) ..................................................................... 34
4
Un Parc naturel régional : qu’est-ce que
c’est ?
Un Parc naturel régional est un territoire rural remarquable dont les habitants s’organisent
afin de protéger et valoriser les patrimoines naturels, culturels et humains tout en assurant le
développement économique du territoire.
Ce projet de développement durable est confié aux élus des communes, des départements
et de la région ou les régions concernés.
Les PNR ont 5 missions à mettre en œuvre :
1. Connaître, protéger et valoriser les patrimoines naturel et culturel
2. Contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de vie
3. Assurer l’accueil, l’information et l’éducation du public
4. Encourager les actions exemplaires ou expérimentales
5. Contribuer à l’aménagement du territoire
Un PNR est une structure basée sur la concertation, la négociation, le partenariat.
Chaque habitant peut participer à l’élaboration de ses projets et à leur mise en œuvre.
Les missions, les objectifs, l’organisation d’un PNR font l’objet d’un contrat : la « charte ».
Cette charte engage pour 12 ans les collectivités adhérentes au Parc et l’Etat : c’est le projet
commun.
Il n’implique pas de réglementation supplémentaire, aucune interdiction ou obligation à la
différence des Parcs Nationaux.
5
Le Parc naturel régional du Verdon
Le Parc naturel régional du Verdon a été créé en mars 1997. C’est un territoire regroupant
46 communes à cheval sur les départements des Alpes de Haute Provence et du Var.
Il s’organise autour de la rivière Verdon qui prend sa source au lac d’Allos et rejoint la
Durance en aval au niveau de Saint Paul lez Durance. C’est une rivière aménagée : 5
barrages hydroélectriques se succèdent tout au long de ses 165 km à des fins de
production d’énergie, d’irrigation, de réserves d’eau potable et aussi d’activités touristiques.
Le label a été reconduit en 2008 par le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du
Développement durable et de l’Aménagement du Territoire. La nouvelle charte replace
« l’Homme au cœur du territoire ».
C’est un territoire riche, de son histoire et de ses patrimoines (naturels, culturels,
paysagers…) mais fragile.
La double influence Méditerranéenne et Alpine, la variation d’altitude (de 250 à 2000 m)
offrent un foisonnement exceptionnel de milieux et d’espèces : il contient à lui seul 1/3 de
la flore française !
C’est le seul PNR français, parmi les 51, créé dans un contexte de forte fréquentation
touristique concentrée dans le temps et l’espace.
Il existe une Fédération qui regroupe l’ensemble des Parcs naturels régionaux de France :
http://www.parcs-naturels-regionaux.fr/
6
7
Brève histoire du Tourisme dans les
gorges
Le tourisme sur le territoire s’est développé avec la construction des grands ouvrages
routiers et hydrauliques entraînant de profonds bouleversements de l’économie locale :
passage d’une zone à prédominance agropastorale à un territoire accessible à vocation
touristique.
Edouard-Alfred Martel (spéléologue) a dirigé l’expédition au cours de laquelle l’ensemble
du grand canyon fut exploré pour la première fois en 1905 avec le concours d’Isidore
Blanc, instituteur à Rougon1 ; on leur doit ce sentier qui porte leurs noms.
Repères historiques sur la construction des grands barrages :
- 1923 : loi instituant la création de retenues sur le Verdon pour soutenir son étiage ;
- 1928 : travaux de Castillon et Chaudanne entamés (au titre de la réparation des
dommages de guerre) qui seront terminés après la seconde guerre mondiale ;
- 1963 : équipement du Bas Verdon : centrale de Vinon et barrage de Gréoux :
réserve d’eau pour alimenter le réseau de la SCP (Société du Canal de Provence) ;
- 1970 : lancement des travaux des barrages de Sainte Croix et de Quinson ;
- 1975 : achèvement des aménagements sur le Verdon
Aujourd’hui le territoire du Parc du Verdon accueille plus d’1,5 million de vacanciers par an,
essentiellement durant la période estivale.
Les deux sites les plus fréquentés du territoire sont les Gorges du Verdon et le Lac de Sainte-
Croix.
Il existe des projets d’aménagements et de gestion spécifiques depuis plusieurs années afin
d’améliorer les conditions d’accueil du public dans le respect des sites : l’Opération Grand
Site des Gorges du Verdon.
1 Un film 3D a été réalisé en 2015 et retrace la 1ère descente intégrale et exploration du Grand Canyon.
Il est diffusé au centre des congrès de Gréoux-les-Bains : Verdon secret http://verdonsecret.com/
8
Les Gorges du Verdon : site sensible !
Le Plan de Gestion de la rivière du Moyen Verdon
Le Parc du Verdon mène depuis août 2010, une grande concertation visant à concilier les
usages liés à la rivière et à préserver les espèces et milieux aquatiques du moyen Verdon
(Castellane – queue du Lac de Sainte Croix). Cette démarche concerne plus de 150
structures : gestionnaires, services de l’Etat, usagers, collectivités, experts… et croise
différents dispositifs existants sur ce site (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux,
Opération Grand Site, Natura 2000….).
Le secteur du moyen Verdon a été « découpé » en 5 tronçons présentant des
problématiques et des enjeux différents.
Des objectifs et orientations de gestion pour chacun de ces tronçons ont été validés par les
élus du bureau du Parc. Un programme d’actions pluriannuel du plan de gestion a également
été élaboré, validé et mis en œuvre.
9
Zoom sur le SAGE Verdon :
Le Parc du Verdon anime depuis 2000 un Schéma d’Aménagement et de Gestion des
Eaux (SAGE) qui est un document de planification et un outil de gestion de la ressource en
eau, des milieux aquatiques et des usages de l’eau à l’échelle d’un bassin versant.
Le bassin versant représente le territoire délimité par les lignes de partage des eaux (ligne
imaginaire reliant crêtes, cols et sommets), dont les eaux de ruissellement sont drainées vers
un même exutoire : le Verdon ; chaque goutte qui tombe sur ce territoire rejoint finalement
le Verdon !
Le bassin versant du Verdon concerne 69 communes, sur 4 départements (Alpes-de-Haute-
Provence, Var, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône).
Le SAGE est élaboré en concertation avec l'ensemble des usagers de la ressource en eau du
Verdon (eau potable, hydroélectricité, usages touristiques et agricoles...). Il est appuyé par
un contrat de rivière qui est un programme financier pluriannuel permettant d'atteindre
les objectifs de gestion définis collectivement. Les journées d'information et de
sensibilisation des professionnels sont financées dans ce cadre.
Zoom sur Natura 2000 :
Les gorges sont reconnues comme un site naturel à la fois riche et menacé
par une fréquentation importante. Il fait l’objet d’une démarche Natura
2000, réseau européen de sites reconnus afin de préserver des espèces et des habitats
naturels rares ou menacés en Europe tout en prenant en considération les activités
économiques existantes.
Le grand canyon du Verdon en particulier est un lieu refuge où les conditions de vie (climat
notamment) ont permis à des espèces très particulières de s’installer et de se maintenir au
cours du temps.
Il s’agit par exemple de plantes endémiques2 qui poussent en falaises, d’oiseaux inféodés
aux falaises ou encore de chauves-souris spécifiques qui ont trouvé refuge dans les gorges.
L’augmentation de la fréquentation restreint de plus en plus les secteurs de quiétude.
2 C’est à dire qu’on ne trouve ces espèces qu’ici. Une espèce endémique au Verdon ne se trouve que dans le Verdon.
10
C’est aussi un site reconnu comme une zone d’intérêt écologique majeure dans la
charte du Parc naturel régional du Verdon.
Pour toutes informations sur Natura 2000, vous pouvez consulter le site de la DREAL :
http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/natura-2000-r167.html
Le site du Museum national d’histoire naturelle peut également vous renseigner sur les
spécificités de sites, des milieux et espèces qui s’y trouvent :
https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/listeSites
Zoom sur l’Opération Grand Site (OGS) :
Qu’est-ce qu’une Opération Grand Site ?
Proposée par le Ministère en charge de l’environnement, une Opération Grand Site permet
d’initier localement une démarche de gestion des sites classés majeurs.
La démarche est proposée par l’Etat aux collectivités territoriales pour répondre aux
difficultés que posent l’accueil des visiteurs et l’entretien des sites classés de
grande notoriété soumis à une forte fréquentation.
Un Grand Site est un territoire remarquable (qualités paysagères, naturelles et
culturelles), dont la dimension nationale est reconnue par un classement d’une partie
significative du territoire (classement au titre de la protection des monuments naturels et des
sites), qui accueille un large public et est engagé dans une démarche partenariale de
gestion durable et concertée pour en conserver la valeur, l’attrait, et la cohérence
paysagère.
Il existe donc quatre conditions pour faire l’objet d’une Opération Grand Site :
Être un site classé
Être un site renommé sur le plan national
Être soumis à une fréquentation importante source de certains
« déséquilibres »
Faire l’objet d’une volonté locale de restauration et de réhabilitation
Les objectifs poursuivis par une OGS :
1. restaurer et protéger la qualité paysagère, naturelle et culturelle du site
2. améliorer la qualité de la visite dans le respect du site
11
3. favoriser le développement socio-économique local dans le respect des habitants
Une Opération Grand Site a pour finalité d’accompagner le territoire vers l’obtention à
terme du label Grand Site de France.
Aujourd’hui, une cinquantaine de sites font l’objet d’une Opération Grand Site et 12
sites sont labellisés Grand Site de France. Il existe un Réseau national :
http://www.grandsitedefrance.com/
L’Opération Grand Site des Gorges du Verdon
Les Gorges du Verdon ont été classées en 1990, c’est à dire qu’elles bénéficient d’un
premier degré de protection : les aménagements lourds, par exemple y sont soumis à
autorisation. Elles font l’objet d’une fréquentation annuelle estimée à 600 000 visiteurs et
possèdent une renommée internationale.
Face aux problèmes de gestion engendrés par cette fréquentation, les collectivités et l’Etat
ont souhaité mettre en place une démarche d’Opération Grand Site, animée par le
Parc naturel régional du Verdon depuis 2002.
Un projet global de l’Opération Grand Site a été formalisé début 2009.
La convention cadre actant l’engagement de chacun des partenaires autour de cette
démarche et de ce projet global (Etat, Conseil Régional PACA, Conseils Généraux des Alpes
de Haute Provence et du Var, communes d’Aiguines, Castellane, Comps-sur-Artuby,
Moustiers-Sainte-Marie, La Palud sur Verdon, Rougon, Trigance et le Parc naturel régional du
Verdon) a été signée le 18 mai 2010 en présence des Préfets des Alpes de Haute-
Provence et du Var.
Les opérations en cours ou à venir
Depuis le lancement de la démarche, plusieurs actions et projets ont été réalisés ou sont en
cours de réalisation :
les travaux de réhabilitation, de sécurisation et d’intégration paysagère des
équipements du sentier Blanc Martel : Après une longue phase d’étude, de
concertation et de validation du projet, le sentier Blanc-Martel a été réhabilité au
cours des automnes 2011 et 2012. Les travaux portés par le Conseil Général des
Alpes de Haute-Provence ont été inaugurés le 26 avril 2013.
12
le nettoyage des Gorges qui s’est terminé en 2009 (environ 30 tonnes évacuées).
la mise en place de journées test sans voiture sur la route des crêtes (La Palud
sur Verdon) en 2003, 2004 et 2006,
l’étude de projets d’aménagement de certains points d’embarquement et de
débarquement liés à l’activité de sports d’eau vive (entre Castellane et
Rougon),
la réflexion sur la réhabilitation et la sécurisation du sentier de l’Imbut sur la
commune d’Aiguines est en cours (projet porté par le Conseil Général du Var)
l’étude pour l’aménagement des sites du Point Sublime et du Couloir Samson
à Rougon. Une étude est en cours pour améliorer les conditions d’accès et d’accueil
sur ce secteur et permettre la cohabitation de tous les usagers.
le Schéma des Belvédères des Gorges du Verdon a permis de définir une
stratégie équilibrée d’aménagement et de mise en valeur des belvédères des Gorges.
Cette étude doit aujourd’hui aboutir à l’aménagement de certains belvédères dans les
Gorges.
D’autres thématiques et projets sont à engager dans le cadre de l’OGS, et notamment : la
restauration et la valorisation des patrimoines identitaires des Gorges, la définition
d’une signalétique harmonisée et cohérente, l’organisation d’un système de navettes
performant.
13
Zoom sur l’Arrêté Inter Préfectoral de Protection Biotope (APPB)
La présence de l’Apron du Rhône, espèce présente uniquement dans le bassin du Rhône
(dont le Verdon fait partie intégrante) et gravement menacée d’extinction, a conduit à la
prise d’un arrêté inter préfectoral de protection de biotope concernant cette espèce. Cette
règlementation élaborée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes (services de
l’état, représentants des usagers, experts scientifiques) a été signée en janvier 2013 par les
deux Préfets (04 et 83). Pour les tronçons 3, 4 et 5 (entre l’aplomb du belvédère de la
Carelle et la source Bagarelle):
la baignade est interdite,
la pêche les pieds dans l’eau est interdite,
la navigation en-dessous d’un débit réservé de 3m3/sec est interdite,
les pratiques de descente de canyons, d’hydrospeed, de randonnée aquatique, de
nage en eau vive et de floating sont encadrées selon :
les zones
les valeurs de débit réservé
et 2 cheminements obligatoires hors d’eau qui sont matérialisés par
des panneaux (l’un en rive droite au lieu-dit de la forêt du Bauchier,
l’autre en rive gauche après le chaos de l’Imbut. Cf. livret de l’APPB)
Autres actions prévues dans le cadre du Plan de Gestion du Moyen Verdon :
D’autres actions, telles que l’information, la formation et la sensibilisation des différents
publics, l’aménagement des zones d’embarquement-débarquement, la maîtrise de la
fréquentation, l’amélioration et le suivi des connaissances naturalistes, ainsi que la régulation
de l’activité de randonnée aquatique sur le site du Couloir Samson sont également prévues
au programme d’actions du Plan de Gestion de la rivière du moyen Verdon.
14
A la découverte des Gorges
Géologie
La formation des gorges
Entre 35 et 25 millions d’années, c’est le début de la poussée alpine : les grands arcs
alpins commencent à se former à l’Est de la chaine actuelle. Le Verdon n’existait pas encore :
un réseau diffus de rivières s’écoulait en direction du Nord sur les anciennes surfaces
d’érosion de Basse Provence et de Provence Orientale… alors qu’un bras de la mer alpine
occupait encore les environs de Castellane, d’Annot et du haut Verdon (visiter le site des
Siréniens du col des Lèques et le musée de la Maison Nature et Patrimoines de Castellane).
Vers 10 millions d’années, la poussée alpine se poursuit et entraine une inversion du
relief : l’ancienne mer alpine est remplacée par des reliefs de plus en plus importants. L’arc
alpin et les chaines subalpines se mettent en place au Nord et un nouvel espace marin qui a
donné naissance à la Méditerranée occidentale se forme au Sud.
Le réseau hydrographique dont fait partie le Verdon actuel commence à couler vers le Sud.
Ce phénomène est lié au mouvement de rotation du bloc Corso-Sarde.
Vers 6,5 millions d’années : la crise Messinienne.
Isolée de l’Atlantique, la mer Méditerranée n’est plus suffisamment alimentée en eau, elle
s’évapore et son niveau baisse rapidement de 1500 m : le réseau hydrographique s’encaisse
profondément dans les roches dures en créant des gorges car les rivières érodent
intensément leurs lits pour maintenir leur profil d’équilibre. Quand le niveau de la
Méditerranée remonte, ces gorges se comblent avec les alluvions que la rivière transporte.
Au quaternaire, les fluctuations climatiques créent des phases successives de
creusement et de comblement du canyon:
Lors des périodes glaciaires, l’eau mobilisée dans la glace entraine une baisse du niveau
marin et le Verdon creuse son lit dans les roches calcaires massives du Jurassique en créant
un canyon bordé de majestueuses falaises.
Quand les glaces fondent, le niveau de la mer remonte et le canyon du Verdon se comble.
15
La Réserve Géologique de Haute Provence
Les Gorges font partie de la Réserve Naturelle Nationale Géologique de Haute
Provence, la plus grande Réserve Géologique d'Europe !
Lieu de transition entre les Alpes et la Provence, la Réserve Naturelle Géologique de Haute-
Provence, se caractérise par une diversité de paysages exceptionnels où se côtoient le temps
de l'Homme et le temps de la Terre sur 2 300 km2. Un véritable musée à ciel ouvert !
Gérée par le Conseil départemental des Alpes de Haute Provence, cette réserve naturelle
nationale protège et valorise le patrimoine géologique (fossiles et minéraux sont protégés,
prenez connaissance de la règlementation en consultant la page facebook de la Réserve :
https://www.facebook.com/RNNG04/).
Milieu forestier des gorges
Inversion des étages de végétation
La répartition des types de végétation est surtout liée à la température et à l’humidité du
milieu, donc c’est l’altitude des reliefs et leur exposition par rapport au soleil qui conditionne
la présence d’une espèce végétale ou d’une autre.
Les ADRETS, versants chauds et secs exposés au soleil, sont recouverts de végétation de
type Méditerranéen, alors que la végétation des UBACS, versants ombragés et humides est
de type montagnard.
Etagement de la végétation
en fonction de l’altitude (entre 600 et 1200m)
type Montagnard type Méditerranéen
Chêne Vert
Pin d’Alep
Chêne Blanc
Pin Sylvestre
Hêtre
Sapin
16
Dans les gorges et les canyons on observe un phénomène d’inversion des étages de
végétation : au fond, dans les parties basses des versants de la vallée, s’installe une
végétation de type montagnard (habituellement observée en altitude) car le milieu proche de
la rivière est plus ombragé, plus frais et plus humide.
Un habitat bien particulier pour des espèces bien particulières
Le milieu protégé et tranquille des gorges, la grande variété des végétaux qui poussent sur
les escarpements rocheux et autour des milieux aquatiques sont la source d’une
extraordinaire biodiversité.
Les oiseaux forestiers :
Le Pic noir
Il niche entre avril et juillet dans une loge à l’entrée ovale qu’il creuse sur le tronc de gros
arbres. Il doit donc trouver des arbres d’un diamètre assez important pour abriter une loge
spacieuse. Les forêts doivent également compter une densité suffisante d’arbres morts,
riches en insectes et des fourmilières pour assurer ses besoins alimentaires très spéciaux.
Une ambiance méditerranéenne à
l’ouest
Pins Sylvestres Pin sylvestre Pin sylvestre
Chêne
blanc Versant Sud du canyon de
type Méditerranéen
17
Circaète Jean-le-blanc
Le Circaète Jean-le-Blanc est un oiseau migrateur qui niche sur le site à partir d’avril. Son
nid est établi au sommet d’un arbre de taille variable ou sur une branche latérale (la plupart
du temps un pin situé dans une pente). Ce rapace se nourrit presque exclusivement de
reptiles qu’il chasse dans les zones rocailleuses, rases ou buissonnantes.
Les chauves-souris forestières
Barbastelle d’Europe
La Barbastelle d’Europe est l’une des rares chauves-souris entièrement forestières. Elle
préfère les forêts âgées (100 ans et plus) qui lui fournissent des terrains de chasse
favorables, riches en insectes dont elle se nourrit, et des gîtes adaptés (décollements
d’écorces, fentes, cavités). Sur le Grand canyon, l’espèce est régulièrement constatée
depuis 1993, en estivage ou en hibernation mais aucun gîte de reproduction n’a encore été
localisé. On sait cependant qu’elle se reproduit dans les vieilles forêts accrochées aux falaises
dans le fond des gorges.
Les insectes mangeurs de bois
Pique-prune
Le Pique-prune (encore appelé l’Osmoderme) est un insecte dont les larves se nourrissent de
bois dégradé peu attaqué par les champignons et les bactéries, sur les parois des cavités «
cariées ». De cette manière, l’insecte participe au processus de dégradation du bois. Les
cavités utilisées sont le plus souvent de grande taille et de fort volume (supérieur à 10 litres,
jusqu’à plusieurs m 3 de terreau). Du fait de la rareté des arbres présentant de telles cavités
(au moins 150-200 ans pour les chênes), l’Osmoderme est une espèce très rare. Sur le site,
on la trouve essentiellement dans la forêt d’Aiguines sur le versant du Margès.
Rosalie des Alpes
Ce très beau longicorne affectionne tout particulièrement le Hêtre. Bien que la biologie des
larves soit mal connue, on sait que leur développement débute dans le bois dépérissant ou
en cours de séchage puis se poursuit dans le bois mort durant 2 années. Rare sur le site, la
Rosalie alpine se rencontre surtout dans la très belle hêtraie du Grand Margès.
18
La Raiponce de Villars – protégée en France – se développe
également dans et à proximité des gorges du Verdon. C'est une des
plus belles plantes de nos rochers. Rare en falaises, elle devient
abondante et offre une grande vitalité au sein des parois ombragées
présentant un taux d'humidité élevé, conditions que l'on trouve
réunies dans les canyons les moins ensoleillés
Les plantes exceptionnelles de nos falaises
Il existe plusieurs plantes remarquables accrochées aux falaises des gorges du Verdon.
Chacune d’elles s’est appropriée un coin de falaise bien particulier (une petite faille
horizontale, une baume, un suintement, une petite cavité terreuse, un coin à l’ombre ou
plutôt au soleil…).
Certaines de ces plantes vivent uniquement dans le Verdon et nulle part ailleurs au monde
(elles sont alors qualifiées d’endémiques du Verdon).
La Doradille de Jahandiez : c’est la plus remarquable des plantes de
nos falaises elle est aussi appelée la Doradille du Verdon) - protégée
en France et en Europe – cette petite fougère endémique du Verdon
est la plus emblématique des Gorges. Elle aime les ambiances
chaudes des roches calcaires mais se développe de préférence à
l’ombre et au sec. On la trouve sur les parois verticales mais aussi
sous les surplombs rocheux et les entrées de grottes.
La Sabline du Verdon : protégée en France - porte également bien
son nom, même si elle fait une petite incursion dans les gorges de
Trévans, celles de Châteaudouble et du côté de Correns (cependant
seuls sept lieux connus en France hébergent cette plante). Elle
recherche la lumière et se contente de petites anfractuosités de la
roche. La sècheresse extrême de son habitat ne semble pas lui poser
de problème et elle est facile à voir sur les falaises du Verdon C. Bonnet
C. Tardieu
S. Delacasa
19
Grâce à un inventaire mené en 2005 par les grimpeurs du Club d’escalade «Lei Lagramusas»
(les lézards), le Parc naturel régional du Verdon et des botanistes locaux, nous avons
aujourd’hui une meilleure connaissance sur l’écologie et la localisation de ces plantes des
falaises. Un suivi de la dynamique naturelle de la Doradille du Verdon est mené à la Baume
aux pigeons depuis 2010, grâce au Conservatoire botanique national alpin et à l’association
Infloralhp.
Le Grand Ephédra - protégée en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
– est une plante qui ressemble un peu à un genêt mais avec de
petits fruits rouges et visqueux. Elle est considérée comme une
plante relique car, à la fin de la dernière glaciation, elle s’est
réfugiée et n’a persisté que dans certaines zones favorables. Très
rare dans le Verdon, on la trouve sur des aplombs de falaises en
secteur très chaud, où elle peut former des tapis denses.
Vous rencontrerez également des Genévriers de Phénicie torturés
et rabougris, qui malgré leur taille réduite peuvent battre des
records de longévité (plus de 1000 ans !).
Devant la fragilité et le caractère unique de ces plantes, toute
personne qui fréquente le Verdon a la responsabilité de faire
attention à ses gestes pour préserver ce patrimoine. Merci donc de ne
pas arracher, cueillir ou piétiner ces plantes.
S. Delacasa
20
Des nids en falaise
Une cavité ou un renfoncement dans les rochers, une bonne exposition à l’abri des courants
d’air, voilà des endroits propices pour installer un nid et élever ses poussins. Les gorges du
Verdon rassemblent des conditions idéales qui permettent à plusieurs espèces d’oiseaux de
falaise (appelés oiseaux rupestres) de se reproduire. Ces oiseaux sont tous protégés en
France comme en Europe où leurs sites de reproduction sont en général assez localisés.
La plupart n’ont qu’un ou deux petits par an et les déranger au mauvais moment peut causer
des dégâts irréversibles : fuite des adultes laissant seuls le/les œufs(s) ou le/les poussin(s)
lesquels sont alors soumis à des conditions de chaleur ou de froid qui leur sont fatales, chute
du poussin qui s’envole prématurément…
Le Vautour percnoptère est très menacé et fragile en France (80 couples, 8-10 en PACA) et dans le monde. Il nichait dans les Basses gorges du Verdon jusqu’en 1997 mais n’a pas été revu depuis dans ce secteur. Toutefois, 3 à 4 individus fréquentent les grandes gorges depuis quelques années et un couple s’est reproduit en 2013 pour la première fois.
Reproduction : mi-avril à fin août.
Le Vautour fauve a été réintroduit dans les gorges du Verdon entre 1999 et 2004. En 2014, 110 couples pondeurs et 80 poussins ont été identifiés dans les gorges du Verdon. Au total ce sont 355 Vautours fauve qui sont nés dans le Verdon depuis 2002. Il s’agit de la seule colonie de Vautours fauves de la région PACA.
Reproduction : mi-janvier à mi-août.
C. Tardieu
J.Bohdal
Le Vautour moine est le seul vautour du Verdon qui niche en forêt et non en falaise. Entre 2005 et 2017, la LPO aura réintroduit une trentaine d’individus dans le Verdon. Cependant, seuls 2 couples se sont formés sur le Verdon, le premier couple s’étant reproduit en 2014.
Reproduction : début mars à fin septembre. T. Lyon (LPO)
21
L’Aigle royal est rare dans les grandes gorges du Verdon où seuls 4 couples nicheurs étaient connus en 2009. Comme le Vautour fauve, il construit de grands nids (appelés aires).
Reproduction : mi-mars à mi-juillet.
Le Hibou Grand-duc est le plus imposant de nos rapaces nocturnes. Seuls 3 ou 4 mâles susceptibles de se reproduire sont connus dans le grand canyon du Verdon et 1ou 2 dans les Basses gorges du Verdon.
Reproduction : début janvier à début juin.
Le Faucon pèlerin reste rare dans les grandes gorges du Verdon où seuls 4 couples étaient connus en 2009. Ce rapace se nourrit essentiellement d’autres oiseaux dont la taille varie de celle du Pinson à celle de la Corneille. Il les chasse en vol de manière étonnante.
Reproduction : mi-février à mi-juin.
Le Crave à bec rouge ressemble de loin à une Corneille ou à un Corbeau mais ses pattes et son bec sont rouge vif et son cri est bien particulier. Il niche en colonie dans les anfractuosités des falaises.
Reproduction : début-avril à mi-juillet.
C. Tardieu
C.Coulot (LPO)
J.Sevcik
A.Schon
t
Un seul passage au mauvais moment peut entrainer la mort de/des
œuf(s) ou du/des poussin(s) et l’adulte ne pourra plus refaire une
ponte dans l’année.
22
23
Les milieux aquatique s du Verdon
Documents Natura 2000
24
Les espèces remarquables au fil de l’eau
Documents Natura 2000
25
Connaître et faire connaître la rivière
pour mieux la préserver
Les journées de sensibilisation mises en place en partenariat entre les groupements de
professionnels de l’eau vive et le Parc du Verdon ont un double objectif :
Apporter des connaissances sur le milieu aquatique, son fonctionnement et sa
fragilité aux professionnels des activités aquatiques
Permettre aux professionnels de se faire le relais de cette sensibilisation auprès de
leur clientèle afin d’inciter chacun à adopter un comportement responsable en rivière.
La structure de la rivière La rivière est composée d’alternances entre mouilles et radiers :
Coupe de la rivière
Le radier est un endroit fragile et à protéger car il héberge des invertébrés ayant une
fonction d’auto épuration. Le radier est également l’habitat de l’Apron. Le radier est de plus
un lieu de fraie privilégié pour les poissons, un lieu de protection pour les alevins et constitue
un habitat pour la faune aquatique dont se nourrissent les poissons. Il a donc de multiples
fonctions essentielles.
Les zones à enjeux forts Les zones à enjeux faibles
- Radiers et têtes de radiers - Rochers affleurant - Les rapides
- Les mouilles - Les plats courants
Mouille : eau
profonde
Radier
Poissons Invertébrés ayant
un rôle d’auto
épuration
Courant
Micro-faune
26
Randonnée aquatique et milieu naturel
Etudes d’impact
2007-2008, premier pas vers l’acquisition de connaissance des impacts du piétinement sur la rivière
L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse a conduit une étude méthodologique pour permettre d’évaluer les impacts des activités sportives et de loisirs sur les cours d’eau de la région PACA. Cinq activités pratiquées sur 5 cours d’eau ont été retenues : raft sur le Guil (05), canoë sur l’Argens (83), nage en eau vive dans la Guisane (05), randonnée aquatique dans le Verdon (04) et canyonisme dans l’Esteron (06).
Cette étude est un guide d’aide à la décision permettant aux gestionnaires des milieux de prendre en compte les impacts sur les milieux tout en considérant le poids socio-économique de ces activités.
Les résultats mettent en évidence pour la randonnée aquatique sur le Verdon (stations comparées de Chasteuil et de la Baume aux pigeons) que :
Le premier passage provoque une chute brutale de la densité en invertébrés d’environ 65% de l’effectif initial.
Les autres passages n’entraînent pas de chute brutale des densités mais plutôt une baisse progressive.
La relation entre la baisse de densité et le nombre de passage successifs et cumulés, et dans la limite d’une première approche très théorique (sans recolonisation), montre qu’il faudrait 63 passages successifs pour tendre vers une densité nulle.
Dans un tableau récapitulant les habitats les plus exposés par type d’activités, il apparaît que la randonnée aquatique impacterait plus spécifiquement les rochers affleurant, les rapides et têtes de radier et radiers, puis ensuite les plats courants et les mouilles.
Il s’avère également que les formations dispensées par le Parc depuis 2002 alliées à la Charte déontologique du Groupement des Professionnels des Sports d’Eau Vive du Verdon permettent de limiter l’emprise de l’activité sur la surface de la rivière et donc de limiter l’impact sur la macrofaune benthique (diminution de la densité des invertébrés) à l’échelle du tronçon utilisé par la randonnée aquatique ; de ce fait le cheminement unique comme sur un sentier de randonnée est à privilégier car il concentre le piétinement sur de faible largeur du cours d’eau. Davantage de sorties de l’eau (cheminement en berge) ont également été associées à ce cheminement unique.
L’étude est téléchargeable sur le site : www.docs.rhone-mediterranee.eaufrance.fr
Cependant, cette étude ayant été conduite sur une saison, la résilience (retour
à l’état initial) du milieu aquatique n’a pas pu être étudiée.
2014-2016, approfondissement de la méthode employée pour identifier les impacts du piétinement sur la rivière
27
En 2014, le Parc naturel régional du Verdon s’est saisi de la méthodologie développée en 2008 pour réaliser une étude plus complète qui permettrait d’étudier sur 3 ans les impacts du piétinement humain sur la rivière. Les objectifs sont les suivants :
• Mieux caractériser l’effet du piétinement (notamment en observant l’évolution des populations d’invertébrés aquatiques avant le piétinement et après le piétinement)
• Evaluer la sensibilité des habitats vis-à-vis du piétinement et les hiérarchiser
La méthode est basée sur une comparaison de stations et d’habitats avec des niveaux de fréquentation variable. Les deux stations subissent les mêmes événements, seuls les niveaux de fréquentation sont totalement différents. Deux stations d’études ont été choisies, l’une en aval du Pont de Tusset (La Salpetrière = station témoin), jugée très peu piétinée et l’autre à la Baume aux pigeons, jugée très piétinée. L’étude porte sur la randonnée aquatique car le cheminement est, sauf exception, connu, ainsi que les jours de pratiques. Ceci étant, l’impact pourrait être identique sous les pieds des baigneurs ou des pêcheurs.
De plus, une cartographie des habitats aquatiques du Couloir Samson a été réalisée sur l’ensemble du linéaire pour permettre d’apporter des éléments le plus précis possible sur les milieux à éviter dans ce secteur (et ainsi alimenter la réflexion pour améliorer la gestion du Couloir Samson).
Exemple de 3 habitats étudiés sur les stations
Habitat H1
Pierres grossières
généralement sur radier (vitesse du
courant forte comprise entre 25
et 75 cm/s)
Composé d’éléments granulométriques de
taille importante comprise entre 25 et 250 mm et qualifiés de « pierres ». Ils sont
posés au fond et stables. La sous-couche se
compose d’éléments plus fins, qualifiés de « galets grossiers et fins »
Habitabilité = 7/11 (bon potentiel d’accueil pour les invertébrés
aquatiques)
Habitat H2
Bryophytes (mousses
aquatiques) sur
dalle ou rocher, généralement
dans les chenaux rapides et les
radiers (vitesse du courant forte
comprise entre 25
et 75 cm/s)
Composé d’une strate de végétation parfois épaisse et relativement stable (bryophytes
parfois accompagnées d’algues
filamenteuses) localisée en surface entre 0 et 20 cm de profondeur. La sous-couche se
compose d’une dalle rocheuse et parfois d’éléments fins piégés par les mousses
(limons, sables, matière organique)
Habitabilité = 11/11 (potentiel
d’accueil maximum pour les
invertébrés aquatiques)
Habitat H3
Galets dans les fosses
d’affouillement
ou les chenaux lents (vitesse du
courant faible à modéré, inférieure à
25 cm/s)
Composé d’éléments granulométriques de taille comprise entre 15 et 65 mm et
qualifiés de « galets » (soit un peu plus petits que les « pierres »). Le substrat
est plutôt instable. Pas de végétation et peu de matière fine déposée
Habitabilité = 7/11 (bon potentiel
d’accueil pour les invertébrés aquatiques)
28
Bien que cette étude ne soit pas achevée, les premiers résultats acquis en 2014 qui peuvent être partagés sont les suivants :
Une différence significative de densité d’invertébrés aquatiques entre les deux stations et pour les trois premières campagnes (4-7 juillet, 22 juillet, 21 août). L’impact du piétinement s’exprime d’abord par une forte baisse du nombre d’invertébrés aquatiques, toutes espèces confondues (diminution de la densité d’invertébrés visible sur la figure ci-dessous)
*Le seuil de référence minimal choisi est de 1000 individus / m² (en dessous de ce seuil, la densité est considérée comme faible par rapport aux données connues dans le Verdon).
Une différence significative de richesse d’invertébrés aquatiques à partir du mois d’août, effet probable de la multiplication des passages (fréquentation humaine dans le cadre des loisirs aquatiques). Au fil de la saison, le nombre d’espèces d’invertébrés aquatique diminue, effet des passages multiples car la fréquentation du mois d’août n’est pas forcément plus élevée que celle du mois de juillet.
Les habitats aquatiques les plus sensibles au piétinement et les plus habitables pour les invertébrés sont les habitats de type H1 (radier) composés de pierres de 2,5 et 25 cm et les habitats de type H2 composés de bryophytes (mousses) parfois accompagnés d’algues filamenteuses.
On observe une différence
significative de densité entre les
2 stations pour les 3 premières
campagnes
Pour la dernière campagne, les
2 stations semblent avoir subi
conjointement l’impact des
déversés d’EDF du mois de
septembre
Des densités d’invertébrés
beaucoup plus faibles dans le
secteur piétiné et dès la
campagne de début juillet
3-7 juillet 21 juillet 22 août 29 sept
29
**La richesse faunistique du moyen Verdon, ne descend presque jamais en dessous de 15
taxons et oscille en général de 15 à 25 taxons (moyenne établie sur 10 campagnes réalisées
entre 2009 et 2013). Cette fourchette constitue pour l’étude d’impact du piétinement une
référence pour analyser les résultats obtenus pour la richesse faunistique des stations.
Le piétinement Les zones peu profondes (radier, sortie de vasque…) sont soumises au piétinement.
La gravité du piétinement dépend de la nature du substrat et de sa stabilité
La progression sur les dalles, les blocs et les grosses pierres stables ne pose pas de
problème
Les passages sur les marnes, limons, argiles et humus induisent une turbidité dont les
effets sont décrits plus loin. Ils sont donc à éviter.
Marcher sur les pierres instables, sur les galets, et sur les bancs de graviers a un
impact fort, autant réduire au maximum la portée de cet impact.
17,0
13,8
16,3
13,3
15,5
9,39,8
7,2
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
14,0
16,0
18,0
Sa
lpé
triè
re
Ba
um
e
Salp
étr
ière
Ba
um
e
Sa
lpé
triè
re
Ba
um
e
Sa
lpé
triè
re
Ba
um
e
Camp. 1 Camp. 2 Camp. 3 Camp. 4
Ric
he
sse
fa
un
isti
qu
e (
no
mb
re d
e t
axo
ns
)
22 août 21 juillet 3-7 juillet 29 sept
Sur la Station témoin de La Salpêtrière,
la richesse faunistique est comprise
dans la fourchette de référence** (sauf
fin septembre où l’impact des déversés
d’EDF a fait chuter cette richesse)
Sur la Station piétinée de la
Baume aux pigeons, la richesse
faunistique est inférieure à 15
taxons dès début juillet. La
différence de richesse entre les
2 stations devient significative
pour la campagne de fin-aout.
30
Dans ces milieux exigus, la faune aquatique (poissons, écrevisses, larves) n’a pas la
possibilité de fuir. Elle préfère se réfugier dans ses abris habituels. Les animaux sont blessés,
écrasés lors du basculement des pierres. Les organismes plus petits subissent le même sort
dans les galets et les bancs de graviers. Les pontes des poissons et les alevins de l’année y
trouvent leur nourriture, une protection contre le courant et un abri contre les prédateurs.
Source : étude CSP 06
La turbidité Le passage répété de piétons sur le lit du cours d’eau entraîne une remise en suspension
des éléments fins (organiques ou minéraux).
Le seuil maximum tolérable pour les poissons est de 30 mg/l de matières en suspension.
La lumière, source d’énergie ne parvient plus au fond du cours d’eau. La production
primaire (végétaux de toutes tailles) est limitée.
Les matières en suspension se déposent dans les zones calmes et colmatent les
végétaux et les interstices du sédiment. La capacité du substrat à héberger les
animaux est considérablement réduite.
Ces mêmes matières en suspension ont un effet abrasif sur les branchies et l’épiderme
de la faune aquatique qui s’affaiblit.
31
Préconisations pour l’encadrement de la
Randonnée Aquatique
Le piétinement des radiers engendre des incidences importantes qu’il est possible
de diminuer. Pour cela les déplacements des randonneurs aquatiques doivent
suivre la logique suivante :
Nager dès que possible :
La nage, dans les parties profondes n’a pas d’incidence sur le milieu aquatique.
L’incidence se produit quand les pieds viennent à se poser par terre, c’est à dire
au moment de l’entrée et de la sortie dans l’eau, et à chaque passage en zone peu
profonde.
A l’entrée et pour chaque sortie : faire cheminer l’ensemble du groupe sur un
même passage, pour éviter le piétinement d’une large zone
Choisir les passages marchés en fonction du substrat : préférer les dalles et les gros blocs
qui ne se renverseront pas sous vos pieds. Eviter au maximum les pierres instables, les
galets, et les bancs de graviers.
Pour choisir le site d’embarquement : les zones de confluence sont des endroits
particulièrement sensibles. Il est judicieux d’éviter d’y embarquer.
Ex : Eviter d’embarquer dans la zone de confluence entre le Verdon et le Baou et préférer
plutôt embarquer en aval du Solitaire.
Respecter les préconisations présentes dans la charte déontologique
32
Intégration de messages de
sensibilisation auprès des clients
Les professionnels de la randonnée aquatique sensibilisés à la fragilité du milieu
naturel des Gorges du Verdon, sont les relais du message de sensibilisation
auprès de leur clientèle et contribuent ainsi à une meilleure préservation du site.
Présenter le site des Gorges du Verdon comme un site fragile, sensible qui mérite une
attention particulière
Apporter des éléments sur la richesse de ce milieu : espèces qu’on peut y trouver,
particularités. L’Aquaguide, édité par le Parc en 2012, représente à ce titre, un outil de
sensibilisation idéal pour l’encadrement des randonnées aquatiques.
Les consignes et recommandations pour le cheminement seront bien acceptées et suivies
par le public si il en connaît la raison : présenter la richesse et la fragilité d’un radier permet
de faire comprendre aux gens l’utilité de ne pas le piétiner.
Essayer d’utiliser des outils pour observer la vie de la rivière : exemple du masque
Favoriser un contact direct du public avec la rivière
Ce type d’interventions, qui peuvent être brèves et simples, et apportent de la
crédibilité au guide qui se présente alors comme un véritable guide pour
découvrir la rivière.
Les embâcles
Les embâcles (les bois mort dans les rivières) constituent une zone très vivante : habitat
privilégié des poissons et de leur nourriture, cache, ombrage… Ce sont donc des zones très
intéressantes à observer avec votre public.
Il est important de n’enlever les embâcles qu’en cas
de danger immédiat.
33
Observation des petites bêtes de la rivière
En retournant des galets on peut trouver des espèces de la microfaune benthique,
facilement identifiables grâce à une clé de détermination : trichoptères, plécoptères… Les
espèces les plus répandues sont présentées dans l’aquaguide.
Attention ! Cette activité peut être très intéressante à mener avec votre public
mais ne doit pas amener les membres du groupe à retourner toutes les pierres !
Un outil de sensibilisation au service des professionnels
Pour cela un support de sensibilisation a été créé. L’« Aquaguide des principaux
poissons et invertébrés des Gorges du Verdon » est un outil conçu pour être emmené
durant les sorties en rivières.
Outil de terrain, il est composé de 11 fiches recto-verso détachables, immergeables et
résistantes à l’eau présentant le territoire et les espèces aquatiques. Ces fiches peuvent
vous servir pour montrer certaines espèces et illustrer vos propos.
Les objectifs de cet outil sont les suivants :
- Informer et sensibiliser les clientèles à la faune aquatique des gorges du Verdon et à
son respect ;
- Faire comprendre et présenter le fonctionnement des écosystèmes aquatiques ;
- Permettre l’identification et la reconnaissance des principales espèces d’invertébrés
aquatiques et de poissons ;
- Permettre de montrer la faune aquatique rarement visible ;
- Faire comprendre le rôle de cette faune dans l’écosystème aquatique ;
- Mieux faire comprendre les bonnes pratiques à adopter en rivière (comportement
respectueux de l’environnement).
Une version informatique existe et est utilisable sous réserve de mentionner les sources
(partenaires financiers et concepteurs).
Nous espérons que cet outil puisse vous apporter satisfaction
dans le cadre de vos activités et nous restons à votre écoute
pour toute remarque, suggestion ou proposition relative à ce
support de sensibilisation.
34
Charte déontologique de bonnes pratiques
de l’encadrement de la randonnée aquatique
dans le Verdon (2013)
Les sites de pratique de la randonnée aquatique sont des espaces naturels
sensibles. Les professionnels des sports d’eau vive et du canyoning sont
garants d’une pratique durable de la randonnée aquatique et respectueuse de
l’environnement.
L’ensemble des professionnels s’engagent à encadrer l’activité de la randonnée
aquatique en suivant scrupuleusement les recommandations suivantes :
1. L’effectif maximal est fixé à 8 par professionnel et à 9 dans le cas des collectivités.
2. Chaque professionnel s’engage à suivre les horaires qui lui sont attribués visibles
sur le planning du GPSEVV & SPAPNCV. Les rotations par société sont les suivantes: 2
guides avec 2 rotations pour les SARL et 1 guide avec 2 rotations pour les
indépendants et sociétés individuelles. Les créneaux sont inaliénables.
3. Chaque professionnel s’engage à suivre la journée de sensibilisation (théorique
et/ou pratique) à la randonnée aquatique, organisée chaque année par le GPSEVV &
le SPAPNCV en partenariat avec le PNRV
4. Le parcours emprunté par le professionnel et son groupe doit suivre le
cheminement déterminé lors de la journée de sensibilisation à la randonnée
aquatique.
5. Chaque professionnel sensibilise son groupe à l’environnement spécifique du Grand
Canyon du Verdon au sujet de la faune, la flore, la géologie et l’histoire du site.
6. Chaque professionnel organise son activité de manière à limiter le nombre de
véhicules présents sur le site. Il doit ainsi privilégier le covoiturage et l’utilisation de
navettes.
7. Chaque professionnel s’engage à adopter une attitude courtoise vis-à-vis des
autres usagers ainsi que de faire respecter ce présent code.
35
Pour aller plus loin…
Le Parc naturel régional du Verdon :
Maison du Parc – Domaine de Valx – 04 360 Moustiers Sainte Marie – 04 92 74 68 00
http://www.parcduverdon.fr/
Relais du Parc – Maison Nature et Patrimoines – 04 120 Castellane – 04 92 83 53 89
www.maison-nature-patrimoines.com
Système d’Information Territorial des Parcs naturels régionaux PACA
http://www.pnrpaca.org
Maison des gorges à La Palud sur Verdon
http://www.lapaludsurverdon.com
Musée de la préhistoire de Quinson
http://www.museeprehistoire.com/
LPO PACA antenne Verdon à Castellane : 04 92 83 69 55
http://verdon.lpo.fr/
Maison régionale de l’eau – Barjols :
Fiches Verdon : http://maisonregionaledeleau.com/mre/
Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques du Var
http://www.fedepechevar.com/
Programme LIFE Apron
http://www.aprondurhone.fr/
http://www.apron.cren-rhonealpes.fr/
Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
http://www.eaurmc.fr/
36
Réseau des Grands Sites de France
http://www.grandsitedefrance.com/
France Nature Environnement Alpes de Haute Provence http://www.fne04.fr/
Quelques ouvrages à disposition à la Maison Nature et Patrimoines :
Alain COLLOMP – La découverte des gorges du Verdon, histoire du tourisme et des travaux
hydrauliques – Edisud/Parc naturel régional du Verdon, 2002
Jacques CRU – Histoire des gorges du Verdon jusqu’à la Révolution - Edisud/Parc naturel
régional du Verdon, 2001
Jean GAGNEPAIN – Préhistoire du Verdon, Alpes de Haute Provence et Var - Edisud/Parc
naturel régional du Verdon, 2002
Bonne saison à tous !