Livre "Valais Corps et Ames" (fr)
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Catherine Grive - Sophie de Pail lettepréface Benoît Aymon
Corps & Âme est une collection d’excep-tion qui, pour la première fois, raconteun territoire, région, ville ou canton, enrévélant son patrimoine identitaire.Valais, Corps & Âme s’inscrit en beauté
dans cette collection qui met en correspondance les connaissances et les témoignages des meilleurs experts, hommes et femmes porte-parole etacteurs passionnés de leur cadre de vie : historiens, photographes, géologues,sociologues, ethnologues, architectes, conteurs, poètes, écrivains…Corps & Âme offre au lecteur un autre regard, un voyage poétique dans le visibleet le non visible, pour aller à la découverte d’une région comme si elle était une personne, s’offrir toute la magie du “si c’était” de l’enfance qui ne s’embarrasse pas d’a priori. Une porte ouverte à l’émerveillement et la promesse d’une vraie rencontre, intime et unique parce que chaque région n’est semblable à nulle autre.
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ISBN 978-2-9528675-3-5
V A L A I S
PRIX SUISSE :39 CHF
PRIX FRANCE :25 v
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Sophie de PailletteTextes Catherine GrivePréface Benoît Aymon
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Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays
© Corps & Âme Éditions12, rue Antoine Bourdelle - 75015 Paris
ISBN 978-2-9528675-3-5
Collection dirigée par Sophie de Paillette et Joël Gayet
Valais, Corps & Âme a été réaliséavec le soutien de Valais Excellence et de la Loterie Romande
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4 PRÉFACE
« T’es à qui, toi ? ». Cette petite phrase ne manquera jamais
de surprendre le visiteur qui débarque pour la première fois
en Valais. Curieux pays, tout de même ! Accueil goguenard,
histoire de sonder, de tester l’étranger… Ici, l’autochtone qui
vous aborde aime d’emblée savoir à qui il a affaire. Et de vous
préciser dans la foulée sa propre marque de fabrique : Valaisan
et fier de l’être ! Il vous aura tout dit.
Ou presque. Calfeutré dans ses montagnes, le Valaisan fait parfois
cavalier seul : son identité cantonale éclipse volontiers son identité
nationale. Valaisan et fier de l’être, point barre. Une fierté parfois
légitime, collectivement partagée autour d’un verre de vin.
Un pays, un terroir, une identité géographique coupés au couteau :
le Valaisan tient à ses racines comme un jeune séminariste
s’accroche à son missel. Un peu court, jeune homme ?
À ce titre, l’objet que vous avez entre les mains est ambitieux.
Il vous propose une photographie de l’âme valaisanne.
Les amateurs d’images fortes seront servis. Mais également
dubitatifs. Peut-on enfermer l’âme d’un pays dans une carte
postale ? L’âme du Valais, je la sens plurielle. Ne serait-ce
qu’à travers son bilinguisme. Et si elle devait être singulière,
elle refuserait à coup sûr de se laisser enfermer dans le corset
d’une ribambelle de clichés qui lui collent à la peau.
À l’image d’une bonne photographie qui propose des flous,
des lignes de fuites, des plans successifs et des zones d’ombre,
un pays aussi contrasté que le Valais ne se laissera jamais
apprivoiser au premier coup d’œil. Et c’est tant mieux.
Méfions-nous des apparences. Dans une démocratie médiatique
qui privilégie trop souvent les effets de manche, on pourrait
s’y tromper. Certes, il y a les forts en gueule qui font la joie des
salles de rédaction, notamment à l’extérieur du canton. En un mot,
ils assurent le spectacle. Si ces trublions de service n’existaient pas,
il faudrait sans doute les inventer. Après tout, ils donnent un
peu de tranchant à notre quotidien. Il est vrai qu’entre les eaux
glacées qui dévalent nos montagnes et les eaux sulfureuses de
nos centres thermaux, on est en droit de bouder les eaux tièdes !
Mais condamnées par essence à l’éphémère, ces étoiles filantes
de notre paysage médiatique brouillent parfois les pistes,
nous détournent de l’essentiel.
Des racines et des ailes
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5PRÉFACE
Tout ce qui est excessif est insignifiant, on connaît la formule.
Le fait est que la complexité de l’identité valaisanne n’est pas
soluble dans la caricature. On préférera mettre en lumière ce
professeur d’université, ce gardien de cabane, ce pilote des
glaciers, cette pharmacienne de village, ce paysan d’alpage,
cette animatrice culturelle, ce politicien qui bûche ses dossiers
à l’ombre plutôt que de se bronzer au flash des photographes…
Autant de personnalités qui donnent un peu d’âme et de corps
au patchwork de la réalité valaisanne.
Prenons un peu de recul. Depuis un siècle, l’Histoire a fait subir
à ce bout de pays des coups d’accélérateur dont on a parfois de
la peine à prendre la mesure. Il suffit de penser à la construction
des grands barrages qui a notoirement fait basculer les vallées
latérales dans la modernité. L’arrivée de l’autoroute et le recul
du sentiment religieux achèveront le travail.
Depuis, l’eau du Rhône a coulé sous les ponts. Le canton mon-
tagnard se découvre plus urbain, plus audacieux qu’il n’y paraît.
De fait, il y a un véritable décalage entre le Valais contemporain
et son image. Un seul exemple, moins anecdotique qu’il n’y
paraît : contrairement à toute attente, le destin politique
de la capitale valaisanne a récemment changé de mains.
En marge du terreau politique traditionnel, un nouveau président
que l’on aurait pu croire “hors sol” incarne à mes yeux ce Valais
désormais résolument ancré dans la modernité. Et d’oser axer
toute une politique sur le développement durable.
Une révolution en douceur, symbolique et paradoxalement
dans la tradition. Je pense notamment à cet acrobatique réseau
de bisses qui irriguent nos coteaux ou ces vignes en terrasse
qui défient la verticalité depuis plus d’un siècle : nos anciens
faisaient du développement durable sans le savoir !
La révolution informatique est passée par là. Si les changements
qui s’opèrent sous nos yeux sont plus difficiles à cerner, ils n’en
demeurent pas moins fondamentaux. Mais j’en suis convaincu :
ce pays que l’on dit parfois “vieux” ne se contente plus de cultiver
son terroir. Avec ses racines sereinement assumées,
il est désormais capable de se donner crânement des ailes.
Des racines ET des ailes, pile ou face d’une même médaille…
Le Valais entre ainsi de plain-pied dans le troisième millénaire.
En avait-il simplement le choix ?
Puisse ce “Valais, Corps & Âme” y contribuer.
Benoît Aymon
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6 INTRODUCTION
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7INTRODUCTION
“P ays, arrêté à mi-chemin entre la terre et les cieux…*“ Le Valais, au sud de la Suisse, s’ancre dans cette double
réalité, l’enracinement et l’ouverture, le terrien et l’infinimentgrand, la fougue et l’art de la contemplation.Ses paysages de genèse, son ciel outrageusement bleu, ses scènesdes champs et des villes, ses royaumes subtils et secrets en disentla substance et la ferveur, formant son identité, celle d’un “vraipays”. Son nom, limpide comme ses eaux, comme son air, lui vientde vallis - la vallée créée par le glacier du Rhône -, et sonne à l’oreille déjà comme un élan. Oui, le Valais est magnifique. Y vivre, c’est respirer un vent origi-nel, sentir la source des choses, toucher du doigt l’éternité, celled’avant et celle d’après. C’est s’efforcer de percevoir l’univers etson destin. On s’exalte, c’est vrai. Mais le Valais s’accorde auxformes enflammées. Son climat où à tout instant l’absolu peut sedéclarer, ses sommets trouant le ciel et invitant à la pensée… Le sentiment d’altitude ne va pas sans le sentiment d’élévation. Territoire empreint de religiosité, tellurique, lyrique, le Valaisoscille entre réel et surnaturel, tragique et merveilleux. Mais territoire très défini, aussi. Dans l’espace avec des limitesgéographiques claires, ceint entre les Alpes. Et dans le temps. Sonhistoire très longtemps autonome et indépendante, le distingue dureste de la Suisse et lui inspire un fort attachement à son héritageculturel. Ce pays ardent se nourrit en se souvenant intensément.
“Pays ardent”… La personnalité des Valaisans est révélée.Comment ne pas être gagné au fond de soi, au-delà de soi, par labeauté et la force de ses paysages ? Comment les sens et la pen-sée ne pourraient-ils pas être influencés par leurs motifs, l’âme nepas contracter quelque chose de l’inaltérable pureté des som-mets, de l’écho paisible des troupeaux, de la patience opiniâtredes vignes, de la solitude des territoires sans hommes ? Bons vivants, l’esprit sain et serein, les Valaisans affichent uncaractère spectaculaire, presque “méditerranéen”. Des monta-gnards latins en somme. Leur attachement à leur canton, à leur “île”, les unit, Haut et Bas-Valaisans, au-delà des différences,comme la neige au sommet des cimes. Leur vitalité et leur persé-vérance, au travail, à la fête, en amitié, leur sens inné de la commu-nauté, leur viennent sans doute de leur talent à vivre soumis auxhumeurs du ciel et aux sentiments de la terre. Ailleurs, le rapportdes hommes aux forces de la nature est souvent complexe. EnValais, il est vivant, accompli. Dans l’air neuf où tout ressuscite, lespaysages, les puissants sommets incitent au désir, forcent à lacontemplation et au mouvement. À l’enchantement. Un monde qui fait lever les yeux est assurément un monde heureux.
*Rilke, Les Quatrains valaisans
Le Valais, une source de nature
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8 SOMMAIRE
VISAGES HÉRITAGEPAGE 10
Plus qu’un paysage, un temple de nature
Noces fusionnelles de la force et de la sérénité
Puissance du trait
Le règne de l’immense
En perpétuel mouvement
Eaux magnifiées et magnifiques
Climats superposés
Vitalités chromatiques
Transcendances de lumière
Un monde vibrant de matières
Senteurs mythiques et prolifiques
Un silence habité
Paroles de Valaisan
Un fier héritage
Fougueuse et unifiante
“À terre ouverte”
Berceau de fécondes rencontres
Les présents du passé
Grandes figures de l’action
Paroles de Valaisan
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9SOMMAIRE
VALEURS TALENTS
VALAIS
“Ardent pays”*
“Valaisan par excellence”…
Pa capona !
Ici & ailleurs
L’esprit de la nature
Richesse des langues
La belle et savante valeur du temps
Hymnes à la vie et au partage
Le goût du vrai
Le sens du sacré
Le théâtre du merveilleux
Vivat et défi
Paroles de Valaisan
(*Rilke, Vergers)
Culture vivante et prolifique des savoir-faire
La force de la tradition, l’esprit de l’innovation
Un habitat, image de la vie
Talents à l’œuvre
Royaume du ressourcement et du partage
Affinités profondes avec les artistes, tous les artistes
Paroles de Valaisan
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DU
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10 CHAPITRE
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VISAGES
Plus qu’un paysage, un temple de nature
DU VALAIS
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noces fusionnelles de la forceD’une cime, d’un pâturage, d’un chemin, le Valais se révèle. Et c’est là son grand charme d’unir si vite et si bien,
l’ampleur à l’intimité. D’une diversité inattendue sur un si petit territoire, les paysages s’imposent
en multiples partitions, voire en heureux contrastes. Rive droite et rive gauche, déserts d’altitude
et luxuriance de la plaine-jardin, vallée du Rhône et sommets enneigés, Haut-Valais et Bas-Valais…
Encerclée de hautes montagnes, naturellement “auto-protégée”, sa nature unique, généreuse, “chaleureuse”
évoque ces jardins d’Éden empreints de pureté, de sensualité, d’authenticité.
Une faune sauvage s’y épanouit – est-il meilleur gage de la qualité du “gîte” ? - comme ces chamois
qu’on aperçoit de loin pareils à de grosses fourmis, ces lynx et ces loups revenus.
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Mais l’espace s’invente aussi et l’homme y marque son empreinte. Ici, un chalet silencieux, plus loin,
une remontée mécanique aux allures de sauterelles, là-bas, des villages rapprochés.
Images d’autant plus amicales que l’on sait que plus haut, “là-haut”, se déploient des zones inexplorées.
Plus bas, ce sont dans les villes que ce pays, autrefois à forte dominante rurale, a vu son identité se fortifier.
Peu nombreuses, de petite ou de plus grande importance, leur dynamisme attire.
De mode de vie, la montagne est devenue cadre de vie et son infinie beauté s’offre à tous,
comme un spectacle vivant.
et de la sérénité
Mont Ferret
“Je gravissais lentement et à pied des sentiersassez rudes {…}. Je voulais rêver, et j’en étaistoujours détourné par quelque spectacleinattendu. Tantôt d’immenses roches pendaient en ruines au-dessus de ma tête.Tantôt de hautes et bruyantes cascadesm’inondaient de leur épais brouillard.Tantôt un torrent éternel ouvrait à mescôtés un abîme dont les yeux n’osaient sonder la profondeur. Quelquefois, je meperdais dans l’obscurité d’un bois touffu.Quelquefois, en sortant d’un gouffre, une agréable prairie réjouissait tout à coupmes regards.” Jean-Jacques Rousseau, la Nouvelle Héloïse
Plan-Cerisier au-dessus de Martigny
“Vu de là-hautLe monde était toujours pareil,Les vergers innocents, les vignes bien pliéesEt le Rhône pâle s'élargissaitPour se donner des îlesIncroyables et si grandesQue la vie en elles devenait possible.” S. Corinna Bille, Le paradis perdu, La montagne déserte
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puissance du traitPointes, angles, crêtes, pyramides… Le langage géométrique sied aux sommets héroïques des quatre mille que l’inimi-
table silhouette du Cervin, montagne “cosmique”, semble à lui seul incarner. Toute une dentelle aérienne se détache
sur le bleu du ciel.
Preuves de l’entêtement des hommes à dominer la pente, les escaliers des terrasses, ces marches disposées “comme si on
voulait escalader le ciel*“, émaillent le paysage valaisan. Au fil des siècles, sur ces bandes singulièrement étroites et étagées,
ont mûri les ceps de vigne qui donnent un vin qui ressemble aux Valaisans, un vin qui a de l’unité dans la diversité.
Mais que seraient ces motifs spectaculaires sans les courbes moelleuses et lisses des paysages enneigés, vibrantes sous
un reflet, douces comme un voile ? Sans la plaine lisse, féconde, joyeuse ? Sans les dallages des champs de cultures ?
Ici ce n’est pas la réconciliation des contraires, mais la dynamisation des opposés. Une fois l’équilibre réalisé, simple ou
complexe, la beauté se révèle.
* C. F. Ramuz
Le Cervin Les Alpes valaisannes ArollaLes Pyramides d’Euseigne
“Le Valais a le Cervin pour mesurer le ciel et le Rhône
pour mesurer la terre.” C. F. Ramuz
“Pays où tout s’oppose sans cesse,
le doux et l’amer, le vieux et le neuf,
le tendre et le rocheux. Pays de la vigueur et de la mollesse,
de l’eau et du vin, de la mort et de l’amour.”
Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
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Vignoble près de Sion
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le règne de l’immenseLe Valais en impose. Sa nature épique affiche une aptitude à l’incandes-
cence, une complicité avec l’excès. Une dimension fantastique, et
disons-le métaphysique, dominée par la présence de ces étendues vides
où les oiseaux ne chantent plus.
L’amplitude des altitudes, les repères géants, les déclivités intenses, toutes ces
verticalités s’inscrivent à la perpendiculaire de la plaine. Ces cassures
optiques, ces contrastes de l’espace donnent aux paysages un caractère
unique. Le lointain côtoie le proche, le proche, le lointain.
Cette dominante de verticalité peut entraîner des désirs impatients
d’horizontalité, d’une brèche où laisser filer le regard à l’infini. Mais la
frustration sera de courte durée. Le Valais offre une grande ouverture
“vers l'intérieur”, malgré son encerclement. De véritables panoramas
s’ouvrent, se referment, comme si un habile metteur en scène montait
le décor. Les Valaisans sont bons spectateurs. Regarder est chez certains,
un art accompli, ordinaire et quotidien.
Gorges du Trient
Escalade à Bramois
Massif du Barrhorn et à l'arrière plan, le Dom
“Au-dessus des villages, la montagne reprendpossession du monde. {…} Là commence la “démesure“ de ce pays. De vastes espaces nus,tourmentés, chaotiques se soudent les uns auxautres, se nouent comme la nervure des voûtescathédrales et portent sur leurs colonnes de gneiss le poids d’un ciel incomparable. Portes du monde, ils donnent naissance chaquejour au soleil, et chaque soir l’engloutissent dans des gouffres insondables.” Maurice Zermatten, Valais
“Je me tiens derrière l’arête,à l’abri de toute l’agitation de la vallée,de l’autre côtéL’étendue de glace absorbe mon regardJusqu’au-delà de l’horizon.”Raymund Wirthner, “Au glacier d’Aletsch”, Le soir vient toujours
“Toujours cette fuite plongeante de tout vers la rivière, ces coulées de rocs, ces ravins, ces couloirs, ces cheminées. La tête nous tourne. En bas, la plaine, si parfaitement à nos piedsqu’il suffirait de se pencher en avant… La plaine fleurie, la plaine féconde, lisse, joyeuse dans le triomphe du printemps.” Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
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18 VISAGES
“Nous les percevons (les avalanches) de plus loin que les yeux oules oreilles dans les rumeurs de la montagne. Nous les entendonsen nous. Elles nous traversent. Impossible de saisir autrement cetonnerre étouffé.{…} Ça s’apaise lentement. Tels des soubresauts de dormeur qui s’éteint en longues respirations. Et un grondement de mer élargit le dévaloir. Du bas museau du dévaloir : le bruit rauque et sourd nous tient, il ne s’évade plus de nous, même quand on court.” Maurice Chappaz, La Haute Route
Glacier d’Aletsch
“{…} quand des cascades pendent là-haut partout aux rocherscomme des ficelles, que les glaciers craquent, les séracs s’écroulentet il y a une plaque de neige qu’on voit diminuer constamment surses bords, comme si une lingère coupait dedans avec ses ciseaux.”C. F. Ramuz, Muzot, Rilke en Valais
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en perpétuel mouvement
Ah ! La fausse immobilité de la montagne…
Les crevasses changent de place, de forme,
les glaciers reculent, les eaux souterraines
cheminent, les avalanches couvent,
les éboulements se précipitent.
Ces dynamiques naturelles souvent peu visibles,
s’avèrent redoutablement puissantes. Énergie
tragique et fantasque, intrépide et majestueuse,
que sous-tend toute la violence de l’incertain.
Est-ce pourquoi le Valais a de tout temps été
animé par une incessante activité humaine ?
Terre de passage d’abord, terre de transhumance
toujours, et depuis la fin du XIXe siècle,
terre de mouvement des populations
des vallées vers la plaine et ses centres urbains.
En Valais, tout est mouvance.
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Dans la glace et les glaciers, dans la beauté pure des lacs, dans ses brumes rosées, ses cascades joueuses,
ses marais herbeux, l’eau imprègne les paysages, créant leur diversité, leur force ou leur poésie.
À la fois abondante et déficitaire, bénéfique et dangereuse, elle possède avec le Valais une histoire écrite
en amertume et en félicité, en désastres et en épopées, mais à l’origine de remarquables et emblématiques
savoir-faire.
Le Rhône, “le roi de la vallée”, fleuve libre durant des siècles, a historiquement, sentimentalement, fabriqué le
canton. Entre attachement, mythe, indifférence et rejet, la plaine, aujourd’hui presque libérée de ses humeurs
vagabondes et de ses insolences ravageuses (la troisième correction* est en cours), est devenue fertile.
Matière “source” du Valais, l’eau s’y révèle d’une pureté infinie dont chaque gorgée recèle la saveur
d’un ruisseau de montagne, le chant d’une source, le souffle de la terre, de la vie.
eaux magnifiées et magnifiques
Barrage d’Emosson Louvie au-dessus de FionnayBisse de ClavauLe Rhône à Finges
* La 1ère correction du Rhône a eu lieu de 1863 à 1897, la 2e de 1898 à 1928, et ces aménagements ont eu pour but de seprotéger des crues et d’accélérer le débit du fleuve afin d’éviter le comblement du litpar le dépôt des sédiments-gravier. Ces aménagements n’étant pas suffisants, la 3e correction du Rhône, forte de nouvellesconnaissances techniques, est engagée.
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“Lac alpin,sombre miroir de l’infini,ceint de rochers et de prairies.En toi le ciel a perdu son âme,des névés viennent s’y baignercomme autant de rêves cristallins.”
Hannes Taugwalder, “Schwarzsee”, Dialogue avec le silence
“{…} le Rhône apporte avec lui l’altitude. Enfant de la haute montagne, il entraîne à sa suite son climat, son air pur ; il est fils des hauteurs, il en garde la sauvagerie et puis l’élan qu’il a pris sur leurs pentes, qui ne retombera à vrai dire, jamais et qu’il conservera tout le long de son cours.” C. F. Ramuz, Muzot, dans Rilke en Valais
“Il y avait un lacSeul dans la montagneEt je m’y suis baignée (..)
J’ai vu le soleil boireCette coupe de sourceEt tomber ivre-mortDerrière les rochers.”S. Corinna Bille, Le lac, La montagne déserte
Lac souterrain de Saint-Léonard Lac dominé par les Dents du MidiLac Léman
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22 VISAGES
“L’hiver peut bien entasser ses neiges dans la vallée, dès juillet, ce pays brûle. Les nuages gorgés d’eau se sont trouvéstrop lourds pour franchir les cols. Ils se sont inutilement déchargés sur les hautes pierrailles et la partie habitée de la montagne n’a recueilli que l’écho des lointains orages.” Maurice Zermatten, Valais
“Ciel diaphane des aurores fraîches, ciel de plomb des étés torrides, ciel d’azurdes automnes lumineux, ciel soutenu par l’arête des montagnes, barrière souventinfranchissable pour les nuages mais qui,par quelques ouvertures vers le sud, laisse passer le foehn, ce vent chaud qui vient de la mer.” Claude-Henri Carruzzo, Cépages du Valais
“J’aime ce temps.Ce grand temps du Valais balayé par le ventQui ne laisse pas de place aux anges,Qui nous fait marcher sur les cheminscomme des hommes saouls.{…}
Oh ! ce han des montagnes trop bleues.” S. Corinna Bille, Foehn, La montagne déserte
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climats superposésLe Valais, c’est d’abord un ciel, un ciel lavé de tout, impeccable, neuf, comme au premier jour du monde. Un climat chaud et sec,
exceptionnellement ensoleillé - le plus ensoleillé de Suisse -, dispense ses largesses. Sous ses archipels de sommets, on entend
chanter la cigale, on voit pousser le thym, les abricotiers, la lavande... Des variétés que l’on voit d’ordinaire sous les ciels méditerranéens,
trouvent ici, grâce au micro-climat, richesse et liberté.
Mais ses contrastes s’avèrent tout aussi saisissants. Les saisons et les amplitudes de température sont intenses. Le temps tourne
en un instant, les éléments se déchaînent comme sous le “souffle lunatique d’un géant”* et les demi-saisons dans ce pays
qui aime les extrêmes, engendrent de fugitives mélancolies.
Un climat très “local”, aussi. On passe en quelques heures de marche de champs de fraises ou d’asperges au fond de la vallée,
aux régions où prospèrent les vignes, à des hauteurs où persiste encore l’hiver. La nature s’en réjouit. Quel autre pays réunit
toutes les saisons dans un même instant, tous les temps dans un même lieu ?
Mais partout en Valais, fédérateurs, soufflent ces mêmes vents fertiles, notamment le foehn, chaud et sec, et s’égrènent
ces jeux de brumes, magies aériennes, qui offrent de spectaculaires mers de brouillard.
* Maurice Chappaz
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24 VISAGES
Rutilance des carmins, stridences des ors, bleuité des cieux et des eaux, la palette d’une nature virtuose
se dessine au rythme des saisons en couleurs pures et éclatantes sous le soleil.
Laquelle domine ? Le bleu, bien sûr. Le “bleu valaisan” caractéristique du ciel dégagé, des lacs de montagne,
des yeux des guides toujours éclaircis, encensé par la présence de la neige… blanche. Glaces éternelles, lait,
nuages, flocons, voilà le blanc partout réchauffé par la gamme minérale des… gris. Ardoises patinées, roches,
magnifiées par la profondeur du… bois. Chalets, bardeaux, simple banc bruni par le soleil, combiné avec
la présence tonique du rouge… Blasons du canton et du FC Sion, coquelicots, vins profonds... Les fleurs
de la montagne, plus blanches que la neige, plus bleues que le ciel, plus rouges que le drapeau, se moquent.
“De notre mur, nous voyons luire le dédale des toits bleus pareils aux vagues moirées de clair de lune d’une nappe d’eau descendue de la montagne et soudain contenue. Cette ardoise est légère, dansses teintes de ciel nocturne, et tant de sourd azur donne à la ville son identité. Plus changeant et plus gai que le brun de la tuile, discret et vibrant dans la lumière latine, il répond avec tendresse au gris des collines, au vert des arbres partout répandu.” Maurice Zermatten, Sion, capitale aristocratique et paysanne
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vitalités chromatiques“(…) De ce côté-ci du village, les maisons ont des façades de deuxcouleurs, blanches dans le bas, brune dans le haut ; de l’autre,
leur derrière plus bas domine à peine l’étroit passage qui s’ouvreentre elles et une autre rangée de constructions, étant aussi noires
et blanches par devant, étant par devant bien disposées et arran-gées, comme des ruches dans un jardin ; par derrière toutes noires,
mises là pêle-mêle, et puis faisant de l’ombre sur le passage”C. F. Ramuz, Derborence
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2626 VISAGES
PortjenhornSion
SionLe Grand Six Blanc
VignobleArête du Liskamm
“Qu’est-ce qu’il y a d’impérissable en Valais ? Eh bien ! la lumière : celle si belle en février sur tous les coteaux, cette rose ardente vers le soir ou cette blancheur entre soie et flamme qui court sur les taches de neige dans le matin. Et puis elle est aussi dans les hommes, c’est le seul avenir auquel je crois, elle est la beautémême du présent (…).” Maurice Chappaz, La Haine du passé
“Les illusions de l’optique, les pointes des monts différemment éclairées, le clair-obscur du soleil et des ombres, et tous les accidents de lumière qui en résultoient le matin et le soir.” Gabriel Lory, Voyage pittoresque de Genève à Milan par le Simplon, 1811
“Etait-ce bien l’automne, cependant, que cette absolue fidélité du soleil, cette franchise de la lumière ? L’été ne se prolongeait-il pasau-delà de ses limites régulières, ayant seulement émoussé ses pointes, ayant seulement doré sa lumière ? Les vendanges sont finies.” Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
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Sa grâce est partout. Dans les couleurs chavirées sous le soleil.
Dans les ombres théâtrales des massifs sur la plaine. Dans les tapis de brume.
Dans les effets de réverbération, de métallisation de la neige ou de la glace,
jusqu’à l’éblouissement. Dans les palpitations des feuilles tendres.
Dans la forme des choses. Dans le cœur des hommes.
En Valais, la lumière unique, intense et pure, évoque la clarté d’un regard d’enfant.
Source de bien-être, elle semble révéler plus qu’éclairer. Une lumière de peintre,
en somme. Quand vient l’automne et ses subtiles transparences, on croirait entrer
dans une estampe japonaise.
Là-haut, les couchers de soleil sur les sommets célestes, s’opposent de leur fougueuse
audace, à l’horizon qui hésite, aux surfaces de pêche, à la douceur des reflets.
Une belle lumière fait toujours croire au bonheur.
transcendances de lumière La plaine du Rhône entre Agarn et Turtmann
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Le propre d’un pays est de créer des images pour le souvenir
et des sensations sous les doigts. En Valais, fluides contre
solides, exaltantes ou froides, les matières s’enchevêtrent,
se répondent, s’épousent.
La roche omniprésente à la longue histoire géologique
est à la fois “armature”, sculpture et matériau des paysages.
Royaumes secrets passant inaperçus et pourtant
à la naissance de tout, les sous-sols font la part belle
au granit, aux minerais, au fer, aux serpentines…
Grande alliée de la pierre, l’eau réside partout.
Dans tous ses états. La petite neige matinale, le jeune ruisseau,
le lac souterrain, la glace éternelle, le nuage dans sa course,
la source violente, la flaque toute fraîche...
Les feuillages de la vigne, des arbres du “jardin fruitier
et potager de la Suisse”, un tapis d’aiguilles, l’herbe d’une
prairie, les pétales d’une clématite réservent des offrandes
de paradis.
À ces matières éternelles, s’ajoutent la pierre et le bois,
au naturel ou travaillés. Dans les chalets, les tours,
les murs de vigne, les objets de tous les jours...
Et merveilles de la généreuse nature et du talent
des hommes, les viandes séchées, le miel, le seigle se caressent
du regard.
De ce catalogue inépuisable, une matière émerge,
plus étonnante encore, infiniment précieuse et renommée :
l’air pur. Sa subtilité qui rend les couleurs plus vives,
les traits plus francs, ravit l’esprit et les sens.
un monde vibrant de matières
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“Il n’est pas spirituel, il est matériel le Valais. Il est lourd de ses cent quatre
mille ; de ses milliers de pyramides entassées les unes sur les autres,
entassement sur entassement, rongées seulement par les rivières ; poilu d’arbres, d’aiguilles de sapins
et de mélèzes, d’herbes à vaches, de mousses, de lichens
et couvert de glaciers.” Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
“Avec leurs champs de neige qui scintillentet qui s’offrent comme une nappe de sel
dont la surface cristalline vous scarifie les doigts…“
Gilberte Favre, Journal et feuille d’avis du Valais 2 nov. 1937,
Mémoire de Sion la vie quotidienne 1850-1950
“Je revois la terre jaunâtre, grasse, glissante, où la limace et l’escargot
se traînent, laissant derrière eux un ruband’argent ; les grosses grappes aux grains
serrés et verts ou à gros grains plus espacés, tachés de brun du côté du soleil, quelquefois prises dans une
feuille qui les empêchait de venir à nous,une fois la tige tranchée.”
C. F. Ramuz, Vendanges
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“Les bisses sentaient la marguerite, Et la forêt, les pains d’épices.” S. Corinna Bille, La besace, La montagne déserte
Safran de MundHumagne RougeRaclette
“Ça sent fort et chaud, ça sent la terre qui a fumé sous le soleil, l’herbe sèche, le thym, la menthe {…} la pierre chaude, le blé qui va mûrir, la promesse du raisin.” C. F. Ramuz, Derborence
“Mille parfums rôdent dans les clairières où nous avons construit nos petits chalets.”Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
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senteurs mythiques et prolif iquesAussi contrastés que les saisons, aussi vifs que les
couleurs, mille parfums rôdent dans la montagne,
portés par les vents et la promesse de jours
heureux, formant une fiole enivrante et singulière
d’une saisissante pureté. Tout ce qui flotte dans l’air
et s’y reflète entre dans sa composition.
Les essences de fleurs, d’herbes aromatiques,
de résine, de pollen, de prairies, de glaciers,
de vignes et du vin, de mets traditionnels…
Comme mythique, de toute éternité,
elle évoque les senteurs d’un “jardin de paradis”. Région du Bleusy, entre Haute-Nendaz et Siviez
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“Toute musique émouvait le cristal pur de l’azur ; tombée, elle rebondissait, frappait les monts plus durs que desrochers, se propageait sans repos dans la plaine qu’elle remplissait jusqu’aux bords.{…} Porté par l’hiver, le chant d’un merle eût fait le tour du monde.” Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
“On avait senti grandir autour de soi une chose tout à fait inhumaine et à la longue insupportable : le silence. Le silence de la haute montagne, le silencede ces déserts d’hommes, où l’homme n’apparaît que temporairement : alors,pour peu que par hasard il soit silencieuxlui-même, on a beau prêter l’oreille, on entend seulement qu’en entend rien.”C. F. Ramuz, Derborence
Vache d’Hérens dans le Val d’Anniviers
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un silence habitéLe silence enfin. Un profond silence qui suspend la respiration.
Un silence tellement grand qu’y retentissent les battements de
son cœur. La goutte d’eau qui tombe. Le foehn dans les branches.
Les “percussions” de la roche. Le bois qui craque.
La cloche de l’église. Un accent rocailleux qui passe au bout
du chemin. Les sonnailles du troupeau. La cascade plus bas.
Ah le beau “silence” de la montagne ! Mais le voilà déjà
qui se reforme, vous enveloppe, soucieux de sa pureté.
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ESPAROLES DE VALAISAN
Thérèse Andenmatten Renaud gardienne de cabane*
La vie d’en haut, la vie d’en bas
Gardienne de cabane depuis trente-deux ans,
d’abord avec Ambros puis seule (même si
Marc et Yannick viennent le week-end
et pendant les vacances) ici, je sais ce qu’est
la solitude, les repas pris parfois sans appétit,
les rêves de convivialité, les souvenirs qui
remontent soudain sans crier gare.
À 3 030 mètres d’altitude, les regrets -
comme les rêves - sont plus grands.
Mais je connais aussi la joie de me réveiller le
matin et de découvrir la beauté qui m’entoure.
D’admirer les glaciers solennels, les sapins
altiers, de nourrir les bouquetins qui viennent
manger les restes et que j’ai presque
apprivoisés, de sentir l’air frais sur ma peau.
La nature ici est le prolongement de moi-
même. Ma journée, mon humeur,
ma nourriture, ma condition physique,
tout cela dépend d’elle.
Et pourtant, quelle que soit la couleur du ciel,
le sort qu’il me réserve, je sais que ma place
est ici. Ma cabane, Britannia, est composé
d’un quinzaine de pièces. Quand la tempête
fait rage et que personne ne vient, je l’entends
craquer. Je sais qu’elle souffre et que comme
moi, elle résiste. Je lis des romans policiers,
je fais de l’entretien et les journées sont
parfois longues. Mais elles peuvent l’être aussi
quand arrivent les clients des quatre coins
du monde. Il n’est pas trop de savoir parler
quatre langues – l’allemand, le français,
l’anglais et l’italien – pour se comprendre.
Une cabane est un endroit idéal pour connaître
les hommes. La plupart sont sympathiques
et heureux de pouvoir être accueillis.
Des histoires se racontent, des points de vue
se confrontent, des amitiés se nouent.
Mais il y a les grincheux, les jamais contents.
Pas assez de légumes, des prix trop chers…
Et puis les “tête-en-l’air” qui débarquent
en ayant oublié de réserver ou qui ne viennent
pas sans avertir ayant décidé soudain
de changer d’étape sur la Haute-Route.
Le sens du respect est pourtant fondamental
dans cet environnement parfois cruel.
Les glaciers ont leurs quartiers réservés
qui ne se laissent pas approcher.
Chaque saison connaît son lot d’accidents
mortels. Parfois il reste des affaires dans
le dortoir qu’il faut aller chercher pour
les donner aux sauveteurs.
Camille Bournissen, le premier à avoir conquis
la face nord de la Dent Blanche, en 1968,
m’a dit un jour que les hommes devaient avoir
de la peine à vivre là où les arbres ne poussent
plus. Je ne crois pas. Il suffit de savoir regarder
autour de soi, de savourer chaque sensation.
D’aimer. Et de penser aussi – un peu – à ceux
qui sont restés “en bas”…
* Ce mot désigne un refuge de montagne en Suisse.
Thérèse élève ici un cairn, un petit amas de pierres qui sert à signaler le chemin en montagne.
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Vers 30 000 av. J.-C. Les premières traces humainesdans la région de Tanay.
Vers 25 000 av. J.-C.Maximum de la dernière périodeglaciaire. Le glacier du Rhône atteint Lyon.
Vers 5000 av. J.-C. Premiers pasteurs-agriculteurs en Valais (début de la période du Néolithique).
Vers 2200 av. J.-C.Premiers métallurgistes en Valais(début de la période de l’âge debronze).
Vers 16/15 av. J.-C. Le Valais est intégré à l’Empireromain. La ville romaine de Martigny (Octodurum, puis Forum Claudii Vallensium)sera fondée quelques décenniesplus tard (44 ap. J.-C.).
515Fondation de l’abbaye de Saint-Maurice, près du lieu présumédu martyre de la légion thébéenne (entre 286 et 305).
Fin du VIe siècle Déplacement du siège épiscopal de Martigny à Sion.
999 Donation du comté du Valais à l’Église de Sion, soit à sonévêque Hugues, par le roi de Bourgogne Rodolphe III.
Milieu du XIe siècle Fondation de l’hospice du GrandSaint-Bernard.
XI–XVe siècles Mise en place de la mainmisede la maison de Savoie sur la partie occidentale du Valais (1352 siège de Sionpar les troupes savoyardes).
1349La peste arrive en Valais, stoppant la progression démographique des siècles précédents, influençant négativement l’économie locale,déjà mise à mal dès le début du XIVe siècle.
1415–1420 Les guerres de Rarogne. Les communes du Haut-Valaisluttent contre le prince-évêquede Sion.
1475 et 1536 Extension progressive du territoire épiscopal jusqu’aubord du Léman, au détriment du duché de Savoie.
1510–1522 Conflit entre Mathieu Schiner et Georges Supersaxo. Bataille deMarignan où s’illustre Schiner.
1569Traité de Thonon, établissant lalimite définitive entre le duchéde Savoie et le comté du Valaisà la Morge de Saint-Gingolph.
1603La Diète décide que la religioncatholique sera la religion “d’État”en Valais. Le mouvement réformémarque dès lors un fort recul.
1634Renonciation définitive au pouvoir temporel par l’évêque de Sion Hildebrand Jost.
2è moitié du XVIIe siècleRenouveau économique duSimplon sous l’impulsion deGaspard Jodoc Stockalper (1609–1691).
1798 Révolution valaisanneLe Bas-Valais conquiert l’égalitédes droits.
1815Le Valais devient un cantonsuisse.
1839L’hôtel du Mont Cervin s’ouvre à Zermatt.
1845–1848Le Valais prend fait et cause pourle Sonderbund, alliance séparéedes cantons catholiques contre lescantons protestants, guerre civilesuisse et défaite du Sonderbund.
1850–1900Forte émigration valaisanneoutre-mer. Développement dutourisme alpestre. Travaux de lapremière correction du Rhône.
1856–1878Construction de la ligne de chemin de fer d’Italie, du Bouveretà Brigue.
1890–1913Développement industriel favorisépar l’exploitation de l’énergiehydroélectrique et le percementdes tunnels ferroviaires du Simplon(1906) et du Lötschberg (1913).
1900–1914Production artistique et littéraireautour du “Vieux Pays” : la montagne valaisanne et seshabitants figurent une Suisseidéale. Intensification du développement touristique et construction des chemins de fer de montagne.
1900–1950Améliorations foncières, assèchements, défrichements et modernisation de l’agricultureaméliorent la productivité du canton. Développement de la commercialisation du lait,du vin, des fruits et des légumes.
1945Grandconsthydrotion eDévelroutienationpar le
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1945–1975Grands chantiers deconstruction des barrageshydroélectriques d’accumula-tion en haute montagne.Développement du réseauroutier cantonal, des liaisonsnationales et internationalespar les cols alpins.
Dès 1970 Popularisation des sportsd’hiver, du ski alpin notam-ment. Importante urbanisa-tion du Valais et intensifica-tion de l’occupationhumaine de la plaine duRhône et de la montagnetouristique.
2007Ouverture de la nouvelletransversale alpine sous le Lötschberg (NLFA) qui rapproche le Valais du reste de la Suisse.
HÉRITAGEun fier héritage
DU VALAIS
Châteaux de Valère et Tourbillon
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38 HÉRITAGE
fougueuse et unifiante
Sa géographie aurait pu lui éviter les assauts de l’histoire et pour-
tant le Valais connaît un destin des plus mouvementés. Dans le
giron des Burgondes et de leurs royaumes, avant d’entrer dans les
plans de la Maison de Savoie, de s’en détacher et de consolider son
statut d’allié de la Confédération helvétique, puis canton de la
“République helvétique” créée en 1798, érigée ensuite par Bonaparte
en république indépendante (1802), le Valais fut annexé à l’Empire
français sous le nom de département du Simplon en 1810, avant de
devenir le vingtième canton de la Confédération suisse en 1815.
Cette succession de “nationalités” a renforcé sa combativité et
son esprit d’indépendance, mais davantage encore un sentiment
d’appartenance local plus que national.
L’endiguement du Rhône, dont la première phase commence en
1863 après de terribles inondations, renforce encore son sens de la
lutte et du dépassement.
L’histoire influe sur une société, ses structures. Les princes-évêques,
figures emblématiques, témoignent de l’intrication entre politique
et religion. Walter Supersaxo sera le premier évêque à frapper mon-
naie vers 1480, symbole de puissance face à la Savoie. De même,
les bourgeoisies ont joué un rôle puissant. De “constitutionnel”,
celui-ci est devenu au fil du temps complémentaire de l’activité des
communes municipales, et s’exerce dans de nombreux domaines.
De cette histoire singulière, orageuse, orgueilleuse, le Valais a tiré une
épaisseur de coutume et de mémoire. Celle d’un “véritable pays”.
“Comme tel qui parle de sa mèrelui ressemble en parlant,
ce pays ardent se désaltèreen se souvenant infiniment.”
Rilke, Les Quatrains valaisans
“Depuis toujours il a fallu se défendre. Vallée,terre de passage, couloirs, cols, tous les
aventuriers, tous les insatisfaits, tous ceux quicherchaient du soleil ont tenté de franchir
les passages, se sont engagés dans les défilés dece pays. En hâte, il a fallu s’assembler sur la
place, saisir les armes, courir à l’embuscade…”Maurice Zermatten, Valais
“Sur les champs de bataille de l’Europe, les robustes pâtres faisaient merveille. Au service de la France, de l’Espagne,
de la Hollande ou de l’Empire, ils maintiennenthaut leur amour de l’épopée vécue, du poème
écrit dans le sang.{…} Mais la femme était là, laborieuse, attentive à ne pas laisser s’éteindre laflamme de l’humble foyer. Pendant que l’homme
enrichissait le pays d’histoire, de trophées,parfois, de titres, elle était simplement
la permanence, l’image de ce qui ne meurt pas.” Maurice Zermatten, Valais
Thaler en argent frappé en 1501 par l’évêque Mathieu Schiner
à l’éffigie de Saint-Théodule en comte-évêque du Valais
“La Matze”, de Raphaël Ritz, 1892 Les révoltes populaires du XVIe,
et du début du XVIIe siècle
L’endiguement du Rhônede Raphaël Ritz, 1888
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La première carte valaisanne publiée en 1545 dans la célèbre Cosmographie de l’humaniste bâlois Sebastian Münster.
HÉRITAGES 39
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“Hiver de jadis quand il n’y avait, entre la plaine et la montagne, qu’un tout petit chemin…. Alors ils vivaient hors du monde, dans leur monde à eux, et les événements les plus minces prenaient des proportions immenses.” Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
“Entre Berne et Milan,un château sépare les tunnelsTu as l’Italie au bout des doigts, Berne à portée de mainet le Valais dans ton emprise.”
Raymund Wirthner, “Brigue”, Le soir vient toujours
Livre de compte de Gaspard Stockalper
Galerie d’Agalby sur la route du Simplon ouverte en 1805.extraite du Voyage pittoresque de Genève à Milan par le Simplon de Gabriel Lory, Paris 1811
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41HÉRITAGE
Un petit monde fermé entouré de montagnes. Et cependant un petit monde ouvert. Il possède un col, le Grand-Saint-Bernard,
qui malgré son altitude, est très anciennement fréquenté ; un fleuve, le Rhône, qui le parcourt d’un bout à l’autre ; un axe que
déjà les Romains empruntaient entre l’Italie et la Gaule septentrionale. Depuis les pays du nord jusqu’aux pays méditerranéens,
s’ouvrent ainsi des routes aux marchands. Puis un jour, il y eut un deuxième col, puis un troisième, avant que n’émerge de la
terre, un tunnel, puis un autre. Le Valais n’était-il pas en quelque sorte “préposé à la circulation” s’interrogeait C. F. Ramuz ?
Contrairement au cliché, le Valais est donc loin d’être isolé et les idées nouvelles, les modes, les espoirs collectifs, les petites
et grandes choses de l’esprit, y pénètrent aussi rapidement qu’ailleurs en Europe. Mathieu Schiner, Georges Supersaxo pour ne
citer que ces personnalités audacieuses, tressent un réseau de relations sur tout le continent. Gaspard Stockalper au XVIIe
siècle érige un empire commercial en profitant du col du Simplon. Sur le plan militaire, il fonde une compagnie de militaires –
des mercenaires - dont il loue les services à des princes ou à des royaumes étrangers.
De même – autre idée reçue – le Valais n’a jamais vécu en autarcie. Les hommes d’affaires valaisans sont présents sur les places
importantes, Rotterdam, Lyon, Milan, Gênes, Venise… Les officiers au service des cours européennes témoignent à leur retour
des innovations culturelles ou scientifiques. Des artistes et architectes étrangers viennent exercer leur talent.
Comme les convictions, il n’est de véritables frontières qu’intimes. Les autres se franchissent toujours…
“à terre ouverte”Bonaparte, consul, franchissant le col du Grand-Saint-Bernardde Jacques-Louis David
Gaspard Stockalperde Georg ChristophMannhaft
Épisode des guerrespuniques (Hannibalcontre l’armée romaine)de l’école italienne
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42 HÉRITAGE
La plaine du Rhône n’est pas encore complètement asséchée, l’industrialisation en est à ses débuts et de
profonds bouleversements politico-religieux secouent ce difficile XIXe siècle. Beaucoup de Valaisans
voient leur salut dans le départ pour un nouveau monde, une nouvelle vie même si tout est à refaire.
Ils choisissent l’Argentine, les États-Unis et le Canada notamment. Le phénomène s’accentue également
en direction des villes suisses, quand les lignes de chemin de fer et le réseau routier se développent,
facilitant les échanges.
Plus tard, une véritable pépinière de missionnaires part prêcher dans des terres aussi lointaines que
l’Inde ou le Tibet, l’Équateur, l’Algérie, la Tunisie, le Burundi...
Cette propension au départ n’est pas nouvelle. Dès le XVe siècle, des Valaisans se sont engagés sur le plan
militaire au service des états étrangers, l’Espagne en particulier, mais aussi les Pays-Bas, le Piémont, la
Savoie, l’Angleterre et bien sûr la France. Avec l’accession au pouvoir de Napoléon, leur nombre s’accroît.
berceau de fécondes rencontres“Une âme profonde affleure les communautésdispersées incarnées par l’absinthe amère, la racine des gentianes, les cristaux, la pousséedes glaciers, les ermitages, alvéoles collées à la montagne.” Maurice Chappaz, Testament du Haut-Rhône
“Que le pays est sec, on le sait depuis les sièclesdes siècles. Qu'il est pauvre, on s’en est aperçudepuis le jour où on a ouvert les yeux. Alors qu’est-ce qui a changé ? Ceux qui abandonnent sont des lâches !... Et puis d’ailleurs, on a quand même des armespour se défendre.” Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
Construction du tunnel
du Simplon, 1901
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43HÉRITAGE
HÉR
ITA
GE
Si le Valais a longtemps été une terre d’émigration, il est aussi devenu au fil du
temps une région d’immigration, comme d’autres régions de Suisse. Pour les
Italiens d’abord (notamment lors de la construction des chemins de fer à la fin
du XIXe siècle), les Espagnols ensuite et surtout les Portugais et les habitants des
pays balkaniques aujourd’hui. Une fois encore le cliché de fermeture ne résiste
pas, le Valais se révèlant au contraire une terre de brassage, de métissage. Des
affinités de montagnards transfrontaliers s’engagent, plus fortes encore que les
relations intercantonales.
On vient y vivre, on vient aussi le visiter. Rousseau, grand peintre de la nature
et des choses sensibles, est le premier à en avoir révélé la beauté, le charme de
la vie patriarcale chez les Valaisans. Le tourisme s’y développe dès les
années 1860. C’est à la fin de ce siècle que les élites intellectuelles suisses, à la
recherche d’un ancrage identitaire malaisé à définir, commencent à se forger
et imposer une image plutôt passéiste du canton. Ils tournent leur regard vers
le paysan de montagne, “l’homo alpinus”, qui devient bientôt le modèle du
Suisse authentique, tandis que le village de montagne figure un archétype de
petite société rurale, pauvre mais saine et forte, au sein de laquelle règne l’har-
monie entre une population et sa terre. Ainsi naît le concept de “Vieux Pays”.
Ambiguë, complexe, cette notion singulière a également été profondément
intériorisée. Projection des élites d’avant 1914, elle a conquis avec le temps les
esprits, jeunes et plus anciens, et alimente encore aujourd’hui nombre
d’images fortes – de clichés ? – liés au canton.
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44 HÉRITAGE
Château de Brigue
Vestiges romains de Martigny
Tour Saillon
Enceinte du château de Tourbillon
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45HÉRITAGE
HÉR
ITA
GE
Histoire de fer, de feu, de sang, mais aussi de bril-
lantes inspirations, le patrimoine architectural
parsème les beaux paysages valaisans. Parfois les
pierres des châteaux sont devenues murs de
vignes, les tours fortes ont été abandonnées,
les mayens oubliés, mais tous ces édifices reflètent
la richesse de la longue histoire du peuplement
alpin et les diverses inspirations internationales.
La basilique de Valère, qui recèle en ses murs le
plus vieil orgue du monde encore jouable (1435),
et Tourbillon, l’un des nombreux et fiers châteaux
construits par les évêques, se contemplent l’un
l’autre du haut de leurs collines.
L’architecture gothique, puis baroque, s’épanoui-
ront dans les innombrables églises et les petites
chapelles le long des chemins. Bel exemple
d’architecture civile, la vaste demeure Stockalper,
à Brigue, s’impose avec ses trois tours au nom des
rois mages, mais aussi pour le grand commerçant,
les symboles du soleil, de la lune et des étoiles.
La vision de ces nobles ou touchants édifices,
les histoires et les souvenirs qui s’y attachent,
sont infiniment précieux au cœur des Valaisans.
les présents du passé
Orgue de la Basilique de Valère à Sion,1ère moitié du XVe siècle
“L’orgue de ValèreL’orgue le plus vieux du monde Bourdonne gronde Comme un torrent en bas vers le fjordDu miel sa tourmente !” Maurice Chappaz, Vocation des fleuves
“Sur les colonnes tournoyaitLe corps doré des saints.Les autels étaient forêts,Que de branches, de pétales !Dans leurs nids d’acantheLes angelots reposaient.” (..)
L’oignon des clochersSe plantait dans le ciel.Oignons, petits oignons cuivrés !” S. Corinna Bille, Fête-Dieu dans le Haut-Rhône, La montagne déserte
“Fier abandon de ces toursqui pourtant se souviennent - depuis quand jusqu’à toujours - de leur vie aérienne.” Rilke, Les Quatrains valaisans
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grandes figures de l’action
46 HÉRITAGE
Ernest Guglielminetti Ernest Bieler S. Corinna Bille
Joseph Samuel Farinet Thomas Platter Charles-Ferdinand Ramuz Rainer Maria Rilke Hermann Geiger Léonard Gianadda
Saint-Bernard de Menthon Saint-Maurice Kaspar Jodok von Stockalper Hannes Taugwalder Maurice Troillet Edouard Vallet
Edmond Bille Roger Bonvin Maurice Chappaz
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47HÉRITAGE
“Rarogne, aigle debout sur le roc, et la tombe du poète n’a pas adouci son regard impétueux. Sion fut toujours la capitale de cette race indomptable mais c’est d’ici qu’ils descendaient tous. D’ici les Schiner, les Supersaxo, les Stockalper, les Riedmatten, les Kalbermatten… Tous ces évêques, ces représentants de l’évêque, ces aventuriers… Eux aussi, issus de la montagne comme le fleuve, attirés comme le fleuve par la pente et par la douceur des terres basses.” Maurice Zermatten, Valais
Avec eux s’ouvrent des temps nouveaux, s’accomplissent
de “grandes choses” qui font planer sur leur canton d’origine
un souffle de gloire, ou s’immortalisent des poèmes
qui font connaître au monde la belle âme valaisanne.
Aux XVIe et XVIIe siècles, le cardinal Matthieu Schiner,
le marchand et banquier Stockalper ont marqué le Valais
de leur empreinte. Dans le monde touristique, César Ritz,
la famille Seiler s’avèreront au début du XXe siècle,
de formidables pionniers. Enfin de grands sportifs, comme
les skieurs Roland Colombin, puis Pirmin Zurbriggen,
font battre le cœur des Valaisans.
Des figures artistiques ou intellectuelles viendront trouver
l’inspiration sous ces ciels dégagés, dans ce calme radieux
propice à la création… Jean-Jacques Rousseau,
Carl Zuckmayer, le poète Rainer Maria Rilke... Ce dernier
demandera à être enterré dans le petit cimetière haut perché
de Rarogne, l’un “des premiers endroits
où j’ai accueilli le vent et la lumière de ce pays”.
De grandes figures littéraires, Maurice Zermatten,
Maurice Chappaz, S. Corinna Bille, chantres du territoire,
clameront en caractères de feu, chacun à leur manière,
leur amour de la nature, l’importance du retour aux sources,
et finissent de composer aujourd’hui le grand et bel arbre
généalogique valaisan.
César Ritz Raphaël Ritz Matthieu Schiner
Tibor Varga Maurice Zermatten Karl Zuckmayer
Albert Chavaz Jean Daetwyler François-Isaac de Rivaz
Saint-Théodule
Pirmin Zurbriggen
Joseph Escher
“Supersaxo se découpe en gros plan avec sabarbe carrée, les coudes dans les assiettes d’or,lançant des jets dans les crachoirs où la tête de son rival est sculptée.” Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légendeet en vérité
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49HÉRITAGE
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PAROLES DE VALAISAN
Emmanuel Reynard géographe
Le paysage, patrimoine des Valaisans
J’ai eu la chance dans mon activité de géographe d’étudier le formidable réseaudes bisses, ces canaux d’irrigation accrochésaux flancs des montagnes que des paysans du Moyen Âge ont construit pour augmenterla productivité de leurs terres. Ces bisses ontévolué au cours du temps, parfois remplacéspar des tunnels pour finalement assimilerrécemment une nouvelle fonction, plus touristique celle-là, mais font partie du paysage du Valais.
Paysage du Valais… Qu’entend-on par cesmots ? Ce paysage existe-t-il encore ?
Les peintres et écrivains de la fin du XIXe sièclel’ont maintes fois décrit : rural, jardiné, humanisé, brillant par la luminosité de sescouleurs, dans lequel apparaît toute la rudessedu travail de la terre, la difficulté de la luttecontre les éléments naturels, un environnementqui aurait en quelque sorte déteint sur le caractère des Valaisans, volontiers décritscomme des personnages à l’esprit indépendant,rudes et passionnés, à l’image du cadre danslequel ils évoluent. Mais alors ce paysage n’est-il pas, finalement,qu’une image que se sont créés les artistes
et auteurs d’une époque, à la recherche d’unpaysage “préservé”, tandis que de larges partiesde l’Europe se transformaient rapidementsous les coups de la Révolution industrielle ?D’ailleurs, n’est-ce pas à cette époque quenaît le terme de “Vieux Pays”, qui colle encoreau Valais un siècle plus tard ?
Le paysage du Valais s’est transformé commepartout ailleurs. Le Vieux Pays n’existe plus. Le Rhône et ses affluents ont été “corrigés”, la plaine a été asséchée, donnant naissance àcet énorme polder – pour reprendre les termesdu géographe Jean Loup – aux formes géomé-triques suivant les limites de parcelles. Sur lescoteaux, les champs de céréales et les vergersont fait place à la vigne, dont les surfaces ontplus que doublé en un siècle. Imaginons lescoteaux de l’adret sans ces “nappes” de vignesremontant jusqu’à 800 mètres. Paysage toutdifférent ! En montagne également, celui-ci a changé. Les surfaces glaciaires ont diminuéde moitié. Les remontées mécaniques ont colonisé les sommets les plus élevés. Des stations ont été créées ex nihilo. Et dansnombre de fonds de vallée, des barrages ontété construits… en attendant les pales deséoliennes qui devraient bientôt être installéessur l’un ou l’autre col d’altitude. Comme tout patrimoine, notre paysage se doit d’être “géré” afin de conserver son
caractère, et ainsi protégé de toute formed’uniformisation, souvent le fruit d’uneabsence de vision politique. Tâche ô combiencomplexe alors qu’après les grandes œuvresdes siècles passés – les voies de passage à travers les Alpes, les cultures en terrasses, le réseau des bisses, les grands barrages, les hôtels d’altitude, etc. – qui ornent les paysages valaisans, les transformationsactuelles semblent être surtout de banaleszones commerciales aménagées autour de chaque sortie de l’Autoroute du Rhône !
Si le paysage du Valais s’est considérablementtransformé au cours du dernier siècle, il restel’une des cartes de visite majeures du canton,l’un de ses atouts touristiques, l’un de ses plusbeaux patrimoines, au sens premier de ce quiest transmis d’une génération à l’autre.Formidable palimpseste, en perpétuelle transformation, il assimile peu à peu les changements pour créer une image sans cesserenouvelée, une image qui va continuer d’évoluer, tout en conservant certains traits du passé.
Quel panorama offrira le Valais dans un siècle ?La réponse ne dépend que de nous…
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DU VALAISVALEURS
“ardent pays”*
* Rilke, Vergers
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52 VALEURS
Elle est née de cette lumière gravée au fond de la pupille, de la croix sur le chemin, des sapins géants,
des sommets radieux et de tant d’autres choses encore, cette chance, mêlée de fierté, d’être Valaisan.
Un lien unique les attache, “corps et âme”, à ce pays édénique – à la fois réel et rêvé. Au pays tout entier ?
“On est Valaisan avant d’être Suisse”…
Car il s’agit bien d’unmonde à part qui se déploie au sud de la confédération, protégé au sein de son archipel
de sommets. Un monde, serein et accompli, qui ne manque pas d’évoquer une île. “L’île valaisanne”…
Malgré la frontière du bilinguisme et sa constellation de communes qui sont autant de “mondes en soi”,
de petites patries, le Valais forme un tout, une immensité close, faisant fi des clichés qui lui sont parfois
attachés.
Dans l’adversité ou loin du pays, au-delà des querelles de clocher et de la différence de langue,
les Hauts et les Bas-Valaisans restent unis.
D’ailleurs, la force de fraternité, de solidarité apparaît chez eux comme une seconde nature. La famille,
le clan, le village et même simplement le nom ne sont pas ici dénués de sens. “T’as où les vignes ?”…
“Valaisan parexcellence”…
“Ce n’est pas un hier qui partout ce propagearrêtant à jamais ces anciens contours :
c’est la terre contente de son imageet qui consent à son premier jour.”
Rilke, Les Quatrains valaisans
“{…} le Valaisan {…} attaché à ses terres comme au vrai morceau de paradis,
fidèle à ses arbres, à ses forces bovines, à ses amis.”
Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Le Russe Gennady Khryachkov enaction lors de l’Xtrême de Verbier 2008
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Arbre généalogique de la famille de Preux, vers 1790. Huile sur toile
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Pa capona !“Tout est dit quand il a dit qu’il était Valaisan”, nota un jour un observateur avisé.
Son caractère marqué qui allie avec un équilibre parfait sérénité et vitalité.
Son attachement à la terre dans laquelle il puise une tranquillité “ressourcée”,
apaisante et intense à la fois.
Sa patience et cette force opiniâtre que lui a enseigné la montagne.
Sa capacité à relever les défis, à s'adapter, à s’engager.
Son respect des valeurs traditionnelles, de la fidélité, de la parole donnée, du devoir.
Mais aussi,
Son tempérament latin, entier, son esprit indépendant et frondeur.
Sa fraternité et sa générosité.
Son “coeur pur” de montagnard, son authenticité et sa franchise, derrière sa réserve.
Sa vitalité extravertie, son enjouement pour les choses simples, loin de toute extase.
Sa devise Pa capona (pas question de capituler) qui en dit long.
Tout est dit ? Une âme ne se décrit pas comme la forme d’une montagne.
Mais elle peut lui ressembler. Grandeur et simplicité.
“Un décor dramatique peuplé de gens tenaces et indépendants.” Ernst Mühlmann, cité par Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
“Nous avons la tête religieuse, les yeux des Christ mais la mâchoire des loups. Nous mordons au fromage.” Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Les Tschäggättä(nom féminin difficilement
traduisible par sorcière, femme simple d’esprit
ou être étonnant) sont des personnages monstrueux
que l’on voit dans les rues des villages du Lötschental
pendant le carnaval.
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56 VALEURS
ici & ail leursDe ce territoire “préservé” par l’enclavement, isolé par ses théâtraux sommets,
presque insulaire, de cette autarcie d’autrefois là-haut dans la montagne,
les Valaisans ont sans doute hérité de leur esprit d’indépendance
et de solidarité, qui pourrait les conduire à se replier entre eux.
Mais de sa configuration de cirque-corridor, de porte vers le Sud,
ils ont acquis un sens fécond de l’échange. Leurs routes se sont ouvertes,
ses montagnes se sont écartées pour accueillir, commercer, partager.
Ouverture et fermeture ne sont pas ici en contradiction. Elles reflètent
un équilibre de double dynamique, un modèle d’existence pleine et idéale.
“O bizarrerie ! On est ici loin de tout et, en même temps, rapproché de tout. (..)
Tout est fermé, pourtant tout est ouvert, et l’a toujours été, et le sera de plus en plus : à cause de deux ou trois cols quel’homme peut franchir sans trop de peine ; à cause du cours d’un fleuve que l’hommepeut remonter.” C. F. Ramuz, Vues sur le Valais
“À Martigny, pour la première fois, on hésite.C’est le centre du continent. Remontez le cours de la Dranse : l’Italie s’ouvre derrièrele Saint-Bernard. Passez la Forclaz : voici la Savoie, la Provence, l’Espagne. Derrièrevous, se sont refermées les portes du Nord –devant vous, la voie du chemin de fer vousconduit vers les splendeurs orientales.”Maurice Zermatten, Valais
Aujourd'hui, l’endiguement et la dérivation du Rhône, la percée des tunnels, les chemins de fer, le réseau routier, le prolongement de l’autoroute A9, aventureschaque fois colossales, permettent des liens encore plus directs avec l’extérieur.
à droite :Galerie à l’intérieur du barragede la Grande-Dixence
Pont du Ganter Vallée du Rhône Tunnel du Loetschberg
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58 VALEURS
l’esprit de la nature “Ardent pays qui noblement s’étageVers ce grand ciel qui noblement comprendQu’un dur passé à tout jamais s’engageÀ être vigoureux et vigilant.” Rilke, Vergers, Sonnets valaisans
“Comme l’homme, ici, sut merveilleusement utiliserla nature ! La nature lui offrait ce socle imposantqui lèche le fleuve. L’homme y plaça le double symbole de la force et de la douceur.” Maurice Zermatten, Valais
Réserve de Punta Funtana
Les lynx dont la présence redonne aux forêts une ambiance primitive
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59VALEURS
La force des paysages, leur beauté sauvage et authentique appartiennent aux Valaisans, comme une langue toujours
entendue, une légende familiale, unemaison longtemps habitée. Leurs sentiments, leurs espoirs sont imprégnés par
l’inaltérable pureté des sommets, les pâturages généreux, la grappe pesante sur le cep.
Mais ils savent aussi que l’homme n’a pas tous les pouvoirs sur la nature.
Cet environnement imprévisible, potentiellement dangereux, force à la prudence, à l’humilité, au dépassement de
soi,mais aussi au respect. Comment protéger son patrimoine naturel, sa “beauté écologique”, tout en ne se privant
pas de formidables opportunités économiques ? La tâche est belle et difficile et les Valaisans y voient une vibrante
façon de revitaliser leur identité.
Moutons nez noir Bouquetin Gypaète barbu
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60 VALEURS
Vallée où le Rhône a son cours,
Noble pays de mes amours,
C’est toi, c'est toi, mon beau Valais !
Reste à jamais, Reste à jamais,
reste mes amours !
Das ist das Land am Rhonestrand,
ist Wallis, unser Heimatland.
Das ist das Land am Rhonestrand,
ist Wallis, ist Wallis, unser Heimatland.Quel est ce pays merveilleux,Que je chéris, où je suis né?Où l'Alpe blanche jusqu'aux cieuxÉlève son front couronné !
Pays si souvent arroséPar le sang des preux, des héros,Qui pour leurs neveux ont poséLe fondement des jours nouveaux.
Pays qui voit sur les grands montsbondir le timide chamoix,lorsqu’en bas brillent les moissons,le doux raisin, les fruits de choix.
Pays qu'habite un peuple heureux,Ami de la simplicité,Intrépide et laborieux,Gardant sa foi, sa liberté.*
Nennt mir das Land, so wunderschön,das Land wo ich geboren bin,wo himmelhoch die Berge stehnund Mannskraft wohnt bei schlichtem Sinn.
Nennt mir das Land, von Gott gemacht,wo frisch die Alpenrosen blühenund in der Abendsonne Prachtdie Gletscherfirnen hoch erglühn.
Nennt mir das Land, das Heldenblutgetränkt in mancher heissen Schlacht,wo freier Väter Asche ruhtvon freien Söhnen treu bewacht.
Nennt mir das Land, so heimisch traut,wo auf den Höhen die Gemse schweiftund in dem Tal vom Fleiss bebautdie süsse Frucht des Südens reift.
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REFRAIN
REFRAIN
REFRAIN
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* Leo Luzian von Roten (1824-1898), conseiller d’État et auteur de l’hymne valaisan.
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61VALEURS
VALE
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Deux langues officielles, le français et l’allemand se répondent, le français dans le Bas-Valais,
l’allemand dans le Haut-Valais. Au-delà des clichés et des postures, c’est là une des rares différences
objectives de ces contrées. La langue française,majoritaire aux deux-tiers, ne l’a pas toujours été.
Mais au fil du temps, l’allemand a perdu de son importance au profit du français et Sion et Sierre
sont devenues francophones. Les patois, issus du francoprovençal ou arpitan, sont toujours parlés
dans certains villages, en particulier dans la région d’Evolène.
Mais le dialecte haut-valaisan, qui est la vraie langue du Haut-Valais en usage oral et quotidien,
demeure lui l’authentique langue maternelle.
Au-delà de ces langues du coeur, le Valais est la seule “région-pays” où se rencontrent toutes les langues
européennes des Alpes : l’allemand, le français et l’italien parlé par de nombreux immigrants.
Mais d’où qu’elles proviennent, que ce soit du fond des vallées ou du haut des alpages,
ces langues ont une âme commune qui leur a été imposée par un même ciel, un même sol,
une même nourriture, une même foi et un même élan.
richesse des langues
“Frères, nous sommes frères : une langue, le vin. Le Valais tütsch boit et rythme avec le tambour le passage des channes, le Valais provençal se tait et déguste.” Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
“(…) Doch bei dem halben Dutzend Sprachen, die du hörst, am helllichten Tag; bei dem Dutzend Idiomen, die du einziehst,im Büro, in der Fabrik, auf der Strasse, in der Wirtschaft – bei diesem Sinnenfimmel, Ohrenschmaus, scheint mir, also ein Kaff, ein richtiges, wie es im Buch steht, kann das schwerlich sein.”*Pierre Imhasly, Rhône Saga
*“{…} Une île sur une île dans une île, mon bled. Pourtant, avec la demi-douzaine de langues que tu entends en plein jour ; la douzaine d’idiomes que tu intègres au bureau, à l’usine, dans la rue, au bistrot - un plaisir pour les oreilles, il me semble donc que, un bled, un vrai, n’est guère approprié.”
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Là-haut sur les glaciers, on est dans la préhistoire, dans ce qui
existait avant l’histoire et lui subsistera sans doute. Plus-bas,
dans la montagne, tour à tour menaçante ou enveloppante,
on est dans l’instant d’après, l’anticipation. Encore plus bas,
dans les pâturages vivifiants, on est dans le moment présent.
Ces sensations donnent au temps une saveur particulière que
les Valaisans savent apprécier.
Leur tempérament à la fois hédoniste et entier les ferait plutôt
s'investir dans l’instant. Ils ressentent pourtant un attache-
ment vrai à l’histoire, aux traditions. La charge affective du
passé, de l’héritage, de la transmission, particulièrement en ce
qui concerne la terre et la vigne, et qui n’est pas dénuée d’une
certaine tentation nostalgique, n’empêche nullement leur
capacité à prendre les tournants de la modernité, à innover.
Si les Valaisans savent vivre sur le fil ténu de l’hier et de l’au-
jourd’hui, entre souvenir et projets, c’est peut-être que la
seule dimension qui compte à leurs yeux, et qui est sans doute
inhérente à l’imaginaire de la montagne, est celle de l’éternité.
Chaque fleur, chaque pierre, chaque ruisseau participe
de cette symphonie de l’immuable. “Noble contrée. On la
contemple pour y rester ou pour l’éterniser”*.
* Rilke, Vergers
la belle et savantevaleur du temps
VALEURS
Horloge de SionFromages de Bagnes
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63VALEURS
“Les hommes ont amarré les maisons sur la langue d’herbes qui lèche l’énorme.Une flottille de bois immobile où chaque cent ans (la mesure valaisanne du temps) on cafalte un toit ; coinçant les caves, parfois même des cuisines {… }“Maurice Chappaz, La Haute Route
“Cri primordial de granite.Etre archaïque sculpté en millions d’années,familier du vent, du soleil et des dieux.Impression d’éternité projetée vers les étoiles.Cervin, phare solitaire si présent de nos cœurs.”Hannes Taugwalder, Dialogue avec le silence
“Et quand, au soir, les cloches de ses églises tintent mélancoliquement dans l’incendie du couchant, on a, très intime, l’illusion d’un autre âge merveilleusement évoqué.” Charles Allet, Trésors de mon pays, Sion
“Pays silencieux dont les prophètes se taisent, pays qui prépare son vin ; où les collines sentent encore la Genèse et ne craignent pas la fin.” Rilke, Les Quatrains valaisans
Chalet à Morgins
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64 VALEURS
“La vigne, le vin, donnent de l’esprit aux paysages et aux hommes. (...)
Peut-être ces contrastes des coteauxratissés à l'excès ou sauvages trouvent-ilsleur réponse chez les hommes, violents et doux ainsi que leur vin,comme s’ils se nourrissaient des mêmessèves et tiraient du soleil une ardeuridentique.” Maurice Zermatten, Sion, capitale aristocratique et paysanne
“– Qu’on m’apporte une caisse de luminaires.– Qu’est-ce que des luminaires ? –Ce sont les bouteilles de vin doré du Valais.Le désir du vin descend des montagnes, des cônes d’ombre. Il me semble qu’il y a uncolloque, la nuit, dans l’assemblée pointuedes neiges. Les pierres mêmes disant : “Nousvoulons participer, nous voir, nous trouver.”Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Fabienne Cotagnoux de la cave des Tilleuls
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hymne à la vie et au partageQue serait le goût du plaisir sans celui du partage ? Longtemps soumis aux interdits de la morale chrétienne
et à la notion de péché, le Valaisan aime pourtant profiter intensément de la vie.
Il en apprécie les plaisirs mêlés de la parole, de la table, une dimension de “gourmandise collective”.
Comment s’en étonner d’ailleurs quand on sait que la culture du vin et de la vigne - l’art de la spontanéité,
de la générosité par excellence -, est non seulement un élément du paysage, mais aussi un mode de vie
et une forme de liturgie.
La chasse et la pêche, plaisirs simples qui engagent la patience, font rêver à de goûteuses recettes,
anticiper des moments d’amitié, sont deux loisirs élevés ici au rang de culture.
Sans doute galvanisé par la vision des sommets, la pureté de l’air, les vergers comblés,
l’hédonisme se pratique aussi de façon tonique. Le sport s’exerce avec ferveur et facilité, depuis l’enfance.
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Défilé d’une Guggenmusik au Carnaval de Sion
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le goût du vrai
Les chemins du coeur passent par l’estomac, comme tout hédoniste ne peut l’ignorer. Et en Valais,
que de trésors, que d’occasions de se réjouir du parfum d’un abricot, du goût d’une asperge !
Sous ses ciels cléments, son soleil éclatant, murît un véritable “terroir aromatique”. Indissociable de l’identité
valaisanne, ses produits rivalisent de générosité, de saveurs enchantées, incarnant à merveille “l’esprit bio”.
Une cuisine bienveillante, saine, sans artifice, de tradition, ravit à la fois le corps et l’esprit. Propice aux plaisirs
de la convivialité, la raclette, la spécialité du territoire, aussi illustre qu’ancienne, ne déçoit jamais. Moments bénis.
Les vins ont des sentiments, des arômes uniques, les pains, au seigle, au froment, des goûts antiques.
L’abricotine, l’eau-de-vie de poireWilliam, le Génépi permettent de toucher au plus près les saveurs de la belle
vallée du Rhône.
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“Question de finesses, de goûts, notre pays est un reproducteur de première catégorie.” Maurice Chappaz, Testament du Haut-Rhône
“Ils fumaient des cigarettes, des cigares. Le maître de la maison prend un petit verre qu’il va mettre sous le goulot du pressoir qu’on charge, et il goûte ; il goûte d’abord avec la bouche, avec les lèvres et le palais, puis du bout des doigts, les passant l’un contre l’autre.” C. F. Ramuz, Vendanges
“On se plaindrait du soleil si l’on ne savait pas que rien ne nous est plusnécessaire que ses dons. Déjà les abricots s'alourdissent au bout desbranches ployées, et ceux-là, dans la pleine lumière, criblées de feux, au lieude gémir, semblent murmurer : encore ! Encore pour que s’opèrent en nousces alchimies végétales qui transforment nos sucs en miel, notre pâleur en oret en vermillon... Nous n’aurons jamais trop de soleil, ni nous, ni les grappesdu coteau, ni les pommes du verger. Jamais trop de cette bonne chaleur quinous pénètre, nous pétrit, nous gonfle. Elle court, écoute, dans les sèves del'arbre, elle est flot, elle est rivière, elle est fleuve dans les canaux souterrainsque protègent les écorces. Elle descend dans les mystères de racines, elle suce dans les ombres de la terre des nourritures qu’elle charrie jusqu’à notre bouche ; elle est maternelle, elle nous couve, elle nous caresse, elle nous enfante à maturité.” Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
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le sens du sacréEst-ce la grandeur des montagnes ? Ses cataclysmes naturels ? La dimension cosmique de la nature ?
Le Valais possède une prédisposition au sacré, par-delà les remous du temps et les tribulations humaines.
De la politique et de la religion catholique longtemps intriquées, l’Évêque représentait une figure emblématique.
Au XIVe siècle, ces hommes d’Église s’intitulaient comtes et préfets du Valais et leur sceau montrait un glaive
dressé, orné d’une couronne et d’une étoile, symboles du double pouvoir politique et religieux.
Aujourd’hui les chapelles en robe blanche, les innombrables croix au bord des chemins chantent la lumière,
l’espoir en demain. Le raisin et la vigne, dans les paysages et les traditions, rappellent aussi de leur symbolique
religieuse, combien la foi et la nature résonnent.
“Tout au long des chemins, nous saluerons les croix de bois, les chapelles blanches, les églises paroissiales. Voici l’église-mère, le berceau vénérable du Valais catholique.” Maurice Zermatten, Valais
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“Le sacré est ici à fleur de viecomme le roc est à fleur de terre.” Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
“Au milieu des champs, à l’oréedes bois de mélèzes s’élèvent deschapelles, minces gemmes, com-pactes ou quasi transparentes sui-vant les midis, dont la blancheurest celle des marguerites ou desgouttes d’eau de vie. Les prophètesy ont épousé les fées et leursparoles subtiles se mêlent commeun cheveu d’or au récitatif sacré.”Maurice Chappaz, Testament du Haut-Rhône
“Une république catholique, avec un monde de torrents.”Chateaubriand, cité par Maurice Zermatten, Sion,capitale aristocratique et paysanne
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le théâtre du merveil leuxLe diable a été refoulé dans la montagne. Au moindre bruit insolite, l’écroulement d’un rocher, le cri d’une bête,
le craquement d’une charpente, les pâtres solitaires sursautent. Qu’un enfant refuse le sein de sa mère,
qu’une mule refuse d’avancer, qu’une grange s’enflamme, ce sont les mauvais esprits qui punissent. Tête d’Enfer,
Quille du Diable… les paysages portent des noms qui en disent long. En Valais plus qu’ailleurs sans doute, les contes
et les légendes ont été inventés pour conjurer la peur et formaient la partie visible de l’alliance quasiment mystique,
entre le Valaisan et les forces de la nature. Populaire au sens noble du terme, ils sont les reflets du quotidien d’un peuple
paysan, mais aussi une porte ouverte sur l’imaginaire, des voyages immobiles pour ceux qui restent rivés à leur terre.
De ce talent à raconter des histoires – et à savoir les écouter – est né un personnage atypique, élevé au rang de mythe.
Farinet, contrebandier, faux-monnayeur et défenseur des petites gens. En guise de monument, Saillon lui a dressé une vigne,
la plus petite vigne cadastrée au monde. Ses trois ceps ont appartenu à l’abbé Pierre qui les légua au Dalaï Lama.
Le destin est parfois farceur.
“L’imagination de la nature est en nous.” Maurice Chappaz, Testament du Haut-Rhône
“Pendant des siècles, là-haut, la solitude remplitl’espace de ses ailes énigmatiques, une solitudelointaine, inaccessible, que les humains interprètenten signes hostiles ou bienfaisants.” Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
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72 VALEURS
vivat et défiLe Valais aime la force des emblèmes, messagers familiers imprégnés
dans la conscience collective. Son nom propre d’abord, explicite,
mais qui a l’efficacité d’un nom commun, concret et clair,
issu du latin vallis signifiant vallée. Puis un blason riche en force “vitale”.
Le rouge, couleur du feu, du sang, de la révolution, pousse à l’action,
à la combativité, à l’amour. Le blanc agit comme un silence joyeux,
symbole de pureté, de sagesse, du silence, de la renaissance.
Enfin l’étoile, source de lumière, au nombre de treize,
signifiant les districts du canton.
À ces symboles qui guident l’âme, à la fois gardiens du passé
et porteurs d’avenir, les Valaisans sont à jamais attachés.
“L’histoire de ce pays est une longue épopée,sanglante, ardente, rouge du sang versé,rouge des incendies allumés, rouge de lacolère des hommes. Ce n’est pas par hasardqu’il y a tant de rouge dans les écussons du pays.” Maurice Zermatten, Valais
Supporters de l’équipe de Sion
Armoiries des treize districts du Valais
Brig Conthey Entremont Goms Hérens Leuk Raron Monthey Martigny Sierre Sion Saint-Maurice Visp
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75VALEURS
VALE
URSPAROLE DE VALAISAN
Beat Anthamatten hôtelier
Le Valais de mon cœur
Le Valais, ma patrie, petit pays des grandscontrastes - soleil et glace, terre et air.Et ses brouillards de couleurs…Et son jeu des quatre saisons...Sa beauté fait danser mon âme sur les cimes,les alpages, dans les vignes, les villages etles villes. Une danse enjouée entre traditionet modernité, entre hier et aujourd’hui.J’ai grandi dans un petit hôtel de famillede Saas-Fee et je suis aujourd’hui la troisièmegénération d’hôteliers. Est-ce pourquoi je sensvibrer cette flamme en moi quand je parle àmes hôtes de notre culture et de nos richesses,quand je leur raconte l’origine de nospaysages, de nos villages isolés ? Quelle sourcede joie de les servir, de leur offrir les meilleursproduits de nos vignes et de nos vergersfertiles, de partager avec eux notre bonheurde vivre dans ce pays béni !L’histoire des Walser ne me lasse jamais.Ils ont vécu des siècles dans le Haut-Valais, ens’habituant au fur et à mesure à des altitudesauxquelles l’homme n’avait jamais vécu.Puis la mort dans l’âme, ils ont été forcésde quitter ce pays appauvri qui ne pouvait
plus nourrir tout le monde. Cette histoirede renoncement, de paradis perdu, est comme inscrite dans nos gênes. Sans doute est-elle à l’origine de nos portes et de nos cœurs ouverts pour les étrangers.J’aime le jeu des rencontres. Ces hôtes qui arrivent comme clients et qui souvent partent comme amis.Des clients de tous les coins du monde, des employés de tous âges, de toutes nationalités, je me sens souvent icicomme un chef d’orchestre. Un chef d’orchestre engagé à garder nos jeunes talents, à leur rappeler sans cesse à quel point nos ancêtres étaient de vaillantspionniers. Un chef d’orchestre décidé à tenirnos promesses d’un avenir fier et brillant qui ne trouvera sa voie que dans un développement équilibréet harmonieux.Le jour vient de se lever, j’entends les premiersclients. Ce matin, il fait beau comme tantd’autres matins… Vive le Valais et les Valaisans !
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DU VALAISTALENTS
culture vivante et prolifiquedes savoir-faire
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la force de la tradition, l’esprit de l’ innovation De sa tradition agricole et pastorale, le Valais a su tirer à la fois sa
force pour résister au temps et son élan pour innover. Depuis ses
révolutions, industrielle et économique, il sait combien le pro-
grès bouleverse les valeurs et les repères, mais combien il est
aussi le sésame d’une société nouvelle. Les grands chantiers
d’hydro-électricité – l’eau est une matière première du Valais -
et le tourisme, ont été les premiers à en bénéficier. D’excellentes
performances sur le marché mondial dans les secteurs de l’in-
dustrie pharmaceutique et biotechnologique, et des hautes
technologies, témoignent non seulement de sa réactivité, mais
aussi d’un certain don pour l’audace technique. La première liai-
son de télégraphie sans fil n’aurait-elle pas eu lieu entre Salvan et
Les Marécottes (1,5 km) en 1895, le moteur à explosion inventé
par le Valaisan Isaac de Rivaz, de même que le bitume par Ernest
Guglielminetti, le célèbre “docteur Goudron” ?
Depuis plus d’un siècle, le tourisme est au cœur de l’économie
cantonale, revitalisant les régions de montagne. Le Valais repré-
sente la région des vacances dans l’imaginaire national et des
noms de villages et de stations alpestres font de plus en plus
rêver à l’étranger.
Son agriculture de très haute qualité et diversifiée, a su s’engager
sur la voie de la modernité et de la pluriactivité, salvatrice pour
bon nombre de paysans. Un virage d’autant plus délicat que sa
tradition agricole lui est essentielle.
“Ceux que j’aime, ceux de chez nous,ceux de la vigne revenus,
ceux des coteaux où croît la vigne, et le premier printemps leur dit :
“Plante les échalas” , l’été leur dit :“Effeuille”, puis leur dit : “Sulfate”,l’automne : “Récolte et pressure” : et l’hiver : “maintenant va refaire
tes murs” Et toute saison leur dit :“Travaille”. Et, comme les saisons
reviennent régulièrement, ainsi ils travaillent régulièrement,
n’ayant qu’à obéir.” C. F. Ramuz, Chant de notre Rhône
“Ils disent : “Nous construisions un barrage de première grandeur :
le plus haut du monde, un champion.Nous avons mis sept ans pour
accoucher, jours et nuits, les dimanches aussi.”
“Notre jouissance irrespectueuse : le travail.”
Maurice Chappaz, Portrait des Valaisansen légende et en vérité
à gauche :Chantier de la Grande-Dixence,
vers 1955
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z nous,venus, vigne,
ur dit :ur dit :lfate”,sure” : refaire ur dit :aisons
ement, ement,obéir.” e Rhône
uisions ndeur : mpion.s pour nuits, aussi.” ueuse : avail.”
alaisansn vérité
uche :xence,
1955
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80 TALENTS
“Tous les villages ont été bâtis sur la grâce, prunes pleines de jus,figues pleines de lait.” Maurice Chappaz, Le chant de la Grande Dixence
“Ce n’est pas comme en Savoie, où les paysans vivaient avec lebétail, partageant sa chaleur, pour ainsi dire dans la même pièce.Mais comme les avalanches ne permettaient de construire que sur des emplacements restreints,il est vrai qu’hommes et bétailvivaient en communauté, dans les villages de montagne valaisans : une maison, une étable,un fenil, la fontaine, une maison, etc.” Pierre Imhasly, Saga du Rhône
“On voyait ces murs faits en vieilles poutres qui étaientrouges, ou brunes, ou noires, sur des soubassements passés à la chaux. On voyait que les toits se tenaient ensemble, s’étant misensemble, aimant à être ensemble.” C. F. Ramuz, La Grande Peur de la montagne
Raccard
Vieille ville de Sion
Maison de vigne
Villa “Esprit du Soleil”, écogîte
Maison du village de Lannaz
Maison du village de Grimentz
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81TALENTS
TALE
NTS
Tirant parti de la diversité des paysages, les hommes et le bétail passaient autre-
fois l’hiver dans les villages de la plaine ou du coteau. Puis au printemps, ils mon-
taient aux mayens où ils restaient quelques semaines avant de poursuivre
la montée jusqu’aux alpages. Tous ces voyages “vers en haut, vers en bas”,
la construction des barrages qui bouleversent la géographie et les modes de vie
ont influencé un habitat peu typé, mais pourtant spécifique au Valais.
Les hameaux des moissonneurs surplombant la plaine, les villages d’altitude
groupés, les chalets solitaires racontent la vie d’autrefois, si difficile, mais si
solidaire. Autant de souvenirs, autant de trésors… L’architecture d’aujourd’hui,
cosmopolite, a parfois souffert entre ce passé si présent et une modernité
quelque peu violente, - un pied à la terre, un pied à la ville -, mais semble tendre
depuis quelques années vers la recherche d’un harmonieux équilibre.
Chalets, mayens, raccards et maisons du vignoble, en pierre et en bois, typiques
dans chaque vallée, se glissent dans le paysage, grâce à un savant savoir-faire
montagnard. Bien se “poser” sur la pente est ici un art accompli. Il semble qu’il
y ait en Valais une conception à la fois agréable et pragmatique de l’habitat.
Et sans doute de l’existence, en général.
un habitat, image de la vie
Cabane dans les vignes Village perché de Creteaux Martigny
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82 TALENTS
“Et tout à coup j’ai vu la Dixence. Elle est à l’échelle des montagnes (...). J’en fus saisi et je me dis, mes fleurs à la main : réjouis-toi ! Va revoir cette œuvre en tous cas, elle est la base, la pierre d’angle,de touche, d’achoppement du nouveau pays. Le nombril du Valais est là et la pierre commence son roman : broyée, émiettée, dévalant sur un caoutchouc vers d’autres installations et finissant
par devenir le béton d’un grand mur. Je suis entré dans la montagne au fond d’une vallée couverte de crocus, secouée d’avalanches, et j’en suis sorti dans une autre, très loin.”Maurice Chappaz, Journal intime d’un pays, “Treize étoiles”, septembre 1960
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83TALENTS
TALE
NTStalents à l’œuvre
La vigne et la maîtrise de l’eau, deux emblématiques savoir-faire valaisans, deux patrimoines d’hier et d’aujourd’hui.
Plus de 22 000 propriétaires se partagent depuis des générations, les vignobles qui s’étendent jusque dans la plaine
du Rhône, à l’origine d’une cinquantaine de cépages. Caressés par le foehn, chauffés par le soleil, bénis par la population,
ils réservent des vins aux saveurs multiples, mais partout un même talent, une même gaieté.
Pa capona ! C’est cette devise à la bouche que les Saviésans ont dû, il y a cinq siècles, s’attaquer aux parois vertigineuses du Prabé.
Point de fées ou de diables comme le prétendent de nombreuses légendes, mais du savoir-faire pragmatique, des outils simples, et
surtout de la persévérance et du courage pour élever ces bisses, souvent acrobatiques, chefs-d’œuvre d’ingéniosité et symboles
d’une ardente vie communautaire. Plus tard, les grands chantiers des barrages, notamment celui de la Dixence, ouvriront une épo-
pée où se rencontreront l’ancien et le nouveau, “un mélange de peines et de paradis net et fort*“.
De plus en plus de talents tiennent à s’épanouir autour des notions de qualité, d’exigence, de sincérité. Ils sont à l’origine
de la démarche Valais excellence, qui réunit des entreprises partageant la même philosophie du développement durable et
fédère toutes ces belles énergies, tous ces regards tournés vers le futur. * Maurice Chappaz
“ Va, Bisse, que mille et mille grelotsfroissent tes flots impatients ! Va, eau des hautes solitudes !
On t’attend. Les prés, les champs, les vignes, les jardins s’épuisent
avant d’étancher, grâce à toi, la soif des herbes que le long été
menace de famine.Va, Bisse, roule ton eau
vers les terres nourricières ! {…}
Tu es la promesse du pain, du lait, du vin dans les maisons
des montagnes.” Maurice Zermatten
“C’est une folie et une beauté, je trouve. Dans notre village, il y en aun qui a fait ressusciter de vieux vinsque l’on croyait morts : le Lafnetscha
aux arômes de sureau, le Gwäss rocailleuxet jaune pâle, le Himbertscha jaune
paille, le fabuleux Heida (…), le Hibouou Eyholzer Rote d’un rouge pourpre,aux notes de violette et de framboise,
depuis les pergolas de la frontière des vins,où commence le Nord dévolu à la bière.”
Pierre Imhasly, Saga du Rhône
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84 TALENTS
royaume du ressourcement
et du partage
Golf à Crans-Montana Parapente
Leuk
Fondation Pierre Gianadda (Martigny), exposition “Chagall entre terre et ciel”, 2007
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85TALENTS
Josef Lauber ouvre la première auberge de Zermatt avec seulement
trois lits, en 1838. Elle inaugure le développement du tourisme alpin en
Valais, d’abord autour de sites majestueux et symboliques, puis dans
toutes les régions avec l’émergence providentielle des sports d’hiver.
Les citadins viennent y chercher l’air pur, le soleil, la nature, la chaleur de
l’accueil des Valaisans.
Grâce à un foisonnement d’associations, au rayonnement de certains
lieux comme la Fondation Gianadda, à un large éventail de musées, à de
nombreux festivals liés aux goûts et aux saveurs, à la musique, aux tradi-
tions montagnardes, sa vie culturelle allie à la fois dynamisme et exi-
gence. Chaque fois, le plaisir de se retrouver est au moins aussi important
que celui de la découverte.
Le sport est ici une passion et un mode de vie et son offre d’activités et
d’équipements, pléthorique. Plusieurs fois par an sont organisées de
prestigieuses compétitions de notoriété internationale. La patrouille
des glaciers, une des plus grandes courses de ski-alpinisme, incarne
l’amour des Valaisans pour la montagne et leur admiration pour
les grands sportifs.
Les combats de reines – des vaches de la race d’Hérens - affichent
une grande popularité. Une dizaine de milliers de spectateurs assis-
tent tous les ans à la finale cantonale. Une occasion de se retrouver,
d’échanger. De rester fidèle.
Patrouille des glaciers Combat de reines
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86 TALENTS
Loin des milieux et des querelles parfois superficiels, le
Valais engage avec l’art un rapport “concret” et “local”,
hérité d'une longue tradition de pratique communautaire
dans les villages. De petits foyers de “créativité vivante”
foisonnent dans tous les domaines, avec ce don pour
créer de chaleureuses atmosphères et ce talent d’être
ensemble.
La musique, dans ses formes les plus traditionnelles et
populaires aux plus contemporaines, est sans doute la
forme d’art la plus partagée. Longue tradition, toujours
vivace, la fanfare est restée dans les mœurs aussi comme
un “outil politique”.
À la fois muse et sujet, le Valais et ses paysages lyriques
ont inspiré les artistes. Les peintres, et notamment ceux
de la prestigieuse école de Savièse, en ont retranscrit les
couleurs, les senteurs, les atmosphères et bien sûr, toute la
force splendide.
En littérature, de nombreuses personnalités artistiques ont
également été inspirées par ses beautés naturelles, l’au-
thenticité de ses modes de vie ou son calme propice à la
création. Zermatten, Chappaz, dans le cœur de tous les
Valaisans, ont su témoigner avec lyrisme — et avec colère
aussi parfois pour ce dernier — de leur amour pour leur
terre natale. Ramuz a compris le Valais dans ce qu’il avait
d’élémentaire et d'infini, de particulier et d’universel, de
charnel et de spirituel. Rainer Maria Rilke y perçut une
dimension cosmique, comme “une tension {…} entre les
astres d’une constellation”.
affinités profondes avec les artistes, tous les artistes
“Le Valais inconnu enracina les peintres qui se cherchaient”Maurice Chappaz
Oskar Ernest Bieler, La chapelle de Drône
Albert Chavaz, Albertine au fourreau
Edouard Vallet, La Terre, 1917
Edmond Bille, La prière des humbles, 1902,
Marguerite Burnat-Provins, Jeune fille de Savièse, 1900
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87TALENTS
Oskar Kokoschka, Vignoble près de Sion, 1947
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89TALENTS
TALE
NTSPAROLES DE VALAISAN
Anne-Claude Luisier créatrice d’univers sensoriels
Sens des racines, essence de création
Le Valais m’a donné mes racines. Je suis née et j’ai passé mon enfance sur un coteau de la rive droite, dans unvillage à mi-chemin entre la plaine et la montagne. J’y ai trouvé des universsensoriels très riches : l’odeur des vignesau soleil et des pressoirs en automne, les bruits de la laiterie, le toucher âprede la terre lorsque l’on plantait les pommes de terre, le froid piquant en dévalant les pistes de ski, les goûts àla fois multiples et uniques des raclettesou des pains de seigle, le goût si particulierde la poix de mélèze… Le Valais m’aenracinée dans un monde proche de lanature. Ces univers originels ont façonnéma mémoire sensorielle et m’ont donnél’envie d’explorer d’autres horizons.
Alors je suis partie…J’ai découvert d’autres régions, j’ai expérimenté d’autres schémas. Ce n’était ni mieux, ni moins bien,
juste différent. Dans mes racines, j’ai puisé les outils qui m’ont permis dedécouvrir d’autres univers. Et j’ai euenvie d’être associée au monde quiavance, au monde qui innove.
C’est là que tout d’abord, je me suis sentie retenue par le poids des traditionssi fortes en Valais. J’ai eu souvent l’enviede faire “plus” comme pour m’excuserde venir d’une région dont le passéparaît parfois plus important que l’avenir, d’une région où l’attachementaux traditions me semblait un frein à la nouveauté. J’ai également ressenti un certainmalaise lorsque j’observais cette fiertéd’être valaisan qui me paraissait parfoisproche de l’arrogance. J’avais l’impressionque cela pouvait empêcher de trouver ce qui se fait de bien ailleurs et renforcerl’isolement géographique.
Puis je suis revenue…À mon retour, si j’ai connu la difficultéd’être une femme engagée
professionnellement, si j’ai été confrontéeau poids des modèles ancestraux qui hiérarchisent, qui classifient, qui donnent à chacun une place qui se voudrait immuable, qui confondentvaleur et image, compétence et héritage,j’y ai surtout trouvé des femmes et des hommes habités par le souci d’êtreconnectés au monde et animés par lamême envie de construire l’avenir enalliant les savoir-faire d’ici et d’ailleurs. Alors je me suis rappelé mon enfance et j’ai apprivoisé mes racines en leurdonnant leur juste place. Le Valais de ma jeunesse a imprégnémes choix et de cet univers sensorielidentitaire sont nés une passion, un moteur de création. J’en ai fait monmétier, mon entreprise, ma vie…
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Sion
Sierre
Martigny
Brig
Lötschenta
l
ZermattMatterhorn / Cervin
SimplonpassMonthey
Crans-Montana
Aletschgletscher
Val d’Hérens
Verbier
Col du Grand St-Bernard
Dents du Midi
Barrage de la Grande-Dixence
Visp
Saas-Fee
Goms
Leukerbad
Val d
’Illiez Val d’Anniviers
Ma
tter
tal
Saastal
Val de Bagnes
Binntal
Val d’Entremont
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“La source des yeux, on la croirait nôtre. Quelle absolue netteté, soit que le regard jette un coup de griffe, soit qu’il impose une sombre réserve. Le regard des guides après une course : une limpidité d’eau brûlanteet de glace ; cette huile pure aussi de ceux qui se sanctifient. Je respecte l’altitude, la transparence du Valais dans tous les yeux.” Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
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92 BIBLIOGRAPHIE
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Corinna Bille, La Montagne déserte, Poèmes
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(Slatkine – Genève, 2007)
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Horace-Bénédict de Saussure, Voyages dans les Alpes
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Hannes Taugwalder, Gespräch mit dem Schweigen
(Glendyn Verlag – Aarau, 1995)
Raymund Wirthner, Also kommt der Abend doch
(Rotten Verlag – Brig, 1989)
Maurice Zermatten, Les Saisons valaisannes
(Victor Attinger – Corcelles, 1947)
Maurice Zermatten, Valais
(Éditions Jean Marguerat – Lausanne, 1947)
Malgré tout le soin apporté à la rédaction des textes, des erreurs ont pu s’y glisser mais ne sauraient en rien engager la responsabilité de l’Association Marque Valais, ni celles de l’auteur.
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93CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ET ILLUSTRATIONS
PHOTO DE COUVERTURESamuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE DE GARDEwww.sondereggerfotos.ch
PAGE 6Vincent Bourrut,www.bourrut.ch
PAGE 8de gauche à droitePascal Bossanne
Jean-Marc Biner, Bramois
PAGE 9de gauche à droiteDroits réservés
Christophe Barnédes, www.instant-magique.ch
PAGE 10Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 12François Perraudin, www.frperraudin.ch
PAGE 13Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 14de gauche à droiteFavre - Jamonet
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Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
PAGE 15Régis Colombo,www.diapo.ch
PAGE 16de gauche à droiteSamuel Fournier,www.samuelfournier.com
Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
PAGE 17www.sondereggerfotos.ch
PAGE 18Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 19
a. www.sondereggerfotos.ch
b. Nicolas Amherd, dit Nicou de Mund
c. Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
d/e. Nicolas Amherd, dit Nicou de Mund
f. Photo-genic.ch
PAGE 20de gauche à droitePhoto-genic.ch
Droits réservés
Franco Lorenzetti, Savièse
Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
PAGE 21de gauche à droitePhoto-genic.ch
www.sondereggerfotos.ch
Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 22de haut en basClaude Mansiot
Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 23www.sondereggerfotos.ch
PAGE 24
a. François Perraudin, www.frperraudin.ch
b. Markus Furrer, Bürcher
c. Jean-Blaise Pont
d. Isabelle Favre
e. François Perraudin, www.frperraudin.ch
f. Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
g/h. Photo-genic.ch
i. François Perraudin, www.frperraudin.ch
PAGE 25
a. Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
b/c. Photo-genic.ch
d. Le Nouvelliste
e. Thomas Andenmatten, Brig
f. Photo-genic.ch
g. Thomas Andenmatten, Brig
h. JF Hagenmuller
i. Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
j. Favre-Jamonet
k. Thomas Andenmatten, Brig
l/m. François Perraudin, www.frperraudin.ch
PAGE 26
a. Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
b. Nicolas Amherd, dit Nicou de Mund
c. Régis Colombo,www.diapo.ch
d. Robin Crettaz, 1969 St-Martin
e. Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
f. JF Hagenmuller
PAGE 27Patrick Zufferey, Sierre
PAGE 28de haut en basFavre - Jamonet
Nicolas Amherd, dit Nicou de Mund
Nicolas Amherd, dit Nicou de Mund
Pascal Moret
PAGE 291ère ligne de gauche à droiteFavre - Jamonet
Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
www.picswiss.ch/Roland Zumbühl
Carole et Denis Favre-Bonvin
2ème ligne de gauche à droiteFavre - Jamonet
Patrick Zufferey, Sierre
www.sondereggerfotos.ch
Carole et Denis Favre-Bonvin
3ème ligne de gauche à droiteNicolas Amherd, dit Nicou de Mund
Pascal Moret
Carole et Denis Favre-Bonvin
JF Hagenmuller
4ème ligne de gauche à droiteSamuel Bitton, www.samuelbitton.com
Patrick Zufferey, Sierre
François Perraudin, www.frperraudin.ch
Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 30de gauche à droiteThomas Andenmatten, BrigThomas Andenmatten, BrigFux Naters
PAGE 31Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
PAGE 32de haut en basPhoto-genic.ch Le NouvellistePhoto-genic.ch
PAGE 33Javier Sanchis
PAGE 34Isabelle Favre
PAGE 36Photo-genic.ch
PAGE 38Musées cantonaux, Sion/Jean-Yves Glassey
Musées cantonaux, Sion/Heinz Preisig
Musées cantonaux, Sion/Heinz Preisig
PAGE 39Médiathèque Valais-Sion,Collections spécialesPremière carte du Valais de Johan Schalbetter (partie occidentale) / Photo : Dominique Quendoz
PAGE 40de gauche à droiteThomas Andenmatten, Brig
Médiathèque Valais-Sion,Collections spécialesLory, Gabriel, pèreVoyage pittoresque de Genève à Milan par le Simplon / [Gabriel Lory père et fils] Paris :Impr. de P. Didot l’aîné, 1811Collation 1 vol. (non pag.) : ill. ; 42 cm
PAGE 41© BPK, Berlin, Dist RMN/
Jörg P. Anders
Thomas Andenmatten, Brig
© RMN/ Thierry de Girval
PAGE 42Giovanni Ruggeri, Médiathèque Valais – Martigny
PAGE 43Médiathèque Valais-Sion,Collections spécialesAffiche Simplon, Leopoldo Melticovitz, 1906Affiche Pays du soleil, Herbert Libiszewski, 1949Affiche Zermatt, Eric de Coulon, 1928
PAGE 44
a. Vincent Bourrut,www.bourrut.ch
b. Jean-Marc Biner, Bramoisc. Droits réservésd. Jean-Marc Biner, Bramois
PAGE 45Musées cantonaux, Sion/Robert Barradi
PAGE 461ère ligne de gauche à droiteThomas Andenmatten, Brig
© Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, Ernest Biéler,Portrait de l’artiste par lui-même, 1911, Aquarelle et gouache sur papier, 30,3 x 27,1 cm Photo : J-C Ducret
Treize Etoiles, MédiathèqueValais - Martigny
B. Chappaz
Treize Etoiles, MédiathèqueValais - Martigny
Oswald Ruppen, Diolly
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94 CREDITS PHOTOGRAPHIQUES ET ILLUSTRATIONS
2ème ligne de gauche à droite
Archives Farinet
Favre, Treize Etoiles,Médiathèque Valais - Martigny
Fondation Pierre Gianadda,Martigny
Hans Bock d.Ä., Bildnis desRektors Thomas Platter, 1581(inv.nO. 83), toile 60 x 44,5 cm- Collection : KunstmuseumBasel - Photo : Martin P. Bühler
© Gaston Paris / Roger-Viollet
Reproduction autorisée par laFondation Rainer Maria Rilke -Archives littéraires suisses -Berne
3ème ligne de gauche à droiteBuste-reliquaire de saintBernard d’Aoste, XIIIème siècle,Trésor de l’hospice du Grand-Saint-Bernard / Photo Jean-Marc Biner, Bramois
Saint Maurice portant un écuaux armes de la Républiquevalaisanne des Sept-Dizains,atelier de Jean-Etienne Koller,fin XVIIIème siècle, Muséed’histoire du Valais, Sion © Musées cantonaux, Sion ;Robert Barradi
Thomas Andenmatten, Brig
Droits réservés
Oswald Ruppen, Diolly
Autoportrait à la presse II, 1916,huile sur toile, 65 x 55 cm, collection privée - © Jacques DominiqueRouiller/Hoirie Edouard Vallet
PAGE 471ère ligne de gauche à droiteJoseph Couchepin,Médiathèque Valais - Martigny
© Fondation Jean Daetwyler,Photo : Jean Mayerat
Dessin de Pol Duchoud , propriété du Musée desTraditions et des Barques de Saint-Gingolph
Polenghi, Treize Etoiles,Médiathèque Valais – Martigny
Ritz Paris
Portrait Raphael Ritz, aus demBuch Raphael Ritz 1829-1894,erschienen 1999 im RottenVerlag, Visp
Portrait de Mathieu Schiner,Musée d’histoire du Valais, SionMusée cantonaux, Sion, RobertBarradi
Museum für Kunst undGeschichte Freiburg / Primula Bosshard
René Ritler, Treize Etoiles,Médiathèque Valais - Martigny
Treize Etoiles, MédiathèqueValais - Martigny
Treize Etoiles, MédiathèqueValais - Martigny
Droits réservés
PAGE 48Isabelle Favre
PAGE 50François Perraudin, www.frperraudin.ch
PAGE 52de gauche à droitePhoto-genic.ch légende : Le Russe GennadyKhryachkov en action lors del'Xtreme de Verbier 2008-Olivier Maire freerideworld-tour.com
Régis Colombo,www.diapo.ch
PAGE 53Office Cantonal de laProtection des Biens Culturels,Sion
PAGE 54de gauche à droiteFrançois Perraudin, www.frperraudin.ch
Photo-genic.ch
PAGE 55Thomas Andenmatten, Brig
PAGE 56de gauche à droiteIsabelle Favrewww.sondereggerfotos.chKeystone/Olivier Maire
PAGE 57Photo-genic.ch
PAGE 58Claude Naef
petite photo :Michel Strobino, MédiathèqueValais – Martigny
PAGE 59de gauche à droitewww.sondereggerfotos.ch
Igor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
Carole et Denis Favre-Bonvin
PAGE 62de gauche à droiteFrançois Perraudin, www.frperraudin.ch
Claude Naef
PAGE 63Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 64de haut en basIsabelle FavreDroits réservés
PAGE 65Keystone/Olivier Maire
PAGE 66de gauche à droitewww.sondereggerfotos.ch
Keystone/Jean-Christophe Bott
Régis Colombo, www.diapo.ch
PAGE 67Photo-genic.ch
Thomas Andenmatten, Brig
Photo-genic.ch
PAGE 68Christophe Barnédes, www.instant-magique.ch
PAGE 69de haut en basCarole et Denis Favre-Bonvin
Droits réservés
François Perraudin, www.frperraudin.ch
PAGE 70Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 71François Perraudin, www.frperraudin.ch
PAGE 72Keystone/Olivier Maire
Armoiries numérisées par Paul Laffay, CH - 1873Troistorrents Valais. Originairede FR St Etienne 42000 Loire.
PAGE 73Carole et Denis Favre-Bonvin
PAGE 74Isabelle Favre
PAGE 76Jean-Blaise Pont
PAGE 78Grande-Dixence, MédiathèqueValais – Martigny
PAGE 79de gauche à droiteIgor Délèze, www.chasseurdelumieres.ch
Lonza - Thomas Andenmatten,Brig
PAGE 801ère ligne de gauche à droitewww.Picswiss.ch/Roland Zumbühl
Jean-Blaise Pont
Max Zermatten
2ème ligne de gauche à droiteJean-Marc Biner, Bramois
Famille Leaney - Maison Minergie-Eco – www.energie-renouvelable.ch
www.sondereggerfotos.ch
PAGE 81de gauche à droiteJean-Blaise Pont
Igor Delezewww.chasseurdelumieres.ch
Samuel Bitton, www.samuelbitton.com
PAGE 82Christophe Barnédes, www.instant-magique.ch
PAGE 83de gauche à droiteInterprofession de la vigne et du vin/droits réservés
www.sondereggerfotos.ch
PAGE 84en hautde gauche à droitewww.crans-montana.chLaurent Borella
en basde gauche à droiteIgor Deleze
Fondation Pierre Gianadda,Martigny / photo : Michel Darbellay
PAGE 85de gauche à droiteFrançois Perraudin, www.frperraudin.ch
Photo-genic.ch
PAGE 86
a. Commune de Savièseb. Commune de Savièsec. Musées cantonaux, Sion/
Heinz Preisigd. Musées cantonaux, Sion/
Heinz Preisige. Musées cantonaux, Sion/
Michel Martinez
PAGE 87Musées cantonaux, Sion/Heinz Preisig
PAGE 88Isabelle Favre
CARTENatalie Bessard
DOS DE COUVERTUREKeystone Laif / Iris Kuerschner
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Merci
À ces personnalités qui partagent l’amour, la passion et le dévouement au Valais :
Thérèse Andenmatten Renaud, Beat Anthamatten, Benoît Aymon, Alexandra Berguerand, Laurent Borella, Pascal Bossanne, Blaise
Chappaz, Benoît Coppey , Robin Crettaz, Delphine Debons, Cornelia Heynen, Gabriel Imboden, Armin Imstepf, Anne-Claude Luisier,
Frédéric Moix, Claude Naef, Yvonne Parlier, Denis Reynard, Emmanuel Reynard, Simon Roth, Jérémie Robyr, François Seppey, Pirmin
Zurbriggen, l’Association des amis de Farinet, la Commune de Savièse, Crans-Montana Tourisme, la Famille Ritz, la Fondation Edmond
Bille, la Fondation Jean Daetwyler, la Fondation Pierre Gianadda, la Fondation Rainer Maria Rilke, les Hôtels Ritz, la Médiathèque de
Martigny, la Médiathèque de Sion, les Musées Cantonaux du Valais, Rotten Verlag Editions, Valais Tourisme.
À toutes les personnes ayant contribué au portrait identitaire du Valais, étude préalable à ce livre.
À la chaleureuse équipe de Comanaging :
Joël Gayet sans qui ce projet n’aurait pas vu le jour
May Begin pour la direction efficace et énergique du projet
Catherine Grive pour la magie des textes
Natalie Bessard pour le graphisme enchanteur
L’éditeur tient à remercier tout particulièrement Yvan Aymon, grâce à qui ce livre existe, et toute l’équipe de l’Association Marque Valais
pour son enthousiasme et sa collaboration précieuse.
Valais, Corps & Âme a été réalisé avec le soutien de l’Association Marque Valais et de la Loterie Romande.La collection Corps & Âme est parrainée par la Cité de la Culture et du Tourisme Durable.
LE VALAIS REMERCIEMENTS
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Direction éditoriale et artistique : Sophie de PailletteTextes, légendes, recherche de citations littéraires françaises : Catherine Grive
Traduction textes, légendes, recherche de citations littéraires allemandes : Cornelia HeynenConception graphique et iconographie : Natalie Bessard
Fabrication et coordination : May Begin, assistée d’Aurore Vasseur, Emmanuelle Déon et Mathilde MignonPhotogravure : Point 4Impression : Gessler SA
dépôt légal :
Corps & Ame Éditions - Comanaging 12, rue Antoine Bourdelle - 75015 Paris
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VA
LA
IS
Catherine Grive - Sophie de Pail lettepréface Benoît Aymon
Corps & Âme est une collection d’excep-tion qui, pour la première fois, raconteun territoire, région, ville ou canton, enrévélant son patrimoine identitaire.Valais, Corps & Âme s’inscrit en beauté
dans cette collection qui met en correspondance les connaissances et les témoignages des meilleurs experts, hommes et femmes porte-parole etacteurs passionnés de leur cadre de vie : historiens, photographes, géologues,sociologues, ethnologues, architectes, conteurs, poètes, écrivains…Corps & Âme offre au lecteur un autre regard, un voyage poétique dans le visibleet le non visible, pour aller à la découverte d’une région comme si elle était une personne, s’offrir toute la magie du “si c’était” de l’enfance qui ne s’embarrasse pas d’a priori. Une porte ouverte à l’émerveillement et la promesse d’une vraie rencontre, intime et unique parce que chaque région n’est semblable à nulle autre.
VALA IS
ISBN 978-2-9528675-3-5
V A L A I S
PRIX SUISSE :39 CHF
PRIX FRANCE :25 v
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