L'irrigation pour une agriculture durable - Jean-Paul Renoux

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    LIRRIGATION POUR

    UNE AGRICULTURE DURABLE

    Jean-Paul RENOUX

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    La Fondation pour linnovation politique

    est un think tank libral, progressiste et europen.

    Prsident : Nicolas Bazire

    Vice-prsident : Charles Beigbeder

    Directeur gnral : Dominique Reyni

    La Fondapol publie la prsente note dans le cadre de ses travaux sur lcologie.

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    S lrrgaton at parte depus pluseurs mllnares des prncpales

    technques utlses par les agrculteurs, son utlsaton at dbat. Cette

    technque permet pourtant de satsare de larges besons. Lagrculture

    rrgue coure ans un cnqume des suraces en Europe mas produt

    deu cnqumes des besons. En France, dans certanes rgons et certanes

    lres en partculer, lrrgaton alorse consdrablement les cultures et

    consttue mme une condton de leur ablt comme de la qualt desproduts. Elle compte par alleurs un certan nombre deternalts pos-

    tes pour lconome et lemplo locau. Les ncessts conomques et

    les demandes soctales ont condut depus longtemps les agrculteurs

    optmser lutlsaton de leau et sorganser collectement. Lecence

    de lrrgaton a ans rgulrement progress ces ngt dernres annes

    malgr les contrantes crossantes et les restrctons daccs la ressource.

    Aujourdhu, une nouelle re soure. Dune part, les rrgants doent

    prouer que lrrgaton permet une utlsaton durable de leau. Dautrepart, lagrculture ranase dot prendre en compte les eets potentels

    de loluton des condtons clmatques. Les hypothses actuellement

    retenues parent sur une augmentaton de la pluomtre hernale et sur

    des squences de scheresse estales plus longues et plus marques. Dans

    ces condtons, le stockage de leau des prcptatons hernales dot tre

    ensag. Quelles sont les stratges possbles pour lrrgaton de deman ?

    Le manten des ressources au neau actuel pour les rrgants permettratune stablt dans la crossance des rendements permse par le progrs

    des espces. Une contrante supplmentare modre sur les olumes

    deau qu peuent tre prles serat ensageable mas ncessterat des

    adaptatons des systmes de producton. Quant la dsrrgaton , elle

    soumettrat beaucoup deplotatons au alas clmatques et lasserat

    certanes rgons sans recours ace leurs handcaps naturels. Lecence

    de leau are aec lespce. Vol pourquo on peut attendre des amlo-

    ratons mportantes par le progrs gntque. Il dot saccompagner dunaccrossement de la nesse et de la ractt du plotage de lrrgaton.

    Une approche concerte et cble, bassn par bassn, des besons en eau

    des lres estantes, ans que la craton de ressources ben localses

    parassent les rponses les plus rasonnables.

    RSUM

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    Jean-Paul RENOUX

    Responsable national mas chez ARVALIS, lInstitut du vgtal

    Sur Internet, en tapant les mots rrgaton et mas (en ranas), partr

    du moteur de recherche habtuel, on dcoure de nombreu stes rpar-

    ts en tros catgores : les stes dnonant lrrgaton et celle du mas

    en partculer, les stes dcrant des projets drrgaton complmentare

    pour augmenter et stablser les rendements du mas des pays ardes enoe de deloppement, et enn, des stes dqupement ou de consels

    technques de lrrgaton du mas en France. Ce constat ntal, pour

    quconque eut se are une de de la queston, commence donc par ce

    grand cart conceptuel.

    Le dosser de leau partage aec celu des OGM la partculart de

    or les arontements dologques et les des reues lemporter sou-

    ent sur lanalyse serene et contradctore des ats. Pluseurs epertses

    rcentes nont pas chapp ce traers. Pour un nsttut de recherche

    applque en agrculture comme ARVALIS-Insttut du gtal, et pour les

    agrculteurs eu-mmes, certanes armatons de gaspllage notam-

    ment sont souent trs lognes de la ralt cue.

    Quelques crtques, deenues des leu communs, trahssent souent

    lgnorance du publc comme des ltes, de ce quest lactt agrcole

    aujourdhu.

    Ben quentour de structures de consel et deprmentatons trssophstques, lagrculteur reste nanmons soums la olatlt des

    marchs et au caprces du clmat.

    Lagrculture moderne peut tre dne comme une scence la os

    emprque et eprmentale destne rdure les alas qu menacent les

    LIRRIGATION POURUNE AGRICULTURE DURABLE

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    gtau cults et dont lagrculteur est au nal, aec ses outls et ses

    consels, larbtre au neau de chaque champ.

    Ce quon appelle en agrculture les acteurs de producton (leau, les

    engras donc le sol , le clmat, le cho de la plante, le nombre de plan-

    tes par unt de surace), et les acteurs de protecton des cultures contre

    les boagresseurs 1 sont les composantes oenses et denses

    de lacte de producton.

    Au moment o le dbat sur la compttt de la erme France est

    pos, notamment au traers des dstorsons de concurrence estantes

    en Europe, et o les dscussons sur la rson des olumes deau qu

    peuent tre prles pour lrrgaton se radcalsent dans les rgons,

    des eperts snterrogent sur la melleure aon dutlser la ressource eneau, ore sur la lgtmt mme de lrrgaton.

    Le contete conomque et clmatque partculer de 2010 ajoute au

    dbats : ronts renerss , cest la parte Nord-Ouest de la France,

    habtuellement la plus arrose, qu a sub une scheresse prntanre

    nhabtuelle et la parte Sud qu a reu des prcptatons mportantes.

    Lrrgaton est depus longtemps une composante essentelle de lagr-

    culture. Comme le soulgne Syle Brunel, gographe et proesseur laSorbonne, les plus grands progrs en matre agrcole ont t obtenus

    par lrrgaton. Leau consttue aujourdhu le prncpal acteur lmtant

    de la producton agrcole. Lrrgaton permet une producton nettement

    supreure tros os plus en moyenne que lagrculture pluale en

    utlsant mons despace et en employant daantage de monde.

    Cette remarque sapplque auss des pays au clmat tempr comme

    la France. Sa pluomtre moyenne de 650 mm deau par an nen at

    pas un pays arde, n mme une rgon soumse au terrbles -coupsclmatques de lEurope centrale. Pourtant, dans de nombreuses rgons,

    cest souent lrrgaton qu apporte scurt et craton de aleur

    lagrculteur et au lres agrcoles.

    1. Bioagresseurs : terme gnrique aujourdhui consacr qui signife les direntes menaces biologiquespesant sur les plantes cultives : ravageurs divers insectes surtout , maladies, mauvaises herbes.

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    AGRICULTURE :DE LIRRIGATION LA GESTION DE LEAU LEXE MPLE DU MAS

    Lirrigation vieille comme lagricultureLes crales qu assurent lqulbre almentare mondal sont, dans lor-

    dre, le mas, le bl et le rz. Les tros ont leurs orgnes les leau.

    La domestcaton des crales a consst slectonner une espce

    gtale pour quelle consere ses granes jusqu la maturt, an que

    lhomme pusse les rcolter aant quelles ne se dspersent pour assurer

    la reproducton. Aec cette slecton gtale emprque mmmorale,

    les premres organsatons agrares ont d auss domestquer leau. Pourassurer la rgulart des augmentatons de rendement obtenues, lrrga-

    ton est ne aec lagrculture.

    Ans, la domestcaton du bl, crosement de gramnes prsentes

    ltat sauage en Ase Mneure dans le Crossant ertle , a t possble

    l y a prs de 10 000 ans, grce la stuaton aorable dalmentaton

    en eau des deltas du Tgre et de lEuphrate, acltant des amnagements

    pour rrguer les cultures.

    La culture du rz est depus lorgne toujours le un mode de pro-ducton agrcole de delta, dpendant ortement de leau.

    Le mas, domestqu probablement la mme poque que le bl, mas

    dans le Noueau Monde, partr dune plante qu este toujours le

    tosnte , sest delopp dabord dans les condtons trs aorables de

    lAmrque centrale, pus sest rapdement dus au nord et au sud dans

    tout le contnent amrcan. Au xve scle, larre des conqustadors

    (qu lont ntrodut en Europe), le mas aat conqus les plateau sem-dsertques du Prou o lEmpre nca aat construt un systme trs

    labor drrgaton par grat dont les canau sont encore onctonnels

    aujourdhu.

    Les rendements supplmentares ans obtenus ont perms de dgager

    des moyens pour delopper des nrastructures toujours plus sophst-

    ques, ncessares lactt agrcole et notamment lrrgaton. Ds le

    dpart, sous larbtrage dun Etat ou dune admnstraton locale, lrr-

    gaton des cultures t accompagne de la geston la rgoureuse de leau,ressource toujours consdre comme prceuse par les paysans. Cette

    rpartton entre agrculteurs ( tours deau ), aujourdhu encore, par

    eemple dans la Plane du P (qu sert au mas et au rz), est rge par des

    tetes dont certans nont pas chang depus le xvie scle.

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    Auss, depus la roluton du Nolthque (ou presque), lamloraton

    artale, lagronome, lrrgaton et mme la geston et le drot de leau,

    et dune certane aon lorgansaton de la soct, sont ndssocables.

    Pour le paysan, la slecton artale, larrosage, comme le traal

    du sol, sont les bases de lagrculture, partculrement dans les pays

    la pluomtre ncertane. Il est noter que dans les pays du bassn

    Mdterranen par eemple, lrrgaton nest pas remse en cause, car

    elle est assoce lde de scurt, de rchesse, dabondance et non un

    dtournement de ben publc.

    Le cas de la France est partculer. Contrarement une de reue, les

    dbats autour de lrrgaton y sont rcents. Ils sont apparus aec le de-

    loppement de cette technque dans certanes rgons et aec les premersconfts dusage qu en ont rsult. A cela sajoute un lment noueau :

    cest la mse en cause de la lgtmt de lacte drrguer et mme de lacte

    de produre. Par etenson, la culture du mas qu en est lepresson la

    plus sble et la plus emblmatque, de surcrot lamrcane , at

    lobjet dune contestaton almente par le procs permanent at au

    OGM. Le dbat sur la quantt deau dsponble se conond auss quel-

    queos aec celu de la qualt de leau. Posons deu constats pralablesqu peuent tre rs : en France, lrrgaton npuse pas la ressource,

    et la qualt des eau samlore ces dernres annes.

    Lirrigation en Europe et dans le monde

    Comme la rappel Grard Payen lors de son audton au Consel co-

    nomque et socal du 2 ma 2007 sur les enjeu mondau de leau,

    Eau utilise par lagriculture (vapotranspiration)

    arrosage naturel par les pluies 5 560 Km3 78 %

    irrigation (par vapotranspiration) 1 570 Km3 22 %

    Total eau utilise par lagriculture 7 130 Km3 100 %

    Eau mobilise par lhomme (eau bleue)

    eau prleve pour lirrigation 2 664 Km3 70 %

    eau pour usages domestiques 381 Km3 10 %

    eau pour industries 785 Km3 20 %

    Total eau mobilise par lhomme 3 830 Km3 100 %

    Tableau 1 : volumes deau par usage (source : Water or Food, Water or Lie, IWMI, 2007.)

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    Le problme, ce nest pas leau lchelle de la plante, cest sa rpart-

    ton et sa geston et, a-t-l conclu : Cest un problme poltque.

    Chaque homme consomme pour ses besons drects de 50 200 ltres

    par jour (e domestque), mas ngt os plus pour se nourrr. Ces besons

    ndrects reprsentent les quantts deau qul aut pour abrquer nos

    alments : 1 000 2 000 ltres pour 1 klogrammes de bl, 16 000 ltres

    pour 1 klogrammes de ande de bu.

    Le dcompte des olumes deau par usage est rlateur : 78 % de

    leau utlse par lagrculture est ssue darrosage naturel par les plues

    mas 70 % de leau moblse par lhomme lest pour lrrgaton.

    Aec ces consommatons, lagrculture rrgue ournt, selon la FAO2,

    40 % de la producton almentare mondale ; compte tenu de la demandecrossante, ce chre derat attendre 60 % dc 2025.

    Lirrigation en Europe : quelques chires

    Lagrculture reprsente 24 % de lutlsaton de leau en Europe (EEA

    report 2009), mas ne sert pas seulement lrrgaton : au Royaume-Un

    par eemple, 50 % des consommatons agrcoles sont destns labreu-

    ement du btal.Lagrculture rrgue coure enron un cnqume des suraces en

    Europe mas produt deu cnqumes des besons (Doll & Sebert,

    2002). En Itale et en Espagne, lagrculture rrgue contrbue 50 %

    de la producton et plus de 60 % de la aleur nale agrcole (OCDE,

    2006), pour respectement 21 % et 14 % des suraces utlses.

    Lobseraton de la carte europenne de lrrgaton rle dalleurs

    quelques surprses. S le Portugal, lEspagne, lItale, la Grce, le Sudde la Roumane et la aade atlantque de la France sont ben sbles,

    on note auss des zones mportantes au Pays-Bas et au Danemark. La

    carte de lrrgaton (des besons en eau), ne refte donc pas seulement

    la duret du clmat mas auss la prsence de lres dont la qualt et la

    rentablt dpendent de leau : les lgumes, les feurs, les ruts

    Lirrigation en France

    La France nest pas un pays arde. Dun clmat tempr domnante oca-

    nque, elle bnce dune pluomtre assez rgulre. Le blan de leau

    2. Food and Agriculture Organization : Organisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture

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    montre que les dsponblts sont consdrables : sur les 200 mllards de

    mtres cubes reus chaque anne, 80 mllards russellent et sont acus

    plus ou mons rapdement ers la mer et 120 mllards snltrent dans

    les sols et ont recharger les nappes souterranes. Ces dernres sont de

    proondeur et de capact arables, et quelques rgons en sont dpour-

    ues (Bretagne). Certanes de ces nappes souterranes consttuent, aec

    les rserors artcels, le rseror tampon de leau en France.

    S lon ecepte le pourtour mdterranen o lagrculture (hors la gne

    et loler par eemple), est mpossble sans rrgaton, la carte de France des

    zones rrgues rensegne sur pluseurs aspects : le clmat (dct hydrque

    estal), la possblt daccder une ressource en eau et sur la proondeur

    des sols. Ce sont plutt les sols callouteu, sableu et supercels, autre-os paures qu ont bnc de lrrgaton, transormant en quelques

    dcennes des rgons dshrtes en bassns hautement products.

    S lrrgaton en France est relatement margnale en termes de super-

    ce (mons dun mllon dhectares rrgus sur 22 mllons de surace

    agrcole utle), elle se concentre dans quelques rgons ou nterent dans

    des lres donnes des neau dcss pour la craton de aleur dans

    lagrculture.

    En eet, le blan clmatque gnral de la France, globalement ecden-tare, cache dassez ortes dsparts et at apparatre des dsqulbres

    nattendus dans certanes rgons : le Sud de la France ben sr (pas tout le

    Sud), mas auss des rgons de la aade atlantque (un trangle Nantes

    Orlans Bordeau), qu prsentent un blan hydrque estal dprm.

    Ces zones de dcts sont hstorques et ne rsultent pas dun rchau-

    ement rcent. Les prlements dans les rres, sls psent en prode

    dtage sur les dbts, neplquent pas eu seuls tous les secs constats rgulrement dans certans cours deau. Ans, sans remonter

    lAntqut, dans les annes quarante du xxe scle, des journau locau

    asaent dj tat d secs mportants de certanes rres alors que lr-

    rgaton nestat pas.

    La ralit des chires

    Lrrgaton sest deloppe en France dans les annes soante-d(notamment aprs les scheresses de 1975 et 1976), les suraces rrgues en

    grandes cultures ont doubl de 500 000 ha un mllon dhectares.

    Contrarement une de reue, les compensatons de la PAC resttues

    aprs 1992 sur les hectares rrgus (en at un retour partel de tous

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    les olumes de producton supplmentares gnrs par lrrgaton qu

    ont ser lpoque de base au calcul des compensatons), nont pas pro-

    oqu deploson de lrrgaton. Ces suraces sont restes stables autour

    dun mllon dhectares depus 2005 (aprs une pousse 1,15 mllon

    dhectares aprs les prodes de scheresse de 1989 1991).

    En trente ans, le pourcentage deplotatons ayant rrgu passe de

    8,4 % 14,5 %.

    Ce deloppement de lrrgaton correspond letenson des zones

    de producton : l sest at progressement du Sud mdterranen ers

    lOuest et le Nord sous lmpulson des compagnes damnagement

    (Sud, Sud-Ouest), et des ntates ndduelles (orages, retenues col-

    lnares), en gagnant le Sud-Ouest, le Bassn parsen pus les rgonsRhne-Alpes et Potou-Charentes.

    Remarquons nanmons que, malgr cette etenson, le tau global

    drrgaton reste able 5,7 % de la SAU (surace agrcole utle).

    Sur ce total, le mas (pour le gran, la producton de semences et le

    ourrage), reprsentat enron 46 %. Beaucoup dautres cultures bn-

    cent de lappont de lrrgaton, notamment les crales palle

    (bl tendre, bl dur), pour 18 % des suraces, les lgumes, les pommes de

    terre et les ergers pour 17 %, mas auss les betteraes, les protagneu,

    les prares, etc.

    Des 4,7 mllards de mtres cubes retenus pour lrrgaton, le mas

    ne reprsente quun ters des prlements ranas. La premre rgon

    consommatrce deau aec 3 mllards de mtres cubes (63 % du total),

    est gre par lagence de leau Rhne-Mdterrane et Corse o le mas

    ne bnce que de 6 % des prlements.

    Le mas, culture emblmatique de lirrigation

    Sur plus de 3 mllons dhectares de mas cults en France, 800 000

    sont concerns aujourdhu par lrrgaton :

    - sur 1,5 mllon dhectares de mas gran, 600 000 ha enron sont

    rrgus ;

    - cela l aut ajouter 100 000 ha de mas ourrager (rcolt enter etensl pour les anmau), sur 1,4 mllon dhectares ;

    - la totalt des 60 000 ha de producton de mas semences (la France est

    le premer eportateur mondal de semences de mas), et des 15 000

    20 000 ha de mas dou (le mas des salades estales).

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    Ans, ben que lmage de lrrgaton des grandes cultures en France

    sot trs assoce au mas, on peut constater quen dehors des lres trscontractualses des semences et des lgumes, le mas est une culture trs

    majortarement pluale sur notre terrtore, c'est--dre condute aec

    les seules ressources du cel. Cela en dt dj long sur la dpendance

    relate leau de cette plante, et/ou sur lardt tout auss relate du

    clmat ranas.

    Dans la plupart des grands bassns de producton du mas dans le

    monde (tats-Uns, Amrque latne, Europe centrale, Chne), le masest majortarement cult sans rrgaton, sous des clmats contnen-

    tau ou ocanques, mas auss mdterranens et tropcau. La plante

    la plus culte dans le monde aujourdhu est donc prsente sous tou-

    tes les atmosphres, sur tous les contnents. En Europe, de lAndalouse

    au Danemark, de la Galce et de la Bretagne jusquen Ukrane, le mas

    aronte tous les mleu. Cette obseraton, on le erra, a une grande

    mportance pour laenr et eplque que le prncpal object de la slec-

    ton artale du mas sot lamloraton de la tolrance de la plante austress hydrque.

    Le cho du mas pour lrrgaton seplque dabord par son e-

    cence naturelle s--s de leau. Par ses orgnes tropcales, son apttude

    supporter les ortes chaleurs, onctonner sous un rayonnement

    Prlvementstotauxagricoles

    (millions m3)

    Suracesmas irrigu(1000 ha)

    Consommationmoyennemas irrigu

    (1000 m3/ha)

    Prlvementseau totauxirrigation mas(millions m3)

    Part dumas dansprlvementsagricoles (%)

    Adour-Garonne 1 032 494 2 988 95,7

    Artois-Picardie 25 3 1 3 12

    Loire-Bretagne 505 252 1,5 378 74,9

    Rhin-Meuse 80 51 1,5 76,5 95,6

    Rhne-Mditerraneet Corse

    3 009 77 2,5 192,5 6,4

    Seine-Normandie 116 3 1 3 2,6

    France 4 767 880 1,86 1 641 34,4

    Tableau 2 : part du mas dans les prlvements dirrigation(sources : Prlvements totaux : rapport CGGREF Irrigation durable, Fvrier 2005.Prlvements mas : estimation AGPM.)

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    mamum, ses partcularts physologques (elle at parte des plantes

    dtes en C4, par opposton au plantes dorgne mdterranenne dtes

    en C3, comme le bl), cest la culture qu alorse le meu leau apporte(3 t de gran pour 1 000 m3 deau).

    Cette ecence physologque se tradut par une ecact conom-

    que. Cest la rason pour laquelle la culture du mas est prrable pour

    les sols rrgues dans les rgons o elle est ben adapte au clmat :

    lcart de rendement aec dautres cultures possbles, le bl par eemple,

    y est supreur de 35 45 q lha.

    Pour les agrculteurs, le cho dune producton est dabord cono-

    mque, mas l rsulte auss dune dcson agronomque an dadapterla culture et le systme de producton (lassolement), au contrantes du

    mleu. La tolrance naturelle du mas au malades lu conre de sur-

    crot la possblt dtre cult en contnu (monoculture), qualt qul

    partage aec trs peu dautres plantes.

    Rendement en quintaux pour 100 mm deau apports

    Tournesol 8

    Bl tendre 20 25

    Mas 30

    Quantit moyenne deau (en litres), pour 1 Kg de matire sche

    Mas ourrager * 238

    Banane 346

    Mas grain* 454

    Orge * 524

    Pomme de terre * 590

    Bl* 590

    Soja 900

    Riz pluvial 1 600

    Riz inond 5 000

    Coton 5 263

    Tableau 3 : eicience moyenne de lirrigation (Calcule partir des rsultatsdessais en zones sches) (source : CNRS)

    * rrences en zone tempre

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    Enn, et cette lgtmt hstorque lu est quelqueos dne, le mas est

    nstall en France et en Europe depus cnq scles, sot depus plus long-

    temps que dautres plantes dorgne amrcane comme lu (la pomme

    de terre, la tomate). Il a donc at lobjet dun long traal dadapta-

    ton au condtons locales par les paysans ranas du Sud-Ouest, des

    Charentes, de la Bresse et dAlsace. Ce traal dadaptaton des plantes

    au mleu, autreos local chaque agrculteur slectonnat ses melleurs

    ps pour les ressemer lanne suante , pus rgonal (lapparton de

    populatons de pays ), est la base de la arablt de lespce, orgne

    de la slecton artale qu sest progressement mondalse.

    Plante ben adapte au condtons ranases, le mas est cult peu

    prs partout (sau en alttude), mas l est ncontournable dans certanesrgons.

    Lapport deau complmentare de lrrgaton ne reprsente en

    moyenne que la mot des consommatons deau du mas pendant son

    cycle de producton. Sans tre comparable lrrgaton de complment

    des crales dher (pour lesquelles elle se deloppe rapdement), la

    dpendance du mas lgard de lrrgaton est lon dtre totale. Cela

    est d loluton des technques, mas auss et surtout au progrs

    gntque constant obser ces dernres dcennes. Le mas, qu bn-ce dnestssements trs mportants dans le domane de la gntque,

    apporte au agrculteurs des progrs sbles court terme. La tolrance

    au prodes de stress plus longues et lapttude mantenr ntacte la

    capact de rendement quand les condtons samlorent, bncent

    auss ben au mas rrgus quau mas pluau. Loluton constante

    du plotage de lrrgaton, laluaton artale de plus en plus sophst-

    que et ladaptaton des tnrares technques au contrantes par bassnde producton (sems prcoces, esque), contrbuent auss au perecton-

    nement de lecence de la ressource. On erra que le progrs global

    des technques agronomques a perms de mantenr et are oluer les

    perormances malgr le pods crossant des contrantes.

    Efcience conomique de lirrigation

    De nombreuses tudes ont montr lapport de lrrgaton la cratonde aleur dans les lres agrcoles. Il est rappant de constater que

    dans les rgons o lrrgaton est mportante (et notamment du mas

    gran), les eplotatons agrcoles de talle moyenne sont restes comp-

    ttes. Partout o elle nterent, lrrgaton cre de la aleur sot par

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    les rendements quelle apporte sot par la stablsaton de lres trs

    rmunratrces.

    Sa suppresson en France qu, pour certans, naurat quune ncdence

    nglgeable sur la producton natonale, aurat de at dans de nombreuses

    rgons et pour de nombreuses lres, par eet de seul, des consquen-ces masses sur les systmes de producton et lemplo assoc.

    Au-del de la scursaton de la producton des neau les,

    lassurance rrgaton permet de garantr une qualt constante des

    produts. Pour toutes les cultures sous contrat comme les lgumes, les

    productons de semences ou certanes lres cralres egeant des

    qualts technologques prcses, lrrgaton est consdre comme a-

    sant parte de la garante ege par le collecteur et/ou le transormateur.Dans le onctonnement des plantes, la quantt est souent le la

    qualt. Lrrgaton garantt en n de cycle gtat le bon remplssage

    des grans et donc une aleur technologque plus lee. Les grans stres-

    ss ont des calbres plus petts, ce qu dmnue leur tau de fottaton et

    leur apttude letracton damdon. Lrrgaton dmnue le rsque de

    ssuraton et la sensblt la casse au moment de la rcolte, dauts

    redouts par les abrcants dalment du btal. La aleur almentare

    dpend auss du tau damdon la rcolte. Enn le stress hydrque estun acteur de rsque de contamnatons de champgnons (fusarium), qu

    peuent tre lorgne du deloppement de certanes mycotones.

    Des tudes compltes ont eplor mnuteusement les eternalts

    postes de lrrgaton. Ctons ttre deemple une tude rcente de

    la chambre dagrculture de la Venne en Potou-Charentes qu reprend,

    de aon mthodque, lre par lre, le rle jou par lrrgaton dans ce

    dpartement. La Venne est un dpartement reprsentat de lagrcultureranase, de sa derst, au condtons clmatques moyennes, n trop

    sres n trop aorables. Cette tude montre que, toutes lres conon-

    dues, les 50 000 ha rrgus de la Venne rapportent plus de 160 mllons

    deuros de chre daares total alors quelle ne concerne que 18 % des

    eplotatons et 50 % enron des suraces de mas. Letrapolaton la

    France entre se chre en mllards deuros.

    Lrrgaton concerne auss une eplotaton latre sur tros, mas

    gnre 44 % du quota later dpartemental. Certanes lres en dpen-dent presque totalement : mas semences, chalon, tabac, melon,

    marachage et ruts. Ces lres spcalses reprsentent des chres

    daares mportants : melon, 33 mllons deuros ; tabac, 2.9 mllons

    deuros ; mas semences, 2.4 mllons deuros ; chalon, 0.7 mllons

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    deuros. Lrrgaton seule peut garantr la prennt de ces productons

    et satsare au objects de qualt prus par les contrats de produc-

    ton. Leet de leer est consdrable sur lconome du dpartement.

    Au-del du chre daares de la producton lre (60 mllons deuros),

    la transormaton ndustrelle de cette producton prmare (73 mllons

    deuros), en aal et les consommatons dapprosonnement en amont

    (20 mllons deuros), compltent laluaton de lmpact conomque.

    Sy ajoutent la masse salarale engendre (25 mllons deuros), aec

    800 emplos salars temps plen et les 240 acts eplotants.

    Pour la seule lre du mas gran, et en ne comptant que la produc-

    ton prmare, la perte de producton prooque par la suppresson de

    lrrgaton pourrat tre de 4 mllons de tonnes. Pour compenser cetteperte aec des crales pluales, ce sont plus de 600 000 ha despaces

    cultables noueau qul audrat trouer.

    Irrigation et durabilit des modes de productions agricoles

    Lrrgaton contrbue garantr la durablt des modes de producton

    s lon donne cette accepton une dnton la os conomque, agro-

    nomque et cologque.

    Au niveau de la parcelle agricole, les rendements les, notamment

    en mas gran, garantssent la resttuton de matre organque au sol

    mportante, donc lassurance du manten de la ertlt des sols. Les ren-

    dements rgulers sont assocs une melleure geston prsonnelle

    des engras azots : les ertlsatons sont calcules a pror sur une hypo-

    thse de rendements probables. Plus ls sont stables, mons le rsque degaspllage et de relquats ecesss en automne ( lorgne de possbles

    utes de ntrates), est grand.

    Au niveau des exploitations, lrrgaton permet la derscaton des

    cultures, lqulbre entre les cultures dher et dt, donc une scurt

    ace au alas clmatques. Le manten de rendements les et rgulers

    permet une trsorere stable.

    Lrrgaton est la melleure des assurances rcolte . Mas cest surla durablt conomque des lres, la scursaton des dbouchs, que

    lrrgaton apporte le plus. En permettant un juste qulbre entre les

    cultures dher et dt, elle assure au organsmes stockeurs (coop-

    rates et ngoces), ltalement de la collecte sur les tros prodes de

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    mosson, loptmsaton de ses cots de stockage, lamortssement de ses

    nstallatons et un ret rguler pour les entreprses de transport. Elle

    aorse auss une melleure prennt des dbouchs commercau par

    une producton stable en quantt comme en qualt.

    Toutes les tudes conomques, rgonales ou locales, sur lmpact de

    lrrgaton dmontrent un len aec le manten demplos permanents :

    un rrgant gnre 6 emplos nduts dans les Landes, 4 dans la Venne ;

    100 ha rrgus gnrent 22 emplos drects et ndrects dans les rgons

    mdterranennes.

    Au niveau de la Ferme France , lrrgaton contrbue un amna-

    gement agrcole qulbr de lespace rural ranas en compensant leshandcaps clmatques ou de sols de rgons daorses ; le manten

    dun nombre plus le deplotatons, une occupaton susamment

    dense de lespace rural, la prennt dun paysage agrcole ant, parte

    ntgrante du patrmone natonal et dune certane manre, de sa aleur

    tourstque.

    Enn, et pusque largument est la mode, rappelons quune tonne

    supplmentare produte lhectare lbre une tonne doygne suppl-

    mentare en ant une tonne de gaz carbonque..

    De lirrigation la gestion de leau

    Les ncessts conomques et les demandes soctales ont condut depus

    longtemps les agrculteurs optmser lutlsaton de leau.

    Commenons par un eemple rlateur qu permet dllustrer lcart

    estant entre des des reues et la ralt scentque et agronomque :

    la crtque souent entendue de larrosage au heures les plus chaudes de

    la journe cense tre lorgne de pertes mportantes par aporaton.

    Cette remarque, qu semble rappe au con du bon sens, a t dmente

    par les tudes les plus prcses.

    En France, le mode drrgaton le plus utls est lasperson (91 %).

    Leau est projete en lar par un canon enrouleur ou dsperse en

    plue plus localse par des arroseurs es ou tournants (pots). Des

    tudes trs prcses3, rlent que ces pertes taent largement nreu-res 10 % au heures les plus chaudes de la journe. Ces conclusons

    3. P. Ruelle, J-C. Mailhol, B. Itier, Evaluation des pertes par vaporation lors des irrigations par aspersion encondition de ort dfcit hydrique, INRA 2004.

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    conrment des tudes antreures4, qu aluaent ces pertes de lordre

    de 5 %. Sous le clmat ranas, ces pertes sont lmtes. Loblgaton de

    larrosage de nut qu rsulterat dune nterdcton darrosage de jour,

    oblgerat les agrculteurs squper dnstallatons surdmensonnes

    permettant des dbts susants pour arroser la mme surace en monsde temps, ce qu engendrerat certanement plus de gaspllage. Un rcent

    as, rendu par le Consel dEtat, oque dans la mme ene la pr-

    tendue mauase utlsaton de leau pour lrrgaton et recommande la

    technque du goutte--goutte connue des arborculteurs et des jardners.

    Cette recommandaton rle plutt la mconnassance des contran-

    tes agrcoles. Le goutte--goutte est une technque trs onreuse, utlse

    pour les pettes suraces (en arborculture, marachage), dans les zonesde grand ent (alle du Rhne), ou de tempratures trs lees (Isral).

    La dure de e de ces qupements est courte, leur renouellement co-

    teu. En outre, certans nsectes oreurs snstallent dans les tuyau, les

    rendant rapdement nutlsables. Enn, la qualt de rpartton de leau

    autour du goutteur dpend beaucoup du type de sol et de sa capact

    duser leau entre les goutteurs.

    Lrrgaton par asperson utlse sur de grandes suraces est souple

    demplo, elle est la plus appropre au condtons ranases standards(tempratures moyennes, ents modrs). Les entuels gaspllages deau

    sont plus crandre les jours de ent, celu-c contrarant une bonne

    rpartton de leau sur lensemble du champ.

    Le goutte--goutte a t test en grandes cultures : outre son cot

    eorbtant, l na pas dmontr une ecence de leau supreure au

    technques classques dasperson.

    Cet eemple llustre la dcult pour le monde agrcole (comme toutmleu proessonnel), deor rpondre par des eplcatons technques

    complees une obseraton smple et apparemment dente. Cette

    ncesst dune justcaton permanente a commenc pour lrrgaton

    dans les annes quatre-ngt quand son usage sest delopp de aon

    spectaculare dans certanes rgons.

    Face ces questons, la proesson agrcole a d, ds cette poque, our-

    nr des eplcatons sur ses pratques. Les prlements en rre et les

    orages prs se multplaent, lore semblat abondante, npusable.Mas les autres types de consommatons progressaent auss rapdement

    et les ts trs secs des annes 1989-1990-1991 ont at apparatre les

    4. L. Huber, Pertes par vaporation en irrigation par aspersion, Agence de l'Eau Loire Bretagne, 1991

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    premers confts entre usagers, partculrement en prode estale o

    les prlements agrcoles sont mportants. Les confts ont t les plus

    s dans les rgons o lafu tourstque estal (les tourstes recher-

    chent, comme les plantes, lumre et chaleur, mas sans la plue), asat

    eploser les besons en eau potable et les utlsatons de leau pour les

    losrs. C'est--dre dans les rgons o la mme ressource tat sollcte

    smultanment pour des emplos drents : rres, pour lrrgaton

    et les actts nautques ; nappes supercelles, pour leau potable et

    lrrgaton.

    Le lttoral charentas et enden et larrre-pays qu ournt la res-

    source en eau, ont t les premres zones de conft.

    Cest cette poque que le drot de leau a auss olu de aon dc-se en nscrant cette ressource naturelle dans le patrmone commun

    de la naton (lo sur leau 1992), octroyant lensemble des usagers et

    ladmnstraton un drot de regard sur lutlsaton qu tat ate de

    la ressource. Un double mprat sest alors mpos dans le domane de

    lrrgaton pendant cette prode : le souc dconomser leau et le de-

    loppement de la geston collecte par les rrgants eu-mmes.

    Lirrigation est dabord une technique

    Les premers traau ont port sur le rglage des matrels, la qualt de

    la rpartton de leau et surtout sur le plotage de lrrgaton en oncton

    du beson des cultures. Des tudes physologques prcses sur le beson

    des plantes, le cho de arts plus robustes, lencadrement du consel

    par des aertssements enoys au producteurs (par courrer pus par

    a, aujourdhu par Internet), ont rgulrement amlor lecence delutlsaton de leau.

    Toutes ces approches ont t menes de ront. On consdre que depus

    les annes quatre-ngt, le progrs gnral de ces technques a perms au

    mons 30 % dconome deau perormance gale.

    Les premers gans sgncats ont t apports par un melleur

    rglage des canons enrouleur. Ces grosses bobnes entoures dun

    tuyau feble trent un canon sous la presson de leau. Ces qupements

    sont pratques, robustes et surtout polyalents, ce qu en at le matrelaor drrgaton des eplotatons au parcellare rrguler et de pette

    talle. Projetant leau, ls sont assez sensbles au ent et le rglage de leurs

    paramtres (dbt, presson), permet de mnmser les gaspllages dune

    mauase rpartton. Leur polyalence a une contreparte. Ils doent

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    tre dplacs dune parcelle lautre. Le tour complet dun enrouleur,

    pour reenr son pont de dpart et entamer la roluton suante,

    sappelle le tour deau. Ce tour deau est la prncpale contrante de

    lrrgant. Il dot jongler entre les besons de ses cultures, le dbt du

    matrel, les horares autorss pour lrrgaton dans certans bassns.Cette contrante concrte du tour deau peut tre un ren une opt-

    msaton purement agronomque des besons des plantes et eplque

    souent ce phnomne rare, mas ncomprhensble pour un obserateur

    non spcals, de or rrguer quand l pleut (on surestme auss,

    ll , les quantts deau tombes). Les pots, les nstallatons es

    (couerture ntgrale), ont auss at lobjet de contrles systmatques

    dans les annes quatre-ngt-d. Ces contrles ont t le plus souentralss par des consellers spcalss des chambres dagrculture qu ont

    at progresser les rrgants et ont aors lnnoaton chez les abr-

    cants dqupements.

    Lautre apport dcs rsde dans la connassance des besons en eau

    des plantes. Il est le at de traau ancens, notamment pour le mas. Les

    annes quatre-ngt et quatre-ngt-d ont u se delopper de nom-

    breuses eprmentatons sur la melleure aon de condure lrrgaton

    aec, phnomne alors noueau, des consels systmatques proposs parde nombreu organsmes de deloppement agrcole, les organsatons

    drrgants elles-mmes ou les lres de transormaton. Ces consels

    pousss domcle par lapparton des a ont eu un mpact mpor-

    tant. Encadre dans des actons collectes (opraton Irr-meu),

    lrrgaton est deenue de plus en plus technque. Laboutssement de ces

    saor-are peut tre llustr par des logcels de condute adapts cha-

    que culture, chaque rgon (sol et clmat), et serant de base au conselgnrals destn au rrgants. Ces mthodes de condute portent sur-

    tout sur le rasonnement des moments les plus dlcats de la campagne

    drrgaton. Le dmarrage, larrt et la prse en compte des plues, sont

    essentels pour adapter les apports en tenant compte du rythme mplaca-

    ble du tour deau et des contrantes dqupement.

    Grce ces amloratons successes, lecence de lrrgaton a

    rgulrement progress ces ngt dernres annes malgr les contrantes

    crossantes et les restrctons daccs la ressource.Nous errons plus lon le rle galement ondamental, en amont, de

    lamloraton artale et des stratges culturales nnoantes mses en

    ure.

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    Les irrigants sorganisent collectivement

    Paralllement et pour les mmes rasons dconome, de melleure ges-

    ton, les rrgants se sont organss collectement.

    Lorgansaton collecte des rrgants a poursu pluseurs buts :

    - snestr dans la connassance de la ressource en eau, pour les rr-

    gants comme pour les usagers, et progresser dans les connassances

    sur lhydrogologe, le onctonnement des nappes, la relaton entre

    ces dernres et les rres ;

    - snestr dans la geston concerte de la ressource. Les rrgants sont des

    usagers de la ressource en eau, leur sure conomque en dpend. Cettegeston dot se are en respectant les spccts de chaque bassn ;

    - snestr aec leurs structures de consel (chambres dagrculture), et

    de recherche (nsttuts technques), dans la mse au pont de condutes

    de plotages et de technques plus conomes ;

    - aluer et accompagner les besons de craton de modes de stockage

    de leau.

    Mas cest loluton du cadre rglementare, la lo sur leau de 1992,

    aec la craton des SAGE (schmas damnagements et de geston des

    eau), renorce en 2003 par la craton de ZRE (zones de rpartton

    des eau), dans les rgons orte demande drrgaton et enn la mul-

    tplcaton des actons concertes dans la geston de bassns sensbles qu

    ont oblg les rrgants prendre en man leur gouernance.

    Dune certane aon, la culture du mas, base de lrrgaton en France,

    par les suraces reprsentes, ses besons en eau prsbles et rgulers,

    mas auss par son ntrt conomque, a contrbu construre une

    organsaton prenne des rrgants ranas, tendue aujourdhu au

    neau europen.

    Loluton de contrantes derses (clmatques, conomques, rgle-

    mentares, soctales), a donc acclr lorgansaton de lrrgaton qu

    est deenue ce jour une actt trs encadre, et mme trs surelle.

    Aujourdhu, une nouelle re soure : les rrgants doent prouerque lrrgaton est non seulement une bonne utlsaton dune ressource

    estante, mas auss quelle est durable au sens multple quon donne

    aujourdhu ce mot.

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    Une cl de descrpton spatale descendante des acteurs et de leurs comp-

    tences llustre ben la complet du dspost. Elle condut dstnguer :

    - La Commission europenne : Elle a adopt de nombreuses drectesconcernant leau depus 25 ans (ntrates, eau rsduares urbanes), eten 2000 la drecte cadre sur leau (DCE), base projete de lapparelrglementare europen. Ces drectes sont conues dans un esprtnomnat et dapplcaton du prncpe de subsdart : les Etatsmembres ont en charge leur mse en oeure mas aec des oblgatonset recommandatons.

    - Echelon national: les ders mnstres dont le mnstre de l'Ecologeet du deloppement durable (le plus mportant dans ce cadre : l ala tutelle des s agences de leau), le mnstre de l'Almentaton, del'agrculture et de la pche, mas auss lEqupement, la Sant et leSecrtarat lIndustre.

    - Echelon local: Prets de dpartement (dcsons de restrctons deauen cas de scheresse, consttutons de cellules de crse), drectonsrgonales de l'Industre de la recherche et de l'enronnement(contrle des rejets polluants), drecton dpartementale des Aares

    santares et socales (salubrt des eau de bosson et de bagnade),drecton dpartementale de l'Agrculture (cours deau nondomanau, hydraulque agrcole), la drecton dpartementale del'Equpement (contrle des drots de concesson du domane publcpar EDF), collectts locales et terrtorales, etc.

    - Agences de lEau : acteurs essentels de la gouernance terrtoralede leau ; poltque structure autour des SDAGE (schmas drecteursdamnagement et de geston des eau, plans 20 ans, rle plote dansla nouelle DCE), et leur qualent plus local, les SAGE (schmasdamnagements et de geston des eau dune dure de 5 ans).

    - EPTB (Etablssements publcs terrtorau de bassn) : mportantsdepus la n des annes quatre-ngt-d, ls rassemblent descollectts terrtorales autour denjeu locau de geston.

    - SAR : (Socts damnagement rgonal, grands prmtres rrgus),et ASA (assocatons syndcales autorses, petts prmtres rrgus),sont des structures publques sous concesson dEtat, qu ont un rleopratonnel mportant en matre agrcole, et en matre de geston

    quanttate sur leur terrtore de comptence.

    - Organismes mandataires : souent des chambres dagrculture, lsregroupent lensemble des demandes dautorsaton temporare desrrgants sur un terrtore.

    Encadr 1 : la grande diversit des acteurs de leau(source :Scheresse et agriculture : Rapport dexpertise INRA, 2006)

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    DU BON USAGE DE LEAU DANS UNE AGRICULTURE DURABLE

    Aprs les scheresses de 1975-1976 et 1989-1991, on a not que lagr-

    culture ranase aat recherch une scursaton de sa producton en

    augmentant les suraces rrgues et en chosssant la plante la plus e-cente pour cela : le mas.

    Depus lpsode de scheresse de 2003 2005 qu a u les olumes

    des prlements augmenter dun mllard de mtres cubes dans le bassn

    Adour-Garonne, le paysage de lrrgaton a chang. S le mas gran reste

    de lon la culture la plus rrgue, lrrgaton sur les autres crales a t

    multple par 3,7. De plus, la crse ourragre estale qu sen est sue

    a oblg les leeurs antcper des rcoltes (ds le mos de jullet), decultures destnes dautres usages.

    Le mas, plante polyalente et ben adapte lalmentaton des rum-

    nants, a ser de stock de secours sur ped : pluseurs dzanes de mllers

    dhectares ont t dtourns de leur destnaton ntale et ont at lobjet

    de transactons locales entre cralculteurs et leeurs.

    On touche c un aspect central de la durablt en agrculture. La

    France nest pas aecte de scheresses rcurrentes prolonges, mas

    dpsodes secs mprsbles (gographquement et dans le temps). Lemanten dun tssu agrcole dense, ben rpart sur le terrtore, qulbr

    entre culture et leage, suppose que lon corrge les handcaps naturels

    de chaque rgon. Lrrgaton, lqulbre entre les cultures dher et

    dt, y contrbuent. Les ressources naturelles ntant pas toujours l o

    l aut, la geston de systmes de culture et ladaptaton des technques

    agrcoles doent y pouror.

    Agronomie et gographie

    Comme on la u prcdemment, et compte tenu du pods conomque

    et socologque de lrrgaton, une approche purement comptable, un-

    orme, de la geston de leau, aurat pour consquence laggraaton des

    carts entre rgons ngalement seres par leurs ressources naturelles.

    Quand on superpose les drentes cartes des acteurs de producton

    (chaleur, rayonnement, pluomtre, proondeur du sol, accs une res-source en eau), on ot que ces cartes ne concdent pas orcment.

    Prenons deu eemples opposs.

    Le mas occupe olonters les onds de alle, les ancens maras ou

    des zones autreos nsalubres de mse en aleur ancenne, souent depus

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    le moyen-ge. Les sols y sont proonds, quelqueos hydromorphes (trs

    humdes au pont dtre ncultables), et mme paros nondables. Dans

    ce domane naturel, les cultures dher sont mpossbles et beaucoup de

    cultures dt, trop sensbles au malades, ne peuent supporter lhy-

    dromtre permanente lee de ces stuatons. Le mas est paratementadapt ces mleu et sa rentablt y est mamale (rendements les,

    rgulers et sans rrgaton). Pluseurs centanes de mllers dhectares en

    France et en Europe sont dans ce cas. Le mas y a transorm des zones

    humdes, ncultables, en rches terrtores agrcoles. Aujourdhu, un

    qulbre este entre la prseraton de certans de ces mleu, de ces

    cosystmes et le manten dune actt agrcole able. Ces sols ne-

    gent pas de ertlsaton trs lee et les bandes enherbes le long descours deau, pour empcher le transert des produts de protecton phy-

    tosantares, y sont oblgatores.

    On ot donc, sur cet eemple, que ce sont souent les sols qu ont le

    mons beson deau qu sont les plus proches de la ressource.

    A loppos, les terrans supercels, les terres callou , rquents

    sur les plateau calcares, sont naptes au rendements les, surtout

    quand ls sont stus dans des rgons plutt marques par des dcts

    hydrques comme la Potou-Charentes ou le sud de la Vende. Dans cesrgons marques par des scheresses de prntemps rquentes, les rende-

    ments des cultures dher sont auss rrgulers. Ces tables calcares

    sont acles denter sur une carte gologque de la France, elles cor-

    respondent ltage jurassque connu des amateurs de dnosaures. Ces

    ormatons gologques o leau snltre en proondeur, dsposent sou-

    ent de rserors naturels de nappes souterranes, notamment dans leur

    parte supreure (le dogger), qu sont aclement accessbles (pour leaupotable comme pour lrrgaton), qu se rechargent te en her, mas

    peuent spuser tout auss rapdement en t.

    Lrrgaton par orage a transorm ces rgons. Elle a perms de

    hsser les perormances des crales et du mas des neau les,

    ourant ans la oe des lres conomques comme celles des semen-

    ces mas auss des lgumes ou des melons. Aec les orages ndduels,

    ce sont les rrgants qu ont larg laccs la ressource et ont perms de

    mantenr des eplotatons cralres de talle moyenne susammentrentables jusquc. Le ragle qulbre entre les drents usagers de

    leau y at lobjet de ngocatons dcles chaque anne. Les rrgants

    et les agrculteurs opposent dans un dbat qu se radcalse leur sure

    au conort dautres usagers.

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    La queston du partage de leau dans des rgons comme la Potou-

    Charentes, dera trouer un comproms entre une agrculture perormante

    protant plenement de ses dbouchs portuares dune part, et dautre

    part des actts tourstques, ostrcoles et mytlcoles qu sont trs sen-

    sbles lqulbre eau douce/eau sale des pertus charentas, donc desdbts des rres leur embouchure.

    On constate que mme dans une rgon qu nest pas arde (et par

    alleurs dpourue dndustre), les eets margnau de contrantes sur

    lrrgaton ndusent un cho de modle de deloppement conom-

    que. Il nest donc pas tonnant que lrrgaton sot deenue un enjeu

    emblmatque pour ses partsans comme pour ses adersares.

    Le cas des coteau des pays de lAdour (et de lAqutane plus large-ment), est auss problmatque. Les potentels de rendement de ces sols

    dcles (secs en t, trop humdes en her) et dlcats dun pont de

    ue agronomque, y sont arables, souent lmts et trs dpendants

    des squences clmatques. Ces terrors logns des rres, dans une

    rgon dpourue de nappes souterranes, ont u lrrgaton se de-

    lopper grce lamnagement de petts lacs collnares, rempls (pas

    toujours), en her en protant des aantages du rele. Les alles, elles,

    utlsent les dbts de rres rapprosonnes (pas toutes), par le rser-or pyrnen. On ot comben ces systmes de producton agrcoles

    sont ragles.

    Pourtant, comme souent dans les rgons handcap naturel o les

    rendements sont ncertans, la populaton agrcole, qu demeure nom-

    breuse, a labor des lres de transormaton des crales pour crer de

    la aleur ajoute sa producton de base : leages hors-sol, canards gras,

    deloppement de lres hautement technques spcalses (semences,lgumes), aec usnes de condtonnement et de transormaton.

    Cest le cas du dpartement des Landes (qu conjugue sables rrgus

    et coteau de Chalosse), dans lequel les lgumes courent 25 % de la

    surace rrgue. Il concentre auss une bonne parte des productons de

    mas semences et de mas dou ranas. Dans ces condtons, un rrgant

    landas (ls sont 3 000 dans le dpartement), y gnre 6 emplos drects

    dans les actts damont et daal des eplotatons agrcoles.

    Conronter la gographe des sols et la gographe conomque aeclagronome est donc un pralable toute rfeon sur lntrt de

    lrrgaton.

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    Les agriculteurs, tmoins du rchauement climatique

    Pour les agrculteurs comme pour les techncens et ngneurs qu suent

    le comportement des cultures cralres depus trente ans, le rchaue-

    ment clmatque est une ralt.Par eemple pour le mas gran, on compare les besons en sommes

    de tempratures de la art aec lore clmatque dans la mme unt

    an de conseller une prcoct adapte au possblts clmatques

    dune rgon (c'est--dre utlser au meu lespace dsponble entre les

    dernres geles de prntemps et les premres geles dautomne).

    On est donc amen sure, anne aprs anne, loluton des tem-

    pratures moyennes ( partr du zro de gtaton de la plante, sot

    6 C). Les agrculteurs ont donc assst, en drect, au changement du

    clmat partr des annes quatre-ngt-d !

    Pour parcourr un cycle complet de gtaton du mas gran, l aut,

    selon la prcoct des hybrdes utlss, de 1 500 2 200 C (base 6), cumu-

    ls. Depus 25 ans, en France, lore clmatque a augment de 200 C.

    Des arts dont la lmte de culture tat la Garonne l y a 25 ans, sont

    couramment cultes aujourdhu en Potou-Charentes. Cette trans-

    laton des possblts de culture ers les lattudes septentronales estobserable lchelle europenne. Le mas est depus 10 ans largement

    cult au Danemark et en Angleterre pour le ourrage. Cest dalleurs

    dans ces rgons o le rchauement se combne aec des pluomtres

    susantes (Belgque, Nord-Ouest de la France), que les progressons des

    rendements moyens sont les plus spectaculares. Instnctement, aec

    des prntemps plus chauds, plus secs, les agrculteurs se sont adapts

    ces changements en semant les mas de plus en plus tt, augmentant

    encore le potentel clmatque dsponble. Dans tout lhmsphre nord,

    la date de sems moyenne du mas a t aance de 20 jours en 25 ans.

    S cette oluton dot se poursure, la gographe agrcole de lEu-

    rope pourrat tre mconnassable en 2050. La rfeon sur lrrgaton

    dot ntgrer ces hypothses, prparer laenr. Notons au passage que les

    possblts dadaptaton semblent plus acles pour les cultures annuel-

    les que pour les plantatons prennes dclement dplaables (gnes,

    arbres ruters). S les spcalstes saccordent sur le sens du rchau-ement, ls sont plus ncertans au sujet de son ampleur. En reanche,

    les prsons sont plus dcles quant au plues. Les modles prd-

    sent une augmentaton de la pluomtre (au nord dune lgne foue

    qu coupe la France en deu), llaton des tempratures augmentant

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    les rsques de conft de masses dar qu sont lorgne des prcpta-

    tons (conecton). Les hypothses actuellement retenues parent plutt

    sur une augmentaton de la pluomtre hernale, mas auss sur des

    squences de scheresse estales plus longues et plus marques.

    Dans ces condtons, loluton clmatque est plutt aorable au

    cultures dt (notamment le mas, mas auss le sorgho, le tournesol ou

    le soja), capables de supporter des tempratures plus ortes, aptes cro-

    tre sous des rayonnements ntenses. La modcaton du rgme des plues

    donne tout son sens au demandes du monde agrcole de stocker leau

    des prcptatons hernales plus abondantes. Cette proposton smple

    ( lure dans de nombreu pays), transorme les nements ls au

    rchauement clmatque en atouts supplmentares pour lagrcultureranase. Au contrare, les propostons actuelles de dsrrgaton

    rsquent de mettre certanes rgons en grae dcult. En eet les chan-

    gements de systmes de producton ensags (sls sont possbles), aec

    des plantes plus conomes se tradusent toujours par des basses de

    rendement moyen mportantes. Ils sont beaucoup plus consommateurs

    de surace, appaurssant les lres agrcoles et la producton nale de

    ces rgons. La mse en place de nouelles lres est dcle, coteuse en

    nestssements et oblge reor les crcuts de commercalsaton et lesdbouchs. Inestr dans le stockage de leau se rlera peut-tre mons

    onreu et mons rsqu que dengager les agrculteurs dans des schmas

    de rupture nsprs du concept de dcrossance.

    La contribution dun institut technique agricole spcialis dans le vgtal

    Les nsttuts technques agrcoles nancs et grs par les producteurs,sont une partculart ranase. La oncton de recherche applque en

    agrculture est stratgque, car lagronome, pour reprendre une phrase

    clbre, est un art smple et tout decuton . Intermdares entre la

    recherche ondamentale, publque et pre, et les organsmes de delop-

    pement agrcole, les nsttuts technques jouent un rle mportant dans

    laluaton, ladaptaton et la transmsson au agrculteurs doutls, de

    consels et de technques utles et utlsables.

    Deu spcalts de ce type dorgansaton (parm dautres), sont releer. Les nsttuts technques, comme toutes les structures de consel

    proches du terran en agrculture, doent aor deu qualts au mons.

    En prort la ncessit de ractivit : les agrculteurs, soums au alas

    nombreu, sont des champons de ladaptaton, adeptes de lnnoaton.

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    Ils rclament de leur nsttut technque qul les rensegne en temps rel

    sur la aleur de noueauts, dnnoatons technques transrables sur

    le terran rapdement.

    Ensute, le ralisme et lefcacit : une proposton technque, sdu-

    sante sur le paper, dot passer lpreue mptoyable du champ, duclmat, de lorgansaton de leplotaton agrcole et auss de lestence

    de dbouchs. Dautre part, lnsttut technque est souent amen

    sgnaler au pouors publcs la dcult de mse en ure de certanes

    mesures, leur mpratcablt paros, lade dune epertse de terran

    courant lensemble du terrtore natonal. Cest partr de cette eper-

    tse que peuent tre ormuls les lments dun dagnostc du beson

    drrgaton pour chaque bassn, chaque terror, et les stratges dadap-taton possbles (leurs lmtes), des scnaros de contrantes crossantes

    sur leau.

    Quelles stratgies dirrigation pour demain ?

    On peut classer les stratges adopter en oncton du neau de ds-

    ponblt de la ressource en eau. Par ordre crossant de contrantes a

    pror :

    Maintenir le niveau actuel de ressources en eau

    - Le neau actuel de dsponblt en eau est dj consdr par les rr-

    gants ranas comme contragnant.

    Le su de la progresson des rendements du mas gran, rlateur

    de loluton du progrs gntque, de loluton du clmat et des

    contrantes rglementares, montre que la progresson rgulre desrendements depus ngt-cnq ans a sub un pont dnfeon au dbut

    des annes quatre-ngt-d : le progrs annuel moyen ranas est

    pass de 1,4 q/ha/an 1,1 q/ha/an. On obsere des drences rgo-

    nales mportantes de presque 2 q/ha/an dans les zones contnentales et

    du Nord-Ouest seulement 1 q/ha/an dans le grand Sud-Ouest.

    Ans, le retour une progresson normale des perormances

    artales permses par le progrs gntque ncessterat un eortsgncat daugmentaton de la ressource.

    - Le manten des ressources au neau actuel, condton que les

    olumes soent garants et ne soent pas contredts par des arrts

    dnterdcton de lrrgaton en plen t, donnerat de la sblt au

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    gestonnares de leau, au agrculteurs, pour pror, pluseurs mos

    laance (les cultures dher se sment sept mos aant les cultures

    dt), la rpartton des cultures qu permet doptmser au meu les

    olumes dsponbles.

    Le neau de contrante actuel (les mas sont arross en moyenne

    60-70 % de leurs besons), sl est garant, permet nanmons de conser-

    er tout de mme les systmes de producton estants leur neau de

    perormance en sappuyant sur le progrs gntque de chaque espce. Il

    permet galement de mantenr les suraces actuelles de chaque culture

    en stablsant lorgansaton des systmes de producton, de collecte, de

    transormaton et deportaton.Cest la stratge dadaptaton retenue par les rrgants depus d ans.

    Elle permet de alorser au mamum leau dsponble aec des

    ecences moyennes de 20 q (crales), 30 q (mas), pour 100 mm

    apports par lrrgaton. Des systmes stables, aec un olume deau

    connu, mme lgrement sous-rrgus, sont grables technquement.

    Mas ls ne permettent pas de are ace des olutons brutales ou plus

    daorables du clmat.

    Contrainte supplmentaire modre sur les volumes

    qui peuvent tre prlevs

    Ce neau de contrantes ne permettra pas toujours de garder les mmes

    systmes de producton. Pluseurs adaptatons sont possbles. Applquer

    des stratges de condute plus restrctes sur le mas, moder les pr-

    cocts des arts conjugues des sems prcoces, sont des possblts

    ecaces. Ces stratges, dtes desque, commencent tre mses en

    ure par les rrgants. Elles permettent dconomser 10 15 % deau

    sur le mas, mas les perormances deennent plus rrgulres.

    La possblt dntrodure plus de crales ou de tournesol en onc-

    ton des pr de ente este auss. Le deloppement de la culture du bl

    dur (rrgu), dans le Md toulousan en tmogne. La soluton la mons

    dommageable est de rpartr leau sur des suraces plus mportantes, en

    utlsant les capacts de rsstance de chaque culture dans une pratquedrrgaton de souten ou de complment. Cette stratge est rsque

    court terme car elle repose sur le progrs gntque et ne supporte pas

    la mdocrt dans les autres acteurs de producton. En eet, le pro-

    grs gntque des plantes ne peut pas tre alors dans des cultures

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    de basse ntenst o tous les ntrants sont dmnus. Par eemple,

    une culture soumse olontarement un stress hydrque prolong est

    trs sensble la concurrence des mauases herbes et plus ulnrable

    lattaque des parastes.

    Les nsttuts technques traallent la dnton de ces seuls techn-

    ques pour chaque combnason :

    Eau dsponble culture art ertlsaton protecton,

    en dessous desquels l y a rupture du modle conomque.

    Contrainte gnralise : vers la dsirrigation

    Cette hypothse, llustre par un nologsme au accents trs ngats,

    condut reor en proondeur les assolements culturau. Elle est sou-

    ent assoce, dans lesprt de ses promoteurs (souent trs logns des

    ralts agrcoles), la suppresson totale de lrrgaton du mas ou

    mme des cultures dt.

    On a u prcdemment que les olutons clmatques rcentes npar-

    gnaent aucune prode de lanne, donc aucune culture : scheresse

    dautomne empchant les sems de cultures dher (2009), scheressede prntemps pesant sur les crales et les colzas (2010). La dsparton

    de grandes cultures dans lassolement augmente le rsque statstque l

    au clmat.

    En outre, certanes rotatons base de cultures dher posent

    aujourdhu des problmes de protecton (nsectes, mauases herbes).

    La rotaton aec lntroducton de ttes dassolement est ans dee-

    nue ncessare dans certanes rgons.Enn, ces approches etenses lassent sans soluton les rgons ayant

    le mons datouts naturels (sol, clmat), structurels (eplotatons de talle

    moyenne), ou lon des grands bassns de producton, donc de structures

    dappu, de collecte et de dbouchs.

    Le problme particulier de la scurit dapprovisionnement des levages

    Par rapport un cralculteur, le manque de producton prmare poseau leeurs un problme supplmentare : lapprosonnement en our-

    rage de ses anmau. Le rsque aecte c loutl de producton lu-mme.

    Les prares sont les premres aectes par les aratons clmatques : le

    rod et la plue retardent la mse lherbe au prntemps, les scheresses

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    du prntemps et de lautomne lmtent la pousse de lherbe, les tempratu-

    res lees en t bloquent la crossance des gramnes ourragres. Pour

    cela, les leeurs ont recours au stockage de ourrages consers (sec ou

    ras). Le mas est la prncpale plante de stock en France et en Europe.

    Le prntemps 2010 a u un recours eceptonnel ces rseres de scurtqu estaent grce au bons rendements du mas en 2009.

    On estme que 100 000 ha de mas destns au anmau sont rrgus.

    Cette rrgaton dappont est partculrement mportante en Pays de la

    Lore o se conjuguent des lres mportantes dleage (et la transor-

    maton qu en dpend), et des dcts hydrques estau rcurrents. Les

    tudes conomques dj ctes montrent la place stratgque mme

    s elle est mnortare de lrrgaton dans ces systmes de producton.Pluseurs centanes de mllers dhectares de suraces ourragres en

    France ont leur productt lmte par les tempratures ou les sche-

    resses estales.

    Linnovation au cur du sujet

    Face au manque hydrque, les espces cultes sont ngales, mas l y a

    des lmtes qu tennent la physologe mme des plantes.En cas dnsusance deau, une plante a restrendre son onc-

    tonnement, sa transpraton et les changes gazeu aec letreur.

    Lnconnent, cest que cette racton de sure nut la photosynthse,

    donc la producton de bomasse.

    L'ecence de l'eau are d'une part aec les condtons clmatques,

    d'autre part aec l'espce. [] On obsere de grandes drences entre

    espces pour un clmat donn, aec une ecence mamale chez cer-

    tanes espces dsposant d'un mtabolsme dt C4 (mas, sorgho), et unearablt gntque mportante l'ntreur de chaque espce. 5

    Cest en sappuyant sur cette arablt gntque mportante, par

    la slecton des plantes les plus perormantes, que la gntque aance.

    Ce progrs est aujourdhu acclr par les botechnologes qu permet-

    tent de reprer rapdement les gnes dntrt dans la tolrance au stress

    hydrque. Il sagt c de slecton classque assste par la gnomque

    et non dOGM. Le nombre de stes sur lADN des plantes nterenantdans la tolrance la scheresse et mettant en jeu de nombreu aspects

    du onctonnement de plantes, est probablement trs le (pluseurs

    5. ESCo "Scheresse et agriculture", INRA, 2006.

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    dzanes), et ne peut donc tre trat unquement par le transert dun

    seul gne (transgense).

    De plus, la slecton artale ne peut tre condute totalement en

    laboratore, la sancton du champ, du comportement sous un clmat rel,

    est ndspensable.

    Vol pourquo, s on peut attendre des amloratons mportantes par

    le progrs gntque, chaque rgon dot dnr prcsment le type de

    stress, ans que ses contrantes clmatques partculres : dure, prode

    et ntenst du stress.

    En outre, pour que lagrculteur pusse utlser ces amloratons

    artales, l aut que ce progrs protge contre le stress hydrque et ther-

    mque mas sans compromettre les capacts de crossance et donc deproducton.

    Ces stratges de slecton sont dj lure en mas et en bl : les

    premers rsultats sont sbles : les rendements planchers en anne de

    scheresse ont doubl entre 1976 et 2003.

    Les autres aspects de lnnoaton qu contrbueront dans nos pays tem-

    prs augmenter lecence des ntrants sont la nesse et la ractt du

    plotage de lrrgaton, de la protecton et de la condute des cultures.

    Le su de lhumdt du sol aec des sondes, lobseraton en tempsrel de ltat de stress des couerts gtau par des capteurs, la tl-

    transmsson de ces donnes enoyes ers lordnateur de lagrculteur,

    conrontes entuellement des sus plus larges par satellte, renor-

    cent la qualt et la prcson du plotage de lrrgaton, de lapport des

    engras et de ltat santare des plantes.

    Les nsttuts technques, au ct des organsmes de deloppement,

    partcpent auss actement la surellance des boagresseurs mse enplace par les pouors publcs dans le cadre dun plan de boglance.

    Ces technques de terran sont laenr, mas pour quelles soent e-

    caces, lagrculteur dera rester au cur de larbtrage nal : cho de

    lespce, de la art, su et dclenchement des nterentons.

    Quelle stratgie gagnante pour demain?

    Pluseurs dcults se dressent donc deant nous s lon eut mposer unemodcaton proonde des assolements et des systmes de producton.

    Les substtutons au systme actuel (dj sous contrante, rptons-le),

    outre les consquences conomques graes sur des lres estantes ra-

    glses, ont prendre pluseurs pars sur laenr.

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    Lirrigationp

    ouruneagricultured

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    La substtuton gnralse du mas par dautres cultures dt, s elle

    tat acle, aurat dj t adopte par les agrculteurs.

    Le tournesol occupe dj une place mportante et ses suraces pro-

    gressent mas l ne peut tre cult partout ; la presson des malades et

    des nsectes lmte sa gnralsaton dans les rotatons. S les rendements

    ont peu olu depus qunze ans, son ntrt conomque est cependant

    ndscutable.

    Le sorgho, souent oqu comme la plante mracle des condtons

    sches, canddate au remplacement du mas, reste condentel. Les essas

    conrment la rsstance du sorgho des dcts hydrques orts mas

    dans des plages de rendements basses qu posent un problme de renta-

    blt. Les crales palle, le mas, peuent are auss ben. Des rens la culture du sorgho estent et peuent eplquer ces dcults : pro-

    grs gntque lent, dcults dmplantaton, manque de solutons de

    dsherbage, prcdent cultural dlcat pour les crales, problmes logs-

    tques et commercau. Pourtant, certanes rgons pourraent le or se

    delopper, notamment en Md-Pyrnes, lalmentaton anmale espa-

    gnole orant un dbouch mportant.

    Quant au soja, alternance trs pratque au Etats-Uns et en Itale,

    l est trs complmentare de la culture du mas, mas l est auss dpen-dant de lrrgaton, partculrement en n de cycle, prode crtque de

    tenson de la ressource.

    La stratge gagnante pour deman repose plus probablement sur une

    combnason de toutes les solutons oques prcdemment, mas en

    ellant soutenr les systmes et les plantes les plus ecentes dans un

    contete pdoclmatque donn.

    Une certaine ide de lagriculture

    Les systmes de producton actuels sont le rut dune lente adaptaton,

    dajustement contnu. Les lres reposent sur des nestssements long

    terme, les dbouchs sur des lens commercau qu rclament des olu-

    mes susants (amortr le cot de la logstque), rgulers en quantt

    (pour la premre transormaton, la scurt dapprosonnement est

    prortare), et en qualt (le stress sur les cultures dgrade la qualttechnologque et santare).

    Sls protgent en parte lagrculteur des alas clmatques, les systmes

    dassurance rcolte, outre le at quls reposeraent sur les producteurs

    eu-mmes, ne garantraent pas la sure des lres conomques.

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    fondapol

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    linnovationp

    olitique

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    Lrrgaton consttue en so une pussante assurance rcolte soulgne

    ldtoral de La France Agricole du 18 jun 2010. Une approche concer-te et cble, bassn par bassn, des besons en eau des lres estantes,

    la craton de ressources au bons endrots comme le rclament les rr-

    gants, parassent les rponses les plus rasonnables. Lamortssement

    conomque de tels ourages dot tre ensag long terme en ncluant

    les eets bnques de souten lensemble du systme conomque.

    Les dscussons en cours sur les olumes deau pouant tre prle-

    s, olumes qu seraent autorss dans laenr et dont la geston seratcone des organsmes unques, sont une parate llustraton de ln-

    comprhenson entre les rrgants et ladmnstraton.

    Prlgant le rtablssement, dalleurs llusore, de neau dtage

    des rres souent mpossbles attendre, les pouors publcs propo-

    sent des contrantes nouelles sur les prlements qu condamneraent

    lconome de bassns enters. Lensemble des organsatons agrcoles

    conteste les modles de calculs hydrogologques retenus. Opposant

    lobseraton des agrculteurs eu-mmes au rsultats de ces modlesau mode de calcul opaque, le monde agrcole tente de are entendre ses

    propostons. Le Grand Sud-ouest, partculrement, dpend du man-

    ten de ses capacts pouor rrguer. Cumulant pluseurs handcaps

    naturels (clmat, sols, etc.), ces rgons ont russ mantenr des modes

    Main d'uvre irrigation

    Equipement d'irrigation Installation de pompage

    Canalisations

    Matriel de surface

    pluriannuelles

    dcision

    annuelles annuelles annuelleshebdomadaireou journalire

    Accs laressource en eau Stratgie Tactique

    Dimension etquipement

    du primtreirrigable

    Choix del'assolement surla sole irrigable

    Dispositiondu matrielet rglages

    Stratgie deconduite

    de l'irrigation(plan

    prvisionnel)

    Pilotage del'irrigation

    en cours decampagne

    Graphique 1 : la dcision dirrigation rsulte dune planiication et dun pilotage

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    de producton agrcole perormants almentant des lres ares et

    haute aleur ajoute. Au dstorsons de concurrence que subt lagrcul-

    ture ranase, les rgons du Sud ajoutent une plus grande ulnrablt

    au changements clmatques. Les systmes de producton actuels sont

    le rut dune longue oluton et sont adapts au structures agrcoleset au contrantes du mleu.

    Les paysages du Sud-Ouest rputs pour leur qualt, reftent cet

    qulbre : populaton agrcole et rurale encore nombreuse, campagnes

    habtes, productons ares soutenant une conome rurale dynamque.

    Personne ne peut contester que ces rgons llustrent ben la contrbuton

    de lagrculture actuelle la durablt et la boderst.

    Lrrgaton est un acteur essentel du manten de ce dlcat qulbre.

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    Productivit agricole et qualit des eaux

    Grard Morce, mars 2011, 40 pages

    LEau : du volume la valeurJean-Lous Chaussade, mars 2011, 32 pages

    Eau : comment traiter les micropolluants ?Phlppe Hartemann, mars 2011, 38 pages

    Eau : ds mondiaux, perspectives franaisesGrard Payen, mars 2011, 62 pages

    Gestion de leau : vers de nouveaux modles

    Antone Frrot, mars 2011, 32 pagesLe tandem franco-allemand face la crise de leuroWolgang Glomb, rer 2011, 38 pages

    2011, la jeunesse du mondeDomnque Reyn (dr.), janer 2011, 88 pages

    Administration 2.0Therry Webel, janer 2011, 48 pages

    O en est la droite ? La BulgarieAntony Todoro, dcembre 2010, 32 pages

    Le retour du tirage au sort en politiqueGl Delanno, dcembre 2010, 38 pages

    La comptence morale du peupleRaymond Boudon, noembre 2010, 30 pages

    Pour une nouvelle politique agricole commune

    Bernard Bacheler, noembre 2010, 30 pagesScurit alimentaire : un enjeu globalBernard Bacheler, noembre 2010, 30 pages

    Les vertus caches du low cost arienEmmanuel Combe, noembre 2010, 40 pages

    NOS DERNIRES PUBLICATIONS

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    Dfense : surmonter limpasse budgtaireGullaume Lagane, octobre 2010, 34 pages

    O en est la droite ? LEspagneJoan Marcet, octobre 2010, 34 pages

    Les vertus de la concurrenceDad Sraer, septembre 2010, 44 pages

    Internet, politique et coproduction citoyenneRobn Berjon, septembre 2010, 32 pages

    O en est la droite ? La PologneDomnka Tomaszewska-Mortmer, aot 2010, 42 pages

    O en est la droite ? La Sude et le Danemark Jacob Christensen, juillet 2010, 44 pages

    Quel policier dans notre socit ?Matheu Zagrodzk, jullet 2010, 28 pages

    O en est la droite ? LItalieSoa Ventura, jullet 2010, 36 pages

    Crise bancaire, dette publique : une vue allemandeWolgang Glomb, jullet 2010, 28 pages

    Dette publique, inquitude publiqueJrme Fourquet, jun 2010, 32 pages

    Une rgulation bancaire pour une croissance durableNathale Janson, jun 2010, 36 pages

    Quatre propositions pour rnover notre modle agricolePascal Perr, ma 2010, 32 pages

    Rgionales 2010 : que sont les lecteurs devenus ?Pascal Perrneau, ma 2010, 56 pages

    LOpinion europenne en 2010Domnque Reyn (dr.), dtons Lgnes de repres, ma 2010, 245 pages

    Pays-Bas : la tentation populisteChrstophe de Voogd, ma 2010, 43 pages

    Quatre ides pour renorcer le pouvoir dachat

    Pascal Perr, arl 2010, 30 pagesO en est la droite ? La Grande-BretagneDad Hanley, arl 2010, 34 pages

    Renorcer le rle conomique des rgionsNcolas Bouzou, mars 2010, 30 pages

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    Rduire la dette grce la ConstitutionJacques Delpla, rer 2010, 54 pages

    Stratgie pour une rduction de la dette publique ranaiseNcolas Bouzou, rer 2010, 30 pages

    O va lglise catholique ? dune querelle du libralisme lautreEmle Perreau-Saussne, Octobre 2009, 26 pages

    lections europennes 2009 : analyse des rsultats en Europe et en FranceCornne Deloy, Domnque Reyn et Pascal Perrneau, septembre 2009,32 pages

    Retour sur lalliance sovito-nazie, 70 ans aprsStphane Courtos, jullet 2009, 16 pages

    Ltat administrati et le libralisme. Une histoire ranaiseLucen Jaume, jun 2009, 12 pages

    La politique europenne de dveloppement :une rponse la crise de la mondialisation ?

    Jean-Mchel Debrat, jun 2009, 12 pages

    La protestation contre la rorme du statut des enseignants-chercheurs :dense du statut, illustration du statu quo.

    Suivi dune discussion entre lauteur et Bruno BensassonDad Bonneau, ma 2009, 20 pages

    La Lutte contre les discriminations lies lge en matire demploilse Mur (dr.), ma 2009, 64 pages

    Quatre propositions pour que lEurope ne tombe pas dans le protectionnismeNcolas Bouzou, mars 2009, 12 pages

    Aprs le 29 janvier : la onction publique contre la socit civile ?

    Une question de justice sociale et un problme dmocratiqueDomnque Reyn, mars 2009, 22 pages

    LOpinion europenne en 2009Domnque Reyn (dr.), dtons Lgnes de repres, mars 2009, 237 pages

    Travailler le dimanche : quen pensent ceux qui travaillent le dimanche ?Sondage, analyse, lments pour le dbat(coll.), janer 2009, 18 pages

    Retrouvez notre actualit et nos publications sur www.ondapol.org

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    Pour renorcer son ndpendance et condure sa msson dutltpublque, la Fondaton pour lnnoaton poltque, nsttuton de la

    soct cle, a beson du souten des entreprses et des partculers. Ilssont nts partcper chaque anne la conenton gnrale qu dntses orentatons. La Fondapol les cone rgulrement rencontrer sesqupes et ses consellers, dscuter en aant premre de ses traau, partcper ses manestatons.

    Reconnue dutilit publique par dcret en date du 14 avril 2004, la Fondapol

    peut recevoir des dons et des legs des particuliers et des entreprises.

    Vous tes une entreprise, un organisme, une association

    Aantage scal : otre entreprse bnce dune rducton dmpt de60 % mputer drectement sur lIS (ou le cas chant sur lIR), dans lalmte de 5 du chre daares HT (report possble durant 5 ans).

    Dans le cas dun don de 20 000, ous pourrez ddure 12 000 dmpt,otre contrbuton aura rellement cot 8 000 otre entreprse.

    Vous tes un particulier

    Aantages scau : au ttre de lIR, ous bncez dune rductondmpt de 66 % de os ersements, dans la lmte de 20 % du reenumposable (report possble durant 5 ans) ; au ttre de lISF, ousbncez dune rducton dmpt, dans la lmte de 50 000, de 75 %de os dons erss.

    Dans le cas dun don de 1 000, ous pourrez ddure 660 de otreIR ou 750 de otre ISF. Pour un don de 5 000, ous pourrez ddure3 300 de otre IR ou 3 750 de otre ISF.

    Contact : Anne Flambert +33 (0)1 47 53 67 09 [email protected]

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