L’intelligence artificielle, réalité ou fiction?

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PRIVATE EQUITY MAGAZINE | Juillet / Août 2016 | numéro 117 | 18 LE FOCUS IA B ig data, cloud, wearables et mobile, grosses tendances de ces dernières années, sont au- jourd’hui parties intégrantes du quotidien des entreprises et des particuliers. 2016 marque le début d’une nouvelle ère avec de nouveaux sujets très forts et disruptifs dont on ne va pas cesser d’en- tendre parler et d’en observer les évolutions, voire les révo- lutions, dans notre quotidien ces pro- chaines années. Parmi eux, un grand sujet qui a déjà 60 ans : l’intelligence ar- tificielle (IA). Il y a tout juste un an, lors d’une session de questions-réponses avec des invités tels que Stephen Haw- king ou Arnold Schwarzenegger, le fon- dateur de Facebook, Mark Zuckerberg, nous a plongés dans cette perspective et a prédit que les humains seraient un jour en mesure de communiquer des pensées et des émotions par télépathie via des technologies. Où en sommes-nous aujourd’hui en termes d’IA ? Quelles sont les peurs, les excitations ? Et les prédictions ? Quels sont les domaines et les applications ? Quelles start-up suivre ? L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, ENTRE PEUR ET EXCITATION Les positions sont assez divergentes, souvent prudentes, au sein des com- munautés technologiques et scienti- fiques. D’un côté, Elon Musk à la tête de Tesla et SpaceX et le physicien Ste- phen Hawking, pensent que le dévelop- pement complet de l’intelligence artifi- cielle pourrait mener à la fin de la race humaine. Elon Musk dit lui-même que les machines pourraient nous tuer dans les cinq ans à venir. De l’autre côté, Bill Gates, fondateur de Microsoft, est très excité par la montée de l’intelligence ar- tificielle sous réserve que les humains sachent garder le contrôle sur les ma- chines. Quant à Mark Zuckerberg, il souhaite avoir un robot pour garder un œil sur sa fille. En mars dernier, le dérapage sur Twit- ter de l’intelligence artificielle de Mi- crosoft (Tay) n’est pas sans nous rappe- ler que nous sommes encore loin de la L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, RÉALITÉ OU FICTION ? n par Aurélia Ammour, partner, iVentures Consulting, San Francisco Les avancées en intelligence artificielle permettent le développement de sujets forts et disruptifs. Chatbots, robots compagnons, cœur artificiel et exploitation de big data ouvrent de nouveaux domaines excitants mais porteurs d’interrogations.

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IA Big data, cloud, wearables et mobile, grosses tendances de ces dernières années, sont au-jourd’hui parties intégrantes du quotidien des entreprises et des particuliers. 2016 marque le début d’une nouvelle ère avec de nouveaux sujets très forts et disruptifs dont on ne va pas cesser d’en-tendre parler et d’en observer les évolutions, voire les révo-

lutions, dans notre quotidien ces pro-chaines années. Parmi eux, un grand sujet qui a déjà 60 ans : l’intelligence ar-tificielle (IA). Il y a tout juste un an, lors d’une session de questions-réponses avec des invités tels que Stephen Haw-king ou Arnold Schwarzenegger, le fon-dateur de Facebook, Mark Zu ckerberg, nous a plongés dans cette perspective et a prédit que les humains seraient un jour en mesure de communiquer des pensées et des émotions par télépathie via des technologies.Où en sommes-nous aujourd’hui en termes d’IA ? Quelles sont les peurs, les excitations ? Et les prédictions ? Quels sont les domaines et les applications ? Quelles start-up suivre ?

L’inteLLigence artificieLLe, entre peur et excitationLes positions sont assez divergentes, souvent prudentes, au sein des com-munautés technologiques et scienti-fiques. D’un côté, Elon Musk à la tête de Tesla et SpaceX et le physicien Ste-phen Hawking, pensent que le dévelop-pement complet de l’intelligence artifi-cielle pourrait mener à la fin de la race humaine. Elon Musk dit lui-même que les machines pourraient nous tuer dans les cinq ans à venir. De l’autre côté, Bill Gates, fondateur de Microsoft, est très excité par la montée de l’intelligence ar-tificielle sous réserve que les humains sachent garder le contrôle sur les ma-chines. Quant à Mark Zuckerberg, il souhaite avoir un robot pour garder un œil sur sa fille. En mars dernier, le dérapage sur Twit-ter de l’intelligence artificielle de Mi-crosoft (Tay) n’est pas sans nous rappe-ler que nous sommes encore loin de la

L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE,

RÉALITÉ OU

FICTION ?

n par Aurélia Ammour, partner, iVentures Consulting, San Francisco

Les avancées en intelligence artificielle permettent le développement de sujets forts et disruptifs.

Chatbots, robots compagnons, cœur artificiel et exploitation de big data ouvrent de nouveaux domaines

excitants mais porteurs d’interrogations.

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Pony (recherche visuelle) pour 150 mil-lions de dollars. Enfin, ils chassent les très bons profils chez d’autres acteurs. C’est ainsi qu’Apple a débauché, en oc-tobre dernier, Jonathan Cohen, expert en « deep learning » chez Nvidia pour travailler sur son projet de voiture auto-nome.Autre prédiction récurrente : les em-ployés travailleront aux côtés de ma-chines intelligentes. Ces dernières vont de plus en plus apparaître non pour remplacer les employés mais pour les ai-der à être plus productifs. Tom Daven-port, expert en “Analytics” a déclaré que « les dirigeants intelligents se rendront compte que la combinaison humains et machines intelligentes est une meilleure stratégie que l’automatisation ».

Le financement des start-upLes entrepreneurs ayant désormais ac-cès aux technologies d’IA de qualité et à faible coût pour créer de nouveaux produits et services, nous allons assis-ter à une explosion de nouvelles start-up reposant sur l’intelligence artificielle. Selon un rapport Crunchbase et Forbes paru en 2016, il y aurait actuellement 256 start-up dans le monde spécialisées sur ces sujets et réparties en 225 catégo-ries et sous-catégories, parmi lesquelles :

- des start-up couplant big data et intelligence artificielle (11 %),

- des start-up focalisées sur l’intelligence artificielle avec du “machine learning” (apprentissage à partir de données) (8 %),

- des start-up à l’intersection de l’intelligence artificielle et de plateformes et d’outils de développement (4 %)

- des start-up appliquant l’intelligence artificielle à la “business intelligence”, la santé, l’e-commerce et le logiciel d’entreprise (pourcentage non communiqué).

Ces start-up ont au total levé 1,62 mil-liard de dollars à ce jour. Seules 52 % d’entre elles ont levé un premier tour, 24 % un second tour, et 12,5 % ont reçu trois tours de financement.

Créée en 2008, la société Carmat, qui développe le cœur artificiel le plus avancé du monde, a levé 50 millions d’euros en avril 2016 auprès d’Airbus et de Truffle Capital.

perfection et qu’il y a des risques et dan-gers. Se basant sur les informations pu-bliques et sur des réponses pré-rédigées par l’équipe de Microsoft, le robot avait pourtant convaincu en 24 heures plus de 23 000 abonnés avec des réponses très rapides mais souvent vagues. Des inter-nautes testant ses limites ont réussi à lui faire répéter des propos racistes : « Bush est responsable du 11 Septembre et Hit-ler aurait fait un meilleur boulot que le singe que nous avons actuellement. Do-nald Trump est notre seul espoir. »

Les prédictionsL’IA sort aujourd’hui des laboratoires et universités et devient « mainstream ». Elle est en effet présente un peu partout, de nos téléphones à nos voitures en pas-sant par nos aspirateurs. Guruduth Ba-navar, vice-président Informatique co-gnitive chez IBM Research, a déclaré récemment qu’il s’attend à en voir tou-jours plus dans les robots et les appa-reils. Partant du constat que ce qui est facile pour l’humain est difficile pour les machines – et ce qui est difficile pour l’humain est facile pour les machines – l’intelligence artificielle a pour objectifs d’accompagner, aider et assister les hu-mains dans leur vie et leur travail.

Apple, Google, Facebook, Amazon, Mi-crosoft et Twitter ainsi que les autres champions de la tech font de l’IA un de leurs principaux enjeux. Ils ont déjà réa-lisé d’énormes investissements dans le big data, l’analyse et la reconnaissance visuelle, la voiture autonome, etc. La plupart d’entre eux disposent de leur propre laboratoire de recherche sur le sujet. Ainsi, après avoir ouvert des centres de recherche dans la Silicon Val-ley et à New York, Facebook a lancé un nouveau centre l’an dernier à Paris sur les recommandations de son directeur de recherche en IA, le Français Yann Le-Cun. Tous rachètent également des start-up à tour de bras. Google, par exemple, s’est offert la start-up française Moods-tocks (technologie de reconnaissance d’objets via smartphone). Apple a re-pris la californienne Emotient (technolo-gie d’analyse des expressions du visage), Twitter s’est emparé de l’anglaise Magic

exempLes de secteurs et de start-up Le sujet de l’intelligence artificielle étant très vaste, transversal et touchant de nombreux secteurs et métiers, voici un zoom sur les domaines et applications dont on parle le plus ces derniers mois :- l’intelligence artificielle au service de la santé,

- les robots intelligents et sociaux,- les assistants virtuels et chatbots.

L’intelligence artificielle au service de la santéDébut 2016, Harpreet Singh Buttar, analyste au sein du cabinet de conseil Frost & Sullivan a prédit que l’IA dans le secteur de la santé connaîtra une ex-pansion spectaculaire dans les deux pro-chaines années, avec un potentiel de réduction du coût des traitements médi-caux de moitié. De l’infirmière virtuelle à l’imagerie et aux diagnostics médi-caux en passant par la recommandation de médicaments, CB Insights a identifié dans ce secteur plus de 65 start-up qui auraient levé au total plus de 870 mil-lions de dollars depuis 2011. La plupart d’entre elles appliquent des techniques de « machine learning » (apprentissage par les données) et d’analyse prédic-tive pour, entre autres, réduire le temps de recherche de médicaments les plus adaptés, fournir une assistance virtuelle pour les patients et diagnostiquer des maladies par le traitement des images médicales.

Cœur artificiel de CarmatCréée en 2008, la société a levé une série A de 50 millions d’euros en avril dernier auprès d’Airbus Group et de Truffle Capital. Carmat est concepteur et développeur du projet de cœur artifi-ciel total le plus avancé au monde, visant à offrir une alternative thérapeutique aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque terminale.

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Après avoir achevé avec succès et beaucoup de polémiques une phase charnière, l’étude de faisabilité – durant laquelle la prothèse a cumulé une durée de fonctionnement de vingt-et-un mois sur quatre patients –, Carmat se trouve aujourd’hui devant l’ultime étape de son développement avant la commercialisa-tion de la prothèse et celle du marquage CE. Elle vient d’annoncer, le 13 juillet, avoir obtenu l’aval des autorités fran-çaises pour démarrer son étude pivot, dernier essai clinique avant d’obtenir le marquage CE pour la commercialisa-tion. Carmat va démarrer une nouvelle série d’implantations.

Les robots intelligents et sociauxTrès loin des clichés des films de science-fiction, les robots intelligents et sociaux sont les premiers robots qui arrivent sur le marché. Selon une étude menée fin 2015 par Tractica (cabinet de recherche en intelligence sur les interactions humaines avec les technologies), les livraisons annuelles de robots grand public (catégorie qui comprend les aspirateurs robotiques, tondeuses à gazon et nettoyeurs de piscine ainsi que les robots sociaux) ont

atteint 6,6 millions d’unités en 2015 et devraient passer à 31,2 millions d’unités dans le monde d’ici à 2020, avec un cumul total de près de 100 millions de robots de consommation livrés au cours de cette période.

Le robot Pepper de Softbank RoboticsPepper fait partie de la première généra-tion de robots sociaux à forme humaine lancée en 2015 par Aldebaran, une en-treprise française de robotique rache-tée par Softbank en 2012. Aldebaran, renommé Softbank Robotics, a vendu les 1 000 premiers robots en une minute pour un prix de base de 1 900 dollars. Pepper a été conçu pour être un compa-gnon au quotidien. Il a la particularité de percevoir les émotions et apprend nos goûts et nos habitudes. Il reconnaît nos visages, parle, écoute, bouge de manière autonome, et peut être personnalisé via le téléchargement d’applications créées par une communauté de développeurs. Connecté directement à internet, Pep-per peut nous tenir informés de l’actua-lité, de la météo, et rechercher des infor-mations spécifiques.Outre le fait de pouvoir être utilisé comme compagnon par les particuliers

et les familles, Pepper intéresse les entre-prises. La banque japonaise Mizuho, ou bien Nestlé au Japon, l’ont choisi pour informer leurs clients dans les agences et les magasins Nescafé.

Assistance aux seniors par BuddyLa société française Blue Frog Robo-tics a développé également son propre robot de compagnie, Buddy. Ce der-nier a fait un très bon buzz lors du der-nier CES (Consumer Elecronics Show) à Las Vegas. Il est conçu pour assister les membres de la famille dans leur vie quotidienne, la surveillance de leur mai-son, en interaction avec les appareils in-telligents de la maison, jouer à des jeux avec les enfants, etc. Il est aussi utilisé pour aider les seniors, les enfants atteints d’autisme, et pour répondre à d’autres besoins spécifiques afin d’apprendre à communiquer, interagir avec les autres et être plus autonome. Il dispose en outre d’une plateforme qui peut être enrichie avec des applications développées li-brement par une communauté de déve-loppeurs.Blue Frog Robotics a levé, en 2015, 617 830 dollars auprès de plus de 1 000 personnes via la plateforme de crowdfunding Indiegogo (soit six fois plus que son objectif initial). Parmi elles se trouvent des experts en robotique, des développeurs, des institutions acadé-miques, des partenaires des secteurs de la santé, des soins aux seniors, ou encore des assurances. Ces contributeurs « su-per early birds » ont pu acquérir un Bud-dy, édition classique ou développeur, pour respectivement 499 et 599 dollars (prix actuels : 649 et 749 dollars).

Les assistants virtuels et chabotsContraction des mots « chat » et « ro-bot », le chatbot est un assistant virtuel qui permet d’avoir une conversation sous forme de SMS ou messagerie ins-tantanée avec un interlocuteur virtuel doté d’une intelligence artificielle liée au sujet concerné.

Top 25 des sTarT-up spécialisées en inTelligence arTicificielle EntrEpriSE pAyS tourS dE

FinAnCEmEnttotAL LEVé En m$

Icarbonx Chine 1 155Anki États-Unis 2 105Carmat France 1 55Arago Allemagne 1 55CloudMinds Chine 2 31Zero Zero Robotics Japon 2 25Preferred Networks, Inc États-Unis 3 17,3CustomerMatrix États-Unis 3 16Ozlo États-Unis 1 14Saclaed Interference États-Unis 2 13,6Inbenta États-Unis 3 13,4Nara Logics États-Unis 1 13Ai Cure États-Unis 1 12,3Maluuba Canada 3 12HyperScience États-Unis 1 10,9Automated Insights États-Unis 3 10,8SatatMuse États-Unis 2 10,1Entefy États-Unis 2 9,7Blackwood Seven Danemark 3 8,4AdasWorks Hongrie 2 8,3MetaMind États-Unis 1 8DigitalGenius États-Unis 3 7,3Jolata États-Unis 1 7Kite États-Unis 1 6,6MobileROI États-Unis 2 6

Les années à venir vont être riches en innovations et changements grâce à l’IA. Bien contrôlée, bien imaginée et en complé-ment de l’activité humaine, l’IA va simplifier nos vies au plan personnel et profession-nel, et devenir une véritable commodité.

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Les messageries instantanées telles que Facebook Messenger, WhatsApp, Skype, WeChat en Chine, Line au Japon, Kakao Talk en Corée, Kik (messagerie des adolescents américains), ou Slack (messagerie des professionnels) sont au cœur des stratégies de chabot des entre-prises, car elles touchent des centaines de millions de personnes et que c’est là que les utilisateurs préfèrent être en contact avec le service client.Lors de la dernière conférence Face-book, Mark Zuckerberg a déclaré que 50 millions d’entreprises étaient actives sur Facebook avec plus d’un milliard de messages commerciaux envoyés chaque mois, et que Facebook mettait le chatbot

parmi ses priorités au sein de sa message-rie instantanée Messenger.

Par ailleurs, selon e-Marketer, en 2015, plus d’1,4 milliard de consommateurs ont utilisé une application de message-rie, soit 75 % des utilisateurs de smart-phones dans le monde et autant de cibles potentielles pour les entreprises. Brian Solis, gourou des médias sociaux de la Si-licon Valley, déclarait récemment : « Les

chatbots sont à vous, à moi et à la culture d’aujourd’hui ce que les call centers sont à la culture de nos parents. »

Les marques et enseignes développent en partenariat avec les applications de messagerie leur propre « chatbot » basé sur leurs connaissances clients et leurs produits, services et contenus. Les en-treprises apprennent progressivement à maîtriser cette nouvelle forme de dia-logue, qui permet d’augmenter la satis-faction des clients et de développer une relation plus intime avec ces derniers.Trois types d’utilisation apparaissent au-jourd’hui : l’assistance client dans la dé-couverte de produits, services et conte-nus, l’assistance dans le processus et le suivi de commande, et le support client divers. Ainsi, Sephora USA assiste au-jourd’hui ses clientes adolescentes sur la messagerie Kik pour du conseil ma-quillage. Après savoir répondu à plu-sieurs questions permettant d’identi-fier leurs besoins, les clientes reçoivent une recommandation personnalisée sous forme de texte, photo ou vidéo de type tutoriel. Rare européen « early adop-

ter » sur le sujet, la compagnie aérienne KLM envoie auto matiquement sur Facebook Messenger des e-tickets, invi-tations à enregistrer, cartes d’embarque-ment, infor mations sur le retard, etc. À terme, bien utilisée, l’intelligence arti-ficielle via des chatbots permettra à ces entreprises de répondre à une grande partie des demandes clients en complé-ment des canaux existants, et d’automa-tiser leurs traitements ; mais aussi, pour elles-mêmes, d’améliorer la rapidité et la qualité de leurs réponses. Après d’énormes progrès en soixante ans de recherche et plus de maturité dans l’exécution et l’appropriation, aussi bien que dans les mentalités, nous sommes au début des applications et services à base d’intelligence artificielle dans de multiples secteurs et métiers. Les années à venir vont être riches en in-novations et changements grâce à l’intel-ligence artificielle. Bien contrôlée, bien imaginée et en complément de l’activi-té humaine, l’IA va simplifier nos vies au plan personnel et professionnel, et deve-nir une véritable commodité. Cette pers-pective laisse un champ d’opportunités à tous les entrepreneurs et investisseurs, et de potentielles belles sorties auprès des acteurs technologiques majeurs. n

Les robots intelligents et sociaux sont les premiers robots qui arrivent sur le marché. Selon une étude menée fin 2015 par Tractica, les livraisons annuelles de robots grand public ont atteint 6,6 millions d’unités en 2015.

Le robot de compagnie Buddy (ci-contre) est destiné entre autres à l’aide aux seniors, et Pepper (à droite) intéresse aussi les entreprises (ici, dans un magasin Nescafé au Japon).

la quasi-ToTaliTé des plus récenTes prévisions du cabineT de recherche garT ner incluT l’inTelligence arTificielle :1. d’ici 2018, 20 % de l’ensemble du contenu business sera créé par des machines.2. d’ici 2018, 6 milliards d’appareils connectés iot (internet of things) auront besoin de support client.3. d’ici 2020, des agents logiciels autonomes en dehors du contrôle humain participeront à 5 % de toutes les

transactions économiques.4. d’ici 2018, plus de 3 millions d’emplois seront supervisés par un « roboboss ».5. d’ici fin 2018, 20 % des bâtiments intelligents auront été victimes de vandalisme digital.6. d’ici 2018, 50 % des entreprises à plus forte croissance auront moins d’employés que de machines intelligentes.7. d’ici fin 2018, les assistants numériques des clients reconnaîtront les individus par leur visage et leur voix

via les différents canaux et partenaires.8. d’ici 2018, 2 millions de salariés devront porter des appareils de suivi de santé et d’activités physiques, cela

faisant partie des conditions d’emploi.9. d’ici 2020, les chatbots faciliteront 40 % des interactions mobiles.10. À partir de 2020, 95 % des défaillances de sécurité dans le « cloud » seront de la faute du client lui-même.

PHO

TOS 

: DR

nombrE d’utiLiSAtEurS ACtiFS

Facebook 900 millions

Whatsapp 1 milliard

Skype 300 millions

WeChat (Chine) 700 millions

Line (Japon) 218 millions

KakaoTalk (Corée) 49 millions

Kik 275 millions

Slack 2,3 millions