Limmuno-fluorescence en pathologie cutanée. Rappels sur jonction dermo-épidermique.

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L’immuno-fluorescence en pathologie cutanée

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L’immuno-fluorescence en pathologie cutanée

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Rappels sur jonction dermo-épidermique

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Microscopie électronique - Faible grossissement

de l'épiderme vers le derme :

1. la membrane cytoplasmique des cellules basales de l'épiderme (kératinocytes, mélanocytes et cellules de Merkel)

2. la lamina lucida, claire aux électrons de 20 à 40 nm d'épaisseur

3. la lamina densa, dense aux électrons, d'épaisseur variable avec l'âge (30 à 60 nm).

4. En plus de cette ultrastructure basique, similaire à celle des autres lames basales de l'organisme, la jonction dermo-épidermique présente des complexes d'ancrage de l'épiderme sur le derme au niveau des kératinocytes basaux.

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Les complexes d'ancrage à fort grossissement

• Les complexes d'ancrage de l'épiderme sur le derme présents au niveau des kératinocytes comprennent des hémidesmosomes, des filaments d'ancrage, des fibrilles d'ancrage et des plaques d'ancrage.

• Les hémidesmosomes présentent une plaque dense intracytoplasmique dédoublée avec une partie externe accolée à la membrane cytoplasmique des kératinocytes et une partie interne sur laquelle se fixent les tonofilaments. En regard de cette double plaque, existe une ligne dense extracellulaire fine, parallèle à la membrane cytoplasmique.

• Les filaments d'ancrage traversent la lamina lucida, en regard des hémidesmosomes, perpendiculairement à la membrane cytoplasmique des kératinocytes, jusqu'à la lamina densa. Celle-ci est plus épaisse en regard des hémidesmosomes qu'ailleurs le long de la JDE.

• Les fibrilles d'ancrage naissent perpendiculairement de la lamina densa, plongent dans le derme sur une longueur en moyenne de 341 nm et se terminent sur des structures dites "plaques d'ancrage dermiques". Elles s'élargissent à leur extrémité alors que leur partie médiane présente des bandes de périodicité irrégulière : denses épaisses et claires fines.

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Bulles cutanéesclassification étiologique (1)

– Bulles de cause physique● Coup de soleil● Phototoxicité médicamenteuse● Photophytodermatose ou dermite des pré

– Porphyrie cutanée tardive– Bulles de cause chimique

● Dermites caustiques● Piqûres d’insectes, de méduses

– Dermatoses bulleuses héréditaires● Epidermolyses bulleuses héréditaires

– Toxidermies bulleuses– Erythème polymorphe– Dermatoses bulleuses auto-immunes (DBAI)

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Bulles cutanéesclassification étiologique (2)

– Dermatoses bulleuses auto-immunes (DBAI)● DBAI sous-épidermiques

– Pemphigoide bulleuse– Pemphigoide cicatricielle– Dermatite herpétiforme– Pemphigoide gravidique (herpès gestationis)– Epidermolyse bulleuse acquise– Dermatose à IgA linéaire

● DBAI intra-épidermique– Pemphigus profond– Pemphigus superficiel

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Maladie Localisation Antigène

Pemphigoïde Hémidesmosome AgPB1 (230 kD)

AgPB2 (180 kD)

Pemphigoïde cicatricielle

Filament d’ancrage AgPB2

Pemphigoïde gravidique

Hémidesmosome AgPB2

Pemphigus profond Desmosome Desmogléine 3

Pemphigus superficiels

Desmosome Desmogléine 1

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En cas d ’éruption bulleuse

Biopsier une bulle récente (< 24 h)

Bulle pour l ’histopathologie standard

Zone péribulleuse pour l ’IF

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Dermatoses bulleuses auto-immunes(DBAI)

● DBAI sous épidermiques– Pemphigoide bulleuse

Cible : Hémidesmosome

AgPB1 (230 kD)

AgPB2 (180 kD)

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Pemphigoïde bulleuse

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Pemphigoïde bulleuse

Spongiose à éosinophiles

IFD : Dépôts de C3, d’IgG

IF indirecte : œsophage de singe

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Bulles cutanées

– Pemphigoide de la grossesse (herpès gestationis)

● Ag cible : Hémidesmosome AgPB2

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Pemphigoide de la grossesse (herpès gestationis)

Plaques urticariennes et lésions bulleuses symétriques.

Débute au 2eme ou 3eme trimestre

Peut récidiver.

Risque de prématurité.

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Pemphigoïde gestationis : le dépôt de C3 précède le dépôt d’IgG

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Dermatite herpétiforme

Vésicules groupées, symétriques sur une base érythémateuse des coudes et des genoux

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Dermatite herpétiforme

Bulle sous épidermique

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Dermatite herpétiforme

Bulle sous-épidermique avec micro-abcès.

Dépôts granulaires d’IgA au sommet des papilles dermiques

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Dermatite herpétiforme

Dépôts granulaires d’IgA au sommet des papilles dermiques

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Dermatite à IgA linéaire

Bulle sous épidermique

Au voisinage de la bulle, infiltrat inflammatoire au niveau de la membrane basale

Souvent chez l’enfant.

Aspect clinique souvent proche de la PB

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Dermatite à IgA linéaire

Les cellules inflammatoires sont des neutrophiles qui se répartissent tout au long de la membrane basale (à la différence de la dermatite herpétiforme où ils sont essentiellement au niveau du sommet des papilles dermiques).

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Dermatite à IgA linéaire

Dépôt linéaire d’IgA à la jonction dermo-épidermique.

D’autres dépots immuns peuvent être asociés avec une moindre intensité

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Bulles cutanées

– Epidermolyse bulleuse acquise (EBA)

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Epidermolyse bulleuse acquise : lésions induites par des traumatismes

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EBA: fragilité cutanée prédominant sur les faces d’extension des membres

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PB: après action d’une solution molaire de NaCl les AC se déposent sur le versant épidermique (toit de la bulle)

EBA: après clivage par action d’une solution molaire de NaCl les AC se déposent sur le versant dermique (plancher) de la bulle)

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D = desmosome

T = tonofilaments

B = cellule basale

G. X 25.000

Cavité bulle

use Membrane basale

EBA

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Pemphigus : DBAI intra-épidermique

Erosions cutanées étendues

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Pemphigus

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Pemphigus

Dépôt intercellulaire d’IgG et parfois de C3

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Pemphigus

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Pemphigus

IF indirecte (œsophage de singe)

IF indirecte : anticorps sériques anti-substance intercellulaire épidermique détectable dans 80% des cas.

Antigène cible : desmogleine constituant du desmosome.

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Lupus érythémateux

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Lupus érythémateux aigu

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Lupus érythémateux subaigu

Orthokératose, acanthose avec spongiose, et exocytose.

Infiltrat lymphocytaire dermique dense.

Présence de mélanophages.

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Lupus érythémateux

Aspect de « bande lupique » avec l’anticorps anti-C3

x 200

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Lupus érythémateux

Dépôt micro-granulaire continu (anticorps anti-C3)

x 500

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Lupus érythémateux chronique

Anticorps anti-IgG x 250

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Lupus érythémateux systémique

Dépôts de C1q visualisés par un anticorps anti-C1q

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Lupus érythémateux

Dépôts en IFD :

Lupus aigu ou chronique : 90% des cas

Lupus subaigu : 60% des cas

Dépôts en peau saine dans 30% des cas de Lupus érythémateux systémique

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Vascularite leucocytoclasique

Papules et plaques purpuriques de la jambe secondaire à la prise d’AINS

Vascularites

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Vascularite leucocytoclasique

Infiltrat inflammatoire péri-vasculaire

Nécrose fibrinoïde avec leucocytoclasie autour des capillaires

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Purpura rhumatoïde

Dépôts vasculaires d’IgA et de C3

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Vascularite urticarienne

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Cryoglobulinémie : chaîne lambda

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Dermatose Type du dépôt Aspect Siège

Pemphigoide bulleuse

IgG-C3 linéaire basale

Dermatite herpétiforme

IgA-C3 granuleux fibrillaire

basale et papille

Pemphigus

IgG résille épiderme

Lupus érythémateux

IgG(A,M)-C3 granuleux basale

Vascularites

IgM(A,G)-C3 granuleux vaisseaux

Purpura rhumatoïde

IgA-C3 granuleux vaisseaux