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Le point sur le dossier du doctorat Les tests normalisés et leur utilisation sur des populations autres La modernisation du système professionnel À l’intérieur FICHE DÉONTOLOGIQUE LE NOUVEAU CODE DE DÉONTOLOGIE DES PSYCHOLOGUES L’image du corps SOUFFRANCE, PLAISIR ET RÉALITÉ Volume 23 • Numéro 3 • Mai 2006

Transcript of L’image du corps

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Le point sur le dossier

du doctorat

Les tests normalisés et leur utilisation

sur des populationsautres

La modernisationdu système

professionnel

À l’intérieur

FICHE DÉONTOLOGIQUELE NOUVEAU CODE DE DÉONTOLOGIE DES PSYCHOLOGUES

L’imagedu corps

SOUFFRANCE,PLAISIR ET RÉALITÉ

Volume 23 • Numéro 3 • Mai 2006

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DOSSIER

L’image du corps :souffrance, plaisir et réalité

18 Image du corps et maladiephysique : le rôle de la penséePar Monique Brillon

21 Image du corpset conscience de soiPar Yvan Joly

25 Développement de l’imagecorporelle : le pouvoirdes parentsPar Nadia Gagnier

29 Les jeunes souffrantd’une maladie physiqueet leur image corporellePar Lynda Méthot

Été rime avec libertéLa prochaine édition de Psychologie Québec sera

livrée en juillet prochain. Fidèle à sa tradition, le

service des communications invite les membres à

proposer une idée de texte pour le seul numéro de

l’année pour lequel il n’a pas de thème prédéter-

miné. Vous êtes donc libre de soumettre un texte

sur le sujet qui vous passionne ou vous préoccupe.

Tout d’abord, vous devez nous faire parvenir votre

proposition. Par la suite, nous communiquerons avec

les auteurs dont l’idée de texte a été choisie. La

saison estivale est parfois le bon temps pour laisser

place à notre créativité. Profitez donc de l’occasion

pour nous faire parvenir votre proposition avant le

17 mai à l’adresse suivante : [email protected].

La forme finale du texte ne devra pas contenir plus

de 15 000 caractères (espaces compris) et devra être

remise au plus tard le 1er juin.

5 Éditorial

Un travail rigoureux, des recommandations appuyées

7 Chronique du secrétariat général

Le point sur le dossier du doctorat

9 Chronique juridique

Le rapport du comité d’experts… et après

11 Chronique de déontologie

Refus de mandat et cessation de services

12 Chronique développement de la pratique

L’utilisation de tests normalisés sur des populations autres

15 Modernisation de la pratique professionnelle en santé mentale

Des avancées importantes pour les psychologues

16 Le Congrès 2006 de l’Ordre

Un événement majeur de formation continue

32 Activité publique dans le cadre du Congrès 2006 de l’Ordre

Appel de conférenciers et d’exposants

33 Colloques, congrès & ateliers • Nouveaux membres • En bref • Vient de paraître • Petites annonces

38 La recherche le dit…

Psychologie Québec est publié six fois par année à l’in-tention des membres de l’Ordre des psychologues duQuébec. Les articles signés sont publiés sous la respon-sabilité de leurs auteurs. L’acceptation et la publicationd’annonces publicitaires n’impliquent pas l’approbationou l’entérinement des services annoncés. La reproductiondes textes est autorisée avec mention de la source.

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0824-1724

Envoi en Poste publication# de convention 40065731

Rédactrice en chef : Diane CôtéComité de rédaction : Rose-Marie Charest,Marie Galarneau, Francesca Sicuro,Lucille DoironRédaction : Annie-Michèle Carrière

Publicité : David St-CyrTél. (514) 738-1881 ou 1 800 363-2644, p. 231Télécopie : (514) 738-8838Courriel : [email protected]

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Abonnement :membres OPQ – gratuitnon-membres – 39,99 $ ⁄ 6 numéros (taxes incluses)étudiants – 24,99 $ ⁄ 6 numéros (taxes incluses)

Ordre des psychologues du Québec1100, avenue Beaumont, bureau 510Mont-Royal (Québec) H3P 3H5www.ordrepsy.qc.ca

PSYCHOLOGIE QUÉBEC — Dates de tombéeJuillet 2006 : 1er juin 2006Septembre 2006 : 1er août 2006

SOMMAIREVOLUME 23 • NUMÉRO 3 • MAI 2006

100 % PC

Ce magazine est imprimé sur un papier certifié Éco-Logo, blanchisans chlore, contenant 100 % de fibres recyclées post-consommation,sans acide et fabriqué à partir de biogaz récupérés.

Vous pensez m’impressionner? Laissez-moi vous parler du vrai « piercing » :

la trachéotomie et la colostomie…et tant qu’à y être, je vais vous dire

quelques mots au sujet de la cliniquede la douleur…

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Editorial´

L E RAPPORT du Comité d’experts pour lamodernisation de la pratique profes-sionnelle en santé mentale et en rela-

tions humaines a été rendu public le 28 fé-vrier dernier. Voilà qui marque une évolutionnon seulement pour notre profession et pourles autres professions du secteur, mais égale-ment pour l’organisation des services ensanté mentale. La personne qui recourt à desservices de santé, que ce soit en santé men-tale ou en santé physique, n’a pas à évaluerelle-même si elle a affaire ou non à un profes-sionnel compétent pour la soigner. C’est lerôle du système professionnel de clarifier quiest qualifié pour faire quoi. Historiquement, leflou entre les champs d’exercice des diversesprofessions, l’absence d’activités réservéesaux seuls professionnels compétents, la pra-tique de la psychothérapie par tout unchacun, tout portait à croire que les pro-blèmes de santé mentale n’étaient pas traitésavec la même rigueur que les problèmes desanté physique.

C’est en décembre 2003 que l’Office desprofessions formait un Comité d’experts, sousla présidence du Dr Jean-Bernard Trudeau, etlui confiait le mandat de moderniser le sys-tème professionnel dans le secteur de la santémentale et des relations humaines. Dansnotre secteur, l’exigence était particulière-ment grande pour arriver à des propositionsviables quant à la définition des activités àrisque de préjudice, à l’identification des per-sonnes compétentes pour les pratiquer et àl’encadrement d’une activité partagée commela psychothérapie. C’est que le domaine dusubjectif pose des défis plus grands à quientend travailler avec rigueur. Les psycho-logues en savent quelque chose. Que ce soitplus difficile ne signifie pas pour autant quece soit impossible. Le Comité l’a démontré.

La crédibilité de ce Comité repose non

seulement sur la réputation de ses membreset sur la qualité du rapport qu’ils ont déposé,mais également sur la méthodologie utiliséepour formuler des recommandations. Préci-sons d’abord que le membre de chaque ordreconcerné recommandé pour y siéger n’y repré-sentait pas son ordre, à qui il aurait alors dûrendre des comptes, mais agissait plutôtcomme mandataire de l’Office des profes-sions dans la recherche des meilleures solu-tions pour protéger le public dans ce secteur.Je crois que cela a permis aux travaux d’avan-cer sans pressions politiques ou autres, jus-qu’à ce que des propositions cohérentes puis-sent être présentées aux ordres concernés. Leséchanges que nous avons eus avec le Comitéont eu lieu dans le même esprit de recherchede solutions. C’est ainsi que la définition d’ac-tivités réservées a été faite à partir de la litté-rature scientifique et clinique dans le do-maine et l’identification des compétences dechaque groupe, à partir d’une étude des pro-grammes de formation académique et de l’ex-position clinique. Une telle rigueur mérited’être saluée. Elle donne tout son poids auxrecommandations du Comité.

Il convient d’ajouter que dès le départ ona reconnu la profession de psychologuecomme profession phare dans le secteur de lasanté mentale et des relations humaines. Celaimplique plusieurs points de connexité avecd’autres professions, ce qui se reflète dans lepartage des activités réservées. Comme vousle savez maintenant, parmi les principales acti-vités réservées aux psychologues se trouventl’évaluation des troubles mentaux, l’évaluationdu retard mental et l’évaluation des troublesneuropsychologiques, cette dernière étant ré-servée exclusivement aux psychologues déte-nant une attestation de formation.

En ce qui concerne l’encadrement de lapsychothérapie, nous avons constaté avec sa-tisfaction que toutes les demandes histo-riques de l’Ordre des psychologues ont étérencontrées :– réserver l’activité et non seulement le titre ;– exiger la maîtrise ;– exiger des compétences et des

connaissances théoriques et pratiquesparticulières ;

– éviter toute confusion entre le titre depsychologue et celui de psychothérapeute.

Nous appuyons donc sans réserve lemodèle proposé. Nous recommanderons,comme la majorité des personnes et orga-nismes consultés, que ce soit l’Ordre des psy-chologues qui accorde le permis.

Dès que le rapport a été rendu public,nous avons amorcé les rencontres avec les psy-chologues pour expliquer les recommanda-tions et leur impact sur la profession. Vous aveztous reçu, que ce soit par courrier électroniqueou en version papier, un document intitulé« Modernisation de la pratique professionnelle :impact sur la profession de psychologue ».Mais nous comptions sur les échanges aucours de ces rencontres pour prendre la mesuredes réactions aux recommandations du rap-port, pour évaluer les différentes tendances etpour dégager les points de convergence et dedivergence sur lesquels le Bureau pourrait s’ap-puyer pour émettre son avis. Ma plus grandecrainte? Que les psychologues soient divisés.Mon rêve? Qu’il y ait unanimité, du moins surles questions fondamentales.

C’est avec une immense satisfaction quej’ai vu l’ensemble des psychologues étudier etanalyser avant de critiquer, certains, comme enneuropsychologie, se mettre activement autravail dans la recherche de solutions à unproblème et la très grande majorité s’enthou-siasmer des progrès accomplis dans le dévelop-pement de notre profession. L’importante par-ticipation aux rencontres et la qualité deséchanges m’ont permis de voir que notre profes-sion est à un stade élevé de maturité, où s’affir-mer correspond réellement à se respecter et às’ouvrir aux autres, où notre projet communéquivaut à un projet de société qui place l’inté-rêt de la population que nous desservons au-delà de toute autre considération. Vraiment, jen’ai jamais été aussi fière d’être psychologue.

Vos commentaires sur cet éditorial sont les bien-venus à : [email protected]

ParRose-Marie CharestM.A., PRÉSIDENTE

Un travail rigoureux,des recommandations appuyées

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À TITRE de secrétaire général et desecrétaire du Comité de la forma-tion, je vous propose de faire le

point sur les développements récents sur laquestion du doctorat en psychologie, en par-ticulier à la suite des récentes décisions duBureau de l’Ordre dans ce dossier.

Consultations :préoccupations du MSSSRappelons d’abord qu’en avril 2005 l’Officedes professions transmettait à l’Ordre despsychologues le résultat des consultationssur le projet de modification à l’article 1.24du Règlement sur les diplômes délivrés parles établissements d’enseignement désignésqui donnent droit aux permis et aux certifi-cats de spécialiste des ordres professionnelsvisant à établir la norme doctorale commecritère minimal pour la délivrance d’unpermis de l’Ordre. Le ministère de la Santé etdes Services sociaux (MSSS) avait alors signi-fié à l’Office que le projet de hausse auniveau doctoral pouvait compromettre l’ac-cès à de nouveaux psychologues dans leréseau de la santé et des services sociaux àcompter des années 2009, 2010 et sui-vantes. Le MSSS manifestait ainsi unecrainte de pénurie de psychologues pour lesannées à venir et il adressait aussi une préoc-cupation quant à la durée des études, beau-coup plus longue que celle nécessaire pourformer un médecin dans plusieurs cas.

La position du MSSS fut entendue etl’Ordre s’est penché sur la question, en collabo-ration avec la Conférence des recteurs et prin-cipaux des universités du Québec (CREPUQ)et avec les directions de départements des uni-versités, afin de trouver des solutions à ce pro-blème. Deux objectifs sont visés : augmenterle nombre de places dans les programmes etréduire la durée des études en psychologie.

Rappelons d’abord que les nouvelles exi-gences de l’Ordre à l’égard de la formation de

base (baccalauréat) et de la formation parcompétences (études doctorales), telles que dé-crites dans le manuel d’agrément (voir l’articledans Psychologie Québec, mars 2006, p. 6et 7), n’ont jamais été remises en cause. Detelles exigences représentent un niveau satisfai-sant de formation pour la protection du publicdans le cadre contemporain de la pratique.

Les solutions envisagéespar l’OrdreLe Comité de la formation, qui conseille leBureau sur la formation universitaire en psy-chologie et qui a produit le manuel d’agré-ment, a formulé des recommandations à l’in-tention des membres du Bureau réunis le3 février dernier. Ces recommandations ont

pour but de faciliter aux universités l’atteintede ces objectifs. Le Bureau de l’Ordre a adoptéce jour-là les recommandations du Comité dela formation.

Durée des étudesLe Bureau propose ainsi des aménagementsqui devraient permettre que la totalité desétudes puisse être complétée en 6 ans, in-cluant le baccalauréat et le doctorat.

Parmi les moyens pour y arriver, la possi-bilité de commencer la formation par compé-tence dès la troisième année du baccalau-réat est envisagée.

Le Bureau propose aussi de mieux enca-drer la recherche. Le fait de mettre l’emphasesur la recherche appliquée et d’établir deséchéanciers plus courts pour la réalisation desactivités de recherche peut contribuer à ré-duire de 6 mois, de 1 an dans certains cas, ladurée des études.

De plus, la création d’un permis de psy-chologue junior, pour l’étudiant en internat,est à l’étude. Un tel permis temporaire contri-buerait à réduire le temps nécessaire pour

Le point sur le dossier du doctorat

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ParStéphaneBeaulieuM. SC., SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

[email protected]

SecrétariatChronique du

général

AUGMENTER LE NOMBRE DE PLACE

DANS LES PROGRAMMES ET RÉDUIRE

LA DURÉE DES ÉTUDES EN PSYCHOLOGIE

Nouvel administrateur du régimed’assurance collective des membresL ’ORDRE des psychologues du Québec est heureux d’annoncer son partenariat d’af-

faires avec Dale-Parizeau LM. En effet, Dale-Parizeau LM est le cabinet de servicesfinanciers qui a été mandaté pour la consultation, l’administration et la distributiondu programme d’assurance collective auprès des membres assurés de l’Ordre des psy-chologues du Québec. Cette entente, en vigueur à compter du 1er mai 2006, permet-tra aux membres de l’Ordre de profiter d’un service hors pair en matière d’assurancecollective, et ce, à des taux des plus compétitifs.

Dale-Parizeau LM est l’un des plus importants cabinets de services financiers auQuébec et veille aux intérêts de ses clients depuis plus de 140 ans. Son engagementdans le domaine des programmes d’assurance pour les groupes, associations et ordresprofessionnels est au cœur de la mission et du plan d’affaires de Dale-Parizeau LM.Son professionnalisme et la qualité de son service et de ses communications, jumelésà un réseau de distribution provincial, sont à la base de son succès.

Des conseillers au service à la clientèle spécialisés dans l’assurance groupe-asso-ciation viennent appuyer l’équipe de vente provinciale en offrant un service après-vente, des conseils techniques ainsi qu’une assistance au moment d’une réclamation.

C’est en confiance que nous débutons ce partenariat et nous souhaitons dusuccès à cette nouvelle relation d’affaires des plus prometteuses !

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rendre disponible une main-d’œuvre qualifiéepour répondre aux besoins de la populationquébécoise.

Ces pistes de solution permettent derendre plus flexibles l’interprétation et l’ap-plication du manuel d’agrément par les uni-versités et elles constituent les options pro-posées par l’Ordre afin de répondre auxpréoccupations du MSSS quant à la duréedes études. Elles ont été communiquées àl’Office des professions et aux universités.

Le rôle des universitésL’Ordre a peu de pouvoir en ce qui a trait àl’augmentation du nombre de places dispo-nibles dans les programmes de formation àla pratique professionnelle de la psychologie.Ce sont les universités qui en ont la respon-sabilité et des réaménagements à certainsprogrammes seront sans doute nécessaires.

En février et en mars 2006, après consul-tation auprès de la CREPUQ et à la suite despropositions de l’Ordre décrites ci-dessus,chaque université québécoise a formulé indivi-duellement à l’Office des professions ses stra-tégies et engagements pour atteindre les ob-jectifs d’augmenter le nombre de place dansles programmes et de réduire la durée desétudes.

Conseil des ministresAux dernières nouvelles, l’Office des profes-sions avait transmis au ministre responsablede l’application des lois professionnelles,l’honorable Yvon Marcoux, pour étude par leConseil des ministres, le projet de modifica-tion à la réglementation sur les diplômesdonnant accès au permis de l’Ordre.

Il y a donc tout lieu de croire que le pro-cessus tire à sa fin.

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VOUS ÊTES EN RECHERCHED’EMPLOI ?Vous avez besoin de nouveaux défis ?Consultez la page « Emplois » du site de l’Ordre des psychologues du Québec,dans la section « Supplément aux membres ».

www.ordrepsy.qc.ca

OPQ – Dernière heure: pour êtreà l’affût de l’actualité de l’OrdreA VEC le bulletin OPQ – Dernière heure, l’Ordre des psychologues entre dans l’ère

des communications Web. De brèves nouvelles, communiquées rapidement,dans un format épuré, voilà ce que l’équipe des communications veut offrir auxmembres. Dès la réception du premier bulletin, le 21 février dernier, vous avez éténombreux à nous envoyer des commentaires positifs. Au moment de l’envoi, un impactdirect s’est fait sentir dans le nombre de personnes ayant consulté site Internet del’Ordre. Bien que ce bulletin ait été envoyé à plus de 5000 psychologues, quelque troismille membres n’ont pu être joints. Quelle en est la cause ? Nous ne possédons pasleur adresse de courrier électronique. Si vous êtes intéressé à recevoir OPQ – Dernièreheure, n’hésitez pas à nous envoyer votre adresse de courriel : [email protected] êtes simplement curieux de le visionner ? Accédez à la section Actualités du siteInternet de l’Ordre : www.ordrepsy.qc.ca ⁄ opqv2 ⁄ fra ⁄ login.asp

Valérie Gosselin décroche la BourseJeune Entreprise 2006L A PSYCHOLOGUE Valérie Gosselin, fondatrice et

directrice de la clinique Amis-Maux inc., aremporté les honneurs de la Bourse Jeune Entre-prise 2006, un concours organisé par la Jeunechambre de commerce de Québec. Cette boursed’une valeur de 25 000 $ est constituée debiens et de services offerts par plusieurs organi-sations et elle vise à soutenir une entreprise endémarrage. La clinique dirigée par Mme Gosselinoffre des services de thérapie assistée par l’ani-mal en psychologie, en orthophonie, en ergothé-rapie et en physiothérapie. Sur la photo, on reconnaît Mme Gosselin à gauche, accom-pagnée de Mme Nicole Chouinard, de la Banque de développement du Canada, qui aprésenté la bourse à la gagnante. Félicitations !

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E N OCTOBRE 2005, le Comité d’expertssur la modernisation de la pratiqueprofessionnelle en santé mentale et

en relations humaines a déposé son rapportauprès de l’Office des professions duQuébec. Nous savons, par une récente cor-respondance du président de l’Office,M. Gaétan Lemoyne, que les propositions dece rapport ont reçu une appréciation posi-tive des membres de l’Office.

Le 28 février 2006, l’Office des profes-sions a rendu ce rapport public et a amorcésa consultation élargie auprès des différentsintervenants intéressés, dont l’Ordre des psy-chologues du Québec. Par cette consulta-tion, l’Office cherchait à mesurer le degréd’adhésion aux propositions du rapport Tru-deau et leur impact sur la qualité et l’accessi-bilité des services. L’Office souhaitaitconnaître la réaction de l’Ordre au rapportTrudeau pour le 14 avril dernier, soit 46 joursaprès l’avoir rendu public.

C’est dans ce cadre que l’Ordre des psy-chologues a mis à la disposition de sesmembres le rapport du Comité d’experts, pré-paré et envoyé aux membres un documentprécisant l’impact de certaines recommanda-tions sur la profession de psychologue etentrepris, en mode accéléré, une tournée

provinciale. Enfin, une adresse courriel a étémise à la disposition des membres qui ontété nombreux à nous transmettre leurs ques-tions et commentaires.

À la lumière de ces réactions des psy-chologues, l’Ordre a transmis, en avril der-nier, sa réponse officielle aux propositions duComité d’experts. L’Ordre a également réagià certains commentaires du Comité : eneffet, bien qu’un commentaire ne se traduisepas par une disposition législative, il est trèsimportant qu’il reflète bien la réalité puisquec’est sous son éclairage que les intervenantsinterpréteront la portée d’une disposition.

Et maintenant…À la suite de cette consultation élargie, l’Of-fice des professions fera ses recommanda-tions au ministre responsable de l’applicationdes lois professionnelles, M. Yvon Marcoux,afin que ce dernier, en collaboration avec sescollègues de la santé, M. Philippe Couillard etMme Margaret F. Delisle, oriente la suite decet exercice de modernisation.

Habituellement, quand le degré d’adhé-sion est significativement positif, cela seconcrétise par la préparation d’un projet de loiprésenté à l’Assemblée nationale et discutédans le cadre d’une commission parlementaireoù les groupes et les individus intéressés sontinvités à présenter leur mémoire. Selon lemeilleur scénario envisagé, on nous dit qu’unprojet de loi pourrait être déposé avant la finde la présente session parlementaire, soitavant la mi-juin, pour inscription à la session

législative de l’automne 2006 : cela supposeque le projet de loi pourrait être présenté encommission parlementaire dès la fin du moisd’août ou au début de septembre et adopté àl’automne 2006. Le règlement visant l’enca-drement de la psychothérapie pourrait certai-nement suivre un cheminement parallèle.

Que se passe-t-il aprèsl’adoption du projet de loi?Il faut généralement prévoir un certain délaientre l’adoption d’un projet de loi et sa miseen application afin de laisser le temps aux in-tervenants de se conformer au nouveaurégime juridique. Dans certains milieux, l’or-ganisation du travail devra être repensée et,pour certains ordres, la nouvelle réserve d’ac-tivités se traduira par de nombreuses de-mandes d’admission.

Un heureux précédent à suivre…Après l’adoption du projet de loi no 90 surl’actualisation de la pratique des profession-nels de la santé physique œuvrant dans lesecteur public, l’Office a mis en place unetable de concertation où siégeait un repré-sentant de chacun des 11 ordres visés : cecileur a permis de s’entendre sur l’interpréta-tion à donner aux dispositions législatives, desorte qu’il n’y ait pas de confusion entre lesprofessionnels et dans les milieux de travail.

L’Ordre des psychologues croit qu’unetelle table de concertation serait la bienve-nue parmi les ordres du secteur de la santémentale et des relations humaines.

Le rapport du comité d’experts… et après

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ParMe ÉdithLorquetCONSEILLÈRE JURIDIQUEET AUX AFFAIRES EXTERNES

[email protected]

JuridiqueChronique

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C ETTE CHRONIQUE traitera dans un pre-mier temps des obligations déonto-logiques des psychologues concer-

nant l’acceptation ou le refus d’un mandatet, dans un deuxième temps, elle traitera dela décision de cesser de rendre des servicesprofessionnels à un client.

De tout temps, le psychologue a étéperçu comme le professionnel toujours prêt àrépondre à l’appel d’une personne deman-dant des services professionnels de psychothé-rapie ou d’expertise, comme si l’éthique elle-même suggérait que le psychologue, devantun client dans le besoin, ne puisse refuser unmandat. Or, la réalité encadrée par la déonto-logie issue de notre Code est tout autre. Eneffet, plusieurs articles prescrivent au psycho-logue des critères de décision l’aidant à faireses choix lors d’une offre de mandat, et ce,dans tous les champs de pratique.

L’article 6 du Code de déontologie ex-prime clairement que le psychologue ne peutaccepter un mandat s’il n’a pas les compé-tences requises dans un champ de pratiqueou avec une certaine clientèle. À titred’exemple, un psychologue qui accepteraitd’évaluer ou de traiter un enfant sans déte-nir suffisamment de connaissances du déve-loppement psychologique de l’enfant et deses besoins pourrait faire l’objet d’une ins-pection professionnelle si ce cas était porté àl’attention de l’Ordre des psychologues.

L’article 20 peut aussi motiver une déci-sion de refuser un mandat de psychothéra-pie, de supervision, d’expertise, etc. En effet,le conflit de rôles et d’intérêts, abondammentdocumenté dans les fiches déontologiquesproduites pas le Bureau du syndic, est un bonexemple des aspects à examiner avant d’ac-cepter de rendre des services à un client.

D’autres éléments peuvent motiver lerefus d’entreprendre une intervention. Ils

concernent la capacité du psychologue derendre des services de qualité considérant sasanté physique et psychologique. Pareille-ment, une incapacité à offrir un service avecdiligence compte tenu de ses obligations ac-tuelles avec ses clients pourrait justifier unrefus de service (art. 24). Par exemple, unpsychologue qui accepterait trop de man-dats éprouverait rapidement des difficultés àproduire des rapports dans un délai raison-nable ou verrait sa concentration diminuerdans son rôle de psychothérapeute.

En ce qui concerne la cessation des ser-vices en cours de mandat, cette décision, par-fois difficile et délicate pour le psychologue,peut s’avérer tout de même nécessaire, voireincontournable au plan déontologique.

Deux articles du Code cités précédem-ment (art. 6 et 20) peuvent justifier la cessa-tion des services. En effet, il peut arriver quele psychologue identifie plus particulière-ment durant une psychothérapie une problé-matique particulière pour laquelle il n’a pasles compétences requises. Il peut aussi réali-ser, à partir de l’information recueillie en thé-rapie ou d’un état contre-transférentiel nui-sible au processus thérapeutique, qu’il setrouve en conflit d’intérêts (art. 20, 33). Cesdeux constats renvoient directement leprofessionnel à l’article 7, qui prescrit qu’ildoit référer son client lorsque l’intérêt de cedernier l’exige.

Par ailleurs, les articles 27 et 28 duCode traitent aussi de cette question. L’ar-ticle 27 stipule que le psychologue ne peutpas, sauf pour des motifs justes et raison-nables, mettre fin aux services qu’il rend. Ilva sans dire qu’un psychologue doit utiliserson jugement professionnel pour établir s’ilest en présence d’un motif juste et raison-nable de cesser de rendre des services à unclient, la liste desdits motifs de l’article 27n’étant pas exhaustive.

À cet effet, le nouveau Code ajoutera àcette liste trois nouveaux motifs tout enmaintenant ceux déjà inscrits au Codeactuel, mais en y apportant des précisionsfort intéressantes. Entre autres, nous retrou-

verons au point 1, en ce qui a trait à la rela-tion de confiance, la perte de cette relation,non seulement par le client, mais aussi par lepsychologue ou les deux parties, de façon ré-ciproque. À titre d’exemple, en cours de trai-tement, un psychologue qui développeraitun sentiment de peur ou d’inconfort par rap-port à un client, ou des gestes que ce derniera posés, pourrait, sans accroc à la déontolo-gie, cesser de rendre des services.

Parmi les nouveaux motifs, nous trou-vons : le non-respect de l’entente convenueau début ou en cours de mandat, y comprisles aspects touchant les honoraires, la déci-sion du psychologue de réduire ou de mettrefin à sa pratique pour des raisons person-nelles et ⁄ ou professionnelles et la possibilitéque le maintien des services soit plus dom-mageable que bénéfique au client, parexemple dans un cas où une relation théra-peutique alimenterait la dépendance duclient au lieu de favoriser une recherched’autonomie.

Le nouveau Code apportera des nuancesfort intéressantes au présent article 28, quiconcerne, une fois la décision prise par leprofessionnel de cesser les services, la ges-tion de cette fin de services. En effet, lenouvel article stipulera que le psychologuedoit en informer son client dans un délai rai-sonnable et s’assurer que la cessation du ser-vice professionnel ne lui soit pas préjudi-ciable ou, tout au moins, qu’elle lui cause lemoins de préjudices possible. De plus, le psy-chologue doit contribuer si nécessaire à ceque le client puisse continuer d’obtenir desservices professionnels si son état psycholo-gique le requiert.

Il est évident que cette courte chro-nique ne peut couvrir tous les aspects déon-tologiques du refus de mandat et de la ces-sation de services. Par conséquent, sachezque le Bureau du syndic répond de façonquotidienne aux questions concernant lesaspects déontologiques de la pratique pro-fessionnelle des psychologues, comme cellessoulevées ici.

Au plaisir d’en discuter avec vous.

Refus de mandatet cessation de services

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DéontologieChronique de

ParSuzanneCastonguayM. PS., SYNDIC ADJOINTE

[email protected]

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L E WISC-IV est depuis quelque tempsdéjà disponible en français pour l’éva-luation du quotient intellectuel (QI).

Cependant, plusieurs psychologues ontporté à notre attention le fait que l’utilisa-tion des normes canadiennes françaisespour quantifier les résultats obtenus auraitpour effet de surestimer le QI des enfantsévalués au Québec en français. Cela s’expli-querait par le fait que la normalisation dutest a été faite sur une population franco-ontarienne, population dont les acquis surle plan de la langue française diffèrent deceux des franco-québécois. En pareille situa-tion, le psychologue doit mettre en perspec-tive la cote obtenue, c’est-à-dire souligner, lecas échéant, l’écart à la hausse ou à labaisse que mettraient en lumière d’autreséléments d’information qu’il a à considéreret qui soutiendraient des indications diffé-rentes quant aux capacités intellectuelles. Ilpourrait, par ailleurs, proposer une hypo-thèse quant au QI de l’enfant évalué, hypo-thèse qui, dans le cas de l’utilisation du

WISC-IV, s’étaierait par exemple sur la com-paraison des cotes obtenues avec celles quidécouleraient de l’utilisation des normes ca-nadiennes anglaises du test, étant entendualors qu’il donne les raisons justifiant la pré-sentation de cette hypothèse et qu’il nuanced’autant ses conclusions.

Cette difficulté avec le WISC-IV auratout de même pour effet de rappeler que lestests de QI ne sont pas différents des autrestests en ce que les résultats qu’ils permet-tent d’obtenir ne sont ni absolus ni exacts. Ilfaut se méfier de cette tendance à penserque les chiffres soutiennent, plus que lesmots, des certitudes.

Outre les tests de QI, il existe de nom-breux autres tests, dont plusieurs produitsaux États-Unis, qui sont utilisés au Québecalors qu’ils n’y ont pas été normalisés. Mêmelorsque les tests sont normalisés au Québec,il demeure possible que les normes de réfé-rence soient plus ou moins adéquates si, parexemple, la population étalon se trouvedans les grandes villes et que les personnesà évaluer vivent en région éloignée et bai-gnent dans une culture différente. Dans tousles cas, le psychologue doit interpréter le ma-tériel recueilli à la lumière de toute l’informa-tion qu’il possède. L’exercice de la psycholo-gie est en effet complexe et le psychologue

est un professionnel, ce qui, par définition,implique le recours au jugement. Le psycho-logue qui utilise des tests doit faire davan-tage que ce qui est attendu d’un psychomé-tricien. Il doit notamment décrire les testsqu’il utilise, faire état de leur utilité et des li-mites de leur validité compte tenu du proces-sus de normalisation, justifier leur utilisation,les mettre en contexte, nuancer les résultatsobtenus et les intégrer dans une compréhen-sion globale de la personne qu’il évalue.

Donnée brute, donnéeinterprétée et donnéepréjudiciableLa question des données brutes et des don-nées interprétées soulève encore certaines in-terrogations, notamment dans le contexte del’évaluation du QI. Précisons que le Code dedéontologie stipule que le psychologue nepeut remettre à autrui, sauf à un autre psy-chologue, les données brutes et non interpré-tées inhérentes à une consultation psycholo-gique. De plus, il est entendu que les rapportsd’évaluation ne doivent contenir aucunedonnée brute. Dans ce contexte, le QI chiffré,s’il est présenté dans un rapport, doit toujoursêtre accompagné de l’analyse, de l’explica-tion, de l’appréciation ou de la validationdont il fait l’objet. Ainsi présenté, le QI chiffréne constitue plus une donnée brute.

Le fait de révéler le QI ne bonifie pas né-cessairement le rapport du psychologue etcela peut même être préjudiciable si rienn’est fait pour empêcher que des décisionsne reposent que sur un chiffre. Il est clair quele psychologue doit exercer son jugement surla capacité de compréhension des parte-naires ou clients susceptibles de prendreconnaissance de son rapport. Tous ne sontpas en mesure de bien saisir la valeur, le senset la portée du QI malgré les efforts du psy-chologue pour bien se faire comprendre et,en pareille situation, il est préférable qu’ilréfère dans son rapport à des intervalles àl’intérieur desquels se trouve le QI.

L’utilisation de tests normaliséssur des populations autres

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Développementde lapratique

Chronique

ParPierreDesjardins, M. PS.DIRECTEUR DE LA QUALITÉ ETDU DÉVELOPPEMENT DE LA PRATIQUE

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Un psychologue québécois honoré au ColoradoM. Jack Jacob Hirschberg, membre de l’Ordre des psychologues du Québec, a été di-plômé de l’International Academy of Behavioral Medicine, Counseling and Psycho-therapy. Cette institution, située au Colorado, est l’association de plusieurs profes-sionnels multidisciplinaires qui visent l’excellence et l’avancement des compétencescliniques partout dans le monde. L’ensemble des diplômés de l’IABMCP sont despraticiens reconnus internationalement pour leur contribution extraordinaire dansles champs de la médecine béhaviorale, du counseling et de la psychothérapie.

En bref

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Toutefois, il n’y a pas lieu d’éviter systé-matiquement de présenter un QI chiffré. L’ob-jectif est de pouvoir rendre clairementcompte des ressources intellectuelles duclient et le fait de ne pas donner de chiffresforce à l’occasion le recours à des péri-phrases ou à un jargon professionnel person-nel donnant au rapport un caractère sibyllin.Les conséquences seraient aussi préjudi-ciables puisque l’effet serait de laisser per-plexe et confuse la personne à qui s’adresseun rapport visant à statuer sur les capacitésintellectuelles du client.

En somme, il faut témoigner de lamême attitude de prudence et de réservequand il s’agit de communiquer ses conclu-sions, que celles-ci portent sur les capacitésintellectuelles ou sur toute autre chose.

Dérogation à l’âge d’entréeà l’écoleLa révision des lignes directrices pour l’éva-luation d’un enfant en vue d’une demande

de dérogation à l’âge d’entrée à l’école estterminée. Le document, maintenant dispo-nible pour les psychologues, est le fruit d’unedémarche rigoureuse qui a nécessité laconstitution d’un comité d’experts en la ma-tière et qui a impliqué de consulter d’abordun bon nombre de psychologues exerçantdans ce champ et ensuite les inspecteurs, leComité d’inspection professionnelle, leBureau du syndic et la conseillère juridiqueavant d’être soumis pour approbation auComité administratif et, en dernière ins-tance, au Bureau.

Nous attirons l’attention sur les princi-paux changements qui s’y trouvent :– structure du nouveau document qui colle

davantage à la séquence de travaildu psychologue ;

– insistance sur le contexte exceptionnelet particulier des mesures dérogatoires,mesures qui ne proposent pas parailleurs de solutions aux besoinsde tous les enfants doués ;

– mises à jour de l’état des connaissances,des références et de la bibliographie ;

– références déontologiques tenant comptedes ajustements à faire en prévision del’entrée en vigueur du nouveau Codede déontologie ;

– insistance sur la responsabilité dupsychologue et l’exercice de sonjugement dans le choix d’outils pertinentsqui ne se trouvent plus nommémentdésignés ;

– insistance sur la nécessité d’évaluerl’enfant dans la langue de scolarisation ;

– recommandations de tenue de dossiers’arrimant sur le guide explicatif del’Ordre en la matière.

Les nouvelles lignes directrices sontmaintenant disponibles en version papierou dans le site de l’Ordre, section Supplé-ment aux membres, sous les onglets Pra-tique ⁄ Documents de référence ⁄ Dérogationscolaire.

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L E RAPPORT tant attendu sur la moderni-sation de la pratique professionnelle ensanté mentale et en relations humaines

a été rendu public par l’Office des professionsle 28 février dernier. Tous les membres del’Ordre ont reçu, par courrier électronique ouen version papier, un document préparé parl’Ordre qui présente les principales recomman-dations du rapport et leur impact sur la profes-sion. Ce document leur a permis de saisir lesenjeux de cette révision pour l’ensemble desprofessionnels de la santé mentale et des rela-tions humaines. Le partage des activités pro-posé par le Comité d’experts, appelé le ComitéTrudeau du nom de son président, est présentéclairement avec toute la logique qui a entraînéles recommandations.

La présidente de l’Ordre, entourée desadministrateurs régionaux, a entrepris unetournée du Québec pour discuter avec les

psychologues des conséquences de cette mo-dernisation dans la profession. Les psycho-logues ont été nombreux à répondre à l’invi-tation qui leur avait été lancée et lesrencontres se sont révélées très enrichis-santes autant pour les participants que pourles représentants du Bureau et de la perma-nence de l’Ordre. Les questions posées parles psychologues des différents milieux depratique et les exemples concrets qu’ils ontprésentés ont permis à la présidente et auxreprésentants de l’Ordre de faire des com-mentaires et des recommandations très pré-cises à l’Office des professions.

Activités réservéesLes psychologues ont été particulièrementheureux de constater que le Comité d’ex-perts a recommandé que, dans un souci véri-table de protéger le public qui a besoin deservices de psychothérapie, l’acte de psycho-thérapie et non seulement le titre soit ré-servé. Dès que le règlement entrera en vi-gueur, seuls les professionnels compétents,dont les psychologues, pourront dispenser ceservice. Il en va de même pour l’évaluation

des troubles mentaux, qui est un acte réservéaux psychologues en partage avec les méde-cins et certains autres professionnels qui ré-pondent aux critères de compétences, et del’acte d’évaluation neuropsychologique, ré-servé aux seuls psychologues accrédités.

L’information concernant cet importantdossier est régulièrement mise à jour dans lesite Internet de l’Ordre, dans la section réservéeaux membres. La section Modernisation de lapratique www.ordrepsy.qc.ca ⁄ membres.htmlprésente, en plus du document, les principalesquestions des membres ainsi que les réponsesqui ont été fournies.

Nous suivrons pour vous tous les déve-loppements et nous vous encourageons àconsulter cette information régulièrementafin d’être bien au fait des développementsmajeurs qui toucheront la profession aucours des prochains mois. Dès la fin d’avril,l’Ordre a fait parvenir à l’Office des profes-sions un avis reprenant les principaux com-mentaires des membres et suggérant desaménagements à certaines des recomman-dations pour faciliter la mise en applicationdes propositions du Comité d’experts.

LA MODERNISATION DE LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE EN SANTÉ MENTALE

Des avancées importantespour les psychologues

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ParDiane CôtéDIRECTRICE DES COMMUNICATIONS

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Lors de la rencontre avec les psychologues anglophones, les représentants del’Ordre étaient, de gauche à droite : MMee ÉÉddiitthh LLoorrqquueett,, conseillère juridique etaux affaires externes, MM.. LLuucc GGrraannggeerr,, administrateur de la région de Montréalet membre du Comité administratif, MMmmee RRoossee--MMaarriiee CChhaarreesstt,, présidente del’Ordre, MM.. SSttéépphhaannee BBeeaauulliieeuu,, secrétaire général de l’Ordre, et MM.. PPiieerrrreeDDeessjjaarrddiinnss,, directeur de la qualité et du développement de la pratique.

Plus de 300 psychologues de la région de Montréal se sont déplacés lorsde la rencontre du jeudi 15 mars dernier. Une période d’échanges suivaitla présentation et les commentaires recueillis lors de chaque rencontreont permis aux représentants de l’Ordre de réagir rapidement auxrecommandations du groupe d’experts sur la modernisation de la pratiqueprofessionnelle en santé mentale et en relations humaines.

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Par Diane CôtéDIRECTRICE DES COMMUNICATIONS

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L E CONGRÈS 2006 de l’Ordre aura lieules 3 et 4 novembre prochain à l’hôtelHyatt Regency au centre-ville de

Montréal. Ce congrès de formation présen-tera une programmation diversifiée axée surles problématiques actuelles en psychologie.

Le comité organisateurLes psychologues suivants ont accepté decollaborer à l’organisation du Congrès : PPaauu--lliinnee BBoouuffffaarrdd,, formatrice ; PPiieerrrree CCoouussiinneeaauu,,formateur en psychothérapie ; FFrraanncciinnee CCyyrr,,professeure et chercheure en médiation fa-miliale à l’Université de Montréal ; RRiicchhaarrddGGaaggnnéé,, psychologue scolaire, formateur,conférencier, JJaaccqquueess KKuurrttnneessss,, psychologueintervenant auprès des communautés au-tochtones ; YYvvaann LLuussssiieerr,, chercheur sur la psy-chologie du couple à l’Université du Québecà Trois-Rivières ; NNoorrmmaanndd MMaarriinneeaauu,, chef duservice de psychologie, Hôpital Louis-H. La-fontaine ; EEsstteellllee MMoorriinn,, directrice de CRIO-TEOS, Centre de recherche et d’interventionen organisation du travail et professeur àl’École des hautes études commerciales ;MMaarriioo PPooiirriieerr,, professeur à l’UQAM ⁄ TELUQ ;RRoossee--MMaarriiee CChhaarreesstt,, présidente de l’Ordredes psychologues du Québec ; et DDiiaannee CCôôttéé,,directrice des communications à l’Ordre despsychologues et coordonnatrice de l’organi-sation du Congrès 2006.

Le rôle du comité organisateur est dedécider du thème du Congrès, de choisirl’identification visuelle, de sélectionner lespropositions d’ateliers et d’identifier des for-mateurs internationaux. Les travaux ducomité sont déjà bien amorcés et nous pou-vons déjà livrer quelques aperçus des activi-tés à l’ordre du jour de cette rencontre fortattendue des membres de l’Ordre.

Le thèmeC’est en réfléchissant à l’évolution de la profes-sion et à son positionnement actuel au plan

social que le thème du Congrès s’est dégagédes discussions du comité organisateur. « Lapsychologie au cœur de la santé » devient unslogan qui traduit bien la place que le psycho-logue doit occuper dans le système de santésoit « au cœur » des interventions en santémentale et en santé physique où la psycholo-gie tient un rôle de plus en plus grand. Cethème rejoint aussi les recommandations dugroupe d’experts en santé mentale et en rela-tions humaines, qui reconnaît au psychologueun rôle déterminant en psychothérapie, enévaluation des troubles mentaux et en évalua-tion des troubles neuropsychologiques. La psy-chologie est maintenant intégrée dans les ser-vices de santé physique dans les centreshospitaliers et les centres de réadaptation. Leséquipes multidisciplinaires en santé font appelau psychologue à toutes les étapes des inter-ventions et, en ce sens, les psychologues sontau cœur du système de soins de santé.

Le visuelÀ la suite d’un appel d’offres auprès defirmes de graphistes, le groupe RouleauPaquin design communication a reçu lemandat d’élaborer une image pour rendrecompte du thème. Le comité a choisi uneimage stylisée illustrant l’interaction entredeux personnes dont les têtes sont réuniespar une pomme, symbole de la santé. Cespersonnes représentent le psychologue et sonpatient. Le cœur dessiné par les contours desvisages reprend la thématique « au cœur dela santé ». Le beige, le vert et le bleu déga-gent une impression de sérénité et de santé.

Des invités internationauxLa tradition recommande que lors de chaquecongrès de l’Ordre nous invitions des psycho-logues reconnus pour leur expertise sur lascène internationale. Cette année, deux for-mateurs américains ont accepté l’invitationdu comité.

Le Dr DDoonnaalldd MMiicchheennbbaauumm présenteraune formation de six heures sur « la psycho-thérapie des adolescents, comment travailler

avec les familles ». Le Dr Michenbaum estbien connu pour ses formations basées sur lemodèle cognitif behavioral, entre autrespour le traitement de la dépression. Pour leCongrès de novembre, il propose une jour-née complète de formation sur l’interventionauprès des adolescents en examinant diffé-rents modèles psychothérapeutiques à utili-ser avec les adolescents et avec leurs fa-milles. La description complète de son atelierse trouve dans le site Internet de l’Ordre,dans la section du Congrès 2006.

Un autre formateur américain bienconnu a accepté de présenter un atelier surla thérapie de couple. Il s’agit du DDrr NNoorrmmaannEEppsstteeiinn,, Ph. D., directeur du programme dethérapie conjugale et familiale de l’Universitédu Maryland. Reconnu sur la scène internatio-nale pour ses recherches et ses formations surla thérapie de couple, le Dr Epstein partici-pera au Congrès de l’Ordre comme formateurinvité. Il offrira un atelier de six heures sur lesnouvelles perspectives de la thérapie cogni-tive behaviorale en thérapie de couple. Ladescription complète de cet atelier se trouveaussi dans le site Internet de l’Ordre.

Des ateliers de formationLes psychologues qui participeront auCongrès auront le choix parmi plus de 35ateliers de formation d’une durée de trois ousix heures. Le comité a sélectionné ces for-mations à partir des nombreuses proposi-tions qu’il a reçues. Les critères utilisés parles membres du comité ont été la pertinencedu sujet pour un nombre relativement élevéde psychologues ainsi que la variété dessujets présentés pouvant intéresser des psy-chologues dans les différents secteurs d’acti-vité. Le comité a aussi tenté de sélectionnerdes sujets nouveaux ou encore reliés de prèsà la pratique de la psychologie en santé.

Le programme complet du Congrès seraexpédié à tous les membres au début de juilletprochain. D’ici là, vous pouvez suivre l’évolu-tion du programme directement dans le siteInternet : www.ordrepsy.qc.ca ⁄ membres.html

LE CONGRÈS 2006 DE L’ORDRE

Un événement majeurde formation continue

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D EPUIS quelques années, les recherches en neuro-immunolo-gie démontrent l’interdépendance des systèmes immuni-taire, endocrinien et nerveux. Grâce à elles, on comprend

de mieux en mieux que le cerveau, siège de la pensée et des émo-tions, orchestre toutes les réactions physiologiques. L’être humainfonctionne comme un tout, l’esprit ayant un impact sur le fonctionne-ment du corps et vice-versa. Cela sous-entend que toutes les mala-dies ont à la fois un versant psychologique et un versant somatique.Les observations cliniques en psychosomatique révèlent, pour leurpart, que le déclenchement des maladies, leur évolution et leur gué-rison s’inscrivent dans la totalité de l’être qui en est affecté. Elles por-tent la marque de son hérédité et de l’énergie dont il dispose actuel-lement, mais aussi de sa personnalité, de son mode defonctionnement mental, de ses mécanismes d’adaptation et de dé-fense contre l’angoisse et de son image corporelle.

Christophe Dejours (2001) propose une façon originale depenser les rapports entre le soma et le psychisme dans l’expériencede la maladie. Il note que nous vivons simultanément dans deuxcorps : un corps biologique concret, matériel et un corps investi delibido, engagé dans des échanges relationnels et animé par un psy-chisme. Ce dernier, qu’il appelle corps érotique, est capable derêver, de fantasmer, de désirer, de souffrir moralement, d’éprouver duplaisir et des sentiments. Les deux existent en parallèle, mais sontétroitement unis. C’est par les réactions physiologiques du corps

biologique que le corps érotique expérimente ses états psychiques.Le premier existe dès la naissance tandis que le second se développedans la rencontre avec les adultes qui ont charge de l’enfant en pre-nant appui sur les soins et les jeux corporels qui lui sont prodigués. Àtravers eux, l’enfant découvre son affectivité, expérimente son corpset apprend à l’utiliser pour communiquer ses états d’âme. Le fonc-tionnement psychique de l’adulte qui interagit avec lui, ses fan-tasmes, son histoire et sa sexualité marquent de façon singulière cedéveloppement. C’est à travers ce qu’il expérimente dans la ren-contre avec l’autre que le corps s’éprouve comme corps érogène.Selon ma compréhension, l’image du corps, construction de l’imagi-naire, façon personnelle de percevoir et de ressentir son corps, corres-pondrait à la représentation inconsciente de cet éprouvé. Une fois lecorps érotique en place, il semble qu’il contribue au maintien de lasanté. En effet, l’observation clinique suggère que lorsque survien-nent certains troubles psychiques qui altèrent l’économie du corpsérotique, il y aurait augmentation du risque de maladie physique(Dejours, 2002).

Dans l’expérience de la maladie, la souffrance est double : lecorps biologique porte sa douleur tandis que le corps érotiquesouffre dans sa subjectivité, en particulier dans la perception qu’il ade lui-même comme individu malade. Cette souffrance présentedeux visages concomitants. D’une part, la maladie imposant un freinà la liberté, une résistance à la volonté de vivre, le corps pâtit,comme le souligne Dejours (2002), de sentir une limitation de sonpotentiel de jouissance et d’investissement du monde. D’autre part,devant le handicap occasionné par la maladie, l’image du corpselle-même est blessée. Toute personne investit affectivement cha-cune des parties de son anatomie d’une façon qui lui est propreen fonction des expériences relationnelles qu’elle a connues. Pour un

IMAGE DU CORPS ET MALADIE PHYSIQUE

Une exigence de travail pour la pensée

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L’image du corps :souffrance, plaisir et réalité

ParMonique Brillon, PH. D.

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Notre société consacre une importance démesurée au culte du corps.Cliché, direz-vous? Ah oui, et les publicités de produits de beauté, et lesémissions de téléréalité, et les pages de couverture des magazines, et…Mais au-delà de sa représentation, il y a la relation que les gensentretiennent avec leur corps. Cette image de soi se construit à partirdu plus jeune âge. Les psychologues qui côtoient des enfants saventà quel point l’image corporelle est déterminante dans le rapport del’enfant avec son environnement, mais aussi avec lui-même. Quoiqu’ilévolue au fil des expériences, ce rapport demeure chargé d’un sensdont il faut toujours tenir compte. D

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individu, le cerveau et son pouvoir intellectuel font l’objet d’un grandinvestissement, alors que pour un autre, la force de ses muscles estau centre de ses préoccupations. Chez l’un, le bon fonctionnementdes intestins peut être l’objet d’une surveillance constante, alors quechez l’autre, le cœur concentre toute l’attention. De même, pour plu-sieurs, sinon pour tous, les organes génitaux revêtent une impor-tance capitale dans l’image corporelle. Ces investissements particu-liers ne sont pas qu’affaire d’hérédité, mais dépendent aussi de lamanière dont ces différentes parties ont été parlées et expérimentéesdans l’échange avec les adultes d’origine. Lorsque la maladie atteintune partie du corps fortement investie dans l’image corporelle, l’im-pact sur le sujet n’en est que plus grand. Sa façon de se vivre et de sepercevoir comme personne malade aura une influence sur son atti-tude vis-à-vis de sa maladie et, par conséquent, un impact sur le pro-cessus de guérison.

Quand la maladie frappe, c’est avec toute sa souffrance, dontune partie peut échapper à sa conscience, que la personne aborde lemédecin. En confiant son corps malade à un expert, elle s’attend,plus ou moins consciemment, non seulement à recevoir des soinsappropriés pour la maladie dont elle est atteinte, mais aussi à êtreentendue dans son entité d’être souffrant. Or, cette attente risquegrandement d’être déçue, car le professionnel de la santé est formépour s’occuper de la maladie, non pour prendre en charge la totalitéde l’être. Bien que le médecin soit le spécialiste des maladies et queson avis soit essentiel, il n’est pourtant pas le seul à pouvoir direquelque chose de ce qui affecte son patient. Le versant psycholo-gique de son état, seul ce dernier peut y avoir accès et la responsa-bilité de s’occuper des aspects psychiques de sa maladie lui revienten propre. Paradoxalement, il se trouve la plupart du temps fortdépourvu pour s’acquitter de cette tâche. Comment comprendrecette mise à l’écart d’une partie de sa souffrance ?

Souvent la maladie mobilise toute l’attention du sujet atteint.Ses pensées, ses préoccupations sont centrées sur son état et il se

monte incapable d’investir d’autres aspects de sa vie. Il devient ab-sorbé dans la maladie et se perd de vue en tant que sujet désirant.Sa capacité de penser est moins active ou ne l’est plus du tout et leprocessus de guérison, qui est un processus normal impliquant unefoule de mécanismes tant physiques que psychiques (Crombez,2006), en est entravé. Pour s’affranchir de la souffrance morale et re-lancer la guérison, l’individu doit se décentrer de la maladie qui l’ab-sorbe afin de retrouver sa qualité de sujet.

C’est ce qui fait dire à Dejours (2002) que la maladie se pré-sente comme un problème pour l’appareil psychique en lui imposantune exigence de pensée. Devant elle, il est facile de perdre le contactavec le corps érotique dont l’image corporelle serait la représenta-tion. Le symptôme physique se pose comme point de départ de l’ac-tivité de penser pour amener l’individu à reprendre contact avec cetaspect de lui-même qui joue un grand rôle dans le bon fonctionne-ment des processus vitaux. Dans son Journal de la création, NancyHuston donne un exemple de ce travail psychique lorsqu’elle s’ef-force de se représenter la névrite qui la cloue au lit. Devant le symp-tôme d’insensibilité de ses membres inférieurs, deux images lui vien-nent en tête : elle se rappelle les engelures de son enfance lorsqu’ellepatinait trop longtemps pendant les froides journées d’hiver, puiselle imagine que son corps, incapable de bouger, se transforme enarbre et prend racine. Tenter de mettre le symptôme en images, c’est« réintroduire du subjectif dans le corporel et du corps dans lapensée » (Crombez, 1994, p. 89). Alors que le corps n’est que dou-leur, les images ont le pouvoir d’éveiller des émotions et de stimulerle travail psychique. Elles peuvent ouvrir la voie à la découverte d’unsens à la maladie, mais là n’est pas le but premier. En effet, d’unepart, il se peut que celle-ci n’en ait aucun, toutes les tensions ducorps ne pouvant pas être mentalisées, et d’autre part, même dansl’éventualité où la maladie serait porteuse de sens, l’élaborationmentale pour le mettre à jour demanderait trop de temps et l’ur-gence de soigner le corps ne saurait souffrir cette attente. Il s’agit

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plutôt de rendre le sujet actif dans sa lutte contre la maladie en rani-mant son psychisme afin de relancer les processus de guérison.

Les émotions suscitées peuvent parfois conduire au sentimentd’être dans une impasse, sentiment que la personne avait, à soninsu, tenté de fuir en se réfugiant dans la maladie. La souffrancemorale peut s’en trouver accrue et entraîner du désespoir. Bien quece sentiment soit pénible, oser le ressentir est la première conditionpour chercher et trouver une issue à l’impasse. C’est ici que la rela-tion à l’autre, personnel médical multidisciplinaire et personnes si-gnificatives pour le malade, prend toute son importance. La qualitédes liens humains s’avère essentielle pour soutenir le désir de vivreet le processus de guérison. La présence aimante, l’écoute et l’ac-cueil de la parole du malade avec son désespoir sont souventautant sinon plus importants que les traitements médicaux et phar-macologiques et devraient toujours accompagner ces derniers. Ense sentant reconnu par l’autre, l’individu peut retrouver sa qualitéde sujet. Le romancier Jean-François Beauchemin, dans son récit in-titulé La fabrication de l’aube (p. 108), apporte à cet effet un té-moignage émouvant. Terrassé par une maladie grave qui menacede l’emporter, il parvient à guérir en se raccrochant aux êtres qui lui

sont chers : « On a dit plus tard que mon rétablissement avait étédû aux médicaments et aux soins du personnel infirmier. C’est lepoint de vue de ceux qui ne virent de moi que la pelure. Au-dedansbrûlait une lanterne. Tu l’allumais et, toujours, cela devenait lecontrepoison de la souffrance. » Dans ce beau texte poétique d’unegrande humanité, on le voit penser son état, mettre des images surson ressenti et raviver les souvenirs des personnes qui l’ont aidé àse percevoir comme un sujet tout au cours de sa vie. On a là unebelle illustration de l’exigence de pensée imposée au psychismepar la maladie.

Monique Brillon, psychologue, est l’auteur de La pensée qui soigne, publié aux Éditionsde l’Homme en 2006.

BibliographieBeauchemin, J.-F. (2006). La fabrication de l’aube. Montréal, Québec Amérique.

Crombez, J.-C. (1994). La guérison en écho. Québec, HMH.

Crombez, J.-C. (2006). La personne en écho. Montréal, Éditions de l’Homme.

Dejours, C. (2001). Le corps d’abord. Paris, Payot.

Dejours, C. (2002). « Le corps comme exigence de travail pour la pensée ». DansDebray, R., Dejours, C., et Fédida, P. Psychopathologie de l’expérience du corps.Paris, Dunod.

Huston, Nancy (2001). Journal de la création. Paris, Babel.

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DOSSIER

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Image du corps et « image du corps »Laquelle de ces deux images vous semble la plus révélatrice del’image du corps, de l’image de votre corps ? Quand vous agissezdans la vie quotidienne, pour un geste sportif ou encore pour donnerune poignée de main, quelle image utilisez-vous ? L’image du corpsobjet ou l’image du corps vécu ?

L’image du corps objet, c’est ce que l’on voit, ce que l’on peutmesurer, photographier, dessiner de l’extérieur, comme dans le gra-phique de Leonardo Da Vinci (à gauche). Cette image « extérieure »fait aussi appel à l’image du corps véhiculée par la culture, un« idéal » au sens d’une idée. Cet idéal est aussi un univers du possiblebiomécanique, et pour certains, surtout au plan social, un attrac-teur, une image à laquelle on veut se conformer.

Mais l’image du corps, c’est aussi ce que l’on ressent de soi-même dans l’expérience intime du corps aux plans sensorimoteur, ki-nesthésique et proprioceptif. En ce sens, la représentation de L’acro-bate de Picasso (à droite) est sans doute plus proche de la « réalité »du corps vécu que le graphique réaliste et géométrique de Leonardo.En fait, nous pouvons prétendre que très peu de gens ont une image

du corps « conforme » à la réalité du corps physique. D’une certainemanière, le corps objet physique propose un idéal asymptotique… ony tend mais l’atteint-on jamais ? En fait on peut penser qu’il y a là leprojet d’une vie.

Une étude de Gelly (1992) sur les opérés de la main est particu-lièrement intéressante au sujet de cette comparaison entre le corpsobjet et le corps vécu. Le chercheur a identifié que toute disponibleque soit la main objet bien « réparée », c’est la relation de la mainobjet à l’image de la main qu’il fallait aussi traiter. La plupart desgens ont de leur main une image ressentie de trois ou quatre doigts.Les enfants, en fait, commenceraient avec une image d’une unité,puis de deux unités alors que le pouce se distingue, puis de trois, etc.Notre image du corps se construit ainsi dans l’usage, dans l’appren-tissage et à travers le temps et le mouvement, bref, dans l’expérience.Notre image peut donc se développer tout au long de notre vie. Engénéral, pour ne prendre que cet exemple de la main, seuls les ath-lètes ou les musiciens ont une représentation proche de leur poten-tiel physique. Pour la plupart des personnes qui ne s’investissent pasdans la mise en adéquation de leur image physique et de leur imagevécue, l’écart peut être plus ou moins grand, parfois dramatique-ment disproportionné.

On n’est peut-être pas loin ici de la définition de la névrose deKaren Horney : quand à notre insu on fait le contraire de ce quel’on pense. Ou quand on ne réussit pas à ajuster son image auximages que la société voudrait bien nous voir adopter. La névroseaurait-elle ainsi une base somatique dans la non-adéquation entrel’image du corps et « l’image du corps » ? Schilder (1968) l’avaitdéjà annoncé : « l’image du corps n’est jamais une structure com-plète ; elle n’est pas statique ; il y a toujours des perturbations »(p. 287).

Moshe Feldenkrais, auteur d’un livre intitulé La conscience ducorps et instigateur de la méthode du même nom, aimait direquant à lui que si l’on ne sait pas ce que l’on fait, on ne peut pasfaire ce que l’on veut. Physicien et ingénieur, ceinture noire de judoet athlète accompli, Feldenkrais (1971, 1990) a élaboré dès 1945une méthode très rigoureuse pour permettre l’apprentissage de laconscience du corps. Sa méthode comporte un travail de groupeguidé par la parole et un travail individuel guidé par les mains. Lesleçons de la méthode Feldenkrais permettent aux personnes qui s’yexposent de clarifier leur image du corps et de faire se rencontrer

L’image du corps et la conscience de soi

ParYvan Joly, M.A.

Étude des proportions d’un corps mâle,de Leonardo da Vinci.

L’acrobate, de Picasso.

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de plus en plus l’image du corps vécu et l’image du corps objectivé,une sorte de synthèse entre Picasso et Leonardo Da Vinci. Cechemin de construction et de conciliation de l’image du corps estun projet dans lequel on peut vouloir s’engager pour des raisonspersonnelles, artistiques, sportives, éducatives, ou pour des béné-fices thérapeutiques dans le domaine psychologique ou physique,pour des raisons de santé, de réadaptation, de prévention. C’est làmon champ de pratique et de recherche depuis plus d’une tren-taine d’années.

Retour en arrière : de l’intelligence « artificielle »?Mon intérêt pour l’image du corps, a contrario, remonte aux années1970. Je venais de terminer un mémoire de recherche en psychologiefondamentale, plus précisément en « Human Information Proces-sing » et en intelligence artificielle. Le domaine s’est depuis appelé« sciences cognitives ». Il s’agissait alors de simuler sur ordinateur leprocessus par lequel les humains résolvent des problèmes. Àl’époque on croyait que les sens appréhendaient l’information dumonde « réel » et que la machine-cerveau recevait et manipulait cetteinformation de façon symbolique et logique, deux erreurs épistémo-logiques évidentes aujourd’hui, mais qui suscitaient déjà chez moiune angoisse bien corporelle.

Par ailleurs, dans ce type d’approche centrée sur l’étude desprocessus, j’étais fasciné par le fait que l’on considérait que l’intel-ligence, sinon toute la cognition ou même tout le comportement,sont une question de stratégie, c’est-à-dire le résultat d’une cer-taine façon de faire que nous apprenons — ou pas ! — au cours dudéveloppement. Si nos façons de faire s’apprennent, elles sontdonc modifiables, plastiques. Si elles ne nous conviennent pas, onn’a qu’à s’en donner d’autres. Plutôt que de travailler sur nos pro-blèmes et de devenir des experts de nos difficultés, devenons desexperts de l’apprentissage, développons le potentiel et les res-sources, stimulons la plasticité. Cet insight allait devenir crucialdans ma compréhension du comportement et ma pratique del’intervention.

Le virage somatique des sciences cognitivesDepuis 1990, en particulier depuis que les méthodes de visualisa-tion fonctionnelle permettent de voir le cerveau en action, lessciences cognitives vivent elles aussi une transformation : elless’éloignent de la manipulation des symboles et se rapprochent del’incorporation, de l’incarnation et de l’inscription de l’organismevivant et pensant dans l’environnement (Rosenfield, 1993). En fait,même dans la construction des robots, c’est le modèle cognitifincorporé qui s’impose de plus en plus (Sender, 2003). Les robots

sont maintenant conçus pour apprendre de leur expérience et seconstruire une représentation de l’environnement dans l’action,dans l’inter-action. C’est le monde à l’envers : plutôt que de modelerles humains avec des machines comme dans les années 1970, onmodèle les machines sur les humains. On se rend finalementcompte que les stratégies du vivant offrent peut-être les modèlesles plus sophistiqués !

Dans ce courant que certains nomment maintenant « cognitionincarnée » ou « cognition située » (Clark, 1997 ; Maturana et Varela,1994 ; Feinberg, 2001 ; Ledoux, 2003 ; Kirshner et Whitson, 1997),il est devenu manifeste que toute activité de connaissance, mêmenos pensées les plus abstraites, les plus spirituelles, les plus « psy-chologiques », sont maintenant reconnaissables dans l’activationmême du cerveau et dans l’organisme total situé dans son contexte,dans son environnement. « L’évolution a conçu un cerveau dont lafonction est de représenter l’organisme et par là de représenter indi-rectement tout ce avec quoi l’organisme interagit (Damasio, 1999,p. 117). « L’image du corps est le cadre de référence du cerveau ettoute autre expérience émerge de ce cadre de référence […]. Laseule image à laquelle le cerveau peut toujours se référer c’est celledu corps » (Rosenfield, 1996, p. 49). Ainsi donc, les « choses » del’esprit sont reconnues comme des activités cérébrales. Le psycho nes’oppose pas au somatique mais entre en résonance avec lui. On nepeut avoir de psychologique sans avoir du somatique » (Varela,1995, p. 22).

Par ailleurs, si on arrête de couper le corps en systèmes et mor-ceaux séparés — le découpage en morceaux est un moyen certainde s’éloigner du vivant ! — on se rend compte rapidement que lecerveau se développe et fonctionne essentiellement en relationavec le corps total. « La boucle sensori-motrice est à la base de laconfiguration même de ce qui se passe dans le cerveau » (Varela,1995, p. 22). Par ailleurs, il n’y a pas de perception sans action ; iln’y a pas d’action sans perception (Berthoz, 2003). Deux autresdualismes sont ainsi dénoncés, celui du cerveau-corps et celui de laperception-action.

À titre d’exemple, la mémoire elle-même est un événement detout l’organisme, et n’est pas seulement localisée dans telle ou tellepartie du cerveau. La mémoire fait une référence au sens de soi telque vécu dans l’image du corps qui elle-même fait partie de ce quiest remémoré (Rosenfield, 1996, p. 41). Autres exemples, un mou-vement sportif imaginé, une pensée angoissante, une questionéthique, un souvenir de voyage ne sont pas des événements psy-chologiques et ne sont pas « lisibles » que dans le cerveau. Lapensée, les émotions, les sensations, l’abstraction sont vécues dansla musculature, le rythme cardiaque, la respiration, la posture, etce, même si de l’extérieur le corps manifeste peu de mouvementsdans l’espace. Croire que la pensée est un événement « psychique »

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séparé du corps est en fait une erreur épistémologique (Damasio,1995) que l’histoire contemporaine ne peut plus justifier autrementque par des « raisons » historiques. « Toutes les activités du cerveaus’accompagnent et s’expriment par le mouvement » (Berthoz, 1998,p. 68). La vie elle-même sans l’implication du mouvement de toutl’organisme situé dans l’environnement est inconcevable.

L’éducation somatique, pour une maturationde l’image du corpsDans ma formation de chercheur en sciences cognitives, j’avais ap-précié vivement l’intérêt porté à l’apprentissage et à la plasticité ducomportement. J’ai retrouvé ce même intérêt au détour, dans cer-taines méthodes somatiques, plus particulièrement dans celles quel’on nomme les méthodes d’éducation somatique1. J’en connaisd’expérience une vingtaine, mais je me suis arrêté plus particulière-ment à la méthode de « Prise de conscience par le mouvement » età « L’intégration fonctionnelle », élaborées par Moshe Feldenkrais2.L’éducation somatique est le champ disciplinaire d’un ensemble deméthodes qui ont comme objet l’apprentissage de la conscience ducorps en mouvement dans l’environnement. Le « soma », c’est lecorps vivant, le corps au « je », le corps vécu de l’intérieur. C’est lephilosophe grec Hésiode qui le premier établit cette définition dusoma reprise depuis par les pionniers de la somatique (Hanna,1978, 1989 et la revue Somatics3). Le soma ce n’est pas le corpsobjet « animé » d’un esprit, ce n’est pas le cadavre, ce n’est pas lecorps machine visualisé et mesuré par des appareils soi-disant « ob-jectifs ». Le soma, c’est le vivant qui se sent et se sait vivre, c’est lapersonne incorporée, unifiée.

Les méthodes d’éducation somatique sont en fait à mon sensdes méthodes de sciences cognitives appliquées. Varela (1995,p. 22) propose même que non seulement les praticiens mais leschercheurs en sciences cognitives se forment dans ces pratiques dela prise de conscience et de la présence. En effet, comment peut-onaborder l’expérience du corps vivant sans avoir une expériencepoussée d’être soi-même corps vivant et sans être soi-même enrecherche ?

En éducation somatique, l’image du corps est centrale. Elle estconsidérée comme un work in progress, comme un potentiel à déve-lopper et non comme un défaut à corriger ou une pathologie à trai-ter. L’éducation somatique, comme d’autres approches contempo-raines y inclus en psychologie, est foncièrement stratégique etéducative. Par des exercices exploratoires, des mises en situation,des propositions de mouvements variés et inhabituels, l’image ducorps est remise en développement, la personne est invitée à la ma-turation et au raffinement de son image. Il y a bien des bienfaitsthérapeutiques, mais il s’agit avant tout de développer le potentielde possibilités, de stimuler des variations dans le système nerveux,

concrètement, dans le mouvement du corps vécu dans l’espace.C’est ce projet de l’éducation somatique que j’entreprends avec mesclients ou patients, que je préfère d’ailleurs appeler « élèves »puisque c’est bien d’un cadre pédagogique qu’il s’agit ici : ap-prendre la conscience du corps, compléter et ajuster l’image de soi,développer la conscience.

De la conscience du corps à la consciencede l’autreJ’espère avoir établi ici que sans le corps entier en mouvement dansl’environnement, le cerveau n’est rien, la conscience est impossibleet l’apprentissage irréalisable. Mais plus encore, ce que nous sen-tons dans notre propre corps est à la base de ce que nous pouvonsappréhender des autres. Nous n’avons aucun accès direct aux étatsdes autres personnes, sinon par l’expérience même de notre proprecorps. C’est ce que les découvertes récentes sur les « neurones mi-roirs » et le système de résonance sensorimotrice (que d’aucunsconsidèrent pour les neurosciences aussi importantes que les dé-couvertes sur l’ADN pour la génétique) mettent en évidence(Decety, 2002, 2003, 2004).

Tout d’abord, il est essentiel d’avoir une conscience de sapropre expérience pour distinguer ses actions et ses pensées decelles des autres. Par ailleurs, pour la compréhension des inten-tions, des émotions, des pensées des autres, nous devons en référerà l’expérience de notre propre corps. Les bases mêmes de l’empa-thie (Berthoz, 2004) si chère aux professions de la relation d’aidesont ainsi somatiques au sens où l’empathie s’appuie sur l’expé-rience du corps vécu et sur la capacité de distinguer son expériencede l’expérience d’un autre. Bref, l’empathie se joue sur fondd’image du corps.

Enfin, les découvertes autour du système de résonance mon-trent que nous ne pouvons avoir de la résonance en nous que pourles gestes et expériences que nous pouvons réaliser ou au moins ima-giner (Decety, 2003, p. 84). Avons-nous donc le choix comme psycho-logues de laisser l’image du corps en jachère ? Pouvons-nous vrai-ment faire l’économie du corps conscient dans la formation et ledéveloppement de notre personne, de notre profession ?

Yvan Joly, psychologue, est formateur international en éducation somatique (MéthodeFeldenkrais®). Au cours des 25 dernières années, il a enseigné dans une quinzaine depays. Au Québec, il est chargé de cours au département de danse de l’UQAM et présidentdu Regroupement pour l’éducation somatique.

Pour accéder aux références bibliographiques et lire une version plus complète de cetarticle, nous vous invitons à consulter le site Internet d’Yvan Joly, www.yvanjoly.com, dansla rubrique Articles, puis Méthode Feldenkrais et la psychologie.

Références1. Voir www.education-somatique.ca.

2. Voir www.feldenkrais.qc.ca, www.feldenkrais.com.

3. Voir www.somaticsed.com.

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25L A DÉFINITION la plus simple de l’image corporelle est celle deSchilder (1950), qui la décrit comme l’image de notre proprecorps que nous formons dans notre propre pensée. Cepen-

dant, cette définition toute simple s’est complexifiée à la suite de lagrande évolution de la théorie et de la recherche sur ce sujet depuisles années 1990. En fait, les études des dernières années font ressor-tir la complexité de ce concept. Ainsi, nous retrouvons dans la littéra-ture des termes aussi variés que satisfaction de poids, exactitude dela perception de la taille, satisfaction corporelle, satisfaction de l’ap-parence, estime corporelle, schème corporel… tous se rapportant deprès ou de loin à l’image corporelle. Donc le concept de l’image cor-porelle serait multidimensionnel, comme bien d’autres conceptsen psychologie.

Quelques statistiquesC’est un fait, les difficultés liées à l’image corporelle touchent sur-tout les femmes. Selon les études de Cash (2002), les femmes quiadoptent des attitudes correspondant aux stéréotypes fémininsdans leurs relations avec les hommes sont plus investies dans leurapparence, elles ont intériorisé et intégré les normes sociales sur lesstandards de la beauté et maintiennent des croyances négatives etmalsaines par rapport à leur apparence. De façon plus alarmante,on trouve fréquemment des filles n’ayant pas plus de 9 ans qui sedéclarent insatisfaites de l’image qu’elles projettent (Irving, 2000 ;Moreno et Thelen, 1995). Il semble que cette image négative s’as-sombrit à mesure que les filles vieillissent, alors qu’elles entrent àl’école secondaire (Ricciardelli et McCabe, 2001 ; Striegel-Moore etal., 2000). Une étude canadienne indique que 60 % des filles en 7e

et en 8e années restreignent leur alimentation, même si elles ont unpoids santé (McVey et al., 2002). Enfin, plusieurs études ont démon-tré que des fillettes âgées de 7 ans seulement désiraient être plus

minces (Gardner et al., 1999 ; Kostanski et Gullone, 1999 ; Tigge-mann et Wilson-Barrett, 1998).

Qu’en est-il des garçons ? Nous savons aujourd’hui que deplus en plus d’hommes souffrent de troubles alimentaires. Cepen-dant, il existe beaucoup moins d’études sur le développement del’image corporelle des garçons que des filles. En fait, il semblequ’ils atteignent un plateau ou parfois même une augmentationde leur estime corporelle après la puberté, alors que celle des fillescontinue à diminuer après la puberté. Cette donnée suggère quele développement du corps relié à la puberté est vécu plus positi-vement par les garçons que par les filles. Des études rapportentque certains garçons du primaire qui sont insatisfaits de leurimage voudraient être plus gros ! Ces études ne permettent pas dedéterminer s’ils désirent être plus gros en terme de gras, demuscles ou de développement normal. À voir les jeunes hommesqui se consacrent à la musculation et d’autres qui ont recours auxstéroïdes, on peut spéculer que ce sont surtout les muscles quisont valorisés !

C’est donc parce que les problèmes liés à l’image corporellenégative touchent de plus en plus de gens, de plus en plusjeunes, qu’il est important de comprendre le développement del’image corporelle chez les enfants afin d’élaborer des stratégiesde prévention.

Comment se développe l’image corporelle?Il faut comprendre que la majorité des recherches contemporainessur l’image corporelle viennent explicitement ou implicitement desparadigmes de la psychologie cognitive et ⁄ ou comportementale(Cash, 2002). Pour bien saisir le modèle cognitivocomportementaldu développement de l’image corporelle, il faut distinguer lesfacteurs historiques ⁄ développementaux des facteurs actuels etcirconstanciels qui façonnent notre image corporelle. En effet,plusieurs expériences ou événements du passé influencent notrerelation à notre corps par le biais de l’apprentissage social. Lasocialisation culturelle nous dicte les normes de beauté dès le plusjeune âge. Les médias et même certains jouets ont tôt fait de nousapprendre s’il faut être grand ou petit, mince ou gras, ce qui estattirant ou pas, ce qui est masculin ou féminin. À une échelle plus

LE DÉVELOPPEMENT DE L’IMAGE CORPORELLE

Le pouvoir de préventiondes parents

ParNadia Gagnier, PH. D.

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petite que les médias de masse, nos expériences interpersonnellesdu passé façonnent également notre image corporelle : les com-portements des membres de notre famille (p. ex. la mère qui se cri-tique devant le miroir, le père qui exprime ouvertement son insatis-faction quant à sa calvitie…) et les commentaires qu’ils peuventnous faire ou se faire entre eux (p. ex. le grand frère qui dit à sasœur qu’elle est grosse) influencent grandement notre satisfactionpar rapport à notre apparence. Certaines expériences à l’extérieurde la famille peuvent également être déterminantes. Les relationsinterpersonnelles avec les pairs à l’école, par exemple, peuventsubtilement ou explicitement affecter l’image corporelle des en-fants et des adolescents.

D’autres facteurs développementaux sont de nature plus in-dividuelle. Par exemple, notre image réelle, nos attributs phy-siques (longueur du nez, tendance à l’obésité, la taille, la couleurdes yeux, les taches de rousseur…) influencent également le déve-loppement de notre image corporelle et les comparaisons quenous allons subir par rapport aux critères de beauté qui seront envigueur durant la durée de notre vie. En fait, certains chercheursont présenté un modèle selon lequel le degré de concordanceentre l’apparence d’un individu et les normes sociales d’attirancephysique est central dans le développement de l’auto-évaluationcorporelle (Lerner et Jovanovic, 1990). Ainsi, certaines femmesauraient bien aimé grandir à l’époque où Marylin Monroe faisaittourner toutes les têtes, alors que d’autres femmes auraient pré-féré vivre l’époque des Twiggy ou encore des Claudia Schiffer dece monde ! De plus, certains facteurs de personnalité peuventégalement influencer notre image corporelle. Cash (2002), af-firme qu’une estime de soi positive facilite le développementd’une image corporelle saine et agit un peu comme un facteur deprotection contre les menaces extérieures pouvant affecter néga-tivement l’image corporelle d’un individu, par exemple les taqui-neries des pairs à l’école. Il est alors possible de spéculer que siun individu développe son estime de soi à partir de facteursvariés autres que l’image corporelle (p. ex. sociabilité, talentssportifs ou musicaux, facilité d’apprentissage, générosité…), lesquelques petites insatisfactions par rapport à son corps aurontmoins de conséquences négatives. Cash (2002) nomme ceconstruit l’investissement de l’image corporelle, qui signifie l’im-portance cognitive, comportementale et émotionnelle du corpsdans l’évaluation générale de soi. Ainsi, plus l’évaluation de soirepose sur des facteurs diversifiés, moins une image corporellenégative a des conséquences néfastes sur le fonctionnement gé-néral d’un individu. Le perfectionnisme, le besoin d’approbationsociale et la tendance à la féminité sont également tous des fac-teurs de personnalité ayant une incidence sur le développementde l’image corporelle.

Comment favoriser à un jeune âge ledéveloppement d’une image corporelle saineCompte tenu de la perspective cognitive comportementale du déve-loppement de l’image corporelle, il semble évident que les parentsont un pouvoir de prévention, notamment au plan des facteurs de so-cialisation culturelle, de l’apprentissage social et des expériences in-terpersonnelles de leurs enfants.

D’abord, une forme de prévention est possible dès la petite en-fance. En effet, les stimulations sensorielles telles que bercer oumasser l’enfant, jouer dans l’eau, les manifestations physiques d’af-fection (embrasser, caresser) permettent à l’enfant d’apprendre dès leplus jeune âge que le corps peut être source de plaisir et de confort,ce qui est un bon début pour être bien dans sa peau.

Ensuite, lorsque les enfants sont un peu plus vieux, les parentspeuvent les encourager à développer leur force et leurs habiletésphysiques par le biais d’activités telles que la danse, le soccer, lesarts martiaux… le but étant de leur donner des opportunités de maî-triser leur corps et ainsi de développer un sentiment de compétencecorporelle.

Les parents peuvent également enseigner à leurs enfants àporter attention à leurs sensations physiques. La conscience cor-porelle est essentielle à l’établissement d’une bonne hygiènementale et à la connaissance de soi. Il s’agit en fait d’encouragerles enfants à prendre conscience des signaux de leur corps telsque la faim, la satiété, la fatigue… et de leur enseigner commentréagir adéquatement à ces signaux en mangeant, en cessant demanger ou en se reposant. Plusieurs adultes gagneraient égale-ment à faire cet apprentissage. Si vous enseignez ces techniquesaux parents, ne vous surprenez pas de les voir se les approprierpour eux-mêmes !

L’enseignement du respect d’autrui dans la famille et la non-tolérance des moqueries par rapport à l’apparence physique estun autre bon moyen de prévenir le développement d’une imagecorporelle négative. De nombreux individus qui n’aiment pas leurcorps ont souvent été victimes de moqueries durant l’enfance etces blessures sont souvent profondes. Évidemment, les parentsn’ont aucun contrôle sur les moqueries que peuvent subir leurs en-fants à l’école. Néanmoins, ils peuvent leur enseigner comment ré-pondre aux moqueries, si jamais ils en étaient victimes, parexemple en faisant des jeux de rôles à la maison.

Il est également essentiel que les enfants apprennent à déve-lopper un regard critique sur les standards de beauté que l’ontrouve dans les médias ou par le biais de certains jouets (p. ex.Barbie). Comment développer concrètement ce sens critique ? Lesparents peuvent amener leurs enfants sur un plateau de tournaged’émission télévisée afin de voir à quel point les animateurs ou lescomédiens sont maquillés. Grâce à la technologie qui est de plus

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en plus accessible, les parents peuvent montrer aux enfants com-ment il est possible aujourd’hui de retoucher des photos de man-nequins à l’aide de logiciels de traitement de photographies, ilspeuvent amener leurs enfants sur une terrasse ou dans la foirealimentaire d’un centre commercial pour observer les passants etles comparer aux images d’un magazine de mode. L’enfant peutainsi se rendre compte à quel point les standards de beauté sontirréalistes.

Lorsque les enfants approchent l’adolescence, la préventiondevient encore plus importante car leur corps est sur le point desubir des transformations importantes qui peuvent les rendre maldans leur peau. Les parents peuvent alors préparer leurs préadoles-cents en leur parlant des changements que leur corps s’apprête àfaire. Les parents peuvent également se confier sur la manière dontils ont eux-mêmes vécu cette période de leur vie. Ainsi, ils dédrama-tisent et normalisent la situation aux yeux de l’enfant. Certainesautres stratégies peuvent permettre de mieux vivre cette période etde prendre du recul. Par exemple, le fait de faire des sorties justeentre filles ou entre garçons élimine momentanément la pressionde séduire et de plaire à l’autre sexe. Se confier sur la détresse quepeuvent parfois causer les changements du corps à l’adolescencepeut également aider les enfants à prendre du recul vis-à-vis deleur situation et à obtenir le soutien de leur entourage. Enfin, lesparents peuvent rassurer leurs préadolescents en disant que lesjugements basés uniquement sur l’apparence diminuent beaucoupaprès le secondaire et le collégial. En effet, plusieurs jeunes adultesdéveloppent la capacité et l’intérêt de se faire une opinion sur unindividu au-delà de l’apparence physique.

De plus, les parents qui auront une image corporelle saine et po-sitive seront de bons modèles pour leurs enfants. Les parents qui ar-rivent à déterminer quel poids et quelle allure sont réalistes pour eux-mêmes en considérant leur ossature, leur bagage génétique, leurâge… peuvent devenir de bons modèles d’acceptation de soi pourleurs enfants. Les parents qui adoptent un mode de vie sain pour lasanté et non pour l’apparence développeront chez leurs enfants unealimentation saine et l’habitude de faire des exercices sans pourautant favoriser l’obsession de la minceur.

Se concentrer sur ce que nouscontrôlons réellementLes médias seront toujours là pour nous dicter ce qui est à lamode, quelle apparence est de bon goût et quels sont les stan-dards de beauté. Nous pouvons difficilement changer cet étatdes choses. Cependant, il est important d’élaborer des stratégiesde prévention auprès des familles et de les partager afin de favo-riser le développement d’une image corporelle positive chez lesjeunes. Des initiatives intéressantes en ce sens ont été amorcées,

notamment l’initiative du Fond d’estime de soi de Dove, qui vienten aide aux organismes à but non lucratif tels que l’Associationquébécoise d’aide aux personnes souffrant d’anorexie nerveuseet de boulimie (ANEB), entre autres. L’ANEB de son côté, vienten aide aux personnes souffrant de troubles alimentaires, maisse donne également une mission de prévention en offrant desservices de conférences sur les troubles alimentaires, sur l’imagecorporelle et sur l’obsession de la minceur.

Nadia Gagnier, psychologue, est chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal ettravaille en clinique privée. Mme Gagnier est aussi animatrice de l’émission « Dre Nadia,psychologue à domicile » à Canal Vie.

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Suggestions de lectureCash, T. F. (1997). The Body Image Workbook : An 8-step Program for Learning to Like

Your Looks, Oakland, New Harbinger.

Cash, T. F., et Pruzinsky, T. Body Image : A Handbook of Theory, Research, and Clini-cal Practice. New York, The Guilford Press, 530 p.

Ressources et liens intéressantswww.body-images.com

www.anebquebec.com

www.dove.ca ⁄ aproposdufonds

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Comment les jeunes intègrent-ils lamaladie physique à leur image corporelle?

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L E DÉVELOPPEMENT du schéma corporel débute dès la naissance,voire avant, et suit le développement physique, moteur, co-gnitif, libidinal et psychique de l’enfant (Schilder, 1950),

pour se consolider au plus tard vers l’âge de huit ou neuf ans(connaissance des parties du corps et sensations liées à certainesexpériences comme différentes pressions tactiles, brûlures, piqûres,etc.). Quant à l’image corporelle, cette notion introduite par Schilder(1950) inclut davantage les aspects libidinaux et sociaux duschéma corporel. Elle évolue tout au long du développement de lapersonne, se modifiant au gré des expériences et des changementssociaux. Dans le contexte spécifique de la maladie infantojuvénile,comment l’image du corps est-elle modelée ? À la suite de considé-rations de base sur le développement normal de l’image corporelleet sur le contexte d’apparition de la maladie, cet article abordedeux aspects dominants la recherche en psychologie de la santé : 1)comment l’enfant atteint d’une maladie grave intègre-t-il sa maladiesur le plan psychique ? 2) comment la nature de la maladie (chro-nique ⁄ aiguë, à pronostic létal ou non, selon la zone du corps tou-chée) influence-t-elle cette intégration ?

Le contexte d’apparition de la maladieSelon Powell et Hendricks (1999), l’image corporelle des enfants etadolescents en santé serait influencée par six facteurs : 1) la person-nalité ; 2) le genre ; 3) l’ethnie et la culture (critères de beauté, im-portance relative de l’image projetée, etc.) ; 4) les attitudes paren-tales (autorité et contrôle parental, importance accordée à la santé,à la performance…) ; 5) le poids ; et 6) les facteurs développemen-taux (âge et changements corporels). L’arrivée d’une maladie peutmettre en évidence certains facteurs de risque (notamment en lienavec les croyances religieuses : l’exemple le plus connu est l’interdic-tion des transfusions sanguines pour les Témoins de Jéhovah) oufaire ressortir des facteurs de protection comme la vie spirituelle oule réseau social.

Selon le modèle explicatif de ces auteurs, l’image corporelle in-fluence ensuite les comportements du jeune (notamment vis-à-vis de

l’alimentation et de l’exercice physique) qui modifieront à leur tourson image corporelle. Cette boucle rétroactive est restreinte, seule-ment basée sur une vision psychique de l’image corporelle. En effet,la maladie et la modulation de l’image corporelle surviennent dansun contexte qu’il ne faut pas négliger. Certains facteurs familiaux etenvironnementaux peuvent influencer la représentation qu’un jeunese fait de son corps. Sur le plan familial, la qualité des relations pa-rents-enfant et dans la fratrie, les capacités parentales (habiletés decommunication, recours aux services appropriés, etc.) et les connais-sances acquises par les parents sur le monde médical (qu’elles soientcognitives ou expérientielles) joueront un rôle important dans lacompréhension du langage médical et de la maladie de leur enfant,sur leurs réactions vis-à-vis de cet événement stressant tout autantque sur leurs relations avec l’équipe médicale et sur la perceptionque l’enfant aura de sa maladie. Sur le plan environnemental, outrela qualité des relations entre l’équipe soignante et la famille, la proxi-mité des soins et des services joue aussi sur l’impact qu’aura la mala-die dans la vie du jeune et de sa famille. Pensons aux traitements quirequièrent des services spécialisés disponibles seulement dans lesgrands centres urbains. Finalement, considérons aussi la qualité desrelations avec les pairs et, de façon plus générale, la qualité duréseau de soutien social dont le rôle s’est avéré important dansl’adaptation du jeune et de sa famille, particulièrement dans lecontexte de la maladie (mais aussi lors de l’arrivée d’un nouvelenfant, lors d’une séparation parentale, dans une situation de mal-traitance, etc.) (Jourdan-Ionescu et al., 2006).

Si tous ces facteurs présents avant l’arrivée de la maladie influen-cent l’image corporelle d’un jeune, les caractéristiques mêmes decette maladie et des traitements médicaux l’affecteront directement.

La maladie et ses impacts sur l’image corporelleComme l’indiquait déjà Schilder (1950, p. 198), la maladie « modifiede façon immédiate l’image du corps, en partie les représentationsque celle-ci contient, en partie son investissement libidinal ». Cettemodification dépendra évidemment de caractéristiques telles que lanature de la maladie ou du handicap et son mode d’apparition.

Le jeune aux prises avec une maladie ressent inévitablementdes sensations inhabituelles qu’il exprimera différemment selonson âge, son niveau langagier et cognitif : le jeune est-il capablede distinguer des sensations « normales » (comme le cœur battantla chamade après un effort soutenu) de la fatigue anormaleressentie en cas de cancer ? L’arrivée de la maladie et de la douleur

ParLynda Méthot, M. PS.

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déclenche chez l’enfant une perte de confiance en ses capacitésphysiques. Comme l’indique si bien Oppenheim (2003, p. 88),« [l’enfant] ne peut compter sur lui, ne peut plus faire ce qu’il faithabituellement. Son corps lui devient hostile, voire étranger, incom-préhensible quand il ne comprend pas ses réactions, les raisons desa douleur ni les effets psychologiques qu’elle provoque. ». Sa rela-tion au corps étant troublée, sa relation à lui-même l’est toutautant : les réactions qu’il a habituellement peuvent laisser placeaux pleurs, aux cris, à un besoin de tendresse et de chaleur, à la cul-pabilité d’être une source de stress, voire un fardeau pour sesproches. Il est important de fournir de l’information sur la maladieet d’aider le jeune à nommer ses sensations corporelles et leurscauses en tenant un discours adapté aux capacités et aux réactionscognitives et affectives de l’enfant (choix du bon moment et demots simples, support visuel pour rendre les explications plus

concrètes, bibliothérapie pour une identification à d’autres enfantsvivant la même maladie1, etc.).

L’atteinte à l’image du corps engendre des séquelles s’exprimantpar le sentiment de fragilité ou de perte qui aura un impact au plande la santé, de la virilité, de la routine, des projets futurs, etc. Selonles parties corporelles atteintes par la maladie (organisme entier,organe ou système particulier), certaines réactions peuvent être exa-cerbées. Une maladie affectant l’organisme représente une dysfonc-tion ou un état pouvant engendrer un sentiment d’enfermementidentitaire dans la maladie (« je ne suis qu’un malade, qu’un diabé-tique »). Certaines maladies, particulièrement celles à proliférationcomme le cancer ou le sida, peuvent provoquer une sensationd’image du corps envahie. D’autres encore seront plus propices àcréer un sentiment de manque. Sur ce point, le cas particulier del’amputation est bien documenté. Il semble d’ailleurs que les jeunesamputés dès l’âge de huit ans ressentent autant que les adultes lemembre fantôme (Lemaire, 1998). Le port précoce d’une prothèseéviterait les déformations de l’image corporelle en permettant « uneparfaite identification de la représentation mentale du membre avecla prothèse » (Lemaire, 1998, p. 61). Finalement, mentionnons l’im-portance de la symbolique sociale ou universelle liée à certaines par-ties du corps qui peut, de façon directe ou non, influencer l’intégra-tion psychique de la maladie. Donnons l’exemple des maladiescardiaques qui atteignent un organe ayant une symbolique particu-lière, à la fois empreinte de l’organicité du cœur, pompe de la vie, etdes nombreux référents culturels dotant le cœur de l’amour, de lapassion, du courage et des cultes religieux. Une étude québécoiseréalisée auprès de 523 enfants (262 garçons, 261 filles) d’âge sco-laire (M = 9,21, E. T. = 2,03) montre que la symbolique du cœur sur-passe largement sa référence organique, le cœur étant investi par lesenfants sans maladie cardiaque comme étant un symbole de rela-tions significatives (amour, amitié, compagnonnage), d’activitésaimées (sports, loisirs) ou de valeurs fondamentales (amour, paix)(Méthot et Gaudreault, 2005). Chez les jeunes cardiaques, une étudeen cours tend à démontrer qu’il en est tout autrement : le cœur estalors perçu comme un organe, un problème, une source de souf-france ou de distinction d’avec les pairs (Méthot, en cours). Cesjeunes qui « n’ont pas un bon cœur » se perçoivent-ils pour autantcomme étant plus fragiles, moins courageux, voire moins aimantspuisqu’il s’agit là d’un organe essentiel ?

Certains jeunes subissent une maladie ou des traitements auxconséquences facilement visibles (perte de poids, de cheveux, etc.) etsouvent permanentes (déformation de doigts chez les jeunes arthri-tiques, amputation, cicatrices consécutives à des opérations, notam-ment). Le contrôle de l’image projetée peut alors devenir un enjeud’adaptation crucial pour enrayer le désarroi et les séquelles phy-siques et psychosociales de la maladie. La modification de l’imagecorporelle peut également laisser le jeune avec une image infantili-sée, exacerbant ainsi l’ambivalence dans sa quête d’autonomie et

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DOSSIER

d’indépendance, voire le désir de redevenir petit comme avant l’ap-parition de la maladie. Car, ne l’oublions pas, la maladie place lejeune dans une position de dépendance accrue envers ses parents, lafamille étant elle-même dépendante de l’équipe de soins, du moinsjusqu’à ce que l’état de santé du jeune devienne stable ou qu’un pro-cessus d’appropriation ou d’habilitation (empowerment) soit enclen-ché. Pour soutenir le jeune tout comme ses proches à surpasser lechangement d’apparence, l’intervenant peut aider à axer davantageleurs perceptions sur la permanence de ses traits fondamentaux, quece soit dans son savoir-être, dans son savoir-faire et dans son savoir(Oppenheim, 2003).

Selon l’évolution de la maladie, ce type de soutien sera toutaussi bénéfique dans les cas où il faut envisager des complications,des rechutes ou le décès de l’enfant, l’apparence et les symptômesphysiques étant dès lors associés à de mauvaises nouvelles médi-cales. Dans des cas de maladies létales, la préoccupation du temps(de traitement ou celle qui reste à vivre) augmente dans un premiertemps le désarroi et le sentiment d’impuissance du jeune et de sesproches avant que chacun entame à son propre rythme un processusd’accordage avec la maladie ou la mort. Ainsi, l’évolution de la mala-die (guérison, rémission, mortalité) et son rapport au temps influen-ceront aussi l’adaptation du jeune à son image corporelle.

Les types de traitements offerts (médicaments, opérations, hé-modialyse, chimiothérapie, radiothérapie, etc.), leurs objectifs (guéri-son, soulagement de la douleur, ralentissement de la progression dela maladie) et les hospitalisations (nécessité, durée, nombre, vécu) in-fluenceront les réactions du jeune aux traitements, tant sur le planphysique (succès, insuccès, effets secondaires) que psychologique.Sur ce dernier point, notons le sentiment d’intrusion lors d’opéra-tions et de dépendance aux traitements, le soulèvement de peurs di-verses comme celles de rester marqué par la maladie, de causer tropde préoccupations aux parents ou de mourir. Toutes ces émotions, sielles ne sont pas intégrées, peuvent facilement trouver écho dans dessituations sociales diverses et complexifier l’adaptation psychoso-ciale du jeune.

Impacts d’une image corporelle troubléepar la maladieL’expérience d’une maladie grave creuse une distance importanteentre ces jeunes et leurs pairs. Que ce soit sous l’angle du rejet (sen-timent d’être jugé, d’être une « bête curieuse » ou un extraterrestre,peur de la contamination chez les pairs) ou sous l’angle de la matu-rité précoce de ces jeunes parfois empreints d’une spiritualité chaleu-reuse, l’écart important entre eux et leurs pairs (qui ont en sommedes préoccupations quotidiennes anodines) semble avant tout prove-nir de la rareté et de l’unicité de leur expérience. Les sentiments dedifférence, de solitude, de honte, de colère, d’injustice et de peurnourrissent l’ambivalence du jeune envers son propre corps et enversles autres. L’appartenance au groupe de pairs ainsi que les jeux de

séduction propices à l’adolescence sont dès lors difficiles, soit enraison du manque de proximité et de continuité dans les relations(hospitalisations plus ou moins longues et répétées), soit en raisondu sentiment de perte de valeur ou de ne pouvoir plaire à autrui.

Oppenheim (2003) va jusqu’à dire que certaines difficultés sco-laires peuvent être liées à l’image du corps transformée par la mala-die : l’ignorance de la lettre T (graphiquement trop près de la croixdes cimetières, liée à la mort), le refus d’employer des temps de verbe(le futur inconnu voire effrayant pour certains, le passé représentantle paradis perdu de la santé) ou la difficulté avec des opérations ma-thématiques associées directement à la maladie ou à ses consé-quences (l’addition de la maladie, la soustraction liée à l’amputationou à la mort, la division relative au morcellement et la multiplicationà la diffusion de la maladie).

Les facteurs influençant l’impact d’une maladie sur l’image cor-porelle d’un jeune sont nombreux, tant dans la sphère individuelle(développement, personnalité, fonctionnement scolaire, etc.), fami-liale (relations aux parents et à la fratrie, surprotection, etc.) qu’envi-ronnementale (relations aux pairs et à l’équipe médicale, proximitédes soins), et ce, bien au-delà des caractéristiques spécifiques liées àla maladie elle-même (nature, degré d’apparence, évolution, traite-ments…). Tel que le mentionnent Jourdan-Ionescu et al. (2006), l’in-tervention axée sur la résilience du jeune et de sa famille permet nonseulement de favoriser leur habilitation vis-à-vis de la maladie, maiségalement de maintenir leurs facteurs de protection déjà en placeavant l’arrivée de la maladie. Ce type d’intervention permet aussi dedévelopper d’autres facteurs de protection en accord avec les forceset les besoins actuels de chacun et de la famille en ayant comme ob-jectifs de leur garantir un soutien immédiat et de prévenir les difficul-tés d’adaptation.

Lynda Méthot est candidate au doctorat à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Référence1. Voir notamment Amyot et al. (2004) et De Saint-Mars et Bloch (2003).

BibliographieAmyot, I., Bernard-Bonnin, A.-C., et Papineau, I. (2004). Le séjour de mon enfant à

l’hôpital. Montréal, Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine.

De Saint-Mars, D., et Bloch, S. (2003). La copine de Lili a une maladie grave. Italie,Caligram.

Jourdan-Ionescu, C., Méthot, L., et St-Arnaud, I. (2006). « Séparation parentale et ma-ladie d’un enfant ». Dans Ionescu, S., et Jourdan-Ionescu, C. (éd.). Psychopatholo-gies et société : traumatismes, événements et situations de vie. Paris, Vuibert,p. 57-80.

Lemaire, C. (1998). Membres fantômes. France, Institut Synthélabo pour le progrèsde la connaissance.

Méthot, L., et Gaudreault, J. (2005). Thèmes et indices graphiques du dessin Moi etmon cœur selon l’âge et le sexe de l’enfant. Affiche présentée aux Journées scien-tifiques de l’UQTR, Trois-Rivières.

Oppenheim, D. (2003). Grandir avec un cancer : l’expérience vécue par l’enfant etl’adolescent. Bruxelles, De Boeck.

Powell, M. R., et Hendricks, B. (1999). « Body schema, gender and other correlates innonclinical populations ». Genetic, Social, and General Psychology Monographs,125(4), p. 333-412.

Schilder, P. (1950). L’image du corps. Paris, Gallimard.

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Page 32: L’image du corps

Par Annie-Michèle CarrièreAGENTE DE COMMUNICATIONS

[email protected]

L ES 3 et 4 novembre prochain, plusde 700 psychologues se donnerontrendez-vous à l’Hôtel Hyatt, au centre-

ville de Montréal, pour le Congrès 2006.Connexe à cet événement, une activité sur lapsychologie à l’intention du public aura lieuau Complexe Desjardins, situé à deux pasde l’hôtel.

Sous le nom de Salon de la psychologie,des conférences d’une vingtaine de minuteschacune seront offertes gratuitement toutau long de la journée du 3 novembre. L’idéecentrale de ce salon est de donner à la po-pulation une vue d’ensemble des problé-matiques pour lesquelles les psychologuesoffrent des services en plus de leur proposer

des éléments de réponse à leurs questions.En regroupant des conférenciers et des expo-sants dans un même événement, noussommes convaincus de répondre à une de-mande grandissante du public.

Dans le cadre de cet événement, lecomité des communications est à la re-cherche de conférenciers et d’exposants inté-ressés à participer au Salon. Les psycho-logues qui ont publié un livre destiné aupublic dans les deux dernières années sontparticulièrement visés par cette invitation.Par ailleurs, tous les psychologues qui ont entête un sujet de conférence s’adressant à unvaste public sont évidemment les bienvenus.De plus, des kiosques seront mis en placeautour de la scène centrale où des associa-tions et des regroupements de psychologuesainsi que des organismes à but non lucratif

présenteront les services qu’ils offrent et ré-pondront aux questions du public.

Nous invitons donc les conférenciersainsi que les exposants à présenter uneproposition au comité des communica-tions en envoyant avant le 23 mai 2006les documents nécessaires par courriel :[email protected]. Les conférenciersqui désirent présenter une proposition doiventfaire parvenir un plan de leur conférence ainsiqu’un résumé de leurs expériences.

Une adresse à conserver dans la listede vos favoris Internet : www.ordrepsy.qc.ca ⁄membres.html

Que ce soit au sujet du programme desactivités, des formulaires de propositiond’ateliers ou des actualités, vous trouverezréponse à vos questions sous la rubriqueCongrès 2006 du site Internet de l’Ordre.

Activité publique dans le cadre du Congrès 2006Appel de conférenciers et d’exposants

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Page 33: L’image du corps

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Aubé, CarolineAutard-Barry, Gabrielle Marie-LaureBadowski, MargueriteBedard, LanaBourgault, AnnieBourke, Lise AnnBoutin, MélanieCarrier, Marie-HélèneChenel, MélanieChevrier, ElianeChristakos, AthenaCliche, MélanieCôté, SophieDubois, ValérieDubourg, LudoviqueForget, MartineFranzen, Vanessa Ann LouiseGirard, AudreyGuillemette, MaudeHanlon, AmyHarvey, BenoîtHatt, Catherine

Koski, LisaLarose, EstherLavallée, MarioLeblanc, CatherineLépine, Jean-PierreLevell, Patricia LouiseMartel, AlexandraMoreau, PhilippePatenaude, JuliePelletier, AudreyPrince-Boies, JacquesRisler, Julie-AnneRoussin, JulieRyder, Andrew GeorgeSaheb, DominiqueSimard, VirginieSt-Arnaud, IsabelleSt-Gelais, JoëlleStruck, Ora-ClaireTester, JaniceTremblay, MélanieVassiliou, Despina

Vidalenche, MarieVine, Ann MarieWery, Marie-Dominique

RéinscriptionBoucher, KarineDemers, RoselyneDubreuil, NicolasForest, Marie-ÉlaineFournier, ManonMalette, Josée

Avis de décèsJean Raymond Laporte,Région de Montréal

L’Ordre des psychologuesdu Québec tient à offrirses condoléances aux parents et amiséprouvés par la perted’un être cher.

Nouveauxmembres

Maltraitance envers les enfantsLe Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychoso-ciale (CLIPP) offre un nouvel outil de sensibilisation aux mauvaistraitements physiques et psychologiques envers les jeunes en-fants. Seule du genre au Québec, une trousse a été produite etcomprend trois documents vidéo (VHS ou DVD) d’une vingtainede minutes chacun : Les mauvais traitements psychologiques,Les mauvais traitements phy-siques et Le syndrome dubébé secoué. Chacun des do-cuments présente des situa-tions fictives inspirées de casvécus ainsi que des témoi-gnages d’une dizaine d’ex-perts au sujet des connais-sances scientifiques dans ledomaine. Un résumé des don-nées scientifiques les plus récentes sur la maltraitance desjeunes enfants, Bagages de connaissances, en plus d’un Guided’utilisation complètent les documents vidéo. Toute personnequi intervient auprès des jeunes enfants ou qui est intéresséepar la problématique de la maltraitance peut commander latrousse ou obtenir plus de renseignements en communiquantavec le CLIPP par téléphone : (514) 393-4666 ; par courriel :[email protected] ; ou en consultant le site Internet : www.clipp.ca.

En bref

SSoouuppeerr--ccaauusseerriiee.. « Petite histoire dansune grande… ou vice versa. L’émergencede la psychologie du soi et de la théo-rie de l’intersubjectivité et ses pra-tiques dans notre histoire de psycho-thérapeute. » Organisé par Le Grouped’études sur l’intersubjectivité (GEI).Conférencière : Mme Annette Richard,psychologue et présidente du GEI. Le26 mai 2006 à 18 h 30, au RestaurantEl Torro, 1647, rue Fleury Est, Montréal(métro Sauvé, autobus 140). Informationet réservation : Mme Sylvie Ledoux(514) 272-2803, p. 3 ; [email protected].

FFoorrmmaattiioonn eenn tthhéérraappiiee ccooggnniittiivvoo--ccoommppoorr--tteemmeennttaallee ddeess ttrroouubblleess aannxxiieeuuxx.. Présen-tée par la Clinique d’anxiété de Mont-réal. Formatrice : Isabelle Boivin, Ph. D.Les 29 mai, 5 juin et 12 juin, de 9 h à16 h 30, au Centre d’affaires de Verdun.Pour information : (514) 769-1117 ;[email protected].

LL’’iinnttééggrraattiioonn dduu SSooii ccrriittiiqquuee ppaarraauuttoo--hhyyppnnoossee eett EEMMDDRR,, présenté parSerge Saintonge, Ph. D. Les 3 et 4 juinprochain à Montréal. Pour informa-tion : (514) 971-7794 ; [email protected].

JJoouurrnnééee aannnnuueellllee ddee llaa SSoocciiééttéé qquuéébbéé--ccooiissee dd’’aannaallyyssee bbiiooéénneerrggééttiiqquuee.. Thème :« Le corps a ses raisons ». Le 10 juin

2006. Différents ateliers et activitésanimés par Édith Fournier, psychologue,Léo Dubord, thérapeute familial etconjugal, et René Racine, psychologue.Pour information : (514) 385-3342 ;[email protected].

88tthh IInntteerrnnaattiioonnaall CChhiilldd aanndd YYoouutthh CCaarreeCCoonnffeerreennccee et CCoonnggrrèèss ccoonnjjooiinntt ffaammiilllleess,,eennffaannccee,, jjeeuunneessssee dduu QQuuéébbeecc,, organisépar l’Association des centres jeunesse duQuébec, l’Association québécoise d’éta-blissements de santé et de services so-ciaux, l’Association québécoise des CPE,Council of Canada Child and Youth CareAssociation, l’Association des éducateursdu Québec et l’Association for Child &Youth Care Practice. Thème : « Au-delàdes frontières : Notre attachementaux enfants et aux familles ». Du 17au 20 octobre 2006, au Palais descongrès de Montréal. Pour information :www.icycc2006.com.

FFoorruumm iinntteerrnnaattiioonnaall ccoommmmuunnaauuttaaiirree,,sscciieennttiififiqquuee eett cclliinniiqquuee sur les pratiquesde gestion autonome des médicamentsde l’âme. Thème : « Les psychotropes :une réponse à la souffrance ? » Les 24 et25 octobre 2006, à l’Université duQuébec à Montréal. Pour information :(514) 523-7919 ; www.rrasmq.com.

RReennccoonnttrreess iinnffoorrmmeelllleess eennttrree ppssyycchhoo--lloogguueess àà GGrraannbbyy.. Discussions informellessur des sujets variés. Les rencontres ontgénéralement lieu le samedi matin,une fois par mois. Pour information :Colette Duguay ou Pierre Thibault au(450) 378-7558.

Colloques,congrès & ateliers

Avis de suspension du droit d’exercice –articles 48 à 51 du Code des professionsAvis est donné par les présentes que le droit d’exercice de Mme Madelyne Bérubé, psycho-logue, membre de l’Ordre des psychologues du Québec et domiciliée au 164, rue Aberdeenà Québec, a été suspendu en vertu des articles 48 à 51 du Code des professions.

Le Code des professions permet à l’Ordre de « radier du tableau ou limiter ou suspendreson droit d’exercer des activités professionnelles » lorsque la personne visée présente « unétat physique ou psychique incompatible avec l’exercice de sa profession ». La procédured’ordonnance d’examen médical prévoit que le professionnel est évalué par trois méde-cins. Le Bureau de l’Ordre rend sa décision sur l’avis de ces médecins.

À la suite d’un signalement au mois de novembre 2005, l’Ordre a ordonné l’examen mé-dical de Mme Bérubé. Dans sa décision du 3 février 2006, le Comité administratif, à quisont délégués les pouvoirs découlant des articles 48 à 51 et 52.1 du Code, a constatéque l’état de santé de Mme Bérubé était incompatible avec l’exercice de la profession etpouvait compromettre la protection du public.

Le droit d’exercice de Mme Bérubé a donc été suspendu à compter du lundi 6 février 2006pour une période indéterminée.

Le présent avis est donné en vertu de l’article 182.9 de Code des professions.

Mont-Royal, ce 10 février 2006

SSttéépphhaannee BBeeaauulliieeuu,, sseeccrrééttaaiirree ggéénnéérraall

Page 34: L’image du corps

L’infidélité : mythes, réalitéset conseils pour y survivreFrançois St Père, psychologue

Souvent traumatisante, parfois salutaire,l’infidélité, découverte ou révélée, n’estpas un moyen et encore moins une solu-tion. Elle s’avère plutôt le symptôme d’unerelation qui se cherche ou le signe qu’unconjoint ou une conjointe vit des difficul-tés personnelles. Cet ouvrage se veut uneinvitation à découvrir l’univers fascinantde l’infidélité à travers le parcours singu-lier de quatre couples qui incarnent lesgrandes problématiques du sujet.

Libre Expression

L’être humain : en constantdevenir jusqu’à la fin ⁄

Après un stage intensifen soins palliatifs : retourau milieu professionnel

Les cahiers de soins palliatifs mettent àcontribution divers intervenants en soinspalliatifs, dans une perspective interdisci-plinaire. Ils proposent différents typesde textes, notamment des réflexionscritiques, des comptes rendus de re-cherches, des témoignages, des recen-sions et des entrevues.

Les cahiers de soins palliatifsLes Publications du Québec

Les allumeurs de réverbèresPierre-Marc Meunier, psychologue

Si vous êtes de ceux qui souhaitent allu-mer une petite flamme intérieure enchacun des gens qu’ils rencontrent, celivre vous passionnera. Les allumeursde réverbères sont ceux et celles qui

prennent le temps d’allumer du sens chezleurs enfants, leurs parents, leurs em-ployés, leurs patrons, leurs voisins ou sim-plement les gens que le hasard a bienvoulu placer sur leur route. Ce livre vouspermettra de saisir 30 principes d’inter-vention prenant assise dans l’approchesystémique.

Consul-Source

Femme d’un seul homme :les séparations impossibles

Louise Grenier, psychologue

Pourquoi certaines femmes sont-elles in-capables de se détacher d’un homme quine les aime pas ou les détruit ? Quel scé-nario inconscient se cache derrière cegenre de relation? Dans bien des cas, ils’agit de la symbolisation d’une passioninfantile. À partir de l’histoire sentimen-tale de plusieurs femmes célèbres, l’au-teure puise aux sources de la psychana-lyse pour mieux saisir l’origine de cesrelations ravageuses.

Quebecor

Symptômes comportementauxet psychologiques de

la démencePhilippe Landreville, psychologue,François Rousseau, Jean Vézina,

psychologue et Philipe Voyer

Le vieillissement de la population s’accom-pagne d’un accroissement du nombre descas de démence. Les symptômes compor-tementaux et psychologiques de la dé-mence (SCPD) reflètent des troubles de laperception, du contenu des pensées, del’humeur ou du comportement. Le présentouvrage, à vocation pratique, se caracté-rise par son caractère interdisciplinaire etreflète la diversité des approches des spé-cialistes de la psychologie, de la psychia-trie et des sciences infirmières. Il offre àtous les professionnels de la santé l’infor-mation nécessaire à la mise à jour de leursconnaissances et constitue un livre de ré-férence pour les étudiants et enseignantsintéressés par l’intervention cliniqueauprès des personnes âgées.

Edisem ⁄ Maloine

Y a-t-il un joueur dansvotre entourage ? Tout ce que

les proches doivent savoirClaude Boutin et Robert Ladouceur,

psychologues

Devant la manipulation et les men-songes du joueur, le proche ne sait pastoujours comment se comporter. Doit-onlui prêter de l’argent, rembourser sesdettes, ou même fournir un alibi à sonjeu? Le proche essaie tant bien que malde tirer son épingle du jeu, mais il sebutera aux résistances du joueur. Les au-teurs, spécialistes du jeu compulsif, expo-sent de façon claire la double vie dujoueur et proposent au proche des solu-tions immédiatement applicables.

Les Éditions de l’Homme

La santé des hommesau Québec

Ce premier portrait de la santé deshommes ouvre la voie à une grande sen-sibilité aux différences entre les hommeset les femmes en matière de santé. On ydécouvre les principaux problèmes desanté des hommes, les habitudes de vieet les comportements qui augmententleur vulnérabilité devant différentes ma-ladies et difficultés psychosociales. Lesacteurs du réseau de la santé et desautres secteurs concernés découvrirontdans cet ouvrage une mine de renseigne-ments utiles à leur pratique profession-nelle ou à leurs connaissances générales.

Les Publications du Québec

La personne en ECHO :cheminer dans la guérison

Jean-Charles Crombez

Basé sur un jeu intérieur, se voulant uncomplément aux traitements médicaux etpsychothérapeutiques conventionnels oualternatifs, l’Approche ECHO est destinée

à toute personne aspirant à découvrir unenouvelle façon de prendre sa santé phy-sique et mentale en main. Cette approchenous rappelle que les frontières entre lesaspects physiologique, affectif et psy-chique de notre organisme sont beaucoupplus perméables que nous le croyons et té-moigne du fait que ces systèmes sont enécho les uns par rapport aux autres.

Les Éditions de l’Homme

Qui sont ces couples heureux ?Surmonter les crises et les

conflits du coupleYvon Dallaire, psychologue

Malgré toutes les difficultés de la vie àdeux, le couple apparaît encore aujour-d’hui comme le meilleur style de vie et lameilleure garantie de bonheur. Pourquoicertains couples réussissent-ils là où lamajorité échouent? Les psychologues ontobservé, écouté, analysé ces couples etont découvert qu’ils manifestent des atti-tudes et des aptitudes qui font défautaux couples malheureux. Les couples heu-reux ont su acquérir les connaissances etfaire les efforts nécessaires pour transfor-mer leur relation en lieu de croissance per-sonnelle, conjugale et familiale.

Option santé

La gloire et la faute.Essai psychanalytique sur le

conflit qui oppose narcissismeet culpabilité

André Lussier, psychologue

L’auteur commence par mettre un mini-mum indispensable de rigueur dans lacompréhension et la définition des troisconcepts de base en cause : le Moi idéal,l’Idéal du Moi et le Surmoi. En se basantsur une relecture de Freud, l’auteur enarrive à une conception rigoureuse de cesconcepts. Pour ce faire, il se doit decontester une partie des positions deFreud. Finalement, il propose une réorien-tation majeure du complexe d’Œdipe etde ses liens dynamiques à la pathologienarcissique et préœdipienne.

Presses de l’Université de Montréal

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Qu’y a-t-il de mieuxà faire après unévénement heureuxou malheureux ?Comment expliquer que les femmessoient plus sujettes que les hommesà la dépression ? Des chercheurs ontdécouvert que les réactions d’unepersonne à la suite d’un événementsont affectées par le type de l’événe-ment et par le genre de l’individu.Dans cette étude, 34 hommes et64 femmes lisent la description desix événements heureux1 et de quatreévénements malheureux2 et doivents’imaginer les vivre et ressentir lesémotions associées. Les quatre réac-tions possibles après l’événementsont parler avec un ami, dormir, fairede l’exercice ou faire une activitésédentaire (p. ex. cinéma, télévision).Globalement, les participants sontplus enclins à dormir et à parler àquelqu’un suivant un événementmalheureux. Toutefois, les femmeschoisissent davantage de parler àquelqu’un et de dormir que les

hommes. Les hommes sont plus sus-ceptibles que les femmes de faire del’exercice et de s’engager dans desactivités sédentaires après un événe-ment heureux et malheureux. Enrésumé, les hommes sont dits plusorientés vers des activités alors queles femmes ont davantage tendanceà exprimer leurs émotions. Il est sug-géré que faire des activités aurait uneffet protecteur vis-à-vis de la dépres-sion. Finalement, mesdames, la « mé-thode » des gars a peut-être du bon!

Christensen, L., et Brooks, A. (2006). « Type of ac-tivity as a function of experiencing a depressive orhappy event ». Journal of Sport Behavior, 29(1),p. 27-39.

L’important,c’est de participerAu camp de vacances cet été, vosjeunes, eux, n’auront pas de répit.Dans les sports, ils devront at-teindre des objectifs compétitifs,orientés sur la performance en secomparant aux autres en termesd’habiletés, et rencontrer des objec-tifs de collaboration, orientés sur latâche et l’effort. Selon une étude ré-cente, ce qui influencera le degré demotivation des jeunes à participerà des sports au camp de vacancessera ce qu’on appelle le « climatmotivationnel » en plus du typed’objectifs. Chez des jeunes défavo-risés, la motivation (intérêt pour les

sports, plaisir) est rehaussée par desobjectifs de collaboration et unclimat misant sur la participation.Des analyses plus poussées ont dé-montré que les objectifs et le climatd’une activité sont médiatisés pardes facteurs relationnels pour pré-dire la motivation. Par conséquent,les jeunes ont besoin de croirequ’on prend soin d’eux et aussid’apprendre à prendre soin desautres au sein de l’activité pour dé-velopper de la motivation à faire unsport. Des objectifs et un climat àsaveur compétitive influencent né-gativement la motivation desjeunes. Renforcer le caractère rela-tionnel et affectif des activités spor-tives est un ingrédient essentielpour être motivé. À vos marques,prêts, participez !

Newton, M. et al. (2006). « Understanding moti-vation of undeserved youth in physical activitysetting ». Youth & Society, 37(3), p. 348-371.

Où sont mes Expos ?Si le cafard vous prend durant l’été,c’est peut-être à cause de la dispari-tion de notre équipe de baseballmontréalaise. Pourquoi ? Eh bien, ilsemble que le fait d’être le fand’une équipe sportive locale soit as-socié à un meilleur bien-être psy-chologique. C’est, en effet, ce qu’atrouvé Wann (2006) lorsqu’il aquestionné 214 étudiants universi-taires au sujet de leur sentimentd’identification aux équipes spor-tives, de leur estime personnelle etcollective, de leur sentiment de soli-tude et de leur degré de stress. L’au-teur explique que, dans le contextesocial actuel où les occasions tradi-tionnelles de réunions sociales sonten déclin (p. ex. la religion estmoins pratiquée, les familles sontmoins nombreuses), le sport pren-drait la relève. L’identification àune équipe sportive locale agiraitcomme un liant social en créant unsentiment d’appartenance à ungroupe. En contrepartie, l’identifica-tion à une équipe basée dans uneautre ville ou le fait d’aimer lesport en général ne serait pas unfacteur associé au bien-être psycho-logique. Encourageons donc le Ca-nadien et consolons-nous, il est

encore possible de faire un groscâlin à Youppi !

Wann, D. L. (2006). « Examining the potentialcausal relationship between sport team identifica-tion and psychological well-being ». Journal ofSport Behavior, 29(1), p. 79-95.

Toutou : un compagnonsantéChaque année, le printemps amèneavec lui son lot de résolutions liées àla perte de poids et à une meilleurehygiène de vie. L’appel du bikini sefait sentir et nous incite à adopter debonnes habitudes de vie. En avril, lamotivation est donc à son comble,mais elle décline souvent très rapide-ment lorsque les 5 à 7 sur la terrasseou la farniente sur la plage nous invi-tent à la détente… Si vous êtes insa-tisfaits des kilos perdus, il est sansdoute temps d’appeler du renfort… etFido pourrait s’avérer votre meilleurallié ! En effet, selon Brown etRhodes (2006), les gens qui possè-dent un chien sont plus portés à pra-tiquer des activités physiques d’inten-sité légère à modérée que les gensqui n’en possèdent pas. À titred’exemple, les propriétaires de chiensmarcheraient en moyenne 300 mi-nutes par semaine comparativementà 168 minutes pour les autres. Cesrésultats sont valables pour lesadultes canadiens de tous âges et se-raient grandement expliqués par lesentiment d’obligation du maîtreenvers son fidèle ami canin. Voilà ma-tière à réflexion pour les éducateursphysiques et les intervenants dans ledomaine de la santé publique…

Brown, S. G., et Rodhes, R. E. (2006). « Relation-ships among dog ownership and leisure-time wal-king in Western Canadian adults ». AmericanJournal of Preventive Medicine, 30(2), p. 121-136.

Cynthia Turcotte est psychologue à la cliniquede développement du CARL-CSSSL et est candi-date au doctorat en psychologie de l’Univer-sité de Montréal.Julie Vadeboncoeur est psychologue en onco-logie à l’Hôpital Charles-Lemoyne.

Références1. Les six événements heureux sont : se marier et

avoir un bébé, devenir célèbre, se sentir compé-tent après avoir eu de bonnes notes, faire unretour à l’école, revenir en couple avec un ex-conjoint, rémission du cancer de son beau-père.

2. Les quatre événements malheureux sont : avoirun conjoint infidèle, voir la vie de son beau-père se terminer à cause d’un cancer, se sentirincompétent après avoir eu de mauvaisesnotes, rupture de couple.

Par Cynthia Turcotte, M. PS.et Julie Vadeboncoeur, PH. D.

La recherchele dit…

La Maison Buissonnière est actuellementà la recherche de cliniciensDans la lignée de la Maison Verte, créée par Françoise Dolto, LaMaison Buissonnière accueille des enfants de moins de 4 ans ac-compagnés de leur(s) parent(s) ou d’un adulte significatif. Les clini-ciens doivent être à l’écoute du langage non verbal, du jeu qui s’éla-bore et des interactions qui surgissent. Vous devez être disponibleune matinée par semaine. Le cadre clinique est composé d’équipesmixtes de trois personnes. Actuellement, La Maison Buissonnière re-cherche particulièrement des cliniciens masculins. Vous avez une ex-périence clinique? Vous avez fait une démarche personnelle de psy-chothérapie analytique ou une psychanalyse? Vous êtes intéresséau travail effectué auprès des enfants ? N’hésitez pas à contacterMarie-Anne Dostaler en composant le (514) 526-1841.

En bref

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