LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122....
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AVERTISSEMENT
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THÈSEPrésentée à
UNIVERSITÉ DE LORRAINE
École doctorale 409 EMMA : Énergie Mécanique et Matériaux
par
Waseem AL HADAD
pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR
Spécialité/Discipline : Mécanique et Énergétique
Thermique des mini-canaux :comportement instationnaire et approche
convolutive
soutenue le 22 septembre 2016 devant la commission d’examen composée de :
M. Jean-Christophe BATSALE Professeur, ENSAM, Bordeaux Rapporteur
M. Christophe LE NILIOT Professeur, Aix-Marseille Université, Marseille Rapporteur
M. Philippe MARTY∗ Professeur, Université Joseph Fourier, Grenoble Examinateur
M. Daniel BOUGEARD Professeur, École des Mines de Douai, Douai Examinateur
M. Régis OLIVES MCF, Université de Perpignan, Perpignan Examinateur
M. Fabio BOZZOLI Professeur associé, Université de Parma, Parma Examinateur
M. Denis MAILLET Professeur, Université de Lorraine, Nancy Directeur de thèse
M. Yves JANNOT Ingénieur de Recherche (HDR), CNRS, Nancy Co-Directeur
M. Florian PICARD Ingénieur de Recherche, Fives-Cryo, Golbey Invité
∗ Président du jury
Laboratoire d’Energétique et de Mécanique Théorique et Appliquée (LEMTA)
CNRS UMR 7563
2, Avenue de la Forêt de Haye - TSA 60604
54518 Vandoeuvre-lès-Nancy cedex, France
http://lemta.univ-lorraine.fr
mailto:http://lemta.univ-lorraine.fr
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A mes parents, à toute ma famille
”Appliquez-vous à la recherche de la science, depuis le berceau jusqu’à la mort.”
[Ahmad Ibn Hanbal]
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Remerciements
En mettant les touches finales, les mots sont en compétition et les phrases se bous-
culent pour exprimer toute la gratitude que j’ai pour ceux qui ont rendu cette formi-
dable aventure humaine et scientifique possible.
Je tiens tout d’abord à présenter ma profonde gratitude et mes sincères remercie-
ments à ceux qui m’ont fait confiance : d’abord Denis MAILLET et Yves JANNOT qui
m’ont encadré pendant ces trois années de thèse et ensuite Yassine ROUIZI qui m’a
encadré pendant les six mois de stage avec Denis MAILLET. Je les remercie pour leur
grande disponibilité, leur enthousiasme, leur aide inestimable, leur rigueur scientifique,
leur passion pour la thermique (modélisation, expérimentale et techniques inverses),
leur bonne humeur au quotidien ainsi que leurs conseils précieux.
Je voudrais grandement remercier messieurs Jean-Christophe BATSALE et Chris-
tophe LE NILIOT pour l’honneur qu’ils m’ont fait d’accepter de rapporter mon travail
et pour toutes leurs remarques et critiques constructives. Je remercie chaleureusement
monsieur Philippe MARTY pour l’honneur qu’il m’a fait en présidant le jury de soute-
nance de ma thèse. Je remercie très sincèrement messieurs Daniel BOUGEARD, Régis
OLIVES et Fabio BOZZOLI pour avoir accepté d’examiner ce travail. Je tiens à ex-
primer ma gratitude à tous les membres du jury pour les discussions fructueuses que
nous avons eues lors de la soutenance, ce qui a été déterminant pour mener à bien ce
travail.
J’en profite pour remercier l’ensemble du personnel du LEMTA et plus particuliè-
rement :
• Stéphane A., Benjamin R., Alain D., Michel F., Chérif N., Christian M., GaëlM., Pascal B., Laurent F., Julien B., Sébastien K. et Abdelhamid K. pour leurs
gentillesses et leurs éclaircissements toujours opportuns.
• Les ingénieurs et techniciens : Ludovic B. (Pour le matériel et les services infor-matiques). Franck D., Jean-Yves M. et Jérémy B. (Pour la conception mécanique).
Jamel O., Simon B. et Mathieu W. (Pour l’instrumentation). Alain C. (Le garant
de notre sécurité).
• Les secrétaires : Irène L., Édith L., Fatiha B., Valérie R., Céline M., Dalida S.,Françoise O. et Christine S. (secrétaire de l’école doctorale EMMA) pour la faci-
lité des démarches administratives et leur bonne humeur.
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Je tiens à adresser un remerciement particulier : Sofyane ABBOU (sagesse) et Za-
kariya BOUFAIDA (1/ Sofyane ABBOU) pour tout les moments ultra-fabuleux (tacos
midi, diner, matchs, l’équipe 21 ...etc). Mondher BOUTERAA (Michael Schumacher)
et Säıd AIT HAMMOU TALEB (monsieur le pédagogue super-capacité) pour les dis-
cussions autour de cafés.
Je tiens également à saluer toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué
à mon bien être durant ces trois dernières années : Je pense à Thomas Varé (l’orchestre
du rouleau et collègue de bureau ”Rayleigh-Bénard”), Omar RINGA (bon courage, tu
y es presque), Thomas GAUMONT (T. pile à combustible, le porteur de drapeau),
Thomas LOUSSOUARN (T. Four, remarque pour ta manip. ”Un vieux four est plus
aisé à chauffer qu’un neuf.”), Ahmad ADDOUM (sagesse tend vers l’infini), Juan David
PENA CARRILLO (lauréat de prix Biot-Fourier), Miloud HADJ ACHOUR (”physi-
politicien” physicien mélangé avec la politique), Farhad NIKFARJAM (bon courage
monsieur Victor Hugo), Mathilde BLAISE (ma concurrente ˆ ˆ et bon courage pour la
suite), Assma EL KADDOURI (la gentillesse et le calme), Näıma GAUDEL (voisine de
bureau), Mathilde CAZOT (clairvoyance), Rayan BHAR (nouveau doctorant et l’ar-
tiste de métal), Ramzi ABDI (future manager 1) et Reda ZAKARIA (future manager
2).
Ma profonde gratitude, ma reconnaissance et tous les mots de remerciement dans
tous les dictionnaires de toutes les langues ne suffiront pas à vous remercier. Ce sont les
deux premiers professeurs que j’ai eus dans ma vie et ils m’ont accompagné jusqu’à ce
jour : ma mère et mon père. Sans vos encouragements, votre amour, vos conseils et vos
phrases qui sont gravés dans ma mémoire, je n’aurais jamais pu accomplir ce travail.
Je remercie infiniment également et sans limites mes frères et mes sœurs que j’aime
beaucoup, incomparablement, fabuleusement, énormément, plantureusement. Mes re-
merciement vont aussi à mes amis proches qui m’ont soutenu et encouragé durant ces
dernières années.
Merci à tous,
Waseem AL HADAD
À Nancy, le 21/10/2016
”La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information.”
[Albert Einstein]
iv
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Table des matières
Table des matières
Introduction générale 1
1 État de l’art 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Rappel des équations du bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Macro-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Mini-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.1 Spécificité des mini-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.2 Revue des transferts thermiques dans les mini-canaux . . . . . . 16
1.4.2.1 Effet de transfert conjugué . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.2.2 Effet de dissipation visqueuse . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.2.3 Effet de double couche électrique . . . . . . . . . . . . 22
1.4.2.4 Effet d’aspect de la section du canal . . . . . . . . . . 22
1.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2 Modélisation semi-analytique et simulation du transfert thermique
transitoire dans des mini-extracteurs de chaleur 31
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.2 Le système étudié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.3 Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.4 Vérification par COMSOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.1 Vérification en régime permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.4.2 Vérification en régime transitoire . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3 Banc expérimental et instrumentation thermique du mini-extracteur 49
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.2 Montage expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.2.1 Schéma de mesure en régime permanent . . . . . . . . . . . . . 52
3.2.2 Schéma de mesure expérimentale en régime transitoire . . . . . 53
3.3 Protocoles expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3.1 Protocoles expérimentaux en régime thermique permanent . . . 54
3.3.2 Protocoles expérimentaux en régime thermique transitoire . . . 58
3.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
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Table des matières
4 Caractérisation expérimentale d’un mini-extracteur par une méthode
non intrusive 61
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.2 Estimation des conditions internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
4.2.1 L’estimation rectangulaire (rectangular Least squares RLS) . . . 64
4.2.2 L’estimation par valeurs singulières tronquée (TSV D) . . . . . 65
4.2.3 L’estimation par régularisation de Tikhonov . . . . . . . . . . . 66
4.3 Résultats d’inversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.3.1 Résultats d’inversion de mesure en régime permanent . . . . . . 67
4.3.1.1 Résultats d’estimation des paramètres structurels Um,
h1 et h2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
4.3.1.2 Résultats d’estimation des conditions internes : . . . . 76
4.3.2 Résultats d’inversion de mesure en régime transitoire . . . . . . 86
4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
5 Fonction de transfert en thermique : application à un liquide chauffé
en amont d’un mini-extracteur 95
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
5.2 Principe de fonction de transfert thermique . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.3 Fonction de transfert analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5.3.1 Plaque plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5.3.2 Demi-échangeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
5.4 Identification de la fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
5.5 Résultats d’identification de la fonction de transfert . . . . . . . . . . . 108
5.5.1 Fonction de transfert analytique et son identification à partir des
profils synthétiques (COMSOL) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
5.5.2 Identification à partir des profils expérimentaux . . . . . . . . . 110
5.5.2.1 Dispositif expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
5.5.2.2 Mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
5.5.2.3 Résultats d’estimation de fonction de transfert expéri-
mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
5.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
6 Caractérisation des échangeurs de chaleur par des capteurs virtuels
basés sur une fonction de transfert 121
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
6.2 Le système étudié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
6.3 Estimation de la fonction de transfert (calibrage) . . . . . . . . . . . . 124
6.3.1 Calibrage d’un capteur virtuel de température . . . . . . . . . . 124
6.3.2 Calibrage du capteur d’encrassement . . . . . . . . . . . . . . . 125
6.4 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
6.4.1 Résultats du calibrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
6.4.2 Validation du concept des capteurs . . . . . . . . . . . . . . . . 129
6.4.2.1 Validation d’un capteur virtuel de température interne 129
6.4.2.2 Validation d’un capteur d’encrassement . . . . . . . . 130
vi
-
Table des matières
6.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Conclusion générale 133
Annexes 137
A Étalonnage de système pousse seringues 139
B Étalonnage d’une camera infrarouge 141
C Regularization using truncated singular value decomposition for es-
timating the Fourier spectrum of a noised space distribution over an
extended support 145
D Calcul de l’écart type du bruit de mesure 159
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Table des matières
viii
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Introduction générale
Le transfert thermique entre un solide et un fluide peut se produire dans plusieurs
applications. On peut donner à un titre d’exemple les système suivants : les dispositifs
d’échange thermique qui nécessitent une circulation de fluide : dissipateur (stockage
de chaleur sensible dans une paroi massive), extracteur (capteur solaire ou diffuseur
servant au refroidissement des composants électroniques) et échangeur de chaleur. La
modélisation de l’échange thermique entre la phase solide (parois du dispositif) et la
phase fluide en régime thermique permanent ou transitoire nécessite la résolution de
l’équation de la chaleur dans chaque milieu. Dans le cas où le dispositif d’échange ther-
mique comporte un canal conventionnel dont le diamètre hydrique est très grand devant
les épaisseurs des parois, une hypothèse simplificatrice classique consiste à négliger la
conduction axiale dans les parois (les parois sont considérées comme anisotrope avec un
transfert 1D perpendiculaire à leur plan) et les conditions aux interfaces (continuité de
la température et du flux) sont remplacées par un coefficient, dit coefficient d’échange
convectif h. Pour rendre ce dernier indépendant du type de fluide, il a été mis sous
forme d’un nombre adimensionnel appelé nombre de Nusselt. Pour rendre ce nombre
sans dimension exploitable pour les toutes les gammes de vitesse, il a été corrélé avec
le nombre de Reynolds Re et le nombre de Prandtl Pr en régime forcée.
Au 20ème siècle, l’industrie et en particulier l’industrie électronique a tendance à
réduire la taille des systèmes qui deviennent de plus en plus compacts et complexes.
L’évacuation de la chaleur de tels systèmes ne peut alors plus se faire par des dis-
positifs d’échange thermique conventionnels. Pour répondre au cahier des charges, on
recherche des moyens pour intensifier l’échange thermique. L’un des moyens proposé
pour intensifier l’échange thermique au sein des dispositifs d’échange thermique est
d’augmenter le rapport surface de contact solide/fluide sur volume de fluide c’est à
dire augmenter la surface spécifique d’échange. En d’autre termes, l’intensification de
l’échange thermique peut se faire en diminuant le diamètre hydraulique du canal. Dès
que le diamètre hydrique devient de l’ordre de grandeur de l’épaisseur de la paroi so-
lide du canal, l’hypothèse qui consiste à négliger la conduction dans les parois devient
illégitime. Les corrélations classiques permettant de calculer le nombre de Nusselt sont
alors mises en question.
L’objectif de cette thèse est de modéliser et de caractériser expérimentalement par
une mesure non intrusive, le transfert thermique permanent et transitoire au sein des
canaux de taille inférieur à celle des canaux conventionnels en gardant en même temps
l’hypothèse de continuité de deux milieux (solide et fluide) et en prenant en compte
1
-
Introduction générale
bien évidemment le transfert axial dans la paroi.
Dans le premier chapitre, nous présentons les travaux publiés sur la thermique des
macro- et mini-canaux et leurs modélisation, simulation et caractérisation expérimen-
tale.
Dans le second chapitre, un modèle semi-analytique basé sur les transformés inté-
grales (méthode quadripolaire) permettant de simuler le transfert conjugué permanent
dans un mini-canal rectangulaire chauffé par une source surfacique est présenté puis
généralisé au régime thermique transitoire. Pour vérifier la fiabilité de ce modèle, ses
résultats ont été comparés avec ceux réalisés sous COMSOL.
Dans le troisième chapitre, le banc d’essai utilisé pour caractériser le transfert ther-
mique au sein d’un mini-canal rectangulaire en polycarbonate de diamètre hydraulique
de 2mm, les protocoles opératoires et les mesures correspondantes sont présentés. La
mesure de la réponse en température des faces externes est ici non intrusive (thermo-
graphie infrarouge).
Dans le quatrième chapitre, nous comparerons le modèle semi-analytique aux me-
sures sur les faces externes en régime thermique permanent et transitoire et à l’aide des
techniques d’inversion nous tenterons d’estimer les conditions internes (température et
flux) correspondantes.
Dans le cinquième chapitre, une alternative au coefficient d’échange classique h ca-
ractérisant le transfert thermique fluide-solide est présentée. En effet, ce dernier ne peut
plus être considéré comme une grandeur intrinsèque en régime thermique transitoire
car il dépend de la forme temporelle de l’excitation comme le montrent les simulations.
L’alternative consiste à représenter le système par une fonction de transfert intrin-
sèque qui permet non seulement de caractériser le transfert solide/fluide mais aussi les
échanges solide/solide et fluide/fluide à condition que le système étudié soit linéaire,
avec des coefficients invariants en temps pour une condition initiale uniforme. L’expres-
sion analytique (dans l’espace de Laplace) de la fonction de transfert (carte d’identité
du système étudié) pour une géométrie simple a été calculée par la méthode quadri-
polaire pour une source de chaleur non plus surfacique, mais volumique, en amont de
l’entrée du canal. Pour une géométrie complexe (ici un échangeur à contre-courant), elle
a été identifiée à partir des évolutions de température locales synthétiques (COMSOL)
ou expérimentales (thermocouple).
Finalement, le sixième chapitre décrit comment on peut employer l’approche en
fonction de transfert pour un système complexe (ici un échangeur) pour construire des
capteurs virtuels capables de détecter la variation temporelle d’un paramètre structu-
rel du système au cours du fonctionnement (capteur d’encrassement) ou donner une
information en température à un point difficile à accéder par un capteur physique à
partir d’une mesure en un point externe (capteur virtuel de température).
2
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Chapitre 1
État de l’art
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Rappel des équations du bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Macro-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Mini-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.1 Spécificité des mini-canaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.4.2 Revue des transferts thermiques dans les mini-canaux . . . . 16
1.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.1 Introduction
Lorsqu’un fluide en circulation dans un canal a une température différente de celle
de la paroi, un transfert thermique a lieu. En fonction du sens du flux de chaleur,
les canaux peuvent convenir à plusieurs applications : si le fluide caloporteur extrait
la chaleur de paroi, on parle d’un extracteur de chaleur « heat sink », par exemple
un capteur solaire. S’il cède sa chaleur à (aux) paroi(s) on l’appelle dissipateur « heat
source », cas par exemple d’un stockage de chaleur dans une paroi massive. Dans le cas
où il y a deux fluides séparés ou non par une paroi, l’un extrait la chaleur cédée par
l’autre, on parle d’un échangeur de chaleur, voir (Figure 1.1 et Figure 1.2).
fe1e
2e
Soleil
Eau chaudeEau froide
Fluide
froid
Fluide
chaud
Echangeur
Fig. 1.1 – Capteur solaire thermique.
fe1e
2e
Flux de chaleur
Fluide
froid
Fluide
chaud Flux de chaleur
Paroi massive
Fig. 1.2 – Dissipateur de chaleur.
3
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Chapitre 1. État de l’art
Quelle que soit la forme du canal (circulaire, rectangulaire, etc.), Mehendale et al.
[1] ont classifié les canaux en quatre catégories, voir le (Tableau 1.1). Leur classification
est basée uniquement sur la dimension (diamètre hydraulique, Dh).
Table 1.1 – Classification des canaux par Mehendale et al.[1]
Canal Diamètre hydraulique
Macro-canaux (conventionnel) Dh > 6mm
Canaux compacts 1mm 6 Dh < 6mm
Meso-canaux 100µm 6 Dh < 1mm
Micro-canaux 1µm 6 Dh < 100µm
Évidement plus l’échelle d’observation est petite, plus l’hypothèse de la continuité
du milieu est discutable. Par exemple, si l’on observe un objet (un fluide) à l’œil nu
(échelle macroscopique), il peut être considéré comme un milieu continu. Par contre, si
l’observation a lieu à une échelle très petite (nanoscopique), le domaine perd sa conti-
nuité. Le nombre sans dimension qui permet de déterminer le régime d’écoulement en
terme de continuité du milieu et non en terme de turbulence d’un fluide est le nombre
de Knudsen, noté Kn. Ce nombre est défini comme le rapport entre le libre parcours
moyen ℓ des porteurs et la longueur caractéristique du volume d’étude, ici c’est le dia-
mètre hydraulique Dh. Si Kn est suffisamment grand, les porteurs ne peuvent plus
être considérés comme un milieu continu et les lois fondamentales (les équations de
Navier-Stokes NS, loi de Fourier, etc.) ne seront plus valables. En fonction de Kn, le
(Tableau 1.2) montre la classification des différents régimes d’écoulement en terme de
continuité.
Afin de rendre la classification des canaux non seulement basée sur les dimen-
sions mais aussi sur une justification physique, Kandlikar et Grande [3] ont revisité la
classification présentée par Mehendale et al. [1]. La classification proposée prend en
considération la nature de l’écoulement dans le canal. Comme le libre parcours moyen
pour un liquide est de l’ordre de ℓ ∼ 10−10m et pour un gaz aux températures etpressions usuelles, il est de l’ordre de ℓ ∼ 10−6m et en s’appuyant sur le nombre deKnudsen Kn, ces auteurs ont classé les canaux en fonction de la continuité en deux
catégories : la première catégorie (conventionnel, mini et micro-canal) où le milieu peut
être toujours considéré comme un milieu continu. Dans la deuxième catégorie (tran-
sitionnelle et nano-canaux), où les lois de la mécanique des milieux continus ne sont
plus valables pour la plupart des fluides, comme indiqué dans le (Tableau 1.3) où les
auteurs prennent partiellement en compte la physique de l’écoulement.
Trouver une solution générale du problème du transfert thermique dans les ca-
naux de l’échelle macro à l’échelle nano est difficile voire impossible car la physique
change d’un échelle à l’autre comme il a été montré dans le (Tableau 1.2). Par la suite,
nous avons focalisé ce travail bibliographique sur la première catégorie de Kandlikar et
Grande [3] où le milieu peut garder un caractère continu. Dans la suite pour alléger la
notation, le diamètre hydraulique est noté D.
4
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1.2. Rappel des équations du bilan
Table 1.2 – Régime d’écoulement en fonction du nombre de Kn, Gad-el-Hak [2].
Kn Régime d’écoulement
0.001 > Kn
Écoulement continu : les équations de NS sont valables avec les
conditions classiques de continuité de la température et de la vitesse
à la paroi.
0.1 > Kn > 0.001
Écoulement glissant : les équations de NS sont toujours appli-
cables mais en modifiant les conditions pour prendre en compte le
saut de température et de vitesse à la paroi.
10 > Kn > 0.1
Écoulement de transition : type d’écoulement entre écoulement
glissant et l’écoulement moléculaire libre. Les équations de NS ne
sont plus valables, mais les collisions intermoléculaires ne sont pas
encore totalement négligeables.
Kn > 10
Écoulement moléculaire libre : les collisions entre molécules
sont négligeables devant les collisions entre molécules et paroi. Le
mouvement des molécules est modélisé et traité statistiquement.
Table 1.3 – Classification des canaux par Kandlikar et Grande [3].
Canal Taille du canal
Milieu continu
Macro-canaux (conventionnel) Dh > 3mm
Mini-canaux 200µm < Dh ≤ 3mmMicro-canaux 10µm < Dh ≤ 200µm
Milieu non continuCanaux transitionnels 0.1µm < Dh ≤ 10µm
Nano-canaux moléculaire Dh ≤ 0.1µm
1.2 Rappel des équations du bilan
Le caractère continu du milieu qu’on a défini précédemment, peut être traduit en
physique par le fait que le comportement du milieu peut être modélisé par des fonc-
tions continues au sens mathématique. Ainsi, les grandeurs physiques telles que la
masse volumique, la température, la pression, peuvent être également représentées par
des fonctions continues.
Dans un problème de transfert thermique fluide/solide (conduction-advection), les
bases nécessaires à la construction d’un modèle permettant de caractériser ce transfert,
sont les trois lois de conservation : la conservation de la masse, de la quantité de mouve-
ment et de l’énergie totale. Comme ce travail se limite à l’étude du transfert thermique
au sein d’un fluide Newtonien et incompressible, nous allons adopter ces hypothèses
dès le départ.
5
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Chapitre 1. État de l’art
• La conservation de la masse : la quantité conservée ici est la masse volumiqueρ. Pour un fluide compressible elle s’écrit :
∂ρ
∂t+ ~∇. (ρ.~u) = 0 (1.1a)
où t représente le temps (s) et ~u désigne la vitesse du milieu (m.s−1). A faible
nombre de Mach 1 Ma, l’hypothèse de l’incompressibilité (∂ρ
∂p|T = 0) d’un fluide
est valide. Concernant le liquide, l’hypothèse de l’incompressibilité est généra-
lement adaptée car la vitesse de circulation est relativement faible par rapport
aux gaz. L’équation de la conservation de la masse pour un fluide incompressible
s’écrit :
~∇.~u = 0 (1.1b)
• La conservation de la quantité de mouvement : la quantité conservéec’est la densité de quantité de mouvement ρ~u. Pour un fluide incompressible et
Newtonien, elle s’écrit :
∂(~u)
∂t+ (~u.~∇)~u = −1
ρ~∇p+ ν ~∇2~u+ ~f (1.2)
où p désigne la pression (Pa), ν la viscosité cinématique (m2.s−1) définie par
ν = µ/ρ. µ est la viscosité dynamique (Pa.s) et ~f désigne les forces massiques
(N.kg−1).
• La conservation de l’énergie : Pour un fluide incompressible à propriétésthermo-physiques constantes, l’équation de la chaleur peut être écrite comme :
∂T
∂t+ ~u.~∇T = a∇2T + ΦD
ρcp+Pvρcp
avec ΦD = ¯̄τ :¯̄D (1.3)
où T est la température (K ou ◦C), a = λ/(ρcp) la diffusivité thermique (m2.s−1)
avec λ la conductivité thermique (W.m−1.K−1) et cp la chaleur massique à pres-
sion constante (J.kg−1.K−1). ΦD représente le terme de la dissipation visqueuse
(la transformation de l’énergie cinétique en chaleur sous l’effet des frottements
visqueux). Ce terme peut être important si la viscosité du fluide et/ou sa vi-
tesse est grande. Pv représente le terme source : source de chaleur volumique
interne (par exemple, par effet Joule, réaction chimique, etc...). ¯̄τ est le tenseur
des contraintes visqueuses (Pa) et ¯̄D est le tenseur des taux de déformation.
Chaque équation de conservation montrée précédemment représente une compé-
tition entre plusieurs termes et chaque terme décrit un phénomène ou un effet qui
peut être spécifié par un temps caractéristique. Traiter le problème général (prendre en
considération tous les effets) rendrait le problème difficile à résoudre. Pour simplifier
1. nombre sans dimension, qui représente le rapport local entre la vitesse d’un fluide et la vitesse
du son.
6
-
1.2. Rappel des équations du bilan
le problème il est donc judicieux d’examiner l’importance de chaque terme au travers
d’une dimension caractéristique de même unité. Pour ce faire, il suffit de mettre ces
équations sous forme adimensionnelle.
On considéré un fluide Newtonien incompressible de propriétés constantes sauf la
masse volumique ρ dans le terme source de l’équation de quantité de mouvement (l’hy-
pothèse de Boussinesq). Ce fluide entre dans un canal de section constante et de dia-
mètre hydraulique l avec une vitesse moyenne U . Le canal est chauffé par une source de
chaleur surfacique à température ou flux uniforme. Considérons ici le cas où la source la
source de chaleur surfacique est à densité uniforme, q(W.m−2) ; les différents variables
et grandeurs adimensionnelles s’écrivent :
r∗ =r
l, θ∗ =
T − T∞q l/λ
, u∗ =u
U, t∗ =
t
l/Uet p∗ =
p
ρU2(1.4)
où r est une variable spatiale et T∞ est la température de référence. Les équations de
bilan (conservation de la masse, conservation de la quantité de mouvement et conser-
vation de l’énergie) s’écrivent respectivement sous forme adimensionnelle :
~∇∗.~u∗ = 0 (1.5)
∂(~u∗)
∂t∗+ (~u∗.~∇∗)~u∗ = −~∇∗p∗ + 1
Re~∇∗2~u∗ + Gr
Re2θ∗~ez (1.6)
∂θ∗
∂t∗+ ~u∗.~∇∗θ∗ = 1
Pe(∇∗2θ∗ +BrΦ∗D) + (βT )Ec
Dp∗
Dt∗(1.7)
Le fait de mettre le modèle à résoudre sous forme adimensionale, fait apparaitre
naturellement des nombres sans dimension (terme pondéré qui peuvent varier de 0 à
∞ pour donner une idée sur le phénomène dominant). Chaque nombre représente lerapport entre deux grandeurs caractéristiques de deux phénomènes différents permet-
tant par la suite de diminuer le nombre de degrés de liberté. Par exemple :
• le nombre de Reynolds Re : c’est le rapport entre la force d’inertie et la forcevisqueuse. Dans le cas où Re est petit (le fluide se déplace lentement ou le fluide
est très visqueux), la force visqueuse va amortir les perturbations générées par la
force d’inertie et l’écoulement est dit en régime laminaire. Dans le cas contraire,
on parle de régime turbulent.
Rel =Ul
νavec ν =
µ
ρ
• le nombre de Grashof Gr : la différence de température au sein du fluideva engendrer une variation de la masse volumique (existence du coefficient de
7
-
Chapitre 1. État de l’art
dilatation à pression constante β) et donc une force de flottabilité. Si cette der-
nière n’est pas suffisamment grande, la convection naturelle va être freinée par les
forces visqueuses. Le nombre de Grashof Gr représente l’importance des forces
d’Archimède (force motrice de la convection naturelle) et sa résistance due aux
forces visqueuses. Le produit du nombre de Grashof Gr et du nombre de Pr
donne le nombre de Rayleigh Ra qui mesure l’importance du transfert par
conduction par rapport à la convection libre ou naturelle.
Grl =g β∆T l3
ν2
Ral = Grl Pr
• le nombre de Péclet Pe : mathématiquement il peut être défini comme leproduit du nombre de Reynolds Re et du nombre de Prandtl Pr. Physiquement, il
représente le rapport du temps caractéristique de diffusion et de celui d’advection
au sein du fluide.
Pel = RePr =l2/a
l/U=U l
aavec a =
λ
ρcp
• le nombre de Prandtl Pr : il représente le rapport entre la diffusivité dequantité de mouvement (ou viscosité cinématique) et la diffusivité thermique.
Pr =ν
a
• le nombre d’Eckert Ec : il compare l’importance de l’énergie cinétique d’unécoulement et l’énergie interne au sein d’un fluide.
Ec =U2
cp ∆T
• le nombre de Brinkman Br : mathématiquement il représente du produitde nombre d’Eckert Ec et du nombre de Prandtl Pr. Physiquement, il mesure
l’importance de la dissipation visqueuse par rapport à la chaleur transmise par
conduction.
Br = Ec Pr =µU2
λ∆T
Dans la suite, tous les nombres sans dimension seront basés sur le diamètre hydraulique
D. Pour alléger la notation, ces nombre serons écrit sans le sous indice D.
8
-
1.3. Macro-canaux
Le problème de la caractérisation des échanges thermiques entre l’écoulement d’un
fluide et les parois du canal de section constante et chauffé uniformément à tempé-
rature ou à flux imposé sur ses faces externes a été largement étudié analytiquement
”ou semi-analytiquement”, numériquement et expérimentalement dans la littérature.
Pour simplifier la présentation, la partie bibliographique qui suit a été divisée en deux
parties : transfert dans les macro-canaux où le problème est bien mâıtrisé, et transfert
dans les mini-canaux qui constituent le sujet de cette thèse. Une conclusion permettra
ensuite de faire le lien entre les deux parties.
1.3 Macro-canaux
Nous nous intéressons ici aux macro-canaux, au sens de Kandlikar (voir Tableau 1.3).
La première publication sur la convection forcée dans un canal dans la littérature a été
présenté par Graetz [4, 5] et ensuite indépendamment par Nusselt [6]. Ils ont étudié
analytiquement le transfert thermique stationnaire en 2D au sein d’un fluide incompres-
sible entrant dans un canal circulaire avec un profil de vitesse établi et une température
uniforme dans la section d’entrée, le canal est chauffé sur sa surface latérale. Ils ont
supposé que les propriétés thermo-physiques du fluide restaient constantes (indépen-
dantes de la température), les effets de dissipation visqueuse et de convection naturelle
étant négligeables. Avec ces hypothèses ils ont pu résoudre l’équation de la chaleur et
l’équation de la quantité de mouvement séparément (de manière découplée). La solution
analytique de l’équation de la quantité de mouvement qui définit le profil de vitesse, a
été injectée dans l’équation de la chaleur (dans le terme advectif). Le deuxième terme
qui reste dans l’équation de la chaleur (le terme de conduction) a été simplifié en négli-
geant le transfert axial dans la direction de l’écoulement devant le transfert advectif. Ce
formalisme de problème a été référencé sous le nom de problème de Graetz ou parfois
problème de Graetz-Nusselt.
La relation entre la distribution de la température T (x, y) dans le fluide et le flux
de chaleur à la paroi ϕp(x), avec x la distance dans la direction de l’écoulement et
y est la direction perpendiculaire (en 2D), est couramment exprimée à l’aide d’un
coefficient d’échange noté h. Ce dernier, en régime thermique permanent, peut être
considéré comme une grandeur intrinsèque (il ne dépend pas du niveau de l’excitation
si température ou densité de flux à la paroi sont uniformes) pour un canal de forme
donnée et un écoulement de nature donné. Ce coefficient qui couple thermiquement
fluide et solide est appelé coefficient d’échange convectif h(x) :
h(x) ≡ ϕp(x)∆T (x)
avec ∆T (x) ≡ Tp(x) − Tb(x) (1.8)
où Tp et Tb sont respectivement la température à la paroi et la température moyenne
de mélange du fluide ou « bulk temperature » en anglais, avec Tb(x) définie dans une
section locale S(x) par :
Tb(x) ≡1
U S
∫
ST (x, y, z)u(x, y, z) dS (1.9)
9
-
Chapitre 1. État de l’art
où U est la vitesse moyenne et u le champ de vitesse.
Communément, le coefficient d’échange convectif est représenté par un nombre sans
dimension qui est connu sous le nom de nombre de Nusselt Nux :
Nux ≡h(x)D
λf=
ϕp(x)λfD
∆T (x)(1.10)
où le sous indice x symbolise la valeur locale. Physiquement, Nux représente le rapport
entre le flux effectif échangé entre fluide et paroi et le flux échangé par conduction
pure au même endroit. D est une longueur caractéristique (le diamètre hydraulique du
canal) et λf est la conductivité thermique du fluide. Ce nombre est toujours supérieur
ou égal à l’unité. Dans le cas où Nux s’approche de l’unité, cela peut être traduit par
le fait que le transfert s’effectue pratiquement par conduction. Le nombre de Nusselt
moyen Num d’un canal de longueur l et de diamètre hydraulique D se calcule alors
par :
Num ≡hm D
λf=
ϕpmλfD
∆Tm
avec hm ≡1
l∆Tm
∫ l
0h(x)
(Tp(x) − Tb(x)
)dx (1.11)
où le sous-indice m représente la valeur moyenne de la grandeur associée dans la direc-
tion de x.
Dans la littérature, selon la façon dont la source surfacique est appliquée, on consi-
dère les deux cas communs suivants : une source sous la forme d’une densité de flux
uniforme ou d’une température uniforme. Dans la zone où le régime est établi thermi-
quement et dynamiquement « fully developed region », on peut montrer à partir d’un
bilan thermique que la variation de la température moyenne de mélange dans la direc-
tion de l’écoulement est linéaire pour le premier cas et exponentielle pour le deuxième,
voir (Figure 1.3). Pour le cas où la source est imposée avec une densité de flux uniforme,
l’écart de température (Tp − Tb) est petit à l’entrée du canal (car le coefficient h estgrand) qui correspond à la zone d’établissement « entrance region ». Dans la zone où
le profil de vitesse et de température est établi, cet écart devient constant (h devient
indépendant de x). Dans le cas où la zone d’établissement est très petite devant la
longueur du canal, on peut supposer que :
hm ≡1
l
∫ l
0h(x)dx avec ∆Tm ≡ Tp(x = l) − Tb(x = l) (1.12)
ou encore :
hm ≈ h(x = l) (1.13)En ce qui concerne le cas où la source surfacique est imposée à température uniforme,
le coefficient d’échange convectif moyen peut être calculé comme :
hm ≡1
l
∫ l
0h(x)dx avec ∆Tm = ∆T lm ≡
(Tp − Tb(x = l)
)−(Tp − Tb(x = 0)
)
ln
(Tp − Tb(x = l)
)
(Tp − Tb(x = 0)
)
(1.14)
10
-
1.3. Macro-canaux
-
-
Fig. 1.3 – Évolution de la température axiale (dans la direction de l’écoulement) dans uncanal avec une source surfacique de densité de flux uniforme (a) ou de température uniforme
(b). Sur la figure Tm est la température moyenne de mélange et Ts celle de la paroi [7].
où ∆T lm est la moyenne logarithmique de la différence de température « arithmetic
mean temperature difference ».
Le nombre de Nusselt local Nux dans un canal chauffé par une source surfacique
localisée à partir de x = 0, parcouru par un écoulement de profil de vitesse établi à
l’entrée (à x = 0) est différente de celle où le profil de vitesse est en train de s’éta-
blir. Après avoir atteint l’établissement thermique et dynamique , les deux solutions se
rejoignent. Si on trace le nombre de Nusselt local Nux en fonction de x/(PeD) pour
un écoulement dynamiquement établi et en cours d’établissement, on voit que plus le
nombre de Prandtl Pr est grand, plus la sensibilité du nombre de Nusselt local Nux à
l’établissement du profil de vitesse est faible, voir (Figure 1.4). Donc on peut conclure
que l’hypothèse de l’écoulement dynamiquement établi sur toute la longueur du canal
est valable à fort Pr [8–10].
Les résultats en nombre de Nusselt moyen obtenus par Graetz [4, 5] et Nusselt [6]
ont été comparés à ceux obtenus expérimentalement par Krausold [11] et Sieder-Tate
[12]. L’accord entre des résultats expérimentaux et théoriques est satisfaisant comme il
est montré dans (Figure 1.5). Plusieurs auteurs se sont intéressés au problème de Graetz
en essayant de l’améliorer en prenant en considération les effets qui sont négligés dans
le problème de Graetz.
11
-
Chapitre 1. État de l’art
D
x
Pe
1
xNu
Fig. 1.4 – Nombre de Nusselt local Nux pour un écoulement laminaire dans un tubecirculaire, dans la zone d’établissement « entrance region » et dans la zone établie « fully
developed region », [7].
mNu
D
x
Pe
1
Fig. 1.5 – Comparaison du nombre de Nusselt moyen Num analytique Graetz-Nusselt etexpérimental Krausold et Sieder-Tate (conduit cylindrique circulaire), [8].
L’hypothèse qui consiste à négliger le transfert axial dans le fluide qui entre dans le
canal avec une température uniforme différente de la température de la paroi va créer
un point singulier à l’entrée et plus précisément au point de contact fluide-solide à l’en-
trée. Cette singularité qui n’est pas physique devient importante si le nombre de Péclet
est faible (plus précisément à faible Pe l/D ”nombre de Péclet longitudinal”) comme le
disent certains auteurs [8, 13]. Physiquement à faible nombre de Péclet, la chaleur ne va
12
-
1.3. Macro-canaux
pas pénétrer seulement en aval (par advection et conduction) mais aussi en amont (par
conduction). Petukhov et Tsvetkov [14] ont été les premiers a montrer l’importance de
cet effet. Leur solution numérique de l’équation de la chaleur a été obtenue en modi-
fiant les conditions aux limites du problème de Graetz dans la direction axiale. Ils ont
étendu la longueur du canal x ∈ [−∞ + ∞], en supposant que l’excitation thermiquedu système commence au milieu (à x = 0), et la température d’entrée du fluide (à
x = −∞) est uniforme. Hennecke [15] a aussi résolu le même problème numériquementpour une excitation thermique surfacique à température ou à flux imposé. Le même
formalisme de problème a été résolu analytiquement par Jones [16] pour une source
surfacique de flux imposé (condition de Neuman) mais aussi par Papoutsakis et al. [17]
et Ebadian et Zhang [18] avec une source surfacique de température imposée (condition
de Dirichlet). Dans la littérature, le problème de Graetz en prenant en consideration
l’effet du transfert axial est appelé par le problème Graetz étendu ou « extended Graetz
problem » en anglais.
Comme il n’existe pas une loi de comportement générale pour tous les fluides, les
propriétés thermo-physiques sont supposées constantes dans tous les travaux et les
corrélations qui sont établies sous cette hypothèse. En réalité, les propriétés thermo-
physiques du fluide dépendent de la température surtout pour les liquides où la sensi-
bilité des propriétés à la température est plus importante que pour les gaz. Par consé-
quent, ces corrélations sont parfois mises en question dans la pratique. Si le fluide subit
une petite variation de température où si ses propriétés thermo-physiques changent
légèrement dans la plage de la température, l’effet de la modification des propriétés
peut être négligé en choisissant ces propriétés à une certaine température moyenne du
fluide. Dans le cas où la plage de température est grande, une corrélation simple peut
être appliquée pour corriger le nombre de Nusselt :
• Pour un liquide : la variation relative de viscosité peut être particulièrement im-portante devant celle du reste des propriétés (λ, ρ, ..). La variation de la viscosité
change la distribution de vitesses. Par conséquent, cette thermodépendance qui
modifie le nombre de Nusselt peut être prise en compte par la corrélation (1.15).
Pour un écoulement laminaire ou turbulent Sieder et Tate [12] proposent n = 0.14.
Pour un écoulement turbulent Petukhov [19] propose de modifier n = 0.14 par
n = 0.11 pour le chauffage d’un fluide et par n = 0.25 pour le refroidissement.
Nux,cNux
=Nu,cNu
=
(µ
µs
)n(1.15)
Dans cette relation, toutes les propriétés de fluide sont évaluées à la température
moyenne entre le fluide et la paroi (température de film) sauf pour µs, qui est
évalué à la température de paroi Tp.
• Pour un gaz : toutes les propriétés dépendent fortement de la température saufPr et cp. La correction de nombre du Nusselt se fait par la corrélation :
Nux,cNux
=Nu,cNu
=(T
Ts
)n(1.16)
13
-
Chapitre 1. État de l’art
où T est exprimé en Kelvin. Pour un écoulement laminaire d’un gaz n = 0 car
la variation des propriétés est négligeable. Pour un écoulement turbulent Kays et
al.[20] recommandent n = 0.5 pour le chauffage et n = 0 pour le refroidissement.
Dans le cas où l’épaisseur de paroi du canal n’est pas négligeable devant son diamètre
hydraulique, une partie de la chaleur venant de la source thermique va diffuser cette
dernière dans la direction parallèle à l’écoulement du fluide. Cela est d’autant plus vrai
que les parois possèdent une conductivité thermique plus élevée que la conductivité du
fluide circulant ou/et que nombre de Péclet Pe est faible. La densité de flux de chaleur
n’est alors plus normale à l’interface solide-fluide (flux à l’interface fluide-solide 6= lasource imposée en surface extérieure à la paroi du canal, voir section 1.4.2.1). Négliger
la conduction dans la paroi peut donner des résultats erronés. Pour se rapprocher de la
réalité, l’équation de la chaleur doit être résolue à la fois dans le solide et dans la fluide
et le transfert est alors quantifié de transfert conjugué. Perelman [21] a étudié analyti-
quement le transfert conjugué entre un écoulement et une paroi contenant une source
de chaleur interne (écoulement externe). Son expression du nombre de Nusselt local
Nux qui est valable pour un écoulement laminaire d’un fluide à fort nombre de Prandtl
Pr > 1, montre que plus l’épaisseur de la paroi et le rapport λs/λf sont faibles, plus
l’effet de transfert axial dans la paroi peut être négligé, où λs et λf sont respectivement
la conductivité thermique du solide et du fluide. Davis et Gill [22] ont analysé l’effet
du transfert axial d’une conduite traversée par un écoulement laminaire à fort Pe (le
transfert axial dans le fluide est négligeable) chauffé par une source surfacique uniforme.
Les auteurs montrent que les paramètres qui déterminent l’importance relative de la
conduction axiale sont le nombre de Péclet Pe, le rapport es/L et (λfef )/(λsL) où e
désigne l’épaisseur, L la longueur et λ la conductivité thermique avec les sous indices s
et f symbolisant respectivement le solide (paroi) et le fluide. Faghri et Sparrow [23] ont
étudié numériquement le transfert conjugué dans un tube en prenant en considération
l’effet de transfert axial dans le fluide. A faible nombre de Peclét Pe, les auteurs ont
trouvé que plus le rapport (esλs)/(efλf ) est petit, plus le nombre de Nusselt local Nuxest grand, mais dans la zone de régimes thermique et dynamique établis Nux devient
indépendant de ce rapport. Plus ce rapport est petit plus la chaleur va diffuser vers
l’amont. Papoutsakis et Ramkrishna [24, 25] se sont intéressés au problème du transfert
conjugué d’un écoulement interne, solide-fluide (canal) ensuite fluide-fluide (échangeur
de chaleur). Ils ont montré qu’il est possible de traiter ce genre de problème analy-
tiquement. Barozzi et Pagliarini [26] ont également étudié le transfert conjugué dans
tube en 2D. Ces auteurs ont montré qu’en augmentant le nombre de Péclet Pe d’un
facteur 10, cela avait un impact plus important sur la réduction de l’effet de transfert
conjugué qu’une diminution d’un même facteur du rapport es/(2ef ) ou λs/λf . A rap-
port L/(2efPe) constant, le transfert axial dans la paroi est plus sensible au rapport
es/ef qu’au rapport λs/λf .
Un grand Nombre de résultats théoriques et expérimentaux sont résumés dans la
monographie de Shah et London [10] pour un écoulement en régime laminaire et turbu-
lent dans des conduites de différentes formes à la fois dans la zone d’entrée thermique
et dans la zone où les profils de vitesse et de température sont établis pour différents
14
-
1.4. Mini-canaux
types de conditions aux limites.
1.4 Mini-canaux
1.4.1 Spécificité des mini-canaux
L’amélioration de la performance des dispositifs d’échange thermique (échangeur
de chaleur, dissipateur ou extracteur) est nécessaire pour des raisons de contrainte
énergétique, économique et environnementale et également pour des rasions de tenue
en température des matériaux. On peut citer ici deux exemples :
• A cause de l’augmentation de la densité d’intégration des dispositifs électro-niques, la chaleur générée au sein de ces derniers ne peut parfois plus être éva-
cuée par les extracteurs de chaleur conventionnels. L’évacuation efficace de cette
chaleur est indispensable pour éviter la dégradation de l’efficacité ou l’endomma-
gement des composants par surchauffe de ces dernières.
• Pour récupérer le maximum de chaleur fatale issue d’un processus industriel por-tée par un fluide, un échangeur à haute performance est nécessaire.
La performance des dispositifs d’échange thermique est mesurée par la quantité la
chaleur échangée Q̇ par unité de temps. Cette dernière peut aussi s’écrire comme le
rapport entre l’écart de température entre l’entrée et la sortie d’un fluide caloporteur
△T et la résistance globale Rg. Cette dernière peut être définie par la somme de larésistance de conduction Rcd au sein de la paroi et de la résistance de convection Rcventre le fluide et la paroi :
Q̇ =△TRg
avec Rg = Rcd +Rcv
où Rcd dépend de l’épaisseur des parois, de leurs conductivités thermiques et de la sur-
face d’échange. Rcv dépend du coefficient d’échange convectif et de la surface d’échange.
Quelle que soit la forme du canal, elle peut s’exprimer par Rcv =1
hSen faisant une hy-
pothèse de transfert 1D perpendiculaire à la paroi d’échange. Généralement, le nombre
de Nusselt Nu qui caractérise le transfert thermique entre un écoulement dans un ca-
nal de diamètre hydraulique D et sa paroi, peut être écrit en fonction de nombre du
Reynolds Re comme suit :
Nu ∝ Ren avec n ≤ 1
Le coefficient d’échange convectif correspondant h en fonction du diamètre hydrau-
lique est donc une fonction décroissante du diamètre :
h ∝ 1/D1−n
Donc l’une des méthodes permettant d’améliorer la performance d’un dispositif
thermique (maximiser le flux échangé), consiste à employer des dispositifs munis de
15
-
Chapitre 1. État de l’art
canal/canaux de diamètre hydraulique D petit. Plus D est petit, plus le coefficient
d’échange thermique h est grand. Ainsi une petite résistance globale Rg conduit par
conséquent à plus de chaleur échangée, Tuckerman et Pease [27]. On peut citer un autre
avantage : plus D diminue plus la surface spécifique (le rapport surface/volume) aug-
mente, ce qui se traduit par une augmentation supplémentaire du transfert thermique,
et donc par la diminution de la quantité de fluide caloporteur nécessaire. Par contre
il ne faut pas oublier que ce bénéfice d’un point de vue thermique se traduit parfois
par une perte de charge importante, aspect qui ne sera pas traité dans notre travail.
Du fait des caractéristiques intéressantes des dispositifs compacts, la compréhension
du transfert de la chaleur dans des canaux à petite échelle devient un sujet important.
1.4.2 Revue des transferts thermiques dans les mini-canaux
Plusieurs travaux expérimentaux se sont intéressés au transfert thermique dans
les mini ou micro-canaux. Choi et al. [28] ont mesuré le nombre de Nusselt dans un
micro-tube de diamètre de 3 à 81µm où s’écoule un gaz (Azote) en régime laminaire
et turbulent. Les auteurs trouvent que les résultats obtenus sont très loin de la théorie
conventionnelle et l’expliquent par le fait que la continuité des conditions aux limites
à l’interface fluide-solide n’est plus applicable.
Wu et Little [29] ont examiné le transfert thermique dans un mini-échangeur entre
deux gaz (Azote) circulant en sens inverse (échangeur à contre-courant). Quatre canaux
différents quasi-rectangulaires de diamètre hydraulique de 134 à 164µm et de longueur
28 à 30mm ont été testés. En régimes d’écoulement laminaire et turbulent, le coefficient
d’échange convectif h a été calculé à partir du coefficient d’échange global hg estimé
à partir de la mesure du flux échangé et la température moyenne de mélange Tb :
pour estimer h, il suffit de mesurer les quatre températures d’entrée et de sortie de
deux fluides. Leurs résultats expérimentaux en régime laminaire ont été comparé à la
corrélation de Sieder et Tate [12]. Ils ont trouvé que la dépendance de leur de nombre de
Nusselt moyen Num au nombre de Reynolds Re est plus importante, voir (Figure 1.6).
A faible nombre de Re, leur Num est plus faible que celui de Sieder et Tate, et lorsque
Re augmente, ce comportement s’inverse. Comme la corrélation de Sieder et Tate a été
établie pour un canal de section circulaire lisse, ils ont interprété cette disparité par le
fait que la rugosité améliore le coefficient d’échange thermique sauf à faible Re où elle
ne l’améliore pas assez. Les auteurs ont proposé une corrélation qui prédit le nombre
de Nusselt pour un écoulement d’un fluide monophasique à haut nombre de Reynolds
Re > 3000.
Peng et Wang [30] ont testé expérimentalement le transfert thermique dans un
mini-canal de section rectangulaire 0.6 × 0.7mm, de longueur 60mm parcouru par unécoulement d’eau en régime laminaire. Trois canaux ont été gravés sur une face d’une
plaque en acier inox de 15 × 60 × 2mm chauffée par une résistance chauffante. Lesréponses thermiques ont été mesurées par des thermocouples. Chaque canal contient
deux thermocouples, un à l’entrée et l’autre à la sortie pour mesurer les températures
du fluide et deux thermocouples sur les faces externes du canal en amont et en aval.
16
-
1.4. Mini-canaux
mNu
Re
Sieder et Tate
Wu et Little
Fig. 1.6 – Résultats de Wu et Little vs Sieder et Tate. Wu et Little [29].
D’après les auteurs, le canal a été conçu de façon à ce que le flux puisse être considéré
raisonnablement uniforme sur la totalité de la surface d’échange du canal. Leur résultats
expérimentaux sont inférieurs à la corrélation de Sieder et Tate. Quand Re < 3000, et
leur nombre de Nusselt moyen Num est quasiment indépendant de Re, ce qui contredit
les résultats de Wu et Little [29], voir (Figure 1.7).
Re
mNu
Fig. 1.7 – Nombre de Nusselt moyen expérimental, Peng et Wang [30].
Wang et Peng [31] ont réétudié le transfert au sein du mini-canal mais cette fois-ci,
ils ont essayé de comprendre l’aspect physique et l’effet du type du fluide et de la taille
du canal. Le banc d’essai était le même que dans un de leur travail précédent, Peng
et Wang [30], si ce n’est que les canaux d’essai ont été choisi de 6 diamètres hydrau-
17
-
Chapitre 1. État de l’art
liques différents. Les fluides qui sont utilisés dans leur expériences sont de l’eau et du
méthanol. Les canaux choisis étaient de section rectangulaire de largeur qui varie entre
0.2mm et 0.8mm, de hauteur de 0.7mm et de longueur 45mm. Comme les mesures
locales de température du fluide à cette échelle sont difficiles, approximativement et
pour simplifier les auteurs ont choisi d’estimer le coefficient d’échange thermique en
aval du canal où la température moyenne de mélange du fluide peut être mesurée à la
sortie. Leurs résultats (voir Figure 1.8 et Figure 1.9) ont été commenté en terme de
type de régime : à fort Re (Re > 3000) leur nombre de Nusselt moyen estimé Numest inférieur à celui calculé par la corrélation de Dittus-Boelter [32], la corrélation de
Colburn et les résultats de Wu et Little [29]. Les auteurs ont proposé de remplacer le
coefficient 0.023 de la corrélation de Colburn par 0.00805. En régime laminaire et sur-
tout à faible nombre de Reynolds Re, les résultats montrent que le nombre de Nusselt
Nu décroit en fonction du nombre de Reynolds Re, ce qui est contradictoire avec la
théorie conventionnelle. Ce comportement inhabituel est interprété par la présence de
la convection naturelle. Selon les auteurs le régime turbulent établi a lieu dans l’inter-
valle 1000−1500 qui est inférieur aux valeurs rencontrées dans un canal conventionnel.Les auteurs ont essayé d’expliquer cette transition par la forte variation des propriétés
thermo-physiques dans les mini-canaux.
mNu
Re
Water
Fig. 1.8 – Nombre de Nusselt expérimental pour l’eau, Wang et Peng [31].
L’explication de l’anticipation de la zone de transition laminaire-turbulent en mini-
canaux présentée par Wang et Peng [31] a été confirmée par Peng et Peterson [33],
Peng et al. [34] et ensuite par Debray et al. [35].
Remarque critique sur les travaux ci-dessus (longueur d’établissement) :
Des hypothèses avec un manque de connaissance d’un paramètre qui joue un rôle très
important conduit souvent à une conclusion trompeuse. Wang et Peng [31], Peng et
Peterson [33], Peng et al. [34] et Debray et al. [35] ont établi leurs conclusions sur
un nombre de Nusselt moyen ou local estimé dans une zone du canal où le transfert
18
-
1.4. Mini-canaux
mNu
Re Re
er Methanol
Fig. 1.9 – Nombre de Nusselt expérimental pour le méthanol, Wang et Peng [31].
thermique n’est pas forcement établi avec une hypothèse forte de linéarité du profil de
température moyenne de mélange qui comme nous allons le voir dans la suite, n’est
pas forcement linéaire. D’après Shah et London [10], les valeurs estimées de la longueur
d’établissement thermique Lth, pour un canal rectangulaire de grand côté a et de petit
côté b chauffé sur les 4 parois à une température T ou un flux ϕ uniforme sont donnés
dans le tableau (1.4) où :
Lth = L∗th PeDh
avec
ξ =b
a≤ 1 et Dh =
2ab
a+ b
.
Table 1.4 – Longueur d’établissement thermique : l’écoulement est dynamiquement établi(Pr = ∞) ou établissements thermique et dynamique simultané (Pr = 0.7), d’après Shah etLondon [10].
ξ
Pr = ∞(Profil de vitesse établie)
Pr = 0.7
(Simultanément)
L∗th,T L∗th,ϕ L
∗th,ϕ
0 0.008 0.0115 0.017
1/4 0.054 0.042 0.136
1/3 − 0.048 0.1701/2 0.049 0.057 0.230
1 0.041 0.066 0.340
Circulaire 0.0335 0.0431 0.053
Les expériences de Wang et Peng [31], Peng et Peterson [33] et Peng et al. [34] ont
été faites à flux imposé sur trois faces et l’expérience de Debray et al. [35] à flux imposé
19
-
Chapitre 1. État de l’art
sur une seule face, ce qui ne correpond pas tout à fait aux condition du Tableau 1.4.
Cependant il ne donne pas une estimation très lointaine. Si on se place dans le cas
favorable où le profil de vitesse est établi à l’entrée, le rapport d’aspect ξ des canaux
utilisés pour les trois premiers travaux varie de 0.15 à 0.3 et le diamètre hydraulique
Dh de 0.747 à 0.133mm. Dans la gamme de nombre de Reynolds Re considérés par les
auteurs, on trouve que le longueur de canal utilisée L vaut 45 à 50mm dans la plupart
de cas et est donc inférieure à Lth. Pour le quatrième travail où Dh = 590−2220mm etξ ∼ 0 l’estimation de NuD a été faite à L = 30mm. Dans la gamme de ReD considéréeon trouve toujours que L est inférieure à la longueur nécessaire pour l’établissement
thermique Lth. Cela remet en question toutes les conclusions précédentes.
1.4.2.1 Effet de transfert conjugué
En l’absence de conduction dans les parois et de source interne, la linéarité de la
température moyenne de mélange Tb de l’entrée à la sortie d’un canal chauffé par une
source surfacique uniforme peut facilement être démontrée. Considérons un volume de
contrôle V d’un fluide (Figure 1.10) circulant avec un débit massique ṁ dans un canal
de périmètre P excité thermiquement par une densité du flux qh uniformément répartie
sur la surface latérale. Le bilan thermique sur ce volume en négligeant la conduction
axiale dans la direction de l’écoulement s’écrit :
ṁcp [Tb (x+ dx) − Tb (x)] = qwhP dx avec qwh = qhd’où
Tb(x) = Tb(x = 0) +qwhP
ṁcpx
avec
Tb(x) =1
US
∫
Su(x, y, z)T (x, y, z) dS
hq
h
wh
wh
h
( )yudx
x0
y
1S
2S
fe1e
2e
hq
L
Fig. 1.10 – Bilan thermique sur un volume de contrôle en 2D.
Dès que les parois devient épaisses, l’effet du transfert conjugué est présent, et par
conséquent les lignes du flux de l’interface h à l’interface wh vont se courber qwh 6= qh.La densité normale de flux qwh correspondante va dépendre de x et l’évolution de la
température moyenne de mélange n’est donc plus linéaire. L’hypothèse de linéarité de
20
-
1.4. Mini-canaux
la température moyenne de mélange est donc discutable dans les mini-canaux.
Le transfert conjugué dans des mini-canaux a été étudié en 2D numériquement
et analytiquement par Maranzana et al. [36]. Les résultats ont montré que le transfert
axial dans la paroi peut dégrader l’efficacité d’un échangeur. Les auteurs ont proposé un
nombre sans dimensionM ”axial conduction number”qui compare le transfert conductif
axial dans la paroi (parallèle à l’écoulement) et le transfert convectif dans le fluide et
qui peut être relié au nombre de Péclet longitudinal PeL suit :
M =λs es
ρcf ef U L=λsλf
esef
1
PeLavec PeL =
U L
af
Plus M est petit, plus l’effet de transfert conjugué est négligeable. Il faut souligner ici
qu’il n’existe pas du nombre M critique universel pour toutes les configurations. Une
étude numérique du transfert conjugué dans un mini-tube avec une source surfacique à
flux uniforme a été faite par Nonino et al. [37] et avec une source surfacique à tempéra-
ture imposée par Zhang et al. [38]. Ces travaux ont mis en évidence l’effet de transfert
conjugué.
Un étude numérique du transfert thermique d’un écoulement de fluide en régime
laminaire a été réalisée par Li et al. [39]. Les résultats montrent que plus les parois sont
épaisses et plus le nombre de Reynolds est petit, plus l’effet de transfert axial dans les
parois est important, ce qui confirme ce qui a été évoqué précédemment.
1.4.2.2 Effet de dissipation visqueuse
Dans le cas où le fluide est très visqueux et/ou à vitesse élevée, une partie de l’énergie
cinétique est transformée en énergie thermique via les forces de frottement (contraintes
de cisaillement) qui agissent au sein du fluide et surtout à l’interface fluide/solide. Cette
source de chaleur s’appelle dissipation visqueuse. D’un point de vue mécanique, si les
parois sont adiabatiques, dans la zone au voisinage de parois, la chaleur générée peut
modifier localement la viscosité du fluide et par conséquent le champ de vitesse. D’un
point de vue thermique s’il existe une source surfacique sur ces parois, la dissipation
visqueuse va augmenter les températures de la paroi et de fluide. L’effet de la dissipa-
tion visqueuse modifie donc les champs de vitesse et de température (paroi et fluide)
par conséquent, le nombre de Nusselt.
Expérimentalement, en régime laminaire avec un fluide Newtonien (eau) Tso et
Mahulikar [40] se sont intéressés à l’effet de la dissipation visqueuse dans un mini-canal
de section circulaire de large gamme de diamètre. Comme ils n’ont pas pu mesurer
la température moyenne de mélange locale, ils ont supposé qu’elle variait linéairement
dans la direction axiale du canal. Leurs résultats montrent que le nombre de Nusselt
local Nu diminue avec le nombre de Reynolds Re, ce qui est en accord avec les résultats
observés par Wu et Little [29] et Wang et Peng [31]. Les auteurs décrivent la diminution
de Nu avec Re par un comportement inhabituel. Comme les données expérimentales
21
-
Chapitre 1. État de l’art
peuvent être corrélées avec le nombre de Brinkman Br, ils ont expliqué le comporte-
ment inhabituel par l’effet de dissipation visqueuse. Dans leur expérience, le nombre
de Brinkman est trop petit (de l’ordre de Br = 10−8) pour que l’effet de dissipation
visqueuse ait une influence sur la température moyenne de mélange. Les auteurs ont
attribué ce comportement à l’effet de la forte variation du nombre de Br de l’entrée à la
sortie. Ils appellent cet effet, l’effet de Bringkman secondaire. Herwing [41], Herwing et
Hausner [42] ont repris le cas étudié par Tso et Mahulikar [40]. Les auteurs ont montré
par une simulation numérique que l’effet de transfert conjugué associé à la conduction
axiale dans la paroi était ici important (le profil de température moyenne de mélange
n’est plus linéaire) et le nombre de Nusselt correspondant a été trouvé très proche de
la valeur classique du canal conventionnel Nu = 4.36.
1.4.2.3 Effet de double couche électrique
Un autre effet peut être présent dans les canaux de très petits diamètres hydrau-
liques et négligeable pour ceux de grands diamètres (canaux conventionnels). C’est
l’effet de double couche électrique « Electric double layer EDL ». Lorsqu’un solide
contenant une charge électrostatique localisée sur sa surface est mis en contact avec
un liquide dans lequel une petite quantité d’ions est présente, la charge immobile sur
la surface attire un nombre de contre-ions du liquide pour créer un champ électrique.
L’arrangement local entre la charge électrostatique à la surface du solide et la charge
d’équilibre du fluide est appelé EDL (une couche au voisinage de paroi de quelques
nanomètres à quelques centaines de nanomètres). Mala et al. [43, 44] ont étudié ana-
lytiquement et expérimentalement l’effet de l’EDL. Les auteurs montrent que cet effet
qui pourrait diminuer la vitesse du fluide et par conséquent le coefficient d’échange
convectif h, peut être négligé si le diamètre hydraulique du canal D est supérieur à
quelques centaines de micromètres.
1.4.2.4 Effet d’aspect de la section du canal
Une simulation 3D d’un écoulement laminaire établi circulant dans un canal de
section rectangulaire a été effectuée par Lee et Garimella [45] pour montrer l’effet du
facteur de forme ξ = b/a où a est la largeur et b est la hauteur du canal. Les parois
sont supposées très minces et sont chauffées par une source de flux surfacique uniforme
sur toutes les surfaces. La température de liquide à l’entrée a été supposé uniforme.
Les résultats ont montré que plus ξ est petit (la plus petite valeur est ξ = 1 : ”section
carrée”), plus les nombres de Nusselt local Nux et moyen Nu sont dégradés et plus la
longueur nécessaire pour atteindre l’établissement thermique devient grande. Le trans-
fert local varie sur la périphérie et atteint sa valeur minimum (proche de zéro) lorsque
on se rapproche des coins. Cela a été expliqué par le fait que la vitesse dans cette zone
est très faible.
Il existe dans la littérature un grand nombre de travaux concernant le transfert
thermique dans les mini-canaux listés dans [46] [47]. On a choisi ici de mentionner
22
-
1.4. Mini-canaux
que quelques travaux. Yang et Lin [48] ont étudié le transfert thermique au sein d’un
écoulement d’eau en régimes laminaire et turbulent dans des mini-tubes de diamètre
hydraulique de 123 − 962µm et de longueur de 140 − 356mm. L’excitation thermiquea été faite à densité de flux imposée, la température de l’eau a été supposée linéaire de
l’entrée jusqu’à la sortie et le transfert dans la paroi a été supposé 1D. Les longueurs
nécessaires pour l’établissement thermique ont été calculées par la corrélation de Shah
et Bhatti. [49]. Les résultats montrent que le transfert thermique d’un écoulement d’eau
dans des canaux de cette gamme de diamètres hydraulique par les corrélations conven-
tionnelles reste valable.
Le transfert thermique dans un mini-tube de diamètre de 0.1, 0.3 et 0.5mm en acier
inox contenant un écoulement d’eau en régime laminaire Re = 50−800 a été étudié parLelea et al. [50]. Le mini-tube a été chauffé par l’effet Joule. La température moyenne
de mélange locale Tb(x) a été estimée à partir d’un bilan thermique et d’une mesure de
température du fluide à l’entrée et à la sortie du canal par des thermocouples. La tem-
pérature locale de la paroi à l’interface solide-fluide a été estimée à partir d’une mesure
sur la face externe et à l’aide d’un modèle 1D. Le nombre de Nusselt local Nu obtenu
dans la zone d’établissement thermique est très proche de la valeur d’un canal conven-
tionnel (Nu = 4.36). Une étude expérimentale pour un écoulement d’air et dioxide de
carbone CO2 en régime laminaire et turbulent dans un tube de diamètre de 920µm de
longueur 181.5mm en acier a été réalisée par Chen et al. [51]. Les températures locales
des parois à l’interface fluide/solide et de gaz ont été estimées de la même manière
que Lelea et al. [50]. Les auteurs trouvent aussi que les corrélations conventionnelles
restent applicables pour un écoulement de gaz dans un canal à cette échelle de diamètre.
Yang et al. [52] ont aussi comparé leur caractérisation du transfert thermique d’un
écoulement laminaire ou turbulent d’un gaz (air) dans des mini-tubes de diamètres
hydrauliques de 86, 308 à 920µm et de longueurs de 32.55, 82.67 et 78.14mm respec-
tivement, avec les corrélations conventionnelles. La température de fluide (l’air) dans
ce travail a été aussi supposé linéaire de l’entrée jusqu’à la sortie et le transfert dans
la paroi a été supposé 1D. Les longueurs nécessaires pour l’établissement hydrodyna-
mique et thermique ont été calculées par la corrélation de Incropera et DeWitt. [9].
Les capteurs de température ont été installés à une distance supérieure aux longueurs
d’établissement (Lm = 9.2, 19.5 et 28.6mm).
Le nombre de Nusselt local caractérisant le transfert thermique entre un canal
de section carrée (5mm × 5mm) et un écoulement d’eau en régime laminaire établi(Re = 100 − 850) a été estimé par Mehta et Khandekar [53]. Ce travail expérimentala été suivi par une simulation 3D pour étudier le caractère conjugué du problème. Le
canal a été gravé dans une plaque d’aluminium de 11mm×45mm×140mm et la qua-trième face est recouverte par un isolant thermique (polycarbonate). La face opposée
à l’isolant a été chauffée par une source de chaleur uniforme. La réponse thermique en
température est mesurée par une caméra infrarouge et par des thermocouples. La tem-
pérature moyenne de mélange a été supposée linéaire et mesurée à l’entrée et à la sortie.
Les auteurs se sont arrangés pour avoir un nombre de Biot Bi petit dans la direction
23
-
Chapitre 1. État de l’art
perpendiculaire à l’écoulement où les mesures sont faites (pour pouvoir supposer que
les températures sur les faces externes mesurées par la caméra ou par les thermocouples
sont égales à la température à l’interface fluide/solide). Les résultats montrent qu’il y a
un écart entre le nombre de Nusselt estimé expérimentalement dans la zone où le profil
de température est établi et celui calculé pour des valeurs conventionnelles de flux et
température imposée.
Une étude expérimentale a été réalisée par Lee et al. [47] pour tester la validité
de l’application des corrélations conventionnelles pour prédire le transfert thermique
dans les mini-canaux. Dix canaux rectangulaires de largeur a = 194µm à 534µm et
de hauteur égale à 5 fois la largeur pour chaque cas, ont été usinés dans une plaque
en cuivre de 25.4mm × 25.4mm × 70mm avec une quatrième face assurée par uneplaque de plexiglas (isolant). Le fluide caloporteur circulant est de l’eau, le nombre de
Reynolds Re correspondant allant de 300 à 3500. La température de paroi à l’interface
solide/fluide a été estimée à partir d’une mesure dans la paroi et un modèle 1D. Les
résultats d’une simulation 3D ont été comparés avec les résultats expérimentaux. A
faible nombre de Reynolds, les auteurs ont montré qu’il y a une très bon accord entre
les résultats numériques et expérimentaux.
1.5 Conclusion
Ce chapitre a présenté une synthèse des travaux de recherche dans le domaine du
transfert thermique en macro et mini-canaux. Un mini-canal a ici été considéré comme
un canal qui possède un diamètre hydraulique de l’ordre de quelques dizaines de mi-
cromètres à quelques millimètres. Si le diamètre est supérieur on se trouve en présence
d’un macro-canal suivant la classification de Kandlikar et Grande [3]. La plupart des
résultats de caractérisation du transfert thermique convectif forcé dans des mini-canaux
sont significativement différents de ceux prédits par les corrélations conventionnelles.
Une des raisons résulte de la difficulté à mesurer le diamètre hydraulique lorsque la
taille des rugosités n’est plus négligeable devant ce dernier. On a établi ici un tableau
comparatif d’un certain nombres de travaux expérimentaux, voir (Tableau 1.5). Malgré
l’accord entre certains résultats expérimentaux et la théorie conventionnelle, le nombre
de Nusselt obtenu expérimentalement ne représente pas forcement tous les effets sur-
tout celui du transfert conjugué qui a été masqué en faisant le bilan pour Tb sans tenir
compte de la paroi et en supposant que le transfert est 1D dans la paroi.
Tant que le diamètre hydraulique du canal est 1000 fois supérieure au libre par-
cours moyen du fluide circulant, le milieu peut toujours être considéré comme un milieu
continu. Les équations de Navier-Stokes et la loi de Fourier restent donc valable, voir
le (Tableau 1.2). Dans le cas où le comportement conventionnel du transfert thermique
change, cela ne peut pas être expliqué que par des effets de la taille du canal car aucun
nouveau phénomène physique n’apparait, Herwing [41], Herwing et Hausner [42] ou
Guo et al [55]. Les effets de taille sont présents même dans les canaux conventionnels
24
-
1.5. Conclusion
Table1.5–Résumédes
travauxexpérim
entauxet
leurs
comparaisonavec
lathéorieconvention
nelle.
Référence
Section
Dh(µm
)l(mm
)Fluide
Kn
×10
3(3
00K
)Re
Con
clusion
Wuet
Little[29]
Quasirect.
134
−16
428
−30
Azote
0.49
−0.
2540
0−
1000
0↓↑
Penget
Wan
g[30]
Rectangu
laire
646
60Eau
0.00
0216
00−
6000
↓↑Choi
etal.[28]
Circulaire
3−
81.2
24−
52Azote
22−
0.95
20−
2500
0⇑⇑
Wan
get
Peng[31]
Rectangu
laire
311
−74
745
Eau
/Méthan
ol0.
0003
−0.
0001
10−
4000
↓↓Penget
Peterson[33]
Rectangu
laire
311
−74
745
Eau
/Méthan
ol0.
0003
−0.
0001
10−
4000
↓↓Penget
al.[34]
Rectangu
laire
133
−36
750
Eau
0.00
08−
0.00
0350
−40
00↓↑
Adam
set
al.[54]
Circulaire
760,
1090
50.8
Eau
0.00
01−
0.00
009
2600
−23
000
↑↑Tso
etMah
ulikar[40]
Circulaire
651
−78
111
5−
116
Eau
0.00
02−
0.00
0112
−50
↓↓Lelea
etal.[50]
Circulaire
100
−50
053
−25
0Eau
0.00
1−
0.00
0250
−80
0≈
Chen
etal.[51]
Circulaire
920
181.
5Air/CO
20.
003
−0.
0320
0−
5000
0≈
Debrayet
al.[35]
Rectangu
laire
590
−22
2010
0,L
m=
30Eau
0.00
017
−0.
0000
570
−53
000
↓↑Yan
get
Lin
[48]
Circulaire
123
−96
214
0−
356
Eau
0.00
08−
0.00
0120
0−
1100
0≈
Yan
get
al.[52]
Circulaire
86−
920
9.2
−28.6
Air
0.79
−0.
0710
0−
2000
0≈
Mehta
etal.[53]
Carré
5000
140
Eau
0.00
002
100
−85
0↑
Liet
al.[39]
Circulaire
50−
1570
30−
270
Eau
0.00
2−
0.00
006
20−
2400
↑↓Lee
etal.[47]
Rectangu
laire
318
−90
325.4
Eau
0.00
03−
0.00
0130
0−
3500
≈⇑très
loin
dela
théorieconvention
nelle.
↑supérieurla
théorieconvention
nelle.
↓inférieurla
théorieconvention
nelle.
≈d’accordavec
lathéorieconvention
nelle.
Dan
sla
dernière
colonnes
lesflèchedegaucheet
dedroitecorrespon
dentàuneau
gmentation
ouunedim
inution
dunom
bre
deNusselt,
respectivementàfaible
etàfort
nom
bre
deReynoldsdan
sla
gammeconsidérée.
25
-
Chapitre 1. État de l’art
et leurs contributions sur le transfert augmentent quand le diamètre du canal diminue.
Ils peuvent être identifiés comme :
• Le transfert conjugué : pour que les parois résiste à la pression interne exercéepar le fluide, il faut qu’elles possèdent une certaine épaisseur es. Plus le diamètre
hydraulique D du canal diminue, plus il se rapproche de l’ordre de grandeur de
l’épaisseur de paroi. Dans ce cas les lignes du flux dans les parois se modifient
et ne peuvent plus être considérées comme normales à l’interface solide-fluide.
Ainsi, la résolution de l’équation de la chaleur dans les parois est indispensable.
• Le transfert axial dans le fluide : plus le rapport l/D du canal augmente, moinsl’effet du transfert axial dans le fluide peut être négligé, surtout pour un nombre
de Péclet Pe relativement faible.
• La dépendance des propriétés thermo-physiques de la température : plus le dia-mètre hydrauliqueD est petit, plus le fluide subit un fort gradient de température.
Ainsi la thermo-dépendance des propriétés peut devenir importante.
• Rugosité : plus le diamètre hydraulique D est petit, plus l’effet de la rugositédevient important. Le profil de vitesse devient alors sensible à cet effet géomé-
trique, ce qui va engendrer une perturbation du coefficient d’échange.
Les mesures thermiques expérimentales à mini/macro échelle sont difficiles à réaliser
avec précision. Une des difficultés est de mesurer localement la température de paroi de
mini-canaux par des capteurs qui possèdent une taille comparable à celles des canaux.
Ainsi, le capteur peut perturber la température locale de paroi et inversement. Si le
capteur est très petit, un contact parfait entre ce capteur et l’endroit où on veut mesurer
est difficile à assurer. La mesure locale de température du fluide à l’aide de capteurs
internes est en outre délicate car l’implantation de ces derniers peut compromettre
l’intégrité structurelle de tout le système.
A notre connaissance, tous les travaux expérimentaux ont recouru à des hypothèses
simplificatrices pour rendre possible la caractérisation. Par exemple, pour avoir la dis-
tribution locale de la température moyenne de mélange pour un canal chauffé par une
source thermique uniforme, les auteurs ont l’habitude d’interpoler linéairement le profil
de température entre l’entrée et la sortie où la mesure est relativement facile. Une autre
hypothèse classique est de supposer que le transfert thermique dans la paroi est 1D pour
pouvoir accéder à la température à l’i