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Approvisionnement en bois-énergie des grands centres urbains de Porto-Novo et de Cotonou au Bénin, une menace pour les mesures d’adoption aux changements climatiques Gaston S. AKOUEHOU Chargé de Recherche en foresterie rurale au CAMES, Directeur du Projet Bois de Feu Phase II, Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de L'Urbanisme Bénin ASSOGBA D. 1 , ALINGO H. 1 , POMALEGNI S.C B. 2 , G. A. MENSAH 2 1 : CAMES, Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature 2 : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) Gaston S. AKOUEHOU Docteur Ingénieur AKOUEHOU Sèhounkpindo Gaston est né le, 24 avril 1961 à Dassa-Zoumé au Bénin. Il est père de trois enfants. Au total, il y a quatre (04) articles publiés dans des revues indexées avec facteur d’impact et un article publié dans une revue de vulgarisation. Mes activités de recherche ont abouti à la parution de 05 articles publiés dans des revues scientifiques internationales et nationales à comité de lecture, à la présentation de 06 communications scientifiques aux colloques, séminaires et ateliers internationaux, à l’édition de 3 fiches techniques et 05 manuels de vulgarisation. Comme perspective, mes activités de recherche se poursuivront dans le domaine d’agrosystèmes forestiers, de la politique de gestion des ressources naturelles, le mécanisme de cogestion des forêts communautaires et le test de rendement de fabrication du charbon de bois dans les forêts du domaine protégé et dans les plantations de bois énergie au sud du Bénin. Résumé Dans les grands centres urbains, la demande croissante du bois énergie et la recherche constante de terre fertile pour l’agriculture en zone périurbaine et rurale ont conduit à une régression accrue des ressources forestières. L’objectif de ce travail a été d’évaluer les flux de bois de feu et de charbon de bois vers les villes de Porto -Novo et de Cotonou et leurs impacts sur les bassins d’approvisionnement. Il s’agissait spécifiquement d’évaluer la menace de l’approvisionnement en bois-énergie des grands centres urbains de Porto-Novo et de Cotonou sur les mesures d’adaptation aux changements climatiques. La méthodologie utilisée comprend l’identification des réseaux d’approvisionnement en bois-énergie, les impacts des prélèvements sur les forêts et la détermination de la consommation des villes et les zones rurales. Les données de l’enquête ont été saisies à l’aide d’une application écrite en Census and Survey Processing (CsPRO). A l’aide du Logiciel ARC VIEW - ARC GIS les cartes thématiques ont été établies à partir des données obtenues grâce au GPS. L’enquête-consommation effectuée dans les ménages a permis de constater que 70 % des ménages utilisent le bois énergie à raison de 48,2 % pour le charbon de bois et 21,8 % pour le bois de feu dans la ville de Porto-Novo alors que le taux de consommation est de 72 % à raison de 63 % pour le charbon de bois et 9 % pour le bois de feu dans la ville de Cotonou. Ce qui a montré la pression exercée sur les ressources forestières pour satisfaire les besoins des populations urbaines en bois énergie. Seulement 30 % des ménages à Porto-Novo et 28 % à Cotonou utilisent d’autres formes d’énergie comme le gaz domestique ou le pétrole lampant, ou encore des résidus de sciure. La consommation annuelle en bois énergie des ménages de Porto-Novo est évaluée à 145128,9 tonnes soit 23209,23 tonnes (16%) pour le bois de feu et 121919,67 tonnes de bois fort (84%) pour le charbon de bois. Dans la ville de Cotonou, la consommation annuelle en bois de feu est 32165,6 tonnes (2% du bois énergie utilisé) alors que celle du charbon de bois est de 230352,42 tonnes soit 1535682,8 tonnes de bois fort (98 % du bois énergie utilisé). Les restaurants et unités de transformations de la ville de Cotonou consomment 172 010 tonnes de bois énergie. La consommation totale annuelle de la ville de Porto-Novo est de 513543,9 tonnes contre 1 739 857,8 tonnes pour Cotonou. Selon l’enquête trafic, près de 3 172 000 tonnes de bois ont été calculées sur l’axe Porto-Novo / Cotonou. Enfin, la quantité de bois énergie qui approvisionne Cotonou peut être estimée à 14 851 729 Tonnes de bois pour l’année 2009 contre une demande annuelle de 1 739 857,8 tonnes. Ces différents chiffres demandent de repenser les sources d’approvisionnement en énergie domestique et de mettre en place une stratégie cohérente de gestion durable des ressources forestières en amont de la filière. Lien vers le diaporama

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Approvisionnement en bois-énergie des grands centres urbains de Porto-Novo et de Cotonou au Bénin, une menace pour les mesures d’adoption aux changements climatiques

Gaston S. AKOUEHOU

Chargé de Recherche en foresterie rurale au CAMES, Directeur du Projet Bois de Feu Phase II, Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de L'Urbanisme

Bénin

ASSOGBA D.1, ALINGO H.

1, POMALEGNI S.C B.

2, G. A. MENSAH

2

1 : CAMES, Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature

2 : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB)

Gaston S. AKOUEHOU Docteur Ingénieur AKOUEHOU Sèhounkpindo Gaston est né le, 24 avril 1961 à Dassa-Zoumé au Bénin. Il est père de trois enfants. Au total, il y a quatre (04) articles publiés dans des revues indexées avec facteur d’impact et un article publié dans une revue de vulgarisation. Mes activités de recherche ont abouti à la parution de 05 articles publiés dans des revues scientifiques internationales et nationales à comité de lecture, à la présentation de 06 communications scientifiques aux colloques, séminaires et ateliers internationaux, à l’édition de 3 fiches techniques et 05 manuels de vulgarisation. Comme perspective, mes activités de recherche se poursuivront dans le domaine d’agrosystèmes forestiers, de la politique de gestion des ressources naturelles, le mécanisme de cogestion des forêts communautaires et le test de rendement de fabrication du charbon de bois dans les forêts du domaine protégé et dans les plantations de bois énergie au sud du Bénin. Résumé Dans les grands centres urbains, la demande croissante du bois énergie et la recherche constante de terre fertile pour l’agriculture en zone périurbaine et rurale ont conduit à une régression accrue des ressources forestières. L’objectif de ce travail a été d’évaluer les flux de bois de feu et de charbon de bois vers les villes de Porto-Novo et de Cotonou et leurs impacts sur les bassins d’approvisionnement. Il s’agissait spécifiquement d’évaluer la menace de l’approvisionnement en bois-énergie des grands centres urbains de Porto-Novo et de Cotonou sur les mesures d’adaptation aux changements climatiques. La méthodologie utilisée comprend l’identification des réseaux d’approvisionnement en bois-énergie, les impacts des prélèvements sur les forêts et la détermination de la consommation des villes et les zones rurales. Les données de l’enquête ont été saisies à l’aide d’une application écrite en Census and Survey Processing (CsPRO). A l’aide du Logiciel ARC VIEW - ARC GIS les cartes thématiques ont été établies à partir des données obtenues grâce au GPS. L’enquête-consommation effectuée dans les ménages a permis de constater que 70 % des ménages utilisent le bois énergie à raison de 48,2 % pour le charbon de bois et 21,8 % pour le bois de feu dans la ville de Porto-Novo alors que le taux de consommation est de 72 % à raison de 63 % pour le charbon de bois et 9 % pour le bois de feu dans la ville de Cotonou. Ce qui a montré la pression exercée sur les ressources forestières pour satisfaire les besoins des populations urbaines en bois énergie. Seulement 30 % des ménages à Porto-Novo et 28 % à Cotonou utilisent d’autres formes d’énergie comme le gaz domestique ou le pétrole lampant, ou encore des résidus de sciure. La consommation annuelle en bois énergie des ménages de Porto-Novo est évaluée à 145128,9 tonnes soit 23209,23 tonnes (16%) pour le bois de feu et 121919,67 tonnes de bois fort (84%) pour le charbon de bois. Dans la ville de Cotonou, la consommation annuelle en bois de feu est 32165,6 tonnes (2% du bois énergie utilisé) alors que celle du charbon de bois est de 230352,42 tonnes soit 1535682,8 tonnes de bois fort (98 % du bois énergie utilisé). Les restaurants et unités de transformations de la ville de Cotonou consomment 172 010 tonnes de bois énergie. La consommation totale annuelle de la ville de Porto-Novo est de 513543,9 tonnes contre 1 739 857,8 tonnes pour Cotonou. Selon l’enquête trafic, près de 3 172 000 tonnes de bois ont été calculées sur l’axe Porto-Novo / Cotonou. Enfin, la quantité de bois énergie qui approvisionne Cotonou peut être estimée à 14 851 729 Tonnes de bois pour l’année 2009 contre une demande annuelle de 1 739 857,8 tonnes. Ces différents chiffres demandent de repenser les sources d’approvisionnement en énergie domestique et de mettre en place une stratégie cohérente de gestion durable des ressources forestières en amont de la filière.

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Introduction Les grandes villes du Bénin font face à la demande de plus en plus croissante pour satisfaire les besoins en énergie domestiques des populations et les forêts continuent de subir de vives pressions dans les formations savanicoles qui composent la couverture forestière du Bénin. Cette demande croissante du bois énergie, ajoutée à la recherche constante de terres fertiles dans les bassins d’approvisionnement pour l’agriculture conduisent à une régression accrue des ressources forestières et une menace pour les mesures d’adaptation aux changements climatiques prises par l’État béninois ces dix dernières années (Akouehou, 2008). Les villes de Porto-Novo et de Cotonou, situées au sud du pays constituent des villes de forte consommation en bois énergie du fait de la densité de leurs populations (Akouehou, 2008). En effet, la population de Cotonou est estimée à 665 100 habitants contre 223 552 pour Porto-Novo en 2002 avec un taux d’accroissement de 2,17 % et 2,24 % respectivement (INSAE, 2002). Pour pallier cette situation et assurer le bilan offre-demande en bois énergie aux populations, des plantations de Bois de Feu ont été installées par le Gouvernement béninois au sud du Bénin dans les années quatre vingt (Akouehou, 1997). Mais cette action ne peut être efficace que si elle met en place une stratégie basée sur la maîtrise des données de référence qui donne l’état des lieux par rapport aux besoins et à la disponibilité des ressources. 1. Contexte de l’étude Les villes de Porto-Novo et de Cotonou sont situées au sud du Bénin (carte 1) entre les latitudes 6°30’Nord et 2°24’Est, dans une zone climatique de type subéquatorial avec un régime pluviométrique bimodal à deux saisons humides (avril à juillet et octobre à novembre) intercalées par deux saisons sèches (août à septembre et décembre à mars). Ces grands centres sont situés sur des formations géologiques récentes de type continental terminal (formation littorale et des alluvions). Les Départements de l’Atlantique et de l’Ouémé sont dominés par les sols ferrallitiques communément appelés terre de barre. Les sols hydromorphes à horizon superficiel gris assez riche constituent le substrat des plans d’eau et des bas-fonds. En effet, la ville de Porto-Novo et celle de Cotonou constituent les deux grandes villes de haute consommation en bois énergie du Bénin (Akouehou 1997). Cette grande consommation est caractérisée par un flux important de bois énergie qui s’observe dans ces deux villes. Le nombre de ménage dans ces deux villes est évalué à 199 969 ménages avec une taille moyenne de 4,6 habitants par ménage (INSAE 2002). Dans le cadre de l’élaboration des schémas directeurs d’approvisionnement en bois-énergie des huit grands centres urbains du Bénin dont la ville de Cotonou et Porto-Novo, le Ministère de l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme a réalisé des inventaires régionaux et un inventaire national pour évaluer les ressources forestières afin de mettre en place des Marchés Ruraux de Bois dans les zones prioritaires, avec une description des principales étapes qu’elle comporte. L’élaboration du Schéma Directeur d’Approvisionnement d’une ville comme Cotonou nécessite une étude socioéconomique dans les bassins d’approvisionnement qui demande une analyse des contraintes et atouts au niveau de chaque zone spécifique des bassins. Le présent travail de recherche fait le point des aspects socioéconomiques par zone et ressort les systèmes de production du bois et leurs influences sur les ressources forestières. Mais, quels sont les bassins d’approvisionnement de Porto-Novo et de Cotonou, les flux du bois de feu et charbon de bois et quelle est la demande par rapport à l’offre? Quels sont les besoins en bois énergie des grands centres urbains de Porto-Novo et de Cotonou au Sud du Bénin et quels sont les impacts des prélèvements sur les ressources en amont dans les bassins d’approvisionnement? L’objectif de ce travail est d’évaluer les flux de bois de feu et de charbon de bois des bassins d’approvisionnement vers les villes de Porto-Novo et de Cotonou. Il s’agit spécifiquement d’étudier la demande par rapport à l’offre en bois énergie dans ces villes et les impacts sur les ressources forestières, les relations entre les acteurs de la filière et l’impact des prélèvements sur les mesures d’adaptation aux changements climatiques au Bénin.

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Carte 1 : Carte de situation des villes d’approvisionnement au sud du Bénin 2. Méthodologie La méthodologie a été abordée par objectif spécifique et comprend les outils de collecte des informations et de piégeage sur les principaux axes routiers, les méthodes de traitement et les méthodes d’analyse pour la consommation des ménages, les réseaux d’approvisionnement.

2.1. Collecte des données d’enquêtes de consommation de Porto-Novo et Cotonou L’échantillon de l’enquête ménage utilisé est un échantillon aréolaire, stratifié à deux degrés. L’unité primaire de sondage est le quartier de ville. Chaque quartier de ville ou village est considéré comme un domaine d’études pour lequel sont fournies toutes les informations relatives aux objectifs spécifiques. L’échantillonnage est réalisé selon la méthode de tirage proportionnelle à la consommation de chaque ville. Ainsi, au premier degré, un échantillon stratifié de 1 549 ménages consommant le bois énergie a été tiré dans les 35 quartiers de villes et 30 quartiers en zones périurbaines avec une probabilité de tirage proportionnelle à la taille; la taille étant la population recensée par village (INSAE, 2002). Compte tenu de la taille variable de chaque quartier de villes tiré, différents taux de sondages ont été appliqués dans chaque quartier de villes et les résultats ont été pondérés au niveau de la ville de Cotonou et Porto-Novo et leurs zones périurbaines. Dans le cadre de l’enquête, les fiches de collecte ont été utilisées sur les thématiques suivantes :

- Recensement des membres du ménage et questions relatives à la consommation du ménage en bois énergie.

- Les informations relatives aux traffics. - Les informations relatives aux bassins d’approvisionnement.

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- Les informations relatives aux ventes du bois énergie aux abords de route. - Les informations relatives aux unités de production. - Les informations relatives aux points d’accumulation. - Les informations relatives aux restaurants.

2.2. Enquête dans les bassins d’approvisionnement

Les données de l’enquête ont été saisies à l’aide d’une application écrite en Census and Survey Processing (CsPRO). Une autre observation dans les bassins d’approvisionnement de Cotonou et de Porto-Novo, a concerné les producteurs de bois-énergie et la valorisation des données relatives à l’inventaire forestier national et aux inventaires régionaux. Au total six (06) villages ont été retenus dont deux (02) au Sud-Bénin, où les formations végétales ont presque disparu. Il s’agit de Zoukou, village proche de la forêt de la Lama et de la plantation domaniale de l'ONAB et Hayakpa, village éloigné de toute formation forestière et où la crise du bois-énergie se fait sentir. Dans la zone Centre du Bénin, possédant encore quelques formations végétales, quatre (04) villages ont été retenus dont 2 villages (Ouoghi et Riffo) où les ressources forestières se raréfient et 2 villages (Akpéro et Frignon) possédant encore un potentiel forestier important (Sepulchre, et al. 2008). Au total 30 producteurs et 10 commerçants ont été enquêtés dans ces six villages. Par ailleurs, l’étude en milieu urbain a concerné les commerçants et les transporteurs de bois-énergie. Un total de 10 commerçants a été suivi pendant trois mois en saison sèche et trois mois en saison pluvieuse dans les deux villes. Compte tenu de la mobilité des transporteurs, l’enquête a eu lieu au niveau des postes de contrôles forestiers de Massi (Zogbodomey) et d’Abomey-Calavi, passages obligés de ces acteurs (Akouehou, 2006). Tous les transporteurs rencontrés, ont été interrogés et douze (12) d’entre eux ont été enquêtés. Au total, 40 producteurs, 40 commerçants et 40 transporteurs ont été interviewés et systématiquement interrogés. De façon spécifique, il a été aussi question d’estimer les coûts de production et de transport de bois énergie à partir d’un échantillon représentatif des zones de production et d’apprécier l’incidence socio-économique de l’activité de production de bois-énergie dans les bassins d’approvisionnement. Au total, 154346 ménages ont été enquêtés à Cotonou et 45623 ménages à Porto-Novo. Pour atteindre les objectifs ci-dessus, dix-sept (17) enquêteurs ménages ont été recrutés, formés et répartis dans les différentes zones d’enquêtes suivant leur aptitude linguistique et leurs expériences professionnelles. Les données collectées concernent les quantités de bois et de charbon de bois utilisées pour la cuisson et autres, la fréquence d’utilisation du bois énergie, les différentes sources d’énergie utilisées pour la cuisson, l'intensité d'utilisation du bois de feu et du charbon de bois, les différents lieux d’approvisionnement du bois énergie.

2.3. Identification des réseaux d’approvisionnement, des zones de vente et les dépôts Aux fins de définir le réseau d’approvisionnement en bois-énergie de Porto-Novo et Cotonou, il a été question d’identifier :

- les lieux de production du bois-énergie; - les points d’accumulation comme les dépôts ou lieux de stockage; - les points de distribution ou zones de vente; - le circuit de commercialisation; - les flux en termes de quantités de produits reliant les différents lieux; - les différents acteurs (producteurs, commerçants, transporteurs, vendeurs, détaillants, etc.).

Une interview a été réalisée au niveau de chaque acteur pour recueillir les interactions entre ces différents acteurs, les formes d’organisation les forces et faiblesses en présence. Les informations qui ont été collectées sur la base des fiches d’enquête adaptées, aussi bien au niveau des centres urbains et dans les lieux d’approvisionnement ont permis d’alimenter la base de données constituée à cet effet. L’enquête a permis l’identification des points de vente au bord des axes routiers, des axes ferroviaires, au niveau des dépôts ou points de stockage ou points d’accumulation. Le GPS a été utilisé pour localiser ces points de vente et de dépôts, les points de vente les plus importants, les points de production et les points à importance capitale. Ces points et les données socio-économiques collectées sont intégrés dans le logiciel ARCVIEW pour établir des cartes thématiques.

2.4. Détermination de la consommation par habitant dans les villes et les zones rurales

La consommation en bois – énergie est connue à partir des données d’enquêtes réalisées au niveau des ménages. Il s’agit de : (i) échantillonner la population de ménages à enquêter dans les grands centres de consommation que

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dans les villages ou zones d’approvisionnement (ii) collecter des données et (iii) procéder à l’analyse et le traitement statistique des données. L’unité primaire de sondage est le quartier de ville telle que définie dans le cadre du 3

e Recensement Général de Population et d’Habitat (RGPH) de l’INSAE. Au premier degré, tous les

quartiers de ville ont été systématiquement retenus à l’intérieur de chaque strate. Pour chaque tirage, il a été d’abord calculé l’effectif cumulé de chaque strate ou ville dans la base de sondage. Au total, 154346 ménages ont été enquêtés à Cotonou et 45623 ménages à Porto-Novo. Les données collectées sont :

Les quantités de bois et de charbon de bois utilisées pour la cuisson et autres, la fréquence d’utilisation du bois énergie, les différentes sources d’énergie utilisées pour la cuisson, l'intensité d'utilisation du bois de feu et du charbon de bois, les différents lieux d’approvisionnement du bois énergie.

Les modes et sites d'approvisionnement en bois de feu et du charbon de bois par les transporteurs de bois.

2.5. Évaluation des ressources forestières des bassins et du bilan énergétique L’évaluation de la ressource ligneuse a consisté à l’inventaire physique du stock de bois disponible, utilisable comme combustible (nature, quantité, localisation, etc.) à partir des données de l’inventaire forestier national et des inventaires régionaux réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du projet bois de feu phase 2 (Sepulchre, et al., 2008). La démarche de travail adoptée consiste à évaluer l’offre des bassins et les besoins de consommation en bois énergie. Ces besoins sont évalués sur la base d’enquêtes dans les zones. L’évaluation de l’offre est basée sur l’estimation du croît qu’on pourrait prélever sans entamer le capital. L’estimation de la ressource disponible est faite selon les différentes formations végétales présentes dans les bassins de production et leur capacité à produire du bois énergie. Lors de la réalisation des inventaires, un volume de bois mort est inventorié dans les bassins et considéré comme partie intégrante de la ressource. Le bilan énergétique des bassins d’approvisionnement a été fait au niveau de chaque Commune bassin d’approvisionnement. Ce qui a permis d’identifier les Communes excédentaires et celles ayant des bilans négatifs. Au sein des Communes à bilan excédentaire, il a été possible de faire des estimations spécifiques pour déterminer les micro-bassins d’approvisionnement à l’intérieur de la commune. L’évaluation de la ressource dépend étroitement des superficies des différentes formations végétales de la pluviométrie et la consommation dépend du nombre d’habitants et des tendances à l’utilisation de l’énergie par la population. Le bois mort a été intégré. Il s’agit du bois mort à terre ou sur pied (Projet Bois de Feu - Phase II., 2009).

2.6. Analyse et traitement des données Les données de l’enquête ont été saisies à l’aide d’une application écrite en Census and Survey Processing (CsPRO). À l’aide du Logiciel ARCVIEW-GIS, les cartes thématiques ont été établies à partir des données obtenues grâce au GPS. Après la saisie des données, un apurement a permis de débarrasser les données des incohérences de terrain. Les données de la base stabilisée ont été ensuite exportées en SPSS pour le calcul des indicateurs puis dans le tableur Excel pour les différents diagrammes. Ensuite, la méthode du paradigme Structure-Conduite-Performance (SCP) élaboré par Bain (1968) a servi de base pour l'analyse des données collectées. Cette méthode distingue 3 volets dans le marché : la structure du marché, sa conduite et sa performance (effectivité et efficacité). En tant que méthode d'analyse, le paradigme SCP postule qu'il existe une relation causale entre ces 3 volets du marché. Ainsi donc, la structure détermine la conduite qui, ensemble avec la première, détermine la performance. La statistique descriptive a été utilisée et a consisté en des calculs de moyennes, de variances, de fréquences et de pourcentages. Le test de concordance de Kendal et la méthode des scores ont été utilisés pour la hiérarchisation des choix opérés. Le calcul du score du choix i a été calculé comme suit :

score

a p

pi

j ij

j

ij

j

, avec

Supposons qu’il y a 5 choix possibles Scorei : score du choix i pij : pourcentage de personnes ayant attribué le rang j au choix i ; aj : est tel que a1=5, a2=4, a3=3, a4=2, a5=1 j : rang (variant de 1 à 5)

3. Résultats analyses et discussions

3.1. Bassin d’approvisionnement en bois-énergie de Cotonou Les principaux bassins d’approvisionnement en bois-énergie de Cotonou couvrent les Communes de Bassila, N’dali, Bantè, Ouèssè, Tchaourou, Savè, Savalou, Dassa et Djidja, Zagnanado-Samiondji, Djidja-Agouna (tableau 1 et

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tableau 2). Dans les environs de la ferme d’élevage de Samiondji à Zagnanado, il y a des chantiers de carbonisation éparpillés dans les forêts du domaine protégé en particulier dans la forêt de Zounzounkan. Le transport de ce charbon de bois est assuré par des camions qui se frayent leur chemin dans la forêt, sur des pistes difficiles d’accès en saison pluvieuse. La végétation y est fortement dégradée par la conjugaison des exploitations agricoles et forestières. Dans la Zone de production de Djidja-Agouna, la culture du coton et la production du charbon constituent les principales pressions sur les ressources forestières. Tableau 1 : Départements de prélèvement du bois-énergie commercialisé actuellement

Département Rang moyen Ordre Test de concordance de Kendall

Collines 2.62 1 N 65 0.264 120.17 7 0.000

Borgou 4.07 2 W de Kendall Khi-deux Dl Probabilité

Ouémé 4.59 3

Zou 4.71 4 Atlantique 4.79 5

Plateau 4.98 6 Donga 5.08 7

Littoral 5.16 8

Source : enquête de production de bois d’énergie dans les bassins en 2009 Tableau 2 : Départements de prélèvement du bois-énergie commercialisé il y a 10 ans

Département Rang moyen Ordre Test de concordance de Kendall

Collines 3.51 1 N 65 Zou 3.95 2 W de Kendall 0.218 Borgou 4.05 3 Khi-deux 99.08 Atlantique 4.80 4 Dl 7 Donga 4.92 5 Probabilité 0.000 Littoral 4.92 6 Ouémé 4.92 7 Plateau 4.92 8

Source : enquête de consommation en 2009

3.2. Zones d’approvisionnement des villes de Cotonou et Porto-Novo L’essentiel du bois-énergie, en particulier du charbon de bois, vendu actuellement dans la ville de Cotonou-Porto-Novo et les zones périphériques provient d’un certain nombre de bassins répartis dans les départements des Collines, du Borgou et de la Donga comme indiqué dans les tableaux 1 et 2 ci-dessus. Il y a 20 ans, le département des Collines était toujours la principale zone d’approvisionnement en bois-énergie. Aujourd’hui, ce département est suivi des départements du Borgou puis de la Donga (Carte 2). Ces résultats montrent que pour continuer à satisfaire les besoins des centres urbains du sud du Bénin, les zones de production du charbon se sont progressivement déplacées du sud du pays vers la partie Centre et le Nord où les ressources végétales sont encore relativement abondantes. Le pays peut être par conséquent divisé sur le plan spatial en 3 macro-bassins :

- Un macro-bassin 1 qui englobe les départements du Sud : Couffo, Atlantique, Mono, à une distance maximale de 100 km de Cotonou. Il s’agit des communes de Klouékanmey, Zè (Djigbé), Ouidah (Pahou), Tori-Bossito et Kpomassè.

- Un macro-bassin 2 qui couvre les départements du Zou, des Collines et du Plateau. Il s’agit des communes de Zogbodomey (Massi), Dassa, Ouèssè, Savè, Bantè, Savalou, et Kétou. Ces régions se situent à des distances comprises entre 100 et 250 km de Cotonou.

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- Un macro-bassin 3 qui couvre toutes les régions au-delà de 250 km de Cotonou et s’étendant aux communes de Djougou, Bassila, N’dali et Tchaourou.

Au total, cinq (05) axes approvisionnent la ville de Cotonou (tableau 3). Tableau 3: Estimation du trafic de combustibles en direction de Cotonou

Trafic bois et axes Quantités évaluées (en tonnes) Importance du trafic (%)

Djougou-Cotonou 1 489 727 10,03

Savè-Cotonou 1 777 818 11,97

Bohicon-Cotonou 5 292 184 35,63

Lokossa-Cotonou 3 120 000 21,01

Kétou-Cotonou 3 172 000 21,36

Total 14 851 729

Source : enquête de consommation en 2009

Carte n°2 : Les bassins d’approvisionnement de Cotonou

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3.3. Superficies forestières au niveau des bassins d’approvisionnement

La superficie des formations forestières et agricoles des principales zones d’approvisionnement de la ville de Cotonou est de 2 078 695 ha répartis comme suit :

- Formations forestières de production (Forêt claire/savane boisée, savane arborée et arbustive, plantation)

- Formations forestières de protection (galerie forestière) - Habitations et champs (habitations et mosaïque de cultures) - plantations forestières du Projet bois de feu (Sèmè, la Lama, Pahou, Ouèdo) et de l’ONAB

3.3.1. Évaluation du stock disponible

Le stock de bois énergie disponible pour l’ensemble des zones (y compris le bois mort) a été estimé à 2 662 947,79 m. Le volume de bois mort est estimé à 218 355,22 m (figure 1).

Figure 1 : Stock du bois énergie par commune bassin La figure 1 montre l’absence de bois morts sur pied dans les communes de Toffo, Zè et Zogbodomey. En effet dans ces communes la jachère est rare ou a disparu et les seules ressources naturelles sur pieds sont les plantations de Tectona grandis et d’Acacia auriculiformis.

3.3.2. Évaluation de la production annuelle de bois énergie La production annuelle globale de bois énergie, c'est-à-dire la quantité exportable annuellement sans entamer le capital forestier, pour l’ensemble des communes d’approvisionnement de la ville de Cotonou est de 2 014 433 871,00 kg équivalent bois, soit 2 014 433, 871 tonnes équivalent bois comme le montre la figure 2.

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Figure 2 : Bilan énergétique des bassins d’approvisionnement de Cotonou et de Porto-Novo

3.4. Consommation en bois énergie de Cotonou et ses principaux bassins d’approvisionnement Les villes de Cotonou et Porto-Novo, ont connu en peu de temps une croissance démographique très élevée. De 203.842 habitants en 1979, la population de Cotonou est passée à 536.827 habitants en 1992 puis à 665.100 habitants en 2002, soit un accroissement moyen annuel de 3,9% entre1979 et 1992 et de 2,2 % entre 1992 et 2002 (INSAE, 2003). Au nombre des bassins d’approvisionnement de la ville de Cotonou, la commune de Bantè a le taux de croissance le plus élevé et Zagnanado est celle qui a un taux de croissance le plus bas. Selon les données de l’enquête réalisée dans le cadre de la présente étude, la quantité de bois énergie consommée dans la ville de Cotonou est estimée à 727 655 872,16 Kg équivalent bois soit 727 655,872 t d’équivalent bois. La consommation moyenne annuelle en bois énergie par habitant à Cotonou est estimée à 1094,05 kg. Les populations de la ville de Cotonou utilisent presque exclusivement le charbon de bois qui représente 99,00 % de la consommation totale contre 1,00 % pour le bois de feu. L’estimation de la consommation est basée sur les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de l’INSAE (2002) ainsi que les projections de l’augmentation de la population faites en considérant le taux d’accroissement obtenu entre 1992 et 2002.

Approvisionnement et évaluation des flux de bois – énergie L’approvisionnement de la ville de Cotonou est assuré à travers plusieurs types de trafic à des proportions différentes (tableau 4). Il s’agit des piétons, des cyclistes, des semi-remorques, des bâchées et des camions. Mais, dans la ville de Cotonou, les filières motorisées occupent pratiquement 79 % du trafic de bois-énergie transporté et le trafic non motorisé occupe 12 %. Les autres filières non déterminées occupent 9 %. Les camions de capacité de 10 tonnes et de 15 tonnes sont les plus utilisés pour le transport du bois de feu et du charbon de bois pour l’approvisionnement de la ville. Les flux de bois – énergie vers la ville de Cotonou sont constitués d’environ 1% de bois de feu contre 99 % de charbon de bois en pourcentage de poids de produits transportés par an.

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Tableau 4 : Importance des trafics dans le transport de bois-énergie à Cotonou par an

Moyens de transport Trafic de bois de feu par an en tonnes

Trafic de charbon de bois par an équivalent bois en tonne

TOTAL (tonnes équivalent bois)

Camion 10 T 1 374 671,66 136 559 967,84 137 934 639,50

Camion 15 T 1 527 412,96 151 733 297,60 153 260 710,56

Bâchée 2 062 007,50 204 839 951,76 206 901 959,26

Semi-remorque 1 069 189,07 106 213 308,32 107 282 497,39

Total trafic motorisé 6 033 281,19 599 346 525,52 605 379 806,71

Deux roues 916 447,78 91 039 978,56 91 956 426,34

Total trafic non motorisé 916 447,78 91 039 978,56 91 956 426,34

Autres 687 335,83 68 279 983,92 68 967 319,75

Total 7 637 064,80 758 666 488,00 766 303 552,80

Source : Données de terrains 2008

3.5. Consommation de bois énergie de la ville de Porto-Novo et les formes d’énergie Les différentes formes d’énergie utilisées par les ménages de la ville de Porto-Novo sont la biomasse-énergie, les produits pétroliers et l’électricité. La biomasse-énergie est la plus accessible et de loin la plus consommée par toutes les couches de la population sans différence de classe sociale. Elle représente plus de 70 % de la consommation finale totale d’énergie. Plusieurs types de biomasse-énergie sont utilisés. Ainsi, on peut distinguer le bois de feu, le charbon de bois et les déchets végétaux. Ces différents types de biomasse-énergie sont utilisés dans les ménages (cuisson des aliments), dans l’artisanat (petites transformations) et dans l’industrie (production de chaleur et d’électricité). Du fait de la proximité du Nigeria, les hydrocarbures sont plus accessibles aux populations de Porto-Novo que les autres villes du Bénin. Le kérosène est essentiellement utilisé par les ménages pour l’éclairage et la cuisson des aliments. En effet, l’enquête-consommation dans les arrondissements de Porto-Novo a permis d’évaluer la consommation annuelle par habitant en bois-énergie et les quantités de bois ou de charbon consommées. Les moyennes calculées pour la ville de Porto-Novo sont présentées dans le tableau 5. Elles sont aussi calculées pour les ménages à partir du nombre d’habitants rapporté à la taille moyenne des ménages qui pourrait être estimée à 4,9 habitants/ménage selon le recensement général de la population (volume de la consommation au niveau des restaurants et unités de transformation est présenté dans le tableau 6). Le bois-énergie est essentiellement utilisé pour la cuisson dans les restaurants et unités de transformation. La consommation au niveau des ménages peut être évaluée à 121 919,67 tonnes et de 368415 tonnes pour les restaurants. La consommation totale de Porto-Novo en 2008 est donc estimée à 490334,69 tonnes pour toute la ville. La pression sur les ressources forestières est donc importante dans les bassins d’approvisionnement de l’Ouémé et de Plateau (tableau 1 et tableau 2 ci-dessus). Parmi les bassins d’approvisionnement, la commune de Kétou a le niveau de consommation de bois énergie le plus élevé. La consommation au niveau des bassins est passée de 389 558, 358 tonnes équivalent bois en 2007 à 404 743, 116 tonnes équivalentes bois en 2008 soit une augmentation de 3,89 %.

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Tableau 5 : Évaluation de la consommation de Porto-Novo

Consommation moyenne annuelle en bois-énergie (tonnes)

Consommation moyenne annuelle en charbon (tonnes)

Nombre de ménages utilisant bois feu

Nombre de ménages utilisant charbon

Consommation totale bois

Consommation totale charbon

1,59 1,07 14 597 18287 23209,23

18287,95 tonnes de charbon soit 121919,67 tonnes de bois fort

Consommation totale en bois-énergie Porto-Novo = 121919,67 tonnes

Tableau 6 : Évaluation de la consommation au niveau des restaurants et unités de transformation de Porto-Novo

Ville Bois en tonnes Charbon de bois

Porto-Novo 18 415,00 52500 tonnes soit 350 000 tonnes de bois énergie

Total en bois-énergie = 368415 tonnes

Source : Données de terrains 2008.

3.6. Évaluation des flux de bois – énergie vers la ville de Porto-Novo L’approvisionnement de la ville de Porto-Novo est assuré à travers plusieurs types de trafics : piétons, cyclistes, camionnettes, camions de capacité de 10 tonnes, camions de capacité de 15 tonnes et dans une moindre mesure par des pirogues. Le tableau 7 présente l’importance des quantités de bois-énergie transportées par semaine par trafic vers la ville de Porto-Novo et ses zones périphériques. En effet, les trafics non motorisés occupent seulement 3 % du total contre 97 % pour les filières motorisées en pourcentage du poids de bois – énergie transporté. Le transport du bois – énergie est assuré par les piétons lorsque les zones de production sont dans un rayon de 10 km de la ville. Les cyclistes (Taxi moto appelé localement Zémidjan) sont utilisées dans un rayon de 30 à 40 km autour de la ville de Porto-Novo pour le bois énergie provenant des zones d’Adjara et d’Avrankou. Les camionnettes sont largement les plus utilisées pour le transport du bois de feu et du charbon de bois pour les provenances de Kétou, Pobè, Sakété et des zones frontalières du Nigéria. Les camions de 10 tonnes et 15 tonnes sont également utilisés sur tous les axes. Les flux de bois – énergie vers la ville de Porto-Novo sont constitués d’environ 80% de charbon de bois contre seulement 20 % de bois de feu en pourcentage de poids de produits transportés. Les flux les plus importants sont notés sur l’axe Kétou – Porto – Novo qui draine les productions des Communes de Kétou, Pobè, Bonou et Sakété. Les autres axes avec des flux moins importants sont Adjara – Porto-Novo, Avrankou – Porto-Novo, Sêmê – Porto-Novo.

Tableau 7 : Importance des quantités de bois-énergie transportées par semaine par trafic à Porto-Novo

Types de trafic Quantités de bois (tonnes) Charbon (tonnes)

Quantités totales bois-énergie (tonnes) %

Motorisé 133260 552760 686020 97%

Non Motorisé 5490,6 17366,7 22857,3 3%

Total 138750,6 570126,7 708877,3 100%

Source : enquête de consommation de bois énergie en2009.

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Les cartes 3 et 4 présentent les flux d’approvisionnement en bois-énergie de la ville de Porto-Novo et les bassins d’approvisionnement en bois énergie dans les départements de l’Ouémé et du Plateau. Il ressort de l’analyse de ces flux de bois-énergie que 44,60 % du bois qui vient en direction de Porto-Novo sont collectés à Kétou tandis que 20,50 % proviennent du bassin d’Avrankou. La commune de Pobè qui se retrouve sur l’axe Kétou-Porto-Novo ne représente que 16,22 % du trafic de bois en direction de la capitale. Par ailleurs, des quantités non moins négligeables de bois proviennent du Nigeria voisin en direction de Porto-Novo selon les entretiens au niveau des bassins de Kétou. En dehors des trafics motorisés et non motorisés qui satisfont instantanément la demande en bois-énergie de la ville, il y a aussi les points d’accumulation et les points de vente. Bien que les quantités de bois-énergie disponibles au niveau des points d’accumulation et des points de vente soient approvisionnées par les deux trafics, il n’en demeure pas moins que des stocks y sont réalisés et sont épuisés progressivement pendant la saison pluvieuse.

Carte 3 : Flux en bois et zones d’approvisionnement dans les départements de l’Ouémé et du Plateau Source : Données de terrains 2008

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Carte 4: Bassins d’approvisionnement en bois énergie dans les départements de l’Ouémé et du Plateau Source : Données de terrains 2008. De l’analyse des données d’enquête de consommation et des trafics de bois énergie vers Porto-Novo, il découle que les capacités d’autosatisfaction des besoins en bois-énergie au niveau des micro-bassins censés approvisionnés la ville de Porto-Novo est inférieure à leurs besoins. Ces bassins possèdent un solde négatif (carte 4). Le bilan de l’ensemble des principales zones d’approvisionnement peut être de -344 530,535 tonnes équivalent bois. Lorsqu’on y ajoute les besoins en consommation de bois-énergie de la ville de Porto-Novo qui est de 160 000 tonnes équivalent bois, le bilan devient alors -504 530,535 tonnes équivalents bois. Ce bilan est largement négatif. Toutes les zones d’approvisionnement sont largement déficitaires à des degrés divers. La Commune de Sèmè est la plus déficitaire, suivie de celles de Pobê, Kétou et enfin les Communes de Bonou et de Sakété. Ces bilans négatifs,

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traduisent entre autres une pression sur les ressources forestières ligneuses très importante puisqu’on prélève plus de bois qu’il n’en faut pour maintenir une gestion durable des forêts. Le capital forestier est donc sérieusement entamé comme le démontre d’ailleurs les superficies des formations végétales par Commune. La Commune de Kétou est la seule qui dispose encore de quelques reliques de forêts qui font objet d’une forte surexploitation à cause notamment de la forte demande en charbon de bois pour la consommation des populations de la ville de Porto-Novo. Dans la ville de Porto-Novo, 70 % des ménages utilisent le bois énergie à raison de 48,2 % pour le charbon de bois et 21,8 % pour le bois de feu (figure 3) dans la ville de Porto-Novo alors que le taux de consommation est de 72 % à raison de 63 % pour le charbon de bois et 9 % pour le bois de feu dans la ville de Cotonou (figure 4). Ceci montre la pression exercée sur les ressources forestières pour satisfaire les besoins des populations urbaines en bois énergie. Seulement 30 % des ménages à Porto-Novo et 28 % à Cotonou utilisent d’autres formes d’énergie comme le gaz domestique ou le pétrole lampant, ou encore des résidus de sciure et d’épluchures séchées de manioc.

Figure 3 : Répartition des ménages selon le principal combustible utilisé à Porto-Novo Source : enquête de consommation de bois énergie en 2009.

Cotonou

9%

63%

28%

Bois de feu

Charbon de bois

Autres

Figure 4 : Répartition des ménages selon le principal combustible ligneux utilisé à Cotonou

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3.7. Impacts de l’approvisionnement de bois-énergie sur les ressources naturelles des bassins Les flux de bois-énergie dans la ville de Cotonou et les enquêtes par piégeage des véhicules à l’entrée de la ville ont permis de constater que 78 % du bois qui approvisionne Cotonou provient des communes des départements des Collines, Donga, Borgou et dans une moindre mesure les communes de Zagnanado et les plantations domaniales du sud Bénin (Carte 5 ci-dessous). Les principaux axes sur lesquels les plus grandes quantités de combustibles ont été recensées sont Bohicon-Cotonou avec 35,63 %, l’axe Ouidah-Cotonou avec 21,01 % et l’axe Porto-Novo-Cotonou avec 21,36 %. Les bassins situés sur ces axes fournissent la grande partie de l’approvisionnement en bois-énergie et en charbon de bois de la ville de Cotonou malgré l’état très avancé de la dégradation de la ressource dans ces bassins. Les axes Djougou-Cotonou et Parakou-Cotonou intègrent les bassins de Djougou, de Pèrèrè, de N’dali, de Tchaourou. La ressource est très surexploitée au niveau des bassins du Sud Bénin pour pouvoir satisfaire la demande grandissante en combustibles ligneux à Cotonou malgré l’utilisation d’autres combustibles non ligneux par les ménages. En somme, la quantité de bois énergie qui approvisionne Cotonou peut être estimée à 14 851 729 tonnes de bois pour l’année 2009 contre une demande annuelle de 1 739 857,8 tonnes. Les principaux bassins qui approvisionnent la ville de Porto-Novo sont en même temps les bassins d’approvisionnement de Cotonou dont principalement le bassin de Kétou et Ilara (Nigéria) qui fournissent jusqu’à 21,36 % du bois-énergie de Cotonou. De plus, le bois quitte la vallée de l’Ouémé (Bonou, Adjohoun, Dangbo…) et transite par Porto-Novo pour aboutir à Cotonou. Ainsi, Porto-Novo est en même temps une ville transit, car près de 70 % du bois de Porto-Novo est réexporté pour Cotonou. D’après les résultats de l’enquête trafic, près de 3 172 000 tonnes de bois ont été calculées sur l’axe Porto-Novo / Cotonou.

Carte 5 : Les principaux flux de combustibles ligneux en direction de Cotonou Source : enquête de trafic de bois énergie en 2009.

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Les bilans calculés par zone concernent la différence entre les productions ligneuses de la zone et les prélèvements effectués pour la consommation locale au niveau des bassins. Ce bilan est excédentaire à Tchaourou ; Savalou, Bassila ; Bantè ; N’Dali, Pèrèrè, Ouèssè et Savè et déficitaire dans les autres communes d’approvisionnement. Fondamentalement, il ressort de l’analyse de la figure 5 ci-dessus, que les bilans sont négatifs au niveau des bassins présents des communes de la région méridionale du pays. Par contre, il est encore positif dans les bassins du centre et de la région septentrionale du pays. Cette situation (Tableau 8 qui récapitule les consommations et bilan énergétiques des bassins) montre simplement l’abondance relativement importante de la ressource au nord par rapport au sud. Par ailleurs, la pression anthropique sur les ressources au sud du pays est très importante par rapport à la pression sur la ressource dans le nord du pays. Cette constatation appelle à renforcer les mesures de protection de la ressource par la mise en place de quotas par rapport à l’exploitation forestière et la mise en œuvre des plans d’aménagement dans les forêts du sud (Carte 6). Tableau 8 : Récapitulatif des consommations et bilan énergétiques des bassins

Années Communes Productions annuelles en kg/an

Pertes annuelles en kg

Productions disponibles en kg

Consommations en kg Bilans en Kg

2007

Zogbodomey

10044959 50224,8 10044959 21615619 -11570660,3

2008 9994734 49973,67 -1575926 22073871 -23649796,6

2009 9944761 49723,8 -1,4E+07 22541837 -36246872,5

2007

Djidja

50452885 252264,4 50452885 88636868 -36823404

2008 50200620 251003,1 13377216 92146888 -78769672,1

2009 49949617 249748,1 -2,9E+07 95795905 -124615960

2007

Dassa

33737964 168689,8 33737964 69578073 -34286532,6

2008 33569274 167846,4 -717258 72291618 -73008876,5

2009 33401428 167007,1 -4E+07 75110991 -41709563,3

2007

Savè

65986258 329931,3 65986258 96866055 -21261772,9

2008 65656326 328281,6 44394553 1,01E+08 -56423636,4

2009 65328045 326640,2 8904408 1,05E+08 -39603527,3

2007

Glazoué

46315156 231575,8 46315156 91749768 -45434611,9

2008 46083580 230417,9 648968,3 95695008 -95046039,7

2009 45853162 229265,8 -4,9E+07 99809893 -149002771

2007

Savalou

1,39E+08 694669,9 1,39E+08 85634837 58061806,4

2008 1,38E+08 691196,6 1,96E+08 88829016 107472101

2009 1,38E+08 687740,6 2,45E+08 92142338 45405776,1

2007

Ouèssè

1,09E+08 543376,5 1,09E+08 94482920 32080685,8

2008 1,08E+08 540659,6 1,4E+08 1,01E+08 39682777,8

2009 1,08E+08 537956,3 1,47E+08 1,07E+08 627523,43

2007

Tchaourou

2,42E+08 1211822 2,42E+08 73985778 194640529

2008 2,41E+08 1205763 4,36E+08 77596283 358196918

2009 2,4E+08 1199735 5,98E+08 81382982 158563928

2007

Bantè

88675256 443376,3 88675256 37433608 71507995,91

2008 88231880 441159,4 1,6E+08 39608501 120131375,1

2009 87790721 438953,6 2,08E+08 41909755 166012340,9

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Années Communes Productions annuelles en kg/an

Pertes annuelles en kg

Productions disponibles en kg

Consommations en kg Bilans en Kg

2007

Bassila

2,89E+08 1444662 2,89E+08 57014325 250798034,7

2008 2,87E+08 1437438 5,38E+08 59534358 478751342,9

2009 2,86E+08 1430251 7,65E+08 62165777 702635794,1

2007

Djougou

1,25E+08 627352,3 1,25E+08 1,21E+08 10710772,3

2008 1,25E+08 624215,5 1,36E+08 1,25E+08 10666495,3

2009 1,24E+08 621094,4 1,35E+08 1,29E+08 -4540001,13

2007

Kétou

32995434 164977,2 32995434 96608311 -62038957,25

2008 32830457 164152,3 -2,9E+07 1,01E+08 -130425028

2009 32666305 163331,5 -9,8E+07 1,06E+08 -73378251,41

2007

Toffo

8894688 44473,44 8894688 33189700 -24295012,74

2008 8850214 44251,07 -1,5E+07 33923193 -49367991,31

2009 8805963 44029,82 -4,1E+07 34672895 -75234923,5

2007

N’Dali

1,36E+08 680175,7 1,36E+08 89025536 47009612,4

2008 1,35E+08 676774,9 1,82E+08 92622168 89742417,42

2009 1,35E+08 673391 2,24E+08 96364103 128056512

2007

Pèrèrè

63308677 316543,4 63308677 20883985 42424691,27

2008 62992133 314960,7 1,05E+08 21861356 83555468,64

2009 62677173 313385,9 1,46E+08 22884467 123348173,9

2007

3262686 16313,43 3262686 33712258 -30449572,21

2008 3246373 16231,86 -2,7E+07 34666315 -61869514,76

2009 3230141 16150,7 -5,9E+07 35647372 -94286745,9

Source : enquête de consommation et de production de bois énergie en 2009.

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Carte 6 : Bilan du bois énergie dans les bassins d’approvisionnement de Porto-Novo en 2008 Source : Données de terrains 2008.

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Figure 5 : Tendances évolutives des bilans à l’horizon 2016 malgré les mesures d’adaptation aux changements climatiques Source : Données de terrains 2008. 4. Discussion Dans la ville de Porto-Novo, la consommation journalière est de 0,51 kg/personne pour le bois de feu et de 0,86 kg pour le charbon de bois. Par contre, la consommation est de 0,17 kg/personne pour le bois de feu et 1,04 kg pour le charbon de bois dans la ville de Cotonou. Ce qui rejoint les estimations de Duhem (1997), Mama et Ogouvidé (2005) celles de PGFTR (2007) et de Assogba (2008). Or, selon les normes de la FAO (1999), au Bénin, la consommation journalière de bois de feu équivaut à 1,2 kg/personne en milieu rural et en milieu urbain ; la consommation journalière de charbon de bois est estimée à 0,3 kg/personne en milieu urbain et 0,2 kg/personne en milieu rural (FAO 1999). En effet, dans ces villes, c’est la consommation du charbon de bois qui constitue le mode le plus fréquent d’utilisation du bois énergie. Ce mode d’utilisation du bois énergie d’une part contribue dangereusement à la destruction du couvert végétal, car les techniques traditionnelles de fabrication du charbon ne permettent d’obtenir que 12 à 15 % du bois utilisé (Ogouvidé 2007) et explique d’autre part l’inexistence des ressources forestières dans les zones périurbaines de ces villes. À Porto-Novo au total 6,24 kg de bois sont consommés par jour par personne contre 7,10 kg à Cotonou. Cette pratique conduit par voie de conséquence à la surexploitation des ressources ligneuses et à la perte de ces ressources par des procédés de transformation du bois peu économiques. Par ailleurs, la consommation de bois de feu est élevée à Porto-Novo (0,51 kg/pers/jour) qu’à Cotonou (0,17 kg/pers/jour). Cela pourrait s’expliquer surtout par la distance relativement faible de cette ville de ses bassins d’approvisionnement. En effet, les études de PGFTR (2007) et celles de Mama (1999) montrent que le transport sur de longues distances du bois de feu n’est pas rentable pour les transporteurs du fait de la densité par rapport à celle du charbon, les acteurs préfèrent par conséquent le charbon de bois en lieu et place du bois de feu. En outre, le taux de consommation du bois énergie dans les deux villes est de 70 à 72 % inférieur à celui trouvé par la FAO (1999) qui est de 80 % dans le milieu urbain et de 90 % en milieu rural. Ceci peut être dû aux choix politiques de réduire la dépendance des ménages surtout des ménages urbains et périurbains du bois énergie par l’utilisation des sources d’énergie alternatives telles que le gaz (butane). Le projet bois de feu phase II s’investit dans cette lancée en faisant la promotion du gaz domestique et des foyers améliorés qui permettent de récupérer 40 à 70 % de l’énergie issue de la combustion du bois par rapport aux foyers traditionnels. Ces villes étant des pôles très importants de consommation du bois énergie, la demande ne cesse d’augmenter et suit une évolution géométrique alors que l’offre suit une évolution arithmétique et diminue. Cela s’explique par la courbe de l’offre et

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de la demande en bois énergie au Bénin (figure 6 : données de RPTES-Bénin 1999) et par la quantité de bois énergie qui entre en 2009 dans la ville de Porto-Novo (4 510 283,33 tonnes) et de Cotonou (14.851.729 tonnes). Or, le potentiel forestier du Bénin (formations naturelles et plantations) en bois énergie a été estimé à 6 392 754 tonnes de bois en 2007 (projection RPTES-Bénin 1999). De plus, la plus grande partie de cette quantité de bois (100 % pour Porto-Novo et 78 % pour Cotonou) est assurée par des macrobassins situés dans la région méridionale du pays. Ces macrobassins sont moins riches en produits ligneux que ceux du nord. Il y a donc une surexploitation des ressources qui sont déjà dans un état inquiétant (Ogouvidé, Adégbola et Mama, 2006).

Figure 6 : Courbe de l’offre et de la demande en bois énergie au Bénin Source : Enquête de consommation et de production de bois énergie dans les bassins Conclusion Le taux de consommation en bois énergie des villes de Porto-Novo et de Cotonou est de 72 % et le mode d’utilisation de ce bois énergie est surtout le charbon. Elles sont alimentées en grande partie par les bassins situés dans la zone méridionale du pays. Or ces zones sont déjà dépourvues de leurs potentiels ligneux à cause de la surexploitation. De plus, les zones périurbaines sont elles aussi sans ressources ligneuses et ne peuvent pas s’auto approvisionner. Enfin, le bassin d’approvisionnement actuel de Cotonou et Porto-Novo atteint les zones de Parakou et de Djougou, à plus de 400 km de la capitale. Depuis le bitumage de la route, l’exploitation forestière s’est considérablement développée le long de l’axe Savalou-Djougou, en particulier dans la commune de Bassila. Il faut souligner la forte pression qui s’exerce actuellement sur les forêts classées et leurs terroirs environnants avec le développement de l’exploitation des rémanents du bois d’œuvre. Des filières très actives d’exploitation de charbon se développent sur ces zones, bénéficiant d’une taxation moins élevée et exportant vers la capitale par camions « titan ». Pour les autres centres urbains, l’approvisionnement se fait à partir des villages et des communes limitrophes, avec une dominance de moyens de transport non motorisés et/ou de camionnettes bâchées. Bibliographie

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