LIED BALLET -...

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mercredi 18 mars à 20:30 maison de la culture salle Jean-Cocteau durée 1 heure 10 environ LIED BALLET THOMAS LEBRUN En mars, la Comédie de Clermont fait son Avignon ! création 2014 CONTACT PRESSE : Émilie Fernandez – Tél. 0473.170.183 – [email protected]

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mercredi 18 mars à 20:30maison de la culture salle Jean-Cocteau

durée 1 heure 10 environ

LIED BALLETTHOMAS LEBRUN

En mars, la Comédie de Clermont fait son Avignon ! création 2014

CONTACT PRESSE : Émilie Fernandez – Tél. 0473.170.183 – [email protected]

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Chorégraphie Thomas Lebrun

Avec Maxime Camo, Anthony Cazaux, Raphaël Cottin, Anne‑Emmanuelle Deroo,Tatiana Julien, Anne‑Sophie Lancelin, Matthieu Patarozzi, Léa Scher

Chant Benjamin Alunni (ténor)Piano Thomas Besnard

Musiques Giacinto Scelsi, Alban Berg, Gustav Mahler, Arnold Schönberg, Franz Schubert

Création musicale David François MoreauCréation lumière Jean‑Marc SerreCréation son Mélodie SouquetCréation vidéo Charlotte RousseauCréation costumes Jeanne Guellaff et réalisation avec Sylvie Ryser

Production Centre chorégraphique national de ToursCoproduction Festival d’Avignon, Maison de la danse de Lyon, Les Quinconces – L’espal, scène conventionnée du Mans, La maison de la culture de Bourges – SN, la SN de Besançon, La Rampe‑La Ponatière scène conventionnée – Échirolles, association Beaumarchais – SACD.Production réalisée grâce au soutien de la région Centre et de la Spedidam.Le centre chorégraphique national de Tours est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication – DGCA – Drac Centre, la ville de Tours, le conseil régional du Centre, le conseil général d’Indre‑et‑Loire. L’Institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du centre chorégraphique national de Tours.

création du 6 au 13 juillet 2014 au Festival d’Avignon au Grand Théâtre

Crédits Illustration de couverture Antoine+Manuel Photographies du spectacle © Frédéric Iovino

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Avec Lied Ballet qu’il crée au Festival d’Avignon 2014, Thomas Lebrun énonce avec clarté son projet d’artiste chorégraphe. En associant pour cette création le lied et le ballet, il invoque deux genres artistiques majeurs, étroi‑tement associés au romantisme et à une vision populaire de l’art et de la culture. Avant de devenir savants, le lied et le ballet ont en effet « parlé » la langue du peuple. Pour autant, Lied Ballet ne témoigne pas d’une nostalgie des racines perdues. C’est l’approfondissement de la pensée d’un artiste d’aujourd’hui et pour aujourd’hui, esquissée de longue date et particulièrement manifeste en 2012 avec La Jeune Fille et la Mort, que Thomas Lebrun présente quelques semaines après sa nomination à la tête du centre chorégraphique national de Tours. On pouvait y voir une danse des sentiments, confiante, rassembleuse,

jamais dissociée de la musique, soucieuse de théâtralité, de lisibilité, consciente de sa dette à l’égard d’une histoire qui la dépasse. On y voyait aussi une danse d’interprètes plus que de chorégraphe, illustrant cette réflexion de Thomas Lebrun lui‑même, « Il faut aimer la danse plutôt qu’aimer être artiste. » Écrit pour huit interprètes, Lied Ballet explore les lieder du grand répertoire (Schubert, Mahler, Berg), enregistrés ou chantés live par le ténor Benjamin Alunni, comme autant de petits livrets éphémères. Se jouant des époques, des codes et des formes, Thomas Lebrun dessine avec sérénité le chemin de sa danse.

Pour la Comédie de Clermont-Ferrand © Daniel Conrod, printemps 2014

Trois actes de danse et de musique peuplés d’un imaginaire patrimonial.—

La musique a toujours tenu une place centrale dans le travail de chorégraphe de Thomas Lebrun, qui dit qu’il n’imagine « pas danser sans

musique ». Pour cette création, présentée au festival d’Avignon 2014, il choisit d’explorer deux genres très codifiés, aux motifs reconnaissables : le lied (d’origine germanique , poème chanté par une voix, accompagné

par un piano ou un ensemble instrumental) et le ballet, tel qu’on se le représent (un genre dramatique dont l’action est figurée par des

pantomimes et des danses), soit un pur moment de danse. Ce qui intéresse Thomas Lebrun c’est une danse à vivre et non une

danse à penser, un « objet chorégraphique ». Il se plaît à détourner ces codes, à décaler les conventions, il s’amuse de ces contraintes

et joue sur les termes. Sur scène huit danseurs, accompagnés par un ténor et un pianiste, se laissent aller au plaisir de danser sur ces lieds

majestueux, marqués par une douceur subtile et romantique, pour composer une partition inédite, tout en finesse et en nuances.

Avignon 2014, le public est conquis

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LA PIÈCE

Le lied et le ballet : deux formes artistiques extrêmement codées, que Thomas Lebrun a décidé de confronter. Utilisant les textes de lieds allemands pour livrets, de Gustav Malher à Alban Berg, empruntant au ballet ses trois actes et jouant de figures obligées, le chorégraphe mêle les démarches et les envies. Tout commence par la transformation des thèmes romantiques des lieds en une matière à danser, composant une écriture chorégraphique cheminant de la pantomime vers l’abstraction. Enfin, tout se dissipe jusqu’à se croiser dans un grand chorus défiant les catégories, exprimant fondamentalement la confiance au corps dansant. Thomas Lebrun signe une pièce porteuse d’une danse libre, acceptant les héritages qui la traversent et ouvrant le champ des possibles chorégraphiques. Une danse qui ne se satisfait pas des partitions binaires (classique/contemporain, savant/populaire, abstraction/narration), mais qui cherche sa propre justesse entre les lignes, couchée sur elles ou bien les tissant. Au plateau, huit danseurs pour qui le plaisir du mouvement ne sonne pas comme un frein à l’écriture chorégraphique contemporaine, rejoints par un pianiste et par un chanteur ténor dans le deuxième acte. Ensemble, ils s’emparent d’un patrimoine chorégraphique ou musical et s’affirment, comme le revendique Thomas Lebrun pour lui‑même, « moins comme des créateurs que comme des faiseurs,

acteurs, réacteurs, transmetteurs d’une histoire que nous ne pouvons décider, qui nous porte et nous nourrit. »

Un premier acte axé sur la force du geste simple, guidé par les vers et les rêves, rythmé par les photos post‑mortem de l’époque victorienne, croise enfants disparus ou douce jeune fille pâle, bourgeoise esseulée au bord de la folie, poète maudit se courbant sous le poids du monde... Porté par les cordes insistantes de Chukrum, une pièce pour orchestre à cordes de Giacinto Scelsi, cet acte enracine une pantomime picturale et épurée, bousculée par le bouillonnement intérieur de l’interprète.

Un deuxième acte sur des lieder de Berg, Mahler et Schönberg chantés par le ténor Benjamin Alunni accompagné par le pianiste Thomas Besnard, offre aux huit danseurs des partitions chorégraphiques précises et enlevées traçant les espaces, qui donnent échos aux variations, pas de deux ou de trois... que l’on connaît dans le ballet. Avec un rapport à la musique minutieux, cet acte questionne également l’idée d’une virtuosité d’aujourd’hui, qui n’est peut‑être pas celle que l’on attend. La place est alors donnée aux qualités et aux

« […] moins comme des créateurs que comme des faiseurs, acteurs, réacteurs, transmetteurs d’une histoire que nous

ne pouvons décider, qui nous porte et nous nourrit. »

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singularités des danseurs, à l’interprète, ce qui est pour moi primordial... mais également à la poésie, au lyrisme et au plaisir de la danse. Un acte de résistance enchanté ?

Un troisième acte chorus, écrit sur une composition musicale de David François Moreau, dilue et recentre la question sociale, accélère le rythme, piège l’individu dans une boucle infinie, sur les pas des

anciens, des inconnus, des disparus, des effacés… Il est toutefois porté par les nôtres, au moment même de l’action, dans une écriture sans échappatoire. Quand la même danse surgit différemment dans le même corps ou dans d’autres corps. Un acte de résistance et de références assumées. La danse d’aujourd’hui n’est pas née de la dernière pluie. Celle de demain le sait déjà.

Thomas Lebrun, juin 2014.

POUR ALLER PLUS LOIN

Thomas Lebrun propose de s’intéresser à l’histoire de la danse et du courant expressionniste allemand mais également l’histoire du ballet romantique et de

la danse minimaliste/répétitive américaine.

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THOMAS LEBRUN

Rarement où on l’attend, Thomas Lebrun file comme une anguille entre les adjectifs et les catégories. Après avoir été interprète dans les pièces de Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Christine Jouve et Christine Bastin, il fonde sa compagnie Illico en 2000. Il développe, depuis, une œuvre à facettes, aux réflexions disco dans Les Soirées What You Want, autobiographiques dans Itinéraire d’un danseur grassouillet, romantiques dans La Jeune fille et la mort. L’imaginaire de la danse (La Constellation consternée), la question du genre (Tel quel !, spectacle jeune public), l’amour et la sexualité (Trois décennies d’amour cerné) apparaissent comme des thèmes de travail récurrents dans son parcours, emblématiques d’une recherche à la fois formelle, ancrée dans le réel et dans la préoccupation de transmission. Thomas Lebrun multiplie ainsi les collaborations en France et à l’étranger et donne une place forte à l’enseignement et à la transmission (Centre national de la danse de Pantin et de Lyon, Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, formation professionnelle du danseur interprète à Istres...).En 2012, il quitte la région Nord‑Pas‑de‑Calais où il travaillait jusqu’alors comme artiste associé à Danse à Lille/Centre de développement chorégraphique (2005 et 2011) pour prendre la direction du Centre chorégraphique national de Tours. Là, il s’entoure de danseurs virtuoses, rejoints selon les projets par des interprètes de tout âge et de tout horizon. Un entourage dont la diversité et la fidélité sont des indices, parmi d’autres, d’une

vision exigeante et décomplexée de l’art chorégraphique.Depuis son arrivée, il a présenté Les Soirées What You Want ?; La Constellation consternée ; Parfois, le corps n’a pas de cœur ; Eh bien, je m’en irai loin ; Instantanément (performance au cloître de La Psalette lors de Tours d’Horizons 2012) ; Feue ; Six order pieces ; La Jeune fille et la mort ; Sous leurs pieds, le paradis (co‑écriture avec Radhouane El Meddeb) ; Trois décennies d’amour cerné et Tel quel !.

LIRE, ÉCOUTER, VOIR

PAR LES ARTISTES DE LA SAISONles choix de THOMAS LEBRUN

Livres

• Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman, 1993 (première édition suédoise, 1952)

• Thomas s’intéresse beaucoup aux ouvrages de voyage ainsi

qu’ aux ouvrages de photographie.

Musique• If You Wait de London Grammar, 2013

• Concerto pour violon de Philip Glass, 1987

• Dez Mona de Pursued Sinners, 2005

Films• Tout sur ma mère, La Fleur de mon

secret et La Mauvaise éducation de Pedro Almodovar, respectivement

1999, 1995 et 2004• West Side Story de Jerome Robbins

et Robert Wise, 1961

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ENTRETIEN AVEC LE CHORÉGRAPHE

D’où vous est venue l’idée de travailler sur des lieder allemands ?La forme du lied m’est familière depuis longtemps. J’ai commencé à danser au sein d’une école, dans le Nord, qui privilégiait le courant expressionniste, non académique, une vision de la danse dans le sillage de Jacqueline Robinson. J’ai le souvenir d’y avoir dansé des soli sur des lieder vers dix‑huit ans. Je devais alors avoir une approche particulièrement généreuse, lyrique de ces Lieder. Par la suite, j’ai rejoint des chorégraphes comme Bernard Glandier ou Daniel Larrieu, davantage inscrits dans une écriture ciselée et poétique. Ces parcours parallèles sont, j’en suis conscient, repérables dans mon travail et ont construit intimement mon parcours de chorégraphe.

Comment transformez-vous ces lieder en matière chorégraphique ?Les lieder développent presque toujours les mêmes thèmes : l’amour, la nature, la mort, l’errance. Dans le premier acte de Lied Ballet, nous travaillons sur la totalité de ces thèmes. Nous ne racontons pas d’histoire, les textes sont brefs. Certaines phrases de lieder comme celle‑ci d’Alban Berg : « Le printemps est sérieux, ses rêves sont tristes, chaque fleur semble bouger sous la douleur, une mélancolie secrète tremble dans le chant du Rossignol », sont de formidables bases pour développer une écriture chorégraphique singulière. Chacun des huit textes que j’ai retenus est traité selon des modalités différentes, à partir de contraintes et de consignes spécifiques.

La structuration en actes n’est pas sansrappeler les fragments ou séquences qui caractérisent plusieurs de vos pièces, comme La Constellation consternée ou Trois décennies d’amour cerné. Pourquoi une telle structure ?Les fragments de La Constellation ou Trois décennies ont souvent été considérés comme des pièces successives mais il s’agit avant tout, pour moi, de pièces liées, qui composent une pièce globale. Le dispositif de Lied Ballet est très différent puisque huit danseurs sont présents simultanément au plateau. Dans Trois décennies, un groupe existait, mais il était observé membre par membre. Ici, le public fait face à une communauté. Toutefois, Lied Ballet peut s’apparenter à ces pièces dans la mesure où les actes introduisent, en effet, des séparations. Chaque acte est l’occasion d’une proposition très différente mais les trois se font écho et se répondent. La raison du choix des trois actes est simple : c’est la structure traditionnelle du ballet classique. L’analyse du lied et du ballet m’a conduit vers une méthodologie, un concept : utiliser les textes des lieder comme des livrets de ballet, travailler sur ses grands fondements (la pantomime, le livret, la narration, la technicité, une variation, un pas de deux, etc). Par exemple, dans le premier acte, nous approchons la pantomime. Nous n’avons pas cherché à reproduire ou à connaître tout le vocabulaire extrêmement codé de cet art. Nous en proposons plutôt nos visions propres et jouons à partir de nos représentations. Dans le deuxième acte,nous sommes partis des motifs du solo, du pas de deux, du pas de trois,des variations, produisant une danse beaucoup

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plus physique que dans l’acte un. Puis le troisième acte repose intégralement sur l’idée du chorus, comme on en trouve souvent dans un corps de ballet.

Vos pièces évoluent souvent de la narration vers l’abstraction, du théâtral vers l’épure. Ce jeu entre théâtralité et abstraction est-il important dans Lied Ballet ?On peut en effet repérer cette construction dans plusieurs de mes pièces : une amorce assez illustrative, voire excentrique, puis une évolution vers la pudeur ou l’intériorité. Je ne programme pas ce parcours, il ne s’agit pas d’un effet recherché et en même temps, j’espère aller dans d’autres directions. Pourquoi faudrait‑il choisir entre une danse théâtrale et une danse abstraite ? Ce sont des catégories qui permettent a posteriori d’identifier les formes, mais qui restreignent sur le moment le champ des possibles. Je crois qu’il sera particulièrement difficile de trancher en ce qui concerne Lied Ballet. On peut trouver dans chaque acte du narratif et de l’abstrait, avec des intentions et des enjeux nuancés. Je n’aime pas spécialement analyser cet aspect des choses. La suite, une fois le spectacle créé, appartient au spectateur. J’ai parfois l’impression de produire une forme plus performative que l’on considère pourtant comme de la « belle danse », alors que d’autres formes très écrites sont lues comme relevant de l’abstraction ou de l’expérimentation. La lecture d’une œuvre est propre à chacun.

Ce rapport entre « belle danse » et modernité de l’écriture explique-t-il votre intérêt pour la forme des lieder, dont vous soulignez la diversité, du Volkslied populaire au Kunstlied savant ?Les lieder d’Alban Berg sont très intéressants de ce point de vue : certains sont très mélodieux, très doux, immédiatement

inspirants alors que d’autres, beaucoup plus contemporains, peuvent paraître dissonants. En les écoutant, on a du mal à imaginer qu’il s’agit du même créateur. Cette liberté, que l’on retrouve aussi bien dans les textes que dans la forme, me plaît et m’amuse. Je me demande si à l’époque de leur création on débattait pour savoir si telle œuvre était un lied narratif ou un lied abstrait, juste ou innovant pour son époque. Je me demande si la liberté de création n’était pas alors plus grande qu’elle ne l’est aujourd’hui. Je développe un rapport similaire à la danse, ce n’est pas parce qu’à un moment de ma vie ou d’un processus de création, j’ai envie d’une danse explosive ou d’une écriture plus sereine, que je vais me restreindre par la suite à cela. Entre La Jeune fille et la mort, Trois décennies d’amour cerné et Lied Ballet, nous faisons différentes expériences en rapport à la musique, à l’écriture, à l’interprète, au groupe. Chaque création me pousse à réinterroger mes envies de danse.

Les danseurs sont accompagnés par deux musiciens qui interprètent les lieder en direct. Était-ce important pour cette pièce ? Il m’importe beaucoup que la musique soit jouée en direct, qu’elle soit vivante, avec nous. Benjamin Alunni, ténor, et le pianiste Thomas Besnard sont de jeunes artistes ouverts et ils s’intéressent aux langages chorégraphiques. Ils sont au plateau dans une connexion directe avec les danseurs, qui eux‑mêmes donnent à cette relation une place primordiale.

Dans le titre de votre pièce, Lied Ballet, on peut entendre une pointe d’ironie. Une fois de plus, vous jouez avec les stéréotypes, les représentations. Le lied est à l’origine une forme musicale populaire qui est ensuite devenue savante, telle qu’on la connaît. Il me semble que

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le ballet, dans ses formes classiques, a fait le chemin inverse. À la grande époque du ballet, le public était particulièrement associé à une haute classe sociale. Aujourd’hui, Casse Noisette par exemple, est présenté au Zénith et s’adresse plutôt à un public populaire. On ne peut pas dire en revanche que la danse contemporaine attire l’ensemble de la population et puisse être qualifiée de populaire ! Ce n’est pas radical à ce point, mais j’aime beaucoup travailler sur cette correspondance inversée. J’aime mettre sur le même plan des lieder mélodieux et d’autres plus complexes. En réalité, des musiques peuvent être très savantes et pourtant « sonner » et c’est sans doute une possibilité que je revendique pour mon propre travail à travers la diversité chorégraphique que je soutiens depuis toujours. Cela m’amuse en effet assez d’intituler une pièce Lied Ballet, par rapport à ce que je produis habituellement et à la manière dont on peut l’étiqueter, l’étiquetage artistique étant un plaisir assez français !

Propos recueillis par Renan Benyamina pour le Festival d’Avignon, 2014.

DANS LA PRESSE

« Sur des lieder allemands qu’interprète un délicat ténor, Thomas Lebrun chorégraphie l’amour, la mort, la solitude.Ambitieux. Et convaincant. »Télérama

« L’ensemble de ce Lied Ballet au‑delà du seul hommage est tout à fait remarquable de par l’engagement de chacun des danseurs, mais aussi de par le travail méticuleux sur les écritures, et donc la culture chorégraphique opéré par Thomas Lebrun. […] Loin de toute mode ou de tout concept. Une danse libre. »dansercanalhistorique.com

« Thomas Lebrun distord l’art de la chorégraphie avec fulgurance. Une danse fière, décidée, une danse qui ne boude pas son plaisir. »Le Monde

« C’est une vague de poésie, d’amour et de mort qui subsiste après avoir vu Lied Ballet. […] une atmosphère extrêmement riche et profondément incarnée. »La Terrasse

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LA COMÉDIE FAIT SON AVIGNON ! EN MARS, 3 SPECTACLES EMBLÉMATIQUES DES FESTIVALS IN 2013 ET 2014 SONT À L’HONNEUR TARIF EXCEPTIONNEL “SPÉCIAL ÉTUDIANTS”

8 € la place au lieu de 12 €

APRÈS LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES

D’APRÈS UNE HISTOIRE VRAIEChristian Rizzo10, 11, 12 mars à 20:30Maison de la culture salle Jean‑Cocteau

© Marc Domage

Huit hommes et deux batteries sur une scène dénudée, abandonnés à l’ivresse d’une danse explosive et rayonnante. Le spectacle de danse qui a emballé le public d‘Avignon en 2013.—LIED BALLETThomas Lebrun18 mars à 20:30Maison de la culture salle Jean‑Cocteau

© Frédéric Iovino

Une pièce marquée par une douceur subtile et romantique, traversée de lieds majestueux chantés en live. Avignon 2014, le public est conquis.

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