Lettre Europe - Février 2015

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Page 8 : Agendas Page 2 Vacances de février : le stage d’immersion linguistique apprécié des lycéens et étudiants Pages 4-5 La Grèce pourra- t-elle retrouver la croissance ? Page 3 L’Europe et les jeunes Page 7 La Cour internationale de Justice met un terme à un différend entre la Croatie et la Serbie Page 6 La Banque centrale européenne lutte contre la déflation

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Page 1: Lettre Europe - Février 2015

Page 8 : Agendas

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Vacances de février : le stage d’immersion linguistique apprécié des lycéens et étudiants

Pages 4-5 La Grèce pourra- t-elle retrouver la croissance ?

Page 3 L’Europe et les jeunes

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La Cour internationale de Justice met un terme à un différend entre la Croatie et la Serbie

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La Banque centrale européenne lutte contre la déflation

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Histoire de valeurs

Au long des siècles, les Européens ont érigé un corpus de valeurs de portée universelle. Horrifiés par les atrocités des deux guerres mondiales, ils ont voulu le faire partager à l’ensemble de la planète, en étant à la source de trois documents essentiels :

- la Déclaration universelle des droits de l’Homme (adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies le 10 décembre 1948) ;

- la Convention européenne des droits de l’Homme (signée le 4 novembre 1950 et ratifiée par tous les Etats membres du Conseil de l’Europe) ;

- la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (approuvée à Nice en décembre 2000 et contraignante depuis décembre 2009).

Les Européens pensaient que ces valeurs étaient devenues universelles. Ils découvrent, effarés, que même dans leur voisinage ces valeurs sont relativisées, voire niées. Des nationalistes, des fondamentalistes, réécrivent l’Histoire pour se référer à des « vraies » valeurs, les leurs, celles d'un « avant » idyllique où un chef les appliquait au peuple docile.

Dans différents pays d’Europe et de ses confins (Hongrie, Russie, Turquie…), les nationalistes remontent le temps, rêvent de changer la carte de l’Europe et de restaurer « les vraies valeurs ». Même dans la Grande-Bretagne si policée, les europhobes contestent que leur pays se soumette à la Convention européenne des droits de l’Homme, prétendant que le Royaume-Uni, par son histoire, n’a pas de leçons à recevoir. Au sud et l’est de la Méditerranée et jusqu'en Europe, des islamistes nient en bloc toutes nos valeurs, se référant à une époque moyenâgeuse où un calife régnait sans ménagement sur l’oumma des musulmans. Certains sont prêts à assassiner au nom d’un prétendu « islam des origines ».

L’affirmation de ces « vraies valeurs » spécifiques s’accompagne du rejet de « l’autre », celui qui n’y adhère pas, l’homosexuel, l’incroyant (qui ne suit pas la religion dominante), le démocrate, le libre penseur, la femme libérée, le journaliste libre, l’opposant politique, l’étranger...... et j’en passe.

Pour nous Européens, il s’agit de défendre haut et fort nos valeurs communes, en commençant par les respecter nous-mêmes. Les aspects positifs du passé de chaque nation doivent être un apport à ces valeurs communes et non un prétexte pour un repli identitaire, une exclusion de « l’autre ».

C’est en imaginant le futur, et non en se référant à un passé mythique, que nous construirons notre avenir.

Frédéric BOURQUIN, Président de la Maison de l’Europe de Nîmes

Les nouvelles de nos associations

Le mardi 24 mars à 18h, Cyril Robin-Champigneul, Chef de la Représentation de la Commission européenne à Marseille, nous fera l’honneur d’animer une conférence sur le traité transatlantique actuellement en cours de négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Un stand d’information Europe Direct et de Enterprise Europe Network ouvrira à 17h30 juste avant la conférence pour informer le grand public et les entreprises sur l’Union européenne et les opportunités du marché européen.

APT, TAFTA, TTIP, ZLET, PTCI, GMT ? Tous ces noms bizarres désignent en réalité l’accord de libre-échange en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne depuis juin 2013. Si le partenariat est conclu, les deux plus grandes puissances

commerciales (représentant plus de 60 % du PIB mondial) établiraient la plus importante zone de libre-échange au monde. L’objectif, en plus d’une réduction supplémentaire des droits de douanes, est surtout de lever les barrières non tarifaires (soit une plus grande harmonisation des normes, procédures et démarches administratives), afin de limiter les contraintes financières et les pertes de temps entre les deux rives de l’Atlantique.

Mais le traité transatlantique est aussi sujet à de nombreuses controverses qui iraient bien au-delà de simples enjeux commerciaux, et qui seraient notamment dues à des différences culturelles. La croissance prévue grâce à ce traité sera-t-elle réelle ? Les craintes des citoyens européens sont-elles légitimes ?

Rendez-vous donc à la conférence du 24 mars et au prochain numéro de la Lettre Europe pour en savoir plus ce sujet pour le moins… sensible !

Le lieu de la conférence n’est pas encore fixé. L’information sera donnée prochainement.

Crédit photo : pixabay.com

Les nouvelles du Centre Europe Direct : bientôt une conférence sur le traité transatlantique !

Pour la première fois, la Maison de l’Europe de Nîmes a ouvert ses portes pendant les vacances de février à des jeunes souhaitant suivre un stage d’immersion linguistique en anglais. Entre le 16 et le 19 février, un petit groupe de 5 lycéens et étudiants a pu passer une dizaine d’heures conviviales de soutien avec notre formatrice anglaise, Venetia. Ces séances étaient surtout axées, comme le veut la tradition à la Maison de l’Europe, sur la conversation en langue étrangère et la recherche d’une plus grande aisance à l’oral.

« Comme je voyage beaucoup, j’ai besoin d’améliorer mon anglais à l’oral », nous confiait Caroline. Un cours « sans pression », selon Idris. L’effet de petit groupe permet aussi aux jeunes d’avoir un suivi plus individualisé.

D’autres stages linguistiques pour les jeunes seront ouverts pendant les vacances d’avril. En plus de l’anglais, d’autres langues pourront être proposées, telles que l’allemand et l’italien.

A vos agendas les jeunes !

Do you speak English ?

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La Maison de l’Europe de Nîmes – Centre d’information Europe Direct Gard-Lozère participera du 9 au 14 mars 2015 au « Printemps de l’éducation contre le racisme et les discriminations » que le Centre social de Vauvert et l’association RIVES coordonnent ensemble avec leurs partenaires. Soutenu par la Région Languedoc-Roussillon et la Commu- nauté de communes de la Petite Camargue, cet évènement est la 4°

édition d’un cycle annuel qui propose pendant trois semaines (du 2 au 20 mars 2015) des animations, conférences, expositions, théâtre et lecture autour d’un thème spécifique. Comment ne pas être sensible au thème du racisme et de la discrimination après les évènements tragiques qui ont frappé l’Union européenne ces dernières semaines ?

Du lundi 9 au vendredi 13 mars 2015, une équipe de jeunes animateurs européens de la Maison de l’Europe de Nîmes (étudiants Erasmus, volontaires européens) conduira tous les jours au moment du déjeuner des ateliers ludiques sur les pays européens et les langues en Europe dans les restaurants scolaires de la Communauté de communes de

la Petite Camargue. Environ 1000 élèves seront ainsi sensibilisés à la devise de l’Union européenne : « Unie dans la diversité »

Le vendredi 13 mars à 11h45, Frédéric Bourquin, Président de la Maison de l'Europe de Nîmes, interviendra au colloque « Laïcité en principes et en actions » qui se déroulera au collège de la Vallée Verte de Vauvert, de 9h30 à 17h.

Le samedi 14 mars, nous serons également présents de 14h à 17h lors de la Journée de l'Education contre les discriminations et le racisme au Centre de loisirs à Vauvert, et proposerons :

- des animations européennes (Rallye autour de l’exposition « L’Europe de 6 à 28 ! », le jeu « Tournez l’Europe » : Répondez aux questions sur l’Europe sociale grâce à une grande roue et gagnez des prix et un Jeu de l’oie européen) ;

- un stand d’informations sur l’Europe.

A partir de 18h30 le samedi 14 mars, tous les adhérents de la Maison de l’Europe présents seront conviés à un repas partagé et festif organisé au Centre de loisirs.

Printemps de l’Education contre les discriminations et le racisme en Petite Camargue

Le service éducatif de la Maison de l’Europe

Lundi 9 février, nous avons animé une matinée sur l’Europe à l’Institut Régional de Formation Sanitaire et Sociale à Nîmes (Croix-Rouge). Michael Stange a fait une conférence sur la citoyenneté européenne et Lenka Jancova, notre jeune slovaque en Service Volontaire Européen (SVE) a présenté les dispositifs européens pour la mobilité. En fin de matinée, les 60 étudiants étaient scindés en deux groupes pour participer au jeu Euromind.

Les animations européennes dans les

écoles continuent au mois de mars avec des interventions programmées aux lycées Albert Camus et Gaston Darboux…

Réunions SVE à la Maison de l’Europe

Les 10 et 24 février, deux réunions d’information sur le Service Volontaire Européen se sont tenues à la Maison de l’Europe pour informer le public sur ce programme de volontariat européen offrant de grandes opportunités aux jeunes de 17 à 30 ans. Animées par Lenka Jancova et Dorian Agnel, ces deux réunions ont rassemblé au total une trentaine de personnes venue de tout le

département du Gard. La Maison de l’Europe de Nîmes est en effet accréditée depuis juillet 2014 pour accueillir et envoyer des jeunes en SVE. Une belle lancée et de beaux projets sont en perspective!

L’Europe et les jeunes

Le ME-F Gard en parle aussi !

L’Europe : un espace d’action contre le racisme et les

discriminations

Le refus du racisme et des discriminations est depuis toujours dans l’ADN de la construction européenne (principe de l’égalité de traitement, qui est une des valeurs fondatrices).

En 1997, l’Année européenne contre le racisme et les discriminations voit la naissance de l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes qui deviendra ensuite en 2007 l’Agence européenne des

Droits fondamentaux (FRA, en anglais). Plus près de nous, l’Instrument européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (IEDDH), dont une des missions est de soutenir des actions concrètes contre les discriminations (toutes les discriminations en Europe et ailleurs), est doté sur 2014/2020 de 1,25 milliard d’Euros. Entre temps, deux directives spécifiques, désormais transcrites dans les droits internes des 28 Etats-membres ont vu le jour en 2000.

C’est pour rappeler ces

vérités trop souvent oubliées par ceux qui méprisent une Europe soi-disant seulement libérale, que le ME-F-Gard interviendra le 12 mars dans le cadre du « Café citoyen » mensuel de Saint Laurent d’Aigouze dont le thème sera : « Nos préjugés sur les Européens en France ».

Lieu : la brasserie « chez Momo », en face de la Mairie. 18h30, entrée libre.

La prochaine Lettre Europe contiendra un développement plus complet sur « l’Europe contre le racisme ».

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La Grèce pourra-t-elle retrouver la croissance ?

Le programme du parti Syriza porté au gouvernement par les élections du 25 janvier est axé sur "moins d'austérité, moins de soumission aux conditions dictées par la troïka (Fonds Monétaire International, Union européenne et Banque centrale européenne), plus de justice sociale". Les médias se sont focalisés sur la dette publique, 320 milliards d'euros, soit 175 % du PIB du pays: "La Grèce va-t-elle rembourser?".

La réalité est plus complexe que cette simple question et très vite le nouveau gouvernement grec a déclaré qu'il n'était pas question de ne pas rembourser. Ce dont la Grèce a surtout besoin c'est d'un coup de pouce pour retrouver la croissance économique et il y a des raisons d'être optimiste à ce sujet. Souhaitons que les négociations entre la Grèce et l'Union européenne aboutissent à un accord positif pour tous.

Qui est Syriza?

C'est un parti d'extrême gauche, mais sa croissance récente est due pour beaucoup à un transfert d'électeurs du Pasok, parti de centre gauche et grand perdant des dernières élections. Pour avoir une majorité absolue au Parlement, Syriza a fait alliance avec un petit parti très à droite, "Les Grecs indépendants", nationaliste et xénophobe : réalisme ou trahison?

A qui la Grèce doit-elle de l'argent?

Les créanciers principaux (presque 80 % du total) sont publics : la Banque centrale européenne (BCE) pour 27 milliards, le Fonds Monétaire International (FMI) pour 32 milliards, et surtout les Fonds de secours mutuel créés successivement par les Etats de la zone euro et remplacés à partir de mi-2013 par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Le MES est une institution financière internationale : les fonds propres sont apportés par les Etats de la zone euro (la part de la France est de 20,4 %, et 27,1% pour l‘Allemagne), et le MES emprunte sur les marchés financiers (jusqu'à un plafond de 700 milliards) avec la garantie des Etats. Grâce à cette garantie, le MES emprunte à des taux beaucoup plus bas que si la Grèce devait emprunter elle-même. Pour le moment, malgré les chiffres souvent cités ("part de la France dans la dette grecque = 42 milliards d'euros"), la France n'a pas déboursé ces 42 milliards, qui sont sa part dans les garanties données : si vous êtes caution pour une location par un de vos enfants, vous n'avez rien à payer si ce dernier paie son loyer !

Par ailleurs, la part des créanciers privés est de l'ordre de 20 %. Il faut dire qu'en octobre 2011 les banques privées ont accepté de réduire de 50 % leurs créances, passant en perte la moitié de leurs prêts à la Grèce...

Quelles solutions pour que la Grèce puisse rembourser?

La première solution qui vient à l'esprit est la "restructuration" de la dette : allongement des durées de remboursement, moratoire sur le remboursement du capital (période pendant laquelle il n'y a pas de remboursement du capital), abandon d'une partie du capital. On a même évoqué des "obligations perpétuelles", dont les souscripteurs ne pourraient être remboursés qu'en les revendant... avec de possibles décotes.

La dette grecque a déjà été largement réaménagée : pour la plus grande partie de la part publique, un moratoire sur le remboursement du capital a été instauré jusqu'en 2020. Le taux d'intérêt moyen sur cette part publique est très bas, 1,5 %, ce qui réduit le montant des intérêts à environ 4 milliards par an, à mettre en regard de l'excédent primaire actuel de la Grèce (excédent des recettes sur les dépenses sans compter la charge de la dette) qui est de l'ordre de 3 milliards par an.

D'autres solutions sont évoquées, comme l'émission par l'Etat grec d'obligations dont le rendement serait indexé sur la prospérité de l'économie du pays.

Y a-t-il eu des précédents pour d'autres pays développés ?

Oui, essentiellement... pour l'Allemagne ! Il s'agissait de "réparations" après les guerres mondiales : les montants avaient alors été déterminés par les "vainqueurs". En 1921, ces "réparations" représentaient 300 % du PIB allemand : intenable. Le montant a été allégé en 1924 (plan Dawes) puis 1929 (plan Young) et enfin 1953 (accord de Londres). L'allègement de 1953 a contribué au "miracle économique allemand". Les remboursements se sont étalés jusqu'en 2010.

Dans le cas de la Grèce, les emprunts ont bien été souscrits par la Grèce de façon volontaire et, d'ailleurs, le nouveau gouvernement ne conteste pas leur montant.

Le problème principal de la Grèce est sa capacité à retrouver une croissance qui puisse faire diminuer le chômage, insupportable avec 25 % de la population active et 50 % chez les jeunes. En 2014, la croissance de l'économie a été de 1,7 %, mettant ainsi fin à 6 années de récession. Syriza a annoncé des mesures (hausse graduelle du salaire minimum, réembauche de fonctionnaires, arrêt de certaines privatisations) qui peuvent avoir un effet positif sur la croissance par une hausse de la consommation intérieure, mais qui peuvent aussi inquiéter les investisseurs, qu'ils soient grecs ou étrangers.

Depuis le début de la crise financière et économique les Grecs ont souffert. Des réformes ont été faites: informatisation des impôts (ce qui a amélioré la collecte), simplification des collectivités territoriales (suppression des départements rassemblés en 13 régions, nombre de communes ramené de 1 000 à 325) ou réforme du marché du travail devenu très flexible. Mais ce sont surtout des mesures de court terme qui ont été appliquées, comme les licenciements massifs dans des services de l'Etat, il est vrai souvent pléthoriques.

Crédit photo : commons.wikimedia.org

Alexis Tsipras, Premier ministre grec depuis le 26 janvier 2015

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Beaucoup reste à faire pour que l'Etat puisse être efficace: mettre en place un vrai cadastre unifié, lutter contre la corruption et le clientélisme, soumettre à l'impôt des pans de l'économie qui y échappent (biens non cultuels de l'église orthodoxe, armateurs), améliorer la lutte contre la fraude fiscale. Syriza a mis à son programme de telles réformes, et peut-être sera-t-il mieux placé pour les réaliser que les partis qui se sont succédé à la tête du pays depuis le départ des colonels en 1974: par leur vote les Grecs ont probablement souhaité un renouvellement de la classe politique.

Avant de porter un jugement il ne faut pas méconnaître les handicaps naturels ou historiques de la Grèce: un territoire souvent montagneux et morcelé avec des centaines d'îles, une part importante du budget pour la défense (méfiance envers le grand voisin turc), l'éloignement par rapport aux zones les plus riches de l'Europe. Il serait certainement très judicieux que la Grèce soit privilégiée dans la répartition du "plan Juncker pour l'investissement" de 315 milliards d'€ sur 3 ans, pour l'aider à retrouver une croissance suffisante de son économie.

Pour terminer sur une note plus distrayante, certains de nos adhérents se souviennent de la pièce jouée en grec pour la Fête de l'Europe 2011 par le groupe de théâtre des Argonautes: "A la recherche d'un menteur", un député las de faire des promesses qu'il ne tiendra pas embauche un assistant qui mentira à sa place... quiproquos, rebondissements, clientélisme exacerbé... Après de nombreuses représentations en France, le groupe (dont fait partie notre amie Mireille Soulier, sur les dix acteurs une seule est grecque) a donné cette pièce en Grèce l'été dernier, pour un festival à Kalymnos. Ils étaient un peu anxieux de jouer devant des Grecs, mais ça a très bien marché. C'était la "dernière": les décors ont été laissés en Grèce.

Nicolas Résséguier, Directeur départe- mental de la Banque de France à Nîmes, nous fait part de son sentiment face à la situation en Grèce.

Pour un compromis gagnant- gagnant Grèce-Europe

L’Europe a besoin de la Grèce

Les racines européennes puisent évidemment très largement dans l’antiquité grecque, comme l’illustre la seule « personne » choisie pour illustrer la nouvelle gamme de billets euro depuis 2013, la princesse grecque Europe, qui, clin d’œil aux Arènes de Nîmes, fut enlevée par Zeus déguisé en taureau !

Certes le poids économique de la Grèce au sein des 19 pays de la zone euro est modeste mais une sortie de la Grèce de cette zone signifierait que, plus tard, d’autres pays pourraient connaitre le même sort. Cela se traduirait, lors des élections nationales de tel ou tel membre, par un risque récurrent de suspicion de sortie de l’euro. La conséquence très concrète et extrêmement dommageable de cette suspicion serait l’envolée des taux d’intérêt que les prêteurs interna- tionaux accordent à l’Etat en question, mais aussi aux entreprises du pays concerné. Ce fort renchérissement du coût du crédit serait alors un frein à la croissance et à l’emploi dont pâtirait la population du pays.

La Grèce a besoin de l’Europe

Les Grecs et leur gouvernement l’ont bien compris, et ont toujours clairement

indiqué leur volonté de demeurer au sein de la famille « euro », qui leur permet aujourd’hui de soulager le poids de leur dette publique grâce à un taux d’intérêt moyen faible de 1,5% et une charge globale des intérêts qui représente 2,6% de leur PIB, soit moins qu’en Italie, au Portugal ou en Irlande et guère plus qu’en France avec 2,2% du PIB. Par ailleurs, les pays de la zone euro ont accordé à la Grèce un large moratoire sur le remboursement du capital et le paiement des intérêts, jusqu’en 2020.

Les expériences de l’histoire montrent que le repli nationaliste est toujours synonyme de plus d’austérité et plus de misère pour la population. L’aventure du « repli sur soi », en quittant la zone euro, serait une double peine pour les Grecs car ils devraient rembourser plus en capital (la nouvelle monnaie serait dévaluée et la dette demeure contractée en €) et payer plus cher en taux d’intérêt (les prêteurs plus méfiants exigeraient une prime de risque qui dépasserait les 10%).

Le compromis élaboré en février entre le gouvernement grec et les autorités européennes doit favoriser le retour indispensable de la croissance en Grèce, tout en protégeant mieux les populations les plus démunies

Fort de ce « bouclier de l’euro » qui atténue fortement la contrainte de la dette, la Grèce peut et doit se concentrer sur l’essentiel, qui est le retour de la croissance pour créer des emplois et recréer du pouvoir d’achat. En 2014, la croissance est d’ores et déjà redevenue légèrement positive et les prévisions internationales pour 2015 tablaient en fin d’année dernière sur un redémarrage conséquent de l’activité.

Au niveau de l’Europe, le plan « Juncker » de la nouvelle Commission européenne doit évidemment investir en Grèce une partie significative des 315 milliards d’euros prévus.

Quant aux autorités grecques, elles doivent améliorer l’organisation fiscale nationale, comme elles l’ont annoncé. Cela peut permettre notamment de financer certaines promesses électo- rales visant à améliorer la condition des populations les plus démunies (meilleur accès à la nourriture, au logement, aux soins). Il est en effet cohérent que ces nouvelles dépenses sociales soient financées par les Grecs eux-mêmes et non par un surcroit d’emprunts publics auprès des autres pays européens, qui acceptent aujourd’hui de cautionner l’essentiel de la dette publique grecque.

Le retour de l’investissement en Grèce, public et privé, européen et national, doit permettre une croissance durable en Grèce !

Nicolas Résséguier, pendant une présentation sur

l’euro (voir la cravate !)

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Nouvelles d’Europe

Banque centrale européenne : tout ce que vous aimeriez demander à Super-Mario1 !

La Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé un programme de rachat de dettes des Etats membres de la zone euro à hauteur de 60 milliards par mois pendant 18 mois, pour lutter contre le risque de déflation.

La déflation, est-ce grave docteur Mario ?

On parle de déflation lorsque les prix de l’ensemble des biens baissent pendant plusieurs mois. Alors, les « agents économiques » (parmi eux, il y a vous et moi !) attendent la prochaine baisse des prix avant d’acheter, d’autant plus que les revenus stagnent ou baissent également et les dettes deviennent plus lourdes à rembourser. Donc les carnets de commande des fabricants se vident ; ces derniers baissent les salaires, réduisent le recours aux CDD et à l’intérim pour essayer de baisser encore leurs prix. Le mécanisme s’auto-alimente et devient incontrôlable. L'activité est paralysée ! Seuls les épargnants sont satisfaits car ils voient la valeur de leur épargne se maintenir, avec des taux d’intérêt supérieurs à l’inflation (qui a disparu!).

Pour le moment, nous ne sommes pas en déflation car tous les prix ne baissent pas et les salaires restent stables (pour ceux qui ont un CDI). Les Japonais subissent depuis plus de dix ans une forme de déflation dont ils n’arrivent pas à sortir !

Alors, docteur Mario, vaudrait-il mieux de l’inflation ?

Comme pour les médicaments, tout est une question de dosage ! Un peu d’inflation éroderait la valeur des dettes et allègerait la charge de la dette des Etats, des banques, des entreprises et des particuliers. En effet, un euro remboursé a alors moins de valeur que le même euro lorsqu’il a été emprunté. Par contre, l’inflation à haute dose a des effets délétères : les détenteurs de placements à revenus fixes sont ruinés petit à petit, les salariés qui ne peuvent pas négocier une hausse de salaire voient leur pouvoir d’achat grignoté par la hausse des prix, les industriels ont du mal à vendre leurs produits devenus trop chers.

Les Allemands ont connu une inflation démentielle entre 1921 et 1924 et en ont été durablement marqués, ce qui explique leurs réticences pour toute politique inflationniste. L’inflation étant difficile à contrôler, on ne peut pas leur donner complètement tort !

Le QE, qu'est-ce que c'est ?

Le QE (quantitative easing en « global english », assouplissement quantitatif en français) consiste, pour une banque centrale, à acheter des titres avec de la monnaie qu'elle crée à cette occasion. Elle injecte ainsi de l'argent frais dans l’économie, avec l’espoir de la faire repartir. On dit que la Banque centrale "fait tourner la planche à billets" ce qui n'est évidemment qu'une image: il ne s’agit pas de billets mais de monnaie scripturale, c’est-à-dire de jeux d’écritures dans ses livres.

Docteur Mario, pourquoi prescrire du QE pour l’économie européenne?

Le rôle d’une banque centrale est d’alimenter l’économie en liquidités à hauteur de ce dont les banques ont besoin pour leurs opérations courantes.

Lorsque la banque centrale émet plus de monnaie que nécessaire pour l’activité courante, le prix de cet argent (le taux d’intérêt) baisse puisque l’argent est plus abondant. La BCE l'a fait depuis plusieurs années, contribuant ainsi à la baisse des taux. Elle escomptait que les banques prêteraient cet argent à bas prix, incitant les entreprises à investir et les particuliers à souscrire des crédits pour consommer ou acheter de l’immobilier.

Mais elle arrive au bout de cette politique, puisque les taux sont désormais proches de zéro (pour les banques !) et l’économie ne redémarre pas car les particuliers n’ont apparemment pas envie de consommer et les entreprises d’investir.

Aux grands maux, les grands remèdes ! Grâce au QE, la BCE va acheter sur le marché des titres de dettes déjà émis par les Etats de la zone euro. C’est une politique dite "non conventionnelle" car elle est exceptionnelle pour une banque centrale.

Le QE permet-il de réduire la dette des Etats ?

Non, car il s’agit d’acheter des titres d'emprunts déjà émis par les Etats de la zone euro. La BCE rachète ces titres aux SICAV, aux fonds communs de placement, aux compagnies d’assurance, aux banques, aux fonds de pension...

Pourquoi pensez-vous que le QE sera bon pour l'économie ?

Traditionnellement, les investisseurs préfèrent mettre leurs capitaux dans les titres de dette des Etats car ces titres présentent moins de risques que des actions d’entreprises.

En rachetant les titres de dette des Etats européens, la BCE fait monter leur prix sur le marché. Comme le revenu de ces titres est fixe (par exemple 5%), le rendement (entre le prix qui monte et le revenu qui reste identique) se dégrade et rend ces titres moins intéressants pour les investisseurs. Ces derniers préféreront désormais investir en actions et, si ce sont des banques, prêter à des entreprises et des particuliers, à des taux plus rémunérateurs. Ainsi le financement du redémarrage de l’activité économique devrait être favorisé.

Crédit photo : de.wikipedia.org

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Que faites-vous des titres achetés ?

La BCE touche les revenus de ces titres. Si l’économie européenne redémarre, elle revendra les titres de dette d’Etat sur le marché boursier. Donc, elle récupérera la monnaie correspondante et ainsi la retirera des circuits économiques. On dira qu’elle "stérilise l'opération" : elle détruira la monnaie qu’elle a créée temporairement, ce qui permettra d’éviter une poussée d’inflation.

Cependant le cours des titres d’Etat peut baisser, si les investisseurs craignent un défaut de remboursement, et la

BCE ne veut pas supporter seule ce risque : 80% des titres seront rachetés par les Banques centrales nationales et 20% par la BCE elle-même.

En résumé, l’économie est en permanence sur un chemin de crête, entre inflation et déflation. Quand on glisse d’un côté ou de l’autre de la crête, on risque de se retrouver au fond d’un ravin.

______

(1) Il s’agit de Mario Draghi, Président de la Banque centrale européenne depuis novembre 2011.

Un nouveau livre de Jean Matouk : "Continuons l'Europe! Mais avec qui ?"

Jean Matouk, qui a été professeur d'économie et dirigeant de banques, anime le Forum Nîmois Charles Gide. Ce Forum organise des conférences très fréquentées. Au printemps, Jean Matouk avait accepté de répondre à nos questions sur l'économie de l'Union européenne au bar à vins Le Pian. Il a aussi un blog sur Rue89 (blogs.rue89.nouvelobs.com/matouk) et il a écrit de nombreux ouvrages. Le dernier est sorti en décembre 2014.

Il a écrit ce nouveau livre après les élections européennes de 2014, "dont les résultats interpellent douloureu- sement tous ceux pour qui la construction européenne est une composante essentielle de l'avenir de leurs enfants". 120 pages d'une écriture alerte et simple, des opinions exprimées sans détours, quelques tableaux de chiffres: ce n'est pas un livre "savant" et il se lit facilement, même s'il repose évidemment sur les connaissances étendues de son auteur.

Jean Matouk est très inquiet de la montée de l'indifférence par rapport à l'Europe, plus encore que de la poussée des partis europhobes. Il attribue cette

indifférence au fait que, à part les entreprises et les agriculteurs, les citoyens d'aujourd'hui ne voient pas les résultats économiques de l'Union, masqués et en partie contrebalancés par les récents élargissements.

Après un survol passionnant des débuts de l'Union européenne et une analyse admirative de la clairvoyance des rédacteurs du Traité de Rome (1957), il développe le triptyque sur lequel repose la construction européenne: "Achèvement (de ce qui est prévu dans les traités successifs), approfondissement et élargissement". Pour lui, le Royaume-Uni ne voit dans l'UE qu'un "grand marché", il ne veut pas de l'approfondissement et pour cela il a toujours favorisé les élargissements: il est en effet difficile de faire les deux en même temps et l'approfondissement nécessite des décisions qu'il est maintenant peu probable d'obtenir à 28 Etats membres. De même le Royaume-Uni se satisfait très bien d'un budget européen ridiculement faible, moins de 1 % du PIB de l'Union.

L'opinion de Jean Matouk est clairement en faveur de "continuer

l'Europe avec ceux qui la veulent vraiment", donc sans le Royaume-Uni et les quelques autres pays qui refusent d'adopter la monnaie unique. L'eurozone actuelle est un point de départ possible pour un "noyau dur" allant de l'avant vers l'intégration (donc le fédéralisme), en profitant des possibilités offertes par les coopérations renforcées.

Croatie - Serbie: un pas de plus vers la réconciliation

Le 3 février 2015, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a jugé que ni les Serbes ni les Croates n'avaient commis de génocide lors de la guerre qui les a opposés de 1991 à 1995, à l'époque de l'éclatement de la Yougoslavie. La plus haute instance judiciaire des Nations-Unies clôt ainsi un différend de quinze ans : la Croatie avait déposé une plainte en 1999 et la Serbie une contre-plainte en 2010. L'arrêt est définitif et sans recours.

La CIJ a estimé que, malgré les atrocités commises de part et d'autre, les objectifs des Croates et des Serbes étaient à l'époque de "chasser des populations de leurs territoires, sans intention de détruire, en tout ou partie, des groupes nationaux ou ethniques".

Seul jusqu'à présent le massacre de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine a été qualifié de génocide.

La décision du 3 février a été bien accueillie par la Serbie, par contre le gouvernement croate s'est déclaré déçu.

Rappelons que la Serbie est candidate à l'adhésion à l'Union européenne, mais que Jean-Claude Juncker a déclaré à son entrée en fonction qu'il ne prévoyait pas d'élargissement de l'UE pendant les 5 ans de son mandat (2014-2019). La Croatie est dans l'UE depuis le 1er juillet 2013.

Crédit photo : ro.wikipedia.org

Cour internationale de Justice à La Haye (Pays-Bas)

Page 8: Lettre Europe - Février 2015

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Début mars : Lancement des premiers Kiosques européens de la Maison de l’Europe dans les lycées

9 au 13 mars : Animations dans les restaurants scolaires de la Communauté de communes de la Petite Camargue

12 mars : Café citoyen du ME-F Gard à 18h30 dans le cadre du Printemps de l’Education contre les discriminations et le racisme (Saint Laurent d’Aigouze)

13 mars : Conférence dans le cadre du Printemps de l’Education sur la « Laïcité en principes et en actions » à 11h30, co-animée par la Maison de l’Europe de Nîmes (Vauvert)

14 mars : Participation de la Maison de l’Europe à la Journée de l’Education contre les discriminations et le racisme (Vauvert) ;

Mardi 17 mars : Assemblée générale de la Maison de l’Europe de 9h30 à 12h30 à la Maison Diocésaine, puis déjeuner sur inscription. Une invitation a été adressée à chaque adhérent.

17 mars : Assemblée générale des Jeunes Européens-Nîmes à 18h

19 mars : Présence de la Maison de l’Europe au Salon Travail Avenir Formation (TAF) de Mende

20 mars : Intervention de la Maison de l’Europe auprès d’un groupe de jeunes bulgares en voyage pédagogique dans la région Languedoc-Roussillon

24 mars : Conférence sur le traité transatlantique animée par Cyril Robin-Champigneul, Chef de la Représentation de la Commission européenne à Marseille (Nîmes). Lieu à confirmer

24 et 25 mars : Présence de la Maison de l’Europe au Salon TAF de Nîmes ;

27 mars : Première réunion du Club de lecture européen à 14h à la Maison de l’Europe

31 mars : Participation de la Maison de l’Europe de Nîmes— Centre d’information Europe Direct Gard-Lozère à la Journée régionale sur « Apprentissage et mobilité : passeport pour l’insertion professionnelle » pour le monde sanitaire et social (Perpignan)

28 février : Expiration théorique du plan d’aide financière pour la Grèce conclu en 2012… Ce plan vient d’être prolongé pour 4 mois.

3 mars : L’Union européenne et ses partenaires organisent une Conférence internationale sur Ebola (Bruxelles) Présentation du rapport « L’environnement en Europe - états et perspectives 2015 » par la Commission européenne

5 mars : Conférence sur « Un nouveau départ pour le dialogue social » organisée par la Commission européenne (Bruxelles)

9-10 mars : Sommet européen sur l’innovation pour un vieillissement actif et sain (Bruxelles)

9-12 mars : Session plénière du Parlement européen (Strasbourg)

19-20 mars : Conseil européen réunissant les 28 chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats membres de l’Union européenne

21-22 mars : Sommet international pour le Partenariat oriental à Riga (politique européenne de voisinage)

Agenda de nos associations européennes Agenda européen

La Maison de l'Europe de Nîmes, association sans but lucratif, se situe en dehors de tout parti politique. Ses objectifs essentiels sont :

- Informer les habitants de Nîmes et sa région et susciter leur réflexion sur les sujets européens, afin de les inciter à devenir des citoyens européens conscients et responsables. ;

- Développer la connaissance mutuelle entre les citoyens des pays de l'Union européenne, notamment en accueillant des groupes de conversations en plusieurs langues européennes.

Depuis janvier 2013, elle est agréée Centre d’Information Europe Direct Gard-Lozère par la Commission européenne, et est ainsi devenue un relais d’information officiel sur l’Union européenne. Elle est également membre de la Fédération Française des Maisons de l'Europe et du réseau européen EUNET (European Network for Education and Training).

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Le Mouvement Européen-France - Gard, section locale du Mouvement Européen France, est constituée en association sans but lucratif depuis 2005. Ses objectifs sont le partage de réflexions et l'organisation d'actions d'information sur les évolutions possibles de l'Union européenne. Le Mouvement Européen souhaite, en dehors de tout parti politique, soutenir les initiatives allant vers une intégration européenne plus forte.

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Les Jeunes Européens - Nîmes est une section locale des Jeunes Européens - France, branche Jeunes du Mouvement Européen - France pour les moins de 35 ans. Elle défend les mêmes valeurs et objectifs que le Mouvement Européens -France - Gard, avec des moyens plus familiers aux jeunes.

La Maison de l’Europe accueille le Mouvement Européen Gard et les Jeunes Européens - Nîmes dans son local et met à leur disposition des moyens matériels. Les trois associations organisent ensemble une grande partie de leurs actions d'information.

Nos trois associations

Maison de l’Europe de Nîmes Courriel : [email protected]

Site internet : www.maison-europe-nimes.eu Pages Facebook : Maison de l’Europe Nîmes ;

Europe Direct Gard-Lozère Twitter : @MdEuropeNimes

Président : Frédéric Bourquin

Mouvement Européen-France - Gard Courriel : [email protected]

ou : [email protected]

Président : Jean-Luc Bernet

Jeunes Européens - Nîmes Courriel : [email protected]

Président : Dorian Agnel

2 rue de la Cité Foulc, 30000 Nîmes Téléphone : + 33 (0) 4 66 21 77 50

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