Lettre d'informations du Pays Cévennes

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DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DURABLE > Septembre 2009 • LETTRE D’INFOS - PAYS CÉVENNES PAYS PAYS Tourisme, un potentiel à organiser pour 2010 Si en cette fin d’été, l’heure est principalement au bilan pour les professionnels du tourisme, le Pays Cévennes s’attelle quant à lui, via son agence de développement Alès Myriapolis, à un objectif ambitieux : favoriser l’émergence en Cévennes d’une filière touristique structurée. Multiplicité des acteurs institutionnels du tourisme (Comité Départemental du Tourisme, Office de tourisme locaux, Parc National des Cévennes…), individualisme légitime des professionnels, manque de capacité d’hébergement… la carte de l’offre tou- ristique des Cévennes est complexe et très largement améliorable, comme l’indique d’ail- leurs le SLOT, Schéma Local d’Orientation Tou- ristique, réalisée en 2008. En respectant comme à son habitude l’authenticité des valeurs cévenoles et l’autonomie de chaque acteur du tourisme, le Pays Cévennes engage donc une vaste réflexion dans ce domaine ; une réflexion à la hauteur des 117 communes qui le composent. De cette démarche devrait émerger d’ici l’été 2010 les premiers « produits touristiques Pays Cévennes » autour du concept de découverte des Cévennes comme autant d’îles d’un archipel aux milles et un visages. Bonne rentrée à tous Max Roustan, Président du Pays Cévennes Culture Cévennes Agroalimentaire Chèvrerie municipale : pari tenu pour la chèvrerie municipale de Lamelouze p. 4 Dossier : produits bio et produits du terroir, une filière de bon goût p. 2 et 3 LA LETTRE D’INFORMATIONS DU PAYS CÉVENNES Trimestriel I Septembre 2009 I n°5 Le SIG, un nouvel outil au service de toutes les communes du Pays Avoir accès en quelques clics au plan cadastral d’une commune, à la carte IGN au vingt cinq ou au cent millième d’un territoire, au réseau routier…, le Système d’Information Géographique mis en place à l’échelle du Pays Cévennes n’en n’est qu’à ses balbu- tiements et présente pourtant déjà bien des atouts. A terme, cet outil informa- tique commandé par le Pays Cévennes pour un coût de 110 000 euros, pourrait bien offrir des séquences en 3 dimensions de certains territoires (chemins de randonnées par exemple), rassembler tous les sites économiques et touristiques et surtout être mis à disposition du grand public. « Pour l’instant seules les 117 mairies du Pays ont accès, via Internet, à ce formidable dispositif qui fonctionne depuis le mois d’avril. Mais compte tenu des applications possibles, notamment sur le plan touristique, il semble incontournable d’offrir cet outil à l’ensemble des populations » indique Max Roustan. Une fois de plus, la mutualisation des moyens a permis même aux plus petites communes du Pays de bénéficier d’une technologie de pointe et chacune peut désormais si elle le désire recevoir une formation à la carte pour comprendre et utiliser le SIG. En plein développement, le SIG tient des assises à Paris fin septembre ; assises du- rant lesquelles Daniel Vinot, responsable du dossier pour le Pays Cévennes présen- tera la réalisation de la collectivité. « Notre SIG présente la double caractéristique d’être à la fois l’un des plus grands de France et de se situer à cheval sur 2 départements. Notre réussite, fondée sur un partenariat de qualité avec les Conseils généraux du Gard et de Lozère et toutes les communes, est en ce sens exemplaire ». > EDITO SIG... Derrière ce sigle énigmatique se cachent un formidable outil cartographique et une possibilité illimitée de création de bases de données géographiques. Une mine d’informations à exploiter sur les plans de l’urbanisme, de l’économie et du tourisme… Explications.

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Septembre 2009 - n°5

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DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DURABLE >

Septembre 2009 • LETTRE D’INFOS - PAYS CÉVENNESP AY S

P AY S

Tourisme,un potentiel à organiser pour 2010

Si en cette fin d’été, l’heureest principalement au bilanpour les professionnels dutourisme, le Pays Cévenness’attelle quant à lui, via sonagence de développementAlès Myriapolis, à un objectif ambitieux : favoriser l’émergence en Cévennes d’une filière touristique structurée. Multiplicitédes acteurs institutionnels du tourisme (Comité Départemental du Tourisme, Office de tourisme locaux, Parc National des Cévennes…), individualisme légitime desprofessionnels, manque de capacité d’hébergement… la carte de l’offre tou-ristique des Cévennes est complexe et trèslargement améliorable, comme l’indique d’ail-leurs le SLOT, Schéma Local d’Orientation Tou-ristique, réalisée en 2008. En respectantcomme à son habitude l’authenticité des valeurs cévenoles et l’autonomie de chaqueacteur du tourisme, le Pays Cévennes engagedonc une vaste réflexion dans ce domaine ;une réflexion à la hauteur des 117 communesqui le composent. De cette démarche devraitémerger d’ici l’été 2010 les premiers « produits touristiques Pays Cévennes » autour du concept de découverte des Cévennes comme autant d’îles d’un archipelaux milles et un visages.

Bonne rentrée à tousMax Roustan,

Président du Pays Cévennes

Culture CévennesAgroalimentaireChèvrerie municipale :pari tenu pour la chèvrerie municipale de Lamelouze p. 4

Dossier : produits bio et produits du terroir,une filière de bon goût p. 2 et 3

L A L E T T R E D ’ I N F O R M A T I O N S D U P A Y S C É V E N N E S

Tr imestr ie l I Septembre 2009 I n °5

Le SIG, un nouvel outil au service de toutes les communes du Pays

Avoir accès en quelquesclics au plan cadastrald’une commune, à lacarte IGN au vingt cinqou au cent millièmed’un territoire, au réseau routier…, leSystème d’InformationGéographique mis enplace à l’échelle duPays Cévennes n’enn’est qu’à ses balbu-tiements et présentepourtant déjà biendes atouts. A terme,cet outil informa-tique commandépar le Pays Cévennes pour un coût de110 000 euros, pourrait bien offrir des séquences en 3 dimensions de certainsterritoires (chemins de randonnées parexemple), rassembler tous les sites économiques et touristiques et surtoutêtre mis à disposition du grand public.« Pour l’instant seules les 117 mairies duPays ont accès, via Internet, à ce formidabledispositif qui fonctionne depuis le mois d’avril.Mais compte tenu des applications possibles,notamment sur le plan touristique, il sembleincontournable d’offrir cet outil à l’ensembledes populations » indique Max Roustan.Une fois de plus, la mutualisation desmoyens a permis même aux plus petitescommunes du Pays de bénéficier d’une

technologie de pointe et chacune peutdésormais si elle le désire recevoir uneformation à la carte pour comprendre etutiliser le SIG. En plein développement, le SIG tient desassises à Paris fin septembre ; assises du-rant lesquelles Daniel Vinot, responsabledu dossier pour le Pays Cévennes présen-tera la réalisation de la collectivité. « NotreSIG présente la double caractéristique d’êtreà la fois l’un des plus grands de France et dese situer à cheval sur 2 départements. Notreréussite, fondée sur un partenariat de qualitéavec les Conseils généraux du Gard et de Lozère et toutes les communes, est en ce sensexemplaire ».

> EDITO

SIG... Derrière ce sigle énigmatique se cachent un formidable outil cartographiqueet une possibilité illimitée de création de bases de données géographiques. Unemine d’informations à exploiter sur les plans de l’urbanisme, de l’économie et dutourisme… Explications.

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LETTRE D’INFOS - PAYS CÉVENNES • Septembre 2009P AY S

Structurer une filière courte regroupant produits bio et du terroir, l’idée est d’autantplus alléchante qu’elle s’inscrit dans la continuité d’actions isolées menées depuis unedizaine d’années sur le bassin alésien. Des petits producteurs aux consommateurs enpassant par les industriels spécialisés dans l’agro-alimentaire de qualité, tout le mondepourrait y trouver son compte, à commencer par les collectivités dont la restauration doitdevenir « grenello-compatible » d’ici 2012. Un nouveau challenge pour le Pays Cévennes !

multitude de petits producteurs qui ont besoind’être valorisés » explique Max Roustan quand onl’interroge à ce sujet. « SSii llee pprroojjeett eesstt tteecchhnnii--qquueemmeenntt ffaaiissaabbllee,, oonn ffeerraa ccoommmmee oonn aa ddééjjàà ffaaiittppoouurr llaa ffiilliièèrree bbooiiss :: oonn ccrrééeerraa lleess ccoonnddiittiioonnss ppoouurrqquu’’iill yy aaiitt uunnee ddeemmaannddee ddee pplluuss eenn pplluuss eenn ffoorrtteessuurr lleess cciirrccuuiittss ddee ddiissttrriibbuuttiioonn ccoouurrttss,, ppuuiiss oonnssttrruuccttuurreerraa llaa ffiilliièèrree ddee pprroodduuccttiioonn pour qu’ellepuisse monter en puissance et devenir pérenne ».

Produire local pour consommer localBois-énergie ou agro-alimentaire de qualité,les secteurs sont différents mais la logique

économique reste la même : favoriser, parune politique d’investissement communau-taire dynamique et cohérente, la productionet l’écoulement de richesses locales à l’échellelocale. «« NNoouuss nnee vvoouulloonnss ppaass dd’’uunn sscchhéémmaaaauuttaarrcciiqquuee »» précise Stéphanie Feybesse, directrice de l’agence de développement AlèsMyriapolis. «« NNoouuss ssoouuhhaaiittoonnss jjuussttee pprriivviillééggiieerrddeess cciirrccuuiittss ccoouurrttss ppoouurr rréédduuiirree lleess ccooûûttss ddee llooggiissttiiqquuee eett ddee ttrraannssppoorrttss, car moins il y aurad’intermédiaires dans la chaîne de distribution,plus les offres proposées seront compétitives.NNoouuss vvoouulloonnss aaiinnssii qquuee llee pprriixx ffiinnaall nnee ssooiitt pplluuss

Sur un territoire rural comme le nôtre, l’idéede se doter d’une filière agro-alimentaire dequalité n’est pas nouvelle mais elle est plusque jamais au goût du jour vu l’engouementdu public pour une meilleure alimentation, lebesoin de reconnaissance des professionnelset la volonté de nos élus d’agir concrètementen faveur du développement durable.

“On fera comme pour la filière bois”« Tout le monde aimerait mieux manger et l’onsait qu’en Pays Cévennes il existe une trentained’industries agro-alimentaires de qualité et une

PRODUITS BIO & PRODUITS DU TERROIR

Une filière de bon goût

DOSSIER >

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uunn ccrriittèèrree ddéétteerrmmiinnaanntt ddaannss ll’’aacchhaatt ddee pprroodduuiittssdduu tteerrrrooiirr, qu’il soient issus de l’agriculture raisonnée ou de l’agriculture bio ».

Plusieurs partenaires déjà intéressésCe projet de création d’une filière mixte,courte et durable est actuellement à l’étudedans les bureaux d’Alès Myriapolis, l’agencede développement économique du Pays Cévennes. Il bénéficie déjà du soutien duConseil général du Gard et de l’expertise duCIVAM Bio Gard, le « Centre d’initiativespour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural ».Le Syndicat des Boulangers du Gard estégalement fortement intéressé par cette démarche qualitative qui, une fois lancée, luipermettrait de mieux promouvoir les farinesbio du Gard.

L’exemple des farines bio du Gard« Pour ne plus être tributaire du système actueloù seulement deux sociétés se partagent près de80% du marché français de la farine blanche(celle qui sert à la fabrication du pain et qui aaugmenté de 55% ces deux dernières années), lleessyynnddiiccaatt ddeess bboouullaannggeerrss dduu GGaarrdd aa ddéécciiddéé ddeeccrrééeerr uunnee ffiilliièèrree ccoouurrttee eenn ss’’aapppprroovviissiioonnnnaanntt ddiirreecctteemmeenntt aauupprrèèss ddeess aaggrriiccuulltteeuurrss llooccaauuxx ssaannssppaasssseerr ppaarr ddeess iinntteerrmmééddiiaaiirreess »» témoigne SergeAlméras, président du syndicat et ancien prési-dent de la Chambre de Métiers et d’Artisanat duGard. « Testée à petite échelle, cette alternative

nous permet déjà de vendre un pain d’excel-lente qualité, le Raspaillou, aux alentours d’uneuro pièce, sans aucune subvention en contre-partie. SSii llaa ddeemmaannddee aauuggmmeennttee aavveecc lleess nnoouu--vveeaauuxx ddéébboouucchhééss ppoossssiibblleess eenn PPaayyss CCéévveennnneess,,nnoouuss ppoouurrrroonnss rraappiiddeemmeenntt aatttteeiinnddrree lleess 22 000000ttoonnnneess ddee ffaarriinnee bbiioo ppaarr aann,, vvooiirree pplluusssachant que les boulangers gardois consomment240 000 tonnes de farine blanche à l’année ! Au final, pplluuss nnoouuss ééccoouulleerroonnss dduu bbiioo,, pplluuss nnoouussrréédduuiirroonnss ll’’ééccaarrtt ddee pprriixx qquuee ll’’oonn ccoonnssttaattee eennttrreennooss pprroodduuiittss eett cceeuuxx iissssuuss ddee ll’’aaggrriiccuullttuurree iinntteennssiivvee »».

Les cantines scolaires comme premièresource de débouchés durablesPour le pain de fabrication artisanale commepour la plupart des autres produits pouvantentrer dans le cadre de la nouvelle filière cévenole (les fruits et légumes, la viande, le

poisson, les plats cuisinés,…), les cantinesscolaires constituent une première sourced’importants débouchés, d’autant plus qued’ici 2012, dans le cadre des accords du Grenelle de l’Environnement, il leur fau-dra fournir au minimum un repas bio parsemaine. Cet engagement pour une restau-ration collective de qualité, que respectedéjà la Ville d’Alès et bientôt le Grand Alès,devrait faciliter le lancement du projet. PourMax Roustan, c’est d’ailleurs très clair : «« ssiittoouutteess lleess ccoolllleeccttiivviittééss dduu PPaayyss CCéévveennnneess ssuuiivveenntt lleess rreeccoommmmaannddaattiioonnss dduu GGrreenneellllee,, llaa ffiilliièèrree pprreennddrraa vviittee dduu ppooiiddss !! »».

Un projet de cuisine centrale bioL’entreprise AMBRE souhaite d’ailleurs se positionner sur ce créneau, en créant en partenariat avec ARCADIE sur la zone deMéjanne-les-Alès, une cuisine centrale derestauration collective bio. « L’initiative nousintéresse, car pour l’heure, les repas bio qui sontproposés aux écoliers d’Alès sont produits en dehors du Gard » explique Ghislain Bavre,chargé des actions de développement dura-ble de la Communauté d’agglomération. Unpremier Pôle Bio-aliments pourrait ainsi voirle jour au sein du Grand Alès… D’autres suivront en Pays Cévennes, quand l’étude destructuration actuellement menée par AlèsMyriapolis sera achevée.

Plus d’infos sur www.payscevennes.fr

Des débouchés en manque de producteurs locauxorigan, romarin, lavande, serpolet, thym, tilleul, verveine… Plus de cent variétés sontcultivables dans notre région et pourraientapporter un bon complément de revenusaux agriculteurs et propriétaires de petitesparcelles. Les PPAM peuvent même être exploiter sur des bancels et des faïsses peuenclins à l’agriculture contemporaine. Alorsavis aux intéressés : les besoins sont im-menses et loin d’être satisfaits ! ARCADIEpar exemple, leader français des épices bio,doit importer chaque année 20 tonnes dethym d’Italie et de Turquie mais aimeraitdoubler sa production en s’approvision-nant auprès de fournisseurs locaux… Idempour le romarin, la sarriette, l’hysope…

NB : certains chercheurs estimant qu’il fau-drait consacrer près de 500 hectares pourfaire face à la pénurie de PPAM en France,le CIVAM Bio Gard a lancé un programmede recherche avec un laboratoire d’agrono-mie pour sélectionner les variétés les mieuxadaptées à notre région. Renseignement :

www.civamgard.fr

Pénurie de chataîgnes : un comble en Cévennes !Faute d’une production locale suffisante, ARCADIE n’est pas le seul agro-industriel duPays à devoir importer ses matières pre-mières. Le confiturier VERFEUILLE notam-ment, qui s’est engagé dans une démarcheAOC Chataîgnes des Cévennes, recherchedepuis plus d’un an de nouveaux produc-teurs locaux pour répondre à la demandede ses clients. L’entreprise travaille pourtantavec une soixantaine de petits producteursmais cela ne suffit pas… Et ce n’est qu’unexemple parmi bien d’autres….

En Cévennes, toutes les conditionssont réunies pour développer unefilière agro-alimentaire : le terri-toire est de tradition rurale etl’environnement est propice àune agriculture non intensive.Dans certains domaines, lemanque de production locale estmême aujourd’hui le seul freinpour répondre à la demande.Avis aux amateurs...

Les « PPAM », un potentielen friche qui ne demandequ’à être exploiter…Qui dit agro-alimentaire dit céréales, fruits etlégumes, viandes et poissons mais aussiPPAM : Plantes à Parfum Aromatique etMédicinales. Aneth, basilique, bleuet, bourrache, estragon, fenouil, menthe mauve,

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La réalisation de la chèvrerie de Lamelouze est quasiment bouclée,avec une inau-guration officielle annoncée pour le début de l’automne.Fruit de la bonne volontéde tous les habitants du village, ce bel exemple de revitalisation démographiqueet agricole séduit par son audacieuse simplicité !

www.payscevennes.fr

Pari tenu pour la chèvreriemunicipale de Lamelouze

< CULTURE CÉVENNES >

Directrice de la publication : Bernadette Price – Rédaction : Frédéric Dupont (Hurricane) et Bernadette Price – Réalisation : Hurricane – Contact : Syndicat du Pays Cévennes – [email protected]édits photos : Pays Cévennes - Grand Alès - Hurricane

www.payscevennes.fr

« C’est en réfléchissant à la nécessité deréaliser « une ceinture de protection contre lesincendies autour du hameau qu’a germé cetteidée de chèvrerie.»,explique Patrick Astier, jeuneMaire de la commune « Il y a bien desannées, le hameau était encore entouré de présqui descendaient jusqu’à la rivière. La natureayant repris peu à peu ses droits, nous devionsimpérativement nettoyer les sous-bois et leschèvres sont parfaites pour cela.Et puis,dans unpetit village comme le nôtre,quel plaisir de réen-tendre le son des bêtes en pâture ! »

Un dossier hors normesIl aura pourtant fallu près de 8 ans deténacité pour venir à bout de ce dossier qui,du point de vue administratif, sortait dessentiers battus.« Notre projet ne rentrant dansaucune politique préétablie d’aménagement oude développement, le montage financier a duréà lui seul 2 ans. » Un entêtement qui payepuisque finalement Europe, Etat, Région etDépartement ont financé 80% des 200 000euros nécessaires à la construction dubâtiment de 350 m2, comprenant la partied’accueil des bêtes, la partie fromagerie etune pièce de vie pour les agriculteurs.Depuis quelques mois,quelques unes des 60à 100 chèvres qui produiront de succulentsPélardons, paissent déjà dans des sous-boisqui n’appartiennent pas tous à la commune.

« La réussite de ce projet municipal a étépossible grâce à l’implication de bon nombred’habitants qui ont accepté d’ouvrir leur terrainprivé aux chèvres permettant de déterminercinquante hectares de parcours de pâture »précise encore le Maire.

Une commune en quête d’habitantsPour faire fonctionner cette nouvelleentreprise, la commune en partenariat avecla Chambre d’agriculture et l’associationRelance a lancé en septembre 2008 unappel à candidature.Une dizaine de dossiersa été déposée et c’est finalement un jeunecouple originaire du Jura et de Grenoble quisera locataire de la structure et d’un appar-tement au centre du village. Projet certeséconomique, la chèvrerie de Lamelouzeconfirme la dynamique démographiquerecherchée par ce petit village de 90 habi-tants. « Nous venons de réaliser notre PLU endégageant sur la commune de nouveauxespaces constructibles pour accueillir d’ici 10ans une trentaine d’habitants supplémentaires.Nous voulons accueillir des familles jeunes pourfaire perdurer l’esprit de notre village », com-mente Patrick Astier. « Le site de la chèvreriea été construit sur une zone d’activité agricole,alors, si tout va bien, pourquoi pas y installer àproximité une miellerie ou une scierie ? ». Unedynamique à suivre donc…

Des chèvres sousbonne escortePour KKaarriinnee GGrraass et AAddrriieenn GGoommeess, lejeune couple retenu pour exploiter la chèvreriemunicipale de Lamelouse, l’opportunité est detaille : « Parce qu’il aurait été très difficilepour nous de trouver des fonds suffisants pourinvestir dans une telle exploitation, l’initiativede la commune de Lamelouse est presque inespérée. Nous sommes titulaires d’un Brevet Professionnel de Responsable d’ExploitationAgricole, spécialisé en élevage caprin et production fromagère, mais ce projet est toutautant un projet de vie qu’un projet profes-sionnel. Issus tous deux du monde rural, mêmesi c’est de régions différentes, nous voulionsen effet construire notre famille dans un villagedu sud de la France tel que celui-ci. LesCévennes sont magnifiques et l’accueil qui nousa été réservé chaleureux. Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir nousadonner à notre passion pour la chèvre. D’icimars prochain, les premières bêtes fournirontdu lait et nous commencerons alors à produirenotre fromage ».