LETTRE DE Me. LEON MANUS PRESIDENT DU CONSEIL ELECTORAL D'HAITI A L'ORGANISATION DES ETATS...
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Transcript of LETTRE DE Me. LEON MANUS PRESIDENT DU CONSEIL ELECTORAL D'HAITI A L'ORGANISATION DES ETATS...
Lettre de Maître Léon Manus, Président en exil du Conseil Électoral Provisoire d’Haïti (CEP),
à l’Organisation des États Américains
Nashua, le 8 Mars 2001 Mémorandum A: Monsieur César Graviria, Secrétaire Général de l’Organisation des Etats Américains (OEA) C.C: Membres du Conseil Permanent de l’Organisation des Etats Américains (OEA), Monsieur le Secrétaire Général, Membres du Conseil Permanent, Je salue vos efforts constants en vue de promouvoir le dialogue en Haïti comme le seul moyen susceptible d’assurer le retour de la démocratie dans mon pays. J’apprécie le fait que le14 mars prochain votre organisation fasse le point sur la situation politique d’Haïti. Président du Conseil Électoral Provisoire non démissionnaire et vivant en exil sur la terre américaine, je profite de l’occasion qui m’est donnée pour apporter ma contribution a cette réunion très importante. Après l’effroyable massacre de paisibles citoyens qui accomplissaient leur devoir civique lors des élections du 26 novembre 1987, la Communauté Internationale apporta rapidement une aide massive (assistance politique, technique, financière et sécuritaire) pour la réalisation des élections de décembre 1990. Grâce au soutien sans équivoque et non partisan de la Communauté Internationale, les élections du 16 décembre 1990 furent un succès. Depuis lors le processus électoral haïtien est en difficulté. Les partis politiques haïtiens, la société civile boycottent le processus à cause de lourdes manipulations et fraudes. En conséquence, la participation des électeurs est alors passé de 70% en 1990 a moins de 5% en 1997. Ces manœuvres illégales organisées par le parti politique Fanmi Lavalas ont poussé l’Organisation des Nations Unies a suspendre son assistance électorale a Haïti en 1997. En 1999, Haïti a échappé au chaos grâce à un accord politique entre l’opposition et le parti au pouvoir Fanmi Lavalas. Ce, après 23 mois de crise électorale qui a provoqué le départ du Gouvernement et la dissolution du Parlement par le Président René Préval. En mars 1999, je fus appelle par le Président René Préval pour diriger le nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP). Je sortis de ma retraite pour servir mon pays : Haïti. La tache était énorme : ramener les partis politique, la société civile, dans le processus électoral tout en gérant de façon transparente le Conseil Électoral
Provisoire (CEP) dont les membres, en majorité, étaient associés au parti Fanmi Lavalas. Au prix de grandes difficultés et surmontant des intimidations de toutes sortes, l’institution électorale a enregistré avant le 21 mai 2000 les résultats suivants : 4.2 millions de citoyens et de citoyennes avaient pris leur carte électorale, tous les partis politiques de l’opposition étaient revenus dans le processus, la société civile avait participé à toutes les étapes, l’assistance électorale internationale qui avait suspendu son aide technique l’avait reprise, et le jour des élections la participation électorale se chiffrait à 60%. Malheureusement, un ensemble d’actions, la nuit des élections du 21 mai 2000 et les jours suivants, ont pratiquement détruit tous les efforts déployés pour la réalisation d’élections transparentes, honnêtes et légales. Ces actions peuvent se résumer ainsi: -‐ Dans la nuit du 21 mai 2000 et les jours suivants, après le départ des observateurs internationaux, les militants du parti Fanmi Lavalas aidés de la police ont mené à travers le pays une campagne systématique de manipulations des bulletins et des procès verbaux. Les résultats des élections ont été tout simplement manipulés. Des observateurs de la société civile et des mandataires des partis politiques ont été battus et maltraités. -‐ Par la suite, je fus convoqué au Palais National, où le Président René Préval et l’ancien Président Aristide m’ont menacé de mort si je ne publiais pas les résultats manipulés, préparés par leurs supporters a travers le pays. J’ai eu la vie sauve grâce à la Communauté Internationale qui, au courant de ces menaces crédibles, m’a évacué d’Haïti. Sans avoir démissionne, j’ai donc pris le chemin de l’exil pour les États-‐Unis d’où je continue mon engagement pour la réalisation d’élections transparentes en Haïti. -‐ Les résultats publiés par le pouvoir Lavalas concernant les élections du 21 mai 2000 sont totalement faux. Seulement 5 Sénateurs ont été élus au premier tour des élections 2000. Ceci a été constaté après avoir découvert que le directeur des opérations électorales du CEP manipulait également les résultats en faveur du parti Fanmi Lavalas. Les résultats publiés après mon départ pour les élections locales, municipales, législatives ne reflètent nullement le vote du 21 mai 2000 et ces élections doivent être complètement reprises. Les communications directes que j’ai eues avec des officiels des Bureaux Électoraux Départementaux (BED), des Bureaux Électoraux Communaux (BEC) et des Bureaux de Votes (BV) dans les semaines venant après les élections et aussi les informations fournies m’ont permis de confirmer et de déterminer l’effort national de manipulation des résultats. Mes démarches pour corriger les manipulations et irrégularités au niveau national ont été arrêtées par les menaces de mort et mon évacuation du pays par la communauté internationale.
Monsieur Le Secrétaire Général, Membres du Conseil Permanent, Haïti doit sortir de cette crise politique qui risque de s’empirer dans les jours, semaines et mois à venir. C’est le peuple qui vit déjà dans la misère qui en subit les conséquences. Les citoyens haïtiens n’en peuvent plus, ils ont besoin de paix et de travail. L’initiative de la société civile Haïtienne pour faciliter le dialogue entre Fanmi Lavalas et la Convergence Démocratique doit être appuyée par la communauté internationale de la même façon qu’elle avait soutenu sans équivoque le processus électoral de 1990. Elle pourrait permettre de trouver une solution pacifique à la crise. Toute autre initiative ou toute autre Commission Internationale de dialogue avec seulement Lavalas, feignant d’ignorer les autres secteurs de la société haïtienne ne peuvent contribuer qu’au chaos. Au cours de cette réunion du 14 mars je vous encourage à écouter les deux parties haïtiennes que votre adjoint a rencontré en Haïti, je vous encourage à mettre la pression sur les deux parties a travers l’initiative de la société civile haïtienne pour reprendre le dialogue et trouver une solution a la crise. En ce sens je salue la position ferme de l’Union Européenne, observatrice a l’OEA, qui prend invariablement appui sur le respect des droits humains et des principes démocratiques. Je suis également satisfait de l’appel du Nonce Apostolique en Haïti Monseigneur Luigi Bonazzi soutenant le 7 mars dernier que : « Les protagonistes doivent reprendre le dialogue pour sortir le pays de l’impasse politique ». Monsieur le Secrétaire Général, Membres du Conseil Permanent, En tant que Président non démissionnaire du Conseil Électoral Provisoire d’Haïti, je reste à votre disposition pour contribuer aux efforts que vous entreprenez en vue de trouver une solution a la crise politique et électorale d’Haïti. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, Honorables Membres du Conseil Permanent, avec mes remerciements l’assurance de mes sentiments patriotiques. Me Léon Manus Président du Conseil Electoral Provisoire d’Haïti (CEP) En Exil
Nashua, March 8, 2001 Memorandum To: Cesar Graviria, Secretary General, Organization of American States (OAS) C.C: Members of the Permanent Council of the Organization of American States Dear Secretary General, Members of the Permanent Council, I salute your sustained efforts to promote dialogue in Haiti as the only tool to ensure the return of democracy in my country. I appreciate that on March 14 your organization will evaluate the status of the current political affairs in Haiti. As the President of the Provisional Electoral Council (CEP) who did not resign and who is living in exile in the United States, I am taking this opportunity to contribute to this important meeting. After the terrible massacre of peaceful Haitian citizens fulfilling their civic duties during the elections of November 26, 1987, The International Community massively supported (political, technical, financial and security assistance) the organization of the December 1990 elections. Because of The International Community’s un-‐equivocal and non-‐partisan support, the elections of December 16, 1990 were a success. Since then the Haitian electoral process is having difficulties. The Haitian opposition parties and civil society are boycotting the process because of manipulation and fraud. Consequently, participation of the electorate moved from 70 percent in 1990 to less than five percent in 1997. These illegal manipulations by the Fanmi Lavalas party forced the United Nations to suspend electoral assistance to Haiti in 1997. In 1999, Haiti escaped chaos because of a political agreement between the opposition and the ruling party Fanmi Lavalas. This came after 23 months of electoral crisis that caused the departure of the Government and the dissolution of Parliament by President Rene Préval. In March 1999, I was called by President Rene Préval to lead the new Provisional Electoral Council (CEP). I came out of retirement to serve my country. The task was enormous: to bring political parties and civil society back to the electoral process and manage the Provisional Electoral Council (CEP) in a transparent manner while the majority of the members were associates of the Fanmi Lavalas party . Facing urgent difficulties and challenging intimidations of all kind, the electoral institution gathered the following results before May 21, 2001: 4.2 millions citizens obtained their registration cards; all political parties returned to the process; civil society participated in all steps; electoral assistance once suspended by the
international community was restarted; and on election day the turnout was 60 percent. Unfortunately, a series of actions during the night of the May 21 elections and the days and weeks that followed destroyed all efforts made to organize transparent, honest and legal elections. These actions can be summarized as follows: -‐ During the night of May 21, 2000 and the following days, after the departure of the international observers, militants of the Fanmi Lavalas party supported by the police conducted a systematic campaign to manipulate ballots and tally sheets around the country. The results of the elections were simply manipulated. Observers of civil society and political party poll watchers were beaten and mistreated. -‐ Later on, I was summoned to the National Palace where President Rene Préval and Former President Aristide threatened to kill me if I did not publish the manipulated results prepared by his supporters around the country. My life was saved by the International Community which was aware of these credible threats and took me out of Haiti. Without resigning I went into exile in the United States where I continue my engagement for the organization of free and fair elections in Haiti. -‐ The results issued by the Lavalas party concerning the May 21, 2000 elections are totally false. Only five Senators were elected after the first round of the elections of 2000. This was found after we discovered that the director of operations of the CEP was also manipulating the results in favor of Fanmi Lavalas. The results published after my departure for the local, municipal and legislative elections do not reflect the vote of May 21, 2000 at all, and those elections must be rerun. The direct communication that I had with officials of the Departmental Electoral Offices (BEDs), the Municipal Electoral Offices (BECs) and the Voting Offices (BVs) in the weeks following the elections and the information provided to me allowed me to confirm the national effort to manipulate the results. My efforts to address manipulations and irregularities at the national level were stopped by the death threats and my evacuation out of the country with the help of the International Community. Dear Secretary General, Dear Members fo the Permanent Council, Haiti must get out of the current political crisis that can worsen in the coming days, weeks and months. The people of Haiti are living in misery and are victims of the consequences. The citizens of Haiti cannot tolerate it any more, they need peace and work. The initiative of Haitian civil society to facilitate dialogue between Fanmi Lavalas and the Convergence Democratique must be supported by the International Community the same way they supported unequivocally the electoral process of 1990. This would allow the finding of a peaceful solution to the current crisis. Any
other initiative or international commission for dialogue that speaks only with Lavalas and ignores the other segments of Haitian society can only led to chaos. During this March 14 meeting, I encourage you to listen to the two Haitian sides that your deputy already met in Haiti. I encourage you to put pressure on both sides using the Haitian civil society initiative to restart dialogue and find a solution to the crisis. In this context, I salute the firm position of the European Union observer at the OAS, based on the respect for human rights and democratic principles. I am also pleased by the March 7, 2001 statement of the Papal Nuncio Mgr Luigi Bonazzi:”The actors of the crisis must go back to dialogue to get Haiti out of this political stalemate.” Dear secretary General, Dear Permanent Members, As I have not resigned as President of the Provisional Electoral Council of Haiti , I am at your entire disposal to contribute to your efforts in order to find a solution to the current political and electoral crisis in Haiti. Please receive, Dear Secretary General and Honorable Members of the Permanent council, my gratitude and my patriotic salutations. Leon Manus President of the Provisional Electoral council of Haiti (CEP) In Exile